Publié à l'origine par Testimony Book Ministries en 1953.
CHAPITRE 1 LA RÉALITÉ ET LA NATURE DE LA VOIE CÉLESTE
C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est–à–dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.
(Hébreux 11.13-16 Segond nouvelle édition de Genève)
Un peu de temps avant que ces messages ne soient donnés, désirant être tranquille et loin d’un certain nombres de choses, je suis allé me retirer à la campagne, le cœur tourné vers le Seigneur et vers Sa Parole. Et un jour, pendant les premières heures de la matinée, c’était comme si le ciel s’ouvrait et que tout devenait vivant, tout s’éclairait merveilleusement et pouvait se traduire par cette expression : ‘’Pionniers de la voie céleste.’’ Cela résume réellement ces versets que nous avons lu un peu plus haut. Nous allons donc considérer ce domaine de la voie céleste et l’aspect de l’initiation de cette voie. Je crois que c’est le principal soucis du Seigneur, et aussi le nôtre de nos jours.
LA TERRE LIÉE AU CIEL
La Bible commence avec le ciel : ‘’Au commencement Dieu créa les cieux et la terre’’ et non pas la terre et les cieux. Les cieux viennent en premier. La Bible termine avec la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, venant de Dieu et issue du ciel (Apocalypse 21.2) et, de même que le ciel est au commencement et à la fin, ainsi toute la Parole de Dieu, du début jusqu’à la fin, est du ciel et pour le ciel. Il en est ainsi dans le domaine naturel comme dans le domaine du spirituel. Les cieux gouvernent la terre et le terrestre, et le terrestre doit répondre au céleste. Ce sont les cieux, c’est le ciel qui est la finalité. Tout doit être à la lumière du ciel, doit répondre au ciel et venir du ciel. C’est la somme des paroles divines, le contenu tout entier des Écritures.
Ce monde, cette terre, sont liés à quelque chose de très grand. Quelle que soit l’importance de la création par rapport au plan divin, cette terre est l’objet d’un grand souci divin, car les plus grandes choses de tout l’univers ont eu lieu sur cette terre. Dieu est venu ici-bas en chair, Il a vécu ici-bas, Il s’est donné Lui-même pour ce monde. Le grand dénouement des conseils éternels devra avoir lieu sur cette terre. Ce n’est donc pas un domaine à part, isolé, mais relié au ciel, et toute sa destinée est en raison de cette relation. Son importance réside dans son rapport avec quelque chose de plus grand que ce qu’elle est en elle-même, avec le ciel.
La Bible enseigne que Dieu est situé au ciel, ‘’Dieu est au ciel’’. (Ecclésiaste 5.1) C’est une déclaration. Elle enseigne qu’il y a un système, un ordre, dans le ciel, qui est le véritable ‘’un’’, qui est l’ultime ‘’un’’. A la fin, sur cette terre aura lieu l’établissement de l’ordre céleste comme étant la consommation de tout le conseil de Dieu. Christ vint, du ciel, ici-bas, et retourna au ciel. Le chrétien, en qualité d’enfant de Dieu, est né du ciel es sa vie est centrée sur le ciel, et la vie des enfants de Dieu sera consommée dans le ciel. L’ Église, ce chef-d’œuvre de Dieu, est d’origine céleste, a reçu un appel céleste et sa destinée est céleste. Dans toutes ces choses, et bien d’autres encore, ‘’les cieux gouvernent’’ (Daniel 4.26) Le grand facteur du céleste gouverne tout.
LES ENFANTS DE DIEU LIES AU CIEL
De même, si nous sommes des enfants de Dieu, toute notre histoire et notre éducation sont en rapport avec le ciel. C’est une des choses que nous allons voir en détail. Mais permettez-moi de dire, et que cela soit tout de suite reconnu, que notre instruction et toute notre histoire d’enfant de Dieu, est en rapport avec le ciel et ne signifie pas simplement qu’un jour, nous devrons aller au ciel. Nous sommes en rapport avec le royaume des cieux, par la naissance, par les ressources et par la vocation céleste. Toute notre instruction, j’ai donc dit, est en rapport avec le ciel. Tout ce que vous et moi devons apprendre doit être en relation avec ce qui est accompli dans ciel. C’est ce que le Seigneur voulait dire quand Il déclarait ‘’Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.’’ (Mathieu 6.10, NEG) Il y a un grand passage, concernant l’instruction des enfants de Dieu, pour la prière, qui commence par ‘’Notre Père qui êtes aux cieux.’’ Car, comme les choses sont dans le ciel, elles doivent l’être ici-bas sur la terre. Toute une vie d’instruction, de formation drastique et profonde, est liée avec cette conformité avec le céleste.
La Bible des chrétiens, à l’époque du Nouveau Testament, était l’Ancien Testament. Quand nous lisons dans le Nouveau Testament : ‘’les Écritures’’, ‘’afin que les Écritures soient accomplies’’, ‘’comme c’est écrit dans les Écritures’’, et ainsi de suite, c’est l’Ancien Testament qui est la référence. L’Ancien Testament était la seule Écriture, la seule Bible, des premiers chrétiens, des chrétiens des premières décennies de notre ère. Ils n’avaient pas encore notre Nouveau Testament. Pour eux, l’Ancien Testament était leur Bible, et il était continuellement cité, on s’y référait et il était employé pour corroborer l’expérience spirituelle des premiers chrétiens. Cette lettre aux Hébreux, que nous citons au début, en est justement l’exemple. Du début à la fin, elle est imprégnée de l’Ancien Testament. Il est sans cesse employé pour illustrer, établir, souligner, et donner du sens à la vie spirituelle des chrétiens du Nouveau Testament.
UN PÈLERINAGE LIE AU CIEL
Et ce que nous trouvons tout au long de l’Ancien Testament, c’est un pèlerinage. Un pèlerinage en relation avec le ciel. Revenons au commencement. Nous voyons que l’intention divine, dans la création, était qu’une harmonie existe entre le ciel et la terre, afin que Dieu puisse être ici-bas, dans ce monde, avec plaisir, bonheur et dans le repos, tout comme Il pouvait l’être dans Son ciel. Il le faisait pour Son plaisir, Il le faisait pour Lui-même, Il pourrait aller et venir dans le repos, avec une pleine satisfaction et une joie parfaite. Le premier aspect, est que Dieu ait du plaisir à venir dans ce monde qu’Il a créé. Il l’a fait, c’est Son œuvre, et Il nous est dit qu’après l’avoir créé, Il est entré dans Son repos. Son repos se trouvait assuré, ici-bas, dans Sa création.
Cependant, depuis la tragédie de la chute, cette harmonie entre le ciel et la terre a été rompue. Ils sont désormais, opposés. Ce monde est en conflit avec le ciel. Tout ici, sur la terre a été changé. Dieu ne trouve aucun plaisir dans ce qui vient de ce monde. Désormais, Sa présence ici-bas est en forme de témoignage et non pas en plénitude. En témoignage, car Il est dans Son droit, en témoignage au fait que ‘’A l’ Éternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent !’’ (Psaumes 24.1 NEG ) en témoignage qu’Il l’a faite pour Son propre plaisir. Mais Dieu est ici seulement en témoignage, de manière représentative, symbolique. Il doit avoir ce témoignage, mais Il n’est pas maintenant, ici-bas, en plénitude. Dans une certaine mesure et parfois même réellement, Dieu est hors de ce monde, car il y a ce conflit entre le ciel et le monde, et même s’il y a ce témoignage ici-bas, Il est ici sans être d’ici. Il est en dehors. Le vase même du témoignage de la présence de Dieu est quelque chose qui n’appartient pas à ce qui est d’ici. Ici, Il n’a aucune habitation. Ici, Il n’a aucune cité. C’est ‘’en’’ mais non pas ‘’de’’. C’est étranger à ce monde. Il en a été ainsi depuis la chute.
Désormais, toute l’histoire des instruments divinement saisis pour ce témoignage, qu’ils soient individuels ou qu’ils soient corporatifs, c’est l’histoire des pionniers frayant une voie, traçant une voie, faisant quelque chose de nouveau, concernant ce monde, foulant un nouveau territoire, découvrant des choses nouvelles en relation avec le ciel, des pionniers d’une contrée céleste. Quelle somme d’expériences se trouve résumée dans une déclaration comme celle-là !
POUR CES PÈLERINS LE CENTRE DE GRAVITE C’EST LE CIEL
Considérons une ou deux caractéristiques de la vocation de ces pionniers. Tout d’abord, ceux qui sont appelés sont du ciel, saisis par le ciel, pour servir le dessein céleste, constatent que leur centre de gravité a été intérieurement et spirituellement changé et transféré de ce monde au ciel. Intérieurement il y a ce sens profond établi que nous n’appartenons pas à ce qui est ici-bas, que ce monde n’est pas notre lieu de repos, que ce n’est pas notre demeure, que ce n’est pas notre centre de gravité. Nous ne sommes pas attirés par lui intérieurement. Dans l’esprit des pionniers il y a cette conscience du conflit avec ce qui est d’ici-bas, d’un différent avec lui et ne pouvant pas s’en accommoder. Je le répète, intérieurement et spirituellement, le centre de gravité a été transféré de ce monde au ciel. C’est une conscience infuse, innée, et c’est la première caractéristique de cet appel céleste, le premier effet, la première conséquence de cet appel d’en haut. Nous allons revenir à cela encore tout à l’heure.
Et nous pouvons tester cela. Bien sûr, c’est vrai pour le plus simple des enfants de Dieu. La première prise de conscience de celui qui est réellement né de nouveau, d’en haut, c’est que le centre de gravité a changé. D’une manière ou d’une autre, intérieurement, nous sommes passé d’un monde à un autre. Ce qui, jusqu’ici, nous liait par nature au monde, ne nous retient plus, ce n’est plus notre monde. Certes, nous pouvons le dire autrement, mais c’est quelque chose de conscient, et à moins qu’il n’en soit ainsi il y aura quelque chose de douteux dans toute profession de foi à l’égard du Seigneur Jésus. Et ce sens inné d’un nouveau centre de gravité doit s’étendre et croître de plus en plus, rendant impossible pour nous d’accepter ce monde sous une forme quelle qu’elle soit. De nouveau, je dis que c’est le test de notre progression spirituelle, de notre pèlerinage et de notre marche. Mais après tout, c’est bien élémentaire.
LE DOMAINE CÉLESTE NOUS EST INCONNU PAR NATURE
Encore une fois, cet autre domaine, cette conscience qui est entrée dans nos cœur, la gravitation vers laquelle tend notre esprit, par sa nature, est un monde entièrement inconnu pour nous. C’est un autre domaine, différent, non familier, inexploré. Fondamentalement cela ne nous apporte rien si d’autres y sont passé avant nous, ou de savoir que cette voie a été longue pour un tel. Pour chaque individu c’est un nouveau monde et il peut seulement être connu par l’expérience. Nous pouvons décliner des valeurs à partir de l’expérience des autres, et remercions Dieu pour toutes ces valeurs, mais malgré toute leurs expériences ils ne peuvent pas nous faire marcher davantage sur cette voie. Pour nous, c’est nouveau, absolument nouveau, et étrange. Nous devons tout apprendre à ce sujet, du début à la fin.
Le chemin de ces pionniers, et il en est toujours ainsi, est un chemin solitaire. Personne, ici-bas, ne peut nous donner cet héritage. Nous devons obtenir le nôtre dans ce domaine si étrange et inconnu. Cela exige fondamentalement une nouvelle constitution selon ce nouveau domaine, avec des capacités que nous ne possédons pas naturellement. Aucun homme, par la recherche, ne peut découvrir Dieu (Job 11.7) Nous n’avons pas cette capacité. Cela doit naître en nous du ciel. Nous devons nous-mêmes tout découvrir. Nous devons nous-mêmes découvrir Dieu, dans chaque détail de Sa relation volontaire, avec le cœur de l’homme.
La lumière peut venir par un témoignage, la lumière peut venir par les Écritures, l’aide peut venir par le conseil, l’inspiration peut venir à nous par ceux qui ont labouré ce domaine et montré le chemin, mais, en dernière analyse, nous possédons notre propre domaine spirituel dans les lieux célestes, alors, cultivons-le et exploitons-le. Vous savez que cela est vrai et que vous suivez cette route-là dans la vie spirituelle. Vous devez le découvrir pour vous-même. Oh ! Combien nous aspirons à ce que quelqu’un nous relève et nous introduise dans l’expérience ! Le Seigneur ne le permettra jamais. Si réellement et véritablement nous sommes sur la route céleste, si nous n’avons pas juste commencé et nous sommes assis et avons renoncé, si nous progressons sur la route céleste, alors nous sommes tous des pionniers. Il y aura des valeurs dans lesquelles d’autres sont entrés et qu’ils auront initiées, mais il y aura ce sentiment que nous avons nous-mêmes fait ces découvertes, et c’est bien mieux ainsi car finalement il n’y a rien qui puisse être de seconde-main dans le domaine de la vie spirituelle.
ÊTRE PIONNIER IMPLIQUE UN COÛT ET LE CONFLIT
Maintenant, nous en venons à la troisième caractéristique. Toute découverte a un coût et implique la souffrance, et comme cette voie est spirituelle, ce coût est essentiellement intérieur.
La perplexité ; oui, il s’agit de la perplexité. J’ai lu la traduction d’un message de notre frère Watchman Nee. Dans ce message, il dit en effet : ‘’A une certaine époque, j’avais une opinion tellement haute de la vie chrétienne que je pensais qu’un chrétien ne pouvait pas être perplexe, que c’était faux. Qu’un chrétien soit abattu ou désespère, cela aussi c’était impossible. Car quelle sorte de chrétien cela pouvait donc être ? Cependant, quand j’ai lu que Paul disait qu’il était perplexe, dans la détresse, dans le désespoir, cela a représenté un réel problème pour moi, à la lumière de ce que j’avais enseigné moi-même et qu’un chrétien devait être. Mais j’ai saisi qu’il y avait, après tout, rien de faux dans cela.’’ Oui, un chrétien et même un chrétien comme l’apôtre Paul pouvait être perplexe et abattu et dans le désespoir. C’est cela le chemin des pionniers.
Qu’implique la perplexité ? Cela implique le besoin d’une capacité, ou la compréhension d’un domaine qui n’est pas encore présent. Il y a un domaine qui est au-delà de vous. Cela ne signifie pas que vous serez perplexes à l’égard de la même chose. Vous croîtrez à cause de votre perplexité concernant cette affaire, et vous comprendrez. Mais il y aura jusqu’au bout cette perplexité, dans une certaine mesure, simplement parce que le ciel est plus grand que ce monde, plus vaste que cette vie naturelle. Nous devons croître et croître encore. La perplexité est le lot des pionniers.
La faiblesse. Le frère Nee disait aussi : ‘’Un chrétien dans la faiblesse et confessant qu’il est faible, quelle sorte de chrétien est-ce donc ?’’ Paul parle beaucoup de la faiblesse, et de sa propre faiblesse, signifiant aussi, bien sûr, qu’il y a une autre sorte de force qui n’est pas la notre en propre et qui doit être découverte. C’est quelque chose que nous ne connaissons pas naturellement. C’est la voie des pionniers : parvenir à une sagesse qui est au-delà de nous et qui présentement signifie perplexité. Une force qui va au-delà de nous et qui actuellement signifie faiblesse en nous-mêmes. Nous apprenons, c’est tout. C’est la voie des pionniers, mais c’est coûteux. Le coût est intérieur et se concrétise de bien des manières.
C’est intérieur, mais c’est aussi extérieur. Cette lettre aux Hébreux est pleine de ces deux aspects du pèlerinage. ‘’Ceux-ci confessaient qu’ils étaient étrangers et pèlerins sur la terre.’’ (Hébreux 11.13) C’était d’un voyage spirituel, d’une transition du terrestre au céleste, dont l’apôtre parlait. Il y avait l’aspect intérieur, mais il y avait aussi l’aspect extérieur à eux-mêmes et c’est la même chose pour nous. La tendance naturelle c’est de se tourner vers soi-même, mais c’est une marche descendante. Laissez faire les choses par elles-mêmes et elles iront vers le bas, de manière toute naturelle. Est-ce que cela n’est pas vrai ? Un beau jardin deviendra une sauvage désolation, un chaos en peu de temps, si vous ne prenez pas l’ascendant sur lui. Cela est vrai de nous d’une manière spirituelle, la gravitation tend vers la terre, voulant toujours revenir vers le bas, voulant toujours en terminer avec le conflit et le combat, voulant toujours sortir de cette atmosphère de tension dans la vie spirituelle. Toute l’histoire de l’ Église est la longue histoire de cette tendance à retourner vers le bas, vers cette terre et à devenir conforme à ce monde, à être acceptée, populaire ici-bas et à éliminer l’élément de conflit et de pèlerinage. C’est la tendance et le cours naturel des choses. Que se soit intérieurement ou extérieurement, être pionnier est une chose coûteuse.
Vous allez à l’encontre de la tendance religieuse, et pour illustrer cela, considérons encore cette lettre aux Hébreux. La tendance était de rabaisser les premiers croyants au niveau terrestre, de faire du christianisme un système religieux terrestre, avec tout son caractère extérieur, ses formes, son rituel, ses vêtements, une chose pouvant être vue et répondant aux sens. Cela influençait beaucoup ces chrétiens, faisant appel à leur âme à leur nature et la lettre écrite pour leur dire : ‘’laissons ces choses et allons de l’avant’’. Nous sommes pèlerins, nous sommes étrangers, c’est ce qui est céleste qui compte (vous vous souvenez du passage concernant la Jérusalem céleste –Hébreux 12.18-24.)
Mais aller à contre-courant du système religieux qui a ‘’pignon sur rue’’ ici-bas, est une chose coûteuse et impliquant la souffrance. C’est, je le ressens parfois, beaucoup plus coûteux que d’aller à l’encontre du monde lui-même. Le système religieux peut être plus impitoyable, amer et cruel, et il peut utiliser toutes ces choses méchantes, ces suspicions méprisables, ces choses qui causent des dommages et que vous ne trouverez même pas chez les gens décents de ce monde. C’est coûteux d’aller vers ce qui est céleste, c’est douloureux, mais c’est la voie des pionniers, et il doit être clair que cela doit être ainsi. Il y a cette expression dans cette lettre : ‘’Sortons donc pour aller à Lui hors du camp, en portant son opprobre’’ (Hébreux 13.13 NEG) cet ‘’hors du camp’’ implique l’ostracisme, la suspicion.
‘’C’est dans la foi qu’ils sont tous morts sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et salué de loin’’. N’est-ce pas cela la vision des pionniers, toujours voyant et saluant ce qui est plus loin ? Saluant le jour, quoiqu’il puisse être au-delà de cette vie, souhaitant la bienvenue au jour de la réalisation : ‘’reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu’’. Dieu n’est pas honteux de ceux qui sont en pèlerinage avec Lui jusqu’à la fin, Il les appelle Sa propriété et Il est ‘’appelé leur Dieu’’ et ‘’il a préparé pour eux une cité.’’ (Hébreux 11.13-16)
Il y a dans ces ‘’tous’’, un merveilleux résumé quand vous le méditez. Il dit d’eux, qu’ils avaient vu quelque chose et que l’ayant vue, ils ne pourraient jamais se reposer sur cette terre, cela jusqu’à leur dernier jour et jusqu’à leur dernier souffle. Ils étaient encore pèlerins, l’appel de l’invisible était en eux. C’est quelque chose qui doit venir en nous du ciel afin de nous introduire dans le ciel. Est-ce que vous l’avez reçu ?
Comme nous le verrons, c’est la clé de tout et cela explique tout. C’est la garantie (Oh ! Béni soit Dieu pour cela, et que bien plus d’enfants de Dieu connaissent cela avec une grande puissance !) que tout cela est en nous sous forme de désir, de grand besoin et de quête, ce que naissant de l’Esprit de Dieu, peut se réaliser.
Êtes-vous affamés ? Est-ce que vous désirez ? Est-ce que vous êtes insatisfaits ? C’est une prophétie de ce qui doit venir. Est-ce que vous êtes installés ici-bas ? Votre vision est-elle courte et rétrécie ? Est-ce que vous pouvez accepter les choses telles qu’elles sont ? Très bien, alors vous n’irez pas très loin. Dieu s’appelle Lui-même le Dieu de ceux qui sont pèlerins. Il est le Dieu des pionniers et nous dépouillant nous-mêmes de toute conception d’un pèlerinage littéral, et d’un ciel littéral (pour ma part, je ne sais pas où est le ciel, mais je sais qu’il y a un ordre divin des choses et que je suis formé en relation avec cela chaque jour de ma vie) mettons de côté cet aspect littéral, et voyons le spirituel, qui est tellement réel. Demandons au Seigneur de mettre puissamment en nous cet esprit de pèlerinage.
Vous découvrirez en progressant, et cela même si votre spirituelle est merveilleuse (comme si vous aviez atteint un certain sommet) que viendra un temps où vous la considérerez comme rien, vous regarderez cela comme un simple babillage. Même concernant les choses élevées que vous étiez alors capables de lire, qui vous nourrissaient, vous direz alors : ‘’Comment est-ce que j’ai pu trouver quoique ce soit dans cela ?’’ Ne vous méprenez pas de ce que je dis, il n’y a pas de mal à cela, mais vous, vous êtes allés plus loin et vous devez avoir quelque chose de plus. Nous devons croître et sans cesse aller au-delà des choses. Nous devons être des gens de l’au-delà. C’est probablement la signification du mot ‘’Hébreu’’. Cette lettre est appelée la lettre aux Hébreux, et elle parle des pèlerins et des étrangers, et si le mot ‘’Hébreu’’ signifie une personne au-delà, bien alors nous sommes des gens de l’au-delà, notre demeure et notre centre sont au-delà. Nous sommes pèlerins ici-bas, pèlerins de l’au-delà.
Puisse le Seigneur nous faire la grâce de nous préserver de toute léthargie, de la fausse satisfaction, ou de l’impatience à vouloir parvenir à une fin ici-bas. Gardons nos yeux et nos cœurs sur ceux qui ont initié la voie avant nous, la voyant, la saluant et mourant dans la foi !
À suivre
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