jeudi 21 septembre 2017

(4) Le ministère spirituel Théodore AUSTIN SPARKS

                  IV - EXERCER LA CONDAMNATION ET EXERCER LA JUSTICE.

« Ayant donc cette espérance, nous jouissons d’une grande liberté pour parler et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d’Israël ne fixent pas leurs regards sur l’objectif de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour, le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il n’est pas retiré, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Car jusqu’à ce jour, lorsqu’on lit Moîse, le voile est jeté sur leurs cœurs, mais quand une personne se tourne vers le Seigneur, le voile est ôtée. Or le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous
sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur l’Esprit. » (II Corinthiens 3: 12-18)

« Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il avait un voile sur son visage. Quand Moïse se présentait devant l’Eternel pour Lui parler, il  ôtait le voile jusqu’à sa sortie, et quand il sortait, il disait aux enfants d’Israël ce qui lui avait été ordonné. Les enfants d’Israël regardaient le visage de Moïse et voyaient que la peau de son visage rayonnait, et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu’à ce qu’il soit à nouveau en présence de l’Eternel. » (Exode 34: 33-35)

                   Lors de notre dernière méditation, nous avons vu les deux aspects de la personne et de l’œuvre de Christ. Le cas de Moïse est une autre illustration: quand il se trouvait en présence du peuple, Moïse jugeait nécessaire de mettre un voile sur son visage, mais quand il se trouvait en présence de Dieu pour Lui parler, il le faisait à visage découvert. Cette dualité représente bien la mort et la vie.   

                    Comme ce passage de II Corinthiens le dit clairement, « l’exercice de la condamnation » et « l’exercice de la justice » sont au cœur du sujet.  Cette épître est pleine de contrastes:

                    Tables de pierre / Tables du cœur (v.3) La lettre tue /  l’Esprit vivifie (v.6) Sentence de mort (v.7) / Sentence de vie (v.8) Être dans la gloire / Abonder dans la gloire  (v. 9) Exercer la condamnation / Exercer la justice (v. 9) Glorieux / Gloire excellente (v.10) Au passé: « ce qui a été fait était glorieux » (v.11) « le voile » (v. 13) Au présent: « ce qui demeure est glorieux » (v.11) « sans le voile » (v.18)

                    Ces comparaisons et ces contrastes sont accompagnés de beaucoup de détails. Tout repose sur les expressions « exercice de la condamnation et « exercice de la justice ». L’un est une sentence de mort, l’autre est une sentence de vie. L’un amène le jugement, l’autre rend possible une communion ouverte avec le Seigneur. C’est quelque chose qui doit être bien clair dans le cœur des enfants de Dieu.

                    Pourquoi fallait-il que Moïse, quand il était en contact avec le peuple, se retrouve du côté de la condamnation, du jugement et de la mort ? D’un autre côté, comment pouvait-il retourner dans la présence du Seigneur sans voile et vivre au sein de cette gloire, qui était mortelle pour le peuple ? C’est impressionnant ! La gloire extraordinaire et merveilleuse de Dieu était là, et pourtant elle exerçait d’un côté une sentence de mort, mais Moïse lui pouvait se trouver en présence de cette gloire, le visage découvert, et rester en vie.

                    La réponse se trouve dans un autel.  Quand Moïse est monté sur la montagne, la gloire du Seigneur s’est manifestée, une gloire terrible, et il a bâtit un autel au pied de la montagne. Chaque fois qu’il montait, il passait par l’autel; il y avait toujours un autel entre l’entrée du parvis où s’assemblait le peuple, et le Lieu Très Saint où était le Seigneur. Cet autel faisait que la mort se changeait en vie. La gloire qui avait exercé jugement et condamnation, était devenue celle d’une communion bénie. Alors, on se demande: « Que signifie cet autel ? » Nous regardons au sang et au sacrifice: l’offrande du sang parfait, sans défaut et sans tâche qui a passé le test du  regard divin , qui demeure éternellement. Ceci étant pourvu, la justice est faite. Si on peut s’en saisir et venir devant Dieu avec la valeur et la vertu de ce sacrifice, la mort est changée en vie, le jugement est changé en communion.

La relation à l’Autel.

                     L’Apôtre parle ensuite de l’exercice de la condamnation. Quelle que soit Son intention ou Son action, Dieu est toujours glorieux. La conséquence dépend de là où nous en sommes, de quel côté de l’autel nous nous tenons, à l’intérieur ou à l’extérieur des valeurs de l’autel par la foi.

                    Il est clair que, bien qu’ils soient le peuple de Dieu, ils vivaient dans l’incrédulité et ils sont morts dans l’incrédulité. Tout leur cheminement dans le désert est empreint d’incrédulité; malgré tous les moyens que Dieu avait mis à leur disposition. Leurs cœurs incrédules s’étaient endurcis et ils ne pouvaient vivre du bon côté de la bénédiction par la foi. Au lieu de connaître la délivrance et le salut, ils ont subi la condamnation et le jugement.

                    Ils avaient à disposition tous les sacrifices, tous les moyens de grâce, mais dans leurs cœurs ils ne voyaient plus ces choses de manière positive. C’est pourquoi c’était inéluctable: Dieu ne pouvait jamais construire sur une base de rites extérieurs, de pratiques et de performances. Dieu ne peut édifier quelque chose que sur un état intérieur.

                    Relisez les chapitres 24 à 34 de l’Exode et vous retrouverez les deux mouvements. Au départ, Moïse est monté sur la montagne et a reçu tout le modèle divin; Il est resté 40 jours sur la montagne, où il reçut le Loi, le modèle complet. Puis, en descendant de la montagne, il trouva le peuple qui adorait le veau d’or, ce qui devait attirer sur le peuple un jugement terrible. Puis, Moïse monta une deuxième fois sur la montagne et l’Eternel lui donna la Loi sur des tables de pierre, les Dix commandements, il redescendit avec la gloire de Dieu sur lui. Quand il se retrouva en face du peuple, ce dernier était dans un état d’absence totale de foi, de relation de cœur avec le Seigneur et d’attente d’une provision divine.

                   La gloire fut une marque de jugement et de mort sur eux, mais Moïse, lui, se trouvait sur un autre terrain, il était un médiateur et se tourna vers eux, mais il pouvait aussi se tourner vers le Seigneur. Situé sur un autre fondement, il était médiateur; il avait une relation de cœur à cœur avec Dieu et comprenait le sens de l’autel et du sang. C’est la raison pour laquelle, il n’avait pas besoin de recouvrir son visage d’un voile et pouvait vivre en présence de cette gloire. Le voile n’était présent qu’à cause du peuple.

                   La sentence de condamnation existait à cause de l’absence de foi en ce que Dieu leur proposait et mettait à leur disposition: l‘offrande, l‘autel, le sang.

Une question de vie et de mort.

                    Il est étrange de constater que la Parole ne parle pas clairement et précisément d’une sentence de mort et d’une sentence de vie. Elle parle d’« exercice de la condamnation » et d’ « exercice de la justice » La justice fait bien sûr référence à la vie et vice versa, la vie est en rapport avec la justice. Exercer la justice veut dire administrer la vie, être vivant le visage découvert, sans crainte d’une condamnation ou d’un jugement; cette vérité élémentaire est de la plus haute importance, une des bases de notre foi. Le peuple de Dieu a besoin d’instruction solidement fondée sur la Vérité, de proclamation solennelle de la Parole, car recevoir un témoignage, une exhortation, un don spirituel, une parole de connaissance ou de prophétie ne suffit pas…

                      Aujourd’hui, un grand nombre d’enfants de Dieu sont incapables de tenir fermes et assurés, car leur fondement n’est pas solide. Leur relation avec Dieu est souvent émotionnelle, liée aux circonstances et quand leur fondement est frappé par les tempêtes de l’Ennemi, ils ne savent plus du tout où ils en sont. Lorsque les sentiments et les émotions, les éléments superficiels de notre salut sont soumis à la pression de l’opposition, quand, par-dessus le marché, l’Ennemi envoie ses accusations contre nous, alors les vraies fondations se font jour et beaucoup sont ébranlés. Ce n’est pas qu’ils soient perdus, s’ils ont mis leur confiance dans le Seigneur, mais ils perdent la joie de leur salut. C’est pourquoi il nous est nécessaire d’être bien instruits dans la Parole.

                    Une chose doit être parfaitement sûre et claire dans notre esprit, dans notre cœur et dans notre pensée: cette vie, avec tout ce qu’elle a de sens, une vie de communion ouverte avec Dieu, une vie qui remporte la victoire sur la mort et abolit la condamnation, cette vie là est enracinée dans la justice, dans l’exercice de cette justice. Il nous est possible de dire en parfaite assurance et confiance devant Dieu: Ce que je suis en dehors de Christ est une chose, ce que je suis par l’union de la foi avec Christ fait que je suis juste de Sa propre justice, je ne peux être ni détruit ni sous la condamnation. Vous
 pouvez vous adresser à Dieu sur ce terrain, pourrait-on dire. Dieu nous incite à le mettre à l’épreuve sur cette base là…

                     Souvent, le Seigneur nous place dans des situations pour nous attirer sur ce terrain. C’est le cas d’Abraham lorsque Dieu lui annonçait qu’Il allait détruire les cités de la plaine, Abraham Le confronte en disant: « Vas-tu détruire le juste avec le méchant ? Loin de Toi cette manière de faire et de les considérer à un même niveau ! Le Juge de toute la terre fera-t-Il les choses avec justice ? » La réponse de Dieu fut: « Si c’est réellement le cas, Je ne pourrais pas le faire…le jugement ne peut tomber s’il existe un juste. » Nous lisons plus loin qu’ « il arriva que lorsque Dieu détruisit les cités de la plaine, Il se souvint d’Abraham et délivra Lot et sa famille de la destruction et du jugement. »  (Genèse 19: 29).

                    Christ est la Justice de Dieu: « Il a été fait justice pour nous par Dieu… » En tant que justice, Il a détruit le jugement et la condamnation. Vous pouvez comprendre à quel point l’arme de défense extraordinaire qu’est la cuirasse de justice est efficace contre l’Ennemi. Le Seigneur insiste là-dessus car Satan fait des efforts incessants pour utiliser tout ce qui est possible pour nous détruire par la condamnation et le jugement. La foi au Seigneur Jésus nous permet de dire à un Dieu infiniment saint: « Par la foi, je suis juste comme Toi; c’est extraordinaire: Christ est la justice divine en moi. Et quelle justice ! Voyez un peu ! Quel mal peut affecter la justice de Dieu? La justice de Dieu sera universelle et triomphante, elle couvrira la terre comme l’eau couvre le fond des mers. Quelle puissance et quelle victoire !!

Le Sabbat de Dieu.         


                      C’est à cause de Sa justice qu’il nous est possible d’être en communion bénie avec le Seigneur le visage découvert. Il n’est pas surprenant de voir à quel point Dieu met l‘accent sur le sabbat avec Israël. Notez dans ces chapitres d’Exode combien de fois il est parlé de sabbat. Le Sabbat est à la base de la plus grande force que nous puissions trouver dans notre relation avec le Seigneur.

                     Prenez par exemple la marche du peuple d’Israël autour de Jéricho:Ils ont fait tout le tour de la ville une fois chaque jour pendant 6 jours et le 7e jour, ils l’ont fait 7 fois de suite. Mis à part les sacrificateurs qui sonnaient de la trompette, le reste du peuple marchait en silence jusqu’à la septième fois le jour du sabbat où ils poussèrent tous de grands cris pendant que les trompettes retentissaient. On est loin de penser qu’un mouvement pareil allait provoquer une action aussi puissante.

                    A supposer que vous y soyez vous aussi: devant vous se dresse une puissante forteresse très bien défendue, tout y incarne la force invincible…alors imaginez une procession de gens qui avancent en silence et qui rentrent chez eux; pareil le jour suivant et ainsi de suite jusqu’au 6e jour et le 7e jour, c’est le cas 7 fois. Que se passe-t-il ? Vous constatez que rien ne se passe ! En apparence seulement, car si vous pouvez lire spirituellement , vous pouvez voir tout ce qui se produit derrière: une puissance terrifiante infiniment plus grande que le pouvoir et la puissance de cette forteresse; le silence s’achève en cris de victoire et la forteresse tombe à terre en s’effondrant sur elle-même.

                    Quelle puissance y était investie ? Laquelle ? Tout ce qui a été fait la semaine s’est concentré le dernier jour. Pourquoi le 7e jour ? Parce que le 7e jour, Dieu a tout accompli, Il a achevé toutes Ses Œuvres et Il entre dans Son Repos. En entrant dans le Repos de Dieu par la foi, le plus grande puissance de cet univers se met en branle. La foi était opérationnelle jour après jour et le 7e jour, c’est encore et toujours la foi. Aucun travail spécifique n’a été entrepris: ils n’ont rien creusé sous la muraille, aucun moyen technique n’a été utilisé pour en venir à bout. Ils étaient tous dans un état de repos de la Foi et de tranquille assurance.

                    A ce moment là, ils n’étaient plus le peuple incrédule qui errait dans le désert, ils étaient de l’autre côté du Jourdain, un peuple croyant et obéissant en Dieu: l’Eternel leur disait de faire et ils y entraient et le faisaient par la foi; ils sont entrés dans le repos de Dieu. Il est absolument capital de comprendre et de reconnaître que le Sabbat a été précisément la porte ouverte pour la conquête du pays. Jéricho fut
 le chemin vers l’autel, tant au niveau du principe que de la méthode: le reconnaissez-vous ?

                    Quel est le sabbat de Dieu ? Dans la nouvelle création, Christ est le sabbat de Dieu, parce qu’en Christ, Dieu a accompli toutes Ses œuvres et est entré dans Son repos. Cela demande une explication: Qu’est-ce qui donne à Dieu le repos ? Dieu a créé l’univers et Il est lié à Lui moralement, mais Il ne pouvait connaître aucun repos tant que justice n’était pas faite pour le monde; Il l’a fait Lui-même par la justice et par la nature de Son existence. Il a trouvé cette justice en Son Fils: Christ a obtenu la justice que Dieu lui demandait par la création nouvelle. Dieu l’ayant obtenue, Il entre dans Son repos. Christ est le Sabbat de Dieu et c’est une puissance immense.

                     Qu’est-ce que cela veut dire pour nous pratiquement ? Entrer dans le Repos de Dieu en Christ nous met en position inébranlable. C’est pourquoi l’ennemi cherchera toujours à voler notre repos, à ôter notre repos du cœur, en remettant en question notre position et notre relation avec le Seigneur; son objectif est de perturber notre repos de la foi. Nous disons que la foi est la victoire, mais la foi n’a rien d’abstrait, ni une simple projection de soi même pour croire que quelque chose qui n’existe pas, existe réellement. La foi a un objectif, une base; et la foi victorieuse est celle qui s’approprie et se repose sur la justice de Dieu en Christ. Tout est gagné par le repos de la foi.

                    Le Seigneur dit en langage simple: « Si seulement tu peux Me faire confiance et avoir confiance en mon intervention, que tu arrêtes de te faire du souci; si tu crois en Moi j’ai tout ce qu’il faut pour répondre à tout besoin ! Il y eut un temps où Je n’avais pas de fondement pour agir en ta faveur, mais maintenant, tu es fondé sur Christ et sur cette base Je peux pleinement agir… ta peur et ton anxiété n’ont plus de raison d’être. » Les soucis nous minent…une agitation secrète dans nos pensées, dans notre cœur, une profonde anxiété nous empêchent d’entrer dans le Repos.

                    Cela prend toutes sortes de formes: parfois lorsque le Seigneur nous montre une direction, nous ressentons que si nous ne la suivons pas tout de suite, nous ne la prendrons jamais.  Nous ressentons que si nous ne nous y consacrons pas, alors tout peut partir en pièces; cela dépend tellement de nous ! Personne ne peut penser qu’il s’agit d’un appel à la passivité où on n’est plus concerné par les choses divines. Mais il est possible de les avoir à cœur et d’avoir la foi qu’elles vont s’accomplir. Une bonne partie de nos faiblesses, de nos échecs et de nos souffrances inutiles révèlent des secrets cachés, mais qui n’ont pas de rapport avec la foi confiante en Dieu. En effet, certaines personnes doivent prendre plus les choses à cœur, mais pour la plupart d’entre nous, le problème est ailleurs: ils pensent qu’il faut courir partout dans l’univers pour s’occuper de tout sinon rien ne va se faire !

                    Le sabbat guide beaucoup la vie et l’histoire d’Israël, parce qu’il représente tant au niveau de la justice. « Sortez et ramassez du bois, travaillez le jour du sabbat et vous mourrez » Par la justice, vous violez le fondement du repos de Dieu. Mais, observer le sabbat (personne ne le prendra littéralement comme un jour de la semaine qu’il faut observer), reconnaître Christ comme le Repos divin par la justice, observer et garder ce sabbat, c’est la Vie qui remporte la victoire sur la mort, car c’est une justice qui est indestructible.

                    Si nous nous séparons des valeurs de cet autel, nous nous plaçons sous la condamnation (dans II Corinthiens, c’est une question de cœur: « Dieu a brillé dans nos cœurs…Il y a mis des tables de chair, celles du coeur… »; mais, se tenir sur le fondement de la Justice de Dieu en Christ par la foi du cœur, implique la Vie, le visage découvert et demeurer dans la gloire. « Mais nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire » (II Corinthiens3: 18)

                    Une partie importante de la gloire disparaît avec notre anxiété provoquée par le fait de satisfaire Dieu. Cela peut sembler étrange, mais c’est en exprimant cette anxiété que nous grandissons. Il n’y a pas d’autre issue pour notre sanctification, de manière pratique, que de la saisir en sachant que nous sommes déjà sanctifiés. Si vous luttez pour votre sanctification, vous ne l’atteindrez jamais. Si vous la saisissez par la foi, vous grandirez dans la sainteté. Ce n’est pas question de vous faire croire quelque chose qui n’existe pas, mais c’est l’œuvre du Saint-Esprit: « nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, par le Seigneur l’Esprit. »  

à suivre.....

source :http://www.connaitrechrist.net/

mercredi 20 septembre 2017

(3) Le ministère spirituel Théodore AUSTIN-SPARKS

                             III - CHRIST,  GLOIRE  DE  LA NOUVELLE  ALLIANCE

Lire II Corinthiens chapitre 3

                    Il nous faut bien garder en tête que le principal but de ce qui est spirituel, c’est la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu. Là est tout le sens de la création; lorsque la lumière fut envoyée la première fois, c’était pour la gloire de Dieu; Dans l’activité créatrice de Dieu, tout ce qui était subséquent à l’apparition de la lumière le fut pour la connaissance de la gloire de Dieu. Ainsi, dans la
nouvelle création, la lumière qui brille dans nos cœurs est destinée à cette connaissance.

                    Le même objet, la même méthode et le même moyen de révélation de la vérité s’applique dans le chapitre 3 à la nouvelle alliance. Le ministère spirituel y est considéré comme le produit d’une telle connaissance. La gloire de Dieu s’y révèle et ce qu’on trouve dans ce chapitre est un parallèle entre l’ancienne et la nouvelle alliance. Il nous est montré premièrement que les alliances sont les moyens de révéler la gloire de Dieu. Les instruments de cette révélation sont, dans un cas, Moïse, dans l’autre cas, Christ.

                    La nature de cette révélation est la perfection de l’Ordre Divin, et la gloire accompagne cette révélation.  Quatre points doivent être retenus: 1) Les alliances sont les moyens de la révélation. 2) Les instruments de la révélation sont respectivement Moïse et Christ. 3) La nature de la révélation est la perfection de l’Ordre Divin. 4) La gloire accompagne la révélation.

                    Peut-être vous demandez vous ce que perfection de l’Ordre Divin veut dire… Avec tout ce que l’Eternel a dit à Moïse sur la montagne - et ce n’était pas rien - les Tables de la Loi furent l’élément capital , elles  furent ensuite connues sous le nom de mémorial et de témoignage.   Les tables de la Loi, les dix commandements, ont conditionné toute la révélation donnée à Moïse sur la montagne; on peut dire qu’ils concentraient toute cette révélation. Tout était lié à ces lois qui étaient au nombre de 10. Dix dans la Parole de Dieu est toujours le nombre de la perfection de l’ordre divin.

                    Ici, la pensée présentée est celle de l’incarnation, la somme totale pourrait-on dire de la révélation divine de l’Alliance. Il existe une grande différence entre l’ancienne et la nouvelle mais cette différence n’est pas en Dieu: en effet, l‘alliance nouvelle ne change rien pour Dieu; l‘alliance qui nous a été donnée par la médiation du Seigneur Jésus, ne nous amène pas à un Dieu différent. La différence ne réside donc pas en Lui: sa nature et son modèle sont immuables; ils restent toujours les mêmes.

                    La grâce n’a jamais fait descendre Dieu à un niveau inférieur. La grâce n’apporte rien de plus à la sainteté divine ou à Sa justice. La position divine demeure comme elle a toujours été, parfaite en sainteté et en justice.

La différence réside:
1) Dans les médiateurs. 2) Sur les bases de cette médiation.

La Gloire de Dieu et l’Ancienne Alliance.

                     Nous abordons maintenant la Gloire et son effet. La gloire était reliée à l’ancienne alliance. Lorsque nous voyons l’effet de terreur, de crainte et d’effroi provoqué par la gloire de Dieu sur les gens, on se demande si c’est réellement la gloire qui fait cet effet sur eux. Probablement les gens auraient timidement reconnu une révélation issue de cette gloire, mais s’ils avaient vraiment pu l’exprimer, ils l’auraient qualifiée d’horreur ou de terreur. Ils n’en auraient certainement pas parlé comme d’une gloire…et pourtant, c’était bien la gloire, comme une véritable révélation de Dieu le Père, car Il est au-delà de tout le Dieu de Gloire.

                    Pourtant, pour l’être humain, cette gloire fut terrible. La terreur n’avait cependant rien à voir avec Dieu. En fait, la terreur, la crainte et l’effroi furent la conséquence de notre faiblesse humaine. La révélation de Dieu, de ce qu’Il est, de Sa perfection morale, de Son modèle d’excellence, font que, si ce modèle de perfection et d’excellence est accepté universellement par l’homme, il transfigure tout l’univers. Pensez au monde s’il était porté par ce modèle divin, qui était déjà révélé dans la Loi, à un monde qui aimerait le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée, de toute sa force et qui aimerait son prochain comme lui-même. Cela seul transformerait profondément le
monde.

                  Mais il y a bien plus que cela dans la Loi:  Elle nous montre qui est Dieu, à quoi Il ressemble et il n’y a rien de repoussant là dedans. Si vous la contemplez telle quelle, il y a quelque chose de glorieux en elle. Mais lorsqu’on s’oppose à cette révélation et qu’on découvre à quel point on est différent, même opposé à cela - non pas qu’on veuille être autrement, mais qu’on ne peut rien y faire, vous découvrez en même temps que Dieu n’a pas l’intention d’abaisser le niveau de ses standards, mais exige: « Tant que je n’obtiens pas cela, tu péris ! » Alors du fait de notre faiblesse humaine, la révélation de Dieu est quelque chose de terrible.

                    La gloire devient, de ce fait, condamnation. Il est fort probable que c’était le cas des enfants d’Israël: chaque fois que la gloire de Dieu se manifestait à la porte de la Tente, ils disaient et pensaient instinctivement: « Quelque chose ne va pas ! » Cette gloire leur faisait ressentir que quelque chose n’allait pas, qu’il devait y avoir un problème. Quel était ce problème ? L’apparition de la gloire de Dieu était l’occasion de montrer l’erreur humaine, de faire en sorte que l’homme soit conscient du fait qu’il passait à côté du modèle de Dieu pour Ses enfants. C’était l’ancienne alliance, la gloire d’autrefois.

La Gloire de Dieu et l’Ordre Divin.

                    Cette Gloire est étroitement liée à la perfection de l’Ordre Divin. Chaque fois que l’Ordre Divin était violé, même sur un seul point, il se produisait un conflit avec la Gloire de Dieu, qui impliquait la prononciation d’un jugement. Mais l’Apôtre nous conduit à la dernière gloire, celle qui accompagne la Nouvelle Alliance. Nous ne descendrons pas à un niveau inférieur: Dieu maintient Sa position, sa proximité; mais, c’est le point de départ d’un nouveau point: ce que Dieu est intrinsèquement, la perfection de l’Ordre Divin, sont intégrés dans le Médiateur Lui-même, qui est très contrasté par rapport à Moïse. En effet, le médiateur de l’ancienne alliance ne s’approchait pas Lui-même du modèle divin, puisqu’il devait offrir des sacrifices pour son propre péché.

                    Mais voila le Médiateur de la nouvelle alliance, qui n’agit pas simplement comme un symbole pour déclarer ce que Dieu est, mais qui est lui-même un archétype.  Le Seigneur Jésus est l’incarnation de la perfection de l’ordre divin, même en tant qu’Homme. Dieu a donc, en cet Homme représentatif, un Médiateur entre Dieu et l’homme, qui est l’incarnation de l’expression de la perfection divine. Il satisfait totalement les exigences du modèle divin.

La médiation de Christ.

                     Il existe deux facettes de la médiation de Christ: d’un côté, Il nous représente; Il prend notre position, notre place. On pourrait dire qu’Il prend la place symbolisée par Israël qui était tremblant de peur, terrifié, horrifié par la prise de conscience de sa faiblesse. C’est tout à fait nous. Il prend cette place, entrant dans notre faiblesse, notre faute, notre imperfection; Il pénètre symboliquement dans tout ce que nous sommes, c’est-à-dire ce qui est contraire à ce que Dieu est. Celui qui n’a connu aucun péché est fait péché pour nous et est crucifié par notre faiblesse. Le Seigneur Jésus a intrinsèquement et de façon représentative pris nos infirmités, nos faiblesses et nos imperfections. C’est le premier aspect.

                     Et puis, il y a l’autre aspect où Il donne satisfaction à Dieu Son Père en répondant à toutes les exigences.En une Personne, Il réunit les deux aspects de la Médiation. En Lui est ôté de la présence de Dieu, toute notre faiblesse, notre imperfection, notre péché, notre incapacité à satisfaire les attentes de Dieu. En Lui, la mort a balayé tout cela et l’a soustrait au regard de Dieu. L’Homme parfait arrive et le fondement de faiblesse, de culpabilité et de condamnation est remplacé par Lui, de telle manière que Dieu ne voit plus l’être humain faible et limité, mais un Etre parfait qui lui procure un immense plaisir.

                    Ainsi, Christ rassemble en Sa propre Personne deux créations, deux races, une ancienne et une nouvelle, puis écarte l‘une par Sa mort expiatoire pour établir l‘autre. Par conséquent, Il est le
 Médiateur d’une Alliance Nouvelle où la grâce de Dieu en Christ fait qu’une nouvelle humanité se lève devant Dieu. C’est pourquoi, il nous est possible d’apprécier et de jouir de la gloire de Dieu en Christ. Il est le Fils bien-aimé en qui Dieu prend plaisir.

La Gloire de la Nouvelle Alliance en Christ.

                     L’apôtre déclare ensuite que Christ, triomphant, satisfaction de Dieu, créant une nouvelle humanité abolissant la culpabilité, le désespoir, la faiblesse et la condamnation, ce Christ glorieux vit en nous en tant que Seigneur lorsque nous croyons, et que, par l‘Esprit, Il met en valeur la satisfaction divine visà-vis de nous.

                    Nous avons besoin que cette base soit bien solide, dans notre vie, dans notre conscience. Nous ne parlons pas ici de notre salut, mais de notre ministère. C’est fondamental pour notre témoignage, notre ministère: croire en la pleine satisfaction divine qui est en nous par le Seigneur l’Esprit: « Christ en nous, l’espérance de la gloire. »

Manifester la gloire du Seigneur.

                    Nous en arrivons au pivot central de notre objectif: nous sommes appelés à regarder à Christ, c’est-àdire une réflexion, une contemplation, un regard constant et délibéré vers Christ. Nous sommes appelés à fixer constamment nos regards sur Lui. Christ doit être l’unique objet de notre attention. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de ministère.

                   En effet, l’apôtre rappelle constamment que le ministère est le résultat de la révélation intérieure de Christ qui nous occupe en permanence; en d’autres termes,  le ministère découle d’un engagement avec Christ dans notre cœur, sachant que c’est Christ en nous qui remplit de satisfaction et de plaisir notre Dieu.

                   Si d’aventure, nous détournons nos yeux de Lui en cherchant la satisfaction ailleurs qu’en Dieu, le plus souvent en nous-mêmes, alors c’est fatal pour l’espérance, fatal pour l’assurance, fatal pour la joie et le repos et la mort revient…ce qui est fatal pour le ministère et pour le témoignage. C’est là qu’est le nœud du problème dans le ministère d’une grande partie des enfants de Dieu: ils ne sont pas établis sur ce fondement: aucune exigence divine ne peut être satisfaite dans cet univers autrement que par le Seigneur Jésus pour nous. Tant que ce ne sera pas clairement le cas, Dieu ne pourra pas nous faire confiance pour un ministère spirituel.

                    Quelle est la puissance d’un ministère ? C’est le résultat spontané d’une compréhension de Christ, au centre de notre être, qui est la pleine satisfaction de Dieu pour nous et qui a pleinement répondu aux exigences de Dieu pour nous. C’est merveilleux de penser que dans cet instrument faible, coupable et imparfait que je suis et au sein de notre nature, Dieu peut voir tout ce qui Lui fait plaisir, alors qu’il est capable de distinguer la moindre trace d’iniquité; C’est un salut complet, une satisfaction totale par Christ qui vit en nous. Les yeux de gloire de notre Dieu nous scrutent avec plaisir et délice, parce que Christ est en nous et que nous sommes en Christ. Voila ce qu’est l’alliance nouvelle par Son Sang, pas par le sang d‘un autre, mais par Son propre Sang.

Les caractéristiques du vrai ministère de Jésus-Christ.

1)  Liberté.

                    Tout d’abord, Jésus-Christ nous libère dans le Saint-Esprit. L’Apôtre nous dit: « Quand apparaît le Seigneur, le voile est ôté. Maintenant le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » La liberté, par rapport à quoi ?  Eh bien, si nous nous tournons vers le Seigneur et que nous sommes occupés avec Lui, le Saint-Esprit nous rend libres.


                    Vous pouvez faire tout ce que vous pouvez: lutter, combattre, prier, agir, intercéder, gémir, demander au Seigneur de vous libérer de l’esprit de crainte, de condamnation ? Que faîtes vous pour être libres ? Il existe une manière simple et directe de s’occuper du Seigneur et de se tourner vers Lui. Voyez Christ comme la satisfaction, le plaisir, le délice de Dieu pour vous et cessez d’essayer de plaire à Dieu. Tout ce que Dieu demande, c’est la foi en Christ. Que ces paroles de Jésus étaient profondes: « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire. » « Demeurez en Moi; comme une branche ne peut porter du fruit si elle n’est pas attachée au tronc, vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez en Moi. » Ceci veut dire: Soyez occupés avec Lui, placez vos pensées en Lui, demeurez en Lui, reposez-vous sur Lui, qu’Il soit l’objet de vos préoccupations et de vos pensées…et l’Esprit vous rendra libres.

2)  Conformité.

                    Plus que cela encore: Christ en permanence fait que le Saint-Esprit vous change progressivement à la ressemblance de Dieu: « Voici…vous êtes changés » Il n’est pas dit: « Voilà, on commence à se changer nous-mêmes… » Mais, nous nous embarquons dans une transformation avec toutes ses luttes, ses conflits, ses combats. Nous sommes changés « par le Seigneur l’Esprit » Soyez occupés par Christ, et l’Esprit aura à cœur de vous transformer à Son image. Préoccupez-vous de vous-mêmes, et vous verrez que la loi de conformité à une typologie va s’appliquer. Si vous êtes cette typologie, alors vous vous conformerez à cette image. Si Christ est la typologie, alors le Saint-Esprit vous conformera à Sa ressemblance.

3)  Envergure.

                    Être occupé avec Christ implique que le Saint-Esprit nous donne une envergure suffisante comme ministres d’une alliance nouvelle. Je ne pense pas que ce ministère soit pénible après tout. Il nous faut revenir à la simplicité, à la spontanéité du ministère. Soyez occupés par Christ, et le Saint-Esprit vous montrera de plus en plus comment être occupé avec Christ et comme Il vous en montrera la réalité, vous aurez quelque chose à donner aux autres. Votre ministère ne sera peut-être pas un ministère sur une estrade, mais ce sera un ministère au service des autres. Qui veut plus que cela ? Oh, la conception sous-jacente de voir le ministère sur une estrade est faussée au point de croire que les autres personnes n’ont pas de ministère du tout.

                     Vous avez autant que les autres le privilège de représenter et de manifester Christ dans cet univers et vous pouvez tout autant partager ce que vous voyez en Christ chez les autres. Voici avec Lui nous sommes changés en la même image d’un degré de gloire à un autre. C’est la dernière gloire, la gloire de la nouvelle alliance; Christ est la gloire de la nouvelle alliance; La différence n’est pas en Dieu, mais entre les médiateurs, et la différence dans la position que nous occupons à cause du Médiateur; nous sommes en Christ, le plaisir et la satisfaction de Dieu. Que le Seigneur nous donne le ministère qui émane d’une contemplation permanente et croissante de Cette plénitude en Christ.    

à suivre...

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lundi 18 septembre 2017

(2) Le ministère spirituel Théodore AUSTIN-SPARKS

                        II- CHRIST, LUMIERE DE LA NOUVELLE CREATION

« Car Dieu qui a dit: la lumière brillera au sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Christ sur la face de Christ. » (II Corinthiens 4: 6)

                    Ce passage affirme que Christ est la lumière d’une création nouvelle. La pensée des deux créations, l’ancienne et la nouvelle,  n’est pas développée dans cette épître. Nous savons par le chapitre 5 verset 17, que l’apôtre parle très clairement d’une nouvelle création. Ce verset dit: « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création… » Au chapitre 4, il apparaît cette relation entre l’ancienne et la nouvelle création. « Dieu…dit: la lumière brillera du sein des ténèbres ! »  C’est comme dans la Genèse où Dieu a dit: « Que la lumière soit et la lumière fut ! » Cela fait référence à l’ancienne création. A présent, nous saisissons l’indication pour l’étendre jusqu’à ce qu’elle nous mène au Seigneur Jésus

Le ministère de la lumière.

                    En l’étudiant de près, nous voyons clairement que la première caractéristique de l’ancienne création fut la lumière. Pour la nouvelle création, il en est de même: elle est marquée par la lumière. Mais il y a un autre élément apporté par Paul ici: la lumière pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu. C’est une évidence de dire que la lumière est la caractéristique principale de cette création, mais pourquoi ? Dans quel but ?

                    Paul répond en disant que ce but est la connaissance de la gloire de Dieu et de la faire resplendir; cette connaissance de la gloire de Dieu dirigea la création de Dieu dès le commencement. Lorsque Dieu a dit: Que la lumière soit ! Il l’a dit dans l’intention de cette connaissance. Elle a été portée par l’Esprit vers la nouvelle création, comme l’apôtre le déclare dans ce passage que Dieu l’a fait briller dans nos cœurs pour faire resplendir…Dieu a fait briller la lumière pour susciter l’illumination de la connaissance de la gloire de Dieu. Le moyen est la face de Christ, qui n’est qu’une expression symbolique pour qualifier l’humanité de Christ.

                    Par conséquent, la caractéristique principale de la nouvelle création est la révélation de la gloire de Dieu sur la face de Christ, ceci dans le cœur du croyant. Tout commence là et est relié à cela. Christ dans le cœur, révélé par le Saint-Esprit, est la connaissance de la gloire de Dieu. C’est la nature et le but de la création nouvelle.

                    Nous allons voir cela plus en détails. Nous avons dit qu’il y avait une indication, mais nous n’affirmons pas que Paul avait en tête tout ce que nous disons, mais c’est bien possible…Paul avait beaucoup de choses derrière la tête en écrivant les premiers chapitres de cette épître. Il fut comme incapable de se contenir lui-même et sauta d’un passage de l’Ancien Testament à l’autre, d’un sommet à un autre: de la création au don de l’Alliance par Moïse, et ensuite, d’un seul jet, vers Gédéon, et vous vous rendez compte qu’il touche à des choses riches, profondes et durables de l’Ancien Testament et tout s’illumine de suggestions et d’implications…et on se pose la question: « Qu’a-t-il dit ? De quoi parle-t-il ? A quoi fait-il allusion ? »  Tout ne vient pas bien sûr de sa pensée, c’est ce que le Saint Esprit lui suggère et que nous cherchons à découvrir.

Le lieu d’incubation divine.

                    De la création initiale et du premier mouvement de la lumière, commence une autre étape, et on le note un peu plus loin dans Genèse 2: 8-10: « Et l’Eternel Dieu planta un jardin… » Pourquoi ? Dans quel but ? Un nouveau monde vient à exister: tout y est bon, sans péché, tout est pour Dieu, rien n’est contraire à la pensée de Dieu, tout le satisfait. Ainsi, en créant le monde, la terre entière dans sa beauté et sa lumière d’origine, l’Eternel Dieu a choisi de planter un jardin qu’Il plaça au centre de Sa création. Il le planta, l’enrichit et le remplit de tout ce qui était bon. Pourquoi ? Ce jardin était un microcosme, un concentré de la pensée de Dieu pour le monde. On pourrait dire une semence cachée pour le monde.

                    Toute la volonté de Dieu pour ce monde était concentrée dans ce jardin: les arbres, agréables à regarder, la beauté du Seigneur dans ce jardin; l’herbe pour la nourriture, toute la subsistance de Dieu pour l’homme; les fruits pour réjouir son cœur. Le Seigneur n’arrête pas de faire tout ce qui nécessaire pour assurer la vie. Sa pensée, c’est la plénitude, l’abondance: nourriture, beauté, joie, vie à un niveau très élevé pour nous. Ensuite, il y eut une rivière pour irriguer le jardin et Dieu divise le jardin en quatre parties (4 symbolise toute la création) où toute la création devait en bénéficier.

                    Au milieu du jardin, se tenaient l’Arbre de Vie et l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. A l’exception de ce dernier, tout devait être exploité, cultivé pour le bénéfice de tous. Dieu plaça dans ce jardin l’être humain qu’Il avait créé pour le garder, le cultiver, en prendre soin et l’exercer pratiquement. Là était le point de départ de la connaissance de Dieu. Regardez et contemplez le jardin (rappelez vous que le mot « Eden » veut dire « délice ») et vous voyez la révélation de la gloire de Dieu. Tout dans le jardin symbolise la gloire de Dieu, la nature de Dieu, la grâce de Dieu, la bonté de
Dieu, la beauté de Dieu. Elles sont exprimées dans le jardin. Si vous voulez savoir à quoi Dieu ressemble, allez dans le jardin d’Eden: toutes les pensées de Dieu y sont écrites, toute la nature divine y réside.

                    Nous pouvons découvrir la manifestation de Dieu dans n’importe quel beau jardin de cette création; si vous le contemplez dans la permanence de son existence, vous avez toutes les raisons de vous émerveiller. Mais essayez d’imaginer un jardin où la mort n’a jamais sévi et où le péché n’est jamais entré, où toutes choses sont restées dans leur gloire et leur beauté initiales, vous pouvez vous imaginer à quoi Dieu ressemble. Ce jardin fut une illumination et une révélation de la connaissance de la gloire de Dieu.

                    Qui peut ignorer que ce jardin est un symbole de Christ ? N’est Il pas l’Arbre de Vie, le fleuve d’eau vive ? N’est Il pas l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? N’y a-t-il pas une connaissance secrète en Lui, découverte au travers de Lui ? Les secrets divins les plus profonds sur le bien et le mal ne sont-ils pas liés au mystère de la personne de Christ ? Il est le Centre, la santé, la nourriture…en un mot, Il est la somme de la connaissance de la gloire de Dieu. Christ est symbolisé par ce jardin; Tout ce qu’exprime ce jardin est en Lui et pour toute la création. La création tire sa nature de Lui; c’est la volonté de Dieu, qui veut que la plénitude de sa ressemblance soit dans la création entière.

                    La terre sera remplie de la connaissance du Seigneur comme les eaux couvrent le fond des mers, et tout passera par Christ, qui est, pour ainsi dire, la semence de Dieu pour toute la création, le microcosme de la pensée universelle de Dieu et de la volonté de Dieu. Il remplira toutes choses et de par Lui toutes choses seront remplies.

Les serviteurs de Christ.

                    Ce jardin est, après tout, situé au centre de l’univers de Dieu. Il doit s’étendre et s’accroître par expérimentation. Ce qui nous ramène à nouveau vers II Corinthiens et à la nature de notre ministère.

                    Quel fut le ministère d’Adam ? Prendre soin de ce jardin en lien avec toute la création, développer dans la création pour ainsi dire tout le bon côté de ce jardin, donner un sens, une valeur, une signification pratique à ce jardin. Tel a été le ministère d’Adam. Tous ceux qui sont issus du dernier Adam sont dans ce ministère: « Si quelqu’un est en Christ, il s’opère une nouvelle création » Ce que l’homme nouveau découvre en Christ, il doit d’abord se l’approprier pour lui-même, comme ce fut le cas pour le premier Adam, puis entrer dans le service. C’est notre ministère.

                    Cette réalité anéantit toute conception sur une soi disant catégorie particulière de chrétiens qu’on appelle les ministères. Ce qui veut dire que tous ceux qui sont issus du dernier Adam sont dans le ministère (service), de la même manière que le premier Adam était appelé à servir dans le jardin en dominant toutes choses. Nous sommes tous appelés au ministère du Jardin qu’est Christ: « Ayant vu que nous avons ce ministère… » La création nouvelle est conforme à Christ: la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ, révélée dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Le jardin initial était perdu mais toute sa valeur, son sens et sa signification ont été préservés en Christ.

                    Nous avons dit qu’il y a bien plus dans cette histoire: il nous faut lire le chapitre 2 de la Genèse pour en saisir toute la portée. Tout son sens et toute sa valeur symbolique ont été conservés dans le Seigneur Jésus et nous ont été rapportés, même si à la fin nous serons vraisemblablement dans un jardin et que la Bible conclut par un jardin dont nous ne donnerons pas une interprétation littérale à présent. Nous ne pensons pas qu’aller au ciel et connaître la gloire de Dieu a un rapport avec le fait de marcher au milieu d’un beau jardin. Le paradis et le jardin sont identiques au commencement comme à la fin.

                    Dans la pensée de Dieu, il s’agit bien de Christ; Notre éternité sera  une extension de la plénitude de tout ce que Dieu nous a réservé en Christ, sans l’intrusion du péché, de la mort et de tout ce qui est mal: c’est ce type de jardin où nous serons pour l’éternité, avec l‘Arbre de Vie, le fleuve d‘eau vive,
 claire comme le cristal. Les feuilles de l’arbre seront pour la santé des nations et toute la création en tirera profit. De chacun des 4 côtés de la Ville Céleste - Est, Ouest, Nord et Sud - les portes seront ouvertes à la création toute entière. La gloire universelle de Dieu en Christ sera notre ministère pour l’éternité et nous aurons à rendre témoignage de cette plénitude.

Le ministère et la souffrance.       

                    Nous nous formons à présent pour le ministère spirituel. Nous apprenons de manière pratique comment servir Christ, au sein de l’école de l’affliction.  Nous découvrons ce qui est en Christ au travers de la souffrance. Paul le montre souvent dans cette lettre, comme nous l’avons déjà vu. Le chemin de la connaissance qui s’ouvre au ministère est celui de la souffrance, de la découverte des richesses de Christ au sein des afflictions.

                    De quelles afflictions s’agit-il dans son cas ? Quand vous lisez ce que Paul dit de ses afflictions, on est surpris de deux choses: il était sous pression au-delà de toute mesure au point de désespérer de sa vie. « Alors Paul, si tu as été pressé au-delà de toute mesure, qu’en est-il de moi ? Si tu as même désespéré de ta vie, y a-t-il un espoir pour moi ? » Si un homme comme Paul en est arrivé à une telle extrémité, sans voir d’issue, pressé au-delà du supportable, il peut y avoir quelques excuses pour nous si nous sommes parfois déprimés. Oui, Paul en est arrivé là: « telle une mort, dit-il, dans toutes nos afflictions » Il y a de quoi être surpris, mais on est encore plus surpris, quand un peu plus tard, il dit: « Notre légère affliction, qui ne dure qu‘un moment (notez le changement: il a capté un éclair de la gloire), représente pour nous un poids éternel de gloire, car nous ne regardons pas aux choses visibles mais aux choses invisibles. »

                    A quoi revient toute cette souffrance ? A un poids éternel et surabondant de gloire; ce qui change totalement notre perspective: le chemin de la souffrance est celui de la gloire. Nous mettrons surtout l’accent sur le ministère qui est rattaché à ce chemin de souffrance.

                    Nous avons déclaré que le premier jardin a été perdu mais que ses valeurs et sa signification ont été préservés en Christ; mais ce processus doit se faire par l’incubation, l’enfantement: Nous retournons dans ce jardin par un travail d’enfantement qui induit la souffrance. Nous connaissons Christ et nous servons Christ par la souffrance, et, les choses étant ce qu’elles sont, il n’y a pas d’autre moyen…

                    Ne restons pas limités dans notre propre compréhension du mot « souffrance ». Ce qui sera souffrance pour l’un ne le sera pas pour l’autre.  La souffrance a sa propre signification pour chacun: certains peuvent souffrir dans une petite détresse alors que d’autres ne souffriront que dans une intolérable agonie. La souffrance couvre un très vaste domaine. Paul a eu l’occasion de passer par tout type de souffrance: il était très représentatif. Le Seigneur sait ce qui est pour nous une souffrance et quel est le moyen le plus adéquat de nous amener à Sa connaissance; Il choisira toujours le meilleur moyen de nous y conduire. Quelle que soit la forme de souffrance, celle-ci sera sans aucun doute une réalité, car la souffrance est le moyen de servir Christ.

                    Il ne faut plus considérer les souffrances comme des punitions, des jugements, mais comme des moyens choisis par Dieu pour nous faire connaître Sa gloire et la plénitude divine en Christ, pour devenir le ministère de Christ. Il y a une beauté à découvrir dans le jardin et nous devons exprimer cette beauté pour les autres. Le jardin est fructueux et on découvre les plus grandes douceurs de Christ à l’heure de la souffrance.

                    Nous en revenons à II Corinthiens: « Qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes nous même consolés de Dieu….ainsi notre consolation abonde par Christ. » (II Corinthiens 1:  4-5) Comment avons-nous été le mieux consolés ? Qui a été pour vous le plus grand réconfort dans votre détresse, dans votre épreuve ?  N’est-ce pas une personne qui n’a jamais eu besoin de réconfort elle-même ? Non, celui qui a été au plus profond de la souffrance et qui a découvert les consolations de Dieu et qui est en mesure de pouvoir parler par expérience des consolations de Dieu: Celui qui a été dans le jardin qui le connaissait et qui en est sorti avec la
guérison et le réconfort, Celui qui a connu la mort et qui sait ce que l’Apôtre a dit: « Portant toujours en mon corps la mise à mort du Seigneur Jésus » « toujours délivré de la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus puisse se manifester dans notre corps » « La mort agit en nous, mais la vie est en vous » Vous en retirez le bénéfice: aller dans le jardin, c’est connaître Christ au travers de la souffrance pour récolter le fruit du jardin, le bon du jardin, les richesses et les bienfaits de Christ pour les autres.

                     Ceci explique pourquoi nous avons tant d’épreuves: connaître un ministère de plus en plus prospère; pour que ce qui est en Christ soit porté à la connaissance des autres. Il est la lumière de la nouvelle création.

La lumière fait une séparation:

                    La lumière, Christ lumière de la nouvelle création, fait une séparation, une division. Lors de la création initiale, Dieu opéra une séparation entre la lumière et les ténèbres, entre le jour et la nuit. Lorsqu’Il agit sur les ténèbres, ces derniers se présentaient comme l’opposition à la lumière qui fit une séparation entre l’œuvre de Satan et l’œuvre de Dieu. C’est très exactement ce que Christ fait en tant que lumière de la nouvelle création: Il sépare la lumière d‘avec les ténèbres, le jour d‘avec la nuit, l‘œuvre de Dieu de celle de Satan.

1) Entre les personnes.

                    Cette séparation s’applique en premier lieu aux individus. L’apôtre Paul le dit clairement: «  Si notre évangile est voilé, il l’est pour ceux qui périssent, pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit et l’intelligence… » (II Corinthiens 4: 3) Ainsi sont beaucoup d’individus aveuglés, dans les ténèbres. Pour d’autres personnes, il est dit: « Car le Dieu qui a dit que la lumière resplendisse au milieu des ténèbres, est celui qui a brillé dans nos cœurs, pour faire briller la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu en la personne de Jésus-Christ. » (II Corinthiens 4: 6) La lumière a fait une différence entre les gens, entre les croyants et les non croyants, ceux qui sont dans la lumière et ceux qui sont dans les ténèbres; ceux qui sont enfants du jour et ceux qui sont enfants de la nuit; ceux qui sont enfants de Dieu et ceux qui sont enfants de Satan. Christ a effectué cette division, Il est un séparateur.

                    Ainsi Paul confrontera les Corinthiens avec cette question: « Quel rapport la lumière a-t-elle avec les ténèbres ? » Il en fera une application pratique en disant de ne faire aucun compromis avec les incroyants. Christ, lumière de la nouvelle création, nous demande de ne pas avoir de communion avec les ténèbres et même de nous en séparer: que nos choix, nos relations et nos affections soient à la lumière, sans franchir la ligne de séparation que Dieu a établie entre la lumière et les ténèbres, auquel cas ils réduiraient à néant une ordonnance céleste et nous ramèneraient dans les ténèbres.

                    « …la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu… » se ternirait dans notre cœur si nous choisissions délibérément une relation avec quelque un qui ne vit pas dans la lumière, ou quelque chose appartenant aux ténèbres. La lumière fait toute la différence entre les personnes: une fois que la lumière entre en nous, la différence se fait toute seule. Ce n’est pas la question d’une conception religieuse ou d’une prétention, mais on sait qu’il y a une différence: celle entre deux créations, entre le jour et la nuit. Dieu veut préserver de manière sacrée cette séparation et cette différence tout au long de notre vie, pour que nous ne jouions pas avec les ténèbres.

2) Entre les œuvres.

                    La lumière opère aussi une séparation entre les œuvres.  Avez-vous remarqué combien de fois l’apôtre parle de conscience dans la deuxième lettre aux Corinthiens ? « Nous recommandant nous-mêmes à chaque conscience humaine devant Dieu… » « nous nous glorifions du témoignage de notre conscience, que dans la sainteté et la sincérité de Dieu …nous nous comportions dans le monde… »

                    Plus loin il dit aussi: « Nous avons rejeté les choses honteuses qui se font en secret, ne nous conduisant pas avec artifice et ne falsifiant point la Parole de Dieu, mais nous recommandant  auprès de toute conscience humaine devant Dieu, par la manifestation de la vérité. » (II Corinthiens 4: 2) L’irruption de la lumière va faire une différence dans notre conduite, dans notre vie morale et dans la manière dont nous marchons devant les hommes. Au chapitre 6 versets 3 à 10, c’est la venue de Christ dans notre cœur qui fait toute la différence: en conscience, en attitude, en conduite, en caractère; tout ce qui vient des ténèbres disparaît.

3) Entre le faux ministère et le vrai ministère.

                     La lumière opère une séparation nette entre le vrai et le faux ministère. « Nous ne sommes pas comme certains qui corrompent et falsifient la Parole de Dieu… nous avons renoncé aux choses honteuses.…» Quand vous étudiez de plus près c’est littéralement « faire un marché avec la Parole de Dieu » La Parole de Dieu fut l’instrument de la première création. Dieu a dit et la lumière fut. Nous croyons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu qui apporte toute la beauté, toute la prospérité, toute la magnificence, tout le sens pour la gloire de Dieu. Et puis, il y a tout le Plan de l’univers: « Nous ne nous prêchons point nous-mêmes, mais Christ, le Seigneur. » dit l’apôtre.

                    Y avait-il alors des personnes qui utilisaient la Parole de Dieu qui a fait apparaître une création nouvelle pour la gloire de Dieu, pour leur propre gloire ? La différence se fait donc entre celui qui a toujours en vue la gloire de Dieu en Christ, et celui qui a toujours en vue son propre ministère. Ce dernier fait un marché corrompu avec la Parole de Dieu. Christ dans le cœur, fait la différence entre le faux et le vrai ministère. Enfin, la lumière fait aussi une séparation entre la chair et l’esprit, mais nous n’en parlerons pas ici.

                    Nous en concluons que le ministère est l’œuvre du dernier Adam et de tous ceux qui sont en Lui. Pratiquement, c’est connaître la gloire de Dieu, en témoigner et la révéler, c’est l’expression personnelle de la gloire de Dieu en Christ dans nos cœurs. Voila ce qu’est le ministère. Comme nous l’avons dit, l’apprentissage de Christ passe par l’école de la souffrance, exercée par l‘épreuve. Quel en est le résultat ? On se demande lorsqu’on voit si peu de résultats si le Seigneur nous accorde beaucoup de lumière, mais ce n’est pas la fin de l’histoire.

                    A présent, cela prend de la valeur dans nos propres cœurs lorsque la révélation de Christ entre dans notre cœur: un changement pour nous, une aide pour les autres. Mais notre apprentissage a comme objectif principal un ministère de Christ pour tout l’univers et pour l‘éternité. Tout l’univers doit tirer bénéfice de nos souffrances si ce sont les souffrances de Christ qui abondent en nous, de telle sorte que la consolation abonde aussi. Oui, il y a de grandes valeurs là-dessous.

                    C’est la seule et unique explication du problème profond et douloureux pour laquelle les enfants de Dieu souffrent si souvent jusqu’à la fin, et souvent la souffrance est la pire à l’approche de notre fin. Peut-on affirmer que des épisodes comme ceux là sont le ministère de Christ. Parfois oui. Mais certaines personnes sont appelées à souffrir bien plus que d’autres et leur souffrance n‘est pas liée à quelqu’un, et pourtant ils font encore d‘autres découvertes à propos de Christ. Alors, quels sont les buts de telles souffrances ? La souffrance produira toujours du fruit après coup et la valeur de la découverte de Christ sera l’essence même de leur ministère dans le sens où « ses serviteurs le serviront et ils verront sa face. »  


à suivre...

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samedi 16 septembre 2017

(1) Le ministère spirituel Théodore AUSTIN-SPARKS


                                                         I - SA  NATURE

Lire II Corinthiens chapitre 1.

                    La 2e lettre aux Corinthiens se résume par les mots qui introduisent le chapitre 4: « C’est pourquoi, ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été donnée… » Cette épître traite la manifestation de Christ et la nature du ministère spirituel. Elle montre que le ministère naît de l’expérience personnelle et pas simplement d’une vérité statique à communiquer. L’Apôtre l’a réalisé à cause d’une combinaison d’éléments qui l’ont amené au bout de lui-même. En lisant ces chapitres, on trouve des parallèles entre d’un côté, les souffrances elles-mêmes et de l’autre côté, les fruits produits par la souffrance.

                    Par exemple, le chapitre premier:  Pour les souffrances, nous avons: - verset 4: « dans toutes nos afflictions » - verset 5: « les souffrances de Christ abondent en nous… » - verset 6: « soit que nous soyons affligés… » - verset 8: « l’affliction qui nous est survenue en Asie….accablés excessivement, au dessus de nos forces…nous désespérions même de notre vie. » (« désespérions » dans le sens qu’il n’y avait plus aucune issue.) - verset 9: « nous nous regardions nous-mêmes comme condamnés à mort. » - verset 10: « délivre d’une telle mort si proche » - chapitre 2 verset 4: « …dans une grande affliction et le cœur serré de douleur, avec beaucoup de larmes… » - chapitre 2 verset 13: « je n’eus point l’esprit en repos… »      - chapitre 4 verset 7: « …ce trésor dans des vases de terre… » Et puis nous avons toutes les expressions chargées de sens: « poussés de toutes parts…perplexes, pourchassés…frappés, portant toujours en nous la mort de Jésus….nous qui vivons sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus…notre être extérieur se détruit » « nous qui sommes dans ce tabernacle, nous gémissons sous le fardeau » C’est une liste continue de souffrances.

                    Pour les fruits produits par la souffrance, nous avons: - verset 4: « …qui nous console…pour que nous puissions consoler tous ceux qui sont dans l’affliction. » - verset 5: « …notre consolation abonde en Christ » - verset 6: « …nous avons été réconfortés pour votre consolation et pour votre salut. » - verset 9: « …afin que nous n’ayons point de confiance en nous-mêmes mais en Dieu qui ressuscite les morts. » - verset 10: « qui nous a délivrés et nous délivre d’une mort certaine. » - chapitre 4 verset 7: « …afin que l’excellence de la puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous » - chapitre 4 verset 10: « afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps » - verset 16: « …notre être extérieur se renouvelle de jour en jour »  - verset 17: « …produit en nous le poids éternel d’une gloire souverainement excellente. »

                    Ces parallèles témoignent du parfait équilibre entre les afflictions et leurs compensations innombrables. Tout cela est à la base du ministère et nous en indique la nature : il n‘est pas issu d‘une vérité figée mais d‘une expérimentation ou expérience. Ce ministère spirituel revêt deux dimensions : une dimension individuelle et une dimension  communautaire. Ce qui est une réalité pour un individu l’est aussi pour une communauté de personnes, celle du peuple de Dieu. Leur ministère résulte de l’expérience personnelle ou collective et sa nature est la manifestation personnelle ou communautaire de Christ, au travers des souffrances et des afflictions.

La voie montrée par Paul pour le vrai ministère.

                    Combien l’expérience de Paul était étroitement liée à son enseignement ! Tout l’enseignement contenu dans la première lettre aux Corinthiens se basait sur l’expérience de son auteur. Par exemple, Paul, dans le chapitre 13, nous parle de la transcendance, de la puissance et de la victoire de l’Amour de Dieu. Il résume le tout en disant: « L’amour ne périt jamais » Ce qui signifie que l’amour triomphe toujours et n’échoue jamais.

                    Dans la 2e épître aux Corinthiens, vous remarquerez à quel point Paul aspire à cet amour divin dans sa propre vie. Il y a beaucoup de références à l’opposition, à l’hostilité et même à la haine des chrétiens de Corinthe à son égard. Un homme avait affiché sa vive hostilité envers Paul et l’église n’avait pas pris parti en faveur de l’apôtre pour rétablir la vérité. Paul avait selon eux écrit une lettre qui les avait rendus honteux et finalement ils ont convoqué une réunion pour discipliner cet homme par un vote majoritaire.

                    C’est pourquoi Paul leur a dit: Si vous lui avez pardonné, je l’ai fait également en présence de Christ; soyez miséricordieux avec lui s’il en éprouve des remords.  Ils l’avaient discipliné, mais l’assemblée semble avoir été affectée par cet homme qui avait été exposé, et plusieurs références sont faites sur ce qui était dit à Corinthe contre Paul. On disait qu’il était un homme du « Oui » et du « Non ». Certains d’entre nous aurions pu prendre le parti de Paul, d’autres seraient entrés dans l’expérience des Corinthiens. Paul leur avait dit qu’il viendrait les voir mais le Seigneur ne le lui avait pas permis jusque là. Alors, il se disait ici et là: « Il fait une promesse mais il ne tient pas parole ! Il n’est pas fiable ! » En restant à un niveau humain, ce pouvait être légitime. Mais nous devons nous ranger du côté de Paul : il prévoyait dans le Seigneur de faire quelque chose, et chaque fois le Seigneur l’en empêchait. De ce fait, il s’exposait malgré lui à de nombreuses critiques. Si quelque un a un petit reproche à vous faire, il sautera sur une occasion comme celle là pour l’utiliser contre vous.

                    Il y avait encore bien d‘autres choses. L’épître nous fait découvrir une hostilité, une forte antipathie, un préjudice contre Paul, mais oh, quelle victoire de l’amour est symbolisée par cette lettre ! L’amour a été éprouvé et a triomphé de l’opposition, de la critique et du préjudice; c’est ainsi une très bonne chose que d’écrire le 13e chapitre des Corinthiens en concluant que « l’amour ne faillit jamais », mais c’est encore une autre chose que de passer le test de l’amour dans une telle situation et d’en sortir victorieux. Le ministère de Paul devait être conforme à  son enseignement. Ce « ministère » n’est pas une affirmation de vérités glorieuses qui ne restent que des mots, mais ce « ministère » est l’expression de Christ issue de la souffrance.

                    Prenez 1 Corinthiens 15, un grand chapitre sur la mort et la résurrection: il est résumé par cette glorieuse déclaration: « O mort où est ta victoire ?  O Tombeau où est ton aiguillon ? » « La mort est engloutie dans la victoire » Maintenant avec tout le zèle et l’enthousiasme qui viennent d’une prise de conscience d’une vérité comme étant la vérité, on peut faire de telles déclarations. La conscience d’un état de fait peut nous entraîner dans une telle emphase. Mais attendez un peu: voyez ce que Paul a rencontré à Ephèse, ce qu’il a dû supporter à Corinthe, une angoisse intérieure au point de dire « nous étions sous une sentence de mort… » Nous lui répondrions: Paul, la mort a été engloutie dans la victoire ! « Nous désespérions même de notre vie », il semblait ne plus y avoir d’issue, sous pression au-delà de toute mesure. C’est le même homme qui proclamait la victoire sur la mort qui s’exprime : la pression était insupportable, la mort planait au-dessus d’eux; mais pourtant ce n’était pas la fin, car l’Apôtre ajoute : « afin que nous ne nous confiions plus en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts » 



                    En d’autres termes, Paul nous dit: « Nous proclamions que la mort a été engloutie dans la victoire, puis nous avons été plongés dans cette mort et elle nous avait presque engloutis, mais ce que nous disions s’est avéré vrai : le Dieu de la résurrection a délivré, délivre et nous avons placé notre espoir en Celui qui nous délivrera d’une telle mort. » Vous voyez à quel point l’expérience de Paul était en phase avec son enseignement ! C’est une chose d’affirmer quelque chose, c’est autre chose de l’expérimenter et de constater que c’est une réalité; C’est ce que Paul voulait dire par « ce ministère ».

                    Cela devrait être pour nous un réconfort extraordinaire, mais aussi une explication et une révélation. On ne devrait même pas être découragé à ce sujet. Si le ministère dont parle Paul ici est celui auquel, toi, moi et le reste du peuple de Dieu sont appelés, tant individuellement que collectivement, alors c’est cela le chemin à suivre:  il n’existe aucune « voie royale » pour le ministère. Le ministère n’est pas une question de professionnalisation ou de classes : il est né dans la même angoisse et la même souffrance que Christ a connues et  il ne peut pas naître d’une autre manière.

                    Au début de cette première lettre aux Corinthiens, Paul disait que Dieu a choisi les choses faibles de ce monde et l’expérience le prouve dans une conscience nouvelle issue de la mort où nous portons ce trésor dans des vases de terre; cette conscience de notre faiblesse est une nouvelle conception, une nouvelle conscience qui a fait dire tout ce que Paul écrit dans sa première épître.

                    Nous en avons assez dit pour démontrer que le vrai ministère jaillit d’une nouvelle découverte de Christ dans les profondeurs de notre être. Ce ministère : - l’expression de Christ - la manifestation de Christ - la diversité de Christ - les secrets de Christ - les merveilles de Christ - les gloires de Christ …est né d’une nécessaire expérience où Christ, et seulement Christ, est suffisant. Dans tout ceci et bien au-delà, le résultat est un élargissement significatif de la compréhension de Dieu en Christ, manifesté par Lui chez tous les croyants.

 Christ, puissance et sagesse de Dieu chez le croyant.

                     Dans la deuxième lettre aux Corinthiens, nous avons quelques indices et indications sur la manifestation de Christ chez le croyant, je dis bien indices et indications. Nous abordons là une phase nouvelle: « C’est Dieu qui a dit: la Lumière brillera dans les ténèbres (c’est un indice, une indication), a brillé dans nos cœurs pour nous donner la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. » Première indice : Christ est la lumière divine pour une création nouvelle.

                      Il y a une autre indication: quand Moïse a lu la Loi, il a porté un voile sur son visage à cause de la gloire qui brillait; bien qu’elle n’était qu’une gloire passagère, le peuple ne pouvait supporter de la regarder, car il existait une gloire supérieure qui brillait sur la face de Christ. Quand nous nous tournons vers Christ, le voile est ôté, il n’existe plus. Deuxième indice : Christ est la gloire d’une alliance nouvelle.

                   « Nous possédons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’infinie grandeur de la puissance soit attribuée à Dieu et pas à nous. » Voila encore une autre indication: il ne fait aucun doute qu’en écrivant ceci aux croyants, Paul pensait à la puissante armée de Gédéon, réduite à 300 hommes, pour qu’Israël n’ait aucune raison de se vanter et que la puissance soit attribuée à Dieu et pas à eux. Quel est ce trésor ?  La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ dans nos cœurs.



                    Quels furent les vases qui étaient entre les mains des 300 hommes de Gédéon ? Des cruches en argile et une torche à l’intérieur ! Les moyens pour une conquête puissante. La faiblesse contre toute la puissance de l’ennemi ! Quel pouvoir ! Le Saint-Esprit n’hésite pas à nous donner la mesure du pouvoir des Madianites, des Amalécites et des enfants d’Orient. Ils étaient comme le sable de la mer. Trois cents hommes ont triomphé par des trésors dans des vases de terre.

                    Troisième indice : Christ est l’énergie d’un nouveau type de conquête sur toute la puissance de l’ennemi. La seconde lettre aux Corinthiens est remplie d’indices, de suggestions et d’indications sur qui est Christ.

                    Nous allons plus loin pour confirmer ce que nous venons de dire: pour un ministère en puissance plus grande, en plus grande plénitude, Paul avait découvert Dieu dans une nouvelle compréhension de Christ par la souffrance. Toute cette souffrance a comme résultat une nouvelle approche de Dieu en Christ comme puissance, gloire et plénitude du ministère. C’est cela le ministère. Si nous aspirons au ministère, c’est celui du Saint-Esprit. C’est quelque chose de bien plus que d’être debout pour prêcher, donner des adresses, et produire tout ce qui nous occupe. Ce type de ministère est la manifestation personnelle de Christ, résultant d’une approche de Christ dans des lieux sombres et difficiles. Si nous aspirons au vrai ministère, le Saint-Esprit verra que par expérience nous sommes suivis et nous sommes conformes à tout ce que nous disons. La vérité deviendra quelque chose d’intégré et de visible en nous.

                    Dans cette lettre, Paul dit : « Nous croyons, c’est pourquoi nous parlons ». C’est une autre façon de dire : Nous savons, c’est pourquoi nous rendons témoignage. « Ayant obtenu miséricorde, nous ne perdons pas courage… » Il s’agit d’un ministère qui, sans la miséricorde, nous tuerait. Ayant ce ministère, et ayant obtenu miséricorde, nous ne faiblissons pas. Les deux choses vont de pair. Ce n’est pas insignifiant d’être réellement dans ce ministère. C’est quelque chose qui coûte, mais il y a la grâce de Dieu, et à cause de la grâce de Dieu, nous ne perdons pas pied. Et c’est un autre indice pour l’armée de Gédéon, la Parole dit et poursuit… « accablés, mais déterminés. » Ayant obtenus miséricorde, nous ne perdons pas courage.

                    Est-il nécessaire de redire encore que ce ministère n’a rien à voir avec une catégorie de personnes appelées ministères ? Nous sommes tous appelés à ce ministère. Ce n’est pas seulement prêcher, c’est une expression personnelle de Christ. A cela nous sommes tous appelés. Que le Seigneur nous donne la force pour ce ministère. 
 

à suivre...

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jeudi 14 septembre 2017

(3) Fondations éternelles Théodore AUSTIN-SPARKS (1956)


III – POURQUOI LES FONDATIONS DOIVENT-ELLES ÊTRE SOLIDES?


« Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il est dit : Il est monté dans les hauteurs, Il a emmené des captifs et il a fait des dons aux hommes… et Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans l’amour, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le Corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:7,8,11-16).

                    Nous abordons un autre aspect du sujet des fondations. Dans le Psaume 11, apparaît un caractère commun à toutes les fondations et aux édifices construits sur la Parole de Dieu. En considérant de plus près ce psaume, vous vous rappelez que David, en écrivant ce psaume, était en pleine période de trahison, d’opposition et d’antagonismes. Les méchants bandaient leurs arcs dans les ténèbres pour tirer secrètement sur les justes, et au milieu de cette hostilité, le psalmiste fait référence à ses fondations, en disant « Jéhovah est son saint temple ». Il y a deux choses : la construction (le temple, les fondations) et le combat (l’adversaire et l’atmosphère conflictuelle).

                   Tout au long de la Parole de Dieu, ces deux choses vont toujours ensemble. Lors de la reconstruction de la muraille de Jérusalem par Néhémie, il y a côte à côte l’épée et la truelle. Lors de la construction du temple de Salomon, David a dû soumettre tous les ennemis environnants, pour que cette construction soit possible. Tant que la bataille n’avait pas accompli son œuvre, aucune construction n’était possible. Si vous transposez spirituellement ces illustrations de l’Ancien Testament dans le Nouveau Testament, ces choses vont toujours de pair : chaque fois que quelque chose doit être bâti, il y a un combat correspondant... Dans la première épître aux Corinthiens, l’exemple de cette vérité est évident : la construction même de cette lettre a impliqué une terrible bataille.

                    Dans l’épître aux Éphésiens, il en est de même : la Maison « habitation de Dieu en esprit », l’Église qui est le Corps de Christ. Il y a beaucoup de choses sur l’édification du Corps, mais l’Ennemi est présent en permanence, des principautés, des puissances, des dominations terrestres dans les lieux de ténèbres. La construction est accompagnée de conflit, de combat (voir le chapitre 4). L’apôtre montre bien que toute la construction du Corps de Christ est accompagnée d’antagonismes, de dangers, de périls et d’une opposition spirituelle. Toutes les erreurs, toutes ces déviations, ces trahisons, ces vents de doctrine, ces vagues de mensonges et de faussetés, sont tous les éléments des forces d’opposition à l’Église, le Corps de Christ. Ils sont associés au développement, au perfectionnement, à l’accomplissement du plan de Dieu dans l’Église. Cela implique une progression et une amélioration. Et l’apôtre d’ajouter que les saints soient bien établis, bien fondés dans la plénitude où chacun est un membre responsable, loyal et digne de confiance du Corps de Christ.

A - Pourquoi de solides fondations ?

                   Quels sont les buts et les objectifs de ces solides fondations ? Que chaque membre du Corps de Christ soit un membre opérationnel, responsable et efficace, en position d’avoir la capacité de Christ et de se tenir contre les ruses, les manigances et le mensonge du Méchant, contre les vents de doctrine et les vagues d’erreurs. Mais, bien-aimés, il nous faut être conscients de l’absolue nécessité d’être dans cette position. Les conditions dans lesquelles évoluait Paul à cette époque, sont identiques aujourd’hui. Bien sûr, à l’époque, c’étaient les gnostiques qui étaient à l’origine de tout cela ; ces gens prétendaient détenir la sagesse et posséder toute la connaissance. Paul disait que les moyens qu’ils utilisaient étaient les ruses, les astuces, l’erreur, la fausse doctrine, un enseignement erroné.

                    On peut dire que le « gnosticisme » est très répandu de nos jours : des vagues d’erreurs balayent la terre, et de manière tellement subtile, que la pensée naturelle ne peut le discerner. Le défaut, l’erreur et la déviation sont tellement déguisés dans des formes bibliques, dans une phraséologie, que les enfants spirituels, dont Paul parle, seraient facilement déstabilisés. C’est bien sûr très positif d’être un enfant de Dieu, un bébé né de nouveau, mais ce qui est négatif et préjudiciable, c’est de rester un enfant quand il faudrait être un homme… et l’apôtre l’exprime très bien.

                    Dans l’expectative soulignée par la Parole de Dieu que ces choses vont s’accroître, se développer et devenir de plus en plus cachées et subtiles, avec tous les miracles qui vont les accompagner, la nécessité très claire que voyait l’apôtre par l’Esprit en lui, c’est que chaque membre du Corps de Christ devait prendre position contre ces ruses et ces tromperies, établir de solides fondations si profondément enracinées qu’elles ne pouvaient pas être ébranlées.

                     Le ministère aujourd’hui doit aller dans cette direction ; la Parole de Dieu nous avertit ; si nous ne prenons pas garde à cet avertissement, nous serons rapidement confrontés aux ruses de l’erreur, du faux enseignement et des vents de fausses doctrines. Si nous ne sommes pas enracinés et solidement établis, nous serons secoués, ébranlés, nous perdrons pied et nous serons renversés… Maintenant, ayant conscience d’une situation et d’un besoin si sérieux, si solennels, cette parole nous est donné par le Seigneur et nous devons bien la garder dans notre cœur.

                    Chaque membre de Christ, sans exception, doit être responsable, faire preuve d’intelligence spirituelle, être opérationnel, et chaque membre est potentiellement en situation périlleuse. Ne soyez donc pas surpris de constater que ces vents et ces vagues sont en train d’ébranler une multitude de chrétiens. Tôt ou tard, ils seront complètement perdus et ne sauront plus où ils en sont, parce que, malgré qu’ils aient le Nouveau Testament et l’épître aux Éphésiens, ils ne sont ni enseignés, ni instruits, ni établis en Christ, afin de pouvoir comprendre, juger et tenir ferme, en période de danger.

B - Les saints bâtisseurs

« Dieu a fait des dons aux hommes… Il donna des apôtres des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs » (Éphésiens 4:7,11).

                     Pour que l’Église soit bien en vue, les dons ont été attribués au Corps de Christ par le Seigneur, lors de son ascension. Ces dons sont expressément pour un but :

« le perfectionnement des saints pour l’œuvre du ministère, en vue de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous ayons tous atteints l’unité de la foi » (Éphésiens 4:12-13).

                     Ici, l’œuvre du ministère n’est pas reliée directement aux apôtres, aux prophètes, aux pasteurs, aux évangélistes et aux docteurs. Non, l’œuvre du ministère est liée aux chrétiens (les saints) qui sont perfectionnés par l’intermédiaire des 5 grands ministères. Le résultat de l’œuvre de ces dons est de faire en sorte que les saints puissent exercer un ministère, être opérationnels et exercer avec assurance. Tous les saints sont appelés à être dans le ministère. Chaque membre du Corps est un serviteur, un ministre, conformément à la volonté de Dieu. L’Église n’est réellement en sécurité que lorsqu’ils sont en position de servir, d’être qualifiés au ministère. Les ministères et services peuvent être aussi variés et aussi nombreux qu’il y a de membres dans le Corps de Christ.

                  Le mot « perfectionnement » doit être bien clair. Vous pourriez dire : « Oui, bien sûr, si nous étions parfaits, nous pourrions alors exercer un ministère ! ». Assurément, le chemin est long devant nous, mais il faut y entrer de plein pied et avancer. Le mot « perfectionner » ici a un autre sens : il est souvent utilisé comme terme médical ; la traduction littérale serait « régénération » ou « restauration » des saints. En cas d’accident avec fractures, vous seriez transportés à l’hôpital pour réparation, opération et convalescence, avant d’être restaurés physiquement. Parfois, le mot est utilisé pour l’ameublement d’une maison. Vous n’aimeriez pas vivre dans une maison non meublée ; il nous faudrait y mettre des meubles avant de pouvoir y vivre. Dans Matthieu, le même mot est utilisé à propos des filets, quand Jésus aperçut des hommes qui réparaient leurs filets. Comme il y avait des trous dans le filet, ils devaient être réparés pour être entiers, utilisables pour la pêche. Ces filets étaient loin d’être parfaits, mais ils étaient entiers, complets.

                    C’est là-dessus que l’apôtre insiste ici ; il ne s’agit pas de perfection divine en nous, mais d’un état de plénitude en Christ… « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère… ». La restauration des filets redonnait aux pêcheurs l’espoir d’attraper beaucoup de poissons. La raison pour laquelle un certain nombre de chrétiens dévient suite aux vagues et vents de doctrine, c’est qu’il existe des failles profondes dans leur approche de Christ, dans leur connaissance de Christ, dans leur compréhension de la vérité, des fossés et des crevasses qui permettent des ouvertures à l’erreur et aux déviations. Ils ont besoin d’être pris en charge et d’être opérés en vue d’une restauration. Et ces dons sont justement accordés pour la restauration des saints, afin d’être en mesure d’accomplir leur ministère.

                   C’est tellement différent de l’ordre traditionnel auquel nous sommes habitués, que notre tendance est plutôt de s’asseoir sur une chaise à écouter quelqu’un sur une chaire ou une plate-forme ; nous avons fait notre devoir, nous nous sommes placés sous l’influence et l’autorité du ministère. Le ministère n’a rien à voir avec ça. Le ministère est le résultat pratique et concret de tout ce que le pasteur, l’enseignant, l’évangéliste, le prophète nous enseignent. Le ministère est l’exercice émanant du cœur de chaque membre du Corps de Christ : « Seigneur, ce que j’entends doit résonner en moi, être vivant en moi, je vais le faire mien et agir par la force qui s’en dégage… ». Si nous avions réagi ainsi après chaque message reçu, ne croyez vous pas que l’Eglise serait solidement établi dans ses fondations ? Une histoire bien différente aurait été écrite pour faire face aux ruses et aux tromperies de l’Ennemi.

                     Il nous faut examiner nos cœurs et dire, « Quels résultats pratiques et quelle valeur ajoutée dans ma vie en tant que membre de Christ peut-on constater, suite aux dons de Dieu qui m’ont été faits par les 5 ministères ? Où en suis-je ? Ai-je considéré cela comme le ministère du Saint-Esprit, celui de Christ, ou bien comme leur ministère ? Suis-je bien un serviteur, un ministre de Christ ? ». Voilà une question significative, n’est-ce pas ? Nous avons dramatiquement besoin de cette force, de cette assurance, de cette assise dans l’Eglise aujourd’hui !

C - La construction : une responsabilité individuelle

« Pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ » (Éphésiens 4:12).

                     L’œuvre du ministère, qui est l’œuvre de chaque membre de Christ, a pour résultat l’édification du corps de Christ. Combien vous et moi contribuons à l’édification du Corps de Christ ? Comment fonctionnons-nous en vue de ce résultat, l’édification du Corps de Christ ? C’est notre affaire, à chacun de nous. C’est notre ministère. Êtes vous préparés à accepter cette responsabilité, pour prendre à coeur, par la grâce de Dieu, l’œuvre, sans rester un simple adhérent, un sympathisant, un suiveur, mais un membre vivant et actif dont la présence dans le Corps de Christ contribue à son édification ? Plus loin, vous verrez que l’apôtre met le doigt sur ce sujet d’une manière spéciale. Il dit :

« C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le Corps bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:16).

                     Chacune des parties travaillant en mesure résulte de son édification dans l’amour. Il a en tête le Corps physique. Quelle était la connaissance réelle de Paul à propos du corps physique, nous ne savons pas, mais le Saint-Esprit, lui, connaissait tout là-dessus, et lorsque vous vous figurez les minuscules cellules du corps humain, et combien toute la croissance du corps physique dépend du fonctionnement de chaque cellule, de la manière dont chacune fait son travail, vous avez une merveilleuse illustration, parfaitement vraie, du Corps spirituel de Christ, de sa construction et de sa croissance. Vous dîtes : « Je ne suis qu’une toute petite cellule, je ne compte pas ! ». Eh bien, essayez de compter les cellules de votre corps sur un centimètre carré de votre corps physique, c’est presque infini. Vous pouvez ne compter pour rien à vos propres yeux, mais vous avez une grande responsabilité pour l’ensemble du corps.

                    Le point n’est pas de connaître votre importance mais de contribuer à votre mesure : c’est votre fonction et votre ministère. Bien-aimés, qui est vraiment capable de comprendre pleinement le corps physique ? Il y a des mystères sur le corps humain qui n’ont jamais pu être levés… et je doute qu’ils le soient un jour. Nous avons souvent illustré ce mystère du corps humain par le discours de Démosthène qui serait le résultat du petit déjeuner pris par lui. Vous avez lu quelques-uns de ses discours oratoires qui fascinaient les foules au point de leur faire faire ce qu’ils n’avaient pas l’intention de faire, par le pouvoir de la raison et du langage humain. Si l’orateur s’était arrêté de manger, il aurait arrêté de discourir, par conséquent, ses discours furent en quelque sorte le résultat de sa nourriture, mais comment transformer le lard et les œufs en discours, nous ne le savons pas. Mais c’est la réalité !

                    Vous voyez où nous voulons en venir… et vous et moi, les atomes que nous sommes, les cellules qui sont si petites au point qu’on ne peut les reconnaître, peuvent affecter le Corps de Christ tout entier soit positivement soit négativement, mais c’est comme ça. C’est définitivement et positivement une vérité dans la Parole de Dieu : « Là où un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; là où un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui ». Si vous et moi n’y contribuons pas à notre mesure, alors tout le Corps est faible et souffrant. Voici l’’appel et le défi qui nous sont lancés : chaque membre de Christ devrait être responsable de fonctionner et un membre intelligent, qui remplit son ministère. Oui, mais il y a plus : « … jusqu’à ce que nous atteignons l’unité de la foi… ». Nous mettons le doigt sur un point capital et vital. Nous sommes très concernés par l’unité. Nous prions pour elle, nous agonisons à cause du manque d’unité, nous y aspirons. Comment y arriver ? Quel est le principe qui permette d’atteindre l’unité de la foi ? Chaque membre qui accomplit son ministère est un membre opérationnel. Quelle est la cause de discorde et de division ?

                    Revenons à notre première lettre aux Corinthiens, « Frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, à des bébés en Christ… car vous êtes encore charnels ; il y a au milieu de vous de la jalousie et des disputes, n’êtes vous pas charnels et ne vivez vous pas à la manière des hommes ? Car lorsqu’un dit, Je suis de Paul, l’autre dit, Je suis d’Apollos ? ». Il y a des divisions au milieu de vous résultant de votre nature charnelle qui signifie immaturité spirituelle et non unité de la foi. Lorsque chacun entre pleinement dans sa fonction, c’est un puissant facteur d’unité de la foi.

                    L’Ennemi fait tout son possible pour diviser le Corps de Christ en une multitude de fragments. Comme peut-il le faire ? Très souvent à cause de l’ignorance du peuple de Dieu, à cause du retard pris dans leur développement spirituel, à cause de leur état spirituel passif au lieu d’être actif. L’unité de la foi vient du bon fonctionnement de chaque membre qui contribue de manière vivante à l’ensemble.

                  Un jour, quelques hommes sont venus voir Moïse en se plaignant que certains dans le camp prophétisaient en pensant qu’il s’agissait d’un mouvement de division et de sectarisme ou quelque chose de ce genre, et Moïse leur a dit : « Plaise à Dieu que tout le peuple de Dieu soit des prophètes ! ». Le côté positif est toujours le meilleur. Quand certains remplissent leur ministère et les autres pas, il est presque impossible d’être dans l’unité de la foi ! Il nous faut tous y entrer : • « … et de la connaissance du Fils de Dieu », le grec parle ici de la pleine connaissance du Fils de Dieu. • « … à l'état d'homme mûr, selon la mesure de la stature parfaite de Christ », tout est lié à la vie active de tous les membres de Christ. • « … afin que nous ne soyons plus des enfants, ballottés par tout vent de doctrine, par la ruse et la séduction des hommes », les mots grecs utilisés ici font allusion à un acte de ruse et de tromperie pour induire en erreur.

                    L'erreur va toujours faire dévier le croyant de sa position en Christ ; c'est l'effet de l'erreur sur le long terme. Ces croyants ont été déviés de leur position par ruse et ils ont perdu leur ressource spirituelle par quelque chose qu’ils pensent être à leur avantage « … dans la séduction », ce qui veut dire littéralement, tromperie habile. Chacune de leurs œuvres renferme une subtile ruse, la tromperie du diable dans sa fausse doctrine. La chose paraît si juste, si bonne, si bienfaisante, conforme à la Parole, mais il y a quelque chose de caché, une ruse de serpent. Le peuple de Dieu doit bien en avoir conscience et ce n’est que lorsqu’on est bien réveillé, actif, positif dans notre position spirituelle, que nous en arrivons au point où nos sens sont si bien exercés que nous pouvons discerner le bien du mal, la tromperie et la ruse.

                    Ce serait formidable si chaque enfant de Dieu, prenant la bonne position en Christ, était capable de voir dans ces tromperies, dans ces vents et ces vagues de faussetés, une erreur là où elle est, et prévenir ceux qui ne sont pas encore entrés dans la maturité spirituelle, veiller sur eux. Ces fondations sont très importantes. Nous avons besoin de développer considérablement notre discernement, nos sens spirituels, entrer dans la maturité, afin que, quelque soient ces ruses, ces vents, ces vagues qui balayent le terrain comme un ouragan, ou même comme une gentille petite brise, nous ne sommes jamais ébranlés, jamais déstabilisés et nous tenons ferme.

                    Nous sommes dans une bataille. La construction est dans un combat. Il n’existe aucun autre domaine où la bataille est plus réelle, plus furieuse, plus capitale, que dans celui du perfectionnement des saints, l’édification du Corps de Christ. C’est pourquoi, cette lettre rassemble les deux choses : • d'un côté, l'Eglise, son Corps, doit être édifiée, améliorée et perfectionnée, • de l'autre côté, l'œuvre impitoyable et subtile de l’Ennemi. L’Ennemi est là pour séduire les saints, pour détruire l’Eglise, et leur seul moyen de s’en défaire est que vous et moi soient élargis dans la plénitude de Christ, pour devenir actifs, ne nous satisfaisant pas de notre salut, mais de donner à tous cette plénitude qui est possible en Christ. Avec tous les saints en communion jusqu’à ce que nous entrions dans la mesure de la stature parfaite de Christ. Que le Seigneur imprime cette Parole dans nos cœurs!

fin

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