dimanche 10 mars 2013

Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. Austin - Sparks (première partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010)
Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

 Table des matières

Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime 20
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - La sacrificature


INTRODUCTION  Le plan de Dieu maintenant.

A - Mise à part d’un peuple sorti du monde

    La période où nous vivons s’étend de l’ascension du Seigneur Jésus au Ciel jusqu’à son prochain retour. Il est bon de se rappeler que dans cette période de temps, le but principal de Dieu avec ce monde est d’en extraire quelque chose, qui n’aura plus du tout de rapport ni de lien identitaire avec lui. Tant que cette question n’est pas bien claire dans les esprits, nous serons toujours dans la confusion sur tous les sujets relatifs au Seigneur, à son oeuvre, à son Plan et à notre communion avec Lui.
    Le Seigneur est donc avant tout concentré sur ce qui va sortir de ce monde présent. Tout le reste n’est qu’une préparation de ce monde au Jugement. Lorsque Dieu en aura terminé avec cette tâche prioritaire, alors le monde sera jugé.
    Ainsi donc, la volonté de tirer de ce monde tout ce qui est profitable et d’y établir quelque chose pour Dieu, est fondée sur des idées fausses, qui risquent de nous conduire à un grand nombre d’erreurs, et, peu à peu, à des désillusions.

B - Cette séparation est surtout et avant tout spirituelle

   Cette mise à part est essentiellement spirituelle : bien sûr, Dieu fait littéralement une séparation entre Son peuple et le monde, génération après génération, et, à la fin, le restant de ceux qui attendent Son apparition sera enlevé, l’aspect physique de cet enlèvement n’en étant que la phase ultime.
    Le processus de séparation spirituelle provoque en premier lieu une crise : la nouvelle naissance, où nous prenons conscience que nous sommes nés ailleurs, que nous n’appartenons plus à l’ancien monde, et que, au plus profond de notre être, nous avons la certitude que nous ne sommes plus de ce monde, mais d’En Haut. Cette crise est l’acceptation pleine et entière de notre séparation d’avec le monde.
    En deuxième lieu, cette crise une fois passée, la mise à part et même une certaine forme d’émancipation se mettent en place progressivement. Il s’agit d’une sorte de pèlerinage, d’une marche en avant, et si nous marchons en vérité avec le Seigneur, nous nous éloignons de plus en plus de ce monde présent, spirituellement parlant. Ce sont des vérités simples et élémentaires, connues, mais absolument nécessaires pour revoir nos fondements de vie.

C - Pourquoi Dieu laisse-t-Il Son peuple évoluer dans ce monde ?

    Il y a trois raisons. Nous parlons ici de ce qui est sorti de la crise de la nouvelle naissance, qui est en phase de progression, qui reste toujours présent à ce monde, bien qu’étranger. Ces trois raisons vont dans trois directions :

- vers Dieu,
- vers Son peuple,
- vers le monde.

    Pour Dieu, le but principal de la présence de Son peuple est de représenter Ses droits et prérogatives sur terre. Comme David fut chassé de son royaume et bouté hors de Jérusalem, il renvoya à Jérusalem Zaddok, le sacrificateur, avec l’Arche de l’Alliance, comme le témoignage du fait que c’était sa place à Jérusalem et qu’il y reviendrait un jour ou l’autre ; de la même manière, le Seigneur, qui a été rejeté et chassé de ce monde, place stratégiquement son peuple allié à Lui-même, pour représenter Ses droits et prérogatives ici-bas.
    C’est la raison pour laquelle nous sommes appelés à tenir délibérément notre place sur cette terre pour nous opposer fermement aux déclarations de cet usurpateur, comme un défi au Prince de ce monde, et pour défendre les intérêts de Celui dont le droit est d’y régner. Nous sommes tout simplement là dans ce but.
    A propos de la présence, de Dieu sur cette terre, l’objectif pour nous est d’apprendre à connaître et à vivre Sa vraie nature, celle de Dieu. Nous sommes placés ici bas pour être éduqués dans les choses de Dieu. Nous avons beaucoup de leçons à apprendre, pour connaître la différence entre :

- ce qui vient de l’homme et ce qui vient de Dieu,
- ce qui est de la nature d’Adam et ce qui est de la nature de Christ,
- ce qui vient de la terre et ce qui vient du ciel,
- le domaine de la chair et le domaine de l’Esprit.

    Ce sont les orientations et les finalités de notre éducation. Cette éducation très pratique est basée sur l’expérience. Nous nous sommes trouvés transférés au ciel immédiatement après notre nouvelle naissance ; nous ne pouvions tout de suite connaître la nature divine, et certainement pas de la même manière que maintenant : cela aurait été une connaissance générale et théorique.
    Mais, étant placés au milieu des éléments conflictuels, nous apprenons la nature de Dieu par la pratique de l’expérience, à travers les souffrances, les contrariétés, la discipline, pour accomplir une grande oeuvre intérieure. Nous sommes formés et façonnés dans tout notre être : c’est la méthode divine d’enseigner Son peuple et c’est sûrement la plus concluante, sinon, Il aurait adopté une autre méthode.
    A propos de la présence, du peuple de Dieu sur la terre, tout est question de témoignage et de témoin. Attention, car ces deux mots n’ont pas tout à fait le même sens. Le témoin est l’instrument lui-même. Le témoignage est ce qui est produit par le témoin.
    Le Seigneur a besoin d’une incarnation de la Vérité, pour que cette Vérité puisse être apportée et communiquée. Nous sommes ici bas dans le monde pour être les contenants qui puissent manifester la Vérité. Cet objectif ne restera pas toujours ainsi, car, quand Son objectif sera atteint et qu’Il décidera dans Sa sagesse et Sa souveraineté qu’il serait préférable pour ses instruments qu’ils soient transférés dans le Royaume des Cieux, Il le fera.

D - Le Fils de l’Homme, Modèle divin

    Le modèle divin a deux caractéristiques :

1. Dans le monde, mais étranger au monde. Pendant son court séjour sur terre, toute la vie du Fils de l’Homme était en relation directe avec le Ciel, pas avec la terre. Sa position était au cœur du Père, avec Dieu, pas au sein du monde. Il vécut selon les lois spirituelles d’une relation avec le Père, pour démontrer le fait que l’être humain est appelé à vivre par Dieu et pour Dieu.
    Il est vrai qu’Il était Dieu, mais nous voulons dans ce chapitre insister sur l’autre aspect : pourquoi fallait-il qu’Il vive ici-bas et qu’Il prouve que l’être humain peut vivre sur cette terre en étant guidé par des lois et des principes, qui, s’il y obéit, fera de lui quelqu’un de différent d’un autre être humain de ce monde.
    Cela peut sembler compliqué, mais, en fait, c’est très simple : le Fils de l’Homme vécut comme homme sur la terre, mais sans appartenir à cette terre. Pour en arriver là, Il a été dirigé et guidé par des lois et des principes étrangers à ce monde, ceux du Ciel. Tout est résumé là.

2. Dans le Ciel, tout en manifestant Sa vie céleste dans l’Eglise par le Saint- Esprit. Le Saint-Esprit a été envoyé pour faire « re-vivre » Christ dans l’Eglise et pour faire de l’Eglise une communauté humaine céleste selon Christ. Il nous est donc plus que nécessaire de connaître la vie de l’Esprit.

E - La grande Loi spirituelle

    Il existe une période transitoire où les deux phases de la vie de Christ se rencontrent : elle se situe dans les quarante jours qui ont suivi sa Résurrection.
    Sa vie sur terre et sa vie nouvelle se confondent. Il est encore Jésus de Nazareth, mais il y a une différence, et ces deux vies ne sont pas uniformes, elles restent séparées.
    Le matin de la résurrection lorsqu’elle l’a rencontré, Marie eut une attitude qui appartient encore à l’ancienne situation. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras, mais Il lui a dit : « Ne me touche pas ! » Un changement radical s’est opéré : la relation d’avant est terminée, elle change du tout au tout, même si les réalités profondes vont demeurer.
    La loi qui marque tant cette période intermédiaire est celle de la spiritualité. Cette spiritualité va déterminer la réalité et la valeur de toutes choses ; elle guide tout. Avec quelques autres, Marie croyait et pensait que pour posséder Christ, il fallait le voir, le toucher et le saisir. Il leur a enseigné deux points : l’un est que posséder Christ correspondait à une réalité bien plus grande que de l’avoir présent physiquement ; l’autre est que le principe qui domine cette réalité est la spiritualité.
    Qu’est-ce que la spiritualité ? C’est connaître Christ :
- non plus selon la chair, mais selon l’Esprit,
- non plus selon les standards et échelles de valeur humains, les références psychiques du variable, du visible, mais selon une connaissance intime et spirituelle de Christ, conformément à la puissance de vie divine, en un mot la spiritualité.
    Ces 40 jours ont imprimé en eux cette loi spirituelle qui conditionne leur relation avec Christ et tout ce qui est en rapport avec cette relation.

F - Une différenciation vitale

    Il ne faut pas confondre la spiritualité avec une notion abstraite, mystique et éthérée qui n’a aucun rapport avec son côté pratique et positif. La pensée humaine a parfois une conception étrange de la spiritualité. Si vous accompagnez un critique d’art dans une galerie d’expositions, vous entendrez souvent le mot « spirituel » quand il évoque une oeuvre. Lorsque vous écoutez un concert, vous entendez le même genre de discours. La « spiritualité » présente ou absente déterminera la valeur artistique de l’œuvre. Dans le domaine de l’architecture, c’est pareil…
    Il faut sortir totalement de cette conception-là de la spiritualité, prise dans un sens abstrait, mystique voire ésotérique. Ce n’est pas ainsi que la Parole de Dieu utilise le mot « spirituel ». Les questions les plus importantes de notre vie sont liées à la spiritualité comme l’entend la Parole de Dieu. Par exemple, Dieu, dans Sa Parole, donna une révélation sur la méthode et la manière de transporter l’Arche de l’Alliance. Un jour arriva où l’arche devait être déménagée et transportée d’un certain lieu à Jérusalem, et David essaya de le faire. David connaissait tout ce qui concernait l’arche et il se consacra avec un zèle entier aux intérêts du Seigneur. Mais, il pensait avoir compris une certaine méthode pour la transporter et il l’appliqua, mais une tragédie survint dans l’exécution de ce plan : Uzzah, l’un de ceux qui accompagnaient l’arche mourut. Où était l’erreur ?
    L’objectif et le plan de Dieu n’étaient pas faux. La consécration et le zèle étaient justes. L’erreur a été de mal percevoir la manière de réaliser le plan divin, de mal discerner comment Dieu voulait que cette opération se fasse.
    Ce n’était ni l’objet ni la motivation ni la consécration ni le zèle qui étaient en cause, mais la méthode et les moyens de réaliser ce plan. Ce qui veut dire que David a agi à un niveau bien inférieur à ce qui était révélé dans la Parole de Dieu.
    C’était une erreur d’ordre spirituel, parce que la spiritualité a comme la marque de fabrique, l’intelligence spirituelle qui est celle de connaître non seulement les intentions de Dieu, mais aussi les méthodes ; non seulement le but, mais les moyens d’atteindre ce but.
    On peut avoir des idées très générales sur ce que Dieu veut faire et ne pas être vraiment sûr de la manière dont Il veut le faire, mais ça ne s’arrête pas là, car il peut y avoir un problème à ce niveau. Vous verrez donc que la spiritualité est une question de perception des pensées du Seigneur, sur la réalisation de Son Plan.
    Est-ce pratique ? Demandez à Uzzah ; demandez à David le jour où le Seigneur provoqua un drame, si c’est pratique. Quand on y passe, c’est on ne peut plus concret, tellement concret que ça devient une question de vie et de mort, au point où la bénédiction divine est présente ou se retire. La spiritualité implique de gros enjeux, car elle signifie une connaissance intime du Seigneur. Ainsi donc, la spiritualité est pratique, réelle, concrète et entraîne les conséquences les plus extraordinaires dans nos vies. David en est progressivement arrivé à percevoir le sens divin et à comprendre l’importance de discerner la pensée de Dieu, soit en totalité soit seulement en partie.
    La partie qu’il avait saisie, était que Dieu voulait que l’Arche soit en un certain lieu dans une certaine position. Pour lui, c’était suffisant : peu lui importait, dans son zèle, comment cela devait se faire et combien de temps cela mettrait, mais pour le Seigneur, c’était très important, dans ce cas de figure ! Il y a une manière erronée de faire quelque chose de juste, qui peut conduire au désastre. Le résultat fut tragique, malgré le fait que le plan était bien préparé, il était mal négocié, mal géré. Il y avait un défaut, car cette spiritualité implique un discernement des voies et des intérêts de Dieu.

G - La spiritualité émane de la Nature Divine

    Quand nous parlons d’un peuple spirituel ou d’un peuple d’Eglise qui est spirituel, on ne dit pas qu’il est un peuple mystique. On entend souvent parler de l’Eglise comme le corps mystique de Christ. Il nous faut faire très attention au sens que nous donnons à ce terme. Le Saint-Esprit présente le Corps de Christ de manière très pratique au travers de l’apôtre Paul. Par exemple : « L’œil ne peut dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ». Il n’y a rien d’abstrait et de mystique : c’est très concret et la conséquence de ce refus est immédiate !
    Lorsqu’on parle d’un peuple spirituel, d’homme spirituel ou d’Eglise spirituelle, il n’y a pas de mysticisme là dedans, rien de caché… La vraie nature de l’enfant de Dieu et de l’Eglise est cachée au monde et un mystère pour le monde. A son sujet, l’homme naturel dira toujours : «Comment un homme peut-il naître de nouveau ? » « Comment le Fils de l’Homme peut-Il donner sa chair à manger ? » « Comment les morts peuvent-ils ressusciter ? » Pour ceux qui ne sont pas éclairés, c’est un mystère caché. Cependant, le peuple spirituel et la nature spirituelle de l’Eglise sont des choses bien définis, très positifs, parce que cette nature est bien différente de celle de l’homme naturel, dans ses qualités, ses capacités et ses potentialités. L’homme naturel ne peut pas recevoir les choses de l’Esprit et encore moins les connaître. L’homme spirituel, lui, le peut.
« Selon qu’il est écrit, des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont point entrées dans le cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais Dieu nous les révèle par l’Esprit » (1 Corinthiens 2:9).

    La spiritualité, c’est donc l’acquisition d’une nature qui est d’un niveau bien supérieur à la nature humaine ordinaire et qui a des capacités et des potentialités qui sont bien plus élevées que celles de l’homme ordinaire. La nature même de cette spiritualité s’intègre dans l’être humain par l’opération et la présence du Saint-Esprit. C’est un fait bien établi, une assurance, mais c’est ce qui est concrètement la plus grande difficulté entre nous et ceux qui ne possèdent pas cette nature.
    Parlez par exemple des choses du Seigneur à un homme non régénéré ; rapidement vous serez face à un mur. Vous pouvez parler de religion, de théologie, de christianisme, même longtemps, mais quand vous en venez aux réalités de la connaissance de Dieu, même si vous commencez déjà par la nouvelle naissance, ceux qui n’y sont pas passés, qui ne sont pas nés d’En Haut, ne comprendront pas. Ils diront : « Je ne sais pas de quoi tu parles avec la nouvelle naissance… »
    Essayez d’expliquer votre marche avec Dieu et vous vous apercevrez que ceux qui ne sont pas spirituels sont exclus du sujet et il ne sert à rien d’essayer d’établir un pont avec eux. C’est bien le plus gros problème de nos vies. On sait très bien qu’on est uniquement dépendant du Saint-Esprit dans ce domaine des relations avec les autres.
    Nous pouvons prêcher toute notre vie, de toute notre force, mais si le Saint-Esprit ne donne pas la révélation, l’illumination, la capacité à ceux qui nous entendent, notre prédication est vaine, nous sommes insensés et notre énergie a été dépensée en vain.
    Il est impossible d’inculquer des choses spirituelles à des pensées naturelles, il est irréfléchi de dire que ces choses spirituelles sont mystiques, abstraites, irréelles, liées à une certaine atmosphère. Ce sont les plus grandes réalités de l’univers. Impossible d’admettre une seule seconde que c’est du domaine de l’imagination, que toute autre chose soit aussi réelle que ce qui est venu à nous par notre union avec Christ : ces choses sont si intenses et vraies qu’elles font partie de notre être. Si quelqu’un abandonne sa foi, change de croyance, on peut considérer qu’il a revêtu comme un manteau et ce n’est plus la réalité.

H - La connaissance divine intime

    Tout ce qui a été dit jusqu’à présent nous prépare à expliquer la vraie valeur de la spiritualité. Une chose concerne très fortement et pour toujours le peuple de Dieu : l’invincible et l’indestructible ; ce qui demeurera quand tout aura disparu et sera consumé dans l’univers. Lors de l’ébranlement de la terre et des cieux, tout ce qui pourra être ébranlé le sera : alors demeurera ce qui restera et sera indestructible pour l’éternité. C’est la conséquence de notre présence ici-bas sur la terre.
    Au-delà de tout le reste, ce qui demeurera et que Dieu recherche, c’est la marque de la spiritualité : l’intelligence spirituelle, la connaissance du Seigneur dans l’intimité et la profondeur de Sa Pensée et de Son Plan. Voila toute la portée et le sens du fait de se situer dans l’action suprême et souveraine de Dieu, au cœur de cette dispensation. Ce monde, et tout ce qui lui est propre, ne durera pas : par conséquent, nous n’y prendrons pas racine, nous n’y établirons pas de fondation, même sur le plan religieux.
    Il nous faut entrer dans l’action souveraine de Dieu, qui est d’être séparé de ce monde, dissocié de lui, pour nous associer à Lui, ce qui demeurera éternellement alors que tout disparaîtra. La spiritualité réside dans un peuple, mais surtout dans une connaissance divine intime.
    Quand nous parlons de peuple spirituel, d’Eglise spirituelle, nous parlons d’une connaissance bien plus élevée avec une intelligence supérieure à la connaissance et à l’intelligence humaines. Toute approche mentale des pensées de Dieu qui ne conduit pas à une action correspondante, est soit mauvaise, soit n’a aucun sens.
    Beaucoup de gens restent sur des pensées et des idées spirituelles superficielles qui ne sont qu’apparentes et théoriques au plus haut point. En fait, rien ne se produit dans leur vie. L’apparence des pensées divines n’est pas suffisante ; ces pensées doivent s’exprimer de façon pratique. L’œuvre de Dieu doit suivre les principes divins et ces principes doivent être révélés par le Saint-Esprit dans la vie et dans les oeuvres.
    Voyez ces hommes qui ont bien saisi les idées contenues dans la Parole de Dieu, mais ils ont fait ce qui correspond au char philistin construit par David.
    Ils ont mis en forme ces idées en quelque chose de tangible qui correspond à ce monde, pour établir selon leur propre logique ce qu’ils appellent l’église, en disant : « Ceci est conforme à la Parole de Dieu et c’est elle qui nous inspire de le faire ! » on se retrouve en face d’une douzaine de choses différentes, toutes en contradiction les unes avec les autres, mais se prétendant en accord avec la Parole de Dieu.
    Est-ce juste ? Tant que des choses établies sur cette terre revêtent une grande importance pour nous, quelque part la pensée de Dieu dans Sa Parole nous a échappé ; l’erreur et la déviation nous guettent. D’où la confusion, la contradiction dans une situation telle qu’il n’est plus possible qu’elle exprime la pensée de Dieu. Ce qui reviendrait à dire que Dieu a 12 plans différents et qu’aucun d’eux ne s’accorde. Dieu a une seule et unique pensée. Pour recevoir la pensée de Dieu, il nous faut être spirituel et avoir une pensée et une expression uniformes.
    Les apôtres en sont une bonne illustration. Nous en parlerons plus loin avec le premier chapitre des Actes : vous découvrirez des hommes qui n’étaient manifestement pas en accord avec Christ dans les premiers temps de leur cheminement avec Lui, se retrouver tous ensemble dans l’unité, manifestant une union de pensée, d’esprit, de parole : ils sont comme un seul homme !
    La manifestation immédiate de la venue du Saint-Esprit a été une remarquable union entre des hommes qui n’avaient rien pour s’unir. Ah, les différences et les divergences entre être humains ! L’unité est la marque extraordinaire et merveilleuse de l’effusion du Saint-Esprit ! Seul l’Esprit de Dieu peut opérer en tous ceux qui se laissent diriger et guider par Lui.
    La spiritualité, c’est l’intelligence de la pensée de Dieu en mouvement. Nous avons ainsi dans l’homme spirituel et dans l’Eglise, cette oeuvre puissante mue par une intelligence bien plus grande que celle de l’homme naturel. Elle est si élevée que l’homme naturel est incapable de l’atteindre.
    Ce que le Seigneur recherche par dessus tout, c’est un peuple spirituel qui possède une connaissance, une compréhension, une perception de Lui-même radicalement différente de ce que possède l’homme naturel et qui est ce qui va subsister quand tout aura disparu, pour supporter tous les tests et toutes les épreuves : la connaissance intime de Dieu par étapes.
    La préoccupation du Seigneur par rapport à nous aujourd’hui est de connaître la pensée de Dieu comme pensée spirituelle (aussi bien sur le plan individuel, que collectivement en tant qu’Eglise) conformément à Christ dans les cieux par le Saint-Esprit, ce dernier reproduisant en nous la vie, la pensée, l’intelligence du Seigneur Jésus, Homme Céleste venu de Dieu.
    Que nos yeux restent bien ouverts à tout cela, pour que le Seigneur nous fasse entrer dans la vraie liberté des enfants de Dieu !

I - 40 JOURS APRÈS LA RÉSURRECTION

    Considérons à présent les 40 jours qui ont suivi la résurrection de Christ. Dans toutes ses actions pendant ces 40 jours, Christ a donné le sens de la spiritualité, et l’avènement du Saint-Esprit a établi, sur cette base, les Apôtres et l’Eglise. Il est important de reconnaître le lien entre les deux :
- la venue du Saint-Esprit,
- l’installation des apôtres et de l’Eglise.
    « 40 » représente pour nous une phase de vie spirituelle qui a un rapport avec notre éducation, dans la réalité de la présence du Seigneur.

A - Un chemin de foi nouveau

    Dans le premier chapitre des Actes, il y a d’abord un mouvement émergent du Seigneur, puis comme un nuage qui s’amoncelle. C’est une première chose.
    L’intervention de ce nuage quand Jésus est monté en haut constitue une voie entièrement nouvelle. C’est le chemin de la foi, mais une foi basée sur tout ce que ces 40 jours ont constitué. C’est très simple à comprendre.
    Vous vous souviendrez de toutes les apparitions et les disparitions qui ont pris chaque fois les disciples par surprise à des endroits divers et éloignés, avec des preuves remarquables qu’ils avaient à faire ni à un esprit désincarné ni à une simple apparition, mais à une Personne vivante, Jésus-Christ Lui-même. Le Seigneur ne se moquait pas et ne jouait aucun jeu avec eux. Ses mouvements, ses actions, ses apparitions étaient tout ce qu’il y avait de plus sérieux.
    Et puis soudain, en leur présence, Il monta au Ciel dans une nuée. Le Saint-Esprit n’utilise pas des mots pour faire de l’effet, Il utilise des mots qui ont un sens et s’Il juge utile d’utiliser le mot « nuée » , c’est dans un sens spirituel : nous entrons sur un chemin qui n’est plus de vision, mais de foi. Cette nuée nous parle d’un ordre nouveau : la loi de la foi régit cette nouvelle dispensation. Sur quelle base ? Sur tout ce que ces 40 jours ont instauré ; la foi qui croit tout ce
qui s’est passé pendant ces 40 jours est si réelle, si vraie et si solide qu’elle peut fonctionner sur cette base et que, bien qu’ils ne Le voyaient plus, bien qu’il y ait une nuée, Il était toujours autant présent et pouvait être connu tout autant dans le futur qu’Il l’avait été pendant toute cette période.
    Cette nuée qui avait ouvert le chemin de la foi, devait les amener au point où le chemin des 40 jours devenait le cours normal de leurs vies, les conditions normales de leur vie quotidienne.

B - La présence et la connaissance du Seigneur Ressuscité

    Imaginons que nous soyons à la place des apôtres qui vont retourner vers la Chambre Haute après l’avoir quittée, alors qu’ils avaient partagé avec Jésus la Pâque et le partage du pain. Il était là et ils Le voyaient. L’un d’eux était si proche de Lui qu’il posait sa tête sur Son sein. Ils L’entendaient. Sans aucun doute, Il était présent la nuit de la Pâque. Comment toutes ces choses étranges ont-elles pu se passer, la Croix, la Résurrection, les 40 jours et ils sont revenus dans cette même chambre. Dans quel état sont-ils revenus ? Que ressentaient-ils ?
    Maintenant, vous pouvez avoir été sur terre avec un ami bien aimé lors d’un événement mémorable où des choses ont été dites et partagées entre vous de manière exceptionnelle et marquante. Peut-être que cet ami est mort depuis et son absence se fait lourdement sentir. Vous retournez pour la première fois dans cette chambre depuis son départ et quel est votre sentiment ? Vous ressentez qu’une mort s’est produite et qu’il y a un gouffre. Vous vous rappelez de ces précieux moments avec votre ami qui n’est plus là : des sentiments de perte, de vide, de douleur, de chagrin tombent sur vous, l’atmosphère est tragique. C’est ce qui se passe dans le naturel.
    Ces disciples sont retournés en arrière. Qu’ont-ils ressenti ? En revenant dans cette chambre, ont-ils ressenti la mort, la perte d’un ami, le vide, où la vie n’avait plus de valeur ? Non. Ils sont retournés dans la chambre haute conscients qu’Il était parti mais qu’Il pouvait être présent à n’importe quel moment. Il était parti, mais sans partir vraiment. Il était mort, mais Il était vivant ; ils L’avaient perdu mais ils L’avaient avec eux. Le résultat de ces 40 jours fut de leur faire comprendre qu’Il était avec eux plus que jamais.
    C’était ce que le Seigneur recherchait pour eux : créer une situation où, bien que mort, Il était vivant, et, bien qu’il ne leur parlait plus à voix audible, ils pouvaient Le connaître et continuer à Le connaître. Ils ne sont pas revenus dans cette chambre haute comme des hommes qui avaient perdu leur Maître, mais comme ceux qui voulaient L’accompagner. Il n’avait pas cessé d’œuvrer, mais Il continuait à oeuvrer ; Il n’avait pas cessé de parler mais Il continuait à parler.  Nous les voyons encore dans la chambre haute comme en présence du Seigneur ; Il les a amenés dans cette position au travers des 40 jours.
    Vous voyez donc l’objet de notre foi pour cette dispensation : la nature de la présence du Seigneur et comment la connaître. Voila la spiritualité. Sur cette base-là, le Saint-Esprit vient établir l’Eglise ; et si vous et moi ou n’importe quel groupe du peuple de Dieu, nous nous plaçons vraiment sous l’autorité du Saint-Esprit, nous serons en plénitude dans une chambre haute, c’est-à-dire réaliser la présence du Seigneur qui se fait connaître Lui-même à nous. C’est tout simple, mais c’est le fondement de la spiritualité, la nature même de la spiritualité qui constitue l’Eglise et qui la rend spirituelle. La nature spirituelle de l’Eglise est le résultat de la présence vivante du Seigneur, qui se fait connaître à elle. Il s’est fait connaître à eux ; Il leur apparut en l’espace de 40 jours. Après ce qui devait se passer pendant ces 40 jours, vint le départ dans la nuée, et ils ne Le virent plus. En même temps, le Saint-Esprit vient, et sur la base de la présence vivante et de la connaissance permanente du Seigneur Lui-même, l’Eglise est fondée. Vous pouvez constater cette réalité dans le Nouveau Testament, et dans tous les temps qui ont suivi, chaque fois que le Saint-Esprit a les choses entièrement entre ses mains. Le Seigneur est présent et Il se fait connaître en permanence.

C - L’adaptation au Seigneur glorifié, Homme sur le Trône des Cieux

« Comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ?… » (Actes 1:10).

    « Hommes Galiléens », « deux hommes vêtus de blanc », là encore, le Saint-Esprit ne se trompe pas sur les mots. Le Saint-Esprit aurait pu dire deux anges, mais non… Vous avez les hommes terrestres et les hommes célestes, et les hommes terrestres sont réprimandés par les hommes célestes, ou encore les hommes célestes adaptent les hommes terrestres aux réalité célestes. « Hommes Galiléens » : A l’époque être qualifié de Galiléen était un terme de reproche et même de mépris. Les Galiléens étaient souvent considérés comme inférieurs.
    Nous avons ainsi la réprobation terrestre et la gloire céleste qui sont mis en parallèle par l’autorité céleste. Il y a deux hommes qui étaient en réalité des anges : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1:14).
    C’est ainsi que le gouvernement administre les choses célestes. Par le biais de ces deux hommes, le gouvernement céleste est venu pour remettre en ordre ce qui est ici bas parmi les hommes, et la gloire céleste est descendue pour adapter à elle-même les hommes terrestres. Dans le Parole, « deux » symbolise le témoignage - « Par la bouche de deux ou trois témoins » « Il les envoya deux par deux »
    Chaque fois que le chiffre 2 apparaît, vous trouverez le témoignage minimum du Seigneur mais aussi toute l’assurance et la provision nécessaires pour ce témoignage. Maintenant, recherchons ce que nous avons dans ce passage.
    Deux hommes venus du ciel mettent les choses au point pour les hommes qui se placent sous le pouvoir du Saint-Esprit pour être des hommes célestes. Ils sont mis au niveau des réalités célestes afin de devenir des hommes spirituels. Ils restent là à fixer le ciel. A quoi pensent-ils ? Quel est leur visage ? Peut-être y a-t-il une grande interrogation dans leurs cœurs, des sentiments mêlés, des espoirs et des craintes : « Il est parti, nous l’avons perdu, nous sommes abandonnés ».
    C’est comme si cette nuée allait, après tout, faire la grande séparation entre Christ dans le ciel et Christ sur la terre. Les paroles de ces deux hommes peuvent être considérées comme une réponse à ce qui se passait en eux à cet instant, à leur attente et ce qui était dans leurs cœurs « pourquoi restez-vous là à fixer le ciel ? Ce même Jésus… ». Ces deux hommes n’ont pas dit : ce Jésus qui était là, mais ce même Jésus. En effet ils ont dit : « Il est toujours le même; bien qu’il ne soit plus là avec vous, il est encore et toujours Jésus ».
    Par conséquent, les disciples ont été ajustés par ces hommes célestes, à ce Jésus qui est vivant dans les cieux, et ils doivent maintenant retourner et vivre sur la certitude que Jésus n’a pas changé, mais qu’Il est toujours Jésus dans le ciel ; Il reviendra mais Il est encore et toujours Jésus dans les cieux. En fait, derrière cet évènement, il y a encore beaucoup plus à découvrir.

D - L’Instrument et la Nature du Témoignage

    Notez bien le fait que, dès que le Saint-Esprit les a lancés dans le témoignage, vous vous trouvez face à ces deux caractéristiques :
- le Saint-Esprit constitue toujours des paires,
- le témoignage de « Jésus de Nazareth que Dieu avait exalté pour le placer à la droite de Son Trône » existe pour toujours et éternellement.
    Comment en est-on arrivé là ? Comment le Seigneur avait-il réalisé que deux par deux était le schéma idéal ? Paul et Barnabas ont été envoyés ensemble et lorsqu’un différend se produisait, c’était Paul et quelqu’un d’autre. Le Seigneur voulait toujours garder un minimum de 2 personnes, pour le témoignage de Jésus de Nazareth, non pas au passé, mais au présent.
    « Jésus qui fut tué et pendu au bois, c’est Lui que Dieu a exalté pour Le placer à Sa Droite ». Les hommes venus du ciel sont venus à deux et ont dit : « Ce Jésus… Il est vivant et exalté dans le Ciel ». Ces deux hommes ont élevé leur témoignage terrestre au niveau du témoignage céleste par la résurrection et l’exaltation céleste de Jésus de Nazareth pour l’époque que nous vivons.
    « Deux » incarne le témoignage de Jésus glorifié. Le Saint-Esprit vient et constitue l’Eglise et établit le croyant sur cette base : ainsi l’Eglise et le croyant deviennent l’incarnation de cette vérité : Jésus est vivant, ce qui n’est pas seulement un fait objectif, mais un instrument.
- « Comment savez-vous qu’Il est vivant ? Vous ne l’avez jamais vu ! »
- « C’est par la foi ! »
- « Comment cela, la foi est abstraite… »
- « J’en suis l’incarnation »
- « Oh, mais c’est de l’égocentrisme, une façon de se mettre en avant ! »
- « D’accord, mais je vais vivre sur cette base-là, et nous verrons bien ! »
   Le Seigneur va agir avec vous ; Il brisera votre vie naturelle, vos ressources naturelles jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, et ensuite Il agira pour que vous supportiez la pression et que Son oeuvre se fasse en vous. Voila le témoignage de Jésus incarné dans le croyant et l’Eglise, conformément à la pensée de Dieu. Combien l’Eglise s’est éloignée de cela !
    L’Eglise était supposée être le témoignage d’un Jésus incarné et achevé. Il en fut ainsi au commencement : Dieu a choisi ceux et celles qui ne pouvaient plus supporter la sagesse du monde et son pouvoir d’attraction. Ils étaient tous déconsidérés. Seraient-ils rentrés dans l’histoire, comme Saul de Tarse, qui aurait pu devenir quelqu’un d’important ?
    Le Seigneur, après les avoir saisis, leur prit tout ce qu’ils avaient et ce qu’ils étaient, au point de désespérer de leurs vies sous une sentence de mort, afin de ne plus mettre leur confiance en eux-mêmes, mais dans le Dieu qui ressuscitait les morts. Il le fit encore et encore et toujours pour qu’ils soient le témoignage, plus précisément l’identification du témoignage.
    Vous voyez bien le point de départ de la volonté de Dieu : c’est la spiritualité, pas celle qui est occupée par de grandes vérités ou des prédications de haut vol, mais celle inspirée du Saint-Esprit, l’identification et l’incarnation du Christ ressuscité et glorifié.
    En Le rencontrant, vous rencontrez l’indestructible… C’est précisément ce qui tient au cœur du Seigneur dans la dispensation que nous vivons. En nous-mêmes, nous ne sommes rien, moins que rien. Le Seigneur brise, vide et crible tout en nous, apportant la confusion à notre sagesse : nous en arrivons au point où plus rien n’a de valeur et où on ne peut se fier à rien ici-bas. Malgré nos tentatives, nous ne pouvons continuer comme ça : nous sommes à bout...
    Mais à chaque instant, le Seigneur vient pour être notre vie, notre sagesse, non plus une sagesse qui prend forme dans nos cerveaux pour que nous la comprenions et l’appréhendions avec notre intelligence, mais une profonde œuvre intérieure, celle de la sagesse divine qui produit un résultat durable et éternel.
    Vous ne pouvez voir comment le Seigneur le fait, vous ne pouvez comprendre Ses voies en vous et chez les autres, mais finalement les conséquences sont telles que vous avez la preuve irréfutable que c’était de Dieu et pas de vous.
    Oh, combien d’entre nous ont pleuré devant Dieu pour qu’Il nous donne la capacité dans certains domaines, pour gérer certaines situations compliquées, et nous nous sommes trouvés totalement incapables d’accomplir Son oeuvre sur le terrain de notre organisation, de notre jugement et de notre décision. La seule chose était que nous fassions ce que le Seigneur nous demandait de faire sans savoir pourquoi et comment. Il nous demandait de le faire selon sa méthode.
    Nous n’aurions jamais pu l’accomplir par notre volonté et notre sagesse, mais cette action portait la marque divine, le sceau de l’éternité. Cette sagesse-là n’est pas de ce monde ni de nous-mêmes. Deux hommes venus du ciel pour ajuster et élever au niveau céleste les êtres humains terrestres…

E - La compréhension des lois et relations célestes établies

    Voyons à présent les résultats. La conséquence immédiate fut qu’ils avançaient avec une compréhension et une prise de conscience nouvelles. Ils retournèrent à Jérusalem, se rendirent dans la chambre haute et continuèrent à prier. Ils avaient le discernement de ce qu’ils avaient à faire. Ont-ils eu raison ? Oui, certainement.
    Une direction céleste guidait leurs actions célestes. Le Saint-Esprit les a rencontrés et éclairés et une nouvelle dispensation commença. Pour le Saint- Esprit, ils étaient au bon endroit au bon moment. Ils agissaient en comprenant comment le Saint-Esprit devait agir et quelle était la prochaine étape : la spiritualité dans l’intelligence et le discernement.
    « Deux hommes vêtus de blanc se tenaient devant eux ». Un autre passage utilise ce verbe : « Le seigneur se tenait devant moi et me fortifiait » (2 Timothée 4:17). De quoi s’agit-il ? C’était de soutenir quiconque se trouvait dans une situation nouvelle. Ils se trouvaient en effet dans une étrange situation, quelque chose de nouveau qu’ils n’avaient jamais vécu auparavant, sans repère et sans expérience auxquels se raccrocher. Le livre des Actes est rempli de principes spirituels et le Seigneur souligne de manière remarquable, surnaturel et extraordinaire à quel point les disciples s’y appuyaient. Au cours de cette période, le Seigneur n’a pas toujours eu besoin d’associer les mêmes démonstrations à ces principes spirituels. Il l’a fait dès le début pour bien les établir.
    Par exemple, Ananias et Saphira ont violé un principe biblique, celui de la souveraineté absolue du Saint-Esprit dans l’Eglise. Le Seigneur met un accent particulier sur ce principe parce qu’il a été violé : Ananas et Saphira sont tués.
    Beaucoup d’autres êtres humains ont fait la même chose à l’époque et n’en sont pas morts. Cela veut-il dire que ce principe a perdu de sa valeur et que Dieu a changé d’avis ? Pas du tout. Vous ne pourrez jamais violer un principe spirituel sans en souffrir dans votre vie spirituelle et surtout dans votre vie physique.
    Paul en fait allusion dans les Corinthiens : « Pour cette raison, il y a parmi vous beaucoup de faibles et de malades et certains sont morts ». A Corinthe beaucoup de morts ont été dues à des maladies physiques résultant de la violation de ce principe spirituel. Nous pouvons en conclure que l’attitude du Seigneur reste exactement la même, qu’il juge et mette à mort ou qu’il fasse preuve de patience envers nous.
    Prenons un autre exemple : le don des langues accompagnait le Saint-Esprit, c’était un principe établi. Ce qui ne veut pas dire que la présence du Saint-Esprit devait être invariablement accompagnée de la manifestation des langues. Pour confirmer ce principe, Il accordait quelque chose de phénoménal : nous sommes élevés au dessus du naturel, car nous ne pouvons agir par nature. Quand une langue céleste est comprise par des hommes de langues différentes sur terre, que cela nous suggère-t-il ? Lorsque nous atteignons l’objectif de l’œuvre de Dieu dans la création nouvelle, nous parlons tous une même langue et nous nous comprenons ; en d’autres termes, la malédiction tombée sur les hommes à cause du péché, avec comme conséquence la confusion et la division, aura disparu pour toujours. Ce qui est la rétribution de l’Esprit.
    Le Seigneur a établi cela de façon extraordinaire pour montrer qu’Il inscrit bien ce principe dans la pierre définitivement. Nous ne devons pas chercher chaque fois des associations à ces principes, mais il nous faut reconnaître le principe et vérifier que nous le respectons bien. Le Seigneur représenté par ces deux hommes après l’ascension de Jésus-Christ, a établi quelque chose de tout nouveau pour nous soutenir dans une position et une situation nouvelles, sur le fondement du Christ vivant exalté.
    Ces deux hommes ont dit : « Ce Jésus… ». Pourquoi n’ont-ils pas dit : « Ce Seigneur, ce Fils de Dieu… », ils auraient pu l’affirmer avec une absolue vérité. Le Saint-Esprit décrit ces deux messagers comme deux hommes, pas comme deux anges ou créatures célestes ; pourquoi ? Parce qu’il veut clairement affirmer que Dieu a institué et suscité pour ce temps un Homme glorifié, à la tête d’une race nouvelle évoluant dans un ordre nouveau : l’union avec Lui en tant qu’Homme dans la gloire. Dieu dispose d’un Homme nouveau et Il conduit les êtres humains à la conformité à cet Homme nouveau, qui est à la fois Divin et Humain.
    Le but ultime de cette dispensation est que les hommes s’ajustent et s’élèvent au niveau de l’Homme. L’apôtre Paul le dit clairement dans ses épîtres : il s’agit de présenter chaque être humain parfait en Christ. Christ dans les cieux gouverne mais pas officiellement. Son gouvernement est spirituel et Il exerce Son Autorité guidé par des considérations d’ordre spirituel. Il est la manifestation parfaite de la pensée de Dieu, c’est pourquoi cette pensée divine doit nous guider et nous diriger. Quelle est-elle ? Ce n’est pas une abstraction de notre cerveau. 
    Elle est une Personne ; la volonté de Dieu est une Personne. Le Seigneur Jésus représente la plénitude de la pensée divine, la volonté parfaite de Dieu. Être conforme à Christ, c’est être en accord avec la pensée et avec la volonté de Dieu. Le Saint-Esprit ne nous amène pas seulement des vérités. Il nous amène Christ et nous place sous Son autorité, en nous conformant spirituellement à cet Homme qui manifeste et réalise pleinement la pensée de Dieu.
    Il en est ainsi pour le croyant sur le plan individuel, mais c’est surtout à l’Eglise d’entrer dans la pleine mesure de la stature de Christ. Dieu cherche une humanité où Christ en gloire prend le dessus sur l’humanité ici-bas, le témoignage d’un Homme Céleste au cœur des êtres humains ici-bas.
    Il a dit : « Vous serez mes témoins ». Qu’est-ce qu’un témoin ? Le témoin ne se contente pas de donner une information. Dans un tribunal, le témoin ne sert pas à cela. Si vous êtes appelés à témoigner dans une cour de justice, ce n’est pas une information que vous avez entendue qui sera attendue de vous, mais de dire ce que vous savez et ce que vous avez vu, et si vous ne pouvez pas le faire, il faudra laisser la place à un autre témoin. Le témoin est l’incarnation de la vérité.
    Ce qui est marquant dans la dispensation que nous vivons, c’est le témoignage de l’Homme Céleste, de l’ascension jusqu’au retour du Seigneur, et la spiritualité. Le Saint-Esprit vient nous former à la conformité à Christ, sur le fondement de Sa Résurrection et de Sa Vie Céleste, de telle sorte que cette vie de résurrection soit manifestée et s’exprime par nous. La spiritualité vient quand nous sommes marqués par la vie de résurrection du Seigneur.
    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !
    La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

II - CHRIST INTIME

« Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus qui a été ôté du milieu de vous pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel » (Actes 1:10-11).

« …Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme mûr, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Ephésiens 4:13).

« Ayant détruit en sa chair la loi de l’inimitié et des préceptes qui consistait en ordonnances, afin qu’il formât en lui-même à partir des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la paix ; et qu’en détruisant l’inimitié, il réconciliât avec Dieu, par la Croix, les uns et les autres en un seul corps » (Ephésiens 2:15-16).

« Ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle toujours dans la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni circoncis ni incirconcis ni esclave ni libre ; mais Christ est tout en tous » (Colossiens 3:10-11).

« Vous avez été instruits à vous revêtir de l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Ephésiens 4:24).

« Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3:27).

A - Le perfectionnement du Fils de l’Homme

    Le Seigneur Jésus fut rendu parfait dans Ses souffrances en tant que Fils de l’Homme. Il était parfait, sans péché et cependant il nous est dit qu’Il fut perfectionné par les souffrances. Dans le cas de la perfection du Fils de l’Homme, la question du péché n’intervient pas.
    Cela a à voir avec le fait qu’étant sans péché, Il s’est volontairement donné pour vivre une vie de dépendance envers Dieu, en aucun cas pour Lui-même, ni pour suivre une volonté humaine, ni pour suivre ses propres jugements ou suivre ses désirs et ses sentiments humains, n’ayant d’aucune manière à vivre, marcher, parler en dehors de Son Père. C’est sur cette base qu’Il fut soumis pendant un certain temps aux mêmes épreuves et tests que n’importe qui d’autre.
    Toute comparaison mise à part, nous ne savons rien de ce qu’Il a enduré dans les tentations et les épreuves. Malgré ce que nous savons et lisons sur ses souffrances, ses tentations et ses épreuves, nous ne pourrons jamais préjuger de la profondeur et de la tragédie du travail d’enfantement par lequel Il a dû passer.
    Dans les 6 premiers chapitres de Lévitique, vous avez toutes les offrandes qui passent par le feu et qui symbolisent celles de Christ. Ainsi, ce n’est pas seulement l’offrande consumée de la Croix, mais également, dans le sens d’un repas offert, sa vie humaine sans péché qui a été éprouvée par le feu. Ce fut donc au travers de ces différents feux qu’Il fut mis à l’épreuve dans sa dépendance envers le Père, son obéissance et son refus d’agir en dehors du Père, pour accepter à 100 % le Plan et la Volonté de Dieu le Père.
    La dernière épreuve terrible au jardin de Gethsémané puis sur la Croix fut la tentative ultime pour, si possible, Le briser ; ainsi, Il fut rendu parfait. Cette humanité, cette vie qu’Il a vécue pour satisfaire Dieu, a réduit à néant tout pouvoir et toute tentative de l’Enfer, et Il est monté en gloire pour être à la Droite de Dieu.
    Là Il est établi comme humanité parfaite, pas seulement sans péché, mais dans Sa pleine mesure, Sa pleine capacité, par le feu de l’épreuve.
    A ce sujet, l’Esprit nous dit dans les Écritures  que, par la nouvelle naissance, possédant l’Esprit par la foi, nous sommes à présent participants de cette vie.
    Quand on parle ici d’humanité il ne s’agit pas de l’humanité visible, mais de la parfaite condition humaine, une nature parfaite qui a pleinement satisfait Dieu et qui nous est donnée par le Saint-Esprit pour être la réalité de notre vie.
    Christ se partage avec nous et quand nous prenons le pain, nous témoignons que ce n’est pas sur ce que nous sommes par nature, mais sur ce que Jésus est en gloire, que nous vivons et que nous choisissons de vivre notre vie. Ensuite, à notre tour, nous sommes testés, éprouvés, si nous désirons toujours vivre sur ce fondement de l’Homme de Dieu Parfait, ou si nous voulons quitter ce fondement pour revenir sur le terrain de notre ego. C’est là que se situe la grande déclaration de Paul : « J’ai été crucifié avec Christ… » Ce qui veut dire que tout ce qui met le « Je » en avant a été écarté : ce n’est plus moi mais Christ

B - Le sens de la Pentecôte

    Ceci nous amène au sens de la Pentecôte et du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous présente Christ comme Seigneur et Sauveur. Dieu appelle les êtres humains à reconnaître qu’Il a placé Jésus-Christ en position de Seigneurie absolue, et ainsi pour le Salut, ils doivent s’incliner et se soumettre à Christ.
    Nous souhaiterions plutôt le faire dans l’autre sens, mais c’est dangereux car cela donne de mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que si Christ nous est présenté d’abord comme Sauveur, nous venons à Lui parce que nous voulons qu’Il nous débarrasse de notre misère et des dommages procurés par notre péché. C’est désirer le salut en notre faveur et le résultat est négatif. L’ordre de Dieu montre que Christ doit avant tout être reconnu comme Seigneur, c’est-à-dire dans une soumission absolue où nous ne recherchons pas à en retirer un avantage pour nous-mêmes, mais où nous recherchons ce qu’Il est et Ses Droits dans notre vie. Si nous ployons les genoux devant Sa Seigneurie, le chemin s’ouvre pour toutes les bénédictions attachées à Son Salut.
    La première chose que fait le Saint-Esprit : présenter Christ Seigneur et Sauveur.

C - Christ révélé de l’intérieur

    La deuxième chose que fait le Saint-Esprit, est de révéler Christ en nous par la foi. Quand Christ nous est présenté, le défi de la foi est là. Toute la question de l’obéissance et de la foi émerge. Ce peut être instantané ou simultané. Dans le cas de Paul, ce fut simultané ou presque, car l’apparition de Christ fut aussi sa présentation. Il Le vit et immédiatement Il parla de Lui comme la révélation du Fils de Dieu. Ce sont les deux aspects d’une seule et même chose, presque simultanée, mais pas de manière certaine. Ce sont les mouvements de l’Esprit et avant tout la présentation de ce challenge de foi et d’obéissance, où vient en nous ce qui est «radicalement autre » de ce que nous sommes, sa Seigneurie.
    La révélation du Fils de Dieu en nous, par le Saint-Esprit n’implique pas seulement la révélation de Christ dans nos cœurs, mais aussi l’impartition et la communication de Christ. Christ se révèle en nous mais aussi comme en nous. Christ est devenu sujet, là où auparavant Il était objet, et c’est totalement différent.
    Il faut une vie entière pour découvrir à quel point Christ est différent de ce que nous sommes. Il a été introduit en nous par le Saint-Esprit, comme Seigneur. Le Saint-Esprit veut que nous courbions le genou devant Lui.
    C’est à ce niveau-là que commence le combat de notre expérience chrétienne, qui est à la base de notre formation et de notre discipline. Notre histoire spirituelle est liée à ce fondement de Christ, tellement différent de nous mais qui nous transcende dans chaque direction et chaque détail de notre vie. C’est de là que vient l’intelligence spirituelle et la spiritualité : reconnaître, percevoir, discerner Christ, et puis suivre les directions de cette intelligence pour agir en accord avec elle. L’avènement du Saint-Esprit signifie la seigneurie de Christ, à un niveau tout à fait pratique.
    Ce n’est pas seulement dire : Oui, nous reconnaissons Christ comme le Fils de Dieu, le Seigneur sur le Trône et nous ployons le genou devant Lui ; mais en plus, le Saint-Esprit vient appliquer cela tout au long de notre vie, dans tous les domaines et presque chaque jour. La Seigneurie de Jésus-Christ est un challenge pour nos pensées, notre volonté, nos voies et notre cœur. Lorsque le Saint-Esprit réagit par rapport à nos décisions et nos actions et fonctionne en sens inverse, nous savons alors que nous nous sommes trompés. Il met à la lumière le fait qu’avec lui, Christ se révèle intérieurement comme Seigneur. Nous apprenons ainsi à nous courber devant Lui, en reconnaissant que tout est différent par rapport à nous.

D - Entrer dans le repos de Dieu

    Ce processus comprend plusieurs phases. La première est notre entrée dans le repos de Dieu en cessant de compter sur nous-mêmes, nos forces et nos ressources. Ce thème est primordial pour le Saint-Esprit. Si nous voulons voir se réaliser cette incarnation et cette présence de Christ, si différent de nous, il nous faut arrêter de compter sur nous et nos propres oeuvres. Ce qui veut aussi dire, entrer dans le Repos de Dieu, c’est-à-dire accepter la Croix dans la réalité des faits, comme Israël a dû traverser concrètement le Jourdain avant que le Jourdain devienne une application pratique pour le reste de leur vie. C’est pourquoi le Jourdain devait marquer leur conscience pour le futur. De même, il nous faut prendre conscience de la Croix comme principe de vie, car elle est la voie vers le repos divin.
    Israël est entré dans le pays promis qui représentait le repos de Dieu pour eux. Le Seigneur avait dit de la génération précédente : « Je le jure dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos ! » et ils sont morts au désert. La génération qui y est entrée représente symboliquement et concrètement le repos de Dieu.
    Quel était ce repos ? Des combats, des luttes, des capitulations continuelles, des activités ininterrompues. C’est à Jéricho que le Seigneur leur a fait connaître la nature de Son Repos en les faisant marcher jour après jour autour de la ville sans rien faire d’autre que marcher. Il n’y a rien de compliqué là dedans. Et le septième jour, ils ont marché 7 fois autour de la ville, et tout obstacle s’est écroulé.
    Ce n’était pas à cause de leurs actes, mais c’est par la foi qu’ils sont entrés dans le repos de Dieu… et Dieu a fait le reste.
    C’est sur ce principe que la conquête de la terre promise devait se faire. Si vous et moi, nous entrons dans tout ce qui est lié au Fils de Dieu, qui nous est présenté par le Saint-Esprit, nous trouverons le repos divin. Quel est-il ? C’est accepter comme une réalité l’œuvre ultime de la Croix, la finalité de l’œuvre de Dieu en Christ. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura aucune progression et aucune croissance.
    Le repos de Dieu, c’est ne plus se préoccuper de soi, mais seulement de Christ. Si sans cesse nous sommes préoccupés par la question de notre salut, de notre sanctification de notre vie spirituelle et de notre propre oeuvre pour le Seigneur et la valeur de notre vie ici-bas, en quelque sorte centré sur soi, même spirituellement, à surveiller notre progrès spirituel, notre développement personnel, notre importance aux yeux des autres, notre travail, nous ne grandirons jamais.
    Il faut beaucoup de temps à une majorité de chrétiens pour arriver au bout de ce qui est somme toute que la première étape avec le Seigneur mais qui est le fondement de tout : Christ a été fait pour nous justice, sanctification, rédemption et sagesse de Dieu. La question du salut est réglée lorsque nous croyons. Il ne nous est pas attribué pour nous-mêmes, comme s’il nous fallait le préserver, le vérifier, le surveiller au risque de le perdre.
    Le salut est en Christ Jésus et il est à présent, par la Croix et la Résurrection, au dessus de toute puissance de destruction et il garde notre trésor, notre salut. La foi en Lui règle une fois pour toutes la question de l’assurance de notre salut.
    Tout ce que nous avons à faire, c’est de diriger notre foi vers le Seigneur Jésus, notre Salut. Il en est de même avec la sanctification. Christ a été fait pour nous sanctification. Nous devons quitter notre terrain propre et l’œuvre de sanctification s’accomplira. Le Seigneur s’en est saisi.  Notre responsabilité commence et finit avec notre foi confiante en Christ en vue de la sanctification. Le Seigneur fera le reste.
    Dois-je porter sur mes épaules tout le poids de ma responsabilité, de ma vocation, de mon service et de mon ministère pour le Seigneur ? Non, jamais !
    Combien d’enfants de Dieu ont été perturbés par la question de leur ministère et de son efficacité pour le Seigneur. Premièrement, ce n’est pas notre affaire. Ce qui doit se passer dans nos vies dépend complètement de notre marche avec Dieu.
    Nos conceptions sur le ministère sont fausses. Nous avons souvent considéré le ministère comme quelque chose d’établi, qu’il faut obtenir et saisir ou que l’on mérite, mais le ministère n’est rien de tout cela.
    Le ministère est l’expression spontanée de Christ en nous et au travers de nous ; plus il y a Christ en nous, plus grand et puissant sera notre ministère. Débarrassons-nous de toutes ces idées sur le ministère ! Le Saint-Esprit, qui présente Christ, va construire quelque chose en nous sur cette base de Christ.
    Voici donc ce qu’est entrer dans le repos. Les oeuvres ont été accomplies dès la fondation du monde, elles ont été « préparées d’avance » pour que nous y entrions.
    Comment pouvons-nous marcher dans des oeuvres préparées d’avance, sans les connaître ? Marchez dans l’Esprit et vous vous retrouverez dans ces oeuvres, vous les connaîtrez.
    Reposez-vous sur elles ; elles touchent notre salut, notre sanctification et notre vocation. Soyez fondés sur Christ. Entrer dans le repos, c’est le suivre comme le Saint-Esprit nous Le fait connaître.

E - Persévérer dans l’Esprit

    Josué est le symbole de l’énergie du Saint-Esprit, et pas de Christ, comme on le dit souvent. C’est le pays qui symbolise Christ, la plénitude de Christ et les trésors qui sont en Christ. Christ est la terre promise où coulent le lait et le miel.
    C’est par la puissance du Saint-Esprit que nous pouvons en arriver là. Lorsque le peuple a pleinement obéi et s’est soumis à Josué, il est entré dans la plénitude d’un peuple triomphant. Notre affaire est tout simplement d’être sûr que nous avons l’Esprit, que nous marchons par l’Esprit et plus par nous-mêmes. Le reste est de Sa responsabilité.
    Il nous faut veiller à cela pour y arriver le plus simplement possible. Avez-vous une raison quelconque de croire que Jésus est venu dans votre vie ? En avez-vous toutes les évidences ? Où sont les preuves ? Ces évidences ne sont-elles pas radicalement différentes de nous ? Autrement dit, ce ne sont pas des choses que vous avez produites ou qui sont venues de vous, mais plutôt des choses que le Seigneur a montrées et qu’Il a faites… n’en avez-vous pas les évidences ? Si oui, alors pourquoi n’y entrons-nous pas totalement ? En êtes-vous l’origine ou le point de départ ? Absolument pas !
    Alors, si le Seigneur en a pris l’initiative dans votre vie, pourquoi ne pas lui faire confiance pour la suite ? Comment a-t-Il pu le faire d’un coup ? Parce que vous Lui avez fait confiance. C’est vous qui avez produit votre salut ? Non. N’est-Il pas intervenu dans les moindres détails ? Pourquoi le Seigneur ne s’occuperait-Il pas de toute votre vie de la même façon ? C’est cela marcher dans les voies du Seigneur.
   Vous pouvez lutter, agoniser dans un grand désespoir, en vous demandant si vous atteindrez ce niveau un jour. Peut-être êtes-vous certain que vous n’y arriverez jamais. Peut-être pensez-vous aux ailes de la colombe pour voler vers quoi ? Le repos ? Non ! Vous n’aurez pas le repos en volant. Le problème est de reconnaître que c’est le Saint-Esprit qui a amené Christ pour qu’Il demeure en vous ; si vous arrêtez vos propres oeuvres, si vous renoncez à vous battre tout seul, que vous croyez que le Seigneur va créer ce repos alors que vous vous remettez entre les mains du Saint-Esprit, le Seigneur fera le reste.
    On ne peut pas le dire autrement, car il n’existe aucune autre voie. La question est de quitter notre terrain propre par la Croix, de s’emparer de celui de Christ ressuscité et monté au Ciel pour se retrouver sur un terrain sûr : alors là les choses changent…

F - Le Repos, essentiel à la croissance

    Entrer dans le repos à tous les niveaux est essentiel et capital. La question de savoir si on est utile au Seigneur nous inquiète et inquiète beaucoup d’enfants de Dieu. Cette préoccupation personnelle, il nous faut la laisser. Nous serons certainement appelés à prier là-dessus, mais si nous voulons accomplir un service qui n’est pas à notre portée, nous allons être rapidement submergés alors que ce n’est pas du tout de notre responsabilité.
    Acceptons le fait que, si le Seigneur veut quoi que ce soit de nous, si nous sommes en accord avec Lui et que tout est bien clair, Il prendra Lui-même l’initiative de notre utilité pour Lui, qu’elle soit grande ou petite. Il vaut mieux être isolé dans un coin tranquille en servant Dieu à 100 %, même si c’est très limité, que de se trouver propulsé dans quelque chose de grand avec plein d’activités mais où seulement 10 % est l’œuvre du Seigneur ! La base de notre croissance, c’est entrer dans le repos du Seigneur. L’opération de l’Esprit de filiation prend la suite, mais celle-ci ne se met jamais en route tant que nous n’entrons pas dans ce Repos.
    Hébreux 4 nous parle du repos de Dieu. Ensuite, les chapitres 5 et 6 nous disent :

« A propos de Melchisédek, nous avons beaucoup à dire, mais vous ne pourriez le recevoir… alors que vous devriez être des enseignants, vous avez besoin de gens qui vous enseignent les rudiments, les principes élémentaires de Christ, et il faut vous traiter comme des bébés spirituels. Arrêtons de parler des rudiments et entrons en pleine maturité, sans construire une autre fondation… »

    Les éléments de cette fondation sont appelés par leur nom. L’auteur de l’épître dit en effet : «Vous êtes encore occupés par ces principes élémentaires, mais, bien sûr, ce sont des bases et en en restant là, en se posant toujours les mêmes questions, vous restez des bébés et vous ne pouvez réellement grandir. Basez vous sur ces principes une fois pour toutes, creusez votre fondation et entrez dans la pleine maturité… »
    Qu’est-ce que ça signifie ? Entrez dans le repos de Dieu sur toutes ces questions, développez-vous et grandissez… Que soit établi tout ce qui est fondamental à votre équilibre spirituel et à votre développement. Impossible de grandir sans repos. L’Esprit de filiation, l’Esprit de croissance, ne peut agir tant que nous ne sommes pas en position de repos. C’est dans cette position que Christ est tout et en tout. Voyez l’illustration que Paul utilise dans les Galates : il fait une comparaison entre l’enfant et l’esclave et le fils. L’enfant est sous l’autorité du tuteur (c’est propre à l’enfance).
    L’esclave est un ignorant : il ne sait pas, on ne lui dit pas, on ne lui fait pas confiance. L’enfant et l’esclave sont dans une situation identique : spirituellement immatures, ils vivent dans un état d’ignorance et d’infantilisme ; on ne peut leur faire confiance sur ce qu’ils savent et sur les secrets, parce que c’est leur état.
    D’un autre côté, il y a le fils : Paul le place au dessus de l’esclave et de l’enfant. Le fils entre dans tout car il sait. Il y a un grand contraste entre eux. L’enfant et l’esclave sont liés à la loi. Quelle en est la conséquence ? Tôt ou tard, l’absence d’une connaissance intime entraîne une brèche. On la voit à l’œuvre, que ce soit la loi juive ou la loi chrétienne. Le légalisme est à l’œuvre.
    Prenez par exemple l’éducation des enfants dans une famille chrétienne : si nous élevons nos enfants dans la loi chrétienne en leur imposant un système de règles qu’ils devront observer, que se passera-t-il ? Arrivés à un certain âge, ils s’en sépareront et quitteront le christianisme.   
    Beaucoup de parents chrétiens ont le cœur brisé en constatant la situation de leurs enfants : ils les ont élevés dans un christianisme rigide, leur propre christianisme qu’ils leur ont imposé, et quand ils grandissent, ils laissent tout tomber.
    Où est le problème ? C’est toute la différence entre être sous la loi et être dans la situation où Christ est connu dans leur cœur. L’un représente l’enfance, l’autre symbolise la maturité et la filiation. Il n’y a aucune sécurité, aucune assurance, aucune certitude tant que Christ n’est pas vraiment implanté en nous par le Saint-Esprit. La loi n’apporte rien de cela. Le recul est toujours possible même chez ceux en qui Christ réside. C’est certainement l’enjeu de la lettre aux Galates : ils ont reçu le Saint-Esprit, non par les oeuvres de la loi, mais par l’obéissance de la foi. Paul leur dit : « Rappelez-vous, si vous retournez à la loi, vous vous éloignerez de Christ ». C’est bien plus grave que de se séparer d’un système ou d’une confession extérieure.
    Ainsi, vous voyez que la filiation est Christ en nous par l’Esprit, c’est-à-dire « radicalement différent » de nous-même. Nous grandissons par Christ en nous, sur aucun autre fondement. Le Saint-Esprit nous a apporté l’Homme selon la pensée de Dieu pour demeurer en nous, très différent de notre identité à nous… et puis, il faut que tout Lui soit abandonné et soumis, pour que nous réalisions à quel point nous sommes radicalement différents de ce qu’Il est.
    Ensuite, très progressivement, nous cessons d’être ce que nous étions et Christ se répand dans nos pensées, dans notre cœur, dans notre volonté, dans nos voies, dans tout notre être, et nous sommes ainsi rendus conformes à l’image du Fils de Dieu. Voila le but de l’opération de filiation du Saint-Esprit.

III - MORT ET RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST

    En méditant sur la place de la mort de Christ, dans l’évangile de Jean, on trouve beaucoup de références à cette mort sous des aspects différents, et chacune d’elles est reliée à quelque chose de nouveau qui en résulte. La mort et la résurrection du Seigneur Jésus dans les derniers écrits du Nouveau Testament sont toujours associées au terme « nouveau ».
    Par exemple, dans Romains 6:4 : « Nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie ».
    Paul dans la seconde lettre aux Corinthiens, nous parle de la mort de Christ et de notre union avec Lui dans Sa mort, puis de Sa résurrection et de notre résurrection avec Lui : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création : les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles ».
    De la mort de Christ et de sa résurrection, émanent toutes les choses nouvelles qui nous touchent et devraient continuellement nous occuper, maintenant et dans le futur. Parcourons brièvement tous ces passages de Jean.

A - Un Homme Nouveau

« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que celui qui croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il reçoive la vie éternelle » (Jean 3:14-16).

    En étudiant le contexte de ces paroles, on constate deux aspects : au verset 14, c’est le côté de la mort qui est souligné. Personne ne peut nier en effet que le Seigneur Jésus, Fils de Dieu, est représenté par un serpent car celui-ci est toujours un symbole de malédiction. La première malédiction prononcée sur la création fut sur le serpent ; tout au long de l’Ancien Testament, le serpent est l’incarnation d’une malédiction. Il est dit que le Fils de l’Homme a été élevé comme le serpent ; pourquoi les mettre en parallèle ? Il n’aurait pas dû en être ainsi. Paul le dit clairement dans Galates : « Christ nous a rachetés de la malédiction… en devenant malédiction pour nous » (littéralement : à notre place).
    Ainsi, dans cet état de malédiction, Il a été crucifié à notre place, Il s’est donc débarrassé pour nous de la mort symboliquement. La mort de Christ fut aussi une représentation de l’être humain sous la malédiction divine, parce qu’il était tenu prisonnier de la mort. Le Fils de Dieu s’est engagé à prendre notre place, étant devenu malédiction Lui-même en recevant le jugement de Dieu par Sa mort pour nous. Si ce type d’homme est écarté, que reste-t-il ? La voie est ouverte pour quelque chose de nouveau. Jean 3:16 nous montre l’autre aspect. Dieu nous a donné Son Fils unique pour prendre la place de l’être humain, comme péché, sous la malédiction « afin que quiconque croit en Lui ne périsse point (Il a péri pour eux, et ils croient qu’Il l’a fait par cet acte) mais qu’il ait la vie éternelle ».
    La mort de Christ est à la base d’une position nouvelle pour l’homme. Avant, il était sous le jugement, réservé à une mort éternelle. Christ est intervenu, Il a pris la place de l’homme, Il a été fait malédiction, jugé et séparé de Dieu symboliquement.
    A présent, par Sa résurrection, un moyen d’échapper à cela a été donné avec le fondement d’une position nouvelle pour l’homme. Laquelle ? L’être humain n’est plus sous la malédiction, séparé de Dieu, sous le jugement, condamné à mort, mais en Christ il est élevé par la foi, accepté par Dieu, sous la bénédiction. C’est très simple et c’est ce que contient une bonne partie de l’évangile.
    Mais la première référence faite à la mort dans l’évangile de Jean inaugure un nouveau statut pour l’homme devant Dieu et c’est merveilleux. L’homme était sous une menace de mort, maintenant il est dans la vie ; il était dans le péché, maintenant il est dans la justice de Dieu. Il était séparé de Dieu ; à présent, il est uni à Dieu par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus qu’il a saisi par la foi. C’est ce que veut dire ‘croire au Seigneur Jésus’, pas seulement croire le Seigneur mais croire au Seigneur.

B - Une solidité nouvelle

« Jésus leur dit : en vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et Je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:53-54).

    En parlant ainsi, Jésus met l’accent sur Sa mort en impliquant qu’Il est mort pour que nous mangions sa chair et que nous buvions son sang dans le sens où Il l’entend, c’est-à-dire en se l’appropriant intérieurement. Pour en arriver là, nous devons, au-delà de la présentation et de l’acceptation initiales de la mort de Christ, découvrir que nous sommes au niveau de la vie éternelle. Nous en sommes dans la position où le Seigneur a parlé à Nicodème dans ce même chapitre, de « naître d’en haut », que nous pourrions résumer ainsi : « J’ai démarré, je suis entré dans une relation nouvelle avec Dieu, je suis sauvé. Mon besoin primordial est maintenant de grandir et de garder cette position, ne pas en rester là mais se développer ».
    C’est vraiment la volonté de Dieu pour Ses enfants. Impossible de se contenter de dire : « Je suis sauvé » et rien de plus… Si on vous présentait quelqu’un avec la taille et les caractéristiques d’un enfant, et que l’on vous dise que cet enfant a 40 ans et qu’il faut le nourrir encore au biberon, le transporter dans une poussette, le langer et le soigner, qu’on fasse tout pour lui, que diriez-vous ?
    C’est tragique ! Aucun développement physique et mental… Il existe beaucoup de chrétiens comme ça, qui sont nés de nouveau mais sans être allé plus loin. Ils peuvent dire qu’ils sont sauvés, mais n’ont pas grandi. La question se pose alors : il nous faut grandir à la pleine stature du Fils de Dieu. Pour cela, il faut être nourri, être soutenu dans la vie que nous menons pour faire en sorte que la vie grandisse. Nous en arrivons donc à une deuxième étape où nous comprenons que la mort de Christ entraîne, d’un côté, le dépouillement de l’ancienne vie, et, de l’autre côté, une plénitude dans la vie de résurrection de Christ. Il n’a pas seulement fait don de  Sa vie, mais par ce don, Il a apporté la plénitude à tout ce que cette vie demande.
    Nous avons souvent entendu dire : « Si je commence à paniquer, je ne pourrais aller plus loin! » Sa vie de résurrection pourvoit totalement à nous garder en vie pour atteindre la plénitude du plan de Dieu pour nous Son peuple. C’est le sens donné par le Seigneur ici : Il est tout suffisant pour nous et nos besoins dans cette nouvelle vie, mais il nous faut le saisir sur la base de Sa mort et de Sa résurrection.
    « Manger ma chair et boire mon sang » présuppose clairement que Christ est mort. Le sang a dû être versé et sa vie a dû se répandre à notre disposition ; nous devons toujours nous saisir de ce que Christ a Lui-même libéré pour nous,
    Sa propre vie, afin de grandir. Nous ne le comprendrons jamais totalement. Les personnes à qui Jésus s’adressait ne l’ont pas compris : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? »
    Pour les enfants de Dieu, la méthode utilisée par Jésus peut paraître mystérieuse, mais le fait n’a rien d’étrange… Si nous avions pu être repoussés, frappés, défaits, secoués, brisés, détruits et volés de cette vie, nous aurions reculé car toutes les forces du mal se seraient liguées contre nous. Ce n’est certainement pas à cause de notre force, de notre volonté ou de notre détermination, que nous avançons, car très souvent nous avons atteint le point du désespoir ; mais nous marchons toujours et nous avançons ; pourquoi ? Parce que nous avons mis notre confiance en Christ et quand on Lui fait confiance, Il assure et garde toutes choses. La résurrection de Jésus n’apporte pas seulement la vie, mais la vie en abondance.

C - Une relation nouvelle

« Le Père m’aime parce que je donne ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père »  (Jean 10:17-18).

    Encore une autre référence à la mort de Christ. Si vous en étudiez le contexte, vous verrez que le Seigneur dit : « Je suis le bon berger… Je connais mes brebis » (Jean 10:15).
    Plus loin Il dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que Je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau et un seul berger » (Jean 10:16). Il fait tout d’abord allusion aux Juifs croyants qui sont ses brebis ; et puis, lorsqu’Il parle des autres brebis qui ne font pas partie de cette bergerie, Il pense aux Gentils (païens) qui vont venir à Lui. Il parle d’autres brebis, d’un seul troupeau et d’un berger. Il n’est parlé nulle part d’une partie du troupeau qui est juive et d’une autre qui est d’origine païenne : impossible de faire une telle distinction. Il y aura un seul troupeau, deux rassemblés en un, et pas deux groupes où l’on puisse dire : celui-ci est juif, celui-là est gentil. Nous ne pourrons faire la différence entre les brebis, ce qui est la conséquence de la mort et de la résurrection de Christ.
    Paul expliquera tout cela : Christ a détruit par sa mort l’inimitié qui existait entre juif et païen, et, par sa résurrection, à partir des deux – Juif et gentil – un homme nouveau. Impossible d’imaginer un homme complet, une parfaite identité, en deux. C’est absurde ! Jésus met l’accent dans Jean 10 sur l’unité de l’homme nouveau. Comme résultat de la mort et de la résurrection, les croyants de tous les peuples ici-bas possèdent une vie commune pour être un dans la réalité intérieure de leur être, ce qui est nouveau et ce que Paul appelle l’homme nouveau à l’échelle corporative.
    C’est tellement vrai que pour ceux qui connaissent le Seigneur et qui lui appartiennent, la nationalité de la personne sur cette terre n’a plus d’importance car nous avons quelque chose et quelqu’un en commun. Nous vivons à un tout autre niveau, nous sommes Un en Christ.
    Si vous deviez réunir dans une pièce des personnes de nationalité différente qui sont tous enfants de Dieu nés de nouveau, ils se trouveraient dans une parfaite communion à cause de la vérité intime de la vie de Christ qu’ils partagent. Si vous faites la même chose en dehors de Christ, les différences entre les personnes se feront vite sentir. Mais en Christ, il y a un vis-à-vis commun qui permet d’être unis, et, dans notre cœur, dans notre esprit, il existe une relation parfaite ; les choses qui appartiennent à ce monde, passent au second plan et doivent le rester.
    Ce qui émane de la mort de Christ embrasse toutes les nationalités et les cultures. Il faut nous rappeler que les différentes langues sont une conséquence de la malédiction, mais, en Sa mort, Christ a pris sur Lui la malédiction et l’a détruite. Unis par la résurrection de Christ, nous nous retrouvons élevés en esprit au dessus de la malédiction. Les langues différentes peuvent constituer une difficulté sur la terre, mais, en esprit, nous sommes un et nous avons un langage compris par tous: nous sommes en Christ. La résurrection de Christ a suscité quelque chose de nouveau.

D - Un monde nouveau

« Le jugement de ce monde se fait maintenant ; maintenant, le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurais été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:31-32).

    Deux choses sont en relation avec le Seigneur Jésus :
- le jugement de ce monde,
- l’exclusion du prince de ce monde.
    Le jugement du monde s’est produit avec la Croix. Quel est-il ? La Parole de Dieu donnera la réponse : « Le monde entier dépend du Méchant » « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » « Le salaire du péché, c’est la mort ». Jésus a porté sur Lui par la Croix le jugement d’un monde pécheur. Vous allez me dire : « Si le monde a déjà été jugé, pourquoi envisager un autre jugement dans le futur ? »
    Eh bien, si vous acceptez par la foi le jugement du monde, auquel vous aviez part, ayant été pris en charge par le Seigneur Jésus, vous n’avez aucun jugement à craindre pour le futur. Le jugement a disparu pour toujours si vous avez accepté que Christ a porté le jugement de ce monde auquel vous apparteniez. Dans le cas contraire, le jugement reste devant vous, celui du monde à venir. Christ nous a donné cette possibilité pour nous échapper de ce monde.
   L’important est que nous soyons libres de ce jugement et donc placés en dehors de ce monde par la résurrection du Seigneur. Qu’avons-nous alors ? Un nouveau monde. Seuls les enfants peuvent comprendre ce langage et ce qu’il signifie, mais ils doivent le comprendre. Vous pouvez tester facilement si vous êtes oui ou non nés de nouveau, en ayant une relation vivante avec Christ, si une coupure très nette s’est faite entre votre esprit et celui du monde.
    La compagnie des non-croyants est-elle aussi facile qu’auparavant ? Y a-t-il dans ce monde des choses qui vous rendent malades ? Vous y sentez-vous étrangers, séparés de cœur ? Est-il de plus en plus évident que vous sentiez le côté superficiel des gens qui mènent une vie artificielle ? C’est bien une preuve que vous n’en faites pas partie… Si ce n’est pas votre ressenti, posez-vous sérieusement la question, car une des premières choses que ressent un enfant de Dieu est ce sentiment de séparation et de conflit avec le monde. Ils retournent à leur vie quotidienne, et, sans que les gens sachent qui ils sont, l’opposition se lève. Le domaine spirituel parle très fortement, sans prononcer des mots.
    Voilà le meilleur test qui permet de savoir si nous appartenons au Seigneur. Vivons-nous dans notre cœur comme des étrangers dans ce monde ? Ce n’est pas notre « chez nous ». Ici, tout nous est étranger. « Maintenant se fait le jugement de ce monde ». Le nôtre est un monde nouveau, qui ne sera jamais jugé, le monde de Christ élevé et glorifié. En considérant bien tout ce qui se rapporte à la période qui a suivi sa résurrection, vous verrez qu’Il n’est jamais réapparu dans le monde depuis son sacrifice sur la Croix. Il n’est apparu qu’aux siens, mais Il était déjà en dehors du monde.

E - Un Nouveau Seigneur et Maître

    « …maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors ». C’est une conséquence de la mort de Christ. Le prince de ce monde nous avait maintenus dans l’esclavage ; il était notre maître et notre seigneur. Bien que nous n’ayons pas délibérément et consciemment adoré le diable, le fait demeure que par nature nous sommes du Malin. Jean a dit : « le monde entier est sous l’emprise du Malin ». Par nature, nous sommes du royaume de Satan et il est notre seigneur. S’il est jeté dehors par la Croix, une opportunité s’ouvre à nous de choisir un autre maître et seigneur.
    Remarquez chacune des étapes dans Jean : Au commencement, apparaît l’homme nouveau qui hérite de le Vie Éternelle  Puis, il y a une nouvelle provision de subsistance pour ce nouvel homme. Ensuite, il existe une nouvelle relation, avec un troupeau, un Berger et des croyants. Après, il y a un monde nouveau, un nouveau Seigneur et Maître. C’est tout simple, mais relié à la mort et à la résurrection du Seigneur Jésus.
    Ceux qui expérimentent cela dans leur propre vie se réjouiront de s’en souvenir et chercheront à se mettre au niveau ; tous ceux qui ne s’en réjouissent guère sauront que cette opportunité leur est très largement ouverte. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point (avec le monde, la malédiction et le diable) mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). Une nouvelle porte d’accès se présente pour hériter de tout ce qui est en Christ crucifié et glorifié.

IV - REMPLI DE L’ESPRIT

    Une expression du Nouveau Testament nous est familière : « Rempli de l’Esprit ». Surprise pourtant : cette expression n’apparaît que dans Luc et dans Ephésiens.
   L’objectif de Luc, dans ses écrits, est de présenter Christ, le Fils de l’Homme, parfait Homme de Dieu. Nous savons qu’il a adressé ce traité à son ami Théophile, un grec, dont la mentalité tournait autour de l’homme idéal et parfait et qui recherchait de toutes ses forces à devenir un tel homme. Luc entreprit d’écrire à son ami un premier puis un second traité où il présenterait Christ comme étant cet Homme-là. Ainsi dans l’évangile de Luc et dans les Actes des apôtres, il est fait particulièrement référence à cet Homme, Christ Jésus, Fils de l’Homme.

A - Un Homme conforme à la pensée de Dieu

    Le fait que l’expression « rempli de l’Esprit » n’apparaît, à une exception près, que dans Luc, montre que l’être humain doit être rempli de l’Esprit pour faire la volonté de Dieu ; ou, en d’autres termes, l’homme qui est marqué par la pensée divine est rempli de l’Esprit.
    L’Homme fondé sur Dieu, avec Sa pensée et Son idéal, qui Lui répond, celui-ci est rempli de l’Esprit. Autrement dit, avant de pouvoir atteindre cette Humanité représentée par le Seigneur Jésus, il est essentiel d’être rempli de l’Esprit. S’il y a quelque chose qui puisse satisfaire Sa volonté dans l’humanité, c’est être conforme au Fils de l’Homme rempli du Saint-Esprit.
    L’exception de l’épître aux Ephésiens fait allusion à l’Humanité au niveau collectif : l’« homme nouveau » corporativement relié à une effusion de l’Esprit, qui est la base du plan de Dieu pour l’être humain.

B - L’Homme sur le Trône

    Tout d’abord, Dieu a perfectionné, par la Filiation, une nature humaine qu’Il a Lui-même revêtue, et Il a pris cette vie perfectionnée, cette nature humaine, pour la conduire aux cieux.
    C’est la première étape. Il faut préciser qu’il n’y a rien qui puisse insinuer que cette humanité soit dépourvue de péché, mais que, comme un petit bébé peut être sans défaut et parfait, mais doit grandir intérieurement et extérieurement pour devenir un homme. Ainsi Christ fut rendu parfait, certainement pas à cause d’une imperfection morale en Lui, mais en raison d’un épanouissement total des parfaites capacités et potentialités au cœur de Son humanité.  L’Homme mature est celui qui est parfaitement développé.

C - L’avènement et l’œuvre du Saint-Esprit

    Ensuite le Saint-Esprit est venu. Tant que cela ne s’est pas produit, le Saint-Esprit n’aurait jamais pu faire son oeuvre. A cause de l’exaltation et de la glorification du Seigneur Jésus, le Saint-Esprit est descendu. Celui-ci est lié à Jésus depuis le commencement et est venu pour accomplir deux choses en l’homme corporatif :

1. Implanter dans cette nouvelle création Christ Jésus dans sa parfaite humanité, comme un minimum indispensable et indestructible. Tout ce que l’ennemi pourra faire contre cela, chaque ruse, chaque manigance, chaque piège, il le fera. 
   Une des choses qui contrecarre le mieux cette oeuvre d’implantation et de croissance, c’est la religion. En effet, la religion a prouvé être la plus grande ennemie du Plan souverain de Dieu. Comment ? Nous sommes constamment face à des gens qui, quand on leur demande s’ils sont vraiment nés de nouveau, répondent que ce n’est pas nécessaire puisqu’ils ont été baptisés, confirmés ou qu’ils sont membres de telle ou telle église. Ils ont été baptisés enfants et pour eux, la régénération et la nouvelle naissance, comme expérience, tout cela va de soi. Le moyen le plus efficace de l’ennemi pour détourner les gens, c’est la religion.
    Très souvent, ce qu’on appelle église prend la place de l’essentiel, et ainsi, par tous les moyens sinistres, diaboliques ou surnaturels, l’ennemi cherche à pervertir la présentation de Christ au croyant. Une fois que Christ vit en vous, vous rendez des comptes à Dieu et l’ennemi est obligé de se soumettre à la souveraineté divine. Vivre Christ en soi, c’est extraordinaire ! C’est l’espérance de la gloire. Mais que de nombreux substituts existent pour cela ! Le Saint-Esprit est d’abord venu pour présenter Christ et Son Alliance divine au croyant. Ne soyons jamais satisfaits tant que nous ne sommes pas certains que cela s’est passé en chaque âme que nous rencontrons. Pas une adhésion morale, pas un assentiment ou un agrément ou quoique ce soit de ce genre, mais la réalité d’une régénération.
    Tout le sens de l’union avec Christ réside dans cette simple présentation de Christ en nous, demeurant dans notre esprit renouvelé. Ce qui est plus profond et plus intime que l’âme ! En effet, Christ ne réside pas dans notre âme car nous continuons à raisonner, à penser en dehors de Christ, à avoir des sentiments, des désirs et des passions qui ne sont pas de Christ, de faire des choix et agir selon notre volonté en dehors de Christ.
    Christ réside à un autre niveau : il est de la plus haute importance de le reconnaître, car beaucoup de chrétiens, pour différentes raisons, ont perdu leur équilibre mental au point d’imaginer, de ressentir, de croire, de dire et de faire des choses horribles… Néanmoins, dans la réalité de leur être intérieur, ils sont toujours enfants de Dieu. Seule la forme extérieure est brisée, à cause peut-être d’une trop forte tension nerveuse, ils vont jusqu’à se retrouver dans un institut psychiatrique. Allons-nous en conclure qu’à cause de ces malheurs et de leur humanité, ils cessent d’être enfants de Dieu ? Pas du tout. Christ demeure plus profondément que dans leurs âmes, c’est-à-dire dans leurs esprits renouvelés.
    C’est pourquoi il est si important que la véritable transaction de la nouvelle naissance se produise, de telle manière que, quoiqu’il arrive, quelles que soient les forces physiques, morales et spirituelles à affronter, le plus important demeure : Christ demeure dans nos esprits. C’est là que se situe la filiation ; c’est une question d’union d’esprit.

2. L’avènement du Saint-Esprit est aussi celui du Corps de Christ. Parce que Christ est Un, l’œuvre de l’Esprit fait en sorte que tous les croyants constituent un Corps. L’expression de Christ dans un croyant n’est pas celle de tant et tant de Christs dans tant et tant de croyants. Christ demeure un, et, comme Christ est un et indivisible, introduit dans des millions de croyants par l’Esprit, le Saint-Esprit fait de ces millions de croyants un seul Corps en Christ. Le Corps est Un parce que Christ est Un.
    « Il y a un seul corps, un seul Esprit et un seul Seigneur ». L’individu n’est qu’un des objectifs du Saint-Esprit. Il fait aussi partie d’un Corps. Ce Corps est appelé Eglise. Il n’existe aucune autre église dans les Écritures  La seule Eglise reconnue par la Parole de Dieu est le Corps des croyants où Christ demeure et réside, en faisant de lui un seul Corps, collectivement parlant. «Comme le corps est un et a plusieurs membres, et que tous les membres appartiennent à un seul corps, étant plusieurs en un corps, ainsi en est-il de Christ » (1Corinthiens 12:12).
    En grec, on utilise l’article « le » Christ qui a une grande importance. Sa présence ou son absence est bien plus capitale ici que sa présence ou son absence ailleurs, car cet article indique une vérité plus profonde. Le Christ est la Tête et les membres, tous en un seul Corps. Le Saint-Esprit est avant tout présent pour montrer et manifester Christ au croyant. Ainsi, il forme en tous ceux qui croient à Christ un Corps qui est l’Eglise.

D - La première obligation du croyant

    Lorsque que tout cela a été reconnu, le croyant est engagé à tenir certaines obligations en relation avec Christ. La première obligation qui est la plus importante : quitter le terrain antérieur à la nouvelle naissance et tout ce que cela implique. Il doit abandonner tout ce qu’il est par nature. Le Seigneur Jésus utilisait des exemples très simples pour illustrer de grandes vérités. Il ne pouvait pas faire autrement car le Saint-Esprit n’était pas encore venu et que la compréhension spirituelle était très limitée.
    Par la suite, quand le Saint-Esprit est descendu, des choses qu’Il avait dites de manière fragmentaire se sont illuminées et élargies. Il résuma cette grande vérité de l’abandon du naturel ainsi : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive », « Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, il ne peut être mon disciple (celui que l’on enseigne) », « Renoncez à vous-même ». Vous pouvez prendre ces phrases, parler du renoncement à soi-même et l’appliquer à toutes sortes de cas, le Seigneur Jésus nous montre que la vie naturelle doit être répudiée et rejetée pour ne plus du tout nous contrôler. Christ l’a anéantie par la Croix en disant à tout ce qui existe en nous-même par nature: « Vous n’êtes plus là, vous ne contrôlez plus rien ».
    Ayant fait et accepté cela, vous pouvez devenir son disciple, celui qui est enseigné par Lui, vous pouvez entrer dans son centre de formation pour apprendre ce qu’est vivre sur son terrain et non sur le nôtre. C’est notre première obligation : abandonner le terrain d’avant notre nouvelle naissance et demeurer sur le terrain de Christ.
    « Demeurez en moi ». Nos vies doivent s’établir sur son fondement. De même que la branche ne peut porter toute seule du fruit, si elle n’est pas attachée au cep, pour nous non plus, sauf si nous demeurons en Lui. L’illustration ne peut être plus claire, mais il nous faut toute l’illumination du Saint-Esprit pour vivre ce dont Il parlait. Qu’est-ce que demeurer en Christ ? Pas demeurer en soi, mais sortir de soi pour prendre position sur son terrain afin qu’il dirige tout. C’est simple, mais c’est capital.

E - Marcher selon la loi d’une Vie intérieure

    Cette marche se fait en plusieurs phases. Dès que le Saint-Esprit a mis Christ en nous, il nous faut vivre et agir en conséquence dans une marche nouvelle avec le Seigneur. Jean disait que nous devions marcher comme Lui marchait. Comment marchait-Il ? Ses déclarations sont claires : Il demeurait dans le Père ; Il vivait dans le Père, par le Père, pour le Père ; Il ne faisait rien de Lui-même.
    C’était une marche délibérée, volontaire et persévérante avec le Père ; autrement  dit, une communion intime en unité avec le Père. C’est ainsi qu’Il avançait. Notre vie à nous doit être en toutes choses une marche d’intimité avec Christ, très différente d’une marche dictée par un système ou un ordre extérieur. En tant que chrétiens, les gens s’attendent à ce que nous nous conformions au christianisme. Mais ne nous y trompons pas : notre marche ne s’accorde pas à un ensemble de règles ou de systèmes externes, mais à une vie intérieure avec le Seigneur où tout doit venir de l’intérieur, c’est-à-dire du Seigneur en nous.
    Nous pouvons l’illustrer par certains exemples : celui du système juif établi avec son quartier général de Jérusalem. Comme Juif, on attendait de Jésus qu’il soit en pleine conformité au système juif sous autorité juive. C’est pourquoi quand il y a eu une fête à Jérusalem, ses frères lui conseillèrent de s’y rendre pour se montrer ouvertement : « S’Il n’avait rien à se reprocher, pourquoi se cacher ? Il risquerait d’être incompris s’il ne le faisait pas et serait considéré comme un fils d’Abraham déloyal… »
    D’un point de vue humain, cet argument se défendait d’autant plus que certains auraient été choqués qu’il n’aille pas à la fête ; après tout n’était-ce pas ce que Dieu avait institué depuis l’origine ? Sa réponse fut : « Allez-y ! Moi, je ne m’y rendrai pas ! » Ils y allèrent et Jésus s’y rendit ensuite également. Il refusa clairement de n’être guidé par quoi que ce soit d’extérieur à la volonté de son Père. Il garda sa position : « Père, veux-tu que j’y aille ? » et pas : « Y a-t-il quelque chose qu’ils attendent de moi ? Faut-il me conformer à l’ordre établi ? » Il refusa d’agir avant de savoir si son Père voulait de lui là-bas.
    Dès qu’il eut le feu vert, il y alla, mais pas avant… Ce que les gens en pensaient avait peu d’importance : il n’était pas marqué par la pensée unique. Le Saint-Esprit est venu réaliser la connaissance intime du Seigneur pour que nous vivions de cette intimité.

F - Soumission au Saint-Esprit

    En second lieu, le croyant doit se soumettre à la formation du Père par le Saint-Esprit. L’Esprit du Père nous traitera comme des fils et assurera pleinement notre formation. L’épître aux Hébreux parle même de châtier comme pour l’éducation d’un enfant. Ce travail sera défini. Si nous acceptons cette vie d’union intime avec le Seigneur, le Saint-Esprit s’occupera bien de nous, mais nous ne serons pas diplômés en cinq minutes. Le problème chez beaucoup c’est que cela leur paraît long et ils ferment le chapitre.
    Rassurons-nous un peu : habituellement, le Seigneur cache à l’individu ce qu’Il est en train de faire en lui. Si vous constatiez que vous allez bien de l’avant en vous améliorant, vous commenceriez à vous glorifier de cette expérience pour en faire quelque chose de grand. Dieu seul sait à quel point notre ego vient s’immiscer dans les choses saintes et comment, par un terrible orgueil, notre ego est toujours prompt à pourrir ce précieux fruit et à le saisir pour soi-même. Donc, le Seigneur nous dissimule certaines choses pour que nous ayons le sentiment d’être pire qu’avant et dans un état plus grave. Le fait de se sentir moins bien, plus pauvre et démuni que jamais, c’est un signe que le Seigneur est vraiment à l’œuvre dans notre vie.
    La question est bien de nous soumettre à cette formation du Saint-Esprit pour que notre vie ne dépende plus de nous-mêmes mais de Christ. Il s’agira d’un processus de longue durée qui ne finira pas tant que nous sommes sur cette terre. Que beaucoup s’accomplisse sur une courte durée, ou que le Seigneur prenne en compte notre lenteur à répondre, voire même notre rébellion, pour le faire sur une longue période, il ne demeure pas moins que le Saint-Esprit va nous montrer la différence entre vivre sur notre terrain à nous et vivre sur le terrain de Christ, à condition de le laisser faire et de l’écouter.
    Il faudra avant tout nous soumettre par un acte volontaire, nous en remettre entre les mains du Saint-Esprit, et puis, progressivement, nous serons appelés à dire « Oui » au Saint-Esprit. Nous trébucherons, nous tomberons, nous ferons des erreurs, mais le Saint-esprit utilisera toutes choses en vue de notre éducation.
    Nous apprendrons, comme apprennent les enfants, à ne plus faire certaines choses en subissant les conséquences de nos actes. Tout ceci nous amène à la maturité, qu’on appelle intelligence spirituelle. Il est primordial pour le Seigneur que son peuple revête l’intelligence spirituelle, surtout du fait de la responsabilité qui repose sur lui. En effet, nous aurons la responsabilité d’aider et d’éclairer les autres. Nous entrons dans ce processus en position de sacrificateur, et l’office du sacrificateur était toujours d’instruire.
    Sa position est liée à la filiation, qui symbolise la force spirituelle. Oh, ayons une perception aiguisée de la différence entre force naturelle et force spirituelle ! Si souvent la plus grande force vient du faible naturellement, de celui qui a été le plus affaibli en lui-même par le Saint-Esprit.
    Le but final du Seigneur c’est « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous », « En Lui, vous avez la plénitude ». La plénitude vient par expérience, par l’enseignement et l’entraînement de l’Esprit à qui nous devons nous soumettre.
    Cette soumission doit être reconnue du début à la fin. Si nous voulons nous soumettre à autre chose qu’à lui, nous ne ferons qu’annuler les oeuvres du Saint-Esprit.

G - Les relations du croyant

Étape suivante : nos relations doivent être dirigées par Christ en nous, à deux niveaux :

1. Une base relationnelle doit être reconnue, établie et fondée selon une règle bien définie. Christ vit en chaque croyant. S’il est vraiment né de nouveau, Christ est en lui par le Saint-Esprit. C’est la base de la relation. En prenant soin les uns des autres, nous ne devons pas être influencés par ce que nous voyons, car nos relations sont basées sur Christ en chacun. C’est le point de départ. Ce qui implique concrètement que nous ne devons pas nous laisser influencer par le côté naturel des personnes.
  Tout est si simple lorsque les personnes sont sympathiques, aimables, ouvertes et respectueuses. Les fréquenter ne présente aucune difficulté particulière, mais on en reste au niveau naturel et cela a parfois des conséquences désastreuses, car on a des affinités avec ces personnes avec qui on s’entend bien, et ce type de personnes devient le centre et on s’attache à elles et réciproquement.
    En marchant côte à côte avec quelqu’un ce n’est pas leur gentillesse ou leur identité de vue qui doivent nous influencer, car les conséquences peuvent être désastreuses. Absalon, par exemple, était un homme très sympa qui gagna le cœur des Israélites avec de la tendresse et de douces paroles ; il devait être plutôt bien de sa personne, un fin séducteur… mais vous connaissez la suite.

2. La base de notre relation ne va pas non plus être influencée par ceux qui sont opposés à nous dans le naturel, dans leur caractère et leur personnalité. Il ne faut pas se laisser arrêter par ce qui est si difficile à supporter chez l’autre et qui nous révolte dans le naturel. On ne peut non plus se « laver les mains » de l’autre parce qu’on ne pourrait pas s’entendre. Non, ça va nous coûter quelque chose de ne pas être influencé par la nature des gens d’une manière ou d’une autre, s’ils sont enfants de Dieu, mais de la relation d’intimité avec Christ.

H - L’importance d’une communion de maturité

    Par la suite, il faudra une croissance spirituelle pour une communion spirituelle. Vous pouvez être en relation avec un chrétien sans aucune relation positive et vraie. La relation demeure mais, pour qu’il y ait communion, il faut une maturité plus grande. La communion est sensée être l’émanation d’une relation, sinon, cette dernière est dépourvue de beauté et de fertilité ; elle manque son objectif.
    Nous ne pourrons avancer ensemble sans base commune. Je ne peux être avec vous que sur la base de votre volonté de marcher avec Dieu, il faut la base commune de Christ : « Deux peuvent-ils marcher ensemble s’ils ne se mettent d’abord d’accord ? » La réponse est oui. Dans une même famille, vous pouvez avoir des enfants issus des mêmes parents, de même sang, et cependant ne pas du tout suivre le même chemin.
   Marcher ensemble implique d’aller de l’avant et de faire des progrès. Si l’un s’arrête et l’autre continue, la communion est limitée. Si l’un marche selon la chair et l’autre marche selon l’Esprit, leur communion s’arrête mais pas leur relation.
    Nous ne devrions pas être dirigés par des personnes ou des systèmes chrétiens quels qu’ils soient. Nous devrions être dirigés par le Seigneur, l’Esprit en toutes choses.
    Le secret de l’abondance réside là. Si nous marchons ensemble dans la mesure de l’Esprit, nous serons sur le terrain d’une efficacité absolue. Trop souvent, un chrétien saisit quelque chose mentalement qu’il prend de quelqu’un d’autre et essaye de faire pareil, mais ce qu’il fait ne fait partie ni de son appel ni de son être, c’est du « seconde main ». Ce n’est jamais venu dans son esprit par la discipline, l’entraînement ou la correction du Saint-Esprit. Il faut s’assurer que le Saint-Esprit inspire ces actions. Cela semble difficile de rester toujours en éveil avec le Saint-Esprit. Non, mais c’est essentiel.
    Inutile d’entrer dans les détails techniques de la vie de l’Esprit : le secret réside dans le fait que le Seigneur soit le maître en nous et c’est possible pour chacun de nous. C’est à nous de nous consacrer au Seigneur pour que ces choses soient des réalités vivantes en nous. C’est une oeuvre obligatoire et déterminante d’un travail en profondeur pour éviter les pièges de la superficialité, des positions fausses et des erreurs qui peuvent inévitablement conduire à un désastre.
   Donnons nos vies au Seigneur pour qu’Il nous enseigne lentement au travers de la souffrance des choses qui ont une grande valeur pour Lui et pour Son Plan, la vie dans l’Esprit. Qu’est-ce que la Vie dans l’Esprit ? C’est bien plus qu’un pouvoir ou une puissance qui s’empare de vous.
    Que fait le Saint-Esprit ? Pour quoi agit-il ? Que recherche-t-il ? Le Saint-Esprit agit uniquement dans le but de glorifier le Seigneur Jésus, dans toute la dimension de son Humanité à la Droite de Dieu. Et c’est à lui d’apporter cet Homme divin, Christ Jésus, pour prendre toute la place en nous. Une autre personne se forme en nous, différente de nous, avec ses propres pensées sur les choses, ses propres voies, et, par l’opération du Saint-Esprit, nous en arrivons au point où, en nous soumettant à l’action de l’Esprit, il prend notre place. C’est tout un processus recherché par le Saint-Esprit : placer Christ là où nous étions.
    Rappelons-nous que tout doit être guidé par l’intimité de Christ. La valeur et la pertinence de son oeuvre en nous seront déterminées par la mesure de Christ qu’il y a : pas ce que nous faisons pour Christ, mais la mesure de Christ Lui-même en nous. C’est une nécessité conditionnelle et absolue.

V - LA SACRIFICATURE

Lire Lévitique 8.

« Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et de différentes manières, par les prophètes, Il nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel Il a aussi créé le monde… car auquel des anges Dieu a t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai son Père et Il sera mon Fils ?… Mais quand au Fils : Ô Dieu, ton trône demeure pour tous les siècles, et le sceptre de ton règne est un sceptre de justice et d’équité » (Hébreux 1:1- 2,5,8).

« C’est pourquoi il faut nous attacher plus fortement aux choses que nous avons entendues, de peur que nous périssions » (Hébreux 2:1).

« C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ… » (Hébreux 3:1).

« Puisque nous avons un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, retenons ferme notre profession de foi » (Hébreux 4:14).   Lire Hébreux 5 et 6.

  Revenons au chapitre 8 de Lévitique. Celui-ci nous présente une communauté de sacrificateurs qui appartient au sanctuaire. Celle-ci ne pouvait se séparer du sanctuaire, ni en franchir la porte pendant 7 jours, soit toute leur période de consécration. Le chiffre 7 représente la plénitude spirituelle qui couvrait une certaine période, mais aussi cette mise à part, cette consécration, cet attachement exclusif au sanctuaire devait s’étendre au-delà ce cette période, pour faire partie du service de ce sanctuaire à temps plein.
    Il est spécifié aussi que leur service est pour le Seigneur, ce qui est la partie principale de leur ministère au-delà de celui pour le monde et pour le peuple. Avant d’entrer davantage dans ce chapitre 8 de Lévitique, voyons d’abord quelques généralités issues très clairement de la Parole de Dieu.

A - Un peuple de sacrificateurs

    La pensée de Dieu est que Son peuple soit un peuple de sacrificateurs ou de prêtres. Vous pouvez toujours chercher dans la Parole de Dieu un endroit où Dieu indique des niveaux différents selon les personnes. La pensée de Dieu, l’appel de Dieu, la provision divine sont pleins, complets pour la totalité de Son peuple sans exception. Il reconnaît et tient compte de niveaux et de différences, comme nous le verrons, mais Il n’a rien planifié ni structuré de tel pour tout un chacun, qui lui appartient.
    Celui qui dira : « Oh, je n’atteindrai jamais ce niveau ! Ce n’est pas pour moi, je ne suis pas appelé à cela, je suis simple et je me satisfais très bien ainsi ! », a une fausse conception de la pensée de Dieu. Dieu voit toujours Son peuple comme s’il allait atteindre la plénitude de Son Plan. Vous pouvez bien sûr avoir des gens qui ne sont pas dans une condition spirituelle satisfaisante, et on en voit des exemples dans la Bible, mais Dieu ne descendra et ne s’adaptera jamais à ce niveau. Il parle toujours comme si la personne était destinée à quelque chose de plus grand et de plus haut. C’est capital de le reconnaître.
    Il doit donc être bien clair dans notre esprit, que, bien que l’on constate des différences dans le peuple de Dieu, et bien qu’il y ait des niveaux de révélation, de connaissance, de compréhension et de vérité, et certains en sont à un très bas niveau alors que d’autres ont une mesure de Christ bien plus élevée, le Seigneur n’a jamais voulu qu’il en soit ainsi. Ce n’est pas Sa Volonté.
    Le Plan de Dieu pour Son peuple, c’est l’épanouissement dans la plénitude, et la position privilégiée et honorifique de sacrificateur (ou prêtre) en profondeur, qui n’est certainement pas un arrangement pour susciter une classe spéciale pour Ses enfants. La Parole de Dieu le prouve. Dieu affirme haut et fort que le peuple du Seigneur est choisi pour être un royaume de sacrificateurs pour Dieu, pas certains d’entre eux mais tous y sont appelé.
    C’est ainsi que Dieu considéra Israël dès le commencement comme tout un peuple en position de sacrificateurs. C’est pourquoi le premier-né de chaque famille prenait la place du sacrificateur dans la maison ; ensuite cette responsabilité incomba à la tribu de Lévi, qui représentait le premier-né de tout Israël, consacré au Seigneur et mis à part pour le service dans le sanctuaire. La volonté de Dieu était d’amener symboliquement Israël dans cette position. Néanmoins, en même temps, vous êtes obligés de reconnaître des différences : il y a les Lévites, et les sacrificateurs, mais ce n’était pas la volonté de Dieu au départ… Nous en reparlerons plus loin, mais avant cela, il doit être bien clair que pour Dieu, ce qui est le plus élevé, le plus abondant, le plus plein est destiné à l’ensemble du peuple de Dieu, et pas uniquement à une partie.
    Chaque fois que certaines choses spirituelles vous dépassent, rappelez-vous toujours que le Seigneur veut toujours pour vous le niveau le plus élevé possible. Croire que Sa plénitude n’est destinée qu’à une élite est un non sens à évacuer de notre pensée.

B - Les différences viennent des erreurs du peuple de Dieu

    Pourtant, il y a une autre réalité : des différences existent, pas parce que Dieu l’a voulu ou l’a déterminé, mais à cause des personnes concernées. Il existera dans le secret une compagnie de sacrificateurs, et puis, de manière plus extérieure, une communauté, qui ne constitue pas une sacrificature, celle des Lévites.
    Enfin, plus à l’extérieur, il y aura la grande masse du peuple, qui n’est pas une appellation dévalorisante, mais simplement la grande masse du peuple qui n’est pas spécialement lié à Son Témoignage ; et pourtant ils sont Son Peuple, appelé de Son Nom. Cette institution est développée dans le livre du Lévitique.

C - Dieu met en place une prêtrise

    Dieu voit la nécessité d’une telle institution : il Lui faut une grande compagnie de Lévites en service général et Il doit aussi disposer de sacrificateurs. Dans le cas contraire, Son plan est annihilé et Il s’avouera vaincu.
    Pour nous également, Il a prévu un peuple qui symbolise les fils d’Aaron, un peuple de sacrificateurs. Vous pourrez dévier de cette position par toutes sortes de vrais services pour le Seigneur. Les sacrificateurs pourront oeuvrer à travers les Lévites, mais, notez-le bien, les Lévites ne pourront jamais faire le travail des sacrificateurs. Les Lévites oeuvreront pour le peuple en général, mais la grande majorité du peuple ne pourra jamais effectuer le travail d’un Lévite. Il faut être Lévite pour faire l’œuvre d’un Lévite. Il faut être sacrificateur pour faire le travail d’un sacrificateur. En revanche, quand on est sacrificateur, on peut également faire l’œuvre d’un Lévite et servir le reste du peuple de Dieu.
    Ne croyez surtout pas que vous serez mis de côté par rapport au service du Seigneur, si vous faites ce qui est la volonté de Dieu pour Son peuple. Le cœur du Seigneur est porté en priorité vers la sacrificature ou la prêtrise et c’est Son désir profond. Pour y arriver, Il oeuvrera au milieu de Son peuple, au sein des Lévites, qui font un service commun et général pour Lui, bien que de valeur.
    Les Lévites accomplissent toutes sortes d’actions nécessaires pour le Seigneur, mais Dieu cherchera à lever au milieu d’eux, une compagnie de sacrificateurs, qui représente pour Lui encore plus.
    Mais les Lévites ne peuvent fonctionner sans les sacrificateurs, qui, eux, ont aussi besoin des Lévites. En plus, Dieu ne peut accomplir pleinement Son Plan sans Sa communauté des sacrificateurs pour laquelle Il utilise des mesures, des règles et des méthodes spéciales décrites dans le livre du Lévitique « selon ce que l’Eternel avait commandé et prescrit à Moïse ».

D - La Vérité telle que présentée dans le Nouveau Testament

    Sur cette question, le langage du Nouveau Testament est très similaire : Dieu parle et s’occupe toujours de Son peuple à la lumière de Sa parfaite volonté, jamais moins que cela, car Il ne pourra jamais se satisfaire de moins. Il y aura du moins, mais il n’en sera jamais satisfait. Ensuite, nous pourrons voir clairement dans le Nouveau Testament que le Seigneur, ayant bien reconnu que beaucoup n’entreront pas dans la plénitude de Sa pensée, va faire des efforts pour lever une compagnie de sacrificateurs. Où peut-on voir cela ? Voyez l’apôtre Paul et tout ce qu’il en dit. Dans le premier chapitre des Colossiens, il lance comme une urgence :

« Christ… que nous prêchons, convertissant chaque homme, les enseignant en toute sagesse, afin de présenter chaque homme parfait en Christ Jésus ; c’est pourquoi je travaille dur pour être en accord avec Son oeuvre qui agit puissamment en moi ».

    Dans Philippiens chapitre 3, vous avez Paul serviteur du Seigneur qui, bien qu’il ait atteint un certain niveau spirituel de vie et de développement, au plus profond de son être est conscient que le Seigneur ne veut qu’aucun être humain n’en reste là mais qu’Il l’a appelé à quelque chose de plus élevé. L’apôtre l’exprime ainsi : « Si de toute manière je pouvais atteindre le but…» ou encore : « Que je puisse m’approcher de ce pour quoi j’ai été appelé de Jésus-Christ… » Il exprime ces choses pour servir d’exemple, en pressant les croyants à prendre cette voie.
    Prenez encore la lettre aux églises dans le premier chapitre de l’Apocalypse. Ne croyez pas que ces églises ne ressemblent pas au peuple de Dieu : elles représentent le christianisme en général, formel et institutionnel. Le Seigneur les tient dans Sa main ; elles sont comme des étoiles et le Seigneur règne au milieu d’elles. Elles sont à un niveau bien inférieur à celui qu’Il désire pour elles. Il tient compte des bonnes choses. Il prend en compte l’histoire de chaque enfant de Dieu, ce que chaque église a passé et enduré, ce qu’elles ont été et ce qu’elles ont fait, mais Il ne pourra jamais se contenter d’une mesure ou d’une partie ou d’en être arrivé jusqu’à un certain point.
    A chacune d’elles, Il adresse des paroles fortes, des mots directs sur les vainqueurs ; et lorsqu’on commence à étudier la question, le mot « vainqueur » a une grande et extraordinaire signification, à la lumière de ce qu’il dit sur les églises et en particulier ceux qui ne sont pas entrés dans l’apostasie, mais qui ont simplement perdu leur chemin en ne maintenant pas élevé leur niveau…
    Mais cela demande un effort pour plus ! « Je connais tes oeuvres, ton travail et ta patience… » Que voulez-vous de plus ? Que Dieu demande de plus ? « ..…que tu ne peux supporter ceux qui se disent juifs et qui ne le sont pas ». Quoi de plus ? Le Seigneur dans Sa volonté parfaite a prévu plus. Il est tout à fait clair que dans le Nouveau Testament on constate des différences, mais la pensée de Dieu ne s’est jamais arrangée pour faire une différence qu’il n’a jamais voulue. C’est pourquoi nous sommes confrontés au fait que finalement le Seigneur a opté pour une sacrificature, quelle que soit son sens. Lévitique 8 montre bien de quoi il en retourne…
    Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais il existe une ou deux choses qui caractérisaient le sacrificateur : il était totalement séparé, mis à part par l’Eternel pour le sanctuaire ; son service était consacré pleinement à Dieu. Ce service était dirigée, guidée par une pensée. L’objectif est de satisfaire le Seigneur et de Lui faire plaisir, ce qui fait toute la différence par rapport aux Lévites et au reste du peuple de Dieu.

E - Le bon plaisir de Dieu

    Moïse a rempli les mains des fils d’Aaron avec ce qui représente les deux aspects de l’œuvre de Christ, c’est-à-dire :
- la disparition et l’expiation du péché, pour dégager définitivement la voie et libérer de la mort et de l’homme naturel la nouvelle création (côté de la mort),
- la nature parfaite et sans péché du Seigneur Jésus, symbolisée par le pain sans levain.
    Le dépouillement du vieil homme celui du péché, l’avènement de l’homme nouveau créé en Christ, la parfaite humanité. Les sacrificateurs avaient leurs deux mains pleines de ce qui était la satisfaction et le bon plaisir de Dieu ; ce n’est pas le cas du service commun rendu à Dieu.
    Dans le service pour le Seigneur, une bonne partie vient du vieil homme naturel, ce qui ne peut satisfaire Dieu. En effet, Il ne veut pas que le vieil homme naturel interfère dans Son service, dans la sphère de Sa pensée, de Sa volonté, Son zèle, Son enthousiasme, Son esprit d’entreprise, Son jugement et Ses idées.
    Dans la réalité des oeuvres humaines, nous pourrions constater que la proportion de ces oeuvres qui satisfait le Seigneur est infime. Le sacrificateur intervient à un autre niveau bien plus élevé ; il est en position spirituelle. D’un côté, cette position exclut, par la Croix, tout ce qui appartient à l’être naturel dans le service de Dieu ; et, d’un autre côté, cette position met en avant l’Homme qui est dans la bonne  mesure du service pour Dieu.
    C’est simple, mais ce sont les principes légaux qui mettent en valeur la révélation divine, et c’est à nous de les reconnaître. Le sacrificateur n’appartient pas à une certaine classe de personnes appelées prêtres. Un sacrificateur a pris une position spirituelle et celui qui s’est mis dans cette position peut remplir le ministère de sacrificateur. Par l’œuvre de la Croix, l’homme a été exclu du service de Dieu. Tout ce que Dieu fait dans Sa souveraineté, c’est autre chose. Le Seigneur peut agir de manière souveraine, même lorsqu’un homme pécheur fait une oeuvre pour Lui. Mais au niveau humain, impossible de satisfaire le Seigneur ; l’être humain est amené à découvrir qu’à la longue il ne peut pleinement plaire au Seigneur dans cette situation. Le sacrificateur en arrive au point où Christ est à la base de tout service, avec des moyens réellement adaptés. Il est le bras droit de l’Homme de Dieu, spirituellement fondé.

F - Une figure plus éloignée de la même Vérité

    L’état spirituel peut être perçu sous un autre angle, à la lumière d’autres paroles de l’Ecriture. La filiation et la sacrificature sont synonymes dans la Bible. Aaron et ses fils sont des sacrificateurs. Le fils premier-né d’Israël était prêtre ou sacrificateur. Ensuite, les Lévites ont pris la place du premier né : le principe a été élevé à son paroxysme avec les fils d’Aaron. La filiation guide le sacrificateur tout au long de l’histoire.
    La prêtrise est confondue avec la filiation. Dans le Nouveau Testament, en dehors des représentations et des symboles, il existe toujours une distinction entre les enfants de Dieu et les fils de Dieu. Malheureusement, dans certaines traductions de la Bible, ces termes restent confus et la distinction n’apparaît pas bien. Pourtant, ces deux mots ont un sens différent. Selon l’usage du mot grec, l’enfant est un enfant ; alors que le fils grandit dans une famille en maturité et devient responsable. Le Seigneur emploie les deux mots. C’est ce point que souligne   Hébreux 3 et 4 et dans Hébreux 5 c’est encore de sacrificateur qu’il s’agit.
    Le niveau le plus élevé du sacrificateur est Melchisédek. A son propos, l’apôtre Paul dit : «Nous avons beaucoup à en dire, mais… » Il ne peut rien en dire. Pourquoi ? Parce qu’ils sont toujours des enfants et pas encore des fils ; ils sont encore immatures, des bébés ; ensuite, pour aller plus loin sur cette question de sacrificature, pour leur donner la vraie signification de cette prêtrise, il doit insister en leur disant : « Entrons dans la pleine croissance…» C’est comme une parenthèse extraordinaire. Il parle de la sacrificature, il atteint le point où il va en dire plus, mais il s’arrête et les choses ne sont jamais dites.
    Il a rencontré un obstacle, celui de l’immaturité des croyants ; il n’y aucun mal à être un bébé, mais c’est mauvais d’être un bébé quand il est grand temps d’être un homme. L’apôtre lance cet appel d’urgence, puis reparle de sacrificature : pour entrer dans la compagnie des sacrificateurs, il faut entrer dans la maturité spirituelle. Nous devons nous éloigner de plus en plus de l’enfance chaque jour pour prendre la position du sacrificateur ; c’est conforme à la nature et à la grâce divines.
    A la fin du chapitre trois de la lettre aux Ephésiens, nous avons le cœur de la fonction sacerdotale :

« A cause de cela, je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus Christ, de qui toute famille tire son nom dans les cieux et sur la terre (vous en venez au Père avec en ligne de mire la famille sacerdotale), afin qu’Il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’être intérieur, afin que Christ puisse faire sa demeure dans vos cœurs par la foi ; et que, étant enracinés et fondés dans l’amour (l’amour est toujours une caractéristique du sacrificateur et l’Eternel dira à Moïse à propos d’Aaron : lorsqu’il te verra, son cœur bondira de joie), vous puissiez comprendre avec tous les saints quel en est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, de sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens 3:14-19).

    Où tout ceci nous conduit-il ? « A Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons et pensons, à Lui soit la gloire dans l’Eglise…» (Ephésiens 3:20-21). C’est sûrement cela la plénitude ! Quand y a-t-il la gloire dans l’Eglise ? Quand les sacrificateurs sont en place, qu’ils atteignent toute leur mesure et qu’ils fonctionnent. Là réside pleinement la pensée du Seigneur pour son peuple tout entier.
  Vous pourrez chercher en vain dans Ephésiens, la grande épître de l’Eglise, une discrimination quelconque au milieu du peuple de Dieu, d’ailleurs nulle part dans les écrits de Paul et dans tout le Nouveau Testament vous ne trouverez une affirmation du genre : « Certains d’entre vous sont appelés à ceci, d’autres à cela...» La volonté de Dieu est que chaque croyant atteigne sa pleine mesure.
    Même si le Seigneur sait que certains ne l’atteindront pas, sa pensée ne changera pas pour autant. Il dira : « D’accord, J’excuserai certains et Je pourvoirai jusqu’à un certain point à leurs besoins ».
    La prêtrise est spirituelle. Une communauté qui agit dans Sa pleine volonté pour Son peuple a une grande valeur pour Dieu. Le Seigneur cherche sans cesse à amener Son peuple au niveau le plus élevé possible. Certains réagissent en disant : « Le Seigneur m’a appelé comme évangéliste… tout cet enseignement sur l’Eglise ne m’intéresse pas du tout ; ce n'est pas mon affaire, cela ne me regarde pas ; je n’y comprend rien et je ne veux même pas comprendre. Je sais très bien ce que Dieu attend de moi… »
    Rien de cela dans le Nouveau Testament. Si vous êtes pleinement sacrificateur, vous ferez une bien meilleure oeuvre d’évangéliste avec la plénitude de Christ en vous. Aux personnes qui démarrent dans la vie avec Christ, il faut apporter les plus grandes mesures de Christ.
    Certains chrétiens nés de nouveau depuis dix, vingt ou quarante ans n’en sont pas plus loin aujourd’hui, parce que rien de nouveau ne leur a été apporté. C’est pourquoi certains disent : «Ah si seulement on nous avait apporté ça dès le début ! » Fortifions, approfondissons et enrichissons tous ces services qui ont tant de valeur pour le Seigneur… 
Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre ! 

 (T.A.S.)

(fin de la première partie)