Traduit et adapté
de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2008)
Édition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th
Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
Table des matières
I. Jésus-Christ,
le fondement
II. Le naturel et
le spirituel
III. Pourquoi les
fondations doivent-elles être solides ?
- -
I - JÉSUS-CHRIST,
LE FONDEMENT
« Si les
fondements (fondations) sont renversés, le juste, que ferait-il ? »
(Psaume 11:3).
« Personne ne
peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus- Christ »
(1 Corinthiens 3:11).
« Néanmoins, le
solide fondement de Dieu reste debout avec ses paroles qui lui servent de
sceau… » (2 Timothée 2:19).
En nous référant à ce Psaume 11, nous ne
pouvons être sûrs de la date exacte à laquelle il a été écrit, mais il est
certain qu’il correspond à une période de vives tensions, de circonstances très
difficiles, et la position de David était très délicate ; d’un point de vue
humain, périlleuse, pleine de catastrophes à venir. C’était une période où
quelles que soient les fondations, elles étaient très durement attaquées et par
voie de conséquence, humainement parlant, elles étaient considérées comme
détruites. David était pris dans le tourbillon de ce tumulte, rempli
d’évènements extérieurs qui prouvaient que la situation était sans espoir. Bien
que, dans son for intérieur, rien ne pouvait laisser prise à ce désespoir, une
réalité simple et inexpliquée faisait dire à son cœur : il n’en est pas ainsi.
A cause des apparences et des évidences extérieures, David reçut le conseil de
prendre la fuite, d’abandonner la situation pour sauver la face, pour sauver sa
vie : fuir dans la montagne, se réfugier quelque part en sécurité.
Une montagne peut apparaître quelque fois
comme un lieu très sûr. D’un point de vue spirituel, ce n’est pas toujours le
cas : et voilà une de ces situations où, même si la montagne semble être un
endroit sûr, elle est en fait un point faible si le fait de se cacher est le
résultat de la crainte. Ils avaient conseillé à David de fuir dans la montagne
pour s’y réfugier, et David refusa le conseil en disant : « C’est en l’Éternel que je cherche mon refuge… ».
En étudiant les Psaumes 10 et 11, nous
découvrons qu’un méchant homme, ou plusieurs méchants hommes occupaient le
pouvoir. Le Psaume 10 fait six ou sept fois référence au méchant. Peu importe
qui il était, ou qui ils étaient, ils occupaient une position de grand pouvoir,
ils menaçaient l’héritage divin jusque dans ses fondations.
Au milieu de toute cette situation, une
seule question émergea : « Si les fondements sont renversés, le juste, que
ferait-il ? ». Ceci ne veut pas dire que David avait déjà reconnu que les
fondements étaient renversés, mais ils répondaient en quelque sorte à la
crainte qui s’était emparée de ses amis. Si David a choisi délibérément de
rentrer dans cette considération, c’est qu’il voulait faire réfléchir ses amis
sur cette éventualité, car celui-ci n’avait jamais cédé au doute
et au fatalisme.
La réponse à cette question est évidente : « Rien ».
Si les fondations sont détruites, le juste
ne pourra rien faire, car la situation est sans espoir ; donc, le conseil de
ces hommes est bon. Abandonner la situation et établir des bases de sécurité
terrestre, laisser tomber et abandonner ta vision qui était mauvaise, qui ne te
sert plus à rien. « Si les fondations..», en dépit de toutes les
apparences, sont-elles vraiment détruites ?
Peu importe
comment les choses vont et ce que les hommes disent de cette situation
désespérée, et conformément à la puissance du diable et à ses tactiques, les
fondations sont-elles détruites ? Il y a-t-il une raison pour abandonner la
vision ? Aurions-nous dû prendre une route plus sûre et assurer nos arrières
dans cette situation si précaire ?
Il est certain que tous ceux qui pensent
et qui discernent intérieurement la situation présente, ont déjà saisi le sens
profond de ce psaume et de ce verset. Sans aucun doute, nous avons affaire à un
extraordinaire assaut de l’Ennemi contre les fondations ; les fondations de
l’héritage divin sont férocement, impitoyablement et traîtreusement attaquées –
car vous noterez tous les éléments de traîtrise et de déloyauté associés à
l’activité de l’Ennemi dans ce psaume. Il tire dans les ténèbres. Il n’agit pas
au grand jour, il n’est pas combattant, il est meurtrier. Il se cache. Il ne
s’engage pas dans un combat loyal. Son antagonisme, sa traîtrise sont dirigés
vers les fondements même de la vie du peuple de Dieu.
Il y a deux manières d’envisager cette
question de la destruction des fondations. Dans un sens absolu, c’est une
totale impossibilité. Il est impossible de détruire les fondations. Les deux
autres passages bibliques le confirment.
«Personne ne
peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ»
Ce fondement peut-il être détruit ?
Jamais. Tout a été permis pour tester sa puissance de destruction contre Lui,
chaque marteau de rancune et de traîtrise sataniques est tombé sur cette
enclume et cette enclume a brisé ce marteau et est demeurée sans aucune trace :
« Néanmoins le solide fondement de Dieu reste debout… ». Donc de ce point de
vue, le vrai, les fondations ne peuvent être détruites.
Mais il y a un autre point de vue qui doit
être considéré car il peut amener à une destruction virtuelle de la fondation,
pas une destruction réelle, mais virtuelle dans son effet. C’est-à-dire que
l’Ennemi s’acharne tant contre les fondations pour leur destruction, qu’il fait
tout son possible pour faire en sorte que le peuple de Dieu bâtisse une
superstructure de profession d’une soi-disant vie chrétienne, d’une relation
avec Dieu sans aucun fondement du tout. Et ceci est une tromperie qui cause un
désastre inexprimable, parce que tous ceux qui agissent ainsi sont destinés à
tomber, à chuter, et ensuite ils le reprochent à Dieu.
L’Ennemi se rue d’un coup dans leurs
pensées en disant : « Tu as mis ta confiance en Dieu ; Il t’a abandonné ». Dans
ce sens, les fondations sont détruites, elles sont nulles et sans effet parce
que mises de côté. Nous pouvons constater cela à une grande échelle
aujourd’hui. C’est à partir de ces deux points de vue, que nous allons voir
plus précisément cette première proposition : « Si les fondations sont
détruites, le juste, que fera-t-il ? ».
Il nous faut tout d’abord prêter une
grande attention au fait de bien avoir la fondation de Dieu. Cette fondation
deviendra imprenable et indestructible une fois établie, mais il est d’une
importance primordiale de posséder la fondation de Dieu et que celle-ci soit
bien établie. Si ce n’est pas le cas, la situation est entièrement désespérée.
Nous entrons dans la période de l’histoire
du monde où les fondations de la foi vont être soumises à l’épreuve finale.
L’accent aujourd’hui est mis par Dieu sur l’état de Son propre peuple. Il
centre Son attention sur Son peuple.
Pendant de longues périodes, Son attention
était dirigée pour Son peuple sur les multitudes des perdus ; il y a eu de
grands rassemblements pour l'Évangile Il se pourrait bien que l’accent soit
mis sur le rassemblement des brebis perdues, Il n’ignore pas cette oeuvre et
fera en sorte que nous ne l’oublions pas non plus.
Mais celui ou celle qui a bien discerné la
situation actuelle, a vu que la préoccupation divine principale pour laquelle
Il s’est donné Lui-même, n’est pas le rassemblement des âmes perdues mais un
mouvement initié par Lui pour toucher le cœur de Son peuple, pour le rendre
affamé, faible et dans le besoin au travers d’une mise à l’épreuve. Êtes-vous
face à des temps d’épreuves et de tests spirituels ? Trouvez-vous plus facile
aujourd’hui de vivre comme chrétien qu’auparavant ?
Si nous sommes honnêtes nous répondrons :
Non. C’est sûrement plus difficile maintenant et nos vies spirituelles sont
rarement dispensées d’épreuves ; au contraire, nous sommes constamment mis à
l’épreuve et chaque test se révèle plus sérieux que le précédent.
Le Seigneur se concentre sur Son peuple ;
son but est de revenir aux fondations et le diable veille en particulier à ce
que les chrétiens n’aient aucune fondation. Ce qui explique que beaucoup de
mouvements ou de courants actuels sont dénués de fondations. Nous en arrivons
progressivement à un temps où nos fondations subissent l’épreuve finale.
La question capitale est de savoir si
chacun d’entre nous avons les fondations adéquates, suffisamment établies comme
base de notre foi. La vie spirituelle superficielle ne dure pas longtemps, elle
s’évanouit et disparaît. Les vents de Dieu vont souffler et nous verrons si nos
racines sont profondes ou pas.
C’est pourquoi il est nécessaire de
reconsidérer nos fondations. Et puis, d’un autre côté, il y a une autre
approche :la fondation étant posée, quelque soient les apparences, les
circonstances, l’opinion humaine, il n’y a aucune raison d’abandonner la
vision. Il y a comme un vent de désespoir qui s’abat sur nos conditions
spirituelles, et David lui-même n’en a pas été exempt.
Nous connaissons tous les suggestions qui
nous sont faites : « Tu cherches à accomplir l’impossible ; ton plan est
irréalisable. Tu t’es fixé un but impossible à atteindre. Tu es un idéaliste,
ce n’est pas viable, c’est totalement utopique.
Regarde les dégâts que l’Ennemi a faits,
particulièrement là où de très bonnes choses avaient pu se réaliser par Christ
au milieu du peuple de Dieu et contemple la catastrophe ! Nous sommes faibles
et démunis face à tout ça : regarde un peu l’état spirituel du peuple de Dieu !
La plupart n’ont aucune faim, aucune soif spirituelles ; ils se contentent de
leur formalisme religieux. Et même ceux qui semblent avoir faim
spirituellement, quand ils sont face à l’épreuve, ils ne veulent pas payer le
prix. Quelque part, la main de la tradition et du système les atteint au moment
même où ils vont de l’avant avec le Seigneur et ont montré un vif désir de
faire sa volonté, quelque chose se produit, une subtilité de l’Ennemi, une
tromperie de l’Adversaire, une crainte à l’intérieur d’eux-mêmes et cette main
les repousse en arrière… Tu ferais mieux de laisser tomber ta vision et de
viser beaucoup plus bas. Tu as visé beaucoup trop haut, la situation est
désespérée, abandonne!».
Je suppose que la majorité d’entre nous
ont connu cette situation. Le Seigneur Jésus l’a bien connue : ce fut toute la
somme de sa tentation de 40 jours et 40 nuits dans le désert. Il avait pénétré
dans la sphère la plus élevée que le monde ait connue, et le but de l’Ennemi
était de le faire tomber et le faire descendre, par la suggestion, la ruse,
l’argumentation, à un niveau inférieur. Il lui aurait dit : « Ta voie est
impossible à suivre ; assure le chemin sous tes pas ». Il aurait fait que
Jésus s’écarte de sa route. Toute la question en présence de tels arguments
était : « Les fondations sont-elles détruites ? ». Si c’est le cas, alors c’est
un bon conseil et il aurait mieux valu laisser tomber ; si ce n’est pas le cas,
alors il n’y a aucune raison d’abandonner la vision.
Les fondations sont-elles détruites ?
Considérons la question d’un point de vue pratique. Dieu a-t-Il posé une
fondation ? Nous pouvons en poser plusieurs pour s’apercevoir qu’elle ne sont
pas bonnes. La question est : Dieu a-t-Il posé une fondation ? La Bible nous
dit clairement que oui. Dieu a-t-Il posé une fondation sans prévoir une
infrastructure ? Si Dieu a posé une fondation et que celle-ci est
indestructible, Il prévoit qu’une construction soit faite sur ce fondement.
L’intention de Dieu pourrait-elle être contrecarrée par l’Ennemi ?
Pas davantage que sa fondation ne peut être
détruite ! Il remplira son objectif. Quelle est cette fondation ? Jésus-Christ.
Il est à présent hors de portée de toutes les forces de destruction. Qu’est-ce
que l’infrastructure de Dieu ? Christ. Appelez le par d’autres noms si vous le
souhaitez : l’Eglise qui est son Corps, la compagnie qui est conforme à l’image
de Son Fils ; mais peu importe les termes, il est dans l’intention de Dieu que
Christ soit manifesté en plénitude dans ses saints. Ce qui ne peut être ni
détruit, ni renversé.
Si nous pensons à l’infrastructure en
termes de mouvement, d’organisation,
de formalisation
d’un système d’œuvre ou d’entreprise chrétiennes, nous avons alors une fausse
conception de l’infrastructure de Dieu. Celle-ci est l’ensemble des saints qui
grandissent à l’image de Son Fils et comme Christ demeure, le plan de Dieu au
sujet de ceux qui sont à Christ demeure également, ce plan ne pourra jamais
être vaincu. Si nous nous sommes consacrés à voir quelque chose d’achevé sur
terre avec succès, alors nous en arriverons au point où le conseil sera un bon
conseil pour partir et abandonner, et nous serions fous de nous y accrocher.
Mais, si nous nous sommes consacrés à
présenter chaque être humain dans la perfection de Christ, nous ne sommes pas
sur une voie sans issue. C’est l’intention divine, fixée et établie dès avant
la fondation du monde avec ses changements et son diable. « Les oeuvres
furent achevées depuis la fondation du monde ».
Essayez-vous d’accomplir des oeuvres pour
le Seigneur ? Tentez-vous d’accroître l’œuvre du seigneur ? Abandonnez. Entrez
dans les oeuvres qui ont déjà été accomplies et vous aurez une route dégagée
devant vous. Si vous êtes en train de contempler un appel que le Seigneur vous
a adressé pour Le servir, laissez-moi vous dire le secret pour y
entrer, pour y triompher à l’autre bout, avec du fruit.
Oui, certainement – vous ne le verrez pas
– mais vous le ferez. Commencez à dire : «Seigneur, tout cela s’est accompli
avant que le monde fut ; j’entre dans ce qui a été fait et je travaille avec
Toi dans la réalisation de la chose accomplie. Je vais entrer dans la chose qui
a été faite dans l’éternité, selon les conseils de Dieu, en relation avec ce
service spécifique. J’y pénètre par la foi, issu du plan établi par Dieu dans
l’éternité ».
Et vous porterez du fruit dans ce ministère.
Dieu ne vous enverra jamais nulle part par Son Esprit sans qu’il y ait de
fruit. Peut-être ne le voyez vous pas maintenant, mais vous le verrez plus tard
; Dieu sait. Il oeuvre sur un accomplissement connu. Il dit à un apôtre qu’il guide vers une
cité païenne méchante et corrompue :
« N’aie pas
peur… car j’ai un peuple nombreux dans cette ville ». Non pas : « J’aurai
un peuple nombreux dans cette ville » mais « j’ai… ». « Seigneur, quand
le susciteras-tu ? ». «Avant même que tu existes et que le monde fut ! ». C’est le principe de Dieu.
La nécessité de faire les oeuvres du
Seigneur et de vivre une vie dirigée par l’Esprit. C’est-à-dire avoir une
fondation où aucun argument de désespoir et d’abandon ne tient, parce que nous
sommes établis sur quelque chose de solide qui ne peut être détruit.
Oh, connaître une vie fondée sur cela ;
notre foi pour le salut, tout notre service, notre ministère fondé sur cela.
Oh, être délivré des choses qui venant de l’homme, même religieusement, ne tiendront
pas face à l’épreuve ; et être conduit vers les choses qui sont de Dieu et qui
passeront toutes les épreuves : « …la solide fondation de Dieu tient ferme »,
elle ne peut se détruire. Il n’y a aucune raison d’abandonner. Il y aura des
temps de test et d’épreuve sévères où le conseil de nos propres cœurs nous
suggérera de fuir, d’abandonner, de renoncer, mais c’est le conseil de la
crainte.
La crainte ne voit jamais tout. La crainte
ne voit qu’une chose, la chose présente et est aveugle sur tous les autres
facteurs. En ce qui concerne les espions qui sont entrés la première fois dans
le pays, la crainte a fait qu’ils n’ont vu que les difficultés et ont été
aveugles par rapport à Dieu. La foi voit toutes les difficultés et, même si la
foi ne voit peut-être pas Dieu comme immanent, elle Le voit toujours comme
transcendant.
La crainte est à courte vue. La crainte
est très limitée dans sa compréhension, son conseil était : « Fuyez… dans la
montagne ». Pourquoi ? « Eh bien, considérons la situation, comment elle se
présente. N’est-ce pas évident que vous êtes sur une mauvaise voie et que
l’Ennemi fait ce qu’il veut ? ». La crainte pourrait nous le faire dire
souvent, mais David avait une autre perspective, celle de la foi, et il a dit :
« En l’Eternel, je trouve refuge. Comment pourrais-je dire à mon âme : fuis
comme un oiseau vers la montagne ? » (Psaume 11:1).
La foi voit que le fondement divin ne peut
être ébranlé, ne peut être détruit, et malgré les apparences, la foi voit
au-delà des apparences, au-delà des circonstances, s’agrippe au Seigneur, fait
de Lui son refuge et passe au travers.
Certaines personnes ont suggéré que le
Psaume 11 fut écrit par David le jour où il fut poursuivi par Saül. Je ne vois
pas bien comment car quand Saül a persécuté David, ce dernier prit la fuite, et
il est dit ici qu’il ne fuira pas. D’autres personnes disent que ce psaume fut
écrit lors de la traîtrise d’Absalom et que le conseil donné à David était de
fuir ; c’est ce qu’il a fait en la circonstance, mais ici il est dit qu’il n’a
pas pris la fuite, c’est un fait établi.
Pourquoi n’a-t-il pas fui et abandonné
cette situation en disant : « Oui, tu as raison, il a causé une catastrophe, il
a atteint la fondation même des choses ; j’aurais mieux fait d’offrir moins de
résistance ». Pourquoi n’a-t-il pas adopté cette attitude ? Simplement parce
que les yeux de son cœur étaient fixés sur l’Eternel et son service n’était pas
motivé par des intérêts personnels ; pas
d’organisation, pas de société, pas de mouvement auxquels s’attacher, de
telle sorte que si cela éclatait en morceaux, sa vie entière serait partie
avec. Non, c’était le Seigneur. C’est merveilleux d’être avec le Seigneur,
d’être délivré des choses sans importance et d’être unis avec Lui dans Son Plan.
Qu’en est-il si tout le reste part en fumée ? Cela n’a pas d’importance pour
vous, ce n’est pas ce sur quoi votre coeur est attaché. Ce qui comptait pour
vous n’était pas quelque chose de temporaire, ici bas sur terre, c’était
quelque chose de spirituel et d’éternel et rien ne peut le détruire.
La question cruciale est que vous et moi
devons être fondés sur l’objectif divin. La chose qui détermine toute notre
vie, toute notre activité doit être l’objectif de Dieu. Quel est-il ? Qu’il
soit, une fois pour toutes, très clair que l’objectif de Dieu n’est pas ancré
ni attaché à cette terre, même si son Nom est dessus. Tout ce qui se rattache à
la terre appartient à la terre. L’objectif de Dieu est de laisser une empreinte
spirituelle dans la vie de Son peuple ; quelque chose qui grandit et s’élargit
en rapport avec Son Fils – la croissance de Christ. Le reste n’a aucune espèce
d’importance. Ce qui importe c’est que les hommes et les femmes soient
perfectionnés en Christ. Nous ne sommes pas là pour abaisser et dévaloriser
quelque chose, pour ensuite attirer des hommes et des femmes à s’attacher à
quelque chose. Nous ne sommes pas là pour faire la promotion d’un enseignement
et y faire adhérer les gens.
Si vous lisez le Nouveau Testament, vous
constaterez que les gens se rassemblaient parce qu’ils étaient déjà dans
l’unité de l’Esprit. Nous serions déçus et découragés si nous tentions de faire
adopter et accepter quelque chose par des gens. Par la puissance du
Saint-Esprit, rendons témoignage, laissons le Seigneur faire Son oeuvre dans
nos cœurs, et quand Il fait son travail dans nos cœurs, nous serons attachés et
soudés les uns aux autres. Vous aurez l’expression de l’Eglise, ici sur la
terre, comme un résultat de l’œuvre accomplie intérieurement et non pas dans
quelque chose que vous avez apporté ensemble, même par un enseignement, un
témoignage, ou un système appelé « communauté ». Soyons prudents si nous
pensons pouvoir nous joindre à une communauté. La communion est quelque chose
qui existe ; elle est le résultat de quelque chose d’intérieur.
Pour résumer, l’objectif est d’avoir une
vie intérieure en Dieu, et si nous suivons cette voie-là, nous sommes sur un
fondement qui ne peut être détruit. Si votre objectif est quelque chose
d’autre, une forme ou une organisation extérieure, vous êtes sur une voie de
destruction, de souffrance et de brisement.
C’est pourquoi, il y a tant de divisions
et de séparations. Ici nous voyons quelque chose de pur qui s’est opéré dans
certaines vies, et parce qu’il s’est passé la même chose dans ces différentes
vies, ils sont ensemble dans une belle unité, et ils représentent bien le
Seigneur ; mais, par la suite, d’autres personnes essayent de se joindre, de
s’y rattacher et d’accepter l’enseignement dispensé. Puis une autre génération
arrive et reprend l’enseignement de la génération précédente, et la chose n’a
pas été faite dans les personnes qui y ont adhéré, et peu à peu, une tradition,
une doctrine s’installent, mais sans l’œuvre intérieure. Que se passe-t-il ?
Peu de temps après, la division s’opère, puis des divisions continuelles… Vous
ne pouvez diviser une chose qui est la chose unique que Christ accomplit dans
chaque cœur, qui produit la communion, qui est indestructible.
Mais si c’est simplement quelque chose
d’extérieur, d’historique, de traditionnel, de doctrinal, elle peut être
divisée en autant de fragments qu’il y a de personnes. La fondation est
Jésus-Christ, et Jésus-Christ dans le cœur, qui grandit, se développe et est
pleinement formé dans les chrétiens. Christ, en nous le fondement : c’est une
voie indestructible.
Nous devrions être bien plus préoccupés
par la croissance spirituelle les uns des autres. Tout doit être aligné à
l’objectif de croissance spirituelle de l’autre. Tout le reste, ce qui est
juste et bon, suivra ; toute espèce de manifestation extérieure
en sera la conséquence, mais c’est la base : notre développement spirituel
mutuel, la croissance de Christ, qu’aucune activité ou tromperie de l’enfer ne
peuvent détruire. C’est la fondation de Dieu en nous qui tient ferme.
II - LE NATUREL ET
LE SPIRITUEL
« C’est en
l’Eternel que je me réfugie, comment peut-on me dire : fuis dans tes montagnes
comme un oiseau ? Car voici que les méchants bandent l’arc et ajustent leur
flèche pour tirer dans l’obscurité sur ceux dont le cœur est droit. Quand les
fondements même sont renversés, le juste, que ferait-il ? L’Éternel est dans
son saint temple, Il a son trône dans les cieux ; Ses yeux regardent, ses
paupières sondent les êtres humains » (Psaume 11:1-4).
« Car nous
sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon
la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le
fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne la garde à la
manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que
celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce
fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin,
du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le Jour la fera connaître
parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est
l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il
recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la
perte ; pour lui il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas
que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si
quelqu’un
détruit le
temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint et c’est ce
que vous êtes » (1
Corinthiens 3:9-17).
Considérons un troisième point sur les
fondations. Dans la première lettre aux Corinthiens, nous trouvons un autre
moyen par lequel les fondements peuvent, dans une certaine mesure, être
détruits. C’est par ce qui est posé sur eux, le bâtiment qui y est construit.
Ils ne sont pas à proprement dit détruits par ce moyen, mais ils sont privés de
leur valeur suprême, et donc détruits dans leur nature même.
Vous verrez mieux ce que ça signifie en
considérant les paroles de l’Apôtre :
« J’ai posé une
fondation et quelqu’un d’autre a bâti dessus. Mais que chacun prenne garde à la
façon dont il a bâti dessus ». Ensuite Paul propose que certains
construisent avec certains matériaux et que d’autres construisent avec d’autres
matériaux. Puis un feu venant de Dieu vient tester cette infrastructure ; et
les matériaux en bois, en paille et en chaume disparaissent en fumée, et quand
tout a disparu, la question se pose : « Quelle était la valeur de cette
fondation si quand tout a été dit et tout a été fait, il ne reste plus rien ?
». De cette manière, la fondation, dans toute sa signification et dans toute sa
valeur, est détruite.
L’apôtre nous dit que ceux qui font cela
peuvent être sauvés, et parce qu’ils ont Christ, la fondation demeure ; ils ne
perdront sans doute pas leur salut, mais ils n’ont pas été sauvés juste pour
l’être. Christ n’est pas venu habiter en eux juste pour être présent. Il
n’était pas seulement là pour rester une fondation.
Une fondation suppose implicitement,
nécessairement, une structure. Une fondation n’est pas justifiée si aucune
structure n’existe. La structure justifie l’existence d’une fondation.
Que penseriez-vous d’un constructeur qui
va ici et là pour poser des fondations, et vous parcourriez la terre pour ne
voir que des fondations. Vous diriez : « Ce gars ne justifie ni son existence
ni son travail. La seule raison de toutes ces fondations est de bâtir quelque
chose dessus ».
La raison, la justification de notre
salut, est qu’il existe une structure ; car notre salut l’implique, et notre
salut n’est pas justifié tant que la construction de Dieu n’existe pas. La
raison pour laquelle Dieu nous a sauvés, c’est Sa construction. C’est la
justification de la grâce de Dieu. Ainsi, l’apôtre continue sur le thème du
temple de Dieu « Nous sommes l’édifice de Dieu».
Ce que nous allons mettre sur notre salut,
ce que nous bâtissons va, soit justifier l’existence de la fondation, soit la
détruire de manière virtuelle, ce qui veut dire rendre vain tout le plan de
Dieu. C’est évident, il y a un moyen de rendre nulle et vaine la fondation même
de Dieu, et la détourner de son véritable sens en édifiant quelque chose qui
n’est pas conforme à Christ. C’est
simple et élémentaire
mais ça va nous aider un peu. La structure doit correspondre à la fondation.
Les deux devrait être d’une seule pièce, spirituellement et moralement, et
doivent se ressembler : ainsi est la fondation, ainsi doit être la structure.
Le bâtiment doit prendre ses caractéristiques de la fondation. Si la fondation
est Jésus Christ, tout l’édifice doit épouser la nature et le caractère de sa
fondation.
Représentez-vous les fondations déracinées
lors d’une excavation extrêmement profonde jusqu’aux profondeurs de l’Enfer,
c’est jusque là que Christ a établi sa fondation, jusqu’aux profondeurs
extrêmes du péché ; Il a touché le fond rocheux pour établir le fondement de
notre salut. Il ne pouvait pas aller plus profondément. Il a labouré l’Enfer
pour bâtir les fondations de notre rédemption éternelle.
Maintenant, imaginez que vous posez une
construction en bois, en paille ou en chaume sur une telle fondation ; cela
est-il digne d’une telle fondation ? Ce qui est requis c’est quelque chose du
niveau de Christ, digne de l’œuvre qu’Il a accomplie, quelque chose qui
symbolise la grandeur de Sa grâce et de Sa gloire, l’édifice de Dieu. Nous
pensons donc à la destruction des fondations dans le sens de poser sur des
édifices qui sont indignes de Christ.
Toute cette épître présente le problème
auquel Paul est confronté lorsqu’il rend visite à l’église de Corinthe. Il y
avait en effet une situation à multiples facettes qui était susceptible de
briser le cœur et la foi de celui ou celle dont les fondations n’étaient pas
solidement établies. Pour vivre une situation pareille, il fallait qu’elles le
soient.
A - La sagesse
du monde et les choses de l’Esprit
Le premier chapitre ouvre la première
phase du problème : au sein de cette communauté de Corinthe, l’esprit du monde
extérieur, l’esprit de Corinthe avait pris le contrôle. Cet esprit était celui
de la sagesse du monde. Corinthe fut un centre, une citadelle de la philosophie
antique. Leur meilleure distraction était de discuter du dernier courant
philosophique, de la dernière nouveauté de la pensée. A Corinthe, la raison
humaine avait « pignon sur rue », et toute échelle de valeurs était déterminée
par les capacités de raisonnement de la pensée, l’argumentation, la
confrontation, la discussion et le débat intellectuels.
Corinthe était le centre du rationalisme
de l’époque, et la communauté des chrétiens avait été gagnée par ce courant.
Chez le peuple de Dieu, cet esprit, cette pensée s’étaient saisi du spirituel
et des choses de Dieu, en abaissant le niveau spirituel à l’argumentation
humaine, au débat de la raison, et en soumettant leur intelligence au pouvoir
limité de la pensée humaine. Ainsi, ils discutaient de ce que l’apôtre appelle
les choses de l’Esprit de Dieu, en ramenant ce qui est éternel, céleste et
spirituel au niveau d’ici-bas, en attirant l’éternité au débat argumentaire et
à la discussion rationnelle.
Bien sûr, ce n’était pas exclusivement le
fait des Corinthiens au temps de Paul. C’est toujours le cas aujourd’hui, nous
rencontrons encore actuellement des personnes dont le plus grand obstacle est
leur tête ! Ce qu’ils ne peuvent réduire à leur propre compréhension
intellectuelle, ils le rejettent en bloc ! On peut leur avancer qu’il faudrait
arrêter de tout discuter, raisonner et argumenter, et laisser une chance à Dieu
et à la foi, ils répondent : « Alors, pourquoi avons-nous un cerveau ? ». Ce
qui revient à dire que notre cerveau a toute la capacité de saisir les choses
éternelles. Si c’est le cas, que Dieu nous soit en aide, car nous en sommes
encore loin… Ce fut la première partie du problème auquel s’est confronté Paul,
et ce n’était pas minime. Ceux qui ont affronté cela savent de quoi on parle.
B - Les
préférences, les sympathies et les antipathies humaines
En passant à 1 Corinthiens 2, nous
trouvons à peu près le même problème. Lorsque nous abordons le chapitre 3, nous
entrons dans le domaine des affinités, des sympathies et antipathies humaines,
au sujet de l’enseignement, des enseignants et docteurs, de la prédication et
des prédicateurs, des messagers de Dieu et de leurs messages.
Une certaine école déclare sa préférence
pour Paul et sa pensée ; une autre école déclare préférer Apollos et sa manière
de penser. Un troisième groupe se déclare attaché à Pierre. Enfin, un dernier
groupe dit d’un air supérieur : « Vous pouvez suivre Paul, Pierre, Apollos ou
qui vous voulez, nous, nous appartenons à Christ » (ce qui marque bien leur
différence avec les autres). Christ est intégré dans un parti pris, dans un
clan.
Lorsque les préférences humaines
s’affrontent, elles sont très difficiles à gérer. Leurs sympathies, leurs
antipathies, leurs affinités étaient profondément ancrées dans leur nature
humaine. Seule la grâce nous permet de les surmonter. Bien sûr, ce fut leur
condamnation. Si nous n’en sommes pas victorieux, c’est que la grâce n’y est
pas présente. Ce fut le problème auquel Paul a fait face et dont il avait la
responsabilité de surmonter devant Dieu.
C -
L’interruption de croissance : une tragédie
Au chapitre 3, nous pouvons constater une
situation encore plus difficile, celle d’une maturité indûment retardée. Après
avoir, en tant que peuple de Dieu, passé un temps considérable au milieu des
choses divines, Paul dit qu’il ne pouvait toujours pas leur parler comme à des personnes
spirituelles, mais comme à des personnes charnelles, comme à des bébés
spirituels. Ceci est une tragédie. Il
y a peut-être mieux à faire dans une vie que de voir une croissance interrompue
pour en rester toujours à un stade infantile, au fur et à mesure des années.
Il en était ainsi à Corinthe. C’est la
chair qui était la cause de cette interruption. Au lieu d’être des gens mûrs,
ils restaient des gens dépendants, misérables, des enfants spirituels, sans
comprendre, sans percevoir, sans être capable de prendre une responsabilité
spirituelle quelconque. Voilà donc une situation très difficile à gérer, qui
n’était pas propre à Corinthe seulement. Une grande partie du peuple de Dieu
est dans cet état actuellement.
Quelle situation pathétique lorsque l’on
rencontre des personnes qui ont connu le Seigneur depuis des années et qui
n’ont toujours pas développé leurs facultés spirituelles afin de prendre des
responsabilités, en sachant les choses sans que l’on soit obligé de leur dire.
Beaucoup de personnes sont ainsi : les raisons n’en sont pas toujours les
mêmes. Il est vrai que la chair en est souvent la cause, mais dans bien des
cas, la cause est un enseignement pauvre et rudimentaire ; ils n’ont pas été
nourris spirituellement et c’est une situation tragique qui existe… Dans le cas
des Corinthiens, c’était leur propre responsabilité, leur propre faute, la
nature charnelle qui prenait le dessus sur leur vie.
D - La honte de
l’orgueil spirituel
Au chapitre 4, l’apôtre parle de l’orgueil
spirituel. Le Seigneur les a bénis par des dons spirituels et des grâces ; Il
les a mis en possession de Ses richesses spirituelles, et ces derniers se
vantaient de ce qu’ils avaient, comme s’ils les avaient acquises par leurs
propres efforts. L’apôtre leur dit : « Si vous l’avez reçu, pourquoi vous
glorifiez-vous ainsi ? ». Autrement dit : « Pourquoi tentez-vous de faire
croire aux gens que vos richesses spirituelles sont le résultat de vos
capacités et que vous les avez atteintes par vos efforts ? Pourquoi ne pas reconnaître
que tout vient de la grâce de Dieu ? Que vous êtes simplement dépendants du
Seigneur ? ».
Ils se vantaient de leurs dons spirituels
comme si c’était des buts à atteindre et non des dons. L’orgueil spirituel,
c’est terrible ! L’orgueil ordinaire est déjà pitoyable, toujours la marque de
l’ignorance, mais l’orgueil spirituel est bien pire encore.
Nous arrivons à une autre phase du
problème que confrontait Paul, au chapitre 5, il est dit « Il nous a été
rapporté que la fornication était pratiquée au milieu de vous… ». Au milieu
des croyants ! ? Dans une assemblée d’enfants de Dieu ? Oui, voici un phénomène
qui s’est répété tout au long de l’histoire. Celui qui se sent une
responsabilité pour les âmes a le cœur brisé lorsqu’il se trouve face à ces
pratiques dans l’Eglise.
Le chapitre 6 nous parle de chrétiens qui
traînent d’autres croyants dans les tribunaux de justice parce qu’ils ont des
griefs les uns contre les autres ; ils se présentent devant des magistrats pour
envisager des suites judiciaires contre d’autres croyants. Des membres du Corps
de Christ ! Ils n’ont rien compris au Corps de Christ lorsqu’ils s’élèvent les
uns contre les autres pour faire valoir leurs droits !
Paul continue ; de terribles désordres se
produisent à la Table du Seigneur, des banquets, des fêtes, des orgies. Les
gens riches s’adonnaient aux luxures de la fête, et les pauvres gens
apportaient ce qu’ils pouvaient ; les distinctions et les préjugés de classe
éclataient au grand jour. L’apôtre leur dit
«N’avez-vous
pas de maisons pour vous réjouir ? Si vous voulez vous adonner à la
gloutonnerie, ayez au moins la décence de le faire chez vous, en privé, et pas
dans la communauté des enfants de Dieu !»
Ils détournaient même leur repas commun en
sacrement : ils se réunissaient, ils mangeaient et buvaient ensemble
spontanément et le plus naturellement du monde ; ils faisaient de leur repas
une commémoration, mais ça dégénérait tellement que c’était devenu habituel.
Toute la gloire, la beauté, la solennité du Corps et du sang de Christ, étaient
réduits à cela. Il ne s’agissait pas d’un problème mineur.
En continuant la lecture, nous en arrivons
aux désordres en général constatés dans l’assemblée. Des personnes usurpaient
l’autorité en place. La place des hommes se situe sous la souveraine autorité
de Christ, dans un esprit de soumission, en accomplissant leur service dans la
Maison de Dieu. Mais là des hommes exerçaient leur autorité sans soumission à
Christ ; et des femmes, en dehors de la place que Dieu leur avait donnée,
causaient des désordres dans l’assemblée. L’apôtre leur a dit « Vous êtes en
dehors de la protection divine et vous êtes en contact avec des esprits mauvais
qui avaient séduit Ève ; le diable souhaite la désintégration de cette communauté
et vous lui donnez la possibilité de le faire… ». C’était le thème de l’ordre.
Le Seigneur a prévu un ordre pour Sa maison, et tous peuvent y accomplir leur
ministère, hommes et femmes, s’ils respectent cet ordre.
[Note du traducteur : Lorsque l’auteur parle des femmes qui ne sont pas dans la position voulue par Dieu, ce n’est pas ce qui est dit dans 1 Corinthiens 11 ! Au verset 3, si vous remplacez le mot « Tête » par l’apôtre Paul, alors l’ordre divin pour les femmes est de couvrir et de protéger leurs maris ! De plus, l’auteur cite 2 Corinthiens 11:3 et non 1 Corinthiens 11:3 à propos des femmes qui se mettent en relation avec les esprits mauvais qui ont séduit Ève (Adam lui aussi été séduit) ; mais la référence faite par l’auteur montre qu’il s’agit en fait de TOUTE L’EGLISE. L’auteur, sans peut-être s’en rendre compte, fait en quelque sorte la promotion d’un ordre ancien de malédiction comme étant l’ordre voulu par Dieu.]
Ceux qui n’ont pas de fondements solides en eux-mêmes abandonneraient et feraient ce que les conseillers ont dit à David : fuir dans la montagne. « Si les fondations étaient détruites, le juste, que ferait-il ? » Dans une telle situation, il est clair que les fondations sont par terre ! Mais Paul n’a pas fui, il n’a pas accepté cette destruction, mais il s’est rendu compte que les fondations avaient été détournées de leur valeur et de leur nature au point d’être détruites.
E - Le Naturel
et le Spirituel
Qu’est-ce que Paul entend par le bois, la
paille et le chaume ? La Parole s’explique d’elle-même. Que veut-il dire par
construire une structure faite de bois, de paille et de chaume, sur la
fondation ? Il fait allusion aux divisions, aux querelles, aux schismes, à la
sagesse terrestre, à la gloire intellectuelle, à la prétention et tout le
reste. Toutes ces choses seront détruites par le feu. Qu’en restera-t-il ?
Rien.
Dans le chapitre 2, que veut dire Paul par
le naturel et le spirituel ?
« L’homme
naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie
pour lui ; il ne peut ni les connaître ni les comprendre, car c’est
spirituellement qu’on en juge (discerne) ».
Le Naturel et le Spirituel. En grec, le
mot naturel est rendu par « psychique ». L’homme psychique, qui est-il ?
Celui qui approche les choses spirituelles avec une sagesse naturelle, il est
psychique. L’homme qui est influencé et conditionné par ses propres penchants,
goûts, affinités, préférences, sympathies et antipathies, c’est un homme
psychique.
Face à lui, se tient l’homme spirituel :
tout d’abord, il n’est pas conditionné par sa raison terrestre, mais il regarde
au Seigneur l’Esprit pour comprendre ce qui est spirituel ; ensuite, l’homme
spirituel n’est jamais influencé ni guidé par ses affinités, ses sympathies ou
ses antipathies pour les gens… Il est conditionné par ce que Dieu aime. Il ne
dit pas : je préfère cette personne plutôt que celle-là, cet enseignement
plutôt que l’autre. Il possède tout en Christ, c’est Christ qu’il recherche,
peu importe ce que je suis, c’est à Christ que j’aspire. Il n’y a pas ni
division, ni mélange, ni séparation, ni parti pris chez l’homme spirituel.
Il connaît secrètement ce que
naturellement il désirerait, mais il ne permet pas à ces choses d’influencer sa
pensée et d’affecter sa relation. L’homme spirituel ne se rend pas auprès de la
justice pour faire valoir ses droits contre un autre croyant. Il ne se rend pas
coupable de fornication. Il ne provoque pas de désordres dans la Maison de
Dieu… c’est l’homme psychique qui est capable de faire cela. Toute l’épître
expose très clairement la signification du naturel, du psychique et du
spirituel.
F - Comment
Paul a-t-il été victorieux à Corinthe ?
A quel type d’édifice correspond la
fondation divine ? Paul est un merveilleux exemple de la manière dont il a fait
face à une situation humainement impossible, dont il l’a gérée et l’a surmontée
jusqu’à la victoire.
Étudiez la seconde épître aux Corinthiens
et vous constaterez qu’il a eu la situation bien en mains et qu’il a gagné une
grande victoire. Dans sa première lettre tout était en suspens. La seconde fut
celle du ministère :
« C’est
pourquoi, ayant reçu ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite,
nous ne perdons pas courage, mais nous avons renoncé aux choses honteuses, nous
ne nous conduisons plus avec fourberie et nous n’altérons pas la Parole de Dieu
; mais en manifestant la vérité, nous nous recommandons nous-mêmes à toute
conscience humaine devant Dieu » (2 Corinthiens 4:1-2).
Nous en arrivons à un merveilleux chapitre
sur le remord selon Dieu qui conduit à la repentance et quel est le fruit de
cette repentance. Le point important, c’est que Paul a gagné la partie ; il a
solutionné le problème de tous les côtés. Comment a-t-il fait ?
Revenons encore au chapitre 1, Paul est
face à l’immensité du problème. Il est très concerné, il est à genoux et il
prie « Seigneur, c’est terrible, Toi seul détient la solution ! Ce n’est pas à
ta gloire, il faut que quelque chose se passe… Donne-moi la clé… Soudain, une
lumière s’est faite et peut-être s’est-il écrié « J’ai trouvé » et il s’est
assis pour écrire ».
Faites le compte dans 1 Corinthiens 1 de
toutes les références au Seigneur Jésus : 17 en 31 versets. Puis il a résumé
tout cela en une déclaration « Car je me suis déterminé à ne savoir autre
chose parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens
2:2) et « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a
été posé,
savoir Jésus-Christ » (1
Corinthiens 3:11).
Quelle est la solution ? Donner au
Seigneur Jésus toute sa vraie place. Placer le Seigneur Jésus à sa place de
Seigneur absolu dans le cœur, dans la vie, dans l’assemblée, et tous ces
oiseaux de proie fuient devant la lumière. Si Jésus domine dans nos cœurs, les
divisions disparaîtront ; vous n’aurez même pas à les surmonter, elles
s’évanouiront d’elles-mêmes. Face à nos divisions, face à notre manque d’amour,
face à nos préférences, nos sympathies ou nos antipathies, il nous
faut la plénitude de Christ : Christ Seigneur, Christ Maître, Christ qui règne.
Comme les créatures mauvaises dans une
cellule sombre s’éparpillent dès l’arrivée de la lumière, il en sera de même
pour ceux qui sont la cause des schismes et des divisions, lorsque Christ aura
repris Sa place : c’est le remède pour tout.
Si la fondation est justifiée, elle doit
l’être dans une structure de la même nature qu’elle : Christ, la racine ;
Christ, le Cep ; Christ, les sarments ; Christ, le fruit. « Si les
fondations sont détruites, le juste, que fera-t-il ? », « détruites »
ici a le sens qu’elles sont rendues inutiles et vides à cause de ce qui est
posé sur elles.
Que peut faire le juste ? Rien, sauf une
chose (et cette chose fait tout le reste) : mettre le Seigneur à Sa place. Paul
devait avoir une merveilleuse foi en Christ pour accepter d’affronter une telle
situation.
Réfléchissez un instant ; comment
aborderiez-vous une situation pareille avec toute la responsabilité spirituelle
sur les épaules ? Il vous faudrait une foi puissante pour croire que vous
pourrez avoir tout sous contrôle, seulement si Jésus est remis à Sa place.
Aucun problème, aucune difficulté peut ne pas être résolu, avec Christ au
centre. Il n’y a pas d’autre solution, mais c’est une solution sûre, car Dieu
s’est engagé à y répondre si Son Fils est sur le Trône.
Mais le jugement doit commencer par la
Maison de Dieu, par nous… D’une façon ou d’une autre, nous sommes concernés par
ce jugement, qui s’applique à nous. C’est à nous de le déterminer honnêtement
avec Dieu : si nous sommes coupables sur un point ou un autre qui sont décrits
dans cette épître, en esprit, en principe, sinon en acte. Si cela ne résonne
pas en nous de manière spécifique, la vérité atteindra de toute façon notre
cœur.
Comment allons nous faire face à notre problème
chez nous et chez les autres ? En cherchant à ce que Jésus soit exalté dans
notre propre cœur, et dans le cœur des autres. Mettez le Seigneur en première
ligne et ensuite, avec Lui, n’importe quelle situation pourra être bien gérée.
Paul a dit « Jésus-Christ et Jésus- Christ crucifié » et indique de quoi
la fondation est composée. Jésus-Christ en tant que fondation inclut Christ
crucifié et ce que sa mort signifie pour nous, Christ ressuscité, Christ
exalté, Chef souverain. Tous ces aspects font partie de la fondation.
Quand nous savons ce que la mort de Christ
implique, que nous mourons avec Christ, comment alors pouvons-nous encore faire
vivre l’homme naturel et charnel ? Il est parti. Lorsque nous savons ce qu’est
être ressuscité avec Christ, vivant pour Dieu et pour rien d’autre, et sûrement
pas pour nous-mêmes, lorsque nous savons ce que signifie la
seigneurie absolue de Jésus et son autorité, comment peut-on dire « Je suis de
Paul, d’Apollos ou de Pierre ? ». Si Christ est tout, tout cela ne peut
exister.
L’Esprit nous parle de Christ crucifié,
ressuscité et exalté, comme fondation. La structure doit correspondre à cette
fondation : «Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur».
III - POURQUOI LES FONDATIONS DOIVENT-ELLES ÊTRE SOLIDES ?
« Mais à chacun
de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi
il est dit : Il est monté dans les hauteurs, Il a emmené des captifs et il a
fait des dons aux hommes… et Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et
docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère
et de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous
parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état
d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne
soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la
tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que,
professant la vérité dans l’amour, nous croissions à tous égards en celui qui
est le chef, Christ. C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance,
que tout le Corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son
accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie
lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:7,8,11-16).
Nous abordons un autre aspect du sujet des
fondations. Dans le Psaume 11, apparaît un caractère commun à toutes les fondations
et aux édifices construits sur la Parole de Dieu. En considérant de plus près
ce psaume, vous vous rappelez que David, en écrivant ce psaume, était en pleine
période de trahison, d’opposition et d’antagonismes. Les méchants bandaient
leurs arcs dans les ténèbres pour tirer secrètement sur les justes, et au
milieu de cette hostilité, le psalmiste fait référence à ses fondations, en
disant «l’Eternel est son saint temple ». Il y a deux choses : la
construction (le temple, les fondations) et le combat (l’adversaire et
l’atmosphère conflictuelle). Tout au long de la Parole de Dieu, ces deux choses
vont toujours ensemble.
Lors de la reconstruction de la muraille
de Jérusalem par Néhémie, il y a côte à côte l’épée et la truelle. Lors de la
construction du temple de Salomon, David a dû soumettre tous les ennemis
environnants, pour que cette construction soit possible. Tant que la bataille
n’avait pas accompli son oeuvre, aucune construction n’était possible. Si vous
transposez spirituellement ces illustrations de l’Ancien Testament dans le
Nouveau Testament, ces choses vont toujours de pair : chaque fois que quelque
chose doit être bâti, il y a un combat correspondant...
Dans la première épître aux Corinthiens,
l’exemple de cette vérité est évident : la construction même de cette lettre a
impliqué une terrible bataille.
Dans l’épître aux Ephésiens, il en est de
même : la Maison « habitation de Dieu en esprit », l’Eglise qui est le
Corps de Christ. Il y a beaucoup de choses sur l’édification du Corps, mais
l’Ennemi est présent en permanence, des principautés, des puissances, des
dominations terrestres dans les lieux de ténèbres. La construction est
accompagnée de conflit, de combat (voir le chapitre 4). L’apôtre montre bien
que toute la construction du Corps de Christ est accompagnée d’antagonismes, de
dangers, de périls et d’une opposition spirituelle.
Toutes les erreurs, toutes ces déviations,
ces trahisons, ces vents de doctrine, ces vagues de mensonges et de faussetés,
sont tous les éléments des forces d’opposition à l’Eglise, le Corps de Christ.
Ils sont associés au développement, au perfectionnement, à l’accomplissement du
plan de Dieu, dans l’Eglise.
Cela implique une progression et une
amélioration. Et l’apôtre d’ajouter que les saints soient bien établis, bien
fondés dans la plénitude où chacun est un membre responsable, loyal et digne de
confiance du Corps de Christ.
A - Pourquoi de
solides fondations ?
Quels sont les buts et les objectifs de
ces solides fondations ? Que chaque membre du Corps de Christ soit un membre
opérationnel, responsable et efficace, en position d’avoir la capacité de
Christ et de se tenir contre les ruses, les manigances et le mensonge du
Méchant, contre les vents de doctrine et les vagues d’erreurs. Mais,
bien-aimés, il nous faut être conscients de l’absolue nécessité d’être dans
cette position. Les conditions dans lesquelles évoluait Paul à cette époque,
sont identiques aujourd’hui.
Bien sûr, à l’époque, c’étaient les
gnostiques qui étaient à l’origine de tout cela ; ces gens prétendaient détenir
la sagesse et posséder toute la connaissance.
Paul disait que les moyens qu’ils
utilisaient étaient les ruses, les astuces, l’erreur, la fausse doctrine, un
enseignement erroné. On peut dire que le « gnosticisme » est très répandu de
nos jours : des vagues d’erreurs balayent la terre, et de manière tellement
subtile, que la pensée naturelle ne peut le discerner. Le défaut, l’erreur et
la déviation sont tellement déguisés dans des formes bibliques, dans une
phraséologie, que les enfants spirituels, dont Paul parle, seraient facilement
déstabilisés. C’est bien sûr très positif d’être un enfant de Dieu, un bébé né
de nouveau, mais ce qui est négatif et préjudiciable, c’est de rester un enfant
quand il faudrait être un homme… et l’apôtre l’exprime très bien.
Dans l’expectative soulignée par la Parole
de Dieu que ces choses vont s’accroître, se développer et devenir de plus en
plus cachées et subtiles, avec tous les miracles qui vont les accompagner, la
nécessité très claire que voyait l’apôtre par l’Esprit en lui, c’est que chaque
membre du Corps de Christ devait prendre position contre ces ruses et ces
tromperies, établir de solides fondations si profondément enracinées qu’elles
ne pouvaient pas être ébranlées.
Le ministère aujourd’hui doit aller dans
cette direction ; la Parole de Dieu nous avertit ; si nous ne prenons pas garde
à cet avertissement, nous serons rapidement confrontés aux ruses de l’erreur,
du faux enseignement et des vents de fausses doctrines. Si nous ne sommes pas
enracinés et solidement établis, nous serons secoués, ébranlés, nous perdrons
pied et nous serons renversés…
Maintenant, ayant conscience d’une
situation et d’un besoin si sérieux, si solennels, cette parole nous est donné par
le Seigneur et nous devons bien la garder dans notre cœur. Chaque membre de
Christ, sans exception, doit être responsable, faire preuve d’intelligence
spirituelle, être opérationnel, et chaque membre est potentiellement en
situation périlleuse.
Ne soyez donc pas surpris de constater que
ces vents et ces vagues sont en train d’ébranler une multitude de chrétiens.
Tôt ou tard, ils seront complètement perdus et ne sauront plus où ils en sont,
parce que, malgré qu’ils aient le Nouveau Testament et l’épître aux Ephésiens,
ils ne sont ni enseignés, ni instruits, ni établis en Christ, afin de pouvoir
comprendre, juger et tenir ferme, en période de danger.
B - Les saints
bâtisseurs
« Dieu a fait
des dons aux hommes… Il donna des apôtres des prophètes, des évangélistes, des
pasteurs et des docteurs » (Ephésiens 4:7,11).
Pour que l’Eglise soit bien en vue, les
dons ont été attribués au Corps de Christ par le Seigneur, lors de son
ascension. Ces dons sont expressément pour un but :
«le
perfectionnement des saints pour l’œuvre du ministère, en vue de l’édification
du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous ayons tous atteints l’unité de la foi »
(Ephésiens 4:12-13).
Ici, l’œuvre du ministère n’est pas reliée
directement aux apôtres, aux prophètes, aux pasteurs, aux évangélistes et aux
docteurs. Non, l’œuvre du ministère est liée aux chrétiens (les saints) qui
sont perfectionnés par l’intermédiaire des 5 grands ministères. Le résultat de
l’œuvre de ces dons est de faire en sorte que les saints puissent exercer un
ministère, être opérationnels et exercer avec assurance. Tous les saints
sont appelés à être dans le ministère.
Chaque membre du Corps est un serviteur,
un ministre, conformément à la volonté de Dieu. L’Eglise n’est réellement en
sécurité que lorsqu’ils sont en position de servir, d’être qualifiés au
ministère.
Les ministères et services peuvent être
aussi variés et aussi nombreux qu’il y a de membres dans le Corps de Christ. Le
mot « perfectionnement » doit être bien clair. Vous pourriez dire : «
Oui, bien sûr, si nous étions parfaits, nous pourrions alors exercer un
ministère ! ». Assurément, le chemin est long devant nous, mais il faut y
entrer de plein pied et avancer. Le mot « perfectionner » ici a un autre
sens : il est souvent utilisé comme terme médical ; la traduction littérale
serait « régénération » ou « restauration » des saints. En cas d’accident avec
fractures, vous seriez transportés à l’hôpital pour réparation, opération et
convalescence, avant d’être restaurés physiquement. Parfois, le mot est utilisé
pour l’ameublement d’une maison. Vous n’aimeriez pas vivre dans une maison non
meublée ; il nous faudrait y mettre des meubles avant de pouvoir y vivre.
Dans Mathieu, le même mot est utilisé à
propos des filets, quand Jésus aperçut des hommes qui réparaient leurs filets.
Comme il y avait des trous dans le filet, ils devaient être réparés pour être
entiers, utilisables pour la pêche.
Ces filets étaient loin d’être parfaits,
mais ils étaient entiers, complets. C’est
là-dessus que
l’apôtre insiste ici ; il ne s’agit pas de perfection divine en nous, mais d’un
état de plénitude en Christ… « pour le perfectionnement des saints en vue de
l’œuvre du ministère… ». La restauration des filets redonnait aux pêcheurs
l’espoir d’attraper beaucoup de poissons.
La raison pour laquelle un certain nombre
de chrétiens dévie suite aux vagues et vents de doctrine, c’est qu’il existe
des failles profondes dans leur approche de Christ, dans leur connaissance de
Christ, dans leur compréhension de la vérité, des fossés et des crevasses qui
permettent des ouvertures à l’erreur et aux déviations. Ils ont besoin d’être
pris en charge et d’être opérés en vue d’une restauration. Et ces dons sont
justement accordés pour la restauration des saints, afin d’être en mesure
d’accomplir leur ministère.
C’est tellement différent de l’ordre
traditionnel auquel nous sommes habitués, que notre tendance est plutôt de
s’asseoir sur une chaise à écouter quelqu’un sur une chaire ou une plate-forme
; nous avons fait notre devoir, nous nous sommes placés sous l’influence et
l’autorité du ministère. Le ministère n’a rien à voir avec ça. Le ministère est
le résultat pratique et concret de tout ce que le pasteur, l’enseignant,
l’évangéliste, le prophète nous enseignent. Le ministère est l’exercice émanant
du cœur de chaque membre du Corps de Christ : « Seigneur, ce que j’entends doit
résonner en moi, être vivant en moi, je vais le faire mien et agir par la force
qui s’en dégage… ».
Si nous avions réagi ainsi après chaque
message reçu, ne croyez vous pas que l’Eglise serait solidement établi dans ses
fondations ? Une histoire bien différente aurait été écrite pour faire face aux
ruses et aux tromperies de l’Ennemi.
Il nous faut examiner nos cœurs et dire, «
Quels résultats pratiques et quelle valeur ajoutée dans ma vie en tant que
membre de Christ peut-on constater, suite aux dons de Dieu qui m’ont été faits
par les 5 ministères ? Où en suis-je ? Ai-je considéré cela comme le
ministère du Saint-Esprit, celui de Christ, ou bien comme leur ministère ?
Suis-je bien un serviteur, un ministre de Christ ? ». Voilà une question
significative, n’est-ce pas ? Nous avons dramatiquement besoin de cette force,
de cette assurance, de cette assise dans l’Eglise aujourd’hui !
C - La
construction : une responsabilité individuelle
« Pour le perfectionnement des saints,
en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ »
(Ephésiens 4:12).
L’œuvre du ministère, qui est l’œuvre de
chaque membre de Christ, a pour résultat l’édification du corps de Christ.
Combien vous et moi contribuons à l’édification du Corps de Christ ? Comment
fonctionnons-nous en vue de ce résultat, l’édification du Corps de Christ?
C’est notre affaire, à chacun de nous. C’est notre ministère.
Êtes vous préparés à accepter cette
responsabilité, pour prendre à cœur, par la grâce de Dieu, l’œuvre, sans rester
un simple adhérent, un sympathisant, un suiveur, mais un membre vivant et actif
dont la présence dans le Corps de Christ contribue à son édification ? Plus
loin, vous verrez que l’apôtre met le doigt sur ce sujet d’une manière
spéciale. Il dit :
« C’est de lui
et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le Corps bien coordonné
et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui
convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour »
(Ephésiens 4:16).
Chacune des parties travaillant en mesure
résulte de son édification dans l’amour. Il a en tête le Corps physique. Quelle
était la connaissance réelle de Paul à propos du corps physique, nous ne savons
pas, mais le Saint-Esprit lui connaissait tout là-dessus, et lorsque vous vous
figurez les minuscules cellules du corps humain, et combien toute la croissance
du corps physique dépend du fonctionnement de chaque cellule, de la manière
dont chacune fait son travail, vous avez une merveilleuse illustration,
parfaitement vraie, du Corps spirituel de Christ, de sa construction et de sa
croissance.
Vous dites : « Je ne suis qu’une toute petite
cellule, je ne compte pas ! ». Eh bien, essayez de compter les cellules de
votre corps sur un centimètre carré de votre corps physique, c’est presque
infini. Vous pouvez ne compter pour rien à vos propres yeux, mais vous avez une
grande responsabilité pour l’ensemble du corps. Le point n’est pas de connaître
votre importance mais de contribuer à votre mesure : c’est votre fonction et
votre ministère.
Bien-aimés, qui est vraiment capable de
comprendre pleinement le corps physique ? Il y a des mystères sur le corps
humain qui n’ont jamais pu être levés… et je doute qu’ils le soient un jour.
Nous avons souvent illustré ce mystère du corps humain par le discours de
Démosthène qui serait le résultat du petit déjeuner pris par lui. Vous avez lu
quelques-uns de ses discours oratoires qui fascinaient les foules au point de
leur faire faire ce qu’ils n’avaient pas l’intention de faire, par le pouvoir
de la raison et du langage humain. Si l’orateur s’était arrêté de manger, il
aurait arrêté de discourir, par conséquent, ses discours furent en quelque
sorte le résultat de sa nourriture, mais comment transformer le lard et les
oeufs en discours, nous ne le savons pas. Mais c’est la réalité !
Vous voyez où nous voulons en venir… et
vous et moi, les atomes que nous sommes, les cellules qui sont si petites au
point que l’on ne peut les reconnaître, peuvent affecter le Corps de Christ tout
entier soit positivement soit négativement, mais c’est comme ça. C’est
définitivement et positivement une vérité dans la Parole de Dieu : « Là où
un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; là où un membre est
honoré, tous les membres se réjouissent avec lui ». Si vous et moi n’y
contribuons pas à notre mesure, alors tout le Corps est faible et souffrant.
Voici l’appel et le défi qui nous sont lancés
: chaque membre de Christ devrait être responsable de fonctionner et un membre
intelligent, qui remplit son ministère. Oui, mais il y a plus : « … jusqu’à
ce que nous atteignons l’unité de la foi… ». Nous mettons le doigt sur un
point capital et vital. Nous sommes très concernés par l’unité. Nous prions
pour elle, nous agonisons à cause du manque d’unité, nous y aspirons. Comment y
arriver ? Quel est le principe qui permette d’atteindre l’unité de la foi ?
Chaque membre qui accomplit son ministère est un membre opérationnel. Quelle
est la cause de discorde et de division ?
Revenons à notre première lettre aux Corinthiens,
« Frères, je
n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes
charnels, à des bébés en Christ… car vous êtes encore charnels ; il y a au
milieu de vous de la jalousie et des disputes, n’êtes vous pas charnels et ne
vivez vous pas à la manière des hommes? Car lorsque l’un dit, Je suis de Paul,
l’autre dit, Je suis d’Apollos ? ».
Il y a des divisions au milieu de vous
résultant de votre nature charnelle qui signifie immaturité spirituelle et non
unité de la foi. Lorsque chacun entre pleinement dans sa fonction, c’est un puissant
facteur d’unité de la foi. L’Ennemi fait tout son possible pour diviser le Corps
de Christ en une multitude de fragments. Comme peut-il le faire ? Très souvent
à cause de l’ignorance du peuple de Dieu, à cause du retard pris dans leur
développement spirituel, à cause de leur état spirituel passif au lieu d’être actif.
L’unité de la foi vient du bon fonctionnement de chaque membre qui contribue de
manière vivante à l’ensemble.
Un jour, quelques hommes sont venus voir
Moïse en se plaignant que certains dans le camp prophétisaient en pensant qu’il
s’agissait d’un mouvement de division et de sectarisme ou quelque chose de ce
genre, et Moïse leur a dit : « Plaise à Dieu que tout le peuple de Dieu soit
des prophètes ! ». Le côté positif est toujours le meilleur. Quand certains
remplissent leur ministère et les autres pas, il est presque impossible d’être
dans l’unité de la foi ! Il nous faut tous y entrer :
• « … et de la
connaissance du Fils de Dieu », le grec parle ici de la pleine connaissance
du Fils de Dieu.
• « … à l'état
d'homme mûr, selon la mesure de la stature parfaite de Christ », tout est
lié à la vie active de tous les membres de Christ.
• « … afin que
nous ne soyons plus des enfants, ballottés par tout vent de doctrine, par la
ruse et la séduction des hommes », les mots grecs utilisés ici font
allusion à un acte de ruse et de tromperie pour induire en erreur.
L'erreur va toujours faire dévier le
croyant de sa position en Christ ; c'est l'effet de l'erreur sur le long terme.
Ces croyants ont été déviés de leur position par ruse et ils ont perdu leur
ressource spirituelle par quelque chose qu’ils pensent être à leur avantage « …
dans la séduction », ce qui veut dire littéralement, tromperie habile.
Chacune de leurs oeuvres renferme une subtile ruse, la tromperie du diable dans
sa fausse doctrine. La chose paraît si juste, si bonne, si bienfaisante,
conforme à la Parole, mais il y a quelque chose de caché, une ruse de serpent.
Le peuple de Dieu doit bien en avoir
conscience et ce n’est que lorsqu’on est bien réveillé, actif, positif dans
notre position spirituelle, que nous en arrivons au point où nos sens sont si
bien exercés que nous pouvons discerner le bien du mal, la tromperie et la
ruse.
Ce serait formidable si chaque enfant de
Dieu, prenant la bonne position en Christ, était capable de voir dans ces tromperies,
dans ces vents et ces vagues de faussetés, une erreur là où elle est, et
prévenir ceux qui ne sont pas encore entrés dans la maturité spirituelle,
veiller sur eux. Ces fondations sont très importantes.
Nous avons besoin de développer
considérablement notre discernement, nos sens spirituels, entrer dans la
maturité, afin que, quelque soient ces ruses, ces vents, ces vagues qui
balayent le terrain comme un ouragan, ou même comme une gentille petite brise,
nous ne sommes jamais ébranlés, jamais déstabilisés et nous tenons ferme. Nous
sommes dans une bataille. La construction est dans un combat.
Il n’existe aucun autre domaine où la
bataille est plus réelle, plus furieuse, plus capitale, que dans celui du
perfectionnement des saints, l’édification du Corps de Christ. C’est pourquoi,
cette lettre rassemble les deux choses :
• d'un côté,
l'Eglise, son Corps, doit être édifiée, améliorée et perfectionnée,
• de l'autre côté,
l’œuvre impitoyable et subtile de l’Ennemi.
L’Ennemi est là pour séduire les saints,
pour détruire l’Eglise, et leur seul moyen de s’en défaire est que vous et moi
soient élargis dans la plénitude de Christ, pour devenir actifs, ne nous
satisfaisant pas de notre salut, mais de donner à tous cette plénitude qui est
possible en Christ. Avec tous les saints en communion jusqu’à ce que nous
entrions dans la mesure de la stature parfaite de Christ.
Que le Seigneur imprime cette Parole dans
nos cœurs !
T.A.S.