dimanche 17 avril 2011

courte méditation sur Jean 14

    Avant de commencer ce chapitre je vous partage ces quelques pensées de J. G. Bellett, un frère darbyste (1795-1864) dans son commentaire très inspiré sur ces cinq chapitres qui nous occupent :

     …..Tout l’état des choses dans lequel nous sommes introduits, nous dit que c’est avec Dieu directement  et non avec nous-mêmes que nous avons à faire, et c’est un immense bienfait. Il n’en était pas ainsi sous la Loi. La Loi procédait avec nous directement quand elle disait : « Tu feras et tu ne feras pas. » Maintenant, c’est tout d’abord avec Dieu que nous avons à faire. Nous sommes péremptoirement appelés en dehors de nous, pour ne plus nous souvenir si nous sommes Juifs ou Grecs (païens.) Nous avons à regarder à Dieu. C’est la bénédiction la plus élevée que le pécheur puisse concevoir--bénédiction si grande que Satan fait ce qu’il peut pour nous en tenir séparés ; pour nous rendre sourds à la voix de Dieu, ou dérober nos regards à ses voies et ses œuvres, afin que nos cœurs ne répondent pas à son amour. Il voudrait nous occuper de n’importe quoi, pour faire que la lumière de l’évangile de la gloire de Christ, ‘’qui est l’image de Dieu’’ ne resplendisse pas. Il tourne les pensées, les uns vers leur justice, les autres sur leurs péchés, pour que, d’une manière ou d’une autre, par vaine gloire ou par crainte, il parvienne à tenir les hommes loin de Dieu
    Sortir ses disciples d’une position simplement juive, pour les amener à cette hauteur, et les consoler ainsi de la tristesse causée par la perspective de son départ, tel est le but du Seigneur, dans le discours qu’Il leur tient dans ces chapitres, discours comme jamais Il n’en a prononcé parmi les fils des hommes. Jamais le cœur de Dieu n’avait aussi pleinement et aussi magnifiquement communiqué ses trésors à l’attente de son peuple. Ce furent de saints moments de communion entre le ciel et la terre.
    Le Seigneur commence en disant : « Que votre cœur ne soit point troublé, croyez en Dieu et croyez aussi en moi. » C’est annoncer d’un seul coup aux disciples un autre objet de foi que celui qu’ils avaient jusqu’alors. D’après le sens de ces paroles, Dieu était déjà connu en Israël. Les disciples, comme Juifs, croyaient déjà en Dieu : leur foi n’était pas erronée mais limitée, et le Seigneur voulait la compléter. Il voulait leur apprendre à connaître le Père par le Fils et tout ce qu’Il dit tend vers ce but. Il parle spécialement du Père, Il promet que le Consolateur leur fera connaître les choses qui regardent  le Père et le Fils.
   C’est ce caractère de grâce que notre évangile donnait à entendre au commencement, lorsque Jean écrivait : «Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » ; Et cette première mention de la valeur et de la puissance du ministère du Fils, est, dans ces chapitres, largement développée. Mais, en même temps que cela se poursuit, l’ignorance juive se montre sous plusieurs de ses formes chez les disciples--et il n’en pouvait être autrement : Israël n’était pas initié à la connaissance dans laquelle le Seigneur introduit maintenant les siens.
    --Thomas ignore le départ de Christ et sa séparation d’avec cette terre, et il dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas » ; car Israël avait appris que le Christ demeurerait éternellement.
    --Philippe, de son côté, trahit son ignorance du Père ; car ce n’est pas à connaître le Père dans le Fils qu’Israël avait été conduit.
    --Jude s’étonne à la pensée d’une gloire autre que la manifestation de la gloire terrestre du Messie ; car celle-ci était l’espérance d’Israël.
    Et tous restent ébahis devant ces mystérieuses paroles : ‘’un peu de temps.’’ Le Prophète céleste les fait sortir de ce courant d’idées. Déjà, en tant que résidus (reste) de Dieu, ils avaient été pris hors de la nation apostate, en recevant Jésus comme le Messie venu de Dieu ; toutefois, ils ont encore à connaître le Fils comme venant de la part du Père, Celui qui, pendant qu’Il était avec eux, leur avait manifesté le Père. Le moment était venu pour Lui de s’en aller auprès du Père ; mais Il reviendrait pour les introduire dans la maison du Père. C’était ces grandes choses, ce fruit de son amour, que le Prophète divin leur révèle ici ; elles étaient pour eux des choses étranges.
   
     Dans cet entretien, cependant, le cours des pensées de notre Seigneur n’est qu’un instant interrompu par les défectueuses conceptions juives de ses disciples. Son but est de les élever jusqu’à la conscience de leur appel comme Eglise de Dieu et de les consoler de cette manière ; et Il poursuit ce but avec persévérance, lors même que, par moment, il doit les reprendre à cause de la lenteur de leur cœur.
    C’est ainsi que dans l’interruption causée par Pierre, le Seigneur, en lui répondant, est amené à s’occuper de l’infidélité et du reniement de son disciple et à le prédire ; mais cela ne change en rien le cours de ses préoccupations bienveillantes à son égard et à l’égard des autres. « Que votre cœur ne soit pas troublé », dit ce Maître plein de grâce, immédiatement après avoir averti Pierre du péché dans lequel il allait tomber. Il en est de même à la fin de l’entretien. Il avait à leur dire que l’heure était venue, à laquelle ils seraient dispersés « chacun chez soi » et qu’ils « le laisseraient seul » ; mais sans rien  permettre que rien n’interrompe un seul instant l’effusion de son amour envers eux, il revient aussitôt à ses pensées et leur dit : « Je vous ai dit ces choses afin qu’en Moi vous ayez la paix. Vous avez de la tribulation dans le monde, mais ayez bon courage, Moi j’ai vaincu le monde. »
    Et, dès lors, bien-aimés, il en a été toujours de même. Il se peut que nous ayons besoin d’être avertis par le chant du coq et de sortir pour pleurer sur notre conduite—le cœur de Jésus ne revient jamais sur les intentions de sa bonté envers nous. Son but est de bénir, et Il bénira ; son but est de sauver, qui l’en empêchera ? Il n’a pas aperçu d’iniquité chez les siens. Ils auront la paix accomplie par sa mort ; la vie leur sera apportée par sa résurrection, et la gloire, plus tard, par sa venue. Ce sont les bénédictions qui les attendent et, quoique leur cœur pesant et leurs misères rendent la chose difficile, Jésus les leur annonce, afin qu’ils soient consolés sous le poids de leur tristesse en Le voyant partir…………

(LES ÉVANGÉLISTES, J.G. BELLETT –bibles et publications chrétiennes, 26000 Valence)

----------------------------


1  Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.
2  Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place.
3  Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.
4  Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.
5  Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons–nous en savoir le chemin ?
6  Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
7  Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu.
8  Philippe lui dit : Seigneur, montre–nous le Père, et cela nous suffit.
9  Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis–tu : Montre–nous le Père ?
10  Ne crois–tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi–même ; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres.
11  Croyez–moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres.
12  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ;
13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14  Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

   Nous voici devant le récit des derniers instants de la vie terrestre du Seigneur, de l’Homme Jésus. Il est avec ses disciples, nous devons méditer ces belles paroles de vie qu’Il leur a laissées. Il va donner le dernier, l’ultime enseignement avant la croix, celui qui est précieux pour une vie riche et épanouie en Lui et son Père. C’est cet enseignement qui va garder les disciples et les aider pendant ces trois jours de ténèbres de la crucifixion à la résurrection. C’est la clé de la vie de communion avec le Seigneur et nous. C’est aussi le moyen par lequel l’église peut vivre en communion, les uns les autres et avec le Seigneur.
    C’est aussi un enseignement précieux pour les disciples de tous les temps, lorsque nous passons par des moments de troubles intenses. C’est un peu le Testament, ce qu’Il lègue à son église pour qu’elle puisse vivre selon Sa volonté, dans les moments difficiles. Il dévoile le cœur du Père et le sien, de même nature. Sa vie a été un enseignement de tous les instants pour chacun de nous et là, Il révèle le cœur du Père avec le Sien. Celui qui comprend cet enseignement, le médite, le vit, ne peut plus jamais être le même. Il magnifie, par ces derniers partages, tout ce qu’Il a enseigné jusqu’à ce jour. Ensuite, après sa résurrection, Il va continuer l’enseignement, pendant quarante jours, en leur parlant de tout ce qui concerne le royaume de Dieu. Nous ne connaissons rien de ces derniers partages.
    Que dit-Il à ses disciples pendant cet entretien et donc aussi à nous qui sommes aussi des siens ? Tout d’abord Il veut les rassurer, les préparer à son départ. Il veut imprimer dans leur cœur cette Parole qui les gardera et leur permettra de supporter toutes les tribulations qui les attendent. Ils devaient recevoir cette Parole qui va les garder et leur donner la foi entre son départ à la croix, sa résurrection, son ascension et l’envoi du Saint-Esprit promis.
    Il leur a dit dans le chapitre précédent : « là où je vais vous ne pourrez venir. » Il parlait de sa mort et, bien sûr, nul ne pouvait Le suivre à ce moment là ! Mais ils étaient présents en Lui, ainsi que nous-mêmes, car Paul affirme par le Saint Esprit dans Romains 6 :6 « nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui » Et c’est tout l’enseignement du baptême comme nous l’atteste Romains 6.3-4 et Colossiens 2.12. Nous avons subi, en Lui, notre mort qui est le jugement de Dieu sur notre nature de pécheur. Il est notre Substitut.
    N’oublions pas qu’ils étaient entourés par un monde hostile qui voulait faire mourir le Seigneur et que les disciples, eux aussi, étaient concernés. Que de paroles rassurantes pour « les siens ! » Nous allons les regarder ensemble et les méditer, car elles sont aussi un encouragement et la vie pour nous !

    Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

    La première des choses qu’Il dit c’est croyez !  Et tout le discours du Seigneur ne peut être efficace que si ses paroles sont reçues et crues par la foi. Rien ne peut se faire sans la foi. Dans le chapitre précédent le thème central est celui de l’amour, amour purifié par le geste du Seigneur, et seulement après nous rentrons dans le domaine de la foi (cf 1 Cor. 13) Cinq fois dans ces quelques versets le Seigneur emploie le verbe croire. Il demande de croire SES PAROLES ! Ce sont celles-ci qui vont engendrer la foi dans leur cœur et le notre. Cette Parole se trouvait en forme de semence avant son Sacrifice et en expression de vie après sa résurrection. C’est la Parole gardée, méditée, étudiée, respectée, obéie, qui engendre la foi dans les cœurs ! Nous avons cette Parole, à nous de la croire et surtout de la vivre ! La Parole de Jésus garde nos cœurs dans la paix, nous donne la vie, surtout nous donne le courage et la force quand vient l’épreuve !

 2 Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place.
3 Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous  aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.

    Surprenant de la part du Seigneur de les rassurer en leur parlant de demeures qui sont dans la maison du Père ! Un peu plus loin dans son enseignement il va préciser : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Verset 23) Nous comprenons ici que la demeure du Père et du Fils c’est le cœur de celui qui aime et qui garde la Parole. Bien sûr ! Cette demeure de Dieu en esprit c’est l’église locale, mais en premier c’est le cœur de chacun de nous. Nous pouvons même aller plus loin dans notre raisonnement, car le Seigneur a affirmé qu’il est le vrai temple de Dieu. (Jean 2, 20-21) Le Seigneur est le Temple. Si donc le Seigneur habite en nous, par son Esprit,  nous avons le Père, en nous, car Jésus est le temple de son Père, la vraie maison de Dieu !
     Il n’y a qu’une maison, l’église universelle, celle qui est dans les lieux célestes, celle dont Jean a eu la révélation dans Apocalypse  21 et 22. Une maison (dans le sens de Sanctuaire) et une multitude de demeures, c’est-à-dire chacun de nous et par extension chaque église locale dans le monde entier est une demeure de ce seul Sanctuaire.
    Dans Apocalypse 21.22, Jean ne voit pas de Temple, il ne voit pas de maison. Il déclare par le saint Esprit : « le Seigneur Dieu Tout-Puissant est son Temple, ainsi que l’Agneau » C’est la description merveilleuse de la maison de Dieu. Le cœur du Père et de l’Agneau ! Qui peut comprendre et apprécier à sa juste mesure cette révélation, cette vérité ? Il est impossible que dans notre corps mortel nous puissions réaliser pleinement une vérité aussi glorieuse ! Quelle explosion de joie quand nous apprécierons pleinement cette révélation et surtout quand nous la vivrons pour l’éternité ! Nous vivrons dans le cœur de la Divinité !
    La place préparée par le Seigneur pour ses premiers disciples, (et pour chacun de nous) se trouve donc être le cœur du Père et de l’Agneau. Jésus (c’est-à-dire son enseignement, son œuvre) en est le chemin. Quelle grâce !
    La première mention de la maison de Dieu se trouve dans Genèse 28 : 10 à 22. C’est un passage très connu dans lequel le texte décrit la vision de l’échelle, donnée à Jacob pendant son sommeil, lorsqu’il s’enfuyait loin de son frère. Le ciel est ouvert au-dessus de cette échelle, avec la présence de Dieu à son sommet. Elle unit le ciel et la terre par les anges qui montent et descendent sur cet endroit où l’homme Jacob est assoupi. Cette échelle avec le ciel ouvert à son sommet est la porte qui donne accès à Dieu. De fuyard qu’il était, il devient un émigrant sur la terre  par les promesses que Dieu a prononcées sur sa vie. Cet endroit est nommé maison de Dieu, Béthel. C’est là que s’est ouvert le ciel.
    Plus tard, Jésus va reprendre ce passage de la Genèse pour l’appliquer à sa Personne dans Jean 1, 51 et ainsi Il est Lui, le Seigneur, Béthel, la maison de Dieu. Jésus, le Temple de Dieu le Père, par son Esprit, habite en nous ! Nous sommes donc le point de relais entre le ciel et la terre puisque les anges de Dieu montent et descendent sur le Seigneur, le Fils de l’Homme, dont nous sommes l’habitation ! A méditer et à serrer dans nos cœurs!
    Donc, cette affirmation « je vais vous préparer une place » est une affirmation glorieuse  car cette place est dans le cœur du Père. Le Fils nous introduit dans la maison du Père par son Sang et nous sommes déjà en esprit dans cette demeure puisque Dieu habite en nous, nous sommes en Lui par les mérites du Fils car comme nous dit Colossiens 1 :

12 Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière,
13 qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (du Fils de son amour, selon les traductions)

   Voilà, nous y sommes, maintenant en esprit et un jour nous serons pleinement dans le cœur du Père qui est son Temple ainsi que l’Agneau ! Puis Il parle de son retour pour venir les chercher. Il est venu parler aux siens après sa résurrection. Il les a laissés sur terre avec une mission à accomplir. Celle-ci se poursuit maintenant et jusqu’à sa venue en gloire pour nous prendre avec lui.  Ma conviction personnelle est que ce « je vous prendrais avec moi » s’accomplira pour le temps de la fin, et donc pour tous les disciples de tous les âges et nous serons pour toujours avec Lui (1 Thes. 4.17) D’autres pensent que ces paroles se sont accomplies à la résurrection, car le Saint-Esprit est constamment avec nous et en nous. Il est celui qui nous instruit comme le faisait le Seigneur lorsqu’il était sur la terre. Je crois que les deux interprétations se complètent car là où le Seigneur se trouve nous y sommes, nous aussi (dans le royaume de son Fils bien-aimé) Nous vivons dans les deux dimensions, celle de l’espace/temps et celle de l’esprit. Nous sommes ici et avec Lui, là haut !

4  Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.
5  Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons–nous en savoir le chemin ?
6  Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.

    Paroles bénies et que nous comprenons très bien. Ce chemin nous l’avons emprunté lorsque nous avons accepté de nous reconnaître pécheurs et que, par l’œuvre de l’Esprit, nous nous sommes repentis et avons reçu son pardon. Ce jour-là, notre vieille nature qui a été crucifiée avec Lui est déclarée morte comme l’atteste Romains 6 :

5  En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection,
6  sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ;
7  car celui qui est mort est libre du péché.
8  Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui,
9  sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
10  Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit.

   C’est la description de ce chemin révélée à Paul ! Nous avons tout le butin de la croix sans les souffrances dues à nos péchés ! Merveilleux ! En Jésus, le chemin, nous sommes dans le Père. Ce chemin nous a conduit à Lui, pour naître d’en haut. Le chemin nous conduit au Père ! Nous faisons corps avec ce chemin. Ce chemin est en nous, nous sommes en LUI. C’est la foi qui nous permet de croire cette vérité glorieuse ! Nous devons abandonner notre esprit logique ou cartésien pour comprendre la profondeur de cette révélation ! Le chemin, Jésus, nous a conduit au salut. Depuis, ce chemin est en nous ! Nous devenons, par le Seigneur en nous, chemin pour le monde.
    Bien sûr, la croix va être le moyen par lequel nous allons marcher dans la sanctification et les souffrances que nous endurerons sont uniquement pour nous permettre de vivre notre vie de résurrection car comme l’affirme cette exhortation de Paul aux Colossiens, chapitre 3

1  Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.
2  Affectionnez–vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre.
3  Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.
4  Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie.

    Voilà le chemin ! Le chemin de la vie qui est le chemin vers le Père, et comme le Père habite en nous, ce chemin est la sanctification. Cette sanctification habite en nous, car elle a pour nom Jésus (1 Cor.1.30) Nous avons tout reçu pour vivre une vie à la gloire de Dieu. Le chemin est en premier lieu, celui qui nous a mené par l’Esprit à la croix pour être sauvés. Il est à présent, le chemin qui nous conduit jusque dans la vie éternelle. Comme ce chemin habite en nous, nous devenons, par notre témoignage de vie, le jalon, le panneau indicateur montrant le chemin et qui doit toucher le monde pour le conduire à Christ. Nous devenons partie intégrante de ce chemin car il est en nous ! Notre témoignage de vie est ce jalon sur le chemin qui mène à Jésus. Il est aussi, le chemin qui nous conduit dans son éternité !

7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu.
8  Philippe lui dit : Seigneur, montre–nous le Père, et cela nous suffit.
9  Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis–tu : Montre–nous le Père ?
10  Ne crois–tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi–même ; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres.
11  Croyez–moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres

    Après avoir affirmé ses choses merveilleuses, le Seigneur dit « le Père qui demeure en moi, c’est Lui qui fait les œuvres.» Quelle humilité de la part de Celui par qui et pour qui tout existe ! Il donne gloire au Père ! C’est la perfection morale de l’homme Jésus. Mais, voir Jésus, (nous le voyons en lisant sa vie dans les évangiles avec la révélation de l’Esprit) nous permet de voir le Père. Car Jésus, par sa vie, a révélé le cœur du Père et son amour pour nous. Il révèle aussi sa colère et le juste jugement  pour ceux qui refusent la grâce manifestée en Lui par son oeuvre. Le Seigneur va encore ajouter : « sinon, croyez à cause de ces œuvres » Par cette parole on voit un peu la lassitude du Seigneur, de l’Homme Jésus. A Philippe qui lui fait cette demande, Il dit simplement : « Il y a si longtemps que Je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! » Jésus s’identifie pleinement au Père. Il est Lui aussi le Père éternel annoncé par le prophète Esaïe (9.5) Quel Seigneur d’amour qui sait reprendre et confondre ses disciples sans les heurter ou les blesser ! C’est la main d’amour du bon Berger qui sait comment aimer ses brebis et les garder dans son troupeau. Rappelons-nous les psaumes 23 et 95 (v. 6-7) et aussi le 80, verset 1 et beaucoup d’autres passages, dans la Parole, sans oublier bien sûr Jean 10 !
.
12   En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ;
13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14 si vous demandez quelque chose en mon Nom, je le ferai.   

   Pour clore la première partie de son exhortation le Seigneur leur fait une promesse formelle. Cette promesse qu’il va développer dans le chapitre 15, en donnant des précisions sur notre attitude pour en bénéficier et la vivre. Il est merveilleux de comprendre que chaque prière exaucée glorifie le Père dans le Fils ! Mais avant, il  commence son enseignement sur le Saint-Esprit, la bénédiction des bénédictions pour notre marche dans ce monde. Nous nous pencherons sur le sujet de la prière en méditant le chapitre 15. Cette promesse formelle : tout ce que vous demanderez en mon Nom je le ferai. Nous verrons comment le Seigneur nous permet de recevoir tout ce que nous Lui demandons.

15   Si vous m’aimez, gardez mes commandements.
16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
18   Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.
19  Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi.
20  En ce jour–là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous.
21  Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.
22  Jude, non pas l’ Iscariot, lui dit : Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde ?
23  Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.
24  Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.
25   Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.
26  Mais le consolateur, l'Esprit–Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
27  Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.
28   Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi.
29  Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez.
30  Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi ;
31  mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné, levez–vous, partons d'ici.

    Nous abordons un enseignement essentiel du Seigneur pour notre vie spirituelle qui est une promesse formelle pour chaque disciple. Le Consolateur, l’Esprit de vérité.  Un autre Consolateur ! ce mot autre veut dire de même nature que Jésus ou le Père, donc la divinité va habiter dans le Cœur de l’homme, le disciple de Jésus-Christ. Plus tard en Jean 16 nous aurons un enseignement plus profond sur l’œuvre du Saint-Esprit. Pour l’instant examinons cette promesse merveilleuse de la vie de l’Esprit dans notre cœur. C’est la promesse faite Par l’Éternel à Jérémie. Nous la trouvons au chapitre 31 de son livre :

31  Voici, les jours viennent, dit l’ Éternel, Où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,
32  Non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d’ Égypte, Alliance qu’ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l’ Éternel.
33  Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, Après ces jours–là, dit l’ Éternel : Je mettrai ma loi au dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur cœur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
34  Celui–ci n’enseignera plus son prochain, Ni celui–là son frère, en disant : Connaissez l’Éternel ! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu’au plus grand, dit l’ Éternel ; Car je pardonnerai leur iniquité, Et je ne me souviendrai plus de leur péché.

    Nous voilà dans cette promesse qui a été faite aux deux royaumes d’Israël et de Juda.  Elle s’est étendue à tous les chrétiens de tout temps comme nous l’explique l’épître aux Hébreux  au chapitre huit. D’ailleurs le Seigneur dans Jean dix-sept prie pour tous ceux qui « croiront en moi par leur parole. » ‘’Leur parole’’ étant la parole annoncée par les disciples. 
    Le Seigneur affirme aussi en parlant du Saint-Esprit «c’est lui qui vous enseignera toutes choses, vous rappelant tout ce que moi je vous ai dit. » Par ce verset nous comprenons que le Saint-Esprit enseigne à partir des paroles du Seigneur. Il n’est pas question de nouvelles révélations qui peuvent entraîner loin de la vérité. Il va éclairer les paroles du Seigneur, les Siennes pour que nous les comprenions.
    Si nous ne connaissons pas l’enseignement du Seigneur, qui nous a été laissé par la bible, nous ne pouvons pas avoir de direction pour notre vie. Le Saint-Esprit  va nous enseigner à partir de ce que nous avons lu ou vu dans sa Parole. D’où la nécessité absolue de connaître la bible. C’est par cette connaissance que nous allons recevoir la révélation qui nous permet de servir le Seigneur et de vivre de sa vie en nous. Promesse formidable de cette venue du Saint-Esprit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père vous en moi, moi en vous ! » La plénitude de la vie de la Divinité en nous : le Père dans le Fils, nous, dans le Fils, donc avec le Père par l’Esprit ce Consolateur que le Père nous a envoyé sur la demande du Fils ! Parce que la colère de Dieu, qui nous était destinée, a été déversée sur le Fils à la croix et la justice de Dieu assouvie. Le ciel est ouvert et la Divinité qui vit dans les cieux est venue sur la terre, pour vivre dans le cœur de l’homme. Le cœur de l’homme fait partie du sanctuaire de Dieu ! Merveilleux !
    Le Seigneur nous donne la définition de l’amour dont doit vivre le disciple : « celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime » ni plus ni moins. Le Seigneur ne nous demande pas de lui crier à tue-tête je t’aime, mais de garder ses commandements, autrement dit de vivre selon sa Parole et dans son amour.
    J’ai souvent entendu des réflexions du genre « c’est vrai que : un tel et une telle vivent, en ce moment, ensemble sans être mariés, mais ils aiment vraiment le Seigneur ! » Eh bien non puisque la seule façon, dans ce cas, pour aimer c’est d’obéir, donc de se marier. Il n’y a pas d’options ! Si j’aime,  j’obéis. C’est simple et dans ce cas le mariage est l’acte d’amour de ces personnes pour le Seigneur (ou la séparation parfois !) Aimer le Seigneur !!!!!!! Il m’est parfois arrivé d’entendre aussi cette parole « tu sais combien j’aime le Seigneur (et en regardant la vie de cette personne, c’est vrai) mais je n’arrive pas à me réconcilier avec ce frère. (ou sœur) Ce frère ou cette sœur a oublié que le pardon est un acte d’amour envers le Seigneur, avant toute autre chose et que parfois, nos actes d’amours sont difficiles à vivre, mais au bout, nous avons cette glorieuse intimité avec notre Seigneur. N’oublions pas que le Saint-Esprit s’appelle Esprit de vérité.

Comme l’a écrit  A. Kuen

   « La principale fonction du Saint-Esprit est de révéler la vérité et de l’appliquer dans la vie des disciples. (Jean 16 :13)  Spécialement de faire connaître Celui qui est la Vérité (v.6 ; 15 :26 ; 16 :13) L’ Esprit de vérité est opposé à l’esprit d’erreur (1Jn 4 :6) et au mensonge (Jn 8 :44) qui règne dans le monde. Les 3 Personnes de la Trinité sont présentées par la Parole
en liaison avec la vérité : le Père (Jn 4 :23-24 cp Ps. 31 :6 ; Es.65 :16) et le Fils (14 :6) »

    Un autre point à examiner dans ce chapitre lorsque Jésus affirme : « si vous m’aimiez vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi » Souvent dans le nouveau testament le Fils est l’égal du Père et en même temps -comme ici- le Père est plus grand. Les témoins de Jéhovah se servent de ces versets pour nier la divinité de Jésus.

H. Blocher écrit

« Tout ce que le Père a est à moi » semble s’opposer à : « le Père est plus grand que moi » Dans ce même chapitre 14 Jésus vient de dire  que celui qui l’a vu a vu le Père (v.9) et que, par la venue du Saint-esprit, le Père et Lui feront leur demeure conjointement chez le croyant (v.23) Ce n’est pas des natures de Jésus et du Père qu’il est question, mais des pouvoirs exercés au non de la dignité d’être. Lorsque Jésus dit « le Père et moi nous sommes un » Jésus emploie le neutre pour un : « il n’y a pas de confusion de personnes, mais d’unité d’essence »

    Le Fils est d’essence divine comme le Père. Sa position, ici, est celle du Serviteur souffrant révélé dans Esaïe 53 qui est venu pour le salut des hommes. Il est comme le dit Paul : « celui dont la condition était celle de Dieu égal avec Dieu et qui s’est dépouillé lui-même en prenant la position d’esclave….. »(Ph.2) En cela Il était devenu inférieur au Père parce qu’Il s’est dépouillé, a revêtu notre humanité, s’est laissé conduire par le Père, soumis à Celui-ci, sans compromis. Il a pu être l’Agneau de Dieu venu pour expier nos péchés. Et bien sûr la plus merveilleuse des grâces du Seigneur se trouve dans cette phrase au verset 27 « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix  » (littéralement la paix, la mienne - note de la bible colombe) .  
    Personnellement, j’ai vécu dans une angoisse épouvantable, depuis ma plus tendre enfance et jusqu’à l’âge de 35 ans. (Année de ma conversion) Lorsque le Seigneur, dans sa grâce est venu vers moi à travers un chrétien que j’avais embauché, et m’a touché, cette angoisse a disparue sur-le-champ. Elle n’est plus jamais revenue. Bien sûr, comme chacun, j’ai eu mes épreuves et des moments durs, mais jamais cette angoisse est revenue. Il est merveilleux ! Cette paix ne m’a jamais quittée !

Encore ces versets à partager :

17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
18  Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.
19  Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi.

    « Mais vous, vous me verrez car je vis et vous vivrez aussi. » Là, Jésus leur annonce la vision spirituelle, qu’ils auront de sa personne (l’homme glorifié dans le ciel) par le Saint-Esprit, qu’il a promis de leur envoyer, après son départ vers le Père. Paul l’a bien compris lorsqu’il déclare aux Corinthiens :

« même si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière » (2Co 5)

    Une seule façon de connaître le Seigneur : par l’Esprit ! Lorsque nous lisons Sa vie dans les évangiles, l’Esprit nous donne la révélation spirituelle de ce que nous lisons de Lui. Nous sommes nourris de sa personne (le pain de vie) et nous buvons son sang (son œuvre à la croix) par cette révélation de l’Esprit. Lorsque Marie de Magdala a vu Jésus après sa résurrection et bien que Le connaissant intimement, elle l’a confondu avec le jardinier. Il s’est révélé et elle a su, à ce moment qui était devant elle. Jésus s’est révélé ! Les deux disciples d’ Emmaüs qui le connaissaient bien, eux non plus, ne l’ont pas reconnu. Ces choses ont été écrites pour nous enseigner. Quand nous lisons la Parole, nous sommes en sa compagnie, comme les deux disciples ou Marie. Nous devons attendre la révélation de l’Esprit pour connaître réellement qui est le Seigneur. Nous devons cheminer avec Lui pour recevoir la révélation de ce Seigneur merveilleux. Si nous n’avons pas de révélation, (et c’est impossible, car nous en avons tous), nous ne connaîtrons pas le Seigneur glorifié dans le ciel ! Nous devons cheminer avec notre Seigneur !
    Toutes ces paroles, cet enseignement final avant la crucifixion avait comme objectif principal : « Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez. » 
    Le Seigneur a été, pendant ce dernier enseignement, le bon berger qui prend soin de ses brebis. Ces paroles sont devenues esprit et vie en eux après la résurrection.

27  Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.

    Cette Parole a été entièrement accomplie. Les disciples ont reçu, par cette Parole, la paix de Dieu qui surpasse toute connaissance et ont pu affronter les trois jours de ténèbres ! Rien ne pouvait détruire cette promesse formelle du Seigneur, même pas Sa crucifixion et Sa mort. Cette Parole de vie a veillé sur eux pendant cette sombre période. Cette Parole est pour nous ! Vivons-la, par le Saint-Esprit dans nos moments de détresse et de sombre nuit ! Elle est pour nous ! Rien ne peut la détruire…..si  ce n’est, hélas, notre incrédulité !!


Nous reprendrons le thème du Saint Esprit en étudiant Jean 16

jcb

dimanche 10 avril 2011

courte méditation sur Jean 13

JEAN 13, le comble de l’amour de Dieu

 Tout d’abord, examinons quelques idées générales sur ce chapitre, si riche.

    Nous allons méditer, réfléchir sur les cinq premiers versets. Nous pouvons contempler la manifestation, la révélation de l’immense amour de Notre Seigneur pour les siens. C’est l’enseignement qui va découler de ce geste si beau et si empreint d’humilité de notre Seigneur : le lavement des pieds de ses disciples. Nous sommes devant une scène qui ne peut que nous émerveiller ! Celui par qui et pour qui tout existe devient l’esclave de ses disciples. A partir de ce geste très concret, le Seigneur enseigne sur l’amour. Quelle grâce quelle humilité de la part de notre Créateur ! Nous devons aborder ce passage les pieds déchaussés, dans la crainte de Dieu et dans un profond moment d’adoration ! Qui peut comprendre réellement cet acte d’amour du Seigneur ?
    Lisons ces premiers versets. Nous pouvons les considérer comme le prologue de cette nouvelle révélation du plan de Dieu le Père pour les hommes qui sont devenus les siens :

1  Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.

2  Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de  Simon, le dessein de le livrer,
3  Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu,
4  se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.
5  Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

    Ce chapitre commence par l’évocation de la célébration de la Pâque. Or, nous savons que Pâque signifie passage, passer au-dessus de. Rappelons-nous l’ange exterminateur qui parcourait le pays d'Égypte, pour le jugement sur les premiers-nés. Il passait au-dessus des maisons dont les linteaux de la porte étaient couverts du sang du sacrifice de l’agneau et les premiers-nés étaient épargnés. Le sang du sacrifice protégeait les premiers-nés et ceux qui vivaient dans ces maisons. Il n’y a eu qu’une seule Pâque et depuis la sortie d'Égypte, une multitude de commémorations de cette Pâque, de ce passage qu’est la libération du peuple, de son esclavage en Égypte et de son salut.
    Jésus savait que son heure était enfin venue de passer de ce monde au Père. Nous voici à nouveau avec ce verbe passer. Pour Jésus, ce passage du monde vers Son Père, est la finalité, le but de Sa venue sur terre. Ce passage s’est effectué par le Sang de l’Agneau de Dieu. Son immolation a ouvert le passage pour aller de l’esclavage de ce monde, vers le Père et entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Il nous a entraînés, nous étions en Lui pour ce passage. Notre mer rouge s’est ouverte pour nous sauver par la puissance de l’œuvre de la croix. Le Sang de Christ est en permanence au-dessus de celui qui l’accepte
   Son Sang a coulé à la croix pour le salut de quiconque croit. Il n’a pu Lui-même aller vers le Père que par Son Propre Sang, en tant que Substitut de l’homme. Il est notre Premier-Né. Le rachat de tous les premiers-nés,a été acquis par l’œuvre de la croix. C'est en Lui, le Premier-Né de toute la création que nous sommes rachetés.
    Il est bon de découvrir les richesses pour nos vies et notre marche avec le Père qui sont exposées dans ce passage des Écritures Divines. La première des choses que nous observons c’est la grâce merveilleuse de Dieu par ce geste sublime de notre merveilleux Seigneur. Celui en qui tout a été créé, Celui par qui et pour qui tout existe (Col. 1.15) incarné dans cet homme, Jésus, va enlever son vêtement afin de laver les pieds de ses disciples.       
    C’est le début de sa passion, le début de la réalité qui va prendre la place des ombres de l’Ancien Testament. Tout commence par ce geste incroyablement beau de notre Seigneur ! Le Maître qui devient, un temps, l’esclave de ses disciples ! Quelle grâce !
    Judas a eu les pieds lavés par le Seigneur ! La grâce de Dieu n’est pas sélective, elle est pour tout homme. L’homme, après, en fait ce qu’il veut, mais cette grâce est pour tous. Nous avons l’exemple des Galates à qui Paul écrivait : « vous qui cherchez la justification par la Loi, vous êtes déchus de la grâce ! » Ce qui est gratuit est gratuit ! La grâce est gratuite ! On ne peut rien faire pour l’obtenir, si ce n’est la recevoir simplement, l’accepter, c’est tout ! Hélas, Judas a choisi une autre voie malgré l’amour que le Seigneur lui a manifesté.
    Jésus qui avait aimé les siens. Les siens quel mot merveilleux ! Les siens ! Jean, inspiré par l’Esprit, atteste par cette expression que tout ce qui va suivre est pour Sa nouvelle création, Sa famille, le nouvel homme que nous sommes en Lui. Comme le dit l’épître aux Hébreux « c’est la raison pour laquelle il n’a pas honte de les appeler frères. » Frères dans le sens générique car, bien sûr, les sœurs sont aussi sa parenté ! N’oublions pas que l’église est appelée l’église des premiers-nés (Hé.12,23) Tout premier-né était racheté dans l’ancienne alliance et comme tous, hommes et femmes sont rachetés, nous sommes donc toutes et tous des premiers-nés. Ainsi nous comprenons que le Fils de Dieu est la nouvelle Pâque. Hébreu dix l’explique d’une  façon lumineuse :

  19   Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20  par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est–à–dire, de sa chair,…..

    Voilà la nouvelle Pâque, la nouvelle voie inaugurée par le Seigneur grâce à Son Sang car il a, par Son Sang, eu accès au Sanctuaire et Il nous entraîne avec et en Lui. Nous voici dans la révélation finale. Le Sang de l’Agneau est en permanence sur les hommes qui ont accepté leur salut dans le sacrifice de Christ. La porte du ciel est ouverte car le voile,  l’humanité sans tache de Jésus, a été déchiré, le Sang répandu, la justice de Dieu satisfaite.    
    Désormais le ciel est ouvert et les anges de Dieu montent  et descendent sur le Fils de l’Homme. Les anges ne sont en action que sur le Fils de l’Homme et donc de la nouvelle création que nous sommes en Lui. De même que  les anges accomplissaient l’œuvre de l’Éternel dans l’ancienne alliance, ils font de même dans la nouvelle sur le Fils de l’Homme. Dieu est toujours à l’œuvre, mais uniquement à partir de son Fils et de Son œuvre parfaite à la croix ! Magnifique !
    Ce Fils, couronné de gloire et d’honneur, après Sa résurrection, nous le voyons ôter son vêtement pour se ceindre de ce linge, vêtement de l’esclave. Il s’en est vêtu, afin de pouvoir servir ses disciples, en lavant leurs pieds! Il a mis le comble à Son amour ! Examinons le contexte. Il y a des trésors  de grâce pour nous ici !
    Les disciples revenaient en sandales ouvertes de Bethanie par le chemin poussiéreux passant par le mont des Oliviers. Il était de tradition, avant un repas festif, qu’un esclave lave les pieds des convives. Dans la chambre haute préparée pour le dernier souper, une bassine était préparée pour cela, mais il n’y avait pas d’esclave pour accomplir ce service. L’un des disciples allait-il s’en charger ? Ils étaient occupés à bien d’autres choses! (Luc 22.22-24) Ils se disputaient et cherchaient à savoir qui était le plus grand ! Le plus grand, bien sûr était celui qui serait le plus près du Maître !
    Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde : cette expression suggère que le Seigneur soit déjà dans la perspective de sa résurrection. Il a aimé les siens qui étaient dans le monde (la croix) Le Seigneur est avec eux physiquement, mais en esprit, il est déjà après la croix. Le geste qu’il va accomplir ne peut se comprendre que pour des personnes déjà pures, qui n’ont besoin que de se laver des souillures contractées pendant la marche. Cette pureté initiale est le fruit de la croix pour nos vies. Pour eux, elle est le fruit de la Parole du Seigneur, acceptée dans leur cœur.
    La justice de Dieu assouvie par la sentence de mort exécutée sur Jésus, notre Agneau subissant le châtiment à notre place, la grâce du pardon des péchés peut nous être donnée. Ils ont été expiés par l’Agneau, notre Substitut. Nous sommes déclarés par Dieu comme n’ayant jamais péché. Quelle grâce !
    Il a mis le comble à son amour pour eux ! Il les a aimés à l’extrême, lit-on dans d’autres versions. Je ne sais pas si nous pouvons commenter un tel acte de notre Seigneur. Nous pouvons nous incliner et adorer notre Dieu. Les mots manquent pour le décrire!
    Nous allons essayer de reconstituer ce qui s’est réellement passé pendant le repas de la Pâque durant lequel le Seigneur a institué la Cène, la commémoration de la nouvelle Alliance. Pour cela, lisons quelques versets de Luc 22 qui décrit un incident qui s’est passé pendant l’institution de la Cène. Nous découvrons le contexte qui a motivé ce geste du Seigneur.

24  Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ?
25  Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.
26  Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.
27  Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est–ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

     Ce que nous venons de lire dévoile l’état du cœur des disciples. Le Seigneur vient, juste avant cet incident, d’instituer le rite de la commémoration de la nouvelle Alliance en son Sang. Il leur dit ouvertement en leur donnant la coupe : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang qui est répandu pour vous »(Lc 22.15-20) Les voilà en train de contester pour savoir lequel serait le plus grand !
    Dans Mathieu 18.1-4, dans Marc 9.33-37 et dans Luc 9.46-50 les disciples ont demandé au Seigneur : « Qui donc est le plus grand dans le royaume ? » Le Seigneur leur a présenté un petit enfant en leur disant de devenir comme eux afin de pouvoir entrer dans le royaume de Dieu et le plus grand est comme cet enfant.
    Dans Mathieu 20.20-27 et Marc 10.35-45 les fils de Zébédée ( Jacques et Jean) et leur mère, ont même demandé au Seigneur d’être assis, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche lorsqu’Il sera dans Sa gloire. Rien que ça ! Les places d’honneur ! C’est une question récurrente, puisque nous la retrouvons dans ce moment si solennel de la première Cène
    Je pense que le Seigneur a pu se servir de cette dispute entre eux pour se lever, ôter son vêtement et laver leurs pieds, afin de les enseigner. 
    La coutume voulait qu’on lave les pieds d’une personne qui entrait dans une maison, les pieds étant lavés par l’esclave de la maison comme dit plus haut. Le Seigneur a du voir, en entrant dans cette salle le récipient rempli d’eau et le linge qui devaient se trouver dans un coin. Bien sûr, aucun des disciples n’avait envie de s’abaisser à laver les pieds des autres selon la coutume. D’autant plus que cet acte était réservé aux esclaves non Juifs car il était trop humiliant pour un Juif ! Tout était préparé, mais il manquait l’esclave !
    F. Godet a dit dans son commentaire : « l’ablution des pieds fut sans doute motivée par cette dispute dont parle Luc. Jésus aura voulu extirper du cœur de ses apôtres ce dernier reste de vieux levain d’orgueil et d’ambition messianique si choquante dont Luc a conservé le souvenir »
    Amour merveilleux de notre Seigneur ! Le Maître qui s’abaisse à laver les pieds de ses disciples ! Quelle grâce ! Quelle confusion pour eux ! Oui, mais quel enseignement ont-ils reçu après ce geste ! Je pense au premier verset des Actes dans lequel il est écrit : 

« Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé  de  faire et d’enseigner »

    Le Seigneur faisait et ensuite, Il enseignait. Dans Jean 13, Il a d’abord lavé les pieds des disciples et après, Il les a enseignés. Il est notre modèle.
    Si nous avons vécu ce que nous enseignons ou partageons, il est évident que cela donne un poids, une puissance à ce qui est partagé. Le Seigneur peut faire une œuvre dans les cœurs, car ce qui est partagé a déjà produit un  travail dans la vie de celui qui enseigne. C’est du vécu et non un verbiage intellectuel. C’est très important ! Nous devons faire avant de pouvoir parler, enseigner, témoigner !
    Le lavement des pieds est un acte à la fois réel et symbolique. Le premier enseignement que nous pouvons tirer de cet acte : le service dans l’humilité. Nous devenons serviteurs les des autres dans l’humilité, car ce service est en rapport avec notre marche dans le monde. Nous savons que nous bronchons tous de plusieurs manières.
    Paul exhorte les Galates à redresser ceux qui sont surpris en quelque faute. Si celui qui veut redresser n’a pas cet esprit de serviteur humble, il est fort possible qu’il aille vers son frère avec un cœur dur. Il ne pourra pas le redresser, mais plutôt, il l’enfoncera, avec au fond de son cœur la poutre du jugement.
    Il est à remarquer que le verbe redresser, dans ce passage, est le même que celui employé dans Mathieu 4.21. Nous voyons Jacques et Jean réparer les filets, dans la barque. C’est ce même verbe qui est employé dans Galates 6.1. Ils réparaient les filets pour qu’ils soient efficaces et ne rompent pas pendant la pêche. Il en est de même pour nous : Aller vers ces personnes, dans l’humilité, pour les rendre propres à  servir le Seigneur avec le talent qu’elles ont reçu. C’est une attitude de cœur nécessaire qui transformera notre vie ainsi que celle des autres membres de l’église. Vivre ainsi devient louanges et adoration pour notre Maître, car nous nous aimerons les uns les autres comme Il nous a aimés ! Nous devons nous laver nos pieds les uns les autres !

6  Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu me laves les pieds !
7 Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.
8  Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi.
9  Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.
10 Jésus lui dit : Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur ; et vous êtes purs, mais non pas tous.

    Nous avons une autre leçon très pratique à tirer de ce passage.  Pierre va refuser ce geste du Seigneur ! Jésus lui répond : « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec Moi » C’est clair, net et nous devrions être interpellés par la réponse du Seigneur donnée à Pierre. La part qui nous a été réservée, que le Seigneur nous a donnée, nous pouvons la perdre, si nous ne nous laissons pas laver les pieds. C’est très important.
    Cette expression est un sémitisme, nous enseignent les théologiens. Faute de comprendre dans quel esprit le Seigneur fait ce geste, Pierre s’exclut, lui-même, de toute communion avec Lui ! Il s’exclut de toute participation à Son œuvre et à Sa gloire. Pierre ne sera plus associé au Seigneur et à son œuvre et il rompt avec le Seigneur !
    De plus ce mot grec, meros, traduit part, signifie littéralement : héritage, part de butin. Pierre, par ce refus, perdait ce qui lui était donné et acquis par Christ.
    La leçon à tirer de ce passage est simple si nous ne nous laissons pas laver les pieds par le Seigneur (cela se fait les uns par les autres) nous perdons notre part. Nous ne pouvons être là où le Seigneur est. C’est un acte de sanctification. La purification de nos souillures contractées lors de notre marche dans ce monde. C’est très sérieux !
    Nous voici donc arrivés dans la section, qui, je  crois, est la plus importante pour les chrétiens. Il s'agit de l'enseignement fondamental de notre Seigneur pour la marche de l'église, sa vie, son témoignage, la communion entre les membres etc.
    Dans les douze premiers chapitres nous voyons le Seigneur qui s'adresse à bien des personnes en particulier (Nicodème, la Samaritaine, l'officier royal, le paralytique etc) ou à des groupes (Cana,  la multiplication des pains etc) Par contre dans ses derniers partages il va s'adresser à une corporation, un groupe de personnes qui va devoir vivre ensemble : l'église. Il est essentiel de comprendre que le Seigneur va établir avec ses disciples la base de la vie de SA nouvelle création.
    L'apôtre Paul a bien compris cela, car il a écrit dans Ephésiens : "car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ Jésus.. (2:10) Qui dit nouvelle création dit nouvelles règles de vie et cela s'applique aux disciples qui vont être les prémices de cette nouvelle création, dont nous sommes.
    La première leçon qui va leur être enseignée est le service dans l'humilité. Leçon magistrale de notre Seigneur, lorsqu'Il se lève pour leur laver les pieds ! Quelle grâce et quel amour leur a témoigné ce merveilleux Seigneur ! Examinons de plus près cette scène :
    Contemplons, d’abord, le cœur de Notre Seigneur, son amour, son caractère.  Au verset treize Il affirme "vous m'appelez maître et Seigneur, et vous dites bien, car Je le suis". Il va ajouter au verset dix-neuf "Moi, je suis" allusion au Nom même de Dieu révélé dans Exode 3:14. Il affirme sa divinité, Celui par qui et pour qui tout existe, et Il a lavé les pieds de ses disciples ! Ensuite Il leur a affirmé  "JE SUIS’’ ! C’est le NOM ineffable de Dieu
    Nous voyons que pour ce service le Seigneur a ôté ses vêtements cette tunique d’un seul tissu sans couture (Jean 19,23) qui est le symbole de sa vie parfaite sur la terre. Il s’est dépouillé pour servir. Et donc le plus grand est celui qui devient esclave pour servir. Ainsi par cet acte le Seigneur démontre que dans le royaume de Dieu les valeurs sont renversées par rapport aux coutumes de ce monde. De plus la Loi enseigne « tu aimeras ton prochain comme toi même (Lv.19 :18) Mais, Jésus a aimé ses disciples, les siens, plus que Lui-même en prenant la place de cet esclave. Rappelons-nous Philippiens 2 : 5 à 8

5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ,
6 lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui–même, en prenant une forme d’esclave, en devenant semblable aux hommes 
8  et ayant paru comme un simple homme,  il s’est humilié lui–même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

    C’est la description du cœur de notre Seigneur, de l’homme parfait qu’il a été sur terre. Notre exemple ! Plus tard, Il leur dira « Je vous donne un commandement nouveau aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » c’est-à-dire plus que vous-mêmes. C’est la loi de notre nouvelle vie, et le but c’est notre épanouissement au sein de l’église, par cet amour partagé et cette vie donnée au Seigneur et à l’autre !

    Continuons cette lecture si belle ! 

11  Car il connaissait celui qui le livrait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs.
12  Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez–vous ce que je vous ai fait ?
13  Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.
14  Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;
15  car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.
16  En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.
17  Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.
18  Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Ecriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain A levé son talon contre moi.
19  Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis. ( que Moi je suis )
20  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
 
    C’est le début de l’enseignement du Maître à ses disciples, enseignement qui va prendre quatre chapitres de cet évangile et en point d’orgue, comme conclusion la prière sacerdotale.
    Lorsqu’Il finit Son Service d’esclave, Il reprend Son vêtement, Se revêt de Sa dignité et c’est le Seigneur qui les enseigne. Ce n’est plus l’esclave, mais Celui par qui et pour qui tout existe, caché dans Son Humanité ! Mais c’est aussi cet Agneau qui va être immolé pour le salut de Son peuple ! Que de grâce, que de trésors dans ces derniers moments du Seigneur avec ses disciples ! Par ses derniers partages, nous recevons Son Testament pour nous, Sa Parole de Vie et la promesse de l’Esprit. 
    Jésus fait mention de celui qui va le trahir, sans le nommer en citant les Écritures, un verset du psaume 41 : « Celui qui mange avec moi le pain, a levé son talon contre Moi » Je pense que le Seigneur devait avoir le cœur déchiré lorsqu’Il a prononcé cette parole. De suite après cet aveu, Il déclare Sa divinité en proclamant Moi, JE SUIS ! C’est le Nom de Dieu révélé à Moïse lorsqu’il se tenait dans ce buisson ardent (Ex 3.14) L’ Éternel se tenait dans un buisson épineux. Chouraqui traduit ce buisson : le roncier, c’est un buisson épineux.
    Nous savons que les ronces sont apparues sur la terre, lorsque Adam et Ève ont été chassés du jardin d’Eden. Les ronces font partie du fruit de la désobéissance du premier couple, car la terre a été maudite et les ronces en sont un de ces fruits. L’ Maternel se révèle à Moïse, dans le buisson épineux, le roncier comme traduit Chouraqui. Il se révèle dans le fruit de la désobéissance. Il vient libérer Son peuple à partir de ce buisson. C’est un symbole très fort. Dieu se révèle dans le fruit de la désobéissance ! Le corps mortel que nous avons est aussi celui hérité du premier couple et est le fruit de la désobéissance. Dieu en Jésus est venu sur terre dans ce corps mortel, ce buisson épineux, afin de le racheter.
    Cette humiliation de notre Seigneur a été merveilleusement décrite dans ce passage de l’épître de Paul aux Philippiens que nous avons lu plus haut. Il écrira, aussi, dans la deuxième lettre aux Corinthiens : « Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-Même » Il était dans ce buisson épineux que nous sommes pour Se réconcilier avec nous. Le prix payé pour cette réconciliation est non quantifiable. Il est à la mesure de Son amour pour nous ! La preuve irréfutable que Jésus est « JE SUIS » est la réalisation de ce verset du psaume 41. Très difficile à comprendre, car c’est le départ pour la croix ! Ils comprendront plus tard, à Sa résurrection.
   Le verset vingt est très important pour les disciples. Ils ont reçu le Seigneur, ils ont donc reçu Celui qui L’a envoyé ! Ils ont reçu le Père, car c’est Dieu le PÈRE qui a envoyé Son Fils.  Il montrera au chapitre suivant que les deux sont un.

21  Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera.
22  Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
23  Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.
24  Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.
25  Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est–ce ?
26  Jésus répondit : C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot.
27  Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais–le promptement.
28  Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ;
29  car quelques–uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
30  Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.
31  Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.
32  Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui–même, et il le glorifiera bientôt.

        Jésus est troublé en Son esprit ! Il va déclencher les évènements pour aller à la croix. C’est Lui le Maître du temps et des évènements. C’est Lui qui décide du moment où Sa vie va basculer. Il donne Sa vie. Personne ne peut la Lui prendre ! C’est Lui qui va faire l’offrande volontaire de Sa Vie pour le salut de Son peuple et de toutes les nations.
    Nous avons un principe fondamental dans ce passage. Dans l’Ancienne Alliance, chaque fois qu’il a fallu construire ou reconstruire le Temple, il est question d’offrandes volontaires.
    Nous voyons apparaître ce principe spirituel dans 1Chronique 29. C’est la fin de la vie de David. Il a préparé tout ce qui était nécessaire à la construction du Temple. Il a amassé tous les matériaux pour sa construction. Il ajoute, en outre, ses biens propres pour la construction de l’édifice. Il incite le peuple à se porter volontaire pour la construction. Nous lisons au verset 9 de ce chapitre des Chroniques :

9  Le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car c’était avec un cœur bien disposé qu’ils les faisaient à l’ Éternel ; et le roi David en eut aussi une grande joie.

    Le roi David avait tout préparé pour l’édification du Temple. Il a donné et fait donner des offrandes volontaires. Nous trouvons cela dans les Saintes Écritures, il faut des offrandes volontaires pour construire, d’abord, le Tabernacle dans le désert, et pour la construction et la reconstruction du Temple :

--Exode 35.29  Tous les enfants d’Israël, hommes et femmes, dont le cœur était disposé à contribuer pour l’œuvre que l’ Éternel avait ordonnée par Moïse, apportèrent des offrandes volontaires à l’ Éternel.
--Exode 36.3 Ils prirent devant Moïse toutes les offrandes qu’avaient apportées les enfants d’Israël pour faire les ouvrages destinés au service du sanctuaire. Chaque matin, on apportait encore à Moïse des offrandes volontaires.
Esdras 1.4   Dans tout lieu où séjournent des restes du peuple de l’ Éternel, les gens du lieu leur donneront de l’argent, de l’or, des effets, et du bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem.  Aussi 1.6 ; 2.68 ; 3.5 ; 7.16 

    Nous avons, aussi, les offrandes volontaires pour les sabbats, les fêtes, les sacrifices qui servaient à l’entretien du Temple et de la sacrificature. Ces offrandes volontaires sont les ombres de notre offrande volontaire qui est notre corps pour l’édification de l’église.
    Le Seigneur s’est offert volontairement pour Son église, pour sa naissance. Nous devons, nous aussi, vivre sur ce principe d’offrande volontaire pour l’édification du corps de Christ : Son église. L’église ne peut vivre, être bâtie, grandir que par ces offrandes volontaires que nous sommes. Nous devons offrir notre corps comme un sacrifice vivant (Rm 12)
    Le Seigneur donne le morceau à Judas. Aussitôt Satan entre en lui. C’est le Seigneur qui est à l’origine de Sa Passion par cette parole : « Ce que tu fais, fais-le promptement !» La construction de l’édifice spirituel que nous sommes va recevoir la fondation, le fondement de son édification ! Merveilleux !
    Judas est sorti. Il faisait nuit ! C’est la nuit la plus sombre de toute l’humanité qui allait durer trois longs jours jusqu’à la résurrection du Seigneur.
    Maintenant !! Lorsque Jésus prononce ce mot, Il voit déjà l’accomplissement de ce qu’Il est venu faire sur la terre. C’est Lui qui donne le feu vert à Judas et le salut de Dieu arrive à son terme. Judas est celui par qui va commencer la passion du Seigneur pour le salut de l’humanité. C’est très dur de penser qu’il est la clé, le déclencheur de la passion de notre Seigneur. Oui ! Dieu, par l’obéissance de Christ, a été ( conjugué au passé) glorifié ! Oui ! le Fils de l’Homme a été glorifié par ce départ de Judas dans la nuit ! Oui ! Dieu a été glorifié dans le Fils ! Mais, Dieu  glorifiera le Fils en Lui-même, par Sa résurrection. Jésus affirme que tout est accompli et en même temps, Il nous projette dans cet accompli réalisé par Sa résurrection.
    Lorsque Judas est sorti, Jésus accepte le chemin qui mène à la croix. C’est en cela que le Fils de l’homme est glorifié et que Dieu est glorifié en Lui. Pour Dieu, c’est accompli. Les disciples verront Sa gloire lors de Sa résurrection, mais pour le Fils et le Père c’est déjà fait ! Sa résurrection et Son Ascension manifesteront publiquement à Ses disciples Sa gloire !
    Il y aurait tellement d’autres choses à découvrir dans ce récit ! Que chacun puisse aller plus loin avec l’éclairage de l’Esprit en sondant cette partie des Écritures !

    Continuons cette lecture :

33  Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez ; et, comme j’ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.
34  Je vous donne un commandement nouveau: Aimez–vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez–vous les uns les autres.
35  A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
36 _  Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas–tu ? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
37  Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis–je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi.
38  Jésus répondit : Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.

    Le commandement nouveau que Jésus donne devrait nous toucher ! S’aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés ! Il a donné Sa vie pour Son église, pour chacun de nous. La norme de notre amour est la même que le sien. Il a aimé les Siens plus que Lui-même, au point de prendre le tablier de l’esclave pour laver leur pied. Puis, il est allé à la croix pour que nous ayons la vie. Notre vie propre doit être mise sur l’autel pour servir les gens de la maison de Dieu, l’église. Aimer l’autre plus que s’aimer soi-même. C’est un vrai défi….., c’est la norme pour une vie épanouie.
    L’amour est mentionné seulement six fois dans les douze premiers chapitres. Il est mentionné trente et une fois dans les chapitres treize à dix-sept ! Cet amour le mène à la croix. Il va goûter la mort pour tous. La mort ne peut pas le retenir car Il est sans péché. Il inaugure la route pour nous. En Lui, maintenant nous pouvons franchir cette porte de la mort car la mort a perdu son pouvoir et nous sommes avec Lui, maintenant et pour l’éternité.
    C’est pour cette raison que le Seigneur dit à Pierre, le fougueux : « tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard » Jésus devait d’abord, anéantir celui qui avait le pouvoir de la mort, le diable. ‘’Il a écrasé, par Sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort’’ (Hé 2.14) Tous ceux qui se confient en Lui ont l’assurance que le pouvoir de la mort a été anéanti. Ils ont la vie éternelle, celle qui ne peut pas mourir et que le diable ne peut toucher !
    Personne ne pouvait venir là où Il allait (v 33) car la mort n’était pas encore vaincue. Il allait, par sa mort ouvrir la route nouvelle du salut, celle qui mène directement dans la présence du Père. Il allait préparer la place pour son Épouse, son Église ! Nous pouvons, à présent Le suivre car le voile a été déchiré, voile qui est en type sa vie humaine (Héb 10.20) Le chemin nouveau est ouvert ! Nous avons libre accès au Sanctuaire par le chemin que Jésus a inauguré par son sacrifice.
    Notre Dieu et Père de Jésus-Christ est merveilleux ! Notre Seigneur est merveilleux !! 

jcb