JEAN 13, le comble de l’amour de Dieu
Tout d’abord, examinons quelques idées générales sur ce chapitre, si riche.
Nous allons méditer, réfléchir sur les cinq premiers versets. Nous pouvons contempler la manifestation, la révélation de l’immense amour de Notre Seigneur pour les siens. C’est l’enseignement qui va découler de ce geste si beau et si empreint d’humilité de notre Seigneur : le lavement des pieds de ses disciples. Nous sommes devant une scène qui ne peut que nous émerveiller ! Celui par qui et pour qui tout existe devient l’esclave de ses disciples. A partir de ce geste très concret, le Seigneur enseigne sur l’amour. Quelle grâce quelle humilité de la part de notre Créateur ! Nous devons aborder ce passage les pieds déchaussés, dans la crainte de Dieu et dans un profond moment d’adoration ! Qui peut comprendre réellement cet acte d’amour du Seigneur ?
Lisons ces premiers versets. Nous pouvons les considérer comme le prologue de cette nouvelle révélation du plan de Dieu le Père pour les hommes qui sont devenus les siens :
1 Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.
2 Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer,
3 Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu,
4 se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.
5 Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.
Ce chapitre commence par l’évocation de la célébration de la Pâque. Or, nous savons que Pâque signifie passage, passer au-dessus de. Rappelons-nous l’ange exterminateur qui parcourait le pays d'Égypte, pour le jugement sur les premiers-nés. Il passait au-dessus des maisons dont les linteaux de la porte étaient couverts du sang du sacrifice de l’agneau et les premiers-nés étaient épargnés. Le sang du sacrifice protégeait les premiers-nés et ceux qui vivaient dans ces maisons. Il n’y a eu qu’une seule Pâque et depuis la sortie d'Égypte, une multitude de commémorations de cette Pâque, de ce passage qu’est la libération du peuple, de son esclavage en Égypte et de son salut.
Jésus savait que son heure était enfin venue de passer de ce monde au Père. Nous voici à nouveau avec ce verbe passer. Pour Jésus, ce passage du monde vers Son Père, est la finalité, le but de Sa venue sur terre. Ce passage s’est effectué par le Sang de l’Agneau de Dieu. Son immolation a ouvert le passage pour aller de l’esclavage de ce monde, vers le Père et entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Il nous a entraînés, nous étions en Lui pour ce passage. Notre mer rouge s’est ouverte pour nous sauver par la puissance de l’œuvre de la croix. Le Sang de Christ est en permanence au-dessus de celui qui l’accepte
Son Sang a coulé à la croix pour le salut de quiconque croit. Il n’a pu Lui-même aller vers le Père que par Son Propre Sang, en tant que Substitut de l’homme. Il est notre Premier-Né. Le rachat de tous les premiers-nés,a été acquis par l’œuvre de la croix. C'est en Lui, le Premier-Né de toute la création que nous sommes rachetés.
Il est bon de découvrir les richesses pour nos vies et notre marche avec le Père qui sont exposées dans ce passage des Écritures Divines. La première des choses que nous observons c’est la grâce merveilleuse de Dieu par ce geste sublime de notre merveilleux Seigneur. Celui en qui tout a été créé, Celui par qui et pour qui tout existe (Col. 1.15) incarné dans cet homme, Jésus, va enlever son vêtement afin de laver les pieds de ses disciples.
C’est le début de sa passion, le début de la réalité qui va prendre la place des ombres de l’Ancien Testament. Tout commence par ce geste incroyablement beau de notre Seigneur ! Le Maître qui devient, un temps, l’esclave de ses disciples ! Quelle grâce !
Judas a eu les pieds lavés par le Seigneur ! La grâce de Dieu n’est pas sélective, elle est pour tout homme. L’homme, après, en fait ce qu’il veut, mais cette grâce est pour tous. Nous avons l’exemple des Galates à qui Paul écrivait : « vous qui cherchez la justification par la Loi, vous êtes déchus de la grâce ! » Ce qui est gratuit est gratuit ! La grâce est gratuite ! On ne peut rien faire pour l’obtenir, si ce n’est la recevoir simplement, l’accepter, c’est tout ! Hélas, Judas a choisi une autre voie malgré l’amour que le Seigneur lui a manifesté.
Jésus qui avait aimé les siens. Les siens quel mot merveilleux ! Les siens ! Jean, inspiré par l’Esprit, atteste par cette expression que tout ce qui va suivre est pour Sa nouvelle création, Sa famille, le nouvel homme que nous sommes en Lui. Comme le dit l’épître aux Hébreux « c’est la raison pour laquelle il n’a pas honte de les appeler frères. » Frères dans le sens générique car, bien sûr, les sœurs sont aussi sa parenté ! N’oublions pas que l’église est appelée l’église des premiers-nés (Hé.12,23) Tout premier-né était racheté dans l’ancienne alliance et comme tous, hommes et femmes sont rachetés, nous sommes donc toutes et tous des premiers-nés. Ainsi nous comprenons que le Fils de Dieu est la nouvelle Pâque. Hébreu dix l’explique d’une façon lumineuse :
19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est–à–dire, de sa chair,…..
Voilà la nouvelle Pâque, la nouvelle voie inaugurée par le Seigneur grâce à Son Sang car il a, par Son Sang, eu accès au Sanctuaire et Il nous entraîne avec et en Lui. Nous voici dans la révélation finale. Le Sang de l’Agneau est en permanence sur les hommes qui ont accepté leur salut dans le sacrifice de Christ. La porte du ciel est ouverte car le voile, l’humanité sans tache de Jésus, a été déchiré, le Sang répandu, la justice de Dieu satisfaite.
Désormais le ciel est ouvert et les anges de Dieu montent et descendent sur le Fils de l’Homme. Les anges ne sont en action que sur le Fils de l’Homme et donc de la nouvelle création que nous sommes en Lui. De même que les anges accomplissaient l’œuvre de l’Éternel dans l’ancienne alliance, ils font de même dans la nouvelle sur le Fils de l’Homme. Dieu est toujours à l’œuvre, mais uniquement à partir de son Fils et de Son œuvre parfaite à la croix ! Magnifique !
Ce Fils, couronné de gloire et d’honneur, après Sa résurrection, nous le voyons ôter son vêtement pour se ceindre de ce linge, vêtement de l’esclave. Il s’en est vêtu, afin de pouvoir servir ses disciples, en lavant leurs pieds! Il a mis le comble à Son amour ! Examinons le contexte. Il y a des trésors de grâce pour nous ici !
Les disciples revenaient en sandales ouvertes de Bethanie par le chemin poussiéreux passant par le mont des Oliviers. Il était de tradition, avant un repas festif, qu’un esclave lave les pieds des convives. Dans la chambre haute préparée pour le dernier souper, une bassine était préparée pour cela, mais il n’y avait pas d’esclave pour accomplir ce service. L’un des disciples allait-il s’en charger ? Ils étaient occupés à bien d’autres choses! (Luc 22.22-24) Ils se disputaient et cherchaient à savoir qui était le plus grand ! Le plus grand, bien sûr était celui qui serait le plus près du Maître !
Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde : cette expression suggère que le Seigneur soit déjà dans la perspective de sa résurrection. Il a aimé les siens qui étaient dans le monde (la croix) Le Seigneur est avec eux physiquement, mais en esprit, il est déjà après la croix. Le geste qu’il va accomplir ne peut se comprendre que pour des personnes déjà pures, qui n’ont besoin que de se laver des souillures contractées pendant la marche. Cette pureté initiale est le fruit de la croix pour nos vies. Pour eux, elle est le fruit de la Parole du Seigneur, acceptée dans leur cœur.
La justice de Dieu assouvie par la sentence de mort exécutée sur Jésus, notre Agneau subissant le châtiment à notre place, la grâce du pardon des péchés peut nous être donnée. Ils ont été expiés par l’Agneau, notre Substitut. Nous sommes déclarés par Dieu comme n’ayant jamais péché. Quelle grâce !
Il a mis le comble à son amour pour eux ! Il les a aimés à l’extrême, lit-on dans d’autres versions. Je ne sais pas si nous pouvons commenter un tel acte de notre Seigneur. Nous pouvons nous incliner et adorer notre Dieu. Les mots manquent pour le décrire!
Nous allons essayer de reconstituer ce qui s’est réellement passé pendant le repas de la Pâque durant lequel le Seigneur a institué la Cène, la commémoration de la nouvelle Alliance. Pour cela, lisons quelques versets de Luc 22 qui décrit un incident qui s’est passé pendant l’institution de la Cène. Nous découvrons le contexte qui a motivé ce geste du Seigneur.
24 Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ?
25 Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.
26 Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.
27 Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est–ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
Ce que nous venons de lire dévoile l’état du cœur des disciples. Le Seigneur vient, juste avant cet incident, d’instituer le rite de la commémoration de la nouvelle Alliance en son Sang. Il leur dit ouvertement en leur donnant la coupe : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang qui est répandu pour vous »(Lc 22.15-20) Les voilà en train de contester pour savoir lequel serait le plus grand !
Dans Mathieu 18.1-4, dans Marc 9.33-37 et dans Luc 9.46-50 les disciples ont demandé au Seigneur : « Qui donc est le plus grand dans le royaume ? » Le Seigneur leur a présenté un petit enfant en leur disant de devenir comme eux afin de pouvoir entrer dans le royaume de Dieu et le plus grand est comme cet enfant.
Dans Mathieu 20.20-27 et Marc 10.35-45 les fils de Zébédée ( Jacques et Jean) et leur mère, ont même demandé au Seigneur d’être assis, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche lorsqu’Il sera dans Sa gloire. Rien que ça ! Les places d’honneur ! C’est une question récurrente, puisque nous la retrouvons dans ce moment si solennel de la première Cène
Je pense que le Seigneur a pu se servir de cette dispute entre eux pour se lever, ôter son vêtement et laver leurs pieds, afin de les enseigner.
La coutume voulait qu’on lave les pieds d’une personne qui entrait dans une maison, les pieds étant lavés par l’esclave de la maison comme dit plus haut. Le Seigneur a du voir, en entrant dans cette salle le récipient rempli d’eau et le linge qui devaient se trouver dans un coin. Bien sûr, aucun des disciples n’avait envie de s’abaisser à laver les pieds des autres selon la coutume. D’autant plus que cet acte était réservé aux esclaves non Juifs car il était trop humiliant pour un Juif ! Tout était préparé, mais il manquait l’esclave !
F. Godet a dit dans son commentaire : « l’ablution des pieds fut sans doute motivée par cette dispute dont parle Luc. Jésus aura voulu extirper du cœur de ses apôtres ce dernier reste de vieux levain d’orgueil et d’ambition messianique si choquante dont Luc a conservé le souvenir »
Amour merveilleux de notre Seigneur ! Le Maître qui s’abaisse à laver les pieds de ses disciples ! Quelle grâce ! Quelle confusion pour eux ! Oui, mais quel enseignement ont-ils reçu après ce geste ! Je pense au premier verset des Actes dans lequel il est écrit :
« Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d’enseigner »
Le Seigneur faisait et ensuite, Il enseignait. Dans Jean 13, Il a d’abord lavé les pieds des disciples et après, Il les a enseignés. Il est notre modèle.
Si nous avons vécu ce que nous enseignons ou partageons, il est évident que cela donne un poids, une puissance à ce qui est partagé. Le Seigneur peut faire une œuvre dans les cœurs, car ce qui est partagé a déjà produit un travail dans la vie de celui qui enseigne. C’est du vécu et non un verbiage intellectuel. C’est très important ! Nous devons faire avant de pouvoir parler, enseigner, témoigner !
Le lavement des pieds est un acte à la fois réel et symbolique. Le premier enseignement que nous pouvons tirer de cet acte : le service dans l’humilité. Nous devenons serviteurs les des autres dans l’humilité, car ce service est en rapport avec notre marche dans le monde. Nous savons que nous bronchons tous de plusieurs manières.
Paul exhorte les Galates à redresser ceux qui sont surpris en quelque faute. Si celui qui veut redresser n’a pas cet esprit de serviteur humble, il est fort possible qu’il aille vers son frère avec un cœur dur. Il ne pourra pas le redresser, mais plutôt, il l’enfoncera, avec au fond de son cœur la poutre du jugement.
Il est à remarquer que le verbe redresser, dans ce passage, est le même que celui employé dans Mathieu 4.21. Nous voyons Jacques et Jean réparer les filets, dans la barque. C’est ce même verbe qui est employé dans Galates 6.1. Ils réparaient les filets pour qu’ils soient efficaces et ne rompent pas pendant la pêche. Il en est de même pour nous : Aller vers ces personnes, dans l’humilité, pour les rendre propres à servir le Seigneur avec le talent qu’elles ont reçu. C’est une attitude de cœur nécessaire qui transformera notre vie ainsi que celle des autres membres de l’église. Vivre ainsi devient louanges et adoration pour notre Maître, car nous nous aimerons les uns les autres comme Il nous a aimés ! Nous devons nous laver nos pieds les uns les autres !
6 Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu me laves les pieds !
7 Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.
8 Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi.
9 Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.
10 Jésus lui dit : Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur ; et vous êtes purs, mais non pas tous.
Nous avons une autre leçon très pratique à tirer de ce passage. Pierre va refuser ce geste du Seigneur ! Jésus lui répond : « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec Moi » C’est clair, net et nous devrions être interpellés par la réponse du Seigneur donnée à Pierre. La part qui nous a été réservée, que le Seigneur nous a donnée, nous pouvons la perdre, si nous ne nous laissons pas laver les pieds. C’est très important.
Cette expression est un sémitisme, nous enseignent les théologiens. Faute de comprendre dans quel esprit le Seigneur fait ce geste, Pierre s’exclut, lui-même, de toute communion avec Lui ! Il s’exclut de toute participation à Son œuvre et à Sa gloire. Pierre ne sera plus associé au Seigneur et à son œuvre et il rompt avec le Seigneur !
De plus ce mot grec, meros, traduit part, signifie littéralement : héritage, part de butin. Pierre, par ce refus, perdait ce qui lui était donné et acquis par Christ.
La leçon à tirer de ce passage est simple si nous ne nous laissons pas laver les pieds par le Seigneur (cela se fait les uns par les autres) nous perdons notre part. Nous ne pouvons être là où le Seigneur est. C’est un acte de sanctification. La purification de nos souillures contractées lors de notre marche dans ce monde. C’est très sérieux !
Nous voici donc arrivés dans la section, qui, je crois, est la plus importante pour les chrétiens. Il s'agit de l'enseignement fondamental de notre Seigneur pour la marche de l'église, sa vie, son témoignage, la communion entre les membres etc.
Dans les douze premiers chapitres nous voyons le Seigneur qui s'adresse à bien des personnes en particulier (Nicodème, la Samaritaine, l'officier royal, le paralytique etc) ou à des groupes (Cana, la multiplication des pains etc) Par contre dans ses derniers partages il va s'adresser à une corporation, un groupe de personnes qui va devoir vivre ensemble : l'église. Il est essentiel de comprendre que le Seigneur va établir avec ses disciples la base de la vie de SA nouvelle création.
L'apôtre Paul a bien compris cela, car il a écrit dans Ephésiens : "car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ Jésus.. (2:10) Qui dit nouvelle création dit nouvelles règles de vie et cela s'applique aux disciples qui vont être les prémices de cette nouvelle création, dont nous sommes.
La première leçon qui va leur être enseignée est le service dans l'humilité. Leçon magistrale de notre Seigneur, lorsqu'Il se lève pour leur laver les pieds ! Quelle grâce et quel amour leur a témoigné ce merveilleux Seigneur ! Examinons de plus près cette scène :
Contemplons, d’abord, le cœur de Notre Seigneur, son amour, son caractère. Au verset treize Il affirme "vous m'appelez maître et Seigneur, et vous dites bien, car Je le suis". Il va ajouter au verset dix-neuf "Moi, je suis" allusion au Nom même de Dieu révélé dans Exode 3:14. Il affirme sa divinité, Celui par qui et pour qui tout existe, et Il a lavé les pieds de ses disciples ! Ensuite Il leur a affirmé "JE SUIS’’ ! C’est le NOM ineffable de Dieu
Nous voyons que pour ce service le Seigneur a ôté ses vêtements cette tunique d’un seul tissu sans couture (Jean 19,23) qui est le symbole de sa vie parfaite sur la terre. Il s’est dépouillé pour servir. Et donc le plus grand est celui qui devient esclave pour servir. Ainsi par cet acte le Seigneur démontre que dans le royaume de Dieu les valeurs sont renversées par rapport aux coutumes de ce monde. De plus la Loi enseigne « tu aimeras ton prochain comme toi même (Lv.19 :18) Mais, Jésus a aimé ses disciples, les siens, plus que Lui-même en prenant la place de cet esclave. Rappelons-nous Philippiens 2 : 5 à 8
5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ,
6 lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui–même, en prenant une forme d’esclave, en devenant semblable aux hommes
8 et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui–même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
C’est la description du cœur de notre Seigneur, de l’homme parfait qu’il a été sur terre. Notre exemple ! Plus tard, Il leur dira « Je vous donne un commandement nouveau aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » c’est-à-dire plus que vous-mêmes. C’est la loi de notre nouvelle vie, et le but c’est notre épanouissement au sein de l’église, par cet amour partagé et cette vie donnée au Seigneur et à l’autre !
Continuons cette lecture si belle !
11 Car il connaissait celui qui le livrait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs.
12 Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez–vous ce que je vous ai fait ?
13 Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.
14 Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;
15 car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.
16 En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.
17 Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.
18 Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Ecriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain A levé son talon contre moi.
19 Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis. ( que Moi je suis )
20 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
C’est le début de l’enseignement du Maître à ses disciples, enseignement qui va prendre quatre chapitres de cet évangile et en point d’orgue, comme conclusion la prière sacerdotale.
Lorsqu’Il finit Son Service d’esclave, Il reprend Son vêtement, Se revêt de Sa dignité et c’est le Seigneur qui les enseigne. Ce n’est plus l’esclave, mais Celui par qui et pour qui tout existe, caché dans Son Humanité ! Mais c’est aussi cet Agneau qui va être immolé pour le salut de Son peuple ! Que de grâce, que de trésors dans ces derniers moments du Seigneur avec ses disciples ! Par ses derniers partages, nous recevons Son Testament pour nous, Sa Parole de Vie et la promesse de l’Esprit.
Jésus fait mention de celui qui va le trahir, sans le nommer en citant les Écritures, un verset du psaume 41 : « Celui qui mange avec moi le pain, a levé son talon contre Moi » Je pense que le Seigneur devait avoir le cœur déchiré lorsqu’Il a prononcé cette parole. De suite après cet aveu, Il déclare Sa divinité en proclamant Moi, JE SUIS ! C’est le Nom de Dieu révélé à Moïse lorsqu’il se tenait dans ce buisson ardent (Ex 3.14) L’ Éternel se tenait dans un buisson épineux. Chouraqui traduit ce buisson : le roncier, c’est un buisson épineux.
Nous savons que les ronces sont apparues sur la terre, lorsque Adam et Ève ont été chassés du jardin d’Eden. Les ronces font partie du fruit de la désobéissance du premier couple, car la terre a été maudite et les ronces en sont un de ces fruits. L’ Maternel se révèle à Moïse, dans le buisson épineux, le roncier comme traduit Chouraqui. Il se révèle dans le fruit de la désobéissance. Il vient libérer Son peuple à partir de ce buisson. C’est un symbole très fort. Dieu se révèle dans le fruit de la désobéissance ! Le corps mortel que nous avons est aussi celui hérité du premier couple et est le fruit de la désobéissance. Dieu en Jésus est venu sur terre dans ce corps mortel, ce buisson épineux, afin de le racheter.
Cette humiliation de notre Seigneur a été merveilleusement décrite dans ce passage de l’épître de Paul aux Philippiens que nous avons lu plus haut. Il écrira, aussi, dans la deuxième lettre aux Corinthiens : « Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-Même » Il était dans ce buisson épineux que nous sommes pour Se réconcilier avec nous. Le prix payé pour cette réconciliation est non quantifiable. Il est à la mesure de Son amour pour nous ! La preuve irréfutable que Jésus est « JE SUIS » est la réalisation de ce verset du psaume 41. Très difficile à comprendre, car c’est le départ pour la croix ! Ils comprendront plus tard, à Sa résurrection.
Le verset vingt est très important pour les disciples. Ils ont reçu le Seigneur, ils ont donc reçu Celui qui L’a envoyé ! Ils ont reçu le Père, car c’est Dieu le PÈRE qui a envoyé Son Fils. Il montrera au chapitre suivant que les deux sont un.
21 Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera.
22 Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
23 Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.
24 Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.
25 Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est–ce ?
26 Jésus répondit : C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot.
27 Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais–le promptement.
28 Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ;
29 car quelques–uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
30 Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.
31 Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.
32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui–même, et il le glorifiera bientôt.
Jésus est troublé en Son esprit ! Il va déclencher les évènements pour aller à la croix. C’est Lui le Maître du temps et des évènements. C’est Lui qui décide du moment où Sa vie va basculer. Il donne Sa vie. Personne ne peut la Lui prendre ! C’est Lui qui va faire l’offrande volontaire de Sa Vie pour le salut de Son peuple et de toutes les nations.
Nous avons un principe fondamental dans ce passage. Dans l’Ancienne Alliance, chaque fois qu’il a fallu construire ou reconstruire le Temple, il est question d’offrandes volontaires.
Nous voyons apparaître ce principe spirituel dans 1Chronique 29. C’est la fin de la vie de David. Il a préparé tout ce qui était nécessaire à la construction du Temple. Il a amassé tous les matériaux pour sa construction. Il ajoute, en outre, ses biens propres pour la construction de l’édifice. Il incite le peuple à se porter volontaire pour la construction. Nous lisons au verset 9 de ce chapitre des Chroniques :
9 Le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car c’était avec un cœur bien disposé qu’ils les faisaient à l’ Éternel ; et le roi David en eut aussi une grande joie.
Le roi David avait tout préparé pour l’édification du Temple. Il a donné et fait donner des offrandes volontaires. Nous trouvons cela dans les Saintes Écritures, il faut des offrandes volontaires pour construire, d’abord, le Tabernacle dans le désert, et pour la construction et la reconstruction du Temple :
--Exode 35.29 Tous les enfants d’Israël, hommes et femmes, dont le cœur était disposé à contribuer pour l’œuvre que l’ Éternel avait ordonnée par Moïse, apportèrent des offrandes volontaires à l’ Éternel.
--Exode 36.3 Ils prirent devant Moïse toutes les offrandes qu’avaient apportées les enfants d’Israël pour faire les ouvrages destinés au service du sanctuaire. Chaque matin, on apportait encore à Moïse des offrandes volontaires.
Esdras 1.4 Dans tout lieu où séjournent des restes du peuple de l’ Éternel, les gens du lieu leur donneront de l’argent, de l’or, des effets, et du bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem. Aussi 1.6 ; 2.68 ; 3.5 ; 7.16
Nous avons, aussi, les offrandes volontaires pour les sabbats, les fêtes, les sacrifices qui servaient à l’entretien du Temple et de la sacrificature. Ces offrandes volontaires sont les ombres de notre offrande volontaire qui est notre corps pour l’édification de l’église.
Le Seigneur s’est offert volontairement pour Son église, pour sa naissance. Nous devons, nous aussi, vivre sur ce principe d’offrande volontaire pour l’édification du corps de Christ : Son église. L’église ne peut vivre, être bâtie, grandir que par ces offrandes volontaires que nous sommes. Nous devons offrir notre corps comme un sacrifice vivant (Rm 12)
Le Seigneur donne le morceau à Judas. Aussitôt Satan entre en lui. C’est le Seigneur qui est à l’origine de Sa Passion par cette parole : « Ce que tu fais, fais-le promptement !» La construction de l’édifice spirituel que nous sommes va recevoir la fondation, le fondement de son édification ! Merveilleux !
Judas est sorti. Il faisait nuit ! C’est la nuit la plus sombre de toute l’humanité qui allait durer trois longs jours jusqu’à la résurrection du Seigneur.
Maintenant !! Lorsque Jésus prononce ce mot, Il voit déjà l’accomplissement de ce qu’Il est venu faire sur la terre. C’est Lui qui donne le feu vert à Judas et le salut de Dieu arrive à son terme. Judas est celui par qui va commencer la passion du Seigneur pour le salut de l’humanité. C’est très dur de penser qu’il est la clé, le déclencheur de la passion de notre Seigneur. Oui ! Dieu, par l’obéissance de Christ, a été ( conjugué au passé) glorifié ! Oui ! le Fils de l’Homme a été glorifié par ce départ de Judas dans la nuit ! Oui ! Dieu a été glorifié dans le Fils ! Mais, Dieu glorifiera le Fils en Lui-même, par Sa résurrection. Jésus affirme que tout est accompli et en même temps, Il nous projette dans cet accompli réalisé par Sa résurrection.
Lorsque Judas est sorti, Jésus accepte le chemin qui mène à la croix. C’est en cela que le Fils de l’homme est glorifié et que Dieu est glorifié en Lui. Pour Dieu, c’est accompli. Les disciples verront Sa gloire lors de Sa résurrection, mais pour le Fils et le Père c’est déjà fait ! Sa résurrection et Son Ascension manifesteront publiquement à Ses disciples Sa gloire !
Il y aurait tellement d’autres choses à découvrir dans ce récit ! Que chacun puisse aller plus loin avec l’éclairage de l’Esprit en sondant cette partie des Écritures !
Continuons cette lecture :
33 Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez ; et, comme j’ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.
34 Je vous donne un commandement nouveau: Aimez–vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez–vous les uns les autres.
35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
36 _ Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas–tu ? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
37 Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis–je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi.
38 Jésus répondit : Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.
Le commandement nouveau que Jésus donne devrait nous toucher ! S’aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés ! Il a donné Sa vie pour Son église, pour chacun de nous. La norme de notre amour est la même que le sien. Il a aimé les Siens plus que Lui-même, au point de prendre le tablier de l’esclave pour laver leur pied. Puis, il est allé à la croix pour que nous ayons la vie. Notre vie propre doit être mise sur l’autel pour servir les gens de la maison de Dieu, l’église. Aimer l’autre plus que s’aimer soi-même. C’est un vrai défi….., c’est la norme pour une vie épanouie.
L’amour est mentionné seulement six fois dans les douze premiers chapitres. Il est mentionné trente et une fois dans les chapitres treize à dix-sept ! Cet amour le mène à la croix. Il va goûter la mort pour tous. La mort ne peut pas le retenir car Il est sans péché. Il inaugure la route pour nous. En Lui, maintenant nous pouvons franchir cette porte de la mort car la mort a perdu son pouvoir et nous sommes avec Lui, maintenant et pour l’éternité.
C’est pour cette raison que le Seigneur dit à Pierre, le fougueux : « tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard » Jésus devait d’abord, anéantir celui qui avait le pouvoir de la mort, le diable. ‘’Il a écrasé, par Sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort’’ (Hé 2.14) Tous ceux qui se confient en Lui ont l’assurance que le pouvoir de la mort a été anéanti. Ils ont la vie éternelle, celle qui ne peut pas mourir et que le diable ne peut toucher !
Personne ne pouvait venir là où Il allait (v 33) car la mort n’était pas encore vaincue. Il allait, par sa mort ouvrir la route nouvelle du salut, celle qui mène directement dans la présence du Père. Il allait préparer la place pour son Épouse, son Église ! Nous pouvons, à présent Le suivre car le voile a été déchiré, voile qui est en type sa vie humaine (Héb 10.20) Le chemin nouveau est ouvert ! Nous avons libre accès au Sanctuaire par le chemin que Jésus a inauguré par son sacrifice.
Notre Dieu et Père de Jésus-Christ est merveilleux ! Notre Seigneur est merveilleux !!
jcb
jcb
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