samedi 2 décembre 2017

(2) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre second par T. Austin-Sparks

Chapitre second

Notre assurance :
En Christ, Dieu a Son repos et Sa satisfaction

5 ………..nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,
6 à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé……..
12 …….afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ……
10 ….Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. (Éphésiens 1:5-6, 12 ; 2:10)

5 Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. (Jean 17:5)

                      Nous méditons sur la maison spirituelle de Dieu, et nous nous sommes arrêtés dans notre précédente méditation, sur le trait fondamental et prééminent de cette maison spirituelle, - dont nous sommes en Christ des pierres vivantes, - c’est-à-dire la proclamation et la manifestation de l’exaltation du Fils de Dieu. Nous avons remarqué, en ce qui concerne cette maison, que tout découle de cette exaltation. Ce qui arriva le jour de la Pentecôte fut le rejaillissement spontané de cette exaltation du Fils de Dieu à la droite de la Majesté d’En-Haut. Et ce fait même fut le secret de la vie, de la puissance et de la victoire de l’Église, dès les premiers jours de son existence et de son histoire. C’est de ce fait que découlait sa vie. C’était là son témoignage : Jésus, le Fils de Dieu est exalté sur le Trône, dans les lieux célestes.

                      Nous savons que ce fut le témoignage de Pierre le jour de la Pentecôte. Nous savons que ce fut la note sur laquelle s’arrêta Étienne. Nous savons que les apôtres proclamèrent continuellement ce grand fait : Dieu L’a fait Seigneur et Christ et Il est exalté. Je le répète, tout jaillit de ce fait et se résume en un élément puissant d’assurance, une chose qui reste toujours nécessaire, et qui l’est peut-être plus aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été.

L’assaut porté contre l’assurance

                     Nous avons rappelé dans notre méditation précédente ce fait, que le grand ennemi spirituel cherchait à réaliser son ambition à la domination du monde par la propagation d’un mensonge, cette grande propagande « cinquième colonne ». Et il a réussi par sa campagne de mensonge à ouvrir de larges avenues, par lesquelles sont minées et sapées l’assurance et la confiance.

                      Il a fait et il en train de faire encore autre chose dans le domaine spirituel, une chose que nous voyons si clairement à l’œuvre dans les lignes temporelles. C’est cette stratégie ouverte et affichée dont se servent ceux qui, maintenant dirigés, employés et gouvernés par Satan, veulent réaliser la domination du monde par l’élimination de Christ. Il est prouvé par l’histoire vécue que leur stratégie consistait à travailler secrètement dans la vie nationale de leurs ennemis, à persévérer pendant des années, dans le but de produire une désintégration interne qui détruit la confiance : et comme ils ont réussi à le faire, ils continuent ! Je ne désire pas m’attarder sur le côté terrestre, temporel et politique des choses. Mais cette action subtile et secrète se poursuit dans les coulisses, dans la vie même des nations ennemies, en vue de détruire la confiance et de créer un affaiblissement à l’intérieur, - cette action dévoile les principes de l’activité de Satan. En effet la phrase qui fut imprimée à cet égard est celle-ci : Nous voulons forcer nos ennemis à travailler à leur propre défaite ! Et cela fut vrai dans bien des pays.

                     Maintenant cela peut être un exemple de ce qui se fait spirituellement. Oh ! Avec quelle ténacité Satan a poursuivi cette voie à travers tout l’histoire, faisant tout pour détruire la confiance, car la confiance est un facteur puissant. Nous voyons comment les nations cherchent à cultiver et à stimuler la confiance à l’intérieur de leurs frontières, pour maintenir leur propre forces contre leurs ennemis. Que ne feront-elles pas pour rassurer les peuples et leur donner confiance ? Satan sait qu’un peuple qui vit dans l’assurance soulève pour lui le plus grand des problèmes, et représente une situation des plus embarrassantes pour lui. Or, si nous regardons aux premiers jours de la vie de l’Église, nous verrons que l’un des trait qui la caractérisait particulièrement, c’était l’assurance des croyants. Ils étaient des hommes qui ne posaient pas de questions. Ils ne connaissaient pas le doute. Ils pouvaient parler avec autorité, parce que leurs cœurs étaient fermes. Ils n’étaient point divisés intérieurement. Il n’y avait dans leur sein aucune de ces semences de désintégration interne. La base de cette assurance et de cette position sûre, c’était simplement que le Saint-Esprit était venu et qu’il avait gravé avec force dans leurs cœurs le fait que Jésus était sur le Trône. « Jésus exalté..élevé...à la droite de Dieu (Actes 2:32-33). Ils n’avaient aucun doute à cet égard, c’est pourquoi il n’y avait aucune place à celui-ci. L’exaltation du Seigneur Jésus, lorsqu’elle une vérité bien établie dans notre cœur, est un facteur puissant dans notre témoignage, notre vie, notre service. Si ce facteur nous manque nous n’avons aucune valeur pour Lui.

                    Or, en des jours comme ceux où nous vivons, la stratégie de l’ennemi consistera à saper, à miner notre assurance. Nous ne parlons pas, à présent, des choses du monde, mais de l’assurance spirituelle. C’est donc par ce moyen - par l’assurance que Jésus-Christ est exalté - que la Maison de Dieu est édifiée, et elle ne peut l’être sans cela. Nous avons vu, comment, avec David et Salomon, l’édification de celle maison qu’ils voulaient pour le Dieu Éternel et qui devait être excessivement magnifique, découlait toute entière du fait que Dieu s’était assuré, et de Son roi, et du trône pour son roi. Dieu avait fait alliance avec David. Dieu avait promis avec serment à David, de faire asseoir sur son trône quelqu’un du fruit de ses entrailles, d’établir son trône à jamais. Or, nous le savons, cette promesse a dépassé le fils de David, pour s’accomplir dans le Seigneur Jésus. Elle n’eut qu’un accomplissement purement symbolique et très imparfait en Salomon. Salomon eut une fin déshonorante, mais au jour de sa gloire il avait été la préfigure d’un Autre. C’est ainsi que nous trouvons dans le livre des Actes ces paroles citées d’un Psaume :

34 Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite,
35 Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. (Actes 2)

                    L’apôtre emploie ce mot en relation avec cette autre parole adressée à David : « David...étant prophète et sachant que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, c’est...Christ qu’il a prévu et dont il a parlé. »

                    C’est de Lui qu’il a parlé. Et Dieu a accompli Sa Parole, non pas dans une ombre, ni dans une figure, mais parfaitement, en ce plus grand Fils de David. Le plus grand Fils de David est sur le trône des trônes. Et c’est pas le fait que Dieu a établi Son Roi dans la gloire et l’exaltation, que commence l’histoire de l’Église. La note suprême par laquelle est édifiée l’Église, c’est cette note d’assurance absolue, qui qui jailli du fait que Dieu a établi Son Fils dans la gloire.

Le repos de Dieu en Son Fils

                     L’assurance vient du repos du cœur. Remarquons ici à nouveau combien les Tritures sont pleines de vérité et d’exactitude. Ce n’est pas par accident ni par chance ou hasard, que Salomon, l‘homme choisi pour occuper cette position a porté ce nom : Salomon. Salomon signifie repos. Arrêtons-nous maintenant sur la parole si intéressante que dit Étienne en parlant de Salomon dans Actes 7:48-49 :

48 Mais le Très-Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète:
49 Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos?

                    Ensuite Salomon porte un autre nom - Jedidia, bien aimé de l’Éternel – C’est ce que nous trouvons dans la lettre aux Éphésiens. - « acceptés en son fils bien-aimé ». Nous le voyons, le Seigneur Jésus incarne la signification des deux noms de Salomon. Il et le repos de Dieu, - le lieu de mon repos - et Il est le Bien-Aimé de Dieu, le Bien-Aimé du Père. Ainsi, en tout premier lieu, Dieu a tout ce que Son cœur désire dans la Personne de Son Fils, et cela en regard de ce que doit être Sa Maison. Et c’est de se fait que prend naissance corporativement, la Maison dont nous sommes des parties. Elle est édifiée sur le repos du cœur, que Dieu possède en Son Fils.

                    Il faut maintenant que, vous et moi, nous arrivions, comme Dieu, à cette même place de repos à l’égard du Seigneur Jésus, avant de pouvoir être réellement une expression de Sa maison. Nous sommes Sa maison spirituelle : « sa maison, c’est nous ». Mais cela ne veut pas dire que Dieu nous rassemble simplement, comme si nous étions des briques. Il doit avoir des pierres vivantes, et ces mots, pierres vivantes, implique la pensée comme nous le montre 1Pierre 2:4-5, que c’est par une relation vivante avec la principale Pierre de l’angle que la maison est édifiée : « en nous approchant de lui comme de la pierre vivante...vous aussi, comme des pierres vivante, vous formez une maison spirituelle. » Les différentes parties de la maison forment un tout avec la Pierre Angulaire. Elles sont tout d‘une pièce, en ce qui concerne leur nature, un avec Lui, en ce qu’Il est. Puisque nous sommes l’édifice, il nous faut prendre notre caractère de cette Pierre de l’Angle que Dieu a choisie : « Je pose en Sion la pierre angulaire choisie et précieuse. » Le but de Dieu, c’est Son Fils et tout vient de Lui. Vous et moi nous travaillons pour Lui et tout vient de Lui.

                    Mais qu’est-ce donc qui donne à la maison son caractère ? C’est la satisfaction parfaite et entière que Dieu a en Son Fils et qui Lui donne Son repos. Dieu se reposa de toutes Ses œuvres le septième jour ; et Dieu vit tout ce qu’Il avait fait, et tout était très bon. Maintenant, si nous reportons cela directement - dans son rapport spirituel – à la Maison de Dieu, nous entendrons longtemps, longtemps après ces paroles : « pour faire paraître devant Lui cette Église pleine de gloire, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. » Ce n’est que redire en d’autres termes, « c’est très bon ! » Ce qui satisfait avant tout le cœur de Dieu c’est que Son Fils a répondu à tout ce qu’Il n’avait jamais demandé de façon spirituelle et morale. C’est cela, le repos de Dieu. Et l’exaltation du Seigneur Jésus, c’est le sceau que Dieu a apposé sur ce fait. Dieu est satisfait. Il est en repos. C’est ainsi que, lorsque le Seigneur Jésus est sur le point de franchir la dernière étape de Son voyage, cette étape qui Le verra crucifié, Il dit : « Père glorifie-moi auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fut ! » (Jean 17:5)

                      Glorifie-Moi ! Oui, cela suivra presque immédiatement le moment du plus sombre chemin. C’est le chemin qui mène à la gloire. Ce dernier pas – la Croix – sera l’étape finale et la somme de tout ce qui a donné à Dieu la satisfaction de Son cœur.

La valeur du Sang de Jésus-Christ

                    La conclusion à laquelle nous conduit tout ce qui a été dit est celle-ci : C’est par Son Sang précieux que le repos de Dieu est assuré en Jésus-Christ. Oh ! Bien-aimés nous avons besoin, vous et moi, de saisir plus profondément la valeur suprême du Sang de Jésus ! Le valeur du Sang de Jésus est le grand facteur en ces temps de la fin. C’est le facteur suprême, quant au repos de notre cœur. Et le repos du cœur est la seule base de la victoire. C’est pourquoi Satan cherche toujours de dérober aux enfants de Dieu le repos de leur cœur à l’égard des questions spirituelles. J’aimerai adresser à tous cet appel aujourd’hui, bien qu’il serai nécessaire d’en dire davantage une autre fois. Mais je tiens à adresser cet appel ici, car il faut que nous arrivions à la place, où cette question de notre relation avec Dieu, - quant à notre acceptation, notre paix, notre repos, notre communion, - est absolument établie. Nous ne devons pas permettre que l’autre côté de notre expérience spirituelle franchisse cette ligne de séparation, et pénètre das le domaine de notre assurance. Je veux dire qu’il y a cet autre côté, celui où le Seigneur veut nous rendre conformes à l’image de Son Fils. Il a une grande œuvre à faire en nous, et à mesure qu’Il l’accomplit, nous découvrons ce que nous n’avions jamais soupçonné, à savoir l’œuvre immense que cela représente. Nous nus découvrons nous-mêmes. Nous découvrons les profondeurs de l’iniquité qui se trouve dans notre nature déchue. Cela devient, pour nous, quelque chose de terrible. Mais ne permettons jamais que ce qui est mis en lumière par l’action de Dieu en nous, vienne envahir cette autre place de l’assurance de notre acceptation, de notre position, de notre paix avec Dieu.

                     Nous arrivons à une place dans laquelle nous savons que Dieu nous a acceptés et que nous avons la paix avec Dieu. Nos péchés nous sont pardonnés et nous avons une paix bénie, nous réjouissant dans le Seigneur. Nous sommes dans cette position pour un certain temps, puis nous sommes tout-à-coup mis en présence d’une chose liée à notre avancement spirituel, à une vie plus profonde en Christ, et à tout ce qui concerne notre marche avec Lui. C’est là que beaucoup, en entrant en contact avec ces choses, perdent leur assurance première et leur joie fondamentale. Et c’est à cause de cela que l’on s’est tourné, non pas contre le salut et la joie simple d’avoir trouvé le Seigneur comme Sauveur, mais contre ce qui doit être ajouté à cela. L’on ne veut rien de plus. On refuse tout ce qui est subjectif. Cela ne justifie pas la position qu’on a prise, mais nous montre combien nous devons veiller à cette question de notre assurance : et nous devons nous appuyer sur elle.

                    Il nous faut prendre cette position, et sans aucun doute, il y en a parmi vous qui l’ont prise : « Oui, je le sais, je commence à comprendre quelque chose de la profondeur du mal qui est dans ma propre nature. J’en arrive à voir ce que je n’aurai jamais cru vrai de moi-même. Je n’ai jamais eu des moments aussi durs. Je n’ai jamais désespéré de moi comme je le fais en ce moment. Je découvre de plus en plus qu ‘en moi, c’est-à-dire dans ma chair, il n’y a rien de bon !  Et ainsi de suite, mais...mais... c’est l’affaire du Seigneur. C’est le Seigneur qui va s’en occuper. Je ne permettrai pas que cette découverte empiète sur l’assurance de mon acception absolue par Dieu sur ma position fondamentale devant Dieu. Je ne permettrai pas à tous les problèmes de la sanctification de venir submerger et détruire la grande assurance de la justification. » Il nous faut veiller très soigneusement à garder cette ligne de séparation clairement définie ; car si je ne me trompe, c’est précisément contre cela que sont dirigées les œuvres de l’ennemi, afin de détruire la puissance de l’Église. Et je crois que c’est le cœur du douzième chapitre de l’Apocalypse : « Ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau. » qui est-ce qu’ils ont vaincu ? l’accusateur des frères. Il cherche à les terrasser par ses accusations. Et leur réponse à ces accusations : le Sang de l’Agneau. Que signifie cela ? Dieu est satisfait et Il est dans le repos. Et je suis, moi aussi, en repos sur la base du Sang. Il l’ont vaincu, et lui, il est terrassé. Ils ne seront pas abattus, s’ils restent fermes dans leur position. Le Sang n’est pas efficace uniquement pour le salut initial : il a toute sa valeur pour le triomphe final. Le Sang est la chose finale. La valeur du Sang est une puissance immense pour maintenir le peuple de Dieu ferme et assuré, confiant et empreint de la note d’autorité. La base de la satisfaction de Dieu, c’est le Sang de Son Fils qui rend possible Son exaltation.

                     Oui, tout cela est lié à cet élément d’assurance nécessaire et indispensable sur lequel est édifiée l’Église. C’est dans cette ligne que grandira la maison spirituelle. Je crois que c’est en cela que réside le secret du progrès remarquable des débuts de l’Église. « Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » L’Église croissait alors d’une manière qu’elle n’a jamais connue plus tard. Et le grand facteur dans l’édification de la maison, dans la croissance de l’Église,c’était alors cette note d’assurance et de confiance absolues chez les croyants. C’était un peuple qui avait le repos du cœur, et qui savait que Jésus-Christ est sur le Trône. Pour eux cette assurance dominait leur relation avec Dieu.

                      Cela nous ramène à notre précédente méditation, tout en nous conduisant directement vers du nouveau placé devant nous par les passages cités au début de notre deuxième chapitre : La maison spirituelle existe, dans la but de répondre au propre désir de Dieu, de servir et au plaisir et à la gloire même de Dieu. Nous avons cette phrase dans les Éphésiens : « que nous soyons à la louange et à la gloire de sa grâce. » A la louange de sa gloire, c’est-à-dire qu’elle existe pour satisfaire le cœur de Dieu , pour servir à Sa gloire, à Son plaisir. C’est de cette manière que la maison spirituelle doit être la réponse de Dieu à tout ce qui est arrivé dans l’histoire.

La nouvelle création de Dieu

                     Lorsque fut terminée cette première création qui s’acheva dans le premier Adam, Dieu a considéré Son œuvre en disant : tout est très bon ! Puis suivirent la chute, le chaos, la ruine dans la création. C’est du sein de la création ruinée que Dieu leva une nation. Or le plus grande parole qui a été dite d’Israël est, je le pense, cette petite phrase : « Israël ma gloire ». Quelle chose merveilleuse ! Israël ma gloire. Dans les premiers jours du règne de Salomon, Israël fut bien la gloire de Dieu. Puis une fois encore suivirent la chute, la faillite, la ruine.

                      Et pour finir, nous voyons Dieu revenir sur Ses pas, revenir à Israël, revenir à la création par une nouvelle création en Jésus-Christ. C’est premièrement en ce qui concerne Christ Lui-même et personnellement, que Dieu pourra dire, comme nous l’avons vu : « Mon bien-aimé en qui j’ai mis tout mon plaisir. » Je suis pleinement satisfait. C’est, en d’autres termes, la nouvelle création vue en Christ et Dieu disant : tout est très bon, Je suis pleinement satisfait.

                     Mais il y a ensuite l’Église, l’Église qui est Son corps et qui représente une extension de la nouvelle création, - de la personne de Christ au Corps de Christ.- Et la chose suprême qui nous est dite de cette Église, c’est qu’elle descend du ciel resplendissante de la gloire de Dieu. Ou, pour employer d’autres termes, « qu’il fera paraître cette Église devant lui pleine de gloire, » ou encore « qu’il viendra en ce jour pour être glorifié dans ses saints et admiré de tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1:10) Ce sera la fin. Ce sera la réponse finale de Dieu. Il n’y aura plus dans la création d’autre chaos, ni d’autre ruine. La dernière réponse de Dieu à toute la ruine et à la faillite qu’il y avait auparavant, c’est l’Église, cette maison spirituelle, une nouvelle création.

Ce qu’est l’Église

                     Qu’est-ce donc que cette maison spirituelle ? Qu’est-ce que cette Église ? Gardons-nous à cet égard, d’une idée simplement objective, et ne pensons pas à l’Église comme à une chose située en un certain lieu en dehors de nous-mêmes. Qu’est-ce que l’Église ? La réponse est très simple. La maison spirituelle de Dieu, c’est Christ Lui-même. Non pas Christ personnellement et seul, mais Christ en vous en moi, l’espérance de la gloire. Oh ! c’est précisément sur ce point qu’ont été commises au sujet de l’Église, toutes les erreurs qui ont eu des résultats si désastreux. L’Église, la Maison de Dieu, c’est simplement Christ Lui-même, qui se trouve dans son unité indissoluble en tous ceux en qui Il demeure réellement. C’est tout. Voilà l’Église. Cherchons maintenant à extirper de notre mentalité tout autre idée de l’Église. Christ n’est pas divisé en un millier ou un million de parcelles selon le nombre de croyants. Il n’y a qu’un seul Christ. Ce n’est pas vous et moi qui sommes l’Église. C’est Christ en vous et en moi qui est l’Église. Nous restons toujours, en dehors de l’Église, ce que nous sommes sur notre base naturelle, mais c’est la mesure de Christ en nous qui constitue l’Église, une Église spirituelle, une maison spirituelle. Un seul Christ, par l’Esprit qui est un, en tout ceux en qui Il demeure. Voilà l’Église. Dieu n’a jamais vu dans cette Église, dans ce Temple, autre chose que Son Fils. C’est Lui qui est le Temple de Dieu et, vous et moi, nous ne pouvons appartenir à l’Église que si Christ est en nous. Je sais que c’est là dire une chose très simple, mais arrêtons-nous simplement là-dessus pour en saisir toute la signification : nous avons là un des grands facteurs d’une puissance immense et inexprimable contre l’ennemi, pourvu que nous vivions sur cette vérité et que, surtout, nous y demeurions.

                    Il y a deux manières d’aborder cette question et je revois le grand succès de propagande satanique à cet égard. Je ne sais pas ce qu’en penseront les chrétiens plus avancés. Nous ne pouvons parler que de ce que nous avons vu durant notre vie, mais nous avons vécu assez longtemps pour reconnaître le cours de ces choses. Et il me semble – bien plus, j’ai la conviction – que, durant ces toutes dernières années, durant ces dernières décades, il y a eu parmi les chrétiens, une méfiance allant croissant et se développant plus que jamais, de telle sorte qu’il est aujourd’hui presque impossible de parler quelque part sans que l’on remette en question la pureté de votre foi. C’est dans l’atmosphère. Il me semble que l’on soit en état d’alerte de manière constante, afin de repérer quelque chose qui ne soit pas tout à fait pur. Et tout ce qui vient réellement de Dieu est entravé par cette méfiance, par cette atmosphère de suspicion. La vérité réelle de Dieu ne peut atteindre les cœurs, à cause de cette méfiance répandue dans tous les chrétiens. Est-ce bien juste ? Est-ce tout à fait fondamental ? Est-ce bien la vérité ? Quelle erreur y a-t-il ici ? Où sera le point subtil de ceci ? C’est comme cela. Voilà l’attitude qu’on a adoptée, voilà ce qui est devenu la ligne positive. Or, bien-aimés, je crois que nous avons là, l’une des caractéristiques de cette propagande satanique, dans la but d’amener un affaissement de l’intérieur ; car il y a une désintégration interne, s’il n’y a pas de cohésion, cela signifie que le peuple de Dieu est divisé en milliers de fragments, par cet esprit et cette atmosphère de méfiance si nuisible, et que l’Église ne peut pas marcher comme un tout solide.

                    Il y a en fait, très peu de chrétiens qui peuvent avancer ensemble, dans une unité parfaite, comme un seul homme, et pour cette simple raison. Satan infiltre cette méfiance dans les milieux les plus intimes de la vie chrétienne et de la communion fraternelle, cherchant toujours à créer cet horrible élément d’incertitude et de question. Oui, il a pénétré à l’intérieur même, et il cause une désintégration et un affaissement internes, travaillant sans bruit et subtilement pendant des années. Il réussit de cette façon à remporter bien des victoires sans répandre de sang. C’est ainsi qu’il peut très facilement gagner du terrain et arriver à son but qui est de régner.

                     Prenons une autre expression de cet arrière-plan spirituel des choses. Ne voyons-nous pas, bien-aimés, que dans ce royaume-là, il n’y a aucune place pour une pensée ou un autre esprit ? Si quelqu’un avait pendant ces années de détresse que nous avons vécues, une autre pensée, un esprit différent, une idée autre, il était immédiatement éliminé. Il ne peut y avoir là deux pensées. Il faut y assujettir son esprit à cet autre esprit, à cet esprit dominateur. L’on ne peut pas avoir son opinion. Il n’est pas possible de discuter. Il est impossible de parler autrement, d’une manière qui ne corresponde pas à l’esprit dominant et dictateur. Il n’y a pas de place pour une seconde chose. Satan connaît la valeur presque infinie de l’unité, Et c’est un moyen secret pour avancer, pour réussir, que cette élimination barbare et meurtrière de toute autre voix, pour n’avoir plus qu’une seule voix, qu’un seul esprit, une seule volonté qui domine sur tous les autres. Oserez-vous penser autrement ? Oserez-vous à avoir votre opinion propre ? Soit, essayez de l’avoir, mais ayez bien soin de ne jamais le faire connaître. Voilà le régime ! Et quelle puissance il y a pour obtenir l’objet en vue !

                     Or, cela n’est que l’expression terrestre d’un système spirituel. Introduisons cela dans le domaine de l’Église. Pourquoi l’Église est-elle affaiblie, paralysée, arrêtée ? Pourquoi ne peut-elle avancer triomphante, comme une armée aux étendards déployés ? Parce qu’il y a eu en son sein cette œuvre de désagrégation qui se poursuivait secrètement, de sorte que la méfiance est désormais à l’ordre du jour. Je ne puis dire qu’une chose : Pour que s’accomplisse la destruction du royaume satanique, qui doit se faire par l’Église et à travers elle, en union avec sa Tête, son Seigneur dans la gloire, - pour ce but suprême, il faut que vous et moi nous prenions définitivement l’attitude opposée. Ne continuons pas à demander toujours avec méfiance : Ceci n’est-ce pas douteux ? Ceci n’est-ce pas mauvais ? N’y a-t-il rien de dangereux ici ? Non, prenons une attitude positive : Quelle mesure de Christ y a-t-il en ceci ? C’est à cela que je m’attache. Qu’est-ce que je vois, ou qu’est-ce que je trouve du Seigneur dans cette chose ? C’est avec cela que je m’engage, avec cela que je coopère. Oh ! Si nous pouvions seulement prendre cette attitude positive, Satan ne tarderait pas à perdre du terrain, et l’Église serait bientôt une Église glorieuse.Une des caractéristique de l’Église à ses débuts était l’unité. Les croyants disaient les mêmes choses, ils étaient tous d’un même esprit, d’un même cœur. Combien l’ennemi perdait du terrain ! Mais dès que l’ennemi commença son œuvre secrète en propageant les doutes, les méfiances, les préjugés internes, il fit redescendre rapidement l’Église de cette position de vie ascendante, et éparpilla sa puissance. Oh ! Il nous faut demander au Seigneur que Christ seul, et Son Esprit seul est en nous l’ascendance ! Nous ne vivrons plus alors sur la base de ce que nous sommes par nature, - car nous serons toujours affectés par ce que nous sommes en nous mêmes, - mais sur la base de la mesure de Christ en chacun de nous. Et nous ne nous laisserons plus arrêter sur la base d’une erreur possible, d’un faux enseignement possible, ou de la présence possible de ces choses, en les cherchant presque d’avantage que ce qui est vrai ! Oh ! Nous devons nous confier au Seigneur à cet égard. Je crois fermement bien-aimés, que le chemin le plus sûr, celui où nous sommes protégés des erreurs, c’est celui où nous marchons avec le Seigneur. Il faut que notre attitude soit celle-ci : je marche avec le Seigneur là où je trouve le Seigneur, et je me confie au Seigneur en ce qui concerne tout erreur possible. En marchant ainsi avec le Seigneur, nous sentirons sans la chercher où est l’erreur, et avertis par le Saint-Esprit, nous connaîtrons. Nous devons avancer sur une base positive, fondée sur le Seigneur Lui-même. La gloire se manifeste dans l’Église quand tout est du Seigneur. Christ en vous l’espérance de la gloire.

                      Nous savons bien, et par des expériences toutes simples, combien cela est vrai. Nous nous rencontrons les uns les autres sans nous être jamais vus auparavant. Nous découvrons très rapidement, par notre sens spirituel, que nous appartenons au Seigneur, et nous avons alors sur cette seule base un temps très béni. Nous sommes en communion parfaite parce que nous sommes au Seigneur, et si nous restons sur cette seule base, nous continuerons à avoir ce temps béni. Mais si nous nous mettons à discuter sur un certain point de doctrine, nous découvrons que nous ne sommes plus d’accord. Toute la gloire disparaît, la communion fraternelle s’effondre. Oh ! Que le Seigneur nous garde cachés en Lui-même !

                        Nous disons donc que cette maison spirituelle c’est Christ. Tout ce qui n’est pas Christ doit être maintenu à sa propre place. Nous devons veiller à demeurer sur la base de Christ, Christ en nous et en chacun de nous. Ainsi, c’est la gloire de Dieu, que nous soyons la gloire de Sa grâce. C’est par là que tout commence – par Sa grâce. Il me semble, et il m’a semblé au cours des ans (je ne sais maintenant si j’ai raison ou non au point de vue doctrinal, mais c’est une faute pardonnable si c’est une erreur,) - il m’a semblé très souvent à travers les années, que le Seigneur prenait la peine de me maintenir sur la base de Sa grâce. Je veux dire par là qu’Il m’a fait comprendre bien souvent dans mon expérience que sans Sa grâce, je serai un homme perdu – cela dans mon expérience, et pas seulement comme une doctrine ou une vérité. Oh ! Quelle triste position serait la mienne aujourd’hui si ce n’était la grâce de Dieu ! Oui, en appeler à l’efficacité du Sang, aujourd’hui même, en appeler à la grâce de Dieu à cause de ce Sang précieux, aujourd’hui, après tant d’années vécues dans la connaissance du Seigneur. OUI, c’est encore la grâce aujourd’hui, et c’est cela qui apporte à Dieu Sa gloire : il permet que nous découvrions combien nous sommes vils et laids en nous-mêmes, mais que nous sachions en même temps que cette triste réalité ne fait aucune différence pour Lui, à cause du Sang. C’est cela, la gloire de Dieu.

                    J’ignore quelle est la note la plus profonde dans votre cœur aujourd’hui. Mais après toutes ces années c’est la mienne la plus profonde au fond du mien. Ah ! c’est la grâce de Dieu qui est la gloire dans mon cœur, la gloire de Sa grâce. C’est lorsque nous reconnaissons Sa grâce, et que nous demeurons sur la base de Sa grâce, qu’Il est glorifié. La gloire est bien enlevée au Seigneur si nous nous appuyons sur un autre fondement, sur la base de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons faire, sur ce que nous faisons. Le Seigneur devra bien vite mettre une écharde dans notre chair, si nous commençons à nous exalter de cette manière. Il est dérobé de Sa gloire. C’est par notre transfiguration qu’Il est glorifié, par notre conformité à l’image de Son Fils. Paul dit : « nous tous qui … contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à Son image. » (2Corinthiens 3:18) La gloire est liée à ce changement : transformés à Son image. Il est glorifié à mesure que nous sommes changés à l’image de Son Fils. Il est glorifié lorsque nos vies deviennent fécondes : « voici comment mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit. » (Jean 15:8) Or le fruit est en premier lieu, le fruit de la nature du Seigneur Jésus, les fruits de l’Esprit, l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, le contrôle de soi. « Voici comment mon Père sera glorifié.» Du fruit dans le service, certainement, mais du fruit dans la vie, et Il est glorifié par l’endurance des saints.

                    Oui, prenons à cœur cette vérité, qui est notre mot final. Oh ! Si nous pouvions le reconnaître ! Il y a beaucoup de gloire rendu au Seigneur par notre simple endurance. Parfois nous ne pouvons rien faire de plus. La seule chose qui soit à notre portée, c’est de lâcher ou de tenir, d’abandonner ou de supporter, d’endurer. Pierre avait beaucoup à dire à ce sujet : « c’est une grâce d’endurer » (1Pierre 2:19) – et endurer tout simplement, c’est rendre gloire à Dieu. Ce sera une histoire magnifique, et l’un des plus grands et des plus glorieux livres dans la bibliothèque des cieux que l’histoire de l’endurance des saints, de la gloire qu ‘elle a apportée à Dieu. Oh ! Cette histoire sera une merveille ! Combien d’hommes en auront subi l’influence ! Combien d’incrédules auront été amenés à la foi à cause de l‘endurance d’un saint dans la souffrance ! Combien d’autres saints auront été puissamment soutenus en présence de l’endurance inébranlable d’un autre saint frappé par l’épreuve la plus cruelle! Quel prix aura pour le Seigneur une attitude de simple endurance ! Oui, c’est à la gloire de Dieu que nous endurons. Que le Seigneur soit glorifié dans l’Église et en Jésus-Christ, dans tous les âges et aux siècles des siècles, et que, de ces manières différentes, nous soyons vraiment une maison pour Sa gloire.

à suivre...............



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