Chapitre
5
LA
POURSUITE DU CONFLIT EN RELATION AVEC LE CROYANT INDIVIDUEL
Nous
cherchons à aller plus loin dans la compréhension de ce qui est
lié à ce grand pressant sujet. Nous allons nous entretenir sur
la poursuite du conflit en considérant la nature de ce conflit et sa
sphère.
La
nature du conflit
L’œuvre
du Seigneur Jésus dans Sa Croix a maintenant été présentée sous
deux aspects. En premier lieu, nous avons noter que, dans Son œuvre,
fut réellement complet et définitif le fait que le Seigneur a
détruit tout ce qui avait le pouvoir de la mort ainsi que la mort
elle-même. En ce qui Le concerné, tout est accompli. Sa présence à
la droite de Dieu atteste que la mort, le tombeau et Satan ont été
réduits à l'impuissance, et qu'ils n'ont plus aucun pouvoir sur
Lui. En second lieu, il y a ce que nous avons appelé l’œuvre
potentielle de Sa Croix, à savoir que Christ a accompli quelque
chose qui, en Sa personne, est complet et définitif, mais qui doit
cependant devenir complet et définitif dans les saints. Quelque
chose qui a été fait en faveur des saints, mais qui doit encore
devenir complet dans leur expérience. Cela est potentiel, dans toute
la mesure où l’Église est concernée, bien qu'en Lui, la Tête,
les saints l'ont de manière irrévocable. Comme résultat de l’œuvre
de Sa Croix, et fruit magnifique de Sa résurrection, la vie
éternelle est déjà reçue par ceux qui croient. Mais bien que
cette vie soit en elle-même victorieuse, incorruptible et
indestructible, le croyant doit, par la foi, arriver à le prouver, à
vivre par elle, à apprendre ses lois et à lui être conformé. Il
s'agit d'un dépôt dans le chrétien, qui, en lui-même, ne
nécessite aucun apport, pour que ses propres vertus soient
concernées. Dans toute la mesure où sa victoire, son pouvoir, sa
gloire, ses potentialités sont concernés, rien ne peut y être
ajouté. Mais le cours de l'expérience et de la vie spirituelles,
est de découvrir, de s'approprier et de vivre par tout ce que cette
vie représente et signifie. Ce qui revient à dire que le cours de
la vie spirituelle et de l'expérience est celui de la découverte et
de la vie par les valeurs de cette vie qui se trouve à l'intérieur
et qui est un secours d'en haut.
Il
est important de reconnaître cela comme une parole discriminatoire.
Nous sommes très souvent enclins à penser que la vie du Seigneur
qui est en nous, nécessite dans une certaine mesure d'être
améliorée, qu'on y ajoute quelque chose. Mais, en réalité, ce qui
nous est demandé, c'est de découvrir ce que nous avons déjà, et
qu'en le découvrant par l'expérience, nous vivions conformément à
elle. Cette vie n'est pas quelque chose à part du Seigneur, et nous
ne pouvons aucunement penser que Son standard nécessite quelque
amélioration, ou qu'il est possible de Lui ajouter quelque chose
pour Le rendre complet ou plus complet. Nous ne devrions jamais
penser de la sorte. Cette vie est une avec Lui- même. Comme l'apôtre
le dit, c'est Christ qui est notre vie, et notre besoin est de
découvrir ce que Christ est en nous et de vivre en conséquence.
Ainsi dans un sens très réel, il s'agit pour la vie d'obtenir
davantage de nous plutôt qu'une question pour nous d'obtenir plus de
vie. C'est en tout cas la voie de fonctionnement de la vie.
Ainsi,
dans l’ordonnancement de Dieu, ceci doit s'accomplir dans un monde
où la mort règne toujours et travaille, car dans ce monde, la
destruction de la mort n'est pas encore réelle. La mort, comme le
diable, continue d'agir, bien que le Calvaire demeure, en dépit de
tout, une pleine victoire. Nous sommes laissés dans ce monde, et
c'est dans ce monde où la mort règne et travaille avec beaucoup
d'énergie que nous, par l'ordonnancement souverain de Dieu, nous
devons prouver les valeurs de cette vie déposée en nous, afin d'en
découvrir les potentialités. C'est une découverte expérimentale.
Cela se résout donc en une bataille entre ce qui est dans ce monde
et la vie qui se trouve dans le croyant. C'est la bataille pour la
vie, non avec le risque de perdre cette vie (ce n'est pas que la mort
peut nous enlever la vie éternelle, tel n'est pas l'objet de la
contestation) mais la bataille pour l'expression triomphante et la
pleine manifestation du pouvoir de cette vie, là est la
contestation. Nous pouvons avoir la vie éternelle, et cependant
cette vie peut être étouffée dans notre intérieur, sans
expression, sans manifestation, sans aucune issue triomphante. Cette
vie peut être là, mais à l'étroit, comme étouffée.
Ce
qui est vrai dans le cas du croyant individuel, peut l'être aussi
dans le cas de l’Église, comme compagnie corporative : elle peut
avoir la vie, la vie éternelle, et qu'il n'y ait cependant aucun
témoignage qui exprime la présence de cette vie, ou alors dans une
mesure si limitée ! A cette expression, à cette manifestation (et
non seulement à la possession de cette vie, mais au témoignage
résultant de cette possession) sont liées des raisons qui ne sont
rien de moins que la Résurrection et la Seigneurie de Jésus-Christ.
Le témoignage du fait que Jésus-Christ est ressuscité des morts et
qu'Il est à la droite de la majesté divine dans une souveraineté
absolue, est lié, répétons-le, à une expression ici-bas de cette
vie qui est Sa vie de résurrection. Ce n'est pas moins que cela. Le
dernier Adam est devenu un "esprit vivifiant" (vivifiant
signifie qu'il s'agit d'une vie que se manifeste, qui est transmise,
d'une vie exprimée) Et si cela n'est pas illustré dans et par le
croyant, et à travers l’Église comme étant un tout, il y a
quelque chose de perdu pour le témoignage du Seigneur Jésus.
Comment doivent être donnés la preuve, la démonstration,
l'évidence, l'établissement certain du fait que Jésus est vivant,
étant sorti de la mort, et qu'Il est Seigneur ? C'est par
l'expression triomphante de la vie par les Siens. Ce n'est pas une
déclaration doctrinale. Que Christ soit ressuscité des morts et
qu'Il est Seigneur, cela n'a jamais été prouvé par des
déclarations doctrinales. Votre profession de foi peut inclure le
fait que vous croyez que Jésus est mort, qu'Il est ressuscité,
qu'Il est monté au ciel et qu'Il est à la droite de la Majesté
divine, mais comment allez-vous prouver votre déclaration ? Quelle
est l'évidence donnée par Dieu à ce sujet ? Vous pouvez le croire,
être prêt à donner votre vie pour cette foi, déclarer que vous
croyez avec beaucoup de force et d'insistance, et cependant cela ne
veut pas dire que vous êtes en train de prouver ce que vous dites.
Vous ne prouverez jamais par des paroles, c'est ainsi et je le crois
fermement ! Vous ne prouverez jamais une chose en vous levant pour
déclarer que vous croyez, ni en disant : "Je crois tout ce qui
constitue la base de la foi chrétienne !" ni en portant un nom
qui montre que vous croyez en l'inspiration de la Bible; Jamais rien
n'a été prouvé de cette manière. Résumant l'ensemble de la
doctrine en ces deux points, que Jésus-Christ est ressuscité des
morts et qu'Il est le Seigneur de tout, vous devez encore prouver
cette déclaration après l'avoir faite. Si vous avez fait appel au
fait que la Parole de Dieu dit cela, ce n'est pas pour autant que
vous avez prouvé quelque chose. Vos preuves ne le seront jamais par
le fait d'arguments, car ce qu'un argument peut amener dans un sens,
tel autre peut l'enlever. Ce que la logique peut faire pour que vous
penchiez dans un sens, la même logique peut faire également le
contraire.
Alors,
comment allez-vous prouver ce que vous avancez ? Par l'expression et
la manifestation de Sa vie de résurrection, c'est tout ! Mais c'est
un puissant tout. Cela signifie que vous êtes une incarnation de la
chose que vous déclarez, qu'à côté de cette déclaration
doctrinale, il y a l'expression vivante. Ainsi, la Résurrection et
la Seigneurie de Jésus sont étroitement liées à cette expression
qui est appelée "le témoignage". Le témoignage n'est pas
un ensemble de vérités. Le témoignage est ce facteur
supplémentaire à la déclaration de la vérité, qui constitue sa
puissance, et cette puissance est celle de la vie qui vainc la mort.
Ainsi, comment prouvez-vous que Jésus a vaincu la mort ? La preuve
sera dans une vie victorieuse de la mort, s'exprimant elle-même en
vous.
S'il
en est ainsi, cela signifie que toute la question est celle d'une
puissance de vie par laquelle Christ est attestée. Nous ne mettons
pas la vie à la place de Christ, mais nous disons que le témoignage
de Christ est donné par la vie. Nous ne parlons pas de la manière
de vivre, mais de cette puissance de vie, de l'impact d'une force
spirituelle qui émane de Lui, comme étant sur le trône, de la
manifestation d'une puissance spirituelle plus grande sur un royaume
spirituel. C'est cela le témoignage du Seigneur Jésus. Contre cela,
l'arme suprême de l'ennemi sera la mort. La mort est aussi une
puissance spirituelle. Ainsi, c'est le combat entre deux forces
spirituelles, la puissance de la vie contre la puissance de la mort.
Cette bataille continue et continuera jusqu'à ce que l'Eglise
devienne si vivifiée par la puissance divine, qu'en un instant, ceux
qui sont dans la tombe et ceux qui sont restés vivants, seront
amenés dans une puissance résurrection-ascension auprès du
Seigneur dans la gloire. La bataille entre ces deux grandes
puissances spirituelles continuera jusque là.
Telle
est la bataille dans laquelle nous nous trouvons. C'est une bataille
qui va en s'intensifiant, et nous ferions mieux de le reconnaître
une fois pour toutes. Il est parfois difficile d'accepter cela, bien
que nous y adhérions mentalement. Quand tout devient difficile, nous
sommes surpris et nous nous posons des questions, et pensons
peut-être, qu'il est étrange qu'il en soit ainsi. Mais il faut que
l'on reconnaisse et que l'on accepte le fait que cette guerre
spirituelle entre la vie est la mort s'intensifiera vers la fin. Elle
atteindra son point de tension culminant à l'instant précis où
l’Église sera sur le point d'être enlevée. C'est ce qui est,
sans l'ombre d'un doute, rendu plus clair par la Parole de Dieu.
La
sphère du conflit
Nous
parlons en premier lieu du croyant individuel. Nous devons nous
rappeler que cette vie du Seigneur ressuscité est liée au
Saint-Esprit, qui est l'Esprit de vie, et qu'elle réside dans la
partie la plus profonde de notre être, dans notre esprit, ce que le
Nouveau Testament appelle : "l'homme intérieur". Les
personnes les plus spirituelles trouveront donc que le conflit pour
la vie fait rage autour et sur leur esprit. Il y a un assaut direct
sur leur esprit en vue de l'affaiblir, de l'enfermer et de
l'oppresser, de sorte que quelque part dans leur être, ils se
sentent incapables de respirer. Ils ne peuvent à présent le
localiser, mais ils sont conscients que tout au fond d'eux-mêmes, il
y a un enfermement, une pression, un encerclement, une suffocation de
leur esprit. L'une des deux choses suivantes en résultera : soit
leur esprit sera neutralisé sous ce poids de la mort spirituelle, et
ils seront défaits; soit ils devront invoquer de tout leur cœur le
Seigneur pour être puissamment fortifiés par Son Esprit dans
l'homme intérieur. Ensuite ils exerceront leur foi sur la base de
leur prière et chercheront à s'opposer par leur esprit à ces
attaques.
La
difficulté, pour une grande partie du peuple de Dieu, c'est, pour
ainsi dire, qu'ils ne se dressent pas sur les pieds de leur esprit,
c'est-à-dire qu'ils ne se lèvent pas en esprit et au nom du
Seigneur pour rencontrer et résister à cette attaque menaçant
d'écraser la vie même de leur esprit. Il y a une acceptation des
choses, un consentement, une attitude passive, ou bien une entrée
dans un affreux tourbillon d'interrogations, de doutes, d'arguments,
de discussions avec le diable. Ils sont entraînés dans une spirale
infernale d'introspection et d'analyse, alors qu'en réalité, dans
de telles circonstances, les croyants doivent, en esprit, se tenir
debout dans la foi dans le nom du Seigneur pour résister à cette
attaque et la rejeter en réclamant en Son Nom les énergies du
Sain-Esprit. Nous n'en sortirons jamais tant que nous n'aurons pas
appris cette leçon. Si l'ennemi trouve qu'il peut maîtriser la
situation en nous gardant dans ce cercle, cet affreux cycle de débat,
d'arguments de discussion, d'analyse, d'interrogations et de doute,
il nous maintiendra dans cet état d'esprit il nous fouettera comme
des chevaux de manège pour nous faire tourner en rond tout le temps,
et nous n'avancerons pas. Si vous revenez sans cesse au point de
départ, sans progresser spirituellement d'un seul iota vers la
victoire, vous pouvez continuer ainsi cinquante ans !
Une
autre méthode favorite de l'ennemi consiste à essayer de nous faire
expliquer ce qui nous arrive selon un point de vue qui est au delà
de l'explication réelle, en vue d'introduire d'autres choses qu'il
aimerait que nous croyons, justifiant notre situation. Ces choses
peuvent être nombreuses et variées. Si nous sommes prêt à
accepter une telle explication, cela prouvera notre passivité.
Tandis qu'il peut y avoir beaucoup de choses dans les conditions
naturelles qu'il peut utiliser et faire jouer. Il peut être vrai
qu'il tire le meilleur parti possible de tout ce qui est disponible
dans nos propres faiblesses humaines, et peu-être notre condition
physique, notre constitution, notre caractère et notre
environnement. Néanmoins, en dernier ressort, il ne s'agit nullement
d'une question d'un domaine naturel, mais d'être fort en esprit.
Vous devez tenir cela comme un fait bien établi qu'il n'y a aucun
espoir pour quiconque de chercher la solution dans les conditions
naturelles. Si vous commencez à travailler depuis la circonférence
vers le centre, vous travaillez à rebours et vous échouerez, vous
serez maintenu à la circonférence jusqu'à votre mort. L'ennemi ne
vous laissera pas atteindre le centre si vous partez de la
circonférence. Vous devez commencer par le centre et progresser vers
l'extérieur. La clé de la victoire est notre union en esprit
avec notre Seigneur ressuscité et souverain.
Bien
sûr, il y a d'autres domaines, où ce conflit de la mort se poursuit
et où son assaut est mené sur le croyant. Parfois, c'est sur
l'intelligence. Il y a un assombrissement, un engourdissement ou
quelque chose comme une paralysie de l'intelligence, lorsque vous
vous apprêtez à considérer les choses du Seigneur. A d'autres
moments, vous pouvez être parfaitement éveillé et libre, et votre
intelligence peut rencontrer un léger trouble alors que vous
travaillez à des choses ordinaires. Mais dès que vous abordez le
spirituel, les choses de Dieu, vous ressentez votre intelligence
enténébrée, ne fonctionnant pas, paralysée et gagnée par une
obscurité et une emprise de mort. L'ennemi agresse notre
intelligence, c'est sans aucun doute à ce sujet. Il attaque notre
âme, pas seulement le côté intellectuel, mais de tous côtés.
L'ennemi attaque le côté émotionnel, pour l'assécher et figer nos
sentiments, de sorte que nous sommes totalement incapables de donner
une réponse ou d'exercer quelque espèce de fonction du cœur en
relation avec le Seigneur. C'est aussi vrai dans le domaine de la
volonté. Il y a des moments où il semble que nous ne
pouvons nous décider, que nous ne pouvons vouloir dans le
sens du Seigneur. La volonté est l'objet d'un assaut de cette
nature.
La
mort fond sur nous en chacune de ces sphères, et l'expérience dans
ce domaine est plus ou moins commune à nous tous. C'est une
bataille. Comme c'est directement le cas dans le domaine de l'esprit,
et également dans celui de l'âme, c'est aussi vrai pour le corps.
Il n'y a absolument aucun doute que l'ennemi fait des assauts sur le
corps des enfants de Dieu. Je ne dis pas que toute maladie, tout mal,
toute faiblesse physique, que la moindre fatigue physique proviennent
directement de l’œuvre du diable. Bien sûr, historiquement c'est
la conséquence de son œuvre, mais maintenant, ce n'est pas
nécessairement l’œuvre directe du diable. Nous ne disons pas que
cela est. Nous nous trouverions en grande difficulté en enseignant
cela. Mais il existe des attaques directes de l'ennemi par l'esprit
de mort sur le corps des enfants de Dieu, de sorte que là où il y a
faiblesse, il s'en saisit et y ajoute. Il cherche à nous paralyser
entièrement par notre faiblesse, et bien que cette faiblesse puisse
rester et dont il veut se servir, ne soyons pas paralysés par elle.
Cela est l'histoire du peuple de Dieu. La question est de savoir si
l'ennemi va utiliser cette faiblesse pour nous détruire entièrement,
ou si malgré cela, nous serons trouvés prouvant la puissance d'une
vie qui triomphe et nous permet d'avancer.
L'écharde
dans la chair de Paul
L'apôtre
vient toujours à notre secours dans ce domaine. Paul a rapporté à
ce sujet qu'en raison de l'importance de la révélation qu'il a
reçue, de peur qu'il ne se glorifie outre mesure, une écharde dans
la chair lui fut donnée, un messager de Satan pour le frapper, pour
le souffleter. Il supplia trois fois le Seigneur pour cette chose,
mais le Seigneur lui dit : "Ma grâce te suffit, car ma
puissance s'accomplit dans la faiblesse." Nous
avons de bonnes raisons de croire que cette faiblesse en question
était physique. Je trouve qu'il est difficile de ne pas croire qu'il
s'agit en fait de la malaria. Il y a bien des raisons, je pense, pour
croire qu'il s'agit de cette maladie. Par ces voyages, Paul
traversait des régions infestés de moustiques. Il n'avait aucun
moyen moderne pour traiter cette maladie. Et quand vous savez que
cette maladie affectait ses yeux (quiconque sachant quelque chose de
cette maladie, a connaissance de ces douleurs aigües parcourant les
yeux en finissant de les affecter) ce sont autant d'indications qui
incitent à penser à la malaria. Nous n'argumentons pas que c'est
ainsi, mais nous trouvons difficile de croire différemment. Mais,
quoiqu'il en soit, c'était quelque chose qui de temps à autre
affectait Paul, et il désespérait de la vie. Il semble qu'il ne
savait jamais quand cette chose allait le toucher. Son écharde,
c'est sûr, était une faiblesse physique appelée "un messager
de Satan". L'objectif de tout cela, pour l'ennemi, était une
œuvre de mort. En relation avec cela, Paul parle de mort agissant
dans sa chair mortelle. Tout était dans la direction de la mort,
encore et toujours. Il faisait face et combattait la mort en tout
temps. Mais ce qui doit être relevé c'est que, tandis que le diable
agissait très clairement sur son état physique, comme la
déclaration le montre, sous la permission du Seigneur, la mort n'a
pas agi sur lui. Au contraire, le cours de la vie de cet homme est
celui d'un triomphe constant sur la mort et sur Satan. Il est
manifeste que la puissance de la mort nous assaille et que le
Seigneur n'empêche pas tout le temps le diable d'attaquer notre
corps. Mais cela ne signifie pas que le Seigneur veut cette mort pour
nous ! Vous pourriez penser que la logique est, que si le Seigneur
envoie un messager de Satan, dont l'effet est la mort, assurément Sa
volonté est que nous mourrions. Il n'y a aucune justification pour
un tel argument. C'est le contraire qui est vrai. Le Seigneur avait
un but très salutaire en toute chose pour l'apôtre, et cette
activité de mort fut expressément utilisé pour garder l'homme
spirituellement vivant. Sans cette écharde sa vie aurait été
flétrie. Écoutons les mots utilisés par l'apôtre : "Et
pour que je ne sois pas enflé d’orgueil..." (2 Corinthiens
2:7) . Trouvez l'homme s'exaltant lui-même outre mesure, et
vous trouvez un homme avec une vie spirituelle pauvre, gâchée.
Trouvez un homme qui est gardé humble dans cette voie, mais
néanmoins triomphant dans une voie inexplicable sur une base
naturelle, vous trouverez un homme géant spirituellement.
Oui,
l'ennemi porte des attaques sur le corps. Il affecte ce qui est déjà
atteint et cherche à l'aggraver. Il cherche à paralyser les saints.
Mais l'ensemble de cette parole, surtout en relation avec la vie de
Paul, est une grande déclaration, que, même en présence d'un
handicap humain, d'une faiblesse naturelle ou de quelque chose avec
lequel le diable est entré jusqu'à un certain point, avec la
permission de Dieu, il y a une vie. Elle peut nous amener jusqu'à
l'accomplissement d'un grand dessein divin qui ne connaîtra pas
d'amputation malgré les conditions naturelles restrictives.
Saisissez-vous ce cela ! Ne sombrez pas sous vos conditions et ne
dites pas : "Puisque telle ou telle chose est ma condition,
alors le dessein de Dieu dans toute sa perspective est impossible
pour moi !" Cela s'appelle du désespoir et non de la foi. La
déclaration de l'apôtre est celle-ci : "...si je vis
maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a
aimé et s'est livré lui-même pur moi." (Galates 2:22) C'était
une vie par la foi dans le Fils de Dieu. Et quelle vie c'était !
Vraiment dans son cas, il s'agissait de la vie triomphante sur la
mort toujours présente.
Une
vie plus profonde que la conscience
Nous
terminerons en nous référant à ce seul point. Nous devons toujours
chercher à croire dans le fait que cette vie divine, avec ses
potentialités considérables, est beaucoup plus profonde que les
conditions et les circonstances environnantes, que notre vie physique
et que notre âme. A moins que nous saisissions cela et que nous le
tenions fermement, nous n'avons pas le terrain de la victoire. Quand
nous sentons que cette mort est agissante avec une force très
intense dans le domaine de notre corps, quand nous la sentons agir
dans le domaine de notre âme et que tout, dans notre vie des sens,
nous parle de mort, nous sommes trop souvent en danger d''abandonner
notre entière position. Je crois que ce qui est de Dieu est bien
plus profond que notre être mortel. Je crois qu'il est possible,
même pour des enfants de Dieu, réellement nés de nouveau et
possédant la vie éternelle, de perdre la raison, de devoir aller à
l'asile (psychiatrie), et cependant de n'avoir aucun changement dans
le fait et la réalité au tréfonds de leur être, en relation avec
le Seigneur. Nous touchons ce point pour appuyer ce que nous voulons
dire, à savoir que, si notre vie rationnelle est le tout de notre
vie, alors c'est une bien pauvre perspective que la nôtre. Si notre
bon sens, ou notre équilibre mental humain, est le fondement de
notre vie d'enfant de Dieu, alors plusieurs d'entre nous auraient de
temps à autre une vraie raison de douter de la réalité de leur
nouvelle naissance. Et si cela est vrai das le domaine mental, cela
l'est également dans le domaine physique. Cette vie du Seigneur est
beaucoup plus profonde que cette vie mortelle et que notre être
mortel.
Je
vais vous dire une chose qui vous paraîtra vraiment terrible. Cela
peut aider certains et en rendre d'autres perplexes. Je me risque à
cela. Je crois qu'il est possible pour des enfants de Dieu, vivant
une pleine communion avec le Seigneur, marchant vraiment avec Lui
dans la lumière, pour autant qu'ils la possèdent, d'entre dans une
expérience où ils se sentent possédés du démon. Je veux dire
qu'ils perdent tout sens d'être en union avec le Seigneur et qu'Il
est avec eux, et ils combattent et luttent contre des forces du mal
qui semblent être en eux-mêmes. Ce n'est pas qu'ils ressentent cela
dans l'atmosphère qui les entoure, mais ils se trouvent tellement
troublés intérieurement, tellement animés par le mal, qu'ils
peuvent vraiment croire qu'ils ont un millier de démons au dedans
d'eux. Il paraît terrible de dire cela d'un enfant de Dieu, n'est-ce
pas ? Je ne dis qu'ils sont possédés, mais je dis qu'il est
possible de rentrer, de temps à autre, dans une expérience où il
semble que cela soit ainsi, comme si le mal ne se trouvait pas à
l'extérieur, mais interne. En des moments semblables, toute patience
bienveillante semble vous avoir désertée, toute quiétude, toute
prise de contrôle semblent s'en aller, tout esprit de vie semble
s'évanouir. Vous trouvez que vous êtes dans le tourbillon d'un
terrible conflit, qui est l'enfer lui-même : il semble que l'enfer
soit en vous. Pardonnez-moi si vous pensez que j'ai entièrement
tort, mais je crois que c'est une expérience possible pour un
véritable enfant de Dieu. Et je crois de tout mon cœur que
l’explication de cela est que Dieu a une intention spéciale dans
une telle vie, et le diable a soulevé toutes les forces de l'enfer
dans un antagonisme diabolique pour submerger cette vie.
Nous
devons nous souvenir qu'il s'agit de forces spirituelles et qu'elles
ne s'arrêtent pas à des barrières physiques. Nous avons une âme,
un système nerveux important. Des enfants de Dieu, pour des raisons
diverses, et très souvent après un temps de déversement spirituels
trouveront que leurs nerfs sont à fleur de peau et ils se sentent
tout sauf bons et saints. Mais direz-vous que cela signifie, après
tout, qu'ils ne sont pas des enfants de Dieu, que tout ceci n'est
qu'un mythe ? Voulez-vous dire qu'Élie n'était plus le prophète du
Très-Haut lorsqu'il se coucha sous le genêt et qu'il demanda au
Seigneur de lui retirer la vie ? Il était encore le serviteur de
Dieu, toujours aussi fidèle qu'auparavant. Nous ne sommes pas en
train d'essayer d'excuser nos faiblesses, mais nous essayons d'aller
au cœur de la situation. Il est possible pour de vrais saints d'être
transférés pour des raisons particulières, dans un domaine qui
semble l'enfer nu, et cela en eux-mêmes, pas seulement dans leur
environnement, car le conflit est enregistré dans leur système
nerveux, dans leur vie d'âme. Dans ces moments, ils pourraient
croire que, au lieu de Dieu en eux, c'est plutôt le diable lui-même
qui y a établi son siège. Cela ne veut pas dire que Dieu les a
abandonnés, que le Seigneur n'est pas là, et que ce ne sont pas des
enfants de Dieu ou des serviteurs du Seigneur. Cela montre que
l'ennemi en a fait des hommes ou des femmes marqués à cause de
quelque chose dans leur vie qu'il essaye de détruire. Si vous êtes
dans une telle expérience, n'acceptez pas les suggestions de
l'ennemi ou ne cherchez pas à interpréter ces expériences à la
lumière de vos circonstances.
Si
vous ne comprenez pas ce que nous sommes en train de dire, n'essayez
pas de donner une explication coûte que coûte, et s'il vous plaît,
ne donnez pas cours à vos propres déductions. Il y en a qui savent
ce que représente un tel assaut sur leur être, sur leur vie
physique et nerveuse, qui les fasse ressentir qu'ils sont perdus. Je
ne crois pas qu'ils sont perdus, et c'est parce que certains
acceptent cette suggestion venant du tentateur, qu'ils sombrent dans
les ténèbres. Oh, que beaucoup de ces personnes, ressentant ces
choses sur elles, puissent comprendre ce que nous essayons de
démontrer : c'est à leur esprit en elles de se lever dans la foi et
de refuser les arguments donnés par l'apparence des choses.
L'apparence est parfois terriblement réelle ! Certaines personnes
nous disent : Cela semble être ainsi, mais en réalité il n'est
rien ! Et nous leur disons : Vous ne savez pas de quoi vous parlez !
C'est très très réel ! Mais le Seigneur nous enseignera alors que
nous persévérons à ne pas accepter cette situation comme
définitive. Il y a quelque chose de plus profond que cela. Le
Seigneur est au delà de nos impressions physiques et de notre âme.
Si nous persévérons, nous en sortirons. Cela passera, il y aura une
autre expression de Sa vie et nous aurons appris par cette bataille
pour la vie, quelle victoire il y a pour nous en Christ par Sa Croix
!
À
suivre
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