lundi 4 janvier 2016

(1) LA BATAILLE POUR LA VIE T. Austin-Spaarks


Chapitre 1
LA PERSPECTIVE DES YEUX DE FLAMME

Lecture : Apocalypse 1:1-20 et 2:1

                    Par ces quelques mots d'introduction, portons notre attention sur ce que nous ressentons être le fardeau de Dieu pour son peuple aujourd'hui.

                    Dans le second et troisième chapitres du livre de l'Apocalypse, nous assistons à une inspection des sept églises par le Seigneur. Ses yeux étant semblables à une flamme de feu, Il regarde attentivement leur état spirituel et intérieur, mettant à nu leur condition : Il analyse, sépare, plaçant le tout sur deux côtés, tantôt au débit, tantôt au crédit, formant et formulant leur verdict final. Mais, en ce qui concerne toutes ces églises, nous voyons qu'une seule chose est mise en question. Il peut y avoir bien des différences entre elles, les aspects peuvent varier, les éléments peuvent être différents, mais lorsque tout a été considéré, puis mis ensemble, tout cela est dans le but même d'établir un fait bien précis : la présence ou l'absence de ce qui détermine la justification pour le Seigneur de maintenir ou non la chose qui revendique le droit de Le représenter. La question pour chacune de ces églises n'était autre que celle-ci : si, avec la permission du Seigneur, elle pouvait rester comme témoin, si elle pouvait continuer à subsister devant Lui. Le Seigneur avait, dirions-nous, ces sept églises devant Lui, Il les tenait dans Sa main et devait décider s'Il pouvait les garder ou les mettre de côté, s'Il avait à ôter le chandelier de sa place ou si celui-ci pouvait demeurer en relation avec Lui. Ainsi, la question était clairement posée : ou leur maintien comme témoin en relation avec le dessein du Seigneur ou leur mise de côté. Nous avons vu des corps célestes traverser le ciel pendant la nuit, venant de très loin, et tout en s'approchant sembler gagner en luminosité, passer comme un éclair, et puis disparaître complètement dans l'obscurité de la nuit. Ainsi, il y a des "étoiles" suscitées par les conseils éternels de Dieu paraissant toutes illuminées de la gloire de Sa grâce, certaines d'entre elles s'évanouissent complètement, disparaissant du regard, pour être tout à fait perdues de vue.

                    La question concernant tout instrument suscité par le Seigneur en rapport avec Son dessein est celle-ci : qu'est-ce qui justifie à Ses yeux son maintien ? Il est évident qu'il y a des choses pour Lui qui ne justifient pas le maintenir certains instruments.Ces lettres à ces églises rendent parfaitement clair cet aspect des choses

                    En premier lieu, ce n'est pas parce que Dieu, à l'origine, a suscité un instrument, que celui-ci venant de Lui, qu'il a été initialement Son œuvre, qu'Il est contraint de le garder. C'est très clair. Nous devrions sérieusement tenir compte de ce fait que, parce que Dieu a suscité quelque chose, cela ne signifie pas que quelque soit son état ou son caractère à travers le temps, Il doive la maintenir à tout prix. Répétons-le, ce n'est pas parce que Dieu a beaucoup utilisé un instrument, qu'Il est obligé de le garder. Qui plus est, ce n'est pas parce qu'un instrument a été une merveilleuse histoire de dévotion envers Lui et qu'il fut en un temps précis une très belle expression de Sa grâce et de Sa puissance, que cela constitue en soi un droit sur le Seigneur Se sentant obligé, en quelque sorte, de le maintenir. Mais nous devons encore plus insister sur ce point. Parce qu'en un temps précis, beaucoup de choses recommandables ont été vues dans un instrument que le Seigneur Lui-même peut apprécier, il est possible que ces choses louables ne soient pas en petit nombre, néanmoins le verdict rendu aux sept églises montre que cela ne justifie pas pour le Seigneur de garder cet instrument à sa place ou qu'Il soit tenu de s'abstenir de le mettre de côté.

                    Cela est une considérations des plus sévères qui soit. Il pourrait être admis que si Dieu a suscité un instrument , si celui-ci a été mis à la première place dans Sa main,s'Il l'a utilisé et béni, et si, par celui-ci furent montrés les traits caractéristiques de Sa grâce et de Son amour, et s'il possédait encore en lui beaucoup de bonnes choses que le Seigneur pouvait apprécier, tandis qu'Il l'inspectait avec Ses yeux de flamme, alors, c'est sûr, le Seigneur doit le maintenir. Vous comprendrez qu'en parlant ainsi, nous sommes en train de parler d'instruments. Nous ne parlons pas des âmes. La question, ici, n'est pas celle du salut, mais seulement ce qui concerne le service du Seigneur.

                    Qu'est-ce qui, alors, justifie pour le Seigneur de préserver et maintenir un tel instrument ? Pour cela, nous devons voir quelle était Son intention quand Il le suscita et quelle était la pensée de Son cœur. Nous trouverons tout ce que nous devons savoir dans la description même de l'instrument. Dans le passage auquel nous nous référons, il est appelé un chandeliers, "sept chandeliers d'or". Notre connaissance de la Parole nous donne plus de lumière sur ce que cela veut dire, et l'Ancien Testament en particulier nous vient en aide en cela. Qu'il s'agisse du chandelier dans le Tabernacle ou le chandelier tout en or montré dans Zacharie (4:2), nous savons, dans les deux cas, qu'ils sont une vivante expression des énergies du Saint-Esprit. Prenez le chandelier tout en or. Nous nous souvenons du modèle de celui-ci, avec sept lampes et sept conduits, et l'huile se déversant directement des deux oliviers vivants à travers le conduit dans les lampes, de manière à pourvoir constamment  à sa lumière. Cette illustration est ainsi très complète et explicite, c'est quelque chose de vivant. A l'une des extrémité se trouve une fontaine vivante, une source. Le prophète ne parle pas de réservoirs, de citernes, de quelque récipient fabriqué par l'homme, mais d'arbres vivants et d'huile ainsi fournie continuellement, toujours fraîche, oui toujours fraîche et chaude provenant des artères d'un organisme vivant, et ainsi, en tant que telle, coulant vers le chandelier qui éclaire d'une lumière constante, immortelle, une lumière ne variant aucunement, ne périssant jamais, étant constamment tenue dans son plein éclat.

La flamme immortelle  

                            C'est le témoignage d'une vie infaillible, d'une vie qui ne meurt pas, d'une vie toute suffisante, le témoignage d'une vie qui n'est pas une abstraction ou quelque chose qui est emmagasiné, mais bien de quelque chose qui vient à chaque instant d'un fleuve inépuisable, une vie puissante et glorieuse. Alors que la flamme brûle, cela est une déclaration constante de victoire, de cette victoire sur la mort, ou sur cette mort qui cherche à éteindre la lumière, à souffler la flamme, à l'étouffer. Elle brûle au milieu de la mort environnante, elle est une déclaration constante que cette mort n'a aucun pouvoir sur elle. Pour revenir au livre de l’Apocalypse, quelle est donc cette chose qui est la seule d'ailleurs à pouvoir justifier au Seigneur de maintenir quelque instrument en relation avec Lui-même et Son intention ? Ce n'est certes pas que cet instrument possède beaucoup de bonnes choses. Ce n'est pas non plus qu'il ait son origine en Lui, ni même qu'il ait une grande histoire, un passé remarquable. Ce n'est pas qu'il se soit forgé un nom, une réputation, un nom tel que le souvenir de jours très glorieux restent présent à l'esprit.  Mais c'est uniquement ceci : il y a aujourd'hui la même flamme de vie divine immortelle dans son puissant témoignage contre la puissance de la mort répandue tout autour. C'est cela, la seule justification pour le Seigneur.

                    Vous noterez qu'en relation avec les sept chandeliers d'or, il y a les sept esprits de Dieu et Jésus-Christ le Témoin fidèle. Il est identifié à ces sept lampes. Il est montré comme étant au milieu d'elles, étroitement lié à elles. Elles ont été appelées à l'existence dans le but d'être une expression permanente du Seigneur Lui-même, L'attestant comme le Témoin fidèle, le Vivant, dans la puissance de l'Esprit de Dieu. Quand nous regardons l'état de ces églises, nous trouvons que dans cinq d'entre elles, tout au moins, il y a des éléments étrangers qui sont autant de contradictions à l'Esprit Saint, à l'Esprit de vie. Lorsque une telle chose se trouve dans le peuple de Dieu, à l'intérieur  du vase, de l'instrument, cela constitue un élément de mort et procure à Satan son empreinte, sa place, et, bien que cela ne soit pas conscient pour la plupart des personnes concernées, le témoignage est catégoriquement contredit et annulé.

                  Le but de Satan, en réalité, est celui-ci : il veut recourir à quelque choses, sa méthode et ses moyens sont d'ailleurs multiples à cet égard, pour avoir une emprise de mort quelconque dans un instrument divinement constitué. Ainsi la chose devient elle-même une contradiction à ce pourquoi Dieu l'a suscité. Cet instrument a un renom, il pratique les bonnes œuvres. Il y a beaucoup de choses que le Seigneur Lui-même ne peut réprimer, car elles sont bonne, mais la chose vitale, qui seule justifierait au Seigneur de le maintenir, a été contrecarrée. La question n'est pas : cet instrument jadis fut-il bon ? Ni est-ce qu'il prospère aujourd'hui ? Mais bien plutôt : est-ce que le Seigneur a cette chose centrale, fondamentale, essentielle, indispensable, pour laquelle Il avait levé Son instrument, qu'il soit individuel ou corporatif, Il l'avait Lui-même amené dans une relation étroite avec Lui-même, Il l'avait saisi, et qui devait être sa vocation spécifique ?

                      Cela s'applique à chacun de nous. Nous avons tous été saisi par Jésus-Christ, et Il y a but précis dans ce fait. Nous n'avons pas été saisis juste pour être sauvés. Notre salut certes est la base, mais il nous introduit dans quelque chose de bien plus important. Le Seigneur rassemble les Siens pour les constituer en un vase corporatif, objet de Son dessein divin. Il suscite des instruments de temps à autre, mais qu'ils soient individuels ou corporatifs, le danger constant est que la chose essentielle pour laquelle le Seigneur, dans Sa pensée, les a suscités, soit perdue, alors que beaucoup d'autres choses subsistent

 Le standard du jugement pour le Seigneur

                    Une question essentielle apparaît  avec cette  inspection des  Eglises.  Que ce soit avec une vie ou un instrument, le Seigneur agit à la lumière d'un but bien spécifique et non pas d'une vague utilité. Ces chapitres n'auraient jamais été écrits si le Seigneur avait envisagé les choses sous l'angle suivant : certes cet instrument n'est pas totalement mauvais, il y a encore des valeurs en lui, il ne s'est pas en tout éloigné de Moi, c'est pourquoi Je dois m'en occuper, l'aider, le préserver et le bénir, il faut donc le maintenir. Mais Il n'agit pas ainsi. Nous pouvons être reconnaissants au Seigneur pour quelque chose qui, dans ce monde est bon et qui vient de Lui, au fur et à mesure que nous en sommes avisés. Nous sommes reconnaissants que le Seigneur ait des témoins dans un monde comme celui-ci. Mais pour autant qu'il s'agit de Son peuple et que Son Église est concernée, cela ne Le satisfait en aucun cas.Oh ! Que nous  puissions être persuadés de cela !

                    Pourquoi parlons-nous ainsi ? Parce que beaucoup de personnes disent : "Eh bien, vous essayez d'obtenir quelque chose de si extrême ! Pourquoi ne pas être satisfait de ce qui est recommandable dans l’Église aujourd'hui ? Prenez-là telle qu'elle est ! Acceptez-là telle qu'elle et soyez reconnaissant qu'il y en ait tant qui appartiennent au Seigneur, qui portent Son Nom dans un monde tel que celui-ci !" Je ne pense pas qu'un tel rapport nous permette de dire cela. Dieu sait que nous sommes reconnaissants pour tous les croyants de ce monde, fussent-ils de bien pauvres croyants ! Vous ne pouvez aller dans un tel monde, constater son état, son péché, son impiété sans être reconnaissants de trouver ne serait-ce qu'un bien pauvre genre de croyants qui a quelque amour dans le coeur pour le Seigneur. Vous êtes reconnaissant pour la plus petite chose qui parle de Lui. Oh ! Mais quand vous commencez de percevoir quelque peu l'intention de Dieu, quand vous voyez que ce qu'il a conçu pour Son Église est la cause de Son appel, de Son élection en Christ, vous ne pouvez jamais être satisfait avec ce qui n'est que formel avec quelque expression vague de bonnes choses ! Quand vous parvenez à une conclusion comme celle-là, vous constatez qu'elle vous engage complètement et jusqu'au bout. (si vous aimez, l'appeler extrême, vous pouvez) Elle vous montre très clairement que, quand bien même cela fut un grand passé, une magnifique histoire de bénédictions divines et de grande utilité, une grande réputation d’œuvres bonnes et bien d'autres choses ainsi obtenues, aucune de ces choses ne justifie cependant de façon adéquate que le Seigneur garde un tel instrument dans  Sa main, pour Son dessein. Il doit le mettre de côté, à moins que le but précis pour lequel il a été suscité ne soit en voie d'être atteint.

Ce qui est nominal est finalement rejeté

                    Pour quelle raison l’Église fut-elle suscitée ? Je ne crois que le Seigneur, à l'origine, pensait à une église dans sa généralité, avec en elle quelque chose de spécial : une masse générale de croyants, et parmi eux, une compagnie qu'on appellerait "les vainqueurs". Cela n'a jamais été l'intention de Dieu. Cela est, ce que l'on qualifierait, un état d'urgence des choses et ce qui est essentiel à cause d'une faillite. Il me semble que le terme même de "vainqueur" montre d'une manière très claire que quelque part il y a défaillance. L'intention du Seigneur pour toute Son Église en tant que vase, mais cette intention ne sera réalisée que dans un petit nombre, est qu'elle doit maintenir le témoignage d'une vie qui a vaincu la mort et qui vaincra la mort jusqu'à la fin. Il s'agit, en fait, d'une question de vie.

                    Le Seigneur Jésus est reconnu comme le grand Témoin sur la base de la puissance de Dieu qui s'exerça en Lui quand Il fut ressuscité des morts. Souvenez-vous que le témoignage de Jésus est toujours lié au fait de Sa résurrection d'entre les morts. C'est-à-dire qu'Il vit par la puissance qui a vaincu la mort. Il est la Vie sur cette base-là, sur ce fondement, dans ce sens, et ceux que le Nouveau Testament reconnaît comme témoins de Jésus, ce ne sont pas ceux qui disent la vérité à Son sujet, mais ceux qui sont témoins de Sa résurrection. Ceux qui en l’occurrence, de manière spirituelle, attestent la résurrection de Christ. Le témoignage du Nouveau Testament sur Jésus est que Dieu Le releva de la mort et qu'Il vit éternellement. C'est l'essence même du témoignage. Ainsi toute la question se résout en celle d'un témoignage en vie, d'un témoignage de vie. Ce n'est pas en premier lieu un témoignage de vérité, mais de vie. La flamme brûle-t-elle comme au début, attestant que Jésus vit et qu'Il est triomphant sur les ténèbres même, sur l'arrière-plan mortel de ce monde ? Telle est la question qui s'adresse au peuple de Dieu, la question pour votre vie, pour la mienne comme pour tout instrument corporatif.

                    Si le Seigneur continue à nous conduire dans cette direction, il y aura beaucoup de choses à partager quant à la signification de cela. Nous dirigeons simplement notre réflexion sur le problème. Je n'ai aucun doute sur ce qu'est la question de notre siècle Je crois que nous pouvons sans ambages proclamer être, dans ce domaine, de la tribu d'Issacar, pour ainsi dire, qui avait l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël. Je n'ai point la moindre ombre d'un doute que le problème de nos jours, de cette heure dans l’histoire de l’Église est, plus que jamais, spirituellement, une question de vie ou de mort. Au fait, n'expérimentez-vous pas de plus en plus ce terrible travail de sape de votre vitalité, cet assèchement de votre vie, cet épuisement de votre énergie, particulièrement en relation avec la prière ? N'est-il pas vrai que prier représente un effort suprême, ainsi que d'atteindre le but quand vous avez commencé à prier ? Vous avez besoin d'être "énergisé" par une source autre que celles de vos énergies naturelles, et cela de manière croissante. Il y a un travail de sape étrange, profond, terrible, de votre vitalité, aussi bien mentale que physique, que spirituelle. Une personne qui est tout au moins spirituelle connaîtra quelque chose de cela. Et, à l'arrière-plan, se tient le conflit final de cet âge. Il s'agit, en fait, de la question de la vie spirituelle et de la mort.

                    Le Seigneur voudrait nous dire quelque chose à ce sujet, en ce temps précis, et nous devons diriger notre regard dans la direction de la pensée du Seigneur à l'égard de la grande question qui est en jeu pour Son peuple. Mais j'ai en Lui cette confiance que nous saurons qu'Il ne nous rend pas seulement conscients de cela et qu'Il ne nous informe pas seulement des périls qu'il y a, mais aussi qu'Il vient avec puissance à notre aide et nous montre ce qui est avec nous dans ce combat. Qu'il en soit ainsi, alors que nous nous maintenons avec détermination dans la prière.

à suivre....


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