samedi 3 décembre 2011

COURTE MÉDITATION SUR LA PERSONNE DE JÉSUS-CHRIST DANS L’ ÉPITRE AUX HÉBREUX (première partie)

( J’ai sur mon cœur ce verset de Job 41.3 Oui, j'ai parlé, sans les comprendre, des merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas.
    Ici, je touche à la personne de notre merveilleux Seigneur et j’aborde cette méditation avec une sainte crainte de Dieu. Je suis comme Moïse devant le buisson ardent qui doit se déchausser parce que ce lieu est saint, sanctifié par la présence de Dieu. Il est très difficile de pouvoir décrire ce merveilleux Seigneur sans avoir cette sainte crainte au fond du cœur.)

1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes,
2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé les mondes, ( ères ou âges selon les traductions)
3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,
4  devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur.

    Ces premiers versets du premier chapitre de la lettre aux Hébreux décrivent de façon magistrale la personnalité de Celui qui nous a sauvés et quel honneur est le sien à présent ! Essayons de méditer sur ces trésors que nous trouvons dans ces quatre premiers versets.
    En premier, nous constatons que Dieu a toujours parlé à l’homme, de plusieurs manières. Il n’a jamais laissé tombé ‘’l’œuvre de ses mains’’ comme le dit si bien Job (Job 10.3 D’après une note de la version Colombe, la traduction littérale est : Les travaux pénibles de tes paumes) Il ne nous a jamais laissé tomber. Israël avait été choisi par pure grâce pour porter le salut aux nations. Ce peuple a porté en son sein la promesse faite à Abraham : ‘’Toutes les familles  de la terre seront bénies en toi’’ C’est par la descendance d’Abraham, Christ, issu de la tribu de Juda, que les promesses se sont réalisées. (Galates 3.16)
    L’auteur nous parle ‘’de ces derniers temps’’ ou selon les versions ‘’des derniers de ces jours’’ ou encore ‘’de la fin de ces jours’’ etc. Il s’agit du temps de l’intervention définitive de Dieu, sur l’humanité, par la venue du Messie. C’est le début de la période finale introduite par la venue, l’œuvre et la personne du Seigneur. Nous ne connaissons pas la durée de cette période, mais le terme arrive à grands pas.
    Chouraqui explique que : ‘’Pour l’Hébreu, ce qui est passé est connu et se situe donc devant lui. Le futur, par contre, est inconnu. Il se situe derrière. Demain est ce qui se situe derrière moi. L’homme pénètre donc dans l’avenir à reculons.’’  
    Cette expression, dans la version grecque des Septante, fait référence à une intervention divine définitive. Cette expression exprime que les temps messianiques sont arrivés, c’est la fin d’un âge et le début d’un autre. La durée de cet âge est indéterminée et ces temps messianiques sont ceux qui sont les derniers. Toute l’œuvre de Dieu est accomplie en Christ. Toutes les promesses de Dieu sont ce oui en Lui (Christ) nous affirme Paul dans sa  deuxième épître aux Corinthiens. Tout est en Christ.
    Le chrétien se trouve dans l’âge qui se termine et, par la foi, il est aussi dans ce nouvel âge qui est la consommation de toutes choses. Nous pouvons aller de l’avant en regardant Christ et en établissant notre vie sur ce qu’Il a accomplit à la croix une fois pour toutes. C’est le salut et l’introduction dans ‘’le royaume du Fils de son amour’’ pour ceux qui croient en Lui. Nous entrons dans l’avenir à reculons, en contemplant le Seigneur. En Lui nous sommes déjà dans ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre.
    Il est le message de Dieu pour le monde. Dieu nous a parlé par le Fils. D’autres traduisent  ‘’par un fils.’’ Dans le texte grec, il n’y a pas d’article défini devant Fils. Cette absence de l’article défini insiste sur la qualité de Fils et elle fait attendre des précisions ultérieures sur ce qu’Il est réellement pour nous. (D’après une note dans la version Jérusalem) Il est la réalité de tout ce que les prophètes ont annoncé en parlant d’abord aux pères et puis à son peuple Israël, par les prophètes qu’Il a suscités en son milieu.
    Ces quatre premiers versets sont un hymne à la gloire du Fils et de Dieu. Ils décrivent magistralement la beauté, la gloire, la qualité, l’œuvre et la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. Il y a peu de description comme celle-ci qui nous décrive le Fils !

     Nous voyons que Jésus-Christ est :

--Héritier de toutes choses.

    Il possède toutes choses, tout ce qui existe. Il est El-Elyon, le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre, à qui, Abraham a donné la dîme de tout le butin, lorsqu’il est revenu vainqueur des rois qui avaient saisi Loth. C’est Lui qui a tout créé sous le gouvernement du Père. Il a acquis en héritage cette création, par son œuvre de rédemption sur la terre. La création attend, elle aussi, la libération de la servitude de la corruption. (Romains 8.21) Tout a été accompli à la croix et tout est en devenir de ce qui est déjà fait. Il est Celui qui accomplit les promesses faites aux patriarches et à David étant de leur descendance selon la chair. Jésus est fils de David, fils d’Abraham. (Mathieu 1.1)Toutes les nations sont bénies en Jésus-Christ, C’est la  promesse faite à Abraham. Il est aussi le Roi universel promis à David qui va régner éternellement.

--Celui par lequel Dieu a créé les mondes ou les âges.

    Tout ce qui existe et tout ce qui s’est passé au fil des siècles a toujours été sous le gouvernement du Fils. Rien ne lui a échappé. Il est le Dieu créateur, le Propriétaire, le Maître absolu de toutes choses. Sa venue sur la terre a été nécessaire pour anéantir les pouvoirs que le serpent s’était acquis en poussant le premier couple à la désobéissance. La  justice de Dieu a exigé sa venue sur terre pour anéantir l’œuvre du diable et reprendre le droit perdu. Nous connaissons ce que dit la justice de Dieu au sujet du pécheur : ‘’celui qui pèche mourra’’ Christ est venu pour prendre sur Lui notre condamnation afin de l’expier. C’était le prix à payer pour assouvir la justice de Dieu. C’est pour cela que Dieu lui a donné un corps humain. Hébreux huit nous le démontre magistralement. Désormais, le ciel est ouvert pour quiconque croit à cette œuvre de justice.
    Rien n’a pu exister ou être sans Son consentement. Il tient tout entre Ses mains. Il est venu sur terre pour, par son œuvre, reprendre ce qui avait été volé à Adam et Eve. Par une seule faute la condamnation s’étend à tous les hommes, par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie, s’étend à tous les hommes. (Romains 5.18) Il a, par son sacrifice, anéanti le pouvoir de notre ennemi. C’est Lui qui règne jusqu’à ce qu’Il nous introduise pleinement dans cette nouvelle création. Ce jour-là, lorsque le fruit de son œuvre sera pleinement réalisé, que nous verrons la réalité de ce nouveau monde et que tout Lui sera soumis, Il se soumettra Lui-même au Père, pour que Dieu soit tout et en tous comme l’écrit Paul dans 1Corinthiens 15.20-28.

--Le rayonnement de sa gloire.

    C’est une allusion certaine à la Shékina de gloire, cette lumière incréée qui se trouvait entre les deux chérubins, sur le couvercle de l’arche. L’arche était le lieu de la présence de Dieu, au milieu de son peuple. Elle était, aussi, le trône de Dieu, le marchepied, l’endroit où Dieu posait ses pieds. (1Chroniques 28.2, Psaume 132.7...) Elle était aussi le lieu de l’expiation des péchés du peuple, moment de réconciliation entre Dieu et Son peuple par ces sacrifices sanglants au jour du pardon, une fois par an. Il fallait renouveler, chaque année, ce sacrifice en attendant le vrai sacrifice.
    La présence de Dieu se manifestait visiblement au-dessus de l’arche par la nuée, le jour et le feu, la nuit. C’était l’ombre des choses à venir.  La gloire de Dieu se manifestait dans le tabernacle, durant le séjour du peuple dans le désert. Elle était la preuve évidente que Dieu se trouvait, ‘’tabernaclait’’, résidait au milieu de son peuple.
    De même la gloire de Dieu était présente dans le Fils lorsqu’Il était sur la terre. Dieu ‘’tabernaclait’’ dans Son Fils. La lumière était en Lui dans son cœur, cachée comme dans le tabernacle. Jésus était ce tabernacle vivant. Sa lumière cachée se manifestait par ses actes, ses paroles, son enseignement. Cette parole était nuée et brouillard pour ceux qui la refusaient et lumière pour ceux qui l’acceptaient dans leurs cœurs.
    A présent, le tabernacle de Dieu, c’est l’Eglise, car Dieu par Son Esprit habite en chaque membre de l’Eglise. Nous avons une responsabilité énorme. Par notre vie, nos actes, nos paroles, nous pouvons, nous aussi, être comme le Seigneur car Sa lumière est en nous. Cette lumière est salut pour ceux qui l’acceptent et mort pour ceux qui la refusent (2 Cotinthiens 2.16)  Jésus n’a-t-Il pas affirmé que nous sommes la lumière du monde ?
    Nous pouvons faire une comparaison, bien faible et imparfaite avec le soleil au sujet de ce rayonnement. Le soleil reste en place dans le ciel. Il envoie ses rayons qui nous réchauffent et qui donnent la vie. Si le soleil descendait sur terre, nous ne pourrions vivre. Ce serait la mort certaine. C’est sa lumière qui permet la vie biologique sur terre. Ses rayons sont la vie. Christ est ce rayonnement du Père. Personne ne peut voir Dieu et vivre, nous le savons tous. Le rayonnement qui est Son Fils, Lui, peut nous donner la vie. Il est l’expression même de la vie de Dieu, mais dans la mesure que nous pouvons supporter pour vivre. Il est Dieu accessible pour nous. Lorsque nous contemplons le Fils, nous contemplons le Père. ‘’Celui qui m’a vu, a vu le Père’’, a dit Jésus à Philippe. Ce disciple voyait constamment Jésus, mais il ne le voyait pas vraiment, il ne le connaissait pas ! Nous devons voir  le Seigneur par l’Esprit de Dieu pour le découvrir vraiment tel qu’Il est.

--L’expression de son être. (Colombe T.O.B.)
(ou bien, selon les traductions, Il est
--L’empreinte de sa substance. ( Osty, Darby)
--L’effigie de sa substance ( Jérusalem)
--L’expression de sa personne (Segond 21)
--L’expression parfaite de son être ( Semeur)
--Le caractère de sa substance (Chouraqui)
--La représentation exacte de ce que Dieu est (Bible expliquée)

    La gloire de Dieu a tabernaclé sur la terre en son Fils. Il est l’expression parfaite de Son Être (Dieu) l’empreinte de Sa Nature. Ce mot grec désignait la marque laissée dans la cire par un sceau.
    Ces deux métaphores (empreinte, expression…et être, substance..) expriment l’identité de nature entre le Père et le Fils autant que la distinction des personnes. Le Fils est le ‘’resplendissement ou le reflet de la gloire lumineuse (cf Exode 24.16+) du Père, et il est l’effigie (cf Colossiens 1.15+) de sa substance, comme l’empreinte exacte que laisse un sceau ( Note de la bible de Jérusalem)
    De même que l’empreinte faite par un sceau est une exacte reproduction, ainsi le Fils reproduit exactement le caractère du Père, dans son amour, sa grâce, sa beauté, son être, ainsi que dans sa sainteté et son horreur du péché. La gloire de Dieu est souvent synonyme de Dieu lui-même. Nous en avons un exemple dans Exode 33.19-22, lorsque l’Eternel révèle Son Nom à Moïse. Il est à noter que Moïse a eu cette révélation dans ‘’le creux du rocher’’. C’est une image, un symbole de Christ à la Croix. Ce rocher troué, c’est Christ transpercé. Là nous connaissons le Nom de l’Eternel, dans ce ‘’creux de rocher-là’’, Christ brisé.
    Pour connaître le Fils dans sa dimension céleste, le Seigneur nous a donné son Esprit. Par lui nous avons la révélation de qui est vraiment notre Seigneur. Lire l’Evangile ne suffit pas pour connaître le Seigneur. Nous devons avoir la révélation par le Saint-Esprit afin de ne pas tomber dans l’adoration d’une image que nous pourrions engendrer par notre cerveau. Sans révélation de l’Esprit, nous ne pouvons pas connaître réellement qui est notre merveilleux Seigneur. Nous devons cultiver notre communion avec le Père, et par sa grâce infinie, Il nous révélera le Fils, comme Il l’a fait à Paul (Galates 1.16) par la puissance de son  Esprit. Les Écrits Saints doivent nous donner, par le Saint-Esprit la révélation spirituelle de ce que nous lisons. Il est trop facile de tomber dans ce que nous voulons voir du Seigneur. Seuls, les yeux de notre cœur peuvent, par l’Esprit, nous le révéler tel qu’Il est.

--Celui qui soutient toute chose par sa Parole puissante.

    Jésus est la Parole de Dieu incarnée. Jean, dans son Évangile affirme que la Parole est Dieu. La Parole est  l’expression de la volonté de Dieu. Lorsque Dieu a décidé de créer le monde, Il l’a fait par un effet de sa volonté. La Parole a accompli sa volonté et le monde est né de cette volonté exprimée par la Parole. Jésus-Christ est cette Parole.
    Cette Parole, non seulement crée, mais a la puissance de soutenir cette création pour la mener à sa réalisation finale.

S.J. Kistemaker a écrit dans son commentaire :

    ‘’Le mot traduit par soutenir implique une notion de mouvement vers l’avant… Le Fils porte toutes choses pour les amener vers la fin à laquelle elles étaient destinées. Il le fait par sa Parole puissante. Le Christ, qui gouverne l’univers, dit une parole et toutes choses écoutent en obéissant à sa voix. Rien d’autre n’est nécessaire, la parole prononcée est suffisante.’’

    Nous savons que, depuis la chute, la corruption est entrée dans le monde, aussi bien pour tout ce qui respire (hommes et bêtes) que pour la nature elle-même. Le Seigneur soutient tout cela par sa Parole et le porte en avant jusqu’à l’accomplissement total de la volonté de Dieu. Nous ne pouvons pas vraiment réaliser à quel point cette Parole, qui habite en nous, est  puissante. La Parole qui a créé le mode, la Parole par le Saint-Esprit qui a ressuscité le Seigneur habite en nous.Pouvons-nous vraiment le réaliser ?....pour le vivre!
    Le Seigneur a fait de nos esprits, nés d’en haut, le réceptacle de cette puissance, car l’Esprit de Dieu habite en nous. Nous avons un potentiel énorme qui ne peut se manifester que par un brisement absolu, afin que la gloire de ce que nous pouvons réaliser de grand, de surnaturel soit toute sur notre Maître. Que Lui seul soit glorifié ! C’est Lui qui agit en nous.

--Celui qui a accomplit la purification des péchés

    Par sa mort, les péchés de l’humanité ont été expiés. Nos péchés étaient déjà expiés avant même que le Seigneur se manifeste à nous. Il avait déjà préparé notre place auprès de Lui par la rédemption. Notre place était déjà prête. Il est venu vers moi (vers nous) par le témoignage d’un homme qui est devenu mon frère en Christ, et le Saint-Esprit a fait le reste. Ma (notre) place m’attendait ! C’est merveilleux ! Mes (nos) péchés étaient déjà couverts par le Sang de Christ. Par Sa Parole, nous avons pu nous repentir, confesser nos péchés et recevoir le pardon. Par le témoignage de ce frère, j’ai pu faire ma part (me reconnaître pécheur et perdu) et je suis né de Dieu. C’est ce qui s’est produit pour chacun de nous. La participation du pécheur est nécessaire pour recevoir ce salut. Cette participation est de reconnaître notre état de pécheur, convaincus par le Saint-Esprit.
    Son corps brisé, meurtri, son humiliation lorsque les gens l’injuriaient sur la Croix, Sa mort ainsi que Son témoignage merveilleux sur la terre, tout cela était le prix à payer pour notre salut par la purification de nos péchés.

--Celui qui est assis à droite de la majesté divine.

    C’est l’Homme dans la gloire, notre Avocat, celui qui est vivant pour l’éternité et qui intercède pour nous. Il est assis. C’est une position de repos. Comme nous sommes en Lui, nous aussi, par la grâce merveilleuse de Dieu nous sommes assis, mis au bénéfice de sa justice dans un repos perpétuel, repos de sabbat du septième jour qui n’a ni soir, ni matin (Genèse  2.1-3) Un repos de sabbat qui n’a pas de fin ! Comme pécheur nous rentrons dans le repos de Dieu. Comme saints, nous rentrons dans les œuvres déjà préparées par Lui pour Le servir. (Ephésiens 2.10)

--Celui qui est d’autant supérieur aux anges, qu’il a hérité d’un nom bien différent du leur.

    Celui par qui et pour qui tout existe est venu sur terre pour accomplir la Loi, briser la puissance de l’ennemi de nos âmes et  recevoir en héritage Sa création et ce Nom que nul autre ne peut porter. Il a acquis ce qu’Il avait créé et qui avait été perdu par Adam. Il est venu en tant que deuxième Adam pour reprendre Ses droits sur Sa création et sur l’homme qu’Il a créé. Il est l’Homme qui a parfaitement obéi à Dieu pour reconquérir , par un acte de justice ce qui avait été volé à Adam par sa désobéissance.
    En effet, Dieu ne peut pas se renier. Sa justice exige la mort du pécheur. Cette sentence sur le pécheur doit être accomplie. Paul, dans Romains, explique comment Dieu a fait pour ne pas se renier et donner la vie aux pécheurs tout en expiant le péché :

--Par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort et ainsi la mort a passé sur tous les hommes (Romains 5.12)

-- Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes. (Romains 5.18-19)
(Lire aussi Romains 3.21.26)

    Paul, inspiré par l’Esprit démontre que par l’obéissance d’un seul Homme, le Seigneur Jésus, beaucoup seront rendus justes. Cet acte de justice c’est la condamnation de la race déchue accomplie par la Croix et sa justification par la résurrection de Christ.
    L’auteur de la lettre aux Hébreux explique, dans la suite de ce premier chapitre la gloire du Seigneur et Son rang dans les lieux célestes. Voilà ce qu’il déclare en s’appuyant sur la Parole, Parole accomplie par le Fils :

5 Car auquel des anges Dieu a–t–il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ?
6  Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier–né, il dit : Que tous les anges de Dieu l'adorent !
7  De plus, il dit des anges : Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.
8  Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel ; Le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité ;
9  Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité ; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie plutôt que tes compagnons.
10  Et encore : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ;
11  Ils périront, mais tu subsistes ; Ils vieilliront tous comme un vêtement,
12  Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés ; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.
13  Et auquel des anges a–t–il jamais dit : Assieds–toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ?
14  Ne sont–ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ?

    Il était Fils de toute éternité. Sa présence sur la terre, Son témoignage par Sa vie, Son ministère, Son œuvre, tout cela était nécessaire pour reprendre les droits volés. Il est le Vainqueur qui rentre dans le palais céleste pour être intronisé. Dieu, Son Père lui dit :
--Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. Il a été déclaré Fils de Dieu, avec puissance, selon l’Esprit de sainteté par sa résurrection.  (Romains 1.4)
--Que tous les anges de Dieu l’adorent (ou se prosternent, selon les versions)
--Ton trône, ô Dieu, est éternel Ce ‘’ô Dieu’’ est attribué au Fils dans le contexte. Il a un  sceptre d’équité. Nous savons que ce sceptre a été gagné par sa crucifixion sur l’infâme bois de la Croix. Quelle grâce !
--Ton Dieu t’a oint d’une huile de joie plutôt que tes compagnons. D’autres traduisent ‘’au-dessus’’ de tes collègues, de tes égaux ( ?), de préférence à tes associés. L’auteur montre la prééminence absolue du Fils sur ceux qu’Il a sauvés, et Il est au-dessus des anges, car ceux-ci ont l’ordre de se prosterner devant le Fils.
--Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains. Le Fils au commencement a tout créé et pour recevoir l’autorité perdue sur cette création, le Père l’a envoyé sur la terre.
--Toi tu restes le même et tes années ne finiront pas. Dieu le Père l’a assis à sa droite, et Il agit afin que tous ses ennemis devienne son marchepied. Lorsque nous lisons Hébreux 2.7-8, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient soumises. Regardons ces deux versets :

7  Tu l'as abaissé pour un peu de temps au–dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur,
8  Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui sont soumises.

    Nous sommes dans la dimension de l’espace temps avec un hier, un aujourd’hui et un demain. Christ est dans l’autre dimension, celle de l’Esprit. Dans le tout accompli de Dieu. Pour Lui, c’est fini et par son Esprit qui nous conduit nous rentrons dans cet accompli de Dieu. Il se nomme, dans Apocalypse 1.8 ‘’Je suis celui qui est, qui était et qui vient’’. Il ne proclame pas Son  Nom en disant : je suis celui qui était, qui est, mais bien : celui qui est, qui était. Il EST dans un présent éternel et ineffable. Parce qu’IL EST, le passé et le futur sont englobés dans ce présent éternel. Nous ne voyons pas que tout Lui soit soumis parce que nous sommes dans l’espace temps. Si nous étions dans le présent éternel d’où Il règne, nous verrions effectivement que tout est fini, achevé et que tout Lui est soumis.

    Pour clore cette première et courte méditation, nous pouvons dire que nous avons la description de l’établissement de la royauté de l’Homme ressuscité, déclaré Fils de Dieu à Sa résurrection, par l’Esprit de sainteté. L’auteur nous décrit Sa gloire, Sa personne, Son honneur. Il est décrit  avec majesté. Il a été engendré par le Saint-Esprit pour être le Fils, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. C’est l’accomplissement de la prophétie d’Esaïe 9.5 qui déclare : « un enfant nous est né (c’est Bethléem) un Fils nous est donné. (c’est la résurrection) » Il a le Nom au-dessus de tout nom, Dieu le Père le nomme Dieu, Seigneur Créateur du ciel et de la terre, Celui dont le règne ne cessera jamais, dont les années ne finiront pas. Il est assis à la droite de la Majesté Divine.

    Méditons, à présent, sur le moyen par lequel Il a reçu cette dignité. Nous méditons sur l’Homme selon le cœur de Dieu.

9    Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au–dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.
10  Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.
11  Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères,
12  lorsqu’il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l’assemblée.
13  Et encore : Je me confierai en toi. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés.
14  Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui–même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est–à–dire le diable,
15  et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.
16  Car assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
17  En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ;
18  car, ayant été tenté lui–même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

    Jésus est couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’Il a soufferte. Sublime vérité ! Il est descendu sur terre comme le deuxième Adam pour souffrir la mort pour tous. C’est-à-dire que  Sa mort était nécessaire pour racheter l’homme pécheur. Mais la mort n’a pas pu le retenir ! Nous savons cela et c’est merveilleux. L’homme Jésus a souffert la mort lorsqu’Il a pris l’iniquité de nous tous à Gethsémané. A ce moment, Il était séparé du Père par le péché qui était sur Lui. C’est un ange, apparu du ciel, qui est venu Le soutenir ; (Luc 22.43)  Car à partir de ce moment et jusqu’à Sa mort, Il était séparé des délices de la communion avec Son Père. Qui peut comprendre cette somme de souffrances multiples de Sa part pour nous ? Il était en agonie à partir de ce moment car Il n’avait plus aucune conscience de la communion avec Son Père. Il a premièrement souffert cette mort-là, la séparation d’avec Son Père. Je ne peux pas imaginer à quel point Il a du souffrir de cette mort à Dieu le temps de Son agonie. Séparé du Père ! Un océan de souffrances pour chacun de nous. Il expiait les péchés de l’humanité par Sa séparation avec Son Père. Il a subi la mort spirituelle avant de subir la mort physique sur le bois. C’est pour cela qu’Il est couronné de gloire et d’honneur. Lorsqu’Il a été délivré de la mort et qu’il est monté au ciel pour Son intronisation, il a libéré ceux qui étaient dans le sein d’Abraham et les a entraînés  à Sa suite, dans Son sillage !
    Par Sa mort, Il a anéanti celui qui avait e pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. La mort du Juste était nécessaire pour reprendre le pouvoir de la mort au diable. C’est Lui, à présent, qui a les clés de la mort et du séjour des morts (Apocalypse 1.18)

    Le but ultime : il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple.

    Il est notre Frère ! Quelle grâce ! Le Fils aîné qui a reçu la double portion pour nous tenir dans la présence du Père. Il a la puissance nécessaire pour nous garder et nous délivrer de nos erreurs sur terre par Sa position suprême et ce Nom qui est au-dessus de tout nom.
    Il n’a pas honte de nous appeler frères ! Ailleurs il est écrit qu’Il nous rend participant de la nature divine (2Pierre 1.4) Il nous fait participer à sa sainteté. (Hébreux 12.10) Il et notre Frère aîné glorifié dans les lieux célestes et nous sommes glorifiés en Lui (Romains 8.30) Nous sommes prédestinés, appelés, justifiés et glorifiés. Ces vérités de Romains 8 font partie du butin de la Croix, pour chacun de nous.

    Nous avons aussi un autre passage merveilleux dans cette lettre qui décrit les souffrances de notre merveilleux Seigneur. Lisons Hébreux 5.7-10

7  C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,
8  a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
10  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.

    L’auteur décrit très sobrement et avec réalisme les souffrances du Seigneur à Gethsémané. Il a supplié son Père de détourner cette coupe, symbole et de nos iniquités et de jugement de Dieu sur l’humanité déchue. Il a été exaucé ! C’est-à-dire qu’Il pouvait éviter cette Croix. Il était libre du choix à prendre. N’as-t-Il pas déclaré dans Jean 10 :

17  Le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.
18  Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi–même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.

    Le Seigneur s’est offert volontairement pour le salut des hommes. Il avait vraiment le libre choix, le Père l’ayant exaucé. Que de grâce ! Dans l’Ancien Testament nous voyons qu’il était nécessaire d’avoir des offrandes volontaires pour bâtir le sanctuaire dans le désert. (Exode 35.29) De même pour la construction du temple et malgré tout le matériau qui avait été préparé par David celui-ci a offert volontairement de ses biens propres, ainsi que tout le peuple pour cette construction. (1Chroniques 29) Nous voyons aussi des offrandes volontaires pour la reconstruction de l’autel d’airain et du temple (Esdras chapitres 1, 2, 3)
    Le Seigneur s’est offert volontairement pour la construction du véritable temple, Son Temple, l’habitation de Dieu en esprit sur la terre, habitation que nous sommes.
    Que chacun de nous puisse méditer sur ces versets qui montrent l’amour que Dieu a manifesté aux hommes, amour issu des souffrances de Christ Homme parfait, Fils de l’homme. Qui peut vraiment réaliser la dimension de cet amour ?

jcb


samedi 26 novembre 2011

BRÈVE MÉDITATION SUR LE PSAUME 110

1  De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds–toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
2  L’ Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis !
3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée ; Avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore Ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
4 L’ Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, A la manière de Melchisédek.
5  Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère.
6 Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ; Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays.
7 Il boit au torrent pendant la marche: C’est pourquoi il relève la tête.

   Certains versets de ce Psaume sont cités dans Mathieu, Marc, Luc, Actes et Hébreux.  Le verset un est cité dans les trois Évangiles et dans Hébreux. (1.13) Le verset quatre est cité dans Hébreux sept pour confirmer la prêtrise de notre Seigneur.

Regardons dans les trois Évangiles.

    Dans ces trois Évangiles, le Seigneur pose une question, au sujet du premier verset de ce Psaume, sous diverses formes selon l’auteur. La question est rapportée de façon différente, mais les versions se complètent et vont toutes dans le même sens, elles ne se contredisent pas. Cette question ne provoque aucune réaction de la part des religieux. Personne n’osa plus lui poser de question. (Matthieu) La foule écoute le Seigneur avec grand plaisir (Marc) Luc ne mentionne aucune réaction. L’ombre de la croix est là. Les derniers enseignements de Jésus sont écrits dans l’Evangile de Jean. Ils sont pour les disciples seuls. Le Seigneur ne reverra la foule que pour être bafoué, insulté, accusé et condamné. Son ministère public s’achève. Les religieux sont repris par notre Seigneur qui leur adresse sept malédictions, (Mathieu 23.) puis c’est le discours sur la fin des temps, les dernières paraboles et l’enseignement pendant la Cène qui est pour Ses disciples seuls. Les religieux ne se sont plus opposés à Lui jusqu’à son arrestation. La foule s’est déchaînée, celle-là même qui, quelques jours auparavant, criait : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Jésus demande à ces religieux :

--dans Matthieu : ‘’Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il le fils ?’’ ‘’ Si David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?’’  (Mathieu 22.41-46)
--dans Marc : Jésus ne s’adresse pas directement aux religieux. Il leur répond simplement en prenant la foule à témoin. ‘’Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est le fils de David ?’’ Et Il explique pourquoi Il a posé cette question à ces religieux.
--dans Luc, Jésus pose la même question : ‘’Comment peut-on dire que le Christ est le fils de David ? ‘’ David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?’’
    Cet épisode se passe après Son entrée triomphale à Jérusalem, pendant lequel les foules ont acclamé le Seigneur :

‘’Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !’’ (Matthieu 21.9) 

‘’Ceux qui précédaient et qui suivaient Jésus criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre Père ! Hosanna dans les lieux très haut !’’  (Marc 11.9.10)

‘’Ils disaient : Béni-soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très-haut’’  (Luc 19.38)

    Nous trouvons ce récit, aussi, dans l’ Évangile de Jean, au chapitre douze. Il n’est pas fait mention du Psaume cent-dix : ‘’Ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël.’’ (12.12)

    Voilà le contexte de ce passage de la Parole que nous méditons. Nous sommes  dans la dernière semaine avant la crucifixion de notre Seigneur. La foule a crié ‘’Hosanna au fils de David !’’ Le Seigneur profite de ce qu’ont crié ces gens pour interpeller, une fois de plus, les religieux. C’est le Seigneur, Lui-même qui donne l’interprétation de ce Psaume, de façon à peine voilée. En leur posant cette question, il les oblige à prendre position. Ils savent qui est ce fils de David, mais ils refusent de le reconnaître. La foule l’a crié très fort. Le Seigneur les interpelle en faisant référence à ce Psaume et Mathieu écrit : ‘’Et depuis ce jour personne n’osa plus lui poser des questions.’’  L’ombre de la croix était déjà là.
    A la question posée par le Seigneur sur le Messie les juifs savent répondre. Mais, quand le Seigneur, se référant au Psaume cent-dix, affirme que ce celui-ci est messianique, en citant comment l’appelle David ‘’Mon Seigneur’’, ils ne peuvent ou ne veulent pas répondre. Nous connaissons la réponse. Elle se trouve dans le début de cet Évangile, au chapitre trois, lors du baptême du Seigneur :

‘’Et voici qu’une voix  fit entendre des cieux cette parole : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection.’’

    Cette parole a été entendue par tous ceux qui, venant se faire baptiser, étaient témoins lors du baptême du Seigneur. Parmi ces témoins, se trouvaient sûrement des pharisiens et aussi des saducéens car ils venaient se faire baptiser en grand nombre. (Matthieu 3.7) Il est fort possible que certains de ceux-ci, qui ont assisté au baptême de Jésus et ayant entendu cette voix du ciel, se trouvaient en ce moment avec Lui.
    Paul, dans sa lettre aux Romains a écrit : ‘’l'Évangile concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu selon l’Esprit de sainteté par la résurrection d’entre les morts’’ (Romains 1.4)
   Jésus a interprété ce Psaume pour Lui-même, ce qui a mis les religieux dans la confusion au point ‘’qu’ils ne lui posèrent plus de questions.’ La foule a acclamé Jésus comme le fils de David, le Messie. Le Seigneur a réagi en interpellant ces religieux.
    Les Juifs se fondaient sur les promesses de 2 Samuel 7.13.14, Esaïe 11.1-5 et Jérémie 23.5 pour la venue du Messie.
    Dans 2 Samuel, la promesse est d’abord pour Salomon et par extension pour le Roi messie, car Nathan a prophétisé que le trône royal sera affermi pour toujours. Il s’agit, bien sûr, du trône de notre Seigneur Jésus-Christ le fils de David tellement attendu.
    Dans Esaïe 11 et Jérémie 23 c’est l’annonce du Germe. Chez Esaïe, ce Germe est présenté comme établissant la justice divine dans son peuple car il ne jugera pas selon l’apparence, mais avec justice, cette justice qui sera la ceinture de ses reins. (v. 3-5) Chez Jérémie, ce Germe est appelé Yahou Tsidqénou, l’Eternel notre justice. Dans ce passage, il est présenté comme le Berger qui rassemble le reste de ses brebis.
    Mais, Jésus laisse ces prophéties de côté pour prendre celle du Psaume cent-dix qui introduit le sacerdoce de ce Roi Messie. En cela, il provoque les religieux qui ne peuvent pas répondre. La foule a déjà proclamé Jésus comme le fils de David, tant attendu. Le Seigneur n’a pas contredit la foule. Au contraire, lorsque les pharisiens du milieu de la foule disent à Jésus : ‘’Maître, reprends tes disciples !’’ il répond : ’s’ils se taisent, les pierres crieront !’’ Jésus a accepté et reçu l’hommage  triomphal de la foule. Il atteste ainsi qu’il est bien le Fils de David, le Messie.

    Dans le Psaume cent-dix, le descendant de David est plus grand que David, ce qui ne pouvait logiquement pas être possible. Le Christ est donc plus que le descendant de David. Le Père lors du baptême de Jésus a donné la réponse à cette question, comme mentionné plus haut. La plupart des religieux  considéraient, aussi, ce Psaume comme messianique. La façon dont ils ont réagi montre bien que le Seigneur les a touchés profondément dans leurs cœurs. Ils n’ont pas désiré répondre à l’interrogation du Seigneur.
    Ce Psaume introduit un Roi Souverain Sacrificateur du Dieu Très-Haut, un Roi assis à la droite de Dieu et qui attend que ses ennemis deviennent son marchepied.
    Dans ce Psaume, est mentionné Sion qui a été choisi par David pour planter sa tente afin de recevoir l’arche de l’alliance. Il l’a mise au milieu de cette tente et il a établi une nouvelle sacrificature. Lisons quelques versets de 1Chroniques 16 :

37   David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Eternel, Asaph et ses frères, afin qu’ils fussent continuellement de service devant l’arche, remplissant leur tâche jour par jour.
38  Il laissa Obed–Edom et Hosa avec leurs frères, au nombre de soixante–huit, Obed–Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme portiers.
39  Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon,
40  pour qu’ils offrissent continuellement à l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée par l’Eternel à Israël.
41  Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, et les autres qui avaient été choisis et désignés par leurs noms pour louer l’Eternel. Car sa miséricorde dure à toujours.
42  Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, avec des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et avec des instruments, pour les cantiques en l’honneur de Dieu. Les fils de Jeduthun étaient portiers.
43  Tout le peuple s’en alla chacun dans sa maison, et David s’en retourna pour bénir sa maison.

    Nous avons déjà vu ces choses dans d’autres méditations. Disons simplement que dans la tente de Sion se trouvait la présence de Dieu visible, l’arche de l’alliance. Il n’y avait ni lieu saint, ni lieu très saint séparés par un voile. Les sacrificateurs se tenaient librement dans la présence de Dieu, sans crainte de Sa colère. C’est un culte libre, sans le chandelier, sans la table des pains de proposition et sans l’autel d’or. Il n’y avait pas, non plus, d’autel d’airain et de sacrifices sanglants, pas de cuve d’airain dans le parvis. C’était un culte en esprit et en vérité sans aucun moyen, ni instruments visibles pour ce culte, comme cela se trouvait à Gabaon. Ce sacerdoce a été introduit par David après une seule journée de sacrifices sanglants.
    A Gabaon, par contre, étaient présentes toutes les contraintes de la loi. Il y avait l’autel d’airain pour présenter matin et soir le sacrifice perpétuel. Il y avait la cuve d’airain qui était nécessaire pour les ablutions de purification afin de pouvoir entrer dans le lieu saint. Dans le lieu saint il y avait le chandelier, la table des pains de proposition et l’autel d’or. Mais, il n’y avait pas la présence de Dieu dans le lieu très saint, puisqu’elle se trouvait à Sion. Il y avait le voile pour séparer le lieu saint du lieu très saint.
    Le sacerdoce de Gabaon était essentiel pour que puisse vivre celui de la tente de Sion. Le sacrifice perpétuel à Gabaon permettait  un culte libre dans la présence de Dieu à Sion. Jésus est notre sacrifice perpétuel. L’Eglise est la réalité, dont Sion était l’ombre. Nous sommes continuellement dans la présence du Seigneur, pour un culte en esprit et en vérité. Notre liberté est fondée sur le sacrifice perpétuel de Christ.
    C’est David qui a établi ce nouveau culte. Il n’avait aucune autorité pour agir ainsi, car il était de la tribu de Juda, tribu qui n’avait aucun droit pour le sacerdoce. L’Eternel a malgré cela agréé ce nouveau culte qu’il a établi sur sa colline de Sion
    Jésus, issu de la tribu de Juda, a inauguré, lui aussi, un nouveau sacerdoce, une nouvelle prêtrise, celle selon l’ordre de Melchisédek, supérieure à celui d’Aaron, exactement comme la sacrificature inaugurée par David. Elle était supérieure à celle d’Aaron, car les prêtres se tenaient dans la présence de Dieu à Sion. Ils ne sacrifiaient plus des animaux et leur ministère était uniquement voué  à louer, glorifier, adorer Dieu dans sa sainte présence, sans les contraintes de la loi.
    A Gabaon se tenait le sacrifice perpétuel avec cette recommandation :

39  Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon,
40  pour qu’ils offrissent continuellement à l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée par l’Eternel à Israël.

    A Gabaon était pratiqué tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel. Jésus est venu, non pour abolir, mais pour accomplir la loi. Sa vie sur la terre est la réalité de ce qui se passait à Gabaon. Il a accompli toute la loi sans pécher. La loi ne l’a pas condamné. Il est allé à la croix comme l’Agneau pur et sans tache. Un seul sacrifice a suffit pour le salut de l’humanité. A Gabaon, il fallait recommencer chaque jour, ombre du sacrifice perpétuel de Christ. Sion pouvait exister sur la base de ce sacrifice perpétuel de Gabaon.
    Nous avons, nous aussi, ce sacrifice perpétuel qui nous donne le droit de nous tenir devant notre Dieu et Père du Seigneur à Sion !

    Revenons à ce Psaume. Il est tellement glorieux ! Lisons quelques versets d’Hébreux sept qui explique clairement ce nouveau sacerdoce :

1  En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très–Haut, –qui alla au–devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
2  et à qui Abraham donna la dîme de tout, –qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est–à–dire roi de paix, –
4  qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, –mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, –ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité

    C’est Melchisédek qui a été rendu semblable au Fils de Dieu et non le contraire. Il est apparu et a disparu aussitôt. Dans la Genèse, l’auteur sacré indique avec soin la naissance et la mort de tous les patriarches. Il indique de qui ils sont issus et mentionne avec soin leurs ancêtres. Rien de tout cela pour ce sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il apparaît et il disparaît de la même façon. Il n’a pas de généalogie, pas de commencement, pas de fin. Il est rendu semblable au Fils de Dieu. Nous savons qui est ce Fils de Dieu !
   Dans l’Ancienne Alliance, la royauté et la prêtrise étaient séparées. Les Lévites, les descendants de la famille d’Aaron étaient destinés à la prêtrise. Les hommes descendants de la tribu de Juda étaient destinés à la royauté.
    David roi et prophète a reçu du Seigneur le droit d’inaugurer cette nouvelle prêtrise de liberté absolue dans la présence de Dieu, bien que n’étant pas de la tribu de Lévi descendant de la famille d’Aaron. C’était l’ombre des choses à venir. Ce nouveau sacerdoce a duré jusqu’à la construction du temple par Salomon.
    Jésus, le Messie, est venu avec deux armes pour établir le véritable temple et la nouvelle prêtrise. Ces deux armes sont Lui-même. Il est la Parole incarnée. Il est venu avec le sacrifice ultime qui a aboli celui de l’Ancienne Alliance. C’est Lui le Sacrifice pour le salut d’Israël, Son peuple, et par extension, de tout homme de toutes les nations. Ces deux armes sont donc la Parole et le Sacrifice, la Croix.
    Sa guerre a été dirigée contre les puissances invisibles. Chaque homme libéré d’un démon, chaque malade guéri, chaque homme libéré par Sa Parole reçue dans les cœurs était une prise de guerre sur l’ennemi. C’est l’Eternel des armées venu libéré Son peuple du véritable ennemi.
    La gloire de Dieu c’est de cacher les choses (Proverbes 25.1)
   David a bâti son empire avec le concours de l’Eternel, mais avec des armes et une armée. Jésus bâtit son empire par Sa Parole puissante qui neutralise l’ennemi. Il est passé par la croix pour nous donner Ses armes et Sa position de Vainqueur pour que nous puissions à notre tour vaincre notre ennemi en entrant dans Sa victoire.
    David a fait couler le sang des ennemis de son royaume, avec l’agrément de l’Eternel des armées pour vaincre et établir son royaume.
    Jésus a fait couler son Sang pour vaincre les puissances dans les lieux célestes et bâtir Son Eglise, le peuple de Son royaume composé du Juif premièrement et des païens, greffés sur Lui-même, les païens mêlés avec les Juifs.

    Je laisse le soin à chacun de vous d’aller plus loin dans cette méditation, car je n’ai fait que marcher sur le bord de ce vaste océan de grâce !

jcb   

samedi 19 novembre 2011

BREVE MEDITATION SUR LA MANNE

Nous lisons dans Exode 16 :

1  Toute l’assemblée des enfants d’Israël partit d’Elim, et ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Elim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Egypte.
2  Et toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura dans le désert contre Moïse et Aaron.
3  Les enfants d'Israël leur dirent : Que ne sommes–nous morts par la main de l'Eternel, dans le pays d'Egypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété ? Car vous nous avez menés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude.
4  L’Eternel dit à Moïse : Voici, je ferai pleuvoir pour vous du pain, du haut des cieux. Le peuple sortira, et en ramassera, jour par jour, la quantité nécessaire, pour que je le mette à l’épreuve, et que je voie s’il marche, ou non, selon ma loi.
5  Le sixième jour, lorsqu’ils prépareront ce qu’ils auront apporté, il s’en trouvera le double de ce qu’ils ramasseront jour par jour.

11   L Éternel, s’adressant à Moïse, dit:
12 J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël. Dis–leur : Entre les deux soirs vous mangerez de la viande, et au matin vous vous rassasierez de pain ; et vous saurez que je suis l'Eternel, votre Dieu.
13  Le soir, il survint des cailles qui couvrirent le camp ; et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp.
14  Quand cette rosée fut dissipée, il y avait à la surface du désert quelque chose de menu comme des grains, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre.
15  Les enfants d'Israël regardèrent et ils se dirent l'un à l'autre : Qu'est–ce que cela ? car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit : C'est le pain que L'Eternel vous donne pour nourriture.

    C’est la réponse d’amour de la part de l’Eternel, aux murmures de son peuple, lorsqu’il est arrivé dans le désert de Sin. Toute la communauté des Israélites murmura dans le désert contre Moïse et Aaron (verset 2.) Le peuple aurait préféré mourir plutôt que de se retrouver dans ce désert ! La grâce de Dieu va répondre à ces murmures en envoyant la nourriture demandée : la viande par les cailles (survenues le soir et qui couvrirent le camp) et la manne, le pain descendu du ciel (avec la rosée du matin.) L’Éternel a donné, car Il a entendu son peuple. Il n’a pas tenu compte des murmures qui auraient pu faire venir une sanction. Il a réagi en grâce, sans s’irriter. Il a ouvert son grenier céleste, malgré ces murmures.  Ce pain a été donné comme épreuve et nourriture à la fois.
    Le pain, cette manne descendue du grenier céleste, par la grâce de Dieu, pour nourrir son peuple avait un double objectif. Il était donné, comme épreuve ou ‘’test’’ pour dévoiler le cœur de certains et leur faire connaître s’il marchait bien selon la loi de Dieu ! Le peuple devait suivre des règles simples afin de se nourrir avec la manne, le pain du ciel, cet ‘’aliment spirituel’’, comme l’écrit Paul aux Corinthiens.
    Ce pain était donc donné en premier lieu pour les mettre à l’épreuve ! Il nourrissait le peuple en le mettant à l’épreuve. Le Seigneur avait tout prévu. D’ailleurs l’Éternel a bien déclaré : ‘’afin que je le mette à l’épreuve et que je voie s’il marche ou non, selon ma loi. Dieu ne mentionne même pas le côté nourriture substantielle, terrestre, visible, palpable de ce pain. Il insiste sur le sens spirituel, pour éprouver l’obéissance du peuple à ces deux lois simples : ne pas en garder jusqu’au matin et ne pas en recueillir le jour du sabbat. Ces deux commandements qui vont révéler le cœur de plusieurs dans le peuple.
    Chaque jour, chacun devait aller chercher ce pain descendu du ciel pour le besoin journalier. Ce qui restait ne devait pas être conservé jusqu’au matin, selon la volonté de Dieu. Il y a eu transgression à cet ordre car certains en ont gardé jusqu’au lendemain. Ce pain est devenu infect, rempli de vers. (Exode 16.20) Il a été à l’origine de la désobéissance de plusieurs, parmi le peuple. Ce premier test a dévoilé le cœur de plusieurs.
    D’autres sont sortis le jour du sabbat pour aller en ramasser, ce qui également était formellement interdit. Ils n’en ont pas trouvé car la veille ils avaient reçu une double ration afin d’observer le repos du sabbat. Ceux-ci ont aussi désobéi à l’ordre du Seigneur. Ce jour-là, ils n’ont pu trouver la manne, car le Seigneur avait pourvu la veille par cette double ration. Ce deuxième test a encore dévoilé les cœurs de certains du peuple.
    La manne recueillie était ensuite soit bouillie, soit cuite, pour être mangée. Le surplus, lors du sixième jour devait être laissé en réserve pour le lendemain. La manne, ainsi préparée, avait le goût d’un gâteau au miel. C’était, assurément, un mets délicieux.
    La manne, une fois recueillie, était mesurée pour que chaque famille en soit pourvue pour la ration journalière nécessaire. Celui qui en avait plus n’avait rien de trop et celui qui en avait moins n’en manquait pas (verset 18). Ce verset est repris dans le Nouveau Testament, dans la deuxième lettre de Paul aux Corinthiens, au sujet d’une collecte. C’est un principe spirituel éternel. La richesse commune est distribuée à chacun selon les besoins. C’est la grâce de Dieu. Il pourvoit à chacun selon ce qui a été recueilli par tous.
    Fidèlement, pendant tout le temps de la marche du peuple dans le désert, le Seigneur a pourvu. Le peuple a bu au Rocher frappé, Christ, qui le suivait, un breuvage spirituel. (1Corinthiens 10.4) Il a mangé le même aliment spirituel. (1Corinthiens 10.3) Le Dieu libérateur a pourvu à tout ce qui était nécessaire pour vivre dans le désert. C’est la part de l’Eternel pour son peuple. La Bible, dans ce passage d’Exode, décrit la provision de Dieu pour le désert, le cœur de compassion de l’Eternel pour son peuple, Israël et, malgré les murmures, il pourvoit. Il est fidèle !
    Cet épisode, qui est décrit ici, commence le quinzième jour du second mois après la sortie d’Egypte. (verset 1) Le peuple sort d’Elim, l’oasis aux douze sources et soixante-dix palmiers, part et se retrouve dans ou plus précisément, au début du désert de Sin entre Elim et Sinaï. Nous sommes au tout début de la sortie d’Egypte et déjà le peuple murmure. L’arche n’est pas encore construite, mais Dieu  se manifeste par la nuée (verset 9)
    Nous sommes donc juste un mois après la sortie d’Egypte, puisque le premier mois, le 10 du mois, chaque famille a choisi son agneau pour le sacrifier. Le quatorzième jour de ce premier mois le peuple est sorti d’Egypte (Exode 12.17-18) Nous somme, à présent, le quinzième jour du second mois. Le peuple a vu la gloire de Dieu dans le passage de la mer rouge. Il a vu la puissance du bois qui assainit les eaux de Mara. Il voit, aussi, la nuée pour le jour qui se transforme en colonne de feu la nuit. La présence de Dieu est visible, palpable, réelle et pourtant, nous le voyons murmurer contre Moïse à Mara (déjà !) et contre Moïse et Aaron lorsqu’il arrive au désert de Sin. Nous ne sommes que le premier mois après la sortie d’Egypte ! Le peuple regrette le temps passé en Egypte où il était assis ‘’auprès des marmites de viande’’ et avait du pain à satiété ! Il a vu et vécu la puissance du Dieu qui les a délivrés, nourris, désaltérés, guidés par la nuée, et le peuple murmure ! Incroyable !
    Dans sa grâce, l’Eternel va pourvoir à la viande et au pain. C’est ce qui est consigné dans le chapitre 16 du livre d’Exode que nous regardons en ce moment. L’arche n’est pas encore construite, Moïse n’est pas encore monté sur le mont Sinaï. La loi n’est pas encore donnée. 
    A Mara, le peuple a reçu des ordonnances et des prescriptions : ‘’Et ce fut là qu’il le mit à l’épreuve’’ (15.25) Le bois qui a assaini les eaux est une image de la croix qui assainit les eaux amères de nos vies. Ce n’est pas encore la loi du Sinaï, mais des commandements et des prescriptions pour être gardé des maladies infligées aux Egyptiens. Dieu s’est défini, à Mara, comme : ‘’Je suis l’Eternel qui te guérit’’ YHWH RAPHA. La Bible ne dit rien sur ces lois et prescriptions.
    Puis, c’est Rephidim et le rocher frappé, car le peuple qui a soif, a contesté avec Moïse. Le Seigneur va encore pourvoir par le rocher frappé, image de Jésus frappé à la croix. Le peuple a pu boire. La grâce de Dieu est là. Il pourvoit et là aussi, aucune sanction n’est tombée sur le peuple. Christ, le Rocher frappé, pourvoit en grâce.

    Le peuple poursuit la route, guidé par la nuée. Nous lisons, en Nombres 33, la progression du peuple après sa sortie d’Egypte. Cela nous éclaire bien sur l’itinéraire :
5  Les enfants d’Israël partirent de Ramsès, et campèrent à Succoth.
6  Ils partirent de Succoth, et campèrent à Etham, qui est à l’extrémité du désert.
7  Ils partirent d'Etham, se détournèrent vers Pi–Hahiroth, vis–à–vis de Baal–Tsephon, et campèrent devant Migdol.
8  Ils partirent de devant Pi–Hahiroth, et passèrent au milieu de la mer dans la direction du désert ; ils firent trois journées de marche dans le désert d'Etham, et campèrent à Mara.
9  Ils partirent de Mara, et arrivèrent à Elim ; il y avait à Elim douze sources d'eau et soixante–dix palmiers : ce fut là qu'ils campèrent.
10  Ils partirent d’Elim, et campèrent près de la mer Rouge.
1  Ils partirent de la mer Rouge, et campèrent dans le désert de Sin.

12  Ils partirent du désert de Sin, et campèrent à Dophka.
13  Ils partirent de Dophka, et campèrent à Alusch.
14  Ils partirent d’Alusch, et campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva point d’eau à boire.
15 Il partirent de Rephidim et campèrent dans le désert de Sinaï

    Puis le peuple part de Rephidim, ce lieu où le rocher a été frappé. Il y a la visite du beau-père de Moïse relatée au chapitre 18. Puis, le troisième mois, après la sortie du pays d’Egypte, le peuple arrive dans le désert du Sinaï pour camper face à la montagne. (Exode 19.2) Là, Dieu appelle Moïse qui va Le rejoindre sur la montagne.
    Les dix Paroles sont données à Moïse, gravées sur les deux tables, pendant que le peuple se livre à l’idolâtrie. Puis, le tabernacle est construit et la marche va reprendre avec l’habitation de Dieu, au milieu de son peuple. Nous lisons, toujours dans Nombres 33 :

16  Ils partirent du désert du Sinaï, et campèrent à Kibroth–Hattaava.

    Plusieurs étapes sont mentionnées jusqu’à Kibroth-Hattaava, lieu où se situe cette deuxième mention de la manne et des cailles, la deuxième année de la sortie d’Egypte. 
   Nous sommes, à présent, après la seconde année du second mois, le 20 du mois (Nombres 10.11) La nuée s’élève de dessus le tabernacle, signe du départ du peuple pour une nouvelle étape. Nous retrouvons Israël dans un lieu qui sera appelé du nom de Qibroth-Hattaava parce qu’on a ensevelit le peuple rempli de désir sur ce lieu. Depuis le Sinaï et la loi donnée, les sanctions tombent sur le peuple à chaque murmure ou désobéissance. Israël est sous la loi. Les murmures et la désobéissance, au début de la marche du peuple n’ont attiré aucune sanction de la part de l’Eternel sur son peuple. (Exode 16, 17) A partir de la loi, tout change. Chaque murmure ou contestation attire le jugement de Dieu.
    Nous lisons dans Nombres 11, au début du chapitre :

1  Le peuple murmura et cela déplut aux oreilles de l’Eternel. Lorsque l’Eternel l’entendit, sa colère s’enflamma ; le feu de l’Eternel s’alluma parmi eux, et dévora l’extrémité du camp.
2  Le peuple cria à Moïse. Moïse pria l’Eternel, et le feu s’arrêta.

    Nous ne sommes plus dans la première partie, de la marche d’Israël vers la terre promise. La loi a été donnée et les jugements tombent sur le peuple. Les murmures des chapitres d’Exode 16 et 17 n’ont engendré aucun châtiment, mais le ciel s’est ouvert pour la manne et le rocher a été frappé pour l’eau. Puis la loi est venue, et avec elle, le châtiment !

    Nous avons donc ce deuxième passage dans la Bible qui parle de la manne et des cailles. Ce passage est très instructif pour nous. Nous trouvons cela dans Nombres au chapitre 11 :

4   Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise ; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ?
5  Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
6  Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne.
7  La manne ressemblait à de la graine de coriandre, et avait l’apparence du bdellium.
8  Le peuple se dispersait pour la ramasser ; il la broyait avec des meules, ou la pilait dans un mortier ; il la cuisait au pot, et en faisait des gâteaux. Elle avait le goût d’un gâteau à l’huile.

     D’après le verset 11 du chapitre 10, nous sommes après le second mois de la deuxième année. Donc le peuple a reçu la loi au Sinaï, le tabernacle renfermant l’arche est construit et Dieu habite au milieu de son peuple, dans le tabernacle. Sur l’ordre de l’Eternel, le peuple se lève et part. Il reçoit, chaque jour sa provision de manne pour être nourri. Dieu pourvoit, mais le peuple va encore murmurer, comme au verset 1 de ce chapitre.
    Ce coup-ci, il se fait entraîner dans la désobéissance par ‘’le ramassis de gens’’ qui se trouvait au milieu d’Israël. Dans ce récit, le peuple se laisse manipuler par des Egyptiens qui étaient parti de Ramsès avec eux (Exode 12.37-38)
    C’est une belle leçon pour nous. Il nous arrive parfois d’écouter la voix des ‘’Egyptiens’’ que nous n’avons pas abandonnés et que nous trimballons dans nos vies au cours de notre route. Nous tombons sous l’effet de leur comportement. Ce sont leurs voix, leurs murmures qui nous trompent et nous font oublier la grâce qui est sur nous. Dieu reste fidèle, mais parfois, nous nous détournons de Lui pour suivre la voie du monde qui est tellement séduisante !
    L’Eternel s’était déjà irrité à cause des murmures et Il a envoyé le feu qui a brûlé l’extrémité du camp. Le peuple a crié à Moïse. Celui-ci a prié l’Eternel pour qu’Il cesse Son jugement. Le feu a cessé, mais le peuple ne se lasse pas de murmurer, encore et encore, malgré les sanctions. Il se laisse corrompre par le ‘’ramassis’’.

    Si nous comparons les deux évènements, nous constatons

--Dans Exode 16, nous sommes au tout début des quarante années dans le désert. Le peuple ne connaît pas encore la manne. De plus, il regrette la viande d’Egypte et il veut de cette viande. L’Eternel entend et lui en envoie le soir par les cailles. Le matin la manne est sur le sol tout autour du camp. Il n’y a pas de jugement comme dans Nombres 11.
    Le peuple réclame de la viande et du pain en regrettant la nourriture qu’il avait en Egypte. C’est le peuple qui murmure après Moïse, mais dans Nombres, le peuple est entraîné par le ramassis des gens qui se trouvait en son sein.

--Dans Nombres, nous sommes dans la deuxième année après la sortie d’Egypte. Ce n’est pas le peuple qui murmure, mais le ramassis de gens qui a suivi Israël. Le peuple se laisse entraîner par ‘’la voix du monde’’ Ils regrettent, là aussi, la viande et les produits d’Egypte.
    Le peuple a une parole terrible. Il dit : ’Nous n’avons que la manne !’’ C’est une parole méprisante pour définir la provision de Dieu, ce pain béni qui jour après jour le nourrit. Plus tard, lorsque le peuple partit de la montagne de Hor (chapitre 21) celui-ci s’impatienta et une fois de plus il regretta l’Egypte. Ce jour-là il dit une chose terriblement méprisante en parlant de la manne : ‘’nous sommes dégoûtés de ce pain méprisable’’ C’est une parole très dure pour cette manne qui nourrit, preuve des soins et de la grâce du Seigneur pour son peuple. La grâce de Dieu est manifeste durant ces quarante années dans le désert. Il a toujours été fidèle pour les nourrir malgré ces blasphèmes.
    Le peuple broie cette manne avec des meules. Il la pile dans un mortier avant de la faire cuire. Elle a le goût d’un gâteau à l’huile. Ce n’est plus le goût délicieux du miel comme elle est décrite dans Exode. Leur façon de préparer le pain du ciel le rend moins bon, car je ne pense pas que ce gâteau à l’huile devait être aussi bon à manger que cela !  Mais, elle nourrissait le peuple, même si elle n’était pas aussi délicieuse que ce goût de miel décrit dans Exode 16.
    Pour conclure, lisons quelques versets du Psaume 78 :

21  L’Eternel entendit, et il fut irrité ; Un feu s’alluma contre Jacob, Et la colère s’éleva contre Israël,
22  Parce qu’ils ne crurent pas en Dieu, Parce qu’ils n’eurent pas confiance dans son secours.
23  Il commanda aux nuages d’en haut, Et il ouvrit les portes des cieux ;
24  Il fit pleuvoir sur eux la manne pour nourriture, Il leur donna le blé du ciel.
25  Ils mangèrent tous le pain des grands, Il leur envoya de la nourriture à satiété.
26  Il fit souffler dans les cieux le vent d’orient, Et il amena par sa puissance le vent du midi ;
27  Il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière, Et comme le sable des mers les oiseaux ailés ;
28  Il les fit tomber au milieu de leur camp, Tout autour de leurs demeures.
29  Ils mangèrent et se rassasièrent abondamment : Dieu leur donna ce qu’ils avaient désiré.
30  Ils n’avaient pas satisfait leur désir, Ils avaient encore leur nourriture dans la bouche,
31  Lorsque la colère de Dieu s’éleva contre eux ; Il frappa de mort les plus vigoureux, Il abattit les jeunes hommes d’Israël.
32  Malgré tout cela, ils continuèrent à pécher, Et ne crurent point à ses prodiges.
33  Il consuma leurs jours par la vanité, Et leurs années par une fin soudaine.
34  Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, Ils revenaient et se tournaient vers Dieu ;
35  Ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, Que le Dieu Très–Haut était leur libérateur.
36  Mais ils le trompaient de la bouche, Et ils lui mentaient de la langue ;
37  Leur cœur n’était pas ferme envers lui, Et ils n’étaient pas fidèles à son alliance.
38  Toutefois, dans sa miséricorde, il pardonne l’iniquité et ne détruit pas ; Il retient souvent sa colère et ne se livre pas à toute sa fureur.
39  Il se souvint qu’ils n’étaient que chair, Un souffle qui s’en va et ne revient pas.
40   Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert ! Que de fois ils l’irritèrent dans la solitude !
41  Ils ne cessèrent de tenter Dieu, Et de provoquer le Saint d’Israël.

    Nous voyons d’une part, la fidélité de Dieu et d’autre part, le peuple qui continue à pécher. Il ne croit pas aux prodiges de Dieu sur eux. Surtout, il ne faut pas jeter la pierre, car bien souvent, ces versets décrivent aussi nos comportements vis-à-vis de la grâce et de la fidélité de Dieu. Il nous arrive de mépriser notre Manne, notre merveilleux Seigneur !

    Que pouvons-nous tirer comme enseignement à travers ces deux épisodes ?

--En premier, nous pouvons admirer la fidélité de Dieu envers son peuple. Il pourvoit malgré les murmures et la désobéissance. Dieu est fidèle, Inlassablement Il leur a envoyé cette manne, ‘’l’aliment spirituel’’, le Rocher était toujours là, Il ne change pas. Paul l’a écrit dans sa deuxième lettre à Timothée :

‘’SI nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même’’  

    Nous devons faire de la Parole de Dieu, notre nourriture journalière et  délicieuse. Elle est notre nourriture pour nous fortifier afin de parcourir ce monde en attendant notre Seigneur. SI nous la ‘’consommons’’ comme le Seigneur la donne, avec la puissance de l’Esprit qui la fait ‘’bouillir’’ ou ‘’cuire’’ en nous, elle aura ce goût de gâteau de miel. Nous serons rassasiés avec la joie de l’Eternel en nous.
--En second, si nous commençons à meuler et passer au pilon de notre intelligence, de nos règles et de nos lois cette Manne, Parole vivante de Dieu, elle risque de devenir ce gâteau à l’huile, bien moins bon que le gâteau au miel ! Nous serons nourris, c’est sûr, car Dieu est fidèle, mais nous mangerons ce gâteau à l’huile, qui, je suis sûr, sera beaucoup plus indigeste que le miel. De plus, la joie de l’Eternel risque de partir de nos vies !
    Nous avons un exemple dans le Nouveau Testament, de ce ‘’gâteau à l’huile’’. Lisons un verset dans Actes 15 :

1 Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.

    Nos voilà dans le vif du sujet ! La grâce souveraine de Dieu n’est pas suffisante pour le salut de l’homme. Il faut meuler l’Evangile de la grâce, par les rites de la Loi de Moïse. Il faut le piler par toutes les fêtes de la Loi afin que la bonne nouvelle soit efficace pour sauver l’homme. Tous les nés de nouveau qui ont suivi l’enseignement de ces hommes n’ont pas perdu leur salut. Seulement, ils se sont trouvés enchaînés par la tradition de la Loi. Cette Loi que nul n’avait gardée fidèlement, nul n’avait pu lui obéir intégralement. Ils n’avaient plus la joie de la liberté des enfants de Dieu ! Ils étaient sous un joug terrible C’est vraiment dommage ! Leur salut devait sûrement avoir le goût de ce gâteau à l’huile ! C’est tout l’enseignement de la lettre aux Galates ! Paul a du se battre ferme pour rétablir la vérité de l’Evangile. la Manne céleste, nous le savons tous, c’est notre merveilleux Seigneur. Il l’a affirmé dans Jean six. Cette affirmation a provoqué un scandale chez les religieux ! Ils aimaient tellement ce gâteau à l’huile ! Ils ne voulaient en changer pour rien au monde !
    Bien des dénominations ont ajouté des règles, des lois, des dogmes, des rites très encadrés, des traditions qui tiennent les enfants de Dieu dans l’esclavage. Leur salut n’est pas en cause ici, mais simplement le fait, qu’ils soient sous des choses rigides, des lois humaines. Ces choses les asservissent et leur enlèvent la liberté des enfants de Dieu et cette fraîcheur de l’Evangile.
    A chacun de voir si nous avons cette manne au goût de miel ou au goût insipide de ce gâteau à l’huile.  Je suis persuadé que nous pouvons trouver des exemples dans nos vies où nous avons meulé et mis au mortier la parole de la grâce.

    Pour finir, ces quelques versets de Jean 6 que nous devons méditer. Je ne pense pas que ce pain a besoin d'être meulé et broyé pour le manger, simplement le recevoir comme un enfant reçoit sa nourriture de ses parents!

32  Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel ;
33  car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
34  Ils lui dirent : Seigneur, donne–nous toujours ce pain.
35  Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
 
jcb