1 De David. Psaume. Parole
de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds–toi à ma droite, Jusqu'à ce que je
fasse de tes ennemis ton marchepied.
2 L’ Éternel étendra de
Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis !
3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton
armée ; Avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore Ta jeunesse vient à
toi comme une rosée.
4 L’ Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es
sacrificateur pour toujours, A la manière de Melchisédek.
5 Le Seigneur, à ta
droite, brise des rois au jour de sa colère.
6 Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de
cadavres ; Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays.
7 Il boit au torrent pendant la marche: C’est pourquoi il relève
la tête.
Certains
versets de ce Psaume sont cités dans Mathieu, Marc, Luc, Actes et Hébreux. Le verset un est cité dans les trois Évangiles et dans Hébreux. (1.13) Le verset quatre est cité dans Hébreux sept
pour confirmer la prêtrise de notre Seigneur.
Regardons dans les trois Évangiles.
Dans ces
trois Évangiles, le Seigneur pose une question, au sujet du premier verset de
ce Psaume, sous diverses formes selon l’auteur. La question est rapportée de
façon différente, mais les versions se complètent et vont toutes dans le même
sens, elles ne se contredisent pas. Cette question ne provoque aucune réaction
de la part des religieux. Personne n’osa plus lui poser de question. (Matthieu)
La foule écoute le Seigneur avec grand plaisir (Marc) Luc ne mentionne aucune
réaction. L’ombre de la croix est là. Les derniers enseignements de Jésus sont
écrits dans l’Evangile de Jean. Ils sont pour les disciples seuls. Le Seigneur
ne reverra la foule que pour être bafoué, insulté, accusé et condamné. Son
ministère public s’achève. Les religieux sont repris par notre Seigneur qui
leur adresse sept malédictions, (Mathieu 23.) puis c’est le discours sur la fin
des temps, les dernières paraboles et l’enseignement pendant la Cène qui est
pour Ses disciples seuls. Les religieux ne se sont plus opposés à Lui jusqu’à
son arrestation. La foule s’est déchaînée, celle-là même qui, quelques jours
auparavant, criait : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui
vient au nom du Seigneur !
Jésus demande à ces religieux :
--dans Matthieu : ‘’Que pensez-vous du Christ ? De
qui est-il le fils ?’’ ‘’ Si David l’appelle Seigneur, comment est-il son
fils ?’’ (Mathieu 22.41-46)
--dans Marc : Jésus ne
s’adresse pas directement aux religieux. Il leur répond simplement en prenant
la foule à témoin. ‘’Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est le
fils de David ?’’ Et Il explique pourquoi Il a posé cette question à ces
religieux.
--dans Luc, Jésus pose la même
question : ‘’Comment peut-on dire que le Christ est le fils de
David ? ‘’ David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?’’
Cet épisode se passe après Son entrée triomphale à Jérusalem,
pendant lequel les foules ont acclamé le Seigneur :
‘’Les foules précédaient et
suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur !’’ (Matthieu 21.9)
‘’Ceux qui précédaient et qui suivaient Jésus
criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre
Père ! Hosanna dans les lieux très haut !’’ (Marc 11.9.10)
‘’Ils disaient : Béni-soit celui qui vient au nom du
Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très-haut’’ (Luc 19.38)
Nous trouvons ce récit, aussi, dans l’ Évangile de Jean, au
chapitre douze. Il n’est pas fait mention du Psaume cent-dix :
‘’Ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre et ils
criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le
roi d’Israël.’’ (12.12)
Voilà le contexte de ce passage de la Parole que nous méditons.
Nous sommes dans la dernière semaine
avant la crucifixion de notre Seigneur. La foule a crié ‘’Hosanna au fils de
David !’’ Le Seigneur profite de ce qu’ont crié ces gens pour interpeller,
une fois de plus, les religieux. C’est le Seigneur, Lui-même qui donne
l’interprétation de ce Psaume, de façon à peine voilée. En leur posant cette
question, il les oblige à prendre position. Ils savent qui est ce fils de
David, mais ils refusent de le reconnaître. La foule l’a crié très fort. Le
Seigneur les interpelle en faisant référence à ce Psaume et Mathieu écrit : ‘’Et
depuis ce jour personne n’osa plus lui poser des questions.’’ L’ombre de
la croix était déjà là.
A la question posée par le Seigneur sur le Messie les juifs
savent répondre. Mais, quand le Seigneur, se référant au Psaume cent-dix,
affirme que ce celui-ci est messianique, en citant comment l’appelle David ‘’Mon Seigneur’’, ils ne peuvent ou ne veulent pas répondre. Nous connaissons
la réponse. Elle se trouve dans le début de cet Évangile, au chapitre trois,
lors du baptême du Seigneur :
‘’Et voici qu’une
voix fit entendre des cieux cette
parole : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon
affection.’’
Cette parole a été entendue par tous ceux qui, venant
se faire baptiser, étaient témoins lors du baptême du Seigneur. Parmi ces
témoins, se trouvaient sûrement des pharisiens et aussi des saducéens car ils
venaient se faire baptiser en grand nombre. (Matthieu 3.7) Il est fort possible
que certains de ceux-ci, qui ont assisté au baptême de Jésus et ayant entendu
cette voix du ciel, se trouvaient en ce moment avec Lui.
Paul, dans sa lettre aux Romains a écrit : ‘’l'Évangile
concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, et déclaré
Fils de Dieu selon l’Esprit de sainteté par la résurrection d’entre les
morts’’ (Romains 1.4)
Jésus a interprété ce Psaume pour Lui-même, ce qui a mis les religieux dans la confusion
au point ‘’qu’ils ne lui posèrent plus de questions.’’ La foule a acclamé Jésus comme le fils de David, le
Messie. Le Seigneur a réagi en interpellant ces religieux.
Les Juifs se fondaient sur les promesses de 2 Samuel 7.13.14,
Esaïe 11.1-5 et Jérémie 23.5 pour la venue du Messie.
Dans 2 Samuel, la promesse est d’abord pour Salomon et par
extension pour le Roi messie, car Nathan a prophétisé que le trône royal sera
affermi pour toujours. Il s’agit, bien sûr, du trône de notre Seigneur
Jésus-Christ le fils de David tellement attendu.
Dans Esaïe 11 et Jérémie 23 c’est l’annonce du Germe. Chez
Esaïe, ce Germe est présenté comme établissant la justice divine dans son
peuple car il ne jugera pas selon l’apparence, mais avec justice, cette justice
qui sera la ceinture de ses reins. (v. 3-5) Chez Jérémie, ce Germe est appelé
Yahou Tsidqénou, l’Eternel notre justice. Dans ce passage, il est présenté
comme le Berger qui rassemble le reste de ses brebis.
Mais, Jésus laisse ces prophéties de côté pour prendre celle du
Psaume cent-dix qui introduit le sacerdoce de ce Roi Messie. En cela, il
provoque les religieux qui ne peuvent pas répondre. La foule a déjà proclamé
Jésus comme le fils de David, tant attendu. Le Seigneur n’a pas
contredit la foule. Au contraire, lorsque les pharisiens du milieu de la foule
disent à Jésus : ‘’Maître, reprends tes disciples !’’ il répond : ’’s’ils se taisent, les
pierres crieront !’’ Jésus a accepté et
reçu l’hommage triomphal de la foule.
Il atteste ainsi qu’il est bien le Fils de David, le Messie.
Dans le Psaume cent-dix, le descendant de David est plus grand
que David, ce qui ne pouvait logiquement pas être possible. Le Christ est donc
plus que le descendant de David. Le Père lors du baptême de Jésus a donné la
réponse à cette question, comme mentionné plus haut. La plupart des
religieux considéraient, aussi, ce
Psaume comme messianique. La façon dont ils ont réagi montre bien que le
Seigneur les a touchés profondément dans leurs cœurs. Ils n’ont pas désiré
répondre à l’interrogation du Seigneur.
Ce Psaume introduit un Roi Souverain Sacrificateur du Dieu
Très-Haut, un Roi assis à la droite de Dieu et qui attend que ses ennemis
deviennent son marchepied.
Dans ce Psaume, est mentionné Sion qui a été choisi par David
pour planter sa tente afin de recevoir l’arche de l’alliance. Il l’a mise au
milieu de cette tente et il a établi une nouvelle sacrificature. Lisons
quelques versets de 1Chroniques 16 :
37 David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Eternel, Asaph
et ses frères, afin qu’ils fussent continuellement de service devant
l’arche, remplissant leur tâche jour par jour.
38 Il laissa Obed–Edom et Hosa avec leurs
frères, au nombre de soixante–huit, Obed–Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme
portiers.
39 Il établit le sacrificateur Tsadok et les
sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu
qui était à Gabaon,
40 pour qu’ils offrissent continuellement à
l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et
qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée
par l’Eternel à Israël.
41 Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, et
les autres qui avaient été choisis et désignés par leurs noms pour louer
l’Eternel. Car sa miséricorde dure à toujours.
42 Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, avec
des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et avec
des instruments, pour les cantiques en l’honneur de Dieu. Les fils de Jeduthun
étaient portiers.
43 Tout le peuple s’en alla chacun dans sa
maison, et David s’en retourna pour bénir sa maison.
Nous
avons déjà vu ces choses dans d’autres méditations. Disons simplement que dans
la tente de Sion se trouvait la présence de Dieu visible, l’arche de
l’alliance. Il n’y avait ni lieu saint, ni lieu très saint séparés par un
voile. Les sacrificateurs se tenaient librement dans la présence de Dieu, sans
crainte de Sa colère. C’est un culte libre, sans le chandelier, sans la table
des pains de proposition et sans l’autel d’or. Il n’y avait pas, non plus,
d’autel d’airain et de sacrifices sanglants, pas de cuve d’airain dans le
parvis. C’était un culte en esprit et en vérité sans aucun moyen, ni
instruments visibles pour ce culte, comme cela se trouvait à Gabaon. Ce sacerdoce a été introduit par David après une seule journée de sacrifices
sanglants.
A Gabaon, par contre, étaient présentes toutes les contraintes
de la loi. Il y avait l’autel d’airain pour présenter matin et soir le
sacrifice perpétuel. Il y avait la cuve d’airain qui était nécessaire pour les
ablutions de purification afin de pouvoir entrer dans le lieu saint. Dans le
lieu saint il y avait le chandelier, la table des pains de proposition et
l’autel d’or. Mais, il n’y avait pas la présence de Dieu dans le lieu très
saint, puisqu’elle se trouvait à Sion. Il y avait le voile pour séparer le lieu
saint du lieu très saint.
Le sacerdoce de Gabaon était essentiel pour que puisse vivre
celui de la tente de Sion. Le sacrifice perpétuel à Gabaon permettait un culte libre dans la présence de Dieu à
Sion. Jésus est notre sacrifice perpétuel. L’Eglise est la réalité, dont Sion
était l’ombre. Nous sommes continuellement dans la présence du Seigneur, pour
un culte en esprit et en vérité. Notre liberté est fondée sur le sacrifice
perpétuel de Christ.
C’est David qui a établi ce nouveau culte. Il n’avait aucune
autorité pour agir ainsi, car il était de la tribu de Juda, tribu qui n’avait
aucun droit pour le sacerdoce. L’Eternel a malgré cela agréé ce nouveau culte
qu’il a établi sur sa colline de Sion
Jésus, issu de la tribu de Juda, a inauguré, lui aussi, un
nouveau sacerdoce, une nouvelle prêtrise, celle selon l’ordre de Melchisédek,
supérieure à celui d’Aaron, exactement comme la sacrificature inaugurée par
David. Elle était supérieure à celle d’Aaron, car les prêtres se tenaient dans
la présence de Dieu à Sion. Ils ne sacrifiaient plus des animaux et leur
ministère était uniquement voué à
louer, glorifier, adorer Dieu dans sa sainte présence, sans les contraintes de
la loi.
A Gabaon se tenait le sacrifice perpétuel avec cette
recommandation :
39 Il établit le sacrificateur Tsadok et les
sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu
qui était à Gabaon,
40 pour qu’ils offrissent continuellement à
l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et
qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée
par l’Eternel à Israël.
A Gabaon était pratiqué tout ce qui est écrit dans la loi de
l’Eternel. Jésus est venu, non pour abolir, mais pour accomplir la loi. Sa vie
sur la terre est la réalité de ce qui se passait à Gabaon. Il a accompli toute
la loi sans pécher. La loi ne l’a pas condamné. Il est allé à la croix comme
l’Agneau pur et sans tache. Un seul sacrifice a suffit pour le salut de
l’humanité. A Gabaon, il fallait recommencer chaque jour, ombre du sacrifice
perpétuel de Christ. Sion pouvait exister sur la base de ce sacrifice perpétuel
de Gabaon.
Nous avons, nous aussi, ce sacrifice perpétuel qui nous donne
le droit de nous tenir devant notre Dieu et Père du Seigneur à Sion !
Revenons à ce Psaume. Il est tellement glorieux ! Lisons
quelques versets d’Hébreux sept qui explique clairement ce nouveau
sacerdoce :
1 En effet, ce Melchisédek, roi de
Salem, sacrificateur du Dieu Très–Haut, –qui alla au–devant d'Abraham lorsqu'il
revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, –qui
est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de
Salem, c'est–à–dire roi de paix, –
4 qui est sans
père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de
vie, –mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, –ce Melchisédek
demeure sacrificateur à perpétuité
C’est Melchisédek qui a été rendu semblable au Fils de Dieu et
non le contraire. Il est apparu et a disparu aussitôt. Dans la Genèse, l’auteur
sacré indique avec soin la naissance et la mort de tous les patriarches. Il
indique de qui ils sont issus et mentionne avec soin leurs ancêtres. Rien de
tout cela pour ce sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il apparaît et il disparaît
de la même façon. Il n’a pas de généalogie, pas de commencement, pas de fin. Il
est rendu semblable au Fils de Dieu. Nous savons qui est ce Fils de
Dieu !
Dans l’Ancienne Alliance, la royauté et la prêtrise étaient
séparées. Les Lévites, les descendants de la famille d’Aaron étaient destinés à la
prêtrise. Les hommes descendants de la tribu de Juda étaient destinés à la
royauté.
David roi et prophète a reçu du Seigneur le droit d’inaugurer
cette nouvelle prêtrise de liberté absolue dans la présence de Dieu, bien que
n’étant pas de la tribu de Lévi descendant de la famille d’Aaron. C’était
l’ombre des choses à venir. Ce nouveau sacerdoce a duré jusqu’à la construction
du temple par Salomon.
Jésus, le Messie, est venu avec deux armes pour établir le
véritable temple et la nouvelle prêtrise. Ces deux armes sont Lui-même. Il est
la Parole incarnée. Il est venu avec le sacrifice ultime qui a aboli celui de
l’Ancienne Alliance. C’est Lui le Sacrifice pour le salut d’Israël, Son peuple,
et par extension, de tout homme de toutes les nations. Ces deux armes sont donc la Parole et le Sacrifice, la Croix.
Sa guerre a été dirigée
contre les puissances invisibles. Chaque homme libéré d’un démon, chaque malade
guéri, chaque homme libéré par Sa Parole reçue dans les cœurs était une prise
de guerre sur l’ennemi. C’est l’Eternel des armées venu libéré Son peuple du
véritable ennemi.
La gloire de Dieu c’est de cacher les choses (Proverbes 25.1)
David a bâti son empire avec le concours de l’Eternel, mais
avec des armes et une armée. Jésus bâtit son empire par Sa Parole puissante qui
neutralise l’ennemi. Il est passé par la croix pour nous donner Ses armes et Sa
position de Vainqueur pour que nous puissions à notre tour vaincre notre ennemi
en entrant dans Sa victoire.
David a fait couler le sang des ennemis de son royaume, avec
l’agrément de l’Eternel des armées pour vaincre et établir son royaume.
Jésus a fait couler son Sang pour vaincre les puissances dans
les lieux célestes et bâtir Son Eglise, le peuple de Son royaume composé du
Juif premièrement et des païens, greffés sur Lui-même, les païens mêlés avec
les Juifs.
Je laisse le soin à chacun de vous d’aller plus loin dans cette
méditation, car je n’ai fait que marcher sur le bord de ce vaste océan de
grâce !
jcb
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