samedi 26 novembre 2011

BRÈVE MÉDITATION SUR LE PSAUME 110

1  De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds–toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
2  L’ Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis !
3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée ; Avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore Ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
4 L’ Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, A la manière de Melchisédek.
5  Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère.
6 Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ; Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays.
7 Il boit au torrent pendant la marche: C’est pourquoi il relève la tête.

   Certains versets de ce Psaume sont cités dans Mathieu, Marc, Luc, Actes et Hébreux.  Le verset un est cité dans les trois Évangiles et dans Hébreux. (1.13) Le verset quatre est cité dans Hébreux sept pour confirmer la prêtrise de notre Seigneur.

Regardons dans les trois Évangiles.

    Dans ces trois Évangiles, le Seigneur pose une question, au sujet du premier verset de ce Psaume, sous diverses formes selon l’auteur. La question est rapportée de façon différente, mais les versions se complètent et vont toutes dans le même sens, elles ne se contredisent pas. Cette question ne provoque aucune réaction de la part des religieux. Personne n’osa plus lui poser de question. (Matthieu) La foule écoute le Seigneur avec grand plaisir (Marc) Luc ne mentionne aucune réaction. L’ombre de la croix est là. Les derniers enseignements de Jésus sont écrits dans l’Evangile de Jean. Ils sont pour les disciples seuls. Le Seigneur ne reverra la foule que pour être bafoué, insulté, accusé et condamné. Son ministère public s’achève. Les religieux sont repris par notre Seigneur qui leur adresse sept malédictions, (Mathieu 23.) puis c’est le discours sur la fin des temps, les dernières paraboles et l’enseignement pendant la Cène qui est pour Ses disciples seuls. Les religieux ne se sont plus opposés à Lui jusqu’à son arrestation. La foule s’est déchaînée, celle-là même qui, quelques jours auparavant, criait : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Jésus demande à ces religieux :

--dans Matthieu : ‘’Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il le fils ?’’ ‘’ Si David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?’’  (Mathieu 22.41-46)
--dans Marc : Jésus ne s’adresse pas directement aux religieux. Il leur répond simplement en prenant la foule à témoin. ‘’Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est le fils de David ?’’ Et Il explique pourquoi Il a posé cette question à ces religieux.
--dans Luc, Jésus pose la même question : ‘’Comment peut-on dire que le Christ est le fils de David ? ‘’ David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?’’
    Cet épisode se passe après Son entrée triomphale à Jérusalem, pendant lequel les foules ont acclamé le Seigneur :

‘’Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !’’ (Matthieu 21.9) 

‘’Ceux qui précédaient et qui suivaient Jésus criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre Père ! Hosanna dans les lieux très haut !’’  (Marc 11.9.10)

‘’Ils disaient : Béni-soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très-haut’’  (Luc 19.38)

    Nous trouvons ce récit, aussi, dans l’ Évangile de Jean, au chapitre douze. Il n’est pas fait mention du Psaume cent-dix : ‘’Ils prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël.’’ (12.12)

    Voilà le contexte de ce passage de la Parole que nous méditons. Nous sommes  dans la dernière semaine avant la crucifixion de notre Seigneur. La foule a crié ‘’Hosanna au fils de David !’’ Le Seigneur profite de ce qu’ont crié ces gens pour interpeller, une fois de plus, les religieux. C’est le Seigneur, Lui-même qui donne l’interprétation de ce Psaume, de façon à peine voilée. En leur posant cette question, il les oblige à prendre position. Ils savent qui est ce fils de David, mais ils refusent de le reconnaître. La foule l’a crié très fort. Le Seigneur les interpelle en faisant référence à ce Psaume et Mathieu écrit : ‘’Et depuis ce jour personne n’osa plus lui poser des questions.’’  L’ombre de la croix était déjà là.
    A la question posée par le Seigneur sur le Messie les juifs savent répondre. Mais, quand le Seigneur, se référant au Psaume cent-dix, affirme que ce celui-ci est messianique, en citant comment l’appelle David ‘’Mon Seigneur’’, ils ne peuvent ou ne veulent pas répondre. Nous connaissons la réponse. Elle se trouve dans le début de cet Évangile, au chapitre trois, lors du baptême du Seigneur :

‘’Et voici qu’une voix  fit entendre des cieux cette parole : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection.’’

    Cette parole a été entendue par tous ceux qui, venant se faire baptiser, étaient témoins lors du baptême du Seigneur. Parmi ces témoins, se trouvaient sûrement des pharisiens et aussi des saducéens car ils venaient se faire baptiser en grand nombre. (Matthieu 3.7) Il est fort possible que certains de ceux-ci, qui ont assisté au baptême de Jésus et ayant entendu cette voix du ciel, se trouvaient en ce moment avec Lui.
    Paul, dans sa lettre aux Romains a écrit : ‘’l'Évangile concerne son Fils, né de la descendance de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu selon l’Esprit de sainteté par la résurrection d’entre les morts’’ (Romains 1.4)
   Jésus a interprété ce Psaume pour Lui-même, ce qui a mis les religieux dans la confusion au point ‘’qu’ils ne lui posèrent plus de questions.’ La foule a acclamé Jésus comme le fils de David, le Messie. Le Seigneur a réagi en interpellant ces religieux.
    Les Juifs se fondaient sur les promesses de 2 Samuel 7.13.14, Esaïe 11.1-5 et Jérémie 23.5 pour la venue du Messie.
    Dans 2 Samuel, la promesse est d’abord pour Salomon et par extension pour le Roi messie, car Nathan a prophétisé que le trône royal sera affermi pour toujours. Il s’agit, bien sûr, du trône de notre Seigneur Jésus-Christ le fils de David tellement attendu.
    Dans Esaïe 11 et Jérémie 23 c’est l’annonce du Germe. Chez Esaïe, ce Germe est présenté comme établissant la justice divine dans son peuple car il ne jugera pas selon l’apparence, mais avec justice, cette justice qui sera la ceinture de ses reins. (v. 3-5) Chez Jérémie, ce Germe est appelé Yahou Tsidqénou, l’Eternel notre justice. Dans ce passage, il est présenté comme le Berger qui rassemble le reste de ses brebis.
    Mais, Jésus laisse ces prophéties de côté pour prendre celle du Psaume cent-dix qui introduit le sacerdoce de ce Roi Messie. En cela, il provoque les religieux qui ne peuvent pas répondre. La foule a déjà proclamé Jésus comme le fils de David, tant attendu. Le Seigneur n’a pas contredit la foule. Au contraire, lorsque les pharisiens du milieu de la foule disent à Jésus : ‘’Maître, reprends tes disciples !’’ il répond : ’s’ils se taisent, les pierres crieront !’’ Jésus a accepté et reçu l’hommage  triomphal de la foule. Il atteste ainsi qu’il est bien le Fils de David, le Messie.

    Dans le Psaume cent-dix, le descendant de David est plus grand que David, ce qui ne pouvait logiquement pas être possible. Le Christ est donc plus que le descendant de David. Le Père lors du baptême de Jésus a donné la réponse à cette question, comme mentionné plus haut. La plupart des religieux  considéraient, aussi, ce Psaume comme messianique. La façon dont ils ont réagi montre bien que le Seigneur les a touchés profondément dans leurs cœurs. Ils n’ont pas désiré répondre à l’interrogation du Seigneur.
    Ce Psaume introduit un Roi Souverain Sacrificateur du Dieu Très-Haut, un Roi assis à la droite de Dieu et qui attend que ses ennemis deviennent son marchepied.
    Dans ce Psaume, est mentionné Sion qui a été choisi par David pour planter sa tente afin de recevoir l’arche de l’alliance. Il l’a mise au milieu de cette tente et il a établi une nouvelle sacrificature. Lisons quelques versets de 1Chroniques 16 :

37   David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Eternel, Asaph et ses frères, afin qu’ils fussent continuellement de service devant l’arche, remplissant leur tâche jour par jour.
38  Il laissa Obed–Edom et Hosa avec leurs frères, au nombre de soixante–huit, Obed–Edom, fils de Jeduthun, et Hosa, comme portiers.
39  Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon,
40  pour qu’ils offrissent continuellement à l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée par l’Eternel à Israël.
41  Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, et les autres qui avaient été choisis et désignés par leurs noms pour louer l’Eternel. Car sa miséricorde dure à toujours.
42  Auprès d’eux étaient Héman et Jeduthun, avec des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et avec des instruments, pour les cantiques en l’honneur de Dieu. Les fils de Jeduthun étaient portiers.
43  Tout le peuple s’en alla chacun dans sa maison, et David s’en retourna pour bénir sa maison.

    Nous avons déjà vu ces choses dans d’autres méditations. Disons simplement que dans la tente de Sion se trouvait la présence de Dieu visible, l’arche de l’alliance. Il n’y avait ni lieu saint, ni lieu très saint séparés par un voile. Les sacrificateurs se tenaient librement dans la présence de Dieu, sans crainte de Sa colère. C’est un culte libre, sans le chandelier, sans la table des pains de proposition et sans l’autel d’or. Il n’y avait pas, non plus, d’autel d’airain et de sacrifices sanglants, pas de cuve d’airain dans le parvis. C’était un culte en esprit et en vérité sans aucun moyen, ni instruments visibles pour ce culte, comme cela se trouvait à Gabaon. Ce sacerdoce a été introduit par David après une seule journée de sacrifices sanglants.
    A Gabaon, par contre, étaient présentes toutes les contraintes de la loi. Il y avait l’autel d’airain pour présenter matin et soir le sacrifice perpétuel. Il y avait la cuve d’airain qui était nécessaire pour les ablutions de purification afin de pouvoir entrer dans le lieu saint. Dans le lieu saint il y avait le chandelier, la table des pains de proposition et l’autel d’or. Mais, il n’y avait pas la présence de Dieu dans le lieu très saint, puisqu’elle se trouvait à Sion. Il y avait le voile pour séparer le lieu saint du lieu très saint.
    Le sacerdoce de Gabaon était essentiel pour que puisse vivre celui de la tente de Sion. Le sacrifice perpétuel à Gabaon permettait  un culte libre dans la présence de Dieu à Sion. Jésus est notre sacrifice perpétuel. L’Eglise est la réalité, dont Sion était l’ombre. Nous sommes continuellement dans la présence du Seigneur, pour un culte en esprit et en vérité. Notre liberté est fondée sur le sacrifice perpétuel de Christ.
    C’est David qui a établi ce nouveau culte. Il n’avait aucune autorité pour agir ainsi, car il était de la tribu de Juda, tribu qui n’avait aucun droit pour le sacerdoce. L’Eternel a malgré cela agréé ce nouveau culte qu’il a établi sur sa colline de Sion
    Jésus, issu de la tribu de Juda, a inauguré, lui aussi, un nouveau sacerdoce, une nouvelle prêtrise, celle selon l’ordre de Melchisédek, supérieure à celui d’Aaron, exactement comme la sacrificature inaugurée par David. Elle était supérieure à celle d’Aaron, car les prêtres se tenaient dans la présence de Dieu à Sion. Ils ne sacrifiaient plus des animaux et leur ministère était uniquement voué  à louer, glorifier, adorer Dieu dans sa sainte présence, sans les contraintes de la loi.
    A Gabaon se tenait le sacrifice perpétuel avec cette recommandation :

39  Il établit le sacrificateur Tsadok et les sacrificateurs, ses frères, devant le tabernacle de l’Eternel, sur le haut lieu qui était à Gabaon,
40  pour qu’ils offrissent continuellement à l’Eternel des holocaustes, matin et soir, sur l’autel des holocaustes, et qu’ils accomplissent tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel, imposée par l’Eternel à Israël.

    A Gabaon était pratiqué tout ce qui est écrit dans la loi de l’Eternel. Jésus est venu, non pour abolir, mais pour accomplir la loi. Sa vie sur la terre est la réalité de ce qui se passait à Gabaon. Il a accompli toute la loi sans pécher. La loi ne l’a pas condamné. Il est allé à la croix comme l’Agneau pur et sans tache. Un seul sacrifice a suffit pour le salut de l’humanité. A Gabaon, il fallait recommencer chaque jour, ombre du sacrifice perpétuel de Christ. Sion pouvait exister sur la base de ce sacrifice perpétuel de Gabaon.
    Nous avons, nous aussi, ce sacrifice perpétuel qui nous donne le droit de nous tenir devant notre Dieu et Père du Seigneur à Sion !

    Revenons à ce Psaume. Il est tellement glorieux ! Lisons quelques versets d’Hébreux sept qui explique clairement ce nouveau sacerdoce :

1  En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très–Haut, –qui alla au–devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,
2  et à qui Abraham donna la dîme de tout, –qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est–à–dire roi de paix, –
4  qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, –mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, –ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité

    C’est Melchisédek qui a été rendu semblable au Fils de Dieu et non le contraire. Il est apparu et a disparu aussitôt. Dans la Genèse, l’auteur sacré indique avec soin la naissance et la mort de tous les patriarches. Il indique de qui ils sont issus et mentionne avec soin leurs ancêtres. Rien de tout cela pour ce sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il apparaît et il disparaît de la même façon. Il n’a pas de généalogie, pas de commencement, pas de fin. Il est rendu semblable au Fils de Dieu. Nous savons qui est ce Fils de Dieu !
   Dans l’Ancienne Alliance, la royauté et la prêtrise étaient séparées. Les Lévites, les descendants de la famille d’Aaron étaient destinés à la prêtrise. Les hommes descendants de la tribu de Juda étaient destinés à la royauté.
    David roi et prophète a reçu du Seigneur le droit d’inaugurer cette nouvelle prêtrise de liberté absolue dans la présence de Dieu, bien que n’étant pas de la tribu de Lévi descendant de la famille d’Aaron. C’était l’ombre des choses à venir. Ce nouveau sacerdoce a duré jusqu’à la construction du temple par Salomon.
    Jésus, le Messie, est venu avec deux armes pour établir le véritable temple et la nouvelle prêtrise. Ces deux armes sont Lui-même. Il est la Parole incarnée. Il est venu avec le sacrifice ultime qui a aboli celui de l’Ancienne Alliance. C’est Lui le Sacrifice pour le salut d’Israël, Son peuple, et par extension, de tout homme de toutes les nations. Ces deux armes sont donc la Parole et le Sacrifice, la Croix.
    Sa guerre a été dirigée contre les puissances invisibles. Chaque homme libéré d’un démon, chaque malade guéri, chaque homme libéré par Sa Parole reçue dans les cœurs était une prise de guerre sur l’ennemi. C’est l’Eternel des armées venu libéré Son peuple du véritable ennemi.
    La gloire de Dieu c’est de cacher les choses (Proverbes 25.1)
   David a bâti son empire avec le concours de l’Eternel, mais avec des armes et une armée. Jésus bâtit son empire par Sa Parole puissante qui neutralise l’ennemi. Il est passé par la croix pour nous donner Ses armes et Sa position de Vainqueur pour que nous puissions à notre tour vaincre notre ennemi en entrant dans Sa victoire.
    David a fait couler le sang des ennemis de son royaume, avec l’agrément de l’Eternel des armées pour vaincre et établir son royaume.
    Jésus a fait couler son Sang pour vaincre les puissances dans les lieux célestes et bâtir Son Eglise, le peuple de Son royaume composé du Juif premièrement et des païens, greffés sur Lui-même, les païens mêlés avec les Juifs.

    Je laisse le soin à chacun de vous d’aller plus loin dans cette méditation, car je n’ai fait que marcher sur le bord de ce vaste océan de grâce !

jcb   

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