Transcrit,
traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
Le
chrétien est le véritable réaliste
Certains
penseurs superficiels rejettent les chrétiens comme étant des
personnes irréalistes qui vivent dans un monde imaginaire. "La
religion", disent-ils, "est une échappatoire, une négation
de la réalité. Y adhérer, c'est se réfugier dans des rêves."
En
argumentant de cette manière, ils ont réussi au fil des années à
perturber un grand nombre de personnes et à créer dans l'esprit des
gens un affreux doute concernant la sagesse de la position
chrétienne. Mais il n'y a pas de quoi être perturbé -- une
meilleure analyse des faits permettra de dissiper tous les doutes et
de convaincre les croyants que leurs attentes sont valables et que
leur foi est basée sur un fondement sûr.
Si
on comprend le réalisme comme étant la reconnaissance des choses
telles qu'elles sont réellement, les chrétiens, d'entre tous les
humains, doivent être les plus réalistes. Parmi tous les penseurs
intelligents, ce sont eux qui s'intéressent plus à la réalité.
Ils insistent que leurs croyances correspondent aux faits. Ils
réduisent les choses à leur essence primitive et rejettent de leur
esprit tout ce qui enfle leur raisonnement. Ils demandent à
connaître l'entière vérité concernant Dieu, le péché, la vie,
la mort, la responsabilité morale et le monde à venir. Ils veulent
connaître tout ce qu'il y a de mal en eux-mêmes afin qu'ils
puissent y remédier. Il y a quelque chose en eux qui refuse d'être
dupé, même si l'aveuglement leur permettrait de maintenir leur
amour-propre et leur dignité personnelle. Ils tiennent compte du
fait indéniable qu'ils ont péché. Ils reconnaissent la brévité
de leur vie et la certitude de la mort. Ils ne tentent pas d'éviter
ces choses, ni de les modifier pour qu'elles leur conviennent mieux.
Ce sont des faits, et ils les regardent en face. Ce sont des
réalistes.
Nous
qui adhérons à la foi chrétienne n'avons pas besoin de nous
justifier. La charge de la preuve se tient avec l'adversaire.
L'accusation d'irréalisme peut être portée à l'incroyant avec une
logique imparable.
Ce
sont les hommes ou les femmes de ce monde qui sont les songeurs, pas
les chrétiens. Un pécheur ne peut jamais vraiment être lui-même.
Il doit faire semblant toute sa vie. Il doit vivre comme s'il
n'allait jamais mourir, tout en sachant pertinemment qu'il doit
mourir. Il doit agir comme s'il n'avait jamais péché, tout en
sachant, au plus profond de cœur, à chaque fois qu'il commet un
péché. Il doit faire semblant de ne pas s'intéresser à Dieu et au
jugement et à la vie future, mais dans son cœur il est profondément
perturbé par sa condition irrégulière. Il doit maintenir une
façade de nonchalance tout en reculant devant les faits et en
souffrant des accusations de sa conscience. Les nouvelles d'un ami
proche qui est décédé le laissent perturbé, avec l'hypothèse que
ce sera lui le suivant -- mais il n'ose pas montrer son angoisse, il
doit masquer sa terreur de son mieux et continuer de jouer son rôle.
Durant toute leur vie adulte, il doit esquiver, masquer et cacher.
Lorsque enfin arrêtent de faire semblant soit ils perdent la tête,
soit ils se tournent vers Christ, soit ils se suicident.
Prier
jusqu'à prier
Le
Dr. Moody Stuart, un grand homme de prière d'une génération
passée, avait dressé une liste de règles pour le guider dans ses
prières. Parmi ces règles se trouvait celle-ci : « Prie jusqu'à
ce que tu pries ».
La
différence entre prier jusqu'à s'arrêter et prier jusqu'à prier
est illustrée par l'évangéliste américain John Wesley Lee. Il
comparait souvent une session de prière à un culte, et il insistait
que bon nombre d'entre nous arrêtons la réunion avant la fin du
culte. Il a avoué qu'à une occasion, il s'était levé trop tôt
d'une session de prière et il avait commencé à marcher dans la rue
pour s'occuper d'une affaire pressante. Il n'avait parcourue qu'une
courte distance quand une voix intérieure l'a repris. « Mon fils, »
semblait dire la voix, « n'as-tu pas prononcé la bénédiction
avant que la réunion soit terminée? » Il a compris, et il s'est
empressé aussitôt de retourner à son lieu de prière, où il est
resté jusqu'à ce que le fardeau se lève et la bénédiction tombe.
L'habitude
de couper court nos prières avant que nous ayons réellement prié
est aussi courante qu'elle est malheureuse. Bien souvent, les dix
dernières minutes peuvent être plus significatives que la première
demi-heure, car il nous faut assez longtemps avant de se mettre dans
l'état d'esprit nécessaire pour prier efficacement. Nous devrons
peut-être lutter avec nos pensées pour les empêcher de se dissiper
à cause des multitudes de distractions qui résultent de notre vie
dans un monde désordonné.
Ici,
comme partout dans les choses spirituelles, nous devons nous efforcer
de distinguer l'idéal du réel. Dans l'idéal, nous devrions vivre à
chaque instant dans un tel état de parfaite union avec Dieu
qu'aucune préparation particulière ne soit nécessaire. Mais en
réalité, rares sont ceux qui peuvent honnêtement dire que telle
soit leur expérience. La candeur nous oblige pour la plupart à
admettre que nous devons souvent lutter avant de pouvoir échapper à
l'aliénation et au sentiment d'irréalité qui reposent parfois sur
nous comme une sorte d'humeur générale.
Quoi
qu'en puisse dire un idéalisme rêveur, nous sommes obligés de
traiter les choses au niveau de la réalité concrète. Si lorsque
nous venons prier nos cœurs sont apathiques et sans sens spirituel,
il ne sert à rien d'essayer de se convaincre que ce n'est pas le
cas. Il vaut bien mieux l'admettre franchement et le surmonter par la
prière. Certains chrétiens sourissent à l'idée de « surmonter
par la prière, » mais on retrouve des pensées similaires dans les
écrits de pratiquement tous les grands saints prieurs depuis Daniel
jusqu'à nos jours. Nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter nos
prières avant que nous ayons réellement prié.
à suivre...