19 Vous
observerez mes lois. Tu n’accoupleras point des bestiaux de deux espèces
différentes ; tu n’ensemenceras point ton champ de deux espèces de
semences ; et tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces de fils.
(Lévitique 19)
9 Tu ne sèmeras
point dans ta vigne diverses semences, de peur que tu ne jouisses ni du produit
de ce que tu auras semé ni du produit de la vigne.
10 Tu ne laboureras point avec un bœuf et un âne attelés ensemble.
11 Tu ne porteras point un
vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis
ensemble ; (Deutéronome 22)
Le Rabbinat français traduit ce verset 9 ainsi :
N’ensemence pas ton vignoble
de graines hétérogènes, si tu ne veux pas frapper d’interdit la production
entière : le grain que tu auras semé et le produit du vignoble.
D’autres, comme Darby traduit ce verset 9 exactement le
contraire du Rabbinat :
Tu ne sèmeras pas ta vigne de deux espèces (de semence) de
peur que la totalité de la semence que tu as semée et le rapport de ta vigne ne
soient sanctifiés.
Personnellement j’adhère à la traduction du Rabbinat car je
crois qu’il s’agit du mélange et Dieu n’aime pas le mélange. Chouraqui
traduit : « …pour ne pas consacrer le plein de ta semence. » Il
explique en note : « pour ne pas consacrer = pour ne pas
devoir interdire le fruit d’un mélange hétérogène. » Si une chose est sanctifiée, comme cette
semence hétérogène, elle n'est plus d’aucun profit car elle devient
intouchable pour celui qui l'a semée. C’est peut-être ce que nous explique Chouraqui.
Si le Seigneur ordonne ces prescriptions pour son peuple, nous
devons nous demander pourquoi ces
interdits et quel en est la signification spirituelle profonde. Nous avons une
explication au sujet du bœuf qui ne doit être ‘’emmuselé lorsqu’il foule le
grain’’ (1Corinthiens 9.9 qui est repris de Deutéronome 22.4) dans le
Nouveau Testament qui est très utile pour comprendre ces textes.
Paul pose cette question et y répond en comparant son ministère
avec le travail du bœuf :
9 Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras
point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met–il en peine des bœufs,
10 ou parle–t–il uniquement à cause de nous ? Oui, c'est à cause
de nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance,
et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part.
Nous savons que, dans la Bible, le bœuf symbolise le parfait
serviteur ou l’esclave fidèle. Paul explique que cette interdiction a une portée
bien plus grande que le fait de ne pas emmuseler un bœuf pendant son travail.
Il l’applique à son ministère et il en fait une règle spirituelle. Il peut
selon ce principe user des biens de ceux à qui il porte la Parole. Il ajoute
que lui et ses compagnons n’usent pas de ce droit de récolte des biens
matériels afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile. Nous avons donc cet
interdit dans le Deutéronome et, dans le Nouveau Testament, sa signification spirituelle.
Dans ces deux passages de la Loi, l’Eternel interdit le mélange
( deux semences, deux bêtes, deux fils textiles, pour le même ouvrage). C’est
une loi fondamentale qui symbolise la sainteté de Dieu. Il a horreur du
mélange. Dieu a donné ce commandement, d'abord au enfants d’Israël puis aux saints de la Nouvelle Alliance "Vous serez saints car je suis saint." (Lévitique 19.2 et 1Pierre 1.16) La sainteté exclut le mélange, un homme séparé pour Dieu par sa nouvelle naissance ne peut être quelqu'un de composite!
Semer deux semences dans un champ, c’est semer le mélange et la
confusion dans ce champ. Derrière cette interdiction se trouve une loi
spirituelle fondamentale. Le mélange de deux semences produit la confusion et
le désordre. Jésus a bien expliqué cela dans la parabole du bon grain et de
l’ivraie (Mathieu 13.24-30) Il s’agit du champ du monde comme Il l’explique dans
la suite de cet Évangile.
Lorsque nous témoignons de du salut aux personnes
inconverties, il est essentiel de ne semer que la semence de l’Évangile dans le
cœur de ces personnes, de ne pas mélanger deux semences. Il arrive parfois de
mélanger la Parole de Dieu avec un peu de philosophie, de psychologie ou de
bribes de toutes ces sciences ayant trait à l’être humain, la sagesse du monde.
Ensemencer le cœur par un mélange composé de la Parole de Dieu avec ces choses,
trouble les cœurs et ne permet pas vraiment d’amener la Vie. Il est très
difficile ensuite, de séparer ce qui est divin de ce qui est profane. Cette
parole n’a pas beaucoup de puissance pour toucher le cœur et mener des hommes
au Seigneur pour leur salut. Cette interdiction du Lévitique a en vue la
prédication de l’Évangile pour le monde, mais aussi de prodiguer un enseignement pur, sans mélange par ceux qui
sont appelés à nourrir les membres de l’Eglise.
A présent, examinons l’interdiction dans le Deutéronome. Il
s’agit de ne point semer deux semences différentes dans une vigne comme nous
avons vu plus haut, dans ce verset du Deutéronome, différent de Lévitique. Il
s’agit de semer sans mélanger les
semences dans une vigne. La vigne est le symbole du peuple de Dieu. Le Seigneur
a repris cette image en se définissant « le vrai Cep » Esaïe affirme
en 5.7 que Juda est le plant que l’Eternel chérissait, mais que, au lieu de la
droiture, Il a trouvé la forfaiture et au lieu de la justice, le cri du vice.
Nous sommes les sarments de ce Cep divin, le Juif premièrement et le païen. C’est pour cette raison que le Seigneur affirme être le vrai Cep. Il s’agit de Christ et de son Eglise. Je crois que le Seigneur met en garde les ministères en leur interdisant de semer en mélangeant la Parole avec la Loi de Moïse ou la sagesse humaine.
Nous sommes les sarments de ce Cep divin, le Juif premièrement et le païen. C’est pour cette raison que le Seigneur affirme être le vrai Cep. Il s’agit de Christ et de son Eglise. Je crois que le Seigneur met en garde les ministères en leur interdisant de semer en mélangeant la Parole avec la Loi de Moïse ou la sagesse humaine.
Il n’est pas possible de semer cette Parole du Seigneur, la grâce
de la Croix, avec les prescriptions de la Loi comme cela s’est produit chez les
Galates. La confusion la plus totale régnait dans cette église et Paul leur
écrit :
Il y a des gens qui vous
troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. (1.7)
C’est clair ! Nous avons vu cela dans nos méditations sur
l’épître aux Galates. La Loi mélangée à la grâce de Dieu issue de l’œuvre de la
Croix, pervertit l’Évangile ! Paul ira jusqu'à demander à ces Galates : "Ô Galates insensés! Qui vous a ensorcelés?..." Ailleurs, dans l’épître aux Colossiens, Paul
dénonce aussi ce mélange lorsqu’il écrit :
20 Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi,
comme si vous viviez dans le monde, vous impose–t–on ces préceptes:
21 Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne
touche pas !
22 préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne
sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ?
23 Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils
indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils
sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair. (chapitre 2)
Il n’est nul besoin de commenter ce passage. Il est limpide.
Paul oppose les œuvres mortes à la grâce de Dieu et la vie qui coule de
l’intérieur de nos êtres vers l’extérieur. C’est cette vie qui nous délivre de
tout ce qui lui est contraire à elle et nous n’avons pas de loi (ne prends pas! ne touche pas etc) qui nous
maintient dans l’esclavage. C’est la vie de Christ en chacun de nous qui détruit tout ce
qui s’oppose à elle!...Si nous la laissons agir en lui obéissant
Dans la lettre aux Hébreux, l’auteur dénonce aussi ce mélange
qui commence à gagner du terrain dans le cœur et la vie de ces Hébreux
convertis. Il est écrit en 13.9 :
Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses
et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et
non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés.
L’auteur oppose la grâce à la Loi. Il s’agit de ce qui était
mangé après être offert sur l’autel d’airain. C’était l’autel de la grâce de
l’ancienne Alliance. On pouvait offrir des sacrifices de communion. Cet autel n'était que l'ombre des choses à venir: Christ et Son oeuvre à la croix. L’auteur
continue en expliquant que nous avons un autel dont nous ne pouvons tirer notre nourriture. Il est question de l'autel de l'expiation des péchés. Cet autel n'existe plus car Christ s'est offert une seule fois pour l'expiation de nos fautes. Il n'est plus besoin de cet autel. Il ne reste que celui de la grâce. C'est l'oeuvre parfaite de notre Seigneur qui nous sert d'autel, uniquement pour la louange et l'adoration. C’est le nouvel autel, celui duquel nous pouvons tirer
le secours pour le besoin du moment. Il n’y a plus de rites du culte lévitique.
Le culte ancien n’a aucune place dans le nouvel ordre inauguré par notre
merveilleux Seigneur ! Pas de mélange ! Pas deux semences qui mènent
à la confusion !
Nous pourrions multiplier les exemples dans le Nouveau
Testament de ce danger du mélange. Voici un dernier exemple quand Paul écrit aux Corinthiens, dans sa première
lettre :
Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre
chose que Jésus–Christ, et Jésus–Christ crucifié.(2.2)
Après avoir
écrit cela, Paul dénonce la sagesse humaine, folie aux yeux de Dieu, et la compare à la
sagesse de Dieu, folie pour les hommes. La sagesse de Dieu c’est Christ
crucifié ! Il n’y a pas pire folie pour le monde que cette
sagesse-là ! Paul annonce le salut sans mélange !
Le mélange se
traduit par la ruine du témoignage et il n’y a plus aucune puissance pour le le témoignage du salut. C’est la lumière mélangée aux ténèbres ! Il est bon de penser à
cela lorsque nous témoignons de notre foi au Seigneur Jésus. Cette foi est fondée sur
Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ! Nous devons donner par notre témoignage de vie ainsi et oral que le butin de ce
sacrifice est la résurrection et la vie éternelle par la puissance de l’Esprit ! Pour entrer dans cette grâce, il suffit de se reconnaître pécheur et perdu, condamné à mort puis en confessant et en se repentant accepter que le Seigneur a pris sur Lui, à notre place, cette condamnation pour être sauvé.
Il est aussi
interdit de labourer avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Je pense qu’il
est question ici de notre service dans le Seigneur. Il est très difficile
d’accomplir une tâche en ayant comme compagnon une personne qui n’a pas été
appelé au même service ou qui n’est pas prête pour ce service. Je pense à Paul
qui a refusé de prendre Marc, car il avait démissionné lors du premier voyage
missionnaire avec Barnabas. Plus tard, à la fin de sa vie, Paul demande la
compagnie de ce même disciple en précisant « il est fort utile pour le
service. » (Timothée 4.11) Marc était devenu un disciple accompli, utile à
l’œuvre du Seigneur. Nous avons besoin de discerner si nous sommes aptes au
service et lequel !
Un dernier point est à examiner : l’interdiction de
mélanger deux fibres différentes pour un vêtement. Tu ne porteras point un
vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis ensemble.
Le vêtement est le symbole de ce que nous sommes dans notre
vie, du témoignage visible. Dans la Bible le vêtement est plus qu’un habit. Il définit notre identité,
notre vie, ce que nous sommes en réalité. Lorsque Jésus appelle Bartimée, cet
aveugle qui mendiait sur la route de Jéricho, celui-ci se leva, jeta son
manteau et vint vers Jésus. Il a jeté sa vieille vie afin de recevoir celle que
va lui donner le Seigneur en le guérissant de sa cécité.
Dans sa parabole des invités aux noces du fils d’un roi,
chaque invité trouve une excuse pour refuser l’invitation. Le roi décide
d’aller chercher tous ceux que les serviteurs pourraient trouver. Chacun est
revêtu d’un habit de noces pour entrer dans la salle du festin. Lorsque le roi
vient, il s’aperçoit qu’un invité n’est pas revêtu de l’habit. Il est aussitôt
expulsé et les serviteurs le jettent dans ‘’les ténèbres du dehors où il y aura
des pleurs et des grincements de dents.’’ Il n’avait pas l’habit de
noces !!
Dans Apocalypse 22, nous lisons :
14 Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre
de vie, et d’entrer par les portes dans la ville !
15 Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les
meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !
Heureux ceux
qui lavent leurs robes (leurs vêtements) ! Le vêtement est ce qui se voit.
C’est une image pour nous exhorter à avoir toujours une vie qui est le reflet
de la vie de Christ en nous. Le verset 15 décrit ceux qui n’ont pas leurs robes
lavées. Ils ne pourront jamais entrer par les portes de la ville, la nouvelle
Jérusalem. Pour nous, qui avons été lavés par le Sang de l’Agneau, nous devons
laver notre robe salies des souillures que nous contractons durant notre marche sur cette terre. Laver
sa robe, c’est reconnaître nos fautes, les confesser, s’en éloigner et ‘’le
Sang de Jésus nous purifie de toute iniquité’’ (1Jean 1.9)
D'autre part Paul dans Galates 3.27 affirme
que nous avons revêtu Christ, nous tous qui avons été baptisés. C’est notre
vêtement. Nous devons le tenir pur !
C’est le
premier aspect de ce vêtement sans mélange. Il y a un autre point très
important qui a trait à notre sacerdoce. Lisons quelques versets dans Ezéchiel
44 dans lesquels l’Eternel donne des ordres pour le sacerdoce des fils de
Tsadoq :
17 Lorsqu’ils franchiront les portes du parvis intérieur, ils
revêtiront des habits de lin ; ils n’auront sur eux rien qui soit en
laine, quand ils feront le service aux portes du parvis intérieur et dans
la maison.
18 Ils auront des tiares de lin sur la tête, et des caleçons de lin
sur leurs reins ; ils ne se ceindront point de manière à exciter la sueur.
Lorsque ces sacrificateurs, en l’occurrence les fils de Tsadok, s’approchaient de l’Eternel pour le
servir, le vêtement était strictement tissé avec du lin. La laine était
prohibée. Pas de mélange de laine et de lin et pas de laine, tel est l’ordre de
l’Eternel pour le servir ! Nous savons quel est la signification
spirituelle du lin. Nous avons l’explication très claire dans le livre de l'Apocalypse au chapitre 15 :
7 Réjouissons–nous et soyons dans l'allégresse, et donnons–lui
gloire ; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est
préparée,
8 et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur.
Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints.
Nous savons ce qu’est le symbole du lin. De plus ces œuvres justes, celles
qui nous vêtiront quand nous serons invités aux noces de l’Agneau, sont celles
que le Seigneur a déjà préparées pour que nous les pratiquions. (Ephésiens
2.10) Nous devons tisser notre vêtement de lin en servant le Seigneur par les
œuvres qu’Il a préparées, ici-bas, afin d’être vêtus et non pas nus quand nous
serons dans sa présence.
Le vêtement mélangé avec la laine peut symboliser un mixage entre les œuvres déjà
prêtes et ce que nous ajoutons de notre propre autorité. C’est un mélange qui
ne satisfait pas le cœur de Dieu. Je pense à ces concerts de louanges aux
décibels éclatants qui réjouissent ceux qui sont là, mais sûrement pas le cœur
de Dieu. Les musiciens sont souvent très applaudis et le Seigneur qui doit
normalement être glorifié par ces chants passe au second plan. J’ai connu un
frère qui me disait ‘’s’éclater’’ pendant les cultes car la musique était super
et après s’être éclaté, il reprenait sa vie habituelle qui était aux antipodes
de la vie chrétienne ! La laine, qui est une fibre chaude peut représenter
tout ce qui glorifie mon âme au dépend de ce que je dois au Seigneur.
Voilà quelques pistes de méditations sur ces sujets que je
trouve très important pour notre vie de disciples. Il y en a sûrement beaucoup, beaucoup d'autres !
jcb