lundi 17 janvier 2011

L'âme et l'esprit et leurs puissances respectives de J. Penn Lewis (1)

L’ÂME ET L'ESPRIT, première partie
(La brochure de cet enseignement a été distribuée gratuitement, avec interdiction de la vendre, lors de sa parution)

L'ÂME ET L’ESPRIT



Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur.(Hébreux 4.12)



    L’ignorance des chrétiens au sujet de la différence qui existe entre l’âme et l’esprit est presque générale ; et c’est là l’une des grandes causes de stagnation spirituelle, chez beaucoup d’enfants de Dieu sincères et consacrés. Le langage courant ne connaît guère que le corps et l’âme ; ce qui est l’une des raisons de cette ignorance, d’après Pember. De plus, ajoute-t-il, et bien que les mots esprit et âme existent, ils sont employés indifféremment l’un pour l’autre. Enfin, pour ajouter au manque de clarté, nos versions rendent souvent l’adjectif du mot âme par ‘’naturel’’ ou ‘’animal’’, alors que le mot grec signifie : qui appartient à l’âme. Il en résulte une confusion, et la triple nature de l’homme en est presque cachée, obscurcie. Lisez par exemple les traductions de 1Cor. 2.14 : l’homme naturel (Synodale) ; l’homme animal (Ostervald) ; Jacques 3.15 : sagesse charnelle (en renvoi, psychique –Synodale) sagesse sensuelle (Ostervald) ; Jude 19 : êtres sensuels (en renvoi psychique –Synodale), gens sensuels (Ostervald)

    Il va sans dire que les lettrés connaissent bien les mots grecs originaux : pneuma, psukhé, sarx, que nos versions françaises rendent avec des termes dérivés du latin, les traductions défectueuses aidant, la distinction nécessaire entre l’un et l’autre mot reste voilée. Il en résulte une incapacité à saisir la différence entre des expériences et des états très dissemblables, ce qui peut avoir, ce qui a souvent, dans la vie chrétienne, les plus graves répercutions.

    Qu’il soit bien entendu que le but de cette étude n’est pas la précision littéraire en soi. Quelque soit notre amour de la lumière, ce n’est pas ici le mobile qui nous pousse à donner plus de clarté à des textes qui en manque de par la traduction, mais l’amour des âmes. Car, Satan, l’ange déchu, avec sa sagesse surhumaine, sa science consommée, sa connaissance de l’homme et la possibilité qu’il a de se déguiser en ange de lumière, travaille de tout son pouvoir à contrefaire l’action du Saint-Esprit, et à créer dans le domaine de l’âme des imitations si parfaites de l’action divine dans l’esprit, que les chrétiens les plus sincères peuvent être séduits et pris au piège. A cause de cela, la précision du texte et la clarté s’imposent. Il faut que la différence entre l’âme et l’esprit soit clairement exposée, et l’enseignement scripturaire mis à la portée de tous les chrétiens, même des plus jeunes dans la foi.

    Cette étude n’est pas pour ceux qui savent le grec et peuvent aller aux sources. Mais pour ceux qui, n’ayant à leur disposition que des versions dont le texte est diminué, obscurci, ont besoin d’être aidés dans leur recherche ; pour ceux qui s’attendent à l’Esprit de Dieu pour être capable de saisir la vérité, et de recevoir cet entendement spirituel des faits spirituels exposés dans l’ Écriture ; entendement nécessaire au développement de la vie et de la piété. Que le lecteur s‘arrête donc un instant, et s’approprie par la foi la promesse de l’évangile de Jean 14.26 : « le Saint-Esprit vous enseignera toutes choses », et celle du chapitre 14. v.13 : « Il vous conduira dans toute la vérité » ; avec la pleine assurance que l’Esprit de Dieu est prêt, toujours disposé à remplir son office, en faveur de quiconque veut se laisser enseigner et guider.

    Il est à noter que l’Esprit de Dieu peut, par des expériences appropriées, enseigner au chrétien la différence à faire entre l’âme et l’esprit, même s’il ne l’a pas comprise intellectuellement. Inversement, le lettré peut avoir saisi cette différence par les textes, mais l’ignorer dans la pratique, et n’en avoir qu’une connaissance intellectuelle. La connaissance expérimentale est assurément supérieure à cette dernière, car derrière les mots de la bible, il y a des vérités d’ordre spirituel, que l’homme naturel, littéralement ‘’l’homme de l’âme’’ ou ‘’psychique’’, ne peut saisir. (1Cor 2.14)

    Il est à noter que nous n’avons pas de mot dérivé du latin pour le mot âme ; le terme animal, ‘’l’homme animal’’, éveillant une tout autre idée que ‘’l’homme de l’âme’’. Nos versions française ont donc traduit parfois : l’homme naturel ou sensuel ; parfois, aussi : l’homme animal (de anima, âme) La version synodale, la dernière en date, traduit par naturel, mais elle donne, en renvoi, le qualificatif de psychique ; le terme grec, aujourd’hui francisé, et dont on se sert couramment. C’est de cet adjectif dont nous nous servirons au cours de cette étude pour caractériser ce qui est du domaine de l’âme. Nous dirons donc l’homme psychique ; comme on dit aussi l’homme spirituel et l’homme charnel, pour désigner ce qui vient dans le domaine de l’esprit ou celui des sens (1Cor 3.1)

    Quant à la différence entre les substantifs âme et esprit, elle n’existe pas seulement en français, en anglais et dans la plupart des langues européennes, elle se trouve dans toutes les langues classiques postérieures à la langue hébraïque. Elle est clairement indiquée au moins en deux passages du nouveau testament :

1° « Car la parole de Dieu….atteint jusqu’au fond de l’âme et de l’esprit » (Hébreux 4.12)

2° « Que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé… » (1Thess 5.22)

Ces textes suffisent pour démontrer que l’homme est bien composé de trois parties : trichotome et non dichotome.



L’ ÂME (PSUKE) Ses fonctions



    Qu’est-ce donc que l’âme ? En quoi diffère-t-elle de l’esprit ? Quelles sont ses fonctions ? Quelques citations nous seront peut-être utiles, avant d’examiner ce que disent les Écritures, et ce qu’entend l’apôtre de cette division de l’âme et de l’esprit. Après quoi, il nous sera plus facile de comprendre comment l’esprit, l’âme et le corps peuvent être sanctifiés et gardés irréprochables pour l’avènement du Seigneur Jésus.


    Tertullien, l’un des pères de l’église, qui écrivit vers la fin du deuxième siècle, dit que la chair, l’organisme  physique est le corps de l’âme, et que l’âme est le vaisseau, le contenant de l’esprit. L’âme, placée entre l’esprit et le corps, est donc l’intermédiaire qui permet les communications entre l’un et l’autre, l’esprit ne pouvant directement communiquer avec la chair (le corps)

    Commentant ce même sujet, Murray dit que l’âme est le terrain de rencontre pour le corps et l’esprit. Créé âme vivante, (Gen 2.7) l’homme peut entrer en communication avec le monde extérieur par son corps. Par l’esprit, il communique avec ce qui est spirituel….Lorsque l’homme devint une âme vivante, celle-ci reçut en partage le sentiment de soi, le libre arbitre, la pensée, la volonté, toutes facultés qui sont le moule, le vaisseau préparé pour recevoir la vie de l’esprit. L’esprit, ajoute-t-il est le siège du sentiment de Dieu ; l’âme est siège du sentiment de soi ; et par le corps, nous prenons conscience du monde extérieur. Dieu demeure dans l’esprit, le moi habite l’âme et les sens, le corps….

    Pember donne aussi une définition lumineuse des fonctions des diverses parties de l’être humain : « Par le corps, dit-il, nous avons l’usage des cinq sens. L’âme nous confère l’intelligence nécessaire à l’existence terrestre. Elle perçoit les émotions qui émanent des sens. Quant à l’esprit, l’élément supérieur de notre nature, il procède de Dieu. Seul, il peut comprendre ce qui est divin et adorer Dieu…

    D’abord, le Créateur forma le moule, le corps, puis Il mit en lui une respiration de vies (Gen 2.7) Le mot du texte hébreu est au pluriel ; ce qui peut indiquer que l’acte divin appela à l’existence plusieurs vies : l’une sensuelle, c’est-à-dire des sens, la vie dans le domaine des choses sensibles, l’autre spirituelle….Il ajoute en renvoi : peut-être que ce souffle de Dieu devint l’esprit, et que simultanément, son action sur le corps produisit l’âme. D’où le pluriel employé ;

    Pour ces auteurs, nous voyons que l’âme est le siège de la personnalité. Elle est la volonté, l’intelligence, la pensée. Elle est une entité placé entre l’esprit, qui lui ouvre le monde spirituel et le corps par lequel elle communique avec le monde extérieur, le domaine sensible. A elle de choisir ! A elle de prendre ses inspirations auprès de Dieu, ou dans le domaine inférieur, de se laisser guider par Dieu ou de se maîtriser par les sens.  Ainsi, lorsque Adam demeurait en Eden, l’esprit qu’il avait reçu du Créateur, gouvernait son âme : intelligence, pensée, volonté, et pénétrant dans celle-ci, atteignait et influençait la prison d’argile, le tabernacle terrestre, le corps. Il l’illuminait de sa lumière, la rendait insensible aux influences extérieures de chaleur et de froid, et capable de réaliser parfaitement le but assigné par le Créateur.



LA CHUTE



    Mais hélas ! L’homme se sépara de Dieu. Et les résultats de cette séparation ne tardèrent pas à se manifester. « Désormais, toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que mauvaise en tout temps….. », déclare l’Éternel (Gen 6.5) ; Il semble que le commencement de la chute se soit effectué dans la pensée, dans le domaine de l’âme : « …..La femme vit que l’arbre semblait désirable pour devenir sage ou intelligent » est-il écrit. (Gen 3.6) C’est donc à l’âme que le serpent s’adressa, pas au corps fait de poussière, lequel était alors parfaitement dominé par l’esprit. Il s’adressa à l’intelligence, où il éveilla le désir licite de connaissance et de puissance, dans le domaine invisible. « Vous serez comme Dieu, » suggère le serpent. Il se garde de leur dire : « Vous serez comme les bêtes que Dieu créa. » L’objet de la tentation c’est la CONNAISSANCE la connaissance que Dieu, sans doute, se réservait de dispenser au temps marqué par Sa sagesse. Mais celle-ci est ravie hors de saison, par un acte de désobéissance, de rébellion ouverte.

    C’est au regard de la chute, que l’apôtre Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, prennent tout leur sens : « La prédication de la croix est, dit-il, la puissance de Dieu…. pour détruire la sagesse des sages. » Comme le péché est entré dans le monde par le chemin de l’intelligence, le salut vient par la croix qui détruit la sagesse humaine corrompue, car la prédication de la croix (celle d’un Christ crucifié) est folie pour l’homme (1Cor 1.18-25). Et un peu plus loin, l’apôtre ajoute : « Si quelqu’un de vous pense être sage, qu’il devienne fou pour devenir sage, CAR LA SAGESSE DE CE MONDE EST FOLIE AUX YEUX DE DIEU (1 Cor 3.18-19)

    Ève tomba en cédant au même ordre de tentation qui provoqua la chute de Satan. Les paroles de Lucifer : « Je serai semblable au Très Haut » révèlent suffisamment le but qu’il poursuivait. (Esaïe 14.13-14) Et c’est en suggérant à Ève d’acquérir quelque chose de supérieur à ce qu’elle avait déjà qu’il la séduisit. Limitée par un corps d’argile, elle avait une âme susceptible d’apprécier la connaissance, et capable de se développer avec l’aide de l’esprit. Le tentateur le savait et c’est dans ce domaine qu’il agit.

    L’acte de désobéissance brisait immédiatement la communion entre le Créateur et la créature. Mais ce ne fut que par la suite que se manifestèrent tous les résultats de la chute, et que se révéla l’étendue de celle-ci. Cette intelligence, cette sagesse, prix de la désobéissance, qui donnait la connaissance du bien et du mal, ne devait pas tarder à porter tous ses fruits, et à précipiter la race dans l’animalité. Et l’élément inférieur, le corps, que l’homme possède en commun avec la bête, prit rapidement le dessus. C’est alors que Dieu, voyant l’humanité courir à sa ruine dit : « Mon Esprit ne contestera point (ou n’habitera point) dans l’homme à toujours, car dans son égarement, il n’est que chair (Gen 6.3) Il ramena les années de l’homme à 120 ans . De sorte que, non seulement la mort a régné sur Adam, mais aussi sur tous ses descendants. Tout homme né en la ressemblance du premier Adam est de la « terre », terrestre, dominé par la chair au lieu de l’esprit. Et l’âme, qui est le siège de la personnalité, (Lc 9.23) est naturellement l’esclave de la chair. Elle est dominée par la vie terrestre au lieu d’être la servante de l’esprit.

Les conditions de l’homme non régénéré sont donc celles-ci :

    1° Un esprit séparé de Dieu, déchu, faussé, incapable de participer à la vie divine (Eph 4.18), sans Dieu (Eph 2.12) et incapable de communion avec Lui.

    2° Une âme (intelligence, pensée, volonté, sentiment de soi) qui peut dominer le corps, mais est le plus souvent asservie par lui.

    3° Un corps, qui par ses désirs et ses appétits, domine fréquemment l’âme et l’emprisonne.

    Bien que mort pour Dieu, et dans les ténèbres, l’esprit de l’homme peut cependant déployer une grande activité, comme le peuvent, aussi, l’âme et le corps. De sorte que les personnes non régénérées peuvent avoir un esprit si puissant que, malgré ses ténèbres, il domine encore sur l’être tout entier. On dit alors qu’elles sont spirituelles, parce que, chez elles, l’esprit prévaut, gouverne. Chez d’autres, ce sont les éléments psychiques et sensuels qui prennent le dessus. Les « spirituelles » chercheront à entrer en rapport avec l’au-delà, sans le secours du Saint-Esprit. Elles deviendront médiums, et pourront exercer les arts occultes. Elles recevront le don de double-vue (clairvoyance) etc, que peut conférer le prince des ténèbres. Car, aussi longtemps que l’esprit humain n’est pas régénéré et habité par le Saint-Esprit, il y a correspondance entre lui et les esprits sataniques. Il est dominé par le prince de la puissance de l’air, l’esprit qui besogne dans les enfants de la rébellion (Ep 2.2-3)

    Séparé de Dieu, lors de la désobéissance, laissé à lui-même, l’esprit de l’homme se reploya en quelque sorte intérieurement dans le vaisseau de l’âme. L’âme, à son tour, descendit dans le domaine des sens, sous la puissance de la chair, selon l’expression de l’apôtre Paul. De sorte que l’âme, chez l’incrédule, règne sans contrôle, ou bien l’intelligence domine, ou bien la bestialité (les instincts inférieurs) et souvent l’une et l’autre. C’est là ce qu’expose Jude dans sa courte épître, au verset 19 : Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes, ce sont des gens sensuels qui n’ont pas l’esprit.

    Dans son commentaire de ce passage, Fausset écrit : « Dans la Pensée Créatrice, c’est l’esprit qui devait avoir la première place et dominer. Mais chez l’homme naturel, l’esprit est tombé et il s’est affaissé, il est devenu le serviteur de l’âme charnelle, qui est terrestre dans ses mobiles et dans ses buts. Et ce qui est charnel s’est aussi abaissé, avili. La chair, l’élément inférieur n’étant plus dominée, ni contenue, a pris la première place, et règne à peu près incontestée. »

    Lorsqu’un homme naît de nouveau, c’est son esprit obscurci et déchu qui est d’abord vivifié, renouvelé, et c’est cela que Jésus déclare à Nicodème. Bien que docteur en Israël, et possédant la science intellectuelle de son temps, Nicodème est venu à Jésus, au prophète de Galilée. Dès l’abord, le Seigneur attire son attention sur la nouvelle naissance nécessaire, pour comprendre les choses célestes : « Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jn 3.3-7) Et plus tard le Seigneur dit à ses disciples : « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jn 4.63)

    De quelle façon la vie d’ En-Haut atteint-elle l’esprit  de l’homme, Nous le savons par les paroles du Seigneur : « l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3.8) La cause déterminante de l’action de l’Esprit, c’est la mort du Dieu-Homme sur la croix, à la place de l’homme pécheur : « afin que quiconque croit en Lui, ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16)

La croix est le remède à la chute, remède qui correspond exactement au mal :

    1° En mourant sur la croix, Jésus ôte le péché du monde dont Il subit le châtiment, et par là, Il rend possible le pardon de Dieu.

    2° Il ouvre le chemin du salut pour le pécheur, lequel peut désormais échapper, s’il le veut, à l’esclavage de l’âme et de la chair. De sorte que la triple nature de l’homme peut s’édifier à nouveau, selon les desseins du Créateur. C’est-à-dire que l’esprit peut dominer et que le corps, l’enveloppe matérielle, extérieure, peut redevenir le serviteur l’instrument de l’esprit, par l’intermédiaire de l’âme.

    De nombreux passages des Écritures nous montrent quel est le chemin du salut : c’est la mort du pécheur avec son Sauveur. Nous verrons plus tard le mode d’application pour la délivrance, en étudiant la portée du sacrifice du Calvaire.


LE CHRÉTIEN CHARNEL



Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants (bébés) en Christ. (1Cor 3.1)



    D’après Gall, l’âme située entre l’esprit, qui a conscience de Dieu, et le corps, domaine des sens, s’accroît, dérive sa vie, sa force animatrice de l’un ou l’autre domaine : le spirituel ou l’animal. Le mot latin pour âme : anima, implique le principe de vie qui anime le corps.

    Puisque chez l’homme converti, dont l’esprit est régénéré, vivifié par l’Esprit de Dieu, l’âme peut être influencée, dominée par la vie animale ou par la vie spirituelle, nous pouvons dire qu’il a trois sortes de Chrétiens :

    1° le spirituel : L’esprit de Dieu demeure en lui,  vivifie son esprit et le conduit.

    2° le psychique : Il se laisse diriger par l’âme, c’est-à-dire l’intelligence, les émotions.

    3° le charnel que gouverne la chair : des habitudes et des désirs charnels ; il est encore sous la puissance de la chair. 

     L’adjectif employé dans le passage que nous citons au commencement de ce chapitre ne dérive pas du mot âme, c’est sarkikos : charnel. C’est aussi le terme employé dans Romains 8.7 : « l’affection de la chair est inimitié contre Dieu. » Ceci n’est pas dit de l’affection de l’âme ou psychique. Il est vrai que l’homme naturel, psychique ne peut recevoir les choses qui sont de l’Esprit (1Cor 2.14) mais il n’est pas dit qu’il s’oppose à Dieu parce que psychique. « Aussi n’ai-je pu (puisque l’homme psychique –grec- ne peut les accueillir) vous parler des choses profondes de Dieu, comme je  pourrais le faire avec ceux qui sont spirituels » écrit l’apôtre. Bien que régénéré et en Christ, les Corinthiens étaient encore dominés par la chair, à ce point que Paul les qualifie de charnels. Jugement que, d’ailleurs, leur conduite confirme : des jalousies, des dissensions, versets 2 et 3. Ailleurs, dans sa lettre aux Galates, l’apôtre écrit : « Les œuvres de la chair sont manifestes : ce sont : l’impudicité, l’impureté, le dérèglement, l’idolâtrie, la sorcellerie, les querelles, les jalousie, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les orgies et autres choses semblables (Galates 5.19) Toutes ces choses, à quelque degré que ce soit, manifestent chez le chrétien l’activité de la chair qui s’ouvre un passage dans l’âme : la personnalité. Sous cette influence charnelle, l’homme n’est même pas psychique ; il manifeste ce qui est naturel, charnel. Il marche selon la chair, bien que son esprit ait été renouvelé, vivifié. Or ceux qui marchent selon la chair, ne peuvent plaire à Dieu.

    Ce tableau que fait l’apôtre des chrétiens de Corinthe, encore charnels et, cependant, des enfants en Christ, nous montre ceux-ci au commencement de leur vie spirituelle. De part la nouvelle naissance, ils sont en Christ, vivifiés par sa Vie, plantés en Lui par son Esprit selon l’enseignement de Jean 3.16 : « Quiconque croit en Lui a la vie éternelle » Mais bien qu’unis à leur Sauveur de façon vivante, ils n’ont pas encore réalisé la puissance de séparation de la croix. Ils ne savent pas encore ce que signifie être baptisé en la mort du Sauveur, pour être baptisé aussi en sa Vie.

    L’apôtre reproche aux Corinthiens de demeurer si longtemps dans ce stage de l’enfance qui doit être de courte durée (Héb 5.11-14). Effectivement, la naissance selon l’esprit, provoquée par l’action de l’Esprit de Vie, en réponse à la foi (la foi au sacrifice de Christ sur la croix en faveur du pécheur) cette naissance doit être rapidement suivie de la mort avec Christ, la mort du pécheur avec son Sauveur (Rm 6.1-16) C’est cette mort qui apporte la délivrance de la vie selon la chair, et les Corinthiens l’ignoraient encore.   

    L’apôtre indique ici et là les choses qui manifestent que le chrétien est encore charnel : ‘’un bébé en Christ’’. Il convient de s’examiner soi-même, pour se rendre compte de son état particulier : Sommes-nous encore charnels ? En ce cas, allons à la croix et saisissons la délivrance offerte.



( en réalité il n’y a que deux classes d’individus : les sauvés et les perdus, ceux qui sont nés de nouveau et ceux qui ne le sont pas. Mais il y a diverses sortes de croyants que différencient le degré de développement et de connaissance, le degré de vie en Dieu)


LA DÉLIVRANCE DE LA CROIX



Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair. (Galates 5.24)



    Telle est la conclusion donnée par Paul à ce passage des Galates où il décrit les œuvres de la chair en opposition à celles de l’esprit, et l’homme charnel au regard de l’homme spirituel.

    Les enfants en Christ qui sont encore charnels, doivent découvrir tout le sens de la croix, toute sa portée. Dans les desseins de Dieu la mort de Christ entraîne la mort du vieil homme, qui, en Jésus est cloué au bois. « Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses convoitises » Cette croix, sur laquelle le péché a été expié par le Sang de l’Agneau et qui est présentée au pécheur comme l’instrument de sa délivrance, est présentée à nouveau, aux enfants de Christ (même à ceux qui le sont déjà depuis plusieurs années) afin qu’ils y trouvent une nouvelle délivrance : celle de l’emprise de la chair, de sa domination, afin qu’ils marchent selon l’esprit, non selon la chair, et croissent spirituellement jusqu’au parfait développement en la ressemblance de Christ.

    Romains 6 est la charte de la liberté par la croix de Christ. Nous y trouvons très clairement exposée la base de la délivrance qui n’est qu’indiquée en Galates 5.24 et autres passages.

    C’est seulement en mourant avec Christ et en crucifiant les œuvres de la chair (Rm 8.3, Col 3.15) que le chrétien peut marcher et vivre selon l’Esprit, devenir spirituel. «Lorsque nous vivions selon la chair, les passions agissaient dans nos membres et produisaient des fruits pour la mort » écrit l’apôtre dans sa lettre aux Romains. « Mais maintenant étant morts à cette loi qui nous retenait captifs, nous en sommes affranchis pour servir Dieu. (7.5-6)

     Dans une chair semblable à notre chair (Rm 8.3) le Fils de Dieu, bien que parfait et saint, fut pendu au bois, comme une offrande pour le péché. Il est mort pour le péché et Il est mort au péché, à notre place. Par là, Dieu condamne de façon absolue, définitive, le péché, la vie de péché dans la chair, en tous ceux qui sont unis en son Fils. Il est vrai que le chrétien ici-bas vit dans un corps de chair (2Co 10.3) Mais lorsqu’il a vu le sacrifice du Fils de Dieu dans une chair semblable à la sienne, lorsqu’il a compris qu’en Jésus il est mort au péché, alors, bien que vivant encore dans la chair de par son corps physique (Gal 2.20) il ne se conduit plus selon la chair, mais selon l’esprit, régénéré par l’Esprit de Dieu (Rm 8.5-6)

    A cause de l’œuvre parfaite du calvaire où le pécheur s’unit au Fils de Dieu, son Substitut, et s’identifie à Lui, le racheté  est appelé à comprendre, à reconnaître qu’il est mort au péché, puisque le vieil homme a été crucifié en Lui. Et c’est l’action du Saint-Esprit dans l’esprit de l’homme qui réalisera tout le plan divin, toute la volonté de Dieu en détruisant° le corps de péché, ce monde de souillure qui est au fond du cœur humain, si toutefois, l’âme est honnête et ne caresse pas le péché ; si tout le poids de la volonté est bien  jeté du côté de Dieu pour que le péché ne règne plus (Rm 6.6,11,13)  Dans la mesure où les enfants en Christ ont compris cela, leur croissance spirituelle pourra s’effectuer, parce qu’alors, la chair crucifiée ne pourra plus régner. Unis véritablement en esprit au Christ ressuscité et glorifié, ils sont devenus vivants pour Dieu.

    VIVANTS pour Dieu ! Le racheté a enfin compris toute la signification de ces paroles. Puisqu’il marche selon et par l’Esprit, il ne peut plus accomplir les désirs de la chair. Le Saint Esprit règne sur son être tout entier. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne puisse retomber dans ses premiers errements, ceux du temps de l’enfance, et de vivre selon la chair, mais ceci sera l’exception. Et aussi longtemps qu’il s’occupera des choses procédant de l’Esprit et qu’il se reconnaîtra comme mort au péché, il fera mourir les œuvres du corps (Rm 8.13) et marchera en nouveauté de vie avec le secours de l’Esprit.



° Alford traduit le mot détruire par ‘done away’ abolir dans la version anglaise. Darby par annuler . La version synodale traduit ce mot dans Romains 3.3 ; 4.31, par anéantir ; dans Romains 4.14 par annuler, dans 7.2 par dégager de la foi et 7.6 par affranchir. Quel que soit le mot qui traduise le mieux l’original, il est clair que dans Rm 6.6, que le corps du péché doit cesser d’avoir la puissance d’amener le racheté sous son esclavage… La racine du mot signifie laisser sans emploi, rendre stérile, vide, inutile. Le corps du péché, lequel recouvre tout ce que nous héritons du premier Adam, ne sera tout à fait aboli lorsque le corps de notre humiliation (ou notre corps misérable, version synodale) sera rendu conforme au corps glorifié du Seigneur qui reviendra du ciel (PH 3.21)




L’HOMME PSYCHIQUE



14  Mais l’homme animal (naturel ou psychique) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.(1Co 2.14)



    Ceux qui ont compris tout le sens de la croix et ne sont plus sous la domination de la chair, supposent assez volontiers qu'ils sont sous la seule influence de l’Esprit, et sont uniquement guidés par Lui. C’est ici qu’il importe de placer l’une des plus importantes leçons, la plus importante écrit Murray : celle de l’activité désordonné de l’âme, avec ses facultés de pensée et de volonté qui sont un si grand danger pour l’individu et pour l’église.

    Voici un homme né du Saint-Esprit, vivifié, l’Esprit de Dieu demeure en lui. La croix, porte, chemin, source de victoire, et affranchissement de la chair, lui a été révélée. Sa façon de vivre est toute nouvelle. Il marche en nouveauté de vie, pour employer une expression de l’ Écriture, et il remporte le victoire sur le péché que manifestait autrefois la vie de la chair. Qu’est devenu son âme ? Son âme, c’est-à-dire, son intelligence, ses sentiments, ses émotions, sa personnalité, son moi. Et quelle est la force animatrice de cet homme, qui n’accomplit plus les ‘’désirs de la chair’’ ? Est-ce le Saint-Esprit qui, maintenant, anime et dirige la vie psychique ? Ou bien le principe directeur émane-t-il du domaine inférieur : la vie animale déchue, héritée du premier Adam ?

    L’idée courante, nous l’avons vu, c’est que quiconque est mort au péché, en Christ et ne marche plus selon la chair, est nécessairement spirituel et ‘’entièrement sanctifié !’’ Or, l’affranchissement de la domination de la chair, ou vie charnelle, n’implique pas la délivrance de ce qui est psychique, des sentiments terrestres, et que l’homme ne se conduise plus selon la vie terrestre. Mourir au péché, crucifier la chair, ce ne sont là que les premières phases de l’action de l’Esprit de Dieu en l’homme. Celui-ci peut ne plus être charnel (sarkikos) et demeurer psychique, être toujours sous l’influence de l’âme, au lieu de se mouvoir dans le domaine spirituel où s’établit le contact entre l’homme et Dieu.

    Pour comprendre clairement ce qui précède, voyons ce qui manifeste que le chrétien est resté psychique, lorsqu’il a cessé de ‘’marcher selon la chair’’.

    L’âme, nous l’avons déjà dit, comprend l’intelligence et les émotions, elle est le siège de la personnalité, donc du sentiment de soi. Même quand le chrétien est affranchi des œuvres de la chair « énumérées dans Galates 5.19-21, son intelligence, ses émotions peuvent recevoir les impulsions de la ‘’psukhê,’’ au lieu d’être animées par le Saint-Esprit qui habite l’esprit humain régénéré. Nous dirons donc que le chrétien psychique est celui dont l’intelligence, la pensée, les émotions, les sentiments sont animés par la vie du premier Adam, au lieu de l’être par la vie de Christ, Esprit vivifiant qui contrôle, influence l’intelligence et les sentiments de quiconque marche selon l’Esprit (1Co 15.45) Le Saint-Esprit demeurant dans l’esprit, peut rendre le croyant capable de crucifier les œuvres du corps, même lorsque son intelligence et ses sentiments sont restés charnels.

    Pour ce qui est de l’activité intellectuelle, nous avons dans l’épître de Jacques, un parallèle qui jette une vive lumière sur l’une et l’autre source animatrice, l’une et l’autre sagesses. L‘apôtre reproche à ses correspondants un zèle mauvais, un esprit de dispute. Puis, il écrit : « Ce n’est point là, la sagesse qui vient d’en haut, au contraire, elle est TERRESTRE,  CHARNELLE , (PSYCHIQUE) DIABOLIQUE »

« Où il y a ce zèle et cet esprit de dispute, il y a du désordre et tout espèce de mal. Mais la sagesse qui vient d’EN-HAUT est d’abord pure, ensuite PACIFIQUE, MODÉRÉE, CONCILIANTE, PLEINE DE MISÉRICORDE et DE BONS FRUITS, EXEMPTE DE DUPLICITÉ ET D’HYPOCRISIE.  Elle porte la marque divine et participe du caractère divin ; elle est sans partialité ni esprit de parti » (3.17)

    La sagesse qui vient d’En-Haut n’est pas contaminée de vie psychique. Il ne s’y trouve plus de place pour le sentiment du moi, pour les opinions et points de vue personnels qui provoquent querelles, divisions, jalousies. Au contraire, elle produit la paix. Nous reprendrons plus loin le troisième point de l’apôtre concernant la sagesse psychique qui est, dit-il, diabolique.

    Le passage ci-dessus ne nous aide-t-il pas à comprendre les conditions où nous voyons l’église aujourd’hui ? Elle est déchirée par les divisions et les partis, ce qui manifeste une activité charnelle. (Gal 5.19-20) Plus grave encore est la cause de désunion dans l’église militante, lorsque c’est l’intelligence animale (psychique) qui est le facteur de division, et qu‘une sagesse charnelle (psychique) prétend exposer et annoncer la vérité, ce qui ouvre la porte aux démons.

    « L’intelligence n’est pas seulement faillible, dit Pember, elle est la plus dangereuse de tous les dons, aussi longtemps qu’elle n’est pas sous la dépendance de l’ESPRIT DE Dieu. Et cependant, que de chrétiens qui recours à elle pour saisir et comprendre la vérité, malgré la déclaration formelle des Écritures : ’’l’homme psychique (donc aussi le chrétien dont l’âme est restée la force animatrice) n’accueille point les choses qui sont de l’Esprit, parce qu’elles ne peuvent être discernées que spirituellement »

    C’est souvent l’élément psychique chez les orateurs, les conférenciers exposant le sujet de la sainteté nécessaire, qui provoquent les séparations et les divisions. Il peut y avoir de l’amour dans leur cœur il est vrai, mais il n’empêche que ceci divise, car les puissances sataniques s’appuyant sur les éléments psychiques, agrandissent et exagèrent toujours les divergences, au lieu de souligner ce qui unit. De sorte que des chrétiens, sous couvert de témoignage pour Jésus, combattent pour le triomphe de points de vue particuliers, choses d’importance secondaires. Ces croyants sincères, qui veulent être un moyen de bénédiction pour leur entourage, parcourent les terres et les mers pour faire un prosélyte, comme les pharisiens dont parlait le Seigneur (Mat 23.15) Mais, ils ne s’en rendent pas compte.

    C’est encore l’élément psychique qui amène certains chrétiens à mettre l’accent sur tel ou tel point de l'évangile aux dépend du reste ; à multiplier les paroles sur ‘’la dîme de la menthe, de l’anis et du cumin’’, alors qu’ils oublient les choses essentielles. Or, ce qui est essentiel, sous la dispensation de l’évangile, c’est la loi de Christ. Celle-ci met au premier plan l’amour et l’unité de l’esprit entre les croyants. C’est la condition essentielle de croissance dans l’unité de la foi (Eph 4.3-13)

    En résumé, la vie psychique offre aux puissances surnaturelles mauvaises un terrain favorable d’action. Elle est la  grande cause des divisions et des sectes parmi ceux qui font profession d’être enfants de Dieu et même parmi ceux qui le sont vraiment. « Gens qui provoquent des divisions, écrit Jude, une autre version donne gens qui séparent et provoquent des séparations. » --Dans son commentaire sur ce verset, Fausset écrit : il y a là une affirmation présomptueuse, arrogante, de sainteté supérieure, une prétention à une sagesse et à une doctrine particulières, supérieures à celles des autres. – « Êtres sensuels (psychiques) étranger à la vie de l’Esprit, dit l’apôtre » Fausset traduit : âmes animales.

    Se séparer soi-même, comme ayant une plus grande sainteté, est toujours un indice de vie psychique, car la Seigneur a dit : «  Vous serez heureux quand les hommes vous haïront et rejetteront votre nom comme infâme, à cause de Fils de l’Homme. (Lc 6.22) C’est ici le monde qui rejette, sépare. Sur cette question de séparation, l’apôtre Paul dit aussi : « Que chacun demeure en l’état où il était lorsqu’il fut appelé.» (1Co 7.20) C’est Dieu Lui-même, par Sa présence, laquelle est lumière, qui provoquera la séparation entre celui qui marche dans la lumière et celui qui marche dans les ténèbres. Il lui arrive fréquemment que celui-ci rejette le compagnon, qui marche dans la lumière, provoquant ainsi la séparation, s’il n’est pas conquis par la lumière.

    Nous le voyons donc, même ceux qui ont reçu l’Esprit d’en haut peuvent encore se laisser dominer par les puissances de l’âme. Ils se séparent, alors, ou provoquent des divisions, manifestant par là qu’ils sont restés psychiques, en une certaine mesure.

    L’autre  domaine de la vie psychique est celui des émotions, qui procèdent des sens physiques. Ici encore, le chrétien peut se laisser influencer par ce qui est du psychique, tout en imaginant qu’il se trouve sous une influence purement spirituelle. Pember assure que la connaissance de la psychologie biblique démontre l’impossibilité de promouvoir, de déterminer une influence, sanctifiante, spirituelle en agissant sur les sens. Et cependant, c’est bien là ce que proposent certains services religieux, et même des réunions missionnaires où l’ Évangile est annoncé : Atteindre l’esprit par le moyen des sens, des émotions. « Édifices magnifiques, vêtements sacerdotaux somptueux, rites attrayants, pour les regards, parfums agréables pour l’odorat, musique céleste pour l’oreille, tout cela peut bercer, engourdir en d’agréables émotions artistiques, mais ne saurait dépasser l’âme et nourrir l’esprit… » Dieu d’abord agit sur l’esprit, puis Il pénètre l’âme et domine le corps. Satan, au contraire, agit d’abord sur le corps, puis sur l’âme et enfin sur l’esprit. Le processus est celui-ci : terrestre, charnel, (psychique) diabolique (Jc 3.15) L’influence satanique pénètre d’abord le vase d’argile, le corps fait de poussière, de là, elle essaye de capter l’âme, pour pénétrer enfin dans l’esprit.

   Ces faits sont extrêmement solennels. Ils expliquent la présence de tant de chrétiens de nom dans nos Églises. Gens dont la vie ne manifeste en rien qu’ils sont à Christ ! Et qu’il est douloureux de penser  que leur présence révèle cependant un besoin spirituel plus ou moins conscient, une soif de Dieu qui peut-être, ne sera jamais satisfaite ! L’âme seule est nourrie par une exposition toute intellectuelle de la vérité, par la beauté des chants et de la liturgie, par le recueillement du sanctuaire : tout ceci est insuffisant pour l’esprit. Or, l’adoration en esprit et en vérité est le seul service que Dieu demande et qu’Il accepte. 

    Cherchons-nous à diminuer ou à déprécier ces moyens, ces influences ? Que Dieu nous en garde ! Ce que nous disons, c’est qu’ils ne sont pas suffisants pour sauver les âmes. Ils peuvent préparer le chemin, amener l’individu à portée de la Parole de Dieu, qui est toujours lue, si elle n’est pas toujours prêchée, choses qui prédisposent au salut et qui ont leur valeur.

    Mais voici le danger et il est redoutable. C’est que les influences religieuses qui s’arrêtent à l’âme et n’atteignent pas l’esprit, conduisent à une forme de piété sans puissance, et ramènent le christianisme au niveau des philosophies et des religions païennes. C’est pourquoi des hommes religieux (psychiques), mettent le Fils de Dieu sur le même plan que Mahomet ou Confucius. C’est pour cela qu’ils dissertent sur le christianisme comme sur toute autre religion de ce monde, au lieu d’être obligés comme aux jours de l’église primitive, de reconnaître que la Toute Puissance de Dieu y est à l’œuvre, et qu’elle rend témoignage à toute prédication fidèle au nom de Jésus-Christ, unique Sauveur du monde perdu.

    N’est-ce pas parce que seuls, les sens, les émotions ont vibré sous les appels de l’orateur, qu’il faut enregistrer un tel pourcentage de défections dans nos œuvres d’évangélisation ? N’est-ce pas pour cela que tant d’œuvres n’ont qu’une influence de surface passagère ? Pour cela, enfin, que, souvent, l’évangéliste se sent épuisé et parfois tombe malade ?

    Un correspondant m’écrit : « N’est-ce pas l’élément psychique chez celui qui parle en public ou en particulier, psychisme se manifestant par une excitation émotive, une certaine énergie, une grande ardeur, qui provoque souvent le cas d’épuisement nerveux ? L’ Esprit ne peut-Il communiquer la vérité sans cette usure, cet épuisement du corps ? Est-il impossible d’annoncer la vérité sans excitation factice, Dieu communiquant sa force au message annoncé, en agissant, non pas sur l’homme, mais sur son témoignage, pour que celui-ci pénètre la pensée des auditeurs ? Si je ne me trompe pas, beaucoup pourrait être accompli de la sorte, et avec beaucoup moins de fatigue. » Nous pensons comme notre correspondant.

    Un homme peut avoir une âme ardente qui influence profondément les âmes des autres, et qui agit puissamment dans le domaine des émotions. Mais la foi des auditeurs se trouve alors comme greffée sur cette influence, cette sagesse humaine, psychique et pas sur Dieu. Il n’y a pas eu contact avec la puissance de Dieu. Et nous comprenons mieux maintenant la pensée de Murray, lorsqu’il voit le plus grand danger qui menace le chrétien et l’église, en cette activité désordonnée de l’âme, dans les domaines de l’intelligence et de la volonté. Les anciens Quakers ou ‘’amis’’ la désignaient sous le nom d’activité de la créature. Et c’est bien ici l’énergie de la créature, la force naturelle qui est mise au service de Dieu. Le messager n’a pas cherché à collaborer spirituellement avec le Saint-Esprit qu’il a reçu, don du Seigneur ressuscité et glorifié.

    Il se trouve, alors, que l’homme qui a saisi la vérité qu’intellectuellement, influencera les destinées éternelles d’âmes immortelles ; qu’une forte individualité dominera la vie des autres ! On élaborera des plans pour atteindre des âmes et les amener à Dieu, et nous aurons les concerts pour fumeurs, les attractions musicales, les conférences sur des sujets populaires…etc…chacune de ces choses révélant la mentalité des promoteurs. Ceux-ci peuvent être nés de nouveau, mais encore dominés par l’âme, ils ne savent pas comment collaborer avec le Saint-Esprit, qui communique sa puissance aux messagers, pour le salut des pécheurs.

    Il y a aussi, dans l’église, des disciples qui ont reçu le Saint-Esprit. Cependant, ils sont restés psychiques, bien qu’à un moindre degré.

     Il y a des les expériences religieuses, un mélange de spirituel et de sensuel (psychique) qui les a conduits à vouloir toujours sentir de façon consciente la présence de Dieu. Aussi, bien que le Saint-Esprit habite en eux, ils retombent souvent dans le domaine de l’âme, parce qu’ils ne comprennent pas la vie de l’esprit et comment l’esprit est uni à l’Esprit de Dieu.

    Le domaine de l’âme n’est pas seulement celui de l’intelligence et des émotions. C’est aussi le siège de la personnalité avec ses affections, ses possibilités de joie ou de tristesse, d’exaltation ou de dépression. C’est ainsi que nous lisons dans l’ Écriture : « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Mt 26.38), « Mon âme magnifie le Seigneur » (Lc 1.46) « Maintenant, mon âme est troublée », (Jn 12.27) « Possédez vos âmes par votre patience », (Lc 21.19) « Son âme juste tourmentée » ,(2Pi 2.8) « Ils séduisent les âmes mal affermies » 2Pi 2.14)

    Ces passages prouvent que les dispositions les tendances (les caractères idiosyncrasiques) procèdent de l’âme aussi bien que du corps, du domaine psychique aussi bien que du physique.  Et la forme de l’âme, si nous pouvons nous exprimer ainsi, sa capacité pour la joie, l’amour, la patience, peut être remplie de joies spirituelles et de vie qui émanent du second Adam : Esprit vivifiant. D’autre part, de joie, de vie, de sentiments psychiques, sensuels, inférieurs, naturels qui procèdent du premier Adam. Si ces sentiments, ces émotions inférieures pénètrent de quelque manière et pour une proportion si infime soit-elle, dans l’âme du racheté et l’influencent, l’homme est resté psychique en une certaine mesure, même s’il a reçu le Saint-Esprit. Il s’attachera à certaines émotions psychiques, et vivra dans le royaume des sensations, le domaine de la personnalité, au lieu de s’attacher à ce qui vient de l’esprit, le domaine où l’homme peut avoir conscience de la présence de Dieu. Et par là, il rejoindra ceux qui espèrent, qui recherchent des expériences affectant les sens, au lieu de les attendre uniquement dans le domaine de l’esprit régénéré, où Dieu habite.

    Examinons maintenant comment les esprits agissent sur tous les développements de vie psychique ;



L’ ÂME ET LA PUISSANCE DES TÉNÈBRES



 Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. (Jacques 3.14-15)



    Ce passage, que nous avons déjà cité, établit clairement la relation possible entre les puissances mauvaises et la vie de l’âme (vie animale). Il n’est nullement ici question des œuvres de la chair, mais de l’âme, de l’intelligence. Par cela nous voyons que les esprits mauvais peuvent influencer celle-ci, aussi sûrement que le corps.

    La vérité nous est dite, ici, sans ambages et de façon formelle : tout sentiment d’amertume, d’envie, de rivalité dans la recherche ou la possession de la connaissance, procèdent de l’action des esprits mauvais sur l’âme et ont leur source dans l’enfer. Fausset le signale dans son commentaire.

    C’est là, cependant, ce que bien des enfants de Dieu ne comprennent pas ou nient. Ils acceptent l’influence satanique dans les péchés grossiers, charnels, (les œuvres de la chair) mais dans le domaine de la connaissance, qu’ils considèrent comme ce que la civilisation moderne a de meilleur, ils la nient. Leur attitude résulte du fait qu’ils refusent d’accepter les affirmations de la Parole de Dieu concernant la chute, laquelle a entraîné la première création dans la corruption et la mort. Cela à un degré tel que toute l’imagination des pensées du cœur de l’homme n’était que plus mauvaises en tout temps (Gen 6.5). L’imagination des pensées, les conceptions, ici encore, il s’agit du domaine psychique.

    Et à la source de cette corruption totale est le poison du serpent qui s’est ouvert un chemin par l’avenue de l’intelligence : le désir de connaissance.

     Lorsque l’homme est racheté et que son être se renouvelle de joue en jour à l’image de Christ, il est de la plus haute importance pour la puissance des ténèbres de garder quelque terrain, quelque point de contact, quelque chose de la nature adamique dans le corps ou l’âme. Car, à mesure que l’homme devient spirituel, c’est-à-dire que son esprit se dégage et s’unit au Seigneur de gloire, il est moins accessible à la puissance des mauvais esprits, et mieux armé pour les discerner et les combattre. Mais comment l’enfant de Dieu pourrait-il lutter avec quelque chance de succès, s’il ne discerne pas l’adversaire, s’il nie son action possible sur l’âme, s’il n’accepte pas le fait de la chute et ne comprend pas que celle-ci se produisit justement dans le domaine psychique, où Satan provoqua la désobéissance, la révolte, par l’appât de la connaissance ! Et depuis lors, pénétrant l’âme, le venin du serpent contamina l’être tout entier et toute la race ;

    Satan peut atteindre tous les domaines de notre être :

a) l’esprit, mort pour Dieu et accessible aux esprits mauvais que gouverne le prince des ténèbres

b) l’âme :intelligence, imagination, pensée, volonté, émotions, est dominée par la vie adamique, déchue et corrompue. Corps et âme sont donc en la puissance de celui qui a empoisonné la race : le père du mensonge. L’apôtre Jean nous déclare que le monde entier est plongé dans le malin. (1Jn 5.19)

    Aussi n’est-il pas suffisant que l’homme soit racheté par le précieux Sang de Jésus, il faut encore qu’il soit transporté, ‘’transféré hors de la puissance des ténèbres dans le royaume du Fils bien aimé de Dieu’’ ; et que toutes les parties de l’être, l’esprit d’abord, soit renouvelées successivement par l’affranchissement de la puissance du péché et de la vie inférieure. Si la première création a été faite de façon étrange et merveilleuse (Ps 139.14), la seconde création de l’homme (déchu plongé dans la matière et le malin) est bien plus extraordinaire et merveilleuse : tombé, il est relevé ! Et son esprit domine à nouveau sur l’âme et le corps. Œuvre extraordinaire que, seul, pouvait accomplir le Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit. Le Père donne le Fils, autorise le don de Sa Vie ; le Fils se donne ; le Saint-Esprit, plein de patience et d’amour se communique à la créature, et besogne en elle, pour accomplir les dessins divins.

    Il va sans dire que le prince des ténèbres s’oppose activement à la délivrance de ceux qu’il tient captifs, et que tous les degrés d’affranchissement sont l’objet d’une lutte acharnée. Connaissons donc les éléments de la nature déchue qui offrent le terrain favorable. L’ Écriture nous dit que l’homme non régénéré est l’esclave de Satan : « vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, écrit Paul aux Ephésiens…enfants de rébellion, du nombre desquels nous étions tous autrefois, vivant selon nos passions charnelles, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées. » Lorsque l’esprit a été vivifié au contact du Saint-Esprit et affranchi de la domination de Satan, il demeure que l’âme et le corps restent accessibles à celui-ci.

    1° L’âme : Dans la vie psychique, la sagesse psychique devient démoniaque lorsque les esprits mauvais l’influencent, pour mener à bien  quelque plan. Ainsi ils feront naître des préventions, des préjugés, à l’insu de la personne elle-même, ce qui, à quelque moment critique annihilera l’œuvre du Saint-Esprit. Cette action de l’ennemi sur la pensée des chrétiens qui aiment le Seigneur, est des plus néfastes pour l’église. Car, il est évident que le Saint-Esprit est souvent entravé par les idées préconçues, les préventions de braves chrétiens contre d’autres chrétiens, que par l’incrédulité et la haine du monde. Et que dire du domaine des émotions où l’ennemi peut réveiller la vie naturelle (animale) de façon si puissante que l’action divine en est entravée et comme étouffée et la voix du Saint-Esprit comme couverte. Contre cela, nous sommes mis en garde : « n’éteignez pas l’Esprit » dit l’apôtre dans 1Thessaloniciens 5.19

    2° Le corps : L’adversaire peut agir sur le système nerveux et sur le magnétisme animal inhérent à tout organisme humain ; enfin sur certains éléments charnels, sensuels, sexuels, qui constituent le corps même. Il convient donc que le croyant cherche auprès de Dieu, la lumière sur la complexité de son être, afin de se connaître soi-même, et de marcher en toute humilité et dépendance du Seigneur, qui a vaincu le malin et peut protéger quiconque se retire vers Lui. Protection efficace pour tous ceux qui se mettent au bénéfice du Sang répandu, tous ceux qui obéissent à la Parole divine et restent accessibles à la vérité. Celle-ci verse la lumière nécessaire sur tout terrain cédé à l’ennemi, par où il peut attaquer et pénétrer dans l’âme et dans le corps.

    L’ennemi est très rusé. Avec une habileté consommée, les mauvais esprits agiront à couvert de ce qui est naturel : le tempérament, quelque trouble fonctionnel ou physique (1) ils se dissimuleront derrière la souffrance physique ou morale, et se déguiseront de quelque manière pour donner le change et empêcher que leur présence soit reconnue, combattue (2)





1 L’attaque qui se produire dans le domaine naturel, physique n’en reste pas moins d’origine spirituelle mauvaise et diabolique.

2 Pour plus de détails sur ce sujet, lire la guerre aux saints qui traite de l’activité des esprits séducteurs parmi les enfants de Dieu. Livre du même auteur





DE LA SÉPARATION DE L’ ÂME ET DE L’ESPRIT



12  Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. (Hébreux 4.12)



    Ce très remarquable passage de l’épître aux Hébreux établit nettement l’existence de l’âme et de l’esprit, la nécessité de discerner l’une et l’autre et de les séparer ; enfin il nous indique l’instrument de cette division nécessaire, pour que le chrétien vive selon Dieu dans l’esprit. (1Pi 4.6) Commentant ce passage, Pember dit : « l’apôtre attribue à la Parole de Dieu, la puissance de séparation : c’est elle qui brise l’homme et le réduit en pièces séparant l’esprit, l’âme et le corps ; comme autrefois, le sacrificateur, après avoir dépouillé l’animal destiné à l’autel, séparait les membres pour l’holocauste…. »

    De son côté, Fausset écrit : « la Parole de Dieu est vivante et puissante ; le mot du texte signifie énergiquement efficace ; elle pénètre de part en part jusqu’à séparer l’âme animale (psychique) de l’esprit qui est ce qu’il a de plus élevé dans l’homme ; elle transperce jusqu’à diviser l’âme de l’esprit, les jointures et les moelles ; elle discerne entre ce qui est spirituel, charnel, animal entre l’esprit et l’âme. La Parole de Dieu divise donc les parties étroitement unies de l’être immatériel. Son action est comparée à celle du souverain sacrificateur qui, après avoir ouvert le corps de la victime, séparait les membres et pénétrait jusqu’aux moelles…. »

    L’image employée est des plus suggestives, très instructive pour quiconque a perçu le danger, et redoute les développements de la vie psychique aux dépend de celle qui procède du sanctuaire de l’esprit, où demeure l’Esprit de Dieu.

    Devant cette déclaration de l’ Écriture, la question se pose aussitôt : « Que dois-je faire ? Comment discerner ce qui est psychique dans ma vie et mon service ? » Selon les indications de notre texte, allons à notre Souverain Sacrificateur. C’est à Lui qu’il appartient de séparer et de juger. Il est maintenant au ciel, aucune créature n’est cachée devant Lui. Mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes devant Celui à qui nous devons rendre des comptes »  (Héb 4.13) « Il exercera les devoirs de sa charge, maniera Lui-même l’épée à deux tranchants de la Parole et séparera l’âme de l’esprit. Lui, qui discerne jusqu’aux pensées, aux intentions du cœur » Fausset signale ici que le mot original traduit par pensée serait mieux rendu par réflexions, sentiments, et que le mot traduit par intentions signifie les conceptions mentales, l’intelligence.

    Celui qui s’est fait homme pour pouvoir être un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle (Héb 2.17), capable de compatir à nos infirmités puisqu’Il a été tenté comme nous en toutes choses (Héb 4.15), est le seul qui puisse manier l’instrument de séparation pour diviser l’âme de l’esprit et pénétrer pensées, réflexions, sentiments, intelligence, conceptions et intentions. Quelle œuvre à faire ! Comment cette vie psychique qui jette de si profondes racines, sera-t-elle discernée et délogée ? Comment toutes pensées seront-elles rendues captives de Christ ? Comment l’esprit dominera-t-il ? Laissons agir notre Souverain Sacrificateur. Il ne se lassera ni ne se découragera que l’œuvre ne soit achevée. Immanquablement, la victoire couronnera Son œuvre de jugement et de purification en tous ceux qui se sont remis à ses soins.

    Mais que doit faire le chrétien ? Quelle part lui incombe ? Quelle sera sa collaboration dans cette immolation ?

Le don de soi : don complet de l’être tout entier sur l’autel de la croix comme autrefois celui de l’holocauste sur l’autel du sacrifice ; don sans arrière pensée, sans regret, avec la volonté arrêtée d’être rendu conforme au Seigneur en Sa mort (Ph 3.10) par l’action intérieure de son Esprit. Don sans restriction, avec le désir que sa main ne s’arrête que lorsque toute vie psychique, animale, sera séparée de l’esprit, afin de devenir cet instrument, ce vaisseau que l’Esprit de Dieu pourra librement pénétrer, traverser, et par quoi, Il pourra se communiquer au monde.

La prière vigilante, persévérante de tous les instants. Celle-ci accompagnera la lecture des Écritures qui révèleront tout ce qui est psychique, ce dont le chrétien se séparera aussitôt en obéissant implicitement à la lumière reçue. Selon qu’il est exposé à ce passage : « Vous avez purifié vos âmes en obéissant à la vérité par l’Esprit. »

Porter chaque jour sa croix. En toutes circonstances, et remporter une victoire décisive sur les œuvres de la chair et sur tout autre péché, en même temps que l’Esprit de Dieu poursuit son œuvre de séparation, et enseigne à marcher selon l’esprit.

  Lorsqu’Il était encore ici bas, le Seigneur invita à plusieurs reprises ses disciples à porter la croix. Il montrait par là comment s’accomplit l’œuvre de séparation sur l’autel, pour que le Souverain Sacrificateur armé de la Parole, l’épée à deux tranchants fasse l’œuvre nécessaire.




LA CROIX ET LES AFFECTIONS



Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. (Mt 10.38-39)



    C’est à l’occasion du départ des douze disciples, qu’Il envoie vers les brebis perdues de la maison d’Israël, que le Seigneur fait retentir l’appel à porter la croix. Il avertit ses messagers des tribulations qui les attendent. Les ennemis d’un homme seront les membres mêmes de sa famille, dès que les droits de Christ s’opposeront à la volonté de sa famille, dès que les droits de Christ s’opposeront à la volonté des siens. L’heure viendra que les difficultés surgiront, qu’il faudra faire un choix entre ce que Dieu demande et ce que veulent les parents : peut-être un père, une mère ? L’épée est là qui va faire son œuvre de séparation. Obéissant à l’appel, le disciple prendra la croix et suivra le Seigneur jusqu’au crucifiement (1)

Même si la décision prise élève une barrière entre lui et les siens, en provoquant la discorde et la mésintelligence.

    Telle fut la part du Seigneur. Lui qui a ordonné d’honorer père et mère, dut prononcer un jour ces paroles sévères : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » Alors que ceux-ci croyant qu’Il tombait en défaillance le faisait appeler, ne comprenant point que les affaires de Son Père devait avoir le pas sur toute autre chose. Placer Christ avant la famille, avant les droits familiaux divise. Ces divisions entraînent une souffrance intime, profonde qui est bien comme une épée transperçant l’âme. L’élément charnel, psychique de l’affection est alors détruit. L’âme purifiée s’ouvre à l’amour divin sous l’action du Saint-Esprit, et ceux qu’elle aime, elle ne les aime plus pour elle-même, ni pour eux-mêmes, mais pour Dieu et en Dieu.

    La vie intérieure a fait place à une autre vie, d’ordre supérieur. L’âme avec sa personnalité, capacité subsiste. Mais, maintenant, elle reçoit l’impulsion de l’Esprit de Christ, dernier Adam qui habite l’esprit, au lieu d’être animé de la vie animale héritée du premier Adam (1Co 15.45-48).

    Dans l’évangile de Luc, l’action de la croix sur les affections psychiques humaines est mieux définie, elle est décrite avec plus d’énergie. C’est le mot haïr qui y est employé. Le Seigneur dit : « Si quelqu’un veut venir après moi et s’il ne HAIT pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs et même SA PROPRE VIE, il ne peut être mon disciple » (Lc 19.20) Ici, le mot grec est psukhê ; il s’agit donc de la vie psychique.

    Dans le passage de l’évangile de Mathieu, il est surtout question de choix, de préférence, de première place. Le Seigneur fait appel à la volonté : il faut choisir entre Lui et les membres de la famille, Lui donner la première place dans le cœur, sinon Le servir est impossible. Cette idée est exprimée par les mots ‘’PLUS QUE MOI’’ Mais dans Luc, c’est surtout sur l’ACTION du disciple que le Seigneur met l’accent : une décision virile concernant l’élément naturel, psychique des affections. Il faut haïr sa vie pour que les affections soient purifiées, sanctifiées. Le disciple qui veut suivre pas à pas le Seigneur haïra donc sa vie psychique, pour que, dans le domaine des affections, elle soit séparée de l’esprit. En échange de cette vie qu’il hait, qu’il perd de propos délibéré, le disciple trouve une vie plus pure, plus puissante dans le domaine spirituel. Il est fait participant de la vie de Christ, et il connaît à son tour, cet amour insondable dont Christ a aimé le monde : AMOUR PUR, DÉSINTÉRESSÉ, OU LE MOI N’A PLUS DE PLACE. C’est de cette façon en Christ, qu’il aime à son tour, les siens.




LA CROIX ET L’ INTÉRÊT PARTICULIER


Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui–même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. (Mt 16.24-25)



    Nous trouvons, aussi, cette nouvelle déclaration, dans l’évangile de Mathieu. Elle est provoquée par les paroles de Pierre essayant de détourner Jésus du chemin du calvaire : « A Dieu ne plaise, cela ne t’arrivera pas ! » C’est alors que Jésus avertit ses disciples que pour le suivre, il faut renoncer à soi-même. Voilà bien le mot qui résume toute la vie psychique : SOI-MÊME ; Le MOI sous toutes ses formes : faire de soi le centre, tout ramener à soi, se prendre en pitié, rechercher son intérêt particulier, reculer devant la souffrance, vouloir sauver sa vie au lieu d’aller de l’avant, en la répandant même jusqu’à la mort en faveur des autres, si elle est désireuse d’être en bénédiction.

    Choisir le chemin du calvaire pour l’amour de Jésus, c’est renoncer à soi, à la vie du moi pour avoir en échange la vie de Christ. Elle est prompte au sacrifice, prête à se répandre en faveur des autres, désireuse d’être en bénédiction !

    Nous trouvons à nouveau dans l’évangile de Marc, les mêmes termes que dans l’évangile de Mathieu. Dans celui de Luc, le mot quotidien est ajouté. Nous voyons par là que l’immolation, le crucifiement du MOI est de tous les instants, c’est une œuvre qui se poursuit.. L’aspect est ici différent de celui qui est exposé dans Romains, au chapitre six, ainsi que dans les autres épitres. Dans ces livres, la mort du vieil homme est présenté comme un fait accompli, qui se vérifie à mesure que l’enfant de Dieu se reconnaît comme mort au péché, et vivant pour Dieu, en Jésus-Christ.




LA CROIX ET LES BIENS ICI-BAS



 Souvenez–vous de la femme de Lot. Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera. (Lc 17.32-33)



    Voici une déclaration du Seigneur presque identique aux précédentes concernant l’intérêt propre, l’instinct naturel de la conservation, l’attachement aux biens de cette vie. « Souvenez-vous de la femme de Lot » dit Jésus, pour illustrer cette tendance à vouloir sauver ce qu’on possède à l’heure du danger.

    Or, dans ce domaine de la vie spirituelle supérieure, pour gagner, il faut perdre. Naturellement, l’homme cherche ses trésors ici-bas, ceux-ci suffisent à la vie psychique. Sur les pas de Jésus, il est amené à y renoncer. Dans ce domaine aussi, la séparation de l’âme et de l’esprit doit s’accomplir. Elle est manifestée par l’attitude à l’heure de l’épreuve. « Vous avez souffert avec joie qu’on vous ravit vos biens….. » est-il écrit dans l’épître aux Hébreux, chapitre dix verset trente-quatre.

    Cette attitude de désintéressement total vis-à-vis des biens terrestres, manifeste souvent un plus haut degré de la grâce divine, que le sacrifice de la vie ;

     L’attachement de l’âme non régénérée aux choses de cette vie est inné. Il faut cependant renoncer, perdre sa vie, pour gagner la vie de Christ, laquelle pénétrant l’esprit, atteint l’âme, et lui communique un tel sentiment d’abondance, qu’à l’heure de l’épreuve tous les trésors terrestres semblent insignifiants à côté des biens éternels.

    Se laisser presque uniquement absorbé par le travail de la maison et les choses de cette vie, au détriment du royaume de Dieu, est une manifestation évidente de vie psychique prédominante. Tout amour pour les affaires de cette vie (amour nécessaire cependant) , toute tendance à se laisser ensevelir dans les choses terrestre, appelle à l’action du Souverain Sacrificateur et l’intervention de l’épée à deux tranchants : la Parole de Dieu. Une fois l’œuvre achevée, l’âme est tellement séparée de l’esprit, que tout naturellement, celui que le  Seigneur a racheté à grand prix, « s’attache aux choses d’en haut. » A son tour il expérimente ce que dit l’apôtre : « vous êtes mort et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu »




LA CROIX ET L’AMOUR DE SOI


Celui qui aime sa vie (psukhé) la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. (zoé, la vie supérieure, éternelle) Jn 12.25



    Dans ce passage nous trouvons les deux vies qui peuvent animer la personnalité : la vie psychique (naturelle) ou la vie éternelle (divine). La vie naturelle, animale manifeste l’amour de soi, ‘’celui qui aime sa vie’’, c’est celui qui s’aime soi-même. Précédemment nous avons étudié la vie psychique se manifestant dans les affections de la famille, les intérêts privés, l’attachement pour les biens terrestres, toutes choses pouvant se résumer en ces mots : ma famille, moi, mes biens, avec à la base, et en tout, l’amour de soi ;

    Or, le Seigneur nous enseigne que toutes ces choses sont une perte, une perte éternelle, car elles procèdent de la vie héritée du premier Adam. Cette vie contaminée par le péché reste telle, même chez ceux qui se sont appropriés la mort au péché et ne marchant pas selon la chair (Rm 6) Même en eux, la vie naturelle pénétrant dans le domaine des affections, se manifestera par l’amour de soi, l’attachement aux choses terrestres, l’intérêt personnel et par d’autres manifestations d’un vie qui rayonne autour du MOI. Il y a bien là le péché, quoique les manifestations en soit moins apparentes : puisqu’elles ont leur source dans l’intelligence et les sentiments et non dans le domaine charnel.




LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ



14  Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ;

15  et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux–mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux  (2Co 5.14-15)



    L’œuvre de séparation de l’âme et de l’esprit est faite par le Seigneur Lui-même. C’est son Esprit qui interprète la Parole de Dieu, épée vivante pénétrant dans les recoins les plus cachés de l’être immatériel.

    Mais il est nécessaire que l’homme collabore activement à cette œuvre de délivrance. L’Esprit de Dieu ne peut agir que si l’homme y consent. Voici les conditions nécessaires de cette collaboration :

    1° Se rendre compte que la séparation de l’âme et de l’esprit est nécessaire et, en vivant sacrifice, consentir à l’œuvre du Sacrificateur.

    2° Vouloir sans restriction et virilement ce que Dieu veut, aussi longtemps que l’œuvre de purification se poursuit.

    3°Maintenir la croix comme base selon qu’il est écrit dans Romains 6.1-14. De même que le croyant s’est reconnu mort au péché (Rm 6.11) et qu’il veille à ce que le péché ne règne plus en son corps mortel, la chair étant crucifiée avec ses affections (Gal 5.4) de même, il doit se reconnaître comme mort au péché plus subtil du domaine de l’âme, dont les manifestations sont moins grossières ; à toutes les formes d’amour propre, de vanité, d’égoïsme ; à tout son amour excessif de la famille ; à tout ce qui absorbe le croyant et le menace de prendre la première place, laquelle n’appartient qu’à Dieu seul.

    4° Une fois les conditions ci-dessus remplies, veiller :

--à employer immédiatement toute lumière reçue, de crainte qu’inutilisée, elle ne soit plus discernée.

--marcher vers le but sans défaillance.

--vivre sa foi et élaguer, éliminer avec persévérance, tout ce que l’Esprit de Dieu révèle comme devant l’être ; toute intrusion de vie naturelle, résolu à ne plus être animé que par la vie de Christ. « Je suis le Cep, vous êtes les sarments » dit le Seigneur.

    5° En toutes choses, chercher à marcher selon l’esprit, à différencier ce qui est psychique de ce qui est spirituel, afin de choisir l’un et de rejeter l’autre, comprendre les lois de l’esprit, pour y marcher est devenir vraiment spirituel.

    Tandis qu’il remplit les conditions nécessaires, l’enfant de Dieu s’aperçoit qu’il est vraiment devenu une nouvelle créature (ou création). La puissance de la croix, entant qu’épée de l’Esprit, maniée par le Souverain Sacrificateur a accompli l’œuvre de séparation entre l’âme et l’esprit. Elle a atteint la vie psychique naturelle, jusque dans les jointures et les moelles, jusqu’aux recoins les plus cachés jusqu’aux moelles des affections ; jusque dans l’intelligence et les pensées, intentions et conceptions, les résolutions et les sentiments. Et maintenant, avec une facilité de plus en plus grande et avec joie, le disciple accomplit ce que Dieu demande, portant chaque jour la croix selon qu’il est conduit. Discernant mieux chaque jour qu’il est mort avec Christ, son esprit se sépare chaque jour de l’âme, pour s’unir d’avantage au Seigneur ressuscité : Esprit vivifiant, et devenir un même esprit avec Lui. Donc, un instrument de choix pour l’action de Christ, dans un monde qui meurt loin de Dieu, et dont les besoins sont immenses.




LE CHRÉTIEN SPIRITUEL (pneumatikos)



L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui–même jugé par personne.

(1Co 2.15)

Que le Dieu de paix vous sanctifie lui–même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus–Christ ! (1Thes 5.23)



    Nous avons dans les Thessaloniciens l’un des deux passages qui, dans nos versions, déclarent formellement que l’homme se compose de trois parties, et énumèrent celles-ci dans l’ordre original. Il est frappant que cet ordre est généralement renversé par nombre d’enfants de Dieu qui, en citant ce verset ou dans leurs prières, demandent d’être sanctifiés corps, âme et esprit. La pensée naturelle décrit inconsciemment les conditions de la nature déchue, jusqu’à ce que, illuminé par le saint Esprit, l’esprit de l’homme reprenne enfin sa place dominante dans la pensée, et dans les autres manifestations de la vie.

    La prière de l’apôtre pour les Thessaloniciens, montre ce que doit être le chrétien spirituel. Car Paul ne pourrait demander rien de moins pour aucun de ses autres convertis, c’est-à-dire qu’ils soient sanctifiés parfaitement. De même, il écrit aux Colossiens qu’il travaille à les rendre parfaits en Christ ; (le mot original traduit par parfait implique l’épanouissement définitif, la maturité —Col 1.28-29) Pour que l’esprit, l’âme et le corps soient gardés irréprochables, il faut que l’être soit sanctifié parfaitement. Ce qui signifie :

    1° Que l’esprit est devenu le tabernacle du saint Esprit, grâce à l’œuvre rédemptrice du Fils.

    2° Que l’âme, la personnalité, est influencée, animée par le saint Esprit dans le sanctuaire de l’esprit. De sorte que :

a)      l’homme ne veut plus que ce que Dieu veut.

b)       L’intelligence a été illuminée, régénérée par le saint Esprit

c)      les émotions sont parfaitement maîtrisées.

    3°Que le corps est parfaitement dominé, gouverné par le saint Esprit qui, du temple de l’esprit où Il règne, atteint l’enveloppe terrestre par l’avenue de l’âme. (1Cor 9.27) Désormais, les membres, au lieu d’être des instruments d’iniquité sont devenus des instruments de justice (Rm 6.13) et par là le corps, lui aussi est devenu réellement le temple du saint Esprit (1Co 6.19)

    Tel est le croyant spirituel, celui qui a atteint la maturité. Sanctifié parfaitement, esprit, âme et corps, il est conservé irréprochable (non pas infaillible !) par le Dieu de paix demeurant en son esprit.



COMMENT L’HOMME PSYCHIQUE DEVIENT-IL SPIRITUEL ?



    Mais comment l’homme changera-t-il de sphère d’activité ? Comment, du domaine de l’âme, passera-t-il dans celui de l’esprit ? Comment deviendra-t-il spirituel ?

    « L’homme spirituel est celui qui se distingue de ses semblables en ceci : que chez lui, l’esprit domine » écrit Fausset. Ce qui ne signifie pas que l’Esprit de Dieu gouverne l’homme naturel, mais que l’esprit régénéré, plus puissant que l’âme et le corps, peut lui-même gouverner ceux-ci. C’est ici l’objet de la prière de l’apôtre en faveur des Ephésiens : « qu’ils soient puissamment fortifiés par le saint Esprit en l’homme intérieur »

    L’homme spirituel marche donc selon l’esprit, lequel besogne si intimement avec le saint Esprit, que le dernier Adam, Esprit vivifiant, peut librement et parfaitement animer toutes les facultés : pensée, imagination, raisonnement, jugement. Il manifeste par elles l’expression la plus haute, la plus parfaite de la volonté divine.

    Il est évident que pour atteindre ce niveau de croissance, il n’est pas suffisant de saisir le côté négatif de l’action divine décrite dans Hébreux 4.12 : cette division de l’âme et de l’esprit que nous venons d’étudier. Il faut aussi s’approprier le côté positif exposé dans les passages des Thessaloniciens cités plus haut (1Thes 5.23). Il faut que le Dieu de paix ait sanctifié complètement, en prenant possession de l’être tout entier : l’esprit, l’âme et le corps. Alors, ceci, animés par Lui, sont devenus capables de fonctionner normalement.

    « Celui qui est uni au Seigneur, est avec Lui, un même esprit » (1Cor 6.17) « Vous êtes morts à l’égard de la Loi, par le corps de Christ, pour être unis à un autre, savoir à Celui qui est ressuscité des morts. » (Rm 7.4). Ces passages exposent ce qui doit être l’union spirituelle avec Christ, laquelle est le résultat et le but ultime, du sacrifice de la croix.

    Cette union avec le Seigneur ressuscité et glorifié est d’ordre essentiellement spirituel. C’est dans la mesure que le croyant est séparé, dégagé, de l’enveloppe de l’âme, qu’elle est pratiquement réalisée. « Le Seigneur ressuscité ne peut être considéré comme l’ Époux de l’âme. Celle-ci, siège de la personnalité, n’est que le vaisseau, l’instrument dont Il se sert pour manifester sa propre Vie qui, unie à l’esprit du croyant, porte de bons fruits à la gloire de Dieu » (Stockmayer).

   L’homme spirituel est donc celui qui a été dégagé de l’enchevêtrement de l’âme. Ou, comme le définit Bromley qui écrivait en 1774 : « C’est celui dont l’esprit a été élevé hors des atteintes de l’âme et qui est uni au Seigneur : une union d’essence, esprit avec esprit, de telle sorte que l’âme et l’esprit ne font plus qu’obéir à la volonté, à la vie, à l’amour du Seigneur Lui-même…)

    A la lumière de ce qui précède, le contraste entre les œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit, tel que nous le trouvons dans Galates 5 ;18-24, est des plus frappants. La chair agit, besogne sans cesse pour porter ses fruits impurs, réaliser ses manifestations répugnantes. Alors que chez celui qui a expérimenté Romains (la chair crucifiée) et Hébreux 4.12 (le moi crucifié, la séparation de l’être immatériel), l’esprit est uni à l’Esprit du Seigneur et porte le fruit de charité, joie, paix, patience, douceur, bonté, fidélité, bénignité, tempérance :manifestations spontanées, de vie divine par l’âme (la personnalité)

    Le mot grec traduit tempérance (ëgkrateia) implique la maîtrise de soi, la continence, chose qui est énumérée avec le fruit de l’esprit. Nous voyons par là que Dieu se sert de l’âme comme moyen de contrôle. Il est donc évident que la personnalité, le moi ne sont pas supprimés, détruits, mais anoblis. C’est par l’âme que se manifestent l’amour, la joie, la paix ; mais ces fruits procèdent du saint Esprit et résultent de son action.

     Bien des passages des Écritures montrent ce que deviennent les facultés de l’âme lorsqu’elles sont animées par le saint Esprit. C’est ainsi qu’il est question de ferveur d’esprit, (Rm 12.11) des décisions de l’esprit, (Actes 19.21) de l’esprit de foi, 2Cor 4.13) de la charité dans l’esprit, (Col 1.8) toutes activités spirituelles qui se manifestent par l’âme, la personnalité, la sagesse par la pensée ; la décision par la volonté ; l’amour par les parties affectives de l’être et la joie qui relève du domaine des émotions. Mais en dernière analyse toutes ces choses ont leur source dans les profondeurs éternelle de l’esprit. Elles procèdent de l’esprit qui les manifeste dans le domaine de l’âme.

   


LES LOIS DE LA VIE SELON L’ESPRIT

 


    Parvenu à ce degré de croissance, il est nécessaire que le croyant connaisse les lois de l’esprit, qu’il sache marcher selon l’esprit. C’est là, pour lui, une question capitale. Autrement, il risque de ne pouvoir collaborer avec le saint Esprit, et par-là, donner aux esprits séducteurs, une occasion favorable d’action. Par exemple, il se laissera prendre au piège des contrefaçons de vie spirituelle, contrefaçons psychiques qu’il ne discernera pas et qui le placeront, à nouveau, sous la domination de l ‘âme.

    L’homme spirituel est celui qui est conduit par l’esprit, il n’est pas gouverné par le corps, ni par l’âme. Mais ceci ne signifie pas qu’il ne peut se laisser entraver à nouveau par la vie psychique, si ignorant des lois de l’esprit, il ne les observe pas. Il doit donc être capable de discerner expérimentalement entre l’esprit, l’âme et le corps. Il doit garder l’esprit libre, accessible à l’Esprit de Dieu et savoir quelles sont les conditions d’esprit nécessaires à une collaboration continue avec le saint Esprit. Il discernera les attaques des esprits mauvais qui chercheraient à détruire sa communion avec Dieu ; à l’accabler, à le faire retomber dans le domaine psychique ; à paralyser son activité, et à provoquer la passivité spirituelle ; ou, au contraire, à produire une excitation de mauvais aloi ; une activité intense, malsaine ; tout ceci dans le but de le rendre inutile pour le service de Dieu, et de briser sa résistance dans la lutte contre les puissances des ténèbres.

   1°-- Pour marcher selon l’esprit, il est évident qu’il faut le connaître, prendre garde à ses indications, veiller à ne pas l’éteindre. Si, par exemple, quelque fardeau l’oppresse, l’accable et que le chrétien parte à ses obligations sans y prendre garde, son travail lui paraîtra particulièrement difficile à exécuter, impossible même. De sorte qu’il devra s’arrêter pour se rendre compte de ce qui se passe. Il aurait dû s’inquiéter immédiatement des indications de l’esprit, et se libérer par la prière de tout fardeau venant de l’ennemi.

    2°-- Il est nécessaire de comprendre le langage de l’esprit, de savoir tout de suite lorsque le contact avec l’Esprit de Dieu est interrompu, pour déjouer, aussitôt, l’adversaire. Ce  que veut celui-ci, c’est faire déchoir l’esprit. C’est lui ôter le gouvernement, lui faire perdre l’équilibre.

    3°-- Il faut savoir si l’esprit est touché par le poison des esprits du mal injection de tristesse, de souffrance, de mécontentement, d’aigreur, de sensiblerie, d’amertume, d’orgueil blessé de ressentiment, de jalousie etc…Il faut savoir résister à toute tristesse, toute idée noire, tout murmure injecté dans l’esprit, car le fruit de la vie victorieuse d’un esprit affranchi, c’est la joie (Gal 5.22) Si le croyant sait marcher selon l’esprit, les choses énumérées ci-dessus, lorsqu’elles se produisent, ne manifestent plus les œuvres de la chair, mais l’action des esprits mauvais sur l’esprit. Toutefois, elles ne tardent pas à atteindre la chair, si leur origine n’est pas discernée et si elles ne sont pas combattues énergiquement.

    4°-- Il faut se rendre compte si l’esprit occupe sa position normale de domination sur l’âme et le corps et veiller à ce qu’il ne soit pressé outre mesure par les exigences de l’action ou de l’ambiance. Il y a très particulièrement trois conditions de l’esprit que le croyant doit pouvoir discerner immédiatement pour agir aussitôt :

a)   l’état de dépression, d’oppression, l’esprit tiré en bas, poussé en bas.

b)  l’état normal, l’esprit dans la position convenable, le bon équilibre de son fonctionnement

c)  l’état d’excitation, l’esprit hors d’équilibre, du fait qu’il est pressé ou agité exalté ou distrait

   L’homme qui marche selon l’esprit et discerne ces divers états, sait comment élever l’esprit aux heures de dépression. Il sait comment s’opposer à l’excitation, à l’exagération, par un acte de volonté, quand l’équilibre est menacé : soit par excès de zèle, surmenage, soit à cause des attaques d’ennemis spirituels.

    L’esprit peut être comparée à la lumière électrique. Est-il en contact avec l’Esprit de Dieu ? Il est éclairé ! Ce contact est-il détruit ? C’est la nuit ! Lorsque l’Esprit de Dieu habite en l’homme, son esprit est, selon l’expression du livre des Proverbes : une chandelle (ou lumière) du Seigneur (Pro 20.27)

    L’esprit peut être encore comparé à l’élastique : longtemps trop tendu, il cesse de réagir, perd son ressort, ses qualités, son élan. Il n’est plus l’animateur, le moteur de la vie. Aussi, dès que l’enfant de Dieu reçoit quelque accablement, qu’il en cherche de suite la cause. SI, en un instant de dépression on lui demandait : « souffrez-vous physiquement ? » il répondrait probablement que non, mais qu’il se sent déprimé, lié, qu’il ressent un poids intérieur. Qu’est-ce donc qui est lié et déprimé ? Ne serait-ce pas l’esprit ? L’esprit peut être accablé ou exultant, comprimé ou dilaté, dans sa position normale ou déplacée, lié ou libre. Les possibilités, les potentialités de l’esprit de l’homme ne sont connues que lorsque celui-ci, uni au Christ, s’exerce à l’action. Et, fortifié par le saint Esprit, combat les puissances des ténèbres.




L’HOMME SPIRITUEL A ATTEINT LA MATURITÉ EN CHRIST.



    L’apôtre Paul, parlant de l’homme spirituel dit qu’il a atteint la stature parfaite en Christ. Dans sa première lettre aux Corinthiens, il souligne le contraste frappant qu’il y a entre le chrétien charnel et le spirituel. Le premier ne peut être nourri que de lait, c’est-à-dire des éléments de l’évangile, le second reçoit les choses profondes de Dieu, lesquelles ne peuvent être enseignées avec les paroles de la sagesse humaine. Elles sont communiquées par l’Esprit, interprétant ce qui est spirituel, à ceux qui sont spirituels. Il s’agit, ici, de choses, de faits, de phénomènes aussi réels que ce qui est tangible, matériel. (1Cor 2.10-12) L’apôtre affirme que l’homme psychique ou animal, ne peut recevoir les choses de l’Esprit, pas plus que ne le peuvent les enfants en Christ. (1Cor 2.14) car elles semblent folies pour la sagesse et l’intelligence humaine. Seuls, ceux qui sont spirituels peuvent les discerner et les examiner. Car elles peuvent être examinées, aussi bien que les choses du domaine matériel. « Celui qui est spirituel examine toutes choses » dit l’apôtre. Étant capable, avec le secours du saint Esprit, de remonter jusqu’à leur source, leur origine spirituelle, il peut percer le voile de ce qui frappe les yeux et tombe sous les sens, pour atteindre les vérités spirituelles qui sont la cause déterminante. Tandis que l’homme psychique, celui qui ne dispose que de l’intelligence naturelle ( non régénéré par l’Esprit de Dieu) ne peut voir au-delà de ce qui est de son domaine. Il ne peut discerner, analyser, juger, que dans le domaine naturel, rien de plus.

    « L’homme spirituel juge de toute chose » On pourrait aussi traduire ‘’a atteint la maturité du discernement’’. SI nous recherchons dans les épitres de Paul tout ce qui est dit concernant l’homme spirituel, celui qui a atteint la stature parfaite, nous verrons que la séparation de l’âme et l’esprit est la condition du degré ultime de croissance, que la maturité spirituelle est constamment alliée à la connaissance, au jugement, au discernement, à l’enseignement des choses spirituelles, lesquelles ont leur répercussion sur l’âme. Celle-ci a constamment le besoin d’être purifiée de la vie psychique inférieure (animale) pour que la pensée, les facultés intellectuelles et affectives puissent recevoir cette sagesse d’en Haut, qui est l’une des prérogatives du chrétien spirituel.

    « Nous prêchons la sagesse parmi les parfaits » 1Cor 2.6) « Ne soyez pas des enfants pour l’intelligence, soyez des hommes faits » (1Cor 14.20) «C’est Lui que nous annonçons, exhortant tous les hommes, et les instruisant dans toute la sagesse, afin de les rendre tous parfaits en Jésus-Christ » (Col 1.28) « La nourriture solide est pour les hommes faits, savoir pour ceux qui, s’y étant accoutumés, ont l’esprit exercé au discernement » (Hé 5.14) « Nous tous donc, qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment (cette même pensée) (Phil 3.15) Le mot grec pour pensée est le même que celui de 1Corinthiens 2.6. Conybase dit ici « On pourrait aussi traduire : « Nous tous qui avons achevé notre développement intellectuel, notre croissance. Parfait est donc ici l’antonyme, le contraire du mot bébé. L’apôtre demande que les Colossiens soient remplis de la connaissance de sa volonté, avec toute sagesse et intelligence spirituelle (Col 1.9) C’est celui qui est spirituel qui est chargé de reprendre quiconque est tombé dans le péché. Car, seul, il a la sagesse nécessaire pour agir avec la fidélité requise, parce qu’il voit le péché sous le jour où Dieu le voit, tout en aimant le pécheur. (Gal 6.1)

    En Ephésiens, l’apôtre écrit : « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite du Christ. » (Eph 4.13) Ici, à nouveau, la connaissance est liée à la croissance, et à la plénitude de Christ ! L’unité de la foi qui doit caractériser le corps de Christ, et déterminer sa parfaite stature,  ne pourra exister que lorsque chaque membre, individuellement, aura  atteint son parfait développement et sera devenu spirituel, lorsque en chaque membre l’esprit dégagé de l’âme s’unira parfaitement au Seigneur ressuscité ; que l’âme (l’intelligence et toutes les facultés) sera uniquement conduite par l’esprit régénéré, parce que la vie inférieure du premier Adam sera complètement dominée subjuguée.




L’HOMME SPIRITUEL EST PARFAIT (OU ACCOMPLI) DANS L’AMOUR



    Le mot traduit par parfait en 1Corinthiens 2.6, mot qui signifie complet, achevé, que l’apôtre Paul associe constamment aux qualités d’intelligence, de connaissance, est allié par l’apôtre Jean au mot amour. (traduit aussi charité) L’enfant de Dieu doit être « parfait dans l’amour »  (Jn 4.18) et l’amour parfait bannit la crainte. Cet amour donne aussi de la confiance, de l’assurance au jour du jugement. Jean nous montre donc, que chez celui qui est spirituel, toutes les affections sont purifiées et pénétrées d’amour divin. Elles sont complètement dominées, pénétrées par cet amour qui a sa source en Dieu. « Dieu demeure en nous et son amour est accompli (parfait ) en nous » écrit l’apôtre. C’est dire que l’âme est parfaitement remplie jusqu’en la mesure de sa capacité.

    Mais il est dit plus encore. Il ne montre pas seulement que l’amour divin qui réside dans l’esprit, pénètre, jusqu’à l’âme et la remplit, il montre encore ce que c’est que de vivre et de demeurer dans le domaine où l’on a conscience de Dieu  « Dieu est amour, écrit-il, et celui qui demeure  dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui. (1Jn 4.16)Celui qui est spirituel et parfaitement animé par cet esprit d’amour, demeure donc en Dieu. Toutefois, s’il donne accès à quelque élément de nature psychique inférieure, si les attaques des esprits mauvais réussissent à interrompre sa communion avec Dieu, si la crainte ou la haine interviennent, il redescend aussitôt dans le domaine de l’âme. Dès qu’il s’en aperçoit, qu’il retourne à la croix pour que l’élément psychique, cause de perturbation, y soit crucifié et détruit.

    Ainsi, tandis qu’il se met au bénéfice du Sang de Christ (selon 1Jn 1.7) pour être purifié de ce qui est péché au regard de Dieu, qu’il revête aussi l’armure divine pour remporter la victoire sur toute la puissance des ténèbres. (Eph 6.10-20)





LE CHRÉTIEN SPIRITUEL EST PARFAIT DANS L’ UNITÉ AVEC TOUS LES AUTRES CROYANTS



    Le croyant spirituel est parfait dans l’unité de l’esprit avec les autres membres du corps de Christ. Le Même mot traduit par parfait dans 1Corinthiens 2.6, est employé par le Seigneur dans la prière sacerdotale, lorsque sur le point de quitter les siens, Il laisse voir la grande pensée qui remplit son Cœur à leur endroit : « Comme Toi, ô mon Père tu es en Moi et que je suis en Toi, qu’eux aussi soit accomplis dans  l’unité ! (Jn 17.21-23) (parfaits en un)

    L’union qui existe entre le Père et le Fils, union d’essence, Esprit avec Esprit, est aussi celle qui doit unir les croyants ensemble et à Dieu. Il est impossible de se méprendre sur le langage du Seigneur. Il dit : « Qu’ils soient un comme nous sommes un. » Ceci implique que le Père et le Fils demeurent dans l’esprit du croyant par le Saint-Esprit, en une union parfaite, et que cette même union spirituelle unit tous les croyants. Le chrétien n’est donc pas seulement UN avec Christ en Dieu qui est amour, mais aussi avec les autres rachetés qui demeurent en Dieu. Par conséquent, le chrétien ne peut demeurer parfaitement en Dieu, si, de quelque manière, la vie psychique trouve accès en lui, et y porte ses fruits : divisions, esprit de parti, scission….. (Jacques 3.17 ; Galates 5.20)




LE CHRÉTIEN SPIRITUEL ‘’MARCHE DANS LA LUMIÈRE’’




    C’est encore au sujet de l’homme spirituel que l’apôtre Jean écrit : « Si nous marchons dans la lumière comme Il est lui-même dans la lumière, nous avons une communion mutuelle, et le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché. » (Jn 1.7) Seul, l’homme qui vit dans le domaine spirituel où l’on a conscience de Dieu, peut marcher dans la lumière. Tout retour dans le domaine de l’âme, peut être comparé à une éclipse. C’était la lumière, le plein jour et tout à coup voici les ténèbres. L’esprit qui était uni à la Lumière a été précipité en quelque vaisseau opaque semble-t-il, où il est recouvert comme d’un voile épais, d’un nuage et la lumière en est obscurcie. Mais celui qui demeure en Dieu marche dans la lumière, et par celle-ci, il est en communion avec tous ceux qui sont aussi dans la lumière. Le Sang de Jésus accomplit sans cesse son œuvre de purification de tout péché inconscient : souillure provenant de la vie psychique ou du contact avec le péché de l’environnement. (s’il s’agit de péché commis, le remède est indiqué dans 1Jn 1.9)

    Dieu est lumière et il n’y a pas de ténèbres en Lui. Celui qui aime demeure dans la lumière. Et c’est ici la vie d’Ascension, la vie cachée avec Christ en Dieu, qu’enseigne l’apôtre. Le Seigneur l’avait aussi annoncé à ses disciples, dans la chambre haute de Jérusalem, lors des adieux ; et quelques jours après, Il accordait ce qu’Il avait annoncé, par le baptême du Saint-Esprit.  Cet influx du Saint-Esprit en l’esprit des apôtres, les souleva hors de la vie psychique, au-dessus d’eux-mêmes, et les unit, en esprit, au Seigneur glorifié. Alors, vraiment ils demeurèrent en Lui et Lui en eux et le monde crut ! Témoins de l’unité des disciples, unité rendue parfaite dans l’Amour qui bannit la crainte, des personnes en grand nombre se convertirent en les voyant marcher dans la lumière, une lumière telle que l’égoïsme coupable d’Ananias et Saphira ne put y subsister.

    Considérant ce qui précède, l’importance capitale qu’il y a pour l’église et pour Christ, à ce que les chrétiens atteignent la maturité spirituelle pour entrer chacun à sa place respective dans le corps mystique dont Christ est le Chef, la Tête, il est aisé de comprendre la nécessité de différencier l’âme de l’esprit, et les choses qui procèdent de l’un et  l’autre domaine. C’est lorsqu’il ne vit plus selon la chair, ni dans le domaine naturel, animal (psychique) que l’enfant de Dieu peut devenir spirituel, capable de discerner son esprit, de comprendre les indications de celui-ci et d’examiner toutes choses. C’est alors, qu’affranchi de la domination de l’âme et du corps, il peut être sanctifié parfaitement, et, au point où il est parvenu, s’avancer vers une perfection plus grande encore, selon que l’exprime Philippiens 3.14-16

    Quel est le temps normal du développement spirituel ? De longues années sont-elles nécessaire pour passer du stage initial de la nouvelle naissance, jusqu’en cette phase de maturité, où l’esprit libéré, uni au Seigneur, exerce une parfaite domination sur l’âme et le corps ? Nous ne pouvons rien préciser à ce sujet. Toutefois, la façon dont l’apôtre s’exprime dans sa lettre aux Corinthiens, et ce qu’écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux impliquent le blâme à l’endroit de ceux qui se sont attardés dans la période du premier âge. Ils sont encore charnels écrit l’apôtre. Ils ont encore besoin de lait, parce qu’ils sont restés faibles spirituellement parlant, alors qu’ils devraient être passés maîtres, et pouvoir guider d’autres âmes….Ces lignes prouvent que la première période peut durer plus ou moins longtemps. Il est probable que la mesure de vérité saisie, appropriée, et la connaissance d’une part, le degré de consécration d’autre part, déterminent sa durée. Il ressort clairement du langage de l’apôtre, que l’attitude du croyant a une grande répercussion sur ses progrès. A ceux qu’il vient de reprendre à cause de leur négligence à écouter, (de sorte qu’ils en sont encore aux éléments), il dit « laissant les premiers principes de la doctrine de Christ, tendons à la perfection » (Héb 4.1) Paroles presque identiques à celles qu’emploie l’apôtre dans sa lettre aux Philippiens : « Je cours vers le but » Il ne s’arrête pas, il ne considère pas qu’il a atteint la perfection bien qu’il ait pu écrire : « Nous tous qui somment parfaits » (ou parfaitement développés) ; « Nous tous qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment et courons vers le but, le prix de la vocation céleste en Jésus-Christ »   





L’HOMME SPIRITUEL ET LE CORPS SPIRITUEL



    Le corps spirituel dont sera revêtu le croyant, lors de la résurrection (1Cor 15.34) est l’aboutissement logique du développement que nous venons d’étudier. « Ce qui est spirituel n’est pas le premier » écrit l’apôtre, mais ce qui est animal. Ce qui est spirituel vient après. (verset 46) Les enfants en Christ sont encore charnels, mais lorsqu’ils ont compris Romains 6, ils cessent de marcher selon la chair et se laissent guider par l’Esprit. Puis, ils recherchent la séparation de l’âme  d’avec l’esprit et deviennent enfin spirituels. L’intelligence est renouvelée, l’âme et le corps deviennent des instruments dociles dont Dieu peut se servir et par quoi Il peut s’exprimer. L’ordre qui présida à la création de l’homme est rétabli. C’est-à-dire que le Saint-Esprit règne à nouveau sur l’esprit de l’homme, comme à l’origine. Il règne aussi su l’âme (la personnalité) et sur le corps redevenu  le serviteur, l’esclave. Maintenant, l’homme est vraiment spirituel. Nous pourrions aussi dire que désormais, il est un esprit qui habite une âme dans un corps mortel.

    L’apôtre Paul annonce clairement la rédemption du corps à l’apparition du Seigneur (1Cor 15.53) « Nous mêmes nous soupirons attendant la rédemption de notre corps » (Rm 8.23) « Nous attendons aussi le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps vil pour le rendre conforme à son corps glorieux » (Phil 3.20-21)  « Nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons sous le poids, parce que nous souhaitons, non d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qu’il y a de mortel soit absorbé par la Vie…. » (2Cor 5.4) Le corps reste donc terrestre, mortel, vase d’argile (2Cor 5.4) jusqu’au moment où il est semé dans la terre, à la mort. Après quoi, il ressuscitera corps spirituel. Ou bien s’il est vivant, il sera changé en un clin d’œil, à la venue du Seigneur.

    Mais l’homme spirituel qu’anime et dirige quotidiennement le Saint-Esprit, peut recevoir chaque jour d’avantage, les arrhes de cette rédemption future. En effet, le corps aussi est touché, vivifié, fortifié, par cette vie de l’Esprit d’en Haut selon que l’exprime l’apôtre dans Romains 8 11.  « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habitent en vous, Celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous… » Cette puissance à l’œuvre dans le corps (celle de l’Esprit du Père qui a ressuscité Jésus d’entre les morts) ne peut agir, se manifester que si l’homme perd sa vie (son âme) selon l’expression de Christ, si le corps est bien crucifié avec son Sauveur, de sorte que la voie est libre pour l’action de Celui qui est un Esprit vivifiant.

    « Tandis que nous vivons, écrit l’apôtre Paul, nous sommes constamment livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que le vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle" (2Cor 4.10-12) Passage qui s’applique exactement à celui qui vit dans le domaine spirituel. De même qu’il faut, humainement parlant, perdre son âme pour que l’Esprit de vie puisse régénérer et vivifier celle-ci, de même, c’est le corps crucifié, qui n’accomplit plus les œuvres de la chair, que l’Esprit peut vivifier. « Portant toujours en nos corps, la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus puisse aussi être manifestée… Nous avons encore ici, une application de cette loi divine : perdre pour gagner, mourir pour vivre !

    La perte de l’âme (vie psychique animale) a été graduelle ; graduellement aussi la vie de l’Esprit a pénétré à mesure que Christ, le Souverain Sacrificateur, accomplissait l’œuvre de séparation entre l’âme et le corps. Ainsi en est-il de la mort en ce corps pour l’amour de Jésus. Cette mort est continue, elle se poursuit quotidiennement, constamment, en celui qui court vers le but. « Accablés, au-dessus de nos forces, dans une grande perplexité pour notre vie écrit Paul (2Cor 1.8-9) à ce point que nous n’avons nulle confiance en nous même, mais en Dieu qui ressuscite les morts » C’est dans ces tribulations extrême que Paul fit l’expérience de la Vie de Jésus, pour soutenir et vivifier le corps mortel. C’est le Saint-Esprit qui guide le disciple, en ce chemin où il est amené à désespérer de lui-même, au point de ne regarder qu’à Jésus, et à vivre de sa Vie. « Nous sommes constamment livrés à la mort, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. De sorte que la mort agit en nous et la vie en vous…. »

    La mort dont parle l’apôtre est pénible pour la chair. Mais celui qui est spirituel, est capable de discerner les choses profondes de Dieu, comprend que la double action de mort et de vie a des résultats éternels pour le Seigneur et pour les siens.

    1° Dans la mesure où la mort agit, la vie de Jésus peut librement pénétrer de l’esprit jusqu’à l’âme (facultés, émotions) et par celle-ci atteindre le corps mortel et le vivifier. La vie est communiquée aux autres aussi bien qu’au chrétien lui-même. C’est un courant de vie qui se communique à l’église de Christ, les fleuves d’eaux vives promis par le Seigneur (Jn 7.38)

    2° Nous avons dans cette action vivifiante, régénératrice sur le corps mortel, les arrhes de l’Esprit, le corps étant, par-là, préparé pour cette heure où ce qui est mortel sera englouti par la vie. Selon ce qu‘écrit l’apôtre : « Celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a aussi donnés les arrhes de son Esprit. (2Cor 5.4-5)




DE QUELQUES DANGERS DONT EST MENACE CELUI QUI EST SPIRITUEL



    Lorsque l’esprit règne à nouveau sur l’âme et le corps, l’enfant de Dieu n’est pas, de ce chef sorti du temps de la lutte, mais il entre dans un nouveau domaine où elle se poursuit de façon plus subtile. Ce combat est indiqué dans l’épître aux Ephésiens (6.10-18) Au commencement de l’épître, le disciple est assis avec Christ dans les lieux célestes. (2.6) Un peu plus loin, nous le trouvons au sein de la bataille. Il nous est montré combattant contre les légions spirituelles mauvaises, en ayant à déjouer les ruses et les artifices dans les lieux célestes.

    Ce qui prouve qu’une fois devenu spirituel, c’est surtout dans le domaine de l’esprit, et contre des pièges et des ennemis spirituels, que le chrétien doit se tenir en garde. Esprits ennemis qui cherchent à l’égarer avec des difficultés d’ordre spirituel, bien plus qu’avec des tentations charnelles : ce combat de la chair indiqué dans Galates 5.17

    Le but que se propose alors la puissance des ténèbres, c’est d’amener de façon ou d’autre, le chrétien spirituel à redescendre sur le terrain psychique, dans le domaine de l’âme, c’est-à-dire à se laisser influencer à nouveau par les émotions, les sentiments, l’intelligence, par tout un monde, sauf par l’esprit, habitacle du Saint-Esprit.

   Il est donc de la plus haute importance que l’enfant de Dieu soit sur ses gardes, qu’il sache que les esprits séducteurs peuvent donner, dans le domaine de l’âme, une contrefaçon d’esprit. Il pénètreront d’abord et par ruse dans l’homme extérieur, pour, de là, gagner l’âme. Ils provoqueront des émotions qui paraissent spirituelles, mais qui ne le sont pas. Quand ces émotions ont acquis droit de cité, elles peuvent devenir si fortes, qu’elles empêchent de saisir les indications de l’esprit. Elles peuvent le réduire au silence ! S’il ignore la tactique de l’ennemi, le chrétien s’attachera à cette contrefaçon et ne marchera plus selon l’esprit.

    Lorsque, celui-ci, inutilisé, ne se fait plus entendre, les esprits mauvais suggèrent que Dieu guide par l’intelligence renouvelée. Ils essaient par ce moyen, de couvrir leur intrusion et la passivité de l’esprit. En même temps, ils enveloppent la pensée d’une contrefaçon de lumière, suivie d’une imitation de raisonnement et de jugement, cependant que la victime s’imaginera qu’elle marche toujours dans la lumière et selon les directions de Dieu, ne discernant pas qu'elle obéit à des impulsions psychiques
    Le danger n'est pas moindre avec les sensations physiques que l'ennemi peut provoquer pour imiter les intuitions de l'esprit. Le croyant qui n'en discerne pas la source et accepte ces sensations purement physiques, se laisse alors guidé par la chair à son insu. Pour déjouer ces ruses, il faut être en garde contre toutes répercussions psychiques conscientes, des choses du domaine de l'esprit ; et même contre tout sentiment psychique excessif de ce qui est du domaine naturel. Que le chrétien soit donc vigilant, afin de ne pas tomber en aucun de ces pièges. Toute sensation physique excessive empêche la concentration de la pensée. C'est par ce genre d'attaque que l'ennemi entraîne indûment l'attention de l'enfant de Dieu dans le domaine des sens, empêche le fonctionnement normal de la pensée et enveloppe l'esprit d'un nuage. Il est donc nécessaire de contrôler le corps et de le maintenir dans le calme. C'est dans cet ordre d'idées que nous conseillons d'éviter les grands accès de rire, les grandes démonstrations de joie, la précipitation, la hâte et tout ce qui excite une action purement psychique de façon à éclipser, à rejeter au second plan, la pensée et l’esprit. Que ceux qui veulent demeurer sur le terrain spirituel, et atteindre la perfection en Christ, évitent avec soin tous excès, toutes exaspération et tous extrêmes, dans tous les domaines (1Cor 9.25-27)
    Lorsque le chrétien ne discerne pas la source des sensations surnaturelles ressenties en son corps, et que ce qui est du domaine physique reprend la première place, il se trouve que le corps est appelé à fournir le travail de l'esprit, pendant que le fonctionnement normal de celui-ci est interrompu. C'est le corps qui sent lorsqu'il y a fardeau ou combat; c'est lui l'intermédiaire!! Que les croyants apprennent donc à faire la différence nécessaire, et à discerner ce qui se passe vraiment dans l'esprit, de ce qui est du domaine des émotions (psychique), ou du domaine des sens (physique) Lire attentivement Marc 8.12 : "Jésus soupira en son esprit."  Actes 16.18 :""Paul était pressé en son esprit."
    Par ignorance, la majorité des croyants suivent les indications de l'âme : intelligence, émotion, tout en croyant marcher selon l'esprit. A cause de l'appauvrissement qui en résulte, (puisque l'homme se trouve alors privé de l'énergie spirituelle) Satan et ses démons travaillent à les y maintenir. Ou, s'ils vivent dans le domaine de l'esprit, à les faire redescendre sur le terrain psychique et même physique. Aux heures d'adoration, l'ennemi évoquera des visions, ou il provoquera d'exquises sensations physiques de joie, d’exaltation, dans le temps d'intercession ... etc... Voilà quelques-uns des moyens qu’emploient Satan et ses légions
    Or, toutes les choses surnaturelles qui viennent de l'extérieur, toutes les imitations des choses spirituelles dans le domaine des sens, atteignent la vie intérieure selon Dieu et la tiennent en échec. Pris au piège des contrefaçons, l'enfant de Dieu retombera dans le domaine des choses sensibles, et à son insu, ne collaborera plus avec Dieu. Alors l'esprit qu'anime le Saint-Esprit n'agit plus, ne guide plus, ni dans les choses de cette vie, ni dans la lutte contre la puissance des ténèbres. Il est comme emprisonné.
    Même lorsqu'il est séparé de l'âme et qu'il a repris la première place, l'esprit peut cesser momentanément de collaborer avec le Saint-Esprit, en se laissant influencer par les esprits mauvais. Supposons que de l'une des façons déjà indiquées ou de toute autre, une interruption de collaboration se soit produite entre l'Esprit de Dieu et le chrétien, Celui-ci se conduira donc d'après les seules indications de son esprit, privé du secours divin, et si l'esprit est puissant, il s'imaginera qu'il manifeste la puissance divine, absente en réalité (surtout si, de quelque façon son activité est bénie pour le salut des âmes) Ressent-il par exemple un courant d'indignation ? Il s'y livrera sans retenue, pensant que cette impulsion vient de Dieu. Il n'a pas discerné l'immixtion de la puissance des ténèbres. Parmi ses auditeurs certains ont de suite perçu que cette note de dureté ne procédait pas de Dieu. Cette immixtion de l'ennemi peut se produire à tout moment : dans le temps de la prière, lorsqu'il y a combat, ou durant l'exhortation, si l'orateur manque de vigilance. Il se trouve alors qu'une puissance démoniaque a influencé l’orateur, soit par une attaque directe contre son esprit, soit par une attaque sur l'âme : les émotions, etc
    Celui qui veut marcher avec Dieu a besoin de savoir ces choses pour être sur ses gardes, et, le cas échéant , éviter le piège. Il doit savoir que dans le domaine spirituel deux puissances sont à l’œuvre. Que, justement, parce qu'il est spirituel, son esprit est accessible à l'une ou à l'autre. S'il s'imagine que le Saint-Esprit seul peut l'influencer, il est sûr de s'égarer. Si dans les sphères spirituelles, Dieu seul agissait, l'homme deviendrait infaillible. Or, il est exhorté à la vigilance et à la prière, à avoir ''les yeux de l'entendement ouverts'' pour comprendre les directions divines, toutes choses incompatibles avec l'infaillibilité. 
    Que le chrétien ne néglige pas d'étudier ce qui nous est révélé de la guerre  dans les lieux célestes, dans l'épitre aux Ephésiens. Qu'il s'efforce de connaître expérimentalement ce que veut dire l'apôtre par ''toute l'armure de Dieu,'' cette armure que le chrétien est appelé à revêtir, afin de pouvoir tenir ferme ''au mauvais jour'' contre tous les assauts de l’ennemi!
    Le but que poursuit actuellement l'Esprit de Dieu, c'est le perfectionnement des membres du corps de Christ, leur maturité, pour que l'avènement du Seigneur puisse se produire, le règne millénaire de Christ s'établir. Cohéritiers avec le Seigneur, nous règnerons aussi avec Lui, pour le plus grand bien de ce monde : Satan qui séduit les hommes et les nations sera jeté dans l'abîme, la paix règnera enfin, et la volonté de Dieu se fera sur la terre comme au ciel. ''Alors les royaumes de ce monde seront soumis au Seigneur et à son Christ''!
    Oui Seigneur Jésus! Viens promptement!  
AMEN.

Affranchi! Affranchi en Jésus:
Une même plante avec Lui en Sa mort;
Ressuscité en puissance de vie,
Et recevant le souffle de Son Esprit,
Alors l'esprit devenant puissant, 
Par Sa vie, force vivifiante
L'âme et le corps sont dominés;
La chair a cessé de lutter.

Affranchi, affranchi en Jésus:
Uni au Ressuscité, 
Triomphant par la prière, 
Sa victoire devient la mienne,
Sa glorieuse liberté me rend libre,
Au-dessus des ténèbres qui règnent;
Car maintenant la loi du péché et de la mort
A été vaincue par Sa vie.

                                                 Mary MARSH








samedi 8 janvier 2011

petite méditation sur Hébreux 13.10-15

HÉBREUX 13.10-15

10  Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger.
11  Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
12  C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.
13  Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.
14  Car nous n'avons point ici–bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.
15  Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est–à–dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.
 
    Le verset 10 nous parle de l’autel dont il est interdit de si nourrir. Nous allons essayer de comprendre ce que peut être cet autel, ce qu’il représente pour nous, aujourd’hui.
    Le verset 15 nous incite à offrir sans cesse un sacrifice de louange, savoir :’’le fruit de lèvres qui confessent Son Nom’’ Il s’agit, aussi, d’un autel, car pour offrir un sacrifice, cet autel est nécessaire !
    Ces deux versets nous parlent l’un, de l’autel d’airain, celui des sacrifices, l’autre de l’autel des parfums, celui des prières et de l’adoration. Le premier sert pour l’expiation des péchés par un sacrifice sanglant. (v.10) L’autre pour le sacrifice de reconnaissance et d’adoration (v. 15) Ces deux fonctions sont tributaires du même autel. Nous essaierons de voir cela pendant notre méditation.
    Les versets 11 et 12 nous expliquent, que les sacrifices de cet autel (v. 10), sont brûlés hors du camp. Il s’agit de sacrifices très spécifiques que nous allons essayer de découvrir. Le verset 12 identifie le sacrifice de Christ à ceux-ci, ceux dont le corps est brûlé hors du camp. Notre Seigneur a été crucifié hors la porte. Nous verrons ça
    Les versets 13 et 14 nous concernent en tant qu’individus et aussi comme étant le Corps de Christ. Nous devons, nous aussi, sortir du camp et porter son opprobre. Nous verrons aussi, cela au cours de notre méditation, si le Seigneur nous donne la grâce de comprendre les richesses de ces quelques versets.

1°) LE PREMIER AUTEL

    C’est l’autel de l’expiation des péchés, non pas de toutes les sortes de péchés, mais de cas très précis. C’est le sacrifice dont le corps est brûlé hors du camp. Ce sacrifice était la provision nécessaire pour que l’Eternel puisse demeurer au milieu de son peuple. L’Eternel habitait au milieu d’un peuple pardonné, le Sien propre. Le bouc qui était immolé devait être brûlé hors du camp, car le sang avait été répandu dans le Saint des Saints.

« sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » (Hébreux 9.22)

    Presque tout était purifié par le sang des animaux. Certaines  personne ayant commis des fautes spécifiées dans la Loi, étaient purifiées par l’aspersion de l’eau de purification. Mais, le pardon de ces fautes étaient le résultat du sacrifice perpétuel du matin et du soir dans le Temple. ( le Tabernacle au temps de l’Exode) Cette eau de purification était préparée en mélangeant de la cendre d’une génisse immolée à cet effet avec de ‘’l’eau vive’’ (Nbre 19, Héb 9.13) Mais tout pardon était obtenu uniquement par un sacrifice sanglant.
    Lévitique 16 nous présente le grand jour des expiations. C’est le premier sacrifice pour le péché dont nous allons essayer de découvrir, de comprendre sa signification profonde. C’est le péché du peuple expié pour un an, par ce sacrifice permanent : 

29   C’est ici pour vous une loi perpétuelle : au septième mois, le dixième jour du mois, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucun ouvrage, ni l’indigène, ni l’étranger qui séjourne au milieu de vous.
30  Car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier : vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Eternel.
31  Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C’est une loi perpétuelle.
32  L’expiation sera faite par le sacrificateur qui a reçu l’onction et qui a été consacré pour succéder à son père dans le sacerdoce ; il se revêtira des vêtements de lin, des vêtements sacrés.
33  Il fera l’expiation pour le sanctuaire de sainteté, il fera l’expiation pour la tente d’assignation et pour l’autel, et il fera l’expiation pour les sacrificateurs et pour tout le peuple de l’assemblée.
34  Ce sera pour vous une loi perpétuelle : il se fera une fois chaque année l’expiation pour les enfants d’Israël, à cause de leurs péchés. On fit ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse.

    Nous avons, en ombre, une description parfaite de l’œuvre de Christ à la croix, notre divin Agneau. Celui qui a porté nos péchés et le péché de la race adamique et qui les a expiés par sa mort à la croix, pour nous. Il était à la fois le Sacrificateur et le Sacrifice, complètement identifié à son peuple, d’abord, et à tout homme qui l’accepte. Il est à noter que ce jour devenait un Sabbat, même si ce n’était pas un samedi, un jour de repos. Notre Seigneur est notre Sabbat perpétuel ! C’est le Yom Kippour, le jour du pardon devant être renouvelé chaque année à la même date, mais Christ a accordé un pardon le fois pour toute.
    Le Souverain Sacrificateur devait prendre un brasier, alimenté du feu de l’autel, deux pleines poignées de parfum aromatique et le sang du sacrifice, entrer dans le Saint-des- Saints, le Lieu Très-Saint, lieu de la présence réelle de Dieu. (Lv 16.11-15) Le prêtre devaient faire brûler le parfum en le jetant sur le brasier, asperger le propitiatoire (le couvercle de l’arche de l’Alliance) avec le sang des sacrifices. Le péché du peuple était expié pour un an. Chaque dixième jour du septième mois ( Lv 23.27), la cérémonie était reconduite pour un an de plus. L’expiation des péchés du peuple était accomplie lorsque le couvercle de l’arche, le propitiatoire était aspergé du sang des victimes expiatoire, ainsi que le devant de l’Arche. Le peuple se savait pardonné pour un an quand il voyait le prêtre sortir du Lieu Très Saint.(Lv 16.15) Ombre dont le sacrifice de Christ est la réalité !

    Lisons Hébreux 9.11-14 :

11  Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est–à–dire, qui n'est pas de cette création ;
12  et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.
13  Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,
14  combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui–même sans tache à Dieu, purifiera–t–il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !
    
    Jésus est entré avec son propre Sang dans le Sanctuaire céleste, dont le Temple n’en était que l’ombre. Il a parfaitement accompli ce Yom Kippour, Jour du pardon, une fois pour toutes par ce sacrifice éternel. Christ s’est offert pour nous en offrande et en sacrifice comme un parfum de bonne odeur (Eph. 5.2) Sa vie a été un parfum perpétuel pour Dieu son Père. Son cœur brûlant d’amour pour son Père et pour nous était le feu de l’autel qui embrasait les parfums de sa vie. Il est entré dans le vrai Sanctuaire avec le parfum de sa vie, parfum consumé par le feu de son cœur brûlant. Il a présenté son propre Sang pour notre salut et a obtenu cette rédemption éternelle pour quiconque croit en ce sacrifice.
    Sur cet autel était brûlée uniquement la graisse de la victime expiatoire. La graisse de la victime pour le péché était brûlée sur l’autel, elle seule montait comme un parfum de bonne odeur. Le reste était brûlé hors du camp et complètement ignoré de Dieu (Lv  16.25) La graisse formant la partie la plus riche du corps de la victime était offerte avant tout autre chose à Dieu. Elle était la part pour Dieu. La richesse intérieure, la graisse, de ce sacrifice montait à partir de l’autel comme le parfum de bonne odeur, (l’encens) agréable et agréé de Dieu. Ce sont les entrailles de miséricorde de notre Seigneur, tellement belles et agréables pour Dieu. Elle était consumée en permanence tout le temps de Son ministère par le feu de son Amour. Elle était présente à Gethsémané et agréée de Dieu. Cette graisse symbolise les entrailles de notre Seigneur, l’homme Jésus, notre Agneau expiatoire !
    Cet autel parle de ce sacrifice dont nous ne pouvons pas tirer notre nourriture. Ce sacrifice était brûlé hors du camp, à l’extérieur. Tous les sacrifices pour le péché dont le sang était apporté dans la Tente de la rencontre et plus tard dans le Temple pour faire l’expiation, ne pouvait être mangé. (Lv 6.23) D’autres sacrifices pour le péché pouvaient être mangés par les sacrificateurs mais pas ceux dont le sang entrait et était aspergé dans le Tabernacle ou le Temple. A la croix, Dieu a détourné le regard de son Fils, car à ce moment il a été fait  (sacrifice pour le) péché pour nous. (2Co 5.21), Mais ‘’Sa graisse’’ devait être constamment dans la présence de Dieu son Père, devait constamment monter de l’autel qu’Il était !  
    Le Sang de Christ, dont l’offrande ne sera jamais renouvelée, a une efficacité éternelle. Ce premier sacrifice, celui de Yom Kippour que nous venons de voir est parfaitement accompli par notre Agneau. C’est le grand jour des expiations qui a été parfaitement accompli par notre Seigneur. Malgré les sacrifices de Yom Kippour, le voile du Temple n’était pas déchiré et le chemin n’était pas encore ouvert. Par le Yom Kippour dont Jésus est devenu notre divin Agneau immolé, le voile à été déchiré et la voie est ouverte.
    Il est à noter que, lorsque le problème du péché a été traité par l’immolation des victimes expiatoires, expiation pour les sacrificateurs, le sanctuaire et le peuple, le Souverain Sacrificateur offrait un bélier en holocauste. L’holocauste est le seul sacrifice qui était entièrement consumé sur l’autel et qui montait comme un parfum ou encens de bonne odeur pour l’Eternel. Le sang était répandu sur le pourtour de l’autel. (Lv 1.1-9) C’est toute la personnalité de notre Seigneur, en symbole, qui est agréée par Dieu. Pour cela, il fallait d’abord régler le problème du péché par le sacrifice expiatoire. 
   
    Lévitique 4 nous présente un autel différent de celui que nous venons d’examiner : Celui de l’expiation des péchés commis par erreur. Ce chapitre traite de la communion rompue par une faute involontaire et sur quel fondement celle-ci pouvait être expiée et la personne ou le peuple rétabli dans cette relation à Dieu. Il s’agit du péché d’un sacrificateur (v. 3) ou alors de toute la communauté d’Israël. (v. 13) Dans ces deux cas seulement, le sang est porté dans le Tabernacle ou le Temple pour l’aspersion. La graisse, les deux rognons et la membrane du foie sont consumés sur l’autel. C’est un encens qui monte en agréable odeur à l’Eternel. Ici, les deux rognons et la membrane du foie sont ajoutés à la graisse. Il s’agit de ce qui est intérieur, comme nous avons vu plus haut. Tout le reste était brûlé hors du camp.
    Un fait très important est de voir que ce sacrifice servait à réparer la faute de péchés involontaires. Il ne s’agit pas de personnes dont le principe de vie est le péché, mais de fautes involontaires. La punition d’une faute commise délibérément était le karet, c’est-à-dire la mise au ban de la communauté,(dictionnaire encyclopédique du judaïsme) Nous pouvons dire que c’était l’excommunication.
    Si le peuple a été déporté, durant son histoire c’est sûrement que celui-ci a été mis au ban du pays, par l’Eternel. Il avait, malgré tout, la provision pour revenir à son Dieu et être délivré de ce bannissement. C’est la provision de grâce du cœur de Dieu. Lisons 2 chronique :

 Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, –je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays.(2Chr 7.14)

    Nombres 19 nous présente un autre sacrifice, très spécial. Il est la provision pour la  marche dans le désert. C’est le seul sacrifice qui est immolé ‘’en dehors du camp’’. Ce sacrifice n’était même pas immolé dans l’enceinte du Tabernacle ou du Temple. La cendre était recueillie et servait pour la purification de la souillure de la chair. Ce sacrifice servait uniquement de provision de grâce, durant la marche dans le désert. La cendre de la vache était recueillie et celle-ci, mélangée à de l’eau vive (eau de source) servait à la purification pour quiconque avait touché ou était entré en contact d’un mort. C’était l’eau contre la souillure, l’eau lustrale (traduction du rabbinat français)
    Hébreux explique clairement ce qu’est  cette provision pour nous aujourd’hui :

13  Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,
14  combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui–même sans tache à Dieu, purifiera–t–il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !

    Le Sang de Christ a remplacé l’eau pour la souillure du peuple de Dieu (le Juif en premier et nous païens) que nous sommes. Le Sang de Christ est notre provision céleste pour la souillure de la chair. Cette eau lustrale servait à purifier toute personne qui était entrée en contact avec un mort. Cette purification nous parle vraiment.
    Notre corps a été déclaré mort aux yeux de Dieu. Chaque fois que nous accomplissons une œuvre avec notre force humaine, nous touchons, nous aussi, ce mort et nous sommes souillés. Le Sang de Christ est notre provision pour la purification de nos actes et de notre conscience. Nous sommes morts et notre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3) Nous pouvons vivre de la vie cachée en Christ et nous restons purs. Nous pouvons, aussi, vivre de la vie de notre corps mort pour accomplir l’œuvre de Dieu et nous sommes impurs ! Nous avons notre provision pour la purification de nos fautes dans 1Jean 1.9, il est écrit :

Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.

    Une dernière remarque pour clore cette méditation : deux verbes différents sont employés pour le verbe brûler. Le verbe employé pour ce qui est brûlé sur l’autel de l’holocauste signifie faire fumer, offrir des parfums. Ce sont les souffrances de notre Seigneur qui sont montées comme un parfum d’encens pour Dieu. Le second, celui employé pour ce qui est brûlé hors du camp signifie brûler, incendier. Rien ne peut être agréable, ni monter vers Dieu. C’est le jugement sur le péché par la chair entièrement détruite, sans un regard de   compassion  de notre Dieu. Nous pouvons concevoir pourquoi le Seigneur a crié à la croix :  « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » 
    Jésus a été ‘’brûlé’’ hors de la ville de Jérusalem nous dit Jean 19.17-20, afin que soit parfaitement accompli ce sacrifice décrit dans la Loi :

17  Et portant lui–même sa croix, il sortit (de la ville) et vint au lieu appelé le lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha,
18  où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, l’un d’un côté, l’autre de l’autre, et Jésus au milieu.
19   Pilate fit aussi un écriteau et le fit placer sur la croix ; or il y était écrit : JÉSUS LE NAZARÉEN, LE ROI DES JUIFS.
20  Beaucoup de Juifs lurent donc cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville ; et il était écrit en hébreu, en latin, en grec.
     
    Jésus a été crucifié hors du camp, de la ville. Cette précision est extrêmement importante. Elle certifie que ce sacrifice est la réalité dont l’ombre se trouve dans l’ancienne alliance et que nous venons brièvement de parcourir. 

2°) ETRE HORS DU CAMP

    Jésus a été emmené hors de la ville pour subir le juste jugement Dieu sur tous les péchés qu’Il avait sur Lui, nos péchés. Le système religieux ne pouvait en aucune façon permettre ce pardon. Le Seigneur a quitté le lieu de la Loi, le lieu de la religion, le lieu de la présence de Dieu, le Temple. Il a en cela, accomplit parfaitement le rite de la Loi en étant exécuté hors Jérusalem. Toute sa vie, Il a dénoncé le système religieux établi par la tradition des hommes, Il a fustigé les religieux, les a confondus dans leurs traditions. Ils leur a dévoilé leur cœur si dur, au point qu’ils préféraient refuser un miracle le jour du Sabbat et laisser des juifs dans leur maladie. C’est cette tradition que le Seigneur a condamnée sans appel qui a servi  au Fils d’accomplir l’œuvre de rédemption en se laissant condamné par ces religieux.
    Nous devons, nous aussi, sortir de notre religion, de nos dogmes, statuts, confessions de foi et autre pour aller avec Lui et porter son opprobre. Tous ceux qui sont sortis du camp de la religion instituée pour provoquer la Réforme, ont porté l’opprobre de Christ. Ils ont été persécutés, battus, emprisonnés, mis à mort, brûlés sur des bûchers traités d’apostats par ceux qui bafouaient l’évangile. Certains ont été martyrisés pour refuser de renier leur Maître, d’autres sont allés en prison, des familles ont été décimées pour porter l’opprobre de Christ. Si nous vivons selon ce qui est marqué dans la parole, sûrement nous allons vivre à contre-courant et avoir des conflits avec beaucoup ! Sortons du camp ! Portons son opprobre !
   

3°) L’AUTEL DE LA LOUANGE,  L’AUTEL D’OR

    Dans l’ancienne Alliance, lorsque le souverain sacrificateur devait entrer dans le Lieu très Saint, la partie où le Seigneur avait son trône, c’est-à-dire le Coffre ou l’Arche de l’Alliance, il devait impérativement faire brûler du parfum sous peine de mourir devant le Seigneur. Lisons deux versets de Lévitique 16 :

12  Il (le souverain sacrificateur, ici, Aaron)  prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l’autel devant l’Eternel, et de deux poignées de parfum odoriférant en poudre ; il portera ces choses au delà du voile ;
13  il mettra le parfum sur le feu devant l’Eternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra point.
   
    Il était impossible d’entrer dans le Saint des Saints, sans le parfum, sous peine de mort ! Ce parfum est, bien sûr, une ombre du parfum d’encens de notre Seigneur, c’est-à-dire son holocauste, ce sacrifice entièrement consumé sur l’autel d’airain d’agréable odeur à Dieu. (Eph 5.2) Il est impossible d’aller vers le Père sans les mérites de Christ. Il est impossible de communier, de parler, de voir, d’être dans la présence de Dieu, de prier sans le parfum de Christ ! Le voile a été déchiré, symbole de l’humanité du Seigneur (Héb 10.20) Il est notre Souverain Sacrificateur qui a inauguré le chemin pour nous. Nous avons l’assurance de l’accès au Sanctuaire, par l’œuvre de notre Seigneur. Notre louange, nos prières sont portées vers le Père par les mérites de notre Seigneur. L’encens est perpétuellement brûlé dans le Saint des Saints. (Apo 8.3-6) Nos prières sont mélangées sur le l’autel d’or au parfum de Christ, puis jetées sur la terre par l’Ange et Dieu se manifeste.
    Le parfum était brûlé sur les charbons ardents issus de l’autel d’airain. Les charbons ardents sont le symbole de la colère de Dieu qui juge le péché. L’autel d’or est alimenté par le feu de la colère de Dieu.  Le juste jugement de Dieu accompli, il ne reste que ce feu, ces charbons ardents qui servent à l’embrasement des parfums. Tout est tributaire de cet autel d’airain, même la louange, les prières, l’adoration. Tout part de l’holocauste qui est le résultat du jugement du péché par le sacrifice, la mort expiatoire et substitutive des bêtes immolées à cet effet, ombre de notre Agneau !
    Nul ne peut apporter au Père que par notre Seigneur Jésus-Christ. Il est notre autel d’or dans le ciel pour nous, mais, nous sommes, nous, corps de Christ, cet autel d’or sur la terre. Autel alimenté par le feu du sacrifice, pour que soit agréé tout ce qui monte vers Dieu et qui vient de notre cœur, alimenté par le feu de la croix. Il a fait passer son amour pour le Père avant tout. Il refusait l’appel de sa mère et de ses frères pour n’obéir qu’au Père. Il refusait leur sollicitation et on avait même l’impression qu’Il méprisait sa famille (Mt 12.46-50 ; Mc 3.31-35 ; Lc 8.19-21) Nous pouvons comprendre ces paroles du Seigneur qui nous semblent si dures, qui nous parlent de la séparation de tout pour Le suivre :

37  Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
38  celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.
39  Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. (Mt 10)

 26  Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
27  Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.(Lc 14)
  
25  Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. (Jn 12)

    Si nous vivons ces ordres de notre Seigneur, nous allons alimenter le feu de notre autel par le feu de la croix. Il est question de haïr. Il s’agit de haïr la création que nous sommes ou que sont nos proches parce qu’elle a conduit le Seigneur à la croix. Il est impossible que nous aimions cette vie qui a crucifié le Seigneur. Nous devons aimer et vivre la nouvelle création qu’Il nous a donnée et aimer nos parents qui ne sont pas sauvés dans la création qu’Il veut leur donner. Il est impossible d’aimer ce qui a crucifié notre Seigneur !
    Que nos prières, notre louange soient alimentées par le feu de la croix afin qu ‘elles soient un parfum mélangé à celui du Seigneur et agréables à Dieu, notre Père !

    Ce ne sont que quelques pistes de méditation puisées dans ces versets si riches de trésors de notre Dieu pour nous. Il y a beaucoup, beaucoup d’autres choses, d’autres perles et trésors à découvrir dans ces versets.
    Que le Seigneur nous fasse grandir dans sa grâce, et sa connaissance et vous amène beaucoup plus profondément dans ce partage ! Nous sommes au bord de l'océan de la grâce et de l'amour de Dieu ! Amen !

jcb






mardi 4 janvier 2011

NE GARDER QUE CHRIST SEUL par Théodore Austin-Sparks

    Nous réalisons, le coeur profondément peiné, que ce qui représente le Seigneur de façon visible ici-bas ne se porte hélas pas au mieux. Un certain état de choses prévaut largement, qui n'est vraiment pas en accord avec le désir révélé de Dieu. Nous vivons une époque de disette spirituelle toujours plus prononcée, à tel point que la situation actuelle nous rappelle l'épisode de « la vallée des ossements desséchés » d'Ezéchiel. Nous n'avons pas seulement à faire face aux maux ayant caractérisé les temps anciens. Nous avons aussi affaire à la corruption propre à notre temps, temps au cours duquel divers fléaux issus du milieu païen ont été mêlés au monde de la foi; en outre, un système faisant profession de foi chrétienne couvre ce mélange. Considérant l'état de ceux dont la connaissance de la vérité et la profession de foi devraient naturellement encourager les chrétiens à agir de façon plus saine et plus vigoureuse, nous nous trouvons malheureusement, dans la majorité des cas, face à une connaissance futile, des théories stériles ou encore une foi superficiellement vécue.
    Dans une large mesure, le Christianisme se réduit à une question de credo et de doctrines; le test de la vie chrétienne consiste à accorder son consentement aux uns ou aux autres. L'expérience chrétienne est limitée principalement à la question du salut, sans aucune considération des facteurs et enjeux éternels et universels s'y rattachant. Le service chrétien se trouve surtout ramené à une démonstration d'enthousiasme, devenue un enjeu majeur, sans réelle prise en considération de ce que le Seigneur désire vraiment; cela se passe sans l'énergie et sans la préparation indispensables venant de l'Esprit Saint. «L'Eglise » chrétienne se réduit surtout à des institutions, des sociétés, des dénominations, des édifices, des activités et des liturgies. La révélation et la connaissance « d'un seul Corps » et « d'un seul Esprit » en sont quasiment absentes. Dans le meilleur des cas, l'enseignement chrétien se résume au discours ou au prêche d'un sermon avec une présentation de la « lettre de la loi », un exposé sur la vérité en tant que vérité mais sans aucune « révélation dans Sa connaissance ». Or, seule cette connaissance intérieure atteint le coeur. Elle seule répond aux besoins spirituels les plus profonds des affamés. En conséquence, l'impact de ce qui représente Dieu est très faible, voire même quantité négligeable, sur le monde et particulièrement sur « les princes de ce monde de ténèbres ».
Les principaux missionnaires capables de parler avec autorité pensent presque tous la même chose et ils l'expriment d'une même voix en proclamant que le seul espoir d'un véritable mouvement parmi les païens repose sur un mouvement spirituel nouveau parmi le peuple de Dieu, et ce au sein même des pays qui les ont envoyés en mission au loin!
     Tandis que nous nous approchons de la fin de ce temps, la confrontation avec les forces de Satan, et leur impact, va être telle que seuls ceux qui connaissant le plein témoignage de Jésus - et qui l'expérimentent - seront capables de traverser ces moments difficiles sans être eux-mêmes neutralisés. Les choses changent rapidement, les vingt dernières années ont vu un mouvement dans ce domaine où les méthodes et moyens anciens n'ont plus aucune efficacité. Nous assisterons bientôt à une pression inouïe de la part des puissances des ténèbres sur terre. Ces puissances utiliseront les forces du monde d'une façon telle et a un tel degré, que tout ce qui s'est produit jusqu'ici sera éclipsé. Cette perspective est entièrement en accord avec la Parole de Dieu.
     Un seul espoir, un espoir unique demeurera pour le peuple de Dieu: la Connaissance de Christ et la Connaissance de la puissance de Sa résurrection en tant que réalités spirituelles manifestes. Cet espoir ne reposera pas sur des activités, un enthousiasme, des organisations, des entreprises, des credo, des « églises », une orthodoxie, etc., non, cet espoir sera Christ Lui-Même. Notre temps actuel - bien qu'imperceptible pour beaucoup, tellement préoccupés par leurs projets et leurs programmes - rendra manifeste le principe « d'un seul corps ». Les enfants de Dieu, quelle que soit leur affiliation, ressentiront un vif besoin de communion partagée dès lors que l'un comme l'autre connaîtront Christ. Le déclin spirituel au sujet du Seigneur était jadis une occasion de susciter le ministère des prophètes. Leur responsabilité était de maintenir le propos de Dieu devant Son peuple et d'appeler ce peuple à y revenir. Nous sommes à une époque semblable. Le Seigneur a besoin d'un instrument pour conserver Sa pensée, pour préserver ce qu'Il a en vue et pour le rappeler à Son peuple. Cet instrument devra se tenir prêt à payer le prix du refus d'être écouté, le prix de l'ostracisme, des fausses accusations, des diffamations et des calomnies cruelles. Cela nécessite foi et hardiesse. Cela requiert de laisser toute justification au Seigneur.
    Chers membres de Christ, allez-vous rechercher avec empressement le Seigneur afin d'obtenir « un esprit de sagesse et de révélation dans Sa connaissance », afin de développer une vision pure et spirituelle du Seigneur Jésus comme « Représentation de la pensée de Dieu concernant toutes choses? » Tandis qu'Il vous accorde Sa lumière, rechercherez-vous la Grâce afin de tenir ferme pour Lui, avec vaillance et à n'importe quel prix, le jour où Il vous le demandera? Dès lors que nous nous attacherons à cela, toutes les autres questions trouveront d'elles-mêmes leurs réponses.

T.A.S.

mercredi 22 décembre 2010

petite méditations sur le psaume 46


QUELQUES PENSÉES SUR LE PSAUME 46

1  Au chef des chantres. Des fils de Koré. Sur alamoth. Cantique.

                        Ce psaume a été écrit par les fils de Koré. Nous connaissons l’histoire des familles de Koré, Datan et Abiram. C’est un triste épisode de la vie du peuple dans le désert. Nous trouvons ce récit dans le livre des Nombres au chapitre 16.

                      Les trois chefs de ces familles, avec 250 hommes parmi les princes et les gens de renom, se sont soulevés contre Moïse. Ils contestaient l’autorité que l’Eternel lui avait donnée. Ils l’accusaient de prendre de lui-même cette autorité afin de régner sur le peuple en disant que lui et son frère Aaron confisquaient le sacerdoce à leur profit. D’après eux, ils s’auto- investissaient pour ce sacerdoce ! Les Lévites pouvaient s’approcher de l’Eternel pour le service du Sanctuaire. Ils servaient l’Eternel et assistaient le peuple. Ils réclamaient en plus le sacerdoce, alors que l’Eternel avait choisi Aaron et sa descendance pour cela. Ils contestaient, non contre Moïse et Aaron mais contre l’Eternel ! Il est écrit au verset trois

3 Ils s'assemblèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent : C'en est assez ! car toute l'assemblée, tous sont saints, et l’Éternel est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez–vous au–dessus de l'assemblée de l’Éternel ?

                      Le jugement de Dieu va tomber sur ces personnes ainsi que sur leur famille. Le Seigneur est très sévère lorsque ceux qui sont nommés pour le servir le bafouent ! C’est terrible ! Dieu est amour, mais Il est aussi Juste et Sa Justice est implacable pour ceux qui ne la respectent pas. La foudre de la justice de Dieu est tombée sur Christ car Il a pris sur Lui toutes nos injustices et le juste jugement de Dieu a fait mourir notre Substitut. Son sacrifice étant agréé, le ciel s’est ouvert pour l’homme par l’expiation de nos fautes, ces fautes qui le recouvraient lorsqu’Il était en croix..  

                    Seul Koré s’est présenté devant l’Eternel avec les 250 hommes et chacun un brasier pour brûler le parfum. Aaron était là, lui aussi. Ils se tenaient devant le Sanctuaire. Datan et Abiram ont refusé de venir devant le Sanctuaire et ils sont restés devant leur tente, avec leur famille respective. La gloire de l’Eternel est apparue à toute la communauté. L’Éternel a demandé à chacun de s’éloigner de ces familles pour ne pas subir, avec elles, ce jugement. Un feu est sorti d’auprès de l’Eternel et a consumé les deux cent cinquante hommes qui présentaient leur parfum. Lisons ce texte du récit du jugement de Dieu. Il nous montre qu’on ne se moque pas de Dieu  impunément :

 28  Moïse dit : A ceci vous connaîtrez que l’Éternel m'a envoyé pour faire toutes ces choses, et que je n'agis pas de moi–même.
29  Si ces gens meurent comme tous les hommes meurent, s’ils subissent le sort commun à tous les hommes, ce n’est pas l’Eternel qui m’a envoyé ;
30  mais si l’Eternel fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez alors que ces gens ont méprisé l’Eternel.
31  Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, la terre qui était sous eux se fendit.
32  La terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, eux et leurs maisons, avec tous les gens de Koré et tous leurs biens.
33  Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait ; la terre les recouvrit, et ils disparurent au milieu de l’assemblée.
34  Tout Israël, qui était autour d’eux, s’enfuit à leur cri ; car ils disaient : Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse !
35  Un feu sortit d’auprès de l’Eternel, et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum.

                   C’est un événement terrible ! Nous comprenons pourquoi le Seigneur Jésus a dit sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il subissait le jugement de Dieu pour tous les hommes de tous les temps. Il était séparé de la communion avec le Père, bien que sachant qu’Il était quand même là. Dieu ne peut voir le péché, nous dit la Bible. Il ne pouvait plus voir Son Fils car nos iniquités sur le Seigneur les séparaient l’un de l’autre.  C’est le terrible et juste jugement sur nos vies, tombé sur notre merveilleux Agneau! 

                         Ce jugement sur les trois familles a épargné les fils de Koré. Nous lisons dans Nombres 26.11 : « Les fils de Koré ne moururent pas » Je ne sais pas pourquoi ceux-ci ont pu échappé au jugement de Dieu, mais la Bible l’affirme. Peut-être parce que seul leur père s’est présenté devant l’Eternel. C’est possible mais je ne sais pas. Dans le verset onze, Moïse dit à Koré : «..C’est à cause de cela que toi et toute ta troupe vous vous liguez contre l’Eternel… »

                        Les fils de Koré ne sont pas mentionnés avec leur père. Ils n’ont sûrement pas pris part à la sédition de celui-ci.

                        Ce qui est important c’est qu’ils nous ont laissé des psaumes d’une grande beauté. La grâce, la sainteté, la justice et colère de Dieu sont très bien décrites. Il suffit de lire déjà leur premier psaume, le quarante-deux (comme une biche soupire……) et le quarante-cinq (mon cœur bouillonne de belles paroles….) ainsi que d’autres encore à découvrir dans le Livre Saint. Le psaume quatre-vingt-huit est le plus dur de tous, car dans ce psaume, il n’y a aucun espoir pour le condamné, pas l’ombre de la grâce de Dieu. Ce sont les souffrances morales de notre Seigneur décrites dans ce psaume, sa séparation du Père et sa mort  pour expier nos fautes et nous délivrer de la colère de Dieu. Nous avons vu cela dans une autre méditation.

    Commençons notre lecture, après cette petite introduction :

2 Dieu est pour nous un refuge et un appui, Un secours qui ne manque jamais dans la détresse.

                      Ils pouvaient écrire cette affirmation merveilleuse, ils en étaient une preuve irréfutable. Ils ont connu le jugement et la grâce de Dieu. Il est impossible de séparer ces deux choses, le jugement et la grâce. Leurs cœurs ont du être bouleversés de voir leur père subir la colère de Dieu. Ils ont pu goûter à la consolation de leur Dieu. Le Seigneur a du faire un puissant travail dans leurs cœurs ! Pierre nous certifie, dans sa première lettre que c’est l’Esprit de Christ en eux, qui attestait les souffrances de Christ et la gloire qui s’ensuivrait. Merveilleuse Parole de Dieu !

3 C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, Et que les montagnes chancellent au cœur des mers,
4 Quand les flots de la mer mugissent, écument, Se soulèvent jusqu'à faire trembler les montagnes. –Pause.

                    Ici, nous avons en symbole la description du monde actuel, description dotée d’une limpidité et d’une clarté extraordinaire ! La terre est bouleversée, les nations sont dans une déprime pas possible. La formation de l’Europe qui devait donner stabilité, richesse, essor, bonheur est un fiasco complet. Toutes les nations sont sous le joug de Mamon. Elles sont toutes sur endettées et personne ne peut voir le bout du tunnel. Le monde entier vacille, les gouvernements sont désemparés. Les montagnes qui chancellent sont le symbole des gouvernements de ce monde. La mer représente les nations (Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. Apocalypse 17.15) La montagne est le symbole du gouvernement. La Montagne de Sion est le Lieu du Trône de Dieu. Il règne à partir de Sa Montagne Sainte.

                     La Montagne de Sion est le symbole absolu de la stabilité (Ésaïe 2.2) La pierre  qui se détache sans le secours d’aucune main va devenir une montagne qui va remplir toute la terre. Daniel explique au roi que cette pierre devenue une montagne est un royaume qui subsistera éternellement. Ce royaume anéantira tous les autres royaumes, lui seul restera. Nous savons ce que cela signifie ! Le monde entier est à l’agonie. Il y a de plus en plus d’injustice. Les riches sont de plus en plus riches. Les pauvres se multiplient. Les inégalités se creusent. Il y a assez de ressources sur terre pour que chacun puisse vivre décemment, en paix, en mangeant à sa faim, vivant dans un logement décent. Il y a des famines qui se développent, des épidémies, des nouvelles maladies etc, etc La liste est très longue…
   
5 Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu, Le sanctuaire des demeures du Très–Haut.
6 Dieu est au milieu d'elle : elle n'est point ébranlée ; Dieu la secourt dès l'aube du matin.

                     Quel contraste entre l’agonie des nations et la description, très sobre de la cité de Dieu ! L’église est la cité de Dieu. L’église est la maison de Dieu, son sanctuaire ! Quelle belle et magistrale description de l’église en si peu de mots ! Le fleuve qui réjouit la cité de Dieu est, sans erreur, le Saint-Esprit. Jésus s’est écrié dans Jean  7.38 : 

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. » 
Jean ajoute : 
« Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. » 

                   Le fleuve qui réjouit la cité de Dieu peut et doit couler de notre sein, puisque nous sommes, chacun pour notre part, cette cité, là où Dieu habite ! C’est aussi l’image de la Parole de Dieu

                       Ce psaume nous décrit merveilleusement la vie de l’église. Il y a un seul fleuve mais plusieurs courants dans ce fleuve. Ces courants sont les dons, les charismes qui nous sont donnés pour notre vie, notre édification, notre enseignement, notre discipline, etc... Les courants sont définis dans la première lettre de Paul aux Corinthiens. (12.7) Ils servent à l’édification du corps. Nous les retrouvons dans Romains 12 et ailleurs encore dans les écrits du Nouveau Testament. Il y a un seul Esprit et plusieurs dons.

                    Nous sommes le sanctuaire des demeures du Très-Haut. Il n’y a qu’un seul sanctuaire et plusieurs demeures sont dans ce sanctuaire. Chaque église locale est une demeure de ce sanctuaire ! Chaque couple chrétien qui ne sont qu’une ‘’seule chair’’ est aussi la demeure de ce sanctuaire. Chaque enfant de Dieu est aussi une demeure du sanctuaire  du Très-Haut ! Jésus a dit à ses disciples, dans Jean 14 

«  Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit, car je vais vous préparer une place» 

                   Question : Est-ce que cette place est déjà préparée, et si oui, à quel moment ? La réponse est simple, oui elle est préparée. Elle l’a été à la croix, oui à la croix. Il nous a préparé cette place dans la Maison de Son Père pour que nous soyons cette demeure par Son sacrifice, livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification (Romains 4:25) et pour nous laver de nos iniquités (1Jean 1:7) Notre Dieu ne peut pas habiter dans un lieu souillé ! C’est impensable ! La demeure de Dieu le Père, du Fils par le Saint-Esprit, c’est le cœur du croyant. Lisons Jean 14:22-24 :

22 Jude, non pas l’Iscariot, lui dit: Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde?
23 Jésus lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.

                    Notre Seigneur confirme ce psaume ! Il est la Parole incarnée ! Nous trouvons ce mot demeure uniquement deux fois dans cet évangile. La première fois au verset 2 de ce chapitre et la deuxième fois au verset 23, et nulle part ailleurs. Le verbe demeurer est cité plusieurs fois mais le mot demeure deux fois seulement.

             Nous voyons un contraste saisissant entre le monde et ses gouvernements qui chancellent au milieu des hommes et d’une multitude de tribulations et la paix et la solidité de la cité que Dieu secourt dès le matin. Dieu est au milieu d’elle. Quelle grâce et quelle assurance pour chacun de nous, surtout quand nous passons par des épreuves ! Nous avons eu et nous aurons des épreuves, mais le fondement est solide !

                     Le Dieu de ce sanctuaire est le Dieu Très-Haut. C’est El-Elyon, celui qui est servi par le sacerdoce de Melchisédek. Nous trouvons ce récit dans Genèse 14.17-20. Dans ce passage, Abram (il n’était pas encore Abraham) vainqueur de Kédorlaomer et des rois qui ont combattu avec lui, reçoit la bénédiction de Melchisédek, roi de Salem. Il y est fait mention du pain et du vin qui sont devenus le mémorial du sacrifice de Christ. Hébreux 7 nous démontre que Melchisédek est l’ombre de la sacrificature dont Christ est la réalité. Il est notre véritable Roi de Salem, Roi de paix ! Notre Melchisédek !

                    La Parole est vraiment belle, extraordinaire, vivante. Elle nous permet de glorifier Dieu, notre Père par Jésus-Christ depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse !

7 Des nations s'agitent, des royaumes s'ébranlent ; Il fait entendre sa voix : la terre se fond d'épouvante.
  
                      Une fois de plus, le contraste entre les royaumes, (les nations)  leur agitation et l’église dans la paix, est saisissant. Il est important de noter que tout ce qui se passe sur la terre vient de la main de notre Dieu. Sa voix (la Parole) se fait entendre et la terre se fond d’épouvante ! Il tient tout, absolument tout entre ses mains, rien ne Lui échappe. Si tant de malheurs viennent sur la terre, c’est Sa volonté qui s’accomplit. Si l’homme veut en connaître la raison, il suffit pour celui-ci d’ouvrir le Saint Livre car tout est prévu et décrit. Pourquoi cette souffrance, comment être sauvé, tout est expliqué.

                C’est le Dieu de Jacob qui est notre retraite. Le Seigneur fait référence à notre vie dans la chair dont Jacob est le symbole. Il sait que nous bronchons de plusieurs manières. C’est le Dieu qui a appelé Jacob qui s’occupe de nous ! Celui qui a été patient envers le patriarche jusqu’à ce qu’il abdique lors de la lutte avec l’Homme de Péniel. Nous aussi, nous devons  passer par cette longue lutte, de nuit à Péniel, pour devenir Israël !!

    Regardons comment est appelé Dieu dans ce psaume :

--Dieu traduction du mot ELOHIM qui est le premier mentionné dans la bible. C’est le Dieu créateur (Genèse 1) Jésus est Celui par qui et pour qui tout existe.

--Dieu Très-Haut El-ELYON comme nous avons vu un peu plus haut. C’est le Dieu Maître du ciel et la terre, Celui à qui nous devons tout  et que nous devons honorer par nos dons. Celui qui donne le pain et le vin pour Le servir. Il est le divin Propriétaire !

--Dieu l’Eternel des Armées, YHWH-CEBOT, dans ce verset huit, certifie que c’est Lui qui a combattu pour nous, qui a gagné le combat et qui nous fait entrer dans Sa victoire. Nous pouvons passer à travers des moments terribles, avec la paix de Dieu, avec la puissance de l’Esprit. En Lui, nous sommes plus que vainqueurs !

                   Lisons quelques versets de l’évangile de Jean dans le chapitre 12 :

37  Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui,
38  afin que s'accomplît la parole qu’Ésaïe, le prophète, a prononcée : Seigneur, Qui a cru à notre prédication ? Et à qui le bras du Seigneur a–t–il été révélé ?
39  Aussi ne pouvaient–ils croire, parce qu'Esaïe a dit encore:
40  Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur cœur, De peur qu’ils ne voient des yeux, Qu’ils ne comprennent du cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.
41  Ésaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire, et qu’il parla de lui.
     
                        Ésaïe a vu Sa gloire et a parlé de Lui. Ésaïe a vu la gloire de Jésus. D’après le contexte de la prophétie qui est mentionnée ici, nous affirmons que Jean décrit la vision du chapitre six de ce prophète. Il a vu la gloire de l’Eternel des Armées, notre Seigneur Jésus-Christ !

                        YHWH traduit l’Eternel dans nos bibles est le Nom de l’Alliance de Dieu avec l’homme. Dans le premier chapitre de la Genèse c’est ELOHIM qui créé le monde l’univers, les animaux, puis l’homme.

             Dans le chapitre deux C’est YHWH-ELOHIM qui s’occupe personnellement de la création du premier couple, en le façonnant. Il prend un soin particulier pour celui-ci. Il le forme et lui insuffle un souffle de vie, de Sa Vie ! YHWH, le saint Nom de Dieu que personne ne sait prononcer est le Nom de Celui qui fait alliance. Ce Nom divin se trouve pour la première fois dès que la description de la création de l’homme est mentionnée. C’est le Nom du Dieu qui s’occupe personnellement de l’homme en faisant alliance avec lui. Celui qui veille sur l’homme. C’est un Dieu personnel qui a une communication, un dialogue avec l’homme.

8 L'Éternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. –Pause

                           Le verset huit décrit parfaitement les réunions dans l’église. Il est avec nous. Quand nous nous réunissons en son Nom, Il est au milieu de nous car là ou deux ou trois sont assemblés en mon Nom, je suis au milieu d’eux. (Mt 18.20) Nous pouvons discerner Emmanuel, Dieu avec nous : Je suis tous les jours avec vous jusqu’à la fin du monde a affirmé Jésus !   

 9 Venez, contemplez les œuvres de l’Éternel, Les ravages qu'il a opérés sur la terre !
10 C'est lui qui a fait cesser les combats jusqu'au bout de la terre ; Il a brisé l'arc, et il a rompu la lance, Il a consumé par le feu les chars de guerre. –

                       Comme nous l’avons dit plus haut, l’Eternel a opéré des ravages sur la terre. Il avertit l’homme par ces bouleversements. Ceci est très bien décrit dans l’Apocalypse. Toutes les circonstances sont des appels de Dieu pour l’homme. Il sait comment nous trouver. C’est Lui qui vient vers l’homme, c’est Lui qui fait le premier pas. Il l’a fait de façon magistrale en nous envoyant Son Fils pour notre salut. Il a pourvu et tout ce qui se vit sur la terre et dont Il est à l’origine est un puissant appel à venir à Lui. C’est Lui qui fait la plaie et qui la bande, Il écrase et Ses mains guérissent (Job 5.18) C’est ce que dit le verset 10 de façon différente.

11 Arrêtez, et sachez que je suis Dieu : Je domine sur les nations, je domine sur la terre.
12 L'Éternel des armées est avec nous, Le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. .
   
                     Arrêtez ! Celui qui cesse de se débattre, de se révolter, de se démener, qui se sert de son intelligence pour comprendre l’origine de tous ces bouleversements ne peut qu’abdiquer devant ce Dieu redoutable et accepter le Salut. Celui qui reconnaît que Dieu est Dieu, que c’est Lui qui est à l’origine de tout ce qui se passe sur la terre peut vivre le verset 12 qui est la conclusion logique à ce psaume des fils de Koré !

                        Ce ne  sont que quelques pensées. A chacun de découvrir tout ce qui est caché dans ce psaume. Il y a sûrement beaucoup d’autres trésors à découvrir !

« La gloire de Dieu, c’est de cacher les choses ; la gloire des rois c’est de scruter les choses » (Pr 25.2) 

                  A nous de scruter et de découvrir ces choses car nous sommes ses fils, les fils du Roi des rois, notre Seigneur Jésus-Christ !

                        Pour finir, nous pouvons citer Colossiens 3.16:

Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez–vous et exhortez–vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce.

jcb



jeudi 16 décembre 2010

CONNAITRE CHRIST DE THEODORE AUSTIN-SPARKS

LA SUPRÊME IMPORTANCE DE CONNAÎTRE CHRIST  Par Théodore Austin-Sparks

La connaissance de Christ constitue LA base de la vie entière d'un enfant de Dieu: elle englobe chaque phase et chaque aspect de sa vie. Cela signifie que notre relation avec Dieu se fonde précisément sur cette connaissance. Notre croissance dans la grâce aussi bien que chaque aspect de notre service reposent sur la base de cette connaissance là. Il n'y a rien dans la vie du Chrétien qui ne dépende pas de la connaissance de Christ. Quelle que soit la durée de notre vie ici-bas, et quelle que puisse être la rapidité de notre croissance spirituelle, nous n'atteindrons jamais le sommet de cette connaissance. Ceci explique qu'à la fin de sa vie plus encore qu'à tout autre moment, l'apôtre Paul a exprimé le désir profond et l'aspiration de son coeur, à savoir « connaître Christ » (Phil. 3:10). Ainsi, nous pouvons dire que chaque progression dans la vie, la force, l'efficacité spirituelle, chaque croissance de notre utilité spirituelle pour le Seigneur requièrent une plus grande mesure de connaissance de Christ, cela est essentiel. Nous grandissons et nous progressons par cette connaissance. A mesure que nous recevons la connaissance vivante du Seigneur Jésus, nous Lui appartenons davantage.
Cette connaissance relève principalement du domaine spirituel: elle est totalement inaccessible à toute capacité, habileté et faculté autres que celles de l'esprit. Nous serons représentatifs de la pensée Divine et nous remplirons l'objectif Divin selon la mesure correspondant à la dimension de notre apprentissage de la personne de Christ, selon l'Esprit.
Cela peut signifier deux choses bien différentes selon les personnes: d'une part, cela peut constituer une limitation pour ceux qui ont appris Christ autrement que selon l'Esprit. En conséquence, ceux-ci devrons d'abord désapprendre davantage que les autres avant de pouvoir enfin apprendre. D'autre part, cela peut constituer un avantage pour ceux qui se trouvent au tout début de leur connaissance du Seigneur. Cette sorte de connaissance marque une différence entre l'apôtre Paul et les autres apôtres. Ces derniers possédaient certes une connaissance considérable de Christ, mais elle était surtout historique et terrestre. Paul est entré tout de suite dans une connaissance pratique de Christ, à un niveau céleste: sa connaissance de Christ fut spirituelle dès le commencement de sa vie chrétienne. A partir de ce point de départ, toute avancée nouvelle était liée à une meilleure connaissance spirituelle de Christ. Paul fit tout ce qui était en son pouvoir pour que cela continue ainsi. Par exemple, il refusa catégoriquement d'aller à Jérusalem pour recevoir sa connaissance de Christ de la part de ceux qui avaient été apôtres avant lui. Il a solidement maintenu sa position, croyant que Christ s'étant révélé à lui, Il POUVAIT et IL ALLAIT se révéler Lui-même de façon semblable. Bien entendu, plus tard, les autres apôtres sont aussi parvenus à cette connaissance spirituelle mais Paul n'avait pas son pareil. C'est toute la différence entre une connaissance, très grande, AU SUJET DE Christ et une connaissance, plus petite, DE Christ. La première peut être très développée dans son domaine et la seconde peut ne représenter qu'une très petite mesure; pourtant la chose petite peut compter infiniment plus que l'autre malgré son immensité.
La connaissance de Christ - acquise d'une façon spirituelle - constitue la base de tout dans nos vies d'enfants de Dieu. Le Saint-Esprit commence à dévoiler Christ dans nos cœurs tandis que nous avançons, de sorte que nous en connaissons la véracité. Cette connaissance donne sa réalité à la vie spirituelle et en fait une chose tangible, nous le savons bien. Cela nous permet de tenir ferme au point que rien ne peut nous détourner de la connaissance spirituelle, même si l'adversaire nous détourne d'un credo, d'une doctrine, d'une position ou encore d'une profession de foi. La connaissance spirituelle devient constitutive de notre être et nous ne pouvons jamais nous en séparer. C'est cela la réalité! Cette réalité se montre capable de nous porter en toute situation et en n'importe quel endroit. Rien d'autre ne peut expliquer que Paul ait persévéré jusqu'à la fin, tout en voyant le travail de sa vie tomber en morceau. Lorsque tous ceux d'Asie se sont détournés de lui, les assemblées, pour lesquelles il avait pour ainsi dire versé son sang, l'ont finalement abandonné. Mis à part le fait que Paul connaissait le Seigneur d'une manière spirituelle, rien ne saurait expliquer - non seulement son indéfectible loyauté au Seigneur - mais qu'il fut finalement triomphant. La réalité se tient là. L'ensemble des autres valeurs et vertus se trouvent dans la direction suivante: Christ est progressivement dévoilé à nos cœurs.
Viendra le jour où la plupart d'entre nous seront testés sur ce point précis. A travers ces tests, une chose s'éclairera révélant qu'une très grande part de notre connaissance du Seigneur n'était pas selon l'Esprit. Nous avions obtenu cette connaissance de façon rationnelle, peut-être en ayant été élevés dans une famille chrétienne et instruits depuis l'enfance ou bien cette connaissance avait été acquise en lisant de bons livres et de la littérature inspirée. Nous qualifions cette connaissance de providentielle. Depuis l'enfance, ces choses ont pu nous être profitables par notre éducation et nos rencontres. Si notre connaissance ne dépasse pas ce stade, le temps viendra où il sera prouvé qu'il manque un élément essentiel dans notre relation avec le Seigneur. De temps en temps le Seigneur autorise Son vent d'adversité à souffler. Il prend Sa pelle à vanner et lance tout en l'air, permettant au vent de souffler à travers la balle, simplement pour compter combien de grains solides retomberont sans être emportés par le souffle et combien d'ivraie sera transportée au loin.
Il en est constamment ainsi dans l'expérience spirituelle des Enfants de Dieu. De tels événements s'intensifieront à mesure que nous avancerons. Quoi que nous puissions en penser, le Seigneur fera en sorte de nous faire perdre l'illusion que nous avons une « vie spirituelle » s'il ne s'agit pas d'une vie spirituelle véritable. Voilà pourquoi le Seigneur nous teste et nous met à l'épreuve: dans ce que nous possédons, Il veut révéler la part qui est une vraie, une réelle connaissance de Lui Même dans nos cœurs, et la part qui est une connaissance d'une autre nature. Rien ne saurait se substituer à la véritable Connaissance spirituelle.