(Colossiens 1:27)
14 Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous.
(1Pierre 4:14)
37 Encore un peu, un peu de temps: celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.
38 Et mon juste vivra par la foi; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.
39 Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme........
1 Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
(Hébreux 10:37-39, 11:1)
Nous avons, dans ces méditations, considéré quelques-uns des traits essentiels de la Maison spirituelle de Dieu, dans laquelle, nous qui sommes au Seigneur, nous sommes des pierres vivantes. Nous avons cherché à voir ce qui signifiait le fait, que nous sommes des parties vivantes d'une maison spirituelle. Et il reste deux choses, nous le croyons, que le Seigneur nous permettra de dire maintenant. L'une est celle qui gouverne toutes ces questions. Et l'autre est le dernier trait de cette maison spirituelle. Je m'exprime ainsi car je pense qu'il sera plus utile de toucher à ces deux choses dans cet ordre, car l'une nous conduira naturellement à l'autre, comme nous le verrons.
La chose qui gouverne tous les traits spirituels, de cette maison spirituelle de Dieu, c'est la foi.
La foi en relation avec
a) L'exaltation du Seigneur Jésus
Le premier trait que nous ayons à considérer, c'est que cette maison spirituelle, dont nous sommes partie vivante si nous sommes en Christ, existe pour manifester de manière vivante l'exaltation du Seigneur Jésus. Nous avons vu que ce fut la première grande note, qui fut frappée dans l'histoire de l'Église au jour de la Pentecôte.
Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié (Actes 2:36)
Élevé à la droite de Dieu... le Saint-Esprit qui avait été promis, il l'a répandu, comme vous le voyez e l'entendez. (Actes 2:33)
C'est une expression glorieuse de l'exaltation du Seigneur Jésus, et un témoignage rendu à son exaltation. Et c'est pour ce but qu'est constituée l'Église, pour proclamer ce témoignage, non pas avant tout comme une part de sa doctrine, mais en étant elle-même la manifestation vivante, dans toute cette dispensation, et pour maintenir de manière vivante ce témoignage jusqu'à la fin.
Mais nous verrons dans ce domaine, comme dans tous les autres, que tout devient bientôt une question de foi vivante. Ce n'était pas tellement une question de foi vivante au jour de la Pentecôte. Le Saint-Esprit était venu. Il avait rempli tous ceux qui croyaient et les avait baptisés, intérieurement et extérieurement. Et dans cette puissante marée montante de l'Esprit, il ne leur était pas été difficile de proclamer l'exaltation du Seigneur Jésus et de lui donner expression. Or, cela reste vrai en principe, bien que peut-être de manière différente extérieurement, pour tout enfant de Dieu qui entre pour la première fois en union vivante avec le Seigneur Jésus. Il ne nous est pas difficile alors de proclamer et d'annoncer par le rayonnement même de nos visages, que Jésus est exalté, que Jésus est Seigneur, que Jésus vit. C'est la première note de notre témoignage, lorsque nous recevons l'Esprit. C'est la première chose qui soit exprimée dans un croyant. Mais tous, nous avons expérimenté que ce n'est pas toujours aussi facile. Le témoignage ne vient pas toujours aussi spontanément. Nous arrivons à un moment où, tandis que le fait demeure, nous avons à nous saisir du fait, dans une foi nette et énergique. Il nous faut répondre aux contradictions apparentes du fait, par une attestation de foi, car des oppositions s'élèvent, nous rencontrons une réaction puissante de l'ennemi contre notre témoignage et notre position. Et nous avons à garder notre position dans une foi aveugle, non pas avec une foi de sentiment, ni avec une foi qui voit, mais avec un foi délibérée et aveugle. Nous avons à maintenir notre position dans le fait que Jésus est Seigneur, que Jésus est exalté et qu'Il est sur le trône. Et ce n'est que par une foi basée sur le fait que nous triomphons, et que notre témoignage devient un facteur puissant dans notre délivrance, dans notre vie même.
Ainsi, c'est la foi qui gouverne cette question. Et nous verrons, à mesure que nous approchons de la fin, que le défi jeté à la Seigneurie, à l'exaltation, à la Royauté du Seigneur Jésus, deviendra plus âpre et plus intense. Ce sera une provocation amère. La situation deviendra telle que seule la foi, une foi toute nue chez les élus de Dieu, les gardera fermes dans la valeur de cette vérité que Jésus-Christ, malgré tout, tient les rênes du gouvernement entre Ses mains. Si une chose est vraie au sujet des vainqueurs qui remportent la victoire, c'est qu'ils triomphent en raison de la foi. Et la foi, c'est la foi ! Ne nous attendons donc pas, après tout ce que nous avons entendu et tout ce dont nous nous sommes glorifiés, à ce que notre témoignage ne soit pas autre chose qu'un témoignage de la foi. Notre vie ne sera pas une vie où nous saurons de toute évidence, avec les preuves et tous les signes, par tous les sentiments, que Jésus règne, qu'Il règne sans aucune question. Il n'en sera pas ainsi. La Parole de Dieu nous dit très clairement qu'il en est tout autrement. Notons, par exemple, le contexte des versets que nous avons lus au dixième chapitre de l'épître aux Hébreux.
Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra. Il ne tardera point. Et mon juste vivra par la foi.
b) Le ministère envers le Seigneur
Nous avons ensuite parlé d'un autre trait de cette maison spirituelle. Et nous avons vu qu'elle existe pour servir à la satisfaction et au plaisir de Dieu. C'est une très belle pensée ! C'est un sentiment très doux, une chose magnifique, de penser que nous vivons pour servir au plaisir de Dieu, à la satisfaction de Dieu, à la gloire de Dieu. Et peut-être que nous ne réalisons pas, que ce soit, dès l'abord, une proposition aussi grande. Lorsque nous vivons ces premiers jours de l'éclosion de notre expérience spirituelle, nous pensons que le Seigneur est très content, satisfait de nous. Nous sommes très heureux dans le Seigneur, tout va très bien et le Seigneur reçoit quelque chose. Il n'est pas si difficile, alors, de penser à cette question de servir à la satisfaction du Seigneur. Mais bientôt nous découvrons que, étant au Seigneur, nous sommes conduit dans le désert. Il y a un côté de notre être qui doit être abattu, ce côté qui avait l'habitude de dominer, d'avoir la première place, de dicter et de gouverner. Tout cela doit être abaissé, et de l'autre côté, ce qui est du Seigneur, doit être élevé. C'est ainsi que nous rentrons dans le domaine dont parle l'apôtre : "La chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair : il y a entre eux ... opposition" (Galates 5:17). Il se passe quelque chose en nous. Et lorsque que nous rentrons là, dans ce désert, plongé dans les réalités profondes de l'épreuve, l'appel à la foi n'est pas chose facile.
Je pense aux quarante années des enfants d'Israël au désert, alors que le Seigneur les éprouvait dans cette ligne de la discipline, pour les amener à cet aspect de la Croix que représente le Jourdain, et qui n'est plus simplement une question de justification par la foi, mais de mort à soi-même par la foi : cela demandait un puissant exercice de foi, lorsque le Jourdain débordait de ses rives. Mais c'était le désert. Oui, c'est dans le désert que, sous la main du Seigneur, nous sommes amenés à comprendre qu'aucune chair ne peut se glorifier en Sa présence, - qu'en nous, c'est-à-dire dans notre chair, ne réside rien de bon. Et nous avons à l'accepter, pas simplement comme une théorie, mais comme une réalité désespérée et terrible. Nous pouvons crier : "Misérable que je suis !"
En de pareils moments, nous avons lieu de mettre en doute notre ministère, quant à savoir s'il est à la gloire et plaisir de Dieu. Il nous semble être tout le contraire ! Et cependant, bien-aimés, lorsque nous traversons tout cela sous la main de Dieu, là, dans le désert, le fait même que notre foi repose sur le Seigneur , qui doit rendre parfait ce qui nous concerne, qui accomplira en nous ce qu'Il a commencé pour le jour de Jésus-Christ, - il y a là quelque chose qui sert grandement au plaisir et à la satisfaction de Dieu.
La situation d'Israël dans le désert est une figure qui illustre bien ce fait. Il y avait le Tabernacle au milieu du camp. Dieu était dans ce Tabernacle, dans le Lieu Très Saint, dans l'éclat de Sa gloire. Il était toujours présent. Mais à l'extérieur, eh bien ! c'était un désert littéral. Il y avait ces horribles peaux qui couvraient le Tabernacle et qui cachait la gloire. Toute la beauté était dissimulée. Les couvertures extérieures étaient tout autre chose que belles et glorieuses. Et le peuple de Dieu traversait un temps de grande épreuve. Mais à chaque instant, au jour le plus sombre, à l'heure la plus difficile, alors que les circonstances semblaient être les plus désespérées, à quel moment qu'ils aient à regarder à l'intérieur, la gloire de l'Éternel s'y trouvait. C'était pour eux, uns simple question de foi. S'ils se basaient sur les apparences extérieures pour juger, ils pouvaient dire : - Oh ! Nous ne pouvons pas voir le Seigneur. Tout semble être si peu intéressant et tout autre que glorieux, la situation est déplorable, et tout ce que nous traversons, - et nous ne voyons rien de la présence du Seigneur, - non ! il n'y a rien en cela ! Nous abandonnons tout ! Et dans le Nouveau Testament, le Seigneur revient sans cesse sur cette situation, pour mettre en garde l'Église contre une telle attitude. "Ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité" (Hébreux 3:19). Or, leur incrédulité s'exprimait ainsi : - "l'Éternel est-il au milieu de nous, ou non ?" Cette attitude irrita à tel point l'Éternel qu'Il ne permit pas à cette génération d'entrer dans le pays. Ils posaient cette question extrême : - l'Éternel est-il au milieu de nous, ou non ?
Pourquoi demandaient-ils cela ? A cause des apparences et des difficultés. La gloire de l'Éternel était voilée et elle ne se manifestait qu'à de rares intervalles. La plupart du temps la gloire restait invisible. Ah ! Qu'en est-il de cette parole ? - "Christ en vous, l'espérance de la gloire !" C'est la parole que l'apôtre adresse maintenant par l'Esprit à l'Église, dans les temps de difficultés, d'adversités, de discipline, d'épreuves qu'elle traverse. On peut affirmer : - "Oui, il en est ainsi à l'extérieur, il en est ainsi en ce qui concerne les circonstances, mais Christ en nous est l'espérance de la gloire." Or, l'espérance que l'on voit, ce n'est pas de l'espérance. Cela même est une question de foi. Nous ne sentons pas toujours que Christ soit en nous. Nous ne vivons pas à chaque instant dans la conscience que le Seigneur est en nous. Mais Il est là tout aussi sûrement que la gloire de l'Éternel était à l'intérieur du Lieu Très-Saint, alors que rien ne le prouvait à l'extérieur. Mais on en aurait eu la preuve à chaque instant, si l'on avait eu le droit de regarder à l'intérieur. Il en est ainsi de la maison spirituelle du Seigneur, et nous sommes cette maison. Il est là, et nous avons à prendre une attitude à l'égard de cette situation extérieure, par laquelle le Seigneur nous fait entrer dans un nouveau royaume, dans une nouvelle position, et qui, après tout, n'est pas la chose prééminente car le Seigneur Lui-même a dit : "Je ne te délaisserai point". La foi se saisit de cette promesse, alors qu'il ne semble y avoir rien qui puisse contribuer à la gloire et à la satisfaction du Seigneur. La foi qui se saisit de la fidélité de Dieu, et qui se confie en Lui pour qu'Il accomplisse en nous Son œuvre, jusqu'à ce qu'elle soit parfaite, est en elle même, un service pour le plaisir de Dieu.
Nous voyons cela par l'opposé. Combien de fois Dieu fut mécontent de ceux de cette génération. Il leur a dit : "Ils n'entreront pas dans mon repos !" Pourquoi était-Il mécontent ? Parce qu'ils ne s'étaient pas confiés à Lui, pour qu'Il les amène au but. Ils s'étaient laissés surmonter par l'apparence des choses dans leurs propres vies.
c) Le ministère de vie envers les autres
La troisième chose dont nous avons parlée, c'est que l'Église est ici comme une maison spirituelle, dont le but est d'apporter la vie aux autres, au peuple du Seigneur ; et ce même principe reste vrai ici. C'est un si belle pensée. C'est un sentiment si noble : servir à la vie des autres, c'est splendide ! Si cela pouvait toujours se faire ! Oui, c'est une grande chose que d'apporter la vie aux autres. Cette idée seule nous élève e tend à nous rendre meilleur. Mais, nous nous rappelons la parole de l'apôtre : "La mort agit en nous et la vie en vous" (2 Corinthiens 4:12). Vous voyez, c'est encore la toison de Gédéon, qui reste raide, sèche, tandis que tout est humide autour d'elle. Il en est très souvent ainsi quant à notre ministère, qui doit apporter la vie aux autres. Nous nous sentons aussi secs que des os secs, desséchés. Nous n'avons pas conscience d'être pleins de vie et de vivifier les autres. Et cependant c'est dans cet état dans lequel nous sommes que les autres reçoivent quelque chose. Et c'est à la gloire de Dieu. Oh ! nous avons pensé que nous étions stériles et qu'aucune bénédiction ne pouvait venir de nous. C'est que le Seigneur ne permet pas à notre chair de se glorifier, quand nous apportons la vie aux autres. Mais eux la reçoivent.
C'est encore une question de foi, nous le constatons. Ne pensons pas que ce ministère pour la vie des autres soit toujours quelque chose dont nous sommes conscients, que nous serons tout simplement remplis et débordants de vie, et qu'elle se déversera sur ceux qui nous entourent. Je crois que c'est plus souvent le contraire qui arrive. Il s'agit, pour nous, de nous saisir résolument de Dieu par la foi. Les autres en reçoivent la bénédiction, à notre grand étonnement. Ayons donc la foi accomplissons notre ministère avec foi.
Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, Revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. (Psaume 126:6)
En pleurant, mais dans la foi. La récompense de la foi est une grande "certitude", - "mais"....
d) Une représentation corporative locale de Christ.
Ensuite, notre quatrième trait de la maisons spirituelle, c'est qu'elle doit être ici une représentation corporative locale du Seigneur Jésus. Nous avons médité Ses propres paroles : "Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d'eux" (Matthieu 18:20). Nous les avons reconnues comme une déclaration faite pour indiquer la grande vérité du Corps de Christ, à savoir, que là où deux ou trois membres de Son Corps sont réunis dans un même lieu, il y a une représentation et une expression de Christ.
Mais ici encore nous voyons que très souvent cela ne peut être réalisé que par la foi. "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux" - mais la foi doit se lever très fermement et très délibérément pour se saisir de cela. Car nous pouvons être réunis quelque part, deux ou trois, sans qu'il y ait aucune expression, aucune manifestation de la présence de Christ. Il faut que nous nous réunissions dans la foi. Il faut que nous fixions fermement nos pieds sur l'assurance de Ses promesses, et que nous affirmons notre position dans cette assurance. C'est à mesure que nous nous saisissons de la vérité que là où est le Corps, là est le Seigneur qu'elle devient une réalité pour nous. Nous n'en faisons pas une réalité par la foi, mais nous nous en approprions la réalité par la foi. Le Seigneur demande une attitude définitive à l'égard de ces vérités, et une affirmation de foi. Nous sommes ici, oui, mais nous ne sommes pas simplement ici comme deux ou trois qui soient réunis au non de Jésus, d'une manière passive. Il n'y aura aucune expression de la présence du Seigneur si nous en sommes là. Nous nous réunissons dans la foi, et nous nous appuyons dans la foi, sur le fait qu'il doit y avoir une expression de Seigneur, parce que nous sommes ensemble. A moins que nous ne nous réunissions sur ce fondement là, notre rassemblement ne sera qu'une congrégation, une entrée et une sortie. Lorsque nous nous réunissons de manière vivante, nous ne venons pas pour écouter une prédication, nous venons certainement pour rencontrer le Seigneur. Le Seigneur nous a promis que lorsque nous nous réunissons en Son Nom, nous Le rencontrons. Si c'est là notre esprit et notre attitude, il y aura au milieu de nous quelque chose d'une expression vivante du Seigneur. La foi est un facteur puissant, en ce qui concerne la vie corporative, pour en rendre les réelles valeurs. Je ne puis en dire davantage.
e) Le témoignage de la défaite de Satan
Le cinquième trait que nous ayons relevé, c'est que cette maison spirituelle existe comme un témoignage vivant de la défaite de Satan. Oui, c'est un fait, il a été défait et vaincu par Christ. En ce qui concerne le Seigneur Jésus, la défaite de Satan est un fait accompli et établi. Au jour de la Pentecôte, il n'y avait aucune difficulté à croire à cette victoire et à la proclamer. Mais les croyants vécurent et connurent d'autre jours, où il semblait que Satan était loin d'être vaincu, loin d'être détrôné. Ils le virent faire -apparemment- juste ce qu'il voulait, suivre son propre dessein. Ils le virent mettre à mort leurs frères et sœurs dans la foi, leurs compagnons dans le ministère. Ils virent les ravages causés par le diable, tout autour d'eux. Cela signifiait-il que la vérité, qu'ils avaient proclamée avec tant d'assurance et de conviction n'était plus vraie, qu'ils s'étaient trompés ? Pas du tout ! Cette réalité doit devenir une question de foi pour le peuple du Seigneur. La défaite de Satan en ce qui concerne le monde, est une question de la foi militante de l'Église.
Nous tirons simplement cette vérité de l'épître aux Éphésiens. Après avoir décrit toute l'armure dont nous devons être revêtus dans cette guerre spirituelle, nous préservant des ruses du diable, l'apôtre continue, - et par- dessus tout, prenez le bouclier de la foi. Notre langue française est pauvre pour exprimer ce que Paul entendait. Paul ne dit pas "par-dessus tout" dans le sens que nous donnons à ce terme. Il dit "Maintenant sur tout cela, pour couvrir tout cela, prenez le grand bouclier de la foi." Comme nous le savons, les soldats des légions romaines avaient plus qu'une espèce de bouclier. Ils avaient le petit bouclier rond qui ne servait qu'à protéger le visage et la tête contre les flèches et les traits. Ils avaient en outre le grand bouclier qui les protégeait complètement. Et très souvent, lorsqu'une armée marchait au combat, chaque soldat portait ce bouclier au-dessus de lui. Les grands boucliers étaient ainsi tenus côte à côte, ils formaient un toit solide de mailles de fer. Les soldats avançaient sous ce toit, le grand bouclier était au-dessus de tout, couvrant tout. Tout le reste ne demandait que cette seule protection. Sans elle, tout le reste pouvait céder, et s'avérer insuffisant. Avec tout le reste, sur tout et par-dessus tout, la foi ! Il faut la foi militante de l'Église, pour que soit accompli, ici-bas, ce que Christ a accompli dans les cieux, à savoir la défaite du Malin. C'est maintenant par la foi que notre ennemi est défait, en ce qui concerne l'Église et les choses d'ici-bas. Mais notre foi, cela va sans dire, repose non pas sur quelque chose qui doit arriver, mais sur ce qui est accompli, à savoir la victoire de Christ.
f) Le témoignage présent au jour de gloire à venir
Nous en arrivons à la dernière chose qui n'a pas encore été mentionnée. Le trait final de cette maison spirituelle, l'Église, est ici à la lumière du jour à venir de la plénitude de gloire, pour être dans cette lumière, pour recevoir sur elle la lumière, et pour refléter la lumière de ce jour qui vient.
Dans le temple d'Ezéchiel, nous avons remarqué dans les passages cités que après toutes ces allées et venues dans tous les sens, au dedans, au dehors, autour, à travers, en haut, en bas, le prophète est conduit pour finir vers le portique qui regarde vers l'Orient et vers la gloire. L'Orient, c'est le soleil levant, un nouveau jour, et c'est par ce portique que la plénitude de la gloire pénètre à l'intérieur. La maison, nous le voyons, se trouve sur le chemin de la gloire à venir. Elle est là, la face tournée vers le soleil levant, vers la gloire. C'est l'image que nous en avons dans Ezéchiel, mais nous possédons encore beaucoup d'autres passages.
"Que nous servions à la louange de Sa gloire." C'est l'Église dans l'épître aux Éphésiens. Mais il y a cet autre passage dans Hébreux : "Encore un peu de temps et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera point....Et mon juste vivra par la foi.... Or, la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas, ."
Nous avons ici, une position prise par la foi, à la lumière de cette glorieuse espérance, de cette espérance bénie, et dans le cœur, une conviction de l'assurance de cette gloire invisible. Nous sommes, en tant que maison du Seigneur, appelés à être ici un témoignage vivant au jour de gloire à venir. Mais ce n'est pas un témoignage en paroles, ni en doctrine : ce doit être un témoignage en vie, en réalité. Ce ne peut être que d'une manière spirituelle, et par conséquent dans la ligne de la foi. Nous avons à concevoir le jour du Seigneur, le jour de gloire, le retour du Seigneur dans la gloire. Nous avons à concevoir tout cela de manière spirituelle. Il y a beaucoup d'enfants de Dieu qui abordent cette grande vérité de manière prophétique. Mais je ne trouve pas toujours que l'étude des prophéties aboutit à la gloire. Il me semble que, bien souvent, elle résulte beaucoup de mort et de confusion ; et ce ne sont pas tous les étudiants des prophéties qui vivent dans la gloire du jour à venir. Ils vivent dans la créance, dans le raisonnement du jour à venir, mais pas dans sa gloire. Ce n'est pas une simple argumentation doctrinale ou mentale de cette grande vérité, qui en révélera la gloire dans nos vies, mais une conception spirituelle.
J'aime beaucoup l'étude des prophéties, et le livre de l'Apocalypse y occupait une place prééminente. Mais plus je l'étudiais, plus aussi j'y trouvais de confusion, plus j'y rencontrais de difficultés. Cela ne me faisait pas arriver plus près de la gloire. Alors le Seigneur me mit sur la voie. Il me montra les principes spirituels sur lesquels s'appuie le livre de l'Apocalypse et je pus ainsi comprendre ce livre d'une manière spirituelle. Je ne veux pas dire que je me mis à tout spiritualiser, mais il me fut possible de le comprendre de manière spirituelle. Le nuage s'était dissipé et la vie était venue.
Prenons cette question de l'avènement du Seigneur : il s'agit naturellement de la venue du Seigneur dans la gloire, lorsqu'Il paraîtra sur les nuées de gloire, qu'Il viendra pour être glorifié dans Ses saints - la gloire venait du côté de l'Orient. N'avons-nous pas remarqué, en tout le temps de cette dispensation, lorsque des croyants spirituels se réunissent et que dans leurs réunions, ils parlent et chantent de la venue du Seigneur, combien la gloire de Dieu se lève et paraît spontanément ? N'avons-nous pas remarqué cela ? Maintenant, je ne crois pas que ce soit un fait purement psychologique. Et je ne crois pas non plus, que ce soit parce que nous pensons tous à nous-mêmes et à la grandeur de ce jour où tous, nous serons délivrés de toutes nos chaînes. Je crois plutôt que la gloire se lève, malgré ce que nous sommes en nous mêmes. Nous avons assez vécu, la plupart d'entre nous, pour avoir connu beaucoup de chers enfants de Dieu, qui avaient cru avec ferveur et affirmé avec conviction que le Seigneur reviendrait durant leur vie, et qu'ils seraient enlevés. Et il y a pourtant des années que leurs corps sont couchés dans la tombe. Cela serait suffisant pour vous détourner de tout ce sujet, et vous pousser à dire : "Nous avons déjà entendu cela !" Cela serait suffisant pour prendre part au rang des railleurs dont parle Pierre lorsqu'il écrit : "Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent dans le même état que depuis le commencement du monde." (2Pierre 3:4). Vous pouvez prendre cette attitude, si vous voulez, mais c'est en dépit de tout cela que, dès que nous contemplons la venue du Seigneur, quelque chose élève notre mentalité, triomphe de nos arguments et de toute cette triste histoire, et que nous voyons se lever la gloire. Il en est ainsi en dépit de tout. Pourquoi ? Il en était ainsi au commencement de la dispensation de l'Église, et il en a été ainsi au cours de tous les âges. Cependant le Saint-Esprit savait dès le commencement, que le retour du Seigneur n'aurait pas lieu au cours de deux fois mille ans, en tout cas. Et néanmoins, cette expérience de réelle joie et de gloire est toujours renouvelée, chaque fois où le peuple de Dieu s'occupait de l'avènement du Seigneur. Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit ne vit pas dans le temps. Il n'appartient pas au temps. le Saint-Esprit est en dehors du temps, et la fin lui appartient déjà. Il est l'Esprit de la fin, et lorsque nous sommes réellement dans l'Esprit, nous nous trouvons avec Lui dans la fin. Si nous demeurons dans notre propre pensée, - oh cette ligne de la raison ! - en dehors de l'Esprit, nous n'avons aucune joie. Mais lorsque nous nous abandonnons et que nous sommes dans l'Esprit, nous nous retrouvons avec Lui tout à la fin. Nous sommes en dehors du temps, nous sommes déjà dans la gloire, mais la gloire est vue comme dans un miroir.
Le Saint-Esprit n'est pas lié au temps. et si nous sortons du temps, nous possédons tout. Nous avons notre finalité, notre plénitude. Ainsi, lorsque Jean fut ravi en Esprit dans l'ile de Patmos, il arriva très rapidement à la fin des choses, au but que nous, qui sommes dans le temps, nous n'avons pas encore atteint. C'est ce que j'entends par concevoir les choses spirituellement. Prenons garde à ne pas nous approcher de la prophétie comme d'une chose mentale. Le Saint-Esprit, qui en nous de manière vivante, nous fera pénétrer dans la valeur des choses. C'est ainsi que par l'Esprit nous devons demeurer aujourd'hui dans la lumière de la plénitude glorieuse du jour du Seigneur. Nous devons être ici comme un témoignage, non pas aux choses prophétiques, ni à un enseignement ou à une doctrine de la Seconde Venue et de tous les problèmes qu'elle entraîne avec elle, mais bien à sa signification spirituelle. Qu'est-ce donc ? Eh bien, c'est le but, en vue duquel Dieu a travaillé au cours de tous les siècles, la seule chose sur laquelle soit fixé Son cœur, et dans laquelle Il ait Sa satisfaction, Sa gloire, Sa louange, Sa plénitude. Et le Saint-Esprit est toujours là pour nous faire goûter quelque chose de sa valeur, dès que nous le contemplons. Il est là, en nous, comme "le gage de notre héritage", et pour nous faire comprendre que tout est question de foi.
Nous ne sentons pas toujours la gloire de l'avènement du Seigneur. Nous ne vivons pas toujours dans la lumière éclatante de ce jour. Mais "la foi est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas"; et lorsque nous abandonnons nos arguments pour entrer dans l'Esprit, c'est-à-dire pour entrer en communion réelle avec le Saint-Esprit, le poids de nos raisonnements disparaît, et toutes les contradictions apparentes que nous trouvions dans l'histoire disparaissent. La gloire de l'Etrnel entre par le portique qui regarde vers l'Orient.
"Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra ; il ne tardera point. Et mon juste vivra par la foi."
Que le Seigneur fortifie notre foi, et qu'il garde nos cœurs dans la foi!