jeudi 18 novembre 2010

petite méditation sur Galates 6

   
1 Frères, si même quelqu'un est surpris en quelque chute, vous qui êtes spirituels, redressez–le avec un esprit de douceur; et prends garde à toi–même, de peur que tu ne sois aussi tenté.
2  Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ.
3  Car si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il se séduit lui-même;
4  mais que chacun éprouve sa propre oeuvre, et alors il pourra se glorifier, mais en lui–même seulement, et non par rapport à autrui;
5  car chacun portera son propre fardeau.
6  Que celui à qui on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne.

    Nous voyons, par ce passage, la vie de l’église dans toute sa simplicité et sa beauté. Il est à remarquer une chose essentielle et très importante :
    Ce sont les membres qui s’exhortent les uns les autres, qui portent leurs fardeaux, se reprennent. Il n’est pas question, dans ce passage, que se soient les responsables de l ‘église, les ministères, mais tous les croyants ont cette charge. Chacun peut reprendre l’autre, celui qui est spirituel, comme dit Paul. Il n’y a pas que les pasteurs ou anciens qui peuvent reprendre, mais tous peuvent le faire ! Les pasteurs nourrissent le troupeau, les membres vivent leur vie spirituelle par cette nourriture!
    D’ailleurs, lorsque Paul écrit aux églises, il écrit à tous les saints et pas seulement aux responsables. Ils ont la responsabilité du troupeau comme il stipulé dans Actes 20.28 :

28  Prenez donc garde à vous–mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l'Esprit saint vous a établis évêques, pour paître l'Eglise du Seigneur, qu'il a acquise par son propre sang.

    Les responsables sont  établis par le Seigneur pour nourrir Son troupeau. C’est le troupeau du Seigneur, pas celui des responsables de l’église ! Il est très intéressant de souligner cette vérité essentielle ! Si le troupeau est bien nourri et soigné, il acquiert la capacité spirituelle de pouvoir prendre soin les uns des autres, de se prendre en main. Les responsables aussi, bien sûr, comme dit plus haut. Une église qui peut vivre de cette façon est composée de chrétiens adultes, formés et enseignés par les responsables. C’est pour cette raison que Paul écrit : « Que celui à qui l’on enseigne la Parole, fasse participer à tous ses biens celui qui l’enseigne » Paul emploie le singulier, c’est un peu déconcertant !
    Une église avec des chrétiens bien enseignés et adultes peut et doit vivre de cette façon. Les responsables peuvent prendre plus de temps avec les nouveaux convertis pour les enseigner et les faire grandir dans leur foi. Le Christ corporatif ! Avec son autorité et sa puissance ! J’en rêve ! Pour cela, il faut aussi que chacun de nous ait envie de grandir et de vouloir donner à l’autre ! La seule façon de croître c’est de le décider et mettre tout en œuvre pour y arriver ! C’est notre part. Si je suis bien enseigné, est-ce que je vais mettre en pratique ce que j’ai reçu ? Est-ce que je brûle de vouloir servir le Seigneur en portant les fardeaux ou en redressant celui qui s’égare ? Est-ce que je suis capable d’enlever la poutre de mon jugement pour aller vers ce frère (ou cette sœur) pour lui ôter sa paille ?  Il y a tellement d’exemples !
    Le verbe redresser est très intéressant. Nous le trouvons dans Mathieu 4.21 lorsque Jean et son frère répare leurs filets dans la barque. Ce verbe réparer est le même que celui employé, ici, par Paul. Ce verbe :katatirzo veut dire bien des choses :

Perfectionner, redresser ,compléter, rendre capable, réparer d’ou faire de quelqu’un ce qu’il doit être (éditions clé)

    Nous trouvons ce verbe dans Mathieu 4.21 :

21  De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets.

    Jacques et Jean réparaient les filets lorsque le Seigneur les a appelés. Le verbe employé dans ce verset est le même que dans Galates 6.1. Ce que les deux frères avaient en vue c’est la capacité de service de ces filets complètement rétabli, afin de pouvoir pêcher sans que ceux-ci se rompent. Ils avaient comme objectif de rendre les filets opérationnels pour le service (la pêche). C’est exactement ce que dit Paul dans ce verset.
   Dans le cas qui nous occupe et si nous comparons avec Mathieu, ce qui est fait, aussi bien pour les filets que pour les hommes a un seul but : ‘’permettre un service le meilleur possible’’. Les filets sont réparés pour pêcher, sans qu’ils se rompent. Pour le chrétien, pouvoir servir le Seigneur dans la dimension de l’Esprit, efficacement.
    A remarquer que cette exhortation est pour les membres de l’église, conducteurs compris, mais pas pour eux seulement ! C’est très important. C’est la vie du Christ corporatif ! Merveilleux !
    Nous devons porter notre propre charge ou fardeau. Il s’agit de ce que le Seigneur nous a confié pour le servir et non pas d’un fardeau qui me détruit. C’est de cela que je rendrai compte au Seigneur, lorsque je paraîtrai devant Lui, au jugement dernier. Chacun de nous rendra compte pour lui-même (Rm 14.12 ; 2Co 5.10) Il n’est pas question du salut, mais de ce que j’ai fait du talent que le Seigneur m’a octroyé pour le servir. Paul nous exhorte à examiner chacun notre propre œuvre. Je pense que c’est clair.

7  Ne vous abusez point; on ne se moque pas de Dieu; car ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi;
8  parce que celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.
9  Ne nous lassons point de faire le bien; car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas.
10 Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous; mais principalement aux frères en la foi.

    Ces deux dernières recommandations sont très importantes pour nous. Notre moisson sera ce que sera notre vie. Si nous vivons une vie selon les désirs de notre chair, nous allons récolter la corruption. Il s’agit de la vie terrestre. Notre œuvre sera passée au crible de Dieu ! Nous risquons d’être sauvé comme au travers du feu ! (1Co 3.10-15)
    Il m’est arrivé de vivre, parfois, de cette façon. Le châtiment du Seigneur est venu sur moi très durement, et sincèrement, je n’aimerai pas revivre ces moments ! J’ai été châtié parce que je suis fils et non bâtard comme le dit Hébreu 12.8. Ma moisson, à ce moment précis de ma vie était la corruption ! Par sa grâce, j’essaie maintenant de le servir par son Esprit, et les frères et sœurs sont là pour me reprendre, m’exhorter si je dérape ! C’est le ministère pastoral de l’église pour et par tous les membres. Christ vit par son corps, pour son corps qui est l’église et par de là son corps pour les inconvertis afin de les toucher à salut.
    Paul nous demande de ne pas nous lasser, afin de moissonner au temps convenable. Ce temps est le temps de Dieu et il ne nous reste qu’à persévérer dans notre appel. Nous devons toujours être attentifs à la voix de l’Esprit en nous pour ne pas nous fourvoyer. Le reste ne nous appartient pas ! C’est la part, le temps de Dieu !
    Je pense à Abraham, lorsque l’Eternel lui a donné l’ordre de sacrifier son fils sur le mont Morija. Au moment où le couteau allait trancher la gorge d’Isaac, l’Eternel a parlé de nouveau au patriarche. A ce moment celui-ci pouvait penser : « j’ai reçu l’ordre de sacrifier, je vais jusqu’au bout car l’Eternel ne peut pas se rétracter et cet ordre ne peut pas venir de Lui ! » Il pouvait! Il connaissait la voix de son Dieu et il a retiré le couteau. Nous sommes parfois comme cela :  « Dieu m’a dit » et je ne lâche pas le couteau, car si Dieu a dit c’est dit ! C’est la voix de l’Esprit qui donne le discernement des situations. Il est impératif de cultiver cette communion avec notre Dieu par son Esprit !
    Ne nous lassons point ! Faisons du bien à tous ! Pensons aux frères en la foi ! Ce sont des exhortations de bon sens très ‘‘humaines’’ et très spirituelles en même temps. Continuons notre lecture :

11   Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main.
12  Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ.
13  Car les circoncis eux-mêmes n'observent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair.

    F. Godet  écrit sur son commentaire :

    Il y avait en Galatie une riche et puissante colonie juive, qu’il était  plus agréable d’avoir pour amie que pour ennemi. Or les agitateurs judaïsants se faisaient assez facilement pardonner leur prosélytisme chrétien, lorsque, après avoir amené un païen à la foi en Jésus-Christ, ils l’engageaient à accepter la circoncision. Une fois cela obtenu, ils ne se montraient pas trop exigeants quant aux conséquences de cet acte. Ils dispensaient sans scrupule les nouveaux convertis de toutes les observances mosaïques qui auraient pu leur être à charge, des lois alimentaires par exemple. On tenait seulement à pouvoir dire : « Hier, nous avons eu tant de circoncis ! Aujourd’hui de nouveau tant ! » Et les riches marchands d’applaudir !(v. 12 et 13)

    Lisons les derniers versets de cette lettre :

14  Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde !
15  Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature.
16  Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu !
17  Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus.
18  Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus–Christ soit avec votre esprit ! Amen !

    Nous voici à la fin de cette lettre. Paul, une fois de plus revient sur la circoncision. Il s’agit d’un sujet tellement important qu’il conclue par ce sujet, encore une fois ! Il dénonce cette folie de devoir se faire circoncire et il déclare que les circoncis, eux-même, n’observent pas la Loi. Il est circoncis lui-même et il a vécu sous le joug de la Loi. Il sait de quoi il parle ! S’il affirme cela, c’est la vérité. Ces circoncis veulent, en obligeant les païens à se  soumettre à ce rite, se glorifier de les avoir contraint à cela. C’est encore une œuvre de la chair. 

    Lisons quelques versets de Colossiens 2

11  Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair:
12  ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
13  Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ;

    Ces versets nous affirment que les chrétiens sont circoncis. Circoncision qui est pratiquée par la main divine et qui a été aussi subie par les Juifs qui l’ont été de la main de l’homme. La circoncision du cœur est opérée par le Seigneur Lui-même. Il nous a entraînés dans sa mort à la croix et c’est toute notre chair qui est circoncise, c’est-à-dire qu’elle a été complètement anéantie, elle est morte. (le baptême d’eau en est le symbole)
    Si nous avons, par notre baptême, déclaré publiquement la mort de notre chair (la circoncision divine) nous ne pouvons vivre que par la vie de résurrection qui se trouve en Christ ! Je crois que c’est fondamental de savoir que notre circoncision est l’amputation complète de notre chair (pas que le prépuce !!) afin de vivre notre vie en Christ, étant délivré des œuvres de la Loi et vivre par la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ !
    Ce qui explique bien l’argumentation de Paul en mettant les Galates en garde. Ce  rite les obligeait à suivre toute la Loi de Moïse. Ce n’était pas un engagement à la légère ! Bien au contraire ! On ne se moque pas de Dieu !

    F. Godet continue ainsi :

     Ce n’est pas ainsi que Paul pratique la mission. Pour lui, il ne veut d’autres sujets de gloire que la croix de Christ. Elle a élevé une barrière infranchissable entre les intérêts mondains et lui. Il ne regarde plus qu’à une chose, la création nouvelle inaugurée par cette croix. Tout ce qui est  extérieur, matériel, n’a plus aucune valeur religieuse à ses yeux. Aussi prononce-t-il en finissant, la bénédiction divine sur tous les Galates qui, après avoir lu cette lettre, suivront la voie qu’il vient de tracer, et en général sur toute l’église croyante qui est désormais le vrai Israël, l’Israël de Dieu.
    Quant aux commissions, il n’en a qu’une seule, cette prière saisissante : « Que personne ne cause du chagrin à celui qui porte en son corps l’empreinte des plaies qui lui ont été faites pour Jésus ! » Après quoi il souhaite que la grâce divine pénètre jusqu’à ce qu’il y a de plus intime dans l’âme de ses lecteurs, l’esprit, et les salue par ce mot d’adieu et d’amour : frères ! C’est comme le baume de sa main aimante verse en finissant sur toutes les blessures que sa franchise avait pu leur faire.
    Nous pouvons résumer en un mot l’épître aux Galates : c’est la déclaration d’émancipation de l’humanité croyante à l’égard de la Loi ; la proclamation de l’ère nouvelle de la liberté spirituelle.

    Nous voilà au bout de cette courte méditation. Je pense que ce n’est qu’un squelette qu’il faut essayer de compléter, de fournir, d’habiller. Nous n’avons fait qu’effleurer toute la richesse contenue dans cette épître.
    Le fondement du christianisme c’est vivre par la foi. Le fondement de notre vie c’est Christ qui vit en moi. Ma vie est échangée avec la vie de Christ.
    Notre vie mérite la mort et en Christ, nous sommes morts. Ma vie ne peut pas s’améliorer. Impossible ! Et c’est pour cela qu’il faut passer par la mort, qui est le juste jugement de Dieu sur ma vie en Adam. Tout ce qui vient de ma chair, même les choses les plus belles sont incompatibles avec la sainteté de Dieu. C’est pour cette raison que par l’Esprit, la vie de Christ habite en moi et pour la laisser s’exprimer, je dois mourir.
    C’est le paradoxe chrétien : je dois vivre ma mort en faisant mourir les actions du corps. La vie de Christ peut s’exprimer et je vis de Sa Vie en moi. C’est mon esprit régénéré qui peut accueillir l’Esprit de Dieu. C’est par mon esprit uni au Saint-Esprit que je peux vivre ma vie, la vraie, celle de Christ en moi. Comme je le dis souvent c’est ma véritable identité !
    A Dieu seul la gloire !
jcb


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