vendredi 13 avril 2018

(11) COMME CHRIST Andrew Murray L'élu de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
 Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com
 
(11) L'élu de Dieu.

«Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils afin qu'il soit le premier-né entre plusieurs frères» Romains 8: 29.

                      L'Écriture nous parle d'une élection individuelle. Cette doctrine de l'élection ne résulte pas seulement de quelques textes isolés, mais de l'ensemble de ce qu'elle nous dit quant aux conseils de l'éternité qui s'accomplissent ici-bas dans le temps. Elle fait dépendre tout l'avenir du royaume de Dieu de la fidélité de quelque individu à remplir son mandat ici-bas. Aussi la seule garantie de l'exécution du dessein de Dieu repose sur la prédestination de l'individu. Ce n'est que dans la prédestination que l'histoire du monde, aussi bien que celle du royaume de Dieu et de chaque croyant, trouve une base assurée.
 
                   Il y a des chrétiens qui ne peuvent pas admettre ceci. Ils craignent tellement de porter atteinte à la responsabilité dé l'homme qu'ils rejettent la doctrine de la prédestination divine comme privant l'homme de sa liberté de volonté et d'action. L’Écriture ne partage pas cette crainte-là. Tantôt elle parle de la libre volonté de l'homme, comme s'il n'y avait pas d'élection, tantôt elle parle de l'élection, comme s'il n'était pas question de libre volonté. Nous voyons par là que nous devons admettre l'une et l'autre de ces deux vérités, lors même que nous ne pouvons pas les comprendre, ni les mettre d'accord. C'est à la lumière de l'éternité que nous sera donnée la solution du problème. En attendant, celui qui les recevra toutes deux avec foi, ne tardera pas à reconnaître qu'elles ne se contredisent point. Il verra que plus sa foi croira au dessein éternel de Dieu, plus il en recevra de force et de zèle pour le travail ; il verra aussi que plus il travaillera et sera béni dans son travail, plus il lui deviendra évident que tout vient de Dieu et concourt à l'accomplissement de son plan.
     
                    C'est pour cela qu'il est si important pour le croyant de « travailler à affermir son élection ». L’Écriture nous assure « qu'en faisant cela, nous ne broncherons jamais ». (2 Pierre 1 : 10). En effet, plus je crois que je suis élu de Dieu, et que je le suis, non seulement en général, mais parce que de cette élection dépend chaque détail de ce qu'il m'appelle à faire, plus aussi je me sens fortifié par la conviction que Dieu lui-même perfectionnera son œuvre en moi, et qu'ainsi il me sera possible de faire tout ce qu'il attend de moi. Pour chaque devoir que m'impose l’Écriture, pour chaque promesse dont je désire l'accomplissement, je recourrai au dessein de Dieu sur lequel se fondera mon attente et qui me donnera aussi la mesure de ce que je dois attendre. Je comprendrai que ma vie sur la terre doit être la fidèle reproduction du plan de ma vie que le Père a tracé dans le ciel, indiquant là ce que je dois être ici-bas.
 
                    Chrétien, affermissez votre vocation et votre élection. Voyez clairement que Dieu vous a élu d'avance, et dans quel but vous êtes élu. « En faisant cela, vous ne broncherez jamais ». Votre confiante adhésion au dessein irrévocable de Dieu vous communiquera une ferme assurance qui vous gardera de broncher.
 
                     Voici en quels termes l’Écriture parle du dessein de Dieu en ce qui nous concerne : « Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils ». Jésus-Christ, homme, est l'élu de Dieu. En lui commence et finit l'élection, « En lui nous sommes élus ». C'est pour que nous fussions unis à lui et pour sa gloire que nous avons été élus. Le croyant qui ne cherche dans son élection que l'assurance de son propre salut, qu'à être affranchi de toute crainte et incertitude, n'en sait encore que peu de chose. Le but de notre élection est de nous ouvrir tous les trésors qui nous sont promis en Christ et de pourvoir à chaque détail, à chaque besoin de notre vie. Nous avons été « élus en lui» avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui par la charité ». (Éphésiens 1 : 4). 
 
                    Ce n'est que lorsque l'Église saisira bien le rapport qui existe entre l'élection et la sanctification, que la doctrine de l'élection répandra toutes ses grâces. (2 Thessaloniciens. 2 : 13; 1Pierre 1 : 2). Elle enseigne au croyant que c'est Dieu qui doit et qui veut tout faire en lui; elle lui enseigne qu'il peut s'en remettre jusque dans les moindres détails au dessein irrévocable de Dieu, pour accomplir lui-même en son enfant tout ce qu'il attend de lui. A cette lumière-là, cette parole : «Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils », fortifie d'une force nouvelle chacun de ceux qui ont déjà commencé à prendre pour règle de ce qu'ils doivent être, ce que Christ est lui-même.
     
                    Chrétien, si vous voulez réellement être comme Christ, attachez-vous à la certitude que Dieu le veut aussi, que tout le plan de la rédemption a pour but de vous rendre tel, et que le dessein de Dieu vous est une garantie du succès de vos efforts. A côté de votre nom, dans le livre de vie, se trouvent aussi ces mots; « Prédestiné à être conforme à l'image de son Fils ». Toute la puissance divine, qui a déjà accompli la première partie du dessein éternel en révélant la parfaite ressemblance du Père dans la personne de Jésus-Christ homme, est pareillement engagée à en accomplir la seconde partie, en opérant cette même ressemblance dans chacun des enfants de Dieu. Dans l’œuvre de Christ se trouve tout ce qu'il faut pour accomplir cette seconde partie du dessein de Dieu, aussi est-ce notre union avec Christ qui fait ici notre force. Nous pouvons compter sur cette force-là comme certaine, comme nous étant destinée de Dieu, et nous la recevrons aussitôt que nous nous livrerons à son influence. Dieu ne nous a-t-il pas élus pour être conformes à l'image de son Fils?
 
                    Il est facile de comprendre toute l'influence qu'exerce cette vérité dès qu'elle prend vie dans l'esprit. Elle nous enseigne à nous abandonner à la Volonté Éternelle, pour qu'elle accomplisse elle-même par nous l’œuvre que Dieu attend de nous. Elle nous montre aussi toute l'insuffisance et l'inutilité de nos propres efforts, car tout ce qui est de Dieu doit être fait par Lui. Lui qui est le commencement doit aussi être le milieu et la fin. La foi se fortifie étonnamment, elle prend une sainte hardiesse quand on se glorifie en Dieu seul, quand on attend de Dieu lui-même l'accomplissement de toute promesse, de tout commandement, de tout ce qui rentre dans son dessein et sa volonté sainte.
 
                    Croyant ! prenez le temps de vous assimiler cette vérité, demandant à Dieu de la faire pénétrer en vous, pour qu'elle agisse avec puissance dans votre âme. Que le Saint-Esprit grave au plus intime de votre être que vous êtes « prédestiné à être conforme à l'image de son Fils ». Le but du Père était la gloire de son Fils, il voulait « qu'il fût le premier-né entre plusieurs frères ». (Romains 8 : 29). Que votre but aussi, le but de toute votre vie, soit d'être l'image de votre frère aîné, afin qu'en vous voyant, vos frères en Christ soient stimulés à le rechercher lui directement, à le louer lui seul, et à le suivre de plus près. Soit par votre vie, soit par vos prières, tendez toujours à ce « que Christ soit glorifié dans votre corps ». (Philippiens 1 : 20). Vous en recevrez une confiance nouvelle pour demander et attendre tout ce qu'il vous faut pour vivre comme Christ. Votre conformité avec Christ contribuera à accomplir le dessein éternel du Père, qui est de glorifier le Fils. Par là même, elle vous paraîtra si sainte et si divine, que vous saurez bien ne pouvoir la tenir que du Père, et que, venant de lui, elle vous est assurée.
     
                    Ce que le dessein de Dieu a arrêté, la puissance de Dieu l'accomplit; ce que l'amour de Dieu a décidé, l'amour de Dieu le réalise. Une foi vivante au dessein éternel de Dieu vous sera donc une force majeure pour vous inciter à vivre comme Christ.

                    Ô toi que je ne puis comprendre, je me prosterne devant toi avec la plus profonde humilité. Quelle force déjà m'avait donné la certitude que ton Fils m'avait choisi pour m'envoyer dans le monde comme toi tu l'as envoyé! Mais à présent tu me fais monter plus haut encore en me révélant que ma mission, celle d'être tel que Jésus a été dans le monde, a été décrétée par toi dès l'éternité. Ô mon Dieu ! mon âme se prosterne dans la poussière devant toi. Seigneur Dieu, à présent que ton enfant vient à toi pour réclamer l'accomplissement de ton propre dessein, il ose attendre avec confiance que tu l'exauceras. Ta volonté est plus forte que n'importe quel obstacle. La foi qui se confie en toi ne sera point confuse. Seigneur, avec un saint respect, avec adoration, aussi bien qu'avec la confiance d'un enfant, je t'adresse cette prière : Père, accorde-moi le désir de mon âme, rends-moi conforme à l'image de ton Fils. Mon Père, devenir semblable à Jésus, voilà ce que mon âme désire et te demande.
     
                   Ô mon Père, inscris dans ton livre de mémoires, inscris aussi dans ma propre mémoire, que je te demande ici ce que je désire par-dessus tout : devenir conforme à l'image de ton Fils. Père, c'est pour cela même que tu m'as élu; tu me le donneras donc à ta gloire et à celle de ton Fils. Amen.

à suivre.......



mercredi 11 avril 2018

(10) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa mission divine.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(10) Dans sa mission divine.


«Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.»
Jean 17; 18.

« Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie aussi de même. » Jean 20 : 21.

                    Notre Seigneur Jésus se rendait compte que son Père lui avait donné une mission à remplir ici-bas. Souvent il disait: « Le Père m'a envoyé ». Il savait ce qu'était cette mission. Il savait que le Père l’avait choisi, l'avait envoyé dans le monde pour accomplir cette mission, et il savait aussi que le Père lui donnerait tout ce dont il aurait besoin pour l'accomplir. La conviction d'avoir été envoyé par le Père était le grand mobile de tout ce qu'il faisait.
     
                    Dans les affaires de ce monde, il importe qu'un ambassadeur sache clairement quelle est la mission dont il est chargée, et qu'il sache aussi qu'il n'a autre chose à faire qu'à la bien remplir, en s’y adonnant tout entier. Il importe aussi que le chrétien se rende compte qu'il a une mission à remplir sur cette terre, qu'il sache ce qu'elle est et comment il peut l'accomplir.
     
                   Notre mission divine est une des plus belles parties de notre conformité avec Jésus. Lui-même dit clairement dans un des moments les plus solennels de sa vie que, « comme le Père l'a envoyé », il envoie de même ses disciples. C'est dans sa prière sacerdotale qu'il parle ainsi à son Père, lui demandant pour eux qu'ils soient gardés et sanctifiés. Après sa résurrection, il le dit aussi à ses disciples, leur promettant à cet effet l'envoi du Saint-Esprit. Rien ne nous fera mieux comprendre et remplir notre mission ici-bas que sa correspondance, son identité avec la mission de Christ.
     
                    Notre mission est semblable à la sienne par le but qu'elle se propose. Pourquoi le Père a-t-il envoyé son Fils? Pour faire connaître son amour envers les pécheurs et sa volonté de les sauver. Non seulement les paroles de Jésus, mais sa personne même, mais toute sa conduite et toute sa vie témoignaient de l'amour du Père. Il devait représenter en sa personne le Père invisible qui est au ciel, afin que sur la terre les hommes apprissent ce que signifie: « Comme le Père ».
     
                  Après avoir accompli sa mission, le Seigneur monta au ciel, devenant, comme le Père, invisible au monde. Et maintenant il a transmis sa mission à ses disciples après leur avoir montré comment il fallait l'accomplir. Ils doivent le représenter, lui l'Invisible, afin qu'en voyant ce qu'ils sont, les hommes de la terre puissent juger de ce qu'il est lui-même. Tout chrétien doit donc être la vivante image de Jésus, il doit montrer en sa personne et par sa conduite le même amour pour les pécheurs, le même désir de les sauver, afin que par eux le monde puisse savoir ce que signifie ; «Comme Christ ». O mon âme, prends le temps nécessaire pour réaliser cette vérité. Notre mission a le même but que celle de Christ, le but de faire connaître le saint amour de Dieu revêtu de notre enveloppe terrestre.
 
                    Notre mission a la même origine aussi que celle de Christ. C'est l'amour du Père qui a choisi Christ pour cette oeuvre, et qui l'a trouvé digne d'un tel honneur, d'une telle confiance. Nous aussi, nous sommes choisis par Christ pour cette œuvre. Tout racheté sait bien que ce n'est pas lui qui a été chercher le Seigneur, mais que c'est le Seigneur qui a été le chercher. En allant le chercher, et en l'attirant a lui, le Seigneur avait expressément en vue cette mission divine, « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit ». {Jean 15 : 16).
     
                    Croyant, qui que tu sois, et où que tu sois, le Seigneur, qui te connaît, toi et ceux qui t'entourent, a besoin de toi; il t'a choisi pour le représenter dans le cercle où tu te meus. Que ton cœur s'applique à lui obéir. Jésus a mis son cœur à te sauver, afin que tu reflètes et que tu fasses voir autour de toi l'image même de sa gloire invisible. Oh ! souviens-toi que ta mission divine émane de l'amour éternel de Jésus comme la mission de Jésus émanait de l'amour du Père. Souviens-toi que, par là, ta mission est en toute vérité semblable à la tienne.
     
                    Notre mission est encore semblable à celle de Christ quant aux subsides qui nous sont accordés pour la remplir. Tout ambassadeur s'attend à être pourvu du nécessaire pour sa mission. « Celui qui m'a envoyé est avec moi, et le Père ne m'a point laissé seul ». (Jean 8 : 29). Ceci nous apprend qu'en envoyant son Fils, le Père était toujours avec lui, qu'il était partout sa force et son appui. Il en est de même quant à l’Église de Christ et sa mission. Une promesse accompagne l'ordre donné : « Allez et instruisez toutes les nations... Voici, je suis toujours avec vous ». (Mathieu 28 : 19, 20). Le chrétien ne doit jamais se retirer en arrière sous prétexte d'incapacité, car le Seigneur ne demande jamais rien qu'il ne donne le pouvoir d'accomplir. Tout croyant peut donc être certain que, comme le Père avait donné son Esprit-Saint au Fils pour le rendre capable de son travail, de même le Seigneur Jésus donnera aussi aux siens tout ce dont ils ont besoin. Le croyant recevra d'En haut la grâce d'être un fidèle représentant de Christ ici-bas, d'offrir dans sa vie un reflet de l'exemple laissé par Christ et d'être ainsi un foyer de vie, d'amour et de bénédiction pour ceux qui l'entourent. Quiconque entreprend sa mission divine avec cœur et avec foi ne tardera pas à éprouver que, réellement, celui qui envoie se charge aussi de pourvoir du nécessaire ceux qui sont envoyés. Jésus fait ainsi pour nous ce que Dieu a fait pour lui.
 
                    Notre mission est semblable en outre à celle de Christ par la consécration qu'elle exige» Le Seigneur Jésus s'est adonné sans réserve à poursuivre son oeuvre. C'était l’unique but de sa vie : «Pendant qu'il est jour, il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé. La nuit vient dans laquelle personne ne peut travailler ». (Jean 9 : 4). La mission du Père était la seule raison de sa vie terrestre. Il ne vivait ici-bas que pour révéler à l'humanité l'excellence et la gloire de Dieu le Père.
 
                    De même pour nous. La mission que Christ nous confie ici-bas est la seule raison de notre présence sur la terre, sans cela il nous retirerait de ce monde. La plupart des croyants ne s'en rendent pas compte. Leur devoir se borne, selon eux, à travailler quelque peu pour Christ au milieu d'autres choses à faire, et encore n'en trouvent-ils que difficilement le temps et la force. Et pourtant chacun devrait se dire : Accomplir la mission de Christ est la seule raison de ma vie ici-bas.
     
                    Ce n'est qu'en m'y consacrant sans réserve, comme l’a fait mon Seigneur et mon Maître, que ma vie pourra lui être agréable. Cette mission divine est si vaste et si belle que nous ne pouvons pas l'accomplir sans nous y consacrer entièrement. Impossible sans cela de recevoir les forces nécessaires pour nous en acquitter, impossible aussi de compter sur le secours du Seigneur, sur l'accomplissement de ses promesses. Est-ce bien ainsi que je suis préparé pour cette mission? Si je le suis, je possède la clef qui va ouvrir à mon expérience tous les trésors de gloire contenus dans ces mots : « Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie aussi de même ». Ô frères, consacrons notre vie à cette mission ; n'est-elle pas digne de la remplir tout entière ?
     
                    Seigneur Jésus, tu es descendu du ciel pour nous faire connaître ce qu'est la vie du ciel. Tu as pu le faire parce que tu étais du ciel. Tu as apporté sur la terre l'image et l'esprit de la vie du ciel ; c'est pourquoi tu as pu nous montrer aussi glorieusement ce qui constitue la vraie gloire du ciel, la volonté et l'amour du Père invisible. Seigneur, tu es toi-même à présent l'Invisible dans le ciel, et tu nous envoies, nous, pour te représenter dans ta gloire divine de Sauveur. Tu demandes que, nous aussi, nous aimions les hommes, afin que, d'après ce que nous serons avec eux, ils puissent se faire quelque idée de la manière dont tu les aimes, toi, dans le ciel.
     
                    Ô notre Sauveur, notre âme te bénit de ce que tu ne demandes pas plus que tu ne donnes. Toi qui es la vie du ciel, tu promets de faire vivre de ta vie tes disciples, tu vis en eux, béni soit ton saint nom! C'est de toi qu'ils reçoivent le Saint-Esprit pour être en eux « un souffle de vie ». C'est lui qui est la vie divine de l'âme, et quiconque accepte la direction de l'Esprit pourra accomplir sa mission. Par la joie et la puissance que confère le Saint-Esprit, nous pourrons être ta vivante image, et faire connaître à tous ce qu'est ta ressemblance.
 
                    Seigneur, enseigne-moi, enseigne-nous, à nous tous, que nous ne sommes pas du monde, comme toi tu n'étais pas du monde, et que c'est pour cela que tu nous envoies dans le monde, comme tu avais été envoyé par ton Père, afin que nous prouvions par notre vie que nous appartenons à ce monde d'amour, de pureté et de félicité auquel ici-bas tu appartenais toi-même. Amen.

On ne perdra pas sa peine en cherchant et comparant entre eux les textes suivants  Jean V, 24,30, 37, 38; VI, 38, 39, 40, 44 ; VII, 16, 28, 29, 33 ; VIII, 16, 18, 26, 29, 42 ; XI, 42 ; XII, 44, 45, 49 ; XIII, 20 ; XIV, 24 ; XV, 21 ; XVI, 25 ; XVII, 8, 18. 21, 33, s5 ; XX, 21.

                    Christ voulait que les hommes sussent bien qu'il n'agissait pas par lui-même, mais par celui qui l'avait envoyé. La conscience d'avoir une mission à remplir ne le quittait pas un instant.

à suivre.......

dimanche 8 avril 2018

(9) COMME CHRIST Andrew Murray En n'étant pas du monde.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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9  En n'étant pas du monde.

« Eux sont dans le monde,... et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde. »
 Jean 17 : 11,14, 16.

« Afin que nous soyons dans ce monde tel qu'il est lui-même ! » 1 Jean 4 : 17.
     
                  Si Jésus n'était pas du monde, pourquoi était-il dans le monde? S'il n'y avait aucune sympathie entre lui et le monde, pourquoi y vivait-il, au lieu de rester dans ce monde suprême, saint et béni auquel il appartenait? C'est parce que le Père l’a envoyé dans le monde. Ces mots : « dans le monde», « pas du monde » nous révèlent tout le secret de son œuvre comme Sauveur, et de sa gloire comme Dieu-homme. « Dans le monde » : Revêtu de la nature humaine, parce que Dieu voulait montrer ainsi que cette nature humaine lui appartenait, à lui, qu’elle n'appartenait pas au « prince de ce monde », et qu'elle était capable de recevoir la vie divine, de parvenir par là à la plus haute gloire. « Dans le monde » : Mêlé aux hommes, en relation avec eux pour se faire voir et connaître d'eux et pour les ramener par là au Père.
     
                   « Dans le monde » : En lutte avec les puissances qui gouvernent le monde, pour apprendre l'obéissance, pour perfectionner et sanctifier ainsi la nature humaine.
     
                    « Pas du monde » : Mais du ciel, manifestant la vie qui se trouve en Dieu et que l'homme avait perdue, pour la rapprocher de l'homme, pour la lui faire contempler et désirer.
     
                    « Pas du monde » : Témoignant contre le péché et contre tout ce qui sépare l'homme de Dieu, pour montrer à l'homme qu'il est incapable de se faire une juste idée de Dieu et de lui plaire.
     
                    « Pas du monde » : Fondant sur la terre un royaume d'origine toute divine, tout à fait indépendant de tout ce que le monde tient pour désirable ou nécessaire, avec des principes et des règles tout autres que ceux qui ont cours dans le monde.
    
                   «Pas du monde» : Afin de racheter tous ceux qui lui appartiennent, et de les amener dans le royaume nouveau et céleste qu'il leur a révélé.
     
                   « Dans le monde ». « Pas du monde ». Voilà ce qu'est Jésus, ce qu'est son œuvre : pas du monde quant à sa puissance et sa sainteté divines qui doivent juger le monde et le vaincre ; et pourtant dans le monde quant à son humanité et son amour qui cherchent à sauver tout ce qui peut être sauvé. La plus complète séparation d'avec le monde jointe aux plus intimes rapports avec ceux qui sont dans le monde, voilà les deux extrêmes qui se réunissent et se concilient en Jésus.
    
                  La vie du chrétien doit aussi mettre d'accord ces deux extrêmes, quelque contradictoires qu'ils puissent paraître. Il faut que chez le croyant, la vie divine se fasse jour au travers de l'enveloppe terrestre. S'en tenir à l'une de ces vérités seulement n'est pas très difficile. « Pas du monde » fut dès les âges les plus reculés la devise de tous ceux qui croyaient devoir, pour servir Dieu, fuir au désert, ou se retirer dans des couvents, et de nos jours encore, elle rallie ceux qui croient devoir montrer la sincérité de leur piété en jugeant sévèrement tout ce qui est dans le monde. Il y a bien chez eux séparation d'avec le péché, mais il n'y a plus de rapports avec les pécheurs qui ne se sentent pas entourés par eux de la divine charité de Jésus. C'est limiter la religion à un seul point de vue, c'est en faire par conséquent une religion défectueuse.
    
                    D'autres s'en tiennent aux mots : « Dans le monde », se réclamant de cette parole de l'apôtre : «Autrement il vous faudrait sortir du monde ». (I Cor. 5 : 10). Ils veulent montrer que la religion n'empêche pas d'être sociable et de jouir de tout, car ils se figurent que par là ils engageront le monde à servir Dieu. Souvent ils ont en effet réussi à rendre le monde très religieux, mais à quel prix? La religion se faisait alors très mondaine.
     
                    Le vrai disciple doit réunir ces deux vérités. S'il ne montre pas clairement qu'il n'est pas du monde, s'il ne témoigne pas du bonheur qui résulte de la vie qui vient de Dieu, comment pourra-t-il convaincre le monde de péché, comment lui prouver qu'il existe une vie d'un niveau plus élevé, comment l'engager à désirer ce qu'il ne possède pas encore? Il faut que son sérieux, sa sainteté et sa séparation d'avec l'esprit du monde le caractérisent, lui et sa vie. Il faut que son esprit sanctifié, un esprit nouveau, céleste, tout contraire à celui du monde, prouve à tous qu'il appartient à un royaume qui n'est pas de ce monde.
     
                    Et pourtant il doit vivre « dans le monde ». Dieu l'a placé là, au milieu de ceux qui sont du monde pour gagner leur cœur, pour avoir de l'influence sur eux, pour leur communiquer l'Esprit qui est en lui, et c'est à remplir cette mission qu'il doit chercher à employer sa vie. Il ne saurait y réussir par les moyens qu'indique la sagesse du monde, par des concessions, par des déviations ou des atténuations des grandes vérités religieuses. Non, il ne pourra être en bénédiction au monde qu'en suivant les traces de celui qui seul peut enseigner à vivre dans le monde sans être du monde, qu'en réalisant une vie de service et d'abnégation par laquelle il confessera ouvertement que la gloire de Dieu est le but de son existence, et par laquelle, étant plein du « Saint-Esprit » il réchauffera les hommes au contact de l'amour divin.
     
                    Oh! qui nous fera trouver le secret divin de réunir chaque jour dans notre vie ces deux choses si difficiles à concilier : dans le monde, et pas du monde? C'est Jésus qui nous le révèle, lui qui a dit « Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde ». Ce comme a plus de portée et de puissance que nous ne le pensons. Si nous laissons le Saint-Esprit nous expliquer le sens de ce mot, nous comprendrons ce que c'est que de vivre dans ce monde comme Jésus y a vécu.
    
                    C'est de notre union avec Christ que ce comme tire toute sa force. C'est elle qui nous enseignera que plus on est loin « d'être du monde », mieux on est préparé à « être dans le monde ».   
     
                  Plus l’Église sera affranchie de l'esprit et des principes du monde, plus aussi elle aura d'influence sur lui. La vie du monde cherche sa propre satisfaction et sa propre gloire. La vie du ciel est sainte, elle vit d'amour et de renoncement à soi-même.
     
                    Un grand nombre de chrétiens qui cherchent à se séparer du monde ne possèdent que peu de vie spirituelle, parce qu'ils conservent encore trop de l'esprit égoïste du monde, cherchant avant tout leur propre amélioration, et leur propre bonheur. Jésus-Christ n'était pas du monde, il n'avait rien de l'esprit du monde; c'est pourquoi il pouvait aimer les pécheurs, les gagner et les sauver. Le croyant non plus ne doit pas être du monde plus que Christ ne l'a été, car le Seigneur lui dit : « pas du monde, comme je ne suis pas du monde ». Par sa nouvelle nature le croyant est « né de Dieu », il a reçu en lui la vie et l'amour de Dieu, et c'est cette vie surnaturelle qui le rend capable d'être dans le monde sans être du monde. Tout disciple qui tire sa vie de Christ en fera l'expérience. Il peut se dire : comme Christ je ne suis pas du monde, parce que je suis en Christ.
    
                    Il sait que c'est seulement par son union avec Christ qu'il peut rester séparé du monde, et que ce n'est qu'autant que Christ vit en lui qu'il peut jouir de la vie qui vient de Dieu. Il sait que pour répondre à sa vocation, il doit se retirer du monde comme étant crucifié au monde, et que néanmoins il doit vivre dans le monde, afin d'y être en bénédiction aux autres par la vie qu'il reçoit de Christ. Tout en marchant sur la terre, il vit dans le ciel.
    
                    Chrétiens, voyez là la vraie manière d'imiter Jésus-Christ. « C'est pourquoi sortez du milieu d'eux et vous en séparez, dit le Seigneur ». Et alors s'accomplit cette promesse : « J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai ». (2 Corinthiens 6 : 17, 16). Alors Christ pourra vous envoyer dans le monde, comme le Père l'y a envoyé pour occuper dans le monde la place où votre Père vous commande de le glorifier et de faire connaître son amour.
     
                    « Pas du monde » : Ce n'est pas seulement se séparer du monde et témoigner contre lui, mais c'est encore faire connaître l'esprit, l'amour et la puissance de l'autre monde, du ciel, auquel nous appartenons, c'est amener le monde terrestre à avoir part aux bénédictions du monde céleste.
    
                    Ô toi, Souverain Sacrificateur ! Toi, qui revêtu de ton pouvoir sacerdotal a prié le Père pour nous qui ne sommes, pas plus que toi, du monde, quoique devant encore l'habiter, puisse ton intercession manifester en notre faveur sa souveraine efficace !
   
                    Le monde a souvent accès dans notre cœur. Son égoïsme nous domine trop encore. A cause de notre incrédulité, la nouvelle nature n'a pas toujours plein pouvoir. Seigneur, nous te supplions, en vertu de ton intercession toute-puissante, de réaliser en nous ces mots : « Pas du monde, comme je ne suis pas du monde », car notre seule force contre le monde est d'être comme toi.
     
                    Seigneur, nous ne pouvons être comme toi qu'en étant un avec toi. Nous ne pouvons marcher avec toi qu'en demeurant en toi. Ô Seigneur, nous renonçons à nous-mêmes pour demeurer en toi seul. Tu prends possession d'une vie qui se donne entièrement à toi. Que ton Saint-Esprit, qui habite en nous, nous unisse si étroitement à toi, que nous puissions toujours vivre comme n'étant pas du monde. Et qu'en outre ton Saint-Esprit nous initie si bien à ton œuvre, en nous invitant à travailler comme toi dans le monde, que nous puissions être avec joie et en toute humilité un exemple du bonheur dont jouissent ceux qui ne sont pas du monde. Que notre séparation du monde se reconnaisse à notre amour et à notre empressement à nous sacrifier, comme toi, pour ceux qui sont encore du monde. Amen.

à suivre..........


vendredi 6 avril 2018

(8) COMME CHRIST Andrew Murray Dans le sacrifice de lui-même.

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(8)  Dans le sacrifice de lui-même.

« Marchez dans la charité de même que Christ qui nous a aimés et qui s'est offert lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et une victime d'agréable odeur. » Éphésiens 5 : 2.

« Nous avons connu ce que c'est que la charité en ce que Jésus-Christ a mis sa vie pour nous ; nous devons donc aussi mettre notre vie pour nos frères. » 1 Jean 3 : 16.

                   Quel rapport y a-t-il entre le sacrifice de soi et le renoncement à soi? Le premier est la source du second. Le renoncement témoigne d'un sacrifice antérieur; il le confirme, il en prépare le renouvellement. C'est ce que nous montre la vie de notre Seigneur Jésus. Son incarnation fut le sacrifice de soi-même, sa vie de renoncement en fut la conséquence, et par là il fut amené au grand sacrifice de sa mort sur la croix. Il en est de même du chrétien. Sa conversion est en quelque mesure le sacrifice de soi-même, quoique bien imparfait, vu son ignorance et sa faiblesse. De ce premier acte naît pour lui l'obligation du renoncement quotidien.
 
                   Ses efforts à le réaliser lui prouvent sa faiblesse, et l'amènent à un nouveau sacrifice plus complet dans lequel seulement il trouve la force de pratiquer le renoncement habituel. L'esprit de sacrifice est l'essence même de l'amour. L'amour trouve son bonheur à s'oublier pour autrui, à tout sacrifier pour autrui, à s'identifier avec ceux qu'il aime et à partager avec eux toutes ses joies.
     
                    Qui sait si au nombre des mystères que nous révélera l'éternité, nous ne verrons pas que le péché fut permis sur la terre, parce que sans cela l'amour de Dieu n'aurait pas eu lieu de se manifester si pleinement? Le suprême degré de l'amour de Dieu se révèle dans le sacrifice de Christ, et la plus grande gloire du chrétien est de suivre jusque-là son Dieu. Sans un entier sacrifice de soi-même, impossible d'accomplir « le nouveau commandement », celui de l'amour. (Jean 13 : 34). Sans un entier sacrifice de soi-même, impossible d'aimer comme Jésus a aimé. « Soyez les imitateurs de Dieu », dit l'apôtre, et « marchez dans la charité, de même que Christ qui nous a aimés et qui s'est offert lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et une victime d'agréable odeur ». Que tout dans votre vie se fasse, d'après l'exemple de Christ, avec amour. C'est cet amour qui a rendu son sacrifice agréable à Dieu, et puisque cet amour s'est manifesté par le sacrifice de lui-même, que votre amour aussi soit conforme au sien par le sacrifice répété de vous-même pour le bien des autres; c'est là ce qui le rendra agréable à Dieu. « Nous devons mettre notre vie pour nos frères ».
     
                    C'est jusque dans les menus détails de notre intérieur, jusque dans nos rapports entre mari et femme, entre maître et serviteur, que le sacrifice de Christ doit être la règle de notre conduite de chaque jour. « De même vous, maris, aimez vos femmes comme Christ aussi a aimé l’Église et s'est livré lui-même pour elle ». (Éphésiens 5 : 25).
     
                   Remarquez surtout ces mots : «Christ s'est offert lui-même à Dieu pour nous comme une oblation». Nous voyons là que son sacrifice a deux faces, l'une pour Dieu, l'autre pour l'homme. C'est pour nous, mais c'est à Dieu qu'il s'est offert en sacrifice. Dans le sacrifice de nous-mêmes ces deux faces doivent toujours se retrouver aussi, quoique tantôt l'une, tantôt l'autre soit plus en évidence.
     
                    Ce n'est qu'après nous être offerts en sacrifice à Dieu que nous pouvons aussi renoncer entièrement à nous-mêmes. Le Saint-Esprit révèle alors au croyant les droits que Dieu a sur lui. Il nous enseigne que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, mais que nous sommes à Dieu.
     
                   Alors seulement, nous apprenons à quel degré nous sommes sa propriété absolue, achetés et payés à prix de sang, à quel degré il nous a aimés de son amour infini, et quel bonheur il y a à se donner, à s'abandonner à lui. Voilà ce qui amène le croyant à s'offrir aussi en sacrifice fait par le feu ». (Lévitique 1:9). Il se place sur l'autel de consécration et trouve sa plus grande joie à être « une oblation d'agréable odeur » à son Dieu, à être consacré à Dieu et accepté de Dieu. Son plus vif désir est alors de savoir comment Dieu l'appelle à lui prouver, par sa vie de chaque jour, la réalité de cet entier sacrifice de lui-même.
     
                    Dieu lui montre l'exemple de Christ. Il était « d'agréable odeur » à Dieu quand il s'est offert en sacrifice pour nous. A tout chrétien qui se consacre entièrement au service de Dieu, Dieu réserve le même honneur qu'il a conféré à son Fils, il se sert de lui comme d'un moyen de bénédiction pour les autres. C'est pour cela que Jean dit : « Celui qui n'aime point son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? » (1 Jean 4 : 20). Le sacrifice de vous-même par lequel vous vous êtes consacré au service de Dieu, vous oblige à servir aussi vos semblables ; le même acte qui vous donne entièrement à Dieu, vous donne entièrement à eux.
     
                    C'est donc précisément cette entière consécration à Dieu qui rend capable de se sacrifier pour les autres et qui en fait même une joie. C'est quand ma foi s'est appropriée cette promesse : « En tant que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me les avez faites », que je puis concilier ces deux faces du sacrifice : sacrifice à Dieu et sacrifice pour les hommes.

                     Alors mes rapports avec mes semblables, au lieu d'être, comme on s'en plaint souvent, un obstacle à ma communion non interrompue avec Dieu, deviennent l'occasion même de m'offrir incessamment à lui. Quel appel ! « Marcher dans la charité de même que Christ nous a aimés, et s'est offert lui-même à Dieu pour nous, comme une oblation et une victime d'agréable odeur ». Ce n'est qu'ainsi que l’Église peut remplir son mandat, et prouver au monde qu'elle a été mise à part pour continuer  l’œuvre de Christ, son œuvre de sacrifice et d'amour, pour « achever de souffrir le reste des afflictions de Christ ». (Colossiens 1 : 24)

                    Mais Dieu attend-il réellement de nous que nous renoncions si complètement à nous-mêmes pour les autres? N'est-ce pas trop demander? Peut-on se sacrifier si entièrement? Chrétien! Dieu l'attend de vous. Il ne faut pas moins pour devenir conforme à l'image de son Fils, ce à quoi il vous a destiné dès l'éternité. C'est là la voie qu'a suivie Jésus pour entrer dans la gloire et la félicité, et le disciple ne peut en suivre d'autre pour entrer dans la joie de son Seigneur. C'est bien réellement à devenir comme Jésus dans son amour et son abnégation que nous sommes appelés : « Marchez dans la charité de même que Christ qui nous a aimés ».
 
                    Il est essentiel pour le croyant de reconnaître cette vérité, car l'état de faiblesse de l’Église vient en grande partie de ce que les serviteurs de Dieu la comprennent généralement si peu.
     
                    En ceci l’Église a besoin d'une nouvelle réformation. Lors de la grande réformation, il y a trois siècles, la puissance de la mort et de la justice de Christ pour effacer les péchés fut remise en lumière pour la joie et la consolation des âmes angoissées ; mais il nous faut à présent une seconde réformation pour déployer le drapeau de Christ comme exemple et règle à suivre, pour rétablir cette vérité trop oubliée : la puissance de la résurrection de Christ nous rend participants de la vie de notre Seigneur, nous rend ainsi conformes à lui. Les chrétiens ne doivent pas s'en tenir à croire à leur union avec Christ seulement pour leur salut et leur réconciliation, mais ils doivent croire à leur union parfaite avec Christ, leur Tête, leur Modèle et leur Vie. Ils doivent réellement représenter Christ sur la terre et faire voir autour d'eux par la vie des membres ce qu'a été la vie de la Tête, quand Jésus était dans la chair. Demandons au Seigneur que partout les enfants de Dieu apprennent à voir ce que réclame d'eux leur sainte vocation.
 
                    Et vous tous qui déjà désirez réaliser ces choses, ne craignez pas de vous donner à Dieu, par un sacrifice semblable à celui de Christ. A votre conversion, vous vous êtes déjà donnés à Dieu et dès lors vous vous êtes plus d'une fois donnés et consacrés de nouveau à lui, mais l'expérience vous a montré tout ce qui vous manque encore. Peut-être n'avez-vous jamais compris à quel degré votre sacrifice devait et pouvait être entier et complet. Eh bien, venez et voyez en Christ votre Modèle, voyez dans son sacrifice sur la croix ce que votre Père attend de vous. Voyez en Christ qui est votre Tête et votre Vie, ce qu'il veut faire de vous. Croyez en lui. Croyez que ce qu'il a accompli sur la terre par sa vie et par sa mort comme votre Modèle, il veut à présent l'accomplir en vous aussi du haut du ciel. Offrez-vous au Père en Christ, voulant être aussi entièrement, aussi complètement que lui une oblation d'agréable odeur. Comptez sur Christ pour le réaliser en vous, et pour vous maintenir dans cette voie. Que vos rapports avec Dieu soient clairs et précis; soyez-lui, comme Christ, entièrement consacrés. Alors il ne vous sera plus impossible de « marcher dans la charité de même que Christ qui nous a aimés ». Alors tous vos rapports avec vos frères et avec le monde vous seront l'occasion de prouver à Dieu que vous vous êtes bien complètement donnés à lui en oblation d'agréable odeur.

                    Ô mon Dieu! Qui suis-je que tu m'aies choisi, moi, pour me rendre conforme à l'image de ton Fils dans son amour et son sacrifice ! Il nous a révélé sa perfection et sa gloire divines en n'aimant point sa propre vie, mais en se donnant pour nous en sa mort, et c'est par là que je puis lui ressembler. En marchant dans la charité, je puis montrer que moi aussi, je me suis donné tout entier à Dieu.
     
                    Ô mon Père ! ce que tu demandes de moi, je le veux aussi. Avec solennité je te confirme ma consécration, non pas en me confiant en ma propre force, mais avec foi en la force de Celui qui s'est donné pour moi. C'est parce que Christ, mon Modèle, est aussi ma vie, que j'ose te dire : Mon Père, en Christ, comme Christ, je m'offre à toi en sacrifice.
 
                    Ô mon Père! Enseigne-moi comment tu veux que je manifeste ton amour au monde. Tu veux le faire en me remplissant de ton amour. Mon Père, fais-moi « marcher dans la charité de même que Christ qui nous a aimés ». Que ton Saint-Esprit me vivifie chaque jour et me rende capable d'aimer en toutes circonstances chacun de ceux que je rencontrerai, capable d'aimer d'un amour qui ne vient pas de moi, mais de toi. Amen.

à suivre.......

mercredi 4 avril 2018

(7) COMME CHRIST Andrew Murray Dans son abnégation.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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 (7) Dans son abnégation.

« Nous devons donc, nous qui sommes plus forts, supporter les infirmités des faibles, et non pas chercher notre propre satisfaction. Que chacun de nous donc ait de la condescendance pour son prochain, et cela pour le bien et pour l'édification ; car aussi Christ n'a point cherché sa propre satisfaction ; mais selon qu'il est écrit : Les outrages de ceux qui t'ont outragé sont tombés sur moi. C'est pourquoi recevez-vous les uns les autres avec bonté, comme Christ nous a reçus pour la gloire de Dieu. » Romains 15 : 1-3, 7.

« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce a soi-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. » Mathieu 16 : 24.

                    Christ lui-même n'a pas « cherché sa propre satisfaction ». Il a supporté avec patience les reproches par lesquels les hommes ont déshonoré Dieu; il l'a fait afin de sauver les hommes et de glorifier Dieu. C'est là ce qui nous donne la clef de sa vie, soit à l'égard de Dieu, soit à l'égard de l'homme. C'est là aussi ce qui doit être notre règle de conduite. «Nous qui sommes plus forts, nous ne devons pas chercher notre propre satisfaction ».

                    Renoncer à soi-même est tout le contraire de chercher sa propre satisfaction. Quand Pierre renia Christ, il dit : « Je ne connais point cet homme-là », je n'ai rien à faire avec lui, ni avec ce qui le concerne; je ne veux pas qu'on me croie son ami. Le vrai chrétien renie de même son vieil homme : Je ne connais pas ce vieil homme; je ne veux rien avoir de commun avec lui, ni avec ce qui le concerne. Et s'il encourt quelque blâme, s'il est en butte à quelque offense, à quelque procédé pénible à son ancienne nature, il se borne à dire : Faites ce que vous voudrez du vieil Adam ; je n'en ai nul souci. Par la croix de Christ, je suis crucifié au monde, à la chair, à moi-même, et je suis étranger à ce qui touche le vieil homme. Je ne suis pas son ami. Je désavoue toute réclamation, toute exigence de sa part, je ne le connais pas.

                  Le chrétien qui n'en est encore qu'à se savoir sauvé de la condamnation et de la malédiction, ne peut pas comprendre ceci, il lui semble impossible de « renoncer à soi-même », et bien qu'il essaye parfois de le faire, sa vie consiste en majeure partie à chercher « sa propre satisfaction ». Mais le chrétien qui voit en Christ son modèle ne peut plus s'en tenir là. Il a renoncé à lui-même pour chercher dans la croix de Christ une parfaite intimité avec le Seigneur. Le Saint-Esprit lui a appris à dire : « J'ai été crucifié avec Christ », et par là je suis mort au péché et à moi-même. Etroitement uni à Christ, il voit son vieil homme crucifié comme un malfaiteur condamné, et il a honte de l'avouer pour son ami. Il est déterminé à ne plus chercher la satisfaction de son ancienne nature, mais à la renier, et il a reçu la force de le faire. Depuis que le Christ crucifié est sa vie, renoncer à lui-même est devenu la règle de sa vie.
     
                    Ce renoncement s'étend à tout. Il en était ainsi du Seigneur Jésus, et il en est de même de chacun de ceux qui veulent réellement le suivre. Ce renoncement comprend non seulement le péché et toute contravention à la loi de Dieu, mais il va plus loin encore, il s'étend jusqu'aux choses qui sont en apparence licites ou indifférentes. Pour celui qui a renoncé à lui-même, la volonté et la gloire de Dieu, ainsi que le salut des âmes, l'emportent toujours sur tout plaisir, sur tout intérêt personnel.

                    Pour pouvoir user de « condescendance pour le prochain », il faut commencer par user de renoncement à soi-même. Le jeûne de celui qui a dit : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu », et qui ne voulut pas manger avant que le Père lui envoyât la nourriture, et que l'ouvrage du Père fût achevé, offre au croyant un bel exemple de tempérance dans le manger et le boire. La pauvreté de celui qui n'avait pas un lieu où reposer sa tête, lui apprend à user de la possession et de la jouissance des choses terrestres comme ne possédant pas ; et par la passion de celui qui a porté tous nos péchés en son corps sur le bois, il apprend à supporter patiemment toute souffrance. Son corps, comme temple du Saint-Esprit, est prêt à « porter partout la mort du Seigneur Jésus ». (2 Corinthiens 4 : 10). Avec Paul « il traite durement son corps et le tient assujetti ». (1 Corinthiens 9 : 27). Il met un frein à ses désirs, et selon l'exemple de renoncement donné par Jésus, « il ne cherche pas sa propre satisfaction ».
     
                    Le renoncement est la sauvegarde aussi de l'intelligence et de l'esprit. Le croyant soumet aux enseignements de la parole de Dieu et de l'Esprit de Dieu sa propre sagesse, son propre jugement et toutes ses pensées. Vis-à-vis de l'homme, il se montre prêt à renoncer à ses propres vues pour écouter et s'instruire avec douceur et humilité, et même quand il sait avoir raison, c'est avec douceur encore, avec humilité qu'il émet son opinion, cherchant à découvrir et à reconnaître ce qu'il y a de bon chez les autres.

                    Le renoncement a en outre une grande influence sur le cœur. C'est sous son contrôle que doivent se placer les affections, les désirs et la volonté aussi, cette puissance souveraine de l'âme. Chez le disciple de Christ, la propre satisfaction ne doit pas tenir plus de place qu'elle n'en tenait dans la vie de Christ. Le renoncement est la règle de sa vie.
     
                  Ce renoncement n'est pas difficile au croyant réellement donné à Christ. Pour celui qui, d'un cœur partagé, veut se contraindre à une vie de renoncement, oui, c'est difficile, mais non pas pour celui qui s'est donné sans réserve et qui a saisi de tout son cœur que la croix détruit la domination du péché et du moi. Les bénédictions qu'il recueille de son renoncement lui sont une ample compensation du sacrifice plus apparent que réel auquel il s'est soumis. A peine ose-t-il parler encore de renoncement, tant il trouve de bonheur à être rendu conforme à l'image de Jésus.
     
                    Aux yeux de Dieu, le renoncement ne tire pas sa valeur, ainsi qu'on se le figure parfois, du degré de peine qu'il cause. Non, car la peine qu'on en éprouve vient en grande partie d'un reste de répugnance à renoncer à soi-même. Sa plus grande valeur aux yeux de Dieu vient au contraire d'un acquiescement facile et même joyeux qui ne regarde pas comme un sacrifice ce qui est fait pour Jésus, et qui s'étonne plutôt d'entendre les autres le qualifier de renoncement. Ili fut un temps où les hommes croyaient devoir fuir au désert et se retirer dans des couvents pour renoncer à eux-mêmes. Le Seigneur Jésus nous a montré que c'est dans nos rapports ordinaires avec les hommes que doit s'exercer le renoncement. Aussi Paul dit ici que « nous devons ne pas chercher notre propre satisfaction, et cela pour le bien et l'édification de notre prochain, car Christ n'a pas cherché sa propre satisfaction. C'est pourquoi recevez-vous les uns les autres avec bonté comme Christ nous a reçus ». 

                    Le renoncement de notre Seigneur : voilà, ni plus ni moins, l'exemple à suivre. Ce qu'il fut, nous devons l'être. Ce qu'il fit, nous devons le faire. Quelle vie glorieuse sera celle de l'Eglise de Christ quand cette règle-là prévaudra : chacun ne vivant plus que pour rendre les autres heureux ; chacun renonçant à lui-même, ne se cherchant plus lui-même, estimant les autres meilleurs que lui-même! Alors plus de susceptibilité prompte à s'offenser, plus d'amour-propre blessé au moindre manque d'égards. Comme disciple de Christ, chacun cherchera à supporter les faibles et à avoir de la condescendance pour son prochain.

                     « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive ». Cette parole de Jésus non seulement nous appelle à renoncer à nous-mêmes, mais nous indique en outre le moyen de le pouvoir. Celui qui ne se borne pas à vouloir atteindre le ciel par Christ, mais qui veut aussi marcher sur ses traces pour lui plaire, le suivra.

                    Dans ce cœur là Jésus prend aussitôt la place qu'occupait le moi. Jésus seul devient alors le centre et le but de sa vie. La reddition sans réserve de celui qui suit Jésus est couronnée de l'insigne bénédiction de voir Christ devenir lui-même sa vie par son Esprit. L'esprit de Christ, son esprit de renoncement et d'amour lui est envoyé, et c'est alors avec joie qu'il renonce à lui-même, puisqu'il trouve là un moyen d'intime communion avec Dieu.
     
                     Le renoncement n'est plus alors une œuvre qu'il accomplit dans le but d'atteindre à la perfection par lui-même ; il n'est plus seulement une victoire négative sur lui-même, un moyen de tenir en respect son moi. Depuis qu'il a formellement rompu avec le moi, Christ a pris en lui la place du moi, et l'amour de Christ, sa douceur et sa bonté se répandent de lui sur les autres. Nul commandement alors ne lui paraît plus béni, plus naturel que celui-ci : « Nous devons ne pas chercher notre propre satisfaction, car aussi Christ n'a pas cherché sa propre satisfaction... Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même et qu'il me suive ».
     
                      Bien-aimé Sauveur, je te remercie de ce nouvel appel à te suivre et à ne pas chercher ma propre satisfaction, puisque toi-même tu ne l'as pas cherchée. Je te remercie de ce qu'à présent, je n'ai plus peur comme naguère, d'entendre ce que tu me dis là. Tes commandements ne me sont plus pénibles. Ton joug est aisé, et ton fardeau léger. Ce que je vois de ta vie terrestre et de l'exemple qu'elle me donne à suivre, m'est un gage certain de ce que je recevrai en moi de ta vie actuelle et céleste. C'est là ce que je n'avais pas encore compris. Longtemps après avoir reconnu en toi mon Sauveur, je n'osais pas admettre la pensée de renoncer à moi-même. Mais pour celui qui a appris ce que c'est que de se charger de sa croix, d'être crucifié avec toi et de laisser son vieil homme cloué sur la croix, il n'est plus si terrible de renoncer à soi-même. Depuis que j'ai compris que tu es toi-même ma vie, depuis que je sais que tu te charges entièrement de la vie qu'on te confie entièrement, « produisant en nous le vouloir et le faire », je ne crains plus que tu me laisses manquer de l'amour et de la sagesse nécessaires pour pouvoir suivre joyeusement tes traces dans la voie du renoncement.
     
                    Seigneur, tes disciples sont indignes d'une telle grâce, mais puisque tu as bien voulu nous l'accorder, tout notre bonheur sera de ne plus chercher notre propre satisfaction, mais d'avoir chacun, de la condescendance pour son prochain, comme tu nous en as donné l'exemple. Veuille ton Saint-Esprit le réaliser avec puissance en nous! Amen.

à suivre......