samedi 31 octobre 2015

(6) L’ÉVANGILE DE LA GLOIRE T. Austin Sparks

Chapitre 6

LA GLOIRE D'UNE VIE QUI TRIOMPHE DE LA MORT

Lire Esaïe 8:16-9:2

"Voici, moi et les enfants que l’Éternel m’a donnés, Nous sommes des signes et des présages en Israël, De la part de l’Éternel des armées, Qui habite sur la montagne de Sion." (Esaïe 8:18)

                    Permettez-moi de rappeler que nous sommes ici occupés de la plénitude. C'est ce qui gouverne tout ce que nous avons à dire. Ce rétablissement de la pensée et de l'intention divines, c'est aussi ce qui était en vue au temps des prophètes. Nous, dans notre temps nous avons besoin de cela, mais dans le livre des Actes, ce n'était pas nécessaire. En ce temps-là, tous les les principes de la plénitude étaient agissants. Vous découvrez là beaucoup de choses que le Seigneur désirait avoir. Mais rapidement le radieux matin s'est estompé et le besoin du rétablissement s'est manifesté. En parcourant la Nouveau Testament, vous voyez combien tout cela est vrai. En arrivant au premier chapitre de l’Apocalypse, vous voyez cette préoccupation pour retrouver tout ce qui a été perdu. La plupart du temps le Seigneur a dû parler des choses qui sont parties, d'un état qui a été perdu. C'est la restauration qui est en vue. Nous sommes dans un temps où la question du rétablissement se pose, où la fonction et le principe prophétique doivent opérer. Cela implique qu'un vase prophétique soit levé pour proclamer ce qui est la pensée originelle de Dieu concernant Son peuple.

Le témoignage dans Sion est résumé par la vie

                    Dans notre précédente méditation, nous avons vu quelque chose de la signification de Sion en rapport avec la souveraineté, la plénitude, la lumière et la gloire. Si nous regardons ce que renferment tous les éléments et les caractéristiques de Sion, nous le trouvons dans un mot : la vie, bien sûr nous pensons à la vie divine. Car le témoignage de Sion est fondamentalement celui de la vie, une vie particulière, une vie absolument différente de toute autre vie. 

La vie divine : une nature

                    Premièrement cette vie est une nature. A travers ces messages, nous avons parlé de l’Évangile de la gloire du Dieu béni, du Dieu satisfait. Nous avons dit que la gloire est le rayonnement de la nature de Dieu, se manifestant et s'exprimant. Cette nature divine nous est donnée dans la vie Éternelle que nous recevons lors de notre nouvelle naissance. C'est une nature qui est plantée intérieurement et dans laquelle se trouve, de manière inhérente, cette ressemblance divine. Bien sûr, je ne veux pas dire que nous avons en nous, la Déité. Est-ce encore nécessaire pour moi de redire cela ? Toutefois considérons simplement ce que Pierre disait : "...afin que par elles (les promesses) vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise" (2 Pierre 1:4) C'est dans cette vie dont nous parlons, que réside la nature divine. C'est toujours interdépendant dans le domaine subjectif/objectif, c'est-à-dire que nous avons cette vie dans le Fils de Dieu et que nous l'avons seulement en nous-mêmes, dans la mesure où nous avons Christ en nous. Nous ne devenons pas divins, et aucune nouvelle mesure de  divinité ne peut nous faire devenir ainsi ! Nous ne sommes pas de grands "olympiens" et jamais nous ne le serons. C'est un aspect essentiel de ce que nous disions auparavant. Nous ne devenons pas cela. Ce vase sera toujours quelque chose qui attribue tout à Dieu et donc avec de tels vases, il y aura des personnes qui elles-mêmes seront très imparfaites. Vous ne pourrez jamais dire en parlant de celles-ci qu'elles sont grandes par elles-mêmes. Ce seront des personnes très humaines, et la marque de leur humanité sera la complète dépendance à l'égard du Seigneur pour toute manifestation de bonté. Elles savent que si il y a quoique ce soit en elles qui ait de la valeur, c'est parce que le Seigneur est là, parce qu'Il est entré. Mais en disant cela et en le gardant dans l'esprit, avec tout ce que nous avons dit, nous répétons qu'il nous a été donné la vie incréée de Dieu, la vie divine en Jésus-Christ, et cette vie est la nature de Dieu. Cette vie ne pèche pas et sera toujours le moyen pour nous corriger, quoique notre vie propre fasse, quoique notre nature propre fasse. C'est la raison pour laquelle, ceux qui sont au Seigneur, et qui font des erreurs, passent par des temps beaucoup plus éprouvants, de manière intérieure, que n'importe qui d'autre. Ils ont un standard qui s'est établi en eux et ils ne suivent pas des choses externes, parce que c'est en eux-mêmes qu'il y a la norme d'une vie sans péché. Si jamais nous soulevons la question de la perfection, sans péché, nous ne serons jamais capables de penser cela à notre égard. Cela peut être seulement dit de cette autre vie, que nous avons reçue gracieusement. Cela ne peut être dit que de cette vie-là.

                   Dieu commence avec cette puissante potentialité de sainteté, la suprême dynamique de Sa propre ressemblance. Il plante cela en nous, au commencement de notre expérience spirituelle et de la vie chrétienne. Il y a en cela toute les puissantes possibilités de Dieu Lui-même. Cette nature a Sa manière d'agir quand nous lui cédons, nous conformant à Ses demandes, reconnaissant Ses lois, comme nous reconnaissons les lois de notre vie naturelle, nous parvenons à la plénitude de la santé spirituelle. C'est seulement ainsi qu'il y aura une Église qui a la gloire de Dieu : "à lui soit la gloire dans l'église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations aux siècles des siècles ! Amen !" (Ephésiens 3:21) "Il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu" (Apocalypse 21:10-11) Cette gloire, qui est la nature de Dieu, réside dans la vie même de Dieu qui nous est donnée à nous. Est-ce que cela est trop élémentaire pour vous? C'est cependant la première chose que nous devons reconnaître.


La vie divine : une méthode

                    La deuxième chose ne nous est peut-être pas familière, du moins dans sa définition, c'est que cette vie est une méthode. Nous avons souvent dit que la méthode de Dieu est la méthode biologique et non pas celle mécanique. La méthode de l'homme est habituellement mécanique, même dans l’œuvre de Dieu. Il fait une machine, il fait "un char philistin" : une sorte de machinerie, un appareil pour servir Dieu, une chose extérieure, un cadre. C'est la manière pour l'homme d'accomplir l’œuvre de Dieu. Avec Dieu c'est toujours la méthode de la vie. Quand Il désire une œuvre, Sa méthode consiste à implanter Sa vie même pour sa réalisation. C'est Sa base, Sa méthode. Est-ce qu'Il va développer quelque chose ? Alors ce sera par la vie, seulement par la vie et l'accroissement de la vie.

                    Cela signifie simplement que la réelle croissance de l’Église, le développement et l'expansion de ce qui est entièrement de Dieu, dépendra entièrement de la mesure de la vie divine qui sera présente. C'est la méthode de Dieu. Pour tout ce qu'Il se propose de faire, c'est Sa méthode. L'une des grandes actions que l'ennemi fera sera d'empêcher que cette vie s'implante en nous. S'il n'y arrive pas de manière ouverte, par une action directe, il agira par la tromperie ou par la contrefaçon, qui sont des moyens similaires. Je voudrai dire ceci, c'est qu'il y a un très grand nombre de choses, produites dans l’œuvre de Dieu, qui ne sont pas issues de la vie. Il n'y a rien de cela. Il y a l’enthousiasme, de l'entrain, il y a de l'intérêt, des sensations et des émotions fortes. Les débordements naturels de l'âme se manifestent, attirés et alimentés, car choyés. Ils progressent portés par leur propre élan, se gardant d'être démasqués, mais vous devrez toujours les alimenter d'avantage, toujours plus ! La méthode de Dieu, elle, est intérieure. C'est Sa propre vie et quand Il obtient le passage pour Sa propre vie, il n'est pas nécessaire d'utiliser ce qui est externe, la chose va d'elle-même.

                    Vous avez cela au début, dans le livre des Actes. Quand les choses sont telles que le Seigneur les veut, la vie résout tous les problèmes, rencontre tous les besoins, donne toutes les directions. La vie, bien sûr, non comme une chose abstraite, mais dans le Saint-Esprit. L'Esprit de vie est une intelligence puissante pour la direction et le conseil. Si vous êtes vivants dans l'Esprit, et que vous priez pour un problème, vous savez par le témoignage de la vie si votre demande est selon la pensée du Seigneur. A l'opposé, vous savez que le Seigneur n'est pas intéressé par cette autre demande, parce que la vie pour celle-ci n'est pas en vous. C'est cela, l'intelligence spirituelle. C'est cela avoir vos sens exercés à discerner le bien du mal : "Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal." (Hébreux 5:14) C'est une affaire de fonction résultant de la vie. Allez ici et là dans l’œuvre de Dieu, et vous verrez que c'est le secret de tout. Les choses qui sont à faire ou celles qui ne le sont pas, celles qui doivent être réalisées maintenant, celles qui doivent attendre. Quelle que soit la question, tout se résout à une question de vie, dans l'Esprit, dans les croyant et dans l’Église. Bien sûr, ceci est vraiment élémentaire. 

                     Vous le savez assez bien, et le diable le sait assez bien aussi , que le grand secret de la réussite, c'est la vie. "Ainsi donc, permettons-leur d'avoir une apparence de vie" dit l'ennemi " afin de triompher par la mort". Et il triomphe très souvent, par la grande arme de la mort, laissant un certain une apparence de vie pour ensuite tout faire dériver, de telle manière que les gens ne soient plus prêts à renouveler une telle expérience. "Tout n'est qu'un mythe, tout est faux" s'exclament-ils. Et le dernier état de cette situation est pire que le premier. Mais Dieu détient le véritable secret. Actuellement, le témoignage de Sion est là, dans la vraie vie de Dieu, non seulement comme une nature et une puissance, mais comme une méthode. Si nous sommes préoccupés de l’œuvre du Seigneur, le point sur lequel nous devons fixer notre attention est le suivant : Cette vie doit avoir un accès limpide et sans entrave en nous et dans tous ceux qui sont concernés.Cela nécessitera bien sûr, à l'égard de beaucoup de choses, l'application de la croix pour les mettre hors du chemin. Je ne vais pas insister sur cela pour le moment. Mais je dis simplement que cette vie divine est la méthode, de Dieu. Il en a toujours été ainsi.


La vie divine : une loi

                    Ensuite, il y a une loi. Paul l'appelle : "la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ" (Romains 8:2); Maintenant, quelle est la nature de cette vie, de cette loi ? La loi de la vie signifie que c'est la spiritualité qui est la norme première et finale de Dieu. C'est par cette loi, et non par une autre norme que Dieu juge un acte, une chose. Il juge entièrement par la spiritualité. C'est une chose très profonde. Vous pouvez avoir tout le cadre de la vérité et cependant être dans l'absence totale de spiritualité. Tout avoir, et peut-être avec une belle et magistrale et astucieuse présentation des choses, mais sans consistance. J'ai entendu une présentation parfaite et magistrale de la lettre aux Ephésiens, mais si vous êtes spirituels cela vous laisse froids et sans vie. Pourquoi ? Parce que nous pouvons charnellement présenter ce qui est divin par la seule habileté de notre propre cerveau et des ressources de notre âme. Nous pouvons décrire tout ce qui est divin et en être la source : par la force du cerveau, la force de la volonté et des émotions. Cela peut sembler être, pour un moment, un merveilleux exposé des Écritures, mais après tout, que cela produit-il ? C'est peut-être simplement charnel. N'est-ce pas John Bunyan qui a dit que le plus grand danger qu'il ait connu c'était que les choses divines soient charnellement maniées ? La spiritualité est la norme de Dieu. Cela peut paraître moins ingénieux, mais cela ira beaucoup plus loin. Notre mesure devant Dieu, c'est uniquement la mesure de notre spiritualité, de notre vie spirituelle. Ce qui nous caractérise est déterminé par notre vie spirituelle, et par rien d'autre.

                    Et qu'est-ce que la spiritualité ? Bien, Dieu est Esprit. C'est donc seulement ce que le Seigneur est, et c'est tout. C'est la mesure dans laquelle le Seigneur peut être rencontré en nous, la mesure dans laquelle il est manifeste que le Seigneur a Sa haute main sur nous. Il nous subjugue, Il se situe au-dessus de nous, Il prend notre place. Oh, c'est éprouvant. Nous échouons tous là. Nous échouons souvent terriblement. Je ne dis pas que nous devrions jamais échouer. Ce serait trop vous décourager. Mais je dis que si nous croissons spirituellement, les mêmes anciens travers ne devraient plus être tout aussi dominants, comme ils l'étaient jadis. Nous ne devrions pas échouer maintenant de la même manière qu'autrefois. Le Seigneur a de plus en plus de place en nous, c'est cela la spiritualité. Ne pensez pas à la spiritualité comme à quelque chose d'abstrait, volant quelque part en haut, dans les airs, ni à des mots et toutes sortes de débats et discussions évoquant les choses élevées et vertueuses, qui ne sont, après tout, que mentales. Ce n'est pas la spiritualité. Il y a une fausse spiritualité qui est une totale tromperie. Nous connaissons de gens dont la spiritualité les a faits supérieurs aux Écritures ! Les Écritures ne sont pas la base du gouvernement de leur vie. Peu importe ce que la Bible dit : le Seigneur m'avait dit de faire cela, disent-ils. Et cependant, il y avait un passage dans l’Écriture qui contredisait directement leur action. Vous pouvez penser que c'est extrême, mais c'est seulement le fruit d'une fausse spiritualité qui commence bien quelque part.*

                    Rappelons-nous que la véritable spiritualité est premièrement une question de caractère. Est-ce que le Seigneur est rencontré ? Est-ce que cela atteste en nous comme procédant du Seigneur ? Bien, la loi de la vie c'est la spiritualité. C'est une vie spirituelle parce qu'elle est la vie de Dieu.

Une œuvre pratique
                   
                    Maintenant nous allons considérer cela d'une manière très pratique. Je reviendrai à une section de l'Ancien Testament, non pour l'étudier, mais pour la remémorer. A la fin du premier livre des Rois et au début du second livre des Rois, vous avez les ministères d’Élie et d’Élisée et quand vous regardez ces ministères, vous trouvez que leur caractéristique distinctive, à tous les deux, était la vie. Je ne vais pas considérer tous les épisodes, mais juste en voir la finalité. La caractéristique distinctive était la vie, cela indiquait ce qui posait un problème pour le peuple du Seigneur. C'est à cause de cela qu'ils ont été appelés à être prophètes, et ils ont été au-delà du peuple du Seigneur. Vous vous rappelez que leurs ministères ont dépassé le cadre d'Israël. C'est ce dont parlait le Seigneur Jésus à Nazareth : "Je vous le dis en vérité: il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Élisée, le prophète; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien." (Luc 4:25-27). Ainsi le témoignage devait toucher Israël et au-delà d'Israël. Gardez cela en pensée. Et ce fut le témoignage de la vie. Ce fut la question qui était en vue pour le peuple du Seigneur. Cela démontrait aussi que ces hommes étaient prophètes d'Israël. 

                             Une nouvelle fois, ce ministère rencontrait des situations qui étaient humainement impossibles. Le trait caractéristique de leur ministère c'était la vie. Le Seigneur débattait avec Son peuple concernant leur vie, leur vie spirituelle et leur témoignage à l'égard des nations. C'était une question de vie  dans le ministère pour rétablir ce témoignage. Et il devenait nécessaire qu'ils soient continuellement confrontés à des situations humainement impossibles et qui ne pouvaient se régler que de façon divine.

                         Maintenant dans ces deux hommes, bien sûr, vous avez en type Christ et l’Église. Christ est représenté par Élie, parvenant finalement au Jourdain et du Jourdain allant vers la gloire, lors de Son ascension, son manteau tomba sur son successeur. L’Église, représentée par Élisée saisissant le ministère du Seigneur élevé et glorifié, dans la puissance de Son Esprit, accomplissant Ses premières paroles : " En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père". (Jean 14:12) Que représente Élisée ? Nous avons dit qu'il représente l’Église, mais nous devons être plus précis que cela. Il représente le ministère de l’Église sur la base du Saint-Esprit présent dans l’Église, mettant en évidence toutes les valeurs, toutes les potentialités de la résurrection, de l'ascension et de la glorification de Christ. Vous voyez qu'ils sont allés tous deux au Jourdain, ils ont tous deux traversé le Jourdain, l'un avec l'autre (en employant le langage du Nouveau Testament, l'un dans l'autre). Sur l'autre rive du Jourdain a eu lieu la glorieuse ascension du maître. Alors, le successeur ramassant le manteau, recevant le Saint-Esprit, s'est mis en marche pour manifester la puissance et les puissantes vertus de la vie de résurrection. "Où est le Seigneur, le Dieu d’Élie ?"

                     Il a répondu de nombreuses fois à cette question, à travers tous ceux qui étaient confrontés à des situations de mort. Si vous pouvez saisir cela, vous avez la clé pour tous ces incidents. Certaines personnes sont venues et ont été appelés les fils des prophètes. Bien ! Bien sûr en considérant l'histoire telle qu'elle est écrite, vous n'êtes pas emballés par ces fils des prophètes. Malgré tout, ils typifient quelque chose. Qu'est-ce qu'ils signifient ? Ils représentent ceux qui serviront parmi le peuple du Seigneur en relation avec cette énergie de l'Esprit, qui est présente dans Élisée, ceux qui, parmi le peuple du Seigneur servent pour le témoignage de Jésus, pour le témoignage de Sa vie ressuscitée. C'est très simple.

                  Maintenant, regardez ce qui est arrivé. Ces fils des prophètes ont dû entrer dans l'expérience pour  pouvoir servir. Ce ministère particulier qui progressait était le ministère de la vie vainquant la mort. Considérons, à présent, les choses qui sont citées, les eaux de Jéricho, la mort dans le pot, le fer de hache tombant dans le fleuve et qui a surnagé. Tout fait allusion à la mort agissant dans diverses direction et de plusieurs manières, (chacune d'elles ayant sa propre signification) et de la vie se manifestant triomphalement sur la mort, lors de ses tentatives. Ces fils des prophètes ont eu l'expérience de tout cela, et ils ont appris en étant terriblement éprouvés. Et chaque fois, il y avait cette attitude : "Maître, que ferons-nous ?"  C'est leur cri sans cesse répété ! Et il doit en être ainsi pour nous qui somment confrontés aux mêmes dilemmes. Mais l'aspect essentiel, c'est que ce fut par ces épreuves profondes et sévères, que ces hommes ont éprouvé la puissance de la vie de résurrection de telle manière qu'ils ont pu être appelés les fils des prophètes.

                   Nous voyons que cela correspond à ce passage qui a été cité"Voici, moi et les enfants que l’Éternel m'a donnés, Nous sommes des signes et des prodiges". Cela signifie quelque chose qui est en dehors du domaine humain. Quelque chose de merveilleux qui ne peut être attribué qu'à Dieu. Ils sont là pour être des signes et des prodiges, et les fils des prophètes à côté d’Élisée, manifestent son caractère, en apprenant à son école de manière expérimentale. 

                     Maintenant, nous sommes d'accord sur le fait que nous avons l'Esprit. Le ministère de l'Esprit est le ministère de la vie vainquant la mort, de toutes manières et en toutes circonstances. Notre éducation est en relation avec cela. Si nous devons entrer dans ce service, ce véritable ministère de vie parmi le peuple du Seigneur, nous devons parvenir à cette connaissance par l'expérience, et par la puissance de Sa résurrection. La seule chose qui puisse réellement servir, c'est cette vie qui triomphe de la mort. A présent, permettez-moi de le redire, c'est par le témoignage (qui n'est pas un témoignage fait de mots, d'expressions, de doctrines, ni un système constitué par des vérités ou par des interprétations) dans la vérité même, dans la puissance, dans la pleine réalité que nous devons amener constamment, non pas une fois ou deux fois, mais de différentes manières et en différents domaines, dans des situations où seul Dieu pourra répondre au besoin. Il est le Dieu de la résurrection qui seul peut ressusciter les morts. C'est cela le témoignage, et ce n'est pas quelque chose dont vous pouvez entendre parler et vous en saisir. Ne vous y risquez pas ! Si vous voulez être dans le cours du ministère de l'Esprit de vie, vous devez affronter le fait que vous allez être plongés dans des situations dans lesquelles personne ne pourra venir vous aider, rien ne pourra répondre au besoin, mais seulement Dieu Lui-même. Cela arrivera plus d'une fois, et vous devrez dire, comme le grand apôtre :"afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes mais de la placer en Dieu qui ressuscite les morts".  (2 Corinthiens 1:9) Quand le fer surnage, vous avez le témoignage qu'il y a une vie qui triomphe de la mort ! J'aurai désiré voir les divers incidents survenus dans la vie d’Élisée, mais cela nous conduirait trop loin.Nous verrions dans tel ou tel épisode qu'il y a cette constante manifestation de la vie triomphant sur la mort. 
La succession est une question de vie

                    L'aspect que nous voulons considérer à présent, c'est que la succession (dans le domaine spirituel) est une question de vie, une vie qui prouve par elle-même, et à plusieurs reprises, qu'elle est pleinement suffisante pour manifester son pouvoir sur la mort. Le témoignage d’Élie se manifestait à nouveau après son départ. Cela voulait dire que la puissance de la vie était agissante même quand lui-même en tant que serviteur de Dieu et instrument avait quitté la scène. Vous vous rappelez de cet incident de l'homme mort qui était revenu à la vie après avoir touché les os d’Élisée. Le témoignage apporté est que le prophète peut être mort, mas cette vie n'est pas morte. Le vase pour un temps donné, peut être mis de côté, ou repris, mais la vie elle-même va de l'avant. Si elle touche ce qui est mort, elle le restaurera en nouveauté de vie. C'est le grand principe de la succession spirituelle. Le principe de Dieu, c'est la vie. C'est ce que je veux souligner. Vous ne pouvez pas avoir de succession, concernant les ministères ou certains instruments particuliers. Vous ne pouvez pas avoir la garantie que la chose ira de l'avant pour accomplir le dessein original en nommant des successeurs. Il doit y avoir un témoignage de vie, et il vaudrait mieux que les choses cessent quand la vie, qui était à l'origine, n'est plus là. Nous ne devrions pas essayer de préserver une chose qui n'aurait plus en elle-même, cette vie de Dieu. La terre, aujourd’hui, est encombrée par des organisations, des œuvres, qui avaient commencé dans la vie, mais qui l'ont perdue au fil du temps. Et actuellement, elles se maintiennent, à grands frais, sans accomplir pour autant le dessein vital. La succession est une affaire de vie. Souvenons-nous de cela. Oh, si nous avons du mal à retenir le reste, souvenons-nous au moins de cela. Nous ne devons pas obtenir quelque chose avec un nom. Nous ne voulons pas perpétuer des choses, des lieux, des ministères, ni même un enseignement. Non, pas du tout ! Si la chose doit continuer quand nous nous en serons allés, cela pourra se faire que si la vie de Dieu est dans cette chose pour la porter. Elle doit témoigner encore qu'elle procède de Dieu et non pas de nous-mêmes. Nous pouvons faire ceci ou cela, mais seul ce qui est de Dieu progressera. Cela ne dépend pas des circonstances ou des personnes, mais repose sur le Seigneur Lui-même. Le principe divin de la succession, c'est la vie, la vie du Saint-Esprit.

La vie par la croix

                    Bien, encore un mot pour parler du contraste entre le serviteur d’Élisée, Guéhazi, et les fils des prophètes. Guéhazi est un triste personnage. Vous vous rappelez des divers incidents, lors de son association avec le grand homme de Dieu qu'était Élisée. Guéhazi représente l'association du personnel avec le témoignage. Souvenez-vous quand le fils de la veuve mourut et qu'elle alla auprès du prophète, et que le prophète dit à Guéhazi : " Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue pas; et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l’enfant." (2 Rois 4:29) La femme vit qui était ce Guéhazi, car habituellement les femmes voient les gens de cette espèce, et elle n'a pas mis toute sa confiance en lui. Elle s'attendait au prophète, mais Guéhazi est arrivé avec la bâton du prophète et un air très important, je pense, très professionnel, lui le serviteur du grand prophète ! Il est entré et s'est dirigé vers la pièce où le garçon se trouvait. Il a mis le bâton sur le garçon, et s'attendait à voir quelque chose se passer. Mais rien ne s'est produit. Sans nul doute Guéhazi a du mettre en œuvre la méthode préconisée pour que le miracle se produise. Peut-être le bâton était dans une mauvaise position a-t-il du pensé ? Il a donc essayé une nouvelle fois, mais rien ne s'est produit. Pour finir, il du admettre son incapacité et repartir en confessant son échec.

                    Les fils des prophètes, par contre, ont également été confrontés à des situations difficiles, où l'intervention de Dieu était nécessaire. Mais ils ont vu la victoire sur les situations. Où est la différence ? Quelle est l'explication ? Je pense que nous la trouvons dans ceci. Vous vous souvenez que quand le Seigneur descendit de la montagne de la transfiguration, Il a trouvé certains de Ses disciples avec un pauvre père qui leur avait amené son fils pour qu'il soit guéri. Le père a dit au Seigneur : "je l'ai amené à tes disciples et ils n'ont pas pu le guérir." (Matthieu 17:16) Ensuite les disciples ont demandé au Seigneur : Pourquoi n'avons-nous pas pu le mettre dehors (en parlant du démon) ? Bien; Vous vous rappelez comment Guéhazi a fini. Il avait vu le miracle dont Naaman avait été l'objet. Celui-ci se voyant guéri de sa lèpre a voulu faire un présent au prophète, mais le prophète l'a refusé. Mais Guéhazi était gouverné par des intérêts personnels et il est allé auprès de Naaman, et en inventant une histoire, il a obtenu le présent. Quand il est revenu, son maître lui a dit :"Mon esprit n'était pas absent lorsque cet homme a quitté son char pour venir à ta rencontre.... La lèpre de Naaman s'attachera à toi." (2 Rois 5:26-27) Guéhazi est devenu lépreux. Maintenant c'est une chose très solennelle de rapporter cela au Nouveau Testament. Voyez-vous Simon Pierre, dans cette cour, reniant Son Seigneur trois fois avec des serments et des malédictions ? Que signifie tout cela ? C'est étroitement associé avec le Seigneur même de la vie, le Prince de la vie, et pour Pierre, comme pour d'autres disciples, durant tout le temps de cette association avec Jésus, vous pouvez déceler des intérêts personnels. Ils avaient des intérêts pour le Royaume, ils voulaient la position du royaume, ils se querellaient entre eux pour savoir qui serait le plus grand dans le Royaume. Oui, il y avait des éléments personnels et la fin de tout cela c'est la mort et la lèpre spirituelle. Tout ce qui est personnel, professionnel, dans le domaine de notre association avec le Seigneur, va se terminer par notre défaite. Cela ne fera pas progresser le témoignage.

                   Les fils des prophètes étaient dans une autre position. Ils étaient en union vivante avec celui qu'ils appelaient Père. Il n'y avait rien en eux qui soit de l'intérêt personnel. Quoique vous puissiez dire à leur sujet, malgré leurs défauts, leurs faiblesses et leurs échecs, vous devez reconnaître que ces hommes sont réellement en esprit, d'un même cœur avec leur maître, et ils reconnaissaient que pour eux tout dépendait de ce maître. Est-ce qu'il y a du poison dans le pot ? Bien, lui seul peut résoudre la situation. S'agit-il d'une foule affamée de gens ayant besoin de nourriture, alors qu'il n'y a rien pour eux ? Lui seul peut le faire, il les alimentera. Est-ce que ce fer de hache est allé par le fond? C'est lui qui peut le récupérer et non pas Guéhazi ! Le pouvoir est en lui et en lui seulement. Ils sont en esprit de l'autre côté du Jourdain, dans le domaine où les éléments personnels ont été traités. Je reconnais que l'image est imparfaite, mais je pense qu'il n'y a aucun doute que c'est ce principe que nous avons dans tous ces exemples.

                   Si la croix n'a pas fait son œuvre, nous sommes quelque chose dans l’œuvre de Dieu, et l'issue c'est la mort et non pas le chemin de la vie. Quand nous revenons au domaine pratique, c'est la voie de la mort, comme Guéhazi, et cela doit être rejeté en fin de compte, dans la honte et dans l'échec. Quand la croix a été bien plantée dans cette vie propre, ce n'est plus moi mais Christ. C'est la voie de la vie. Nous pouvons entrer dans des situations très difficiles, qui peuvent être considérées comme la mort, mais non "point à la mort; mais... pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié..." (Jean 11:4)

La mort est une occasion pour manifester la gloire de Dieu

                   Ceci est un fait. Pour que le témoignage de Jésus naisse en nous et soit en nous, cela nécessite en premier lieu notre mise de côté par la croix. L'union avec Christ sur la base de Sa vie ressuscitée nous permet d'entrer dans des situations de mort, et qui paraissent être la fin de tout. Mais ces situations sont en réalité prédéfinies pour la glorification de Dieu. Rappelons-nous qu'il y a cette souveraineté derrière ces expériences, ce ne sont pas des accidents, ce ne sont pas juste des disgrâces : Ses disciples lui posèrent cette question : Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents pour qu'il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui". (Jean 9:2-3) Que Dieu puisse être glorifié. Quelle étrange souveraineté qui se manifeste par un homme aveugle de naissance!  

                    Lazare était malade et il est mort, mais il y a la souveraineté derrière tout cela. Le Seigneur Lui-même se tient en retrait pour laisser place à cette souveraineté : "Jésus lui dit : Ne t'ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ?"  (Jean 11:40) C'est ce qui gouverne tout cela. 

                    Comment voyons-nous nos situations ? Comme des tragédies ? Comme des jugements de Dieu ? Demandons-nous si le Seigneur n'a pas permis tout cela pour manifester profondément Sa gloire. C'est Élie et c'est Élisée. C'est la vie triomphant sur la mort comme une chose souveraine entre les mains de Dieu pour manifester Sa gloire.

                    Mon désir, c'est que tous les termes, les idées et les images employés ne constituent pas seulement l'étoffe d'un message, mais saisissons réellement le cœur même de ce que le Seigneur dit. Le Seigneur désire un vase qui possède ce témoignage, qui possède ce qui est de Dieu, et que tout procède de Dieu et rien de l'homme, qui attribuera toute la gloire à Dieu. Mais pour avoir part dans cette Sion là, le vase pour Sa gloire, nous devons passer par des voies inhabituelles, étranges, et plusieurs fois nous rencontrerons des situations qui nous apparaîtrons comme le triomphe de la mort, et la sentence sera la mort en nous-mêmes : "...nous avons désespéré même de vivre... nous avions en nous-mêmes la sentence de mort." (2 Corinthiens  1:8-9 Darby) Mais alors, il y a la souveraineté dans tout cela :"afin que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts." Regardons à nous-mêmes un court instant. Où est cette espérance ? Y a-t-il un quelconque espoir en nous ? La déclaration est qu'il y a la mort. C'est vrai, mais allons un peu plus loin. Ce n'est pas la finalité pour Dieu. C'est seulement pour "que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes." Est-ce que vous essayez de trouver quelque chose en vous-même qui vous permettra d'espérer ? N'est-ce pas là une partie de la difficulté ? Quelle est la signification de cette introspection satanique qui conduit à la mort, la mort, la mort ? Oh ! Permettez-moi de vous dire du fond du cœur, soyez aussi objectifs que vous le pouvez dans votre foi. Laissez le côté subjectif au Seigneur, ce n'est pas votre affaire, après tout; c'est le côté de Dieu. Notre part est de nous accrocher à Lui, de regarder vers Jésus, et Sa part et de faire le reste. Nous devons simplement le reconnaître comme étant accompli, et nous livrer nous-mêmes afin que le Seigneur le réalise. Ainsi donc, accrochons- nous à Lui, et n'espérons pas en nous-mêmes. Cessons de rechercher tout espoir ou toute confiance en nous-mêmes : "afin que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes." Pourquoi est-ce que le Seigneur vous a conduits à désespérer ? Dans le but de vous arrêter de rechercher un espoir en vous-mêmes, afin que vous cessiez de vous confier en vous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts.


vendredi 30 octobre 2015

1 Corinthiens 8:1-3 T. Austin-Sparks

La connaissance rend orgueilleux, mais l’amour édifie. Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il ne connaît encore rien comme il faudrait connaître. Mais si quelqu’un aime Dieu, il est connu de lui.  (1 Corinthiens 8:1-3)

Le fait est là, nous pourrons peut être avancer loin dans notre connaissance spirituelle, (je veux dire en information, dans la connaissance de la vérité), bien au-delà même de notre capacité, et ensuite subir le choc, dans des circonstances adverses, de découvrir que tout ce que nous avons accumulé comme savoir à travers les années ne nous sert à rien. Nous faisons face à certaines difficultés et nous sommes obligés de dire : « Je n’ai pas la réalité que je pensais avoir, ce que je sais ne peut m’aider ; et je m’aperçois que je dois retourner aux fondements de ma connaissance vivante, personnelle, et réelle du Seigneur Lui même. »

Le danger, alors, est de rejeter tout ce que nous avons appris en disant que ceci ne servait à rien. Ce n’est pas sans valeur, mais nous devons discerner la différence fondamentale qui existe entre connaître la pensée de Dieu mentalement et l’œuvre accomplie par l’Esprit de Dieu en nous au travers de cette connaissance. Ainsi, nous devons reconsidérer tout ce que nous avons appris jusqu’à aujourd’hui, et nous soumettre aux actions de Dieu en nous par rapport à ces choses. Notre attitude devrait toujours être la suivante : « Seigneur, préserve-moi de me satisfaire d’entendre des choses sans qu’elles aient aucun effet en moi ; qu’elles soient, au contraire, une opportunité pour le Saint Esprit d’œuvrer en moi en vue du but de Dieu. »

Si nous parvenons à saisir l’implication de ce qui précède, ce sera une grande délivrance pour nous. Pourquoi le peuple de Dieu souffre t-il ? C’est afin qu’il soit rendu conforme à l’image du Fils. Bien entendu, il ne devrait pas être nécessaire qu’il y aient des troubles, des tribulations et des épreuves pour arriver à cette fin ; mais malheureusement beaucoup d’entre nous, les chrétiens, ont besoin de ces choses pour que Dieu puisse attirer notre attention.

Beaucoup, parmi le peuple de Dieu, sont attachés aux choses extérieures de la Chrétienté, à tout ce qui est représenté par un ordre de choses traditionnelles ; et il est souvent nécessaire que les choses soient ébranlées, détruites, désintégrées pour les amener là où l’Esprit de Dieu pourra commencer à œuvrer en eux pour accomplir ce pourquoi Il est venu.

Par T. Austin-Sparks de: Conformés à l’image de Son Fils

jeudi 29 octobre 2015

Romains 11:36 T. Austin-Sparks

C’est de Lui, par Lui et pour Lui que sont toutes choses. A Lui soit la gloire éternellement  (Romains 11:36)

Il est nécessaire que nous soyons tout à fait au clair sur le fait  que, dans la Bible, il n'y a pas deux choses distinctes, telles que représentées par les deux Testaments, l'Ancien et le Nouveau, ou même plus, si l'Ancien Testament est lui-même divisé en plusieurs parties. Il peut y avoir deux, ou plusieurs moyens d'expression, mais tout au long de la Bible, de son début à sa fin, il  n’y a seulement qu’une seule chose qui y est exprimée.

Notre habitude à découper la Bible en différentes dispensations, en mettant l'accent sur les différentes caractéristiques de chaque époque, a peut-être eu pour effet de nous faire penser mécaniquement, tout comme on peut être influencé par la typologie ou le symbolisme. Je veux, par conséquent, souligner à  nouveau  que, dans ces formes d'expression différentes et variées, Dieu est animé, du début à la fin, par une et une seule pensée: à savoir que tout, partout et en tout temps, doit exprimer Son Fils et Lui être soumis.

Il gouverne toutes choses, dans les réalités de Sa personne et Son œuvre rédemptrice et parfaite. C’est une Personne et une Oeuvre, du premier livre de la Bible au dernier. Le changement de l'Ancien Testament vers le Nouveau n’est simplement que le changement de l'indirect vers le direct; du symbolique vers ce qui était symbolisé; de la représentation temporelle vers la réalité spirituelle. C'est tout. Il n’y a pas de changement de but ou d'objet, pas de changement de la base ou de la fondation; cela ne représente aucun changement de principe.

Peut-être pensez-vous savoir tout cela; mais il y a  beaucoup plus de sens dans cela que nous l’avons encore réalisé. Par exemple, toutes les voies de Dieu avec les patriarches étaient, dans le principe, autant sur la base de Son Fils que le sont Ses relations avec vous et moi. C’était vrai aussi d'Israël. Dieu a agi avec l’Israël de l'Ancien Testament tout autant sur la base du Fils de Dieu qu’Il le fait pour nous à notre époque.

Dieu n'a jamais, à tout moment, par tout moyen, travaillé sur un autre terrain que celui de Son fils. Ses activités créatrices étaient sur le fondement de Son Fils. "En Lui, par Lui, pour Lui, ont été créées toutes choses» (Colossiens 1:16); et dès lors tout a procédé de cette base, et trouvera sa consommation en Christ. Par tous les moyens, de quelque manière que Dieu ait travaillé, Son terrain a toujours été le même. Et dans les siècles à venir, ce terrain sera immuable. C’est le fondement de Christ. Il est très important de ne jamais oublier cela et d'être très au clair à ce sujet.

Par T. Austin-Sparks à partir de: L'Israël de Dieu - Chapitre 5

(5) L’ÉVANGILE DE LA GLOIRE T. Austin Sparks


Chapitre 5

LA VOCATION DE L’ÉGLISE

                                  L’Évangile de la gloire du Dieu béni ( 1 Timothée 1:11)

                                  L’Évangile de votre salut  (Ephésiens 1:13)

                                 Le mystère de l’Évangile (Ephésiens 6:19)

                   Nous parlions dans notre précédente méditation du témoignage dans Sion: "....où montent les tribus pour un témoignage en Israël". Nous avons vu que les tribus ne signifient pas tout Israël. "Trois fois par année, tous les mâles d’entre vous se présenteront devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira" (Deutéronome 16:16). C'est une représentation dans Jérusalem, à Sion, pour servir de témoignage, pour le reste du peuple, partout où il résidait. Et Sion, c'est précisément la représentation de la pensée de Dieu en faveur de tout Son peuple, de quelque chose de plus plein, saisi par certains, pas plus méritants pour cela, mais qui eux, l'ont choisi en étant prêts à en payer le prix et à marcher dans cette voie. Dans ces quelques-uns se trouve la pensée de Dieu, dans une plus grande plénitude, pour le bien spirituel du reste de Son peuple.

Un état de besoin qui prévaut

                    J'aimerai vous conduire vers d'autres passages de l’Écriture qui se trouvent dans les prophéties d'Esaïe : "Enveloppe cet oracle, Scelle cette révélation, parmi mes disciples. J’espère en l’Éternel, Qui cache sa face à la maison de Jacob; Je place en lui ma confiance. Voici, moi et les enfants que l’Éternel m’a donnés, Nous sommes des signes et des présages en Israël, De la part de l’Éternel des armées, Qui habite sur la montagne de Sion." (Esaïe 8:16-18)  Puis il regardera vers la terre, Et voici, il n’y aura que détresse, obscurité et de sombres angoisses: Il sera repoussé dans d’épaisses ténèbres." (Esaïe 8:22) "Mais les ténèbres ne régneront pas toujours Sur la terre où il y a maintenant des angoisses: Si les temps passés ont couvert d’opprobre Le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, Les temps à venir couvriront de gloire La contrée voisine de la mer, au delà du Jourdain, Le territoire des Gentils." (Esaïe 9:1) "Le peuple qui marchait dans les ténèbres Voit une grande lumière; Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort Une lumière resplendit." (Esaïe 9:2) 

                    Le verset que j'aimerai particulièrement voir est le verset 18 du chapitre 8 : "nous sommes des signes et des prodiges en Israël". Ces passages vous donnent le contexte de ce verset. Le peuple du Seigneur, en général, ne voit pas. Il ne voit pas la grande révélation que Dieu lui a donnée concernant leur gloire et leur vocation. Est-ce que vous contesteriez cela aujourd'hui ? Ce n'est ni une critique, ni un jugement, c'est une des choses que nous n'aimons pas beaucoup dire. Il est si facile de trouver des défauts et faire état de chose qui ne vont pas. Vous pouvez aimer le faire sans jamais parvenir à tout épuiser. On peut très bien ne pas aimer le faire et cependant y revenir sans cesse. Les enfants de Dieu ne voient pas la grandeur de Son dessein en Christ, l'immensité de ce qui procède des conseils éternels. Ils voient si peu et même certains ne désirent pas voir. C'est cela la plus grande tragédie. Ils sont satisfaits, ils n'en veulent pas plus. Beaucoup sont méfiants, pleins de préjugés et fermés. Le Seigneur n'a pas un libre accès, car ils n'en veulent pas. Je le dit encore : beaucoup ne paieront pas le prix, non pas le prix en rapport avec le salut, mais tout ce qu'implique de marcher dans la pleine pensée du Seigneur. Le choix se porte vers la popularité et l'acceptation de la part des hommes, vers les larges portes de la popularité, des opportunités et des choses semblables.

Un instrument prophétique pour
"des signes et des prodiges"

                   Dans de telles circonstances, que fera le Seigneur ? Il lèvera, dans un groupe de croyants, un instrument prophétique. Dans ce cas qui nous préoccupe, c'est avec l'individu, le prophète, qu'Il commencera. Il suscitera un instrument prophétique qui caractérisera Sa pensée. Vous savez que le titre du prophète c'est : Fils de l'homme, et c'est une expression qui signifie toujours : représentation (il prend l'aspect de la "forme d'homme" dans le chérubin, des quatre êtres vivants. En forme d'homme, c'est-à-dire en représentation du Fils de l'homme.) Il connaît la pensée de Dieu pour Son peuple, il a les pensées de Dieu en plénitude. Dans les jours d'ombre, d'obscurité et de déclin, Dieu suscitera un tel instrument. Maintenant nous pensons à cela dans le sens corporatif. Cela a toujours été Sa manière d'agir. Il agira, avec cet instrument, d'une manière étrange. Il n'y aura rien de normal dans son expérience, rien d'ordinaire, vous pourriez dire rien de simple. C'est un étrange, mystérieux et extraordinaire processus que le Seigneur utilise pour lever un instrument prophétique. Il demandait à ces prophètes de faire toutes sortes de choses extraordinaires ! Ézéchiel a du se tenir couché durant de nombreux jours, devant tout le peuple, premièrement sur son côté gauche, puis sur le droit. Le gens le regardaient disant : que fait cet homme ?  Il est fou ! Mais tout cela constituai son message. La voie d'un vase pour ce dessein n'est pas une voie directe comme les hommes la nomment. C'est une voie inhabituelle. Les expériences d'un tel vase sont toutes en dehors des schémas habituels et les gens qui sont concernés, très souvent, ne peuvent pas être compris. Vous pouvez écrire certaines choses concernant l’œuvre de Dieu et l'instrument de l’œuvre de Dieu et tout est clair et direct. Mais que Dieu manifeste quelque chose de cela et vous ne pourrez pas vraiment l'expliquer. Toutes sortes de questions se posent : Que fais-tu ? Qui es-tu ? Que cherches-tu ? Nous ne le comprenons pas.

                  Et chaque problème rencontré par cet instrument est une indication du dessein particulier pour lequel l'instrument est appelé. "Moi et les enfants que l’Éternel m'a donnés, Nous sommes des signes et des prodiges en Israël." Ici nous avons un vase et les enfants en représentent tous les aspects, les manifestations, les problèmes de ce vase.Comment expliquer cela ? Dans le cas d'un vase qui est maintenu par Dieu pour un dessein particulier, chaque moyen employé chaque partie de l’œuvre qui est réalisée, le sera en gardant la pensée divine au centre de tout. Ce sera l'explication que ce n'est pas quelque chose d'ordinaire, mais d'extraordinaire, d’inhabituel qui se fait.

                    En disant cela, j'ai touché un point sensible. Je suis sûr que beaucoup parmi vous savent où je veux en venir, mais je dois l'expliquer. Surtout, ne pensez pas que je critique. Je reconnais cela et permettez-moi de d'insister encore, que Dieu emploie des moyens différents et des instruments pour des desseins différents. On ne doit pas essayer de conformer chaque instrument et vase que Dieu utilise dans un même moule, un dessein, une pensée, une direction. Quand l’Église, en tant qu’Église, ne remplit pas sa fonction divine qui consiste à porter l’Évangile à ceux qui ne sont pas éclairés, Dieu lève des vases pour le faire. C'est pour cela que vous avez beaucoup d'institutions. Nul d'entre nous n'oserait dire que Dieu n'a jamais utilisé tout cela, qu'elles sont en dehors de Sa pensée et de Sa considération. Nous serions en train d'affirmer une contrevérité en suggérant une telle pensée. Il a employé cela et Il l'emploie. Il a employé aussi beaucoup d'autres choses pour réaliser Ses desseins. Mais cela ne signifie pas un seul instant qu'Il s'est départi de Sa véritable pensée originelle, essentielle, quant à la manière et par quels moyens les choses doivent être faites. Il reviendra toujours, s'Il le peut, pour faire de Son Église, Son vase et tous les autres moyens seront limités. Si cela doit conduire à la plénitude il faudra revenir à Son idée originelle.  Ne pensons pas que les choses que Dieu a employées, Il ne les a pas réalisées en réalité et qu'elles sont mauvaises. Mais quand Dieu cherche à obtenir ce vase, qui est lié essentiellement à la plénitude, vous verrez qu'Il n'agit pas avec lui de la même manière qu'Il agit avec les autres. Vous trouverez qu'Il ne lui permet pas d'employer les moyens et le méthodes que d'autres sont autorisés à employer. Dans le cas précis de ce vase, toutes ses activités, ses difficultés, ses fils, sa progéniture, seront autant de signes pour quelque chose d'autre. Ils seront des signes de nature particulière et d'un certain caractère, de quelque chose de très proche de la pensée de Dieu. Ils signifieront cela : des signes et des prodiges. Des signes, oui, car ils indiqueront d'une certaine manière ce que Dieu désire faire. Et des prodiges, car ce sera un domaine où tout sera absolument impossible pour l'homme. Ce sont des choses qui font toute la différence.

Tout de Dieu : une vocation coûteuse

                    Quand Dieu obtient ce qui est plus étroitement en relation avec Sa pleine pensée, Il agit dans des domaines impossible à réaliser pour l'homme, où tout ce qui lui sera associé proclamera que c'est l’œuvre de Dieu seul. C'est seulement le Seigneur qui a agi et aucun homme ne pourra le mettre à son actif. Regardez et voyez si vous pouvez honnêtement appliquer ce principe à tout ce qui se fait. Considérons bien les choses. Est-ce que cela est soutenu par des noms, des titres, l'influence, le statut ? Or, tout cela est si communément associé pour qu'une œuvre soit fructueuse. Non ! C'est de Dieu ou cela n'est rien. Il n'y a pas de grands noms, pas de grandes gens, pas de grands dons naturels, pas de grandes, ni de remarquables qualifications humaines. C'est faible, impuissant en lui-même, insensé, souvent devant dire : je ne sais pas, tais-toi donc, retournons auprès du Seigneur Dieu. S'il doit y avoir quoi que ce soit, ce doit par le Seigneur. Si cela n'est pas issu du Seigneur, il n'y aura rien. Vous pouvez seulement l'espérer sur cette base : c'est du Seigneur. Le Seigneur l'a généré, le Seigneur l'a mis en action et Il le fait. "Moi et et les enfants que l’Éternel m'a donnésnous sommes des signes et des prodiges en Israël". Il y a quelque chose à ce propos qui est inexplicable sur le plan humain. C'est ainsi que cela doit être pour que cette chose se rapproche plus étroitement de Christ.

                    Lisons Jean 5. Dans ce passage nous voyons Christ, la pleine incarnation de la pensée divine, dans Lequel la perfection de Ses conseils éternels est concentrée, et qui doit être l'expression de la pensée de Dieu dans Sa perfection. Entendons-Le dire : " En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de(3) lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement." (Jean 5:19). "Je ne puis rien faire de moi-même" (Jean 5:30). Mais Celui qui parle ainsi va aussitôt dire : "Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut." (Jean 5:21). Vous ne pouvez pas expliquer cela sur une autre base que celle de Dieu. Le Fils (séparé du Père) ne peut rien faire. Dieu ressuscite les morts. Il donne au Fils de faire ce que seulement Dieu veut faire. C'est à ce principe que nous voulons en venir. Nous ne pouvons pas aller au-delà de Christ dans Sa perfection comme étant la pensée de Dieu. C'est pourquoi Il dit : "rien hors de moi-même", Il est Dieu
 
( 3) Dans le grec : De απο (apo). Cette préposition peut signifier : séparation d'une partie par rapport à son tout et non pas l'origine, issu de. Dans ce passage, le Fils (comme partie d'un tout indissociable) ne pourrait rien faire séparé du Père)
      

                     Le passage d'Esaïe 8:18, cité dans Hébreux  2:13, et mis dans la bouche du Seigneur Jésus déclare : "Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés" (Hébreux 2:13). Il a repris le principe, et si vous regardez le contexte de ce passage dans Hébreux 2, vous voyez que les enfants conformes à Lui, tirent leur nature de Lui-même. Maintenant ce que signifie "Moi et les enfants que l’Éternel m'a donnés, nous sommes des signes et des prodiges". Christ est-il un signe ? Pourquoi, dans l’Évangile de Jean tout ce qu'Il faisait était un signe ? Et quel était ce signe ? "Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles,(ou signes) qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom." (Jean 20:30-31). Ce fut un signe que Dieu était en Lui. Ensuite, il est dit : "Et pour des prodiges". Quelle est l'essence d'un prodige ? C'est une chose qui ne peut être rétribuée à personne d'autre qu'à Dieu seulement. Lisons Jean 9 et voyons comment cela se termine. Le pauvre homme, à qui le Seigneur avait ouvert les yeux, ne pouvait pas comprendre ces gens sensés avec leurs raisonnements et leur propre logique : il a ouvert mes yeux...Jamais (ou depuis le commencement du monde) on n'ouït dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas Dieu, il ne pourrait rien faire" (Jean 9:30-33 Darby). Ne voyez-vous pas que cela venait de Dieu ? Il y a donc ici quelque chose de plus qu'un simple homme. Ils ont exclu cet homme parce qu'il faisait de Jésus Dieu. Ce fut la conséquence des signes et des prodiges : c'est seulement issu du Seigneur ! Ah oui, c'est cela la nature d'un vase, d'un instrument qui sert dans le cœur même du dessein de Dieu. C'est un chemin très coûteux. Vous n'aurez rien d'ordinaire. Oh, combien nous désirerions que les choses nous soient facilitées! Cependant, nous savons bien qu'il n'en sera pas ainsi. Nous n'allons pas voir nos situations se régler sans une seule difficulté. La vie de famille des autres paraît si facile ! Tout pour eux semble aller sans problèmes, mais nos affaires ne se font jamais avec la même facilité. Il semble qu'il y ait toujours quelque chose dans nos situations que nous ne puissions assumer seuls. C'est au-delà de nos capacités, et à moins que le Seigneur ne les prenne en main, nous sommes terriblement confus et désespérés. Je me demande combien de gens peuvent accepter cela comme étant normal. C'est ainsi que cela devrait être et comment cela doit être, (que le Seigneur nous aide !) et cela sera toujours ainsi, si nous sommes réellement livrés sur la base que tout doit être de Dieu. Mais ne se pourrai-il pas (et j'en parle avec une certaine expérience) que le Seigneur essaie de nous dire à nous : Pourquoi est-ce que vous ne capitulez pas devant la situation en prenant une attitude positive pour l'accepter ? J’attends que vous le fassiez. Vous essayez de la modifier, d'y échapper, vous vous révoltez contre elle, et quand vous y êtes confrontés, vos êtes frustrés car ça ne répond pas à ce que vous recherchez. Pourquoi est-ce que vous ne reconnaissez pas qu'une situation comme celle-là est absolument essentielle pour permettre Mon intervention afin que son résultat ne soit pas le fait de votre habileté, ni de votre aptitude, ni de votre flair, mais chaque fois par un miracle de Dieu ? Ne devrions-nous pas regarder cela en face, nous qui sommes appelés à vivre das un domaine où Dieu veut délibérément que nous demeurions sur la base de Ses délivrances.Il ne nous est pas permis de marcher à un niveau qui serait commun et ordinaire. Mais cependant, il y a un danger. Nous ne devons pas devenir oisifs et nous asseoir simplement en attendant que le Seigneur fasse des miracles pour nous. Nous devons accomplir notre part, autant que nous le pouvons et coopérer avec le Seigneur dans chaque aspect qui s'ouvre devant nous, de manière pratique. Mais même ainsi, nous verrons souvent que nous n'irons jamais bien loin sans une intervention très réelle du Seigneur. Ainsi, quand nous serons passés par là, il sera manifeste que ce ne sont pas nos efforts qui furent la cause de la réussite, mais l’œuvre du Seigneur. Et le témoignage sera apporté que le Seigneur le faisait. 

Le besoin d'un engagement définitif

                    Je me demande si ce qui a été dit vous aura aidé. Cela m'a aidé, mais la difficulté pour vous et moi va être de l'accepter et de le mettre en pratique. Le Seigneur doit présenter Sa pensée dans une plus grande plénitude à Son peuple. Il cherche à obtenir cela de plus en plus. Mais viendra un stade où nous devrons conclure une transaction avec le Seigneur à ce sujet. Vous pouvez aller votre chemin et être un chrétien évangélique ordinaire, si vous le désirez. Vous n'êtes pas obligé d'aller plus loin avec le Seigneur, mais vous risquez de manquer quelque chose de grand si vous lui dites non. Viendra le temps où regardant en arrière, vous direz : je suis passé à côté de ce que Dieu voulait de meilleur pour moi. Mais je ne veux pas effrayer ni forcer quiconque. Nous sommes ici juste pour partager ce que Dieu nous a montré concernant la grande plénitude de Son dessein. Nous effleurons seulement l'immensité de cette plénitude, mais compte tenu de ce qu'il a montré, nous devons le partager. Il doit le montrer : "Toi, fils de l'homme, montre ce temple à la maison d'Israël, qu'ils en mesurent le plan et qu'ils en rougissent... s'ils en rougissent... fais- leur connaître (Ézéchiel 43:10). Qui sont ces ils ? Cela concerne ceux qui ont vu. Sommes- nous de ceux qui accepteront  et qui céderont à ce qu'Il montre ? Plusieurs fois et de manière toujours plus insistante, la question est posé pour voir si nous allons progresser sur cette voie coûteuse. Il nous est demander de considérer ces choses et de prendre une décision devant le Seigneur dans nos cœurs, pour savoir si nous allons marcher, si nous allons rester avec Lui pour une pleine expression de Sa pensée, ou si nous allons nous contenter d'une moindre mesure. Il y a suffisamment d'arguments pour nous inciter à prendre la voie la plus facile, si nous sommes décider à les écouter. Beaucoup d'autre chrétiens prennent le sentier le plus facile...et Dieu les utilise et les bénit. Qu'est-il donc demandé de plus ? Ce que je dis c'est que si vous avez des raisons de penser que l’Église aujourd'hui, dans son ensemble, est du bon côté de la grande révélation du dessein de Dieu  en Christ, si vous êtes sûr qu'il en est ainsi, alors allez avec cette majorité. Mais si vous voyez qu'il y a quelque chose qui nécessite plus que cela, que l’Église a un très grand besoin, que vous avez besoin de quelque chose de plus, bien alors, cela va impliquer un prix. Vous serez sauvés, bien sûr, si vous mettez votre foi dans le Seigneur Jésus, mais il ne s'agit pas de cela. Vous ne perdrez pas votre salut, mais vous pouvez perdre le prix. Le salut n'a jamais été quelque chose que nous devions gagner, mais il y a quelque chose qui s'appelle le prix. (Philippiens 3:14) Nous ne disons pas encore ce qu'est ce prix, mais nous y sommes confrontés. Le Seigneur n'a pas obtenu ce qu'Il voulait de Son peuple. Il nous veut pour cela. Il voudrait introduire Son peuple, parce qu'Il nous aura fait entrer  en expérience, dans la vie. En est-il ainsi ? Bien, alors nous serons tous confrontés à une crise, moi comme beaucoup parmi vous. Permettez-moi de dire du fond de mon cœur que je suis personnellement et assez fréquemment, confronté à cette crise, alors que le prix pour suivre le chemin de la croix se fait pressant. Je dois souvent prendre du recul et dire : Bien, sur quelle base ai-je commencé ce chemin ? Sur quelle base avons-nous tous commencé ? Est-ce que ce n'était pas sur la base de Jean cinq ? Tout de Dieu. C'est une chose dont nous parlions sans cesse. Nous ne savions pas tout ce que cela signifiait, au cours de cette longue période, mais nous disions assez précisément : "Dieu veut quelque chose ici, sur cette terre, qui manifestement ne pourra pas se faire, pour Lui, en dehors de Lui-même. Nous lui donnerons donc la possibilité de tout faire , afin que jamais personne ne puisse dire : "C'est grâce aux grands dons des hommes ou aux qualités et qualifications saillantes de ces personnes. Non, si jamais quelque chose se réalisait, la seule explication serait : le Seigneur l'a fait ! C'est le fondement, mais combien c'est contraignant quand vous allez de l'avant ! C'est un défi tout au long du chemin, toujours renouvelé pour chaque situation, pour chaque nouveau progrès. Êtes-vous toujours prêts à demeurer sur la seule bas de Sa Seigneurie ? Si le Seigneur n'entre pas dans cette chose, d'une manière toute nouvelle, vos êtes finis ! Êtes-vous préparés pour cela ? Il y a un mystère à ce propos, le mystère de l’Évangile. Ce n'est pas une affaire de terminologie. C'est là où beaucoup font une erreurs. Ils pensent que ce mystère c'est une affaire de phraséologie et de vérités objectives. Ils disent : c'est la vérité de l’Église, et tout ce genre de choses. Oh frères, que Dieu nous garde de cette erreur. Ce ministère ne peut pas s'accomplir en se nourrissant de terminologies. Il y a un mystère dans tout cela. C'est le mystère de la révélation , de quelque chose de profond que vous ne pouvez pas expliquer en compilant des commentaires et en recueillant toutes les données sur le sujet pour pouvoir ensuite le partager. Ce n'est pas cela. Ça ne marche pas. Il peut y avoir la même phraséologie, les mêmes idées, mais cela ne produit pas les mêmes résultats. Vous ne pouvez pas expliquer le mystère de ce qui est de Dieu. C'est un secret caché, profond, issu de Dieu Lui-même. C'est un immense défi. Je dis encore que ce chemin est très coûteux. Nous devons sans cesse l’affirmer, encore et encore. Je ne veux avoir aucune autre alternative, je dois marcher avec Dieu, qu'importe le prix. Que le Seigneur nous aide à nous maintenir sur cette position !


mercredi 28 octobre 2015

(4) L’ÉVANGILE DE LA GLOIRE T. Austin Sparks

Chapitre 4

LE SEIGNEUR A BESOIN DU PEUPLE DE SION

"La montagne de Sion se réjouit, Les filles de Juda sont dans l’allégresse, A cause de tes jugements. Parcourez Sion, parcourez-en l’enceinte, Comptez ses tours, Observez son rempart, Examinez ses palais, Pour le raconter à la génération future. Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à jamais; Il sera notre guide jusqu’à la mort" (Psaume 48:11-14)"Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion; Le côté septentrional, c’est la ville du grand roi." (Psaume 48:2)

"Leur force augmente pendant la marche, Et ils se présentent devant Dieu à Sion." (Psaume 84:7)

"Je suis dans la joie quand on me dit: Allons à la maison de l’Éternel! Nos pieds s’arrêtent Dans tes portes, Jérusalem! Jérusalem, tu es bâtie Comme une ville dont les parties sont liées ensemble. C’est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel, Selon la loi d’Israël, Pour louer le nom de l’Éternel. Car là sont les trônes pour la justice, Les trônes de la maison de David."  (Psaume 122:1-5)

                    "C’est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel, selon la loi d’Israël", ou, "un témoignage à Israël". Nous avons souvent indiqué, que dans la représentation des pensées divines, l'Ancien Testament, Sion est ce qui exprime pleinement la pensée de Dieu pour Son peuple. C'est dans Sion que se trouvent tous les traits et les caractéristiques d'un peuple intégralement selon l’Esprit du Seigneur. Sion est un terme représentatif. Juste une petite remarque technique, nous pouvons noter qu'à certains endroits, dans les Écritures, il est dit que la maison du Seigneur était là, mais en réalité le temple n'était pas dans Sion mais sur le mont Morija. Mais ce qui est indiqué par ce fait, c'est que Sion est réellement représentatif,dans la pensée du Seigneur, de toute Sa maison. Morija est plus vaste et se trouve dans Jérusalem; la maison est là; l’Église est là si vous préférez. Mais dans Sion, c'est l’Église selon la pensée du Seigneur, c'est ce qu'elle signifie pour Lui. Je me demande si vous saisissez ce que ça signifie pour Lui. Je me demande si vous saisissez ce que cela signifie ? Vue dans son ensemble, l’Église n'est pas toujours ce que le Seigneur désirerait qu'elle soit. En considérant l’Église aujourd'hui, dans son ensemble, qui dirait qu'elle est très proche de la révélation que nous en avons dans la Parole de Dieu ?  Celui qui l'affirmerait ne connaîtrait pas grand chose de la révélation de Dieu concernant l’Église. Il ne s'est pas accommodé de la situation actuelle, en l'acceptant. Il tient encore à tout ce qu'Il a pensé et désiré avoir, et dans Son Fils, le Seigneur Jésus, Il a cette pleine pensée. D'ailleurs, Il est à l’œuvre par Son Esprit pour rassembler un peuple pour Son Fils, non pas distinct de l’Église, comme une entité, non pas comme un corps séparé dans la réalité, mais en une compagnie représentative, qui le satisfasse réellement, comme étant Sa pleine pensée à l'égard de l’Église. C'est ce qui est représenté par Sion. C'est le point où nous sommes parvenus au terme de notre précédente méditation. Nous devons aller au cœur de ce sujet.

                    Dieu désire "Sion". C'est Jérusalem comme le Seigneur désirerait l'avoir, et non pas comme elle est actuellement. Oh, nous pourrions prendre bon nombre de passages pour confirmer cela. Mais regardons seulement cette portion des Écritures, qui traite du retour de la captivité, et nous le verrons. "Les rachetés de l’Éternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête; L’allégresse et la joie s’approcheront, La douleur et les gémissements s’enfuiront." (Esaïe 35:10) Le Seigneur dit : "Je retournerai à (pour) Sion (Zacharie 8:3) Oui, "Je reviens à Jérusalem" (Zacharie 1:16)  mais "Je retourne pour Sion" car Sion est ce que Jérusalem devrait être selon Sa pensée. "Ainsi parle l’Éternel des armées: Je suis ému (jaloux) pour Sion d’une grande jalousie, et je suis saisi pour elle d’une grande fureur." (Zacharie 8:2). Sion est la pleine pensée de Dieu, signifiant tout ce que Son peuple devrait être, elle est au centre de l'intérêt divin. Dans le Nouveau Testament, il y a une interprétation spirituelle de cela, une contrepartie spirituelle de ce qui est historique : "mais vous êtes venus à la montagne de Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste" (Hébreux 12:22), "vous êtes venus", et non pas ils viennent, ils sont en route pour Sion, quoique cela puisse signifier quand vous chantez :Nous marchons vers Sion ! Nous sommes venus à Sion. C'est cela la pensée de la lettre aux Hébreux. Nous nous sommes approchés de quelque chose qui, dans le ciel, est absolu, accompli, ultime. Nous avons quitté le partiel, nous avons laissé les figures, les types, les images de l'Ancien Testament, aucune d'elles ne pouvant parvenir à la finalité. Elles nous conduisaient seulement de loin et nous ont laissé sur le chemin. Mais maintenant nous sommes parvenus au terme de tout cela : "Dieu dans ces derniers temps nous a parlé par le Fils" (Hébreux 1:2), et nous sommes venus à Sion : le pleine pensée de Dieu en Christ. Dans l'interprétation du Nouveau Testament, c'est Christ qui est la pleine incarnation de la pensée de Dieu concernant l’Église. Il rassemble en Lui ceux qui satisfont cette pleine pensée. C'est le rassemblement d'un peuple, pour être le peuple de Sion. C'est la base de tout. Autour de cela sont réunies de nombreuses choses. Si vous voulez savoir combien elle sont nombreuses, asseyez-vous, prenez une concordance et considérez ce mot de Sion et de son contexte. Cela vous demandera un certain travail mais vous verrez que Sion est une très vaste pensée de Dieu, recouvrant de nombreux aspects.



Sion est un témoignage pour Israël

                    Nous en venons à l'un des principaux aspects, en relation avec le désir de Dieu, et que nous lisons dans le Psaume 122 : "C'est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel... un témoignage à Israël". C'est un peuple dans Sion pour un témoignage, non pas pour les perdus dans ce cas mais pour Israël. Il ira au delà d’Israël pour les perdus. C'est la méthode de Dieu de partir du centre vers la circonférence pour aller au delà de Sion, pour Israël et jusqu'aux nations. Mais ici, pour l'instant, nous sommes limités au premier niveau du témoignage, de Sion à Israël. Maintenant, cela est vrai dans son principe, et c'est le rappel d'une ordonnance établie par Dieu. Nous sommes au commencement, quand Israël fut constitué comme une nation. Vous devez seulement regarder dans un passage du Deutéronome " :Trois fois par année, tous les mâles d’entre vous se présenteront devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira: à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines, et à la fête des tabernacles. On ne paraîtra point devant l’Éternel les mains vides." (Deutéronome 16:16). Mais vous seriez dans l'erreur, si vous lisiez ce passage dans Psaume 122 pour dire que tout Israël allait jusqu'à Jérusalem trois fois dans année, ou même une fois dans l'année. Pour commencer, ils ne pouvaient pas tous aller à Jérusalem. Ils ne pouvaient pas tous loger à Jérusalem. Mais ils y montaient sur la base de la représentativité. Tous les mâles y allaient trois fois par an. Tout Israël y montait sur la base de la représentativité.

                    Ils y venaient, bien sûr, pour un merveilleux renouvellement de l'accomplissement de l'amour de Dieu. Comment cela ? Le grand prêtre était là, avec les noms des tribus sur sa poitrine, sur le pectoral. Ils étaient là, devant le Seigneur, dans l'amour du Souverain Sacrificateur : l'amour de Dieu en Christ les portant tous sur Son cœur. Sur Ses épaules, leurs noms étaient aussi portés : la force de Dieu en Christ les soutenant tout au long de leur vie. Ils venaient pour saisir, de manière renouvelée, l'amour et la force de Dieu en leur faveur, dans le Souverain Sacrificateur.

                    Nous ne pouvons pas aborder tout ce qui se passait à Sion quand ils y montaient. Mais nous avons un petit aperçu  de cela, quand des confins de la terre, des lieux difficiles, et des contrées spirituellement froides, nous sommes rassemblés comme eux, et que nous goûtons l'amour et la puissance de Dieu, et que nous ressentons de nouveau l'unité du peule du Seigneur. Quand nous sommes séparés, nous pensons être les seuls chrétiens sur terre. Parfois nous pensons comme Élie : "je suis resté moi seul et ils cherchent à m'ôter la vie." (1 Rois 19:14) Mais quand nous sommes ensemble, toutes ces choses qui ne sont pas vraies s'en vont, et les véritables sont renforcées. Alors tout est pour le mieux. Ils y venaient trois fois dans l'année, en ayant ce caractère représentatif. Ils rapportaient pour tout Israël les biens de Sion en témoignage pour Israël.


                    A présent, mon propos c'est justement de voir qu'ils étaient un groupe représentatif dans Sion, représentatif dans le domaine du témoignage. Est-ce que je peux rendre cela plus clair ? Une petite compagnie (au sein du peuple) parvenait à saisir ce que Sion représentait, et cette compagnie avait un témoignage pour tout le reste du peuple du Seigneur. Quand vous saisissez cela vous pouvez voir une des manières souveraines de Dieu d'agir. Je me demande si vous avez pensé au cours des choses dans le Nouveau Testament. Si vous commencez par le jour de la Pentecôte, et la période qui suivit, peu importe la durée, les choses étaient réellement dans leur plénitude, et très satisfaisantes pour le Seigneur. Il avait Sa pensée très largement exprimée lors de ces premiers jours, ou ces mois, et cela a pu même duré quelques années.Mais après, les choses ont commencé à changer. Vous percevez une baisse spirituelle, la norme se relâche car le mélange s'introduit. Il se trouve alors nécessaire de corriger bon nombre de choses qui sont erronées dans l’Église. Les choses ne sont plus comme elles devaient être. Il apparaît même que ce processus allait en se développant. Mais que fit le Seigneur à cet égard ? Est-ce qu'Il a dit : c'est grandiose, mais cela n'a pas duré. Ils ne peuvent pas atteindre ce standard. Il est évident qu'ils ne seront pas capables de maintenir le niveau spirituel originel, c'est pourquoi je dois m'accommoder de cette situation et accepter un niveau plus bas, en essayant, bon gré mal gré, d'en être satisfait. Est-ce que le Seigneur a agi ainsi ? Non! Ce qui est impressionnant et remarquable, c'est que le Seigneur commença à donner d'avantage de révélation, avec plus de plénitude, et cela alors même que l’Église n'était plus ce qu'elle avait été auparavant. Nous avons cela dans les dernières lettres de la vie de l'apôtre Paul. Qui peut demeurer debout devant ce qu'elles contiennent ? Regardons la condition, les faiblesses, les défauts, les limitations du peuple du Seigneur, mais malgré l'accumulation des problèmes, Il ne s'accommode pas de cette situation étriquée. Il ne l'accepte pas. Il y répond par plus de révélation. A quel stade sommes-nous parvenus aujourd'hui ? Beaucoup ne veulent pas aller plus loin, mais certains ont ce désir. Par ce noyau, cette petite troupe représentative, Il garde la lampe du témoignage allumée. Même quand les ombres rampent dans l’Église, Il entretiendra un plein témoignage, même seulement par quelques-uns.

                    C'est ce que vous avez dans les premiers chapitre du livre de l'Apocalypse. L’Église, dans son ensemble, était loin de ce qu'elle avait été au commencement, et loin de ce que Dieu lui avait destiné et révélé comme étant Sa pensée. Il ne l'excuse pas, ne s'en accommode pas, ne l'accepte pas. Il présente de nouveau la pleine révélation et réitère Son appel à cette compagnie parmi les Églises. Pourquoi Dieu réagit-Il ainsi ? Pour un témoignage envers Israël. Le caractère représentatif pour tout Israël. Oh, puissions-nous saisir cela ! Même si vous ne comprenez pas pleinement ce que le Seigneur désire, vous devez vous décider, soit à aller avec le mouvement général, le nominal, l'ordinaire ou être avec Sion. C'est le point sur lequel nous devons insister le plus, avant de terminer. Mais la chose essentielle, c'est que Dieu recherche ce que Sion signifie. C'est-à-dire, une compagnie représentative qui a un témoignage plus plein pour tout Israël, et qui sera dans l'expérience de ces choses, en faveur des autres. C'est ainsi que le Seigneur veut satisfaire ce grand besoin, en ayant parmi Son peuple, quelques-uns qui seront une satisfaction pour Lui et qui le connaissent de cette manière plus profondément.



Un témoignage pour
la souveraineté absolue du Seigneur

                    "C'est là que montent les tribus de l’Éternel....un témoignage à Israël". Quel est ce témoignage ? C'est le témoignage de Sion lui-même. Mais qu'est-ce que Sion ? Regardons l'histoire de Sion et vous aurez l'explication  de ce qu'est le témoignage. En premier lieu le témoignage est pour (et procède de) la souveraineté absolue du Seigneur et pour notre temps, il signifie le Seigneur Jésus. C'est là où le témoignage commence. Le témoignage découle de la souveraineté absolue du Seigneur Jésus. Sion est "la vile du grand Roi" (Psaume 48:2). David vivait dans Sion. Salomon vivait dans Sion. Considérons très brièvement son histoire. Vous vous rappelez que la première mention de Jérusalem dans Genèse 14:18 était en relation avec Melchisédek, qui était roi de Salem. C'est le premier nom de Jérusalem. Melchisédek était prêtre du Dieu Très-Haut, et roi de Salem. La première mention de Sion, ou Jérusalem, est liée à la royauté en relation avec le sacerdoce.

                    Ensuite nous voyons que Sion était la citadelle, ou la forteresse de Jérusalem; qui était entre mains des Jébusiens. Elle fut en premier lieu appelée Jébus, le bastion des Jébusiens. Elle fut entre les mains des Jébusiens durant la période des Juges, le règne de Saül, et le règne de David à Hébron. Mais quand tout Israël vint à Hébron pour introniser David comme leur roi, doublement établi dans sa royauté, alors il est allé à Jébus. Il a lancé ce défit à ces puissants hommes : "Quiconque battra le premier les Jébusiens sera chef et prince" (1 Chroniques 11:6). Joab monta le premier, mais c'était une forteresse qui était considérée absolument inexpugnable par les Jébusiens. En effet, ils disaient " l'aveugle et le boiteux sont suffisants pour défendre cela !" Or ce n'est pas simplement une histoire, il y a quelque chose dans tout cela qui renferme une immense signification et qui nous concerne vous et moi. L'établissement du Seigneur Jésus dans la souveraineté absolue n'est pas un jeu d'enfants. Considérable dans Son propre cas. Quelle chose immense ce fut de parvenir à l'ascendance absolue sur toute les forces du mal ! Quelle prise avaient les forces du mal sur la citadelle de l'âme de l'homme, sur ce monde. Une telle emprise faisait dire à l'ennemi que sa position était inexpugnable. Nous savons ce qu'il y a dans tout cela. Est-ce que vous n'avez jamais été battus par un ennemi fortement retranché dans une vie ? Nous avons tous rencontré et dû faire face à des situations individuelles, dans lesquelles Satan avait un tel solide enracinement que cela nécessitait quelque chose d'infiniment plus grand que la force ou l'ingéniosité de l'homme pour résoudre le problème. Le problème de la délivrance de cette âme, l’établissement de la Seigneurie de Christ das cette vie ou dans cet endroit, n'était pas une petite chose.


                      Cependant, délaissons ce qui peut seulement demeurer objectif pour nous l'appliquer. C'est l'aspect que nous voulons considérer maintenant. Nous pouvons chanter nos hymnes tels que : Couronnons-le, couronnons-le ! Nous pouvons proclamer avec force et véhémence que Jésus est Seigneur. Mais c'est justement dans de domaine que toutes nos propres batailles font rage. N'avez-vous jamais polémiqué avec le Seigneur, dans des domaine de votre vie, où l'issue de la controverse était la suivante : Est-ce qu'Il va être Seigneur dans tout cela ? N'avez-vous jamais fait face à des situations et à des circonstances, où il paraissait évident pour tout le monde que le diable avait la maîtrise de la situation, qu'il avait conquis le terrain et qu'il le fortifiait, comme s'il en était seigneur et maître ?  Est-ce que nous ne sommes pas confrontés constamment à des choses comme celle-là où il semble que le diable et non Jésus soit le seigneur ? Cela se présente à nous, dans notre propre vie spirituelle, comme une immense épreuve de la foi. Je pense que les expériences, dans lesquelles le peuple de Sion est introduit, ne sont pas les expériences ordinaires de la vie chrétienne, ni les persécutions, les tentations ordinaires et les difficultés inhérentes au fait d'être chrétien. Ces expériences sont beaucoup plus spirituelles et nous impliquent profondément et parfois la foi est éprouvée sur la base de cette question : Est-ce que Jésus est Seigneur malgré tout cela ? Regarde à la situation, regarde aux circonstances, regarde les forces qui semblent la contrôler ! Jésus est-il Seigneur ? J'espère que je ne scandalise personne. Vous pouvez ne pas avoir eu cette expérience. Dans ce cas, ne soyez pas scandalisés, et ne vous inquiétez pas de cela. Mais certains savent de quoi je veux parler, car ils ont été dans le tourbillon de ces épreuves spirituelles, soulevant la question de savoir, après tout, si le Seigneur était réellement Seigneur. Dans nos cœurs, c'est une question lié au domaine de notre foi, nous y croyons et nous nous accrochons  à cela, mais ce domaine est beaucoup remis en question. Nous ne parvenons pas à cela aisément. Il en est ainsi avec Sion. La Seigneurie de Christ est seulement établie à grand prix. C'est uniquement par le moyen de terribles conflits et d’épreuves que vous parvenez à établir qu'Il est réellement Seigneur dans votre propre cœur. Mais quand vous traversez cela, oh, quelle chose immense, vous êtes dans une position où vous connaissez le Seigneur d'une manière peu ordinaire et inhabituelle. Vous avez un témoignage pour les personnes qui doivent passer par un processus similaire. Vous pouvez les aider parce que vous avez lutté dans des terribles conflits de la foi concernant la Seigneurie de Christ. Est-ce que cela ne peut pas expliquer pourquoi, certains parmi vous, ont des expériences aussi extraordinaires ? Si vous regardez certains chrétiens, vous les voyez passer par des épreuves comparativement faciles. Ils obtiennent ce qu'ils veulent ou ce qu'ils pensent qu'ils devraient avoir. Mais avec vous, tout est affaire de conflit et rien ne s'acquiert aisément. Cette expérience peut être expliquée par le fait que le Seigneur a mis Sa main sur vous, avec pour but, d'introduire dans votre vie quelque chose de Sa Seigneurie, pour vous faire entrer dans ce domaine, de manière à faire de vous, un serviteur et un vase particulier, utile pour Lui. Certains parmi vous sont passés par là et savent que c'est vrai. Mais certains parmi vous peuvent aussi passer par cela maintenant.


                    Esaïe, le grand prophète de la restauration, le grand prophète de Sion, comme étant l'ultime finalité, est passé par de terribles épreuves. Sa famille a contribué à son expérience, et il donna à ses enfants des noms qui exprimaient ses profondes expériences. "Voici, moi et les enfants que l’Éternel m’a donnés, Nous sommes des signes (ou des témoignages) et des présages en Israël, De la part de l’Éternel des armées, Qui habite sur la montagne de Sion." (Esaïe 8:18). Même sa famille fut introduite dans de profondes et terribles expériences par lesquelles il passait, car il était prophète, non seulement pour les nations, mais spécialement pour Sion. Vous voyez la place occupée par Sion dans la deuxième partie de ses prophéties. Sion devait avoir une plus grande valeur, pour le Seigneur, en constituant le caractère représentatif de Sa pensée. Sion devrait parvenir à cette position dans laquelle la souveraineté du Seigneur serait quelque chose d'établi sur un solide fondement. Ce n'est pas de la doctrine, de l'enseignement, de la théorie, ni un fait historique, que Jésus soit monté à la droite de Dieu. Ce n'est pas quelque chose que nous étudions dans un livre, mais quelque chose qui a été forgé en nous, par des voies amères et des expériences très profondes, si bien que la connaissance que nous avons de Sa personne n'est pas une connaissance ordinaire, mais que nous avons acquise par un dessein particulier. Oh ! Que de tentations quand nous passons par ces épreuves ! Que d'occasions il y a pour l'ennemi de se jouer de nous quand le Seigneur nous fait passer par ces feux ! Mais, vous voyez, Sion est quelque chose qui se forge dans le feu. Sion c'est le témoignage pour Israël de l'absolue souveraineté du Seigneur Jésus.


                   Permettez-moi de conclure cela pour l'instant en disant encore une fois, qu'il y a un très grand besoin aujourd’hui pour l’Église, de restaurer l'absolue Seigneurie de Christ. Son impact sur ce monde a été très largement perdu, car le Seigneur Jésus n'a pas Sa place comme Souverain absolu. Toutes sortes de choses ont pris la place de la souveraineté absolue de Jésus-Christ : c'est-à-dire du gouvernement absolu. Conseils, comités ou tout ce que vous voudrez, occupent la place, au lieu de Son gouvernement exclusif. Mais marcher dans ce que signifie Sion, est un chemin coûteux. Ce n'est vraiment pas une voie facile. C'est pourquoi il y a souvent eu des abandons, et des choses plus faciles ont été mises à la place. Il n'est pas facile de s'attendre au Seigneur, d'être entièrement gouverné par le Saint-Esprit. C'est une voie difficile et vous serez mis de côté si vous mettez vos mains dans les choses de Dieu. A l'exemple de Saül, l'homme de la chair, vous serez rejetés par le Seigneur si vous saisissez par vous-mêmes ce qui est de Dieu. C'est de cette manière et en ces termes que la question se pose : est-Il Seigneur ? L’Église n'a pas été préparée à payer ce prix, et elle a perdu son témoignage. Puisse le Seigneur rétablir ce témoignage au sein de l’Église !


Le témoignage d'une vie qui a vaincu la mort

                    Maintenant abordons une autre chose concernant ce témoignage. "Et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui voile tous les peuples, La couverture qui couvre toutes les nations; Il anéantit (engloutit) la mort pour toujours;" (Esaïe 5:7,8) Sur cette montagne, Sion, le témoignage est pour le triomphe complet du Seigneur sur la mort, le témoignage d'une vie qui vainc la mort. Cela procède de Son absolue Seigneurie. C'est une partie de cela. Mais elle se manifestera là où le Seigneur obtiendra le peuple de Sion, et vous aurez un témoignage de vie inhabituel. Ce que nous devons toujours considérer, c'est que si vous obtenez un peuple qui soit entré dans ce que Sion signifie, en parvenant à la plus pleine pensée que Dieu possède de Son Fils, vous trouverez la vie. Oh, je vous dis que je chéris cet aspect du témoignage, très chèrement, immensément. Pour moi, c'est le plus important que nous soyons maintenus dans la vie ! Non pas simplement des gens qui ont un enseignement spécifique, une certaine lumière concernant la vérité, car ils peuvent être aussi morts que l'on peut l'être ! Car il est possible d'avoir une merveilleuse somme de vérités et être entièrement morts. Cependant, que l’enseignement soit ou non compris par les gens qui viennent, notre désir, c'est que la première chose qu'ils rencontrent et enregistrent soit : Quelle vie, il y a ici ! Non pas quel enseignement il y a ici, mais quelle vie!
Dans une telle atmosphère, vous avez de la croissance, vous vous retrouverez vous- mêmes revitalisés. C'est cela le témoignage. C'est une partie du témoignage pour Israël. Et qui dira que l’Église, dans son ensemble, n'a pas besoin de connaître d'une manière nouvelle, la puissance de Sa vie de résurrection ? Est-ce que ce n'est pas cela qui est vraiment nécessaire ? C'est réellement ce que beaucoup recherchent. Ils essaient de l'obtenir dans des grands mouvements organisés. Ils ressentent ce besoin de vie pour réagir contre la mort qui a fait son entrée. Cela ne doit pas être pris pour un jugement ou une critique, mais nous pouvons dire que cette vie ne peut jamais être fabriquée. Elle ne peut jamais venir à la suite de grands efforts. Elle se trouve là où le Seigneur ressuscité est élevé, là où Il a Sa place, et cette place est la conséquence d'un travail. Vous devez souffrir pour cette vie. Vous ne pouvez pas l'obtenir à bas prix, ni la produire par des moyens humains. Elle peut seulement surgir hors de la mort par al résurrection. Et cela coûte.

Le témoignage d'abondantes provisions


                    Ensuite dans le verset six d'Esaïe vingt-cinq, nos lisons cela : " L’Éternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, Un festin de mets succulents, Un festin de vins vieux, De mets succulents, pleins de moelle, De vins vieux, clarifiés." (Esaïe 25:6). "Sur cette montagne" ; "Pour un témoignage à Israël". Là, il y a de riches provisions. Si le Seigneur obtient  un peuple réellement selon Sa pleine pensée, ce ne sera pas un peuple qui subsistera simplement avec un régime de famine, à peine capable de joindre les deux bouts, essayant juste de survivre spirituellement sans avoir rien à donner ! Oh ! Oui, la situation est ainsi dans bien d'endroits. Vous ne croiriez pas le nombre de lettres qui me parviennent de toutes les parties du monde, avec des termes semblables à ceux-là : Je ne peux trouver nulle part de la nourriture spirituelle, on ne peut rien trouver dans cette contrée, nous sommes morts de faim. Je n'exagère pas quand je dis, qu'au cours d'une année, je pourrai remplir des volumes entiers avec ce genre de récit. Le peuple du Seigneur crie pour avoir de la nourriture. C'est la situation, et elle n'est pas imaginaire mais tragiquement réelle. Cependant, remercions Dieu, l'autre aspect est également vrai. Il y a un festin de mets gras quand vous êtes dans la direction de la pleine pensée du Seigneur et que vous êtes préparés à payer le prix. Le prix pour être pour Lui un instrument, non pas le prix du salut mais celui de l'appel pour le servir, Lui. Alors, vous pourrez avoir une table bien pourvue, un festin de choses grasses, avec l'abondance pour vous mêmes et suffisamment pour donner aux autres.

Un témoignage de révélation et d'illumination

                    Ensuite, pour terminer : "sur cette montagne, il anéantit le voile qui est sur tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations." (Esaïe 25:7-8) Cela signifie simplement que le témoignage qui se manifeste est celui de révélation et d'illumination, où le peuple qui était assis dans l'obscurité peut voir. La parole concernant Sion est ici, dans Esaïe : "Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l’Éternel se lève sur toi " (Esaïe 60:1). C'est dit pour Sion, mais quelle est la contrepartie de cela dans le Nouveau Testament ? Je pense qu'elle est dans les dernières lettres de Paul pour l’Église. Considérons ce mot de gloire dans Éphésiens. Il est notable que ce mot de gloire a une grande place dans ces épîtres écrites en prison : "la gloire de l’Éternel se lève sur toi". Lève -toi, brille ! Sur cette montagne, dans Sion, dans un peuple abandonné intégralement aux plus pleins et plus élevés intérêts de Dieu, est donné le ministère d'illumination et de révélation, pour ôter le voile. C'est cela, le témoignage pour Israël, l'Israël spirituel de Dieu: "C'est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel... un témoignage à Israël". Tout ce que nous devons faire, c’est de demander au Seigneur de nous donner l'énergie du cœur, la promptitude et le dessein, de monter à Sion. C'est-à-dire avoir les chemins de Sion dans nos cœur, spirituellement. "Ils trouvent dans leurs cœurs des chemins tout tracés" (Psaume 84:5). Cette voie qui conduit à Sion est une affaire de cœur.