4 Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël. Ils prirent possession de Samarie, et ils habitèrent dans ses villes.
25 Lorsqu’ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas l’Éternel, et l’Éternel envoya contre eux des lions qui les tuaient.
26 On dit au roi d’Assyrie: Les nations que tu as transportées et établies dans les villes de Samarie ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays, et il a envoyé contre elles des lions qui les font mourir, parce qu’elles ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays.
27 Le roi d’Assyrie donna cet ordre: Faites-y aller l’un des prêtres que vous avez emmenés de là en captivité; qu’il parte pour s’y établir, et qu’il leur enseigne la manière de servir le dieu du pays.
28 Un des prêtres qui avaient été emmenés captifs de Samarie vint s’établir à Béthel, et leur enseigna comment ils devaient craindre l’Éternel.
29 Mais les nations firent chacune leurs dieux dans les villes qu’elles habitaient, et les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains.
32 Ils craignaient aussi l’Éternel, et ils se créèrent des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple: ces prêtres offraient pour eux des sacrifices dans les maisons des hauts lieux.
33 Ainsi ils craignaient l’Éternel, et ils servaient en même temps leurs dieux d’après la coutume des nations d’où on les avait transportés.
Ce sont là les gens contre lesquels Néhémie a dû lutter, et qui cherchèrent à faire échouer ou à empêcher la continuation de cet ouvrage. Considérons-les, voyons qui ils sont et ce qui les caractérise.
DES GENS SUPERSTITIEUX
Tout d'abord, ce sont des gens superstitieux. Ils voient certaines choses se produire et ils en tirent la conclusion que ces événements ont un arrière-plan d'un caractère surnaturel. Ils ne connaissent pas le Seigneur et ne savent pas que cela vient de Lui, mais ils parviennent à la conclusion qu'il y a un arrière-plan surnaturel et c'est quelque chose d'occulte. Ils pensent que si seulement ils peuvent découvrir les secrets du domaine surnaturel, être initiés aux mystères de celui-ci, ils pourront éclairer cette situation. Ils procèdent ainsi. Remarquez qu'ils présentent leurs doléances touchant le Seigneur au roi d’Assyrie, celui-ci envoie un des prêtres qui ont été emmenés hors du pays, et ce dernier leur parle du Seigneur, mais la chose est tellement irréelle, tellement fausse, dans un domaine tellement faux, entièrement faux. On trouve ici une déclaration qui est presque impensable : "Ils craignaient l’Éternel, ils servaient en même temps leurs dieux." "Craindre l’Éternel" ne veut aucunement dire là ce qu'est la crainte du Seigneur au sein du peuple du Seigneur. Le craindre signifie qu'Il est réellement le Seigneur, et que vous êtes devenu entièrement et complètement soumis à Lui en tant que Seigneur. Cela c'est craindre le Seigneur dans le vrai sens. Mais ce n'était pas vrai de ces gens. Ils avaient une connaissance superstitieuse de Dieu née de la peur, de l'infortune, des difficultés, des choses tournant au mal. Leur connaissance ne les a jamais réellement amenés au Seigneur. Ils continuèrent à servir leurs propres dieux. Ce sont ces gens. C'est le premier constat que nous faisons.
Cette déclaration, faite plus d'une fois, qu'ils craignaient l’Éternel, aurait dû impliquer quelque chose. Je ne sais que dire au sujet du prêtre, que penser à son égard. Il parla évidemment du Seigneur, de l’Éternel, leur enseigna quelque chose, mais ils reçurent cela purement et simplement de seconde main, pour leur propre convenance, pour les délivrer de leurs troubles. Aussi nous pouvons conclure qu'ils usèrent du Nom du Seigneur, qu'ils lui offrirent probablement une sorte de reconnaissance. Ils entreprirent une forme d'adoration qui était ostensiblement à Son adresse, mais au fond d'eux, ils ne le connaissaient pas. Ils faisaient usage du Nom du Seigneur et des choses du Seigneur, mais ils étaient de purs et simples professeurs, sans connaissance réelle du Seigneur. Leur religion était une imitation, une chose de seconde main, non pas quelque chose du cœur.
Et ensuite vous remarquez, qu'en toute situation et constamment, ils se réfèrent et en défèrent à Babylone. Ainsi, à cause de tout cela, il y avait une base importante pour créer l’hostilité à l'égard de Néhémie. Le test déterminant pour ces gens fut leur attitude à l'égard de cette chose qui est d'importance primordiale pour le Seigneur, la chose qui est le plus exactement conforme au cœur de Dieu, la plus proche de Son cœur. Quelle est leur position avec cela ? Cela les démasque.
AUCUNE RELATION VIVANTE AVEC LE SEIGNEUR
Nous
aurions pu prendre le sujet par l'autre bout et dire : "Nous
avons donc ici des gens avec des chefs dont les noms sont mentionnés,
qui sont hostiles à ce qui est tellement important pour Dieu et pour
le Ciel. C'est leur position, leur attitude, leur esprit. Pour quelle
raison en est-il ainsi ?" La réponse est essentiellement qu'ils
n’ont aucune relation réelle avec le Seigneur. Quelles que
puissent être leur profession, leur phraséologie, leur prétention,
leur forme, ils n'ont aucune relation vivante avec le Seigneur. C'est
là notre point de départ concernant ces gens.
Mais
nous allons un peu plus loin, car nous avons quelques-uns de leurs
chefs qui sont mentionnés, et ces hommes étaient éminents. Tout
d'abord nous trouvons Sanballat qui est appelé "le
Horonite" (Néhémie
2:10). Cela signifie simplement qu'il venait (probablement) de
Beth-Horon, une ville samaritaine. Il venait de l'une des villes de
Samarie. Il faisait partie de ces gens qui avaient été établis
dans le pays par le roi d'Assyrie. Ils sont décrits dans le chapitre
que nous avons lu. Il était l'un d'entre eux, il était de ces
gens-là.
Puis vous avez Tobija. Remarquez l’orthographe : Tobi-Jah. Ce n'est pas écrit ainsi dans votre Bible, mais c'est une écriture juste. Vous remarquerez que la fin de ce nom là est "Jah", l’Éternel. Cet homme est ostensiblement lié au Seigneur de quelque manière. Mais Tobija est est Ammonite. Souvenez-vous de la parole de Deutéronome 23:3 : "L'Ammonite... n’entrera pas dans l'assemblée de l’Éternel même à la dixième génération et à perpétuité." Ensuite est donnée la raison : "Ils ont fait venir contre toi et à prix d'argent Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie, pour qu'il te maudisse." C'est l'arrière plan de Tobija :quelque chose qui empiète sur l'héritage de Dieu, qui se trouve dans une sorte de lien ou d'association avec Lui, mais qui, dans sa nature, est réellement hostile au Seigneur. C'est là, Tobija l'Ammonite.
Et si nous remontons à ses origines, nous nous souvenons qu'Ammon fut un des fils de Lot conçus par ses propres filles, l'une des choses les plus tragiques et les plus terribles de tout l'Ancien Testament. De sorte que Ammon doit être compté parmi ceux qui sont mentionnés dans Hébreux 13:8 : "Mais si vous êtes exempts du châtiment... vous êtes donc...non des fils", de faux enfants, l'horrible mot que nous nous abstenons d'utiliser. De faux enfants qui prétendent être des enfants de Dieu. C'est là Ammon par l'intermédiaire de Lot : en association avec Dieu, avec Abraham, mais intérieurement n'étant pas de la pure race d'Abraham, de la pure race d'Israël de la pure race de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière avec le peuple de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière au peuple du Seigneur, mais il n'est pas un vrai fils, c'est un faux fils. C'est Tobija, une association charnelle avec le pays, mais un éloignement spirituel du Seigneur, et persécutant ce qui est vraiment spirituel. Comme le dit Paul : celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit." (Galates 4:29) Et il en est toujours ainsi.
Nous passons à un autre qui apparaît un peu après. C'est Guéschem, appelé Gaschmu à un autre endroit, c'est le même homme. Il est appelé "l'Arabe". Il était soit un Edomite, soit un Ismaélite. Quoiqu'il en soit , c'était très mauvais. Vous connaissez leur histoire, comment tout les deux firent la guerre à ce qui était spirituel. Paul, dans sa lettre aux Galates, insiste beaucoup sur cela. Celui-ci, Ismaël, né de la femme esclave, fit la guerre à celui qui était né de la femme libre. Ainsi la chair lutte contre l'Esprit, le terrestre contre le céleste. Ou il était d'Edom, d'Esaü. Combien Esaü combattit contre Jacob! Il était contre celui qui était dans la ligne de l'élection souveraine. Il voulait, en vérité, le tuer à certain moment. Ces deux personnage, que ce soit Esaü ou Ismaël, que ce soit l'Arabe d'Edom ou d'Arabie, représentent le conflit entre la chair et l'Esprit, entre le naturel et le spirituel.
DES HOMMES CHARNELS ET NATURELS
Or vous savez combien les épîtres du Nouveau Testament sont pleines de cette chose même. Vous découvrez non seulement ce que j'ai mentionné, l'hostilité au salut des âmes et le conflit général lié au fait d'être un chrétien, mais vous découvrez un genre d'assaut spécifique, partout où le dessein plus plein de Dieu est amené en vue. Si Paul représente au moins quelque chose, il représente le dessein plein et ultime de Dieu . C'est par son intermédiaire que nous avons l'étendue large et vaste des conseils et du dessein éternel concernant le Seigneur Jésus. Ce fut contre les assauts liés à ces choses mêmes que Paul dut toujours lutter de façon particulière. Ils ne semblaient pas ennuyer autant Pierre. Jacques eut ses difficultés, Jean eut les siennes, mais celle de Paul semblaient d'un genre particulier.
Prenez pour commencer ces judaïsants qui étaient toujours à sa poursuite. Il n'allait nulle part sans qu'ils soient aussitôt à sa poursuite pour détruire son œuvre, anéantir son ministère, diffamer son nom, brader son apostolat. Quelle sorte de gens étaient ces judaïsants ? Ils n'étaient pas tous Juifs non chrétiens. Si la lettre aux Galates est exacte, ce que ces gens disaient aux Églises de Galatie était ceci : "le christianisme, oui, nous le permettons et le reconnaissons, mais après tout, ce n'est qu'un accessoire du judaïsme, une sorte de supplément." Ils voulaient en faire un christianisme juif. Vous vous souvenez comment les Juifs, les chefs juifs descendirent à Antioche pour tenter de faire reconnaître par les chrétiens la loi juive pour l'incorporer au christianisme, faire observer tous les rites juifs en demeurant chrétien. Toute la lettre aux Hébreux traite de cette question. Voici des chrétiens qui sont tentés, non pas d'abandonner la loi, non pas de s'en écarter, non pas de cesser de reconnaître et de posséder la loi (là n'est pas la question), mais d'ajouter le judaïsme, la loi et ses pratiques à leur christianisme en combinant les deux. On leur disait : "Vous devez être circoncis, vous devez faire ceci ou cela, observer ceci ou cela."
Paul considérait cela comme une subversion touchant la foi. Cela les détournait de Christ. Les hommes qui enseignaient de cette manière étaient de réels ennemis de Paul. Je ne dis pas que c'étaient tous des hommes convertis. Mais je dis qu'ils étaient dans quelque mesure associés au Seigneur et cependant qu'ils lui étaient vraiment hostiles. C'était un mélange étrange, usant du Nom du Seigneur tout en étant opposés au plein dessein du Seigneur. C'est le genre de chose qui est lié à l'intention ultime du Seigneur. C'est un genre particulier d'opposition. Cela vient, disons-le simplement, d'hommes charnels et naturels : des hommes d'influence, très souvent, qui sont mûs par des intérêts et des considérations d'ordre naturel. Oh ! Oui, ils connaissent le Seigneur. Ils adopteront certaines formes du christianisme, ils seront très fidèles aux vérités fondamentale touchant Dieu et Sa Personne et ainsi de suite.... Mais quand il s'agit de cette ultime question, vous les trouverez dans une autre opinion et très souvent hostiles. Ils iront jusqu'à un certain point, mais quand la pleine chose est en vue, ils n'en veulent pas. C'est dans ce domaine- là, relatif au plein dessein de Dieu, que l'antagonisme réel et particulier s'élève. N'est-il pas étrange que lorsque vous voulez avec acharnement tout le conseil et tout le dessein de Dieu, vous rencontrez de l’opposition, principalement de la part des chrétiens et des dirigeants chrétiens, bien plus que de la part du monde ?
Ainsi en fut-il lorsque Néhémie vint à Jérusalem. Ces gens "furent très mécontents de ce qu'un homme fut venu chercher le bien des fils d'Israël." (Néhémie 2:10 version Darby) Vous ne pouvez pas comprendre cela. Vous pensez : "Eh bien si ces gens avaient quelque connaissance du Seigneur, quelque considération pour Lui, si leur parole touchant le Seigneur valait quelque chose, ils devraient dire : "Nous sommes avec vous pour tout ce que vous entreprendrez pour le peuple du Seigneur. Mais ils ont peur ! Quelle étrange anomalie ! Ils on peur que si le Seigneur a d'avantage, eux, auront moins. C'est vrai, et nous devons être très fidèles à ce sujet. C'est un fait. Il en a toujours été ainsi. Ce sont les ennemis.
Vous constatez cela souvent dans le Nouveau Testament : l'envie des Juifs, la jalousie des Juifs. "Si nous le laissons faire.... les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation" (Jean 11:48). Ils ont peur de perdre quelque chose qui leur appartient, qu'ils ont entrepris, dont ils sont les garants. Si cela continue, nous perdrons, nous perdrons des gens, nous allons subir des pertes si ceci se poursuit." Vous savez combien cela est vrai ! C'est un genre de crainte particulier. C'est une crainte irraisonnée, crainte qu'ils n'ont jamais eux-mêmes analysée ou prise en considération, quant à la raison pour laquelle ils se trouvent dans la crainte. Mais le fait est là. Nous le savons et assurément nous en savons la raison, si eux l'ignorent. Il y a un puissant royaume qui, tandis qu'il s'opposera au salut des perdus et essaiera de rendre en tous temps la vie chrétienne difficile, semble être très pernicieux lorsque la plénitude de Christ, ou l'entrée de Christ dans Son héritage, se trouve en vue. Cela semble soulever quelque chose de taille, d'un caractère particulier.
LES FORMES DE L'OPPOSITION
Pendant quelques instants considérons les formes de l'opposition. Nous avons dit que cet objectif particulier en vue provoque un genre particulier d'hostilité et de conflit. Cette hostilité prendra toutes les formes à sa disposition pour faire échouer le but de Dieu. Dans ce livre de Néhémie, vous trouvez une opposition constante de la part des ennemis. Ils essaieront une certaine forme de tactique à un moment clé. Puis, si l'effet est nul et s'ils sont défaits, ils pivoteront et prendrons un autre angle et tenterons à partir de cette nouvelle attaque. S'ils échouent, ils tenteront autre chose.
Le mécontentement
Ainsi vous constatez tout d'abord qu'ils furent très "mécontents" de la venue de cet homme. Mais pas beaucoup de dommage produit est à déplorer. Nous devons examiner l'arrière-plan de ce grand mécontentement. Pourquoi le furent-ils ? Eh bien ici, encore, ce serait une chose tellement troublante s'il y avait tant soit peu, un souci pour les intérêts du Seigneur. Néhémie explique son mobile pour entreprendre la restauration de la muraille : "afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre" (Néhémie 2:17 version Darby). L'état des choses qui existe, est la preuve que le peuple du Seigneur est dans l'opprobre. Le déshonneur pèse sur l’Église, c'est à cela que ceci se résume. Le monde ne fait pas grand cas d'elle. La gloire du Seigneur est voilée, c'est l'opprobre. Vous pourriez penser que ces gens, s'ils avaient quelque sincérité de mobile, désireraient au moins ôter cet opprobre. Mais là, vous parvenez au cœur des choses, parce que l'unique but de Satan, comme nous l'avons déjà dit, a toujours été d'amener l'opprobre sur le Nom du Seigneur. Toujours, par tous moyens, en adoptant n'importe quelle ligne de manœuvre, s'il peut diffamer le Nom du Seigneur qui repose sur Son peuple, il le fera. Ils furent très mécontents qu'il se trouvait quelqu'un cherchant à ôter l'opprobre du Seigneur qui pesait sur Son peuple. C'est une chose terrible. Paul entra lui-même dans bien des difficultés pour cette raison même. Il essaya d’éclaircir cette situation de reproches à Corinthe, mais il y avait des gens dans la ville qui l'attaquèrent et qui lançaient de fausses accusations sur lui.
Le mépris et la dérision
Pus ils se tournèrent vers le mépris. "A quoi travaillent ces Juifs impuissants ? ...si un renard s'élance, il renversera les murailles de pierres !" (Néhémie 4::2,3) Voilà le mépris et comment on peut tenter avec dédain de prouver qu'après tout, cela se résume à rien, cela ne vaut pas la peine de le relever : "Ne prenez pas cela trop au sérieux !" Certains parmi le peuple du Seigneur ne savent pas faire face à cette situation. Ils craquent purement et simplement sous le mépris. Essayez seulement de leur transmettre un complexe d'infériorité, et c'est fait, ils s'écroulent. Mais pas Néhémie ! Il sait que l'opprobre n'est pas jeté sur lui ni sur ses collaborateurs, mais sur le Seigneur. Il dit ceci : "Oh ! Seigneur, tu prends garde à Tobija" (versets 4 et 5). Il envoie cela au Seigneur. Mais cette action, cette attitude de mépris est très réelle. C'est l'art subtil et très vrai du Diable pour tenter d'introduire la pensée que vous êtes incapable pour ce service. Vous êtes inutile et ce travail ne sert à rien. Tout ce que vous faites, toute la peine, la souffrance, tout le prix, après tout à quoi cela sert-il ? Il n'a aucune valeur ! Votre jour arrivera, vous mourrez et le résultat sera complètement nul !
Si vous acceptez cela, vous ne persévérerez pas, vous abandonnerez dès le début cette affaire du rétablissement du témoignage du Seigneur. Bien qu'il ne soit pas juste d'avoir une pensée sur nous-mêmes, plus élevée que celle que nous devrions avoir, ou d'accorder une importance indue au ministère qui nous est confié, si nous avons eu la vision céleste de ce que Dieu veut dans Son dessein, nous sommes revêtus d'une dignité qui n'est pas à nous. Néhémie, plus tard, a pu dire, avec une véritable dignité issue d'une humilité profonde : "Un homme comme moi prendre la fuite ! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le Temple et vivre ?" (Néhémie 6:11) C'est là une dignité qui est plus grande que la sienne personnelle. Il dit : "J'ai un grand ouvrage à exécuter." C'est la dignité d'une haute vocation. C'est le grand ouvrage, et non pas ce que nous sommes en nous même qui confère la dignité.
La colère
Maintenant la muraille continue de s'édifier. L'ouvrage arrive à terme et l'achèvement est en vue. Les ennemis sont très courroucés. Il y a une grande signification dans ce genre de moquerie. Le fait est que l'ennemi est profondément remué. Cette colère explique que Satan reconnaît qu'il y a ici quelque chose dont il doit tenir compte. Qu'importe ce qu'il peut feindre extérieurement, en secret, il sait que cet achèvement va ébranler son royaume jusque dans ses fondations. Souvenez-vous-en si un jour de colère se déclare ! C'est une indication, c'est réellement élogieux. C'est une reconnaissance que ce travail n'est pas vain. Vous ne pouvez pas expliquer la colère du Diable sauf par le fait qu'il se rend compte de quelque chose dont l'importance va même au-delà de notre appréciation. Il doit y avoir quelque chose qui a de l'importance pour lui.
Ces ennemis étaient très courroucés et à cause de leur colère, ils complotèrent de venir livrer bataille. Mais Néhémie l'a appris et li pris des mesures spéciales.Il arma le peuple qui travaillait avec une truelle dans une main et une épée dans l'autre. Quand les plans de l'ennemi sont connus, la moitié de la victoire est à vous. Ainsi, la conspiration échoua.
Le subterfuge
L'opposition prit de nombreuses autres formes. Vous êtes au courant de la lettre : "Ayons ensemble une entrevue dans les villages de la vallée d'Ono" (Néhémie 2:6) "et examinons cette situation sous toutes ses faces." C'est très rusé. Néhémie en est conscient. Ils avaient l'intention de lui faire du mal, ils voulaient l'assassiner, voici à ce à quoi cela se résume. Mais il dit :"J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre." Cela échoua, mais l'ennemi est subtil. Il essaiera, de quelque façon, de nous amener à un lieu de compromis pour en venir à un accord avec lui et trouver quelques conditions dont il peut tirer avantage et par lesquelles il peut nous mettre hors course. L'apôtre Paul concentre sur ce point tout son grand argument sur la guerre spirituelle. "Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable" (Éphésiens 6:11), contre tous ses subterfuges.
Le faux rapport
Puis le faux rapport. "Il est rapporté que par la reconstruction de la muraille tu as l'intention de te faire roi et de faire proclamer qu'il y a un roi à Jérusalem, et que tu établis des prophètes pour te recommander" (d'après Néhémie 6:6,7). Que l'ennemi essaie d'agir sur cette ligne est très déconcertant. C'est une horrible suggestion. "Tu essaies de te faire un nom, de te donner une place. Tout ceci, après tout, n'est qu'un mobile secret, personnel pour acquérir de la notoriété, pour être quelqu'un et agir pour pousser le monde à te considérer." Si vous avez du moins quelque peu d'humilité, ce dard est très dangereux et cruel. Dieu seul sait ce qu'il occasionne. L'ennemi essaie d'imputer un faux mobile à tous vos labeurs. "Après tout, tu n'as que ton ambition à ce travail pour te faire un nom."
Oui, rien n'arrêtera l'ennemi avec des mensonges et des calomnies. La réponse est : "Quelle est la vérité à cet égard , Est-ce vrai ?" Après tout plaçons-nous à l'arrière-plan de ces mensonges de l'ennemi et déclarons : "Est-ce vrai ? Ai-je des arguments à opposer à ces accusations ?" La réponse de Néhémie fut : "Ce que tu dis là n'est pas ! Tu l'inventes !" Notre réponse est : "Ces imputations sont fausses ! Si j'avais cherché mes propres fins, j'aurai suivi une direction toute différente de celle-ci. Si j'avais désiré une grande œuvre imposante que tous acceptent reconnaissent et saluent comme une grande réalisation, je n'aurai pas adopté cette ligne de conduite." Nous pouvons répondre comme Néhémie : "Ce que tu dis là n'est pas. Ce sont des mensonges et de la calomnie !
L'intimidation
Et ensuite il y a eu l'intimidation. Voici un homme chez qui Néhémie se rendit. Néhémie, malgré tout son esprit d'intransigeance, semble avoir été une âme très charitable, et un jour il alla voir cet homme amicalement. Cet homme simula d'être son ami et très en souci à son sujet, et il lui dit : "Nous ferions mieux d’entrer dans le temple et d'y fermer la porte, parce qu'ils viendront te tuer." Mais Néhémie rétorqua : "Fuirais-je dans la Maison de Dieu pour sauver ma vie ? Je n'y entrerai pas." Après tout, c'était un faux ami, dans l'entourage tout proche, un Judas. C'était un tel homme qui avait dit au Seigneur Jésus: "A dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas !" Bien que ces paroles soient venues de façon audible par l'intermédiaire de Pierre, par personne d'autre que Pierre, le Seigneur dit aussitôt : "Arrière de moi, Satan ! Car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes." (Matthieu 16:22,23) Venant sous le couvert de dispositions amicales, c'est une suggestion de l'ennemi afin de susciter la crainte. Néhémie mit son doigt juste sur la plaie :"ils voulaient nous effrayer." Si l'ennemi peut faire pénétrer la crainte, nous sommes défaits.
La lassitude
Vous lisez ce livre et vous pouvez constater que tout ceci vient de l'extérieur. Puis, de l'intérieur vient ceci : "Les forces manquent à ceux qui portent les fardeaux" (Néhémie 4:10). Le peule se fatiguait, se lassait. Peut-être n'y-a-t-il pas plus grand ennemi que la lassitude pour venir à bout du témoignage. Vous en savez quelque chose. Même le fait d'être fatigué physiquement quelle force formidable de découragement cela peut engendrer ! L'ennemi ne fonce-t-il pas tout droit sur la lassitude ? Que nous soyons mentalement fatigués, dans un état où nous sentons que nous ne pouvons plus faire face mentalement à la situation, quelle position périlleuse cela représente ! La force de ceux qui portaient les fardeaux s'en allait. C'était un moment périlleux et Néhémie dut prendre des mesures spéciales face à cette lassitude.
Oh ! Soyez sur vos gardes ! Ce n'est pas simplement l’ennemi qui vous rend las. Parfois c'est lui : je crois qu'une bonne partie de la lassitude est quelque fois due à son offensive du fait qu'il nous met à bout. Mais parfois il nous incite à faire un tas de choses imprudentes non nécessaires, de sorte que nous nous lassons par notre propre faute. Il en tire un avantage pour lui-même. Mais que ce soit le cas ou non, souvenez-vous toujours que l'ennemi s'emparera de la lassitude pour vous empêcher de poursuivre, pour détruire votre témoignage. C'est un moment dangereux. Vous avez besoin de prendre des précautions spéciales en cas de lassitude.
LA NÉCESSITÉ D'UNE PRIÈRE
VEILLANTE ET INTELLIGENTE
C'est la guerre. Nous venons de saisir un peu la nature de cette guerre, les formes qu'elle prend. Vous remarquerez que la sauvegarde de toute la situation était due, dans une très large mesure, à la vigilance soutenue. Si Samballat, Tobija et tout le reste avaient leurs informateurs secrets au sujet de tout se qui se passait à l'intérieur, et ils les avaient, Néhémie avait aussi des informations qui lui parvenaient. Il se maintenait très étroitement en contact avec ce qui se passait dans les rangs ennemis. Sa vigilance soutenue, associé au fait qu'il persistait dans la prière, fut le secret de la victoire. "Veillant à la prière", (selon Éphésiens 6:18). Ce n'est pas suffisant de prier. Nous devons prier intelligemment. Nous devons prier avec des informations, avec connaissance, discernement et perception, car ces choses constituent le nerf de la prière efficace. Ainsi, la victoire et le parachèvement du témoignage furent largement dûs à cette vigilance à l'égard de la prière, en cherchant à chaque instant à se garder, de façon appropriée, de ce que faisait l'ennemi. C'est là un sujet très important en lui-même. Ici, il s'agit vraiment d'une guerre ! Le fait est que, lorsque Dieu cherche à faire une action nouvelle en rétablissant quelque chose de plus de Son plein dessein, c'est une situation de conflit intense et particulier. Le conflit prend de nombreuses formes différentes, mais l'objectif de toutes ces formes est unique ; faire cesser l'ouvrage. Que le Seigneur nous garde progressant jusqu'à la fin !