mardi 13 octobre 2015

(7) LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS

 Chapitre 7

LA GUERRE

UNE GUERRE PARTICULIÈRE

                   Nous en venons maintenant à la guerre, la guerre liée au plein témoignage du Seigneur ou au témoignage du Seigneur en plénitude et perfection. Laissez-moi vous dire tout de suite que c'est une guerre particulière. Il y a une guerre liée au salut des perdus, qui impliquent tous ceux qui cherchent à amener au Seigneur ceux qui ne Le connaissent pas. Nous savons très bien que c'est une réelle bataille et il y a une guerre réelle associée à cela. Il y a cette guerre qui a trait au fait d'être un chrétien et de continuer simplement en tant que chrétien. Ce n'est pas une chose facile de continuer dans la voie du Seigneur. La plupart des hymnes militants que nous chantons ont à faire avec la vie chrétienne en général. Ils ont certainement une juste place, parce que la vie chrétienne a un côté vraiment de guerre. Mais en disant cela, nous ne disons pas tout ! Il y a une guerre particulière qui est relative au dessein ultime du Seigneur. La guerre prend alors un caractère différent et différentes formes, quand elle est liée à ceci, et c'est à ce sujet que nous avons été occupés dans notre précédente méditation.
                   Aussi, revenant à ce livre de Néhémie, qui après tout, est seulement une illustration des réalités spirituelles et célestes que nous trouvons dans le Nouveau Testament, particulièrement dans des parties comme la lettre aux Éphésiens et le livre de l'Apocalypse. Nous nous trouvons en présence d'un immense conflit revêtant une forme particulière à cause de la chose qui est en vue. C'est une muraille qui est le trouble ou la cause du trouble, c'est-à-dire le rétablissement d'une pleine expression de ce que le Seigneur désire concernant Son peuple. Et cela provoque un grand antagonisme très positif et très persistant d'un caractère particulier.

LES ENNEMIS

                    Si vous parcourrez ce livre, vous trouverez qu'il y a un grand nombre de gens qui sont mentionnés ici, étant les ennemis jurés de cet objectif particulierNous les considérerons avant de regarder leur méthode et les formes de leur opposition. Il y  Sanballat, Tobija et Guéschem. Qui sont-ils ? Comment sont-ils venus ? En répondant à ces questions vous arrivez très près du cœur des choses quant à l'opposition spirituelle. Vous retournez au second livre des Rois chapitre 17, lisez à partir du vingt-quatrième verset jusqu’à la fin du chapitre, et vous trouverez les explications. Nous ne lirons pas tous ces versets maintenant, mais juste assez pour nous introduire dans la situation :

4 Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël. Ils prirent possession de Samarie, et ils habitèrent dans ses villes.
25  Lorsqu’ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas l’Éternel, et l’Éternel envoya contre eux des lions qui les tuaient.
26  On dit au roi d’Assyrie: Les nations que tu as transportées et établies dans les villes de Samarie ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays, et il a envoyé contre elles des lions qui les font mourir, parce qu’elles ne connaissent pas la manière de servir le dieu du pays.
27  Le roi d’Assyrie donna cet ordre: Faites-y aller l’un des prêtres que vous avez emmenés de là en captivité; qu’il parte pour s’y établir, et qu’il leur enseigne la manière de servir le dieu du pays.
28  Un des prêtres qui avaient été emmenés captifs de Samarie vint s’établir à Béthel, et leur enseigna comment ils devaient craindre l’Éternel.
29  Mais les nations firent chacune leurs dieux dans les villes qu’elles habitaient, et les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains.
 

32  Ils craignaient aussi l’Éternel, et ils se créèrent des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple: ces prêtres offraient pour eux des sacrifices dans les maisons des hauts lieux.
33  Ainsi ils craignaient l’Éternel, et ils servaient en même temps leurs dieux d’après la coutume des nations d’où on les avait transportés.

                    Ce sont là les gens contre lesquels Néhémie a dû lutter, et qui cherchèrent à faire échouer ou à empêcher la continuation de cet ouvrage. Considérons-les, voyons qui ils sont et ce qui les caractérise.

DES GENS SUPERSTITIEUX

                     Tout d'abord, ce sont des gens superstitieux. Ils voient certaines choses se produire et ils en tirent la conclusion que ces événements ont un arrière-plan d'un caractère surnaturel. Ils ne connaissent pas le Seigneur et ne savent pas que cela vient de Lui, mais ils parviennent à la conclusion qu'il y a un arrière-plan surnaturel et c'est quelque chose d'occulte. Ils pensent que si seulement ils peuvent découvrir les secrets du domaine surnaturel, être initiés aux mystères de celui-ci, ils pourront éclairer cette situation. Ils procèdent ainsi. Remarquez qu'ils présentent leurs doléances touchant le Seigneur au roi d’Assyrie, celui-ci envoie un des prêtres qui ont été emmenés hors du pays, et ce dernier leur parle du Seigneur, mais la chose est tellement irréelle, tellement fausse, dans un domaine tellement faux, entièrement faux. On trouve ici une déclaration qui est presque impensable : "Ils craignaient l’Éternel, ils servaient en même temps leurs dieux." "Craindre l’Éternel" ne veut aucunement dire là ce qu'est la crainte du Seigneur au sein du peuple du Seigneur. Le craindre signifie qu'Il est réellement le Seigneur, et que vous êtes devenu entièrement et complètement soumis à Lui en tant que Seigneur. Cela c'est craindre le Seigneur dans le vrai sens. Mais ce n'était pas vrai de ces gens. Ils avaient une connaissance superstitieuse de Dieu née de la peur, de l'infortune, des difficultés, des choses tournant au mal. Leur connaissance ne les a jamais réellement amenés au Seigneur. Ils continuèrent à servir leurs propres dieux. Ce sont ces gens. C'est le premier constat que nous faisons.

                    Cette déclaration, faite plus d'une fois, qu'ils craignaient l’Éternel, aurait dû impliquer quelque chose. Je ne sais que dire au sujet du prêtre, que penser à son égard. Il parla évidemment du Seigneur, de l’Éternel, leur enseigna quelque chose, mais ils reçurent cela purement et simplement de seconde main, pour leur propre convenance, pour les délivrer de leurs troubles. Aussi nous pouvons conclure qu'ils usèrent du Nom du Seigneur, qu'ils lui offrirent probablement une sorte de reconnaissance. Ils entreprirent une forme d'adoration qui était ostensiblement à Son adresse, mais au fond d'eux, ils ne le connaissaient pas. Ils faisaient usage du Nom du Seigneur et des choses du Seigneur, mais ils étaient de purs et simples professeurs, sans connaissance réelle du Seigneur. Leur religion était une imitation, une chose de seconde main, non pas quelque chose du cœur.

                    Et ensuite vous remarquez, qu'en toute situation et constamment, ils se réfèrent et en défèrent à Babylone. Ainsi, à cause de tout cela, il y avait une base importante pour créer l’hostilité à l'égard  de Néhémie. Le test déterminant pour ces gens fut leur attitude à l'égard de cette chose qui est d'importance primordiale pour le Seigneur, la chose qui est le plus exactement conforme au cœur de Dieu, la plus proche de Son cœur. Quelle est leur position avec cela ? Cela les démasque.

AUCUNE RELATION VIVANTE AVEC LE SEIGNEUR


                    Nous aurions pu prendre le sujet par l'autre bout et dire : "Nous avons donc ici des gens avec des chefs dont les noms sont mentionnés, qui sont hostiles à ce qui est tellement important pour Dieu et pour le Ciel. C'est leur position, leur attitude, leur esprit. Pour quelle raison en est-il ainsi ?" La réponse est essentiellement qu'ils n’ont aucune relation réelle avec le Seigneur. Quelles que puissent être leur profession, leur phraséologie, leur prétention, leur forme, ils n'ont aucune relation vivante avec le Seigneur. C'est là notre point de départ concernant ces gens.
                    Mais nous allons un peu plus loin, car nous avons quelques-uns de leurs chefs qui sont mentionnés, et ces hommes étaient éminents. Tout d'abord nous trouvons Sanballat qui est appelé "le Horonite" (Néhémie 2:10). Cela signifie simplement qu'il venait (probablement) de Beth-Horon, une ville samaritaine. Il venait de l'une des villes de Samarie. Il faisait partie de ces gens qui avaient été établis dans le pays par le roi d'Assyrie. Ils sont décrits dans le chapitre que nous avons lu. Il était l'un d'entre eux, il était de ces gens-là.

                  Puis vous avez Tobija. Remarquez l’orthographe : Tobi-Jah. Ce n'est pas écrit ainsi dans votre Bible, mais c'est une écriture juste. Vous remarquerez que la fin de ce nom là est "Jah", l’Éternel. Cet homme est ostensiblement lié au Seigneur de quelque manière. Mais Tobija est est Ammonite. Souvenez-vous de la parole de Deutéronome 23:3 : "L'Ammonite... n’entrera pas dans l'assemblée de l’Éternel même à la dixième génération et à perpétuité." Ensuite est donnée la raison : "Ils ont fait venir contre toi et à prix d'argent Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie, pour qu'il te maudisse." C'est l'arrière plan de Tobija :quelque chose qui empiète sur l'héritage de Dieu, qui se trouve dans une sorte de lien ou d'association avec Lui, mais qui, dans sa nature, est réellement hostile au Seigneur. C'est là, Tobija l'Ammonite.

                    Et si nous remontons à ses origines, nous nous souvenons qu'Ammon fut un des fils de Lot conçus par ses propres filles, l'une des choses les plus tragiques et les plus terribles de tout l'Ancien Testament. De sorte que Ammon doit être compté parmi ceux qui sont mentionnés dans Hébreux 13:8 : "Mais si vous êtes exempts du châtiment... vous êtes donc...non des fils", de faux enfants, l'horrible mot que nous nous abstenons d'utiliser. De faux enfants qui prétendent être des enfants de Dieu. C'est là Ammon par l'intermédiaire de Lot : en association avec Dieu, avec Abraham, mais intérieurement n'étant pas de la pure race d'Abraham, de la pure race d'Israël de la pure race de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière avec le peuple de Dieu. Il a son nom mêlé de quelque manière au peuple du Seigneur, mais il n'est pas un vrai fils, c'est un faux fils. C'est Tobija, une association charnelle avec le pays, mais un éloignement spirituel du Seigneur, et persécutant ce qui est vraiment spirituel. Comme le dit Paul : celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit." (Galates 4:29) Et il en est toujours ainsi.

                     Nous passons à un autre qui apparaît un peu après. C'est Guéschem, appelé Gaschmu à un autre endroit, c'est le même homme. Il est appelé "l'Arabe". Il était soit un Edomite, soit un Ismaélite. Quoiqu'il en soit , c'était très mauvais. Vous connaissez leur histoire, comment tout les deux firent la guerre à ce qui était spirituel. Paul, dans sa lettre aux Galates, insiste beaucoup sur cela. Celui-ci, Ismaël, né de la femme esclave, fit la guerre à celui qui était né de la femme libre. Ainsi la chair lutte contre l'Esprit, le terrestre contre le céleste. Ou il était d'Edom, d'Esaü. Combien Esaü combattit contre Jacob! Il était contre celui qui était dans la ligne de l'élection souveraine. Il voulait, en vérité, le tuer à certain moment. Ces deux personnage, que ce soit Esaü ou Ismaël, que ce soit l'Arabe d'Edom ou d'Arabie, représentent le conflit entre la chair et l'Esprit, entre le naturel et le spirituel.

DES HOMMES CHARNELS ET NATURELS

                    Or vous savez combien les épîtres du Nouveau Testament sont pleines de cette chose même. Vous découvrez non seulement ce que j'ai mentionné, l'hostilité au salut des âmes et le conflit général lié au fait d'être un chrétien, mais vous découvrez un genre d'assaut spécifique, partout où le dessein plus plein de Dieu est amené en vue. Si Paul représente au moins quelque chose, il représente le dessein plein et ultime de Dieu . C'est par son intermédiaire que nous avons l'étendue large et vaste des conseils et du dessein éternel concernant le Seigneur Jésus. Ce fut contre les assauts liés à ces choses mêmes que Paul dut toujours lutter de façon particulière. Ils ne semblaient pas ennuyer autant Pierre. Jacques eut ses difficultés, Jean eut les siennes, mais celle de Paul semblaient d'un genre particulier.
                    Prenez pour commencer ces judaïsants qui étaient toujours à sa poursuite. Il n'allait nulle part sans qu'ils soient aussitôt à sa poursuite pour détruire son œuvre, anéantir son ministère, diffamer son nom, brader son apostolat. Quelle sorte de gens étaient ces judaïsants ?  Ils n'étaient pas tous Juifs non chrétiens. Si la lettre aux Galates est exacte, ce que ces gens disaient aux Églises de Galatie était ceci : "le christianisme, oui, nous le permettons et le reconnaissons, mais après tout, ce n'est qu'un accessoire du judaïsme, une sorte de supplément." Ils voulaient en faire un christianisme juif. Vous vous souvenez comment les Juifs, les chefs juifs descendirent à Antioche pour tenter de faire reconnaître par les chrétiens la loi juive pour l'incorporer au christianisme, faire observer tous les rites juifs en demeurant chrétien. Toute la lettre aux Hébreux traite de cette question. Voici des chrétiens qui sont tentés, non pas d'abandonner la loi, non pas de s'en écarter, non pas de cesser de reconnaître et de posséder la loi (là n'est pas la question), mais d'ajouter le judaïsme, la loi et ses pratiques à leur christianisme en combinant les deux. On leur disait : "Vous devez être circoncis, vous devez faire ceci ou cela, observer ceci ou cela." 

                   Paul considérait cela comme une subversion touchant la foi. Cela les détournait de Christ. Les hommes qui enseignaient de cette manière étaient de réels ennemis de Paul. Je ne dis pas que c'étaient tous des hommes convertis. Mais je dis qu'ils étaient dans quelque mesure associés au Seigneur et cependant qu'ils lui étaient vraiment hostiles. C'était un mélange étrange, usant du Nom du Seigneur tout en étant opposés au plein dessein du Seigneur. C'est le genre de chose qui est lié à l'intention ultime du Seigneur. C'est un genre particulier d'opposition. Cela vient, disons-le simplement, d'hommes charnels et naturels : des hommes d'influence, très souvent, qui sont mûs par des intérêts et des considérations d'ordre naturel. Oh ! Oui, ils connaissent le Seigneur. Ils adopteront certaines formes du christianisme, ils seront très fidèles aux vérités fondamentale touchant Dieu et Sa Personne et ainsi de suite.... Mais quand il s'agit de cette ultime question, vous les trouverez dans une autre opinion et très souvent hostiles. Ils iront jusqu'à un certain point, mais quand la pleine chose est en vue, ils n'en veulent pas. C'est dans ce domaine- là, relatif au plein dessein de Dieu, que l'antagonisme réel et particulier s'élève. N'est-il pas étrange que lorsque vous voulez avec acharnement tout  le conseil et tout le dessein de Dieu, vous rencontrez de l’opposition, principalement de la part des chrétiens et des dirigeants chrétiens, bien plus que de la part du monde ?

                     Ainsi en fut-il lorsque Néhémie vint à Jérusalem. Ces gens "furent très mécontents de ce qu'un homme fut venu chercher le bien des fils d'Israël." (Néhémie 2:10 version Darby) Vous ne pouvez pas comprendre cela. Vous pensez : "Eh bien si ces gens avaient quelque connaissance du Seigneur, quelque considération pour Lui, si leur parole touchant le Seigneur valait quelque chose, ils devraient dire : "Nous sommes avec vous pour tout ce que vous entreprendrez pour le peuple du Seigneur. Mais ils ont peur ! Quelle étrange anomalie ! Ils on peur que si le Seigneur a d'avantage, eux, auront moins. C'est vrai, et nous devons être très fidèles à ce sujet. C'est un fait. Il en a toujours été ainsi. Ce sont les ennemis.

                    Vous constatez cela souvent dans le Nouveau Testament : l'envie des Juifs, la jalousie  des Juifs. "Si nous le laissons faire.... les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation" (Jean 11:48). Ils ont peur de perdre quelque chose qui leur appartient, qu'ils ont entrepris, dont ils sont les garants. Si cela continue, nous perdrons, nous perdrons des gens, nous allons subir des pertes si ceci se poursuit." Vous savez combien cela est vrai ! C'est un genre de crainte particulier. C'est une crainte irraisonnée, crainte qu'ils n'ont jamais eux-mêmes analysée ou prise en considération, quant à la raison pour laquelle ils se trouvent dans la crainte. Mais le fait est là. Nous le savons et assurément nous en savons la raison, si eux l'ignorent. Il y a un puissant royaume qui, tandis qu'il s'opposera au salut des perdus et essaiera de rendre en tous temps la vie chrétienne difficile, semble être très pernicieux lorsque la plénitude de Christ, ou l'entrée de Christ dans Son héritage, se trouve en vue. Cela semble soulever quelque chose de taille, d'un caractère particulier.

LES FORMES DE L'OPPOSITION

                    Pendant quelques instants considérons les formes de l'opposition. Nous avons dit que cet objectif particulier en vue provoque un genre particulier d'hostilité et de conflit. Cette hostilité prendra toutes les formes à sa disposition pour faire échouer le but de Dieu. Dans ce livre de Néhémie, vous trouvez une opposition constante de la part des ennemis. Ils essaieront une certaine forme de tactique à un moment clé. Puis, si l'effet est nul et s'ils sont défaits, ils pivoteront et prendrons un autre angle et tenterons à partir de cette nouvelle attaque. S'ils échouent, ils tenteront autre chose. 

Le mécontentement

                     Ainsi vous constatez tout d'abord qu'ils furent très "mécontents" de la venue de cet homme. Mais pas beaucoup de dommage produit est à déplorer. Nous devons examiner l'arrière-plan de ce grand mécontentement. Pourquoi le furent-ils ? Eh bien ici, encore, ce serait une chose tellement troublante s'il y avait tant soit peu, un souci pour les intérêts du Seigneur. Néhémie explique son mobile pour entreprendre la restauration de la muraille : "afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre" (Néhémie 2:17 version Darby). L'état des choses qui existe, est la preuve que le peuple du Seigneur est dans l'opprobre. Le déshonneur pèse sur l’Église, c'est à cela que ceci se résume. Le monde ne fait pas grand cas d'elle. La gloire du Seigneur est voilée, c'est l'opprobre. Vous pourriez penser que ces gens, s'ils avaient quelque sincérité de mobile, désireraient au moins ôter cet opprobre. Mais là, vous parvenez au cœur des choses, parce que l'unique but de Satan, comme nous l'avons déjà dit, a toujours été d'amener l'opprobre sur le Nom du Seigneur. Toujours, par tous moyens, en adoptant n'importe quelle ligne de manœuvre, s'il peut diffamer le Nom du Seigneur qui repose sur Son peuple, il le fera. Ils furent très mécontents qu'il se trouvait quelqu'un cherchant à ôter l'opprobre du Seigneur qui pesait sur Son peuple. C'est une chose terrible. Paul entra lui-même dans bien des difficultés pour cette raison même. Il essaya d’éclaircir cette situation de reproches à Corinthe, mais il y avait des gens dans la ville qui l'attaquèrent et qui lançaient de fausses accusations sur lui. 

Le mépris et la dérision

                    Pus ils se tournèrent vers le mépris. "A quoi travaillent ces Juifs impuissants ? ...si un renard s'élance, il renversera les murailles de pierres !" (Néhémie 4::2,3) Voilà le mépris et comment on peut tenter avec dédain de prouver qu'après tout, cela se résume à rien, cela ne vaut pas la peine de le relever : "Ne prenez pas cela trop au sérieux !" Certains parmi le peuple du Seigneur ne savent pas faire face à cette situation. Ils craquent purement et simplement sous le mépris. Essayez seulement de leur transmettre un complexe d'infériorité, et c'est fait, ils s'écroulent. Mais pas Néhémie ! Il sait que l'opprobre n'est pas jeté sur lui ni sur ses collaborateurs, mais sur le Seigneur. Il dit ceci : "Oh ! Seigneur, tu prends garde à Tobija" (versets 4 et 5). Il envoie cela au Seigneur. Mais cette action, cette attitude de mépris est très réelle. C'est l'art subtil et très vrai du Diable pour tenter d'introduire la pensée que vous êtes incapable pour ce service. Vous êtes inutile et ce travail ne sert à rien. Tout ce que vous faites, toute la peine, la souffrance, tout le prix, après tout à quoi cela sert-il ? Il n'a aucune valeur ! Votre jour arrivera, vous mourrez et le résultat sera complètement nul !

                    Si vous acceptez cela, vous ne persévérerez pas, vous abandonnerez dès le début cette affaire du rétablissement du témoignage du Seigneur. Bien qu'il ne soit pas juste d'avoir une pensée sur nous-mêmes, plus élevée que celle que nous devrions avoir, ou d'accorder une importance indue au ministère qui nous est confié, si nous avons eu la vision céleste de ce que Dieu veut dans Son dessein, nous sommes revêtus d'une dignité qui n'est pas à nous. Néhémie, plus tard, a pu dire, avec une véritable dignité issue d'une humilité profonde : "Un homme comme moi prendre la fuite ! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le Temple et vivre ?" (Néhémie 6:11) C'est là une dignité qui est plus grande que la sienne personnelle. Il dit : "J'ai un grand ouvrage à exécuter." C'est la dignité d'une haute vocation. C'est le grand ouvrage, et non pas ce que nous sommes en nous même qui confère la dignité.

La colère

                   Maintenant la muraille continue de s'édifierL'ouvrage arrive à terme et l'achèvement est en vue. Les ennemis sont très courroucés. Il y a une grande signification dans ce genre de moquerie. Le fait est que l'ennemi est profondément remué. Cette colère explique que Satan reconnaît qu'il y a ici quelque chose dont il doit tenir compte. Qu'importe ce qu'il peut feindre extérieurement, en secret, il sait que cet achèvement va ébranler son royaume jusque dans ses fondations. Souvenez-vous-en si un jour de colère se déclare ! C'est une indication, c'est réellement élogieux. C'est une reconnaissance que ce travail n'est pas vain. Vous ne pouvez pas expliquer la colère du Diable sauf par le fait qu'il se rend compte de quelque chose dont l'importance va même au-delà de notre appréciation. Il doit y avoir quelque chose qui a de l'importance pour lui.

                    Ces ennemis étaient très courroucés et à cause de leur colère, ils complotèrent de venir livrer bataille. Mais Néhémie l'a appris et li pris des mesures spéciales.Il arma le peuple qui travaillait avec une truelle dans une main et une épée dans l'autre. Quand les plans de l'ennemi sont connus, la moitié de la victoire est à vous. Ainsi, la conspiration échoua.

Le subterfuge

                    L'opposition prit de nombreuses autres formes. Vous êtes  au courant de la lettre : "Ayons ensemble une entrevue dans les villages de la vallée d'Ono" (Néhémie 2:6) "et examinons cette situation sous toutes ses faces." C'est très rusé. Néhémie en est conscient. Ils avaient l'intention de lui faire du mal, ils voulaient l'assassiner, voici à ce à quoi cela se résume. Mais il dit :"J'ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre." Cela échoua, mais l'ennemi est subtil. Il essaiera, de quelque façon, de nous amener à un lieu de compromis pour en venir à un accord avec lui et trouver quelques conditions dont il peut tirer avantage et par lesquelles il peut nous mettre hors course. L'apôtre Paul concentre sur ce point tout son grand argument sur la guerre spirituelle. "Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable" (Éphésiens 6:11),  contre tous ses subterfuges.  

Le faux rapport

                    Puis le faux rapport. "Il est rapporté que par la reconstruction de la muraille tu as l'intention de te faire roi et de faire proclamer qu'il y a un roi à Jérusalem, et que tu établis des prophètes pour te recommander" (d'après Néhémie 6:6,7). Que l'ennemi essaie d'agir sur cette ligne est très déconcertant. C'est une horrible suggestion. "Tu essaies de te faire un nom, de te donner une place. Tout ceci, après tout, n'est qu'un mobile secret, personnel pour acquérir de la notoriété, pour être quelqu'un et agir pour pousser le monde à te considérer." Si vous avez du moins quelque peu d'humilité, ce dard est très dangereux et cruel. Dieu seul sait ce qu'il occasionne. L'ennemi essaie d'imputer un faux mobile à tous vos labeurs. "Après tout, tu n'as que ton ambition à ce travail pour te faire un nom."

                    Oui, rien n'arrêtera l'ennemi avec des mensonges et des calomnies. La réponse est : "Quelle est la vérité à cet égard , Est-ce vrai ?" Après tout plaçons-nous à l'arrière-plan  de ces mensonges de l'ennemi et déclarons : "Est-ce vrai ? Ai-je des arguments à opposer à ces accusations ?" La réponse de Néhémie fut : "Ce que tu dis là n'est pas ! Tu l'inventes !" Notre réponse est : "Ces imputations sont fausses ! Si j'avais cherché mes propres fins, j'aurai suivi une direction toute différente  de celle-ci. Si j'avais désiré une grande œuvre imposante que tous acceptent reconnaissent et saluent comme une grande réalisation, je n'aurai pas adopté cette ligne de conduite." Nous pouvons répondre comme Néhémie : "Ce que tu dis là n'est pas. Ce sont des mensonges et de la calomnie !

L'intimidation

                   Et ensuite il y a eu l'intimidation. Voici un homme chez qui Néhémie se rendit. Néhémie, malgré tout son esprit d'intransigeance, semble avoir été une âme très charitable, et un jour il alla voir cet homme amicalement. Cet homme simula d'être son ami et très en souci à son sujet, et il lui dit : "Nous ferions mieux d’entrer dans le temple et d'y fermer la porte, parce qu'ils viendront te tuer."  Mais Néhémie rétorqua : "Fuirais-je dans la Maison de Dieu pour sauver ma vie ? Je n'y entrerai pas." Après tout, c'était un faux ami, dans l'entourage tout proche, un Judas. C'était un tel homme qui avait dit au Seigneur Jésus: "A dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas !"  Bien que ces paroles soient venues de façon audible par l'intermédiaire de Pierre, par personne d'autre que Pierre, le Seigneur dit aussitôt : "Arrière de moi, Satan ! Car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes."  (Matthieu 16:22,23) Venant sous le couvert de dispositions amicales, c'est une suggestion de l'ennemi afin de susciter la crainte. Néhémie mit son doigt juste sur la plaie :"ils voulaient nous effrayer." Si l'ennemi peut faire pénétrer la crainte, nous sommes défaits.

La lassitude 

                     Vous lisez ce livre et vous pouvez constater que tout ceci vient de l'extérieur. Puis, de l'intérieur vient ceci : "Les forces manquent à ceux qui portent les fardeaux" (Néhémie 4:10). Le peule se fatiguait, se lassait. Peut-être n'y-a-t-il pas plus grand ennemi que la lassitude pour venir à bout du témoignage. Vous en savez quelque chose. Même le fait d'être fatigué physiquement quelle force formidable de découragement cela peut engendrer ! L'ennemi ne fonce-t-il pas tout droit sur la lassitude ? Que nous soyons mentalement fatigués, dans un état où nous sentons que nous ne pouvons plus faire face mentalement à la situation, quelle position périlleuse cela représente ! La force de ceux qui portaient les fardeaux s'en allait. C'était un moment périlleux et Néhémie dut prendre des mesures spéciales face à cette lassitude.

                    Oh ! Soyez sur vos gardes ! Ce n'est pas simplement l’ennemi qui vous rend las. Parfois c'est lui : je crois qu'une bonne partie de la lassitude est quelque fois due à son offensive du fait qu'il nous met à bout. Mais parfois il nous incite à faire un tas de choses imprudentes non nécessaires, de sorte que nous nous lassons par notre propre faute. Il en tire un avantage pour lui-même. Mais que ce soit le cas ou non, souvenez-vous toujours que l'ennemi s'emparera de la lassitude pour vous empêcher de poursuivre, pour détruire votre témoignage. C'est un moment dangereux. Vous avez besoin de prendre des précautions spéciales en cas de lassitude.

LA NÉCESSITÉ D'UNE PRIÈRE
VEILLANTE ET INTELLIGENTE
                             
                    C'est la guerre. Nous venons de saisir un peu la nature de cette guerre, les formes qu'elle prend. Vous remarquerez que la sauvegarde de toute la situation était due, dans une très large mesure, à la vigilance soutenue. Si Samballat, Tobija et tout le reste avaient leurs informateurs secrets au sujet de tout se qui se passait à l'intérieur, et ils les avaient, Néhémie avait aussi des informations qui lui parvenaient. Il se maintenait très étroitement en contact avec ce qui se passait dans les rangs ennemis. Sa vigilance soutenue, associé au fait qu'il persistait dans la prière, fut le secret de la victoire. "Veillant à la prière", (selon Éphésiens 6:18). Ce n'est pas suffisant de prier. Nous devons prier intelligemment. Nous devons prier avec des informations, avec connaissance, discernement et perception, car ces choses constituent le nerf de la prière efficace. Ainsi, la victoire et le parachèvement du témoignage furent largement dûs à cette vigilance à l'égard de la prière, en cherchant à chaque instant à se garder, de façon appropriée, de ce que faisait l'ennemi. C'est là un sujet très important en lui-même. Ici, il s'agit vraiment d'une guerre ! Le fait est que, lorsque Dieu cherche à faire une action nouvelle en rétablissant quelque chose de plus de Son plein dessein, c'est une situation de conflit intense et particulier. Le conflit prend de nombreuses formes différentes, mais l'objectif de toutes ces formes est unique ; faire cesser l'ouvrage. Que le Seigneur nous garde progressant jusqu'à la fin !

Nombres 3:36 T. Austin Sparks

On remit à la garde et aux soins des fils de Merari les planches du tabernacle, et ses barres, (Nombres 3:36)

Je suis heureux que les barres soient autant mentionnées que les planches. Les barres sont les choses qui unissent l'ensemble, et si ces choses sont toujours sous vos yeux vous ne ferez pas des clans, et vous n’aurez pas des préférences personnelles. Nous devons nous rappeler que, dans le Corps de Christ il n'y a rien de clanique, rien de ce qui relève simplement de la préférence humaine, mais tous les membres sont maintenus ensemble dans l'unité. C’est une responsabilité. Combien de dégâts ont été faits par les préférences, par des affinités humaines ayant une place parmi le peuple du Seigneur!

Il doit y avoir un soin personnel, on doit veiller sur les barres qui maintiennent tout ensemble. C’est ce que veut dire l'apôtre quand il dit: «Efforcez-vous de garder l'unité de l'Esprit." Nous ne conserverons jamais l'unité de l'Esprit en prenant parti pour l'un contre l'autre. Les barres seront un correctif, elles  vont garder l'équilibre, et donneront un regard juste à chaque membre.

Puis il y a les piliers. Ici nous avons la responsabilité de chacun, quelque chose s’appuie sur eux, et nous devons nous aider les uns les autres dans notre responsabilité devant Dieu, car chacun est appelé à porter une responsabilité, à porter un poids venant de Dieu. C’est porter les fardeaux les uns des autres .... Il doit y avoir réciprocité dans cette responsabilité, chacun portant son propre poids devant le Seigneur, et pourtant tous unis.

Par T. Austin-Sparks à partir de: L'Eglise du Premier-né - Chapitre 5

lundi 12 octobre 2015

2 Timothée 2:2-3 T. Austin Sparks

Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres.3  Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ. (2 Tim 2: 2,3 )

Nous pouvons avoir différents aspects du travail. Il y a ces Lévites dont le ministère est, dirais-je, plus essentiellement spirituel; il peut appartenir aux vases  du sanctuaire. Il en existe d'autres dont le travail est dans une autre direction. Le mien est  principalement d’exercer le ministère de la Parole du Seigneur, ce que beaucoup de gens appellent «le ministère spirituel," (Je rejette cette suggestion que le ministère spirituel est lié avec des gens qui prêchent- ce n’est pas seulement cela  le ministère spirituel ) .

Il y en a peut-être d'autres qui exercent le ministère dans d'autres domaines tels que la vie de l'entreprise ou les travaux domestiques. Les Lévites étaient divisés en sections qui exerçaient différents types de travaux. Certains avaient un travail plus rude que d’autres , mais ils exerçaient tous le travail lévitique, ils étaient tous un peuple, une tribu. La responsabilité reposait sur tous de façon égale. Et même si votre sphère, votre travail et le mien peuvent différer, c’est un ministère, un appel, une responsabilité, un témoignage. Cet accent est mis sur le fait de l’exercer, l’assumer, en nous regardant comme des personnes responsables dans le témoignage du Seigneur.


Par T. Austin-Sparks à partir de: La place et le travail des Lévites

COURTE MÉDITATION SUR LUC 22 : 31-32 Notre assurance

31  Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.
32  Mais j’ai prié pour toi, afin que  ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.

                    Ces deux versets m'ont souvent interpellé ces derniers jours. Pourquoi le Seigneur n'agit-Il pas directement sur Satan pour lui interdire de toucher Pierre et les disciples ? Le Seigneur est puissant pour protéger Pierre et ses amis. Il peut bloquer l'accès de l'ennemi sur Ses disciples. Il ne le veut pas. Il préfère que Ses disciples soient criblés comme le blé par notre ennemi commun. C'est très étrange ! Il ne prie que pour le garder et non pour lui éviter cette épreuve :  "afin que ta foi ne défaille point."  Il ajoute : "et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères." Il est vrai que les disciples sont sous la protection de la prière du Seigneur que nous trouvons dans Jean 17, dont voici un extrait :

15  Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du Malin (du mal )
16  Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
17  Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.
18  Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
19  Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.
20  Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole,
21  afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

                     Ce court passage de cette merveilleuse prière du Seigneur pour Ses disciples du moment et pour tous ceux qui croiront par leur parole - dont vous et moi en sommes - est l'assurance de pouvoir tenir ferme quand nous sommes sous le "crible du diable". Cette prière du Seigneur dite "sacerdotale" reste efficace pour tous les croyants de tous les temps. C'est notre assurance vie (éternelle) pour passer à travers les diverses épreuves qui nous attendent sur cette terre. Cette prière est gravée pour l'éternité dans les cieux. Elle est puissante pour nous délivrer et nous donner la force de toujours vivre selon le cœur de Dieu, si nous obéissons à l'Esprit de Christ qui habite en nous. 

                   Ces choses sont écrites pour nous. Elles prouvent que la prière du Seigneur est puissante pour nous garder, surtout avec le sceau de la Croix. Il y a des disciples qui sont choisis par le Seigneur pour affermir les autres. Pierre a été de ceux-là, malgré son reniement ou peut-être à cause de celui-ci, il a dû avoir un cœur tellement meurtri, surtout après le regard du Seigneur, suite à ses trois reniements, (Luc 22:61). C'était sûrement un regard d'amour. Un cœur comme celui de Pierre, rétabli dans son ministère après cet entretien avec le Seigneur au bord de lac, (Jean 21:15-19) peut avoir de la compassion pour ceux qui passent par des moments de chutes comme la sienne. Il peut les encourager par une parole afin de les ramener, repentants au Seigneur. Tout concourt au bien.....(Romains 8)
                    
                    Je crois vraiment que la vie chrétienne normale est sujette aux attaques de l'ennemi de nos âmes. Je crois aussi à la toute suffisance de la prière du Seigneur. Elle nous garde, elle nous tient, elle nous sanctifie, elle est tellement puissante et agissante ! Notre part est de "tenir ferme après avoir tout surmonté", (Éphésiens 6:13) comme nous le dit Paul. Cette prière du Seigneur est une prière exaucée par le Père. Elle est l'assurance de notre salut. C'est le Père qui nous préserve du Malin. Si nous sommes criblés, c'est pour notre affermissement et notre maturité, sous le contrôle du Seigneur. C'est cette prière qui nous tient et nous ouvre la porte de sortie de l'épreuve. Nous sommes préservés du Malin car Jésus, le Souverain Sacrificateur l'a obtenu du Père. Nul ne peut nous ravir de Sa main et de la main du Père. Ils sont UN. Donc, si nous sommes réellement des brebis du Seigneur, notre salut est vraiment assuré.(Jean 10: 28-30)

                     Alors, si nous sommes dans le cas de Pierre en train d'être criblés par notre ennemi, nous sommes entre les mains du Seigneur et notre  ennemi  est le moyen par lequel le Seigneur nous mène beaucoup plus loin avec Lui. C'est notre apprentissage,pour une vie de disciple utile au Maître. Au temps du Seigneur, cette épreuve cessera et nous serons aptes à quelque chose de plus pour le service auquel nous sommes appelés. Il Règne ! Rien, absolument rien ne Lui échappe ! Rappelez-vous, nous étions élus avant la fondation du monde ! 

 
Que le Seigneur vous bénisse !


jcb

(6) LE RÉTABLISSEMENT DU TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLÉNITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 6

L'OUVRAGE ET LES OUVRIERS 
    
                    Quand l'écrivain de la lettre aux Hébreux eût dit un grand nombre de choses, il eût manifestement le sentiment que tout cela avait besoin d'être résumé en une déclaration claire et précise, et ainsi il écrivit : "Le point capital de ce qui vient d’être dit." En marge il est écrit : "Donc pour résumer ce que nous disons" (Hébreux 8:1) Arrivés à ce point, une telle nécessité est actuelle pour nous. Aussi, essayons de rassembler et de faire converger ce que nous avons dit jusqu'à présent.

RÉACTIONS DIVINES 

                    L'histoire de l’œuvre de Dieu est celle des mouvements et des contre mouvements, d'actions et de réactions, de progrès et de déclins, d'avancements et d'arrêts ou de reculs. Dans l'un des tout premiers livres que nous avons publiés, ces mots se trouvaient au commencement : "Il y a deux choses qu'il est important que nous ayons très clairement devant nous. Ces deux choses, tandis que nous les citons, peuvent sembler se contredire ou être paradoxales. L'une est :  tout au long des âges Dieu a constamment fait une chose nouvelle. L'autre est : ce qui a toujours été la chose nouvelle de Dieu d'un point de vue humain, n'a pas été nouvelle de Son point de vue."

                    Et puis nous avons continué à faire remarquer que Dieu a toujours pour point de départ l'état complet. Il possède tout en Lui-même de façon pleine et finale avant qu'Il opère un commencement. Et toutes Ses activités subséquentes sont réellement menées en direction de l'arrière-plan qui est la plénitude, bien qu'elles semblent être pour l'homme les chose nouvelles de Dieu. L'ordre des choses a donc été que Dieu commence par la plénitude. L'homme tombe et perd cette plénitude. Alors Dieu réagit et se met fermement en mouvement pour un recouvrement progressif et graduel de cette plénitude.

                    Et tout mouvement nouveau de Dieu est marqué par deux traits distinctifs. En premier lieu, une plénitude intrinsèque, c'est-à-dire quoiqu'il soit pour le moment une chose partielle seulement, il a en lui des valeurs intrinsèques. C'est quelque chose qui possède toutes les potentialités de l’ensemble, parce que tout ce que Dieu fait si petit soit-il au moment considéré, possède en lui tout l'arrière-plan de Sa pensée. Dieu n'est pas simplement occupé avec des fragments comme s'ils constituaient le tout, mais avec des parties en lesquelles le tout se trouve potentiellement contenu. 

                    Et puis, en second lieu, Ses mouvements représentent toujours un avancement par rapport à ceux qui les ont précédés. C'est-à-dire, chaque mouvement de Dieu est un surplus par rapport à ce qu'Il a accompli auparavant. Bien qu'Il ait fait ces pas de temps en temps dans la voie du établissement, cela a été progressif, et maintenant le prochain pas représentera un ajout, quelque chose de plus, une étape qui va plus loin dans Son œuvre de rétablissement de la plénitude originelle. J'espère que c'est clair. Il est très important d'avoir cet arrière-plan et ce fondement.  

                    Puis nous constatons qu'il y a dans ces mouvements de Dieu quelques facteurs majeurs ou qui englobent tout, ce que nous avons appelé: "Les réactions divines" dans le titre du livre cité juste avant. L'un de ces facteurs majeurs est un instrument suscité par Dieu dans Sa souveraineté, ayant la passion et la vision de Dieu. Un instrument suscité par Dieu dans Sa souveraineté signifie que c'est un acte de Dieu, et étant un acte souverain, il peut n'avoir absolument rien qui l'explique d'un tout autre point de vue. Ce n'est pas que l'instrument en soit un dont tous les observateurs diraient qu'il est l'instrument approprié, non pas que l'homme ou le vase soit tel qu'il gagnerait l'approbation de l'opinion du monde. Dieu agit souverainement, et très souvent dans ces réactions. Il a choisi des instruments qui, selon leur propre jugement et celui des autres à la fois, ne devaient pas être choisis. Ils étaient eux-mêmes très conscients de leur manque de qualification quant à leur appel, et très souvent, d'autres gens avaient le même genre de pensée à leur égard, savoir qu'ils pouvaient faire mieux, qu'ils n’accomplissaient pas ce qu'on attendait d'eux, ni de la façon dont ils auraient du agir. Mais Dieu les a choisis souverainement, dans Sa propre sagesse, Il s'est tenu à côté d'eux, et a prouvé que ceci venait de Lui. 

UN VASE MARQUÉ PAR LA VISION ET LA PASSION

                    Mais un tel vase, qu'il soit individuel ou collectifs'est toujours trouvé en possession de la vision de Dieu. Un tel instrument avait vu la pensée du Seigneur, la pensée de Dieu, le dessein de Dieu. Il était devenu captif et captivé par cette chose que Dieu avait eu comme intention depuis l'éternité. Il l'avait vue dans une dimension de loin bien plus grande que d'autres. Il était non seulement voyant, étant en principe un "voyant" de la pensé de la volonté et de l’intention de Dieu, mais aussi dominé de la passion de Dieu pour cette chose, et introduit dans ce que nous avons appelé auparavant, dans ces méditations, le travail d'enfantement de Dieu pour Son but.  Ces choses sont des facteurs majeurs dans tous les mouvements divins. Tout nouveau pas que Dieu a fait a été marqué par ces deux choses. Puisse ce principe être reconnu, car il est l'explication de tellement de choses.

LE TRAITEMENT PARTICULIER DU VASE

                    Puis ce vase, qui a vu le dessein de Dieu, cette vocation, ce "grand ouvrage" incorporé dans tout mouvement de Dieu que l'on a devant soi a sa propre histoire très particulière sous Sa main divine. Il est une chose dont il faut très soigneusement prendre note, savoir que Dieu traite un tel instrument comme nul autre. Je le répète, Il traite cet instrument (qui peut être individuel ou collectif, une compagnie) appelé pour ce but spécifique qui est le Sien, d'une manière particulière et étrange. Il le traite différemment de toutes Ses façons d'agir à l'égard d'autres personnes et d'autres choses. Pour tous ceux qui sont appelés au plein dessein de Dieu, il n'est jamais sans danger de juger la manière d'agir de Dieu envers eux, en les comparant à celles dont Il agit à l'égard d'autres. Ce sera toujours dangereux. Ses voies avec une telle œuvre ou un te instrument sont Ses propres voies particulières, et donc des vases pour une telle intention, des instruments pour un tel but, ont leurs propres périls particuliers. Ils se trouvent impliqués dans un conflit particulier, soumis à une pression étrange, introduits dans des événements et les voies étranges de Dieu. Il les traite par rapport à des intentions spécifiques.

                    Or, le livre de Néhémie, duquel nous nous sommes occupés, le dernier livre de l'histoire de l'Ancien Testament, est une représentation instructive qui inspire tout ce que nous venons de partager. Nous avons dit que les divisions naturelles de ce livre sont en relation avec, premièrement la muraille, la reconstruction de la muraille de Jérusalem, deuxièmement l'ouvrage et les ouvriers, troisièmement la guerre qui s'y trouve impliquée. Jusqu'à présent, nous avons passé la plupart de notre temps avec la muraille. Permettez-moi de reprendre rapidement cette question, peut-être d'une façon légèrement différente de celle que nous l'avons fait jusqu'ici.

LA MURAILLE DE JÉRUSALEM :
UNE FIGURE DE CHRIST    

                    Que représente la muraille ? La muraille de Jérusalem est une figure de Christ, tout d'abord à la vue du ciel, à la lumière du Ciel, aux yeux du ciel, comment est Christ vu du Ciel. C'est toujours là le point de départ de toute évaluation ou de tout jugement. La muraille est également une figure de Christ tel qu'Il est présenté au monde, et puis au royaume de Satan, aux forces hostiles. C'est Christ dans ces trois aspects extérieurs : à l'égard du ciel, à l'égard du monde, à l'égard des forces du mal. Ils sont tous intéressés par cette muraille. Vous pouvez le constater dans le livre de Néhémie.

                    Le Ciel est très intéressé par cette muraille. C'est là où nous commençons. Dieu agit, et c'est une grande chose quand la muraille est achevée. Et toutes ces forces hostiles étaient tellement furieuses que Néhémie puisse dire que cette œuvre était de Dieu, et elles furent contraintes de l'admettre. Dieu était intéressé, le Ciel était intéressé. C'était une réalisation considérée à la lumière du Ciel. Puis, quant au monde, la muraille avait son témoignage propre, sa propre déclaration. Nous ne nous arrêtons pas sur cela pour l'instant. En ce qui concerne le royaume de Satan, il est clair que celui-ci était intensément intéressé. Nous nous occuperons probablement plus tard de cet aspect, quand nous en viendrons à la guerre. 
         
                     Mais il y a aussi un quatrième aspect, à savoir, ce que signifie la muraille pour le peuple même du Seigneur. En d'autres termes, ce que Christ représente pour le peuple de Dieu comme forteresse, grande, défensive, englobant tout, et ce qu'Il signifie par la communication glorieuse de Ses excellences et de Ses perfections à Son propre peuple. La dernière mention de muraille dans la Bible est celle d'une muraille de magnificence, de pierres précieuses. Il s'agit des perfections, des gloires de Christ et du peuple de Dieu qui, devant Dieu, se trouve au bénéfice de ces choses.

                    Ainsi donc, la muraille est une figure de Christ sous ce quadruple aspect

                   Rétrospectivement, vous vous souvenez qu'Abraham ou Abram, comme il se nommait alors, se sépara de Babylone, de la Chaldée et de tout ce que cela signifiait, et il nous est dit "qu'il attendait la cité qui a de soldes fondements" (Hébreux 11:10), le type de cette cité céleste, cette nouvelle Jérusalem, qui finalement, dans son parachèvement, descendra "du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu." (Apocalypse 21:10) La vision d'Abraham d'une cité était le type de cette Jérusalem céleste. Ces deux cités, Babylone et Jérusalem, ont toujours été en conflit. Quand le peuple du Seigneur a décliné de Ses conceptions et intentions glorieuses concernant Jérusalem, la seule alternative pour eux fut Babylone. La ville fausse de laquelle Dieu les avait appelés à sortir dans la personne de leur père Abraham. Comme nous l'avons fait remarquer, le Seigneur leur permit de goûter cela, et pour beaucoup parmi eux, le goût fut amer. Ils furent heureux de retourner à Jérusalem à n'importe quel prix, quoi qu'ait pu être Jérusalem à l'époque.

                    Or, quand le Seigneur Jésus vint, il fit deux choses. Il répudia le monde comme étant représenté par Babylone, le faux royaume, et Il répudia la Jérusalem terrestre, parce qu'elle n'exprimait plus la pensée divine. Et Il rassembla en Lui-même toutes ces pensées divines quant à ce que la cité était destinée à représenter. Personnellement, Il ne prit pas seulement la place du temple, mais aussi celle de Jérusalem, de façon spirituelle. Il était l'incarnation de toutes les pensées de Dieu à l'égard de cette cité, entourée et déclinée par la muraille. De sorte que si nous faisons des recherches sur ce que signifie cette muraille, et cette cité, nous n'étudierons pas simplement un thème, ou quelque objet, nous serons appelés à contempler le Seigneur Jésus Lui-même.

                   Il est très important que nous oubliions parfois nos illustrations, que nous allions derrière nos types et nos figures et regardions directement ce qu'ils représentent, que dis-je, Celui qu'ils représentent. Un critique de Francis Thompson, le poète qui écrivit "The Hound of Heaven", disait que vous ne pourriez pas voir son paysage à cause de sa mer écumante de métaphores. Parfois notre symbolisme voile, cache, obscurcit ce qui est typifié. J'espère que tandis que nous parlons de la muraille et de Néhémie nous ne tomberons pas dans ce piège, mais que nos yeux verrons constamment à travers Néhémie et la muraille, Celui qui est réellement le Seul en vue. 

LA CORRESPONDANCE ENTRE
NÉHÉMIE ET LE LIVRE DES ACTES 

                    Eh bien, nous devons avancer encore plus, parce que Dieu a vraiment rétabli Son témoignage en plénitude le jour de la Pentecôte. Il est utile de voir la concordance qui existe entre le livre de Néhémie et celui des Actes des apôtres. Le témoignage du Seigneur, "le témoignage de Jésus" est parvenu à un état complet et de plénitude au jour de la Pentecôte, et tous les traits distinctifs du livre de Néhémie se trouvent dans le livre des Actes, spécialement dans les premiers chapitres. Nous verrons cela de plus près dans un moment. Je les mentionne car cela peut être utile : en lisant le livre de Néhémie, non pas simplement comme un livre d'histoire de l'Ancien Testament, ni même comme le dernier livre historique de l'Ancien Testament, mais avec le livre des Actes constamment devant nous, observez simplement comment ces deux livres se correspondent tout du long.

                     Mais ce je que désire dire ici, avant d'aller plus loin dans ce sujet, c'est ceci : bien que le Seigneur ait rétabli, le jour de la Pentecôte, Son témoignage dans une plénitude plus grande que jamais auparavant (hormis Son intention originelle, qui était dans Son dessein, avant toutes ces choses), il ne s'écoula pas un long temps avant que l'action contraire ne s'introduise à nouveau : le déclin. Avant d’avoir terminé notre Nouveau Testament nous commençons à constater des brèches dans la muraille, des faiblesses dans le témoignage. Nous pouvons nous avancer beaucoup plus loin encore, car quand nous lisons la première lettre aux Corinthiens, et voyions là tous les décombres, nous dirions que le témoignage semble avoir été presque complètement détruit. Quel délabrement est révélé dans cette première lettre aux Corinthiens ! Quel état de décombres et de ruines ! Et quand nous parvenons aux lettres de la fin du Nouveau Testament et lisons le livre de l’Apocalypse, avec ses messages aux sept Églises en Asie, nous avons assurément une image d'un état encore plus avancé d'une muraille en ruines : le témoignage est à nouveau interrompu, il n'y a plus rien d'intact : "Je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites" (Apocalypse 3:2). Le témoignage est ruiné, de grandes brèches y sont présentes, et c'est là l'état du témoignage tandis que le Nouveau Testament se termine.

                    Depuis lors, non pas une fois ou deux fois, mais à maintes reprises, Dieu a réagi pour ramener à la fois Son dessein et Son témoignage originels. Je ne vais pas examiner d'un bout à l'autre l'histoire de ces siècles passés. Vous trouverez le témoignage sous des formes variées, mais vous savez que Dieu ne l'a pas abandonné. Il ne l'a pas délaissé, Il est revenu et encore revenu, cherchant à rétablir maintenant ceci, maintenant cela, ou quelque chose d'autre. Il se met toujours en mouvement dans la direction de la plénitude originelle, en vue de l'avoir en perfection. Grâces soient rendues à Dieu qu'il y ait aujourd'hui une mesure beaucoup plus grande de Son témoignage qu'il y avait durant le haut Moyen-Âge. Aujourd'hui, beaucoup de choses importantes du Nouveau Testament sont établies dans l’Église. Ce sont de grands facteurs. Il n'est pas nécessaire que je les mentionne, mais Dieu a progressé fermement avec Ses "restes", en ramenant toujours quelque chose.

                    La question qui nous concerne est celle-ci : aujourd'hui, n'y a-t-il pas besoin de ce grand rétablissement et de s'y livrer ? Et puisse-t-il être, que dans Sa souveraineté et dans Sa grâce, nous soyons rattachés au présent mouvement de Dieu, en vue du rétablissement de la muraille en plénitude et en perfection ? Il se peut que ce ne soit pas à nous de l'édifier, qu'il ne soit accordé de l'amener dans sa plénitude. Mais c'est peut-être notre vocation de pouvoir ajouter quelque chose, de réaliser quelque chose en vue du parachèvement du témoignage de Jésus. Et si ce temps correspond au livre et à l'ouvrage de Néhémie, c'est-à-dire, à la fin de la dispensation, nous pouvons ressentir que nous nous  trouvons dans les dernières étapes et les dernières phases du témoignage de Jésus. Nous ne sommes pas, en vérité, sans aucune raison de penser qu'il en est ainsi.


                    Maintenant revenons en arrière et regardons de plus près cette question de concordance entre le livre de Néhémie et le livre des Actes, car présentement, nous ne serons pas autant occupés de la muraille que de l'ouvrage et des ouvriers.


UN MOUVEMENT DANS LE CIEL

                    En premier lieu, tandis que vous prenez ces deux livres, (Néhémie et Actes), vous devenez conscient du fait qu'il y a un mouvement des cieux, que l'Esprit qui plane et se répand partout, est en marche. Dans le livre de Néhémie cela a commencé la-bas à Babylone. L'Esprit de Dieu a agi. Tout d'abord, Il réveille l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et l'incite à promulguer ce décret et à prendre cette mesure avantageuse qui facilite la situation. Il y a un mouvement du Ciel. Ensuite il y a eu un mouvement dans le cœur de cet homme, Néhémie qui a créé un profond souci et cette absence de repos, ce grand mécontentement à l'égard de la situation telle qu'elle est. L'Esprit de Dieu est en marche. Et puis grâce à des facilités, Néhémie parvient à Jérusalem. L'esprit qui est en lui, cette impulsion qui se trouve en lui, se propage, premièrement dans quelques frères, puis, à très peu d'exceptions, dans tout le peuple. Il est écrit de quelques-uns qu'ils "ne se soumirent pas au service" (Néhémie 3:5), mais ce sont des exceptions. L'Esprit est en marche, créant tout d'abord cette insatisfaction à l'égard des choses telles qu'elles sont, cette absence de repos concernant la situation, ce sentiment que les choses devraient différentes. Comme je l'ai dit auparavant, ce n'est pas purement et simplement un esprit de mécontentement et de critique. C'est l’œuvre du Saint Esprit. C'est positif, non pas négatif. C'est constructif dans son but et non pas destructif. L'Esprit de Dieu est de nouveau en marche, comme Il l'était lors de la première création terrestre, planant et se mouvant pour amener l'ordre au sein du chaos. Il en est de même ici, au début du livre de Néhémie.
                    Vous passez au livre des Actes, et vous savez parfaitement bien que le Ciel est en marche. Une action est en cours, la nuit semble se terminer, des traits de lumière parcourent l'horizon, il y a une impression de réveil et de mouvement, et un grand jour ça éclate. Le Ciel se fend, l'Esprit descend, et le mouvement de l'Esprit commence. Il débute par un noyau, mais ensuite par l'intermédiaire de ce noyau, l'Esprit se déplace, met la main sur d'autres et les introduit dans l'unique vision et l’unique passion du cœur de Dieu. Dans Néhémie c'est dit ainsi : "et le peuple avait le cœur au travail" (Néhémie 4:6 version Darby). A présent, regardez le livre des Actes et voyez ces gens même ! C'est là l'unique façon dont vous pouvez décrire ces premiers chapitres : "le peuple avait le cœur au travail".

LE MOBILE DOMINANT
DU PLEIN TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR  

                    Le dessein, à savoir, le témoignage plein et complet du Seigneur, est commun à Néhémie et au livre des Actes. Nous pourrions même nous attarder sur cela, mais je pense qu'il n'est que trop manifeste que, dès les premiers chapitres, ces proclamations du début, cette première prédication de l'Esprit, des apôtres et des évangélistes, représentaient un témoignage à l'absolue suprématie, à la plénitude, à la perfection, à la suffisance et à la finalité de Christ. C'était à cela en figure et en type, que Néhémie et le peuple s'étaient consacrés en leur temps. 

                    Mais que cette chose s'empare de nous. Ne pensons pas à des siècles en arrière, mais introduisons ceci en plein dans notre propre temps présent. Sommes-nous de ceux ayant à cœur qu'il y ait un témoignage plein, sans limite et ininterrompu du Seigneur par des gens dominés par le dessein de Dieu et aussi mus par la passion de Dieu ? En sommes -nous là ? 

                    A présent, considérons quelques-uns des facteurs impliqués. Premièrement, c'est un constat impressionnant de voir comment chacun se soumettait à Néhémie. Cela en dit plus que vous ne le réalisez à moins que vous n'ayez lu méticuleusement les livres d'Esdras et de Néhémie. Si vous lisez le livre d'Esdras, vous découvrirez qu'il y avait un très grand nombre de personnes, des chefs et des sacrificateurs récalcitrants ayant leur propre pensée au sujet des choses ainsi que leur propre volonté et leur propre voie. Simplement, ils ne voulaient ni d'Esdras, ni de ses idées. Il y a beaucoup de choses personnelles et égoïstes qui se révèlent et qui s'imposent. Mais quand vous arrivez à Néhémie, tout cela s'en est allé. Quand cet homme fait son entrée chacun semble lui accorder sa place, reconnaît qu'il est l'homme : ils agissent tous selon ce qu'il leur est dit, ils s'alignent, il peut faire avec eux ce qu'il veut. Voyez-vous, quelques-uns de ces chefs ont acheté les biens et les terres du peuple : ils se sont enrichis au dépens du peuple, et à cause d'eux, les pauvres sont dans un malheureux état. Et Néhémie dit : Maintenant donc, rendez tout cela, jusqu'au moindre bout, remboursez tout centime ! Faites cette proposition à un homme quelconque du monde et voyez ce que vous obtiendrez ! Mais ceux-ci obéissent : il semble que peu importe ce que Néhémie réclame, ils le font.

                    Passez au livre des Actes. Ici tous reconnaissent que Jésus est Seigneur et se soumettent à Lui. Il n'y a purement et simplement que l'unique élément rebelle en Ananias et Saphira. Mais il ne fut pas avantageux pour eux de briser le régime de la Seigneurie de Christ, Il les brisa. Mais quant aux autres, ils cédaient tout : biens, argent, terres, eux- mêmes, tout. Tous, ils s'engageaient dans une merveilleuse soumission au Seigneur Jésus. Et vous n'aboutirez nulle à l'égard de Son plein témoignage jusqu'à ce qu'Il ait la prééminence, et la prééminence sur toute vie et sur tout ce qu'elle contient.

                    Il y a un facteur correspondant qui est parfaitement clair. Le peuple, les sacrificateurs, les chefs, tous accordèrent à Néhémie la place de direction. Dans cet autre mouvement de Dieu, tous accordèrent à Jésus-Christ Sa place comme Tête. En vérité, il fut non seulement prêché comme Seigneur, mais tout lui fut accordé en tant que Seigneur.

UNE GRANDE PASSION EN FAVEUR DU TÉMOIGNAGE

                    Et puis une autre chose commune à ces deux livres est la façon dont tout et tous ont été régis par le témoignage. Ce n'était pas seulement Néhémie, mais la chose que Néhémie soutenait. Ceci se voit sous deux rapports.

                     Premièrement la muraille : comment la muraille devint l'objet et l'intérêt dominant de tous. Si la muraille est un type ou une figure du témoignage du Seigneur Jésus, cela signifie simplement que le témoignage du Seigneur Jésus en plénitude devint pour tous le souci principal. Ils n'avaient rien d'autre, pour le temps présent, que Son témoignage comme objectif en vue duquel ils vivaient. La muraille éclipsait tout et tous. Et il en fut ainsi durant les premiers jour de cette dispensation. Le témoignage de Jésus éclipsait aussi tout autre chose en sorte qu'ils vivaient pour son progrès. Ils vivaient juste pour l'avancement de ce témoignage et c'est simplement à cela qu'ils pensaient et songeaient et c'est ce qu'ils projetaient. 

LA VOIX DE L'ESPRIT

                    Remarquez qu'il y avait un autre acteur en Néhémie. C'était la trompette. L'homme qui avait la trompette était posté près de Néhémie, et souvenez-vous des mots : "Au son de la trompette, rassemblez-vous après de nous, vers le lieu d'où vous l'entendrez sonner." (Néhémie 4:20) La trompette était en fonction. Que représente-t-elle ? Je pense que les trompettes de l'Ancien Testament sont toujours des types de la voix du Saint-Esprit. En d'autres termes : "ce que l'Esprit dit aux Églises." C'était au son de la trompette qu'Israël se déplaçait dans le désert. Toutes les fois où il devait se déplacer, la trompette retentissait. En figure, ils se déplaçaient par l'Esprit et dans l'Esprit, sous le gouvernement de l' Esprit.

                    Cela est, bien entendu, plus qu'évident dans les Actes : le gouvernement de la voix de l'Esprit. Nous ne pouvons pas trop fortement insister sur cela. Peut-être suis-je en danger d'essayer de trop condenser sans accorder à chaque point la considération requise. Mais faites bien attention à ceci. J'énonce à présent, une chose très terrible, mais je suis parfaitement conscient de ce que je dis. Je l'ai éprouvée sur une vaste partie de ce monde. En vérité, il y a bien peu de chrétiens qui connaissent la signification de la vie dans l'Esprit. Des multitudes savent ce qu'est la vie dans l'âme du chrétien avec toutes ses émotions, ses impressions, ses impulsions. Savoir "ce que dit l'Esprit" , connaître la vie de l'Esprit, être assuré par l'Esprit, l'Esprit disant au-dedans d'eux "Non" ou "Oui". Ils ne savent à ce sujet que très peu de choses. Très peu connaissent quelque chose à cet égard. Ils sont, soit guidés par la tradition et cherchent à savoir de quelle façon telle ou telle chose a toujours été réalisée. Ou alors, ils sont guidés par quelque système de vérité ou de doctrine fixé et établi, par ce qui est la chose établie. Ou encore, ils sont guidés par la présente forme du christianisme cristallisée et organisée, qui est tellement rigide et établi que rien d'autre ne peut être autorisé à avoir une place : s'ils devaient dévier de l'épaisseur d'un cheveu de la tradition dont on agit dans ce "christianisme", ils seraient dans l'erreur, des hérétiques. Ils sont gouvernés et guidés ainsi. Ils ne connaissent pas la vie dans l'Esprit.

                    Je ne dis pas que la vie dans l'Esprit soit un démenti de la vérité, ou de la Parole de Dieu, ou de tout ce qui est vital pour Dieu, mais je dis qu'il y a quelque chose de plus que simplement un système traditionnel établi. Être conduit par l'Esprit de Dieu, et le livre des Actes en est une démonstration, signifie que vous n'êtes pas autorisés à vous installer dans une position immuable, irrévocable qui est fixée et définitive.

                    C'est là un des grands mouvements du livre des Actes. Les apôtres étaient tout disposés à faire de Jérusalem le "quartier général" du Christianisme. Jérusalem, pour le monde allait être le centre de tout, et ainsi la chose s'édifierait et se consoliderait à Jérusalem. Mais, le Saint-Esprit s'est interposé et a dit "Non, le Q.G. se trouve dans le Ciel et non pas sur la terre, sûrement non!" Il les a simplement déracinés, et chassés de Jérusalem. Ils furent dispersés en touts lieux. Les apôtres restèrent là pour demeurer fidèles à quelque chose pour  le Seigneur, mais ce ne fut pas le quartier général, bien qu'ils aient lutté en ce sens. Pendant tout un temps ils ont essayé de tout régir à partir de Jérusalem, mais le Saint-Esprit était contre eux. Ce grand travail mondial ne fut jamais, par la suite, centré à Jérusalem.

                    Non, le Saint-Esprit est un grand facteur "décentralisateur" quand les hommes essaient d'établir quelque chose sur cette terre. Entrez dans la vie de l'Esprit et vous ne saurez pas ce qui surviendra après ni où vous serez par la suite. Vous ne pourrez pas dire : je serai ici ou là. Le Saint-Esprit a Sa propre voie :"Il souffle où il veut" (Jean 3:8). C'est la grande vérité ici. La vie dans l'Esprit est ainsi. Vous ne pouvez jamais dire : "Eh bien, je serai en tel et tel lieu pendant tant d'années et puis j'irai ailleurs." Il se peut que vous soyez tout surpris de ce que le Seigneur fera. Même aux hommes les plus spirituels du Nouveau Testament, leur programme ne leur été pas dévoilé par avance. Il leur été seulement de suivre la même direction jusqu'à un certain point, et puis ils étaient arrêtés par la Saint-Esprit. Quand ils tentaient de poursuivre, le Saint-Esprit ne le leur permettait pas. Ces hommes étaient sous l'autorité du Saint-Esprit. Il avait les choses en main. Le Q.G. se trouve au Ciel. Il en était ainsi. Ainsi toutes choses se trouvaient sous le gouvernement de la trompette, la voix du Saint-Esprit.

LA RELATION CORPORATIVE
DE TOUS DANS LE TÉMOIGNAGE

                         Puis plus loin, toutes les autres choses furent amenées en ligne avec cette unique chose et furent soumises à elle seule, savoir le témoignage. Je suis impressionné tandis que j'y réfléchis -et si vous relisez avec soin le livre de Néhémie, vous le serez aussi- par ce merveilleux mouvement. Il y avait tous les métiers, toute les vocations, les professions et les positions. Il y avait des sacrificateurs, des orfèvres, des parfumeurs et des chefs. Et il est question d'un homme et de ses filles, qui, tous devinrent maçons ! Le sacrificateur n'a pas dit : "Oh ! C'est au dessous de ma dignité de prendre une truelle et du mortier." L'orfèvre n'a pas dit : "J'abimerais mes mains qui servent à mon ouvrage raffiné en or si je vais soulever des pierres." Les chefs ne disaient pas : "Eh bien, vous devriez m'accorder une place de contremaître, je peux me tenir là et veiller à ce que tout, soit exécuté  convenablement plutôt que de m'abaisser à le faire moi-même !" Non aucun d'entre eux n'a eu cette attitude. Tous les sacrificateurs, (et j'ai été impressionné par le fait qu'un dignitaire a bâti la porte du fumier !) les orfèvres, les parfumeurs, les chefs, des hommes et leurs filles, tous participèrent à l'ouvrage. Tout, position, vocation, qualification, était soumis à ce seul intérêt, le témoignage.

                    Je pense que lorsque la muraille fut achevée, ils retournèrent à leurs occupations. J'espère qu'il le firent. Si le Seigneur ne remplit vos mains de ce plein ministère dans Son témoignage qui réclame votre séparation pour le temps présent, ne pensez pas que vous commettez une erreur en retournant à votre occupation. Vous demeurez toujours un parfumeur ou un orfèvre, ou tout ce que vous pouvez être. Paul resta jusqu'à la fin un homme qui fabriquait des tentes. Dans le compte-rendu de sa vie, on ne trouve aucun moment précis à partir duquel il aurait renoncé à fabriquer des tentes. Apparemment, il en fabriquait toujours, à côté du témoignage et en faveur d celui-ci. Soyez au clair à ce propos. N'ayez pas cet fausse idée à propos du "ministère à plein temps". Soyez ce que vous êtes. Tirez-en partie pour le Seigneur, en soumettant cela à l'intérêt dominant de Son témoignage. C'est ce qui est arrivé ici.

                    Dans les Actes, il semble qu'il en a été ainsi. Bien que tous leurs métiers et toutes leurs positions ne soient détaillées, vous trouvez une mention tout à fait considérable dans les lettres de Paul, à savoir ce qu'ils étaient et ainsi de suite. Mais tous ces gens étaient rassemblés, pourrait-on dire, à l'intérieur de la "muraille" : ils étaient tous gouvernés par le témoignage et tout était fait pour le servir. Personne ne dit : "Non je suis supérieur, ce n'est pas digne de moi", ou "Ce n'est pas ma vocation, je suis appelé à autre chose". Chacun considère que, peu importe ce qu'ils sont ou quelles sont leurs qualifications dans ce monde, la chose qui primait plus que tout était ce témoignage. Dans Néhémie 3, vous voyez ressortir ce beau trait distinctif, la relation corporative de tous dans le témoignage. Remarquez la petite expression, constamment répétée dans ce chapitre : "à côté de lui", "à côté de lui", "à côté de lui". Or c'est là simplement la déclaration répétée d'un fait, mais il vous est permis d'user de votre imagination lorsque vous lisez la Bible, et ce sera toujours une bonne chose si vous le faites. Nous avons le fait établi, pur et simple, mais j'ose suggérer qu'il y a eu probablement une part importante d'histoires spirituelles derrière ces faits, l'histoire de plus d'une victoire personnelle. "Je n'aime pas travailler à côté de lui, mettez-moi à côté de quelqu'un de plus plaisant, avec qui je puisse mieux m'entendre!" Le fait est simplement spécifié : "à côté de lui", "à côté de lui". Car nous le savons tous, de façon naturelle ils peuvent avoir été des gens qui, au grand jamais, ne puissent s'entendre ni travailler ensemble. Mais ils ont continué de travailler dans cette relation corporative. Ceci parle sûrement d'une grande victoire pour eux, victoire que la muraille devait représenter à son achèvement.

                    Car ce fut une grande victoire à l’achèvement de sa construction, grande victoire sur tous les intérêts personnels, sur toutes les dispositions naturelles, préférences et antipathies. Quelle victoire ce fut dans tous les domaines ! Cette victoire devint le témoignage des victoires dans la vie personnelle, dans les questions de relations :  "à côté de lui", "à côté de lui" et à côté de lui." Et il se peut, si vous permettez à votre imagination quelque liberté, que vous trouviez de réelles contradictions dans les positions, les qualifications et les vocations de ces gens qui étaient l'un à côté de l'autre. On pourrait dire bien des choses concernant les personnes qui étaient côte à côte, considéré du point de vue du monde, c'était un superbe méli-mélo. Il n'y avait rien qui concordait : sacrificateurs, orfèvres, parfumeurs, etc, nobles et roturiers, tous travaillant ensemble l'un à côté de l'autre. Mais ce n'était pas du tout un méli-mélo, mais une glorieuse harmonie, due à la victoire sur leurs propres cœurs. Quel grand témoignage !

                    Passez au Nouveau Testament. Combien cela fut vrai en ces premiers jours relatés au début du livre des Actes ! Les intérêts personnels mis de côté, des gens de différentes positions, qualifications, perspectives de vie, constitutions, et de différents tempéraments étaient tous rassemblés. Cette bande de douze hommes, le noyau, n'est-elle pas une preuve merveilleuse et glorieuse d'une puissante victoire au-dedans d’eux ? Quand vous réfléchissez à ce qu'ils étaient naturellement et comment ils avaient été auparavant ! (comme ils s'étaient plaints l'un l'autre, avaient discuté et s'étaient disputés pour savoir qui serait le premier et ainsi de suite) A présent, ils se tiennent ensemble, ils sont comme un seul homme.Quelque chose s'est passé, il y a eu une victoire au-dedans, pour rendre cette vraie relation du type "à côté de lui". Quand l'apôtre Paul place devant nous la plénitude de la pensée de Dieu quant à Son Église, il présente si admirablement cette relation par son image du Corps de Christ, avec la dépendance et l'interdépendance de ses membres. Toute partie se trouve à la place désignée par le Seigneur, fonctionnant en relation avec toute autre partie. Cela à cause de cette victoire dans le peuple du Seigneur ! Ce sera un témoignage, plus de jalousies, de rivalités, de critiques, de méchancetés, de considérations ou d'impressions personnelles, plus rien de tout cela. Les intérêts du Seigneur viennent en tête. Le témoignage du Seigneur Jésus élimine toutes ces choses. Demandons au Seigneur de nous accorder une mentalité comme celle-ci, de venir sous l'influence pénétrante du Saint-Esprit, cette passion de Dieu pour un tel témoignage. Et prenons sérieusement à cœur ces aspects pratiques. C'est la conclusion de tout ce que nous avons dit. De nouveau, je fais appel à vous pour que vous vous éloigniez des types, des figures, des illustrations et en veniez aux réalités spirituelles et pratiques. Par la grâce de Dieu, nous sommes appelés à ajouter au moins quelque chose à ce qui a été le souci du Seigneur durant les siècles : amener le témoignage plus près de l'état complet. Mais en chaque siècle les mêmes principes sont introduits, les mêmes traits distinctifs doivent être la caractéristique. Toutes ces choses doivent être vraies.

dimanche 11 octobre 2015

Hébreux 12 :15 T. Austin Sparks

Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine d’amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n’en soient infectés. (Hébreux 12:15 )

Si nous considérons quelques-uns des facteurs pratiques qui ont entraîné  la crucifixion de Christ, nous réalisons que Ses souffrances ont été causées par l'inconstance, la bigoterie, la peur, la jalousie et la trahison des hommes. Dans l’amour, Il s’est chargé de ces choses pour nous. Et ces choses peuvent bien être les facteurs qui éprouvent la réalité de notre amour pour Dieu.

Les foules volages ont oublié si vite la gentillesse et la bonté du Seigneur Jésus, se laissant emporter par des accusations basses et fausses, de sorte qu’elles se sont mises à crier contre Celui qu'elles avaient auparavant exalté et loué. Les pharisiens étaient si dominés par un fanatisme religieux qui était cruel dans son intolérance et sévère dans ses dénonciations légalistes qu'ils ont été la cause première de Ses souffrances. Les disciples, ainsi que Pilate, avaient peur; Judas était traître; et Satan était jaloux lui-même et inspirait la jalousie dans les Sadducéens et les autres.

Mais toute cette concentration d’ attaques sur l'amour n'a pas empêché le Seigneur de rester fidèle à la volonté du Père dans les moindres détails. L'amour de Dieu signifiait plus pour Lui que l'amertume des ennemis, l'échec des amis, la force de l'opinion populaire ou la question de Ses propres droits. Quand Il est entré dans le repos, dans la gloire de la présence de Son  Père, l’Amour avait vaincu toutes les tentations ....

Nous aussi, nous sommes confrontés à certains des ennemis qu'Il a eus à rencontrer, car nous avons été appelés à Le suivre en portant la Croix. L'inconstance des amis et des collègues de travail, la critique sectaire de ceux qui prétendent être les serviteurs de Dieu, la pression de la peur qu’inspire  l'opinion populaire, l'incompréhension et la jalousie que Satan lui-même inspire -  voila quelques-unes des épreuves qui viennent tester notre amour. Nous ne pouvons jamais espérer  les surmonter si nous oublions qu'il y a  pour nous, dans la présence de Dieu, un Sauveur qui a subi la pleine agonie de ces choses, mais  qui les a acceptées dans le cadre de la coupe que le Père lui avait donnée à boire.

C’était Son amour pour Son Père qui lui a permis de toujours choisir la volonté du Père, et le résultat de Son triomphe est que «nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui dans l’amour." Dans un sens, Dieu cherche à annuler en nous toute la défaite de l'amour que  nous avons hérité d'Adam. Il nous expose à la pénibilité de la Croix, pas d'une certaine façon arbitraire ou antipathique, mais parce qu'Il vise à reproduire en nous cet amour dans l'accomplissement de Sa volonté que Christ  présente déjà au Ciel à Son Père en notre faveur.

Par T. Austin-Sparks à partir de: La loi accomplie