samedi 3 août 2013

Courte méditation sur les 7 églises dans l'Apocalypse (1)


    Le Seigneur décrit par ces églises de ce premier siècle, les hérésies, les travers, les fausses routes que nous pouvons parfois emprunter sans nous en apercevoir et, ainsi, se trouver éloignés de Dieu. Le Seigneur dévoile ces problèmes et donne le moyen d’en sortir. Ces situations ont été vécues par les églises du premier siècle de l’ère chrétienne et elles se sont reproduites au cours de ces deux mille ans, jusqu’à nos jours.
   J’entends parfois des chrétiens affirmer que nous sommes à l’époque de Laodicée, c’est-à-dire une église tiède, prête à être vomie de la bouche du Seigneur. Ces chrétiens oublient que des  églises  sont  persécutées  dans certains  pays et sont loin d’être tièdes ! D’autres  disent attendre d’être enlevés  avant la  grande  tribulation, bien à l’aise dans des pays en paix, alors que des églises sont persécutées à outrance dans de nombreux endroits de la planète. Celles-ci peuvent être considérées, comme vivant cette ‘’grande tribulation’’!
    La première église a subi la grande tribulation, car ces églises locales ont été persécutées par les religieux juifs et par les autorités civiles de cette époque. Ces chrétiens devaient se réunir en secret. Ils se sont retrouvés dans les arènes aux prises avec les bêtes sauvages, pourchassés, persécutés, emprisonnés, torturés, au chômage sans ressources etc. Néron en a fait brûler, dans sa folie, pour éclairer ses jardins. Ils étaient des torches vivantes pour assouvir la haine de ce despote envers nos frères et sœurs de cette époque.
    Personnellement, il m’est arrivé d’avoir abandonné ce premier amour et j’étais comme ceux d’Ephèse ! Ou bien de me refroidir et me voilà à Laodicée ou même être séduit par une fausse doctrine et me retrouver comme ceux de Sardes ou de Thyatire. Le Seigneur a su me reprendre, me discipliner et me remettre sur Son chemin. Je crois vraiment que ces choses ont été écrites pour nous pour que ‘’l’homme (femme) de Dieu’’ soit adapté(e) et préparé(e) à toute bonne œuvre.’’ (2 Timothée 3.17) Lisons ces versets :

15  dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ.
16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17  afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.

    Lorsque Paul écrivait cette lettre à Timothée, la seule Ecriture qui existait étai celle de l’Ancienne Alliance. Le Seigneur a ajouté à cette sainte Ecriture celle de la nouvelle Alliance. Ces lettres ont été écrites sous l’autorité du Saint-Esprit pour enseigner, convaincre corriger, et pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu (dans le sens générique : l’être humain) soit accompli et propre à toute bonne œuvre (version Genève) Nous sommes tous, hommes ou femmes, des hommes de Dieu ! Il est à remarquer que les ‘’saintes lettres’’ de l’Ancienne Alliance ‘’rendent sage à salut par la foi en Jésus-Christ.’’ Toute l’Ecriture mène à la révélation du Fils de Dieu, toute Ecriture mène à Christ !
    L’Apocalypse est un livre qui est pour nous aujourd’hui, pour nous enseigner, nous diriger vers le but : ‘’la connaissance de Dieu et de Celui qu’Il a envoyé : Jésus-Christ.’’ Je ne cherche pas autre chose dans ce livre que la révélation de notre Seigneur, ce qu’Il est aujourd’hui, Son action, Sa gloire, Son œuvre en cours etc…
    Toutes ces interprétations sur le millénium, les catastrophes décrites dans ce livre, les deux témoins, le signe dans le ciel me laissent assez indifférent. Je sais une chose essentielle : Christ est toujours accompagné de Son Eglise, Son Épouse bénie, dans ce livre. La révélation de Jésus-Christ est en même temps la révélation de Son Eglise. Il est la Tête, nous sommes Son corps. Une tête sans corps est un non-sens évident !
    Essayons de comprendre ce que nous révèlent la vie et les problèmes de ces sept églises pour nous aujourd’hui. Examinons la première, Éphèse :

1  Écris à l’ange de l’Eglise d’Ephèse: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or:
2  Je connais tes oeuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs;
3  que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé.
4  Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.
5  Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.
6  Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais aussi.
7  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

    Le Seigneur voit le travail, la persévérance, le discernement, toutes les bonnes œuvres de cette église, mais Il n’est pas satisfait. Il y a bien des églises, aujourd’hui, qui aimeraient avoir autant de persévérance et d’œuvres que celle-ci ! Cependant, le Seigneur n’est pas satisfait de cette église. Il lui manque ‘’le premier amour’’ ! Oui, mais comment peut-on définir ce premier amour ?
    Est-ce la fougue que nous avons dans nos cœurs, qui nous anime quand nous débutons dans notre marche ?  Est-ce l’amour du début pour cette églises? Je ne pense pas qu’il faille aller dans cette direction !
    Dans Luc 15.22, nous avons ce même mot, qui est un superlatif, pour désigner la plus belle robe, le plus bel habit, dont est revêtu l’enfant prodigue qui revient vers son père. C’est le même mot que ‘’premier’’. Le père revêt son fils de la première robe, la plus belle. Il y en a d’autres, mais aucune ne vaut la qualité, la beauté de celle donnée par le père.
    Si nous transposons cela pour l’église d’Ephèse, nous comprenons que les chrétiens de cette église étaient tellement engagés dans l’œuvre de celle-ci que l’amour pour le service devenait plus grand que l’amour pour le Seigneur. Le premier amour était pour l’œuvre et non pour le Seigneur de l’œuvre. Cette église pouvait rapidement glisser vers l’idolâtrie en préférant l’œuvre au Seigneur. Je pense que c’est cela le premier amour. C’était l’amour du service plus grand que l’amour pour le Seigneur.
    Jésus a répondu à ce pharisien qui lui posait cette question : ‘’Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ’’ par cette parole de Deutéronome 6 et de Lévitique 19.18 :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta pensée et tu aimeras ton prochain comme toi-même (Matthieu 22.34.40)

    Ainsi, si l’amour pour l’œuvre prend le dessus, il est fort possible que cela puisse entraîner des dissensions au sein de cette église, car l’amour pour le Seigneur est passé au second plan. Dans ce cas l’ego prend rapidement le dessus et chacun veut contribuer à l’œuvre en voulant la première place. C’est un peu le syndrome de Diotrèphe que nous trouvons dans la troisième lettre de Jean ! L’amour pour le Seigneur qui tiédit, entraîne immanquablement des tiraillements au sein de l’église et l’amour fraternel en prend un sérieux coup !
    La guérison pour cette église est très simple : manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Nous pouvons comparer cette exhortation de notre Seigneur avec Son enseignement dans Jean 15 qui peut être résumé par cette parole :

9   Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour.
10  Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.
11  Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
 
    SI nous demeurons dans Son amour, celui-ci peut se déverser sur les membres de l’église et l’œuvre devient une œuvre de grâce et d’amour. Elle garde sa place ! Manger l’arbre de vie est très simple car cet arbre est l’image de notre Seigneur. Le Seigneur l’a bien expliqué dans  l'évangile de Jean (chapitre 6) :

56  Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
57  Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.
58  C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.
63  C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.

    C’est clair ! Nous savons comment se nourrir de notre Seigneur. La Bible est là pour que nous la lisions et le Saint-Esprit transforme cette lettre en Parole vivante dans nos cœurs ! C’est Christ qui vit en nous et qui nous guide !
    Ce sont juste quelques pensées sur cette église d’Ephèse. Il y a sûrement beaucoup, beaucoup d’autres perles à découvrir dans ces quelques versets ! C’est le vainqueur qui reçoit le fruit de l’arbre de vie. Le vainqueur, pour moi, désigne simplement la vie chrétienne normale qui nous fait marcher de progrès en progrès.
    Le Seigneur menace cette église de lui ôter le chandelier. Une église sans le chandelier est une église qui n’a plus de témoignage pour le monde. Elle n’a plus la lumière, celle qui éclaire tout homme ! C’est très interpellant pour nous ! Le seul chandelier qu'elle va avoir est celui des oeuvres mortes! Elles sont peu-être très belles aux yeux des hommes, mais n'ont aucune valeur pour le Seigneur!

    Regardons, à présent, l’église de Smyrne :

8   Écris à l’ange de l’Eglise de Smyrne: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:
9  Je connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan.
10  Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.
11  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.

    Nous devons dresser l’arrière-plan local de la situation de cette église pour comprendre vraiment ce que le Seigneur lui dit. Jésus se présente comme Celui qui était mort et qui est revenu à la vie. Il est le premier et le dernier. C’est le Ressuscité qui parle à Son église, Celui qui a souffert et qui, maintenant vit aux siècles de siècles.
    Strabon (58-25 avant J.C.) avait déjà parlé de mort et de résurrection de la ville parce qu’elle fut saccagée en 624 avant J.C. par Allyattes, roi de Lydie, et elle disparut pendant plusieurs siècles de l’histoire. Puis elle fut reconstruite à quelque 3 km de l’ancien emplacement sur l’ordre d’Alexandre par Antigone et Lysimaque. (encyclopédie des difficultés bibliques )
    Nous pouvons comparer l’histoire de cette ville à la vie de notre Seigneur qui est mort et revenu à la vie. Ces chrétiens le savaient bien et ils comprenaient ainsi la Parole qui leur est adressée car elle leur rappelait la vie de leur cité.   
    Smyrne signifie myrrhe. La myrrhe et l’aloès ont été employés pour l’ensevelissement du corps du Seigneur (Jean 19.39-40) La myrrhe est le symbole de la mort et de la résurrection. La colline de la myrrhe et de l’encens que nous trouvons dans le Cantique des cantiques (4.6) est le symbole du Mont Moriya, l’endroit du sacrifice d’Isaac. La myrrhe est le symbole de la mort/résurrection et l’encens, celui de la bonne odeur de ce sacrifice agréé de Dieu. Le sacrifice fictif d’Isaac est symbolisé par cette myrrhe. Cet acte d’Abraham est monté vers Dieu comme un encens symbole de l’adoration. C’est sur ce mont que, plus tard, Salomon a bâti le temple de l’Eternel (2 Chroniques 3.1)
    Il est écrit de cet endroit qu’Abraham l’a appelé ‘’Adonaï-Yréeh’’ ou ‘’Il verra, Il pourvoira.’’ Le texte biblique ajoute : ‘’C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui, sur la montagne de l’Eternel, il sera pourvu. (Genèse 22.14) Dans l’Ancienne Alliance, il s’agit, bien sûr du temple de Jérusalem, édifié sur le mont Moriya, l’endroit où Dieu pourvoit en grâce pour le peuple, le lieu de rencontre fondée sur le sacrifice de l’agneau. Par extension, il s’agit de l’église et cette église de Smyrne était ce mont de grâce où tout leur était pourvu. Bien sûr, ils étaient persécutés. Ils étaient très pauvres. Toutes ces souffrances étaient l’encens que le Seigneur pouvait agréer et Il prenait soin de son église malgré ou à cause des persécutions.
    Dans cette ville, habitée par de nombreux Juifs et païens, les chrétiens étaient l’objet d’une opposition féroce et de persécutions constantes. Tous ceux qui se convertissaient et qui travaillaient devaient régulièrement sacrifier aux idoles de leur corps de métiers. Ces cérémonies étaient accompagnées de pratiques impures, dégoûtantes et dégradantes. Ces chrétiens refusaient d’adorer ces idoles et se retrouvaient au chômage.
    Il eût été facile d’échapper à la pauvreté, à la prison et à la mort grâce à une poignée d’encens, a écrit un commentateur. La lettre de Pline à l’empereur nous renseigne sur les moyens employés pour tester la loyauté de ses sujets. Une prière aux divinités romaines et l’adoration de la statue de Trajan lavaient les accusés de tout soupçon.
    Cette église est fidèle jusqu’à la mort, sujette à des persécutions et à une tribulation de dix jours. (Tribulation qui ne dure pas, qui est limitée.) Cette mort peut être la mort physique comme bien des martyres ou une mort à soi-même comme celle d’Abraham en rapport à Isaac. Il jouissait de tout ce que le Seigneur lui avait donné, mais il ne possédait plus rien. Il était libre ! Il avait reçu cette couronne de la vie, comme ceux de Smyrne.
    La seconde mort est la séparation définitive de Dieu. Nous étions morts par nos fautes et nos péchés. Nous étions des enfants de colère. Dieu nous a ressuscités ensemble (le Juif et le païen) et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ. (Ephésiens 2.1-6) Cette seconde mort ne peut pas nous atteindre ! La première résurrection est spirituelle. La première mort est la mort physique. La deuxième résurrection est physique. (Celle de la fin de cette ère) La seconde mort, elle, est spirituelle.
   
    Continuons cette méditation avec Pergame

12  Écris à l’ange de l’Eglise de Pergame: Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë, à deux tranchants:
13  Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure.
14  Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité.
15  De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.
16  Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche.
17  Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.

    Regardons l’arrière-plan de la vie de cette église. Pergame possédait 200 temples, dont celui d’Asclépios-Soter (Esculape-sauveur) et le temple de Zeus. C’est peut-être pur cette raison que Jésus dit que c’est là où est le trône de Satan. C’est une ville réputée pour son centre intellectuel et thérapeutique. La bibliothèque de cette ville était connue et renommée. Le parchemin a été inventé dans cette ville (en allemand pergament, rappelant ainsi son origine) C’était le centre de l’hellénisme, donc du syncrétisme. Le caducée, symbole du corps médical actuel, figurait sur les pièces de monnaie de la ville.
    En l’an 29 avant Jésus-Christ, la ville devient le centre culte impérial, avec un temple érigé au ‘’divin Auguste et à la déesse Roma.’’ Elle possédait aussi un grand temple dédié à Zeus Soter (Zeus sauveur), visible du fond de la vallée, avec son autel de 12 mètres de haut, classé parmi les sept merveilles du monde antique. A l’époque de Jean, trois temples étaient consacrés à ce culte impérial. Le grand prêtre de Zeus était aussi le grand prêtre du culte de l’empereur.
    L’identification du trône de Satan, au culte de l’empereur est confirmée par la mention d’Antipas, un martyre chrétien. Comme le proconsul avait droit de vie et de mort sur les citoyens, une persécution localisée a pu éclater dans ce centre de culte impérial ; Ne pas participer à ce culte était considéré comme une offense politique capitale. 
(Renseignements pris dans l’encyclopédie des difficultés biblique de A. Kuen. A consulter pour de plus amples détails )
    Satan agit par les pressions de la société non chrétienne. Il persécute ; les souffrances qui attendent l’église de Smyrne ont déjà fondu sur celle de Pergame et un membre au moins a subi le martyre. (M. Wilcock)
    C’est une église qui est entourée par l’idolâtrie florissante dans cette ville. Elle est fidèle, mais au fil des ans, elle a été gangrenée par des personnes qui maintiennent la doctrine de Balaam.
    L’appât du gain, qui fait partie de cette ‘’doctrine,’’ a envahi certains de ses membres. Balaam savait ce que le Seigneur voulait de lui. Il n’a pas pu désobéir à son ordre, mais plus tard, il a pu expliquer à Balaq comment faire tomber Israël. Le peuple s’est livré à la débauche avec les filles de Moab. Cette débauche a entraîné le peuple à manger et boire devant les idoles et il est tombé dans l’adultère spirituel, l’idolâtrie, ainsi que dans des pratiques immorales.
    D’après ce texte, c’est Balaam qui a montré à Balaq comme s’y prendre pour que la colère de l’Eternel tombe sur le peuple. Il n’a pas pu maudire Israël, alors il a conseillé le roi pour que les filles de Moab puissent s’accoupler aux fils d’Israël. Sa motivation étant, bien sûr, les biens et les honneurs promis par Balaq. Le plus dangereux est, que cet acte de Balaam est devenu une doctrine enseignée au sein de l’église.
    Cette doctrine peut se définir de deux façons :
  * Plusieurs membres de cette église avaient très certainement partagé ces repas offerts aux divinités païennes et avaient commis cet adultère spirituel. Comme chaque profession sacrifiait à sa divinité, ces chrétiens devaient aussi y participer pour ne pas se retrouver sans travail. Ils devaient raisonner ainsi, ces idoles ne sont rien et nous pouvons sacrifier tout en sachant cela.
    Paul avait déjà abordé ce problème dans 1Corinthiens. Cette viande sacrifiée à des idoles pouvait être achetée sur le marché. La viande en soi n’est pas mauvaise spirituellement. On en trouvait sur le marché et chacun savait que beaucoup de ces viandes étaient issues des sacrifices offerts dans les temples. Si on mange dans un temple d’idoles on confesse notre accord avec ces sacrifices. Si on mange la viande achetée sur le marché, il n'y a pas de problèmes sauf comme l'écrit Paul si des chrétiens faibles dans la foi la mange comme étant sacrifiée aux idoles. Dans ce cas, ce faible dans la foi a sa conscience souillée à cause de ma connaissance. (Lire 1Corinthiens 8)
    ‘’L’église de Pergame n’était pas pleinement consciente des dangers qu’entraînaient cette attitude de compromis et de semi-alliance avec le monde. Elle aurait du prendre des sanctions à l’encontre de ceux qui s’étaient égarés dans cette voie. Elle devait le faire faute de quoi, Christ viendrait la combattre avec l’épée de sa bouche. Il ne s’agit pas seulement, selon nous, d’une condamnation verbale, celle-ci est déjà incluse dans la lettre, mais d’un jugement concret : Christ viendra pour mettre à exécution sa sentence et détruire ceux qui persistent dans leurs pratiques idolâtres.’’ (W. Hendriksen )
   * Plusieurs membres de cette église pouvaient vivre cela en son sein (de l’église,) de façon très subtile. L’enseignement donné à l‘église par les responsables peut devenir une source de profit financier, comme pour Balaam. De plus, ces mêmes responsables peuvent tolérer ce que nous venons de décrire en n’appliquant aucune discipline au sein des membres de cette église. Plus grave encore, la sorcellerie peut s’introduire au sein de cette église par des prodigues et des miracles qui ne viennent pas de notre Seigneur. Nous en avons eu des exemples durant ces dernières décennies et beaucoup de chrétiens sont tombés à cause de cela. Bien de ceux-ci sont restés sur le bord du chemin avec de profondes blessures encore non guéries. Il s’agit de l’adultère spirituel. Tout peut devenir une idole.
    Regardons, à présent la doctrine des Nicolaïtes. Elle peut être définie par l’étymologie de ce mot. Nicolaïte signifie le vainqueur du peuple. Nous voyons apparaître dans cette église de Pergame deux catégories de personnes : Le peuple et le clergé. Le clergé qui se tient entre le peuple et Dieu. Le clergé domine le peuple et nous connaissons la dérive que peut entraîner cette hérésie. Il n’y a qu’à regarder la vie de l’église au cours des siècles !
    Le Seigneur donne comment sortir de cette idolâtrie. Par l’épée de sa bouche –la parole de Dieu- Il va séparer ce qui est vil de ce qui est saint dans les cœurs et chacun pourra ainsi connaître son état, se repentir ou hélas, continuer dans cette voie. C’est la manne cachée qui avait été déposée dans l’arche, le lieu du trône de Dieu. C’est là, dans le sanctuaire que nous pouvons la recevoir et s’en nourrir à condition de bannir toute idolâtrie de nos vies. Il est impossible pour un fornicateur spirituel d’entrer dans ce sanctuaire. Il ne peut pas en prendre ailleurs que dans ce Lieu saint (l’église). L’évangile de Jean, chapitre 6 est une réponse aux questions que nous pouvons nous poser au sujet de cette manne cachée.
    Le caillou blanc était donné à toute personne qui était acquittée lors d’un procès. Le nom nouveau gravé sur ce caillou est le nom de notre nouvelle création en Christ. Nous sommes connus de Dieu chacun par notre nom !
    Quand un homme est appelé, l’Eternel change le nom de cette personne. Abram a été appelé par Dieu lorsqu’il était encore en Chaldée dans la ville d’Ur. Après de multiples pérégrinations, le Seigneur a changé son nom en Abraham. De même, sa femme Saraï a été nommée Sara. Il en fut de même pour Jacob qui, après bien des aventures, se retrouva seul à combattre l’Ange de l’Eternel. Il devint ainsi Israël. Hochéa fils de Noun a vu son nom changé en Josué par Moïse. Je suis persuadé que ce nouveau nom est venu de Dieu. Ces personnes sont tous devenus des héros de la foi. Je pense qu’il en est de même pour nous, ce nom nouveau prouve que nous sommes appelés au service du Maître !
    Certains exégètes affirment que ce nom nouveau est celui de Christ. C’est possible, mais il est précisé en plusieurs endroits que Christ est déjà inscrit sur le front des rachetés ( cf.  dans Apocalypse 3.12, 14.1, 22.4)
    Hendriksen a écrit : ‘’Le non nouveau écrit sur ce caillou désigne la personne qui le reçoit. Il exprime son caractère véritable et profond, son individualité propre. Chaque bénéficiaire de cette grâce aura une conscience unique et toute particulière de sa personnalité, une conscience que personne d’autre ne partagera.’’
    Deux versets du prophète Esaïe vont dans ce sens : ‘’On t’appellera d’un nom nouveau que la bouche de l’Eternel déterminera’’ (62.2)
    et aussi
‘’Vous laisserez votre nom en imprécation à mes élus : Que le Seigneur l’Eternel vous fasse mourir ! Mais à ses serviteurs, il attribuera un autre nom’’.(65.15)
    Je pense que ce nom nouveau est bien le nôtre, celui de notre naissance d’en haut qui nous a été donné par le Seigneur Lui-même. Le Seigneur rappelle à ces vainqueurs ce qu’ils sont en Lui et que leur vie doit être en accord avec ce nouveau nom. Le Seigneur connaît chacun de nous par son nom ! C’est une preuve d’intimité avec notre Créateur !

    Avec les trois premières églises nous terminons la première partie de notre méditation. A ces trois premières églises, le Seigneur exhorte en premier l’église entière d’écouter ce que dit l’Esprit. Il termine dans ces trois premières lettres par une promesse faite aux vainqueurs. Je pense que le Seigneur sait que l’église entière va suivre Ses exhortations, l’église sera composée d’une compagnie de vainqueurs !
    Dans les quatre dernières lettres, le Seigneur exhorte les vainqueurs en premier lieu et ensuite Il s’adresse à toute l’église. Des commentateurs pensent que dans ces églises le Seigneur sait qu'un reste seulement (les vainqueurs) suivra Ses conseils, sauf sûrement celle de Philadelphie.

    Le vainqueur n’est pas un super champion ou héros ! C’est celui qui vit la vie chrétienne normale dans la soumission à l’Esprit. Et oui ! Vaincre est la vie normale d’un chrétien.

jcb

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