vendredi 30 août 2013

COURTE MÉDITATION SUR 2CORINTHIENS 1.7

1  Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe:
2  que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,
4 qui nous console dans toutes nos afflictions, (tribulations) afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction!
5 Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.
6  Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.
7  Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation

    Paul, dans les salutations qu’il adresse aux Corinthiens, qualifie Dieu : le Père des miséricordes et de toute consolation. C’est une présentation de notre Père dans un de Ses attributs les plus beaux : le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation. C’est beau, oui très beau ! Dieu est le Dieu de toute consolation et c’est en Sa qualité de Père qu’il exerce la miséricorde. Ce n’est pas un Dieu lointain et inaccessible mais le Dieu et Père de Jésus-Christ ! C’est Dieu qui prend soin de ses enfants dans Sa qualité de Père. Nous pouvons comprendre cela mieux qu’avec des clichés théologiques ou des doctrines plus ou moins élaborées. Des doctrines au langage intellectuel, philosophique ou psychologique qui ne touchent que ceux qui les produisent. Ici, c’est simple, concret, direct, Dieu, le Père prend soin, soulage, console ceux qui lui appartiennent.
    Nous connaissons ce Père des lumières car le Fils de Dieu l’a révélé pleinement lorsqu’Il vivait sur cette terre. Jésus a dit à Philippe qui lui avait demandé de lui montrer le Père :

9……Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?
10  Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres.
11  Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.  (Jean 14)

    Il suffit de lire les Évangiles pour connaître notre Père céleste. Le bras de grâce du Père est notre Seigneur Jésus qui n’a accompli que ce que lui demandait le Père. Ce bras de notre Seigneur était motivé par son cœur rempli de l’amour du Père et gouverné par la compassion du Père. Tout ce que Jésus a fait est l’œuvre du Père. ‘’Le Père qui demeure en moi accomplit ses œuvres’’ ajoute Jésus.
    C’est le Père qui a consolé la veuve de Naïn en ressuscitant son fils. C’est le Père qui a consolé Marthe et Marie en ressuscitant Lazare. C’est le Père qui a consolé la Samaritaine au puits de Jacob en lui expliquant comment et où adorer. C’est le Père qui a guéri les malades, fait marcher les paralytiques, redonner la vue aux aveugles. Leur guérison a été une consolation merveilleuse, visible, durable. C’est le Père qui a consolé cette femme qui avait une perte de sang depuis 12 ans qui, la rendant impure, lui interdisait l’accès du Temple. C’est le Père qui a censuré les pharisiens, scribes et docteurs afin de libérer les Juifs pieux des fardeaux pesants qu’ils leur imposaient. Tout cela par Son Fils bien-aimé, car le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. Jésus ajoute dans Jean 14.11 ‘’Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez à cause de ces œuvres !’’
    Paul écrit que Dieu le Père console ses enfants qui sont dans les afflictions. (mot traduit habituellement par tribulation) Il ne dit pas que nous sommes délivrés de nos afflictions, mais que nous sommes consolés dans celles-ci. Il est faux de croire que le chrétien passe une vie sans des épreuves. C’est une hérésie et c’est incompatible avec la Parole de Dieu ! Il nous arrive, parfois de demander au Seigneur de nous épargner de ces mauvaises choses de la vie, mais Paul, lui, a compris que cela fait partie de notre formation. La consolation nous permet de découvrir le cœur du Père et par la consolation que nous recevons, nous pouvons à notre tour consoler ceux qui passent par ces mêmes épreuves.
    Paul nomme ces afflictions  ‘’les souffrances de Christ.’’ Lorsque sur le chemin de Damas, le Seigneur lui est apparu, Il lui a demandé : ‘’Saul, Saul, pourquoi me persécute-tu ? Moi, je suis Jésus que tu persécutes.’’ Le Seigneur s’identifiait à ceux qui étaient persécutés par la main de Paul et de tous ceux qui voulaient anéantir ou détruire l’Eglise. Paul montre que les souffrances endurées par l’église et par les apôtres sont le prolongement de celles de Christ. L’annonce de l’Evangile provoque toujours des tensions, des réactions de rejet, parfois de haine. Paul qualifie ces souffrances : ‘’souffrances de Christ.’’ Quelle grâce pour nous, quand nous sommes dans le creuset à cause de l’Evangile !

G. Godet a écrit à ce sujet :
    Le vrai sens nous paraît être le suivant : Les souffrances que Christ (Christ historique) a souffertes et qui continuent dans les siens, dans ceux qui poursuivent et achèvent son œuvre en proclamant son salut. Les serviteurs de Christ souffrent des souffrances toutes pareilles à celles de Christ ; ils souffrent pour le salut du monde et par les ennemis de Christ dont ils attirent sur eux la haine. L’idée est la même dans Colossiens 1.24 où Paul déclare qu’il achève de souffrir en son corps ce qui manque aux souffrances de Christ pour l’Eglise (ainsi Calvin, Neander, Ewald, Olshausen, Meyer, Hofmann, Klöpper, Beet, Bousset) Comparez Romains 8.17, Philippiens 3.10, 1Pierre 4.13, Hébreux 13.13 et dans notre épître 4.10. Ces souffrances de Christ, il y a comme un débordement (périseuei) sur Paul et Timothée (eis hèmas), mais il y a aussi un débordement correspondant de la paraklèsis (consolation.) Pendant que le monde les juge frappés de Dieu, les croit anéantis, morts, ils se relèvent, ils revivent. (cf 6.9) Et cette paraklèsi, elle leur est assurée et abondamment donnée par le Christ, maintenant glorifié, mais qui a souffert ici-bas et dont ils partagent les souffrances. Cette puissance de relèvement, de consolation en vertu de l’action et de l’habitation de Christ en eux par l’Esprit qui produit les effets les plus merveilleux (cf Ephésiens 3.17, Romains 5.3-5, 8.16, 28 et 37)
 -- encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen des éditions Emmaüs--

    Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut. C’est ainsi que Paul continue son argumentation en précisant sa pensée. Ces tribulations produisent dans le cœur de Paul et de ceux qui l’accompagnent une connaissance des richesses de la consolation du Saint-Esprit, le Paraclet. Cette richesse, non mesurable, leur donne la capacité de transmettre cette consolation à ceux qui sont affligés comme eux. Ils peuvent connaître les profondeurs de l’amour de Dieu et de Sa consolation dans la mesure de leur affliction. Cette connaissance produit un fruit de consolation et de salut pour ceux qui subissent les mêmes outrages.
    Si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Ici, nous avons le moyen par lequel cette consolation peut agir dans les cœurs. C’est par la patience à supporter l’épreuve que la consolation est efficace. C’est l’Esprit qui, en chacun de nous, produit cette patience à subir ces souffrances. La patience fait partie de la description du fruit de l’Esprit (Galates 5.22) Cette patience, venant de Dieu, permet de passer à travers les tribulations. C’est une force qui vient de Dieu, notre Père, par le Saint-Esprit. C’est une patience dont l’origine est divine. Elle est puissante pour qui la pratique et la vit et elle permet non seulement de supporter l’épreuve, mais d’enrichir et de devenir des consolateurs pour les autres.
    Je pense même, que les Corinthiens, consolés par Paul et ses amis, ont pu, à leur tour, consoler l’apôtre et ses amis avec le même amour et la même puissance qu’ils ont été consolés.
    Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation. Paul parle aussi dans cette salutation aux Corinthiens de l’espérance, pour lui et ses compagnons. Cette espérance les tient dans l’assurance que si l’église a part à la souffrance et aux tribulations, elle a aussi  part à la consolation. C’est la consolation divine qui est puissante pour relever ceux qui souffrent pour le nom de notre Seigneur, à cause du témoignage de l’Evangile.
    Paul a écrit dans Romains 5 que l’espérance ne trompe pas parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. L’espérance est le fruit de l’amour de Dieu dans nos cœurs ! La souffrance est, elle aussi, les conséquences de cet amour de Dieu le Père manifesté par l’œuvre de la croix et révélé par le Saint-Esprit.

    Pour conclure cette courte méditation je vous laisse un texte de T.A. Sparks qui précise ce qu’est LA COMMUNION DE SES SOUFFRANCES pour ceux qui suivent le Seigneur.

« Afin que je connaisse Christ... et la communion de Ses souffrances. » (Philippiens 3:10)
« Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et je remplis ma part des souffrances de Christ pour son corps qui est l'Église. » (Colossiens 1:24)
« ...rendre parfait l'auteur de leur salut par les souffrances... ayant été tenté Lui-même dans ses souffrances. » (Hébreux 2:10,18)
« Si vous supportez patiemment la souffrance pour avoir bien fait, c'est à cela que Dieu prend plaisir. Car, c'est à cela que vous êtes appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple... maltraité ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice. » (I Pierre 2:20,21,23)
« Christ ayant donc souffert pour nous dans la chair, vous aussi, armez-vous de cette même pensée... réjouissez-vous de ce que vous participez aux souffrances de Christ. » (I Pierre 4:1,12-13)

    L'expression « les souffrances de Christ » est un tout, une expression globale qui dépasse de loin ce que nous en savons. Elle englobe ou recouvre tout un domaine de souffrances à laquelle nous n'avons aucune part; nous ne sommes nullement appelés à être partie prenante de la souffrance expiatoire de Christ. Il nous faut le reconnaître et l'affirmer une fois pour toutes. Si souvent l'Adversaire cherche à nous rappeler et nous mettre dans la tête, nos souffrances et nos péchés et par là même à saper l’œuvre que Christ accomplit dans nos cœurs. Dans un livre dangereux et pernicieux, l'auteur déclare avec insistance qu'il nous faut tous faire l'expiation de nos péchés même si nous sommes déjà devenus chrétiens: c'est un mensonge satanique. Il y a une différence entre la correction toute pédagogique de l'amour du Père dans l'instruction de l'enfant et le jugement lié à la condamnation du péché.
    Que l'on comprenne bien qu' « une pleine expiation » a été faite par Christ et que nous n'avons aucune part aux souffrances endurées par Christ dans cette oeuvre ! Mais il est un autre domaine de ses souffrances auquel nous pouvons avoir part, non pas pour notre salut mais pour notre vocation et notre édification. Ces souffrances revêtent diverses formes et nous allons en dire quelques mots. Nous diviserons ces aspects de la souffrance en deux: les souffrances intérieures et cachées, et les souffrances extérieures.

I - Les souffrances cachées de Christ
    Dans Hébreux 2:18, il est dit qu' « Il souffrait Lui-même d'être tenté », ce qui nous fait comprendre que la tentation était un chemin de souffrance pour Christ; Certaines tentations étaient évidentes mais pour Lui la souffrance était bien plus profonde car elle impliquait bien plus de peine pour Lui que pour nous. Nous pouvons néanmoins en avoir quelques notions. Par exemple, avec quelle persévérance et persistance notre Seigneur était-il poussé à donner à son comportement un intérêt personnel! Depuis l'épreuve de la tentation au désert et jusqu'aux derniers instants sur la Croix, c'était toujours: « Sauve-toi toi-même. » Il était toujours entraîné sur la voie rapide, facile et populaire, mais la voie de la volonté du Père était toute autre : Celle de la patience, de l'obstacle et de la solitude. La nature même du dessein qui le motivait et dirigeait sa vie, allait à l'encontre de ce chemin facile, rapide et peu coûteux, celui d'Adam qui était leurré, piégé par une destinée divine perdue. Il en était arrivé à inverser en l'être humain cette tendance à la facilité. Une atmosphère terrible régnait en son for intérieur par rapport à cette destinée divine. L'antagonisme, la solitude et l'inaptitude à saisir la nature des choses divines, pesaient si terriblement sur lui au point qu'aucune attitude simplement passive n'était encore possible. Il lui fallait combattre et lutter en passant par la pression de la suggestion et de la contrainte: « Il souffrait en étant tenté » Il était tenté d'éviter toute nuisance ou désagrément personnel, de désamorcer l'incompréhension et l'injure et de faire du compromis en cherchant à éliminer toute opposition et tout superflu. Ce n'était pas une souffrance morale pour lui d'affronter cette tentation, mais cette tentation s'infiltrait si souvent par des voies qui la rendait très douloureuse pour lui. Un de ses plus proches compagnons allait sur ce point le méjuger complètement (Matthieu 16: 23) servant Satan pour le détourner subtilement, mais avec amour, du sentier de souffrance qui était devant Lui. C'est effectivement une souffrance quand le plus proche de soi sur terre n'arrive pas à saisir toutes les exigences de la volonté du Père et de sa consécration envers Lui, en utilisant la persuasion et l'amour de la sollicitude pour trouver une voie alternative. Pierre était tenté de servir Sa cause par des moyens et méthodes humains. Descendre du haut d'un lieu élevé jusqu'au milieu d'une foule attirerait l'attention en faisant une grosse impression. Ce serait sensationnel, comme descendre du ciel. Le monde serait captivé et Sa position bien établie; Que de telles suggestions, sans doute renouvelées en d'autres circonstances plus heureuses, aient été fastes à Celui qui était présent dans la Joie de Dieu, c'était déjà en soi une souffrance.
    Il n'était pas nécessaire qu'en Lui quoi que ce soit réponde et réagisse à de telles suggestions. Ces suggestions étaient en elles-mêmes des motifs de souffrance morale et spirituelle et c'était terrible pour Lui de vivre dans une telle ambiance où elles se multipliaient. Il était également tenté d'être exposé à faire de l'opinion un facteur déterminant, ce que les gens religieux diraient ou penseraient, ce qui était accepté et ce qui se faisait. C'était aussi ce que ses proches et ses propres frères voulaient Lui faire accepter. (Jean 4:15)
    Oui, Il est entré dans nos propres tentations: Il a été tenté en tout point comme nous et d'une certaine manière que nous ne comprenons pas, c'était pour Lui une souffrance. Il y a des souffrances qui sont particulièrement le lot de ceux qui paient un lourd tribut à leur soumission et à leur consécration à un dessein divinement attribué. La souffrance causée par cette sorte d'épreuve, la tentation, se vit essentiellement dans le secret.

II- Les souffrances extérieures de Christ.
    Comme Fils de Dieu de la lignée céleste, Christ était marqué par la différence. Par voie de conséquence, un certain antagonisme envers Lui régnait là où « le Prince de la puissance de l'air » siégeait (Ephésiens 2:2). Les gens étaient influencés et conditionnés malgré eux. Dans la mesure où ils étaient concernés, c'était déraisonnable et immérité, car ils n'étaient que des jouets entre les mains du diable. Il ne pouvait tout simplement pas avoir raison quoiqu'Il dise ou fasse. Une fois Il était trop humble Il n'était que le fils du charpentier, une autre fois, Il était trop élevé et supérieur aux autres. Ce qu'il avait de bien était mal compris et déprécié. Apparemment, on ne lui donnait aucune chance d'avoir raison. Si d'aventure Il s'était laissé influencé par le courant populaire, on faisait une enquête sur Lui et tout se révélait comme faux. Beaucoup d'autres attitudes se révélaient comme l'expression d'un sentiment d'hostilité.
Rappelons-nous toujours que ceux qui appartiennent à Christ souffrent de la même manière que Lui. Ils sont marqués et différenciés comme étant de la semence royale et à l'encontre de toute raison et bon sens humains, ce qui fait que les meilleures personnes sont presque irresponsables de leurs paroles et de leurs actes. C'est tout cela la communion à ses souffrances.
Souvenons-nous qu'Il était rendu parfait par ses souffrances. Parfait par sa nature, Il a été amené pleinement à la perfection par ses souffrances. Nous-mêmes, en souffrant avec Lui (au travers de ses souffrances), nous serons amenés à Sa parfaite ressemblance, conforme à Son image. (T.A. Sparks)


jcb

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