1 Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère
Timothée, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont
dans toute l’Achaïe:
2 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu
notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!
3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le
Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,
4 qui nous console dans toutes nos
afflictions, (tribulations) afin que, par la consolation dont nous sommes
l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans
quelque affliction!
5 Car, de même que les souffrances
de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.
6 Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour
votre salut; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, qui se
réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.
7 Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons
que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation
Paul, dans les salutations qu’il
adresse aux Corinthiens, qualifie Dieu : le Père des miséricordes et de
toute consolation. C’est une présentation de notre Père dans un de Ses
attributs les plus beaux : le Père des miséricordes et le Dieu de toute
consolation. C’est beau, oui très beau ! Dieu est le Dieu de toute
consolation et c’est en Sa qualité de Père qu’il exerce la miséricorde. Ce
n’est pas un Dieu lointain et inaccessible mais le Dieu et Père de
Jésus-Christ ! C’est Dieu qui prend soin de ses enfants dans Sa
qualité de Père. Nous pouvons comprendre cela mieux qu’avec des clichés
théologiques ou des doctrines plus ou moins élaborées. Des doctrines au langage
intellectuel, philosophique ou psychologique qui ne touchent que ceux qui les
produisent. Ici, c’est simple, concret, direct, Dieu, le Père prend soin,
soulage, console ceux qui lui appartiennent.
Nous connaissons ce Père des lumières car
le Fils de Dieu l’a révélé pleinement lorsqu’Il vivait sur cette terre. Jésus a
dit à Philippe qui lui avait demandé de lui montrer le Père :
9……Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui
qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?
10 Ne
crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles
que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi,
c’est lui qui fait les oeuvres.
11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du
moins à cause de ces oeuvres. (Jean 14)
Il suffit
de lire les Évangiles pour connaître notre Père céleste. Le bras de grâce du
Père est notre Seigneur Jésus qui n’a accompli que ce que lui demandait le
Père. Ce bras de notre Seigneur était motivé par son cœur rempli de l’amour du
Père et gouverné par la compassion du Père. Tout ce que Jésus a fait est
l’œuvre du Père. ‘’Le Père qui demeure en moi accomplit ses œuvres’’ ajoute
Jésus.
C’est le
Père qui a consolé la veuve de Naïn en ressuscitant son fils. C’est le Père qui
a consolé Marthe et Marie en ressuscitant Lazare. C’est le Père qui a consolé
la Samaritaine au puits de Jacob en lui expliquant comment et où adorer. C’est
le Père qui a guéri les malades, fait marcher les paralytiques, redonner la vue
aux aveugles. Leur guérison a été une consolation merveilleuse, visible,
durable. C’est le Père qui a consolé cette femme qui avait une perte de sang
depuis 12 ans qui, la rendant impure, lui interdisait l’accès du Temple. C’est
le Père qui a censuré les pharisiens, scribes et docteurs afin de libérer les
Juifs pieux des fardeaux pesants qu’ils leur imposaient. Tout cela par Son Fils
bien-aimé, car le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. Jésus ajoute
dans Jean 14.11 ‘’Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon,
croyez à cause de ces œuvres !’’
Paul
écrit que Dieu le Père console ses enfants qui sont dans les afflictions. (mot
traduit habituellement par tribulation) Il ne dit pas que nous sommes délivrés
de nos afflictions, mais que nous sommes consolés dans celles-ci. Il est
faux de croire que le chrétien passe une vie sans des épreuves. C’est une
hérésie et c’est incompatible avec la Parole de Dieu ! Il nous arrive,
parfois de demander au Seigneur de nous épargner de ces mauvaises choses de la
vie, mais Paul, lui, a compris que cela fait partie de notre formation. La
consolation nous permet de découvrir le cœur du Père et par la consolation que
nous recevons, nous pouvons à notre tour consoler ceux qui passent par ces
mêmes épreuves.
Paul
nomme ces afflictions ‘’les souffrances de Christ.’’ Lorsque sur le
chemin de Damas, le Seigneur lui est apparu, Il lui a demandé : ‘’Saul,
Saul, pourquoi me persécute-tu ? Moi, je suis Jésus que tu
persécutes.’’ Le Seigneur s’identifiait à ceux qui étaient persécutés
par la main de Paul et de tous ceux qui voulaient anéantir ou détruire
l’Eglise. Paul montre que les souffrances endurées par l’église et par les
apôtres sont le prolongement de celles de Christ. L’annonce de l’Evangile
provoque toujours des tensions, des réactions de rejet, parfois de haine. Paul
qualifie ces souffrances : ‘’souffrances de Christ.’’ Quelle grâce pour
nous, quand nous sommes dans le creuset à cause de l’Evangile !
G. Godet a écrit à ce sujet :
Le vrai
sens nous paraît être le suivant : Les souffrances que Christ (Christ
historique) a souffertes et qui continuent dans les siens, dans ceux qui
poursuivent et achèvent son œuvre en proclamant son salut. Les serviteurs de
Christ souffrent des souffrances toutes pareilles à celles de Christ ; ils
souffrent pour le salut du monde et par les ennemis de Christ dont ils attirent
sur eux la haine. L’idée est la même dans Colossiens 1.24 où Paul déclare qu’il
achève de souffrir en son corps ce qui manque aux souffrances de Christ pour
l’Eglise (ainsi Calvin, Neander, Ewald, Olshausen, Meyer, Hofmann, Klöpper,
Beet, Bousset) Comparez Romains 8.17, Philippiens 3.10, 1Pierre 4.13, Hébreux
13.13 et dans notre épître 4.10. Ces souffrances de Christ, il y a comme un
débordement (périseuei) sur Paul et Timothée (eis hèmas), mais il y a aussi un
débordement correspondant de la paraklèsis (consolation.) Pendant que le monde
les juge frappés de Dieu, les croit anéantis, morts, ils se relèvent, ils
revivent. (cf 6.9) Et cette paraklèsi, elle leur est assurée et abondamment
donnée par le Christ, maintenant glorifié, mais qui a souffert ici-bas et dont
ils partagent les souffrances. Cette puissance de relèvement, de consolation en
vertu de l’action et de l’habitation de Christ en eux par l’Esprit qui produit
les effets les plus merveilleux (cf Ephésiens 3.17, Romains 5.3-5, 8.16, 28 et
37)
--
encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen des éditions Emmaüs--
Si
nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut. C’est
ainsi que Paul continue son argumentation en précisant sa pensée. Ces
tribulations produisent dans le cœur de Paul et de ceux qui l’accompagnent une
connaissance des richesses de la consolation du Saint-Esprit, le Paraclet.
Cette richesse, non mesurable, leur donne la capacité de transmettre cette
consolation à ceux qui sont affligés comme eux. Ils peuvent connaître les
profondeurs de l’amour de Dieu et de Sa consolation dans la mesure de leur
affliction. Cette connaissance produit un fruit de consolation et de salut pour
ceux qui subissent les mêmes outrages.
Si
nous sommes consolés, c’est pour votre consolation qui se réalise par la
patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Ici, nous
avons le moyen par lequel cette consolation peut agir dans les cœurs. C’est par
la patience à supporter l’épreuve que la consolation est efficace. C’est
l’Esprit qui, en chacun de nous, produit cette patience à subir ces
souffrances. La patience fait partie de la description du fruit de l’Esprit
(Galates 5.22) Cette patience, venant de Dieu, permet de passer à travers les
tribulations. C’est une force qui vient de Dieu, notre Père, par le
Saint-Esprit. C’est une patience dont l’origine est divine. Elle est puissante
pour qui la pratique et la vit et elle permet non seulement de supporter
l’épreuve, mais d’enrichir et de devenir des consolateurs pour les autres.
Je pense
même, que les Corinthiens, consolés par Paul et ses amis, ont pu, à leur tour,
consoler l’apôtre et ses amis avec le même amour et la même puissance qu’ils
ont été consolés.
Et notre espérance à votre égard est
ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez
part aussi à la consolation. Paul parle aussi dans cette salutation aux Corinthiens de
l’espérance, pour lui et ses compagnons. Cette espérance les tient dans
l’assurance que si l’église a part à la souffrance et aux tribulations, elle a
aussi part à la consolation. C’est la
consolation divine qui est puissante pour relever ceux qui souffrent pour le
nom de notre Seigneur, à cause du témoignage de l’Evangile.
Paul a écrit dans Romains 5 que
l’espérance ne trompe pas parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs
par le Saint-Esprit qui nous a été donné. L’espérance est le fruit de l’amour
de Dieu dans nos cœurs ! La souffrance est, elle aussi, les conséquences
de cet amour de Dieu le Père manifesté par l’œuvre de la croix et révélé par le
Saint-Esprit.
Pour conclure cette courte méditation je vous laisse un texte
de T.A. Sparks qui précise ce qu’est LA COMMUNION DE SES SOUFFRANCES pour ceux
qui suivent le Seigneur.
« Afin que je connaisse Christ... et la communion de Ses souffrances. »
(Philippiens 3:10)
« Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour
vous, et je remplis ma part des souffrances de Christ pour son corps qui est
l'Église. » (Colossiens 1:24)
« ...rendre parfait l'auteur de leur salut par les
souffrances... ayant été tenté Lui-même dans ses souffrances. » (Hébreux 2:10,18)
« Si vous supportez patiemment la souffrance pour
avoir bien fait, c'est à cela que Dieu prend plaisir. Car, c'est à cela que
vous êtes appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un
exemple... maltraité ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui
qui juge avec justice. » (I Pierre 2:20,21,23)
« Christ ayant donc souffert pour nous dans la chair,
vous aussi, armez-vous de cette même pensée... réjouissez-vous de ce que vous
participez aux souffrances de Christ. » (I Pierre 4:1,12-13)
L'expression « les souffrances de Christ » est un tout, une expression globale qui dépasse de loin ce que nous en savons. Elle englobe ou recouvre tout un domaine de souffrances à laquelle nous n'avons aucune part; nous ne sommes nullement appelés à être partie prenante de la souffrance expiatoire de Christ. Il nous faut le reconnaître et l'affirmer une fois pour toutes. Si souvent l'Adversaire cherche à nous rappeler et nous mettre dans la tête, nos souffrances et nos péchés et par là même à saper l’œuvre que Christ accomplit dans nos cœurs. Dans un livre dangereux et pernicieux, l'auteur déclare avec insistance qu'il nous faut tous faire l'expiation de nos péchés même si nous sommes déjà devenus chrétiens: c'est un mensonge satanique. Il y a une différence entre la correction toute pédagogique de l'amour du Père dans l'instruction de l'enfant et le jugement lié à la condamnation du péché.
Que l'on
comprenne bien qu' « une pleine expiation » a été faite par Christ et que nous
n'avons aucune part aux souffrances endurées par Christ dans cette oeuvre !
Mais il est un autre domaine de ses souffrances auquel nous pouvons avoir part,
non pas pour notre salut mais pour notre vocation et notre édification. Ces
souffrances revêtent diverses formes et nous allons en dire quelques mots. Nous
diviserons ces aspects de la souffrance en deux: les souffrances intérieures et
cachées, et les souffrances extérieures.
I - Les souffrances cachées de Christ
Dans
Hébreux 2:18, il est dit qu' « Il souffrait Lui-même d'être tenté », ce qui
nous fait comprendre que la tentation était un chemin de souffrance pour
Christ; Certaines tentations étaient évidentes mais pour Lui la souffrance
était bien plus profonde car elle impliquait bien plus de peine pour Lui que
pour nous. Nous pouvons néanmoins en avoir quelques notions. Par exemple, avec
quelle persévérance et persistance notre Seigneur était-il poussé à donner à
son comportement un intérêt personnel! Depuis l'épreuve de la tentation au
désert et jusqu'aux derniers instants sur la Croix, c'était toujours: «
Sauve-toi toi-même. » Il était toujours entraîné sur la voie rapide, facile et
populaire, mais la voie de la volonté du Père était toute autre : Celle de la
patience, de l'obstacle et de la solitude. La nature même du dessein qui le
motivait et dirigeait sa vie, allait à l'encontre de ce chemin facile, rapide
et peu coûteux, celui d'Adam qui était leurré, piégé par une destinée divine
perdue. Il en était arrivé à inverser en l'être humain cette tendance à la
facilité. Une atmosphère terrible régnait en son for intérieur par rapport à
cette destinée divine. L'antagonisme, la solitude et l'inaptitude à saisir la
nature des choses divines, pesaient si terriblement sur lui au point qu'aucune
attitude simplement passive n'était encore possible. Il lui fallait combattre
et lutter en passant par la pression de la suggestion et de la contrainte: « Il
souffrait en étant tenté » Il était tenté d'éviter toute nuisance ou
désagrément personnel, de désamorcer l'incompréhension et l'injure et de faire
du compromis en cherchant à éliminer toute opposition et tout superflu. Ce
n'était pas une souffrance morale pour lui d'affronter cette tentation, mais
cette tentation s'infiltrait si souvent par des voies qui la rendait très
douloureuse pour lui. Un de ses plus proches compagnons allait sur ce point le
méjuger complètement (Matthieu 16: 23) servant Satan pour le détourner
subtilement, mais avec amour, du sentier de souffrance qui était devant Lui.
C'est effectivement une souffrance quand le plus proche de soi sur terre
n'arrive pas à saisir toutes les exigences de la volonté du Père et de sa
consécration envers Lui, en utilisant la persuasion et l'amour de la
sollicitude pour trouver une voie alternative. Pierre était tenté de servir Sa
cause par des moyens et méthodes humains. Descendre du haut d'un lieu élevé
jusqu'au milieu d'une foule attirerait l'attention en faisant une grosse
impression. Ce serait sensationnel, comme descendre du ciel. Le monde serait
captivé et Sa position bien établie; Que de telles suggestions, sans doute
renouvelées en d'autres circonstances plus heureuses, aient été fastes à Celui
qui était présent dans la Joie de Dieu, c'était déjà en soi une souffrance.
Il n'était
pas nécessaire qu'en Lui quoi que ce soit réponde et réagisse à de telles
suggestions. Ces suggestions étaient en elles-mêmes des motifs de souffrance
morale et spirituelle et c'était terrible pour Lui de vivre dans une telle
ambiance où elles se multipliaient. Il était également tenté d'être exposé à
faire de l'opinion un facteur déterminant, ce que les gens religieux diraient
ou penseraient, ce qui était accepté et ce qui se faisait. C'était aussi ce que
ses proches et ses propres frères voulaient Lui faire accepter. (Jean 4:15)
Oui, Il
est entré dans nos propres tentations: Il a été tenté en tout point comme nous
et d'une certaine manière que nous ne comprenons pas, c'était pour Lui une
souffrance. Il y a des souffrances qui sont particulièrement le lot de ceux qui
paient un lourd tribut à leur soumission et à leur consécration à un dessein
divinement attribué. La souffrance causée par cette sorte d'épreuve, la
tentation, se vit essentiellement dans le secret.
II- Les souffrances extérieures de Christ.
Comme Fils
de Dieu de la lignée céleste, Christ était marqué par la différence. Par voie
de conséquence, un certain antagonisme envers Lui régnait là où « le Prince de
la puissance de l'air » siégeait (Ephésiens 2:2). Les gens étaient influencés
et conditionnés malgré eux. Dans la mesure où ils étaient concernés, c'était
déraisonnable et immérité, car ils n'étaient que des jouets entre les mains du
diable. Il ne pouvait tout simplement pas avoir raison quoiqu'Il dise ou fasse.
Une fois Il était trop humble Il n'était que le fils du charpentier, une autre
fois, Il était trop élevé et supérieur aux autres. Ce qu'il avait de bien était
mal compris et déprécié. Apparemment, on ne lui donnait aucune chance d'avoir
raison. Si d'aventure Il s'était laissé influencé par le courant populaire, on
faisait une enquête sur Lui et tout se révélait comme faux. Beaucoup d'autres
attitudes se révélaient comme l'expression d'un sentiment d'hostilité.
Rappelons-nous toujours que ceux qui appartiennent à
Christ souffrent de la même manière que Lui. Ils sont marqués et différenciés
comme étant de la semence royale et à l'encontre de toute raison et bon sens
humains, ce qui fait que les meilleures personnes sont presque irresponsables
de leurs paroles et de leurs actes. C'est tout cela la communion à ses souffrances.
Souvenons-nous qu'Il était rendu parfait par ses
souffrances. Parfait par sa nature, Il a été amené pleinement à la perfection
par ses souffrances. Nous-mêmes, en souffrant avec Lui (au travers de ses
souffrances), nous serons amenés à Sa parfaite ressemblance, conforme à Son
image. (T.A. Sparks)
jcb
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire