mardi 25 septembre 2018

(1) Biographie de A.W. Tozer

  Compilé par Ensemble Rebâtissons la Maison: http://sentinellenehemie.free.fr

 

                     La vraie religion confronte la terre avec le ciel et fait se toucher l'éternité et le temps. A.W. Tozer croyait que ses messages avaient besoin non seulement d'être intemporels mais aussi adaptés au temps. Cela fut le cas - et l'est encore. Ses écrits inspirent les lecteurs à concevoir Dieu tel qu'Il est, à adorer Dieu tel qu'Il est, et à développer une "religion de cœur personnelle" qui soit continuellement reliée à ce qu'Il est.

   

Biographie de A.W. Tozer

 

                    Aiden Wilson Tozer naquit le 21 avril 1897 dans une petite ferme bâtie parmi les sillons épineux de l'Ouest de la Pennsylvanie. Pendant une brève période de quelques années, Tozer, ainsi qu'il préférait qu'on l'appelât, acquit la réputation et le titre de "prophète du 20ème siècle". Capable d'exprimer ses pensées d'une manière simple mais pleine de force, Tozer combinait la puissance de Dieu et la puissance des mots pour nourrir les âmes affamées, percer le cœur des hommes et attirer les pensées charnelles vers Dieu. Tozer avait 15 ans quand sa famille vint s'installer à Akron, dans l'Ohio. Un après-midi, alors qu'il était sur le chemin de la maison après son travail à Goodyear, il captura les paroles d'un prédicateur de rue : "Si vous ne savez pas comment être sauvés… remettez-vous seulement à Dieu." Arrivé à la maison, il monta les escaliers et pénétra dans le grenier où, accordant toute son attention au conseil du prédicateur, il fut propulsé dans une poursuite de Dieu qui allait durer toute sa vie.

 

                    En 1919, sans formation formelle, Tozer fut appelé à prendre la charge de pasteur dans une petite église située en face d'une boutique de la ville de Nutter Fort, dans l'Ouest de la Virginie. Ce modeste début les poussa, lui et sa femme mariée de fraîche date, Ada Cecelia Pfautz, dans 44 ans de ministère avec l'Alliance Chrétienne Missionnaire (AECM), dont 31 au sein de l'église Southside Alliance Church de Chicago. L'assemblée, captivée par la prédication de Tozer, crût de 80 à 800 personnes.

 

                     En 1950, Tozer fut élu éditeur du journal Alliance Weekly qui se nomme maintenant Alliance Life. La distribution du journal doubla presque immédiatement. Dans le premier éditorial daté du 3 juin 1950, il donna le ton : "Cela coûtera quelque chose de marcher lentement dans le cortège des âges tandis que les hommes du temps se précipitent tout droit vers la confusion entre le mouvement et le progrès. Mais cela paiera sur le long terme et le véritable chrétien ne s'intéresse pas beaucoup à autre chose qu'à cela." Le point fort de Tozer était sa vie de prière qui l'amenait souvent à marcher dans les allées d'un sanctuaire ou à se coucher à plat ventre sur le sol. Il écrivait: "Un homme est tel qu'il prie." Pour lui, adorer Dieu était la chose la plus capitale dans sa vie et son ministère. "Ses prédications ainsi que ses écrits ne furent que la prolongation de sa vie de prière", commente James L. Snyder, un de ses biographes. Un autre biographe écrivait quelques années plus tôt : "Il passa plus de temps à genoux que dans son bureau."

 

                   L'amour de Tozer pour les mots imprégna aussi sa vie de famille. Il jouait avec ses enfants à des concours les interrogeant sur ce qu'ils lisaient et il leur racontait avant leur sommeil des histoires qu'il avait lui-même écrites. "La chose dont je me souviens le plus à propos de mon père", partagea sa fille Rebecca sur un air de réflexion, "ce sont les merveilleuses histoires qu'il nous racontait." Tozer passa ses dernières années de ministère dans l'église Avenue Road Church à Toronto, au Canada. Le 12 mai 1963, sa poursuite de Dieu sur terre s'acheva avec une attaque cardiaque alors qu'il avait 66 ans. Dans un petit cimetière de Akron, dans l'Ohio, sa pierre tombale porte cette simple inscription : "Homme de Dieu." Certains se demandent pourquoi les écrits de Tozer sont aussi pleins de fraîcheur aujourd'hui que de son vivant. C'est parce que, comme le commenta un de ses amis, "il laissa le superficiel, l'évident et le trivial à d'autres pour que ceux-ci s'y amusent… Ses livres touchèrent le cœur en profondeur."

 

                    Pendant presque 50 ans, Tozer marcha avec Dieu. Bien qu'il soit parti, il continue à parler, aidant et édifiant ceux qui désirent ardemment expérimenter Dieu. Comme quelqu'un l'a dit, "cet homme suscite en vous l'envie de connaître et sentir Dieu."

 

                     "Un prophète du 20e siècle", c'est ainsi que l'on le surnommait même de son vivant. Pendant 31 années, il fut pasteur de l'église de Southside Alliance Church à Chicago, où sa réputation d'homme de Dieu fit le tour de la ville. Dans le même temps, il devint l'éditeur de Alliance Life, responsabilité qu'il assuma jusqu'à la fin de sa vie en 1963. Son plus grand héritage pour le monde chrétien sont ses 30 livres. Parce qu'A.W. Tozer vivait dans la présence de Dieu, il avait une vision claire et il parla comme un prophète à l’Église. Il recherchait l'honneur de Dieu avec le zèle d’Élisée et se désolait avec Jérémie devant l'apostasie du peuple de Dieu. Mais il n'était pas un prophète de désespoir. Ses écrits sont des messages dignes d'intérêt. Ils exposent la faiblesse de l’Église et dénoncent les compromis. Ils avertissent et exhortent. Mais ce sont aussi des messages d'espérance, car Dieu est toujours présent, toujours fidèle pour restaurer et accomplir Sa Parole envers ceux qui entendent et obéissent. Tozer laissa un vaste trésor de richesses spirituelles à lire, digérer et mettre en pratique. "SES ÉCRITS SONT AUSSI FRAIS AUJOURD'HUI que lorsqu'il les rédigea la première fois. Dans ses écrits, il laissait aux autres le soin de discutailler des choses superficielles, évidentes et triviales, pour se consacrer à la discipline de l'étude et de la prière qui donna lieu à des articles et des livres qui atteignaient en profondeur les cœurs des hommes." (Dr. Nathan Bailey †, Président de l'Alliance Chrétienne Missionnaire)

   

Un homme de prière

 

                    Durant une session d'affaires lors d'une Assemblée Générale de l'Alliance Chrétienne Missionnaire, les délégués s'embourbèrent dans des motions et des amendements qui se succédèrent les uns aux autres. Une impatience grandissante gagnait Tozer qui éprouvait un sentiment de total ennui vis-à-vis de tout cela. Finalement, son esprit intrépide ne put plus en supporter davantage. Il se tourna vers Raymond McAfee qui était assis à côté de lui. "Allons-y, McAfee," chuchota-t-il, "montons dans ma chambre pour prier avant que je ne perde toute ma religion."

 

                Tout l'éloge qui lui revenait en tant que prédicateur plein d'éloquence et écrivain remarquable peut être attribué avec entière certitude à sa relation intime avec Dieu. Tozer préférait la présence de Dieu à toute autre. Le fondement de sa vie chrétienne était la prière. Non seulement il prêchait la prière, mais la pratiquait. Il portait toujours avec lui un petit carnet dans lequel il inscrivait des requêtes pour lui-même et pour les autres, généralement de nature spirituelle.

 

                    Les prières de Tozer portaient les mêmes marques que sa prédication: honnêteté, franchise, humour, intensité. Ses prières affectaient profondément sa prédication, car sa prédication n'était qu'une déclaration de ce qu'il découvrait dans la prière. Ses prières affectaient aussi sa façon de vivre. Il disait souvent: "Un homme est comme sa vie de prière." Tout ce qu'il faisait découlait de sa vie de prière.

 

                     Il passait la majeure partie de son temps quotidien à lutter avec Dieu dans la prière. Tozer pratiquait littéralement la présence de Dieu. Souvent, il se retirait loin de sa famille et de ses amis pour passer du temps seul avec Dieu. Ce n'était pas inhabituel qu'il perdît toute notion de temps dans ces rencontres avec Dieu.

 

                    McAfee rencontrait régulièrement Tozer dans son bureau chaque mardi, chaque jeudi et chaque samedi matin pour une demi-heure de prière. Souvent lorsque McAfee entrait, Tozer lisait à voix haute quelque chose qu'il venait de lire récemment - cela pouvait provenir de la Bible, d'un recueil d'hymnes, d'un pieux écrivain ou d'un livre de poésie. Ensuite il s'agenouillait près de sa chaise et commençait à prier. Certaines fois, il priait le visage levé vers le ciel. D'autres fois, il priait totalement prostré sur le sol, avec un morceau de papier sous son visage pour l'empêcher de respirer la poussière du tapis.

   

Un Appel Adressé aux Prophètes Modernes

 

                  Dans de fréquentes conventions destinées à des jeunes prédicateurs, le Dr Tozer recherchait ceux qui désiraient rejoindre sa "Communauté des Cœurs Embrasés", payer le prix et qui, comme lui, étaient disposés à prendre une approche mystique du ministère. Il leur lançait un appel distinct à être des prophètes des temps modernes.

 

                    Tozer reconnaissait qu'il se trouve dans l’Église d'aujourd'hui de nombreux hommes intéressants à la vie exemplaire - des enseignants splendides, remplis de l'Esprit. "Je suis profondément reconnaissant à Dieu pour ces hommes et leur ministère m’a été d’un grand bénéfice" disait-il. "Mais je crois que les temps que nous vivons exigent une poignée d'hommes qui seront spécialement oints et revêtus de dons particulièrement adaptés aux besoins de cette heure. Ces hommes connaîtront la pensée de Dieu pour leur époque et parleront avec une calme assurance. Ils seront, dans un certain sens, des prophètes pour leur génération,


                    Cela vous coûtera tout de suivre le Seigneur," disait Tozer à ces jeunes hommes, "et cela vous coûtera davantage d'être l'homme de Dieu de la situation. N'importe qui peut aller à gauche et à droite et enseigner la Bible. Beaucoup le font et le font bien. C'est une bonne chose que beaucoup de pasteurs se consacrent à l'édification d'une assemblée à travers l'enseignement biblique - et nous avons besoin d'enseignement de la Bible et d'enseignants de la Bible. Mais il y a un terrible besoin de prophètes dans chaque génération. Ceux-là sont les spécimens originaux, les quelques rares personnes intoxiquées de Dieu, qui, dans toutes les époques, ont prononcé le limpide message de Dieu aux oreilles plus assoupies des multitudes."

à suivre.....

 

lundi 24 septembre 2018

(10) La poursuite de Dieu par A. W. TOZER


X. Le sacrement de la vie 
 
Que vous mangiez, ou que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout
pour la gloire de Dieu. (1 Corinthiens 10:3)

                    L'un des plus grands obstacles à la paix intérieure que les chrétiens rencontrent est l'habitude de diviser leurs vies en deux domaines, le sacré et le profane. Comme ces zones exister indépendamment les unes des autres pour être moralement et spirituellement incompatibles, nos vies intérieures sont brisées. Et nous vivons une vie divisée au lieu d'une vie unifiée.

                    Notre trouble vient du fait que nous qui suivons le Christ habitons à la fois deux mondes, le spirituel et le naturel. En tant qu'enfants d'Adam, nous vivons notre vie sur la terre soumise aux limitations de la chair et aux faiblesses et aux maux auxquels la nature humaine est héritière. Simplement vivre parmi les hommes exige de nous des années de dur labeur et beaucoup de soin et d'attention aux choses de ce monde. En contraste avec ceci est notre vie dans l'Esprit. Là nous apprécions un autre type de vie plus élevé. Nous sommes enfants de Dieu. Nous possédons un statut céleste et jouissons d'une communion intime avec le Christ.

                    Cela tend à diviser toute notre vie en deux départements. Nous venons inconsciemment reconnaître deux séries d'actions. Les premiers sont accomplis avec un sentiment de satisfaction et une ferme assurance qu'ils sont agréables à Dieu. Ce sont les actes sacrés et on pense généralement à la prière, à la lecture de la Bible, au chant des hymnes, à la présence à l'église et à d'autres actes qui découlent directement de la foi. Ils peuvent être connus par le fait qu'ils n'ont aucun rapport direct avec ce monde.


Une compréhension plus parfaite de la vérité chrétienne

                   Au-dessus de ces actes sacrés sont les laïques. Ils comprennent toutes les activités ordinaires de la vie que nous partageons avec les fils et les filles d'Adam: manger, dormir, travailler, s'occuper des besoins du corps et accomplir nos devoirs ennuyeux et prosaïques ici-bas. Nous faisons souvent ceux-ci à contre-cœur, nous excusant souvent auprès de Dieu par ce que nous Le considérons comme une perte de temps et de force. Résultat : Nous sommes mal à l'aise la plupart du temps. Nous accomplissons nos tâches communes avec un sentiment de frustration profond, en nous disant que demain sera meilleur quand nous nous débarrasserons de cette coquille terrestre et ne seront plus dérangés par les affaires de ce monde.

                    La plupart des chrétiens sont pris dans leurs propres pièges. Ils ne peuvent pas obtenir un ajustement satisfaisant entre les revendications des deux mondes. Ils essaient de marcher la corde raide entre deux royaumes et ils ne trouvent pas la paix non plus. Leur force est réduite, leurs perspectives confuses et ils perdent leurs joies.

                    Je crois que cet état est totalement inutile. Nous nous sommes mis dans un dilemme, c'est vrai, mais le dilemme n'est pas réel. C'est un malentendu. L'antithèse sacrée-séculière n'a aucun fondement dans le Nouveau Testament. Une compréhension plus parfaite de la vérité chrétienne nous en délivrera.

                    Le Seigneur Jésus-Christ Lui-même est notre exemple parfait, et Il ne connaissait aucune vie divisée. Il a vécu sur la terre de la petite enfance jusqu’à Sa mort sur la croix, dans la Présence de Son Père sans effort. Dieu a accepté l'offrande de sa vie totale. "Je fais toujours les choses qui lui plaisent", était le bref résumé de sa vie avec le Père.

                     L'exhortation de Paul à "faire tout pour la gloire de Dieu" est plus qu'un idéalisme pieux. C'est une partie intégrante de la révélation sacrée et doit être acceptée comme la Parole même de la Vérité. Elle ouvre devant nous la possibilité de faire que chaque acte contribue à la gloire de Dieu.


Notre pouvoir que Dieu nous as donné
 
                   Cette haine monacale du corps qui figure si éminemment dans les œuvres de certains premiers écrivains dévotionnels n’est pas soutenue dans la Parole de Dieu. La modestie commune se trouve dans les Saintes Écritures. Le Nouveau Testament accepte naturellement que dans son incarnation, notre Seigneur a pris sur lui un véritable corps humain, et aucun effort n'est fait pour s'interroger sur les implications directes d'un tel fait. Il a vécu dans ce corps ici parmi les hommes et n'a jamais accompli un acte non sacré. Sa présence dans la chair humaine balaie pour toujours la notion maléfique qu'il existe sur le corps humain quelque chose d'inoffensif pour la Divinité. Dieu a créé nos corps. Il n'a pas honte du travail de ses propres mains.

                   La perversion et l'abus de nos pouvoirs humains nous donne assez de raisons pour avoir honte. Les actes corporels accomplis dans le péché et contraires à la nature ne peuvent jamais honorer Dieu. Partout où la volonté humaine introduit le mal, nous perdons notre pouvoir que Dieu nous as donné, due à notre innocence; nous avons à la place une chose tordue qui ne peut jamais apporter la gloire à son créateur.

                   Supposons cependant que la perversion et l'abus ne soient pas présents. Pensons à un croyant chrétien dans la vie duquel les jumelles du repentir et de la nouvelle naissance ont été forgées. Il vit maintenant selon la volonté de Dieu tel qu'il le comprend de la Parole écrite. De celui-là, on peut dire que tout acte de sa vie est ou peut être aussi sacré que la prière ou le baptême ou le Repas du Seigneur. Dire cela, ce n'est pas ramener tous les actes à la mort; c'est plutôt de faire de chaque acte un royaume vivant et de transformer toute la vie en un sacrement.

                    Si un sacrement est une expression extérieure d'une grâce intérieure, nous n'avons pas besoin d'hésiter pour accepter la thèse ci-dessus. Par un acte de consécration total à Dieu, nous pouvons faire en sorte que chaque acte ultérieur exprime cette consécration. Nous pouvons rendre gloire au Seigneur et donner l'occasion aux multitudes de crier: "Hosanna au plus haut des cieux".


Vivre avec détermination pour la gloire de Dieu

                     Cette vérité ne suffit pas. Si nous voulons échapper aux difficultés du dilemme sacré-séculier, la vérité doit «couler dans notre sang» et conditionner nos pensées. Nous devons vivre avec détermination pour la gloire de Dieu. En méditant sur cette vérité, en la répétant souvent dans nos prières, en la rappelant fréquemment à notre esprit pendant que nous nous déplaçons parmi les hommes, un sens de sa signification merveilleuse commencera à nous prendre. La vieille dualité douloureuse va tomber devant une unité de vie reposante. La connaissance que nous sommes tous des Dieu, qu'Il a tout reçu et n'a rien rejeté, unifiera nos vies intérieures et rendra tout sacré pour nous. 

                   Ce n'est pas tout. Les habitudes de longue date ne meurent pas facilement. Il faut une pensée soutenu et beaucoup de prière pour échapper complètement à la psychologie sacro-séculière. Par exemple, il peut être difficile pour le chrétien moyen d'avoir l'idée que ses travaux quotidiens peuvent être accomplis comme des actes de culte acceptables par Dieu. L'ancienne antithèse apparaîtra parfois dans sa tête pour troubler sa tranquillité d'esprit. Il sera là dans le taxi ou au bureau ou sur le terrain pour rappeler au chrétien de donner la plus grande partie de son temps aux choses de ce monde et de consacrée seulement une petite partie de son temps à ses devoirs religieux. Et cela créera de la confusion et apportera du découragement  et de la lourdeur de cœur.

                     Nous ne pouvons y parvenir que par l'exercice d'une foi agressive. Nous devons offrir tous nos actes à Dieu et croire qu'il les accepte. Puis tenir fermement à cette position et insistez pour que chaque acte de chaque heure du jour et de la nuit soit inclus dans la transaction. Continuez à rappeler à Dieu dans nos moments de prière privée que nous entendons chaque acte pour sa gloire; Puis, complétez ces moments par mille prières. Pratiquons l'art de faire de chaque œuvre un ministère sacerdotal. Croyons que Dieu est dans toutes nos actions simples et apprenons à le trouver là.


La sainteté de l’Éternel

                     Une erreur dont nous avons discuté est l'antithèse sacro-séculière appliquée aux lieux. Il est étonnant que nous puissions lire le Nouveau Testament et croire encore en la sacralité inhérente des lieux comme étant distingués des autres lieux. Cette erreur est si répandue qu'on se sent tout seul quand on essaie de la combattre. Il a agi comme une sorte de colorant pour colorer les pensées des personnes religieuses et a également coloré leurs yeux, de sorte qu'il leur est presque impossible de détecter leurs erreurs.

                    Voici les faits tels que je les vois. Pendant quatre cents ans, Israël avait habité en Égypte, entouré de l'idolâtrie. Par la main de Moïse, ils furent enfin sortis et commencèrent à marcher vers la terre promises. Ils avaient perdu l'idée même de la sainteté. Pour corriger cela, Dieu a commencé au fond. Il s'est localisé dans le nuage et le feu et plus tard quand le tabernacle avait été construit, Il a habité dans la manifestation ardente dans le Saint des Saints.

                     Par d'innombrables distinctions, Dieu a enseigné à Israël la différence entre saint et profane. Il y avait des jours saints, des vases sacrés, des vêtements sacrés. Il y avait des lavages, des sacrifices, des offrandes de toutes sortes.

                    Par ces moyens, Israël a appris que Dieu est saint. C'était cela qu'Il leur enseignait. Pas la sainteté des choses ou des lieux, mais la sainteté de l’Éternel était la leçon qu'ils devaient apprendre.

                    Puis vint le grand jour où le Christ est apparu. Immédiatement, il se mit à dire: «Autrefois, vous avez entendu qu'il a été dit – mais moi, je vous le dis». L'école de l'Ancien Testament était terminée. Quand le Christ est mort sur la croix, le voile du temple a été déchiré du haut vers le bas. Le Saint des Saints était ouvert pour tous ceux qui entreraient par la foi. On se souvient des paroles de Christ: "L'heure vient, où vous ne serez ni dans cette montagne, ni à Jérusalem pour adorer le Père ... Mais l'heure vient, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père cherche ceux qui L'adorent: Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en
vérité.


L'hérésie

                    Peu de temps après, Paul déclara toutes les viandes propres, tous les jours saints, tous les lieux sacrés et tous les actes agréables à Dieu.

                    La spiritualité du culte resta la possession de l'Église jusqu'à ce qu'elle se soit lentement perdue au fil des ans. Alors le comportement naturel des cœurs déchus a commencé à introduire les anciennes distinctions. L'Église est venue observer à nouveau les jours, les saisons et les temps. Certains endroits ont été choisis et marqués comme saints dans un sens particulier.

                    Des différences ont été observées entre un jour ou lieu ou personne, "Les sacrements" étaient les deux premières heures, puis trois, puis quatre jusqu'à ce que, avec le triomphe du romanisme, ils étaient fixés à sept heures.

                     En toute charité, et sans aucun désir de penser méchamment à un chrétien, aussi égaré soit-il, je ferais remarquer que l'église catholique romaine représente aujourd'hui l'hérésie sacro-laïque portée à sa conclusion logique.

                   Son effet le plus meurtrier est le clivage complet qu'il introduit entre la religion et la vie. Ses enseignants tentent d'éviter ce piège par de nombreuses notes de bas de page et de nombreuses explications, mais l'esprit de la logique est trop fort. Dans la vie pratique, le clivage est un fait.

                    De cette servitude, les réformateurs, les puritains et les mystiques ont travaillé pour nous libérer. Aujourd'hui, la tendance dans les cercles conservateurs est le retour vers cette servitude. On dit qu'un cheval, après avoir été conduit hors d'un bâtiment en flammes, se détachera parfois, par une étrange obstination, et se précipitera de nouveau dans le bâtiment pour périr dans la flamme. Par une telle tendance obstinée à l'erreur, le fondamentalisme, de nos jours, revient à l'esclavage spirituel. L'observation des jours et des temps devient de plus en plus important parmi nous.

                    "Carême" et "semaine sainte" et "bon" vendredi sont de plus en plus des paroles entendues sur les lèvres des chrétiens évangéliques. Nous ne savons pas quand nous sommes bien nantis.


De véritables actes de culte

                    Pour que je puisse être bien compris, je mettrais en relief les implications pratiques de l'enseignement dont j’ai parlé, c'est-à-dire la qualité sacramentelle de la vie quotidienne. Au-delà de ses significations positives, je voudrais souligner quelques petites choses que cela ne veut pas dire.

                    Cela ne signifie pas que tout ce que nous faisons a la même importance. Un acte de la vie d'un homme juste peut différer largement d'un autre en importance. La couture de tentes de Paul n'était pas égale à son écriture d'une épître aux Romains, mais les deux étaient acceptés de Dieu et les deux étaient de véritables actes de culte. Certes, il est plus important de conduire une âme à Christ que de planter un jardin, mais la plantation du jardin peut être un acte aussi saint que la victoire d'une âme.

                   Encore une fois, cela ne signifie pas que chaque homme est aussi utile que tous les autres hommes. Les dons diffèrent dans le corps du Christ. Billy Bray  ne doit pas être comparé à Luther ou à Wesley pour son utilité à l'Église et au monde; mais le service du frère le moins doué est aussi pur que celui des plus doués, et Dieu accepte les deux avec un plaisir égal.

                    Le «profane» n'a jamais besoin de penser à sa tâche comme étant inférieure à celle de son ministre. Que chaque homme demeure dans l'appel où il est appelé et son travail sera aussi sacré que l’œuvre du ministère. Ce n'est pas ce que fait un homme qui détermine si son travail est sacré ou profane, c'est pourquoi il le fait. Le motif est tout. Que l'homme sanctifie le Seigneur Dieu dans son cœur et qu'il ne puisse plus faire d'acte commun par la suite. Tout ce qu'il fait est bon et acceptable pour Dieu par Jésus-Christ. Pour un tel homme, le fait de vivre sera sacramentel et le monde entier sera un sanctuaire. Sa vie entière sera une administration sacerdotale. Comme il accomplit sa tâche jamais si simple, il entendra la voix des séraphins disant: "Saint, Saint, Saint, est le Seigneur des armées: toute la terre est pleine de sa gloire".

Prière

                    Seigneur, je te ferais entièrement confiance. Je serais tout à toi. Je t'exalterais avant tout. Je désire rien posséder en dehors de Toi. Je veux constamment être conscient de Ta Présence ombrageuse et entendre ta Voix parlante. Il me tarde de vivre dans la sincérité reposante du cœur. Je veux vivre si pleinement dans l'Esprit que toute ma pensée peut être comme de l'encens doux qui monte vers Toi et chaque acte de ma vie peut être un acte d'adoration. C'est pourquoi je prie dans les paroles de ton grand serviteur d'autrefois: «Je te prie de nettoyer ainsi l'intention de mon cœur avec le don ineffable de ta grâce, afin que je t'aime parfaitement et que je te loue dignement. Et tout ce que je crois avec confiance, Tu m'accorderas par les mérites de Jésus-Christ ton Fils. Amen.

FIN


samedi 22 septembre 2018

(9) La poursuite de Dieu par A. W. TOZER


IX Humilité et repos

Heureux les doux, car ils hériteront de la terre. (Matthieu 5: 5)

                    Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne trouvons rien qui se rapproche des vertus dont parlait Jésus dans les premiers mots de son fameux sermon sur la montagne. Au lieu de la pauvreté de l'esprit, nous trouvons la plus grande fierté; au lieu des pleures, nous trouvons des chercheurs de plaisir; au lieu de la douceur, nous trouvons de l'arrogance; au lieu de la faim de la justice, nous entendons des hommes dire: «Je suis de plus en plus riche et je n'ai besoin de rien»; au lieu de la miséricorde, nous trouvons la cruauté; au lieu de la pureté du cœur, des imaginations corrompues; au lieu de pacificateurs nous trouvons des hommes querelleurs et rancuniers; Au lieu de se réjouir des mauvais traitements, nous les trouvons en train de riposter avec toutes les armes à leur disposition.

                    Voilà les choses morales, dont notre société civilisée est composée. L'atmosphère en est chargées; nous respirons à chaque inspiration et le buvons dès le lait maternel. La culture et l'éducation affinent légèrement ces choses mais les laissent fondamentalement intactes. Tout un monde de littérature a été créé pour justifier ce genre de vie comme le seul normal. Et c'est d'autant plus étonnant de voir que ce sont les maux qui font de la vie un combat acharné. Tous nos chagrins d'amour et un grand nombre de nos maux physiques découlent directement de nos péchés. L'orgueil, l'arrogance, le ressentiment, l'imagination maléfique, la méchanceté, la cupidité: voilà les sources des souffrances humaines, les sources des maladies qui affligent la chair mortelle.

                        Dans un monde comme celui-ci, le son des paroles de Jésus devient merveilleux. Ses paroles sont agréable a entendre, car personne d'autre n'aurait pu le faire aussi bien; et c'est bien que nous écoutions. Ses paroles sont l'essence de la vérité. Jésus ne donnait pas une opinion. Il savait, et Il sait. Ses mots ne sont pas comme ceux de Salomon, les paroles de sagesse ou les résultats de l'observation. Il a parlé de la plénitude de Sa Divinité, et Ses paroles sont vraiment la Vérité. Il est le seul qui puisse dire «béni» avec une autorité complète, car Il est le Béni du monde pour conférer la bénédiction à l'humanité. Et ses paroles ont été soutenues par des actes plus puissants qu’aucun autre homme sur cette terre. C'est une grâce pour nous de l’écouter.

Quelque chose dont la richesse et l'oisiveté 
ne peuvent jamais nous délivrer.

                    Comme cela était souvent le cas avec Jésus, il utilisa ce mot «doux» brièvement, et ce n'est que quelque temps plus tard qu'Il s'expliqua. Dans le même livre de Matthieu, il nous en dit plus et l'applique à nos vies. «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos, prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est facile et mon fardeau est léger. Ici nous avons deux choses qui s'opposent l'une à l'autre, un fardeau et un repos. Le fardeau est porté par toute la race humaine.

                     Il ne s'agit pas d'oppression politique, de pauvreté ou de travail acharné. C'est beaucoup plus profond que ça. Il est ressenti par les riches aussi bien que les pauvres car c'est quelque chose dont la richesse et l'oisiveté ne peuvent jamais nous délivrer.

                   Le fardeau supporté par l'humanité est une chose lourde et écrasante. Le mot utilisé par Jésus signifie une charge ou un labeur porté jusqu'à épuisement. Le repos est simplement une libération de ce fardeau. Ce n'est pas quelque chose que nous faisons.

                    Le fardeau est intérieur. Il attaque le cœur et l'esprit et n'atteint le corps que de l'intérieur. D'abord, il y a le fardeau de la fierté. Mais le fardeau de l'amour de soi est vraiment lourd. Comment alors pouvez-vous espérer avoir une paix intérieure ? Les efforts féroces du cœur pour protéger son honneur sensible des mauvaises opinions, des amis et des ennemis, ne laisseront jamais l'esprit se reposer. Continuez ce combat à travers les années et le fardeau deviendra intolérable. Pourtant, les fils de la terre portent continuellement ce fardeau, se plaignant de toutes les critiques, se fâchant sous chaque légère insulte, ont des insomnies si l'on préfère un autre plus qu’eux.


Aussi hardie qu'un lion et aussi forte que Samson

                   Un tel fardeau n'est pas nécessaire à supporter. Jésus nous appelle à son repos, et la douceur est sa méthode. L'homme doux ne se soucie pas du tout de qui il est plus grand que lui, car il a depuis longtemps décidé que l'estime du monde n'en vaut pas la peine. Il développe un sens de l'humour bienveillant et apprend à dire: «Oh, vous avez donc été négligé? Ils ont placé quelqu'un d'autre avant vous? Ils ont chuchoté que vous êtes de petites choses après tout? Et maintenant vous vous sentez blessé parce que le monde dit de vous les choses mêmes que vous avez dites sur vous-même ? Hier seulement, vous disiez à Dieu que vous n'étiez rien, un simple ver de la poussière ... Où est votre consistance? Allons, humiliez-vous, et cessez de vous soucier de ce que les hommes pense."

                   L'homme doux n'est pas une souris humaine affligée d'un sentiment de sa propre infériorité. Il peut plutôt être dans sa vie morale aussi hardie qu'un lion et aussi forte que Samson; mais il a cessé de se dupé lui-même. Il a accepté l'estimation de Dieu dans sa propre vie. Il sait qu'il est aussi faible et impuissant que Dieu l'a déclaré, mais paradoxalement, il sait en même temps qu'il est aux yeux de Dieu plus important que les anges. En lui-même, rien; en Dieu, tout. C'est sa devise. Il sait bien que le monde ne le verra jamais comme Dieu le voit et il a cessé de s'en soucier. Il se repose parfaitement pour permettre à Dieu de placer ses propres valeurs. Il sera patient d'attendre le jour où tout aura sa propre étiquette de prix et la vraie valeur viendra à elle-même.

                     Alors les justes brilleront dans le Royaume de leur Père. Il est prêt à attendre ce jour. En attendant, il aura atteint un lieu de repos pour l'âme. Comme il marche dans la douceur, il sera heureux de laisser Dieu le défendre. Le vieux combat pour se défendre est terminé. Il a trouvé la paix que la douceur apporte.

                    Alors aussi il obtiendra la délivrance du fardeau de la prétention. Non par hypocrisie, mais par désir humain commun de mettre en avant et de cacher au monde sa véritable pauvreté intérieure. Car le péché nous a joué de nombreux tours pervers, et l'un d'eux nous a insufflé un faux sentiment de honte.

                     L'homme cultivé est hanté par la crainte de rencontrer un jour un homme plus cultivé que lui. Le savant craint de rencontrer un homme plus savant que lui. L'homme riche transpire sous la crainte que ses vêtements, sa voiture ou sa maison ne soit un jour moins cher que ceux d'un autre homme riche.


Devenir comme les petits enfants

                    Ne souriez pas. Ces fardeaux sont réels, et peu à peu ils tuent les victimes de ce mode de vie diabolique et contre nature. Et la psychologie créée, fait que la vraie douceur semble aussi irréelle qu'un rêve, aussi distant qu'une étoile.

                    Jésus dit à toutes les victimes de cette maladie "Vous devez devenir comme les petits enfants." les petits enfants, ne compare pas; ils reçoivent une jouissance directe de ce qu'ils ont sans le rapporter à quelque chose d'autre ou à quelqu'un d'autre. C'est seulement à mesure qu'ils vieillissent et que le péché commence à remuer dans leurs cœurs que la jalousie et l'envie.

                    Ensuite, ils sont incapables de profiter de ce qu'ils ont si quelqu'un d'autre a quelque chose de plus grand ou meilleur. A ce jeune âge, le fardeau de l'humiliation s'abat sur leurs âmes tendres, et il ne les quitte jamais jusqu'à ce que Jésus les libère.

                    Un autre fardeau est l'artificialité. Je suis sûr que la plupart des gens vivent dans la peur secrète qu'un jour ils seront négligents et que par hasard un ennemi ou un ami sera autorisé à jeter un coup d’œil dans leurs pauvres âmes vides. Donc ils ne sont jamais détendus. Les gens brillants sont tendus et alertes dans la crainte qu'ils puissent être pris au piège en disant quelque chose de commun ou de stupide. 

                    Cette condition anormale fait partie de notre triste héritage de péché, mais de nos jours elle est aggravée par notre mode de vie. La publicité est largement basée sur cette habitude de faire semblant. Des «cours» sont offerts dans tel ou tel domaine de l'apprentissage humain faisant franchement appel au désir des victimes. Les livres sont vendus, les vêtements et les cosmétiques sont colportés, en jouant continuellement sur ce désir d'apparaître ce que nous ne sommes pas. L'artificiel est une malédiction qui va tomber au moment où nous nous agenouillons aux pieds de Jésus et nous abandonnons à sa douceur.

                    Alors nous ne nous soucierons pas de ce que les gens pensent de nous tant que Dieu est content. Alors ce que nous sommes sera tout; ce que nous semblons prendra sa place loin dans l'échelle d'intérêt pour nous. En dehors du péché, nous n'avons rien à avoir honte.

                    Le cœur du monde se brise sous cette charge de fierté et de prétention. Il n'y a pas de libération de notre fardeau en dehors de l'humilité de Christ. Un bon raisonnement peut légèrement aider, mais ce vice est si fort que si nous le repoussons d'un endroit, il se manifestera ailleurs. Jésus nous dit: "Venez à moi, et je vous donnerai du repos." Le repos qu'Il offre est le reste de la douceur, le soulagement béni qui vient quand nous nous acceptons pour ce que nous sommes et cessons de faire semblant. Il faudra d'abord un peu de courage, mais la grâce nécessaire viendra en apprenant que nous partageons ce joug nouveau et facile avec le Fils de Dieu lui-même. Il l'appelle "mon joug", et Il marche à une extrémité pendant que nous marchons à l'autre.

Prière

                    Seigneur, rends-moi comme un enfant. Délivre-moi de l'envie de rivaliser avec les autres pour le prestige ou la position. Je serais simple et naïf comme un petit enfant. Délivre-moi du faux-semblant. Pardonne-moi mon égoïsme. Aide-moi à m'oublier et à trouver ma vraie paix en Te voyant. Afin que tu puisses répondre à cette prière, je m'humilie devant toi. Étends sur moi ton joug facile enfin que je puisse m’oublier pour trouver du repos. Amen

à suivre... 

vendredi 21 septembre 2018

(8) La poursuite de Dieu par A. W. TOZER

Source : http://connaitrejesuschrist.blogspot.com/search/label/A.W%20Tozer

VIII. Restaurer la relation Créateur créature

Sois élevé, ô Dieu, au-dessus des cieux; Que ta gloire soit au-dessus de toute la terre. (Psaume 57: 5)

                    C'est un truisme de dire que l'ordre dans la nature dépend de bonnes relations; pour atteindre l'harmonie, chaque chose doit être dans sa position propre par rapport à l'autre. Dans la vie humaine ce n'est pas le cas.

                   J'ai déjà mentionné que la cause de toutes nos misères humaines est un bouleversement dans notre relation avec Dieu et les autres. Pour tout ce que la chute a pu être, c'était certainement un changement brusque dans la relation entre l'homme et son Créateur. Il adopta envers Dieu une attitude altérée et, ce faisant, détruisit la relation Créateur-Créature propre dans laquelle, à son insu, se trouvait son vrai bonheur. Essentiellement, le salut est la restauration d'une relation juste entre l'homme et son Créateur, un retour à la normale de la relation Créateur-créature.

                   Une vie spirituelle satisfaisante commencera par un changement complet dans la relation entre Dieu et le pécheur; pas simplement un changement judiciaire, mais un changement conscient et expérimenté affectant toute la nature du pécheur. L'expiation dans le sang de Jésus rend un tel changement judiciairement possible et le fonctionnement de l'Esprit Saint le rend émotionnellement satisfaisant. L'histoire du fils prodigue illustre parfaitement cette dernière phase. Il s'était créé un monde d'ennuis en abandonnant la position qu'il avait convenablement tenue en tant que fils de son père. Au fond, sa restauration n'était rien de plus qu'un rétablissement de la relation père-fils qui avait existé depuis sa naissance et avait été altérée temporairement par son acte de rébellion pécheresse. Cette histoire néglige les aspects juridiques de la rédemption, mais elle rend magnifiquement les aspects de l’expérience du salut.


Une position correcte par rapport à Dieu

                     Pour déterminer les relations, nous devons commencer quelque part. Il doit y avoir quelque part un centre fixe contre lequel tout le reste est mesuré, où la loi de la relativité n'entre pas. Un tel centre est Dieu. Quand Dieu a voulu faire connaître Son Nom à l'humanité, le meilleur mot qu’il a trouvé était : "JE SUIS". Quand il parle à la première personne, il dit: "JE SUIS"; quand nous parlons de Lui, nous disons: "Il est"; Quand nous lui parlons, nous disons: "Tu es art". Tout le monde et tout le reste mesure à partir de ce point fixe. "Je suis ce que je suis", dit Dieu, "je ne change pas".

                    Comme le marin localise sa position sur la mer en, «par rapport» au soleil, ainsi nous pouvons trouver nos repères moraux en regardant Dieu. Nous devons commencer avec Dieu. Nous avons raison quand et seulement lorsque nous sommes dans une position correcte par rapport à Dieu, et nous avons tort à chaque fois que nous sommes dans une autre position.

                    Une grande partie de notre difficulté à vivre une vie chrétienne provient de notre refus de prendre Dieu comme il est et d'ajuster nos vies en conséquence. Nous insistons pour essayer de le modifier et de le rapprocher de notre image. La chair pleure contre la rigueur de la Parole inexorable de Dieu et supplie pour un peu de miséricorde, un peu d'indulgence de ses manières charnelles. Il est inutile. Nous pouvons prendre un bon départ seulement en acceptant Dieu tel qu'il est et en apprenant à l'aimer pour ce qu'il est. En le connaissant mieux, nous trouverons une source de joie indicible que Dieu est exactement ce qu'il est. Certains des moments les plus exaltants que nous connaîtrons seront ceux que nous passerons dans l'admiration respectueuse de la Divinité. Dans ces moments saints, la pensée même du changement en Lui sera trop douloureuse pour durer.

                    Commençons donc avec Dieu, avant tout chose. D’abord dans l'ordre séquentiel, au-dessus des rangs, exaltés dans la dignité et l'honneur. En tant qu’Existant, Il a donné la vie à toutes choses, et toutes choses existent par Lui et pour Lui. Tu es dignes, Seigneur, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et elles sont et ont été créées pour ton plaisir.


Le résultat direct de notre relation changée avec Dieu

                    Chaque âme appartient à Dieu et existe par Son plaisir. Dieu étant qui il est, et nous étant qui nous sommes, la seule relation pensable entre nous est celle d'une pleine souveraineté de sa part et d'une soumission complète à la nôtre. Nous Lui devons tous les honneurs qu'il est en notre pouvoir de Lui donner.

                    La poursuite de Dieu embrassera le travail consistant à mettre notre personnalité totale en conformité avec la sienne. Je ne parle pas ici de l'acte de justification par la foi en Christ. Je parle d'une exaltation volontaire pour Dieu à sa juste place au-dessus de nous et d'une soumission volontaire de tout notre être au lieu de soumission adorable que la circonstance Créateur créature rend convenable.

                Au moment où nous décidons que nous continuons avec cette détermination à élever Dieu. Nous nous trouverons hors de l'ajustement aux voies du monde, et de plus en plus à mesure que nous progresserons dans la voie sainte. Nous acquerrons un nouveau point de vue; une psychologie nouvelle et différente sera formée en nous; une nouvelle puissance commencera à nous surprendre par ses remontées et ses sorties.

                    Notre rupture avec le monde sera le résultat direct de notre relation changée avec Dieu. Car le monde des hommes déchus n'honore pas Dieu. Des millions se réclament de Son Nom, il est vrai, et lui témoignent un respect symbolique, mais un test simple montrera combien Il est vraiment honoré parmi eux. Que l'homme moyen soit mis à l'épreuve sur la question de savoir qui est au-dessus, et sa vraie position sera exposée. Qu'il soit obligé de faire un choix entre Dieu et l'argent, entre Dieu et les hommes, entre Dieu et l'ambition personnelle, Dieu et sa propre personne, Dieu et l'amour de l’humanité, et Dieu prendra la deuxième place à chaque fois. Ces autres choses seront exaltées ci-dessus. Cependant, l'homme peut protester, la preuve est dans les choix qu'il fait jour après jour tout au long de sa vie.


Une petite clé pour ouvrir la porte aux grands trésors

                   "Sois exalté" est le langage de l'expérience spirituelle victorieuse. C'est une petite clé pour ouvrir la porte aux grands trésors de la grâce. C'est central dans la vie de Dieu. L'homme qui veut que la vie et Ses paroles se rejoignent pour dire continuellement «Sois exalté» pour que ses nombreux problèmes mineurs soient résolus. Sa vie chrétienne cesse d'être compliquée et devient l'essence même de la simplicité. Par l'exercice de sa volonté, il a tracé sa route et, sur ce parcours, il restera comme guidé par un pilote automatique.

                   Si un vent contraire l'éteint un moment, il reviendra sûrement comme une courbure secrète de l'âme. Les mouvements cachés de l'Esprit travaillent en sa faveur, et "les étoiles dans leurs cours" se battent pour lui.

                 Que personne n'imagine qu'il perdra quoi que ce soit de sa dignité humaine par sa dévotion volontaire à son Dieu. Il ne se dégrade pas en tant qu'homme; il trouve plutôt son juste lieu d’honneur comme celui qui est fait à l'image de son Créateur. Sa profonde disgrâce réside dans son dérangement moral, son usurpation contre nature de la place de Dieu. Son honneur sera prouvé en restaurant à nouveau ce trône volé. En exaltant Dieu.

                  Quiconque pourrait hésiter à abandonner sa volonté devrait se souvenir des paroles de Jésus: «Quiconque commet un péché est le serviteur du péché». Nous devons nécessairement être serviteurs de quelqu'un, soit de Dieu, soit du péché. Le pécheur s'enorgueillit de son indépendance, oubliant complètement qu'il est l'esclave des péchés qui gouvernent ses membres.

                    L'homme qui s'abandonne au Christ échange un esclave cruel contre un maître gentil et doux dont le joug est facile et dont le fardeau est léger. Nous sommes faits à l'image de Dieu, nous trouvons à peine étrange de reprendre notre Dieu comme notre Tout. Dieu est notre habitat d'origine et nos cœurs ne peuvent que se sentir merveilleusement bien dans cette ancienne et belle demeure.


Rétablir l'Ordre

                  J'espère qu'il est clair qu'il y a une logique derrière la prétention de Dieu à la prééminence. Ce lieu est le sien par tous les droits sur la terre ou le ciel. Quand nous prenons la place qui est la sienne, toute notre vie est désarticulée. Rien ne peut rétablir l'ordre jusqu'à ce que nos cœurs prennent la grande décision: Dieu sera élevé au-dessus.

                    « J’honorerais tous ceux qui m'honoreront», dit un jour Dieu à un prêtre d'Israël, et cette ancienne loi du Royaume demeure aujourd'hui inchangée. Toute la Bible et chaque page de l'histoire proclament la perpétuation de cette loi. "Si quelqu'un me sert, il honorera mon Père", a dit notre Seigneur Jésus, liant l'ancien au nouveau et révélant l'unité essentielle de ses voies avec les hommes.

                   Parfois, la meilleure façon de voir une chose est de regarder son contraire. Éli et ses fils sont placés dans le sacerdoce avec la stipulation qu'ils honorent Dieu dans leurs vies et leurs ministères. Ce qu'ils ne parviennent pas à faire, et Dieu envoie Samuel pour annoncer les conséquences. À l'insu d'Éli, cette loi d'honneur réciproque a toujours fonctionné secrètement, et maintenant il est temps que le jugement tombe. Hophni et Phineas, les prêtres dégénérés, tombent au combat, la femme de Hophni meurt en accouchant, Israël fuit devant ses ennemis, l'arche de Dieu est capturée par les Philistins et le vieil homme Éli tombe en arrière et meurt d'un cou brisé. Ainsi, une tragédie absolue a suivi l'échec d'Éli à honorer Dieu.

                   Maintenant observons n'importe quel personnage biblique qui a honnêtement essayé de glorifier Dieu dans sa marche terrestre. Que ce soit Abraham, Jacob, David, Daniel, Élie ou qui vous voulez; l’honneur a suivi l'honneur. Pour notre Seigneur Jésus-Christ, cette loi a été parfaitement vraie. Dans sa modeste virilité, il s'est humilié et a donné avec joie toute gloire à son Père céleste. Il n'a pas cherché son propre honneur, mais l'honneur de Dieu qui l'a envoyé. «Si je m'honore», disait-il une fois, «mon honneur n'est rien, c'est mon Père qui m'honore». Jusqu'à présent, les pharisiens fiers se sont éloignés de cette loi qu'ils ne pouvaient pas comprendre celui qui honorait Dieu à ses propres frais. «J'honore mon Père, leur dit Jésus, et vous me déshonorez.


La racine de l'incrédulité religieuse

                    Une autre parole de Jésus, et la plus troublante, fut posée sous la forme d'une question: «Comment pouvez-vous croire celui qui reçoit l'honneur des autres, et ne cherchent pas l'honneur qui vient de Dieu seul ? Ce péché est-il à la racine de l'incrédulité religieuse? Se pourrait-il que ces "difficultés intellectuelles" que les hommes reprochent à leur incapacité de croire ne soient que des écrans de fumée pour dissimuler la véritable cause qui les sous-tend ? Est-ce ce désir avide d'honneur de la part des hommes qui a fait des hommes des pharisiens ? Est-ce le secret de l'autosatisfaction religieuse et du culte vide ? Tout le cours de la vie est bouleversé par l'échec de mettre Dieu là où il appartient.

                     Dans notre désir pour Dieu, gardons toujours à l'esprit que Dieu a aussi le désir, et son désir est envers les fils des hommes, et plus particulièrement envers les fils des hommes qui prendront la décision une fois pour toutes de l'exalter sur tous les plans. Ceux-ci sont précieux à Dieu par-dessus tous les trésors de la terre ou de la mer. En eux, Dieu trouve un théâtre où il peut montrer sa bonté extrême envers nous dans le Christ Jésus. Avec eux, Dieu peut marcher sans entrave, avec eux Il peut agir comme le Dieu qui EST. 

                    En parlant ainsi j'ai une peur; c'est que je puisse convaincre l'esprit avant que Dieu puisse gagner le cœur. Car cette position de Dieu au-dessus de tout n'est pas facile à prendre. L'esprit peut l'approuver sans avoir le consentement de la volonté pour le mettre en vigueur. Alors que l'imagination court en avant pour honorer Dieu, la volonté peut être à la traîne et l'homme ne devine jamais à quel point son cœur est divisé. Tout homme doit prendre la décision avant que le cœur puisse connaître une vraie satisfaction. Dieu nous veut tous, et il ne se reposera pas jusqu'à ce qu'il nous ait tous.

                     Prions pour cela, en nous jetant aux pieds de Dieu pour lui dire tout ce que nous avons dans le cœur. Celui qui prie ainsi, avec un cœur sincère, n’attendra pas longtemps des signes d'acceptation divine. Dieu dévoilera sa gloire devant les yeux de son serviteur, et il mettra tous ses trésors à la disposition de celui-ci, car il sait que son honneur est en sécurité dans de telles mains consacrées.

Prière

                    O Dieu, sois élevé sur mes biens. Aucun trésor sur la terre ne me semblera cher si seulement tu es glorifié dans ma vie. Sois élevé sur mes amitiés. Je suis déterminé à être par-dessus tout, bien que je doive rester seul et abandonné au milieu de la terre. Sois élevé au-dessus de mes commodités. Bien que cela signifie la perte de confort corporel et le port de lourdes croix, je tiendrai mon vœu fait ce jour devant Toi. Sois exalté par ma réputation. Donne-moi l'ambition de Te plaît même si par la suite je dois sombrer dans l'obscurité et que mon nom soit oublié comme un rêve.

                  Lève-toi, Seigneur, à ta place d'honneur, au-dessus de mes ambitions, au-dessus de mes goûts et de mes aversions, au-dessus de ma famille, de ma santé et même de ma vie. Que je diminue pour que tu grandisses, Que je coule pour que tu puisses monter au-dessus. Amen

à suivre...