vendredi 25 août 2017

(2) Questions Fondamentales de la Vie Chrétienne par T. Austin-Sparks


Chapitre 2 - Le Sceau Essentiel et la Constitution de la Vie Chrétienne
Lire Actes 18 :24 – 19 :6
« Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? »
                     Disons tout de suite que nous ne désirons pas faire un exposé sur la personne et l’œuvre de l’Esprit Saint, ce que nous voulons mettre en avant c’est l’importance capitale de Sa présence (personnelle) dans les croyants.
Quelques Explications
                    Tout d’abord examinons les termes employés dans le titre de notre présent chapitre. Lorsque nous disons « essentiel » nous pensons aux paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains : « si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est pas de lui [il n’appartient pas à Christ, il n’est pas un enfant de Dieu] . » Ceci indique clairement que la possession de l’Esprit Saint est essentielle et indispensable à la vie chrétienne.
                    Ensuite, lorsque nous parlons du « sceau » nous pensons à d’autres paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens : « ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse », Éphésiens 1 :13. Remarquons que c’était à ces mêmes Éphésiens que la première question avait été posée : « Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? » Par leur confession de foi ils reçurent l’Esprit Saint et plusieurs années plus tard Paul leur écrivit les paroles ci-dessus. Le mot « sceau » implique l’apposition d’un sceau sur une transaction, le document en question prend alors toute sa valeur ; il est certifié par un acte délibéré à un moment précis : « vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse. »
                    Enfin lorsque nous évoquons la « constitution » de la vie chrétienne, dominée par l’Esprit Saint, nous nous remémorons les paroles du Seigneur Lui-même à Nicodème : « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l'Esprit est esprit. », Jean 3:6. Par ces paroles le Seigneur enseigne explicitement qu’il s’agit d’un genre totalement différent de personne. Il est question d’un changement de constitution, c’est une personne qui a une autre nature. « ce qui est né de l'Esprit est esprit » est autre de « ce qui est né de la chair est chair ». L’un est chair et l’autre esprit.
La Réception Initiale de l’Esprit Saint
                     Considérons maintenant le passage que nous avons lu dans le livre des Actes, nous y voyons plusieurs choses importantes et qui ont de grandes conséquences. Toutes nos versions traduisent ce verset correctement : « Avez-vous reçu le Saint Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ». Seule la version Darby se démarque des autres en traduisant : « Avez-vous reçu l'Esprit Saint après voir cru? ». La traduction exacte est celle des autres versions, la signification du mot employé dans l’original est « quand » ou « lorsque » et non pas « après ». Le Nouveau Testament tout entier nous enseigne que ceux qui confessent le Seigneur Jésus reçoivent l’Esprit Saint au moment même où ils placent leur foi en Lui.
L’Établissement d’une Grande Assemblée et de Grands Ministères
                    Dans ce passage des Actes nous voyons le commencement d’une grande assemblée – l’assemblée qui était à Éphèse. Pour tous ceux qui connaissent bien leur Nouveau Testament il n’est pas nécessaire de réitérer l’importance de cette assemblée. Sans exagération, ce fut à cette assemblée que l’apôtre Paul écrivit l’un des plus marquants documents de toute l’histoire. Le plus important écrit de tous les temps est sans aucun doute cette lettre aux Éphésiens. Il semble assez probable qu’il s’agissait d’une lettre qui devait circuler et être lue dans plusieurs assemblées d’Asie Mineure. Il n’existe pas de lettre ou de document plus important, je vous suggère de l’étudier pour voir si vous arrivez à épuiser son contenu spirituel. Cette lettre vous portera dans l’éternité passée, elle vous fera traverser tous les agissements de Dieu à travers les âges et elle vous emmènera « aux siècles des siècles ». Elle vous montrera Dieu à l’œuvre dans les cieux, sur la terre, et partout ailleurs ; y compris l’univers tout entier.
                    Aussi, nous devons remarquer la place occupée par l’Esprit Saint dès la fondation de cette assemblée. L’apôtre Paul s’assura que les choses étaient correctement établies dès le commencement, que le fondement était bien posé et sain ! Ce fondement devait servir à porter une superstructure immense, il devait donc être inébranlable. C’est pourquoi il demanda à ces disciples, qui devinrent sans doute le noyau de cette assemblée, « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ». Suite à cet incident nous devons prendre en compte le travail considérable effectué par Paul à Éphèse. Pendant trois ans il demeura dans cette ville, et lors de sa dernière entrevue avec les anciens de cette assemblée, il put leur dire : « je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher », Actes 20 :27. Durant trois ans un homme tel que Paul dispensa tout ce qu’il savait du propos éternel de Dieu.
                    Nous voyons une assemblée fondée et établie avec des perspectives énormes et des capacités hors du commun. Une telle assemblée devait posséder de très grandes capacités spirituelles afin de pouvoir absorber tout ce que l’apôtre Paul leur enseigna durant trois ans. C’est ici une marque significative de la capacité spirituelle d’une assemblée. Ceux qui enseignent la Parole de Dieu par l’Esprit Saint connaissent bien la capacité de ceux qui les écoutent par la liberté qu’ils ont d’enseigner. Parfois ils se sentent limités car ils perçoivent que ceux qui les écoutent sont eux-mêmes spirituellement limités. Peut-être ne connaissent-ils pas très bien l’assemblée dans laquelle ils partagent la Parole, mais ils sont conscients des limitations présentes. D’autres fois ils exercent une très grande liberté, donnant tout ce qu’ils ont. Ils se meuvent alors dans l’Esprit Saint, et ceux qui les écoutent ont une grande capacité.
                    Ceux qui étaient à Éphèse avaient cette capacité spirituelle. En ces trois années ils purent recevoir « tout le conseil de Dieu », plus tard ils purent accepter cette lettre écrite par l’apôtre du fond d’une prison. Une assemblée avec une telle capacité – des chrétiens avec une telle capacité – savent de façon pertinente ce que recevoir l’Esprit Saint veut dire et implique. La réception de l’Esprit est le commencement et le fondement de toute l’œuvre d’édification et de croissance qui doit suivre.
                    Paul excella parmi ces croyants à Éphèse, son ministère y fut d’une importance capitale. Rappelons-nous que Timothée était aussi à Éphèse pendant de longues années, son service fut constitué, inspiré et enrichi par Paul lui-même. L’apôtre put dire de lui qu’il avait suivi sa conduite et son enseignement (2 Timothée 3 :10). Timothée fut l’un des plus proches collaborateurs de l’apôtre Paul, avec qui il œuvra durant de nombreuses années sur un vaste territoire, et il finit ses jours à Éphèse. Nous nous souvenons également que l’apôtre Jean était également à Éphèse. Quelle richesse ne nous a-t-il pas donnée à travers ses écrits : l’évangile qui porte son nom, ses lettres et le livre de l’Apocalypse ! Quelle assemblée celle d’Éphèse devait être ! Quelle assemblée elle devint suite à la conversion d’une douzaine d’hommes ! Tout ceci résultait de la réception de l’Esprit Saint. Une étude de la place donnée à l’Esprit de Dieu dans la lettre aux Éphésiens, révèlera l’importance cruciale qu’Il avait dans cette assemblée.
Ce que ce Passage Enseigne
                    Le premier aspect, que nous avons considéré ci-dessus, nous apprend toute l’importance qu’avait l’assemblée qui était à Éphèse et les ministères qui y étaient exercés. Examinons maintenant les enseignements que nous pouvons tirer de ce même passage. Tout d’abord celui-ci peut être divisé en trois parties, représentées par un mot ou une expression. Nous avons les disciples, ensuite l’Esprit Saint et enfin le baptême ; l’Esprit Saint étant au milieu de ces choses.
1) L’œuvre de l’Esprit Saint
                    Nous devons admettre que la question de Paul à ces disciples au sujet de l’Esprit Saint était fondée. Il ne s’agissait pas d’une question générale, posée par l’apôtre à ces hommes par hasard. Aussi, nous reconnaissons que Paul avait une très bonne raison de poser cette question : « Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? » Il est clair que Paul avait décelé quelque chose qui l’interpellait dans ces disciples, une lacune spirituelle. Ce discernement lui permit de savoir précisément ce qui leur manquait.
                    Lorsque nous examinons cette question de Paul, nous devrions prendre en compte tout ce qu’il a enseigné au sujet du Saint-Esprit à travers toutes ses lettres. Ses enseignements et ses expériences nous montrent l’importance qu’il donnait à la primauté, à l’œuvre et à la nécessité de l’Esprit de Dieu. Cet enseignement de Paul, fondé sur sa connaissance et sur ses expériences, est très vaste et profond.
                     a) Union avec Christ Tout d’abord l’apôtre Paul déclare sans aucune ambiguïté que sans l’Esprit Saint il ne peut y avoir d’union avec Christ. Cette union avec Christ est au cœur-même de la foi chrétienne – c’est le grand thème de Paul – et cette union avec Christ est l’œuvre de l’Esprit Saint. Rien que pour citer un exemple : « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui. », (1 Corinthiens 6 :17). Tout ce que Paul savait et avait vécu à propos du Saint-Esprit, se focalisait sur cette prépondérance de notre union avec Christ. C’est ce qui le motiva à poser cette question à ces quelques disciples. Il aurait pu la formuler autrement. Il aurait pu évoquer directement cette vérité fondamentale de leur union avec Christ, ou bien il aurait pu leur parler de la nouvelle création ; il connaissait toutes les implications d’être une nouvelle création en Christ. De par ces choses et toutes les autres que nous lisons dans ses lettres, nous comprenons que Paul voyait la vie chrétienne comme étant la contrepartie spirituelle de la création matérielle. Nous lisons : « Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. », 2 Corinthiens 4 :6. Il vit ceci comme étant l’envers de l’acte créatif de Dieu, comme étant l’équivalant spirituel de « Que la lumière soit » ; la contrepartie spirituelle s’est accomplie en nous. Dans d’autres passages Paul met en avant l’Esprit Saint quant à cette vérité. Il change de métaphore mais retient le principe spirituel : « Car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l'encre, mais par l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. », 2 Corinthiens 3 :3.
                    b) Ordre et Abondance Paul utilise beaucoup d’autres allusions à la création, afin d’illustrer les contreparties spirituelles. Il donne une très grande place à la puissance de la Parole de Dieu – une puissance créative dans la vie du croyant. Combien il donne d’importance à l’ordre essaimé dans tous les domaines de la vie spirituelle par l’Esprit Saint ! Au début de la Bible nous voyons de l’ordre émergeant d’un chaos sous l’influence de l’Esprit se mouvant. En contrepartie, sous l’influence et par la puissance de l’Esprit de Dieu et dans cette nouvelle création, la même chose se produit dans la vie spirituelle : un nouvel ordre s’établit dans la vie du croyant. De la même façon que la terre qui était improductive, étant comme elle l’était sous un fléau d’infertilité, fut transformée afin qu’elle devienne fructueuse ; le croyant peut, lui aussi, maintenant produire du fruit de l’Esprit : « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance », Galates 5 :22. A la place de la stérilité de la vie du non-croyant, il y a maintenant une abondance ; c’est une œuvre de nouvelle création par le Saint-Esprit. Comme il en était au commencement dans l’ancienne création où nous constatons un développement et une progression, ainsi Paul nous enseigne beaucoup de choses quant à la croissance et l’élargissement sous le gouvernement de l’Esprit de Dieu. Une vie gouvernée et conduite par l’Esprit Saint est une vie qui s’accroit, se développe et progresse en Christ continuellement. La vie dans laquelle le Saint Esprit dirige les choses n’est jamais stagnante. Une telle vie n’est pas la même qu’il y a un an, ceci serait contradictoire. L’apôtre démontre clairement que dans la nouvelle création l’Esprit Saint joue un rôle déterminant quant à la croissance spirituelle.
                    c) La Révélation de la Destinée de l'homme Ensuite, l’apôtre enseigne de façon profonde et pleine, ce qui concerne le dessein et la destinée de l’homme. Au commencement de la Bible nous avons des indices nous indiquant que Dieu créa l’homme avec un grand dessein et une grande destinée, ces choses sont pleinement développées par Paul. Il nous dit exactement ce que Dieu avait en pensée avant même de créer l’homme, quelle était sa raison pour créer l’homme et quelle était la destinée de l’homme. L’apôtre put nous transmettre ces choses car elles lui furent révélées par l’Esprit de Dieu. Par ce même Esprit, cette grande œuvre divine qu’est la nouvelle création, doit se poursuivre jusqu’à son accomplissement. La dernière chose que nous lisons concernant la première création est : « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. », Genèse 1 :31. Dieu entra alors dans son repos. C’est ici le parachèvement de l’œuvre de l’Esprit Saint : tout amener finalement à l’entière satisfaction de Dieu. Il ne s’agit pas uniquement que Dieu trouve son repos, mais que toute la création puisse jouir du repos de Dieu.
                     d) Une Nouvelle Conscience et de Nouvelles Capacités Paul nous parle largement de cette nouvelle conscience qui habite l’homme et la femme de la nouvelle création. Une conscience entièrement nouvelle est donnée au croyant qui reçoit l’Esprit Saint. Tout ce dont il était inconscient, est maintenant réel dans la vie du croyant. Comme, par exemple, la conscience de connaître Dieu comme Père et celle de connaître Jésus Christ comme Sauveur. Chaque chrétien ayant reçu l’Esprit de Dieu sait combien ces choses sont vraies. Il a une nouvelle conscience dans toutes les différentes sphères, il a de nouvelles capacités, qu’il n’avait pas auparavant, pour faire et pour être. Tout ceci est en parallèle à l’ancienne création, c’est la nouvelle création en Christ Jésus. Comme l’Esprit avait affecté l’ancienne création, Il accomplit toutes choses dans la nouvelle.
                    e) L’Enseignement de Jésus L’apôtre Paul était l’héritier de ce que le Seigneur Jésus avait enseigné au sujet de l’Esprit Saint. Nous savons que le Seigneur parla beaucoup au sujet du Saint Esprit. A la fin de sa vie le Seigneur passa beaucoup de temps avec ses disciples, loin des foules ; loin de tout. Très souvent nous retrouvons son sujet de prédilection lorsqu’Il était avec ses disciples, ce sujet était souvent exprimé au travers d’une expression caractéristique : « En ce jour-là… ». A plusieurs reprises le Seigneur utilise cette phrase et c’est ceci qui était sous-entendu : « Quand l'Esprit de vérité sera venu. », Jean 16 :13. Jésus annonçait à l’avance le jour où l’Esprit viendrait et ce qu’Il ferait, l’apôtre Paul pouvait témoigner que ce jour était arrivé et qu’il vivait l’accomplissement de la promesse. Paul en vint à connaître, ce que tous les apôtres redoutaient jusqu’à ce qu’ils comprirent, la vérité et la signification des paroles du Seigneur : « Il vous est avantageux que moi je m'en aille; car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. », Jean 16 :7. Bien sûr les disciples appréhendaient le départ de Jésus, mais plus tard ils comprirent qu’il était incomparablement plus important qu’Il s’en aille afin que l’Esprit vienne. Paul avait saisi toute l’importance de la venue de l’Esprit, il savait que sa présence en lui était plus importante que d’avoir le Seigneur Jésus à ses cotés.
                    Paul connaissait ces choses par expérience, c’est avec cette connaissance spirituelle qu’il posa la question à ces Éphésiens. Nous comprenons mieux maintenant l’importance cruciale de cette question ! Tout ce que Jésus enseigna et expliqua au sujet de ce jour où l’Esprit Saint viendra, tout ce que l’Esprit fit afin d’accomplir les paroles du Seigneur :« Quand l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité… il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. », Jean 16 :13-14 ; toutes ces vérités furent révélées à l’apôtre Paul. Quelle richesse avons-nous dans les lettres de Paul au sujet du Saint Esprit ! Tout ceci était résumé dans la question soumise à ses disciples : « Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru? » C’est une question d’une très grande profondeur. Lorsque nous prenons tout en compte, il ne peut y avoir de question plus importante. Si tout ce que nous lisons dans le Nouveau Testament au sujet de l’Esprit de Dieu est vrai, alors la vie des croyants doit être extraordinaire !
                    En résumé, le chrétien, le croyant, celui qui a véritablement reçu l’Esprit Saint, est une personne surnaturelle. La présence intérieure de l’Esprit Saint, de l’Esprit de Dieu et son impartition de la vie éternelle, font du croyant quelqu’un de supranaturel. Il est habité d’un caractère surnaturel, le distinguant de tous les autres. C’est une vie immortelle. Celui qui possède la vie éternelle a ce qui transcende l’ordre naturel des choses, faisant de celui qui la reçoit un être éternel, dans le sens divin ; il est rattaché aux cieux et à l’éternité. L’assemblée pour laquelle ces choses sont vraies, qui a vraiment reçu l’Esprit Saint, qui est habitée par Lui, est un corps surnaturel ; il n’y a aucune puissance dans l’univers qui puisse la vaincre et la détruire. L’histoire prouve que c’est vrai, et le prouvera jusqu’à la fin. Que les hommes et les démons s’unissent contre l’Église du Seigneur – elle demeurera car elle est supranaturelle.
 2) Les Disciples

                    Ensuite il est question des disciples dans ce passage : « Paul, après avoir traversé les contrées supérieures, vint à Éphèse; et ayant trouvé certains disciples… » Il est très probable qu’ils étaient appelés « chrétiens », ils se définissaient ainsi et étaient appelés ainsi par les autres ; il ne pouvait pas en être autrement. Bien que ces hommes fussent des « chrétiens » il leur manquait la caractéristique essentielle qui marque la foi chrétienne ! Quelle était-elle ? Nous la voyons en ce disciple appelé Apollos, un juif d’Alexandrie, qui était arrivé depuis peu à Éphèse et qui était familier avec le ministère de Jean le Baptiseur concernant le Seigneur Jésus. Il nous est dit ici qu’il avait été « Il était instruit dans la voie du Seigneur… ne connaissant que le baptême de Jean. », Actes 18 :25. Quelle avait été la vocation de Jean ? Elle consistait à préparer la voie du Seigneur, de conduire ceux qui le suivaient à Jésus. Quel était son message ? La repentance en vue de l’imminente venue du Messie. Le message de Jean était « Repentez-vous », Matthieu 3 :2. Il est évident que le message de Jean était partiel : « Moi, je vous baptise d'eau pour la repentance; mais celui qui vient après moi… vous baptisera de l'Esprit Saint et de feu. », Matthieu 3 : 11. C’est ici toute la différence entre le ministère de Jean et celui du Seigneur Jésus.
                    Apollos connaissait ces choses et probablement d’autres encore, puisqu’il est dit qu’il était puissant dans les Écritures. Malgré cela Apollos n’alla pas plus loin que Jean, il demeurait sans l’expérience personnelle de l’œuvre de l’Esprit Saint par le baptême en Christ. Néanmoins, il n’était pas sans qualités, nous lisons qu’il connaissait les Écritures, ce qui laisse à penser qu’il maîtrisait l’Ancien Testament d’une façon particulière. Il connaissait ces passages qui parlaient du Messie, ceux que nous appelons les passages messianiques ; ce sont ces passages qui avaient préparés à l’avance ceux qui avaient compris ces promesses à la venue du Christ. Jean avait baptisé avec un baptême de repentance en préparation de Christ et de son Royaume, mais il ne put aller plus loin car c’est à ce point que son ministère s’arrêtait. Il semble qu’Apollos s’arrêta au même point. Peut-être était-il supérieur à Jean dans sa connaissance des Écritures, mais malgré cette connaissance il n’avait pas fait l’expérience de l’Esprit Saint. Aussi, selon le principe spirituel de tout ministère, il ne put mener plus loin ces disciples qu’il n’avait été lui-même.
                    Nous voyons alors que Aquilas et Priscilla, ce couple chrétien très prometteur qui avait accompagné Paul de Corinthe à Éphèse, relevèrent cette lacune importante ; ils lui expliquèrent en privé et « lui expliquèrent plus exactement la voie de Dieu. », Actes 18 :26. Son ministère fut d’une toute autre nature après cela. Peu après, il quitta Éphèse pour se rendre à Corinthe, il est très intéressant de voir alors l’efficacité du ministère d’Apollos à partie de ce point. Nous nous rappelons ces choses pour une raison bien précise : Lorsque Apollos alla au-delà de Jean le Baptiseur, qu’il saisit toute l’importance de l’Esprit Saint et du baptême en Christ, ceci eut un immense impact sur son service envers les saints. L’apôtre pouvait alors dire : « Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé », 1 Corinthiens 3 :6. C’est ici que nous voyons toute l’importance d’avoir l’Esprit Saint.
                    Ces disciples ne savaient rien de cet Esprit. Bien qu’ils aient eu avec eux un frère comme Apollos connaissant très bien les Écritures, et étant familier avec le ministère de Jean ; ils ne pouvaient aller plus loin que lui dans la vérité. En fait, ils ne connaissaient aucune des choses vitales et nécessaires du Seigneur, bien qu’ils aient eu un tel homme avec eux.
                    Ainsi, ces disciples représentaient un interlude, une transition entre Jean et Jésus. Il est possible qu’il y ait encore de tels disciples aujourd’hui, ils demeurent dans une situation de transition. Ils ont une certaine connaissance de la Bible, ils disent connaître Jésus ; ils se disent « chrétiens » mais n’ont pas d’expérience personnelle quant à l’Esprit de Dieu, ils ne sont pas des disciples. Ils appartiennent en fait à cette grande partie transitoire de la chrétienté. Ils ne sont pas allés au bout des choses, au bout du déroulement normal de la vie chrétienne ; ils se sont arrêtés en route. Mais ces Éphésiens ne se sont pas arrêtés, ils sont allés au bout et ont franchi cet état transitoire.
3) Le Baptême
                    Considérons maintenant la troisième chose – le baptême. Car c’était à celui-ci que voulait en venir l’apôtre Paul. Leur réponse : « Mais nous n'avons même pas ouï dire si l'Esprit Saint est », indiquait soit qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une telle chose que l’Esprit Saint ; ou bien, qu’ils ne savaient pas que l’Esprit Saint était venu. Mais ce n’est pas le plus important, il est suffisamment clair qu’ils ne savaient rien personnellement de l’Esprit de Dieu. C’est alors que Paul leur dit : « Eh bien dans quel baptême avez-vous été baptisés alors ? » C’est ici qu’est l’épicentre de cet échange entre Paul et ces disciples. « Avez-vous reçu l'Esprit Saint quand vous avez cru ?... En quoi avez-vous donc été baptisés ? » C’est deux choses vont ensemble, l’une des questions est incluse dans l’autre : « De quel baptême donc avez-vous été baptisés ? »
                    Nous devons alors nous demander : Quelle est donc la signification du baptême en Christ ? Autrement-dit : Pourquoi est-ce que l’Esprit Saint attendait ce témoignage ? La réponse à cette question est l’élément le plus important de la vie chrétienne. C’est ici que nous en venons au « sceau » et à la « constitution » dont il est question dans le titre de ce chapitre. Le baptême n’est pas ces choses, mais allons au-delà du baptême et regardons à sa véritable signification. Qu’est-ce que signifie le baptême en Christ ? Nous devons retourner au tout début des choses pour le savoir. Que s’est-il donc passé dans le jardin, quand l’homme n’a pas cru Dieu ? Lorsque l’homme, à la suggestion de Satan, a désobéi à Dieu ? Il a en fait ouvert la porte de son être, une ouverture dans laquelle Satan s’est immiscé et de cet être Satan ne s’est jamais retiré. Quand l’homme s’est ouvert à Satan, ce dernier a pris possession de l’âme du premier ; il a obtenu un point d’encrage dans le cœur de l’homme. C’est à partir de ce point et depuis ce temps-là, que les forces maléfiques ont accompli l’œuvre de Satan dans l’homme et à travers l’homme.
                    Ne nous trompons pas à ce sujet : les âmes des hommes et des femmes incrédules sont en alliance avec les forces démoniaques de ce monde. Peut-être en sont-ils conscients ou pas, mais ceci n’enlève rien à cette vérité. Chacun de nous peut témoigner des forces mises en mouvement lorsque nous nous sommes donnés à Christ. Nous nous sommes rendus vite compte que nous n’étions pas aussi libres que nous le pensions, nous n’avions pas la liberté de choisir, que nous pensions avoir. Ceux qui veulent se donner à Christ s’aperçoivent très vite qu’ils sont en fait des esclaves, et à moins de faire appel à un libérateur hors normes, il n’y a point d’échappatoire. Cette ouverture a été faite alors, cet encrage à pris place, cette alliance avec Satan à été scellée et rien ne peut y remédier. L’âme de l’homme non-régénéré est liée à Satan, et les forces du mal y accomplissent toutes ses volontés.
                    Y a-t-il donc un moyen d’échapper à cet état ? Le seul moyen c’est la mort. C’est la sentence prononcée par Dieu sur l’homme : « Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement. », Genèse 2 :17 ; « L'âme qui péchera, celle-là mourra. », Ézéchiel 18 :4 . Mais les Écritures déclarent également : « Un est mort pour tous », 2 Corinthiens 5 :14. Jésus a pris la place du pécheur et est mort à sa place. En sa mort Il a brisé le lien, Il a mis fin à cette union, Il a « dépouillé les principautés et les autorités », Colossiens 2 :15. Il « rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable », Hébreux 2 :14. Un est mort pour tous. Le baptême est notre témoignage, c’est le double témoignage du croyant. D’une part, dans la mort de Christ, l’homme qui était uni à Satan a été mis de côté et Satan également. D’autre part, dans son union avec Christ dans Sa résurrection, l’Esprit Saint établit une nouvelle relation intérieure. La mort marque le point de non-retour. La résurrection marque la nouvelle union. C’est par cette union du croyant avec Dieu que Christ et son Royaume deviennent effectifs. C’est ainsi que les propos éternels de Dieu sont réalisés – réalisés sur l’unique terrain de cette union rendue effective et opérante par la réception de l’Esprit Saint.

à suivre...


mercredi 23 août 2017

(1) Questions Fondamentales de la Vie Chrétienne par T. Austin-Sparks



Chapitre 1 - L’Importance Capitale d’Avoir une Appréhension Adéquate de Christ
Lire Matthieu 16 :13-15 « Qui dites-vous que je suis ? »
                    La réponse que chacun d’entre nous donnera à cette question révélera la mesure de notre propre vie spirituelle. Néanmoins, je voudrais dire avant tout que bien que le Seigneur ait recherché la réponse que lui a donnée Pierre – un témoignage et une affirmation de sa divinité en tant que Fils de Dieu – nous ne voulons pas nous engager dans une discussion concernant la divinité de Christ ; bien que l’issue de ce qui suit ne fera que renforcer cette vérité. Notre but est de contribuer à une plus grande réalisation de la place et de la signification de Christ dans le propos éternel de Dieu.
La Connaissance de Christ est Fondamentale à la destinée de l’Homme
                    Nous commençons par une déclaration élémentaire : tout ce qui touche à la destinée de l’homme est lié à la connaissance de Christ. Pour le chrétien en particulier, la connaissance de Christ gouverne tout. Les Écritures nous éclairent explicitement quant à deux aspects de cette vérité.
a) Christ – le Fondement de la Vie Chrétienne
                    Premièrement, la connaissance de Christ est le fondement et le commencement de la vie chrétienne. «C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. », Jean 17 :3. Bien que ceci soit reconnu et accepté comme une vérité simple et élémentaire, il est évident que le Nouveau Testament déclare que la vie chrétienne peut avoir soit un bon ou un mauvais commencement. La suite dépendra, à plus ou moins long terme, de ce commencement ; nous savons que ceci est vrai dans la vie naturelle. Si un bébé a un mauvais commencement, ceci provoquera beaucoup d’anxiété et demandera beaucoup d’attention durant une période plus ou moins longue. Si néanmoins il a un bon début, la suite se déroulera sans trop de problèmes pour lui-même et ses proches.
                    Il en est de même avec la vie chrétienne : le commencement peut être bon, ou il peut-être mauvais, l’effet de ce commencement se fera sentir peut être pour très longtemps. La force ou la faiblesse, la croissance accélérée ou retardée, une vie fructueuse ou au contraire stérile, dépendront très largement de notre appréhension initiale de Christ ; c’est quelque chose qui doit nous interpeller. Les apôtres savaient parfaitement ces choses, et en étaient très conscients. C’est pour cette raison qu’ils s’appliquaient à poser les fondements d’un bon commencement en présentant une connaissance adéquate du Seigneur Jésus.
b) Croissance dans la Connaissance de Christ
                    Une seconde chose, toute aussi importante, est qu’après le commencement de la vie chrétienne, les croyants devraient croître sans cesse dans leur connaissance et appréhension de Christ ; ceci est présenté très clairement dans les Écritures
                    Premièrement, l’existence même de tous les enseignements présents dans le Nouveau Testament et destinés aux croyants, démontre qu’il devrait en être ainsi.
                    Secondement, il est évident que nous pouvons observer une progression quant à ces enseignements dans les Écritures. Pour le commencement de la vie chrétienne, des mots comme « connaître » et « connaissance » sont usités, comme dans le passage cité ci-après : « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent… » Mais cette croissance et ce progrès envers la maturité spirituelle sont exprimés par un mot plus précis encore. Ceci n’est pas évident dans nos traductions, néanmoins il est présent. Ce mot est dans le grec epignosis, qui veut littéralement dire « pleine connaissance ». Ce mot est utilisé vingt fois dans le Nouveau Testament, et à peu près treize fois en référence directe avec la croissance du croyant dans la vie chrétienne. Il serait utile de noter et d’étudier tous les passages où nous trouvons ce mot, avec l’aide d’un bon lexique. Il est tout à fait remarquable de voir comment, après avoir présenté la connaissance de Jésus au début du salut, les apôtres insistent sur la poursuite vers une pleine connaissance du Seigneur.
                    De plus, cette connaissance plus profonde est indiquée par les enseignements spécifiques de la Parole. Nous ne citerons qu’un seul exemple à cet égard. Dans Éphésiens 1 :17 nous lisons : « que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne l' esprit de sagesse et de révélation dans sa [pleine] connaissance. » Remarquons que ces paroles étaient adressées à des croyants qui avaient déjà reçu ce que l’apôtre appelle « tout le conseil de Dieu . », Actes 20 :27. C’était aux anciens de l’assemblée qui était à Éphèse que Paul dit ces paroles, pendant la longue période pendant laquelle il était demeuré avec eux ; il n’avait pas hésité à leur déclarer tout le conseil de Dieu. Néanmoins, nous le voyons plus tard prier pour eux et pour toute l’assemblée afin qu’ils aient « l’esprit de sagesse et de révélation dans la pleine connaissance de Christ » ; ceci est à la fois très significatif et éloquent.
                    Ainsi, nous avons très clairement exposé cette idée que les chrétiens sont supposés avancés et sans cesse appelés à la progression spirituelle dans leur connaissance et appréhension de Christ. La Parole de Dieu rend ces choses très évidentes, et bien que ceci n’ai peut-être pas besoin d’être un objet d’insistance, il est essentiel que cette croissance soit reconnue. Toute fondation quant à la vie chrétienne doit prendre en considération qu’une connaissance progressive de Christ est fondamentale si les chrétiens désirent atteindre la plénitude de leur vocation.
Ce que la Bible Enseigne

                     Considérons la Bible et voyons ce qu’elle peut nous enseigner quant à la connaissance de Christ. Le croyant Bible en main a le panorama de toute l’histoire humaine. Sur la scène de ce monde, un merveilleux décor s’étale devant lui réparti dans toutes les branches de la science : la terre – la géologie, le ciel – l’astronomie, la biologie – la vie, le corps humain – la physiologie et l’âme – la psychologie. Toutes ces choses, le monde, l’homme et l’histoire, sont sur le devant de la scène. Mais avec les Ecritures entre ses mains, le chrétien est conduit au-delà de tout ceci, pour ainsi dire derrière la scène, dans les coulisses de toutes ces choses. Il est conduit en la présence-même de Dieu qui se tient derrière tout ce qui est apparent. De surcroît, avec toujours la Bible en main, le croyant est amené à voir que Dieu est un Dieu de propos, un Dieu de dessein, qu’Il planifie toutes choses selon le bon vouloir de sa volonté. C’est un Dieu qui a conçu et qui œuvre envers l’accomplissement de ce dessein. En outre, le chrétien est éclairé, toujours par les Ecritures, quant à la nature même de ce dessein. Dieu œuvre en mettant en marche toutes ses divines ressources afin de parvenir à son but, lequel est centré et dirigé vers une Personne qui n’est autre que le Fils de Dieu. Le propos tout entier de Dieu, la scène de l’univers dans sa totalité, ainsi que toutes les ressources divines, sont focalisés sur cette Personne merveilleuse : le Fils de Dieu. Tout s’opère pour Lui et Lui seul.
Les Sept Sections de la Bible
                    Il est apparent, par rapport à ce dessein éternel de Dieu, en ce qui concerne ce plan divin pour le Fils, que la Bible est arrangée en sept sections. La première – la création – tient proportionnellement une petite place dans le livre divin. Néanmoins, la Bible a beaucoup à dire à propos de la création en relation avec le Fils de Dieu. En Lui, par Lui et pour Lui furent toutes choses créées (Colossiens 1 :16), ceci embrasse tout !
                    La seconde section, qui est appelée la période des patriarches, s’étend du quatrième chapitre de la Genèse jusqu’à la fin de ce livre. Nous méditerons sur cette section ci-dessous.
                    Une troisième section, commençant au livre de l’Exode, est ce qui est appelée la période d’Israël ; elle court jusqu'à la fin de l’Ancien Testament. Mais elle inclut des sous-sections, la section de la sacrificature, du douzième chapitre de l’Exode jusqu’au premier livre de Samuel. Suit la période de la monarchie, elle va jusqu’à la fin des livres des Rois et des Chroniques. C’est à ce moment que la monarchie est amenée à sa fin, et qu’Israël est emmenée en captivité. Il y a enfin la dernière sous-section, celle des prophètes qui occupe le dernier quart de l’Ancien Testament.
                    La quatrième section de la Bible inclut l’Incarnation, la vie la mort et la résurrection du Fils de Dieu.
                     La cinquième section, très courte mais très importante, comprend les quarante jours qui ont suivi la résurrection.
                     La sixième section représente le ministère actuel du Seigneur Jésus dans les cieux. Ceci comprend deux aspects, tout d’abord l’avènement de l’Esprit Saint, ensuite nous avons la naissance, la vocation et l’achèvement de l’Église.
                     La septième et dernière section, celle qui touche l’avènement du Fils dans sa gloire, a plusieurs aspects, implications et effets dans trois domaines particuliers : premièrement en relation avec l’Église, deuxièmement en relation avec les Nations et enfin en relation avec Satan et son royaume.
                    Ces sept sections comprennent la Bible tout entière. Pour le moment, je vais me limiter aux seconde et troisième parties, celles qui concernent la période des patriarches et Israël. Tout en gardant en point de mire l’objet de notre méditation : découvrir la place et la signification du Seigneur Jésus dans le dessein éternel de Dieu. Ceci afin que nous parvenions à une connaissance adéquate du Seigneur, ce qui est essentiel pour la plénitude spirituelle du chrétien individuellement et de l’Église collectivement.
La Période des Patriarches
                    Dans cette section, nous avons sept personnes remarquables qui dominent les évènements. Comme nous le savons, le chiffre sept représente la plénitude spirituelle, ou ce qui est complet spirituellement. Lorsque nous considérons ces sept hommes, qui furent divinement et souverainement choisis afin de nous enseigner, nous voyons que Dieu a incorporé sept caractéristiques qui nous parlent du Fils ; prises toutes ensemble, celles-ci nous donnent une description complète du Seigneur Jésus. Je n’ai pas l’intention d’étudier tous ces traits maintenant, mais nous allons les considérer de façon générale ; afin de servir au but de notre présente méditation. Ce sont ici les sept personnes marquantes de cette section : Abel, Hénoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et Joseph. Chacun d’entre eux représente un trait caractéristique de la Personne de Christ.
                    Abel – les portes des cieux se sont fermées à Adam mais se sont rouvertes pour un homme qui était prêt à tout abandonner dans sa vie afin de servir à la volonté de Dieu. Caïn, par ses propres moyens, essaya d’entrer par la porte du jardin, mais la trouva fermée et interdite à l’homme ; il n’y avait aucun accès possible. Mais envers Abel cette porte des cieux fut rouverte. Abel parvint à entrer car il était disposé à tout sacrifier dans sa vie, la vie même, afin d’être conforme à la pensée de Dieu. Aussi, nous voyons en lui un aspect remarquable du Seigneur.
                     Hénoch – c’est l’homme qui marcha seul avec Dieu sur la terre alors que tous les autres marchaient dans une direction opposée à Dieu et contraire à Lui. C’est ce que fit le Seigneur Jésus, et Il fut très certainement le seul homme à avoir marché ainsi de son temps. Il marcha avec le Père comme nul autre. Aussi, lorsque tous s’éloignaient de Dieu, Hénoch marcha avec Dieu.
                     Noé – c’est celui qui vécut à la lumière d’un jugement à venir et d’un jour de renouveau qui allait suivre ; Noé se dévoua à marcher en vue d’un tel jour. Ceci est résumé très succinctement, car la vie de Noé fut remplie de péripéties. Il fut éprouvé par le temps et les apparences qui semblaient contredire et discréditer la position qu’il avait adoptée. Il fut éprouvé très sévèrement dans sa solitude, néanmoins il vécut et oeuvra toute sa longue vie à la lumière d’un jour futur. Un jour de jugement, et un jour de renouveau ; au-delà du jugement. N’est-ce pas ici une figure marquante du Seigneur Jésus ?
                      Abraham – l’homme dont la part était l’Éternel seul. « Abraham, ne crains point; moi je suis… ta très-grande récompense .» Il était un homme privé de son pays, un étranger dans le pays dans lequel il séjournait, il vint et alla dans ce pays comme « Je suis étranger, habitant parmi vous » ; mais son attribution était l’Éternel. Il nous est dit qu’il cherchait la patrie céleste, «car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur », (Hébreux 11:16,10). La seule part d’Abraham était l’Éternel. Cette vérité contient beaucoup plus d’éléments, mais c’est ce qui résume cette personne-clé de l’Ancien Testament. Ainsi était le Seigneur Jésus. Combien solitaire était sa vie ici-bas, une vie de labeur et de privations ! Mais le Père était sa part, et ceci était pleinement suffisant.
                   Isaac – il est la figure de la victoire de la vie sur la mort. Il représente cette vie plus que conquérante, qui annule la mort et la rend inefficace. C’est une image forte du Seigneur Jésus – une vie qui déclare sans cesse que la mort a été vaincue. Une vie qui ne cesse jamais, triomphante sur la mort !
                    Jacob – comme il était difficile Jacob ! Néanmoins, lorsque nous analysons sa vie, nous voyons qu’il parvint à faire l’expérience de ce que le Seigneur Jésus a vécu : seule la vie dans l’Esprit est la vie ascendante. Jacob fit l’expérience douloureuse d’obtenir la victoire sur la chair. Un jour sa chair fut vaincue, il en ressortit affaibli et brisé. Il découvrit alors que l’ascendance spirituelle n’est pas obtenue par la perfidie, la ruse ni la force de la chair, mais uniquement par l’Esprit. C’est sur ce principe que vivait le Seigneur Jésus. L’Éternel amena Jacob sur la base de son propre Fils – la base de l’ascendance par l’Esprit.
                    Joseph – il résume tous ceux qui l’ont précédé et contient toutes les grandes caractéristiques du Seigneur : la souffrance et la gloire.
                    Nous avons donc, en ces hommes, un aperçu de la description du Fils par le Père. Souvenons-nous qu’il est écrit que ce fut par le Fils que toutes choses furent faites, (Jean 1 :3 ; Colossiens 1 :16). Aussi, l’achèvement de la première phase de la création est arrivé par le Fils. Que fait t-il après cela ? Il est vrai que le Père est entré dans son repos. Mais qu’en est-il du Fils ? Le Fils s’est-il assis en se disant « Ceci est la fin de tout » ? A quoi a donc été occupé le Fils pendant tout ce temps ? Le fils est à l’œuvre dans la vie de ces sept hommes. Il est occupé à se manifester dans leur vie spirituelle. Il inculque ses traits de caractère de cette septuple manière. La seule façon véritable et profitable d’étudier les Patriarches, est de le faire à la lumière de Jésus Christ. La vie de ces hommes est fascinante au niveau humain, mais ceci ne nous conduira pas loin. Nous devons voir ce à quoi Dieu travaille dans ces hommes, ce dans quoi Il s’investit et le but de l’œuvre du Fils : Il est occupé à se reproduire dans la vie spirituelle de ces hommes. Alors, l’étude de la vie de ces hommes contribuera à l’acquisition d’une plus grande connaissance de Christ. Ce sera une édifiante et utile  connaissance ; une connaissance qui produira de la puissance et de la vie.
L’Ère d’Israël
                    La section suivante, celle qui concerne Israël, de l’Exode à Malachie, est elle-même divisée en plusieurs parties. Nous avons la sacrificature, d’Exode douze au livre de Ruth. Ensuite, nous avons la monarchie, du premier livre de Samuel jusqu’au second livre des Chroniques. Enfin, nous avons les prophètes, d’Ésaïe à Malachie.
a) La Sacrificature
                     Afin d’apprécier la signification de singularité de la sacrificature de l’ère d’Israël, il est nécessaire de reconnaître la raison du choix divin d’Israël. C'est-à-dire que nous devons apprécier, à sa juste valeur, la place, la nature et la vocation d’Israël. Beaucoup de choses ont été dites et écrites à propos de la nation juive, il est vraiment un peuple hors du commun. Ils ont été appelés le plus merveilleux peuple de l’histoire. Bon nombre d’études ont été conduites quant à ce qui a été appelé « le génie de la religion juive ». Mais nous ne lisons aucune de ces choses dans la Bible ! S'il y a eu quelque aspect merveilleux de ce peuple, il ne pouvait pas s’en vanter ; car ce n’était dû qu’à la grâce de Dieu.
                    Ce que la Bible révèle concernant les enfants d’Israël n’est pas leur « génie pour la religion », mais plutôt le fait qu’ils n’étaient pas meilleurs, sinon pire, que les autres nations. En fait, lorsque les intérêts d’Israël étaient menacés, ou lorsque leurs ambitions étaient frustrées, il était alors dominé par la cupidité, l’égoïsme, la dureté de cœur, l’entêtement et le meurtre. Etienne avait, de son temps, adéquatement résumé leur histoire lorsqu’il déclara à leurs conducteurs : « Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Et ils ont tué ceux qui ont prédit la venue du Juste », (Actes 7 :52). « Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? » C’était un défi qui leur était lancé. Dans ce merveilleux discours d’Etienne, toute l’histoire est annoncée et présentée de manière très sombre. Aucun génie pour la religion – bien au contraire ! La déclaration solennelle de Dieu à l’égard d’Israël avait été :
« Ce n'est pas parce que vous étiez plus nombreux que tous les peuples , que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis. », (Deutéronome 7 :7).
                     Pourquoi donc Dieu a-t’Il choisi un tel peuple ? Comment un tel peuple pouvait-il être pleinement accepté par Dieu, être en communion avec Lui, gardé dans Son amour, obtenir de Lui toutes les faveurs, le provoquer à la jalousie pour leur cause – comment était-ce possible avec un tel peuple ? Reconnaissons avant toute chose que leur existence était fondée sur un système « médiatorial » : une sainte sacrificature, un autel saint, des sacrifices et des offrandes saints, des sacrifices d’animaux sans tache ni défaut, des offrandes de gâteaux faits avec de la farine fine, des victimes expiatoires inspectées scrupuleusement par les sacrificateurs. Toutes ces choses proclamaient haut et fort qu’elles étaient ainsi – non pas pour un grand peuple, pas pour un peuple ayant un certain génie pour la religion et la bonté – mais pour les pires des pécheurs, ceux qui n’ont aucune espérance, les plus désobéissants, les plus provocateurs, les plus méprisables, le peuple le plus infidèle de toute la terre – pour de tels gens, Dieu a pourvu la plus intime relation entre eux et Lui-même ! Que tous ceux qui se désespèrent lisent le Psaume 105, puis, une fois lu, qu’ils lisent le Psaume qui le précède et celui qui le suit. Dans le Psaume 105 nous avons la longue et monotone histoire de l’infidélité et de l’inconstance de cette nation. Malgré tout, Dieu pardonna, pardonna et pardonna encore. Pourquoi ?
                    L’histoire d’Israël ne peut être lue et comprise qu’à la lumière de Jésus Christ. Il est la seule explication. Pourquoi Dieu choisit-Il Israël ? Quelle est leur place, la nature de ce peuple, leur vocation ? Israël est l’objet de la grande leçon de la grâce. C’est la grâce qui procure tout ce qui manque à l’homme, mais qui est essentiel pour la communion avec Dieu. Dieu la pourvoit Lui-même. De la matrice d’Israël Jésus Christ est venu, mais Il était déjà implicitement présent dans toutes ces choses qui faisaient partie de la sacrificature. Ces figures déclaraient : « Ce n’est pas votre mérite, ni votre bonté – c’est ma perfection. » Ainsi, Israël démontre, non pas sa propre grandeur, sa propre bonté, son propre génie, mais uniquement la grandeur de Christ. Celui qui, pour des gens comme nous, a été fait « sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption .», (1 Corinthiens 1 :30). Dans quel but ? « En sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu », (verset 29). Toute la gloire est à Christ. Dieu, dans sa sagesse, a jugé utile de se servir de ce peuple Israël, de le garder pendant tous ces siècles, afin de démontrer au monde dans ce peuple et à travers lui, sa merveilleuse grâce – cette grâce « de notre Seigneur a surabondé avec la foi et l'amour qui est dans le Christ Jésus. », (cf. 1 Timothée 1 :14).
b) La Monarchie
                    La monarchie va du premier livre de Samuel au second livre des Chroniques. L’aspect dominant de cette monarchie était la gloire : la gloire de Dieu manifestée, savourée et manifestée par le peuple de sa grâce – car, comme nous l’avons vu, c’est ce qu’il est. Parce qu’il est le peuple de sa grâce, il est le peuple de sa gloire. Le trône est un symbole d’ascendance, de puissance, d’autorité et de primauté. Il devait être l’expression d’un « trône de gloire » établi dans les cieux, (Jérémie 17 :12).
                      Alors que nous avons considéré le peuple d’Israël quant à la monarchie, nous devons maintenant nous attarder sur le père et le fils dans lesquels la monarchie parvint à son apogée de gloire et de puissance – David et Salomon.
                    Commençons par David. Qui est David ? Que pense-t-il et dit-il de lui-même, à propos de son passé et de son règne ? Il est écrit que David alla se présenter dans la présence du Seigneur et lui dit : « Qui suis-je, Éternel Dieu! et quelle est ma maison… ? » (1 Chroniques 17 :16). L'Eternel lui répondit : « Je t'ai pris des parcs, d'auprès du menu bétail ». David était un homme de souche humble, sans aucune réputation et sans aucune valeur aux yeux de ses frères. Ses fautes et ses faiblesses sont écrites en larges lettres et ne furent pas cachées par l’Eternel. Des choses que nous aurions préféré ne pas savoir, que nous aurions souhaité qu’elles ne fussent pas dans la Bible – des meurtres, des trahisons, des passions – l’Esprit de Dieu a relaté et préservé toutes ces choses. Ce n’est pas ici l’histoire d’un homme qui est exceptionnel pour sa perfection et ses excellences morales. Bien entendu, il y a de très bonnes choses à propos de David, il y en a de merveilleuses, mais Dieu nous a révélé cet autre coté. Il est avant tout un homme, un homme épris de toutes les faiblesses et passions de l’humanité. Il est tombé au plus profond du péché – il a des péchés ignobles. Du fond du bourbier il a crié pour être délivré, et loua Dieu pour l’avoir tiré de la fosse ; l’horrible fosse – mais il en fit l’expérience.
                    Considérons à présent Salomon. Observons ses débuts, le désavantage de sa naissance – le péché dans lequel il fut conçu, l’iniquité qui marquait sa venue au monde. N’avez-vous jamais éprouvé un grand trouble en lisant le onzième chapitre du premier livre des rois ? Nous y avons un homme pour lequel Dieu fit tout pour lui : Un homme que Dieu avait gratifié de sagesse au-dessus de tous les hommes, qui avait été doté d’une richesse et d’une considération et d’une puissance sans précédent. Un homme démarqué de tous les hommes quant aux bénédictions divines, lorsqu’il était au summum de sa gloire. Mais malgré tout ce que Dieu fit pour lui, sa vraie nature fut révélée au grand jour, comme par exemple dans ce chapitre du premier livre des Rois : « Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères ». Ceci marqua le commencement du déclin et de la chute, la terrible tragédie d’un homme descendant dans le bourbier et dans la fosse de l’iniquité humaine. Le résultat en fut la division du royaume, une lignée de successeurs royaux épouvantable et la déportation de tout le peuple en exil. C’est l’histoire de Salomon. Il parait invraisemblable qu’un tel homme puisse tomber si bas.
                    Malgré cela, Dieu connaissait tout de Salomon avant même qu’Il ne le gratifia de la première bénédiction. Dieu connaissait son homme, Il savait tout ce qui pouvait et allait arriver. Que pensons-nous donc de David et de Salomon ? Il s’agissait d’hommes ordinaires, de la race d’Adam, parvenant au sommet de la puissance et de la gloire – Pourquoi ? A cause de la grâce de Dieu. Dans quelle intention Dieu agit-Il ainsi ? Pourquoi a t-Il donné à Salomon, comme le déclarent les Ecritures, une sagesse, une puissance et une gloire supérieures à ce qu’aucun n’avait jamais eu avant lui, et qui n’a jamais été dépassée par aucun homme après lui (1 Rois 3 :12) ? Pourquoi a t-Il fait de la sagesse de Salomon quelque chose d’exceptionnel ? Il est devenu lui-même un proverbe. Si nous voulons évoquer la sagesse, les richesses et la gloire, nous parlons de Salomon. Même le Seigneur Jésus le fit : « Salomon dans toute sa gloire », (Matthieu 6 :29). Dans quel but Dieu s’engagea t-Il avec ces hommes David et Salomon ?
                    Nous avons la réponse claire et définitive dans le Nouveau Testament. Lisez les passages du Nouveau Testament où David et Salomon sont liés au Seigneur Jésus. Dieu a toujours eu son Fils en vue. En David et Salomon, Dieu présentait symboliquement le royaume de son Fils, avec toute la gloire et les bénédictions qui en découleraient par la grâce en Christ Jésus. C’est ici l’explication de cette période de la monarchie. Sans ceci elle n’a aucune raison d’être. A travers ces hommes, Dieu a démontré à travers toute l’histoire, les grandes vérités concernant son Fils. Tout d’abord, Il présente, à travers la sacrificature, la grande vérité de la grâce rédemptrice : tout est divinement pourvu afin d’amener le peuple en Sa présence, qu’il puisse jouir d’une communion impérissable. Ensuite, au moyen de la monarchie, Il met en évidence ce à quoi conduira la grâce : elle conduit à la gloire par le Christ Jésus.
c) Les Prophètes
                    La troisième partie, celle des prophètes, couvre deux périodes : celle qui précède la captivité et celle qui lui succéda. Le ministère prophétique avait pour but de re-présenter la pleine pensée de Dieu concernant Son Fils et Son peuple et, à travers eux, de le faire envers les Nations aussi. Les prophètes étaient un rempart contre le déclin spirituel chronique du peuple de Dieu. Cette tendance à la déchéance spirituelle est toujours présente, même parmi le peuple de Dieu, les prophètes étaient un bouclier contre cette inclination. Soit ils encourageaient les sacrificateurs et les rois, soit ils s’opposaient à eux quant à cette question de déclin. Ce faisant, ils maintenaient la pensée divine relativement à la sacrificature et la royauté : la sainteté, l’incorruptibilité, la justice et la vérité. Mais ils étaient oppressés par les situations désespérées de leurs propres temps, et ainsi ils parlèrent beaucoup de ce Jour à venir et de Celui qui devait venir. La perspective de l’avènement de cette Personne était leur force, leur espérance et leur inspiration. Pour eux, le salut et la gloire étaient dans Celui qui devait arriver.
                      Lorsque Jésus posa cette question à Ses disciples : « Qui dites-vous que je suis? », ils proposèrent des réponses issues de l’opinion publique qui exprimaient l’espérance prophétique. Mais pour Lui ces réponses étaient inadéquates. Il était la réponse à cette espérance, et ainsi Il insista auprès d’eux pour voir s’ils parviendraient à cette conclusion.
                      Ils avaient été avec Lui pendant plus de trois ans, pendant cette période ils virent Ses œuvres, entendirent Ses paroles ; l’avaient connu comme une personne dans la chair. Son temps sur la terre arrive à la fin, et dans cet endroit reculé du nord, alors que Sa face est déjà tournée vers Jérusalem, Il sonde Ses disciples, Il les sonde avec cette question : « Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l'homme? » (Matthieu 16 :13). Entendant une diversité de réponses quant à ce que les hommes pensent de Lui, Il s’enquiert de Ses disciples : « Qui dites-vous que je suis? ». Ce qu’Il demande en fait est : « Quelle est donc la conclusion à laquelle vous parvenez à mon sujet ? Vous avez tout vu, vous avez tout entendu, vous avez touché : Quelle conclusion en tirez-vous ? Comment me percevez-vous ? Quel résultat obtenez-vous ? Après tout, quelle est donc votre perception de Moi ?
                    Alors que Pierre donna une réponse qui satisfit le Seigneur, ce n’était qu’une illumination momentanée et passagère, car peu après, ce même homme renia Jésus. Les évangiles nous conduisent à une triste conclusion : bien que les disciples fussent proches de Lui, qu’ils entendirent tout ce qu’Il dit et virent tout ce qu’Il fit ; bien qu’ils l’écoutèrent et l’observèrent, ils ne l’avaient pas vraiment vu. Un tel constat peut nous paraître injuste, mais les évangiles nous démontrent maintes fois qu’il en était ainsi. Ce n’était pas la première fois qu’Il mettait en évidence leur manque de discernement. Nous voyons ce qui arriva juste après. Lorsqu’Il se manifeste à eux après la résurrection en se montrant et en leur parlant, nous voyons leur profonde incrédulité et ignorance. Ils n’avaient rien saisi, rien appréhendé : la vision spirituelle leur faisait défaut. Ils connaissaient leur Bible – ils connaissaient Moïse, les Psaumes, les Prophètes – mais ils n’avaient pas saisi qui Il était. C’est ce qu’Il met en avant sans cesse dans les évangiles et parce qu’ils n’avaient pas compris qui Il était, les disciples rencontrèrent d’énormes difficultés. C’est pour cela qu’ils le désertèrent et s’enfuirent au moment le plus noir, que le premier d’entre eux le renia trois fois avec véhémence. C’est pour cette même raison que nous les voyons, après la crucifixion, éparpillés, désillusionnés et désemparés. Ils n’avaient pas compris qui Il était.
                    Revenons à notre question principale : l’importance fondamentale d’une appréhension et d’une connaissance appropriée et pertinente de Christ révélé en nous par l’Esprit Saint. Nous pourrions résumer ceci en disant que la Bible tout entière, de la Genèse à l’Apocalypse n’a qu’un seul objet en vue : c’est de nous révéler la pensée de Dieu quant à l’homme ; afin que l’homme puisse savoir comment rendre toute la gloire à Dieu. Mais l’unique moyen de parvenir à cette fin est le Fils de Dieu. Non seulement Il nous révèle la pensée de Dieu, mais Il est la pensée de Dieu pour nous. Il n’est pas seulement la Parole en tant que message, Il est la Parole en tant que Personne. Il en découle que toute la Bible est saturée et gouvernée par Christ. Il en est la raison de son existence, qu’elle nous révèle le passé, le présent, l’avenir ou l’éternité. Christ est central, Christ est absolu, Christ est universel ; Christ domine toutes choses. La vie chrétienne sera plus ou moins significative dépendamment de notre appréhension et connaissance spirituelles de Christ. Ceci est réalisé par ce que l’apôtre Paul appelle : « les yeux de votre cœur étant éclairés », (Éphésiens 1 :18). Christ est la somme de toutes choses, le genre de chrétien que nous serons et la mesure de la plénitude spirituelle atteinte par chacun dépendra exclusivement de notre connaissance de Christ, (cf. Éphésiens 4 :12-16).
à suivre...


lundi 21 août 2017

LA COMMUNION DE SES SOUFFRANCES Par Théodore Austin-Sparks

http://www.connaitrechrist.net/

« Afin que je connaisse Christ... et la communion de Ses souffrances. » (Philippiens 3:10)

« Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et je remplis ma part des souffrances de Christ pour son corps qui est l'Eglise. » (Colossiens 1:24)

« ...rendre parfait l'auteur de leur salut par les souffrances... ayant été tenté Lui-même dans ses souffrances. » (Hébreux 2:10,18)

« Si vous supportez patiemment la souffrance pour avoir bien fait, c'est à cela que Dieu prend plaisir. Car, c'est à cela que vous êtes appelés, puisque Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple... maltraité ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice. » (I Pierre 2:20,21,23)

« Christ ayant donc souffert pour nous dans la chair, vous aussi, armez-vous de cette même pensée... réjouissez-vous de ce que vous participez aux souffrances de Christ. » (I Pierre 4:1,12-13)

                    L'expression « les souffrances de Christ » est un tout, une expression globale qui dépasse de loin ce que nous en savons. Elle englobe ou recouvre tout un domaine de souffrances à laquelle nous n'avons aucune part; nous ne sommes nullement appelés à être partie prenante de la souffrance expiatoire de Christ. Il nous faut le reconnaître et l'affirmer une fois pour toutes. Si souvent l'Adversaire cherche à nous rappeler et nous mettre dans la tête, nos souffrances et nos péchés et par là même à saper l'œuvre que Christ accomplit dans nos cœurs. Dans un livre dangereux et pernicieux, l'auteur déclare avec insistance qu'il nous faut tous faire l'expiation de nos péchés même si nous sommes déjà devenus chrétiens: c'est un mensonge satanique. Il y a une différence entre la correction toute pédagogique de l'amour du Père dans l'instruction de l'enfant et le jugement lié à la condamnation du péché.

                    Que l'on comprenne bien qu' « une pleine expiation » a été faite par Christ et que nous n'avons aucune part aux souffrances endurées par Christ dans cette œuvre. Mais il est un autre domaine de ses souffrances auquel nous pouvons avoir part, non pas pour notre salut mais pour notre vocation et notre édification. Ces souffrances revêtent diverses formes et nous allons en dire quelques mots. Nous diviserons ces aspects de la souffrance en deux: les souffrances intérieures et cachées, et les souffrances extérieures.

I - Les souffrances cachées de Christ

                    Dans Hébreux 2:18, il est dit qu' « Il souffrait Lui-même d'être tenté », ce qui nous fait comprendre que la tentation était un chemin de souffrance pour Christ. Certaines tentations étaient évidentes mais pour Lui la souffrance était bien plus profonde car elle impliquait bien plus de peine pour Lui que pour nous. Nous pouvons néanmoins en avoir quelques notions. Par exemple, avec quelle persévérance et persistance notre Seigneur était-il poussé à donner à son comportement un intérêt personnel! Depuis l'épreuve de la tentation au désert et jusqu'aux derniers instants sur la Croix, c'était toujours: « Sauve-toi toi-même. » Il était toujours entraîné sur la voie rapide, facile et populaire, mais la voie de la volonté du Père était toute autre: celle de la patience, de l'obstacle et de la solitude.

                    La nature même du dessein qui le motivait et dirigeait sa vie, allait à l'encontre de ce chemin facile, rapide et peu coûteux, celui d'Adam qui était leurré, piégé par une destinée divine perdue. Il en était arrivé à inverser en l'être humain cette tendance à la facilité. Une atmosphère terrible régnait en son for intérieur par rapport à cette destinée divine. L'antagonisme, la solitude et l'inaptitude à saisir la nature des choses divines, pesaient si terriblement sur lui au point qu'aucune attitude simplement passive n'était encore possible. Il lui fallait combattre et lutter en passant par la pression de la suggestion et de la contrainte: « Il souffrait en étant tenté » Il était tenté d'éviter toute nuisance ou désagrément personnel, de désamorcer l'incompréhension et l'injure et de faire du compromis en cherchant à éliminer toute opposition et tout superflu.

                    Ce n'était pas une souffrance morale pour lui d'affronter cette tentation, mais cette tentation s'infiltrait si souvent par des voies qui la rendait très douloureuse pour lui. Un de ses plus proches compagnons allait sur ce point le méjuger complètement (Matthieu 16: 23) servant Satan pour le détourner subtilement, mais avec amour, du sentier de souffrance qui était devant Lui. C'est effectivement une souffrance quand le plus proche de soi sur terre n'arrive pas à saisir toutes les exigences de la volonté du Père et de sa consécration envers Lui, en utilisant la persuasion et l'amour de la sollicitude pour trouver une voie alternative. Pierre était tenté de servir Sa cause par des moyens et méthodes humains. Descendre du haut d'un lieu élevé jusqu'au milieu d'une foule attirerait l'attention en faisant une grosse impression. Ce serait sensationnel, comme descendre du ciel. Le monde serait captivé et Sa position bien établie; Que de telles suggestions, sans doute renouvelées en d'autres circonstances plus heureuses, aient été fastes à Celui qui était présent dans la Joie de Dieu, c'était déjà en soi une souffrance.

                    Il n'était pas nécessaire qu'en Lui quoique ce soit réponde et réagisse à de telles suggestions. Ces suggestions étaient en elles-mêmes des motifs de souffrance morale et spirituelle et c'était terrible pour Lui de vivre dans une telle ambiance où elles se multipliaient. Il était également tenté d'être exposé à faire de l'opinion un facteur déterminant, ce que les gens religieux diraient ou penseraient, ce qui était accepté et ce qui se faisait. C'était aussi ce que ses proches et ses propres frères voulaient Lui faire accepter. (Jean 4:15)

                     Oui, Il est entré dans nos propres tentations: Il a été tenté en tout point comme nous et d'une certaine manière que nous ne comprenons pas, c'était pour Lui une souffrance. Il y a des souffrances qui sont particulièrement le lot de ceux qui paient un lourd tribut à leur soumission et à leur consécration à un dessein divinement attribué. La souffrance causée par cette sorte d'épreuve, la tentation, se vit essentiellement dans le secret.

II- Les souffrances extérieures de Christ.

                     Comme Fils de Dieu de la lignée céleste, Christ était marqué par la différence. Par voie de conséquence, un certain antagonisme envers Lui régnait là où « le Prince de la puissance de l'air » siégeait (Éphésiens 2:2). Les gens étaient influencés et conditionnés malgré eux. Dans la mesure où ils étaient concernés, c'était déraisonnable et immérité, car ils n'étaient que des jouets entre les mains du diable. Il ne pouvait tout simplement pas avoir raison quoiqu'Il dise ou fasse. Une fois Il était trop humble Il n'était que le fils du charpentier, une autre fois, Il était trop élevé et supérieur aux autres. Ce qu'il avait de bien était mal compris et déprécié. Apparemment, on ne lui donnait aucune chance d'avoir raison. Si d'aventure Il s'était laissé influencé par le courant populaire, on faisait une enquête sur Lui et tout se révélait comme faux. Beaucoup d'autres attitudes se révélaient comme l'expression d'un sentiment d'hostilité.

                   Rappelons-nous toujours que ceux qui appartiennent à Christ souffrent de la même manière que Lui. Ils sont marqués et différenciés comme étant de la semence royale et à l'encontre de toute raison et bon sens humains, ce qui fait que les meilleures personnes sont presque irresponsables de leurs paroles et de leurs actes. C'est tout cela la communion à ses souffrances.

                     Souvenons-nous qu'Il était rendu parfait par ses souffrances. Parfait par sa nature, Il a été amené pleinement à la perfection par ses souffrances. Nous-mêmes, en souffrant avec Lui (au travers de ses souffrances), nous serons amenés à Sa parfaite ressemblance, conforme à Son image.

T.A. Sparks

vendredi 18 août 2017

L'AMBITION SUPREME D'UN APOTRE Par Théodore Austin-Sparks

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« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. » (Philippiens 3:10)


                    Quelques mots de ce passage suffisent pour révéler à quel point cet homme était dévoué au Seigneur Jésus. Tout le contexte nous présente l'épanchement de son propre cœur envers Celui dont il dit qu'Il l'avait « saisi », et il focalise tout dans cette expression toute simple « Pour le connaître, lui. »

                   Cette déclaration frappe par les circonstances mêmes dans lesquelles elle a été exprimée. Voici un homme qui avait reçu une révélation et une connaissance de Jésus Christ plus grande que jamais homme n'avait eue. Cette connaissance avait commencé quand dit-il, « il plut à Dieu de révéler son Fils en moi ». Cet évènement avait bouleversé Paul qui avait dû partir au désert pour essayer d'en saisir les implications. Plus tard, Paul fut « ravi jusqu'au troisième ciel et il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer ». Entre ces deux expériences servant de fondement, l'évidence d'une croissance dans la connaissance de Christ apparaît. Après tout cela, tandis que la fin de sa vie approche, l'apôtre s'écrie avec passion: « Pour le connaître, lui. »
                     Le moins que l'on puisse dire à ce sujet, c'est que le Christ en vu était vraiment un très grand Christ, qui dépasse de loin les plus grandes capacités de compréhension de l'homme. Cela contraste tellement avec le Christ limité que nous pouvons connaître et appréhender! Il y a tellement plus dans le Christ que nous n'avons pas encore vu! Mais nous devons détailler notre verset. Il peut être analysé par les mots principaux, et être résumé en quatre expressions.
  1. La passion qui gouverne tout: « Pour le connaître, Lui. »
  2. La puissance effective: « La puissance de sa résurrection. »
  1. La base essentielle: « La communion de ses souffrances. »
  1. Le principe progressif: « Etant rendu conforme à sa mort. »
1. La Passion qui Gouverne Tout: Pour le connaître, Lui

                    Ici une petite étude de mots s'avérera à la fois utile et nécessaire. Dans la langue grec originale du Nouveau Testament il y a deux mots que l'on traduit par « connaissant », « connaissance » ou « connaître ». On les retrouve à de nombreuses reprises et endroits à travers tout le Nouveau Testament.
                    Un de ces mots signifie connaître par des informations; ce que l'on nous dit, ce que nous lisons, ou ce qui nous est rapporté. C'est plus une connaissance qui vient à travers l'observation, l'étude, la recherche, ou la discussion. Elle porte plutôt sur des choses, des personnes, etc. L'autre mot signifie avoir une expérience personnelle, une relation intime; et une connaissance intérieure. Parfois il est accompagné d'un préfixe et cela donne au mot le sens de « pleine connaissance » (epi). C'est ce second mot et cette seconde signification qui est employée ici: « Afin que j'obtienne ou acquiers davantage de la connaissance de Christ par une expérience recueillie à travers une intimité personnelle; en vivant une relation directe avec Lui. »

                    Ceci supprime tout ce qui est du domaine de la simple théorie, de l'intelligence, et de ce que l'on nous dit. C'est le résultat et la conséquence de l'action intérieure du Saint Esprit. C'est pour cette raison que Paul associe cette connaissance à « la puissance de la résurrection, et la communion de ses souffrances ». C'est une connaissance puissante, née d'une expérience profonde. C'est ici la seule vraie connaissance de Christ! Elle est plantée et tissée dans la vie intérieure.
2. La Puissance Effective: « La puissance de sa résurrection. »

                    Bien que cette phrase concerne le futur, à savoir son accomplissement dans la gloire, nous devons comprendre que dans chacune de ces expressions, Paul fait référence à la vie présente. Même dans le verset suivant, où il parle de parvenir « à la résurrection d'entre les morts », l'Apôtre pense avant tout à la résurrection spirituelle et morale. Paul avait déjà connu quelque chose de cette puissance: sa conversion en témoigne. Ses plus grandes expériences furent peut-être celles qu'il vécut en Asie et à Lystre (2 Corinthiens 1:9; Actes 14:9-20).
                    La puissance de résurrection et de vie résident dans la connaissance de Christ. Nous Le connaissons ainsi, et cela est à la disposition de tous les croyants. Nous en avons besoin pour endurer, vaincre, accomplir le ministère, maintenir le témoignage du Seigneur dans ce monde et pour chaque besoin qui se manifeste en relation avec les intérêts et la gloire de Christ. Cela place la vie sur une base surnaturelle. C'est la puissance de Sa résurrection, le plus grand miracle de l'histoire.
3. La Base Essentielle: « La communion de ses souffrances. »
                     Concernant ce point, nous devons mettre de côté certaines choses une fois pour toutes. Il s'agit des souffrances de Christ, que nous ne partageons pas et que nous ne sommes pas appelés à partager, bien que parfois elles puissent sembler proches de celles que nous rencontrons.

                    Nous ne partageons pas les souffrances de Christ liées à la rédemption. Il existe tout un domaine de souffrances lui appartenant à Lui seul. L'Œuvre de rédemption en faveur de l'homme Lui appartient en propre. Lorsque Celui qui était sans péché a été fait péché pour nous, Il était seul. Dieu lui-même l'abandonna dans ce moment éternel. Toute la vérité de son Unique Personne réside dans ce fait et tout le principe du sacrifice parfait - l'Agneau sans défaut - y repose.
                    Cela étant établi et accepté, nous pouvons néanmoins être en communion avec Christ dans certaines de ses souffrances. Ainsi, il se peut qu'à cause de Lui, les hommes nous méprisent et nous rejettent. Nous pouvons être discrédités, rejetés, persécutés, méprisés, torturés ou même « mis à mort tout le jour », soit au sens propre, soit au sens figuré. Du reste, Paul parle de souffrances de Christ qu'il lui restait encore à accomplir « pour son corps qui est l'assemblée ». Ceci est un aspect et un domaine de souffrance bien différent de la souffrance physique. Paul considérait ce type de souffrance comme un honneur et comme un sujet de réjouissance, car c'était pour Celui qu'il aimait si profondément. Dans cette souffrance, avec et pour Christ, Paul discernait également un fondement pour connaître Christ et la puissance de Sa résurrection. L'apôtre laissait entendre que seuls ceux qui connaissent cette communion connaissent vraiment le Seigneur. Nous savons cela! A l'évidence, notre réelle utilité dans les choses spirituelles ne vient que lorsque nous avons été pressés; ceux qui ont le plus souffert ont aussi le plus à offrir. Il n'y a rien d'artificiel dans le fruit de Christ.

4. Le Principe du Progrès: « Etant rendu conforme à sa mort. »
                    Il est important de comprendre la chose suivante: l'Apôtre ne considérait pas le fait d'être rendu conforme à la mort de Christ comme étant une fin en soi. La véritable signification de cette conformité à la mort de Christ réside dans la croissance et dans la connaissance de Christ, la connaissance de la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances. La mort - celle de Christ - appartient au passé: ce fait s'était déroulé au commencement, cependant l'histoire spirituelle d'un chrétien est un retour permanent vers le sens de cette mort. Je veux parler ici de la mort du « vieil homme », de la crucifixion par rapport à la pensée et à la volonté du monde et de la fermeture de la porte à tout un système qui n'est ni centré sur Christ, ni gouverné par Christ.

                    Toutes ces choses ont été déclarées et présentées dès les premières lettres de Paul, mais leur sens et leur réelle portée ne devaient être rendus vrais que progressivement, par les expériences spirituelles. Paul enseigne que la signification de la mort de Christ doit devenir l'histoire intérieure du chrétien, et que cela se manifesterait peu à peu à travers la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances. Ainsi, le chrétien parviendra à une plus grande connaissance de Christ et de cette puissance Divine en étant rendu conforme à Sa mort. Il en est toujours ainsi.
                    Par le principe progressif de la conformité à Sa mort, cette passion prédominante ouvre le chemin de cette puissance effective et opérante, sur le fondement de la communion aux souffrances de Christ.

Tiré de « A TWitness and A Testimony », Septembre-Octobre, 1969