samedi 22 juillet 2017

(3) La Foi du Vainqueur par T. Austin-Sparks Chapitre 3 - L’Appel à Tenir Ferme

Lecture : Hébreux 10:32 ; 34-39 ; 11:1-2 ; 12:1-2
                    Nous remarquons que ces paroles sont adressées au peuple du Seigneur, ceux qui étaient en danger de quitter le chemin de la foi, et le rappel ici concerne la foi ; la vie de la foi. Dans ces derniers chapitres de l'épître, nous avons un résumé des aspects principaux de la lettre. Nous y trouvons les choses principales et primordiales qui furent l’occasion de la lettre ; un mot résume tout ce que cette épître contient : la foi. Nous pouvons le considérer en tout début de la lettre et le retrouver tout au long de la lettre, et ce jusqu'à la fin – c’est le mot qui gouverne cette épître.
                     La foi domine tout ce que contient cette lettre. Car maintenant, comme le démontre l'épître, tout ce qui concerne la vie du croyant est du domaine de l'invisible, du surnaturel, du spirituel. Il y eut une période dans la vie des Hébreux où tout était du domaine visible, et toutes ces choses visibles de leur croyance sont mentionnées, tout un système tel qu'il était manifesté sur terre dans le service du tabernacle : le sacerdoce, les sacrifices, la tente, tout le service. Cela était passé et, maintenant, tout cela est ôté du regard et est rassemblé en Celui qui est à la droite de Dieu ; hors du domaine visible du croyant et donc où tout devient une question de foi.
                    Mais à cause des épreuves et des afflictions, des adversités qu'ils rencontraient, la contrainte et l’anxiété auxquelles ils devaient faire face, ces croyants hébreux mettaient en péril cette vie et ce chemin de la foi. Il semblerait qu'ils avaient déjà amorcé cet écart. Par conséquent, voici le fort appel, ou le rappel, à la foi. Il leur est rappelé la foi qui les possédait et les poussait au commencement de leur vie chrétienne, et comment ils acceptèrent avec joie la perte de leurs biens, sachant qu'ils avaient une possession bien meilleure ; qui dure pour toujours. Or, cette possession meilleure et permanente avait été quelque peu éclipsée, tout au moins quant à sa signification et ses grandes lignes ; ils étaient en danger d'abandonner leur assurance.
                    Ce sont ici des paroles très significatives : « des biens meilleurs et permanents » – « une grande récompense ».
                    Nous devons lier ceci à des paroles que nous trouvons un peu plus loin : « Or la foi est l'assurance des choses qu'on espère… ». Si la foi s'affaiblit, les biens meilleurs, la grande rémunération s'estompent, deviennent plus faibles dans le cœur.
La Possession d'une Espérance par la Foi
                    Ce qui précède est la base de toute cette lettre, aussi nous devons considérer également l’espérance qu’elle expose : « Or la foi est l'assurance des choses qu'on espère, et la conviction de celles qu'on ne voit pas. Car c'est par elle que les anciens ont reçu témoignage. ». Alors, commence la grande lignée des anciens : Abel, Abraham, et tous ceux qui suivirent. Saisissez-vous la suggestion ou l'indication ? Tous ces hommes avaient quelque chose en quoi ils espéraient, un objet d’espérance. C'était quelque chose de meilleur que ce qui était ici-bas sur terre. Ils avaient un sujet d'espérance, et ils croyaient Dieu concernant cet objet, leur foi les avait conduits à abandonner tout autre chose ; avec cet objet-là en vue. Ils ont enduré, souffert, persisté pour ce sujet d'espérance dont ils s'étaient saisis par la foi.
                     Quand on reconnaît cela, alors on regarde ces hommes et l'on se dit : Quel était leur but ? Quel était l'objet de leur espérance ?
                    Abel a reçu le témoignage qu'il était juste. Etait-ce ceci qu'il recherchait ? Etait-ce cela l'aspiration du cœur d'Abel, se tenir devant Dieu comme justifié ? Eh bien, tout semblerait indiquer que ceci était son but et la foi le fit parvenir à cette grande rémunération : « il a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu. » – par la foi. Nous n’allons pas évoquer chacune des personnes mentionnées dans ce chapitre, mais vous verrez qu'ils avaient tous un sujet d'espérance, et qu'ils parvinrent à leur but par la foi.
                    Pourquoi Hénoc marcha-t-il avec Dieu ? Il avait foi en un but, et ce fut sa foi de posséder cette grande rémunération, qui l'amena, en son temps, à marcher avec Dieu comme il le fit. Il marcha avec Dieu : il dut marcher avec Dieu dans son propre cœur comme tout homme doit le faire. Qu'ils soient peu ou nombreux ceux qui marchent avec Dieu doivent le faire d’une façon solitaire ; la marche avec Dieu est toujours une chose personnelle. L'une des marques d'une réelle marche avec Dieu est celle-ci : il nous semble que personne d'autre n'ait fait ce chemin-là auparavant, et que personne n’en sache rien. Une réelle marche avec Dieu est toujours une chose individuelle issue de la foi personnelle de quelqu'un ; c'est toujours une chose solitaire. C'est découvrir Dieu pour soi-même, c'est la vocation d'un pionnier. Personne d'autre ne peut découvrir Dieu ou marcher avec Dieu à votre place. La foi d'aucun autre ne peut vous servir dans cette marche et vous amener à connaître ce qu'ils connaissent du Seigneur. Nous devons marcher seul avec Dieu. Et Hénoch marcha avec Dieu. Nous devons croire, quand il nous est dit ceci, que sa marche avec Dieu signifiait quelque chose de très réel, de particulier, de spécial. Ce fut une marche très réelle avec Dieu, une marche très absolue. Mais il le fit avec espérance, et sa marche étant dans la foi que son espérance serait atteinte, Dieu le prit. Nous devons croire que la foi d’Hénoc était attachée à ce que nous contemplons par rapport à l’enlèvement, savoir ne pas suivre le chemin ordinaire de la vie mais avoir une fin extraordinaire à sa marche, une consommation triomphante de sa marche, ici-bas, avec Dieu. Il crut que c'était possible. Son cœur fut attaché à cela ; il marcha avec Dieu et reçut la grande récompense ; la foi conduit à la chose espérée.
                    Il n’est pas exagéré de dire que c’était la foi qui produisit une telle possibilité. Il n’est pas possible de savoir si Hénoch fut le seul a avoir une telle espérance, celle d’être enlevé pour être avec Dieu. Ce qui le caractérisait était le fait qu’il n’avait qu’un seul but en vue, c’est ce qui est important et ce que nous devons retenir. C’était son espérance, et la foi le faisait agir par rapport à cette espérance, et ainsi il reçu la récompense.
                    Il en fut ainsi avec tous les autres : tous avaient un but. Cet objectif devint leur récompense, l’objet de leur d'espérance et en relation avec ce but à atteindre, ils acceptèrent, adoptèrent, poursuivirent un parcours de foi et par cette foi les anciens reçurent un témoignage. Ils reçurent le témoignage de Dieu.
La Patience et le Perfectionnement de la Foi
                    Or, ayant examiné toute cette base quant à la foi, l'auteur revient en arrière en pensée, et, comme vous le remarquez, il emploie le mot patience :
« Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises. », (Hébreux 10 : 36).
« C'est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous. », (Hébreux 12 :1).
                    Ainsi, ces trois choses sont réunies : l'espérance, la foi et la patience. Très souvent la foi a besoin d'un appui, et cet appui de la foi est la patience. « Après avoir accompli la volonté de Dieu – », c’est l’acte de foi, nous avons agi par la foi, à la lumière de ce que Dieu a implanté en nous comme l'objectif ; en ce qui nous concerne personnellement. Ainsi, nous pourrions vraiment dire : « Je me suis engagé dans la foi, j'ai adopté la façon d'opérer de la foi, j'ai fait la volonté de Dieu dans la foi ». Oui, mais cela ne nous amène pas toujours au but ; il y a la patience de la foi. Très souvent nous devons entretenir cette patience qui supporte longuement.
                    Les croyants, dont il est question dans Hébreux, au commencement, s'engagèrent dans la foi, sortant de tout le système des choses visibles, se plaçant sur la base des choses invisibles, célestes. En agissant ainsi, ils avaient beaucoup souffert : « – exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la même. En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens… », (Hébreux 10:33-34). Ainsi, ils s'étaient engagés dans la foi et avaient fait la volonté de Dieu, mais après cela une longue période s'était écoulée.
                    Aussi, la force du chapitre 11 est la suivante : non seulement les croyants, qui y sont nommés, acceptèrent un parcours de foi, non seulement ils obéirent à Dieu dans la question de la foi, mais ils persévérèrent avec cette espérance en vue, toute leur vie durant. Beaucoup d'entre eux n'ont jamais atteint, durant leur temps de vie, le but pour lequel ils avaient espéré, ni obtenu la grande récompense. Tout ce qu'ils ont obtenu fut le témoignage qu'ils reçurent de Dieu, et la patience donc, fut une constante nécessité et fut inséparable d’avec la foi. C'est la foi des élus de Dieu.
                    Il est aussi beaucoup question de la foi du vainqueur dans le livre de l'Apocalypse. Ce livre résume toute cette vérité, il en est l’apogée. Nous savons quelle place considérable occupe la patience de Christ envers le vainqueur : « Parce que tu as gardé la parole de ma patience… », Apocalypse 3 :10. « – la patience en Jésus… », Apocalypse 1 :9. Ramenons cela au point de départ : « Courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. », Hébreux 12 :1-2. Nous voyons que la foi et la patience sont données en exemples par le Seigneur Jésus comme les vertus et les facteurs inséparables de la victoire. « – lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu », (Hébreux 12:2) ; Jésus vainquant par la foi et la patience.
La Discipline de l'Âme
                    Nous avons quelque chose à ajouter quant à cette méditation : « Mais pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l'âme. ». Cela n'est pas l'objet de l'espérance, ni la grande récompense, mais ceci est dit pour montrer où se trouve notre difficulté. C'est notre propre âme qui est l'obstacle dans ce chemin de la foi et de la patience. Si vous avez une âme qui croit, qui a confiance et qui a la foi facilement, et si dans votre propre nature humaine vous n'avez aucune difficulté dans la question de la foi, alors la Bible n'a point été écrite pour vous. S'il en était de même quant à la patience, si vous êtes l'une de ces personnes qui n'éprouvent aucune difficulté à être patientes, vous êtes alors inadéquats pour Dieu. Vous voyez ce que je veux dire. Ici, mention est faite de la foi en vue de gagner l'âme. Vous devez ramener cette âme-là de votre côté. Un mot plus approprié serait conquérir l'âme. Encore que ceci ne soit pas une traduction parfaite, gagner n'est pas une traduction parfaite et assurément, sauver est loin d’être le meilleur mot. C'est que cette âme qui nous appartient doit être amenée en ligne, être possédée et amenée en harmonie avec le dessein divin de sorte que nos âmes soient rendues à notre service dans ce but divin, afin que notre être tout entier y soit également. C'est une question de progrès. Cela ne se fait pas d'un coup, mais c'est une ligne de conduite dans nos vies où tout le doute, l'incrédulité, la contestation, le naturel, la vie humaine sont, au fur et à mesure gagnés et amenés du côté de la foi.
                    Or, ceci est pour nous une chose très importante à reconnaître. Que fait le Seigneur avec nous ? Je ne crois pas que le Seigneur va nous couper en morceaux et nous placer dans des compartiments étanches, mettre notre esprit dans un compartiment et continuer à le conduire sans les autres parties de notre être ; et Il ne va certainement pas isoler notre âme et l'exclure. Ne vous faites pas cette idée avec tout ce que vous entendez au sujet de l'obstacle de l'âme et de la vie de l'âme. Ne vous faites pas l'idée que le Seigneur a retranché l'âme et l'a reléguée à une place où elle est complètement négligée. Il traite avec notre esprit pour que, par notre esprit, il y ait une conquête de l'âme, une maîtrise de l'âme ; une conversion de l'âme. C’est ici la nature même de l'éducation spirituelle.
                    Vous pouvez entrer dans quelque épreuve à cet égard, à tout moment. D'une part, il y a l'appel et la nécessité de la foi en Dieu, de la confiance dans le Seigneur, c’est l'action de la foi en s’engageant avec résolution. Or votre âme s'élève : vous savez dans votre esprit ce qui est vrai, ce qui est juste, ce qu'est la pensée du Seigneur, mais vous avez ici un ennemi, dans votre propre âme, qui s'élève et se met à contester, à douter ; à tirer en arrière. Que va faire le Seigneur ? Il ne va pas annihiler votre âme, la mettre hors d'action et n'essayez pas de mettre votre âme hors d'action. Quelle est la position à laquelle parvient celui qui a de l'expérience, qui a marché avec le Seigneur depuis un certain temps ; qui connaît un peu cette marche par la foi ? La position est simplement celle-ci : Oui, je sais tout au sujet de ces doutes et ces craintes, ces contestations, ce tourbillon de confusion, ce conflit de forces, qui s'élève en face de la volonté connue de Dieu. J'ai bien des fois souffert, souffert, parce que j'ai été désobéissant, parce que je ne me suis pas confié dans le Seigneur : j'ai subi un mauvais moment au dedans de moi parce que j'ai permis à mon âme d'avoir l'avantage et le dernier mot, et de produire une hésitation, un arrêt. J'ai appris qu'il ne convient pas de permettre cette sorte de chose. Mais ce que je dois faire maintenant, lorsque cette chose s'élève, (ce doute ou cette tendance naturelle qui m'est propre, de douter, ou de craindre, ou de contester, ou de trouver à redire, ou d'hésiter) c'est de dire à mon âme : « Non, je continue avec Dieu et tu dois te plier à Sa volonté ! »
                    J'ai peut-être présenté cela plutôt crûment, mais je suis sûr que vous verrez ce que je veux dire. C'est ici une position à laquelle nous parvenons après un temps de marche avec Dieu. Nous parvenons là où nous commençons à avoir un peu de connaissance au sujet de notre propre âme. Oui, cela m'a mis en difficulté auparavant, cette tendance naturelle qui m'est propre, de discuter la chose, d'en débattre longuement, d'en faire le tour en me posant des questions ; cela n'amène simplement nulle part. La pensée de Dieu à ce sujet est celle-ci : bien qu'il y ait tous les arguments contraires, étant donné que je sais que cela est la pensée de Dieu, les arguments pour l'instant doivent être vaincus et je dois continuer avec Dieu. C'est ici la seule issue. Ainsi, petit à petit (oh tellement lentement!) nous gagnons notre âme, nous la ramenons du bon côté, et progressivement nous nous rapprochons de la position qui contredit l'idée que l'âme est exclue : « Et tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force. » (Deutéronome 6 :5). Nous devons l'âme à sa juste place devant Dieu ; non pas l'exclure mais l'introduire. Mais nous sommes si lents à parvenir là où l'âme continue avec Dieu : « ...ceux qui croient pour la conservation de l'âme. ».
                    Le chapitre 12 est, en quelque sorte, le couronnement de tout ce qui précède. « Car considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes. » (verset 3).
                    Ici, entre les mains du Père, l'esprit est en train d'être instruit, d'être formé et l'un des objectifs de cette formation spirituelle est cette conquête de l'âme. Une personne vraiment spirituelle n'est pas une personne en qui l'âme a l'avantage, mais qui, ayant une âme, réellement une âme, a celle-ci en main. Voilà une personne spirituelle. Voilà ce que Dieu désire. Nous devons nous souvenir que l'âme a la marque distinctive de notre humanité, et Dieu ne va pas faire de nous autre chose que des humains, en tout temps, durant cette vie ou après. L'humanité n'est pas une chose mauvaise : c'est une chose divine. C'est une conception particulière et unique de Dieu. Les anges sont au-dessous de l'homme tel que Dieu désire qu'il soit : « Car ce n'est point aux anges qu'il a assujetti le monde habité à venir dont nous parlons; mais quelqu'un a rendu ce témoignage quelque part, disant: ‘Qu'est-ce que l'homme que tu te souviennes de lui… tu as assujetti toutes choses sous ses pieds’ » (Hébreux 2 :5-8). L'homme est une conception particulièrement noble de Dieu, non pas tel qu'il est, mais tel qu'il sera et tel que Christ est : « L’Homme Christ Jésus » (1 Timothée 2 :6). C'est une humanité glorifiée que Dieu désire, et la marque distinctive de l'humanité est l'âme dans sa juste position et sa juste relation. L'homme est composé d'un esprit, d'une âme et d'un corps, mais l'âme est le siège de l'intelligence morale, elle doit donc être gagnée. Cela ne peut être possible que si l'esprit est dans une juste position et en union avec Dieu.
Le Caractère Permanent des Lois Spirituelles
                    Nous terminerons avec une remarque générale supplémentaire qui ressort de ce qui se trouve ici dans cette partie de l'épître aux Hébreux : les lois spirituelles ne changent jamais. Le but de Dieu est le même, et les lois par lesquelles Dieu atteint Son but ne changent jamais. Ainsi tous ces hommes de l'ancienne dispensation, ces témoins, sont ici présentés devant nous, et il nous est donné de voir qu'ils ont agis sur la base de lois spirituelles ; leurs vies furent gouvernées par des lois spirituelles. Nous avons vu l'effet septuple de la foi en Abraham. C'est ce que nous retenons, et nous verrons bien plus de choses au sujet de ces sept principes de la foi.
                    Ces lois ne sont pas des lois pour Abraham seul, ou pour une dispensation particulière. Le chemin qu’avait dû emprunter Abraham quant à ces lois était, bien entendu, propre à Abraham et au temps d'Abraham. Nous ne vivons pas tous à Ur en Chaldée, et ainsi de suite. Ceci était simplement le lieu géographique et le cadre particulier. Mais la loi spirituelle demeure exactement la même. Tous ces points, concernant Abraham, sont reportés jusqu'à nos jours et nous sont présentés dans leur signification spirituelle. Le Seigneur montre la même loi, comme il en était pour Abraham, aussi il en de même pour nous ; il n'y a aucun changement. Le but est le même et le chemin qui mène au but est le même. Afin qu'elle parvienne à ce but-là, l'Eglise est donc amenée à s’appuyer exactement sur les mêmes lois spirituelles.
                    Considérant donc la nuée de témoins : « ...rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous » ; car la base de leur vie et de la nôtre est la même, tout ceci est résumé en un seul mot : la foi. Personne, depuis Abel, n'a atteint le but si ce n'est par la foi. Nous n'atteindrons le but d'aucune autre manière. Ce principe spirituel est immuable.

                     Si je pouvais renforcer ceci dans votre cœur par quelque parole supplémentaire, je pense que ce serait ceci : plus nous devenons spirituels, (c'est seulement une autre façon de dire : plus nous sommes immédiatement en contact avec Dieu, avec Ses voies et Ses intentions), plus le combat de la foi sera âpre et intensément réel. Ceci peut sembler étrange, nous pourrions peut-être penser que cela produirait juste l'effet contraire ; mais il n'en est pas ainsi et il n'en a jamais été ainsi. Le fait est que plus vous quittez ce qui est tangible, visible, ce qui peut être saisi par les sens naturels, plus vous entrez en contact avec ces forces célestes qui ont comme objectif suprême la destruction de la foi du peuple de Dieu.

« Et le Seigneur dit: Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé; mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. » (Luc 22:31-32).

                    Vous voyez quel est l'objectif de Satan : « la foi ». En ceci se trouvait le péril de Pierre à l'heure de son criblage. C'est une consolation de reconnaître ce point-là. Ce fut au moment même où il était accablé par la conscience de sa propre faillite, il avait renié son Seigneur, ceci l'avait atteint de plein fouet et il en fut écrasé, brisé. Il dit : « j'ai renié mon Seigneur ! » C’est lorsque vous vous trouvez d'une façon ou d'une autre dans ce domaine de la conscience de votre propre faillite et échec ; là où le Seigneur est déçu de vous, que Satan s'interpose. Il se précipite et dit : « A quoi bon que tu essaies ? A quoi bon que tu crois, que tu espères ? Tu ferais mieux de tout abandonner ! » Béni soit Dieu, à l'heure du péril de la foi, nous avons ce mot d'encouragement : « J'ai prié pour toi... » Notre foi n'est pas une affaire qui dépend de notre propre force, celle de maintenir quelque chose ; c'est une affaire qui dépend de Sa prière.

fin

jeudi 20 juillet 2017

(2) La Foi du Vainqueur par T. Austin-Sparks Chapitre 2 - Autres Caractéristiques du Septuple Fruit de la Foi

                    Considérant toujours cette lettre aux Galates et le verset de qui la résume, à savoir le verset 20 du chapitre 2, avec la dernière partie du verset 19. Nous avons vu quelle large place Abraham tient dans cette lettre, et donc quelle large place est faite à la foi. Je pense qu'il serait juste de dire qu'en écrivant cette lettre, l'apôtre avait pour objet de traiter la question de la foi, et il introduisit Abraham comme le grand exemple. Comme nous l'avons déjà dit, nous y voyons Paul symboliquement joignant ses mains à celles d'Abraham et se tenait avec lui sur la même base.
                   Nous avons dit que sept choses dans lesquelles la foi a introduit Abraham, et de façon semblable Paul, et cela s'applique à nous. Nous avons brièvement mentionné trois de celles-ci. La première chose dans laquelle la foi amena Abraham fut l'unité avec l'intention divine, cette intention étant une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu. La seconde chose fut l'unité avec la méthode divine, à savoir, la séparation d'avec la terre et la nature, et l'union avec le ciel. La troisième chose fut l'unité avec le moyen divin par lequel Dieu œuvre toutes choses, qui est l'Esprit nous conformant à l’image du Fils par la croix. Maintenant nous continuons avec le quatrième aspect de la foi.
4 - L'Unité avec le Temps Divin
« – quand l'accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils – »,

                  Galates 4 :4. Quand l’accomplissement du temps est venu, ou encore quand vint la plénitude du temps ! Il n'est pas difficile pour nous de voir, comment dans le cas d'Abraham, sa foi fut amenée en relation avec le temps de Dieu. Le facteur temps chez Abraham fut un facteur très réel, et peut-être l'un des plus éprouvants et des plus difficiles pour sa foi.
                    Or, cette question du temps, dans le cas d'Abraham, a affecté bien des points quant à la signification de sa vie. Abraham reçut une représentation très vaste de la vérité divine et une révélation très complète. Aussi, sa vie a eu une influence significative sur beaucoup de choses, maintes et maintes fois nous rencontrons un test de la foi d’Abraham en relation avec les agissements de Dieu. En vérité, d'une certaine perspective, en considérant sa vie tout entière, nous pouvons dire qu'elle a abouti finalement au triomphe de la foi sur ce facteur particulier du temps.

                    Dans le sens divin absolu, il n'a point reçu les promesses divines durant son existence. A la fin de sa vie, il s'attendait encore a l'accomplissement de la promesse, et si sa foi avait succombé, il aurait naturellement adopté l'attitude suivante : étant donné que la chose ne s'était pas accomplie depuis un temps si long et durant sa vie, tout cela représentait peut-être une grosse erreur de sa part, une fausse espérance, un certain égarement et ainsi de suite.

                    Mais, si la lettre aux Hébreux doit être prise comme révélant sa position réelle, il crut jusqu’à la fin. Il a donc cru que Dieu avait Son temps en vue de l'accomplissement de Son intention et que, bien que cela ne se soit pas produit durant sa vie, Ses paroles s’accompliraient néanmoins. Durant toute sa vie, dans tous les agissements de Dieu à son égard quant à l'intention divine, il dû endurer des épreuves à propos du facteur temps, et ayant été éprouvé sur ce critère, la promesse fut accomplie.
                    C'est ce principe spirituel que nous voulons mettre en avant. Nous le voyons très clairement et de façon suprême, au sujet de la promesse d’Isaac. Vous vous souvenez comment, dans le quinzième chapitre de la Genèse, le Seigneur est venu vers Abram lui faire la promesse qu'en sa descendance il y aurait une bénédiction universelle. C'est alors que le combat commença, et qu’Abram prépara un sacrifice, et comment, de son côté, il entra lui-même dans une alliance avec Dieu par la foi. Quand il eut réalisé sa part, c'est à dire la part de la foi, qu'il croyait Dieu et lorsqu’il confirmait ceci dans une alliance par le sacrifice, alors il nous est dit, quand toutes les conditions furent réunies, que l’alliance entre Dieu et Abram fut alors ratifiée.
                    L'épisode semble nous indiquer une confiance très absolue dans la promesse de Dieu concernant la descendance ; l'indication qu'Abram prit position à cet égard, une position absolue et qui l'engageait totalement par la foi. Cela renfermait tout, et cela n'est compris et reconnu que lorsque l'on voit à quoi Dieu s'était engagé ce jour-là ; car Dieu n'a jamais fait d'alliance qu'en relation avec Son propre Fils. Il est important de se souvenir que les alliances de Dieu sont toujours en relation avec Son Fils. Elle sont liées au Seigneur Jésus.

                    Quand Dieu, ce jour-là, fit alliance avec Abram, dans le sang et par l'autel, Dieu s'engageait en ce jour avec tout ce qu'Il possédait, par tout ce qu'Il pouvait faire. Il s'engageait jusqu'à la mesure de Son Fils unique et bien-aimé, et ce, jusqu'à la mort ; car cet autel et ce sacrifice préfiguraient le don le plus plein et le plus grand de Dieu dans l'alliance. Pour sa part, Abram entra en cela en coopération avec Dieu. Qu'il sût ou non ce qui allait arriver, nous ne pouvons pas le savoir, mais il devait savoir que, pour sa part, l'alliance l'engageait à être aussi absolu que Dieu.

                    Ce qui suivit quelques années plus tard, fut la demande de Dieu à Abram d'accomplir sa part dans l'alliance. « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes – » Abram fut réellement éprouvé en ce jour-là, concernant ce qui avait eu lieu en ce jour particulier, et c'est la même foi qui, à la fois, reçoit et donne le fils.
L'Intention du Délai
                    Ainsi, au chapitre 15, nous avons la promesse, et bien que cela ne paraisse pas être ainsi, vu que l'histoire est si rapidement présentée, il semble cependant que cela eut lieu au moins quinze ans avant que la promesse fût accomplie. Cela eut lieu au moins une quinzaine d’années auparavant, mais nous ne pouvons pas le dire avec certitude car l'Hébreu est très imprécis sur ce point. Vous vous souvenez que lorsque les hommes vinrent vers la tente d'Abram et ratifièrent la promesse, leurs propos dans notre traduction ressemblent a quelque chose comme ceci : « au temps » ou « à l'époque » ou « à la période », (Genèse 18:14). Les mots sont très vagues. Certains ont traduit cela : « L'année prochaine, au temps fixé... », mais nous ne pouvons traduire cette expression avec certitude.

                     Tout ce que nous pouvons dire est que ce fut une ratification précise de la promesse, qu'au temps fixé par Dieu ce serait accompli. Cette ratification dans la tente eut lieu quelques quatorze ou quinze années après les événements du chapitre 15, où la promesse fut donnée. Ainsi, en prenant en considération toutes les circonstances : la promesse, l’âge, l’époque, etc., vous pouvez constater que ce facteur temps fut une réelle question de foi. Le temps passe. On s'éloigne de plus en plus de toute possibilité d'accomplissement. Abram était âgé de quatre-vingt dix neuf ans lorsque cette ratification de la promesse fut faite.

                    Vous voyez que le facteur temps fut une réelle épreuve. En outre, ce fut un mouvement de Dieu délibéré et précis. Pourquoi le Seigneur, sachant ce qu'Il ferait, n'a-t-Il pas attendu jusqu'a ce qu'Il soit sur le point de l'accomplir, pour venir simplement dire : « Abram, ceci aura lieu ! » et le réaliser ? Mais non ! Il est venu, l'a annoncé et s'en est allé, et les années se sont succédées. Puis Il revint, ratifia Sa promesse, et sur ce, il y eut encore de l'attente. Le Seigneur a des voies étranges. Il agit à notre égard de cette façon. Il recherche à introduire Ses instruments dans l'unité avec Lui-même.

                    Il y a une petite phrase dans le Nouveau Testament qui est connue comme ceci : « quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé ». La signification de cette parole est que d’attendre, comme dans le cas d'Abram, n'était pas une chose plaisante, ce n’est pas une chose que les hommes choisissent. Ceci sous-entend que si le Seigneur pouvait en avoir la liberté, Il accomplirait Son intention immédiatement. La longanimité, l'indulgence, la patience, l'endurance, toutes ces choses de la part de Dieu ne sont pas celles qu'Il choisirait dans la mise à exécution de Ses intentions, vu toute la souffrance, la détresse et la peine qui s'y trouvent. Mais Il a souffert, et Il a souffert longuement, afin que Ses instruments parviennent a l'unité avec Lui ; unité avec Sa pensée.
                    Le but est que cela élève cette chose à un certain niveau. Ce n'est pas que le Seigneur agisse avec vous et avec moi simplement comme un maître d'école, essayant d'obtenir quelque chose de nous. Il se peut que le Seigneur désire que des qualités morales se développent en nous : la patience, la longanimité et ainsi de suite ; il n'y a aucun doute que cela est vrai, mais ce n'est pas simplement cela. Le Seigneur dit : « Je ne vais pas faire ceci jusqu'à ce que tu manifestes des signes de certaines qualités ». Le Seigneur nous élève exactement sur le même niveau que le Sien, nous introduisant dans une réelle unité avec Lui-même, de sorte que nous ayons le même sentiment que le Sien envers les autres, et à l'égard de la situation et du besoin.

                    Je crois que lorsque le Seigneur parvient à obtenir dans Son Église la même pensée que la Sienne, alors Son temps est arrivé. Le Seigneur n'est pas simplement en train d'attendre un temps quelconque. Il y a quelque chose qui est lié à ce temps, et Il cherche à produire dans le cœur de Son instrument ce qui est dans Son propre cœur, de sorte que cet instrument, qu’il soit individuel ou collectif, aspire à la même chose que Lui. L'Eglise doit aspirer aux choses de Dieu, sa pensée doit être en accord avec celle de Dieu et cette aspiration et attente unique ne se trouve pas encore dans l’Église.

                    Il y a bien des voix, des voix différentes et discordantes parmi le peuple de Dieu, des voix qui sont même en contradiction les unes avec les autres. Ceci se traduit par des délais agonisants, par des impossibilités grandissantes de la situation de l’Église. Les vainqueurs aspirent dans la souffrance à tout ce qui est de Dieu par rapport à tout ce qui est autre ; l’Église sera amenée à cette aspiration céleste. Au milieu de la nuit, il y aura un cri ! C’est ici l’unité avec Dieu dans Son temps, dans les temps fixés par Dieu.
                    Cependant, il est vrai que Dieu a Son temps. Il existe une plénitude de temps à l'égard de tout mouvement divin, et nous ne pouvons pas agir en dehors du temps de Dieu. Peut-être avons-nous appris cela. Nous ne pouvons pas précipiter les choses, nous ne pouvons pas hâter Dieu, nous ne pouvons pas produire les choses pour lesquelles le temps n'est pas approprié. Cette connaissance se trouve dans le Seigneur, et Il voudrait nous introduire en esprit dans l’unité avec Lui sur ce point. Il cherche et désire que nous soyons un avec Lui en Son temps, afin que, lorsque Son temps sera vraiment là, Il nous ait à Sa disposition comme ceux par lesquels Il peut agir. Quelle que soit l'intention qui est liée à Son temps, le Seigneur doit avoir un instrument par lequel Il puisse agir en vue de son accomplissement.

                    Et lorsque le temps du Seigneur arrive, combien nous le savons dans nos cœurs ! Je pense que nous tous avons appris quelque chose à ce sujet. Oh, combien nous avons crié, gémi, agonisé, lutté de toutes nos forces et fait tout ce que nous pouvions faire pour obtenir de Dieu qu'Il fasse certaines choses ; mais Son temps n'etait pas venu.
                    Nous avons été éprouvés dans la foi et nous avons fini par parvenir là où nous nous tenons de façon précise et ferme avec Dieu pour cette chose-là et nous ne lâchons pas prise, alors le temps de Dieu arrive, nous savons dans nos cœurs que le temps est venu ; alors de façon merveilleuse, son propos s’accomplit. Tout ce que cela a coûté de prière et d'angoisse nous porterait peut-être à espérer que, lorsque Dieu agit, le monde le sache ; mais cela se produit simplement, et l'on reconnaît à peine par les indications extérieures que la chose s'est produite.
                    Le temps de Dieu est arrivé, et ce fut si facile ; cela s'est passé simplement. Mais nous ne pouvons point dire, il nous est défendu de dire, que le fait de s’attacher au Seigneur, que notre prière, notre prise de position avec Lui, notre effort pour parvenir au but étaient inutiles ; que cela se serait produit au décret de Dieu en Son temps, que nous agonisions ou non. On ne se permet pas de prendre cette position à propos de quoi que ce soit, en ce qui concerne Dieu. Isaac peut avoir été prédéterminé avant la fondation du monde, et cependant la foi d'Abram fut le facteur essentiel de l'introduction d'Isaac. Toute la Parole de Dieu converge vers le fait que Dieu Lui-même requiert la foi coopérante de Son peuple, même pour mener à bien les œuvres qui ont été pré-ordonnées.
                    Maintenant, nous pourrions approfondir ce point-là, en suivant cette ligne à travers toute la Parole, mais nous ne le ferons pas présentement. Retenons simplement que le facteur temps dans la Parole de Dieu est une chose très utile à savoir.
5 – Unité sur la Base Divine
                    Considérons maintenant la foi qui nous amène dans l'unité avec la base divine du dessein éternel de Dieu, à savoir, la résurrection. Nous remarquons combien tout ceci est implicite dans la lettre aux Galates, et est particulièrement mis en avant dans le verset que nous avons devant nous : « Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu – » Vous voyez, la résurrection est implicite, et il en est ainsi dans toute cette lettre aux Galates. C'est la base de Dieu pour réaliser Son intention. En vérité, s’il doit y avoir la patience de la foi, s'il doit y avoir toutes ces autres choses que nous avons mentionnées en tant qu'expressions de la foi, il est tout à fait aussi essentiel et indispensable qu'il y ait la résurrection comme base pour l’œuvre de Dieu.

                    Maintenant, élargissez cela et vous vous apercevrez que Dieu demande cette base-là : tout le dessein de Dieu et toutes Ses intentions, sont réalisés sur la base de la résurrection. Aussi, il y a un vaste champ, mais cela est récapitulé dans le cas du Seigneur Jésus, car toutes les Écritures se trouvent rassemblées en Lui : Il est la somme de toute la Parole de Dieu ; tout se retrouve en Lui, tous les symboles, ombres et figures se trouvent simplement rassemblés en Lui. Tout le dessein de Dieu pour tous les âges se concentre en Lui, et pas le moindre détail de ce dessein ne peut être accompli si ce n'est sur la base de Sa résurrection d'entre les morts.

                    Si le crucifié était resté dans le sépulcre, le dessein de Dieu aurait entièrement échoué. C'est par la résurrection d’entre les morts que tout est réalisé, et c'est ici un principe spirituel gouvernant. Quant au peuple du Seigneur, ceci signifie que le Seigneur doit œuvrer parmi eux afin qu'Il obtienne positivement en eux la résurrection comme base d’action. Bien sûr, là où il n'y a pas de mort il ne peut y avoir de résurrection ; ainsi, la mort doit prendre place avant qu’il n’y ai la résurrection. Nous devrions considérer la mort comme le côté négatif et la résurrection comme le coté positif d’une même chose. La valeur de la mort est appréciée en ce à quoi elle conduit et par rapport à ce qu'elle rend possible, à savoir la résurrection et Dieu se tient toujours du côté positif. Ainsi, le Seigneur recherche toujours en nous la foi en vue de la résurrection.
                    Or, Abram, une fois encore, fut éprouvé à ce sujet par rapport à la foi. Ce fut la puissance de la résurrection, qui, à la fois dans son cas et dans celui de Sara, en tout premier lieu, amena Isaac. Vous vous souvenez que Sara avait ri. Le Seigneur dit à Abram : « Pourquoi Sara a-t-elle ri ? … Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ? » La foi en la résurrection était requise, car, comme Paul nous le dit dans sa lettre aux Romains : « [Abraham] n'eut pas égard à son propre corps déjà comme mort » (Romains 4 :19, traduction littérale). En tout premier lieu, Abraham crut Dieu quant à la résurrection, dans cette première épreuve. D'autre part, quand arriva l'offrande d'Isaac, il crut Dieu tout autant. Il nous est dit qu'il obéit parce qu'il croyait que Dieu pouvait le ressusciter d'entre les morts. Ce fut la foi en la résurrection qui fournit à Dieu ce qui était nécessaire en vue de l'accomplissement de Son intention.
                    Combien nous sommes éprouvés par cette chose même ! Le Seigneur permet parfois que les choses soient très difficiles, à la fois dans nos vies individuelles et corporellement. Il permet ces temps pendant lesquels tout semble comme si la mort avait la victoire. Et il semble que notre foi est sans cesse éprouvée quant à cette question de la résurrection. Si nombreuses que soient nos expériences et les fois où nous sommes sortis vainqueurs dans la résurrection et le triomphe ; il semble cependant que nous serons toujours éprouvés. Chaque nouvel assaut de la mort, chaque nouvelle expérience lorsque les choses semblent aller au plus mal, nous testent jusqu’à nos limites. C’est ici la signification de toutes ces épreuves : nous sommes très éprouvés, et ceci nous interpelle profondément. Nous questionnons le Seigneur et ses méthodes, et nous remettons en cause des choses pour lesquelles nous avions fait les plus grandes déclarations d'assurance.
                    De telles épreuves devraient nous amener à ne plus jamais dire : je ne douterai plus jamais ! C’est par ces choses, les difficultés et les adversités que le Seigneur produit des progrès spirituels dans nos vies. Le Seigneur s'approprie un point d’appui en nous. Son œuvre, en ce qui nous concerne, par l'épreuve de la foi, est de nous amener (quoique notre réponse soit si lente) à la position où nous Lui faisons confiance en tant que Dieu de la résurrection. Où nous pourrons nous libérer de tout ce qui semble être la mort ; avec l'assurance et la confiance que la fin n'est pas la mort mais plutôt la résurrection.
                    Encore une fois, c'est la base que le Seigneur doit posséder, la foi en Lui – le Dieu de la résurrection. Lorsque que dans une situation définie nous en arrivons à une question de vie ou de mort, nous nous s’exclamons alors : Impossible ! C'est sur ce point précis que nous devons faire face à l'épreuve : Est-ce trop difficile ? Est-ce impossible ? Vous remarquez que le mot "impossible" est particulièrement lié à la question de la résurrection. La foi n’est jamais plus éprouvée que face à la résurrection, là où la mort est confronté. Cela signifie que là où nous avons la foi quant à la résurrection, il y a une grande victoire ; c’est dans ce domaine de la résurrection sur la mort que la foi obtient sa plus grande victoire. C'est ici le triomphe final : la foi dans le Dieu de la résurrection.
6 – Unité avec la Passion Divine
                    La foi a introduit Abraham dans l'unité avec la passion divine. C'est étrange, et néanmoins réel, que le Seigneur appelle Son peuple à être un avec Lui dans la passion de Son propre cœur. Je pense qu'il n'y a aucun exemple dans toute la Parole de Dieu, où le langage est plus identique que dans le cas d'Abram appelé à offrir Isaac et Dieu donnant Son Fils. « Prends ton fils, ton uinque, celui que tu aimes… », (Genèse 22:2). « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique… » (Jean 3:16). Le fils de son amour ! Cela amène Abraham très près de Dieu, et Dieu très près d'Abraham. C'est ici que nous avons la plus grande unité entre Abraham et le Seigneur. Nous avons dit que Paul joint les mains à celle d'Abraham sur la même base, et ce grand serviteur de Dieu avait bien des choses à dire qui indiquaient qu'il était sur cette même base de la passion divine :
« Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j'accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l'assemblée. »
« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. »
                    C’est ici l’unité avec le Seigneur dans sa passion.
« Et Jésus leur dit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi je bois, ou être baptisés du baptême dont moi je serai baptisé? Et ils lui dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur dit: Vous boirez bien la coupe que moi je bois, et vous serez baptisés du baptême dont moi je serai baptisé. »
                    Le Seigneur nous appelle à cela en relation avec Son dessein. Le grand dessein éternel de Dieu requiert que ceux qui sont liés avec ce dessein, en tant qu'instruments pour sa réalisation, soient par cela même en contact, mais très légèrement, avec Sa coupe, qu'ils goûtent à la coupe de Sa passion, qu'ils parviennent à l'unité avec Lui dans cette passion de souffrance, de peine, de chagrin qui brise le cœur. L'ennemi, si souvent, touche aux choses les plus saintes, les plus sacrées, de sa main corruptrice, de sorte que, lorsque quelque enfant de Dieu goûte seulement un peu à la communion de Ses souffrances, l'ennemi donne une interprétation erronée à ces souffrances et met sur elles l'aspect de la colère du Seigneur, de Son déplaisir, alors que réellement c'est un partage à l'unité la plus sacrée avec le Seigneur, l'honneur le plus grand.
                    Je suis toujours très hésitant à m’exprimer sur la façon dont Paul parlait, comme par exemple : « S'il faut se glorifier, je me glorifierai dans ce qui est de mon infirmité. ... » Je me glorifie de mes infirmités ? Peut-être éprouvons-nous beaucoup de difficulté à l’admettre, mais il y a sans doute de la place pour admettre que la souffrance offre des possibilités de privilèges, une place d’honneur. Une telle souffrance qui sera significative pour le Seigneur, qui le glorifiera et qui contribuera à l’accomplissement de Son dessein.
                    Il semble évident que Paul comprenait ces choses avec beaucoup de discernement. Il est vrai qu’à travers « la communion de ses souffrances », le Seigneur a acquis beaucoup pour Lui-même, et que Son Corps a bénéficié beaucoup par la participation des chrétiens qui ont acceptés de souffrir avec Lui.
                    Je pense que nous avons souvent dit que ceux qui n'ont pas souffert ont très peu à donner. Certes, nous ne voulons pas attacher beaucoup d'importance à nos souffrances, mais nous signalons le principe spirituel: il faut que Dieu ait ceux qui sont dans l'unité avec Sa passion.
7 – Unité avec la Plénitude Divine
                    Nous pouvons utiliser le mot élargissement au lieu du mot plénitude, les deux ont la même signification ici. Ce que nous avons ici c’est la foi testée et éprouvée dans bien des directions :
« Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Ainsi sera ta semence. », Genèse 15 :5
« Et toutes les nations de la terre se béniront en ta semence. », Genèse 22 :18
                    C'est l'élargissement, c'est la plénitude et la foi qui ont amené Abram à cette position.
                   La foi du vainqueur ne se préoccupe pas des éléments restreignant du temps et de ce monde mais le conduit pleinement dans le vaste domaine du dessein de Dieu connu de toute éternité. L’Église est appelée à ce dessein qui, comme nous l'avons dit, est universel.
                   Ce qui est vrai de l’Église, l’est aussi pour nos vies individuelles. La voie de l'élargissement passe par l’épreuve de la foi quant aux temps de Dieu, quant à la passion de Dieu ; le test de la foi quant à la base de Dieu, quant au moyen de Dieu. Lorsque le Seigneur a éprouvé Son peuple dans le domaine de la foi sur ces points, alors l'élargissement prend place. C’est de cette façon que nous parvenons à la plénitude. C'est sous les pressions diverses que nous sommes élargis, l’accroissement spirituel passe par une une foi éprouvée par chaque agissement divin ; et il n'y a pas d’autre voie.
                    Ainsi s'est accomplie la promesse envers Abram. Vous remarquez ce que dit Paul dans Galates : « afin que la bénédiction d'Abraham parvînt aux nations dans le Christ Jésus ». Quelle était cette promesse? C'était le don de l'Esprit. Maintenant nous pouvons résumer tout cela en une déclaration familière du Seigneur dans Luc 12:49-50 : « Je suis venu jeté le feu sur la terre; et que veux-je, si déjà il est allumé? Mais j'ai à être baptisé d'un baptême; et combien suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli! ». Il était à l’étroit, et Il soupirait dans cette étroitesse alors qu’Il aspirait à l’élargissement, à l'affranchissement. Comment va-t-Il venir ? « Mais j'ai à être baptisé d'un baptême ». Quel baptême ? La Passion, la Croix. Quel sera le résultat ? La propagation du feu sur la terre ; c'est à dire l'Esprit. La Pentecôte fut le résultat de la Passion. Ce fut l'élargissement provenant de la mise à l'étroit, et ce fut par le moyen de la Croix. Nous devons parvenir de cette façon à l'unité avec Dieu dans Sa plénitude. Souvenons-nous que la plénitude est Son but pour nous. Autant l'intention de Dieu est d'élargir, autant Sa façon d'opérer est d’éprouver la foi. Oh combien de fois nous ne voyons que l’épreuve, nous avons l’impression que Dieu n'a rien d'autre pour nous. Mais en fait, son but est élargissement spirituel, et cet élargissement, cet accroissement se produit par la Croix. Il recherche à nous introduire dans ce qui répond pleinement a Son but ultime par le moyen de l'épreuve de la foi et ce, jusqu’à ce que Son Fils remplisse toutes choses. Nous sommes appelés a cette plénitude, c’est notre vocation.
                    Que le Seigneur utilise ces paroles pour nous encourager en chemin, nous fortifier et garder toujours devant nous le fait que la foi est la victoire.

à suivre....

mardi 18 juillet 2017

(1) La Foi du Vainqueur par T. Austin-Sparks Chapitre 1 - La Foi en Christ en Relation avec l’Intention Divine

« – Afin que je vive à Dieu… Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. », Galates 2 :19-20
                    Il est très important que nous reconnaissions l'aspect objectif de la foi de l'apôtre ; cette foi qui doit être la même en nous. Le Seigneur Jésus est l'objet de la foi présentée ici, ceci rend la foi objective. Si nous saisissions cette vérité avec conviction et certitude, elle nous donnera l’assurance et elle délivrerait beaucoup de frères et sœurs parmi le peuple de Dieu de ces dangers qui nous assaillent si souvent.
                    Maintenant, remarquons ce que dit l’apôtre : « Je suis crucifié avec Christ. » Il ne dit pas : « Je suis en train d'être crucifié avec Christ » ou encore, « Je vais être crucifié avec Christ » ou bien, « J'ai commencé à d'être crucifié avec Christ et je continuerai d'être crucifié avec Christ jusqu'à la fin ». Non, ce n'est pas ce qui est dit, mais : « Je suis crucifié avec Christ. » Ce qu'il veut dire, c’est que la chose a été accomplie dans sa totalité lorsque Christ fut crucifié : non pas qu'une partie de moi-même fut crucifiée et qu'une autre partie ne l’a pas été, l’homme tout entier fut crucifié avec Lui. L’apôtre dit en effet avoir accepté cette vérité positivement, il l’a acceptée comme une chose accomplie et actuelle. Cette réalité est « Je suis crucifié dans le Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi. » Cela a été accompli : c'est ici que la vie de la foi commence.*
La Foi en Christ Demeurant en Nous
                    Notre préoccupation n'est donc pas de chercher chaque jour a être crucifié, de nous analyser et de nous inspecter dans tout ce que nous sommes par nature en vue de le crucifier ; tout ceci demeure entièrement l’œuvre du Seigneur, tandis que nous demeurons en Lui par la foi. Ce n'est pas notre travail, c'est le sien. Je suis crucifié, je suis en vie et cependant ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi. Ainsi, ma position est celle de la foi en Christ, qui, en Lui-même, m'a amené à la croix. Jésus est celui qui s'est livré Lui-même pour moi et en qui je suis crucifié. Il nous faut avoir la foi en Lui, croyant qu'il accomplira tout en ce qui nous concerne. Nous Lui faisons confiance de façon objective, comme celui qui, étant en nous, lié à nous ; est, cependant, à part de nous en Lui-même. Notre foi en Lui pour qu’Il mène tout à bien est liée a cette croix. Ceci ne doit pas être l’objet de notre souci, attention, inquiétude, anxiété, de nos efforts ; il s’agit de placer notre foi dans le Fils de Dieu.
                     Afin de nous assurer que c'est bien ici le sens de ce passage et qu’il expose en fait cette vérité, nous devons simplement prendre en compte le contexte : « ... par la loi, je suis mort à la loi... Je suis crucifié avec Christ ». Le rapport est avec la loi. Quels étaient l'intention et l'objet de la loi ? La loi est bonne, elle est parfaite et elle a pour dessein de nous rendre semblables à Dieu, de produire la piété ou de reproduire l’image de Dieu ou les traits de la piété en nous. La loi est l'expression de la pensée de Dieu ; elle exprime la pensée et l'attitude de Dieu à l'égard de la vie, non seulement à l'encontre de bien des choses, mais aussi en faveur de bien des choses. Ainsi, la loi avait pour dessein de rendre les hommes saints, de les rendre parfaits, et l'apôtre s'appliqua à la loi en vue d'être saint et conforme à la pensée de Dieu. Mais il découvrit que la loi ne pouvait pas réaliser ce dessein en raison de ce qu'il était en lui-même. Paul démontre ce fait clairement dans sa lettre aux Romains, où il montre que l'échec de la loi était dû à « l’infirmité de la chair ». Néanmoins, c'était là l'objectif de la loi. Ainsi, la loi a échoué a cause de la faiblesse de l’homme, cependant, il y a un puissant Fils de Dieu. Je suis crucifié quant à la loi, en vue de vivre par la puissance du Fils de Dieu. La loi est échangée contre le Fils de Dieu. Le Fils de Dieu prend la place de la loi. La loi ne peut pas me transformer a l'image de Dieu, mais la puissance du Fils de Dieu peut le faire ; et cela parce qu'Il vit en moi. La loi n'a trouvé en moi aucun élément de force, de capacité, d'aptitude, à satisfaire Dieu. C'est là où la loi a échoué, car il n'y avait rien en moi qui puisse satisfaire Dieu. Mais maintenant, Christ vit en moi, et si je vis, « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ». J'atteins donc le but de Dieu, non pas en m'efforçant de garder la loi, ce qui aboutit toujours à l’échec, mais en me confiant dans le Fils de Dieu. Ainsi, je parviens là où la loi avait pour but de m'amener, sans pouvoir y parvenir moi-même, parce qu'il n'y avait en moi aucune force, ni rien de bon. Mais à présent, je parviens à ce but parce que Christ est en moi et peut m'y amener. Désormais, tout ce que je dois faire, est de placer en Lui une foi implicite sans m’occuper de « ma crucifixion ». « Je suis crucifié en Christ », c’est un fait accompli en Christ, et je Lui laisse la charge de rendre cette œuvre effective en moi. Oh, le danger constant, les multiples écueils dus à cette conscience de soi qui est le résultat d'une mauvaise appréhension de la croix : celle qui consiste à être occupé de ce que nous sommes ou de ce que nous ne sommes pas, au lieu de nous reposer dans la vérité de la Parole de Dieu. Christ est le sujet intérieur, et je suis occupé de Lui : « La foi au Fils de Dieu ». Ainsi, nous sommes occupés, non avec nos imperfections, mais avec Sa perfection, non avec quelque faiblesse se trouvant en nous, mais avec Sa force, non avec nos incapacités, mais avec Sa puissance, non avec moi-même de quelque manière que ce soit, mais avec Lui. L'homme de foi est occupé du Fils de Dieu, celui « qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi ».
                   Ainsi, il nous faut jamais être occupé de l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons à un moment ou un autre. Il est possible de regarder à nous-mêmes quand nous nous sentons bien et de dire : « Nous sommes meilleurs aujourd'hui ». Ce peut être un terrain qui permette à l'ennemi de nous surprendre et de nous porter un coup, tout aussi fatalement que si nous sommes préoccupés par nos faiblesses. Ni ce qui nous semble bon, ni ce qui est mauvais ou médiocre, aucune expérience, aucun des traits de nous-mêmes et de nôtre propre condition ne doivent nous accaparer à quelque moment que ce soit. Nous devons toujours fixer « les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. »
                   Christ vit ! C'est ici où nous commençons. Ensuite, Christ vit en moi ! Enfin, c’est : Je vis par la foi en Lui. Il vit en moi et je vis en Lui – par la foi. Paul, comme vous le remarquez, rabaisse toute la force du mot « Je » (ou le « Moi »). « Ce que je vis maintenant » ; puis il complète sa pensée et dit : « Ce n'est plus moi ». C'est comme s'il craignait ce « Je ». Je vis, oui, je vis ; cependant, « je ne vis plus moi... c'est Christ... » Il détourne immédiatement toute la force de ce « Je » et met l’accent tout entier sur « Christ ». C'est la vie de la foi. Souvenons-nous que ce n'est pas la foi en tant que chose abstraite qui est de quelque valeur. En vérité, nous pourrions aller jusqu'à dire que ce n'est pas du tout la foi, en ce qu'elle est. Ce qui rend la foi vertueuse et efficace c'est son objet. Non pas la foi en elle-même, mais l’objet de la foi, c'est ici le facteur principal. Paul ne se limite pas à dire : « Je vis par la foi. » Pour lui, cette vérité très claire, très significative, c’est : « la foi au Fils de Dieu ». Le Fils de Dieu ! Le titre absolu : Dieu manifesté comme Fils, c'est à dire Dieu manifesté. Il était absolument impossible à Dieu en Lui-même, en ce qu'Il est dans Son essence, d'habiter en nous, d'être associé a nous. Cela était irréalisable à jamais. Il devait venir d'une façon qui rende possible Son union avec nous, et c'est ce que le Fils a permit.
                       Dans la lettre aux Galates nous avons trois personnes éminentes. L'une, bien sur, plus grande que toutes les autres et les éclipsant toutes, est le Fils de Dieu, Jésus Christ. Il se tient comme la grande figure centrale, ayant la prééminence. Mais ensuite, l’image que nous avons dans cette épître est celle de deux autres grandes figures, Abraham et Paul. De façon imagée, nous voyons le Seigneur Jésus, penché sur eux, ayant une main posée sur chacun d'eux. Il y a union entre eux. Paul se tient joignant les mains à celles d'Abraham. Dans cette lettre, Paul a en effet ses mains jointes à celles d'Abraham. Comme nous le verrons, l’apôtre se tient, tout comme Abraham, sur la même base de la foi ; la foi est l’élément essentiel de l'épître. Ce vingtième verset du chapitre deux, est celui qui gouverne tout. Il fédère et résume tout dans cette lettre aux Galates. Tout ce qui se trouve dans cette épître est rassemblé dans ce verset. Alors que nous considérons cette lettre, nous noterons certains de ces aspects.
La Septuple Base de la Foi
                    Il y a sept choses dans lesquelles la foi avait introduit Abraham. Et Paul, se saisissant symboliquement de la main d'Abraham, par delà les années, et sur la même base de foi, rend parfaitement clair que la foi l'a introduit dans ces mêmes choses ; il se trouve là avec Abraham. Ce qui en résulte est que l'Eglise est appelée à cette septuple base de la foi, parce que l'Eglise, dans sa plénitude particulière, nous est présentée par Paul ; c’est lui qui a reçu et transmis la révélation. Considérons donc ces sept choses, en examinant brièvement chacune d'elles.
1)Unité avec l’Intention Divine

                  Premièrement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec l'intention divine. Il y avait une intention souveraine dans le cœur et la pensée de Dieu quand Il apparut à Abram à Ur en Chaldée ; tous les agissements de Dieu envers Abraham avaient en vue cette intention. Quelle était-elle ? L'intention divine était une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu.
                    Considérons un ou deux passages, tout d’abord Galates, chapitre 3, versets 7, 16, 26-29. Vous voyez l’intention : une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu. L'obéissance de la foi d'Abraham l'a introduit dans une unité d’action et d’œuvre avec cette grande intention de Dieu. L’Eternel vint à Abraham avec une intention et Il fit une alliance avec lui, mais nous savons très bien que cela réclamait de la foi ; une foi véritable. Ceci exigea une décision importante de la part d'Abraham, afin que l’intention de Dieu devienne une réalité par lui. Dieu peut avoir une grande intention : Il a une grande intention concernant l'Eglise et dans un sens analogue, Il peut avoir une intention concernant chacun de nous : ce peut être un ministère qui nous est accordé de la part de Dieu en relation avec Son dessein, et cela devient le sens de nos vies. Mais malgré toute l'intention qui se trouve dans le cœur de Dieu, celle-ci est irréalisable tant que la foi fait défaut en nous. Elle est maintenue en suspens jusqu'a ce que la foi soit exercée de notre part. L'accomplissement de toute l’intention divine nécessite la foi et ne peut être réalisé que sur cette base. La foi introduisit Abraham dans une unité avec cette grande intention de Dieu. De même, la foi est exigée pour nous amener dans une unité active, à la fois avec le dessein de Dieu tout entier et avec les phases spécifiques de ce dessein qui, dans la pensée de Dieu, nous a été dévolue. « Sans la foi il est impossible de lui plaire », la satisfaction de Dieu se trouve dans la réalisation de Son intention.
2) Unité avec les Méthodes Divines
                     Deuxièmement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec les méthodes que Dieu avait l’intention d'employer tout au long de l'accomplissement de Son intention. Quelles étaient et quelles sont les méthodes de Dieu ? C'est, d’un coté, la séparation d'avec la terre et de tout ce qui est naturel, et, d’un autre coté, l'union avec le ciel (Galates 4:25-26 ; 6:14-15). Il y a le monde, la terre et ce qui est naturel. Tout cela est rendu effectif par la croix : séparation d'avec ce qui est d'en bas et union avec le ciel. Nous connaissons suffisamment la vie d'Abraham pour savoir a quel point Dieu a scrupuleusement suivi cette méthode avec lui : « Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. » Mais il s'agissait seulement du début de son exode. Ce principe fut appliqué entièrement jusqu'a la fin : sortir, se dissocier, se détacher de plus en plus ; se séparer de ce qui était terrestre, de ce qui était de ce monde, de ce qui était de lui-même, de sa propre pensée, de son propre jugement, de son « Moi ». Et puis, une union avec les cieux, une union grandissante avec le céleste ; allant en s'accroissant. C'est ici la méthode de Dieu pour réaliser Son intention. Or, s'il est une chose, plus qu'aucune autre, qui caractérise vraiment l'Eglise, en tant que Corps de Christ, c'est celle-ci : d'une part, elle est hors du monde, des choses terrestres et du naturel, et d’autre part, elle est en union avec les cieux ; elle est céleste. La foi a introduit Abraham en unité avec la méthode de Dieu, et il est parfaitement évident qu'à moins qu'il n'y ait la foi, nous ne parviendrons pas à cette unité. Cela nécessite beaucoup de foi, la foi de vivre avec nos pieds spirituellement séparés de la terre. Car si la foi est absente, ou si sa mesure est insuffisante comme cela arriva à Abram, nous descendrons en Egypte, nous nous tournerons vers Agar. Nous rechercherons ce qui est tangible, la voie des sens, dans nos tentatives de réaliser les desseins divins ; nous ferons le choix des ressources terrestres. Tel est donc le chemin de la foi, le chemin du dessein éternel. Dans la lettre aux Ephésiens sont étroitement associés le dessein éternel et la position céleste de l'Eglise, ces deux choses sont inséparables. Paul s’accorde avec d'Abraham sur cette base de la foi, et tous les deux sont liés au Christ céleste ; hors de ce monde et dans les cieux.
                  Ceci est suffisant pour illustrer ce qui concerne ce point. Nous voyons Galates 2:20 dans tout ceci : « Je suis crucifié avec Christ », j’ai été placé hors de moi-même et hors du monde. « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi », tout ce que je vis ici dans la chair, je le vis par la foi au Fils de Dieu. Ma vie est au ciel ; elle est hors de tout ce qui est d’ici-bas.
3) Unité avec les Moyens Divins
                    Troisièmement, la foi a introduit Abraham dans l'unité avec les moyens divins. Par quels moyens Dieu atteint-Il Son but dans Son peuple ? Quel est le moyen de Dieu pour mener à bonne fin Son intention ? C'est par l'Esprit œuvrant à notre transformation par la croix (Galates 4:6-7,19 ; 3:14). Il y a, dans cette lettre, bien d’autres choses concernant l’Esprit Saint, mais la place centrale qui lui est donnée dans cette épître, est celle de l'Esprit nous amenant à la position de fils. L'Esprit de Dieu est présenté ici de façon prééminente comme l'Esprit nous conduisant à la condition de fils, et il n'y a aucun espoir d'atteindre le but de Dieu, ni même de faire le premier pas dans cette direction, sans laisser l'Esprit œuvrer en nous afin de nous amener à la condition de fils. En premier lieu, il doit y avoir le cri du petit enfant : « Père ! » Il doit y avoir cette relation produite par l'Esprit. Puis l'Esprit, dans son œuvre de sanctification, une fois qu'Il est en nous, doit pleinement se mettre à former Christ en nous. Ainsi, dans cette lettre, l’apôtre dit : « Mes enfants, pour l'enfantement desquels je travaille de nouveau jusqu'à ce que Christ ait été formé en vous . » En vérité, nous pourrions dire que cela est la cause immédiate de cette lettre. C'est en cela que ces Galates étaient en train d'abandonner cette vie dans l'Esprit en tant que fils ; cette vie qui devait les amener à la plénitude du dessein de Dieu. L'apôtre est en souci et en travail sur ce point. Il n'est pas question de ma lutte en vue du but de Dieu, mais de l'Esprit de Dieu qui, en moi, pourvoit l'énergie en vue de l’accomplissement du but de Dieu. Oh, que nous ayons cette foi. Si nous avions vraiment la foi quant à ce point particulier, nous aurions alors le secret d'un profond repos.
                    Parfois, nous avons spirituellement nos jours difficiles ; des temps de carence dans la vie de prière, quand il semble impossible de prier ; des temps de disettes spirituelles à bien d'autres égards. Peu importe nos efforts, nous n'y pouvons rien. Que pouvons-nous faire dans de tels moments ? Eh bien, si mon expérience vous est de quelque valeur, étant donné que je crois avoir découvert simplement un peu du secret des choses, je suis parvenu a cette position : grâce à l'Esprit, Christ est en moi, et tout se trouve en Lui, non pas en moi. Ce n'est pas ce que je peux faire, ni ce que je ne peux pas, ni comment je suis aujourd'hui ; mais tout se trouve en Lui. Aujourd’hui, peut-être ne suis-je pas conscient de Sa présence en moi, mais au contraire très ignorant de Sa présence en moi et, à contrario, je suis très conscient d'autres choses qui ne sont pas Christ. C'est parfois là notre état, mais Il est fidèle, il est véritable ; Il m'a accordé certaines garanties, s'engageant à ne point me délaisser ni m'abandonner. Il a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin, nous assurant que Celui qui a commencé cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Christ. Il a commencé cette chose, ce n'est pas moi et Il l’accomplira. Avant même que je nous soyons nés, Il s’était résolu à mener à bien Son œuvre parfaite en quiconque se confierait en Lui. Cela fut entièrement décidé avant même que nous voyons la lumière du jour : de sorte que nous n'avons pas commencé cette chose, elle n'a pas débuté avec nous. Notre part, c'est de nous confier en Lui, oui, de nous confier en Lui et si nous ne parvenons pas à prier, nous pouvons Lui dire : « Seigneur, je ne parviens pas à prier en cet instant, je dois me confier en Toi pour faire toute la prière. » Aucun de ceux qui ont vraiment leur cœur attaché au Seigneur ne s'emparera d'une déclaration de ce genre comme un prétexte pour ne pas prier.*
                   Je n'essaie pas de vous donner quelque excuse pour renoncer à la prière. Je dis qu'il y a des temps de « disette spirituelle », et il me parait possible que le Seigneur nous permette de connaître de tels moments afin que nous ne nous appuyons pas à nouveau sur des œuvres. Il nous retire justement de cette base-là et nous attire à Lui-même, où il ne nous reste aucune autre alternative que de nous confier en Lui. Vous n'abandonnez pas votre vie de prière en adoptant cette ligne de conduite, en un temps comme celui-là. Si vous pouviez prier, vous le feriez, mais maintenant en un temps de réelle incapacité, vous vous confiez simplement au Seigneur à ce sujet. Je constate que je connais ces temps difficiles, mais comme je me confie dans le Seigneur d'une manière précise et lui dis : « Seigneur, c'est ta responsabilité ; je sais que ceci ne durera pas ; cette vie de prière reviendra, et en attendant je me confie en Toi. » Cette vie de prière revient en effet et dans une plus grande plénitude, avec une plus grande bénédiction. Bien-aimés, j'ai éprouvé cela maintes et maintes fois. Cela revient. Ce n'est pas purement et simplement que vous devenez meilleur et repartez. Vous savez très bien que vous pouvez être parfaitement en forme et cependant être incapable de prier. Personne ne peut fabriquer la prière. Etre capable de prier n'est pas une question de santé ou de force. Vous pouvez être un homme ou une femme naturellement fort, mais ce ne sont pas là les conditions qui nous rendront capables de parvenir au ciel dans la prière. La prière nécessite d'être sous des cieux ouverts ; la prière est une communion avec le Seigneur. Cela est Son œuvre, non pas la nôtre. C'est le produit de Sa vie en nous. Confiez-vous en Lui. « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » ; Il a toutes choses en ses mains. Tandis que mon attitude est celle de la foi en Lui, Il veillera à ce qu'il y ait une vie de prière et une vie dans la Parole. Une foi positive en Lui est le secret de toutes choses dans la vie chrétienne quant à la volonté de Dieu.
                    La foi nous amène en unité avec l'intention divine, avec les méthodes divines, avec les moyens divins. Le but est un peuple en union avec le Fils de Dieu. La méthode est, d’une part, la séparation d'avec la terre et d’avec tout ce qui est naturel, et, d’autre part l'union avec les cieux. Le moyen est l'Esprit effectuant la transformation par la Croix. Tout cela se trouve dans Galates 2:20 :

« Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » Et notre confiance est que Christ nous soutiendra jusqu'au bout !
à suivre.......

vendredi 14 juillet 2017

(12) La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ Chapitre Douze - DANS L'Épître AUX COLOSSIENS par T. Austin-Sparks


Chapitre Un - DANS L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU  
Chapitre Deux - DANS L'ÉVANGILE SELON MARC 
Chapitre Trois DANS L’ÉVANGILE SELON LUC 
Chapitre Quatre - DANS L'ÉVANGILE SELON JEAN 
Chapitre Cinq DANS LE LIVRE DES ACTES 
Chapitre Six DANS L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS 
Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 
Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Douze - DANS L'Épître AUX COLOSSIENS

                     Dans « Philippiens » le point culminant et le parachèvement de tout se résume en une phrase : « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Là est le point auquel commence l'épître aux Colossiens. Dans Philippiens la suprématie de Christ est déclarée en deux phrases : « égal à Dieu » (2:6) et « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Dans Colossiens, Celui qui était égal à Dieu est présenté comme étant le Créateur de toutes choses et Celui en qui subsistent toutes choses; Lui étant le centre suprême. Mais ici nous sommes amenés à l'étendue la plus grande de Son ouvre victorieuse ainsi qu'à la sphère la plus grande de ce « Nom ». Nous n'allons pas nous engager à  parler ni à expliquer l'erreur gnostique qui fut l'occasion de cette lettre de la part de l'apôtre. La conclusion à laquelle nous arriverons, fera tout ce qu'il y a de nécessaire à cet égard.

                     Ayant déclaré que Jésus Christ était le créateur, qu'Il maintient toutes choses, que toutes choses subsistent en Lui, l'apôtre fait une déclaration étincelante et dévastatrice : « ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d'elles en la [croix]. » (2:15). Combien cela est énorme ! Cela lie la croix à cette immense révolte contre Dieu et Celui « qu'il a établi héritier de toutes choses » et qui se passa dans l'éternité passée, avant la création : l'occasion de l'expulsion de Satan et des anges qui « qui ont abandonné leur propre demeure » (Jude 6). Une rébellion qui a bâtit un vaste royaume du monde et un système qui étaient déterminés à exclure ou à éviter que Christ n'obtienne Son héritage. Les différents échelons des forces spirituelles sont opposées à Dieu et à Ses droits. Un conflit cosmique pour le contrôle de ce monde et de ses occupants, et tout l'univers, a fait rage à travers les âges. Ce conflit, de l'extérieur, a fait son premier impact historique sur le premier couple, et il apparaît que cette bataille a tourné à l'avantage de Satan. A partir de ce point, une armée innombrable de forces hostiles s'attachèrent à préserver cet avantage. Les deux armes spirituelles principales de Satan et de ses hordes sont le péché et la mort. La réponse divine à ces deux choses sont, respectivement, la justice et la vie. La Bible tout entière se repose sur ces deux quatre choses. Ainsi, il s'agit d'une rédemption bien plus qu'historique (i.e. terrestre) qui est essentielle, elle doit être cosmique, universelle, super-ordinaire.
   
                    « Colossiens » se tient dans ce contexte, et son point de mire est la suprématie de Christ et l'étendue de Sa croix. La croix y est vue comme opérant une crevasse destructrice entre les deux souverains cosmiques et mondiaux, et entre, d'un coté, les deux forces du péché et de la mort, et de l'autre, celles de la justice et la vie.
   
                    Mais quelle autre description cette épître nous donne t-elle du Christ crucifié ! « L'Homme du Calvaire », brisé, battu, transpercé, en sang, méprisé et rejeté, n'est pas uniquement Jésus de Nazareth mourant entre les mains d'hommes méchants ; Il engage, pour un résultat éternel, la bataille des éternités avec les forces cosmiques de l'univers et règle pour toujours la question du péché et de la justice, de la mort et de la vie, et pose le fondement de la destinée humaine !
   
                    Il y a deux façons de voir ce drame de Golgotha. La première, est celle d'une tragédie humaine avec toutes ses horreurs et ses pathétismes , donnant une place au triomphe satanique et à la puissance maléfique de la nature pécheresse de l'homme. Cette interprétation décrirait la défaite de Dieu, la disparition de la justice et la victoire de la mort. Une telle interprétation accréditerai tous les organisateurs et les exécutants de la destruction de Christ et ferait de la crucifixion une justification des chefs juifs, qui en étaient les principaux ordonnateurs et acteurs. Mais il y a une autre interprétation et puissance qui sont plus puissantes. La Bible parle d'une Sagesse, une sagesse profonde qui est cachée en Dieu depuis toute éternité, cachée des hommes, des mauvais esprit et de Satan lui-même. Ceci veut dire qu'aussi bien les hommes méchants que les forces cosmiques sont dans l'obscurité et dans la cécité, ils sont trompés, si bien qu'ils ne savent pas véritablement ce qu'ils font dans leur haine, leur méchanceté et leur malveillance. Le résultat en est que, inconsciemment et aveuglément, ils ne font qu'exécuter ce que Dieu a pré-ordonné, et accomplissent le dessein même qu'ils avaient l'intention de détruire. C'est exactement ce qui s'est passé à Golgotha. Une grande ouvre de rédemption cosmique y fut accomplie de par les moyens mêmes employés par Satan afin de l'empêchée totalement. Et ainsi Paul parle de «Christ crucifié, la sagesse et la puissance de Dieu» (1Corinthiens 1:23-24).
   
                    La Bible considère la race humaine et le monde entier comme étant sous l'emprise et l'autorité de ce grand système spirituel conduit par Satan. L'homme est totalement incapable de se libérer lui-même, il n'a ni la sagesse ni la puissance de le faire. Un Homme doit venir à son secours et, parce que c'est le péché et la mort qui sont les puissances asservissantes et la base de l'emprise de l'Adversaire, le Libérateur et l'Émancipateur doit attiré et les ennemis et leurs puissances à Lui-même, (tout comme Samson et les Philistins) : « afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable » (Hébreux 2 :14).
   
                     C'est ce que le Dernier Adam a fait lorsqu'Il vint nous secourir. La vocation initiale de l'apôtre Paul se reposait sur ces paroles : « je t'envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Actes 26 :17-18). Tout y est résumé. Alors que la rédemption a beaucoup d'aspects, qui sont décrits par plusieurs mots et expressions dans l'Évangile, ici nous avons toute l'étendue et l'application la plus large de cette rédemption cosmique.
   
                    Nous avons décrit, de façon bien plus brève que cela nécessite, l’étendue de l’Évangile de notre salut, mais sans doute en nous avons dit suffisamment, pour démontrer combien est grand le salut par rapport à ce qui est souvent présenté dans les milieux évangéliques. Nous pourrions penser parfois, que Satan doit être très satisfait de la façon superficielle et désinvolte dont est présenté ce qui est supposé être si dévastateur pour lui ! Nous sommes appelés à une très grande vocation céleste dans les âges à venir, et « parvenir » ne peut être accompli qu’à travers un énorme développement dans l’histoire de cet univers. Relisons l’épître aux Colossiens à cette lumière. Il est très significatif que – selon l’agencement de l’Esprit Saint – cette lettre soit la dernière exposition doctrinale venant de la plume de l’apôtre Paul, précédant les épîtres traitant de l’avènement du Seigneur ; la consommation de toutes choses, alors que l’ordre chronologique en aurait décidé autrement.


T.A.S.