jeudi 18 mai 2017

(1) L’Ecole de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964)

L’Ecole de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA - -
Table des matières

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ». (David WILKERSON – 2000)


I - LE FONDEMENT DE L’ÉDUCATION SPIRITUELLE


Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi (recevez mes instructions) » (Mathieu 11:29)


Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ… » (Éphésiens 4:20)

                    Le fait d’enlever un seul mot à une phrase peut faire toute la différence et donner un autre sens à ce qui a été dit. C’est pourquoi Jésus, lorsqu’Il était encore sur terre, n’a pas pu se présenter de manière objective, car le temps de l’intimité avec Lui n’était pas encore arrivé mais Il a dû plutôt dire à ses disciples : « Apprenez DE moi ». Quand le temps de l’intimité subjective est venu, le Saint-Esprit a conduit l’apôtre Paul à ôter le DE, et à dire ainsi «Apprends Christ.» On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part, au lieu d’un apprentissage personnel et subjectif de Jésus qui mène très loin. En conséquence, il nous faut absolument entrer à l’École de Christ, celle suivie par les   Douze, qu’Il avait choisis « pour les avoir avec Lui et pour les envoyer » (Marc 3:14).

                    Premièrement, ceux-ci étaient appelés disciples, ce qui veut dire qu’ils se sont mis sous une discipline. Avant de pouvoir être apôtres, c’est-à-dire envoyés, nous devons nous mettre sous une discipline pour être des disciples et être enseignés intérieurement. Chaque personne qui est née d’En Haut est introduite dans cette école, et il est très important que nous connaissions la nature de celle-ci, ce que nous allons apprendre et les principes régissant notre éducation spirituelle.


A – L’objet de notre cursus scolaire nous est présenté très clairement
   
                    En fréquentant cette école, la première chose que le Saint-Esprit fait pour nous, en tant qu’Enseignant et Conseiller, si nous sommes réellement entre Ses mains, c’est de nous montrer clairement ce que nous aurons à apprendre et de nous présenter le grand objectif de notre formation.

                    Les passages de Ézéchiel 40:2-4 et 43:10-11 ont un rapport direct avec ce sujet. Au temps où la véritable expression de la pensée de Dieu était perdue au milieu de son peuple, quelque part dans un pays lointain, l’Esprit de Dieu étendit Sa Main sur le prophète. Il le ramena en vision à Jérusalem, le plaça sur une haute montagne et lui présenta un nouveau temple, d’où coulerait un fleuve de vie jusqu’aux extrémités de la terre. Puis Il continua à le décrire en détail et instruisit le prophète dans le but de décrire cette demeure à la maison d’Israël en vue d’amener une guérison de vie spirituelle en conformité avec la grande révélation de la pensée de Dieu, afin qu’ils se sentent avant tout honteux face à leur état. Il est bien clair que tout ce que Ézéchiel voyait, trouve son parallèle et son accomplissement dans l’Église qui est Son Corps.  Spirituellement tout réside en Christ. Et la méthode de Dieu, avec Son Peuple est de lui présenter cet Objectif, qui est la parfaite expression de Sa Pensée. C’est donc ce qu’Il fit quand au bord du Jourdain, Il déchira les cieux en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends plaisir ». Il présenta et attesta ce qui était l’expression détaillée de Sa pensée à l’égard de Son peuple.

                    L’Apôtre Paul exprima le fait que « ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi préparés et prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8:29). C’est la présentation, l’attestation et la déclaration du Plan divin en relation avec Lui. C’est pourquoi, le premier objectif du Saint-Esprit est de nous informer de ce qui est le but même de notre éducation spirituelle. En clair, Il veut révéler Christ en nous, après quoi Il se mettra à l’œuvre pour nous rendre semblable à Christ. Apprendre Christ, c’est d’abord voir Christ.

B – La marque essentielle d’une vie dirigée par l’Esprit

                    La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit est celle d’une vie continuellement occupée par Christ, de telle sorte que Christ devienne de plus en plus important au fur et à mesure du temps qui passe. L’effet du travail du Saint-Esprit en nous est de nous conduire au bord d’un puissant océan qui s’étend bien, bien, bien au delà de notre champ visuel et de ce que nous pouvons ressentir : les profondeurs et la plénitude de Christ ! Si nous vivons juste notre vie humaine sans son œuvre, nous ne resterons que tout au bord de cette vaste plénitude qu’est Christ.

                    Avant même d’aller plus loin, nous sommes déjà face à un défi ! Ce ne sont pas que des mots ou des paroles mais c’est la vérité. Examinons nos cœurs à présent : Est-ce réel pour nous ? Connaissons-nous cette vie-là ? Sommes-nous désespérés au point de vouloir mieux le connaître ? Nous avons une vision tellement fuyante et vague de ce que signifie Jésus-Christ, que nous réalisons notre totale impuissance en ce qui le concerne.

La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit !

                    Jésus grandit en nous au fur et à mesure de notre marche : il s’agit d’un style de vie. Chaque fois que nous arrivons à un niveau où nous pensons « je sais, je l’ai, j’y suis arrivé ! », les choses deviennent statiques. Et nous pouvons constater que le Saint-Esprit a arrêté d’agir, et que notre vie est devenue assommante et morose.

                     Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, les paroles qu’il utilise pour définir et exprimer ce qui lui est arrivé dès le départ : « Il plut à Dieu… de révéler en moi Son Fils ». Paul a eu une vie très remplie, il a travaillé dur, non seulement en temps et en énergie, mais aussi dans tout son être intérieur pour essayer de sonder les profondeurs divines. A la fin de sa vie si pleine, cet homme qui disait au commencement : « Il plut à Dieu de révéler en moi Son Fils », laisse échapper ce cri du cœur : « je regarde toutes choses comme une perte… afin de connaître Christ » (Philippiens 3:10).

                    Suite à la grande révélation initiale du chemin de Damas, suite à toutes les révélations qui ont suivi, au point qu’il ait été transporté en esprit jusqu’au troisième ciel où lui ont été montrées des choses inexprimables ; en fin de compte, Paul ne connaît absolument rien en comparaison de ce qui doit être connu.

                    Connaître Christ, c’est l’essence même d’une vie dirigée par le Saint-Esprit. C’est cela qui va nous délivrer de la mort, de la stagnation, du surplace. C’est l’œuvre de l’Esprit au sein de l’Ecole de Christ qui nous présente et nous fait garder le cap sur Christ dans Sa grandeur. Ainsi Dieu, notre Père, qui dès le commencement a mis Jésus au monde, Le présente, Le reconnaît et nous dit : « C’est à Lui que je veux te faire ressembler, à son image ! ».

                    Les présentations étant faites, les leçons fondamentales commencent. Le Saint-Esprit ne se satisfait pas de nous faire une présentation mais Il va commencer un vrai travail en relation avec cette présentation et nous conduire dans des situations très importantes pour notre formation spirituelle.

C – L’importance et la signification d’un « Ciel Ouvert »

Question Le Saint-Esprit nous fait-il connaître la plénitude de Dieu de manière croissante?

                    Si la réponse est NON, c’est que quelque chose ne fonctionne pas. Si ce n’est pas la nature de notre vie spirituelle, c’est qu’il y a quelque chose qui « cloche » par rapport à l’onction divine. Jésus a dit à Nathanaël : « Désormais, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1:51).

                    Il annonçait bien sûr le Saint-Esprit qui devait se répandre bientôt. Avec un ciel ouvert, on voit la révélation de Dieu concernant Son Fils. Ce ciel ouvert pour Jésus, c’était l’onction. Il en est de même pour nous : l’onction de l’Esprit le jour de la Pentecôte qui coulait de Christ en nous et au milieu de nous. Ce ciel ouvert est une révélation toujours grandissante de Christ.

                    Le ciel ouvert nous apporte donc la révélation de Dieu en Christ et nous la rend disponible, afin que nous ne soyons pas dépendants des bibliothèques, des livres et autres guides chrétiens. Cette révélation est là pour nous, directement. Même si toutes ces choses peuvent nous aider et nous enrichir, nous avons notre propre chemin éclairé et aucun dôme fermé au dessus de nos têtes ! Jésus devient ainsi de plus en plus merveilleux dans notre propre cœur, parce que « Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour apporter la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Corinthiens 4:6).

D – Jésus-Christ : une toute autre nature que nou

                    La première chose absolument vitale et nécessaire pour nous, est de réaliser à quel point Christ est différent de nous. Si nous prenons l’exemple des disciples  qui ont suivi Son École – ce n’était pas l’école du Saint-Esprit au même sens que la nôtre, mais elle y ressemblait –, la première chose qu’ils ont appris fut à quel point Il était d’une toute autre nature qu’eux.

                    Ils ne l’ont pas appris du premier coup, mais en étant peu à peu confrontés à Son esprit, à Ses pensées, à Ses attitudes et à Ses motivations. Ils essayaient d’influencer Jésus pour prendre certaines directions, faire certaines choses ou se rendre dans certains lieux ; ils cherchaient à ce que Jésus suive leurs jugements, leurs sentiments, leurs idées. Mais, ce n’était pas les siens.

                    Aux noces de Cana, la mère de Jésus lui dit : « il n’y a plus de vin ». Sa réponse a été : «Femme, peu m’importe ! Mon heure n’est pas encore venue ». En grec, ce serait plutôt : «Femme, toi et moi pensons différemment, à cet instant il n’y a rien de commun entre toi et moi ».

                    Les disciples ont sans cesse essayé d’influencer Jésus avec leur propre mentalité, mais à chaque fois, Il les repoussait en leur montrant à quel point leurs idées, leurs pensées et leurs jugements étaient très différents, voire opposés aux siens. Les disciples devaient se décourager à la fin, et Lui devait être désespéré de voir que ceux-ci ne comprenaient pas ce qu’Il faisait avec eux ! Nous ne pourrons rien produire de cette nature qui soit acceptable par notre Dieu!

                    Tout ce qui vient vraiment de Dieu est en Christ seul, pas en nous ! Il y a toujours une différence entre Christ et nous, même s’Il demeure en nous par le Saint-Esprit. C’est pour cela que souvent nous nous demandons pourquoi nous faisons encore des erreurs et des maladresses. Pourquoi avons-nous ce sentiment d’échec qui persiste et ferons-nous un jour les choses convenablement ?

                    Le Seigneur nous répond : «Je t’apprends, c’est tout ! Ce que je veux t’amener à comprendre, c’est que tant que tu ne retiendras pas cette leçon, nous n’irons nulle part ensemble ! Tu dois absolument reconnaître que Je suis TOTALEMENT différent de toi et que cette différence est telle que nous évoluons dans deux mondes opposés… Tu ne pourras jamais connaître la face cachée de tes motivations, tant que le Saint-Esprit ne mettra pas le doigt sur les profondeurs de ton être ! ».

                    Nous pouvons toujours exprimer nos émotions, nos sentiments ou nos désirs de la manière la plus spirituelle qui soit et réagir comme Pierre devant Jésus, mais Lui veut nous apprendre à nous vider de nous-même. C’est pourquoi nous passons complètement à côté du Maître lorsque nous cherchons seulement notre bénédiction et l’occasion d’être rempli afin d’obtenir ce qui peut satisfaire notre ego. Cet ego se manifeste souvent de la façon la plus spirituelle qui soit, mais on ne sait jamais ce qui se cache réellement derrière. Nous devons donc en arriver à un constat sévère qui nous amène à découvrir que nos meilleures intentions sont déviées et corrompues, et que nos motivations les plus pures sont impures à Ses yeux !

                    Des choses que nous prétendons faire par l’Esprit, Lui et Lui seul est l’objet de la satisfaction et du plaisir divins. La leçon fondamentale que nous aurons à apprendre (parfois durement) dans notre vie, par l’enseignement, la discipline et la révélation de l’Esprit, c’est que Christ est d’une autre nature que la nôtre, et que cette différence est absolue. Cette dure leçon est certainement celle que le monde refuse, que la chair repousse, car elle est en opposition avec tout le système de l’enseignement humaniste qui croit encore que l’homme est quelque chose de merveilleux ! NON ! Même quand nous atteignons le meilleur niveau possible, il reste encore un gouffre infranchissable entre nous et une petite partie de la nature de Christ. C’est l’enseignement le plus capital à enregistrer sinon rien de constructif et de durable ne pourra se faire dans notre vie chrétienne !

E – Il est impossible d’atteindre le niveau de Dieu

                    Dieu a présenté Son modèle, l’objet de Son plaisir. La prochaine étape qu’il veut donc nous voir emprunter est celle où nous réalisons l’impossibilité absolue de nous conformer à ce modèle. Par nous-même, c’est impossible, c’est le constat du désespoir ! Pourquoi sommes-nous désespérés de nous-même, toujours et toujours, devant cette évidence ? Pourquoi ne le serions-nous pas une fois pour toutes ? Simplement, parce que nous cherchons partout quelque chose de bon en nous que nous pourrions présenter à Dieu pour Le satisfaire et répondre à Ses exigences. Mais nous n’en trouverons jamais !

                    Toute notre justice et tout ce qui en nous essaie d’être juste, sont des chiffons sales ! Mais c’est cette constatation qui va nous conduire vers la position la plus glorieuse donnée par l’instruction de Jésus : « Apprend de Moi… et tu trouveras du repos pour ton âme ».

                    Nous ne trouverons jamais de repos pour notre âme, tant que nous n’aurons pas compris et enregistré ces deux leçons fondamentales pour aller plus loin et vivre une vie abondante :

1. la différence absolue de nature entre Christ et nous,
2. l’impossibilité absolue d’être semblable à Christ, en cherchant, produisant ou faisant quoi que ce soit en nous-même ou par nous-même. Désespérons de nous-même, de notre dernier désespoir, en nous examinant nous-même, car ces deux leçons sont fondamentales pour aller loin.

F – L’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous

                    A partir du moment où les points précédents sont bien établis, le Saint-Esprit commencera à nous montrer comment cela s’est accompli. Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, a traversé ces épreuves à ce sujet, ayant accepté sa forme humaine et une vie de dépendance en se vidant volontairement de Lui-même. A tout moment, Il pouvait exercer son pouvoir divin pour sa propre délivrance, son salut, ses besoins et sa protection, mais au lieu de cela, Il s’est dépouillé de ce droit et Il a dit : « Je renonce à tous mes droits, prérogatives et pouvoirs divins pour le temps présent, et j’accepte ma position d’homme et ma dépendance absolue envers Dieu, Mon Père ; j’affronte tout ce que l’homme a à affronter au niveau humain ! » (Cela ne signifie pas qu’Il s’est vidé de Sa divinité, mais de ses droits pour le temps présent). Il s’est fait homme dans tous les domaines et est passé par tous les aspects de la condition humaine. Puis Il est retourné sur le trône, ayant remporté une complète victoire dans chaque effort produit par l’homme pour satisfaire Dieu le Père. Après cela, pensez-vous que Dieu va renoncer à jamais à Son Fils et à tout ce qu’il a accompli en faveur de l’homme en disant : « Fais de ton mieux et Je serai satisfait ? 

                    Quel aveuglement au sujet de Christ et de Dieu dans ce christianisme si populaire aujourd’hui! Non, il y en a qu’une seule personne dans l’univers dont Dieu peut dire de tout Son cœur « en qui Je prend plaisir », c’est le Seigneur Jésus-Christ. Et si nous allons avoir sa faveur, ce sera « en Christ Jésus », pas en nous-même. Lorsque cette partie de l’éducation est acquise et « digérée », alors seulement le Saint-Esprit peut commencer l’œuvre de conformité, à l’image du Fils de Dieu.

                    Tout au long des mois et des années, les disciples en sont arrivés à voir à quel point Jésus-Christ était complètement différent d’eux, au point d’atteindre le stade du désespoir en s’examinant eux-mêmes. Il avait tout prévu et Il ne pouvait leur empêcher de prendre cette voie. Jusqu’à la fin, alors qu’ils se défendaient ardemment de Lui être loyaux, fidèles, et persévérants, Jésus leur dit : « Croyez-vous maintenant ? Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul » (Jean 16:31-32) et à Pierre : « Je te le dis, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ». Que pensez-vous des sentiments des disciples à la crucifixion, lorsqu’ils l’eurent tous abandonné ? Un profond désespoir est entré dans leur âme, non seulement au sujet de leurs attentes et perspectives d’avenir, mais un désespoir d’eux-mêmes. Oui, Dieu l’avait permis car c’était nécessaire.

                    Nous passerons par le même chemin si nous acceptons de suivre la même école. C’est essentiel car aucune œuvre constructive ne pourra se faire dans nos vies tant que cela n’aura pas progressé en nous ! En fait, Dieu est en train de préparer un chemin pour Son Fils et Il nettoie le terrain pour apporter la plénitude de Christ.

                     Après la Croix et la Pentecôte, les choses ont commencé à changer de l’intérieur, et à partir de ce moment-là, on a commencé à voir Christ se manifester de façon grandissante dans ces hommes. Ils ont sans doute eu un long chemin à parcourir par la suite, mais on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’une fondation a été posée à partir de ce moment-là. C’est pourquoi il y a une différence, non pas tellement celle d’hommes changés, mais celle de Christ en eux, transcendant ce qu’ils étaient par nature. Ce n’est pas qu’ils soient devenus franchement meilleurs, mais c’est Christ en eux qui est devenu tellement plus réel et puissant !

                    Ainsi en est-il de l’École de Christ qui est un véritable challenge et un défi pour ce « vieil homme » qui a tant de mal à mourir et qui se soumet si difficilement, ce à cause de toute la formation et l’éducation humaniste que nous avons reçues. Cette pensée humaniste complètement opposée à la pensée de Christ, veut nous faire croire qu’en tout temps nous devons faire et être le mieux possible.

                    Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre en étant négligeant et paresseux, mais à notre meilleur niveau, nous ne pourrons jamais franchir le fossé entre l’homme et Jésus-Christ. Car ce fossé demeure, et la meilleure manière de le franchir, c’est de mourir et de ressusciter des morts (mais ça, c’est un autre sujet !).

à suivre...




mardi 16 mai 2017

(3) QUE LA MAISON SOIT BÂTIE T.A. Sparks


Chapitre troisième - L’Ultime Critère

                    Quand, comme nous le lisons au début de la Bible, les conditions étaient telles que Dieu put prononcer le verdict « cela est très bon », alors Dieu était présent en communion avec l’homme. Il nous n’ait pas dit beaucoup plus sur la façon dont Il était présent : il nous ait dit qu’Il marchait dans le jardin au frais du jour, qu’Il conversait avec l’homme, et qu’Il lui révélait Ses pensées. D’après le récit, nous n’en savons guerre plus. Peut-être était-ce fort semblable aux quarante jours qui suivirent la résurrection, alors que le Seigneur Jésus venait, Se montrait, parlait et s’en allait ; puis revenait, et s’en allait à nouveau. Peut-être y avait-il des allées et venues, des démonstrations et des explications, Il s’assurait que le désire et les pensées de Son cœur avaient été saisis ; et de par Sa présence personnelle, un dialogue et une communion étaient possible.
   
                    Mais, bientôt Il dut se retirer. Les conditions avaient changées, elles ne correspondaient plus à Ses pensées ; il n’était plus possible pour Lui de dire « cela est très bon ». Le changement Le força à se retirer. En un sens, moralement, Il était rejeté – expulsé. Mais, sans cesse, à travers l’histoire, il nous ait parlé de l’effort de Dieu à recouvrer, une condition appropriée et plaisante qui Lui convienne ; afin qu’Il puisse revenir.
   
                    Il donna à Moïse le modèle d’une habitation céleste (Exode 25 : 9), et, quant toutes les choses furent faites selon le modèle, c’était comme si Dieu disait à nouveau « cela est très bon » – Il revint et remplit le Tabernacle. Mais cela ne pouvait pas durer. Ce n’est qu’une habitation en figure et en type, elle est limitée ; et les choses, dans le peuple lui-même, ne sont pas totalement et finalement selon Sa pensée. Plus tard, Il donna à David un autre modèle – celui du Temple, encore une représentation de l’habitation céleste (1 Chroniques 28 : 11-19) ; et quant toutes les choses furent faites selon la révélation du modèle, Dieu vint et remplit le temple ; démontrant une fois de plus que c’est ce qu’Il recherche. Mais les choses changèrent à nouveau, et nous avons la triste histoire de la gloire cessant, s’en allant, départant (Ezéchiel 9 :3, 10 : 18-19, 11 : 23) ; et cette habitation ne demeure qu’une « chose » – une coquille vide, une formalité fausse et sans vie.
   
                    L’Ancien Testament se ferme sur une impression d’échec quant à ce grand dessein de Dieu ; l’échec, mais aussi sur d’autres perspectives. « Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? N’est-elle pas comme rien à vos yeux ? Mais … la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première … » (Aggée 2 : 3, 4, 9). Et ensuite cette grande déclaration : « Encore une fois … j’ébranlerai … la terre … Et l’objet du désir de toutes les nations viendra … » (Aggée 2 : 6-7). Il est le désire de toutes les nations. Vous vous souvenez sans doute que ces paroles sont reprises par l’auteur de l’épître aux Hébreux (12 : 26), et se réfèrent à un ébranlement de toutes choses sur cette terre, mais c’est une représentation – un type, une figure, un symbole – afin que la réalité spirituelle puisse prendre place.

TROIS EXPRESSIONS DE LA PENSÉE DE DIEU

                    Il y a dans la Bible, trois expressions principales de cette pensée divine quant à une habitation parmi les hommes. Il en a d’autres moins importantes, mais ces trois expressions majeures sont au-dessus des autres.
   
                    Premièrement, Israël. Nous n’avons pas compris Israël avant que nous n’ayons reconnu que ce peuple fut choisi parmi les nations de cette terre pour ce seul et unique but – que Dieu trouve parmi un peuple, une habitation qui Lui convienne. Il prouvait Son effort, Son labeur, Son désire, Sa souffrance ; Il démontrait Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son cœur était lié à la réalisation de cette pensée et intention éternelles – ce but qui était d’avoir une habitation ici-bas parmi un peuple. Je le répète, nous ne comprenons pas la mise à l’écart d’Israël du conseil divin, avant que nous ne reconnaissions leur échec total et final quant à l’accomplissement de leur vocation.
   
                   Mais Dieu n’a pas abandonné Son propos pour autant. Nous passons de l’Ancien au Nouveau Testament, et nous y trouvons le mouvement suivant de Dieu en relation avec ce dessein. La deuxième grande expression – peut-être devrions-nous l’appeler l’expression toute-inclusive – de Sa pensée, est l’incarnation même : « Emmanuel, Dieu avec nous ». Aussi, nous n’avons pas compris l’incarnation, avant que nous ne l’interprétions comme étant en relation avec cette pensée éternelle – Dieu trouvant en l’homme une habitation, faisant de l’homme Sa résidence. Dans la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle. « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire … » (Jean 1 : 14).
   
                    La troisième expression majeure est l’avènement du Saint Esprit et la naissance de l’Eglise. Nous n’avons pas saisi la profonde signification de ces grands évènements – le Saint Esprit venant élire résidence dans l’Eglise nouvellement née – jusqu’à ce que nous ayons associé cela avec cette chose unique, Dieu est là. L’Eglise est le lieu de Son habitation, et Il est arrivé à Son Temple. Nous voyons comment cela a été glorieusement accompli le jour de la Pentecôte. Véritablement « Voici, j’envoie mon messager, et il passera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple » (Malachie 3 : 1) ; vraiment Dieu était présent ce jour-là, et Il n’est pas parti. Il est venu pour rester. C’est le Dieu incarné qui dit : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. » (Matthieu 28 : 20). Il est venu pour demeurer ici-bas dans la Personne de l’Esprit Saint.

                    Maintenant, il est assez clair que cela était la pensée divine pour l’Eglise en général. Mais nous voyons ensuite que ce qui était vrai de l’Eglise universelle, était également l’intention de Dieu pour les églises locales. La chose qui devait caractériser des compagnies du peuple de Dieu – je répète, des compagnies du peuple de Dieu – était que Dieu devait y être trouvé. Ceci était l’ultime critère, et cela est, comme vous le voyez, notre troisième message. Rappelons-nous que « le critère » veut simplement dire le principe qui détermine la ligne de jugement ; c’est à dire, le terrain sur lequel tout est décidé, le critère de mesure par lequel les choses sont arrêtées.

LE CRITÈRE

                    Le seul critère de la Maison de Dieu, qu’elle soit universelle ou locale, est finalement juste ceci : Dieu est là ; et Il peut être trouvé là. Cela est la chose prédominante en ce qui concerne ce sujet. Ce n’est point les méthodes ni les manières, les performances ni les rites, les formalités ni les cérémonies, ni aucune des choses externes. L’important est, que ce soit dans ces choses ou à travers elles, ou sans elles, ou en dehors d’elles ; que Dieu est là – vous rencontrez Dieu, vous ne pouvez pas aller là sans Le rencontrer. C’est là l’ultime critère afin de savoir si la Maison de Dieu est présente en réalité ou non. Ce n’est pas un endroit mais un peuple, au milieu duquel, Dieu, en la Personne de Son Fils Jésus Christ, par Son Esprit, est présent et est reconnu comme étant présent. Car est-il possible, pour quelqu’Un tel que Lui soit présent sans que Sa présence ne soit connue ? (Oui, cela peut être possible, si quelque chose ne va pas avec nous, mais cela ne devrait pas être le cas. La norme devrait être que, là où est Dieu, nous le savons, car nous Le rencontrons). Le critère n’est pas quelqu’un ou un certain nombre de toutes ces choses que les hommes considèrent comme étant nécessaires afin d’être une « maison de Dieu » ; par rapport à un endroit ou à un édifice. Le critère est simplement celui-ci : rencontrez-vous Dieu ? Si la réponse est négative, vous ne pouvez porter ce nom, parce que cette « maison » ne remplie pas vocation ; nous n’avons plus qu’à rejeter cette chose, cessons d’essayer de la maintenir, si elle ne remplie pas sa vocation.

LE FONDEMENT POUR LA PRÉSENCE DE DIEU

                     Cela nous amène à la question du fondement sur lequel Dieu est présent. Laissez-moi dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à un plus ou moins grand degré. Ce que nous lisons des assemblées dans le Nouveau Testament, confirme cela. Il n’est pas du tout difficile de discerner que, Dieu était plus pleinement présent dans un endroit que dans un autre – qu’il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire ici qu’ailleurs ; par exemple à Philippes par rapport à Corinthe. Mais vraiment la chose qui devrait nous occuper – ce n’est pas si le Seigneur est là, pour ainsi dire « n’importe comment », mais qu’en fait Il puisse être là sans réserve, ni limites ; Se donnant Lui-même pleinement. C’est quelque chose qui devrait nous concerner en tant qu’individus : que le Seigneur puisse être avec nous individuellement, sans réserve – libre de Se consacrer. Et sans aucun doute la préoccupation de chaque compagnies du peuple du Seigneur, dans chaque lieu, devrait être – non pas ceci ni cela, ou une chose quelconque en relation avec l’existence matérielle, mais – d’avoir la mesure la plus grande de la présence du Seigneur.
   
                    Je m’avance à dire que si ce critère était le soucis principal et dominant, ce serait la clef et la solution pour régler beaucoup de problèmes. Toutes les difficultés seraient résolues si nous nous disions – « Maintenant, ce qui importe plus que tout, c’est que le Seigneur ait toute la place qui Lui est requise afin qu’Il remplisse ce lieu avec Sa gloire. Quel que soit la chose qui se trouve en travers de ceci, elle doit être écartée. » Cela doit être une motivation suprême dans nos vies. Nos yeux doivent tout d’abord être ouverts au propos éternel de Dieu ; ensuite nous devons y être soudés, cela doit devenir une telle passion pour nous, que quelles que soient les menaces, les obstructions, les limitations, celles-ci ne peuvent être tolérées. Voilà le défi de ce message.
   
                    Mais afin qu’il en soit ainsi, Dieu doit avoir des conditions qui ne L’impliqueront pas dans les désordres des hommes – car Dieu ne peut se permettre de S’engager dans ceux-ci, Il ne Se consacrera pas à cela – et qui, d’un autre coté, seront complètement satisfaisantes pour Lui. Cela n’expliquerait-il pas la grande réserve du Seigneur que nous, les chrétiens, trouvons si difficile à comprendre et à endurer ? Tous les cris et les appels, les supplications et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu : et Dieu semble si réservé et si lent. Ne serait-ce pas parce que Dieu ne peut S’engager dans les choses telles qu’elles sont arrangées par l’homme, et qui L’impliquerait dans quelque chose qui Le déshonorerait ? Je mets ceci en forme de question ; mais il est clairement démontré dans la Bible que ce principe est vrai. Le cri du prophète envers le peuple était remettre les choses dans un tel ordre et dans de telles conditions, pour que Dieu puisse venir. Nous devons prendre en considération que, dans toutes nos prières, il y a peut être, après tout, quelque chose que nous puissions faire ; afin de préparer le chemin pour le Seigneur. Bâtissant une autoroute pour notre Dieu, en ramassant les pierres qui pourraient Lui heurter les pieds s’Il venait. Il y a peut être quelque chose à faire!

 L'INTERFERANCE DE SATAN

                     Maintenant, Satan, comme nous l’avons vu précédemment, dans la controverse continuelle à propos de cette habitation, et dans ses efforts afin d’empêcher Dieu d’obtenir cette demeure, a recherché dès le début, à mettre l’homme sur le chemin de Dieu. L’homme a été créé pour le seul but de pourvoir à Dieu une demeure, car cela a toujours été Son intention de demeurer en l’homme. Ainsi, le grand coup et le grand effort de Satan a été de tourner l’homme créé de Dieu contre les desseins de Dieu, de faire de l’homme une pierre d’achoppement ; un moyen de frustration pour Dieu. Voilà la longue et terrible histoire de Dieu étant entravé par l’homme, et par les conditions créées par l’homme. Jésus voyait cela : Il vit très clairement que la nature et l’effet de l’interférence de Satan avec l’homme, était de changer l’homme afin que Dieu ne puisse pas venir et demeurer en lui. A la fin du deuxième chapitre de l’Évangile selon Jean, qui ne devrait pas être divisé du troisième chapitre, nous trouvons cette remarque à propos du Seigneur Jésus : « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes … » (Jean 2 : 24-25). Quelle désolation, que l’homme, qui était supposé être le vrai temple de Dieu, soit maintenant dans une telle condition, que Dieu ne puisse ni ne veuille S’engager envers lui !
   
                    J’ai dit que le second chapitre de Jean ne devait pas être divisé du troisième, car quelques versets plus loin nous lisons : « Il vous faut être nés de nouveau ». A quoi cela nous amène t-il ? Cela nous éclaire quant à la nouvelle naissance : cela veut dire que Dieu doit avoir une nouvelle espèce d’homme pour l’habiter. Et vous noterez que cela fut dit à un représentant exceptionnel de la nation d’Israël : car Nicodème était un portrait parfait d’Israël – le peuple qui s’était réclamé être, (ce qu’il était supposé être), la véritable habitation de Dieu. Ce peuple qui s’était approprié Dieu, qui avait séquestré Dieu pour eux-mêmes ; afin d’en faire leur Dieu exclusif. Et c’est là, à Jérusalem, que Jésus, connaissant ce qui était dans l’homme, ne pouvait Se confier à eux ; et qu’ensuite, parlant à un représentant de ce peuple même, il dit : « Il vous faut être nés de nouveau».
   
                    Pourquoi cela ? Afin que Dieu, le Saint Esprit, puisse venir et prendre résidence ; et ceci est le quatrième chapitre. Vous voyez, il s’agit d’une merveilleuse suite. Tout se concentre sur cette unique pensée éternelle – cette pensée qui ouvre toute la Bible – cette pensée de Dieu de demeurer dans l’homme, au sein de l’homme. C’est pour cela que nous trouvons cette question de la nouvelle naissance là où Jésus ne pouvait se confier en l’homme, car Il connaissait tous les hommes ; Il savait ce qui était dans l’homme.

LES VISIONS D’EZECHIEL

                   Méditons quelques instants sur les prophéties d’Ezéchiel. Vous rappelez-vous des dernières paroles de ces prophéties ? « Le nom de la ville dès ce jour et à toujours est : l’Eternel est là. » C’est avec cette déclaration que le livre se termine. La fin est atteinte, la pensée et le dessein de Dieu sont accomplis : « l’Eternel est là » !
   
                    Laissant de coté la controverse concernant le Temple et la Maison d’Ezéchiel, de savoir s’il va y avoir une reconstruction littérale du temple ici-bas à Jérusalem, lorsque tout ce monde islamique aura été mis de coté, et que la mosquée d’Omar aura été effacée de la Ville Sainte – beaucoup reste à faire, mais cela ne serait pas impossible à Dieu ! – qu’il en soit ainsi ou bien que toutes choses soient réalisées spirituellement dans l’Eglise, nous laissons ces choses discutables de coté ; car elles sont sans rapport avec ce à quoi nous nous occupons maintenant. Le livre d’Ezéchiel nous est très utile pour aujourd’hui avec ses enseignements et ses applications. Les principes divins et éternels, que nous y trouvons sont très clairs et n’appartiennent à aucune époque spécifique ni à aucun endroit particulier. En ce qui concerne la fin de toutes ces choses –ce qui doit se passer et où cela doit se passer – et bien cette fin se résume en cette phrase : L’Éternel est là !
   
                    Toutes les prophéties de ce livre forment un mouvement progressif culminant en cette fin. Elles commencent avec le prophète disant qu’il vois « des visions de Dieu », ensuite ces visions se succèdent graduellement vers cette fin grandiose : ces visions sont les phases et les étapes de cette progression, révélant les principes ou le fondement sur lesquels cette fin sera atteinte – L’Éternel est là !

L’Homme sur le Trône
   
                    La première vision, qui en un sens est inclusive de toutes les autres, est la vision du Trône : le Trône au-dessus du firmament, et au dessus l’aspect d’un homme. Que cela signifie t-il ? La réalité toute-inclusive, le tout premier critère fondamental, par lequel Dieu parviendra à cette fin, est l’absolue intronisation, l’absolue exaltation et autorité de cet Homme (avec un M majuscule), le Fils de l’Homme, sur le trône, au dessus de tout. C’est là qu’Etienne Le vit ; c’est de là qu’Il se baissa pour rencontrer Saul de Tarse. L’Homme sur le Trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Si Dieu doit atteindre la fin – « L’Éternel est là » – ce fait doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails. C’est un principe fondamental et prédominant : le Seigneur sera « là » dans la mesure de l’exaltation de Jésus Christ, dans la proportion qu’aura été donnée à Jésus Christ en tant que Celui qui est hautement élevé. Dans la mesure où Il est sur le trône et que l’autorité est reconnue comme étant dans Ses mains.
   
                    Il y a plusieurs façons d’illustrer cela. Dans l’Eglise au début, dans les églises primitives, ceci se traduisait ainsi : il n’y avait jamais de réunions, de comités, de conciles afin de délibérer de ce qu’ils allaient faire – ils se réunissaient pour prier et remettaient toutes choses au Saint Esprit ; et ils obtenaient toutes leurs instructions des cieux. Ceci eu beaucoup d’efficacité n’est-ce pas ? Dieu était là ! Ceci était le résultat, ceci était la réalité : le Seigneur était avec eux – le Seigneur était là ! L’endroit où ils étaient réunis fut secoué par sa présence. Et ceci fut possible de part la nature de leur témoignage : ce Jésus était assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Mais cela n’était pas qu’un fait objectif, même pas un enseignement ni même une vérité orthodoxe : c’était avant tout une réalité dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus était consulté, et Jésus était considéré en toutes choses – Son autorité n’était pas théorique mais elle était une autorité appliquée et pratique.

L’Autel
   
                    Nous continuons et nous voyons maintenant « un homme dont l’aspect était comme l’aspect de l’airain ; et il avait dans sa main un cordeau de lin et une canne à mesurer » Ezéchiel 40 : 3. Ensuite nous arrivons dans la grande aire du Temple, le grand parvis du Temple ; et nous voyons que si nous dessinions des lignes diagonales des coins les plus éloignés de ce grand parvis, au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein milieu de cette aire, se trouve le grand autel d’airain : central et universel, gouvernant toutes choses à l’intérieur et à l’extérieur. Un Homme d’airain – un autel d’airain. L’airain symbolise le jugement de justice : la justice pour le jugement, le jugement pour la justice. Au centre et au cœur et au milieu de toutes choses est la croix : la croix où tout est amené pour le jugement et pour y être jugé selon la justice et la sainteté de Dieu.
   
                    Ceci est le fondement sur lequel Il sera présent. Nous sommes familier avec la vérité de la croix ; mais nous ne pouvons apprécié justement et comprendre la signification de la croix du Seigneur Jésus, que lorsque nous voyons qu’elle est relative à cette grande chose : la présence de Dieu. Tout doit être soumis au jugement selon le critère de Dieu : ce qui ne peut pas passer doit être consumé sur l’autel ; afin que ce qui est de Dieu puisse être établi dans les cieux. C’est là la grande œuvre discriminatoire de la croix : sur cela Dieu sera présent. Oui, « Jéhovah-Shammah » est directement lié à ceci : jusqu’à quel point toutes choses ont-elles été amenées au grand jugement de la croix. Que dit la croix de ceci et de cela ? Comment ceci est-il vu à la lumière de la croix ? La réponse va déterminer la mesure de l’implication de Dieu là où nous sommes. Ceci est fondamental, ne nous pouvons y échapper. Cet Homme d’airain s’occupe de cela : Il mesurera l’autel, et Il mesurera toutes choses selon l’autel – la pensée de Dieu quand à la justice.

La Maison
   
                   Puis nous allons avec cet Homme à la Maison. Si vous connaissez la vision de la Maison, et tout ce qui est dit ici à son propos, vous serez familier avec son aspect dominant. L’élément qui prédomine dans cette vision de la Maison est « la mesure » : cet Homme d’airain avec sa canne, sa canne à mesurer, va partout à l’intérieur et à l ‘extérieur, autour et dedans très méticuleusement. Que fait-Il avec cette Maison ? Il la définit selon Christ, Il mesure selon Christ ; car Christ est l’unité de mesure de toutes choses. « Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela ». Actes 17 :31. C’est l’Homme d’airain, tout Lui sera amené dans le monde pour le jugement, un jugement selon Sa personne même. Si cela est vrai du monde, et le jugement arrive pour le monde, cela doit commencer à la Maison de Dieu.
   
                    Aussi, pour résumer tout ceci en une phrase, voici ce qu’il en est : si cela doit être « Jéhovah-Shammah » – si cela doit être « Le Seigneur est là » ce sera selon la mesure de Christ ; quelle place a Christ dans cette chose. Dieu ne s’impliquera que si ce critère existe. Ce n’est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, comme les hommes le pense qui constitue la garantie de la présence de Dieu. C’est seulement une chose : combien de Christ il y a t-il ici ? Que cette question aille directement dans nos cœurs : quelle est la mesure de Christ en vous et en moi ? Ne serait-ce pas là l’explication des appels incessants de Dieu et de Sa volonté à sacrifier autant afin d’accroître notre mesure de Christ ? Ceci répond à la plupart des questions. Pourquoi sortirait-Il de Son œuvre un de Ses serviteur utile et fort occupé afin de l’isoler ? Pourquoi ? Nous disons « quelle perte », « quelle tragédie », nous disons que l’église souffre de cette perte ; mais Dieu sait pourquoi Il agit ainsi. Cela est beaucoup plus important pour Lui qu’il y ai un accroissement de Christ pour servir à Son dessein éternel, plutôt qu’il y ai beaucoup de choses accomplies pour Lui.
   
                    Il doit y avoir une explication aux providences de Dieu. Ne serait-ce pas là la raison ? L’Éternel est prêt à tout faire afin d’augmenter la mesure de Son Fils, Il est prêt à tous les sacrifices – et pas uniquement de façon objective – mais toujours en relation avec ce à quoi Il s’est donné entièrement : trouver une résidence adéquate pour Sa propre présence. Et vous et moi sommes prêt à dire immédiatement que là où Christ est prédominant, c’est là que nous rencontrons vraiment le Seigneur – « le Seigneur est là ». Ces deux choses vont ensemble, même si cela implique souvent l’éradication de nous-même ; afin que Lui ai la première place.

                   Ainsi la Maison est mesurée, pas grossièrement, mais dans tous ses détails. Et comme nous le voyons dans l’épître aux Ephésiens, c’est véritablement la mesure de Christ.

La Rivière
   
                    Finalement, dans les visions, nous arrivons à la rivière. Lorsque Il est sur le Trône et a Sa place d’autorité, quand l’Autel est à sa place – le jugement et l’administration de toutes choses selon la justice de Dieu, et lorsque la Maison est mesurée selon la mesure de Christ – qu’obtenons-nous ? De cette Maison émergera et coulera une rivière, une plénitude, «tout vivra, là où parviendra la rivière » Ézéchiel 47 : 9. C’est ce qui est arriver le jour de la Pentecôte. Le Seigneur a Sa Maison, Il est sur le Trône, la croix à fait son œuvre et la rivière coule spontanément.
   
                    Je pose une question en conclusion. Ce n’est pas une critique, ce n’est pas un jugement personnel ; c’est plutôt un exercice. Les chrétiens prient et implorent depuis des années pour un réveil, un réveil, un réveil – c’est le mot. Cela arrive quand Dieu a Ses conditions. Le fait que rien ne se passe, ne serait-il pas expliqué par le fait que Dieu n’a pas Ses conditions ? Ce n’est pas une question objective, un sujet d’intérêt ; mais cela a une application immédiate. Ce que vous et moi désirons, c’est que des fleuves d’eau vive coulent de nous. O qu’il sorte et qu’il coule de nous cette rivière, ce fleuve qui donne vie à toutes choses, afin que lorsque nous prions avec d’autres, lorsque nous parlons à d’autres, la vie entre en eux ; ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Lorsque nous sommes dans le monde, le résultat est que les gens sont aidés à vivre une vie renouvelée. La vie est impartie.
   
                    Ceci est également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos compagnies. Il peut y avoir la vie qui découle, s’étendant très loin. Si Dieu a Ses conditions, il n’y a aucune limite quand aux possibilités auxquelles peut prétendre une petite assemblée édifiée selon la pensée de Dieu ; aucune limite quand à son influence. L’influence de cette petite assemblée, cachée dans un coin, peut aller jusqu’aux bouts de la terre, peut impartir Christ bien plus loin que son propre cercle. Si Dieu a Ses conditions, cela arrive naturellement, il n’est pas nécessaire d’organiser quoi que ce soit – cela arrive ! Remarquez que la rivière provient d’un sanctuaire mesuré ; elle vient de par l’Autel ; elle découle de la Maison qui est selon Christ ; cette Maison même qui a été jugée par la croix quand à sa place devant Dieu, c’est alors que l’Esprit vient ; l’Esprit de vie.
 
                    Résumons. Les éléments fondamentaux qui garantissent la présence de Dieu – une présence plus ou moins manifeste mais que Dieu permette que ce soit une grande manifestation – les éléments primordiaux sont : l’absolue autorité de Christ en toutes choses, la place centrale et l’universalité de la croix, la mesure de Christ dans les croyants individuellement et collectivement. Voici les conditions de Dieu qui peuvent répondre à ce qu’Il désire et qui peuvent Le satisfaire, afin qu’Il manifeste Sa présence sans retenue ni crainte – « Jéhovah-Shammah » l'Eternel est là !

Fin

T.A.S.


dimanche 14 mai 2017

(2) QUE LA MAISON SOIT BÂTIE T.A. Sparks

Chapitre deuxième - La Controverse et le Conflit Continuels

                    Il est simple et évident d’observer que les trois premiers chapitres de la Bible ne se sont pas accomplis avant que tous les éléments de conflit et de controverse ne soient adressés. Et à partir de là, et à travers toute la Bible, ces éléments de conflit et de controverse sont rarement absents. Le Livre en est plein jusqu’à ce que nous arrivions aux deux derniers chapitres. Et alors le conflit cesse, la controverse est résolue, et ceci, pour toujours. Mais, comme nous l’avons démontré dans le premier chapitre, le centre de la consommation, l’issue finale, la fin qui a occasionnée cet énorme conflit depuis le début est ceci : « Voici, le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il tabernaclera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera … leur Dieu » (Apocalypse 21 : 3)
   
                     Lorsque nous y regardons de plus près, il est des plus impressionnant de voir que tout ceci est en relation et est centré sur une seule chose : la place de Dieu dans ce monde, et particulièrement Sa place parmi un peuple pour Son habitation. C’est ceci qui, comme on dit, est le sujet de dispute, qui est le point de mire de toutes les difficultés. C’est de cela dont il est question au début dans le jardin, avec le premier couple. C’est une scène bien trop belle et réjouissante – pour un être exalté – de voir et d’observer Dieu marchant et parlant avec les hommes, ayant une communion bénie avec eux, dans une atmosphère de paix, de repos et d’ordre – ceci est une scène bien trop belle pour qu’elle ne soit assaillie. Une situation doit être créée, d’une façon ou d’une autre, qui déferlera sur cette communion, et s’il est possible d’y mettre fin ou du moins de l’interrompre, d’en écarter Dieu. C’était la situation alors – Dieu présent dans des conditions de communion avec les hommes. Beaucoup de choses peuvent s’ajouter à cela, mais là est le centre de la difficulté avec la première famille. Une famille jouissant d’une communion sainte et sacrée avec Dieu, est quelque chose qui ne perdura pas sans être assaillie. Et alors nous voyons cette famille comme jetée au milieu d’un conflit, et un frère en assassine un autre.
 
                    C’est là le point essentiel de la vie et de l’histoire de la nation élue, dans toutes ses différentes périodes et étapes. C’était le cas quand la nation choisie était l’Egypte. Quelle était l’intention de Dieu ? Elle est décelée dans Son défi au Pharaon, roi d’Egypte : « Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent » (Exode 7 : 16, etc.) Nous savons, par ce qui allait suivre, ce que cela signifiait – Dieu parmi un peuple. Et la grande controverse et le grand conflit en Egypte émergea de la réalisation, de la part des puissances hostiles, que si cela se concrétisait, Dieu aurait ce qu’Il a toujours désiré avoir, et ceci doit être frustré à tout prix. Dieu amène les enfants d’Israël dans le désert afin qu’ils soient Son peuple, pour Son habitation ; mais alors qu’ils sont dans le désert, assemblés au pied de la montagne et pendant que Moïse est sur la montagne, que se passe t-il ? Notez que Moïse est sur le point de recevoir le modèle du tabernacle, dans lequel l’Éternel va élire résidence au milieu de Son peuple, et pour ce tabernacle il y a un besoin d’or en tant que grand symbole de la nature divine ; et cet or a été ramené d’Egypte. Alors que Moïse s’attarde sur la montagne, que se passe t-il ? De nouveau il y a ce défi par rapport au dessein de Dieu, l’or Lui est volé et transformé en veau afin d’être adoré à la place de Dieu !
   
                    Tout ceci fait partie d’une longue histoire. Et cela continue à travers toute leur histoire, quand ils sont sortis du désert et entrés dans le pays. Salomon construit le Temple, et Dieu y élut Sa demeure. Mais juste avant que ce Temple ne soit mit en évidence et construit, une autre terrible chose arriva. Il est dit : « Et Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël » (1 Chroniques 21 : 1). Nous connaissons l’histoire. Le dénombrement était, bien entendu, un peu de vanité – la vanité du cœur humain ; « compter des têtes », pour pouvoir dire « quel grand peuple ai-je, et quel grand roi suis-je ! ». Même un homme du monde, qui avait si peu, peut-être même aucun, discernement spirituel – Joab – reconnu ceci et pressa le roi de n’en rien faire. Mais David insista et dut rendre compte à Dieu. Le résultat – la dévastation de la nation ; alors que la peste sévissait parmi le peuple et le détruisait, jusqu’à ce que l’Ange de l'Eternel rencontre David à l’aire d’Ornan le Jébusien – et ceci devint le site du Temple.
   
                    Quelle lutte, quelle controverse sans relâche au sujet de cette « habitation de Dieu » ! Le Temple est construit, et puis, alors que la nation est au sommet quant à la réalisation d’une habitation pour Dieu, celui-là même qui construisit le Temple tombe et fait une alliance avec celui qui est un autre dieu, en dehors d’Israël. Et en peu de temps la nation est divisée en deux. La déchéance spirituelle s’accélère et l'Eternel abandonne le Temple. La fin de ce mouvement est l’exile à Babylone : le Temple, Jérusalem, rejetés par Dieu ; un peuple en captivité. Après soixante dix ans, un reste revient à Jérusalem et commence à reconstruire un temple. L’histoire est racontée dans ces deux livres que sont Esdras et Néhémie – et quels livres de conflit sont-ils ! Nous retrouvons cet élément, comme ci quelque chose ou quelqu’un avait dit : « Non, jamais, si nous pouvons l’arrêter ! » Et nous voyons, qu’en partie, ils parvinrent à leur fin, car nous lisons : « Alors le travail de la maison de Dieu qui est à Jérusalem cessa… » (Esdras 4 : 24)
   
                    C’est dans cette atmosphère de conflit et de controverse que l’Ancien Testament se ferme. Lorsque nous arrivons au Nouveau Testament, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, Dieu parvient à l’accomplissement de ce qu’Il désire sous deux aspects. Premièrement, Il est incarné en Son Fils, étant « Emmanuel » – « Dieu avec nous ». Mais Sa présence provoque la controverse la plus amère, et ceci à propos du Temple. Tout est centré et tourne autour de ce Temple. Vous souvenez-vous de l’accusation principale qui le conduit à Sa mort, c’était à propos de la destruction du Temple ! Il dit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2 : 19). Dans leur aveuglement quant à Sa véritable signification spirituelle, ils l’interprétèrent comme étant l’annonce de la destruction de ce grand Temple à Jérusalem. Bien sur qu’il devait l’être ! Mais Ses paroles l’amenèrent à Sa mort. Quelques années plus tard, Etienne souleva à nouveau cette chose, et, dans des paroles qui sont pratiquement un écho de celles de Salomon, il déclare : « Mais le Très-Haut n’habite point dans des demeures faites de main » (Actes 7 : 48) ; et ces paroles déchaînent sur lui un orage de rage et de fureur. C’était là le point de mire de tout ce qu’il avait dit, et cela est très significatif. Et finalement, quand le Christ personnel, après avoir été semé comme un grain de blé dans la terre, et étant mort, à été élevé en un aspect collectif, Son Eglise, afin d’être « l’habitation de Dieu » en réalité ; quelle tempête est déclenchée ! C’est le signal de nouvelles attaques de ce terrible antagonisme.

L’HISTOIRE TRAGIQUE DES DIVISIONS

                    Et cela est à la racine de cette triste et tragique histoire à travers les siècles, de ces divisions et schismes, ces conflits, ces disputes et ces controverses parmi les chrétiens. La seule détermination est – Dieu n’aura pas cette habitation, si cela peut-être empêché par n’importe quel moyen ; cela doit être stoppé ! Car il n’y a pas plus grande menace pour le royaume des ténèbres qu’un peuple de cet ordre : un peuple parmi lequel Dieu s’engage, parce qu’ils Lui fournissent un fondement pour qu’Il soit là – simplement être là en communion bénie. Nous croyons que nous vivons dans les « temps de la fin » ; et alors que la fin s’approche, malgré tous les efforts d’unions et d’affiliations etc., l’esprit de suspicion, de peur et de malentendu ne fait que s’intensifier. L’atmosphère de la Chrétienté en est imprégnée, et ceci apparemment, s’il est possible, jusqu’à ce que la moindre des choses souffre de division. Les différences se multiplient sans cesse.
   
                    Pourquoi y a t-il tant de différences et de controverses dans le domaine d’interprétations et dans les relations entre chrétiens ? C’est cette chose, peut-être pouvez-vous dire que c’est à cause de ceci ou de cela ou bien encore autre chose ; peut-être pouvez-vous mettre en cause une des innombrables raisons qui créer des divisions, mais allons au cœur et à la racine des choses. Chacune de ces choses, qui peut être un prétexte, est en rapport avec cette seule vraie raison, qui englobe et gouverne tout : un peuple qui se tient en relation avec Dieu, qui Lui fournit ce qui est dans Son cœur depuis toute éternité – une habitation, une manifestation de Sa Personne parmi les hommes. Voilà le cœur de tout cela. Toute cette triste et terrible histoire est en relation avec cette idée corporative – au commencement, un homme et une femme, puis deux frères, ensuite l’espèce humaine, douze frères qui devinrent les douze tribus ; le modèle du Tabernacle, etc. Il y a toujours eu une détermination inexorable, à chaque fois que cette manifestation devenait réelle, soit de l’empêcher d’être ou de la détruire. Le terrain d’attaque à toujours et sans cesse été le peuple de Dieu en communion spirituelle ; avec Dieu parmi eux.
   
                    Ainsi, il est parfaitement évident qu’il existe une force et un système dans cet univers qui est amèrement antagoniste envers la réalisation de ce propos éternel. Ce phénomène n’est pas une chose « naturelle ». Il est vrai que souvent il semble y avoir de bonnes raisons humaines ou naturelles pour cela. Mais regardons derrière tout ceci, et nous verrons que tout vient de ce domaine ou de cette hiérarchie qui est antagoniste à cette chose.
   
                    Et c’est cette unique chose. Nous parlons souvent de « l’Eglise militante », que voulons-nous dire par cette expression ? Et bien, nos idées sont souvent objectives quant nous parlons ainsi. Nous pensons à l’Eglise lançant l’assaut sur l’athéisme, sur le paganisme, sur la mondanité, sur le mal, sur les mauvaises conditions sociales, sur les souffrances et leurs causes. C’est peut-être ce que nous voulons dire par « l’Eglise militante », mais aussi vrai et juste que cela puisse être, le fait est que cette « Eglise militante » trouve ses campagnes minées de l’intérieur – elle est battue avant qu’elle ne commence le combat. Elle ne peut combattre comme un tout corporatif, parce qu’elle est déjà handicapée de l’intérieur par le manque d’expression de cette unique vie relative et corporative. Oui, l’ennemi s’est infiltré subtilement et il a affaibli et paralysé « l’Eglise militante ».
   
                    Vous êtes peut-être familier avec cette histoire de la vie de Spurgeon. Les élèves de son collège prêchaient leurs sermons d’essai devant lui, et un jeune homme choisit Ephésiens 6 comme sujet. En s’essayant à une grande éloquence et impression, il dépeignit le soldat, l’armure et lui-même s’en vêtissant ; et finalement, fin prêt, en toute hardiesse il s’avança et s’écria : « Maintenant, où est l’ennemi ? » Monsieur Spurgeon, assit dans l’assistance, mettant ses mains en porte-voix s’écria : « dans l’armure ! »
   
                    Cette histoire est vraiment appropriée. L’Eglise ne progresse pas « comme une armée puissante » – il n’est pas vrai que –«Comme une grande armée avance l’église de Dieu! »

                  Ce n’est pas vrai qu’elle est « comme des troupes sous leurs bannières » (Cantique 6 : 4, 10). Satan s’est occupé de cela ; il a fait de cette affirmation un mensonge. A quoi cela nous amène-t-il ? Nous devons prendre en considération autre chose que les facteurs humains et que les éléments naturels. Je ne désire pas ouvrir la porte à une préoccupation morbide concernant ce qui est diabolique, mais peut-être que dans nos craintes nous nous sommes trop tournés de l’autre coté. Nous devons soit accepter la Bible ou la rejeter, si nous l’acceptons comme elle est, nous devons accepter le fait qu’il existe un grand système spirituel satanique qui est sans cesse en mouvement, sans cesse sur ses gardes et continuellement en activité ; surveillant toute opportunité et chaque terrain qui puisse être utilisé contre cette unique chose – l’absolue unité du peuple de Dieu, afin qu’Il obtienne une habitation qui soit à Sa mesure. Nous devons reconnaître ce grand royaume hostile, et nous devons définitivement le prendre en considération.

L’INSENSIBILITÉ QUANT A LA VÉRITABLE CAUSE

                    Il semble y avoir quelque engourdissement et insensibilité dans l’Eglise à ce sujet – un fait qui en lui-même peut être significatif. Quel chrétien, par exemple, ne connaît pas Ephésiens 6 ? La plupart d’entre nous pourraient probablement citer : « Car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Ephésiens 6 : 12). Qui ne connaît pas cela, en tant que mots, en tant que langage ? Mais qui a vraiment été piqué au vif quant à la réalisation de ce que cela veut dire pour l’Eglise – quant à la perception qu’en fait, cette parole, est le résumé de la plus grande révélation concernant l’Eglise qui ait été donnée aux hommes ? C’est vers cela que l’apôtre progresse alors qu’il dévoile cette Eglise, quant à son élection dans l’éternité passée, quant à sa vocation céleste, dans sa marche ici-bas avec Dieu, et quant à son futur rôle éternel. A travers tout cela, il progresse jusqu’à ce point et il dit : Oui – mais, bien que tout cela soit vrai, alors qu’elle est bien le chef-d’œuvre de Dieu, la plus grande chose jamais conçue, elle est aussi en même temps l’objet d’un intérêt et d’une attention hostile et antagoniste d’innombrables armées de mauvais esprits. Les « principautés, les autorités », les « dominateurs de ces ténèbres », la «puissance spirituelle de méchanceté », n’ont qu’un seul but : la destruction de cette Eglise, la division de cette Eglise. Nous sommes, dis-je, étrangement insensibles face à une telle révélation : nous ne sommes pas piqués au vif jusqu’à la réalisation quant à sa signification.
   
                    Si tout cela est vrai – et si vous essayez d’ignorer cela, vous en éprouverez les plus grandes difficultés, car, comme je le dis, la Bible, des premiers chapitres aux derniers, est pleine de controverses et de conflits quant à Dieu recherchant une habitation parmi un peuple – si cela est donc vrai, nous devons nous adapter, nous devons adopter une nouvelle attitude, et faire face au fait que ces puissances hostiles ne sont pas uniquement préoccupées par l’Eglise tout entière, à la divisée en tant de sections, mais qu’elles s’acharneront jusqu’aux deux derniers chrétiens ! Elles commencèrent avec les deux premiers, et elles persévéreront dans leur but diabolique jusqu’à ce qu’elles parviennent à créer une brèche et à séparer les deux derniers croyants.
   
                    Ceci étant dit, nous devons nous adapter aussi au fait que toute division, tout anéantissement de communion, ne doit pas être finalement mise à la charge de quelques facteurs humains ou naturels. Ceux-ci peuvent être le prétexte ou la cause immédiat, mais, derrière cela, il y a beaucoup plus. Nous sommes engagés dans un terrible conflit quant à cette vérité de relation spirituelle – bien plus puissant que notre habilité de le vaincre ou de pouvoir y faire face. Et c’est précisément ici que les paroles de cette grande lettre viennent à notre aide, alors que l’apôtre prie le Père : 

« Afin qu' ... il vous donne d’être fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur … Or à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, à lui la gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen » (Ephésiens 3 : 16-21).

                   Oui, nous devons prendre en compte ces forces hostiles, et nous adapter par rapport à celles-ci d’une façon nouvelle. Nous devons réaliser ce qui se passe, ne pas tout juger à la lumière de causes secondaires, mais en allant derrière tout cela jusqu’à la cause primaire, dans cet autre domaine du mal.
   
                    Dieu est saint : le lieu de Son habitation doit être saint. Si cette division est l’œuvre de Satan, alors c’est impie. La touche d’impiété veut dire que Dieu ne peut pas Se consacrer à ce qui Le divise. L’apôtre crie aux Corinthiens : « Christ est-il divisé ? » (1 Corinthiens 1 : 13). Et je pense qu’il y avait un ton scandalisé dans sa question – c’est impensable ! Christ n’est pas divisé ! Aussi Il ne peut pas, étant un seul Dieu, s’engager là où il y a division. Le Saint Esprit est un seul Esprit : l’apôtre nous dit : « Il y a un seul Esprit »(Ephésiens 4 : 4). Il n’y a pas autant de christs, autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. Nous n’avons pas un Jésus et un Esprit Saint privé et personnel. Nous ne L’avons et Les avons qu’en commun, et il n’y a pas d’autres façons d’avoir le Seigneur.

LA CLEF DE L’UNITÉ

                    Maintenant nous devons trouver la clef de cette unité, de cette identité. Et dans ce même passage, l’apôtre en parle comme étant « l’unité de l’Esprit » (Ephésiens 4 : 3). L’unité de l’Esprit – là est la clef. Notre affinité, notre unité, n’est pas une chose intellectuelle. Ce n’est pas comme si après avoir passer des vérités et des méthodes au crible, et après avoir eu beaucoup de discussions et argumentations, nous étions maintenant parvenus à une quelque mesure d’entente et nous sommes alors unis ! Ce n’est pas là que cette chose commence, ce n’est pas du tout la base de notre unité. Même dans les vérités évangéliques, nous ne parvenons pas à l’unité en argumentant intellectuellement. Nous n’y parvenons pas en participant à quelque entreprise, en s’occupant d’une même œuvre ou d’un même intérêt – voyant que quelque chose peut être fait et en s’unissant afin de l’accomplir. L’histoire d’œuvres chrétiennes raconte comment ces entreprises échouent, n’arrivent pas à terme, lorsqu’elles doivent faire face aux forces de l’ennemi. Non, nous ne sommes pas un de cette façon. Nous ne sommes pas unis par les sentiments – par (puis-je utiliser ce mot) « la flatterie », par de belles paroles, fermant les yeux sur ce qui ne va pas ; ceci non plus, n’est pas la base de l’unité. Ce n’est pas une unité d’idéaux, et certainement pas une unité de prétention. Qu’est-ce donc ? C’est, comme la Parole nous le déclare ici, l’unité de l’Esprit ; du Saint Esprit. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. L’apôtre dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Corinthiens 12 : 13).
 
                    Cette unité est tout d’abord rudimentaire, et ensuite elle est progressive. Elle est rudimentaire alors que nous partageons notre vie commune. Oh! que nous prenions plus à cœur cette réalité fondamentale ! Nous savons que cela est vrai. Si nous étions éparpillés à travers le monde, rencontrant peut-être un chrétien sur cent mille, cette vérité deviendrait très réelle. C’est vraiment une grande chose – généralement – de rencontrer un chrétien ! Vous ne soulevez pas immédiatement de questions d’ordre ecclésiastiques, d’ordre doctrinal, etc. ; vous trouvez simplement quelque chose en commun. Et si nous restons sur ce terrain, nous pouvons aller loin. Nous reconnaissons un chrétien, un vrai chrétien, n’importe où dans le monde, sans présentation. La présentation est à l’intérieur ! C’est quelque chose de fondamental : nous partageons la même vie, nous avons un seul Saint Esprit au sein de nous tous. Voilà la réalité fondamentale de l’unité, si seulement nous y portions plus d’intérêt.
   
                    Ensuite cette unité est progressive : elle augmente, elle se développe ; elle procède et progresse en vivant par l’Esprit. Cette unité est nourrie par la vie dans l’Esprit, par une vie gouvernée par l’Esprit Saint en nous. Bien que cela ait été dit maintes fois, c’est une question sur laquelle nous devons insister : si seulement vous et moi, personnellement, vivions vraiment des vies gouvernées par l’Esprit Saint en nous ; quelle grande différence cela ferait ! Car Il est l’Esprit de vérité ; et si nous en tant qu’enfants de Dieu nés d’en haut, habités de l’Esprit Saint, nous le connaissions gouvernant notre esprit et notre conscience intérieure, et supposons que nous ayons une fausse idée à propos d’un autre enfant de Dieu, ce ne serait pas long avant que nous ne sachions dans nos propres cœurs, que l’Esprit Saint n’est pas en accord avec cette notion. Nous entendons quelque chose à propos de quelqu’un – un faux rapport, une fausse rumeur – et l’acceptons. Mais des rapports qui sont apparemment vrais, et qui viennent de sources des plus « authentiques » et des plus « fiables », peuvent être néanmoins faux ; et nous pouvons savoir cela dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Et le gouvernement du Saint Esprit sera une protection contre une quelconque division, tension, contre une cassure dans la communion, qui ne devrait jamais être car cela est fondé sur un mensonge – cela peut même être un beau mensonge ! Nous pourrions passer beaucoup de temps là-dessus.
   
                    L’unité – la communion – est ainsi progressive sur la base d’une vie dans l’Esprit. Et vous et moi, en tant que peuple de Dieu, sommes appelés à vivre dans l’Esprit, à marcher par l’Esprit, à connaître la voix de l’Esprit, l’instruction et l’enseignement intérieurs de l’Esprit. Cela nous prend beaucoup de temps d’apprendre ceci de façon adéquate, mais c’est une grande réalité qui devrait commencer à notre régénération – la conscience d’une nouvelle norme de valeurs, des choses qui diffèrent, de ce qui est bien ou mal, de ce que nous devrions faire et ne pas faire, de savoir comment nous devrions parler et ne pas parler – tous ceci devrait être inné en nous dès notre nouvelle naissance. Et cela devrait s’accroître sans cesse. Ainsi uniquement sera détruit cet autre royaume maléfique, ses œuvres contrées et ainsi sera l’Eglise « redoutable comme des troupes sous leurs bannières ». Uniquement ainsi Dieu trouvera t-il le lieu qu’Il recherche, là où Il pourra Se donner, demeurer et Se révéler.
 
                    Une grande bataille fait rage, et cette bataille n’est pas seulement une question de conceptions et d’interprétations et de présentations différentes de la foi chrétienne. Derrière tout cela, il y a cette bataille entre cette grande intention de Dieu et l’opposition qui lui est faite de par un grand adversaire. Que Dieu nous aide à ce que nous ayons nos yeux ouverts à tout ceci, et à ce que nous soyons absolument certains quant à notre position par rapport à ce combat.

à suivre...