lundi 27 mai 2024

L’ Année de Grâce par T. Austin-Sparks

 Édité et fourni par le Golden Candlestick Trust. Source : The Year of Grace. (Traduit par Paul Armand Menye).

L’ Année de Grâce par T. Austin-Sparks

Lecture :

Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit: L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, (4-19) Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur. Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. Et tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph ? Jésus leur dit : Sans doute vous m’appliquerez ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ; et vous me direz : Fais ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Capernaüm. Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. Je vous le dis en vérité : il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre ; et cependant Elie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Elisée, le prophète ; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu’ils entendirent ces choses. Et s’étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. 42 Dès que le jour parut, il sortit et alla dans un lieu désert. Une foule de gens se mirent à sa recherche, et arrivèrent jusqu’à lui ; ils voulaient le retenir, afin qu’il ne les quittât point. Mais il leur dit : Il faut aussi que j’annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. (Luc 4, 16-29, 42-43)

«Pour proclamer l'année favorable du Seigneur » (v. 19). «Tous... s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (v. 22).

Il peut être intéressant de savoir que le mot «favorable » et le mot «grâce » sont identiques dans l'original. Le verset 19 devrait vraiment être traduit par «proclamer l'année de grâce du Seigneur ». Ce sont des paroles de grâce qui sortent de Sa bouche.

Nous sommes amenés à insister à nouveau sur le mot «grâce ». Pour une raison particulière, le Seigneur insiste sur cette note en ce moment, et tout ce chapitre tourne autour de cette seule chose - la grâce.

Il introduit l'ensemble de cet âge, cette dispensation, depuis la venue du Seigneur Jésus jusqu'à Son retour, qui ne sera peut-être pas long. Entre ces deux venues, il y a l'année de grâce. C'est une longue année, mais c'est l'année de la grâce. C'est donc l'année favorable du Seigneur. L'époque particulière dans laquelle nous vivons est singulièrement l'âge de la grâce. Je pense que nous devrions être profondément reconnaissants d'être nés et de vivre dans l'ère, le jour, de la grâce, et que le Seigneur s'en tienne strictement à la nature de la grâce dans cette dispensation. C'est une chose pour laquelle nous devons être très reconnaissants et une chose que nous ne devons pas violer dans nos cœurs. Si nous le faisons, nous le faisons à nos risques et périls, et nous ne pouvons vraiment glorifier Dieu - c'est ce qui ressort ici - et plaire à Dieu et être dans la voie de la lumière de Son approbation, de Sa bénédiction, que lorsque nous sommes vraiment en parfaite harmonie avec la note qu'Il a frappée à un moment donné, et que nous sommes accordés à cette note. Si nous nous engageons sur une autre ligne que celle de la grâce, les choses commenceront à se gâter ; il y aura très vite de la discorde et des frictions, mais tant que nous restons sur cette ligne de la grâce, nous sommes en unité avec Lui, nous sommes en accord avec Lui.

Le jour a été introduit, l'année favorable du Seigneur est arrivée, avec le Seigneur Jésus en tant qu'Oint, l'Esprit du Seigneur sur Lui dans ce but précis - pour annoncer que le jour de la grâce était arrivé. Le Saint-Esprit a reposé sur le Seigneur Jésus dans le but d'introduire le jour de la grâce. Le Saint-Esprit travaille en relation avec le Seigneur Jésus tout au long de ce jour, selon la nature du jour, c'est-à-dire la grâce. D'abord, elle est annoncée.

Ensuite, elle est démontrée, et deux incidents sont tirés de l'Ancien Testament, afin de faire comprendre à ce peuple la nature de la grâce. «Il y avait beaucoup de veuves en Israël au temps d’Élie... et Élie ne fut envoyé vers aucune d'entre elles, mais seulement à Sarepta, dans le pays de Sidon » - une femme en dehors d'Israël - et c'était une veuve. Et c'est cela la grâce. L'incident a pour but de souligner que l'attitude du cœur et de l'esprit en Israël à cette époque était telle qu'il était impossible pour le Seigneur de les rencontrer en termes de grâce. Ils considéraient peut-être les choses comme leurs droits. Ils étaient Israël et, en tant qu'Israël, ils avaient droit à certaines choses. Ils étaient dans l'alliance et se tenaient sur le terrain du droit légal. Ou peut-être qu'un autre état d'esprit régnait en Israël, la blessure, l'orgueil, l'offense à l'égard de Dieu et de ses voies, la rébellion du cœur, la raideur de la nuque, quelque chose qui les empêchait de rencontrer le Seigneur sur le terrain de ceux qui reconnaissaient la grâce de Dieu, et Dieu devait aller à l'extérieur vers celle qui, lorsque le Seigneur faisait quelque chose pour elle, reconnaissait immédiatement qu'elle n'avait aucun droit, qu'elle n'avait aucune relation légale à revendiquer et que c'était là la grâce indicible de Dieu pour elle.

C'est ce que le Seigneur a fait comprendre aux habitants de Nazareth. Le Seigneur a lu dans leurs cœurs et a très bien vu qu'à Nazareth, il n'y avait aucune condition qui signifiait qu'ils prenaient la bonté de Dieu en envoyant son Fils comme une expression de sa grâce. Ils considéraient tout comme leurs droits israélites, ils étaient sur une autre base.

Le deuxième exemple tiré de l'Ancien Testament est celui de Naaman. Il y avait beaucoup de lépreux en Israël, et tous les lépreux ont ceci en commun qu'ils sont désespérément dans le besoin. D'une manière ou d'une autre, en Israël, les lépreux, qui étaient tout autant dans le besoin que les autres lépreux, n'étaient pas en état d'être traités avec grâce. Nous pouvons être dans un besoin aussi désespéré que n'importe qui, peut-être plus grand que n'importe qui d'autre, et pourtant le Seigneur ne peut pas nous rencontrer parce que nous sommes dans un état d'esprit qui fait que le sol de la grâce se dérobe sous nos pieds. Peut-être sommes-nous offensés, blessés, lésés par le Seigneur, quelque chose comme cela qui met une barrière entre nous et le Seigneur et il ne peut pas nous rencontrer. Le Seigneur dit : «Il y avait beaucoup de lépreux en Israël, au temps d'Élisée, le prophète, et aucun d'eux n'a été purifié ; seul Naaman le Syrien », quelqu'un qui se trouvait en dehors de la frontière, qui n'avait aucun des droits légaux en Israël, a été guéri.

Pour la femme et l'homme qui se trouvaient à l'extérieur, la grâce était une chose très réelle, et la grâce est toujours une grâce pour l'étranger, pour celui ou celle qui sait qu'il ou elle est un étranger. Nous pouvons être à la fois une personne de l'intérieur et une personne de l'extérieur. Je veux dire que, dans nos cœurs, nous pouvons savoir qu'il faut que ce soit toute la grâce de Dieu. En esprit, en mentalité, nous pouvons être des étrangers et trouver la grâce de Dieu.

Voici deux grands exemples donnés par le Seigneur. Ici, il n'y a aucune revendication, aucun droit, aucun motif de mérite. Il n'y a rien ici qui puisse créer une situation qui oblige Dieu à faire quelque chose. Il s'agit d'un état et d'une position où, si quelque chose doit arriver, ce sera par la grâce de Dieu.

Le Seigneur a fait comprendre cela aux gens de Nazareth et cela a fait son chemin. C'était un clou dans un endroit sûr. Cela a piqué. Ils ont compris. «Vous, ici, vous exigez, vous revendiquez des droits : vous n'avez pas le sens de votre indignité, de votre besoin, de votre inutilité, de votre dépendance à l'égard de la grâce de Dieu. Ici, Dieu envoie Son Fils en grâce au milieu de vous, Il a été élevé au milieu de vous, mais vous n'avez pas un sens suffisant du besoin de la visite de Dieu en grâce pour ouvrir vos cœurs à Son Fils ! » Cela leur a fait comprendre qu'ils étaient en colère contre Lui. La grâce a donc été introduite et démontrée et, en ce qui les concerne, l'orgueil de leur cœur signifiait que la grâce était rejetée. Ils n'allaient pas s'abaisser, ni lâcher prise. Ils allaient s'accrocher à leurs droits, à leur terrain. Nous pouvons faire cela de bien des manières et fermer la porte au Seigneur en ne lâchant pas prise, et ils ont rejeté la grâce de Dieu. Eh bien, Il est parti, et c'est ainsi que cela se passe. La grâce s'en va, et nous sommes enfermés dans une position où la grâce n'opère plus. Dieu veuille que ce ne soit pas le cas ici ou de quelque manière que ce soit.

Mais l'histoire, Dieu merci, ne s'arrête pas là. Ils l'ont rejeté ; ils ont dit : «Va, va-t'en, nous ne voulons pas de toi ! ». Mais lorsqu'il est arrivé dans cette autre région, ils ont dit : «Reste ! » Cette foule a dit : «Ne va pas ! ». (Luc 4:42). Voilà la grâce qui triomphe, et quand certains ferment la porte, il y a toujours ceux qui reconnaissent le besoin de la grâce et disent : «Ne pars pas, reste ! » - en qui la grâce triomphe. La ligne de la bénédiction la plus complète du Seigneur est la ligne de notre besoin le plus conscient de Sa grâce. C'est la voie de la lumière de Son approbation, et il n'est pas nécessaire que nous adoptions la position de travailler pour mériter le salut ou des lignes purement légalistes afin d'exclure la grâce. Il y a de nombreuses façons d'obtenir une condition de cœur qui ferme la porte à la grâce divine. La seule chose à faire pour connaître la grâce de Dieu, la faveur non méritée du Seigneur, c'est de réaliser en permanence qu'elle doit venir entièrement de Lui et que nous n'avons aucun droit sur Lui. 

FIN

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dimanche 26 mai 2024

La Jalousie pour Dieu par T. Austin-Sparks

 Publié pour la première fois dans le magazine «A Witness and A Testimony », juillet-août 1960, vol. 38-4. Source : Jealousy for God. (Traduit par Paul Armand Menye).

La Jalousie pour Dieu par T. Austin-Sparks

« Lorsque Achab vit Élie, il lui dit : Est-ce toi, le troubleur d'Israël ? Il répondit : Ce n'est pas moi qui ai troublé Israël, mais toi et la maison de ton père » (1 Rois 18:17,18).

« Et il dit : J'ai été très jaloux de l'Éternel, le Dieu des armées » (1 Rois 19:10).Si l'on rapproche ces deux fragments - « J’ai été très jaloux de l’Éternel » ; « Est-ce toi, troubleur d'Israël ? » - on trouve deux situations étrangement opposées. - nous trouvons deux points de vue étrangement contrastés et contradictoires. D'un côté, l'affirmation - réellement étayée et indubitablement vraie - d'avoir été très jaloux du Seigneur. Et d'autre part, ce terme, cette description, utilisés pour cette même personne : « Troubleur d’Israël ». Mais la juxtaposition fait ressortir quelque chose de très significatif. Être très jaloux du Seigneur peut inévitablement signifier que l'on est un trouble-fête d'Israël. C'est d'ailleurs souvent ainsi que les choses se passent. Si vous n'êtes pas jaloux du Seigneur, vous ne causerez de problèmes à personne - je veux dire de problèmes spirituels. Mais si vous l'êtes, ne vous y trompez pas, c'est ainsi que cela vous retombera dessus : Troubleur d'Israël !

Le Prophète en tant que « Fauteur de Troubles »

Bien qu’Élie semble avoir rejeté l'accusation, et qu'il ait eu raison de le faire, l'accusation était néanmoins vraie. Achab, pour une fois dans sa vie, disait la vérité, mais d'une manière dont il n'était pas conscient. Le ministère d'un instrument prophétique consiste essentiellement à causer des problèmes. C'est inévitable, c'est dans la nature même des choses. En effet, la fonction même du prophète est apparue lorsque les choses n'allaient pas bien. Si les choses n'avaient jamais mal tourné, s'il n'avait jamais été nécessaire de les ajuster, de les corriger ou de les amener à une plus grande plénitude spirituelle, il n'y aurait pas eu besoin de prophètes. Nous ne saurions pas grand-chose sur les prophètes si les choses s'étaient déroulées comme prévu. La fonction des prophètes était de garder et de maintenir devant le peuple de Dieu la pleine pensée de Dieu les concernant, en particulier face à certaines choses qui s'y opposaient très clairement. Et c'est justement à cause de ce choc et de ce conflit que les problèmes surgissent.

L'accusation d’Élie contre Achab était réelle, mais le « trouble » auquel Achab se référait n'était pas dans Élie - il était profondément inhérent à la condition spirituelle de l'époque. Sa véritable racine et sa cause se trouvaient là. Il n'y aurait pas eu de « troubles » si ce n'était pour des gens comme Élie ; tout serait resté calme. LorsquÉlie se trouvait dans le pays, Achab le savait et le cherchait par tous les moyens. Il était le grand facteur d'irritation et d'aggravation. Bien que longtemps cachée, sa seule présence dans le pays avait pour effet de mettre la situation en évidence - cette apostasie et cette corruption spirituelles, qui étaient, après tout, la racine du problème. Cela ne pouvait pas continuer sans être contesté, tant que des gens comme Élie étaient là. Pour l'instant, je ne me préoccupe pas tant d’Élie lui-même que de ce qu'il représente : la présence d'un témoignage spirituel vivant, incarné ; une chose ennuyeuse, gênante, aggravante, toujours présente quelque part. Comme vous le remarquez dans le chapitre, Achab a parcouru tout le pays pour essayer de découvrir Élie. Si seulement il pouvait s'emparer de lui et le détruire, pensait-il, il pourrait se débarrasser des « troubles ».

Cela nous amène à des conclusions très claires. S'il y a un choc, une collision, entre deux irréconciliables, il y aura toujours des problèmes. Compte tenu de l'incorrigible tendance à retrograder de la nature humaine, et partout où elle est remise en cause, il y aura des problèmes. L'existence d'une telle chose dans la nature humaine n'a pas besoin d'être argumentée. Nous savons très bien que tout retournement de cette tendance vers le haut, quel que soit le domaine, est toujours synonyme de travail acharné et de conflit. Le déclin est dans la nature des choses. Si l'on abandonne n'importe quel élément de cette création à lui-même, il dégénère ; nous savons que c'est vrai. Toute tentative, tout effort pour améliorer les choses, dans tous les domaines, est source de conflits. C'est clairement le cas de la nature humaine. Elle déteste être dérangée, troublée, dérangeante, elle veut faire ce qu'elle veut. Moralement et spirituellement, la tendance est toujours vers le bas ; si elle est remise en question, il y aura des problèmes.

Israël Illustre la Tendance au Déclin de l'Homme L'application de ce principe et de cette loi en Israël est terriblement vraie ! Jamais dans l'histoire de l'humanité une telle expérience n'a été réalisée, comme celle que Dieu a réalisée avec Israël. Dieu a fait tout ce qui pouvait être fait pour rendre possible une tendance à l'élévation dans la vie d'une nation. Il lui a donné le meilleur système de lois et de règlements pour chaque aspect de sa vie - physique, moral, spirituel. Il lui a donné les meilleures conditions, dans un pays où coulent le lait et le miel, un pays qui ne demandait qu'à répondre à tout petit effort pour le rendre fructueux. Dieu a fait preuve d'une patience et d'une longanimité infinies à l'égard de ce peuple. Jamais une telle expérience n'a été réalisée dans l'histoire de l'humanité, comme ce fut le cas avec Israël. Il leur suffisait de répondre à Dieu de la moindre manière pour qu'Il les bénisse immédiatement. S'ils agissaient ainsi dans le domaine temporel, ils recevaient immédiatement une bénédiction pour cela ; ils étaient immédiatement récompensés. Ils n'avaient qu'à demander, et Il donnait. Ils n'avaient qu'à faire, et Il venait à eux. Nous souhaitons souvent (secrètement) vivre à cette époque, où les réponses temporelles de Dieu étaient si merveilleuses ! Oui, même lorsqu'ils n'étaient pas en règle avec Lui, si, au milieu de leur attitude criminelle envers Dieu, ils s'humiliaient et priaient, Dieu semblait oublier tout cela et venir directement à eux. Dieu menait une expérience. Au centre même de son univers, il donnait une leçon pour tous les âges, pour toutes les intelligences, à observer et à lire. Il a placé ce peuple dans les conditions les plus favorables - physiquement, géographiquement, moralement et spirituellement - qu'il pouvait offrir. Son attitude était la suivante : Si vous le voulez, je le ferai, et il n'y aura pas de délai. Quelle est la somme de tout cela ? Quelle est l'histoire quand vous lisez ? Une histoire étonnante ! C'est que, malgré tout, le cours est toujours en baisse, en baisse, en baisse. C'est quelque chose d'incorrigible, d'invétéré. Dieu a montré depuis toujours, depuis toujours, qu'il y a dans l'homme, dans l'homme, quelque chose de plus profond et de plus fort que tous les avantages ascendants que Dieu peut lui donner. Mettez-le dans un paradis, et il le transformera en taudis ! Donnez-lui toutes les meilleures conditions, et, à long terme, la condition sera celle de la disgrâce. Et, bizarrement, l'homme aime qu'il en soit ainsi. Si vous essayez de vous en mêler, vous verrez ce que vous rencontrerez. Le dentiste et le médecin peuvent être les personnes les plus détestées au monde ! Est-ce parce qu'ils sont si mauvais ? Oh non, il y a là quelque chose d'irrationnel, de tout à fait irrationnel. La valeur est totalement ignorée - simplement parce qu'elle va à l'encontre du courant ! Et qu'est-ce que le « courant » ? Combien de personnes préféreraient souffrir, souffrir, souffrir, plutôt que d'endurer peut-être quelques instants de douleur, pour que la souffrance s'estompe ! Vous voyez ce que je veux dire - c'est une chose étrange, cette nature humaine. Mais c'est en fait la racine de tout cela.

N'est-il pas étrange que ce qui peut être, ou pourrait être, la réponse à tous les besoins, la solution à tous les problèmes, l'élimination de toutes les situations néfastes, l'instauration de conditions tellement plus favorables, puisse devenir la chose la plus détestée ? N'est-ce pas étrange ? Regardez le Seigneur Jésus : regardez tout ce que Dieu a donné en lui ; regardez tout ce qu'il était, tout ce qu'il est venu apporter, tout ce qu'il est venu faire ! Il est un défi, un défi permanent. Pouvez-vous trouver le mal en lui ? « Quel mal a fait cet homme ? » Demanda une fois un homme - Un homme qui en savait long sur le mal, le mal et le péché ; probablement peu de gens en savaient sur ces choses plus que Pilate. Pourtant, sachant tout cela, il dut dire : « Je ne trouve rien à redire à cet homme » (Luc 23:22,14). Et cependant, cet homme est l'objet de la malveillance et de la haine, jusqu'au meurtre. Étrange, n'est-ce pas ? Il pourrait éclaircir toutes les situations, résoudre tous les problèmes, répondre à tous les besoins ; et pourtant - et pourtant - « Qu'il s'en aille » ! Tout ce qui s'oppose à la disposition, à la prédisposition ou à la prédilection de l'homme à faire ce qu'il veut, sera un « fauteur de troubles ».

Voilà qui touche à un principe. Vous et moi, sur la base la plus large de la vie chrétienne, sommes ici dans ce monde en cette capacité même, pour enjamber le chemin de l'iniquité, du péché - du cours même de l'homme - et pour représenter un frein ; et parce que nous sommes ici pour cela, nous serons appelés des « faiseurs de troubles ». Dans un sens très réel, nous SERONT des fauteurs de troubles. Les problèmes se concentreront sur nous et nous devrons en souffrir. Le fait même que vous soyez jaloux du Seigneur vous mettra en conflit avec la tendance qui existe dans ce monde, dans l'homme. Tout témoignage en faveur de Dieu dans ce monde sera très éprouvant, car, dans la nature même des choses, il va à l'encontre de la tendance générale de ce monde, qui est vers le bas.

Le Spirituel Contre le « Naturel »Voilà, comme je l'ai dit, les grandes lignes du principe. Approchons-nous du cœur des choses, en ce qui concerne ce que représente ce chapitre. Lorsque le spirituel s'oppose au formel, au traditionnel, au nominal et au « naturel », il y a des problèmes. Il ne s'agit pas seulement de la réaction du monde, mais de la réaction de la religion. J'irais même plus loin en disant que c'est peut-être la réaction du christianisme. Il y a une très grande différence entre le christianisme formel, traditionnel, nominal, « naturel », d'une part, et le christianisme spirituel, d'autre part ; une très grande différence. À tel point que cela devient également un champ de bataille - le champ de bataille de beaucoup de problèmes.

Ne touchez pas au formalisme, et tout se passera tranquillement. Laissez le traditionalisme tranquille - c'est-à-dire l'ordre établi des choses tel qu'il a toujours été ; ce cadre des choses tel qu'il a été constitué, mis en place et établi par l'homme ; ce christianisme qui est le système fixe et accepté des choses - et vous échapperez à beaucoup de problèmes. Mais si vous cherchez à instaurer un ordre des choses véritablement spirituel, les problèmes surgissent immédiatement. Et c'est VOUS qui créez les problèmes ! La vérité, c'est que le problème réside dans la condition existante, la situation, l'état, mais qu'il n’est mis en évidence que par votre action. C'est pourquoi les hommes et les femmes spirituels, ainsi que le ministère spirituel, sont appelés « fauteurs de troubles », parce que ces deux choses ne peuvent pas aller de pair.

Voilà où en était Israël. Ils avaient les traditions, les oracles, les ordonnances, les témoignages ; ils avaient les formes, ils avaient le système - ils avaient tout ; mais, à l'époque des prophètes, il y avait toujours ce grand fossé entre les « extérieurs » et les « intérieurs » de la vie en relation avec Dieu. Le cœur est loin des lèvres. La réalité spirituelle ne se trouve pas dans le formel. Vous pouvez tout avoir - mais si vous introduisez le sens véritablement spirituel des choses, c'est dans ce domaine que les problèmes commencent. C'est le problème qui survient lorsque ce qui est extérieur et traditionnel entre en conflit avec quelque chose de véritablement spirituel.

J'ai utilisé le mot « naturel » il y a quelques instants - bien sûr entre guillemets, en le tirant du Nouveau Testament : il signifie, littéralement, ce qui est simplement « âme », « de l’âme ». Il est important de se rendre compte à quel point une chose peut être « soucieuse de l’âme », même dans le christianisme. Il peut y avoir une passion énorme, un sérieux énorme, un enthousiasme énorme, des arguments et une conviction énormes, et pourtant la chose peut être très, très éloignée de ce qui est spirituel. Il peut s'agir d'un tout autre monde. Le conflit naît entre ces deux choses. Lorsque l'esprit naturel manipule les choses divines, lorsque la raison naturelle s'est emparée de la Parole de Dieu et des choses de Dieu, lorsque les passions et les intérêts de l'homme sont servis par l'œuvre et le service de Dieu, cela peut devenir le terrain d'un grand nombre de conflits et de troubles spirituels.

Des problèmes surgiront dans le domaine de la religion, et dans la « religion chrétienne » en tant que telle, lorsque ce qui est purement spirituel se heurte au système figé et à la tradition des hommes. Cela peut se produire aussi bien au sein du christianisme comme ca avait le cas entre le Christ et Paul, et le judaïsme. Il y avait la tradition et, en soi, il n'y avait rien de mal à cela ; il n'y avait rien de mal à ce que Dieu avait donné, aux oracles et aux témoignages, rien de mal sur le plan spirituel ou moral. Mais ils étaient devenus des fins en soi, des choses en soi, et le sens réel, la signification et l'interprétation de ces choses étaient perdus ; ils étaient les choses. Le temple était la chose ; avec Dieu, il n'était pas la chose ; il n'était que le signe de quelque chose d'autre. Pour eux, les sacrifices étaient la chose ; pour Dieu, ils n'étaient pas du tout la chose ; il n'y avait qu'un seul sacrifice qui était vrai pour Dieu. Il n'y avait qu'un seul sacrifice qui était vrai avec Dieu. Et ainsi nous pourrions parcourir toute la gamme. Les choses - les formes et les moyens - étaient tout, et il était criminel à leurs yeux de dire autrement, de donner une autre interprétation que l'interprétation historique et traditionnelle. C'est là qu'ils se sont brouillés avec Paul. Il était parvenu à voir le sens des choses, il avait progressé des choses vers le sens, et eux ne l'avaient pas fait. C'est là que réside le conflit et le problème.

L’ « Âme » est le Terrain du Royaume de Satan

Mais venons-en maintenant au cœur du problème. Il y a le vaste cercle du monde, de l'humanité et de la nature humaine, et, à l'intérieur, le cercle plus restreint de la religion, quelle qu'elle soit. Ce sont des domaines de conflit lorsque l'esprit de Dieu est pleinement présent. Mais au cœur de ces deux domaines, il y a quelque chose d'autre, quelque chose qui est facilement discernable tout au long de la Bible : il y a le satanique. Or, si Satan est attentif à quelque chose, sensible à quelque chose, sensible à quelque chose, c'est à propos de la place que le Seigneur Jésus doit occuper - et qu'il doit occuper, non pas formellement, mais vitalement ; non pas seulement historiquement, mais spirituellement : de sorte que le Seigneur Jésus ne devienne pas simplement un nom dans l'histoire, pas simplement une figure dans l'histoire, pas simplement un enseignant dans l'histoire, pas simplement un facteur historique, mais une force vitale et puissante dans cet univers, jusqu'à aujourd'hui. C'est le point sur lequel Satan et son royaume sont les plus sensibles. Ils sont attentifs à toute petite chose qui va dans ce sens, et ils reconnaissent immédiatement une menace potentielle pour leur royaume.

La nature humaine est un bon terrain de jeu pour cela. D'où l'histoire des missionnaires martyrs : ceux qui ont touché la matière première de la nature humaine avec le témoignage de Jésus, avec tous les conflits, les souffrances et les coûts terribles que cela implique. L'homme naturel - l'esprit naturel, la volonté naturelle, ce qui n'est que l'âme de l'homme - en se déplaçant et en travaillant, en s'exerçant, en s'affirmant et en attirant à lui, dans le domaine des choses de Dieu, est un splendide terrain de jeu pour les forces du mal. Affirmez la moindre parcelle de votre vie d'âme, et voyez ce que le diable en fera ! Si vous mettez à nu la moindre parcelle de votre vie d'âme, vous verrez quelle épave Satan fera de vous ! C'est toute l'histoire de la dévastation qui résulte de l'affirmation et de l'accentuation des préoccupations personnelles, de l'introspection et de l'apitoiement sur soi - toutes les formes de la vie personnelle. Le malin ne fait-il pas des ravages avec des gens comme ça ! Ils ont ouvert la porte, et il ne tarde pas à s'y présenter pour y accéder.

Or, face à tout cela - l'homme naturel amené dans le monde spirituel (si c'est possible), ou dans le domaine des choses de Dieu - il y a ce qui est purement et véritablement spirituel, ce qui est de l'Esprit. Et lorsque ces deux choses entrent en collision, il y a des problèmes - car ce sont tous deux de grands systèmes - simplement parce que, dans le royaume qui est vraiment de l'Esprit, Satan n'a pas de place du tout ! « Le prince de ce monde vient », dit Jésus, « et il n'a rien en moi » - l'homme qui vivait et marchait par l'Esprit. En toutes choses, en toutes choses, il se référait et s'en remettait à l'Esprit de l'onction qui était sur lui. Le prince de ce monde n'avait rien en Lui.

Le pauvre Pierre était à la merci du diable, parce que, malgré toute sa sincérité, tout son enthousiasme bien intentionné, il se mouvait dans sa propre âme. Sa relation avec le Christ était purement une relation d'âme. Lorsque Pierre est devenu un homme sous le gouvernement du Saint-Esprit, cette question a subi un ajustement immédiat, et vous pouvez presque observer le processus de la vie de son âme qui a été de plus en plus maîtrisée. Peut-être devrais-je m'arrêter pour sauvegarder ceci, en disant très clairement qu'il n'est pas mauvais d'avoir une âme. Non, Dieu nous a donné une âme, et c'est notre âme qui doit être sauvée. Mais la question est de savoir quelle est la base sur laquelle et à partir de laquelle nous opérons, l'instrument que nous utilisons, le fondement de notre vie. Soit c'est l'âme, qui est le siège de notre vie personnelle, dans tous les sens du terme, soit c'est l'esprit, qui est le siège de la vie Divine.

Voici donc l'explication du conflit. Satan travaille dur pour s'emparer de l’ «âme ». C'est ainsi qu'il peut tout faire dériver vers un faux courant. Une chose qui peut commencer dans l'Esprit peut, à un moment donné, sans une vigilance et une prière suffisantes, être entraînée sur une fausse piste et finir par devenir quelque chose de tout à fait différent de ce qu'elle était au départ.

Mais, pour en revenir à ce dix-huitième chapitre du Premier Rois - Baal et tout le reste - le cœur du problème est le suivant. Ce n'est pas Baal, ce n'est pas Achab, ce n'est pas Jézabel : ce sont les puissances du mal, et elles en ont après cet homme, Élie. Derrière Jézabel, il y a des forces du mal qui veulent détruire cet homme, parce que sa seule présence signifie une brèche dans leur royaume. Il est l'homme en contact avec Dieu, en contact avec le Trône. En lui et par lui, ce trône devient imminent - ce trône est présent. Et ces deux trônes, ces deux royaumes, sont l'un contre l'autre.

Les « Troubles » Inévitables avec la Vision Spirituelle

Lorsque le témoignage le plus pur, l'expression la plus complète de ce qui est de Dieu, le céleste contre le terrestre, le spirituel contre le charnel ou le naturel, l'ennemi donne une tournure aux choses et en fait porter la responsabilité à un ministère spirituel et céleste. Il dit : « C’est toi qui es la cause de tous les problèmes - c'est toi qui es le troubleur ! » Mais non. Le problème est plus profond que cela et se situe dans un autre domaine. La vérité, c'est qu'il y a ici quelque chose qui, dans sa nature même, doit créer des problèmes, doit être une source de problèmes, tant que la volonté connue de Dieu, Sa pensée révélée, est violée ; tant que la pleine expression du dessein de Dieu est contrariée. Si l'on introduit quelque chose qui représente cela, il y aura des problèmes.

C'est une chose coûteuse que d'avoir vu l'intégralité du dessein et de la pensée de Dieu concernant son peuple. C'est toujours une chose coûteuse. Le Seigneur Jésus a donné un exemple très frappant et une leçon de choses de cette vérité au premier plan, dans l'incident de l'homme né aveugle (Jean 9). Il ne fait aucun doute que le Seigneur voulait que cet homme représente Israël et la condition d'Israël à l'époque. Il a donné la vue à cet homme - et qu'est-il arrivé à cet homme ? « Ils l'ont chassé », c’est tout; ils l'ont chassé, ils l'ont excommunié (v. 34). C'est une leçon de choses, un exemple de cette chose même.

Si les yeux ont été ouverts, si, dans un sens ou dans un autre - pas officiellement - vous êtes devenu un « voyant » - quelqu'un qui voit : cela va vous coûter cher, cela va vous entraîner dans beaucoup d'ennuis. C'est ce que fait cette question de « vision ». C'est Élie le voyant qui s'est opposé à l'aveuglement d'Israël. Il est coûteux d'être un homme ou une femme spirituel(le) dans cet univers. Il est coûteux, oui, très coûteux, de s'accrocher à une position céleste et spirituelle. Il est coûteux de s'accrocher à la pleine place de Christ ; cela vous entraîne dans les ennuis. Il est coûteux d'avoir la lumière - si c'est la vraie lumière, la lumière donnée par Dieu. Il est coûteux d'avoir la vie.

Mais rappelez-vous que c'est ici, en cela, que réside le pouvoir. C'est là que l'on trouve que Dieu est finalement engagé. Vous connaissez à nouveau l'histoire. Dieu ne fera aucun compromis avec ce qui se trouve derrière. Prenez les prophètes de Baal ! Ils ont tous été tués. Il n'y a pas de compromis avec cette chose spirituelle. Mais Dieu montre Sa position, Son engagement et Sa puissance.

Car je suppose que si Élie représente une chose plus qu'une autre, c'est bien la puissance spirituelle. Lorsque nous pensons à la puissance spirituelle, nous nous référons toujours à Élie - « dans la puissance d’Élie ». C'est un proverbe. Pourquoi ? Pas à cause de ce qu'il était en lui-même ; non, pas à cause de l'homme. C'était un homme en contact avec le Trône, un homme qui avait vu, un homme engagé, dont il était vrai qu'il était « très jaloux pour le Seigneur ». Dieu était avec Élie.

Jean est venu « avec la puissance d’Élie » (Luc 1:17) ; il était l’Élie de son temps. Le Seigneur Jésus a dit de lui « Si vous voulez le recevoir, celui-ci est Élie » (Matthieu 11:14), bien que Jean lui-même l'ait nié (Jean 1:21). Élie est une sorte de fantôme dans un certain domaine. Le pauvre Hérode a eu la peur de sa vie - il a commencé à voir des choses, à avoir des idées étranges - lorsqu'il a entendu parler de Jésus : certains lui ont suggéré qu'il s'agissait d’Élie revenu à la vie, mais il a pensé qu'il s'agissait de Jean le Baptiste ressuscité (Matthieu 14:2 ; Marc 6:14-16). Ce type a tout simplement perdu le sens des choses. Cet homme Élie compte pour quelque chose. Le pouvoir est avec lui, le verdict est avec lui.

Et - ne nous y trompons pas - à la fin, il s'avérera que Dieu est attaché à ce qui Lui est totalement attaché pour Ses pleins objectifs. C'est coûteux, cela cause beaucoup d'ennuis, mais l'enjeu est avec Lui, et Il s'occupera de Ses propres intérêts.

FIN

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samedi 25 mai 2024

(7) Le Chemin de la Vision Céleste par T. Austin-Sparks

 La date des messages est inconnue. Édité et fourni par le Golden Candlestick Trust.

Chapitre 7 - La Dernière Étape du Voyage Spirituel

Lecture :

Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit: Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : A la montagne de l’Éternel il sera pourvu. L’ange de l’Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s’en allèrent ensemble à Beer-Schéba ; car Abraham demeurait à Beer-Schéba.(Genèse 22, 1-19)

"Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. (Jean 3:16).

"Celui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi librement toutes choses avec lui ? (Romains. 8:32).

"L'amour du Christ nous presse, parce que nous jugeons qu'un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; et il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui, pour eux, est mort et ressuscité" (2 Corinthiens 5:14-15). (2 Corinthiens 5:14-15).

L'histoire que nous avons lue dans Genèse 22 est la scène la plus sainte et la plus sacrée de tout l'Ancien Testament. Dans toute la loi de la typologie, il n'y a rien qui touche à des profondeurs aussi saintes que cet incident. Le pendant du Nouveau Testament, qui le transcende, est Jean 17. Dans Genèse 22, nous sommes retirés de la terre. Nous voyons les personnes concernées quitter le niveau de la terre, pour ainsi dire, et s'éloigner de plus en plus, et s'élever de plus en plus jusqu'à un lieu céleste, et là, c'est une scène sacrée entre le père et le fils, le fils et le père, et c'est une révélation d'un amour inégalable. Vous ne pouvez pas lire cette histoire sans entendre les tonalités de l'amour dans la conversation, les questions et les réponses. "Mon père". "Mon fils". Ces deux-là sont profondément ancrés dans le cœur de l'autre.

Il y a un mystère, il y a quelque chose comme un grand problème, une grande question née d'une grande nécessité, et une nécessité qui leur est imposée à tous les deux, sans aucune raison en soi. Ce n'est pas parce qu'ils ont, l'un ou l'autre, ou les deux, à cause d'un échec, d'une erreur, d'une faute ou d'un péché, été impliqués dans la nécessité de faire un grand sacrifice et de passer par une grande souffrance. Cela n'entre pas du tout en ligne de compte. Il y a là un mystère. Pourquoi faut-il qu'il en soit ainsi ? Abraham n'exprime pas cette question, mais il ne fait aucun doute qu'elle frappait son cœur. Il ne fait aucun doute que le cri de son cœur était : "Pourquoi cela doit-il arriver ? Et c'était certainement le cas dans le cœur d'Isaac. Quelle est la signification de tout cela ? C'est un mystère qui dépasse ceux qui sont immédiatement concernés. L'amour fait une demande étrange et mystérieuse au père et au fils.

J'ai dit que le pendant dans le Nouveau Testament est Jean 17. Il s'agit d'une scène sacrée entre le Père et le Fils. Elle s'ouvre par "Père, l'heure est venue", et combien de fois ce mot est-il entendu tout au long de ce chapitre : "Père". Et combien de fois, tout au long de ce chapitre, on voit clairement l'attitude du Père à l'égard du Fils, cet amour mutuel infini. Oui, c'est quelque chose de très sacré qui se déroule, en un sens sur la terre, mais en réalité au ciel, entre le Père et le Fils. Ils élaborent quelque chose, et ils élaborent le sens le plus profond de l'amour infini.

L'amour Divin Totalement Désintéressé

Il y a de profondes leçons au cœur de ce merveilleux incident que nous n'allons pas essayer d'étudier, ni même d'effleurer maintenant, mais nous contenter de ce qui se trouve plus près de la surface, de ce qui est presque évident pour tout lecteur calme et sérieux. Nous avons dit qu'il s'agissait d'une révélation d'un amour incomparable, et ce qui en ressort, c'est que l'essence même de l'amour, de l'amour divin, est qu'il est totalement désintéressé, que son seul motif et son seul souci est de donner. Nous avons retracé le parcours d'Abraham jusqu'à ce point, et nous avons vu comment, tout au long de l'accomplissement et de la réalisation du grand dessein divin, il s'est agi d'un lâcher-prise progressif et constant. Ce lâcher-prise progressif l'a rapproché de plus en plus du cœur même de Dieu jusqu'à ce que, au chapitre 22, il semble qu'Abraham fasse le dernier pas de ce voyage spirituel dans le cœur de Dieu. Il se perd dans cet amour infini, il entre dans la passion même du cœur de Dieu. Dieu a tant aimé qu'il a donné... Il n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré librement pour nous tous. "L'amour du Christ nous presse, parce que nous jugeons qu'un seul est mort pour tous" (2 Cor. 5:14). Jusque dans le cœur même de Dieu. Combien la Croix est entrée profondément dans le cœur d'Abraham, dans l'âme d'Abraham ; combien est complète l'œuvre de division entre toutes les préoccupations et tous les intérêts naturels, personnels, terrestres, mondains, et les intérêts de Dieu !

Ici, à ce stade, le fossé est éternel, le fossé est vraiment très grand. Vous pouvez voir cet homme et voir toute la promesse que Dieu a faite concernant ce fils et voir tout ce qui était impliqué en lui. Comme nous l'avons dit plus tôt, tout le sens de la vie d'Abraham était centré sur Isaac, et si Isaac disparaissait, le sens de la vie d'Abraham disparaissait. Si l'on tient compte de tout cela, on voit cet homme qui ne s'est pas attardé jusqu'au dernier moment, qui n'a pas repoussé la chose aussi longtemps qu'il le pouvait, qui n'a pas retardé l'heure fatidique, mais qui s'est levé tôt le matin, qui a commencé dès l'aube, qui a tout préparé, qui s'est mis en route pour un voyage long, pénible et fatigant, qui s'est poursuivi sans se décourager. Il est merveilleux de voir à quel point cet homme est libéré intérieurement de toute considération de coût pour lui-même, de tout intérêt personnel. Oui, la Croix est entrée très profondément dans la vie et le cœur d'Abraham à ce moment-là. Nous avons presque l'impression que c'est surhumain. Nous reculons devant cela. Il n'est pas difficile pour nous de contempler certaines situations, certaines souffrances et certains coûts qui peuvent survenir dans la vie et, même en les contemplant, de dire : "Je ne pourrai jamais passer par là, je ne pourrai jamais y faire face. Si cela m'arrivait, cela détruirait ma foi. Mais Dieu était en train d'élaborer, dans l'histoire intérieure de cet homme, le grand drame du ciel. Dieu a tant aimé qu'il a donné, et nous verrons pourquoi dans un instant.

L'Amour du Père

Ce que nous voulons noter avant tout, c'est que la chose a commencé dans le cœur du Père ; la chose a d'abord été accomplie dans le Père. En passant du type à l'anti-type et en allant jusqu'au Nouveau Testament, nous lisons : "Dieu a tant aimé". Oh, combien de choses dans notre Nouveau Testament indiquent l'amour du Père pour le Fils. Oui, "Celui-ci est mon Fils bien-aimé" est déclaré plus d'une fois. Paul parle de Lui comme du Fils de l'amour de Dieu, "le Père... qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour" (Colossiens 1:12,13). Le Seigneur Jésus a dit : "Le Père aime le Fils" (Jean 3:35). Combien il y a d'amour du Père pour le Fils, et l'amour c'est l'amour, même s'il nous est difficile de comprendre intellectuellement les mystères de la Divinité, des relations divines, et comment Dieu a pu souffrir. Voici le fait exposé. C'est le grand arrière-plan de la grâce, le grand arrière-plan de la rédemption, que la chose a commencé dans le cœur de Dieu. C'est l'amour de Dieu, l'amour souffrant, l'amour donnant. Nous devons toujours nous rappeler que, aussi difficile que cela soit à comprendre, il en a coûté infiniment à Dieu de donner Son Fils. Il y avait quelque chose dans cette relation entre le Fils et le Père qui signifiait un déchirement pour Dieu en le laissant partir et en l'abandonnant. Il l'a abandonné, le Fils de Son amour. C'est donc avant tout l'histoire de l'amour du Père qui donne.

L'Amour du Fils

En ce qui concerne le fils, nous ne disposons pas de tous les détails du récit de Genèse 22. Nous en sommes réduits à supposer et à conclure certaines choses. Entre cette réponse du père, cette apparente dérobade - "Dieu fournira Lui-même l'agneau pour l'holocauste, mon fils" -, entre cette réponse apparemment évasive et le moment où il a saisi son fils, l'a lié et l'a placé sur l'autel, il y a un point où toutes les possibilités de refus et de résistance du fils auraient pu entrer en ligne de compte, car il ne s'agissait pas d'un petit garçon, d'un petit enfant, d'un bébé que l'on pouvait prendre et manipuler de la sorte. Si vous regardez l'histoire, vous verrez que c'est un grand garçon, capable d'exercer sa propre volonté, et au moins de rechigner et de remettre toute cette affaire en question. Mais il n'en est rien : "Comme un agneau qu'on mène à la boucherie, comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n'a pas ouvert la bouche" (Ésaïe 53:7). Il y a là un grand silence : rien n'est dit. "Il n'a pas ouvert la bouche. Il est évident (et c'est une autre chose qui n'est pas réellement liée, qui n'est pas réellement déclarée, mais qui est clairement incluse) qu'il se fie à la sagesse de son père, qu'il se fie à l'amour de son père, qu'il cède à quelque chose qu'il ne comprend pas et au sujet duquel il peut y avoir une grande interrogation. Au dernier moment critique où la mort semblait imminente, il aurait pu s'écrier : "Pourquoi ?", comme l'a fait cet Autre, plus grand : "Mon Dieu, pourquoi ?" (Marc 15:34). Isaac aurait pu soulever beaucoup de questions, mais il ne le fait pas. La question est là, le mystère est là, mais le dernier mot est le mot de l'amour : "Père, entre tes mains...". (Luc 23, 46). Oui, "comme une brebis muette devant ses tondeurs, il n'a pas ouvert la bouche".

Il y a une grande histoire derrière cela. Isaac était-il au courant de l'alliance, de la promesse ? Il est difficile de conclure qu'il ne le savait pas. Abraham ne lui avait-il jamais fait part de ce qui était lié à lui, de la façon miraculeuse dont il était né par l'intervention de Dieu, de ce que Dieu avait dit à son sujet et de tout ce qui était lié à sa vie même ? Il avait certainement dit quelque chose à Isaac à ce sujet, et Isaac savait et était au courant de tout cela. Eh bien, en présence de cet autel et de ce couteau, où se trouve la promesse ? Où est l'alliance, où est la justification de mon existence, où est la justification de ma vie ? Vous voyez, Isaac avait lui aussi beaucoup de choses à laisser tomber. Isaac a été appelé à renoncer à tout ce qui lui avait été conféré par l'intervention divine et l'alliance divine, et il semblait que c'était la fin. Mais il n'a pas hésité et, en raison de l'amour pour son père qui est si évident, il a tout laissé tomber à son père, et c'est un grand "tout" qu'il a laissé tomber à ce moment-là. Tout allait disparaître : toute promesse, tout espoir, tout but, toute vision, au moment du couteau levé, mais il l'a laissé partir. C'est une figure.

Nous la transférons au Fils le plus grand et au Père le plus grand. Nous savons qu'au ciel, cela a commencé. Jean 17 commence par "Père, l'heure est venue ; glorifie ton Fils..." ; puis, plus tard, "Glorifie-moi par toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde ne soit". Il a tout laissé tomber au ciel. Il est descendu et rien de tout cela n'est avec Lui ; Il est dépouillé de tout et ensuite, pendant trois ans et demi, Il marche sur le chemin du lâcher-prise. Oh, voyez combien de fois il lâche prise ! Ils voulaient qu'il défende ses droits, ils voulaient qu'il se défende Lui-même. Tout le temps, l'appel des amis et des ennemis est de se défendre, de s'accrocher, de prendre, de posséder, d'affirmer. Le sien est un cours d'abandon, d'abandon à son Père dans son amour. "Je donne ma vie" (Jean 10:15). Ce sont ses paroles.

L'Objet de l'Amour Désintéressé

Maintenant, quel était l'objet de tout cela ? Quel était l'objet dans le cas d'Abraham et d'Isaac, qui est en principe le même pour le Père et le Fils : notre Seigneur Jésus ? Eh bien, si vous regardez la Genèse 22, vous verrez quel est l'objet. "J'ai juré par moi-même, dit le Seigneur, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas refusé ton fils, ton fils unique, que je te bénirai et que je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer, que ta postérité possédera la porte de ses ennemis et que toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix.’’ Quel est l'objectif ? Dieu en avait d'autres en vue, Dieu avait en vue un peuple céleste. Il s'agissait de multiplier ce type de personne qu'Abraham était devenu en Isaac. Isaac est devenu la pleine expression de l'histoire spirituelle d'Abraham. Il a tout rassemblé. Le mot "filiation" signifie plénitude. La filiation est une pensée pleine. Ce n'est pas l'enfance, c'est la filiation, c'est la plénitude, la complétude, et c'est la complétude de cette position, de cette histoire spirituelle dans les mots du Nouveau Testament, "Bien que Fils, il a appris l'obéissance par les souffrances qu'il a endurées" (Hébreu 5:8). Il a été rendu "parfait par les souffrances" (Hébreux 2:10). Il est devenu la consommation de l'amour souffrant, et Dieu veut reproduire ce genre de personne, avoir une race de gens comme cela, un peuple céleste selon cet ordre.

Le Fils est donc repris dans les fils. Tout d'abord, Dieu nous a "parlé en son Fils" (Hébreux 1:2), et ensuite, en "amenant beaucoup de fils à la gloire" (Hébreux 2:10), il y a la reproduction de ce genre de personne dans un peuple céleste, une multiplication. Cette loi est soulignée, comme vous le voyez, dans l'expression "amener beaucoup de fils à la gloire", ou dans l'illustration donnée par le Seigneur Jésus : "Si un grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il demeure seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit" (Jean 12:24). Il s'agit d'une multiplication de ce genre, et le Christ est ce grain de blé. Isaac était ce grain de blé typiquement ou typologiquement. Le Seigneur Jésus n'a pas de descendance naturelle, il n'a pas de semence terrestre, et pourtant c'est de Lui qu'il est question : "Il verra le travail de son âme" (Ésaïe 53:11) : "Il verra sa postérité" (Ésaïe 53:10), et cela à travers le travail. Le travail du père et du fils sur le mont Moriah a assuré un peuple céleste. Le travail de Dieu le Père et de son Fils sur une autre montagne et dans les environs immédiats du mont Moriah a abouti à cette semence céleste, dont vous et moi, je l'espère, faisons partie.

Mais quelle est cette semence, quel est ce peuple céleste, que sommes-nous censés être par nature, nés du travail de Jésus-Christ ? Nous sommes censés être l'incarnation même de ce type d'amour qui est toujours en train de donner, de céder, de lâcher prise, qui est totalement désintéressé... C'est l'amour de Dieu, c'est l'amour du Christ, et la Semence est née de cet amour, et doit être, par sa nature même, l'expression de cet amour.

La Voie de la Reproduction

Vous voyez l'histoire jusqu'à Isaac. Où cela a-t-il commencé ? Eh bien, nous avons souligné qu'elle a commencé dans une petite clause insérée dans les généalogies de Terah à propos de ses fils, puis d'Abram et de la femme d'Abram, Saraï. "Saraï était stérile, elle n'avait pas d'enfant" (Genèse 11:30) : cette clause a été insérée dans un but divin. C'est là que tout a commencé : dans la stérilité, l'infécondité et l'impossibilité de fructifier. Mais grâce à l'action intérieure de Dieu dans l'amour, qui lâche continuellement prise, on passe de la stérilité à "Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer" (Genèse 22:17).

Inversez les choses, chers amis. S'accrocher, c'est s'installer dans la stérilité. Si vous le gardez, le retenez, il n'y a pas de reproduction. La vie est une confiance ; l'accomplissement de cette confiance est dans la multiplication. Ce principe est établi au cœur même de la création par Dieu Lui-même. Si vous gardez les choses pour vous, elles s'étiolent et meurent, il n'y a pas de suite. Gardez les choses enfermées en vous, et c'est la stérilité éternelle. Laissez-vous aller, laissez-vous aller à Dieu.

Ah, et comme c'est pressant ici ! Ce ne sont pas toujours les mauvaises choses qui doivent être abandonnées. Lorsque vous arrivez à Isaac, il n'y a rien de mauvais ; c'est un don de Dieu. C'est par un miracle de Dieu qu'il a été donné. Mais vous savez, il est si facile pour nous de mettre la main sur les choses données par Dieu et de les garder pour notre propre usage, pour nous-mêmes. Dieu nous a donné un travail à faire, et très vite, c'est notre travail et nous sommes très jaloux si quelqu'un d'autre s'en mêle. Dieu nous a donné une position à occuper, et cette position devient la nôtre, et nous sommes très contrariés si quelqu'un d'autre prend notre place et s'attribue le mérite d'avoir fait ce que nous avons fait ou que nous étions prêts à faire. Il s'agit de s'emparer de choses divines, de bénédictions divines, et de les tourner à notre gloire et à notre réputation, de les faire nôtres. Oui, une chose céleste peut si facilement être ramenée sur terre. C'est l'histoire tragique de tant d'œuvres de Dieu. Si Dieu fait quelque chose - visite un peuple, bénit un serviteur, ou suscite un instrument et un mouvement, il ne faut pas longtemps pour que les hommes s'en emparent et en fassent leur mouvement avec leur nom, le ramènent sur terre et l'étiquettent, et le Seigneur Se retire et leur laisse le soin de continuer. Mais il peut aussi s'agir d'une histoire personnelle. Gardons-nous d'acheter les choses de Dieu, de les faire nôtres et d'être personnellement jaloux.

Jean 17 - "L'heure est venue". Quelle heure ? L'heure dont il a si souvent parlé depuis les premières noces de Cana en Galilée. "Mon heure n'est pas encore venue". Il a utilisé cette phrase à plusieurs reprises sur le chemin, "Mon heure", la grande heure de la Croix, et enfin l'heure est venue, elle est là. Jean 17 est l'heure de Son offrande. Notez qu'à cette grande heure de la Croix et du lâcher-prise, Il dit "afin que tous soient un" ; le fruit de la Croix : la grande unité divine. Pourquoi ? Comment ? Parce que le fruit même de la Croix est la transmission de cet amour infini du don aux autres. Nous avons dit que la seule solution possible à la division et à la désunion chrétiennes est une position céleste, née de cet amour divin du Calvaire ; l'amour du don, l'amour du lâcher-prise. D'une manière ou d'une autre, quelque part, dans toutes les divisions, toutes les jalousies et toutes les envies, nous trouverons un intérêt terrestre. Vous trouverez une société ou des vies soudées dans une unité indissoluble, indestructible et vous trouverez là l'amour de Dieu profondément ancré dans le cœur. "Afin qu'ils soient un", un par le don de l'amour de Dieu à travers le Fils transmis à la Semence.

Oui, cette question de l’amour divin touche tant de points à tous les niveaux, et pourquoi y a-t-il une telle passion dans nos cœurs alors que nous parlons ces jours-ci de cette question ? C'est précisément pour cette raison que, tragiquement et douloureusement, sur cette terre, un si grand nombre de ceux qui portent le nom de chrétien se replient sur eux-mêmes, défendent leurs propres droits, sont jaloux, envieux, divisés. Et c’est tout simplement la contradiction de la pensée divine d’avoir un peuple céleste de ce genre sur cette terre ; la reproduction de cette Semence qu'est le Christ, qui est l'incarnation de cet amour qui lâche prise, cet amour qui sait céder, cet amour qui donne tout le temps. C’est ce que recherche le Seigneur. Cela représente un travail profond de la Croix intérieure, mais ne pouvons-nous sûrement pas accepter rien de moins ? Nous entrons sûrement dans ces paroles: "Car l'amour du Christ nous presse, parce que nous jugeons qu'un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; et il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour lui...". (2 Corinthiens 5:14,15) "L'amour du Christ nous pousse... non pas vers nous-mêmes, mais vers Celui qui, pour nous, est mort et ressuscité". Et même les choses divines ne doivent pas être retenues de manière personnelle. Donnez à Dieu une chance de Se justifier, donnez-Lui une opportunité de glorifier Son Fils en vous, donnez-Lui une chance d'intervenir et de montrer sa position dans les affaires en lâchant prise. Tenez bon et votre vie sera stérile. Attachez, saisissez, retenez, et il n'y aura pas d'enfants. Lâchez prise, cédez, donnez-vous à Dieu, remettez au Seigneur tout ce qui vous préoccupe et vous rend jaloux, et Il ne le refusera pas. C'est le principe du ministère, c'est le principe de la vie.

J'ai le sentiment que nous avons besoin de beaucoup plus de cette grâce de notre Seigneur Jésus, de cet amour de Dieu, qui nous fait sortir du cadre. Si souvent, quand on regarde les gens, on peut presque les voir occupés par eux-mêmes, repliés sur eux-mêmes. Ils sont juste des individus en eux-mêmes, attachés. L'amour de Dieu devrait nous libérer de ce genre de choses, sans parler des pires traits de caractère que sont la méchanceté, la critique et le fait de se blesser les uns les autres avec des mots. L'amour du Seigneur nous libère de tout cela et fait de nous une partie de cette Semence céleste, de ce peuple céleste, exprimant réellement l'amour de Dieu qui donne, qui laisse aller et qui revient mille fois. Et ne nous laissons pas faire pour cela, pour obtenir, mais pour glorifier le Seigneur. Que le Seigneur nous fasse grâce !

Maintenant, vous avez une vie, et cette vie est une grande confiance, une grande responsabilité. Elle peut rester dans ses propres ambitions, ses propres intérêts, ses propres préoccupations et considérations mondaines, elle peut rester toute seule. Allez-vous donner votre vie à Dieu, allez-vous la laisser aller à Lui, allez-vous la mettre sur l'autel et laisser le couteau être pris pour que Dieu puisse la posséder entièrement ? Si vous le faites, Dieu multipliera votre vie, Dieu la prolongera, Dieu en fera beaucoup plus que si vous l'aviez gardée entre vos mains. Avez-vous quelque chose dans votre vie à laquelle vous vous accrochez en tant que chrétien et que vous ne laissez pas au Seigneur ? Vous savez ce qu'il en est. Je passerais à côté si j'essayais de dresser un catalogue de ce que cela peut être. Vous savez qu'il y a quelque chose que vous ne laissez pas aller au Seigneur. Le Seigneur a mis le doigt sur quelque chose, et vous vous y accrochez. Vous avez un argument que vous pensez être un très bon argument. Vous avez une raison que vous trouvez parfaitement bonne, alors vous vous accrochez. Au fond, la vérité, c'est que vous n'êtes pas prêt à laisser tomber.

Le Seigneur vous a-t-Il parlé et vous a-t-Il montré quelque chose ou indiqué une voie qu'Il veut, et vous vous êtes accroché à cela comme Terah, et vous allez insister à tout prix ? Et dans ce cas, "à tout prix" signifie un coût pour les autres, et vous allez les faire souffrir par la manière dont vous allez faire ce que vous croyez être la volonté de Dieu. Il y a des moments où, en reconnaissant qu'une certaine voie est celle du Seigneur, nous devons attendre le temps du Seigneur et veiller à ce que notre force de volonté s'alliant à un dessein de Dieu ne mette pas en péril la fécondité de cette chose, et ne fasse pas de tort à d'autres personnes et ne les fasse pas souffrir. Il y a des moments où nous devons revenir au Seigneur et dire : "Seigneur, tu m'as montré que c'est Ta voie pour moi, mais je vois que cela va entraîner d'autres personnes dans une grande souffrance. Je veux être sûr que c'est à Toi de décider et que je ne m'en empare pas ; ce n'est pas ma force de volonté qui me permet de faire Ta volonté. Je veux faire cette chose dans l'amour du sacrifice, afin que les autres souffrent le moins possible". Nous avons vu des gens qui ont raison quant à leur objectif, qui ont raison quant à ce que le Seigneur veut, mais la manière dont ils le font gâche souvent tout. Ils s'emparent des choses divines, et bien que la chose soit juste, ils la gâchent en y associant leur propre force de volonté. Cela s'applique à de nombreux domaines. Nous devons être circoncis de cœur pour faire la volonté de Dieu, prêts à lâcher prise et à laisser Dieu déterminer la manière de l'accomplir.

Puisse le Seigneur interpréter sa Parole et la faire fructifier. Je sais qu'elle est un défi. Elle nous fouille tous ; nous nous y heurterons tous. Mais voyez ce qui s'est passé au ciel et voyez qu'Il veut que ce qui est au ciel soit aussi sur la terre.

FIN

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vendredi 24 mai 2024

(6) Le Chemin de la Vision Céleste par T. Austin-Sparks

 La date des messages est inconnue. Édité et fourni par le Golden Candlestick Trust.

Chapitre 6 - La Loi de Résurrection

Lecture :

En effet, ce n’est pas par la loi que l’héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c’est par la justice de la foi. Car, si les héritiers le sont par la loi, la foi est vaine, et la promesse est anéantie, parce que la loi produit la colère, et que là où il n’y a point de loi il n’y a point non plus de transgression. C’est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous, selon qu’il est écrit : Je t’ai établi père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité. Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants. Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut imputé à justice.Mais ce n’est pas à cause de lui seul qu’il est écrit que cela lui fut imputé ; c’est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. (Romains 4:13-25)

C’est pourquoi d’un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter. 17 C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. (Hébreux 11:12,17-19)

Nous avons été occupés par le dessein du Seigneur d'avoir un peuple céleste, une semence spirituelle, et nous avons cherché à voir quelque chose de la nature d'un tel peuple et ce qui est requis pour sa constitution, et nous avons vu tout cela s'accomplir dans la vie d'Abraham. Nous avons vu qu'il représentait ce peuple céleste. Nous nous sommes principalement intéressés à la manière dont un tel peuple est constitué, c'est-à-dire par le travail en profondeur dans le cœur de la circoncision. Nous voulons maintenant regarder de l'autre côté.

De l'autre côté, nous constatons que les passages que nous avons lus nous ont définitivement donné non pas le côté mort, mais le côté résurrection de la vie d'Abraham. Vous remarquez ce lien dans Romains 4. Abraham est présenté et, par une transition rapide, nous sommes amenés à la résurrection du Seigneur Jésus. Il est dit dans ces passages que tout ce qu'Abraham a compris et obtenu, et tout ce qui a été garanti à Abraham, l'a été sur la base de la résurrection ; il a cru en Dieu qui ressuscite les morts. On fait grand cas de la nécessité de la résurrection pour qu'il y ait quelque chose. Voyez tout ce qu'il y a à ce sujet dans l'arrière-plan de la vie d'Abraham. Il est vraiment l'incarnation de la loi de la résurrection par rapport à la nécessité de la résurrection, et donc, à un certain moment, Isaac devient la figure dominante. Il est intéressant de noter quel est ce point. Souvenez-vous qu'Isaac représente l'incarnation complète de la vie d'Abraham. Tout le sens et toute la signification de la vie d'Abraham s'incarnent dans Isaac. C'est là la merveille des choses : si Abraham avait vraiment tué Isaac et si Dieu ne l'avait pas ressuscité, la signification même de la vie et de la foi d'Abraham aurait été anéantie. La merveille, c'est que, voyant que toute sa vie, sa justification, tout son espoir et la promesse de Dieu étaient centrés sur Isaac, Abraham était prêt à le tuer, parce qu'il croyait que Dieu le ressusciterait d'entre les morts. Et il le reçut de nouveau, comme dans une parabole, d'entre les morts, tant sa foi en la résurrection était certaine et forte. Isaac, comme nous l'avons dit, devient donc la pleine incarnation de tout ce qu'Abraham représente, et ce dans la résurrection.

J'ai dit tout à l'heure qu'il était intéressant de noter le moment où Isaac est apparu en pleine lumière. Bien sûr, il est présent à l'arrière-plan depuis le début, dans la promesse même faite à Abraham au sujet de sa descendance. Isaac était là, mais il n'était pas mentionné, c'est-à-dire qu'il n'était pas défini, mais à un moment donné, il apparaît en pleine lumière. Le fait est que Abram est sorti d'Ur, il est sorti de ce royaume ; il est sorti de Haran et de ce que cela signifie ; il est sorti d'Égypte et de ce que cela signifie ; il est sorti de Lot et de ce qu'il signifie, comme nous l'avons vu dans notre méditation précédente. Lorsqu'il est sorti de ces quatre choses, le Seigneur lui apparaît et fait apparaître Isaac. Il est intéressant et plein de signification de noter le moment où Isaac, pour ainsi dire, entre en scène avec une définition claire.

L'Incapacité Naturelle Souverainement Ordonnée par Dieu

Mais il y a une ou deux choses dont il faut tenir compte, certains facteurs qui se cachent derrière cela. Tout d'abord, il faut tenir compte de Saraï. Ce n'est pas seulement une question de détail que, dans la Genèse 11:30 où les enfants de Terah sont mentionnés, il est dit que Saraï, la femme d'Abraham, était stérile. Elle est simplement incluse dans les généalogies, parmi les descendants de Terah. C'est inclus. Ce n'est pas un simple détail, c'est une directive divine. Et vous savez tout ce qui est dit à ce sujet dans Romains 4 et Hébreux 11 à propos de la condition de Saraï. Ici, vous avez la souveraineté de l'impossibilité naturelle, en ce qui concerne les choses célestes, la souveraineté de la mort naturelle. Dieu y est pour quelque chose. Ce n'est pas un accident, ce n'est pas un hasard. Notre incapacité pour les choses célestes n'est pas seulement notre malheur, ni notre désavantage, ni quelque chose qui se produit par hasard. Dieu l'a ordonné, l'a fixé. La souveraineté de Dieu a établi que les choses célestes ne peuvent pas naître des choses terrestres.

Les choses célestes ne peuvent pas naître du naturel, c'est tout simplement impossible. Dieu l'a établi ; et nous pouvons lutter pendant des années dans notre vie chrétienne pour essayer de produire quelque chose de Dieu par des énergies naturelles et des ressources naturelles du cerveau, de la volonté, de l'organisation et de toutes ces choses, rien ne viendra. Nous pouvons construire quelque chose extérieurement, nous pouvons faire une grande chose, mais en ce qui concerne le fait d'être du ciel, il n'y a rien. C'est une décision de Dieu. Saraï n'est pas là par hasard, ce n'est pas un simple malheur. C'est une décision de Dieu. Vous savez que ce principe s'applique à un certain nombre d'autres dans l'Ancien Testament, montrant comment Dieu est dans cette affaire. Il n'y aurait pas eu de Samuel sans la souveraineté divine dans ce domaine, comme dans d'autres. Mais c'est ainsi. Il faut en tenir compte. C'est l'arrière-plan de la souveraineté, l'arrière-plan établi de la résurrection, où rien ne peut se produire à moins que le ciel n'intervienne. Nous ne pouvons rien avoir de cette Vie céleste si le ciel n'intervient pas ; c'est tout à fait impossible.

Mais nous restons sur le côté positif. Dieu veut que cela soit, mais cela ne peut pas être tant que nous ne sommes pas totalement confrontés au fait que cela ne peut pas être à moins que Dieu ne le fasse. Il n'y a pas d'autre ressource que Dieu Lui-même. Une chose céleste est entièrement de Dieu. En outre, il faut tenir compte de l'âge d'Abraham. Il dit : "Que me donneras-tu, puisque je m'en vais sans enfants ? (Genèse 15:2). On nous dit qu'il avait environ cent ans, en fait quatre-vingt-dix-neuf ans, et qu'il pensait que son heure était venue de mourir, qu'il était prêt à s'en aller, que la vie était terminée pour lui. "Je m'en vais sans enfants". On en parle beaucoup dans le Nouveau Testament : "... son propre corps est comme mort" (Romains 4:19), et ainsi de suite. Mais il est merveilleux que Dieu ait tenu bon jusqu'à ce point, tout comme le Seigneur Jésus a tenu bon jusqu'au point où, naturellement, Lazare aurait dû être dans la corruption, de même Dieu a tenu bon et n'interviendra pas tant que la chose n'aura pas dépassé tout espoir naturel. Oh, c'est le domaine de l'espoir. Ce n'est pas si désespéré que cela, seulement dans Son propre domaine. C'est ce que fait Dieu : Il ordonne que nous dépassions l'espoir lorsqu'Il veut faire Son œuvre céleste. Les choses n'ont pas mal tourné lorsqu'elles deviennent apparemment sans espoir. Du point de vue de Dieu, elles sont très souvent aussi justes qu'elles peuvent l'être lorsque nous sommes là. N'oubliez pas cela !

Troisièmement, Melchisédek, au chapitre 14 de la Genèse. L'Ancien Testament ne contient que quelques versets, trois tout au plus, sur Melchisédek. Dans le Nouveau Testament, plus de trente versets lui sont consacrés. Il occupe une place beaucoup plus importante dans la pensée de Dieu qu'on ne le pense. Quel est le but de Melchisédek ? L'objectif de l'introduction de cet homme (comme l'indique clairement l'épître aux Hébreux, qui est la lettre des choses célestes) est de dire que Melchisédek est la figure de l'Homme céleste. Dans l'épître aux Hébreux, la transition se fait d'un seul bond de Melchisédek à Christ, sautant par-dessus Aaron et tout le sacerdoce aaronique, tout ce système terrestre, temporel et temporaire, sautant par-dessus tout ce qui est terrestre tel que représenté par Aaron. D'où vient cet homme, Melchisédek ? Vous ne savez pas qui il est ; il est sorti de l'oubli, "sans père, sans mère, sans généalogie, n'ayant ni commencement de jours ni fin de vie, mais rendu semblable au Fils de Dieu, il demeure continuellement sacrificateur" (Hébreux 7:3). Melchisédek, le Christ, l'Homme céleste, et en relation avec Melchisédek dans l'épître aux Hébreux : "Nous avons donc un grand souverain sacrificateur, qui a traversé les cieux..." (Hébreux 4:14). C'est la conclusion de l'affaire. C'est cet Homme céleste qui est en vue, et Melchisédek est donc présenté ici pour montrer que tout cela n'est pas possible, n'est pas prévu à un niveau terrestre ou le long d'une ligne terrestre. Cela ne vous mènera nulle part, ce n'est que céleste, ce doit être céleste.

La naissance d'Isaac est donc devenue le point central de toute la foi, et c'est là que se sont déroulées toutes les principales épreuves d'Abraham, et c'est là que se sont produites les plus grandes défaillances d'Abraham.

L’Épreuve de la Patience

Même lorsque le Seigneur a promis Isaac et qu'Abraham a accepté la promesse et a cru en Dieu, les choses n'ont pas été aussi simples que cela. Il a été mis à l'épreuve. Tout d'abord, il a été mis à l'épreuve sur le plan de la patience. Il était nécessaire d'entrer dans une union de cœur avec l'attente de Dieu, la patience de Dieu, d'être conforme à Christ en matière de patience. Il a été mis à l'épreuve alors que rien ne semblait se passer.

Si nous entrions dans les détails, vous verriez à quel point cette forme de test était exigeante, mais nous n'osons pas entrer dans les détails. Bien que la promesse ait été donnée et la date fixée, rien ne semblait se passer, et dans cette période où rien ne semblait se passer, Abram a commis sa grande erreur avec Agar, et Ismaël par la suite - en cherchant à réaliser des choses célestes selon des principes terrestres. Quelle terrible conséquence cela a eu ! Quelle erreur ! Quel chagrin, quelles complications !

C'est autour d'Isaac que se sont déroulés tous les tests concernant la possibilité de cette chose, la réalisation de cette chose. C'était une mise à l'épreuve du Dieu de la résurrection. Oui, le fait est que lorsque Dieu projette une chose purement céleste, une chose purement spirituelle, Il prend d'infinies précautions pour saper tout fondement naturel, et pendant qu'Il fait cela, presque n'importe quoi peut nous arriver. Nous passons par ce test. Dieu montre qu'il n'y a pas de terrain naturel, et tout ce que nous pensons être un bon terrain naturel et que nous pouvons utiliser, en nous tournant vers des alternatives, des substituts, des choses apparemment utiles pour réaliser le dessein de Dieu, nous découvrons que lorsque nous nous tournons vers eux, ils ne font que créer de plus grandes complications. Dieu doit le faire, Dieu doit nous faire traverser, cela doit être tout à fait Lui, et Il prend d'infinies précautions pour qu'il en soit ainsi avec un peuple céleste. Ce sera un peuple céleste, un peuple spirituel, il n'y aura aucun doute à ce sujet. Il n'y aura aucune raison d'argumenter autrement, de dire que ceci, cela ou autre chose peut l'expliquer. Non, cela doit être attribué au Seigneur. Que ce soit dans notre vie, notre survie même, ou dans l'œuvre du Seigneur à laquelle nous pouvons être appelés, il en sera ainsi. Ce sera céleste, ce sera éternel, ce sera impossible, si ce n'est pour le Seigneur.

Mais ce que je veux souligner, c'est que c'est ce que Dieu a ordonné, ce sera, et c'est positif avec le Seigneur. C'est ce qu'Il veut. Chaque nouveau coup de couteau au plus profond du cœur n'est pas destiné à la destruction et à la perte, mais à l'accroissement. Chaque nouvelle pression de la loi selon laquelle cela ne peut venir que du ciel, c'est le ciel qui dit que cela viendra du ciel. C'est positif - cela viendra, et c'est le point central de la foi.

À suivre

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jeudi 23 mai 2024

(5) La Voie de la Vision Céleste par T. Austin-Sparks

 La date des messages est inconnue. Édité et fourni par le Golden Candlestick Trust

Chapitre 5 - L'application de la loi du ciel

Lecture : (Genèse 12 :10-13 :4)

Il y eut une famine dans le pays ; et Abram descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Comme il était près d’entrer en Égypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure. Quand les Égyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. Lorsque Abram fut arrivé en Égypte, les Égyptiens virent que la femme était fort belle. Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon. Il traita bien Abram à cause d’elle ; et Abram reçut des brebis, des bœufs, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses, et des chameaux. Mais l’Éternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d’Abram. Alors Pharaon appela Abram, et dit : Qu’est-ce que tu m’as fait ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré que c’est ta femme ? Pourquoi as-tu dit : C’est ma sœur ? Aussi l’ai-je prise pour ma femme. Maintenant, voici ta femme, prends-la, et va-t-en ! Et Pharaon donna ordre à ses gens de le renvoyer, lui et sa femme, avec tout ce qui lui appartenait. Abram remonta d’Egypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. Il dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l’autel qu’il avait fait précédemment. Et là, Abram invoqua le nom de l’Éternel. (Genèse 12 :10-13 :4)

Nous sommes occupés en ce moment par le désir du Seigneur d'avoir sur cette terre un peuple céleste, un peuple qui, né d'en haut, en relation vitale avec l'Homme céleste, Jésus-Christ, est son expression sur la terre. Et nous avons cherché à rendre compte de l'application de cette loi céleste telle qu'on la voit dans la vie d'Abraham, à propos duquel le Nouveau Testament dit que sa véritable postérité n'était pas le Juif du type terrestre, mais ce peuple céleste, ce La graine dont Paul dit qu'elle est Christ. Pour le bien de tous ceux qui pourraient avoir des opinions très fortes sur la dispensation, je ne dis pas que les Juifs n’étaient pas en un sens la postérité d’Abraham, mais dans cette dispensation, ils ne sont ni Juifs ni Grecs, ils sont tous un seul Homme en Christ, et cela signifie un Homme céleste, car Christ est essentiellement l’Homme céleste, comme le montre si clairement Jean dans son Évangile.

Or, l’application de cette loi céleste se manifeste de différentes manières dans la vie d’Abraham. Nous avons vu dans notre méditation précédente l'importance de cette loi par rapport à toutes ses relations passées ; le vieux monde, les anciennes relations, les anciennes parentés ont dû être retranchées et laissées derrière, et jusqu'à ce que ce soit le cas, il n'y avait aucun mouvement possible dans le royaume des choses divines, aucune entrée possible dans les choses du ciel. Passons maintenant à quelques-unes des applications spécifiques et plus particulières de cette même loi.

L’Épreuve de l'Obéissance de la Foi

Le passage que nous avons devant nous concerne Abram qui s'est finalement éloigné de Haran pour entrer dans le pays dans l'obéissance, et maintenant une obéissance totale par cette séparation fondamentale, et ensuite il est dit qu'il entre, après avoir construit son autel et invoqué le Nom. du Seigneur à Béthel, il est dit : « Et il y eut une famine dans le pays ; et Abram descendit en Égypte pour y séjourner ; car la famine était grande dans le pays. » C’est la première véritable pression de la loi du ciel dans le pays, et c’est une épreuve très sévère, une très grande épreuve, et elle incarne des leçons très importantes pour nous.

Une position céleste a été prise, une position de foi a été prise, et elle a été prise sur la base d'une révélation précise de Dieu, d'une révélation précise à Abram de la pensée de Dieu, de la volonté et de l'intention de Dieu, et par rapport à cela une position totale a été prise. Il s'est éloigné de la frontière pour entrer directement dans le pays, et ce faisant, il trouve une famine très douloureuse dans le pays, et il se trouve mis à l'épreuve par la position même qu'il a prise. Nous nous attendrions naturellement à ce que si le Seigneur nous avait montré clairement et définitivement la voie qu'Il voulait que nous prenions et nous avait fait comprendre qu'une certaine direction était Sa volonté, que nous devions prendre une certaine position par rapport à Ses pensées. et Ses desseins, que lorsque nous nous y engageons, lorsque nous prenons cette position, lorsque nous obéissons à la vision céleste, nous devrions immédiatement découvrir que le Seigneur est venu à notre rencontre avec de grandes et merveilleuses confirmations que nous étions dans Sa volonté et que tout allait bien. C’est l’attente, l’argument et la conclusion naturels, mais très souvent, cela fonctionne exactement de la manière opposée. Une position est prise sur la base d'une forte conviction et d'une assurance que c'était la volonté du Seigneur, la voie du Seigneur, et presque immédiatement nous nous trouvons en difficulté, nous constatons que la position nous a mis dans des difficultés et que notre obéissance nous a précipités dans une situation difficile, situation qui est naturellement impossible.

Qu'attendez-vous lorsque vous obéissez entièrement au Seigneur ? Vous vous attendez bien sûr à ce qu'un acte d'obéissance implicite à la volonté révélée de Dieu entraîne de Sa part une attestation, une démonstration, une confirmation d'une manière ou d'une autre qu'Il est tout à fait satisfait et que tout va bien. Attendez-vous une confirmation immédiate de votre obéissance ? Si c'est le cas, vous risquez d'être très déçu. Voyez tout ce que Abram a fait et voyez tout ce qui s'est passé. Nous avons noté quel abandon il avait fait, quelle richesse de vie il avait eue à Ur des Chaldéens, quelle sécurité, quelle assurance, quelle richesse et quel état avancé de civilisation c'était. Il a tout quitté. Plus tard, il a quitté sa famille, il est parti sans rien, comme on peut le dire naturellement. Il s'agissait d'une obéissance pure et simple à un commandement du Seigneur, très coûteuse en effet, et tout l'argument serait que le Seigneur devrait justifier cela immédiatement, et montrer par des signes de confirmation que notre obéissance Lui plaisait et était tout à fait satisfaisante. Ce que Abram a trouvé était tout à fait contraire à cela. "Une grande famine dans le pays", une situation impossible, naturellement.

N'est-ce pas très décourageant, découragé et terrible de faire un pas dans l'obéissance au Seigneur ? Il se peut que la position que vous avez prise vous mette réellement à l'épreuve. Vous serez passé au crible, secoué et mis à l'épreuve. Dieu va exercer une pression de plus en plus forte sur ce principe céleste. Lorsque les choses se passent ainsi, souvenez-vous de Abram, souvenez-vous que c'est dans la Bible, et souvenez-vous du Seigneur Jésus, parce que, comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, la Parole nous transfère d'un pas d'Abram à Christ, Christ, la pleine mesure de ce à quoi Abram a été amené pas à pas. Le Christ est là, dans la perfection de tout cela, ayant achevé ce voyage spirituel et l'ayant résumé en lui-même.

Nous avons été amenés sur la base céleste du Christ en naissant d'en haut, et nous sommes sur le chemin, et ce chemin n'est pas toujours celui des confirmations et des revendications immédiates du ciel. Il s'agit généralement d'appliquer les principes célestes de plus en plus rigoureusement.

La Nature de l'Épreuve

Quelle était la nature de cette épreuve ? Si nous voyons la nature de ce test, nous serons peut-être mieux à même de le comprendre. Eh bien, tout simplement, la nature de ce test pour Abram était la nécessité apparente, l'argument de la nécessité. Bien sûr, il faut décider sur quoi repose la nécessité, dans quel contexte elle se situe, mais pour tout argument humain, il s'agit d'une question de "Il est nécessaire de faire quelque chose", une nécessité apparente pour sa vie même. Un argument subtil viendrait de quelque part, chuchotant à l'oreille : "Pour le dessein même de Dieu, tu dois faire quelque chose". Cette suggestion est venue à Abram plus d'une fois : "Pour réaliser le but pour lequel tu es appelé, tu dois faire quelque chose". Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que nous ne devons pas être des gens pratiques et ne jamais rien faire. Il y a beaucoup de gens qui adoptent une position passive et qui sont tout à fait impraticables, tellement "spirituels" qu'ils ne veulent rien faire de concret. Ce n'est pas ce à quoi je pense.

Si nous nous laissons tout de suite porter par cette question de Abram à Christ, nous constaterons que c'est la toute première chose qui s'est présentée dans le cas du Seigneur Jésus. Que s'était-il passé ? Il avait été baptisé dans le Jourdain, où Il avait Lui-même déclaré ouvertement, devant le ciel et la terre, qu'Il était un homme séparé, séparé du ciel, séparé de la volonté de Son Père, séparé de toutes les voies terrestres, de tous les intérêts terrestres et de toutes les préoccupations et considérations personnelles. Il a été séparé par cette tombe symbolique du Jourdain de tout ce qui appartient à l'homme naturel, de tout ce qui appartient à cette terre. Il était uni au ciel. Lorsqu'Il est sorti de l'eau, les cieux Lui ont été ouverts ; une attestation céleste a été donnée : cet Homme est lié aux cieux.

C'est ce qu'il avait déclaré par le moyen pratique du baptême : "Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. Et quand il eut jeûné quarante jours et quarante nuits ... le tentateur s'approcha et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains" (Matthieu 4:1-3). En d'autres termes, "Si Tu ne fais rien, Tu mourras et Tu ne pourras jamais accomplir tout ce travail auquel Tu es appelé, toute cette vocation céleste qui T’sa été déclarée, Tu ne pourras pas continuer et aller jusqu'au bout, Tu T’effondreras tout simplement. Tu mourras. Tu dois faire quelque chose, c'est une nécessité qui s'impose à Toi. Pour Ta propre justification, pour prouver que ce qui a été dit du ciel que Tu es le Fils soit vrai, et pour mener à bien cette grande œuvre que Tu as entreprise, Tu dois faire quelque chose, tout est dans la balance, et maintenant fais quelque chose pour sauver Ta propre vie ! Bien sûr, cela n'a pas été dit, mais c'est ce qui se cache derrière. Il y a le Christ tout au début, juste de l'autre côté du Jourdain, avec la grande division, la position céleste prise, et la première application du principe céleste est l'argument de la nécessité apparente par rapport à tous les intérêts. C'est un retour en arrière par rapport au mouvement initial.

Nous ne disposons pas d'un dossier complet, mais je pense que nous pouvons le compléter à partir du peu d'expérience que nous avons eue et de ce que nous avons glané dans notre propre histoire spirituelle et dans celle d'autres serviteurs de Dieu. Ces voix chuchotantes sont toujours présentes dans une position comme celle-ci, lorsque vous êtes au pied du mur, lorsque la voie semble fermée, lorsque le Seigneur ne semble pas justifier votre obéissance, lorsqu'Il ne semble pas remplir Sa part de l'engagement, lorsque tout semble indiquer que le Seigneur vous a abandonné à votre sort. Vous avez pris cette voie, ce pas, et maintenant vous êtes laissé à vous-même, à vos propres ressources. Ces voix chuchotantes arrivent et disent : "Es-tu bien sûr d'avoir eu raison de faire ce pas, es-tu bien sûr que c'est le Seigneur, bien sûr qu'il n'y a rien de toi dans tout cela, que tu ne t'es pas trompé, que tu n'as pas été berné et trompé ? Lorsque vous êtes au pied du mur dans le domaine spirituel, l'ennemi est toujours très proche pour revenir sur la démarche initiale et poser la question de savoir si vous avez eu raison.

L'une des grandes activités et méthodes de l'ennemi est d'essayer de nous faire revenir en arrière et de remettre en question d'une manière ou d'une autre notre obéissance au Seigneur, de nous troubler, de nous paralyser en nous faisant douter que nous avions raison. Ne l'oubliez pas. Beaucoup de serviteurs du Seigneur ont fait l'expérience qu'en se heurtant à une situation très difficile, impossible, l'ennemi a immédiatement dit : "Tu vois ? Tu t'es trompé, il y avait quelque chose qui n'allait pas au début !" L'ennemi vous jette dans un tel état de paralysie où tout est désespéré, en revenant au début et en soulevant des questions sur le commencement des choses. Est-ce vraiment sur le terrain de la Croix que vous avez fait ce pas, est-ce vraiment de manière totalement désintéressée que vous avez agi de la sorte ? N'y avait-il pas, après tout, quelque chose de personnel dans ce geste ? Vous voyez ce qu'il fait. Il essaie de miner toute la signification de la Croix, toute la signification de la Croix telle qu'elle est typiquement représentée dans le baptême du Christ.

Le Christ a franchi cette étape, avec l'entièreté de Son intention, et a déclaré que c'était sur la base de la mort de tout intérêt personnel qu'Il avançait dans la volonté de Dieu. Maintenant, Satan veut miner toute la signification de la Croix et soulever des questions à ce sujet. C'est une chose terrible lorsque nous permettons une telle chose. Méfiez-vous de cela ! Certains d'entre vous ont assez de compréhension pour savoir ce que cela signifie, ce terrible retour en arrière de l'ennemi pour soulever des questions sur l'origine, le commencement, pour savoir si c'était juste. S'il parvient à nous faire douter de cela, il a détruit la vie de foi.

Or, Abraham est l'incarnation du principe de la foi pour une vie céleste. Essayer de vivre une vie céleste sur cette terre sans la foi, c'est un fiasco. La foi est la loi d'une vie céleste ici, elle doit être dans la nature même des choses. La loi de la vie céleste est attaquée par les circonstances, par les apparences, par l'argument qui dit : "Tu t'es trompé, tu as fait une erreur ; maintenant tu dois rectifier cela d'une manière ou d'une autre, tu dois revenir là-dessus et faire quelque chose." L'argument de l'opportunité est donc invoqué et, à ce moment-là, Abram échoue ; il quitte la position céleste et descend en Égypte. Il prend l'affaire en main et ne la confie plus au Seigneur. Oh, il est facile de dire ces choses. Il est facile de parler ainsi si l'on n'en sait rien. C'est une expérience très réelle. Certains d'entre vous sont passés par là, d'autres passeront par là, mais rappelez-vous qu'il s'agit d'un aspect vrai et authentique de la vie spirituelle. Le Seigneur exerce une pression sur cette loi céleste de cette manière et nous met à l'épreuve quant à la position que nous avons prise, puis Satan vient sur le terrain de notre mise à l'épreuve et essaie de déformer toute l'affaire et de lui donner un argument et une apparence qui saperaient tout le dessein de Dieu dans nos vies.

Les Complications d'un Faux Pas

Abram est descendu en Égypte, et que s'est-il passé ? Si vous faites un faux pas comme celui-là, au lieu de constater qu'il soulage et supprime la difficulté, il ne fait que l'accentuer et apporter d'autres complications. Voici donc la suite de l'histoire : Pharaon et la femme d'Abram ; une situation très compliquée se présente, et un demi-mensonge (ce n'est qu'un demi-mensonge) doit être dit pour sauver la situation. Un faux pas en entraîne un autre, et c'est ainsi que vous vous retrouvez dans une constellation de complexités et que vous vous retrouvez impliqué dans d'autres difficultés, et plutôt que de vous sortir de vos ennuis, vous vous retrouvez dans d'autres ennuis dès que vous écoutez l'argument de l'opportunité et de la nécessité apparente au lieu de vous en tenir au terrain de Dieu et de Sa fidélité. Oh, de bien des façons, cela se produira dans nos vies, un argument selon lequel il est tout à fait insensé pour vous, sur toutes les bases naturelles, de prendre une certaine direction que vous pensez que le Seigneur voudrait que vous preniez. Ce sera le désastre, la mort, la fin de tout, si vous faites cela. Tout le bon sens s'y oppose ! Tous les conseils sont contre, le monde entier est contre ! Il ne faut pas faire ça, il faut faire ça, il faut se protéger, il faut se préserver, il faut faire quelque chose dans la nature.

Et l'attitude de l'Homme céleste, le Seigneur Jésus, était sans aucun doute la suivante : "Je préfère périr en restant fermement dans la volonté de mon Père, plutôt que de vivre et de tout avoir en sortant de cette volonté." Cette épreuve est très sévère, mais c'est le chemin de la gloire, le chemin de la plénitude, le chemin de l'élargissement, de l'accroissement. C'est le chemin vers "Je multiplierai ta descendance" (Genèse 22:17), "Je suis ton bouclier et ta très grande récompense" (Genèse 15:1). C'est ce qui nous empêche de nous tenir fermement à la volonté connue de Dieu, alors qu'il semble que nous soyons obligés de faire autre chose. C'est sévère, mais c'est ainsi. C'est le chemin que le Maître a suivi.

Satan a généralement quelque chose à portée de main. L'Égypte n'était pas si loin, les pierres étaient là pour être transformées en pain. Satan a généralement quelque chose à portée de main que vous pouvez faire, si vous voulez, vous pouvez le faire ; c'est là pour être fait, c'est très facile. Comme l'ennemi rend facile le chemin de la désobéissance ! - Il n'y a qu'une petite chose pour nous sortir de là, une solution proche de l'Égypte, comme nous le pensons, la solution de l'opportunité, mais elle ne fait qu'impliquer une fausse position. Abram s'est retrouvé dans une position très fausse avec Pharaon. C'était la terre, touchez-la encore, et touchez cette terre maudite n'importe où, et vous serez dans la confusion. Si vous vous y rattachez intérieurement, de quelque manière que ce soit, vous êtes dans la confusion. C'est la mort en ce qui concerne les choses spirituelles et célestes.

Retrouver le Seigneur là où Nous L'avons laissé

Juste avant le verset 10 du chapitre 12 - "Il se retira de là sur la montagne, à l'orient de Béthel, et il dressa sa tente, ayant Béthel à l'occident et Aï à l'orient ; il bâtit là un autel à l'Éternel, et il invoqua le nom de l'Éternel." Il descendit en Égypte et arriva au chapitre 13. (Il est dommage qu'il y ait ici une rupture de chapitres.) Verset 3 : "Il se mit en route (pour revenir d'Égypte dans le pays) depuis le midi jusqu'à Béthel, à l'endroit où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, à l'endroit de l'autel qu'il avait fait là au commencement ; et là Abram invoqua le nom de l'Éternel." Il revint à l'endroit d'où il était parti sur la fausse route.

Maintenant, il y a deux choses à propos de cela. La première est qu'il n'y a, bien sûr, aucun espoir tant que vous n'êtes pas revenu au point de départ de votre déviation. Vous ne vous en remettrez jamais tant que vous n'y serez pas revenu et que vous n'aurez pas remis les choses en place à cet endroit, et que vous n'aurez pas tout vu depuis cette position. J'avais un ami qui aimait beaucoup jouer au golf, et il avait l'habitude de perdre ses balles, mais il avait aussi une merveilleuse façon de les récupérer. Lorsqu'on lui demandait comment il parvenait à retrouver si souvent ses balles, il répondait : "Je retourne toujours à l'endroit où je les ai frappées ; je suis de l'œil le parcours le plus probable, et je le trouve généralement". Revenez à l'endroit d'où vous êtes parti, examinez l'ensemble de la situation à partir de ce point de vue et vous serez en mesure de corriger le tir.

Abram est revenu à l'endroit même, la place de l'autel, l'endroit où Dieu se trouvait. Nous retrouvons toujours le Seigneur là où nous l'avons laissé. Le Seigneur est si fidèle qu'Il ne peut pas toujours nous accompagner. Nous nous éloignons, nous allons de notre côté, nous prenons le chemin que nous avons choisi, nous sommes la proie des arguments de l'ennemi, nous nous éloignons de l'endroit où le Seigneur nous rencontre, où le Seigneur était avec nous, mais nous trouvons toujours le Seigneur qui nous attend, juste là, quand nous revenons. La fidélité de Dieu ! Combien de fois l'avons-nous constaté. Il est prêt à reprendre lorsque nous revenons sur Son terrain, prêt à continuer. Il ne nous a pas abandonnés, Il nous attend. Si vous avez dévié, si vous avez manqué le chemin, si vous avez perdu le contact avec le Seigneur, voyez pourquoi, découvrez pourquoi. Revenez au point où cela s'est produit. Vous y trouverez le Seigneur qui vous attend. Le Seigneur n'est pas maladroit ou acariâtre, Il n'est pas de ce genre : "Tu t'es égaré, d'accord, continue. Je ne vais pas te reprendre ! Il n'est pas comme ça. Il est juste là, et bien souvent, certains d'entre nous L'ont trouvé comme ça. Nous avons commis des erreurs, des maladresses ; comme Abram, nous avons manqué à notre devoir. Nous avons laissé les arguments nous emporter, nous avons été contraints par une apparente nécessité de faire quelque chose, et nous avons découvert que le Seigneur n'était pas avec nous et que c'était une zone stérile, un tunnel sombre, un chemin fermé. Lorsque nous avons remis les choses en ordre et que nous sommes retournés à l'autel, à la Croix, où toutes les choses sont ajustées, nous avons trouvé le Seigneur qui nous attendait. Il en a été de même pour Abram. Il est retourné à Béthel, à l'autel.

Le parcours d'un Chrétien Charnel

Je veux maintenant aborder la phase suivante de l'application de ce principe. Il s'agit de Lot. Dans le paragraphe suivant, on parle de Lot, et son histoire, d'un point de vue pratique, est accentuée et mise en valeur. Vous savez qui il était ; il était le fils de Haran, qui était le fils de Terah. Il était étroitement lié à Abram, et il semblerait qu'à la mort de son père Terah, Abram ait pris ce jeune homme comme un frère cadet. Mais c'est une triste histoire, qui illustre à merveille le principe même dont nous parlons, dans ses deux aspects, la contradiction du principe dans le cas de Lot ne faisant qu'accentuer le respect du principe dans le cas d'Abram. Ce sont les deux faces d'une même loi céleste.

Il suffit de voir les six étapes franchies par Lot pour savoir exactement quel genre d'homme il était, et ces six étapes, qui commencent au verset 7 par une querelle entre les bergers de Lot et ceux de Abram, conduisent à une querelle entre Lot et Abram. Nous ne pouvons qu'imaginer la nature de ces querelles, car leurs troupeaux avaient considérablement augmenté, de sorte qu'il était difficile de vivre ensemble dans des limites étroites, et ils se chevauchaient toujours l'un l'autre. Les bergers des deux camps s'affrontaient donc, et il s'agissait de : Tu es sur mon terrain, tu empiètes sur mes réserves, tu te mêles sans cesse de ce qui me regarde. C'est le point de vue de Lot, et c'est ce qui se passe ; cette querelle sur le principe du "moi", du "je", du "moi" et du "mien". C'est Lot. Vous verrez tout à l'heure qu'il n'y avait rien de tout cela chez Abram. C'est le cas de Lot. C'est quelque chose de profond chez Lot qui va ressortir de plus en plus de l'intérêt personnel, des considérations terrestres, du gouvernement des choses temporelles, des choses présentes, des choses sensuelles.

Il y a un petit fragment dans la lettre de Paul aux Corinthiens : "Vous vous occupez toujours des choses qui sont devant vous", ce qui veut dire : "Vous vous occupez toujours de ce que vous voyez immédiatement devant vous, vous êtes myopes, vous ne voyez que ces choses immédiates, vous ne regardez pas au-delà, vous n'avez pas de perception spirituelle". Ce sont les choses de près, que l'on peut voir et manipuler, c'est de cela qu'il faut tenir compte". Telle était la disposition de Lot. Vous savez aussi bien que moi que dès qu'il s'agit d'un intérêt ou d'une préoccupation personnelle, on ne tarde pas à se quereller avec quelqu'un, à susciter des jalousies, et le je, le moi et le mien deviennent des éléments forts, de sorte que l'on se heurte à d'autres personnes parce que l'on touche à ses préoccupations personnelles. Ne pensez pas qu'il s'agit nécessairement d'un phénomène propre aux débutants, aux enfants spirituels. C'est le genre de chose qui s'est immiscé dans le christianisme organisé. Quelle est la cause d'une grande partie de la désunion et des problèmes dans le christianisme organisé aujourd'hui ? C'est l'intérêt pour les choses privées, notre travail, notre mission, notre institution, vous interférez avec notre quelque chose ; oui, c'est censé être au Seigneur. Vous volez nos brebis ; oui, elles sont censées être au Seigneur, mais elles sont à nous. Il y a quelque chose qui est inférieur au Seigneur, quelque chose qui n'est pas cette occupation totalement désintéressée des intérêts du Seigneur. C'est quelque chose qui nous appartient maintenant, dont nous devons nous occuper, pour lequel nous devons obtenir un soutien, dont nous devons veiller à l'entretien. C'est ainsi que l'on devient jaloux, que l'on se divise et que l'on devient malheureux parce que tout n'appartient pas au Seigneur, mais qu'il y a quelque chose qui nous appartient et qui doit être sauvegardé. C'est très charnel. Le christianisme, d'une manière générale, est traversé de part en part par cet esprit très Lot, et ce n'est pas Christ, c'est quelque chose qui s'ajoute à Christ.

Eh bien, tenez-en compte, laissez-le s'imprégner et produire son effet, car nous sommes aux prises avec le grand problème des divisions, des querelles, parmi les chrétiens, et nous ne voyons aucune solution à ce problème si ce n'est sur la base de ce principe. Il ne sert à rien d'écrire sur Jean 17 - "que tous soient un" - et de présenter la vision de l'esprit du Seigneur et d'essayer d'amener les gens à ce niveau spirituel ; cela ne sert à rien. Vous pouvez avoir vos unions et vos amalgames, cela n'apporte pas une véritable unité spirituelle, et la seule solution possible à tout ce problème de désunion, de division, est de quitter complètement le sol terrestre et de prendre le sol céleste, le sol du Christ, et de dire : "Ce n'est pas du tout quelque chose sur cette terre, pas notre ceci et notre cela, mon ceci et mon cela. Ce n'est pas quelque chose, c'est le Seigneur qui compte". Tant que vous ne prenez pas ce terrain, vous n'avez pas de solution au problème de la désunion entre les chrétiens, il faut que ce soit le Seigneur. Lot était sur la ligne des intérêts personnels, des intérêts terrestres, et c'est pourquoi il y a eu des querelles.

Après que Abram a dit à Lot, avec sagesse, gentillesse et générosité : "Tout le pays est devant nous, fais ton choix", il est dit au verset 10 : "Lot leva les yeux, et regarda toute la plaine du Jourdain, qui était partout bien arrosée". Il a regardé - c'était le péché originel. "La femme vit que l'arbre était bon" (Genèse 3:6) ; la convoitise des yeux. Il a regardé, il a regardé naturellement, ses yeux ont discuté naturellement avec son cœur, à travers ses yeux, a vu des possibilités de satisfaction naturelle. Il a regardé - la deuxième étape vers le bas. Les querelles à cause d'un intérêt personnel inhérent, puis il a regardé. Verset 11 - il choisit ; il n'y a pas loin de la contemplation au choix. Verset 12 - il dressa sa tente vers Sodome. Il a vu, il a choisi, il a dressé sa tente dans une certaine direction. Chapitre 14, verset 12, il a habité Sodome... il a quitté la tente et s'est installé dans une maison. Il a planté sa tente, maintenant il habite, il s'installe. Vous voyez les marches descendantes. Et la sixième, la dernière étape. Chapitre 19, verset 1. "Lot s'assit à la porte." Oh, il est maintenant un ancien, il est l'un des magistrats de la ville ! Il est assis à la porte où l'on donne des conseils, il est devenu une partie intégrante de cette corruption terrestre dans la ville de Sodome.

Six marches descendantes. Pourquoi ? Parce qu'il était un homme au cœur divisé. Il avait une sorte d'association avec ce qui était de Dieu d'une manière extérieure ; il était un professeur, oui, et il avait quelque chose à l'intérieur qui ferait de lui plus qu'un professeur si la parole de Pierre était prise au sérieux à son sujet, à savoir que Lot était contrarié chaque jour par la méchanceté (2 Pierre 2:8). Lot était quelque chose de plus qu'un professeur vide, il y avait quelque chose en lui qui l'amenait sur un terrain d'association avec Dieu. Mais d'une manière ou d'une autre, ce chrétien a été affecté et influencé par l'avantage personnel, qui est devenu trop fort pour lui et lui a tendu un piège. L'histoire à partir de ce moment-là est triste.

Vous vous souvenez des anges venant annoncer la destruction des villes, cherchant à faire sortir Lot, le traînant pratiquement dehors, alors que le feu faisait déjà rage, que le soufre se déversait si près que sa femme n'a dû rester qu'un instant en arrière pendant que Lot et les anges avançaient, et qu'elle a été prise dans le soufre et transformée en colonne de sel. Ce n'est pas nécessairement un miracle qui s'est produit. Elle s'est arrêtée au moment où la flamme et le soufre se répandaient et elle a été prise dedans. Mais vous voyez à quel point Lot était proche, à quel point il était difficile de faire sortir cet homme, à quel point ses racines étaient profondément ancrées dans Sodome, et il a été, comme Paul l'a dit aux Corinthiens qui sont un grand exemple spirituel de cette même chose, "sauvé, mais comme à travers le feu" (1 Corinthiens 3:15). Tout a été perdu, toutes ses œuvres ont disparu, tous ses intérêts ont péri ; il a été sauvé, mais comme à travers le feu.

Puis il discute avec les anges au sujet de la petite ville de Zoar, pourquoi ne peut-il pas y aller ? Et parce qu'il plaide en sa faveur, ils le laissent y aller. Ce n'est pas là toute la pensée du Seigneur. Ils avaient dit : Va sur la montagne ! Il a dit : Non, Zoar. Puis, plus tard, de nouvelles craintes l'assaillent, et dans ses nouvelles craintes, il quitte Zoar. Il va vivre dans une grotte avec ses deux filles, et c'est alors que nous avons la plus honteuse de toutes les histoires bibliques. Voici un chrétien charnel, un Corinthien, sauvé, mais comme à travers le feu.

Pourquoi avons-nous présenté ce tableau de manière aussi flagrante ? Pourquoi avons-nous regardé Lot ? Tout simplement pour accentuer le principe de la piété. Oui, vous pouvez être d'une certaine manière une personne sauvée, mais voulez-vous être ce genre de personne ? Après tout, lorsque l'ambition mondaine vous a influencé et que le gain temporel et l'avantage personnel, lorsque ces considérations ont été pleinement satisfaites, vous n'avez peut-être pas troqué votre âme et perdu votre salut éternel, mais voulez-vous être ce genre de personne ? N'est-ce pas là un formidable argument en faveur de l'inverse, de la ligne abrahamique qui consiste à être en plein dans le mille, entièrement sur un terrain céleste ? Voyez le parcours de Lot et la fin de Lot, et remarquez bien que cela ne s'arrête pas à la mort de Lot. Vous avez cette double ligne qui découle de la tragédie et de l'histoire de l'inceste dans cette grotte. Ils continuent à être une épine dans le pied de tout ce qui est céleste pour les générations suivantes. C'est un horrible résidu de charité. Voulez-vous ce genre de choses ? N'est-ce pas là un argument en faveur de l'idée que Dieu se fait d'un peuple céleste, et pensez-vous que si vous adoptez la ligne opposée, vous allez perdre ? Pensez-vous que vous devez être attentifs au moment psychologique de l'avantage, que vous devez toujours avoir l'œil sur les affaires ? Pensez-vous que vous allez perdre si vous choisissez la voie complète de Dieu et non cette voie-là ?

Le Parcours d'un Chrétien Spirituel

Regardez Abram. Quelle beauté ! Dire à ce genre d'homme qu'était Lot : "Te voici, voici toute la terre qui s'étend devant toi, fais ton choix." Quel paradis ! Quel lâcher-prise ! Pourquoi ? Abram savait dans son cœur que Dieu avait dit : "Je te donnerai la terre, elle est à toi." Il s'est dit : "Eh bien, je peux me permettre de laisser tomber si Dieu me l'a garanti, s'Il m'a appelé pour cela. Que quelqu'un prenne ma place, que quelqu'un l'usurpe, je ne vais pas me battre pour cela, je peux le prendre avec une parfaite équanimité, je peux me reposer dans le Seigneur, je peux laisser cela au Seigneur. Mon travail consiste simplement à m'assurer que je reste dans un cadre céleste, dans un monde céleste, dans un royaume céleste, et que j'incarne le Seigneur Jésus. Vous êtes immédiatement transféré à Lui. "Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores" (Matthieu 4:9) - un moyen rapide de réalisation personnelle. Quelle est l'attitude et la réaction du Seigneur Jésus ? "Ne t'inquiète pas, tout m'est confié, tu peux tout avoir pour le moment. Je ne vais pas m'inquiéter pour cela, Je ne vais pas faire de compromis pour l'obtenir, Je ne vais pas du tout me battre pour Mes propres affaires ; c'est entre les mains de mon Père. Ce que je dois faire, c'est rester sur la terre céleste". Il semblait avoir tout perdu, mais Il a tout. Un repos parfait, une assurance parfaite et tranquille. Il a tout laissé tomber et a tout obtenu. Il a tout laissé tomber sur la terre et a tout reçu du ciel.

Abram a illustré ce principe. Il a dit à Lot : "Choisis, prends tout si tu veux, je ne suis pas jaloux, je ne crains pas de perdre quoi que ce soit." Nous nous énervons tellement lorsque des gens commencent à s'emparer de nos réserves, à prendre notre place et semblent obtenir les honneurs que nous devrions avoir, et tout ce genre de choses. Cela nous perturbe beaucoup, nous sommes très jaloux, nous commençons à nous sentir mal. Ne vous inquiétez pas ; concentrez-vous sur la douceur, le refus de soi et le fait de vous en remettre à Dieu. Attendez un peu et tout vous reviendra, le Seigneur veillera à ce que vous ne perdiez rien. Lorsque Lot s'est séparé d'Abram, le Seigneur lui est apparu et lui a dit : "Je suis ta très grande récompense. Lève les yeux, et regarde, du lieu où tu es, au nord et au midi, à l'orient et à l'occident ; car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta postérité, pour toujours" (Genèse 13:14-15). Laissez-vous aller et voyez ce que Dieu vous donne ; ne vous battez pas pour cela, ne luttez pas pour cela. C'est la vie céleste, la nature céleste ; c'est le principe de l'Homme céleste.

À suivre

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