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Chapitre
5
REMPLIS
DU SAINT-ESPRIT, TEL QUE PROMIS:
Instantanément
et non graduellement
Nombre
de gens, dans nos églises, aimeraient bien croire qu'ils sont
remplis du Saint-Esprit, même s'ils ne savent pas s'ils le sont.
C'est là un concept des plus choquants, et je suis persuadé que
c'est une des attitudes dont Satan se sert pour s'opposer à la
doctrine de la véritable plénitude de !'Esprit. Et pourtant, nos
croyants ne tiennent pas tellement à en entendre parler.
Qu'il
me soit permis de vous dire que je ne trouve nulle part mention, ni
dans l'Ancien Testament, ni dans le Nouveau, ni dans aucune
biographie chrétienne, ni dans l'histoire de l’Église, ni dans
aucun témoignage personnel de chrétiens, qu'une personne ait
jamais pu être remplie du Saint-Esprit sans en avoir été
consciente.
Je
peux me permettre d'être dogmatique sur le sujet, puisque je l'ai
étudié en profondeur. Je répète donc:
personne n'a jamais été rempli du Saint-Esprit sans savoir qu'il
avait effectivement été rempli !
Par
ailleurs, aucun des personnages bibliques, ni aucun de ceux dont il
est fait mention dans l'histoire de l’Église, ou qui ont fait
l'objet d'une biographie, n'ont jamais été remplis du Saint-Esprit
sans savoir quand ils avaient été remplis.
Je
ne trouve nulle part mention qu'une personne ait jamais pu être
remplie graduellement. Comme je l'ai déjà
dit, Satan s'oppose à la doctrine de la plénitude de !'Esprit avec
presque autant d'acharnement qu'à n'importe quelle doctrine
existante. Il a embrouillé les idées à ce sujet, s'y est opposé,
et a entouré cette doctrine de fausses notions et de peurs. Le
diable sait que si nous nous contentons de vouloir être remplis
graduellement, nous ne serons plus pour lui un sujet d'inquiétude,
étant donné la lenteur du processus! ·
Peut-être
vous encouragerez-vous en disant: «Eh bien, aujourd'hui je suis un
peu plus rempli que hier», ou encore: «Cette année, je suis un peu
plus rempli que l'an dernier. » C'est la
façon, pour des créatures charnelles, de se cacher. C'est aussi la
façon, pour des membres d'église charnels, de se dérober. Dans les
Écritures, il n'a jamais été question d'être rempli
progressivement. Il est dit, en parlant du Saint-Esprit,
qu'il descendit sur eux et qu'il les remplit.
Il
s'agissait d'un acte instantané.
Libre
à vous de dire: «Eh bien, moi je vais être rempli progressivement
! » Je réponds à cela, mon frère, que vous ne le serez pas
progressivement. Ou bien, vous allez être rempli en une seule fois, ou bien, vous ne le serez pas du tout, vous pouvez être sûr de
cela! Nous devons être très clairs dans notre
enseignement, à savoir que Satan a contrecarré chaque effort que
l’Église a fait pour recevoir du Père son patrimoine divin,
acquis au prix du sang de Jésus.
Ce
patrimoine, c'est le Saint-Esprit, appelé à remplir son Église,
ainsi que les individus qui la composent. Si nous voulons vraiment
être sérieux dans notre marche avec le Seigneur, nous ne pouvons
manquer d'arriver à la conclusion qu'être rempli de !'Esprit fait
partie intégrante, pour tous ceux qui confessent le nom de Jésus,
du plan de Dieu et de la rédemption par le sang de Christ. Le fait
d'être rempli de !'Esprit n'a rien d'étrange, ni d'extraordinaire,
ni de bizarre, ni de singulier. A vrai dire, c'est exactement cela
que tout chrétien est censé être: rempli de l'Esprit!
Évidemment,
avant de pouvoir envisager la question comment être rempli de l'Esprit de Dieu, il y a certains points qu'il convient de régler
dans notre vie.
Voici
le premier: Avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous devez
être certain, au point d'en être absolument convaincu, qu'il vous
est possible d'être rempli. Si vous avez le moindre doute à ce
sujet, si quelqu'un a soulevé une question doctrinale dans votre
esprit et vous a laissé l'impression que vous avez reçu tout ce que
Dieu a en réserve pour vous le jour où vous avez accepté Christ
comme votre Sauveur, vous ne ferez jamais un pas vers l'expérience
de la plénitude.
Je
dois dire ici que je crois au réalisme total: un réalisme bien
terre-à-terre. En effet, ce n'est pas tout le monde qui m'écoute
qui va être rempli de l'Esprit. Certains, oui, car de temps à
autre, quelqu'un m'arrive, le visage rayonnant, en s'exclamant: «Eh!
C'est arrivé! Dieu l'a fait! » Dès ce moment, cette vie est
transformée. Les chrétiens remplis de !'Esprit sont des chrétiens
changés.
A
moins que vous ne soyez convaincu de ce que je viens de dire, je vous
conseille de ne rien précipiter. J'aimerais mieux vous voir méditer
les Écritures, lire la Parole, et découvrir par vous-même ce que
le Seigneur Dieu a dit.
Puis, voici le deuxième point à régler: Vous devez être sûr que vous
désirez être rempli de l'Esprit. Quelqu'un demandera: « Mais,
est-ce que tout le monde ne désire par être rempli?» La réponse
est « non ». Je suppose que beaucoup de gens désirent être
remplis, mais beaucoup ne désirent pas passer par le processus du «
remplissage» , si je puis m'exprimer ainsi . Je tiens à déclarer
en conscience qu'avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous
devez prendre la décision de l'être, et que certaines personnes ne
désirent pas être remplies .
Êtes-vous
sûr, par exemple, que vous voulez être possédé par un esprit?
Vous avez, j'en suis sûr, déjà entendu parler de gens possédés
par des esprits; mais il y a deux sortes de possessions par des
esprits . Il y a la possibilité d'être possédé par des esprits
malins; dans ce cas, une personnalité humaine peut être
complètement submergée, comme aux jours de Jésus , et être rendue
obscène, muette ou mauvaise. Jésus a chassé de tels esprits; mais
il n'en demeure pas moins qu'ils étaient des esprits tenant en leur
possession des personnes humaines.
Il
est clair, dans les Écritures, que si nous sommes des chrétiens, le
doux et bon Saint-Esprit désire nous remplir et nous posséder. Cet
Esprit est l'Esprit de Jésus. Voulez-vous être possédé par cet
Esprit ? Un esprit pur, doux, sensé, sage et aimant? C'est
exactement ce qu'il est.
Le
Saint-Esprit est pur, car il est l'Esprit Saint. Il est sage, car il
est l'Esprit de sagesse. Il est vrai, car il est l'Esprit de vérité.
Il est comme Jésus, car il est l'Esprit de Christ. Il est comme le
Père, car il est l'Esprit du Père. Il veut être le Seigneur de
votre vie, et il veut vous posséder, de telle sorte que vous ne
teniez plus la barre du petit navire dans lequel vous naviguez. Il
vous est loisible d'être un passager ou un membre de l'équipage,
mais vous n'êtes, à vrai dire, aucunement maître à bord.
Quelqu'un
d'autre a pris les commandes du navire. La
raison pour laquelle nous nous élevons contre le fait qu'il devrait
en être ainsi, c'est que nous sommes nés de la chair corrompue
d'Adam. Nous voulons mener nous-mêmes notre barque. Voilà pourquoi
je pose cette question: « Êtes-vous sûr que vous voulez être
possédé par l'Esprit béni du Père et du Fils? Êtes-vous prêt à
céder votre personnalité à quelqu'un d'aussi pur?»
Il
s'attendra de votre part à de l'obéissance à la Parole de Dieu.
Mais voilà, notre problème humain est que nous aimerions être
remplis de l'Esprit, tout en continuant à faire ce qui nous plaît.
Le Saint-Esprit, qui a inspiré les Écritures, exigera que nous
obéissions aux Écritures, et si nous n'y obéissons pas, nous
éteindrons l'Esprit. Cet Esprit veut de l'obéissance;
malheureusement, les gens ne veulent pas obéir au Seigneur. Chacun
est rempli de la mesure dont il veut être rempli.
Chacun
contient de Dieu ce qu'il désire en contenir. Bien que nous priions
Dieu en public, ou même en privé, pour être remplis du
Saint-Esprit, l'impulsion fugitive que nous ressentons semble nous
suffire. Oui, c'est bien cela; nous voulons connaître la sensation
d'être remplis, sans toutefois satisfaire aux conditions du
remplissage. Nous n'avons tout simplement pas assez envie d'être
remplis pour que nous puissions l'être.
Prenons
comme illustration une luxueuse Cadillac. Voici le frère Dubois qui
rêve de conduire une Cadillac. Pourtant, il ne compte pas s'en
acheter une, et je vais vous dire pourquoi: son envie de posséder
une Cadillac n'est pas assez forte pour vouloir en payer le prix.
Certes, il la désire, mais non avec cette sorte de désir brûlant
; il se contentera donc de continuer à conduire sa vieille Chevrolet
.
Nous
aussi, nous désirons être remplis de l'Esprit, mais non avec un
désir ardent. Faut-il, dès lors, s'étonner que nous nous tournions
vers quelque chose de qualité moindre. Certes, nous disons:
«Seigneur, j'aimerais être rempli, ce serait merveilleux!»
Toutefois, nous ne sommes pas prêts à nous rendre à ses
conditions. Nous ne voulons pas payer le prix. Le Saint-Esprit
exigera de l'obéissance à la Parole de Dieu.
Troisièmement,
le Saint-Esprit ne pourra pas tolérer, non plus, les péchés du
moi. Quels sont ces péchés du moi ? A commencer par l'amour de soi;
et la plupart d'entre nous devons confesser que nous cultivons avec
soin ce genre d'amour. A l'école déjà, nous apprenons à prendre
des airs et à poser. Jamais Dieu le
Saint-Esprit ne permettra à un chrétien rempli de l'Esprit d'agir
de cette façon. Il est l'Esprit qui donne un cœur humble, et cette
humilité sera évidente, ou alors on éteindra ou on attristera le
Saint-Esprit .
Il
y aussi le péché de la confiance en soi. Nous sommes très sûrs
de pouvoir y arriver par nos propres forces; or le Saint-Esprit
voudra détruire cette sorte de dépendance de soi. Vous pouvez être
un homme d'affaires chrétien, habitué à prendre toutes les
décisions, à brasser des affaires à coups de millions. Vous pouvez
rentrer chez vous et diriger votre maison et votre famille.
Toutefois, il y a une chose que vous ne pourrez pas diriger, mon
frère: vous ne pourrez diriger votre propre vie après que vous en
aurez confié la direction au Saint-Esprit. Vous lui avez cédé les
commandes, et c'est l'Esprit qui conduira, dirigera et aura en main
votre vie, de la même façon que vous avez en main votre entreprise.
Il ne vous sera pas possible d'imposer votre volonté au
Saint-Esprit.
Et
c'est là notre problème: nous sommes des dictateurs, pétris de
confiance en soi. Nous avons besoin de nous faire rappeler que nous
sommes aussi pleins de satisfaction de soi . N'est-il pas choquant de
voir des chrétiens vivre en racontant continuellement des mensonges
à Dieu? En effet, ne disons-nous pas: «Ô Dieu, je suis un ver de
terre et non un homme. » Quand nous sommes déprimés , ne
disons-nous pas: «Ô Seigneur, rien de bon n'habite en moi. » Mais
que quelqu'un s'avise de nous traiter de menteur, notre visage
s'allonge et nous rétorquons: «Que voulez-vous dire ? » Nous
disons que nous sommes mauvais, mais sans réellement y croire!
Dieu
veut extirper tout cela de nous, cher ami. Il veut enlever de nous
tout ce qui appartient à la justice d'Adam, et la remplacer par une
autre justice. Il aimerait enlever de notre
être notre pharisaïsme et tous les péchés qui relèvent du
domaine de notre ego, comme le péché de complaisance vis-à-vis de
nous-mêmes et celui de l'ostentation ou de l'exagération de nos
mérites. Vous devez être certain, au fond de vous-même, que c'est
cela que vous désirez. Êtes-vous sûr que vous voulez être rempli
et possédé par un tel Esprit? Si vous ne le désirez pas, vous ne
pourrez évidemment pas l'être. Dieu, par son Esprit-Saint, se
montrera courtois; autrement dit, il ne forcera pas la porte de
quelqu'un qui ne veut pas de lui.
Je
repose ma question: votre désir d'être rempli du Saint-Esprit
est-il assez fort au point que vous êtes prêt à prendre position
contre les voies faciles et malhonnêtes du monde, et à vivre la vie
exigeante du chrétien?
Dieu
réclamera votre témoignage pour lui seul. Il
vous retirera la direction complète de votre vie, se
réservant le droit de vous mettre à l'épreuve, de vous discipliner
et de vous enlever beaucoup de choses que vous aimez. Si vous voulez
être rempli du Saint-Esprit, Dieu insistera pour obtenir de votre
part une complète honnêteté. Un chrétien peut-il frauder le fisc
et puis sourire, l'air de rien, en s'estimant quitte?
Non,
mon frère, vous ne vous en tirerez pas comme ça. En fait, vous êtes
perdant; votre âme et votre esprit sont comme un sac percé qui
laisse échapper son trésor. Le Saint-Esprit n'acceptera pas des
affaires louches ni des gains malhonnêtes. Il insistera aussi pour
que vous coupiez court à vos fanfaronnades et à votre habitude de
vous mettre en valeur. Dieu ne m'a jamais permis de me vanter au
sujet d'un converti - pour autant que je sache, ceux au sujet
desquels je me suis vanté ont toujours rétrogradé dans leur vie
chrétienne.
Chaque
fois que j'ai tiré vanité d'un vaste auditoire, celui-ci n'a pas
manqué de diminuer. J'en remercie le Seigneur, car lorsque je
commence à me mettre en valeur, le Seigneur rabaisse le caquet de ma
vanité, et c'est exactement ainsi que je veux que cela soit.
Permettez-moi
de vous mettre en garde contre la philosophie si largement répandue
dans les milieux chrétiens, qui dit: «J'ai Dieu, plus tout le
reste! » Dans notre civilisation occidentale du XXe siècle, nous
sommes riches et bien nantis. En fait, nous ne
savons pas vraiment ce que c'est que d'être pauvre et de souffrir.
Cependant, dans le Nouveau Testament, je découvre que les croyants
avaient Dieu, et ne possédaient habituellement pas grand-chose de
plus. Souvent même, ils avaient à se départir du peu qu'ils
avaient, pour l'amour de Christ. Dans l'église primitive, nos pères
savaient ce que c'était que de souffrir et de perdre des biens. Ils
ont payé le prix, alors que nous, nous refusons de le payer.
Nous
lisons des livres qui traitent de la plénitude du Saint-Esprit, mais
nous ne voulons pas satisfaire aux conditions requises pour être
remplis. Sachons que nous sommes remplis dans la mesure où nous
voulons l'être. La Bible dit: « Heureux ceux qui ont faim et soif.
. . , car ils seront rassasiés. » Si vous pouvez me trouver un
homme qui a faim de Dieu et qui n'est pas rassasié, alors c'est que
Dieu a rompu sa Parole. Je le répète: nous sommes remplis dans la
mesure où nous voulons l'être.
Il
y a un autre point qui doit être réglé: vous devez être certain
que vous avez besoin d'être rempli du Saint-Esprit. Pourquoi ce
sujet vous intéresse-t-il ? Vous avez reçu Jésus, vous vous êtes
converti, et vos péchés ont été pardonnés. Vous avez suivi un
cours sur le Nouveau Testament. Vous savez que vous avez la vie
éternelle et qu'aucun homme ne peut vous arracher
de la main de Dieu. Entre-temps, vous jouissez de moments merveilleux
sur la route qui mène au ciel.
Êtes-vous
rendu au point où vous êtes persuadés de ne plus pouvoir continuer
votre chemin tel que vous êtes ? Sentez-vous que vous n 'êtes tout
simplement plus capable de résister au découragement? Avez-vous
l'impression de ne plus être.capable
d'obéir à la Parole, de comprendre la vérité, de porter du fruit,
et de vivre une vie victorieuse, si vous ne possédez pas une mesure
plus grande du Saint-Esprit que la mesure que vous possédez
actuellement?
Si
vous n'en êtes pas encore là, alors je ne sais si je peux faire
grand-chose pour vous. Oh! combien je le voudrais ! Je souhaiterais
pouvoir enlever le dessus de votre tête et répandre en vous l'huile
sainte de Dieu; mais, je ne peux qu'imiter Jean-Baptiste, quand il a
pointé du doigt Jésus en s'écriant: «Voici !'Agneau de Dieu qui
ôte le péché du monde. » Puis, Jean a disparu de la scène, et
chacun s'est trouvé seul à prendre sa décision.
Chacun
devait aller individuellement au Seigneur Jésus-Christ et recevoir
de lui l'aide pour soi-même. Aucun homme ne peut me remplir, ni vous
remplir. Nous avons la possibilité de prier l'un pour l'autre, mais
je ne peux pas vous remplir, pas plus que vous ne pouvez me remplir.
Ce désir d'être rempli doit nous posséder tout entier. S'il y a
quelque chose dans votre vie qui soit plus important que le désir de
devenir un chrétien rempli de l'Esprit, vous ne le serez jamais tant
que cette question n'aura pas été réglée. S'il y a quelque chose
dans votre vie qui soit plus exigeant que votre désir de Dieu, alors
vous ne serez jamais un chrétien rempli de l'Esprit.
J'ai
rencontré des chrétiens qui, depuis des années, ont désiré, de
façon plutôt vague, être remplis de l'Esprit. La raison pour
laquelle !'Esprit ne les a pas remplis, c'est parce qu'il y avait des
choses qu'ils désiraient bien davantage. Dieu ne se précipite pas
dans un cœur humain sans savoir qu'il est la réponse au désir le
plus profond et le plus irrésistible de ce cœur, et qu'il en est
aussi l'accomplissement.
Parvenus
ici, considérons le fait que jamais personne n'a été rempli du
Saint-Esprit, sans être auparavant passé par une période de
bouleversement et d'angoisse. Cette affirmation se vérifie, quand on plonge les regards dans les récits bibliques, dans les expériences
post bibliques, dans l'histoire de l’Église, et dans les récits
biographiques d'expériences vécues par de nombreux chrétiens. Je
crois que tous ces récits s'accordent pour dire que personne n'a
jamais été rempli de l'Esprit sans avoir vécu d'abord des moments
de bouleversement et d'angoisse.
Les
croyants qui composent le peuple de Dieu sont comme des petits
enfants: ils veulent simplement être heureux. Ils désirent que Dieu
leur donne un hochet et leur permette de jacasser, de rire et de
s'amuser. Ils vont faire tout pour être heureux; mais, les petits
enfants du Seigneur qui ne poursuivent que le bonheur sont rarement
remplis du Saint-Esprit. Dieu ne peut pas les remplir, parce qu'ils
ne sont pas prêts à mourir aux choses auxquelles ils ont attaché
leurs propres valeurs. Dieu veut que ses enfants soient joyeux, mais
cette joie n'a rien à voir avec le bonheur bon marché de la chair;
c'est la joie d'un Christ ressuscité!
De
façon générale, il est sans doute assez vrai que tout chrétien
qui n'a pas été rempli du Saint-Esprit depuis sa conversion ne
connaît pas une vraie joie chrétienne. Je sais que cela a été le
cas pour moi. J'ai connu une foule d'émotions joyeuses au début de
ma conversion. Oui, j 'étais un chrétien heureux. Mais si c'est là
le genre de bonheur que nous espérons, un bonheur à moitié
charnel, fait uniquement de joyeux entrain, alors Dieu voudra nous en
délivrer. Être rempli de !'Esprit signifie qu'on est d'abord passé
par des émotions, des bouleversements, de l'angoisse, des
désillusions et un sentiment de vide. Quand vous avez atteint ce
point de désespoir, quand vous vous êtes tourné vers la dernière
personne ressource, quand vous avez essayé le
dernier éditeur, quand vous avez suivi à la trace le dernier
évangéliste de l'heure et que vous avez cherché à obtenir conseil
auprès du dernier conseiller, quand plus personne ne peut vous aider
et que vous avez atteint le fond du désespoir, c'est à ce moment-là
que Dieu peut enfin faire ce qu'il désire faire pour vous. Quand
votre moi est couché par le désespoir, quand tout votre être
semble se vider et que survient la solitude intérieure, c'est alors
que vous approchez du but.
Je
crois que Dieu veut nous amener là où nous serions encore heureux,
quand bien même nous n'aurions que lui seul. Ce dont nous avons
besoin, ce n'est pas de Dieu et de quelque chose en plus. Dieu se
donne lui-même à nous. Il est vrai qu'il nous donne aussi d'autres
choses; mais nous ressentirons une solitude intérieure, jusqu'à ce
que nous arrivions au point où nous ne désirerons que Dieu seul.
La
plupart d'entre nous sommes des êtres trop sociaux pour vivre seuls.
Quand nous nous sentons seuls, nous nous ruons sur le téléphone
pour appeler Madame Jacasse. Nous dépensons ainsi trente minutes de
notre temps, avec le résultat que les petits pains au four sont
brûlés! Pour beaucoup, cela se borne à un bavardage incessant;
nous courons ça et là, espérant trouver de la compagnie, car nous
ne pouvons supporter la solitude.
Si
vous voulez persévérer dans votre recherche du Seigneur, il viendra
un moment, dans votre vie chrétienne, où vous regarderez Madame
Jacasse plus comme une « raseuse» que comme un réconfort. Elle ne
pourra vous être d'aucun secours. Il n'y a pas une seule chose
qu'elle sera en mesure de faire pour vous. Vous vous sentirez tout
seul sans Dieu, et votre âme soupirera si fort après lui que sans
lui vous serez misérable. Cela signifie que vous êtes près du but,
cher ami . En effet, vous n'êtes pas loin du royaume, et si vous
persistez, vous rencontrerez Dieu. Dieu vous accueillera et vous
remplira; et il le fera à sa manière merveilleuse et bénie.
Remarquez
que ce bouleversement, cette angoisse, cette désillusion et cette
obscurité ne donnent, à qui que ce soit, le droit de recevoir le
Saint-Esprit. Le Saint-Esprit ne se mérite pas: il est un don, un
cadeau du Père à ses enfants. Il est un don de Jésus à ses
enfants, un don résultant de son côté blessé. Le désespoir et
l'angoisse que vous ressentez ne vous méritent certes pas le
Saint-Esprit; ce qu'ils font, c'est de rendre labourable votre terre
en friche et de vider votre vase humain.
Vous
ne pouvez, en effet, être rempli, à moins d'être d'abord vidé.
L'angoisse et le désespoir sont présents en vous parce que vous
êtes déjà trop plein d'autres choses. Une fois vidé de ces
choses, vous donnez au Saint-Esprit l'occasion de vous remplir. Moody
avait l'habitude d'illustrer cette vérité à l'aide d'un verre vide
qu'il remplissait d'eau en disant: «Comment puis-je maintenant
remplir de lait ce verre?» Il vidait alors le contenu du verre dans
un autre verre en guise de démonstration; et c'est bien de cela
qu'il s'agit: nous devons d'abord être vidés et détachés des
points d'intérêt mineur de la vie.
Suis-je
un prédicateur trop sévère, si je vous dis que la plupart d'entre
nous sommes trop préoccupés par les choses accessoires de cette
vie? Nous nous employons à gagner notre vie de façon à pouvoir
mourir de troubles de la vésicule biliaire ou d'une crise cardiaque.
Nous sommes obligés de courir à gauche et à droite pour maintenir
le niveau de nos ventes et pour faire marcher le commerce. Après tout, ne sommes-nous pas chrétiens?
Par
conséquent, nous exigeons du Seigneur qu'il tienne prêt le char
céleste, pendant que nous nous tuons, longtemps avant le temps; et
puis, nous exigeons qu'il nous emmène au ciel. C'est du moins ce que
nous nous imaginons!
Frères,
cela vous semble-t-il trop dur à entendre? Suis-je vraiment trop
exigeant? Je ne le pense pas; je suis probablement froid comparé à
ce que je devrais être. Je suis loin d'être aussi exigeant que
l'étaient Finney, ou John Wesley, ou nombre de grands prédicateurs
dont les appels ont été bénis et honorés par Dieu.
Eh
bien, telles sont les conditions auxquelles nous devons souscrire; et
elles répondent vraiment, en partie, à la question que tant de
personnes posent: «Comment puis-je être rempli du Saint-Esprit de
Dieu? » Je
vais vous donner quatre passages bibliques qui nous disent comment
être rempli du Saint-Esprit; et même un archange venu du ciel ne
pourrait faire mieux que de vous donner l'Écriture et de vous dire:
«Crois à la Parole de Dieu ! »
-- La
première condition est celle-ci :
Vous
devez offrir votre vase. Romains 12 :1-2
. Vous savez très bien ce que dit ce passage: «Je vous exhorte
donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme
un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre
part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent,
mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin
que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon,
agréable et parfait . »
«Offrez
vos corps . . . », c'est-à-dire, offrez votre vase. C'est la
première chose à faire. Un vase qui n'a pas été offert ne sera
pas rempli. Dieu ne peut remplir ce qu'il n'a pas. Offrez donc votre
vase. Je crois que Dieu nous veut des hommes et des femmes
intelligents. Il veut que nous venions à lui. Si vous vous trouviez
dans une queue de ravitaillement, dans un pays pauvre, et que vous
restiez en arrière sans présenter votre
cruche, il est évident que vous ne recevriez pas de lait. Ou encore,
si vous ne présentiez pas votre plat ou votre panier, il ne vous
serait donné aucun pain.
De
la même manière, si vous ne présentez pas votre personne, vous ne
recevrez pas la plénitude du Saint-Esprit. Êtes-vous prêt à
présenter votre corps, avec toutes ses fonctions et avec tout ce
qu'il contient: votre intelligence, votre personnalité, votre
esprit, votre amour, vos ambitions, votre tout? C'est la première
chose à faire. Vous pouvez le faire dans un acte très simple:
présentez votre corps. Voulez-vous faire cela?
Bien entendu, la réponse à toutes ces questions est « non » . Et Jésus conclut ainsi : «Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »
--
La deuxième condition est la suivante:
Après
avoir offert votre vase, vous devez maintenant demander! Luc 11 :
11-13 . Dans ce passage, Jésus a dit: «Quel est parmi vous le père
qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou,
s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un
poisson? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? »
Bien entendu, la réponse à toutes ces questions est « non » . Et Jésus conclut ainsi : «Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »
Dans
le monde entier, les enfants de Dieu se sont prévalus de cette offre
gracieuse. Ils ont cru en Dieu: ils ont demandé, et ils ont été
remplis. A combien plus forte raison, le Saint-Esprit sera-t-il donné
à ceux qui le demandent à Dieu. Ainsi donc: demandez! Cela est
parfaitement logique et parfaitement clair. Je ne tiens pas compte de
toutes les objections théologiques qui pourraient être faites à ce
texte. Je sais qu'il y a des contradicteurs qui disent que ce n'est
plus pour aujourd'hui.
Qu'il
me soit alors permis de demander à ces mêmes contradicteurs
pourquoi le Seigneur nous a laissé cette promesse dans la Bible.
Pourquoi ne l'a-t-il pas placée ailleurs? Pourquoi l'a-t-il placée
là où je peux la voir, s'il ne voulait pas que j'y croie? Oui,
c'est bel et bien pour nous, et si le Seigneur le voulait, il
pourrait nous donner tout ce qu'il nous a promis sans que nous ayons
à le lui demander; mais voilà, il a préféré que nous lui
demandions le Saint-Esprit. «Demandez , et vous recevrez» ; c'est
encore et toujours le mot d'ordre de Dieu. Pourquoi, dès lors, ne
pas demander?
-- Le
troisième pas important à faire est celui-ci :
Il
faut obéir de son plein gré. Actes 5 : 32 souligne: « Nous
sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu
a donné à ceux qui lui obéissent. » L'Esprit de Dieu ne peut pas
accorder sa bénédiction à un enfant désobéissant. Le père ne
peut pas remplir de !'Esprit Saint un enfant désobéissant.
Dieu
donne son Esprit Saint à ceux qui lui obéissent, à ceux qui
obéissent à la Parole, à !'Esprit, au Seigneur ressuscité.
Êtes-vous prêt à obéir et à faire ce qu'on vous demande? En quoi
cela consiste-t-il? Cela consiste simplement à vivre selon les
Écritures, comme vous les comprenez. C'est
simple, mais révolutionnaire.
-- La
quatrième condition, bien sûr, est celle-ci :
Avoir
foi en Dieu. Notre texte est Galates 3 : 2-3. «Voici seulement
ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les œuvres de la loi
que vous avez reçu !'Esprit, ou par la prédication de la foi ? »
Il va de soi que l a réponse est: par la prédication de la foi.
L'apôtre Paul a dit: « Êtes-vous tellement dépourvus de sens ?
Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par
la chair ?» C e n'est pas e n respectant l a loi que vous êtes
rempli de !'Esprit. Vous êtes rempli de !'Esprit en croyant et en
obéissant à votre Seigneur.
Je
fais allusion ici à sa venue et au fait qu'il prend possession de
tout notre corps, de notre esprit, de notre vie et de notre être.
Oui, il prend le pouvoir de toute notre personnalité, sans détour,
mais aussi sans forcer, et il la fait sienne afin que nous puissions
devenir une habitation de Dieu par l'Esprit.
Résumons
maintenant ce que nous avons dit. Chaque
chrétien possède une mesure de !'Esprit Saint; et ne permettez à
personne de vous faire croire le contraire. Tout homme qui n'a pas
!'Esprit de Christ en lui ne lui appartient pas; ainsi donc, il nous
a donné un dépôt, un acompte du Saint-Esprit.
Nous
sommes en train de considérer le remplissage, la plénitude et
l'onction du Saint-Esprit. Je voudrais maintenant mettre l'accent sur
le mot « Onction ». L'onction n'est pas une action graduelle. Le
mot «Onction» est un mot de l'Ancien Testament pour décrire l'acte
par lequel on verse de l'huile sur la tête d'un homme. Quand on
versait de l'huile sur la tête d'un homme, il ne s'agissait pas d'un
procédé graduel; au moment de verser l'huile, on retournait le
contenant pour le vider, d'un seul coup, sur la tête, et l'huile se
répandait sur et le long des vêtements de celui qui était oint.
Tout le monde, à un demi-kilomètre à la ronde, savait que l'huile
avait été répandue sur quelqu'un. En effet, c'était une huile
fait à base d'encens , de myrrhe, d'aloès, de casse et de cannelle,
aromates qui embaumaient le voisinage de leurs effluves odoriférants;
et cela ne se faisait pas progressivement, croyez-moi.
L'air
embaumait instantanément . Le problème avec nous, c'est que nous ne
voulons pas passer par l'expérience d'être remplis du Saint-Esprit.
Nous voulons tout simplement être bénis,
aller au ciel, porter une couronne et gouverner cinq villes.
Nous
ne voulons pas arriver au point où le Seigneur nous émonde et nous
taille. Oh ! Non ! Nous ne voulons pas de cela! Voilà pourquoi nous
sommes ce que nous sommes aujourd'hui : un peuple faible. Les enfants
du Seigneur veulent bien laisser à Jésus le soin de mourir, pourvu
qu'ils puissent réserver pour eux-mêmes tout le plaisir.
Notre
plus grande honte est peut-être que nous ne voulons rien savoir de
la vraie signification de la croix!
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