dimanche 30 septembre 2018

(4) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Nous regardons vers demain sans crainte

                    Chaque nouvelle année est une mer inconnue et insondable. Aucun navire n'est jamais passé par là. Les plus sages enfants de cette terre ne peuvent nous dire ce que nous rencontrerons au cours de ce voyage. La connaissance du passé peut nous donner une idée de ce à quoi nous devons nous attendre, mais personne ne peut être sûr où nous attendent les rochers sous-marins ni quand "le vent impétueux que l'on appelle Euraquilon" ne nous surprendra.
                   Les conditions à travers le monde sont telles qu'aucun homme lucide ne peut maintenir un esprit optimiste. Les philosophes du monde ont depuis longtemps cessé de prêcher la paix, si ce n'est en tant que but envers lequel les nations devraient désespérément tendre, même s'ils n'ont aucun espoir de pouvoir y parvenir. Les meilleurs cerveaux du monde se sont affairés à produire des outils pour détruire le monde. Et s'ils font de telles choses dans un arbre vert, que feront-ils dans un arbre sec ?

            Lorsque Pharaon était troublé, il envoya chercher Joseph; Nebucadnetsar, lorsqu'il était en détresse, a appelé Daniel. Ces hommes de Dieu illuminés savaient où en étaient les choses – ils pouvaient prédire l'avenir et montrer le chemin de la délivrance. Ils étaient tellement sages d'une sagesse qui n'est pas de ce monde qu'ils pouvaient regarder vers l'avenir avec gaieté même s'ils savaient combien le futur serait obscur et difficile.

                  Aujourd'hui il y a des hommes et des femmes qui peuvent regarder vers l'année à venir sans découragement ni terreur. Ce sont des chrétiens. Ce ne sont pas des optimistes souriants qui se réconfortent en niant les faits ou qui basent leur espoirs sur les illusions d'intentions paisibles entre les nations. Ce sont plutôt parmi tous les hommes ceux qui sont vraiment les plus réalistes. Ils n'ont rien à faire de la fantaisie – ils demandent à connaître les faits, que ces faits soient bons ou mauvais. Ils insistent à aligner leurs croyances avec la vérité, et n'hésitent pas à regarder la vérité en face, où qu'elle se présente.

                   Maintenant, plus qu'à n'importe quelle autre époque, le croyant est dans une position où il doit prendre l'offensive. Le monde est perdu dans un vaste océan, et seuls les chrétiens connaissent le chemin pour revenir au port que tous désirent. Pendant que les choses allaient bien, le monde se moquait d'eux avec leur Bible et leurs hymnes, mais maintenant le monde a désespérément besoin d'eux, et ils ont aussi besoin de cette Bible tant méprisée. Car dans la Bible, et seulement dans la Bible, on trouve la carte qui nous indique où nous sommes sur cet océan impétueux et inconnu. Aujourd'hui les chrétiens n'ont pas à s'excuser humblement – ils ne doivent pas essayer de plaire pour attirer l'attention du monde, mais ils doivent plutôt déclarer avec assurance la vérité de la révélation divine. Ils ne doivent pas prendre le chemin du compromis pour se faire entendre, mais ils doivent affirmer avec hardiesse, "Ainsi parle l’Éternel".

                   Quelque soit le chemin que prendra le monde dans les années à venir, et quelques soient les événements qui jalonnent l'histoire de l'humanité, les véritables chrétiens ne doivent en aucun cas s'inquiéter. Ils sont en sécurité pour toujours en vertu d'une alliance par le sang et sont plus chers pour Dieu que la prunelle de son œil. Aucune nuit n'est assez sombre pour éteindre leur lumière, aucune flamme n'est assez chaude pour les brûler, aucun déluge n'est assez sévère pour pouvoir les noyer sur leur chemin. Les vents et les mers sont leurs amis et les étoiles dans leur course combattent pour eux. Dieu est à leur droite et ils ne seront pas ébranlés.

                    Regardons vers demain avec des louanges et des chants; vivons dans un état de perpétuelle adoration. Car ne sommes-nous pas gardés par la puissance de Dieu "pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps"? Et les "derniers temps" sont peut-être plus près que l'on ne pense. 

à suivre...

samedi 29 septembre 2018

(3) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Un monde effrayé a besoin d'une Église sans crainte  

                     C'est normal que les gens aient peur. Le monde est destiné à recevoir un baptême de feu, et que le conflit actuel en soit le début ou non, un tel baptême viendra sans aucun doute un jour ou l'autre. Dieu a déclaré cela par ses saints prophètes depuis que le temps existe – on ne peut pas y échapper.   

                    Mais, en tant que chrétiens, ne sommes-nous pas un peuple d'un autre ordre ? Ne prétendons-nous pas occuper une place dans le plan de Dieu qui est bien au delà des incertitudes du temps et du hasard dans lesquels sont emprisonnés les enfants de ce monde ? Ne nous a-t-il pas été donné une prévision prophétique des choses qui vont arriver sur la terre ? Ces choses peuvent-elles nous surprendre ?

                   Sans doute les chrétiens qui sont imprégnés par la Bible devraient être les derniers à succomber à l'angoisse. Ils sont rachetés de leurs offenses passées, préservés dans leurs circonstances actuelles par la puissance d'un Dieu tout-puissant, et garantis de jouir d'un avenir heureux auprès de Dieu. Dieu a promis de les sauver du déluge, de les protéger du feu, de les nourrir dans la famine, de les protéger contre leurs ennemis, de les garder dans ses chambres sûres pendant le temps de la colère, et de les recevoir enfin dans les tabernacles éternels.

               Si nous sommes appelés à souffrir, nous pouvons être sûrs et certains que nous serons récompensés pour toute douleur et bénis pour chaque larme. Les Bras Éternels nous soutiendront et au dedans de nous, nous aurons la profonde assurance que notre âme est en sûreté. Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu – ni la mort, ni la vie, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature.

                  C'est un vaste monde et il recèle des forces de l'obscurité, mais il n'y a rien dans les immenses étendues qui ne doive faire peur à un véritable chrétien. Sans aucun doute un chrétien peureux, c'est un chrétien qui n'a jamais pris le temps d'examiner sa protection. 

               Une église frappée par la peur ne peut être d'aucune aide à un monde effrayé. Pour nous qui sommes dans le lieu secret de la sécurité, il est important que nous commencions à agir comme si nous le reconnaissions. Nous devrions, par dessus tous ceux qui sont sur la terre, être calmes, pleins d'espoir, joyeux et gais. Nous ne réussirons jamais à convaincre le monde qu'il y a la paix à la Croix si nous continuons à manifester les mêmes craintes que le font ceux qui ne prétendent pas être chrétiens. 

à suivre....
 

vendredi 28 septembre 2018

(2) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

 
Articles tirés du livre: "Ce monde : aire de jeux ou champ de bataille" ?

Ce monde : aire de jeux ou champ de bataille

                    Pour l'homme, les choses ne consistent pas seulement en ce qu'elles sont réellement, mais aussi en l'importance qu'on leur donne. Autrement dit, à long terme, l'attitude que nous avons envers les choses risque d'avoir plus d'importance que la chose en elle-même. Ceci est un fait indéniable, et bien que banal nous ne devons pas le négliger.

                    Il est étonnant qu'un fait puisse demeurer immuable au travers des années, et que notre interprétation de ce fait évolue de génération en génération. Prenons par exemple le monde dans lequel nous vivons. Le monde est aujourd'hui ce qu'il a été durant des siècles. C'est une chose relativement stable, qui change peu avec le passage du temps, mais notre vision de celui-ci est tellement différente de celle qu'avaient nos pères! Nous voyons ici combien est grand le pouvoir de l'interprétation. Pour chacun de nous le monde n'est pas seulement ce qu'il est réellement - il est aussi ce que nous le considérons. Et quelle importance il y a, à ce que notre interprétation soit correcte !

                    Nous n'avons pas besoin de remonter plus loin que quelques siècles pour constater le gouffre qui existe entre notre vision moderne du monde, et celle de nos pères. A l'époque où le christianisme exerçait une grande influence sur la pensée des gens, les hommes et les femmes considéraient que le monde était un champ de bataille. Nos pères croyaient que le péché, le diable et l'enfer constituaient l'une des parties, et que Dieu, la justice et le paradis en constituait une autre. De par leur nature, ces forces étaient opposées les unes aux autres dans un combat profond, acharné et irréconciliable. Pour nos pères, tout être humain devait prendre partie -- aucun ne pouvait rester neutre. Pour eux c'était la vie ou la mort, le paradis ou l'enfer, et s'ils choisissaient d'être du côté de Dieu, ils pouvaient s'attendre à être en guerre avec les ennemis de Dieu. Le combat allait être rude et mortel, et il allait durer tant que la vie continuerait sur terre. Les gens anticipaient l'arrivée au paradis comme s'ils revenaient de la guerre, posant l'épée pour enfin profiter en paix du foyer qui leur avait été préparé.

                    Les sermons et les hymnes de cette époque avaient souvent un ton guerrier, et évoquaient souvent le mal du pays. Les soldats chrétiens pensaient à leur foyer, au repos et aux retrouvailles, et leurs voix trahissaient leur douleur alors qu'ils chantaient la fin de la bataille et la victoire ultime. Mais qu'ils affrontent les canons de l'ennemi ou qu'ils rêvent de la fin de la guerre et de l'accueil du Père, ils n'oubliaient jamais la nature du monde dans lequel ils vivaient -- c'était un champ de bataille, et il y aurait beaucoup de blessés et de morts.

                   Sans aucun doute, cette vision du monde est totalement scripturaire. Même en tenant compte des figures et des métaphores qui abondent dans les Écritures, il n'en demeure pas moins que cela constitue une solide doctrine biblique : le monde recèle des myriades de forces spirituelles. L'humanité, de par sa nature spirituelle est impliquée dans le combat. Les puissances maléfiques font tout pour nous détruire, tandis que Christ est présent pour nous sauver au travers de la puissance de l'évangile. Pour obtenir la délivrance nous devons nous placer du côté de Dieu par la foi et l'obéissance. Voilà succinctement ce que nos pères croyaient et ce que nous croyons que la Bible enseigne.

                    Comme cela est différent aujourd'hui ! Le fait demeure inchangé, mais l'interprétation en a complètement changé. Les gens ne pensent pas au monde comme étant un champ de bataille, mais plutôt comme étant une aire de jeux. Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous sommes ici pour jouer. Nous ne sommes pas dans une terre étrangère, nous sommes chez nous. Nous ne nous préparons pas pour vivre, nous vivons déjà, et ce que nous avons de mieux à faire, c'est de nous débarrasser de nos inhibitions et de nos gênes et de vivre cette vie pleinement. Nous estimons que nous avons résumé ici la philosophie religieuse de l'homme moderne, qui est ouvertement reconnue par des millions de personnes et tacitement convenue par autant de personnes qui vivent cette philosophie sans l'avoir exprimée verbalement.

                    Cette nouvelle attitude envers le monde a eu un effet auprès des chrétiens, y compris des chrétiens évangéliques qui se prétendent de la foi biblique. C'est très étonnant, mais par un jeu d'écritures, ils réussissent à faire une erreur dans l'addition et prétendent obtenir le bon résultat. Cela semble fantastique, mais c'est vrai.

                    L'idée que le monde est une aire de jeux au lieu d'un champ de bataille est maintenant reconnu dans la pratique par la vaste majorité des chrétiens fondamentalistes. Si on leur demandait d'exprimer clairement leur position, ils essaieraient sans doute de détourner la question, mais leur comportement les trahit. Ils se tournent dans les deux directions à la fois, se réjouissant en Christ et dans le monde, déclarant allègrement à tous qu'accepter Jésus ne les oblige pas à abandonner leurs plaisirs -- le christianisme c'est vraiment ce qu'il y a de plus amusant. La "louange" qui découle d'une telle vision de la vie est aussi fausse que l'est la vision en elle-même -- c'est une sorte de boite de nuit sanctifiée, mais sans le champagne et les ivrognes en costard.

                  Cela est devenu tellement important qu'il incombe à chaque chrétien de réexaminer sa philosophie spirituelle à la lumière de la Bible. Ayant trouvé le chemin scripturaire, il se doit de le suivre, même si pour ce faire il doit se séparer de choses qu'il avait acceptées comme étant vraies, mais qui, à la lumière de la vérité, s'avèrent être fausses.

                    Pour avoir une vision juste de Dieu et du monde à venir, nous devons avoir une vision juste du monde dans lequel nous vivons, et de notre rapport avec celui-ci. Tant de choses dépendent de cela que nous ne pouvons nous permettre d'être négligents à ce sujet.

à suivre...


 

mardi 25 septembre 2018

(1) Biographie de A.W. Tozer

  Compilé par Ensemble Rebâtissons la Maison: http://sentinellenehemie.free.fr

 

                     La vraie religion confronte la terre avec le ciel et fait se toucher l'éternité et le temps. A.W. Tozer croyait que ses messages avaient besoin non seulement d'être intemporels mais aussi adaptés au temps. Cela fut le cas - et l'est encore. Ses écrits inspirent les lecteurs à concevoir Dieu tel qu'Il est, à adorer Dieu tel qu'Il est, et à développer une "religion de cœur personnelle" qui soit continuellement reliée à ce qu'Il est.

   

Biographie de A.W. Tozer

 

                    Aiden Wilson Tozer naquit le 21 avril 1897 dans une petite ferme bâtie parmi les sillons épineux de l'Ouest de la Pennsylvanie. Pendant une brève période de quelques années, Tozer, ainsi qu'il préférait qu'on l'appelât, acquit la réputation et le titre de "prophète du 20ème siècle". Capable d'exprimer ses pensées d'une manière simple mais pleine de force, Tozer combinait la puissance de Dieu et la puissance des mots pour nourrir les âmes affamées, percer le cœur des hommes et attirer les pensées charnelles vers Dieu. Tozer avait 15 ans quand sa famille vint s'installer à Akron, dans l'Ohio. Un après-midi, alors qu'il était sur le chemin de la maison après son travail à Goodyear, il captura les paroles d'un prédicateur de rue : "Si vous ne savez pas comment être sauvés… remettez-vous seulement à Dieu." Arrivé à la maison, il monta les escaliers et pénétra dans le grenier où, accordant toute son attention au conseil du prédicateur, il fut propulsé dans une poursuite de Dieu qui allait durer toute sa vie.

 

                    En 1919, sans formation formelle, Tozer fut appelé à prendre la charge de pasteur dans une petite église située en face d'une boutique de la ville de Nutter Fort, dans l'Ouest de la Virginie. Ce modeste début les poussa, lui et sa femme mariée de fraîche date, Ada Cecelia Pfautz, dans 44 ans de ministère avec l'Alliance Chrétienne Missionnaire (AECM), dont 31 au sein de l'église Southside Alliance Church de Chicago. L'assemblée, captivée par la prédication de Tozer, crût de 80 à 800 personnes.

 

                     En 1950, Tozer fut élu éditeur du journal Alliance Weekly qui se nomme maintenant Alliance Life. La distribution du journal doubla presque immédiatement. Dans le premier éditorial daté du 3 juin 1950, il donna le ton : "Cela coûtera quelque chose de marcher lentement dans le cortège des âges tandis que les hommes du temps se précipitent tout droit vers la confusion entre le mouvement et le progrès. Mais cela paiera sur le long terme et le véritable chrétien ne s'intéresse pas beaucoup à autre chose qu'à cela." Le point fort de Tozer était sa vie de prière qui l'amenait souvent à marcher dans les allées d'un sanctuaire ou à se coucher à plat ventre sur le sol. Il écrivait: "Un homme est tel qu'il prie." Pour lui, adorer Dieu était la chose la plus capitale dans sa vie et son ministère. "Ses prédications ainsi que ses écrits ne furent que la prolongation de sa vie de prière", commente James L. Snyder, un de ses biographes. Un autre biographe écrivait quelques années plus tôt : "Il passa plus de temps à genoux que dans son bureau."

 

                   L'amour de Tozer pour les mots imprégna aussi sa vie de famille. Il jouait avec ses enfants à des concours les interrogeant sur ce qu'ils lisaient et il leur racontait avant leur sommeil des histoires qu'il avait lui-même écrites. "La chose dont je me souviens le plus à propos de mon père", partagea sa fille Rebecca sur un air de réflexion, "ce sont les merveilleuses histoires qu'il nous racontait." Tozer passa ses dernières années de ministère dans l'église Avenue Road Church à Toronto, au Canada. Le 12 mai 1963, sa poursuite de Dieu sur terre s'acheva avec une attaque cardiaque alors qu'il avait 66 ans. Dans un petit cimetière de Akron, dans l'Ohio, sa pierre tombale porte cette simple inscription : "Homme de Dieu." Certains se demandent pourquoi les écrits de Tozer sont aussi pleins de fraîcheur aujourd'hui que de son vivant. C'est parce que, comme le commenta un de ses amis, "il laissa le superficiel, l'évident et le trivial à d'autres pour que ceux-ci s'y amusent… Ses livres touchèrent le cœur en profondeur."

 

                    Pendant presque 50 ans, Tozer marcha avec Dieu. Bien qu'il soit parti, il continue à parler, aidant et édifiant ceux qui désirent ardemment expérimenter Dieu. Comme quelqu'un l'a dit, "cet homme suscite en vous l'envie de connaître et sentir Dieu."

 

                     "Un prophète du 20e siècle", c'est ainsi que l'on le surnommait même de son vivant. Pendant 31 années, il fut pasteur de l'église de Southside Alliance Church à Chicago, où sa réputation d'homme de Dieu fit le tour de la ville. Dans le même temps, il devint l'éditeur de Alliance Life, responsabilité qu'il assuma jusqu'à la fin de sa vie en 1963. Son plus grand héritage pour le monde chrétien sont ses 30 livres. Parce qu'A.W. Tozer vivait dans la présence de Dieu, il avait une vision claire et il parla comme un prophète à l’Église. Il recherchait l'honneur de Dieu avec le zèle d’Élisée et se désolait avec Jérémie devant l'apostasie du peuple de Dieu. Mais il n'était pas un prophète de désespoir. Ses écrits sont des messages dignes d'intérêt. Ils exposent la faiblesse de l’Église et dénoncent les compromis. Ils avertissent et exhortent. Mais ce sont aussi des messages d'espérance, car Dieu est toujours présent, toujours fidèle pour restaurer et accomplir Sa Parole envers ceux qui entendent et obéissent. Tozer laissa un vaste trésor de richesses spirituelles à lire, digérer et mettre en pratique. "SES ÉCRITS SONT AUSSI FRAIS AUJOURD'HUI que lorsqu'il les rédigea la première fois. Dans ses écrits, il laissait aux autres le soin de discutailler des choses superficielles, évidentes et triviales, pour se consacrer à la discipline de l'étude et de la prière qui donna lieu à des articles et des livres qui atteignaient en profondeur les cœurs des hommes." (Dr. Nathan Bailey †, Président de l'Alliance Chrétienne Missionnaire)

   

Un homme de prière

 

                    Durant une session d'affaires lors d'une Assemblée Générale de l'Alliance Chrétienne Missionnaire, les délégués s'embourbèrent dans des motions et des amendements qui se succédèrent les uns aux autres. Une impatience grandissante gagnait Tozer qui éprouvait un sentiment de total ennui vis-à-vis de tout cela. Finalement, son esprit intrépide ne put plus en supporter davantage. Il se tourna vers Raymond McAfee qui était assis à côté de lui. "Allons-y, McAfee," chuchota-t-il, "montons dans ma chambre pour prier avant que je ne perde toute ma religion."

 

                Tout l'éloge qui lui revenait en tant que prédicateur plein d'éloquence et écrivain remarquable peut être attribué avec entière certitude à sa relation intime avec Dieu. Tozer préférait la présence de Dieu à toute autre. Le fondement de sa vie chrétienne était la prière. Non seulement il prêchait la prière, mais la pratiquait. Il portait toujours avec lui un petit carnet dans lequel il inscrivait des requêtes pour lui-même et pour les autres, généralement de nature spirituelle.

 

                    Les prières de Tozer portaient les mêmes marques que sa prédication: honnêteté, franchise, humour, intensité. Ses prières affectaient profondément sa prédication, car sa prédication n'était qu'une déclaration de ce qu'il découvrait dans la prière. Ses prières affectaient aussi sa façon de vivre. Il disait souvent: "Un homme est comme sa vie de prière." Tout ce qu'il faisait découlait de sa vie de prière.

 

                     Il passait la majeure partie de son temps quotidien à lutter avec Dieu dans la prière. Tozer pratiquait littéralement la présence de Dieu. Souvent, il se retirait loin de sa famille et de ses amis pour passer du temps seul avec Dieu. Ce n'était pas inhabituel qu'il perdît toute notion de temps dans ces rencontres avec Dieu.

 

                    McAfee rencontrait régulièrement Tozer dans son bureau chaque mardi, chaque jeudi et chaque samedi matin pour une demi-heure de prière. Souvent lorsque McAfee entrait, Tozer lisait à voix haute quelque chose qu'il venait de lire récemment - cela pouvait provenir de la Bible, d'un recueil d'hymnes, d'un pieux écrivain ou d'un livre de poésie. Ensuite il s'agenouillait près de sa chaise et commençait à prier. Certaines fois, il priait le visage levé vers le ciel. D'autres fois, il priait totalement prostré sur le sol, avec un morceau de papier sous son visage pour l'empêcher de respirer la poussière du tapis.

   

Un Appel Adressé aux Prophètes Modernes

 

                  Dans de fréquentes conventions destinées à des jeunes prédicateurs, le Dr Tozer recherchait ceux qui désiraient rejoindre sa "Communauté des Cœurs Embrasés", payer le prix et qui, comme lui, étaient disposés à prendre une approche mystique du ministère. Il leur lançait un appel distinct à être des prophètes des temps modernes.

 

                    Tozer reconnaissait qu'il se trouve dans l’Église d'aujourd'hui de nombreux hommes intéressants à la vie exemplaire - des enseignants splendides, remplis de l'Esprit. "Je suis profondément reconnaissant à Dieu pour ces hommes et leur ministère m’a été d’un grand bénéfice" disait-il. "Mais je crois que les temps que nous vivons exigent une poignée d'hommes qui seront spécialement oints et revêtus de dons particulièrement adaptés aux besoins de cette heure. Ces hommes connaîtront la pensée de Dieu pour leur époque et parleront avec une calme assurance. Ils seront, dans un certain sens, des prophètes pour leur génération,


                    Cela vous coûtera tout de suivre le Seigneur," disait Tozer à ces jeunes hommes, "et cela vous coûtera davantage d'être l'homme de Dieu de la situation. N'importe qui peut aller à gauche et à droite et enseigner la Bible. Beaucoup le font et le font bien. C'est une bonne chose que beaucoup de pasteurs se consacrent à l'édification d'une assemblée à travers l'enseignement biblique - et nous avons besoin d'enseignement de la Bible et d'enseignants de la Bible. Mais il y a un terrible besoin de prophètes dans chaque génération. Ceux-là sont les spécimens originaux, les quelques rares personnes intoxiquées de Dieu, qui, dans toutes les époques, ont prononcé le limpide message de Dieu aux oreilles plus assoupies des multitudes."

à suivre.....

 

lundi 24 septembre 2018

(10) La poursuite de Dieu par A. W. TOZER


X. Le sacrement de la vie 
 
Que vous mangiez, ou que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout
pour la gloire de Dieu. (1 Corinthiens 10:3)

                    L'un des plus grands obstacles à la paix intérieure que les chrétiens rencontrent est l'habitude de diviser leurs vies en deux domaines, le sacré et le profane. Comme ces zones exister indépendamment les unes des autres pour être moralement et spirituellement incompatibles, nos vies intérieures sont brisées. Et nous vivons une vie divisée au lieu d'une vie unifiée.

                    Notre trouble vient du fait que nous qui suivons le Christ habitons à la fois deux mondes, le spirituel et le naturel. En tant qu'enfants d'Adam, nous vivons notre vie sur la terre soumise aux limitations de la chair et aux faiblesses et aux maux auxquels la nature humaine est héritière. Simplement vivre parmi les hommes exige de nous des années de dur labeur et beaucoup de soin et d'attention aux choses de ce monde. En contraste avec ceci est notre vie dans l'Esprit. Là nous apprécions un autre type de vie plus élevé. Nous sommes enfants de Dieu. Nous possédons un statut céleste et jouissons d'une communion intime avec le Christ.

                    Cela tend à diviser toute notre vie en deux départements. Nous venons inconsciemment reconnaître deux séries d'actions. Les premiers sont accomplis avec un sentiment de satisfaction et une ferme assurance qu'ils sont agréables à Dieu. Ce sont les actes sacrés et on pense généralement à la prière, à la lecture de la Bible, au chant des hymnes, à la présence à l'église et à d'autres actes qui découlent directement de la foi. Ils peuvent être connus par le fait qu'ils n'ont aucun rapport direct avec ce monde.


Une compréhension plus parfaite de la vérité chrétienne

                   Au-dessus de ces actes sacrés sont les laïques. Ils comprennent toutes les activités ordinaires de la vie que nous partageons avec les fils et les filles d'Adam: manger, dormir, travailler, s'occuper des besoins du corps et accomplir nos devoirs ennuyeux et prosaïques ici-bas. Nous faisons souvent ceux-ci à contre-cœur, nous excusant souvent auprès de Dieu par ce que nous Le considérons comme une perte de temps et de force. Résultat : Nous sommes mal à l'aise la plupart du temps. Nous accomplissons nos tâches communes avec un sentiment de frustration profond, en nous disant que demain sera meilleur quand nous nous débarrasserons de cette coquille terrestre et ne seront plus dérangés par les affaires de ce monde.

                    La plupart des chrétiens sont pris dans leurs propres pièges. Ils ne peuvent pas obtenir un ajustement satisfaisant entre les revendications des deux mondes. Ils essaient de marcher la corde raide entre deux royaumes et ils ne trouvent pas la paix non plus. Leur force est réduite, leurs perspectives confuses et ils perdent leurs joies.

                    Je crois que cet état est totalement inutile. Nous nous sommes mis dans un dilemme, c'est vrai, mais le dilemme n'est pas réel. C'est un malentendu. L'antithèse sacrée-séculière n'a aucun fondement dans le Nouveau Testament. Une compréhension plus parfaite de la vérité chrétienne nous en délivrera.

                    Le Seigneur Jésus-Christ Lui-même est notre exemple parfait, et Il ne connaissait aucune vie divisée. Il a vécu sur la terre de la petite enfance jusqu’à Sa mort sur la croix, dans la Présence de Son Père sans effort. Dieu a accepté l'offrande de sa vie totale. "Je fais toujours les choses qui lui plaisent", était le bref résumé de sa vie avec le Père.

                     L'exhortation de Paul à "faire tout pour la gloire de Dieu" est plus qu'un idéalisme pieux. C'est une partie intégrante de la révélation sacrée et doit être acceptée comme la Parole même de la Vérité. Elle ouvre devant nous la possibilité de faire que chaque acte contribue à la gloire de Dieu.


Notre pouvoir que Dieu nous as donné
 
                   Cette haine monacale du corps qui figure si éminemment dans les œuvres de certains premiers écrivains dévotionnels n’est pas soutenue dans la Parole de Dieu. La modestie commune se trouve dans les Saintes Écritures. Le Nouveau Testament accepte naturellement que dans son incarnation, notre Seigneur a pris sur lui un véritable corps humain, et aucun effort n'est fait pour s'interroger sur les implications directes d'un tel fait. Il a vécu dans ce corps ici parmi les hommes et n'a jamais accompli un acte non sacré. Sa présence dans la chair humaine balaie pour toujours la notion maléfique qu'il existe sur le corps humain quelque chose d'inoffensif pour la Divinité. Dieu a créé nos corps. Il n'a pas honte du travail de ses propres mains.

                   La perversion et l'abus de nos pouvoirs humains nous donne assez de raisons pour avoir honte. Les actes corporels accomplis dans le péché et contraires à la nature ne peuvent jamais honorer Dieu. Partout où la volonté humaine introduit le mal, nous perdons notre pouvoir que Dieu nous as donné, due à notre innocence; nous avons à la place une chose tordue qui ne peut jamais apporter la gloire à son créateur.

                   Supposons cependant que la perversion et l'abus ne soient pas présents. Pensons à un croyant chrétien dans la vie duquel les jumelles du repentir et de la nouvelle naissance ont été forgées. Il vit maintenant selon la volonté de Dieu tel qu'il le comprend de la Parole écrite. De celui-là, on peut dire que tout acte de sa vie est ou peut être aussi sacré que la prière ou le baptême ou le Repas du Seigneur. Dire cela, ce n'est pas ramener tous les actes à la mort; c'est plutôt de faire de chaque acte un royaume vivant et de transformer toute la vie en un sacrement.

                    Si un sacrement est une expression extérieure d'une grâce intérieure, nous n'avons pas besoin d'hésiter pour accepter la thèse ci-dessus. Par un acte de consécration total à Dieu, nous pouvons faire en sorte que chaque acte ultérieur exprime cette consécration. Nous pouvons rendre gloire au Seigneur et donner l'occasion aux multitudes de crier: "Hosanna au plus haut des cieux".


Vivre avec détermination pour la gloire de Dieu

                     Cette vérité ne suffit pas. Si nous voulons échapper aux difficultés du dilemme sacré-séculier, la vérité doit «couler dans notre sang» et conditionner nos pensées. Nous devons vivre avec détermination pour la gloire de Dieu. En méditant sur cette vérité, en la répétant souvent dans nos prières, en la rappelant fréquemment à notre esprit pendant que nous nous déplaçons parmi les hommes, un sens de sa signification merveilleuse commencera à nous prendre. La vieille dualité douloureuse va tomber devant une unité de vie reposante. La connaissance que nous sommes tous des Dieu, qu'Il a tout reçu et n'a rien rejeté, unifiera nos vies intérieures et rendra tout sacré pour nous. 

                   Ce n'est pas tout. Les habitudes de longue date ne meurent pas facilement. Il faut une pensée soutenu et beaucoup de prière pour échapper complètement à la psychologie sacro-séculière. Par exemple, il peut être difficile pour le chrétien moyen d'avoir l'idée que ses travaux quotidiens peuvent être accomplis comme des actes de culte acceptables par Dieu. L'ancienne antithèse apparaîtra parfois dans sa tête pour troubler sa tranquillité d'esprit. Il sera là dans le taxi ou au bureau ou sur le terrain pour rappeler au chrétien de donner la plus grande partie de son temps aux choses de ce monde et de consacrée seulement une petite partie de son temps à ses devoirs religieux. Et cela créera de la confusion et apportera du découragement  et de la lourdeur de cœur.

                     Nous ne pouvons y parvenir que par l'exercice d'une foi agressive. Nous devons offrir tous nos actes à Dieu et croire qu'il les accepte. Puis tenir fermement à cette position et insistez pour que chaque acte de chaque heure du jour et de la nuit soit inclus dans la transaction. Continuez à rappeler à Dieu dans nos moments de prière privée que nous entendons chaque acte pour sa gloire; Puis, complétez ces moments par mille prières. Pratiquons l'art de faire de chaque œuvre un ministère sacerdotal. Croyons que Dieu est dans toutes nos actions simples et apprenons à le trouver là.


La sainteté de l’Éternel

                     Une erreur dont nous avons discuté est l'antithèse sacro-séculière appliquée aux lieux. Il est étonnant que nous puissions lire le Nouveau Testament et croire encore en la sacralité inhérente des lieux comme étant distingués des autres lieux. Cette erreur est si répandue qu'on se sent tout seul quand on essaie de la combattre. Il a agi comme une sorte de colorant pour colorer les pensées des personnes religieuses et a également coloré leurs yeux, de sorte qu'il leur est presque impossible de détecter leurs erreurs.

                    Voici les faits tels que je les vois. Pendant quatre cents ans, Israël avait habité en Égypte, entouré de l'idolâtrie. Par la main de Moïse, ils furent enfin sortis et commencèrent à marcher vers la terre promises. Ils avaient perdu l'idée même de la sainteté. Pour corriger cela, Dieu a commencé au fond. Il s'est localisé dans le nuage et le feu et plus tard quand le tabernacle avait été construit, Il a habité dans la manifestation ardente dans le Saint des Saints.

                     Par d'innombrables distinctions, Dieu a enseigné à Israël la différence entre saint et profane. Il y avait des jours saints, des vases sacrés, des vêtements sacrés. Il y avait des lavages, des sacrifices, des offrandes de toutes sortes.

                    Par ces moyens, Israël a appris que Dieu est saint. C'était cela qu'Il leur enseignait. Pas la sainteté des choses ou des lieux, mais la sainteté de l’Éternel était la leçon qu'ils devaient apprendre.

                    Puis vint le grand jour où le Christ est apparu. Immédiatement, il se mit à dire: «Autrefois, vous avez entendu qu'il a été dit – mais moi, je vous le dis». L'école de l'Ancien Testament était terminée. Quand le Christ est mort sur la croix, le voile du temple a été déchiré du haut vers le bas. Le Saint des Saints était ouvert pour tous ceux qui entreraient par la foi. On se souvient des paroles de Christ: "L'heure vient, où vous ne serez ni dans cette montagne, ni à Jérusalem pour adorer le Père ... Mais l'heure vient, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père cherche ceux qui L'adorent: Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en
vérité.


L'hérésie

                    Peu de temps après, Paul déclara toutes les viandes propres, tous les jours saints, tous les lieux sacrés et tous les actes agréables à Dieu.

                    La spiritualité du culte resta la possession de l'Église jusqu'à ce qu'elle se soit lentement perdue au fil des ans. Alors le comportement naturel des cœurs déchus a commencé à introduire les anciennes distinctions. L'Église est venue observer à nouveau les jours, les saisons et les temps. Certains endroits ont été choisis et marqués comme saints dans un sens particulier.

                    Des différences ont été observées entre un jour ou lieu ou personne, "Les sacrements" étaient les deux premières heures, puis trois, puis quatre jusqu'à ce que, avec le triomphe du romanisme, ils étaient fixés à sept heures.

                     En toute charité, et sans aucun désir de penser méchamment à un chrétien, aussi égaré soit-il, je ferais remarquer que l'église catholique romaine représente aujourd'hui l'hérésie sacro-laïque portée à sa conclusion logique.

                   Son effet le plus meurtrier est le clivage complet qu'il introduit entre la religion et la vie. Ses enseignants tentent d'éviter ce piège par de nombreuses notes de bas de page et de nombreuses explications, mais l'esprit de la logique est trop fort. Dans la vie pratique, le clivage est un fait.

                    De cette servitude, les réformateurs, les puritains et les mystiques ont travaillé pour nous libérer. Aujourd'hui, la tendance dans les cercles conservateurs est le retour vers cette servitude. On dit qu'un cheval, après avoir été conduit hors d'un bâtiment en flammes, se détachera parfois, par une étrange obstination, et se précipitera de nouveau dans le bâtiment pour périr dans la flamme. Par une telle tendance obstinée à l'erreur, le fondamentalisme, de nos jours, revient à l'esclavage spirituel. L'observation des jours et des temps devient de plus en plus important parmi nous.

                    "Carême" et "semaine sainte" et "bon" vendredi sont de plus en plus des paroles entendues sur les lèvres des chrétiens évangéliques. Nous ne savons pas quand nous sommes bien nantis.


De véritables actes de culte

                    Pour que je puisse être bien compris, je mettrais en relief les implications pratiques de l'enseignement dont j’ai parlé, c'est-à-dire la qualité sacramentelle de la vie quotidienne. Au-delà de ses significations positives, je voudrais souligner quelques petites choses que cela ne veut pas dire.

                    Cela ne signifie pas que tout ce que nous faisons a la même importance. Un acte de la vie d'un homme juste peut différer largement d'un autre en importance. La couture de tentes de Paul n'était pas égale à son écriture d'une épître aux Romains, mais les deux étaient acceptés de Dieu et les deux étaient de véritables actes de culte. Certes, il est plus important de conduire une âme à Christ que de planter un jardin, mais la plantation du jardin peut être un acte aussi saint que la victoire d'une âme.

                   Encore une fois, cela ne signifie pas que chaque homme est aussi utile que tous les autres hommes. Les dons diffèrent dans le corps du Christ. Billy Bray  ne doit pas être comparé à Luther ou à Wesley pour son utilité à l'Église et au monde; mais le service du frère le moins doué est aussi pur que celui des plus doués, et Dieu accepte les deux avec un plaisir égal.

                    Le «profane» n'a jamais besoin de penser à sa tâche comme étant inférieure à celle de son ministre. Que chaque homme demeure dans l'appel où il est appelé et son travail sera aussi sacré que l’œuvre du ministère. Ce n'est pas ce que fait un homme qui détermine si son travail est sacré ou profane, c'est pourquoi il le fait. Le motif est tout. Que l'homme sanctifie le Seigneur Dieu dans son cœur et qu'il ne puisse plus faire d'acte commun par la suite. Tout ce qu'il fait est bon et acceptable pour Dieu par Jésus-Christ. Pour un tel homme, le fait de vivre sera sacramentel et le monde entier sera un sanctuaire. Sa vie entière sera une administration sacerdotale. Comme il accomplit sa tâche jamais si simple, il entendra la voix des séraphins disant: "Saint, Saint, Saint, est le Seigneur des armées: toute la terre est pleine de sa gloire".

Prière

                    Seigneur, je te ferais entièrement confiance. Je serais tout à toi. Je t'exalterais avant tout. Je désire rien posséder en dehors de Toi. Je veux constamment être conscient de Ta Présence ombrageuse et entendre ta Voix parlante. Il me tarde de vivre dans la sincérité reposante du cœur. Je veux vivre si pleinement dans l'Esprit que toute ma pensée peut être comme de l'encens doux qui monte vers Toi et chaque acte de ma vie peut être un acte d'adoration. C'est pourquoi je prie dans les paroles de ton grand serviteur d'autrefois: «Je te prie de nettoyer ainsi l'intention de mon cœur avec le don ineffable de ta grâce, afin que je t'aime parfaitement et que je te loue dignement. Et tout ce que je crois avec confiance, Tu m'accorderas par les mérites de Jésus-Christ ton Fils. Amen.

FIN


samedi 22 septembre 2018

(9) La poursuite de Dieu par A. W. TOZER


IX Humilité et repos

Heureux les doux, car ils hériteront de la terre. (Matthieu 5: 5)

                    Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne trouvons rien qui se rapproche des vertus dont parlait Jésus dans les premiers mots de son fameux sermon sur la montagne. Au lieu de la pauvreté de l'esprit, nous trouvons la plus grande fierté; au lieu des pleures, nous trouvons des chercheurs de plaisir; au lieu de la douceur, nous trouvons de l'arrogance; au lieu de la faim de la justice, nous entendons des hommes dire: «Je suis de plus en plus riche et je n'ai besoin de rien»; au lieu de la miséricorde, nous trouvons la cruauté; au lieu de la pureté du cœur, des imaginations corrompues; au lieu de pacificateurs nous trouvons des hommes querelleurs et rancuniers; Au lieu de se réjouir des mauvais traitements, nous les trouvons en train de riposter avec toutes les armes à leur disposition.

                    Voilà les choses morales, dont notre société civilisée est composée. L'atmosphère en est chargées; nous respirons à chaque inspiration et le buvons dès le lait maternel. La culture et l'éducation affinent légèrement ces choses mais les laissent fondamentalement intactes. Tout un monde de littérature a été créé pour justifier ce genre de vie comme le seul normal. Et c'est d'autant plus étonnant de voir que ce sont les maux qui font de la vie un combat acharné. Tous nos chagrins d'amour et un grand nombre de nos maux physiques découlent directement de nos péchés. L'orgueil, l'arrogance, le ressentiment, l'imagination maléfique, la méchanceté, la cupidité: voilà les sources des souffrances humaines, les sources des maladies qui affligent la chair mortelle.

                        Dans un monde comme celui-ci, le son des paroles de Jésus devient merveilleux. Ses paroles sont agréable a entendre, car personne d'autre n'aurait pu le faire aussi bien; et c'est bien que nous écoutions. Ses paroles sont l'essence de la vérité. Jésus ne donnait pas une opinion. Il savait, et Il sait. Ses mots ne sont pas comme ceux de Salomon, les paroles de sagesse ou les résultats de l'observation. Il a parlé de la plénitude de Sa Divinité, et Ses paroles sont vraiment la Vérité. Il est le seul qui puisse dire «béni» avec une autorité complète, car Il est le Béni du monde pour conférer la bénédiction à l'humanité. Et ses paroles ont été soutenues par des actes plus puissants qu’aucun autre homme sur cette terre. C'est une grâce pour nous de l’écouter.

Quelque chose dont la richesse et l'oisiveté 
ne peuvent jamais nous délivrer.

                    Comme cela était souvent le cas avec Jésus, il utilisa ce mot «doux» brièvement, et ce n'est que quelque temps plus tard qu'Il s'expliqua. Dans le même livre de Matthieu, il nous en dit plus et l'applique à nos vies. «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos, prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est facile et mon fardeau est léger. Ici nous avons deux choses qui s'opposent l'une à l'autre, un fardeau et un repos. Le fardeau est porté par toute la race humaine.

                     Il ne s'agit pas d'oppression politique, de pauvreté ou de travail acharné. C'est beaucoup plus profond que ça. Il est ressenti par les riches aussi bien que les pauvres car c'est quelque chose dont la richesse et l'oisiveté ne peuvent jamais nous délivrer.

                   Le fardeau supporté par l'humanité est une chose lourde et écrasante. Le mot utilisé par Jésus signifie une charge ou un labeur porté jusqu'à épuisement. Le repos est simplement une libération de ce fardeau. Ce n'est pas quelque chose que nous faisons.

                    Le fardeau est intérieur. Il attaque le cœur et l'esprit et n'atteint le corps que de l'intérieur. D'abord, il y a le fardeau de la fierté. Mais le fardeau de l'amour de soi est vraiment lourd. Comment alors pouvez-vous espérer avoir une paix intérieure ? Les efforts féroces du cœur pour protéger son honneur sensible des mauvaises opinions, des amis et des ennemis, ne laisseront jamais l'esprit se reposer. Continuez ce combat à travers les années et le fardeau deviendra intolérable. Pourtant, les fils de la terre portent continuellement ce fardeau, se plaignant de toutes les critiques, se fâchant sous chaque légère insulte, ont des insomnies si l'on préfère un autre plus qu’eux.


Aussi hardie qu'un lion et aussi forte que Samson

                   Un tel fardeau n'est pas nécessaire à supporter. Jésus nous appelle à son repos, et la douceur est sa méthode. L'homme doux ne se soucie pas du tout de qui il est plus grand que lui, car il a depuis longtemps décidé que l'estime du monde n'en vaut pas la peine. Il développe un sens de l'humour bienveillant et apprend à dire: «Oh, vous avez donc été négligé? Ils ont placé quelqu'un d'autre avant vous? Ils ont chuchoté que vous êtes de petites choses après tout? Et maintenant vous vous sentez blessé parce que le monde dit de vous les choses mêmes que vous avez dites sur vous-même ? Hier seulement, vous disiez à Dieu que vous n'étiez rien, un simple ver de la poussière ... Où est votre consistance? Allons, humiliez-vous, et cessez de vous soucier de ce que les hommes pense."

                   L'homme doux n'est pas une souris humaine affligée d'un sentiment de sa propre infériorité. Il peut plutôt être dans sa vie morale aussi hardie qu'un lion et aussi forte que Samson; mais il a cessé de se dupé lui-même. Il a accepté l'estimation de Dieu dans sa propre vie. Il sait qu'il est aussi faible et impuissant que Dieu l'a déclaré, mais paradoxalement, il sait en même temps qu'il est aux yeux de Dieu plus important que les anges. En lui-même, rien; en Dieu, tout. C'est sa devise. Il sait bien que le monde ne le verra jamais comme Dieu le voit et il a cessé de s'en soucier. Il se repose parfaitement pour permettre à Dieu de placer ses propres valeurs. Il sera patient d'attendre le jour où tout aura sa propre étiquette de prix et la vraie valeur viendra à elle-même.

                     Alors les justes brilleront dans le Royaume de leur Père. Il est prêt à attendre ce jour. En attendant, il aura atteint un lieu de repos pour l'âme. Comme il marche dans la douceur, il sera heureux de laisser Dieu le défendre. Le vieux combat pour se défendre est terminé. Il a trouvé la paix que la douceur apporte.

                    Alors aussi il obtiendra la délivrance du fardeau de la prétention. Non par hypocrisie, mais par désir humain commun de mettre en avant et de cacher au monde sa véritable pauvreté intérieure. Car le péché nous a joué de nombreux tours pervers, et l'un d'eux nous a insufflé un faux sentiment de honte.

                     L'homme cultivé est hanté par la crainte de rencontrer un jour un homme plus cultivé que lui. Le savant craint de rencontrer un homme plus savant que lui. L'homme riche transpire sous la crainte que ses vêtements, sa voiture ou sa maison ne soit un jour moins cher que ceux d'un autre homme riche.


Devenir comme les petits enfants

                    Ne souriez pas. Ces fardeaux sont réels, et peu à peu ils tuent les victimes de ce mode de vie diabolique et contre nature. Et la psychologie créée, fait que la vraie douceur semble aussi irréelle qu'un rêve, aussi distant qu'une étoile.

                    Jésus dit à toutes les victimes de cette maladie "Vous devez devenir comme les petits enfants." les petits enfants, ne compare pas; ils reçoivent une jouissance directe de ce qu'ils ont sans le rapporter à quelque chose d'autre ou à quelqu'un d'autre. C'est seulement à mesure qu'ils vieillissent et que le péché commence à remuer dans leurs cœurs que la jalousie et l'envie.

                    Ensuite, ils sont incapables de profiter de ce qu'ils ont si quelqu'un d'autre a quelque chose de plus grand ou meilleur. A ce jeune âge, le fardeau de l'humiliation s'abat sur leurs âmes tendres, et il ne les quitte jamais jusqu'à ce que Jésus les libère.

                    Un autre fardeau est l'artificialité. Je suis sûr que la plupart des gens vivent dans la peur secrète qu'un jour ils seront négligents et que par hasard un ennemi ou un ami sera autorisé à jeter un coup d’œil dans leurs pauvres âmes vides. Donc ils ne sont jamais détendus. Les gens brillants sont tendus et alertes dans la crainte qu'ils puissent être pris au piège en disant quelque chose de commun ou de stupide. 

                    Cette condition anormale fait partie de notre triste héritage de péché, mais de nos jours elle est aggravée par notre mode de vie. La publicité est largement basée sur cette habitude de faire semblant. Des «cours» sont offerts dans tel ou tel domaine de l'apprentissage humain faisant franchement appel au désir des victimes. Les livres sont vendus, les vêtements et les cosmétiques sont colportés, en jouant continuellement sur ce désir d'apparaître ce que nous ne sommes pas. L'artificiel est une malédiction qui va tomber au moment où nous nous agenouillons aux pieds de Jésus et nous abandonnons à sa douceur.

                    Alors nous ne nous soucierons pas de ce que les gens pensent de nous tant que Dieu est content. Alors ce que nous sommes sera tout; ce que nous semblons prendra sa place loin dans l'échelle d'intérêt pour nous. En dehors du péché, nous n'avons rien à avoir honte.

                    Le cœur du monde se brise sous cette charge de fierté et de prétention. Il n'y a pas de libération de notre fardeau en dehors de l'humilité de Christ. Un bon raisonnement peut légèrement aider, mais ce vice est si fort que si nous le repoussons d'un endroit, il se manifestera ailleurs. Jésus nous dit: "Venez à moi, et je vous donnerai du repos." Le repos qu'Il offre est le reste de la douceur, le soulagement béni qui vient quand nous nous acceptons pour ce que nous sommes et cessons de faire semblant. Il faudra d'abord un peu de courage, mais la grâce nécessaire viendra en apprenant que nous partageons ce joug nouveau et facile avec le Fils de Dieu lui-même. Il l'appelle "mon joug", et Il marche à une extrémité pendant que nous marchons à l'autre.

Prière

                    Seigneur, rends-moi comme un enfant. Délivre-moi de l'envie de rivaliser avec les autres pour le prestige ou la position. Je serais simple et naïf comme un petit enfant. Délivre-moi du faux-semblant. Pardonne-moi mon égoïsme. Aide-moi à m'oublier et à trouver ma vraie paix en Te voyant. Afin que tu puisses répondre à cette prière, je m'humilie devant toi. Étends sur moi ton joug facile enfin que je puisse m’oublier pour trouver du repos. Amen

à suivre...