Chapitre 3 - La Valeur Vitale de Comprendre la Parole de Dieu
Passage
: Actes 8 – « comprends-tu ce que tu lis ? », verset 31.
Nous
avons appelé ces messages « Questions Fondamentales de la Vie
Chrétienne », ce qui implique que nous recherchons à mettre en
avant la véritable fondation et la nature de la vie chrétienne.
Ceci dans le but de savoir ce qu’est supposée être cette vie
chrétienne. Quelque soient les arguments présentés ici, (beaucoup
mettront en question ce qui est dit ici), il y a une question qui
doit survoler toutes les autres, celle qui gouvernera toutes les
autres : l’absolue satisfaction de la vie chrétienne que nous
vivons.
Si
nous sommes parfaitement satisfaits avec notre vie chrétienne, si
nous sommes pleinement satisfaits de la Chrétienté telle que nous
la voyons aujourd’hui dans ce monde ; alors ces messages n’ont
pas lieu d’être. Mais si nous ne sommes pas totalement satisfaits
de notre vie chrétienne, si nous éprouvons un besoin pour quelque
chose de plus grand, de plus profond, si nous estimons que
généralement la Chrétienté telle qu’elle est dans ce monde
n’est pas comme elle devrait être, si nous déplorons toutes ces
contradictions, divisions, antagonisme les uns envers les autres,
etc. si ces choses nous habitent, alors nous nous devons de suppléer
une solution, un remède. Il nous revient de chercher et de découvrir
la cause d’autant de frustrations qui existent parmi les croyants,
ce grand désappointement que nous éprouvons envers la Chrétienté
telle que nous la voyons.
Trouvons-nous,
tout d’abord, une explication dans les choses qui ont été
évoquées dans le premier message : avoir une appréhension adéquate
de Christ ? Il y a peu de doute pour que la plupart des maux vécus
par les croyants aujourd’hui soient dus à une fausse idée qu’ils
ont de Christ.
Il
y a peut être une explication dans les choses que nous avons
considérées dans le second message : Avez-vous reçu l’Esprit
Saint quand vous avez cru ? Peut-être y a-t-il quelque confusion,
incompréhension, incertitude à propos de la présence de l’Esprit
Saint en vous ? Ceci peut être la raison de beaucoup de problèmes
liés à la vie chrétienne.
Enfin,
il est fort possible que l’aridité de la vie chrétienne de
beaucoup, soit due à cette chose : une mécompréhension de la
Parole de Dieu. Une telle situation peut être la source de beaucoup
de stérilité, d’inefficacité, de faiblesse, de défaite, etc.
Nous nous devons donc d’examiner cette question. Bien entendu, nous
n’allons pas nous embarquer dans une étude systématique de la
nature des Écritures, comme leur inspiration divine ; ces choses
sont acceptées sans questions. Ce sur quoi nous désirons nous
pencher est de réaliser l’absolue nécessité de comprendre
les Écritures. Il s’agit de saisir spirituellement ce
qu’elles nous disent et enseignent.
Une
Approche Superficielle de la Bible
Pour
une large majorité de croyants la Bible est un livre contenant des
passages pour les réconforter dans les temps pénibles, pour les
encourager en des jours de dépression, pour leur garantir des
promesses quant au futur, alors que le présent est difficile ; ou
encore pour les aider à se décider à prendre une décision
lorsqu’ils sont dans la perplexité. Pour beaucoup, la Bible est
donc utilisée afin de trouver la volonté de Dieu sur une base
quotidienne. Nous ouvrons nos bibles peut-être le matin afin d’y
trouver quelque chose qui nous portera le reste de la journée, une
promesse, un peu de réconfort, quelque éclairage, juste quelque
chose afin de nous aider à passer la journée, et nous répétons
ceci chaque jour. Il est possible que nous y soyons un peu plus
attentifs lorsque les choses ne vont pas bien ; quand ça va mieux,
on se relâche à nouveau. Cette observation vous semble peut-être
injuste, mais je sais que pour beaucoup de chrétiens la Bible n’est
rien de plus que ce qui vient d’être dit.
Le
fait est que la Bible peut en effet servir à ces choses, celles-ci
sont légitimes et nous pouvons l’utiliser pour tout ce qui précède
; ce qui néanmoins doit être dit, est que la Bible est bien plus
que cela. En ce qui concerne le salut par exemple, nous le
considérons trop souvent comme étant une fin en soi. L’accent est
mis sur le salut des gens, leur conversion, leur acceptation du
Seigneur ; peu importe comment nous l’appelons, puis nous nous
arrêtons au salut. C’est ce qui est présenté comme étant
l’évangile, le salut est un aboutissement. Mais en vérité le
salut n’est que le commencement d’une longue route vers la
plénitude spirituelle.
Trop
souvent la Bible se limite à l’idée que nous en avons, et tout ce
qui précède représente diverses idées que les croyants ont d’elle
; mais ce n’est pas ce pour quoi elle existe. Si la Bible nous
procure du réconfort, de la lumière, de l’espérance, de
l’encouragement, si elle nous sert de guide, dans la pensée de
Dieu tout ceci est lié à quelque chose de bien plus grand. Elle est
inextricablement liée au vaste propos éternel de Dieu. Nous devons
rechercher et obtenir le réconfort, la lumière, l’encouragement,
etc., non seulement pour le moment présent, pour cette journée ou
le temps dans lequel nous nous trouvons. Nous devons aborder la Bible
selon l’intention de Dieu : selon le propos qu’Il a pré-ordonné
avant que le monde ne fut. La Parole de Dieu est bien plus vaste
qu’une source d’encouragements ou de réconfort, elle a un but
bien précis dans son ensemble, chaque partie, chaque fragment est en
relation avec ce grand dessein de Dieu. C’est une caractéristique
que nous devons reconnaître avant que la Bible ne devienne vraiment
vivante.
Une
Intention Éternelle et une Personne Prééminente
Tout
ce que nous avons dans le Livre est un tout. Il est lié à un grand
dessein qui concerne non pas tant de chrétiens individuels, mais le
Corps tout entier, choisi par Dieu en Christ avant la fondation du
monde. C’est seulement lorsque nous réaliserons ce grand propos de
Dieu, que la Bible prendra toute son importance dans nos vies. Sinon
nous la limiterons à une bénédiction ponctuelle, de temps en temps
nous écumerons une promesse, un encouragement, etc. ; mais la Parole
de Dieu est bien plus que cela ! Les croyants individuels ne pourront
prétendre à l’accroissement spirituel que s’ils sont en
relation les uns avec les autres ; c’est ici le but de la
Parole de Dieu.
Il
est vrai que chaque promesse, chaque réconfort, chaque exhortation,
tout rayon de lumière font partie intégrante d’un tout et ce tout
est centré sur une seule Personne – le Fils de Dieu. Si quelque
passage de la Parole de Dieu ne nous conduit pas vers une plus grande
connaissance du Seigneur Jésus, alors il n’a pas atteint son but !
Nous touchons à la signification de cette question : « comprends-tu
ce que tu lis ? ». Où la réponse nous conduit-elle ? Elle nous
mène droit à Christ. La compréhension des Écritures est une
question de comprendre Christ. Toutes les réponses sont dans une
Personne.
Reconnaissons,
maintenant, qu’en ce qui concerne la connaissance de la Parole de
Dieu, connaître les Écritures et comprendre ce que nous lisons
requiert quelque chose qui est au-delà de ce qui est naturel. Ceci
est parfaitement illustré dans notre présent passage. La question
de Philippe implique quelque chose de bien plus large, plus grand,
plus profond que le besoin immédiat de l’Éthiopien. Cette
question : « comprends-tu ce que tu lis ? », engendre une
réflexion de grande importance. Elle génère certaines réflexions
comme par exemple : « Est-ce que la Bible est un livre vivant pour
vous ? Est-ce que la Parole de Dieu est une puissance dynamique dans
votre vie ? Est-elle la voix de Dieu pour vous ? Dieu vous parle t-Il
sans cesse à travers elle ? »
Examinons
de plus près cette rencontre et cette conversation entre Philippe et
cet Éthiopien, cette histoire nous conduira à quelque chose de plus
grand et de très significatif pour nous. Nous considérerons tout
d’abord l’homme, celui par qui tout ce que nous avons ici est
arrivé ; c'est à dire l’Éthiopien. Ensuite, nous verrons ce qui
l’a satisfait dans sa quête et enfin nous examinerons ce à quoi
ces deux choses nous amène.
Un
Homme dans le Besoin
Tout
d’abord l’Éthiopien et son besoin. Essayons de discerner sa
personnalité d’après le récit. Premièrement, c’est un homme
qui occupe un poste important et qui est parvenu à une position
d’importance dans ce monde. C’est un homme qui a atteint une
certaine réussite dans la société, il est parvenu à une place
d’honneur. Il est également évident qu’il a un certain savoir,
il est éduqué et a une certaine culture. Il est allé à Jérusalem
pour adorer, l’occasion étant sans doute une des fêtes d’Israël,
ce qui veut dire qu’il était familier avec la langue locale,
l’hébreu ou l’araméen. Il était aussi conversant en grec car
le passage qui est cité est tiré de la Septante, la traduction en
grec de l’Ancien Testament. Pour un Éthiopien tout ceci indique
qu’il avait une grande intelligence et qu’il possédait une large
culture et un grand savoir.
Deuxièmement,
c’était un homme religieux dévoué, sans aucun doute un prosélyte
juif, car il est écrit qu’il fit ce long voyage pour aller à
Jérusalem afin d’adorer Dieu. Mais parce qu’il était un
eunuque, la loi de l’Ancien Testament lui interdisait certains
accès au temple. En tant que prosélyte ses privilèges étaient
limités, ceci doit être mentionné car il aurait pu être découragé
dans sa quête. Néanmoins, il fait le long voyage jusqu’à
Jérusalem malgré le fait qu’il ne pouvait jouir des mêmes
privilèges qu’un vrai juif.
Une
fois la visite à Jérusalem accomplie avec dévotion et sincérité,
il retourne chez lui en étant un homme fortement déçu et frustré. Il s’est
rendu au cœur-même de ce que la religion juive avait de mieux à
offrir, là où se trouvait le meilleur de la connaissance et de la
transmission des Écritures ; là où toute question touchant
l’interprétation de la Torah devait avoir sa réponse. Mais il
quitte Jérusalem et son temple le cœur insatisfait, n’ayant pas
trouvé ce qu’il était venu y chercher. Tout ceci est très clair
dans le récit que nous avons dans ce passage. Il y a toujours
quelque chose qui lui échappe, quelque chose qu’il n’a pu
obtenir, qu’il na pas encore saisi.
Nous
pouvons ajouter que cet homme était humble, il n’était pas
satisfait par la connaissance qu’il avait déjà. Tous ceux qui
sont satisfaits de ce qu’ils connaissent déjà, ont peu de chance
d’en connaître d’avantage ; l’autosatisfaction est toujours ce
qui empêche d’acquérir plus de connaissance. De plus, ceux et
celles qui « savent tout » sont des gens frustrés, ils n’iront
pas plus loin. Mais ici nous avons un homme vraiment humble,
conscient de son besoin et prêt à le confesser. Reconnaissant son
ignorance et n’hésitant pas à l’admettre, il déclare sans
détour : « Comment donc le pourrais-je, si quelqu'un ne me
conduit ? ».
Ajoutons
que c'est un homme à qui la Bible demeure fermée, il a bien une
Bible, bien que ce ne soit que l’Ancien Testament, peut-être même
uniquement les Prophètes, mais c’est toujours la Bible. Aussi, il
avait la Bible ouverte devant lui, la lisait, mais elle demeurait
néanmoins fermée pour lui.
Enfin,
c’est un homme qui est prêt à obéir, prêt à suivre la lumière
sans aucune hésitation dès qu’elle se manifestera. Toutes ces
caractéristiques nous décrivent très bien cet Éthiopien en quête
de vérité.
Plusieurs
des choses énumérées pourraient être considérées comme étant
des avantages considérables. Ces choses devaient pourvoir la base
idéale afin d’obtenir une connaissance et un savoir adéquats –
malgré tout il demeurait dans le noir ! Quelques unes de ces choses
sont, bien entendu, essentielles afin de pouvoir être éclairé,
mais pas toutes. On peut se dispenser d’avoir une haute fonction,
d’avoir accompli de grandes choses, d’être parvenu à ses
ambitions ; on peut également se passer d’une longue éducation,
d’une grande intelligence naturelle et néanmoins parvenir à un
grand niveau de lumière. D’un autre coté s’il nous manquait
certaines de ces caractéristiques, nous serions sérieusement
désavantagés. Un esprit réellement humble, qui est prompt à
recevoir l’enseignement, ouvert à la connaissance et un
empressement à obéir sont des rudiments essentiels. Néanmoins, mis
ensemble, ils ne peuvent nous garantir l’éclairage spirituel. Il
faut en plus de ces choses, le facteur « autre », « extra », qui
est absolument nécessaire et sans lequel nous demeurerons dans
l’obscurité – même Bible en main !
L’Assouvissement
d’une Grande Nécessité
Il
y a dans ce récit quelque chose qui dépasse très largement la
simple histoire que nous y lisons. Les implications de cette
rencontre entre Philippe et l’Éthiopien vont au-delà de la
situation présente. C’est la raison pour laquelle cette narration
est incluse dans la Parole de Dieu – elle caractérise bien des
situations de la foi chrétienne ; sa portée est toujours aussi
actuelle. Comme l’Éthiopien représente certains principes
spirituels, il en est de même de Philippe. Lorsqu’il arrive sur
place, il n’est pas simplement une sorte de héros passager qui
arrive et repart aussitôt. Philippe transmet et véhicule certains
rudiments spirituels fondamentaux, comme le fait l’Éthiopien.
Philippe est bien plus qu’une personne passagère dans cette
histoire – il est la personnification de grandes vérités
spirituelles valables pour tous les temps.
L’Homme
dans la Gloire
Considérons
maintenant les vérités profondes renfermées dans ce passage. Bien
qu’il soit si important, vital et significatif, cet épisode du
livre des Actes ne représente qu’une partie de ce mouvement
extraordinaire initié par la résurrection et l’exaltation de
Christ, et qui continue à travers l’édification de l’Église et
les impacts qu’ont ces choses sur le monde. Il est nécessaire de
prendre ces choses en considération si nous désirons saisir toute
la portée de cette histoire. Le Christ exalté continue son œuvre.
Au
début de ce livre, Luc fait référence à son premier écrit de
cette façon : « toutes les choses que Jésus commença de faire
et d'enseigner, jusqu'au jour où il fut élevé au ciel »,
Actes 1 :1-2. Son second livre, celui des Actes, est donc le récit
de ce que Jésus continue de faire et d’enseigner. Il est
maintenant élevé au-dessus des cieux et Il continue d’œuvrer.
Son œuvre sur terre continue de se répandre avec une grande
efficacité.
Derrière
ce que ce livre des Actes dépeint, il y a Celui qui agit. Il n’a
pas été seulement placé sur la croix : Il a été exalté dans la
gloire et Il attire tous les hommes à Lui. La raison de tout ce qui
se passe dans ce livre est Lui-même – c’est Christ glorifié
au-dessus de tout, à la droite de la majesté dans les lieux
célestes, dirigeant toutes choses Il est le Seigneur des seigneurs.
C’est ce que nous avons dans Actes : le souverain mouvement de
l’Esprit de Christ. Ceux qui sont suscités dans ce livre afin
d’accomplir le dessein de Dieu vont et viennent, mais il y a Celui
qui les domine tous et les anime tous pour l’accomplissement de son
dessein. C’est cet Homme qui gouverne toutes choses, qui dirige les
différents acteurs les conduisant par son esprit pour un but commun.
Un
Homme Assujetti aux Cieux
Ainsi,
Philippe est assujetti à la gouvernance de l’Esprit, ce qui veut
dire qu’il est soumis à la souveraineté de Christ glorifié.
Quelques paroles nous indiquent qu’il en était clairement ainsi «
un ange du Seigneur parla à Philippe… l'Esprit dit à Philippe…
», les anges et l’Esprit sont en coopération ici ; il n’est
pas nécessaire de faire une différence entre ce que font les uns et
ce que fait l’Autre : tous contribuent à l’accomplissement du
dessein du Seigneur. Voyons que Philippe est sous l’influence de
l’Esprit Saint, du Christ exalté.
Remarquons
maintenant que Philippe n’a qu’un seul intérêt dans la vie, il
contribue d’une façon particulière et unique au but recherché
par le Seigneur en demandant : « Comprends-tu ce que tu lis ? ».
C’est un homme qui est sous la dominance de Christ, qui est animé
par l’Esprit de Dieu et qui n’a donc qu’un seul objet en vue.
Philippe est l’exemple même du croyant qui se fixe sur un seul
but. C’est la condition requise pour qui veut connaître la Parole
de Dieu d’une façon vivante, pour que cette Parole croisse dans la
vie du chrétien afin qu’elle nous conduise à la plénitude de
Christ. Le but ultime – connaitre Christ – sera accompli si nous
ne nous attachons à rien d’autre. Philippe était un tel homme.
Si
nous considérons l’histoire de Philippe, nous voyons comment
l’Église a été suscitée par les activités merveilleuses de
l’Esprit après le départ du Seigneur. Bien sûr des difficultés
de nature pratique surgissent et les apôtres ne peuvent pas se
détacher d’un grand mouvement de l’Esprit pour s’occuper de
ces choses temporelles. Ils font appel à l’assemblée afin qu’elle
désigne certains frères pour résoudre ces affaires, c’est ce
qu’elle fait et ils en choisissent sept : des hommes « pleins
d’Esprit Saint et de sagesse » (Actes 6 :3) ; Philippe est
l’un de ces hommes. Nous remarquons Philippe tout d’abord comme
l’un de ceux qui avaient été choisis pour superviser les dons que
certains croyants faisaient en vue d’aider les plus démunis.
Peut-être que nous considérons cette tâche avec dédain, nous
pensons peut-être qu’il n’était pas nécessaire d’être
rempli de l’Esprit Saint pour une telle chose ! Mais tel était le
critère alors, même pour des questions pratiques très simples.
L’histoire de Philippe nous révèle qu’il était un homme d’une
certaine capacité spirituelle. Bien qu’étant rempli de l’Esprit
Saint, il est sélectionné afin de distribuer quelques pièces à de
pauvres veuves. Philippe, rempli de l’Esprit de Dieu, se consacre à
cette œuvre sans réserve et sans arrière-pensée.
Ensuite
vinrent les persécutions à travers Saul et la dispersion. Nous ne
savons pas ce qu’il advint des pauvres veuves, mais nous savons ce
qu’il en advint de Philippe. Il était de ceux qui avaient été
dispersés, il alla en Samarie et y prêcha l’évangile (Actes 8
:4-5). Nous savons que de grandes choses furent accomplies en
Samarie. Ensuite une autre preuve des grandes qualités spirituelles
de Philippe furent mises en évidence. Le Seigneur lui parle et lui
demande, sans aucune assurance, explication ou promesse, de quitter
la Samarie et prendre la direction du désert. Un tel renversement de
situation est parfois nécessaire afin que le Seigneur puisse évaluer
son serviteur et révéler son cœur. Mais Philippe est l’un de
ceux qui n’ont qu’une seule pensée, une motivation unique, un
cœur entier. Il n’argumente pas avec le Seigneur mais lui obéit
immédiatement. Nous devons bien remarquer cette prompte obéissance,
elle est la marque d’un abandon total au Seigneur ; elle révèle
que le serviteur est prêt à faire tout ce que le Seigneur demande,
qu’il comprenne ou non la volonté divine. Le Seigneur tient son
serviteur, Il remplit son cœur et le serviteur n’a aucune réserve
vis à vis du Seigneur ou de ses voies.
Ainsi
donc est Philippe, de toute évidence un homme sous l’emprise de
l’Esprit de Dieu ; non pas uniquement rempli de l’Esprit mais
enseigné de l’Esprit également. Il demeure quelqu’un de
remarquable, pas seulement par rapport à l’Éthiopien, mais
également par rapport à tous ceux vers lesquels l’Éthiopien alla
afin de recevoir ce qu’il recherchait et ne reçut pas. Mais aussi
par rapport aux apôtres eux-mêmes qui durent s’en remettre au
Seigneur pour qu’ils comprennent les Écritures (Luc 24 :45).
Philippe quant à lui est enseigné de l’Esprit, ses yeux ont été
ouverts, ainsi il peut fournir la lumière et l’entendement, quant
aux Écritures, quand et où il faut. Pour résumer : le besoin de
cet homme fut comblé à travers un instrument qui était totalement
donné à l’Esprit Saint.
La
Dispensation de l’Esprit
Que
devons-nous retenir de tout ce qui précède ? Premièrement et
pré-éminemment la nature de la nouvelle économie – l’économie
de l’Esprit. Une nouvelle dispensation à été instaurée et
inaugurée. L’Esprit Saint est la caractéristique première
de cette dispensation et pour le Seigneur tout repose sur ce fait.
Tout doit être de l’Esprit, les choses n’ont de valeur que si
elles sont issues de l’Esprit Saint. La présente dispensation tout
entière est sous l’empire de l’Esprit. Nous n’accomplirons
rien de significatif dans les choses de Dieu tant que nous ne
reconnaîtrons pas cette vérité. Ce qui est de valeur aux yeux du
Seigneur dans cette nouvelle économie est tout ce qui est issu de
l’Esprit Saint en relation avec le Christ exalté. C’est ici le
principe fondamental : l’Esprit Saint doit être à l’origine de
tout ce qui se fait au nom du Seigneur.
La
plus grande éducation, réussite, ou position ne sont rien sans
l’Esprit Saint, un homme peut avoir ces choses et demeurer dans
l’obscurité la plus complète. La lettre de la Parole ne
suffira jamais, elle doit être complétée de l’Esprit afin d’être
efficace. La Bible peut demeurer un livre fermé, même mémorisée
du début à la fin (si ceci est possible). Lorsque nous pouvons la
citer de la Genèse à l’Apocalypse, lorsque nous connaissons son
contenu, ses sujets, ses thèmes ; ou lorsque nous savons où trouver
n’importe quel passage, la Parole de Dieu peut néanmoins demeurer
un livre fermé. Ceci est avéré et explique beaucoup de choses.
Tout est rendu significatif et authentique par l’Esprit Saint.
Il
est possible d’arriver à certaines conclusions par nos habilités
naturelles, on peut dire que la Bible enseigne ceci et cela, mais
beaucoup d’autres diront quelque chose de tout à fait différent à
propos des mêmes passages. Prenons n’importe quelle doctrine
chrétienne et nous pouvons avoir un grand nombre d’interprétations
divergentes, c’est ce qui est appelé la théologie chrétienne.
Qui a raison ? Où est la vérité ? L’Esprit Saint peut changer
nos appréciations et altérer nos conclusions, nous démontrant que
nous étions dans l’erreur. Si nous lui donnons l’opportunité,
Il peut contrecarrer nos convictions quant à nos interprétations
bibliques, notre théologie et nos doctrines.
Mais
n’oublions jamais que l’Esprit Saint est tout particulièrement
attaché à la Parole de Dieu, Il est fondamentalement lié et dévoué
aux Écritures. Il n’existe pas de révélation extra biblique,
mais il y a de nombreuses vérités pas encore révélées dans
les Écritures et qui ne peuvent l’être que par l’Esprit Saint.
L’Esprit de Dieu est sans cesse à la recherche de quelque «
Éthiopien » par rapport à la Parole de Dieu. C’est ce que nous
devons avant tout remarquer dans cette histoire. Nous notons que
c’est l’Esprit qui prit l’initiative, Philippe était loin
géographiquement et en pensée de cet Éthiopien. L’Esprit
recherche de tels hommes comme cet étranger sur une route
désertique. Ce fut par l’Esprit que la question lui fut posée et
l’explication donnée qui changea tout dans sa vie. « Mais
comprends-tu ce que tu lis ? » Bien que l’Éthiopien ne
comprenait pas, il était interpellé par ce qu’il lisait ; ce sont
de telles personnes que l’Esprit cherche. Car en vérité, ceux qui
cherchent à comprendre spirituellement sont peu nombreux, c’est ce
qui explique la pauvreté spirituelle des assemblées. Si seulement
l’Esprit Saint trouvait plus de personnes comme cet Éthiopien,
nous serions très certainement dans une tout autre situation
aujourd’hui.
Le
Principe Fondamental de la Croix
Par
rapport à tout ce qui précède nous devons réaliser que l’Esprit
Saint opérait sur un seul principe. Ce n’est pas mentionné dans
notre passage, mais nous discernons clairement que tout ce qui se
passa entre l’Éthiopien et Philippe s’appuie sur ce principe
spirituel. Ce dont il est question est la croix – l’Esprit
ne s’en éloigne jamais. Il agit toujours en tenant compte que la
croix est le fondement. La croix est ce qui s’oppose pré-éminemment
et puissamment contre la racine du péché dans l’homme :
l’orgueil. Le principe de la croix s’applique à tout ce qui est
de Dieu et de Lui seul. Nous voyons qu’il y avait une anticipation
de la part et de l’Éthiopien et de Philippe, d’obéir à la
lumière, quel que soit le coût, sans aucune arrière-pensée et
sans considération intéressée. Cet homme aurait pu se dire : «
Lorsque je serai de retour, que dira la reine, que diront les hommes
de la cour ? Si je leur annonce que je suis devenu chrétien, que
j’ai été baptisé, que maintenant je suis un disciple de Jésus
Christ ; je suis perdu ! » Mais le principe de la croix ne permet
pas de telles considérations. Nous pouvons le voir en Philippe –
il était un homme véritablement crucifié. Nous pouvons le voir en
l’Éthiopien également – le principe de la croix était déjà
opérant dans sa vie, bien qu’il ne sache rien de la croix ; mais
son attitude donna à l’Esprit Saint une pleine liberté d’œuvrer.
Ici
nous avons un principe fondamental mis en pleine lumière. Il n’y
aura aucune illumination spirituelle, aucun entendement divin, aucun
éclairage sur quoi que ce soit, tant que la croix n’aura pas agi
quant à notre intellect. Si nous nous engageons dans des arguments,
dans des raisonnements quant aux agissements de Dieu en nous,
l’Esprit Saint se gardera d’agir. Tant que notre attitude ne
changera pas, nous continuerons à tourner interminablement en rond ;
ne parvenant jamais au but. La croix doit agir sur notre intellect,
sur notre sagesse et notre intelligence naturelles. C’est
précisément ce qu'écrit l’apôtre Paul dans les premiers
chapitres de sa première lettre aux Corinthiens. Dans ces passages
nous voyons deux sagesses qui sont totalement opposées : D’un coté
nous avons la sagesse du monde (combien était grande cette sagesse
!), d’un autre coté nous avons la sagesse d’en haut : « Ce
que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est
pas monté au cœur de l'homme », 1 Corinthiens 2 :9 ; et au
milieu de ces passages nous avons ces mots : « Christ crucifié
».
De
la même façon, la croix doit agir quant à nos affections, nos
désirs, nos attachements et nos intérêts dans ce monde. Nous
devons prendre en compte la manière dont les agissements de Dieu
vont nous affecter, ainsi que l’issue de nos choix qui sera soit un
gain, soit une perte. Si nous avons des hésitations, des retenues
quant à l’œuvre de Dieu en nous, alors l’Esprit Saint se
tiendra à l’écart et aucune lumière ne nous sera octroyée.
Enfin
la croix doit agir quant à notre volonté. Il est clair dans
l’exemple de l’Éthiopien, qu’il n’hésita pas une seconde.
Comment Philippe le conduisit au baptême en partant d’Ésaïe 53
nous ne le savons pas, mais il y parvint et l’Éthiopien, le cœur
grand ouvert, l’esprit prompt, bien décidé à faire ce qui devait
être fait lorsqu’il fut éclairé, s’écria : « Voici de
l'eau, qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé? ». La plupart
des gens disent : « Pourquoi devrais-je ? ». L’Éthiopien dit : «
Pourquoi ne le serais-je pas ? ». Toute son attitude démontre qu’il
s’est placé sous la discipline de la croix, c’est ce qui
déterminera l’issue de son choix.
Nous
devons remarquer une autre chose dans cette histoire. Lorsque
l’Esprit emporta Philippe, qu’a donc dit l’Éthiopien ? «
Comment vais-je pouvoir continuer sans lui ? Je ne peux retourner en
Éthiopie sans lui ! » Mais pour lui l’absence de Philippe n’eut
aucune incidence, car le Seigneur qui habitait Philippe l’habitait
aussi maintenant. Le même Esprit qui dominait Philippe le dominait
également, présentement il n’avait plus besoin d’aucune aide
extérieure. C’est ce genre de chrétien qui compte pour le
Seigneur ! « il continua son chemin tout joyeux ». La longue
quête de sa vie est satisfaite, la lumière a illuminé son cœur.
Un
autre incident de même nature nous est rapporté par Luc dans le
vingt-quatrième chapitre de l’évangile portant son nom. Ces deux
compagnons sur la route d’Emmaüs sont représentatifs, tout comme
l’était l’Éthiopien, de ceux qui possèdent bien une Bible, qui
en connaissent son contenu, mais à qui elle demeure un livre fermé
– jusqu’à ce que le Seigneur glorifié ouvre leur entendement.
Mais sachons que c’est ici la volonté-même du Seigneur. Comme il
est dit plus haut, la question est fondamentale : « Mais
comprends-tu ce que tu lis? ». Est-ce, pour nous, un livre
ouvert ou fermé ? Un livre vivant ou mort ? Un livre apportant la
vie ou n’apportant rien ? Est-ce une joie de l’ouvrir ou une
contrainte ? Tout ceci est sous-entendu dans cette question. Mais
n’oublions jamais que nous vivons dans la dispensation de l’Esprit.
Il est présent, et Il est en parfaite symbiose avec la Parole de
Dieu, ne cherchant que la gloire du Christ ressuscité. C’est par
cette Parole que l’Esprit nous rapproche sans cesse davantage de
Christ.
à suivre...
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