Mon âme, bénis l’Éternel!
C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui
guérit toutes tes maladies.
(Ps 103:1,3)
Edition
Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion
gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
Mise au Format BibleOnline: Yves Petrakian 2010-France http://123-bible.com
Préface
Introduction
1 Aujourd'hui encore Jésus est le même
2 Prescription de Dieu aux malades
3 La prière de la foi
4 L'onction au nom du Seigneur
5 Le péché et la maladie
5 Le péché et la maladie
6 La prière d'intercession
7 La prière fervente a une grande efficace
8 Jésus a porté nos maladies
9 Jésus guérit les malades
10 L'Éternel qui le guérit
11 Obéissance et bonne santé
12 Job sa maladie et sa guérison
13 La maladie est-elle un châtiment?
14 La volonté de Dieu
15 Discipline et sanctification
16 Pardon et guérison
17 À cause de votre incrédulité
18 Jésus et les médecins
19 Santé et salut par le nom de Jésus
20 Non pas par notre propre puissance ou notre piété
21 Selon la mesure de la foi
22 Le chemin de la foi
23 Votre Corps est le temple du Saint-Esprit
24 Le corps pour le Seigneur
25 Le Seigneur est pour le corps
26 Ne considérez point votre corps
27 La maladie et la mort
28 Le Saint-Esprit, l'Esprit de guérison
29 Que le malade guéri glorifie Dieu
30 La prière persévérante
31 Étendant ta main pour qu'il se fasse des guérisons
Note I Extrait de la vie du pasteur Jean Christophe
Blumhardt
Note II Le pasteur Jean Christophe Blumhardt
Note III Le pasteur Blumhardt ne comprenait pas que la
prière de la foi ...
Note IV De la volonté de Dieu-Tiré de: La maladie et
l'Évangile
Note V Dorothée Trudel
PRÉFACE
La publication de cet ouvrage doit être considérée
comme un témoignage de ma foi à la guérison divine. Arrêté pendant plus de deux
ans dans l’exercice de mon ministère, j’ai été guéri par la miséricorde de Dieu
à la demande de ceux qui voient en lui «l’Éternel qui guérit.» (Exode 15:26)
Cette guérison accordée à la foi a été pour moi la
source de riches bénédictions spirituelles. J’ai vu clairement que l’Eglise
possède en Jésus, notre divin Guérisseur, un trésor inestimable qu’elle ne sait
pas encore apprécier. J’ai acquis une conviction nouvelle de ce que nous
enseigne à cet égard la Parole de Dieu, de ce que le Seigneur attend
de nous, et je suis certain que si les chrétiens apprenaient à réaliser
pratiquement la présence de «l’Éternel qui guérit,» leur vie religieuse en
serait accrue et sanctifiée. Je ne puis donc garder le silence plus longtemps
et je publie ici une série de méditations qui cherchent à exposer, d’après la Parole de Dieu, que «la prière faite avec
foi» (Jacques 5:15) est le moyen indiqué par Dieu pour guérir les malades, que cette vérité
est en parfait accord avec la
Sainte Écriture, et que l’étude
de cette vérité est essentielle pour chacun de ceux qui veulent voir le
Seigneur manifester sa puissance et sa gloire au milieu de ses enfants.
Diverses questions m’ont été adressées. Je ne
saurais répondre à toutes, mais j’ai cherché à réunir ici ce que la Parole de Dieu nous enseigne quant à la
guérison divine. La grâce désirée ne dépend pas uniquement de la solution des
difficultés qui s’élèvent dans l’esprit; c’est de la vertu même de Dieu et de
sa promesse qu’elle doit venir. Il est des âmes simples et droites qui sont
prêtes à accepter la Parole de Dieu, lors même qu’elle serait en
opposition avec leurs propres vues et sentiments; c’est pour ces croyants-là
que la promesse divine sera bénie, c’est sur eux qu’elle aura une influence
secrète, leur apprenant à vouloir, à attendre la manifestation de la présence
de Dieu et de sa toute-puissance. Quand l’heure en sera venue, la foi saisira
mieux les dons de Dieu, appelant chacun à adorer sa vertu puissante. En
attendant souvenons-nous que ce n’est pas de prime abord que l’esprit humain
peut résoudre toutes les difficultés qui se présentent. Il faut qu’il renonce
d’abord à ses propres vues et appréciations pour écouter ce que dit la Parole de Dieu, car c’est d’elle que vient la
lumière.
Remarquons encore que le Saint-Esprit peut seul nous
faire comprendre la Parole de Dieu, qu’il faut donc que sa vie
divine agisse avec force en nous, car la
Parole de vie ne saurait être
interprétée que par la vie même qui l’a inspirée. Comment serait-il possible
d’en avoir l’intelligence sans posséder cette vie-là? L’Eglise a si bien perdu
de vue la doctrine de la guérison divine, qu’aujourd’hui on la tient
généralement pour chose nouvelle; et ceux-mêmes qui croient à cette doctrine
n’ont pas encore reçu de l’Esprit de Dieu tout ce qu’il a à leur révéler,
toutes les vérités excellentes qu’elle renferme. Il se peut donc que je me sois
servi d’expressions qui devront être modifiées plus tard, lorsqu’on aura fait
de nouveaux pas dans cette voie-là. Veuille notre Dieu sanctifier tout ce qui
sera dans ces pages d’accord avec sa volonté et s’en servir pour manifester
toujours plus sa gloire, pour faire connaître au loin que son divin Fils est le
Guérisseur des malades.
INTRODUCTION
Quelle bonne nouvelle a retenti! Comme aux jours d’autrefois
le Seigneur dit aujourd’hui à son peuple: «Je suis l’Éternel qui te guérit.» (Exode 15:26)Chaque jour s’accroît le nombre de ceux qui ont
éprouvé la vérité de ces mots: «La prière de la foi sauvera le malade et le
Seigneur le relèvera.»(Jacques 5:15) Partout se répand la joyeuse
assurance que c’est là un signe irrécusable de la présence du Seigneur, un gage
de sa bonne volonté toujours prête à combler ses enfants des grâces et des dons
de son Esprit.
L’Eglise a cessé de croire à la vertu de l’Esprit
pour la guérison du corps; elle enseigne que ce don a disparu, et cela par la
volonté de Dieu, tandis que c’est par suite de sa propre incrédulité. Elle a
négligé ce que l’Écriture nous dit de cette vérité ou l’a interprété selon son
état de déchéance actuelle. La guérison divine est inconnue à la plupart des
théologiens et des commentateurs de la
Bible quelque pieux et croyants
qu’ils soient d’ailleurs. Cherchons donc à retrouver dans les Écritures ce que
Dieu en pense, et ce que nous devons répondre à ceux qui voudraient nous
détourner de croire à ses promesses. Commençons par indiquer tout de suite ici
quelles sont les paroles de l’Écriture sur lesquelles on se fonde pour voir en
Jésus le Guérisseur des malades, et quelle est la voie à suivre pour obtenir du
Seigneur la guérison.
I SUR QUOI SE FONDE LA
FOI POUR VOIR EN JÉSUS LE GUÉRISSEUR DES MALADES?
1. Elle s’appuie sur la
promesse que «la prière de la foi sauvera le malade et que le Seigneur le
relèvera», (Jacques 5:15) et sur cette autre promesse encore faite à ceux qui auront cru: «Ils
imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris.» (Marc 16:17,18)
2. Elle s’appuie sur ce que
Jésus, notre garant, a porté en son corps nos maladies aussi bien que nos
péchés. «Il a porté nos souffrances et il s’est chargé de nos maladies. Il a
porté les péchés de beaucoup d’hommes.» (Esaïe 53:4,6,12) (Matthieu 8:17)
3. Elle s’appuie sur ce que
Jésus a pris plaisir à guérir les malades aussi bien qu’à pardonner les péchés.
«Jésus parcourait toute la
Galilée, prêchant la bonne nouvelle du royaume et guérissant toute maladie et
toute infirmité parmi le peuple.» (Matthieu 4:23) «Jésus dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés sont
pardonnés! Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison.» (Matthieu 9:2,6)
4. Elle s’appuie sur l’ordre et
le pouvoir qu’il donna à ses disciples de guérir les malades et de prêcher
l’Évangile. «Il les envoya prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades.» (Luc 9:1,6) «Guérissez les malades et dites-leur: Le royaume de Dieu s’est approché
de vous!». (Luc 10:9) Voyez encore. (Marc 16:15,18)
5. Elle s’appuie sur ce que la
guérison du corps fait partie des dons apportés par le Saint-Esprit. «Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit... le don des guérisons par le même
esprit.» (1Corinthiens 12:4,9) Voyez aussi (Actes 4:30,31; 5:15; 14:3;
19:11,12; 28:8,9)
6. Elle s’appuie sur ce que les
Apôtres ont prêché la guérison comme partie intégrante du salut qu’obtient la
foi en Jésus. «C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth que cet homme se
présente en pleine santé devant vous.» «Il n’y a de salut en aucun autre, car
il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes par
lequel nous devions être sauvés.» (Actes 4:10,12) Voyez en outre. (Actes 3:16)
7. Elle s’appuie sur la
doctrine qui enseigne que le corps, aussi bien que l’âme, est affranchi de la
puissance de Satan et que le Saint-Esprit manifeste sa vertu dans le corps
comme dans l’âme. «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du
Saint-Esprit qui est en vous?» (1Corinthiens 6:19) (Romains 8:11)
8. La guérison du corps est
étroitement liée à la sanctification de l’âme, l’une et l’autre étant
essentielles pour arriver à la parfaite connaissance de Jésus. «Si tu écoutes
attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses
yeux, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Égyptiens,
car je suis l’Éternel qui te guérit.» (Exode 15:26) Voyez (Psaume 103:3) (Jean 9:31)
9. Encore aujourd’hui l’Eglise
peut attendre de l’Esprit de grands dons, et en particulier le don de guérison.
«Je répandrai sur vous mon Esprit; je vous ferai connaître mes paroles.» (Proverbes 1:23) «Je répandrai mon Esprit sur ta race.» (Esaïe 44:3) C’est sur «toute chair» que Dieu a promis de «répandre son Esprit.» (Joël 2:28) Le jour de la Pentecôte n’a donc été que le commencement de
l’accomplissement de cette promesse; et comme le Seigneur nous envoie de
nouveau son Esprit, nous pouvons nous attendre à voir encore des miracles de sa
puissance. Ceci pourra paraître étrange à maint lecteur, mais il en trouvera
l’explication en poursuivant la lecture de ces pages.
Voici encore quelques mots à l’usage des malades qui
cherchent à saisir les promesses du Seigneur, et qui désirent connaître le
chemin à suivre pour obtenir de lui la guérison.
II QUELQUES PRINCIPES DE GUÉRISON DIVINE.
1. Que la Parole de Dieu soit votre guide, car la foi
ne saurait s’appuyer sur d’autre base. Les enseignements qui viennent de la
part des croyants ont aussi leur utilité, mais si l’on s’appuie sur la parole
de l’homme seulement, il est facile de se laisser ébranler par la diversité des
points de vue humains. Sans doute la
Parole de Dieu nous commande de
recourir à l’imposition des mains, à l’onction d’huile et à l’intercession des
croyants, nous ouvrant là une source de bénédictions; mais c’est sur les
promesses de la Parole de Dieu que doit se fonder la foi.
Aussi devons-nous, s’il n’y a pas de croyants autour de nous, aller tout droit
au Seigneur. C’est directement avec lui que nous avons affaire, selon ce qu’il
nous dit-«C’est moi, l’Éternel qui te guéris.» (Exode 15:26)
2. Comprenez bien que la
maladie est une conséquence du péché, une discipline rendue nécessaire par
l’existence du péché. Dieu s’en sert comme d’une verge qui doit nous rendre
attentifs à nos péchés et nous ramener à lui. C’est pour cela qu’il y a parmi
vous beaucoup d’infirmes et de malades Si nous nous examinions nous-mêmes, nous
ne serions pas jugés.» (1Corinthiens 11:30,32) La maladie nous appelle à ouvrir notre cœur à l’Esprit de Dieu, à le
laisser nous scruter, et nous faire découvrir en nous le péché, elle nous
appelle aussi à le confesser et à y renoncer. Aussitôt que nous reconnaissons
et confessons nos péchés et que nous voulons sincèrement les délaisser, le
Seigneur peut faire cesser le châtiment, car son but est atteint. Le pardon des
péchés et la guérison du corps marchent souvent de pair.
3. La Parole de Dieu nous assure que la volonté de
Dieu est de guérir. Sans posséder cette assurance, comment recourir à la prière
de la foi? Impossible; il faudrait alors se borner à dire avec une passive
indifférence que Dieu fera ce qu’il jugera bon. C’est parce que dès longtemps
on a négligé de rechercher quelle est la volonté de Dieu quant à la guérison
des malades, qu’on a tant de peine à saisir ses promesses à cet égard. Étudiez
ce que nous dit l’Écriture de l’œuvre de Jésus, de sa renommée comme guérisseur
des malades, étudiez ce qu’elle nous dit de la vie nouvelle que nous communique
le Saint-Esprit pour agir sur le corps aussi bien que sur l’âme, et vous ne
tarderez pas à vous convaincre que Jésus a la puissance de guérir et rendre la
santé.
4. Par la foi reconnaissez en
Jésus votre céleste médecin, abandonnez-lui le soin de votre corps, et recevez
de lui la guérison, vous l’appropriant sur sa promesse. Ici, comme pour le
pardon des péchés, c’est la foi qui doit tout saisir et recevoir. Quand le
pécheur apporte à Jésus tous ses péchés, il reçoit de lui le pardon qu’il
saisit par la foi, s’appuyant sur les promesses de Dieu. Le malade doit faire
de même pour être guéri. Quoique le pécheur gracié ne sente ni changement, ni
lumière nouvelle dans son cœur, il peut cependant se dire d’après la Bible: je sais que «mes péchés me
sont pardonnés à cause de son nom.».) (1Jean 2:12) De même le malade peut se dire: J’ai confessé mes péchés, je veux
renoncer au péché. Jésus m’a pardonné. Puisque c’est Jésus aussi qui guérit, je
dois saisir par la foi la guérison qu’il m’accorde, m’écriant avec le
psalmiste: «Mon âme bénis l’Éternel; c’est lui qui pardonne toutes tes
iniquités, qui guérit toutes tes maladies.». (Psaume 103:3)
5. Mettez aussitôt en pratique
ce que votre foi a saisi. «Étends ta main» (Matthieu 12:13) «Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison.» (Marc 2:11) Voilà comment Jésus faisait agir les malades. Celui qui a reçu par la
foi sa guérison doit, bien que souffrant encore, user de volonté pour agir et
prouver ainsi sa conviction que la guérison commence déjà. Comptez sur la
promesse du Seigneur, le regard fixé sur lui, et vous ne serez pas déçu.
6. Si votre foi subit diverses
épreuves, n’en soyez point surpris. La santé obtenue par la foi fait partie de
la vie de la foi et doit être affermie par l’épreuve même. Si donc la maladie
ne cède pas à l’instant, ne vous en étonnez pas. Si après une amélioration,
elle s’aggrave encore, ne craignez rien. Si la guérison s’opère plus lentement
que vous ne comptiez, ne perdez pas courage. Ces épreuves doivent vous faire
comprendre que Satan ne veut pas lâcher prise (Marc 9:26) mais que par là-même Dieu cherche à affermir votre foi, à vous
enseigner que c’est désormais de votre foi en Jésus que dépend votre santé.
7. Par la vertu puissante de
votre Sauveur, commencez à vivre d’une vie toute nouvelle, de la vie du
Saint-Esprit en vous. Cette santé reçue, ces forces renouvelées sont choses
sacrées. Votre corps n’est plus à vous-même, vous n’êtes plus libre d’en user à
votre gré, c’est à la voix de l’Esprit que vous devez obéir désormais. La
guérison et la sanctification vont de pair, et chaque jour vous devez chercher
à comprendre mieux ces mots: «Le corps est pour le Seigneur et le Seigneur pour
le corps.» (1Corinthiens 6:13)
8. Rendez témoignage à la
puissance de celui qui vous guérit. N’en parlez guère à ceux qui ne pourraient
encore vous comprendre. Évitez toute discussion avec ceux qui s’opposent à
recevoir Jésus comme le souverain guérisseur, mais mettez-vous à la disposition
du Seigneur pour initier à cette précieuse vérité les âmes qu’il voudra
éclairer par votre moyen. N’ayez pas honte de reconnaître ouvertement ce que
Dieu a fait pour vous, parlez-en comme un témoin fidèle qui sait ce qu’il dit.
Surtout consacrez au service de Jésus vos forces nouvelles, cherchant à amener
au Sauveur les pécheurs qui s’égarent. C’est pour suivre Jésus et pour
glorifier Dieu que vous avez été guéri.
Tels sont les principaux caractères de la guérison
divine. Nous avons cherché à les exposer d’après les Écritures. Veuille notre
Dieu ouvrir les yeux des croyants afin qu’ils voient enfin sa gloire et qu’ils
apprennent à le connaître sous le nom de l’Éternel qui guérit.» (Exode 15:26)
PREMIER JOUR Aujourd’hui encore Jésus est
le même.
«Jésus-Christ
est le même hier et aujourd’hui et éternellement.». (Hébreux 13:8)
Il est plus facile de croire au Christ des temps
passés, au Christ d’hier, et aussi au Christ de l’avenir, de l’éternité, que de
croire au Christ d’aujourd’hui. Un grand nombre de chrétiens admettent sans
peine tout ce que raconte la
Bible des miracles de Dieu dans
les temps anciens, ainsi que tout ce qu’elle prédit des oeuvres de Christ pour
le temps où il viendra dans sa gloire; mais dès qu’il s’agit de compter pour
eux-mêmes sur son intervention miraculeuse, que de peine ils ont à croire que
Christ soit aujourd’hui le même qu’autrefois. C’est pourtant là ce qu’il faut
arriver à saisir par la foi.
De tout temps la certitude de la présence de Dieu a
été pour son peuple force et consolation. C’est en réalisant cette présence
divine, en comptant sur son intervention, qu’il a pu vaincre ses ennemis,
sortir miraculeusement de toute difficulté et obtenir toujours le secours
voulu. Quel bonheur insigne pour lui d’avoir un Dieu dont «la droite fait
vertu!» (Psaume 118:15) Quand il en est autrement, l’Écriture nous dépeint ces temps-là comme
des temps d’obscurité où le péché a arrêté la puissance merveilleuse de Dieu. (Juges 6:13) (Josué 7:12) (Esaïe 50:1,2; 59:1,2).
De nos jours l’Eglise a grand besoin de retrouver
cette présence du Seigneur. C’est faute d’y recourir que souvent la prédication
reste sans fruit, que le travail se fait sans entrain, que la lutte contre le
péché manque d’énergie et que la vie religieuse est privée de joie. Quelle
force au contraire, quelle animation et quelle joie lorsqu’elle sent la
présence de son Dieu au milieu d’elle!
Dès les temps les plus reculés, Dieu a manifesté sa
puissance par des miracles. Soit, sous l’ancienne Alliance, soit plus tard lors
du ministère de Jésus ici-bas, soit encore le jour de la Pentecôte, c’est par des miracles
que Dieu a ranimé et réjoui son peuple, lui donnant ainsi des preuves multiples
de sa présence. Sans doute il ne résulte aucun bien de certaine curiosité avide
de merveilles et de choses extraordinaires, aussi Jésus refusait-il de la
satisfaire; mais une véritable foi aux miracles de Dieu est une source de force
et de joie, et c’est pour cela que Dieu les accorde à ses enfants, qu’il nous
les promet dans sa Parole comme devant répondre à notre foi, qu’il en fait pour
nous le signe visible de sa présence invisible. N’est-ce pas pour cela que la
vie terrestre de Jésus abonda en miracles?
Au nombre des principaux miracles de notre Seigneur
Jésus, de ceux qu’il répéta le plus souvent, se trouve la guérison des malades.
Par là il témoignait de sa miséricorde et disposait les cœurs à le recevoir. En
délivrant le corps de la puissance du péché, et de Satan, il amenait l’âme à
recevoir plus complètement ses grâces. Ces guérisons prouvaient avec éclat que
Dieu avait visité son peuple, que Jésus était bien le Messie, le Sauveur
promis.
Avant de quitter la terre, Jésus communiqua à ses
disciples cette puissance merveilleuse, alliant à la prédication de l’Évangile
la guérison des malades, et confiant l’une et l’autre à un même croyant. Après
avoir reçu le Saint-Esprit, les apôtres demandèrent et reçurent aussi ce don;
leurs Épîtres en parlent comme d’une preuve glorieuse de la présence de Dieu en
eux; et pour ce qui nous concerne actuellement, nous ne trouvons rien dans la Parole de Dieu qui nous autorise à penser que
ce privilège du croyant ne doive pas lui être continué en tout temps. Il est
des lieux et des congrégations où aujourd’hui encore le Seigneur manifeste
ainsi sa puissance. Quelle joie remplit le cœur dans ces petits groupes de
croyants! Quels fruits bénis résultent de l’attente de la foi sans cesse
renouvelée! On se sent là en la sainte présence de Dieu qui agit avec sa
puissance éternelle pour sauver et le corps et l’âme.
Et maintenant écoutons l’appel adressé à tout enfant
de Dieu, appel à sonder les Écritures tout de nouveau, à s’assurer que cette
grâce est promise à tous et que c’est l’incrédulité qui l’empêche de la
recevoir. Cet appel nous invite à adresser au Seigneur de ferventes prières, à
lui demander de réveiller son Église, de la faire sortir de l’état de langueur
et de torpeur où elle est tombée.
Oui, retournons au Seigneur et à sa Parole,
cherchant à voir comment on peut obtenir cette grâce. Faisons-le par amour pour
tous les croyants malades et souffrants, cherchant ainsi à leur faire mieux
connaître l’ample amour de leur Maître et par là à les unir à lui plus que
jamais. Faisons-le aussi pour enseigner au monde et annoncer aux païens que
Jésus peut et veut encore sauver et bénir. Faisons-le pour que l’Eglise en soit
vivifiée, pour qu’elle sache que Dieu exauce réellement les prières. Faisons-le
pour la gloire de notre Maître, afin qu’on reconnaisse en lui «la force
d’Israël,» la force de son peuple, celui qui répond à la prière de la foi et
qui accomplit des miracles, celui dont l’action puissante n’est pas limitée au
passé, ou à l’avenir, mais qui aujourd’hui et de jour en jour est toujours «le
même,» toujours prêt à secourir ses enfants. Crions à notre Dieu, lui demandant
de faire connaître à chacun ce que Jésus est pour lui, de glorifier ainsi le
Sauveur et de faire retentir avec force cette parole: «Je suis,» oui
aujourd’hui même, «Je suis l’Éternel qui te guérit.» (Ex 15:26)
DEUXIÈME JOUR Prescription de Dieu aux malades.
«Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle
les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui en l’oignant d’huile
au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le
relèvera.» (Jacques 5:14,15)
Ce texte biblique est, de tous, celui qui déclare le
plus clairement aux malades ce qu’ils ont à faire pour obtenir leur guérison.
Les maladies et leurs conséquences abondent dans le monde, aussi quelle joie
pour le croyant d’apprendre de la
Parole de Dieu qu’elle pourvoit
au moyen de guérir les malades! La
Bible nous enseigne que la
volonté de Dieu est de voir ses enfants en bonne santé. Saint Jacques n’hésite
pas à dire que la «prière de la foi sauvera le malade et que le Seigneur le
relèvera. «Que le Seigneur nous apprenne à écouter, à recevoir avec simplicité
ce que nous dit sa Parole!
Remarquons d’abord que Jacques établit ici une
distinction entre la souffrance et la maladie. Il dit au: (Jacques 5:13) «Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance, qu’il prie.» Il ne dit
pas ce qu’il faut demander dans ce cas-là, il dit encore moins qu’on doive
demander d’être délivré de la souffrance. Non, la souffrance qui résulte de
diverses causes extérieures est le partage de tout chrétien. Comprenons donc
que le but de Jacques est d’engager le croyant éprouvé à ne demander la
délivrance qu’avec un esprit de soumission à la volonté de Dieu, à demander
avant tout la patience qu’il considère comme le privilège du croyant. (Jacques 1:2-4,12 5:7,8).
Quand viennent ces mots: «Quelqu’un parmi vous
est-il malade,» Jacques répond tout autrement, Il dit alors avec assurance que
le malade peut demander la guérison avec la confiance de la recevoir, et que le
Seigneur l’écoutera. Il y a donc une grande différence entre la souffrance et
la maladie.
Le Seigneur Jésus a parlé de la souffrance comme
étant nécessaire, voulue et bénie de Dieu, tandis qu’il dit de la maladie
qu’elle doit être guérie. Toute autre souffrance nous vient du dehors et ne
cessera que lorsque Jésus triomphera du péché et du mal qui sont dans le monde,
tandis que la maladie est un mal qui est dans le corps même, dans ce corps
sauvé par Christ pour qu’il devînt le temple du Saint-Esprit, et qui par
conséquent doit être guéri aussitôt que le malade reçoit en lui par la foi
l’action du Saint-Esprit, la vie même de Jésus. Plus tard je reviendrai encore
sur ce sujet pour le développer davantage. Il suffit pour le moment d’attirer
l’attention du lecteur sur la grande différence que fait l’Écriture entre la
souffrance et la maladie.
Quel est le conseil donné ici au malade? «Qu’il
appelle les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui.» Dans ce
temps-là il y avait des médecins, mais ce n’est pas à eux que le malade doit
s’adresser. C’est aux anciens de l’Eglise qu’il doit avoir recours. Les anciens
étaient alors les pasteurs et conducteurs des Églises, appelés au ministère non
parce qu’ils avaient fait des études de théologie, mais parce qu’ils étaient
remplis du Saint-Esprit et bien connus par leur piété et leur foi. Qu’était-il
besoin de leur présence auprès du malade? Le malade n’aurait-il pas pu prier
lui-même? Ses amis aussi ne pouvaient-ils pas le faire? Oui, mais il n’est pas
toujours si facile à chacun d’user de cette foi qui obtient la guérison, et
c’est sans doute là une des raisons pour lesquelles Jacques veut qu’on appelle
les hommes dont la foi était ferme et sûre; en outre ils devaient représenter
auprès du malade l’Eglise, l’ensemble du corps de Christ, car c’est la
communion des croyants entre eux qui engage l’Esprit à agir avec puissance;
enfin ils devaient, à l’instar du grand Pasteur des brebis, prendre soin comme
lui du troupeau, s’identifier avec le malade, comprendre ses maux, recevoir de
Dieu le discernement nécessaire pour l’instruire et l’encourager à persévérer
dans la foi.
C’est donc aux anciens de l’Eglise qu’est confiée la
guérison des malades, ce sont eux, les serviteurs du Dieu «qui pardonne les
iniquités et qui guérit les maladies», (Psaume 103:3) qui sont appelés à transmettre aux autres les grâces du Seigneur pour
le corps et pour l’âme.
Enfin vient une promesse plus directe encore, celle
de la guérison. Plus tard nous répondrons à diverses questions qui se sont
élevées à cet égard. Pour le moment, remarquons seulement qu’ici l’apôtre parle
de la guérison comme de la conséquence certaine de la prière faite avec foi.
«La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le relèvera.» Cette
promesse doit stimuler chez tout malade le désir et l’attente de la guérison.
Si on reçoit ces mots avec simplicité et tels qu’ils sont écrits, ne doit-on
pas voir là une promesse illimitée, offrant la guérison à quiconque prie avec
foi? Que le Seigneur nous apprenne à étudier sa Parole avec la foi d’un coeur
vraiment croyant!
Voir la note Ire
TROISIÈME
JOUR La prière de la foi.
«La prière de la foi sauvera le malade et le
Seigneur le relèvera.». (Jacques 5:15)
La prière de la foi! C’est la seule fois que cette
expression se trouve dans la
Bible, et c’est à propos de la guérison des malades. L’Eglise a adopté cette
expression, mais elle ne recourt guère à la prière de la foi que pour obtenir
d’autres grâces, tandis que d’après les Écritures c’est surtout pour la guérison
des malades qu’on doit en user.
Voici la première question qui se présente
généralement: L’apôtre attend-il la guérison de la prière de la foi seule, ou
bien devra-t-elle être accompagnée de l’usage des remèdes? Il sera facile de
trancher la question si on veut bien réfléchir à ce qu’était la puissance de la
vie spirituelle de l’Eglise des premiers siècles, aux dons de guérison accordés
aux apôtres par le Seigneur et renforcés ensuite par l’effusion du
Saint-Esprit; (Actes 4:30; 5:15,16) à ce que dit Paul des «dons de guérison par le même Esprit, (1Corinthiens 12:9) à ce que précise ici Jacques qui va même, pour soutenir le lecteur dans
l’attente de la foi, jusqu’à rappeler la prière d’Elie et son merveilleux
exaucement..) (Jacques 5:14-17) Tout ceci ne dit-il pas clairement que le croyant doit attendre la
guérison en réponse à la prière de la foi uniquement, et sans adjonction de
remèdes?
Une autre question se présente encore: L’usage des
remèdes exclut-il la prière de la foi? À ceci nous croyons devoir répondre:
non, car l’expérience d’un grand nombre de croyants nous montre qu’en réponse à
leurs prières, Dieu a souvent béni l’emploi des remèdes et s’en est fait un
moyen de guérison.
Ici se formule une troisième question à examiner:
Quelle est la ligne de conduite à suivre pour éprouver le plus sûrement
possible et selon la volonté de Dieu, l’efficace de la prière de la foi?
Sera-ce, selon que le veut Jacques, en laissant de côté tout remède ou en usant
des remèdes comme le font encore la plupart des croyants? Sera-ce, en un mot,
avec ou sans remèdes que la prière de la foi obtiendra mieux les grâces de
Dieu? Laquelle de ces deux voies sera plus directement à la gloire de Dieu et
plus directement bénie pour le malade?
À ceci n’est-il pas tout simple de répondre que si
la prescription et la promesse de Jacques s’adressent encore aux croyants de
notre temps, ils trouveront bénédiction à les recevoir telles qu’elles
s’adressaient aux croyants d’alors et à s’y conformer en tout point, à
n’attendre la guérison que du Seigneur lui-même toute directe sans recourir en
outre aux remèdes. C’est en effet dans ce sens-là que l’Écriture parle en toute
occasion de la foi efficace et de la prière de la foi.
Soit les lois de la nature, soit les récits des
Écritures nous montrent que souvent Dieu se sert d’intermédiaires pour agir et
manifester sa gloire, mais soit par l’expérience, soit par les enseignements
bibliques, nous savons aussi que sous l’empire de notre déchéance et de nos
sens, nous sommes portés à attacher plus d’importance aux remèdes qu’à l’action
directe de Dieu. Il arrive même souvent que les remèdes nous préoccupent
tellement qu’ils interceptent pour nous la présence du Seigneur et nous
détournent de lui. Les lois et les forces de la nature qui étaient destinées à
nous ramener à Dieu produisent alors le contraire. Voilà pourquoi le Seigneur
en appelant Abraham à être le père de son peuple élu, n’a point recouru aux
lois de la nature. (Romains 4:17-21) Dieu voulait se faire un peuple de croyants, attaché aux choses
invisibles plutôt qu’aux choses visibles, et, pour les amener à cette vie de
foi, il fallait leur ôter leur confiance aux moyens ordinaires. Aussi
voyons-nous que ce n’est pas par les voies ordinaires tracées par lui dans la
nature que Dieu fit passer Abraham, Jacob, Moïse, Josué, Gédéon, les juges,
David et maint autre roi d’Israël. Son but était de leur apprendre par là à se
confier uniquement en lui, à le connaître pour ce qu’il est, «le Dieu fort qui
fait des merveilles.» (Psaume 77:15)
Dieu veut en agir de même avec nous. C’est quand on
cherche à marcher selon la prescription de saint Jacques, à abandonner les
choses visibles pour saisir la promesse de Dieu et recevoir directement de lui
la guérison demandée, qu’on découvre combien on attachait encore d’importance
aux remèdes terrestres. Sans doute il est des chrétiens qui peuvent user de
remèdes sans dommage pour leur vie spirituelle, mais le plus grand nombre
d’entre eux sont portés à compter sur les remèdes plus encore que sur la puissance
de Dieu. Or le but de Dieu est d’amener ses enfants à une communion plus intime
avec Christ, et c’est ce qui a lieu lorsque par la foi on se livre à lui comme
au souverain Guérisseur, comptant uniquement sur sa présence invisible.
L’abandon des remèdes fortifie étonnamment la foi;
la guérison devient alors, bien plus que la maladie, une source de nombreuses
bénédictions spirituelles; elle fait réaliser ce que peut la foi, elle établit
entre Dieu et le croyant un lien nouveau qui commence en celui-ci une vie toute
de confiance et de dépendance. Le corps alors se place aussi bien que l’âme
sous la puissance du Saint-Esprit et «la prière de la foi qui sauve le malade,»
nous amène ainsi à vivre d’une vie de foi affermie par l’assurance que Dieu
manifeste sa présence dans notre vie terrestre.
QUATRIÈME JOUR L’onction au nom du Seigneur.
«Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle
les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui en l’oignant au nom
du Seigneur.»(Jacques 5:14)
«L’oignant au nom du Seigneur.» Ces mots ont donné
matière à controverse. On a voulu en inférer que bien loin de prescrire le
recours à la prière de la foi seule et sans remèdes, saint Jacques avait au
contraire mentionné l’onction d’huile comme un remède à employer, et que
«oindre au nom du Seigneur» n’avait d’autre signification que celle d’enduire
et de frictionner le malade avec de l’huile. Mais comme cette prescription
s’étend à toute espèce de maladie, l’huile acquerrait par là une vertu
miraculeuse sur tous les maux. Voyons ce que nous dit l’Écriture de l’onction
d’huile et quel sens elle attache à ces deux mots.
Les orientaux avaient la coutume de s’oindre d’huile
au sortir du bain; dans un climat brûlant c’était là un moyen de se rafraîchir.
Nous voyons aussi que tous ceux qui étaient appelés au service de Dieu devaient
être oints d’huile, en signe de leur consécration à Dieu et des grâces qu’ils
devaient recevoir de lui pour accomplir leur tâche; aussi l’huile qui servait à
oindre les prêtres et le tabernacle était-elle considérée comme très sainte (Exode 30:22-32) et chaque fois que la
Bible parle de l’onction d’huile,
c’est comme emblème de sanctification et de consécration. Nulle part nous ne
trouvons dans la Bible la preuve que l’huile ait servi de remède.
Une fois, sans doute, il est fait mention de
l’onction d’huile, à propos de la maladie, mais il est évident qu’elle figure
là comme cérémonie religieuse et non comme remède. Dans, (Marc 6:13) nous lisons que les douze «chassaient beaucoup de démons, oignaient
d’huile beaucoup de malades et les guérissaient.» Ici la guérison des malades
va de pair avec celle des possédés, l’une et l’autre résultant d’une vertu
miraculeuse. C’était là le mode de mission que Jésus avait prescrit à ses
disciples en les envoyant deux à deux. «Il leur donna le pouvoir de chasser les
esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.» (Matthieu 10:1) C’était donc le même pouvoir qui leur permettait soit de chasser les
démons, soit de guérir les malades.
Mais cherchons à découvrir ce que symbolisait
l’onction administrée par les douze disciples. Dans l’Ancien Testament, l’huile
était le symbole du don de l’Esprit-Saint. «L’Esprit du Seigneur, l’Éternel,
est sur moi, car l’Éternel m’a oint.». (Esaïe 61:1) Dans le Nouveau Testament, il est dit du Seigneur Jésus: «Dieu l’a oint
du Saint-Esprit et de force, (Actes 10:38) et des fidèles il est dit aussi: «Vous avez reçu l’onction de la part
de celui qui est saint.». (1Jean 2:20) Parfois l’homme a besoin qu’un signe visible, parlant à ses sens,
vienne à son aide pour lui faire saisir le sens spirituel et appuyer sa foi.
L’onction devait donc symboliser pour le malade l’action du Saint-Esprit qui
opérait sa guérison.
Et nous, avons-nous encore besoin de l’onction jointe
à la prière de la foi? L’Écriture la prescrit, et c’est pour se conformer à ce
qu’elle nous en dit, que la plupart de ceux qui demandent la guérison,
reçoivent l’onction, non qu’ils la tiennent pour indispensable, mais pour se
montrer disposés à se soumettre en toutes choses à la Parole de Dieu. Dans les dernières promesses
que fit Jésus, c’est l’imposition des mains et non l’onction qu’il prescrit
comme devant accompagner la communication de la vertu de guérison. (Marc 16:18) Lorsque Paul circoncit Timothée et contracta un vœu pour son propre
compte, c’était montrer qu’il n’avait pas d’objection à observer les
institutions de l’ancienne Alliance tant que la liberté de l’Évangile ne devait
pas en souffrir; de même Jacques, à la tête de l’Eglise de Jérusalem, fidèle à
conserver autant que possible les institutions de ses pères, a continué l’usage
de l’onction, le faisant sans doute sous l’inspiration du Saint-Esprit. Nous
aussi, nous devons donc l’envisager, non comme un remède, mais comme un gage de
la vertu puissante de l’Esprit, un moyen d’appuyer la foi, un point de contact
et de communion entre le malade et les membres de l’Eglise appelés à l’oindre
d’huile.
CINQUIÈME JOUR Le péché et la maladie.
«La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur
le relèvera, et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc
vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous
soyez guéris.» (Jacques 5:15,16)
Ici, comme dans d’autres endroits de l’Écriture, le
pardon des péchés et la guérison de la maladie sont étroitement unis. Jacques
déclare qu’avec la guérison sera aussi accordé le pardon des péchés, et c’est
pour cela qu’il veut voir la confession des péchés accompagner la prière qui
réclame la guérison. Nous savons que pour obtenir le pardon de Dieu, la
confession des péchés est indispensable; pour obtenir la guérison, elle ne
l’est pas moins. Le péché non confessé fait obstacle à la prière de la foi, en
tout cas il est à craindre que la maladie ne reparaisse bientôt, et voici
pourquoi.
Quand le médecin est appelé auprès d’un malade, son
premier soin est de chercher à découvrir la cause du mal. S’il y parvient, le
mal en sera plus sûrement combattu. Notre Dieu remonte aussi à la cause
première de toute maladie, au péché. C’est donc de notre part la confession, et
de la part de Dieu le pardon qui enlèvent cette cause première et qui
permettent à la guérison d’avoir lieu.
Quand on cherche à obtenir la guérison par les
remèdes terrestres, la première chose à faire est de trouver un habile médecin
et de suivre exactement ses prescriptions; mais quand on recourt à la guérison
par la prière de la foi, c’est avant tout et uniquement sur le Seigneur qu’il
faut fixer ses regards, en se demandant où on en est à son égard. Jacques nous
indique donc ici une condition essentielle au retour de la santé, celle de
confesser et d’abandonner le péché.
La maladie est une conséquence du péché. C’est à
cause du péché, que Dieu la permet, c’est pour nous montrer nos fautes, nous en
châtier, nous en purifier. La maladie est donc le signe visible du jugement de
Dieu sur le péché. Ce n’est pas que le malade soit nécessairement plus grand
pécheur que tel autre qui n’est pas malade. Au contraire, ce sont souvent les
plus saints d’entre ses enfants que Dieu châtie, ainsi que nous le montre
l’exemple de Job. Ce n’est pas non plus toujours pour réprimer telle faute
facile à préciser; c’est avant tout pour attirer l’attention du malade sur ce
qui reste encore en lui de l’égoïsme du «vieil homme» et de tout ce qui
l’empêche d’avoir une vie entièrement consacrée à son Dieu. Le premier pas à
faire pour le malade dans la voie de la guérison divine sera donc de laisser
l’Esprit de Dieu sonder son cœur et le convaincre de péché. Après quoi
viendront aussi l’humiliation, la décision de rompre avec le péché et la
confession. Confesser ses fautes, c’est les déposer, comme Hacan, devant
l’Éternel, (Josué 7:23) les soumettre à son jugement avec la ferme volonté de ne plus y
retomber. Une confession sincère sera suivie d’une nouvelle assurance de
pardon.
«S’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.»
Quand on a confessé ses péchés, il faut recevoir aussitôt le pardon promis et
croire que Dieu le donne réellement. La foi au pardon est souvent très vague pour
l’enfant de Dieu. Il reste dans l’incertitude, ou bien il retourne à
d’anciennes impressions, au temps où le pardon lui fut accordé pour la première
fois, tandis que le pardon qu’il saisira ainsi avec confiance lui apportera vie
et force nouvelles. L’âme alors se place sous l’efficace du sang de Christ,
elle reçoit du Saint-Esprit la certitude que ses péchés sont effacés et
qu’ainsi il n’y a plus rien qui empêche son Sauveur de la réjouir de son amour
et de ses grâces. Le pardon de Dieu apporte avec lui une vie divine qui agit
puissamment sur celui qui le reçoit.
Quand l’âme a consenti à faire une confession
sincère et qu’elle a obtenu le pardon, elle est prête à saisir les promesses de
Dieu; il ne lui est plus si difficile de croire que «le Seigneur relèvera le
malade.» C’est quand on se tient loin de Dieu, qu’on a de la peine à croire; la
confession et le pardon ramènent tout près de lui. Dès que la cause de la
maladie a été éloignée, la maladie elle-même peut être arrêtée. Le malade alors
n’a plus de difficulté à croire que si le Seigneur avait dû châtier le corps
pour les péchés commis, il veut ensuite lui prouver son pardon et son amour. Sa
présence se révèle, un rayon de vie, de sa vie divine, vient vivifier le corps,
et le malade éprouve qu’aussitôt qu’il n’est plus séparé du Seigneur, «la
prière de la foi sauve réellement le malade.»
SIXIÈME JOUR La prière d’intercession.
«Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et
priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. La prière fervente du
juste a une grande efficace.». (Jacques 5:16)
L’apôtre Jacques a commencé par nous parler de la
prière des anciens de l’Eglise; ici c’est à tous les croyants qu’il adresse ces
mots: «Priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris.» Après avoir
déjà parlé de la confession et du pardon, il ajoute encore: «Confessez vos
péchés les uns aux autres.»
Ceci nous montre que la prière de la foi qui demande
la guérison n’est pas la prière d’un croyant isolé, mais qu’elle doit réunir
les membres du corps de Christ dans la communion de l’Esprit. Sans doute Dieu
exauce la prière de chacun de ses enfants, dès qu’il la lui présente avec une
foi vivante, mais le malade ne possède pas toujours cette foi-là, et pour que
le Saint-Esprit vienne agir avec force, il est nécessaire que plusieurs membres
du corps de Christ s’unissent ensemble en réclamant sa présence. Nous avons
besoin les uns des autres.
Cette confession des péchés se fera de deux
manières. D’abord le malade confessera ses torts aux personnes envers
lesquelles il en aurait eu et recevra leur pardon; en outre s’il avait été
amené à voir dans tel ou tel péché commis par lui la cause de la maladie et à
la tenir ainsi pour un châtiment de Dieu, il devra reconnaître son péché devant
les anciens, ou frères en Christ qui prient pour lui et qui pourront le faire
alors avec plus de lumière et de foi. Cette confession sera aussi pour le
malade une pierre de touche quant à la sincérité de son repentir, car il est
plus facile de confesser ses péchés à Dieu qu’aux hommes. Pour en venir à le
faire, il faut que l’humiliation soit réelle et le repentir sincère. Il en
résultera une communion plus étroite entre le malade et ceux qui intercèdent
pour lui, et leur foi en recevra une vie nouvelle.
«Priez les uns pour les autres, afin que vous soyez
guéris.» Ceci ne répond-il pas clairement à ce qu’on entend dire souvent-A quoi
bon aller en Suisse chez M. Zeller ou en Amérique chez le Dr Cullis, ou à
Londres, dans la maison de guérison de Bethshan? Le Seigneur n’entend-il pas
les prières d’où que ce soit qu’elles partent? Oui, sans nul doute, partout où
s’élève à Dieu une prière de foi vivante, elle le trouve prêt à accorder la
guérison; mais l’Eglise a si bien négligé de croire à cette vérité qu’il est
rare à présent de trouver des chrétiens capables de prier de cette manière-là.
Aussi ne peut-on remercier assez le Seigneur d’avoir inspiré à divers croyants
le désir de consacrer leur vie à soutenir la cause de la guérison divine.
Leur parole et leur foi font naître la foi dans le
cœur de bien des malades qui sans leur secours n’y parviendraient jamais; et
ils ne se lassent pas de dire à tous que partout le Seigneur est toujours avec
nous. Que les chrétiens apprennent à ne plus négliger aucune partie de la
puissance merveilleuse de leur Dieu, et partout il pourra montrer à tous qu’il
est toujours «l’Éternel qui guérit.» (Ex 15:26) Ayons soin d’obéir à la
Parole de Dieu, de confesser nos
péchés les uns aux autres et de prier les uns pour les autres afin d’être
guéris.
Jacques signale encore ici une autre condition
essentielle à la prière efficace. Elle doit partir du juste: «La prière
fervente du juste a une grande efficace.» L’Écriture nous dit que «celui qui
pratique la justice est juste comme Jésus est juste.» (1Jean 3:7) Jacques lui-même était surnommé le juste, à cause de sa piété et de la
délicatesse de sa conscience. Qu’on soit ancien ou simple croyant, ce n’est
qu’après s’être entièrement donné à Dieu et en vivant dans l’obéissance à sa
volonté, qu’on peut prier avec efficace pour les autres. Jean nous le dit:
«Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui parce que nous
gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.» (1Jean 3:22) C’est donc la prière de celui qui vit en communion intime avec Dieu,
qui a une grande efficace.» C’est à celui-là que Dieu accordera l’exaucement
qu’il ne saurait accorder à tel autre de ses enfants.
Souvent on entend citer ces mots: «La prière
fervente du juste est de grande efficace,» mais il est rare qu’on les prenne
avec leur contexte, qu’on se souvienne que c’est tout spécialement la guérison
divine qu’ils promettent. Oh! que le Seigneur suscite dans son Église de ces
justes animés d’une foi vivante et dont il puisse se servir pour glorifier
Jésus comme divin Guérisseur des malades!
SEPTIÈME JOUR La prière fervente a une
grande efficace.
«Priez les uns pour les autres afin que vous soyez
guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. Elie était un homme
de la même nature que nous; il pria avec instance pour qu’il ne plût point, et
il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il
pria de nouveau et le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit.». (Jacques 5:16-18)
Saint Jacques savait qu’une foi qui obtient la
guérison par la prière n’est pas chose naturelle; aussi ajoute-t-il encore que
la prière doit être «fervente.» Celle-là seule sera efficace. Il s’appuie ici
de l’exemple d’Elie, «un homme de la même nature que nous,» inférant de là que
notre prière peut et doit être de la même nature que la sienne. Comment donc
priait Elie? Ceci jettera pour nous quelque lumière sur ce que doit être la
prière de la foi.
Elie avait reçu de Dieu la promesse que «la pluie
allait tomber sur la face du sol», (1Rois 18:1) et il l’avait annoncé à Achab. Fort de la promesse de Dieu, il monte
sur le Carmel pour prier...) (1Rois 18:42) (Jacques 5:18) Il sait, il croit que la
volonté de Dieu est d’envoyer la pluie sur la terre, et pourtant il doit prier,
sinon la pluie ne viendra pas. Sa prière n’est pas une vaine formalité, c’est
une puissance réelle dont l’efficace va se faire sentir dans le ciel. Dieu veut
qu’il pleuve, mais la pluie ne viendra qu’à la demande d’Elie, demande répétée
avec foi et persévérance jusqu’à l’apparition du premier nuage au ciel. Pour
que la volonté de Dieu ait son accomplissement, il faut que d’une part cette
volonté se formule par une promesse, et que d’autre part elle soit reçue et
saisie par le croyant qui prie. Celui-ci doit persévérer dans la prière pour
montrer à Dieu que sa foi attend une réponse et ne se lassera pas qu’elle ne
l’ait reçue.
Voilà comment il faut prier pour la guérison des
malades; il faut s’appuyer sur la promesse de Dieu, et voir là sa volonté de
guérir: «le Seigneur le relèvera.» Jésus lui-même nous enseigne à prier avec la
foi qui compte sur la réponse de Dieu; il nous dit: «Tout ce que vous demandez
en priant, croyez que vous le recevez et vous le verrez s’accomplir.»
Traduction littérale de (Marc 11:24) Après la prière de la foi qui reçoit d’avance ce que Dieu a promis,
vient donc la prière de la persévérance, celle qui ne perd pas de vue ce qui a
été demandé, jusqu’à ce que Dieu accomplisse sa promesse.(1Rois 18:43)
Il se peut qu’il y ait quelque obstacle qui retarde
l’accomplissement de la promesse, que soit de la part de Dieu et de sa justice, (Deutéronome 9:18) soit de la part de Satan et de sa constante opposition aux plans de
Dieu, quelque chose entrave encore l’exaucement de la prière..) (Daniel 10:12,13) Il se peut aussi que notre foi doive encore être purifiée..) (Matthieu 15:22-28) Quoi qu’il en soit, notre foi est appelée à persévérer jusqu’à ce que
vienne la réponse. Celui qui prie six fois avec ferveur, et qui s’en tient là
lorsqu’il aurait dû prier sept fois, se prive ainsi de voir sa prière exaucée.
La persévérance dans la prière, persévérance qui
affermit la foi du croyant envers et contre tout ce qui paraîtrait s’opposer à
l’exaucement est un vrai miracle, c’est l’un des mystères impénétrables de la
vie de la foi. Ceci ne nous dit-il pas que le racheté est réellement l’ami du
Seigneur, un membre du corps de Christ, et que le gouvernement du monde et la
diffusion des grâces divines dépendent en quelque sorte de ses prières? La
prière n’est donc pas une vaine formalité. Elle est l’œuvre de l’Esprit qui
intercède ici-bas en nous et par nous, et comme telle, elle est aussi efficace,
aussi indispensable que l’œuvre du Fils intercédant pour nous devant le trône
de Dieu. Il pourrait sembler étrange qu’après avoir prié avec la certitude
d’être exaucé et d’avoir vu là la volonté de Dieu, nous devions encore
persévérer à prier. Néanmoins il en est ainsi. À Gethsémané, Jésus a dû prier
trois fois de suite; sur le Carmel, Elie pria sept fois; et nous, si nous
croyons, sans douter, à la promesse de Dieu, nous prierons jusqu’à ce qu’il
nous ait exaucé. Soit l’importun qui va frapper de nuit à la porte de son ami,
soit la veuve qui allait rompre la tête du juge inique nous offrent l’exemple
de la persévérance à poursuivre un même but.
Apprenons de la prière d’Elie à nous humilier, à
reconnaître pourquoi la puissance de Dieu ne se manifeste pas davantage dans
l’Eglise, soit pour la guérison des malades, soit pour la conversion et la
sanctification: «Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas.» (Jacques 4:2) Qu’elle nous enseigne aussi la patience. Dans les cas où la guérison
tarde, souvenons-nous qu’il peut y avoir là des obstacles dont la persévérance
à prier pourra seule triompher. La foi qui cesse de prier, ou qui se laisse
ralentir dans sa ferveur, ne sait pas s’approprier ce que Dieu lui avait
pourtant donné. Que notre foi aux promesses de l’Écriture ne se laisse pas
ébranler par des choses qui sont encore hors de notre portée. La promesse reste
la même: «la prière de la foi sauvera le malade.» Que la prière d’Elie
soutienne notre foi. Souvenons-nous que nous devons «imiter ceux qui par la foi
et la persévérance héritent des promesses.» (Hébreux 6:12) Si nous apprenons à avoir de la persévérance dans la prière, les fruits
qu’elle produit seront toujours plus abondants, toujours plus évidents et nous
obtiendrons, nous aussi, comme lorsque Jésus était sur la terre, des guérisons
immédiates dont les malades donneront aussitôt gloire à Dieu.
Voir la note IIe
HUITIÈME
JOUR
Jésus
a porté nos maladies.
«Il a porté nos maladies et il s’est chargé de nos
douleurs. Mon serviteur juste en justifiera plusieurs et il portera leurs
iniquités. Il partagera le butin avec les puissants parce qu’il a porté les
péchés de plusieurs.» (Esa 53:4,11,12) (Version révisée d’Osterwald.)
Connaissez-vous ce beau chapitre cinquante-troisième
du prophète Esaïe qu’on appelle souvent le cinquième Évangile? À la lumière de
l’Esprit de Dieu, il décrit d’avance les souffrances de l’Agneau de Dieu, ainsi
que les grâces divines qui devaient en résulter.
Le mot porter ne pouvait manquer de se trouver dans
cette prédiction. C’était en effet le mot qui devait accompagner la mention du
péché, soit qu’il fût commis directement par le pécheur, soit qu’il fût
transmis à un substitut. Le transgresseur, le sacrificateur, et la victime
expiatoire devaient tous porter le péché. De même, c’est parce que «l’Agneau de
Dieu a porté nos péchés, que l’Éternel l’a frappé pour l’iniquité de nous
tous.» (Esaïe 53:6) Le péché ne se trouvait pas en lui, mais il a été mis sur lui, il s’en
est chargé volontairement. Et c’est parce qu’il l’a porté et qu’en le portant
il y a mis fin, qu’il a le pouvoir de nous sauver. «Mon serviteur juste en
justifiera plusieurs, il se chargera de leurs iniquités. Il partagera le butin
avec les puissants parce qu’il a porté les iniquités de plusieurs.» (Esaïe 53:11,12) C’est donc parce que nos péchés ont été portés par Jésus-Christ, que
nous en sommes délivrés aussitôt que nous croyons cette vérité; par conséquent
nous n’avons plus à les porter nous-mêmes.
Dans ce même chapitre LIII le mot «porter» se trouve
deux fois allié à deux choses différentes. Non seulement il est dit que le
serviteur de l’Éternel «a porté les péchés», (Esaïe 53:12) mais encore «qu’il a porté nos maladies». (Esaïe 53:4) «Porter nos maladies faisait donc partie intégrante de l’œuvre du
Rédempteur aussi bien que «porter nos péchés.» Quoique sans péché lui-même, «il
a porté nos péchés,» et pour «nos maladies» il a fait de même. La nature
humaine de Jésus ne pouvait pas être atteinte de maladie puisqu’elle était
restée sainte. Nulle part dans le récit de sa vie nous ne voyons qu’il soit
question de maladie. Il participe à toutes les faiblesses de notre nature
humaine, à la faim, à la soif, à la fatigue et au sommeil, parce que tout cela
n’est pas la conséquence du péché, mais il n’eut pas trace de maladie. Elle
était impossible pour lui, puisqu’elle est la preuve de la présence du péché et
un avant coureur de la mort. Comme il était sans péché, la maladie n’avait pas
de prise sur lui et il ne pouvait mourir que de mort violente en consentant
volontairement à la mort. Ce n’est donc pas en lui, mais sur lui que nous
voyons la maladie aussi bien que le péché; c’est de sa libre volonté qu’il s’en
est chargé, qu’il les a portés. En les portant et les prenant sur lui, il en a
par là même triomphé et s’est acquis le droit d’en délivrer ses enfants.
Le péché avait également attaqué et ruiné l’âme et
le corps. Jésus est venu sauver l’un et l’autre. Après avoir «porté sur lui la
maladie» aussi bien que «le péché,» il peut nous affranchir de l’un comme de
l’autre, et pour accomplir ce double affranchissement, il n’attend qu’une chose
de notre part: la foi.
Aussitôt que le malade se rend compte du sens, de
ces mots: Jésus «a porté mes péchés, il ne craint plus de dire aussi: je n’ai
donc plus à porter mes péchés, car ils ne sont plus sur moi. De même aussitôt
qu’il saisit et croit que Jésus, l’Agneau de Dieu, «a porté nos maladies,» il
ne craint pas de dire: je n’ai plus à porter moi-même la maladie; avec le
péché, Jésus a porté la conséquence du péché, la maladie; il en a fait propitiation
et m’affranchit de tous deux.
J’ai été témoin de l’influence bénie qu’eut un jour
cette vérité sur une femme malade. Depuis sept ans elle avait été presque
toujours au lit. Atteinte de consomption, d’épilepsie et d’autres maux encore,
elle savait par les médecins qui la soignaient qu’il n’y avait plus d’espoir de
guérison pour elle.
On la transporta dans l’une des réunions religieuses
du Révérend Boardman, où on la coucha à moitié évanouie sur une chaise longue.
Elle ne se souvint point ensuite de ce qui avait été dit autour d’elle, mais il
lui semblait entendre une voix lui dire: «S’il a porté tes langueurs, pourquoi
les porter encore toi-même? Lève-toi?» Ensuite lui vint cette pensée: «Si je me
lève et que le tombe par terre, que dira-t-on de moi?» Mais la voix intérieure
recommença à dire: «S’il a porté mes péchés, pourquoi les porterais-je encore?»
-Au grand étonnement de tous les assistants, elle se leva donc, et quoique très
faible encore, elle put s’approcher de la table.
Depuis ce moment sa guérison continua. Au bout de
quelques semaines, elle avait repris bon visage, et trois mois après, les
forces lui avaient si bien été rendues que chaque jour elle pouvait consacrer
quelques heures à visiter les pauvres. Avec quelle joie et quel amour elle
parlait alors de celui qui était «la force de sa vie.» (Psaume 27:1)
Elle avait cru que Jésus avait porté ses maux aussi
bien que ses péchés, et sa foi ne fut point trompée. C’est ainsi que Jésus se
révèle comme un parfait sauveur à tous ceux qui veulent se confier entièrement
en lui.
NEUVIÈME JOUR Jésus guérit les malades.
«Il guérit tous les malades afin que s’accomplît ce
qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités et il
s’est chargé de nos maladies. (Matthieu 8:16,17)
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié les
paroles du prophète Esaïe. S’il restait au lecteur quelque doute quant à
l’interprétation qui en a été donnée, qu’il veuille bien se souvenir de ce que
le Saint-Esprit a fait écrire à cet égard à l’évangéliste saint Matthieu. À
propos de tous les malades guéris par Jésus, il dit expressément qu’il les
guérit «afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète.»
C’est parce que Jésus s’était chargé de nos maladies, qu’il pouvait, qu’il
devait les guérir. S’il ne l’avait pas fait, une partie de son oeuvre de
rédemption serait restée sans puissance et sans fruit.
Ce n’est pas ainsi que l’on envisage généralement ce
texte de la Parole de Dieu. Il est reçu de ne voir dans
les guérisons miraculeuses du Seigneur Jésus que la preuve de sa miséricorde ou
le symbole de ses grâces spirituelles. On ne voit point là une conséquence
nécessaire de la rédemption, quoique ce soit ce que la Bible nous déclare. Le corps et l’âme ont
été crées pour servir ensemble d’habitation à Dieu; l’état maladif du corps est
aussi bien que celui de l’âme la conséquence du péché, et c’est là ce que Jésus
est venu porter, expier et vaincre.
Lorsque Jésus était ici-bas, ce n’était pas en
qualité de Fils de Dieu qu’il guérissait les malades, mais comme le Médiateur
qui avait pris sur lui et porté la maladie, et ceci nous fait comprendre
pourquoi Jésus a donné autant de temps à son oeuvre de guérison, pourquoi aussi
les évangélistes en parlent d’une manière si détaillée. Lisez par exemple ce
qu’en dit Matthieu: «Jésus parcourait toute la
Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume
et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se
répandit dans toute la Syrie et on lui amenait tous ceux qui
souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des
lunatiques, des paralytiques, et il les guérissait.» (Matthieu 4:23,24) «Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans
les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume et guérissant toute
maladie et toute infirmité.» (Matthieu 9:35) «Il envoya ses disciples et leur donna le pouvoir de chasser les
esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.» (Matthieu 10:1) Quand les disciples de Jean-Baptiste vinrent demander à Jésus s’il
était le Messie, il leur répondit pour le leur prouver: «Les aveugles voient,
les boiteux marchent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.» (Matthieu 11:5)
Après la guérison de «la main sèche le jour du
sabbat» et l’opposition des pharisiens qui cherchaient le moyen de le faire
mourir, nous lisons «qu’une grande foule le suivit et qu’il guérit tous les
malades.» (Matthieu 12:15) Lorsque plus tard la multitude l’avait suivi dans un lieu désert, il
est dit: «Quand il sortit, il vit une grande foule et fut ému de compassion
pour elle, et il guérit les malades.» (Matthieu 14:14) Plus loin encore: «On lui amena tous les malades. Ils le prièrent de
leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement; et tous ceux qui
le touchèrent furent guéris.» (Matthieu 14:35,36) Il est dit aussi des malades qui étaient parmi la foule: «Et il les
guérit,» et Matthieu ajoute: «En sorte que la foule était dans l’admiration...
et glorifiait le Dieu d’Israël.» (Matthieu 15:30,31) Enfin vers les confins de la
Judée «une grande foule le
suivit, et là il guérit les malades.» (Matthieu 19:2)
Ajoutons à ces divers textes ceux qui nous donnent
en détail le récit des guérisons opérées par Jésus, et demandons-nous si ces
guérisons nous offrent seulement la preuve de sa puissance pendant son séjour
sur la terre, ou si elles ne sont pas bien plutôt le résultat indubitable et
constant de son oeuvre de miséricorde et d’amour, la manifestation de sa
puissance de rédemption qui soustrait le corps et l’âme à la domination du
péché. Oui, c’était bien là le but de Dieu.
Si donc Jésus a porté nos langueurs, parce que c’est
là une partie intégrante de la rédemption, s’il a guéri les malades, «afin que
fût accompli ce qui avait été annoncé par Esaïe,» et si son cœur de Sauveur est
toujours plein de miséricorde et d’amour, nous pouvons croire avec certitude
qu’aujourd’hui encore la volonté de Jésus est de guérir les malades en réponse
à la prière de la foi.
DIXIÈME JOUR L’Éternel qui le guérit.
«Je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai
frappé les Égyptiens, car je suis l’Éternel qui te guérit.». (Exode 15,26)
Souvent nous avons lu ces mots, mais sans oser les
prendre pour nous, sans nous attendre à ce que le Seigneur les accomplit à
notre égard. Nous avons vu là que le peuple de Dieu devait être exempt des maux
infligés aux Égyptiens, et nous avons cru que cette promesse n’avait de valeur
que pour l’ancienne Alliance, tandis que nous qui vivons dans l’économie du
Saint-Esprit, nous ne pouvions prétendre à être préservés ou guéris de la
maladie par l’intervention directe du Seigneur. Cependant comme nous étions
obligés de reconnaître la supériorité de la nouvelle Alliance, nous en étions
venus à nous dire dans notre ignorance que souvent la maladie amène de grandes
bénédictions et que par conséquent Dieu avait bien fait de retirer ce qu’il
avait promis autrefois, de ne plus être pour nous ce qu’il avait été pour
Israël, «l’Éternel qui te guérit.»
Mais voici qu’aujourd’hui l’Eglise se réveille et
reconnaît son erreur. Elle voit que sous la nouvelle Alliance aussi, le
Seigneur Jésus s’est acquis le titre de Guérisseur par toutes ses guérisons
miraculeuses. Elle remarque également qu’en chargeant son Église de prêcher
l’Évangile à toute créature, il lui a promis «d’être avec elle jusqu’à la fin
du monde,» et que comme preuve de sa présence, ses disciples auraient le
pouvoir d’imposer les mains aux malades et de les guérir. (Marc 16:15,18) Elle remarque encore que le jour de la
Pentecôte la diffusion
merveilleuse du Saint-Esprit fut accompagnée de guérisons miraculeuses, preuve
évidente des bienfaits apportés par la vertu d’En Haut. (Actes 3:7; 5:15; 9:40)
Rien dans la
Bible ne lui fait croire que la
promesse faite à Israël ait été rétractée dès lors, et de la bouche de saint
Jacques, elle entend cette promesse nouvelle: La prière de la foi sauvera ou
guérira le malade.» (Jacques 5:14) Elle sait que de tout temps c’est l’incrédulité qui a mis des bornes au
Saint d’Israël.» (.(Psaume 78:41) (Version d’Osterwald.) et
elle se demande si ce n’est pas encore aujourd’hui l’incrédulité qui arrête
cette manifestation de la puissance de Dieu. Impossible d’en douter. Ce n’est
pas Dieu, ce n’est pas sa Parole qu’il faut accuser ici, c’est notre
incrédulité seule qui arrête la puissance miraculeuse du Seigneur, qui
l’empêche de guérir comme aux temps passés. Il faut que notre foi se réveille,
qu’elle reconnaisse et adore en Christ la toute-puissance de celui qui dit: «Je
suis l’Éternel qui te guérit.» Les oeuvres de Dieu sont ce qui nous fait le
mieux saisir ce que nous dit sa Parole; les guérisons qui viennent de nouveau
répondre à la prière de la foi confirment par une glorieuse illustration, la
vérité de sa promesse.
Apprenons à voir en Jésus ressuscité le divin
Guérisseur et recevons-le comme tel. Pour reconnaître en Jésus ma justice, ma
force et ma sagesse il faut que par la foi je saisisse qu’il est réellement
tout cela pour moi; de même quand la
Bible me dit que Jésus est le
souverain Guérisseur, il faut que je m’approprie cette vérité, lui disant: Oui,
Seigneur, c’est toi qui es mon Guérisseur. Et pourquoi puis-je le tenir pour
tel? C’est parce qu’il se donne à moi, que je suis «une même plante avec lui», (Romains 6:5) inséparablement uni à lui; c’est parce que son amour se plaît à combler
de ses grâces ses bien-aimés, à se communiquer à tout cœur qui veut le
recevoir, que j’ai droit à sa puissance de guérison. Croyons-le, le trésor de
bénédictions que comporte le nom de «l’Éternel qui te guérit» est prêt à se
répandre sur tous ceux qui connaissent ce nom divin et qui veulent se confier
en lui. Ici c’est la foi qui est le véritable remède à tout, c’est là le seul
traitement efficace selon les lois du Royaume de Dieu.
Quand j’expose ma maladie au Seigneur, ce n’est pas
sur ce que je vois, sur ce que je sens ou ce que je pense que je dois
m’appuyer, mais sur ce qu’il a dit. Lors même que tout paraîtrait s’opposer à
la guérison attendue, lors même qu’elle n’aurait pas lieu au moment même, ou de
la manière que je m’étais figuré devoir l’obtenir, lors même que le mal
semblerait s’aggraver, ma foi, fortifiée par l’attente même, doit s’attacher
sans varier à cette parole sortie de la bouche de Dieu: «Je suis l’Éternel qui
te guérit.»
Le but constant de Dieu est de faire de nous de
vrais croyants. La guérison, la santé n’ont guère de valeur tant qu’elles ne
servent pas à nous unir plus étroitement à Dieu et à le glorifier; aussi
faut-il dès qu’il s’agit de guérison que notre foi soit mise à l’épreuve. C’est
celui qui compte sur la fidélité de son Dieu, celui qui écoute Jésus lui
répéter: «Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu,» (Jean 11:40) qui aura la joie de recevoir de Dieu même la guérison de son corps, de
la voir s’opérer d’une manière digne de Dieu et conformément à ses promesses.
Quand nous lisons ces mots: «Je suis l’Éternel qui te guérit,» ne craignons pas
de répondre avec empressement: Oui, Seigneur, tu es pour moi «l’Éternel qui
guérit.»
ONZIÈME JOUR Obéissance et bonne santé.
«L’Éternel donna au peuple des lois et des
ordonnances, et ce fut là qu’il le mit à l’épreuve. Il dit: Si tu écoutes
attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses
yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses
lois, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Égyptiens,
car je suis l’Éternel qui te guérit.». (Exode 15:26)
C’est à Mara que l’Éternel avait donné ces
ordonnances à son peuple. Israël venait d’être soustrait au joug des Égyptiens,
lorsque dans le désert les eaux de Mara mirent à l’épreuve sa foi. Après avoir
rendu douces ces eaux amères, le Seigneur promit aux Israélites de ne les
frapper d’aucune des maladies des Égyptiens tant qu’ils voudraient lui obéir.
Ils pouvaient être exposés à d’autres épreuves, à manquer parfois d’eau et de
pain, à combattre des ennemis puissants et à courir de grands périls, tout cela
pouvait les atteindre malgré leur obéissance, mais la maladie ne devait pas les
toucher. Dans un monde encore sous la puissance de Satan, ils pouvaient être en
butte aux attaques venant du dehors, mais ils ne devaient point être atteints
dans leur corps par la maladie, car Dieu les en avait affranchis. N’avait-il
pas dit: «Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, je ne te
frapperai d’aucune des maladies dont l’ai frappé les Égyptiens. Je suis
l’Éternel qui te guérit.» Et ailleurs encore: «Vous servirez l’Éternel votre
Dieu, et j’éloignerai la maladie du milieu de vous (Exode 23:25) Lisez encore (Lévitique 26:14,16) (Deutéronome 7:15 28:15-28 28:58-61)
Ceci appelle notre attention sur une vérité
d’importance majeure, sur le rapport intime qui existe entre l’obéissance et la
santé, entre la sanctification qui est la santé de l’âme et la guérison divine
qui assure la santé du corps; l’une et l’autre sont comprises dans le salut qui
vient de Dieu. Remarquons ici que dans diverses langues, ces trois mots
dérivent de la même racine et présentent la même idée fondamentale: Le salut
est la rédemption que nous a acquise le Sauveur; la santé qui est le salut du
corps, nous vient aussi du divin Guérisseur; la sanctification enfin nous
rappelle que le véritable salut et la véritable santé consistent pour le croyant
à être saint comme Dieu est saint. C’est donc en donnant la santé au corps et
la sainteté à l’âme que Jésus est réellement le Sauveur de son peuple. Notre
texte signale clairement le rapport qui existe entre la sainteté de la vie et
la guérison du corps. Les expressions qui appuient là-dessus semblent s’y
multiplier à dessein: «Si tu écoutes
attentivement… .si tu fais ce qui est droit... si tu prêtes l’oreille et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d’aucune maladie.»
Nous avons ici la clé de toute obéissance ou
sainteté véritable. Souvent nous croyons connaître très bien la volonté de Dieu
révélée dans sa Parole; mais pourquoi cette connaissance ne produit-elle pas
plus d’obéissance? C’est que pour obéir,
il faut commencer par écouter.
«Si tu écoutes attentivement la voix de ton Dieu et que tu prêtes l’oreille...»
Tant que cette volonté divine me vient par la voix d’un homme ou par la lecture
d’un livre, elle pourra n’avoir que peu de force en moi, tandis que si j’entre
directement en communion avec Dieu, écoutant sa voix, son commandement se
trouve accompagné de vie, d’une force vivante qui vient en faciliter
l’accomplissement. Christ est la parole vivante et le Saint-Esprit est sa voix.
Écouter sa voix, c’est renoncer à toute volonté, toute sagesse propres, c’est
fermer l’oreille à toute autre voix pour n’attendre d’autre direction que celle
de l’Esprit-Saint.
Le racheté est semblable au serviteur, ou à l’enfant
qui ont besoin d’être dirigés. Il sait qu’il appartient entièrement à Dieu, que
tout son être, esprit, âme et corps, doit glorifier Dieu. Il sent également que
tout cela est au-dessus de ses forces et qu’il doit recevoir d’heure en heure
la direction dont il a besoin. Il sait aussi que le commandement divin ne peut,
s’il reste pour lui lettre morte, lui communiquer sagesse et force et que ce
n’est qu’en prêtant l’oreille avec attention qu’il obtiendra la force voulue.
Il écoute donc et il apprend ainsi à observer les lois de Dieu. C’est cette vie
d’attention et d’action, de renoncement et de crucifixion qui constitue une vie
sainte. Le Seigneur nous y amène en premier lieu par la maladie, qui nous fait
comprendre ce qui nous manque, puis aussi par la guérison qui appelle l’âme à
cette vie d’attention continuelle à la voix de Dieu.
La plupart des chrétiens ne voient dans la guérison
divine qu’une grâce temporelle pour le corps, tandis que, promise par le Dieu
saint, elle a pour but de nous sanctifier. L’appel à la sanctification retentit
chaque jour plus fort et plus clair dans l’Eglise. De plus en plus les croyants
comprennent que Dieu les veut semblables à Christ; et le Seigneur recommence
aussi à faire agir sa vertu de guérison, cherchant à nous montrer ainsi que de
nos jours encore le Saint d’Israël est «l’Éternel qui guérit» que sa volonté
est de maintenir son peuple soit dans l’obéissance, soit dans la santé du
corps.
Que le malade qui attend du Seigneur sa guérison
reçoive ceci avec joie. Ce n’est pas une obéissance légale qui lui est
demandée, une obéissance qui dépende de ses propres forces. Non, c’est au
contraire l’abandon du petit enfant que Dieu réclame de lui, l’attention à
écouter et à se laisser conduire. Voilà ce que Dieu attend de lui, et la
guérison du corps répondra à cette foi d’enfant; le Seigneur se révélera à lui
comme le Sauveur puissant qui guérit le corps et qui sanctifie l’âme.
DOUZIÈME JOUR Job, sa maladie et sa
guérison.
«Et
Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère
malin depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête.».(Job 2:7)
La mystérieuse histoire de Job soulève un instant
pour nous le voile qui nous cache le monde invisible; elle nous fait entrevoir
que le ciel et l’enfer s’occupent des serviteurs de Dieu sur la terre. Nous
voyons aussi là quelle tentation suscite la maladie et comment Satan s’en sert
pour disputer à Dieu l’âme de l’homme et la perdre, tandis qu’au contraire Dieu
cherche à la sanctifier par l’épreuve même. L’exemple de Job nous fait voir à
la lumière de Dieu d’où provient la maladie, quel est le résultat qu’elle doit
amener et comment il est possible d’en être délivré.
D’où provient la maladie? Vient-elle de Dieu ou de Satan? On est généralement loin de s’accorder
sur ce point. Les uns la tiennent pour être envoyée de Dieu, les autres veulent
y voir l’œuvre du malin. Les uns et les autres sont dans l’erreur s’ils veulent
soutenir leur opinion à l’exclusion de celle du parti opposé, tandis que tous
ont raison s’ils admettent que cette question présente deux faces.
Disons donc que la maladie vient de Satan, mais
qu’elle ne peut avoir lieu qu’avec la permission de Dieu. D’un côté la
puissance de Satan est celle d’un oppresseur qui n’a par lui-même aucun droit
de fondre sur l’homme et de l’attaquer, et de l’autre côté les prétentions de
Satan sur l’homme sont légitimes en ce que la justice de Dieu décrète que
l’homme qui se livre à Satan par ses péchés se place par là même sous sa
domination.
Satan est le prince de l’empire des ténèbres et du
péché; la maladie est la conséquence du péché. Voilà ce qui constitue les
droits de Satan sur le corps de l’homme pécheur. Il est prince de ce monde;
Dieu le reconnaît comme tel jusqu’à ce qu’il soit légalement vaincu et détrôné.
Il a par conséquent un pouvoir certain sur tous ceux qui demeurent ici-bas sous
sa juridiction. C’est donc lui qui tourmente les hommes par la maladie et qui
cherche par là à les détourner de Dieu et à les perdre.
Mais, hâtons-nous de le dire, la puissance de Satan
est loin d’être toute-puissante, elle ne peut rien sans l’autorisation de Dieu.
Si Dieu lui permet de faire tout ce qu’il fait pour tenter les hommes, et même
les croyants, c’est pour que l’épreuve porte en eux un fruit de sanctification.
Il nous est dit aussi que Satan a l’empire de la mort, qu’il est à l’œuvre
partout où règne la mort, et pourtant il ne peut rien décider quant à la mort
des serviteurs de Dieu, sans la volonté expresse de Dieu. De même pour la
maladie. À cause du péché, elle est l’œuvre de Satan, mais comme c’est à Dieu
qu’appartient la haute direction du monde, elle peut aussi être envisagée comme
l’œuvre de Dieu. Tous ceux qui connaissent le livre de Job savent avec quelle
clarté il expose tout ceci. {1)
Quel résultat doit amener la maladie? Ce résultat sera bon ou mauvais selon que Dieu ou Satan aura la
victoire en nous. Sous l’influence de Satan, le malade s’enfonce toujours plus
dans le péché. Il ne voit pas dans le péché la cause du châtiment et se
préoccupe avant tout de lui-même et de ce qu’il souffre. Il ne demande qu’à
être guéri, sans songer à vouloir l’affranchissement du péché.
Au contraire, partout où c’est Dieu qui a la
victoire, la maladie amène le malade à renoncer à lui-même et à s’abandonner à
Dieu. C’est ce que nous montre l’histoire de Job. Ses amis l’accusent injustement
d’avoir commis des péchés exceptionnellement graves et de s’être ainsi attiré
toutes ses terribles souffrances. Il n’en était rien pourtant, puisque Dieu
lui-même avait dit de lui qu’il était «intègre et droit, craignant Dieu et se
détournant du mal.» (Job 2:3) Mais pour se défendre, Job alla trop loin. Au lieu de s’humilier dans
sa bassesse devint le Seigneur et de reconnaître ses fautes cachées, il chercha
à se justifier, fort de sa propre justice. Ce ne fut que lorsque le Seigneur
lui apparut, qu’il en vint à dire: «Je me condamne et je me repens sur la
poussière et sur la cendre.» (Job 42:6) Pour lui, la maladie devint insigne bénédiction en l’amenant à
connaître Dieu d’une manière toute nouvelle et à s’humilier devant lui plus que
jamais. C’est là, pour nous aussi la bénédiction que Dieu veut nous faire
recevoir lorsqu’il permet à Satan de nous frapper par la maladie, et ce but est
atteint par tous les malades qui s’abandonnent à lui sans réserve.
Comment être délivré de la maladie? Un père ne prolonge le châtiment de son enfant que le temps nécessaire.
De même Dieu, qui a son but pour permettre la maladie, ne prolongera le
châtiment qu’autant qu’il le faudra pour atteindre le but. Dès que Job l’eut
compris, dès qu’il se fut «condamné et repenti sur la poussière et la cendre»
en écoutant ce que Dieu lui avait révélé, le châtiment prit fin. Dieu lui-même
le délivra de la main de Satan et le guérit de sa maladie.
Puissent les malades de nos jours comprendre aussi
que Dieu a un but déterminé pour permettre le châtiment et qu’aussitôt qu’il
sera atteint, qu’aussitôt que le Saint-Esprit les aura amenés à confesser et à
délaisser leurs péchés, à se consacrer entièrement au service de Dieu, le
châtiment ne sera plus nécessaire, que le Seigneur alors pourra et voudra les
en délivrer. Dieu se sert de Satan comme un gouvernement sage se sert du
geôlier. Il ne laisse ses enfants en son pouvoir que le temps voulu; après quoi
sa bonne volonté est de nous associer à l’affranchissement de celui qui a
vaincu Satan, qui nous a soustraits à sa domination en portant à notre place et
nos péchés et nos maladies.
TREIZIÈME JOUR La maladie est-elle un
châtiment?
«C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup
d’infirmes et de malades et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous
examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés; nous sommes châtiés par le
Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.». (1Corinthiens 11:30-32)
En écrivant aux Corinthiens, saint Paul avait dû
leur adresser des reproches sur la manière dont ils participaient à la Sainte-Cène, s’attirant ainsi des
châtiments de la part de Dieu. Après quoi il ajoute: «C’est pour cela qu’il y a
parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades.» La maladie est donc ici un
jugement de Dieu, un châtiment du péché. C’est bien un châtiment qu’il voit là,
puisqu’il dit ensuite: «châtiés par le Seigneur», et qu’il ajoute que c’est
pour les empêcher de tomber encore plus bas dans le péché, pour les empêcher
d’être «condamnés avec le monde» qu’ils sont ainsi frappés. Il les avertit que
s’ils s’examinaient eux-mêmes, ils ne seraient ni «jugés», ni «châtiés» par le
Seigneur; que si par cet examen, ils découvraient la cause de la maladie et
condamnaient leurs péchés, le Seigneur n’aurait plus besoin de sévir avec
rigueur. N’est-il pas évident qu’ici la maladie est un jugement de Dieu, un
châtiment du péché, et que nous pouvons l’éviter en nous examinant et nous
condamnant nous-mêmes?
Oui, la maladie est plus souvent qu’on ne le croit
un jugement, un châtiment du péché. «Ce n’est pas volontiers que Dieu humilie
et qu’il afflige les enfants des hommes.» (Lamentations 3:33)
Ce n’est pas sans cause qu’il nous prive de la
santé. Peut-être sera-ce pour nous rendre attentif à quelque péché que nous
pourrons préciser; «Ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de
pire»; (Jean 5:14) peut-être aussi parce que l’enfant de Dieu s’est engagé dans une voie
d’orgueil et de mondanité, ou bien parce que la confiance en soi-même et le
caprice se mêlent chez lui au service de Dieu. Il se peut encore que le
châtiment ne sévisse pas sur quelque péché particulier, mais qu’il soit le
résultat de la prépondérance du péché qui pèse sur toute l’humanité. (Jean 9:3) {1)
Quoi qu’il en soit, toujours la maladie est une discipline
qui doit nous rendre attentifs au péché et nous en détourner. Le malade devra
donc commencer par «se condamner lui-même» en se plaçant devant son Père
céleste avec un sincère désir de discerner tout ce qui a pu lui déplaire, tout
ce qui a rendu le châtiment nécessaire. Il pourra compter alors sur la lumière
du Saint-Esprit qui lui fera voir clairement ses fautes. Qu’il soit prêt
ensuite à y renoncer aussitôt et à se mettre à la disposition du Seigneur pour
le servir avec une parfaite obéissance; qu’il ne s’imagine pas toutefois
pouvoir vaincre le péché par ses propres efforts. Non, impossible à lui de le
faire; mais qu’avec toute sa force de volonté, il renonce au péché devant le
Seigneur et que par la foi, il se croie reçu, accueilli de lui. Par là il se
donnera, se consacrera à Dieu tout de nouveau, voulant ne faire que sa volonté
sainte en toutes choses.
L’Écriture nous assure que si nous nous examinons
ainsi nous-mêmes, le Seigneur ne nous jugera plus. Il va sans dire qu’un Père
ne châtie son enfant qu’autant que c’est nécessaire pour son bien. Dieu veut
nous affranchir du péché; aussitôt que nous le comprenons et que nous rompons
avec le péché, la maladie peut cesser, elle a produit son effet. Il faut se
mettre au clair sur ce qu’est la maladie et voir là une discipline de Dieu. On
reconnaît vaguement qu’on a des péchés, mais on ne cherche guère à les
préciser; quand on le fait, on ne croit pas pouvoir y renoncer; et quand on se
décide à les délaisser, on ne compte pas sur Dieu pour mettre fin au châtiment.
Pourtant quelle glorieuse assurance nous donnent ici les paroles de saint Paul!
Cher malade, comprends donc que ton Père céleste a
quelque chose à reprendre en toi. La maladie doit te le faire découvrir et le
Saint-Esprit te guidera dans cette recherche. Renonce alors à ce qu’il te
signalera. Tu ne voudrais pas qu’il restât le moindre nuage entre ton Père et
toi. Sa volonté est de te pardonner ton péché et de te guérir de ta maladie. En
Jésus, nous avons pardon et guérison; ce sont là les deux faces de son oeuvre
de rédemption. Il t’appelle à vivre d’une vie de dépendance de lui, plus encore
que tu ne l’as fait.
Abandonne-toi donc à lui dans une entière obéissance
et marche désormais comme un petit enfant en suivant ses pas. C’est avec joie
que ton Père céleste te délivrera du châtiment, qu’il se fera connaître à toi
comme ton Guérisseur, qu’il te rapprochera de lui par ce nouveau lien de son
amour, qu’il te rendra obéissant et fidèle à le servir. S’il a dû en Père
fidèle et sage, te châtier, c’est comme un Père aussi qu’il veut ta guérison,
qu’il veut te bénir et te garder désormais.
{1) Lorsqu’à propos de l’aveugle-né, les disciples demandent au Seigneur:
Qui a péché? et qu’il leur répond: «Ce n’est pas que lui, ou ses parents aient
péché», il ne dit nullement qu’il n’y ait pas de rapport entre le péché et la
maladie, mais il nous enseigne à ne pas accuser de péché toute personne malade.
Il faut user ici d’une grande réserve et se garder de porter des jugements
injustes sur les malades.
QUATORZIÈME
JOUR
La
volonté de Dieu.
«Que ta volonté soit faite.». (Matthieu 6:10)
«Si Dieu le veut.». (Jacques 4:15)
Dans les jours de maladie, lorsque médecins et
remèdes échouent, on recourt généralement aux paroles citées en tête de ce
chapitre, et les voilà qui deviennent aussitôt une pierre d’achoppement sur le
chemin de la guérison divine. Comment savoir, se dit-on, si la volonté de Dieu
n’est pas que je continue à être malade, et tant que le n’en sais rien, comment
croire à ma guérison, comment la demander avec foi? Ici la vérité et l’erreur
se touchent de près. Il est vrai qu’il est impossible de prier avec foi
lorsqu’on n’est pas sûr que ce qu’on demande soit selon la volonté de Dieu. Je
puis bien, dit-on, prier avec ferveur, demander à Dieu de faire pour moi ce qui
sera le mieux, et croire qu’il me guérira si c’est possible.
Tant qu’on prie ainsi, c’est prier avec soumission,
ce n’est pas encore user de la prière de la foi.
Celle-ci ne peut avoir lieu que lorsqu’on est
certain de demander quelque chose selon la volonté de Dieu. Il s’agit donc de
s’assurer ici de ce que Dieu veut, et c’est une erreur de croire que l’enfant
de Dieu ne puisse pas savoir quelle est la volonté de Dieu quant à sa guérison.
Pour connaître cette volonté divine, il faut se
laisser guider par la Parole de Dieu. Or c’est elle qui nous promet
la guérison. La promesse qui se trouve dans l’Épître de Jacques est si formelle
qu’il est impossible de la nier. Cette promesse vient confirmer d’autres
passages encore également précis, disant que Jésus-Christ nous a acquis la
guérison de la maladie parce qu’il a «porté nos maladies.» Selon cette promesse
nous avons droit à la guérison, parce qu’elle fait partie du salut que nous
possédons en Christ, et qu’ainsi nous pouvons l’attendre avec certitude. Elle
nous déclare que la maladie est entre les mains de Dieu le moyen de châtier ses
enfants de leurs péchés, mais que cette discipline cesse de s’exercer aussitôt
que le malade reconnaît et délaisse le péché. N’est-ce pas nous dire clairement
que Dieu ne veut la maladie pour ses enfants que pour les ramener à lui quand
ils vont s’égarer au loin?
Chrétien malade, ouvre ta Bible, étudie-la et vois
dans ses pages que la maladie est un avertissement à renoncer au péché, mais
que quiconque reconnaît et délaisse ses péchés, trouve en Jésus pardon et
guérison. Telle est la promesse de Dieu dans sa Parole. Si le Seigneur avait en
vue quelque autre dispensation pour tel de ses enfants qu’il voudrait rappeler
à Lui, il lui révélerait sa volonté, lui donnant par le Saint-Esprit le désir
de déloger; dans tel autre cas, il ferait naître une conviction particulière;
mais comme règle générale, la
Parole de Dieu nous promet la
guérison en réponse à la prière de la foi.
Pourtant, ajoute-t-on encore, ne vaut-il pas mieux
s’en remettre pour toutes choses à la volonté de Dieu? Et on appuie cette
manière de voir de l’exemple de tels chrétiens qui auraient pour ainsi dire
forcé la main à Dieu par leurs prières, sans ajouter «Ta volonté soit faite,»
et qui n’auraient pas éprouvé de bénédiction de l’exaucement de leurs prières.
Savons-nous si la maladie ne nous serait pas meilleure que la santé? Observez
qu’il ne s’agit pas ici de forcer la main à Dieu, puisque sa Parole nous assure
que sa volonté est de nous guérir. «La prière de la foi sauvera le malade.»
Dieu veut que la santé de l’âme ait un heureux reflet sur la santé du corps,
que la présence de Jésus dans l’âme soit confirmée par l’état prospère du
corps. Et quand vous savez que telle est sa volonté, vous ne pouvez pas en
parlant de la sorte, dire avec vérité que vous vous en remettez à lui pour
toutes choses. Ce n’est pas vous en remettre à lui que d’user de tous les
remèdes possibles pour vous guérir, plutôt que de saisir sa promesse. Votre
soumission n’est autre chose que paresse spirituelle à l’égard de ce que Dieu
vous commande de faire.
Quant à savoir si la maladie n’est pas meilleure que
la santé, nous n’hésitons pas à répondre que le retour à la santé qui est le
fruit de l’abandon du péché, de la consécration à Dieu et d’une communion
intime avec Jésus par la foi, vaut infiniment mieux que la maladie. «Ce que
Dieu veut, c’est votre sanctification», (1Thimothée 4:3) et c’est par la guérison que Dieu en confirme la réalité. Quand Jésus
vient, par son Esprit, prendre possession de notre corps et le guérir
miraculeusement, quand ensuite la santé reçue doit être de jour en jour
conservée par une communion ininterrompue avec lui, l’expérience que nous
faisons ainsi de la puissance et de l’amour du Seigneur nous apporte un
résultat bien meilleur que ne pourrait l’offrir la maladie. Sans doute la
maladie peut nous enseigner la soumission, mais la guérison reçue directement
de Dieu nous fait mieux connaître Jésus, nous apprend à mieux nous confier en lui.
En outre elle prépare le croyant à s’acquitter mieux aussi du service de Dieu.
Chrétien malade, si tu veux réellement savoir quelle
est ici la volonté de Dieu, ne te laisse influencer ni par l’opinion d’autrui,
ni par tes anciens préjugés, mais écoute, étudie ce que dit la Parole de Dieu. Examine si elle ne te dit pas
que la guérison divine fait partie de la rédemption de Jésus et que Dieu veut
que tout croyant ait le droit de la réclamer; vois si elle ne promet pas
d’exaucer la prière de tout enfant de Dieu à cet égard, et si la santé rendue
par la puissance du Saint-Esprit ne manifeste pas la gloire de Dieu aux yeux de
l’Eglise et du monde. Interroge-la; elle te répondra que selon la volonté de
Dieu, la maladie est une discipline occasionnée par le péché, et que la
guérison accordée à la prière de la foi témoigne de la grâce divine qui
pardonne, qui sanctifie, qui ôte le péché.
Voir les notes IIIme et IVme
QUINZIÈME JOUR Discipline et
sanctification.
«Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous
participions à sa sainteté.» (Hébreux 12:10)
«Si quelqu’un se conserve pur, il sera un vase
d’honneur, sanctifié, utile à son Maître, propre à toute bonne oeuvre.». (2Timothée 2:21)
Sanctifier quelque chose, c’est le mettre à part
pour le consacrer à Dieu et à son service. Le temple de Jérusalem était saint,
c’est-à-dire qu’il était consacré, dédié à l’Éternel pour lui servir de
demeure. Les vases du temple étaient saints parce qu’ils étaient destinés au
service du temple, les prêtres étaient saints, choisis pour servir Dieu, et
prêts à travailler pour lui. De même le chrétien doit être sanctifié aussi,
disposé à servir le Seigneur, propre à toute bonne oeuvre.
Lorsque le peuple d’Israël sortit d’Égypte,
l’Éternel le réclama pour son service comme un peuple saint. «Laisse aller mon
peuple afin qu’il me serve,» avait-il fait dire à Pharaon. Affranchis de leur
dur esclavage, les Israélites devaient entrer aussitôt au service de Dieu et
devenir avec bonheur ses serviteurs. L’affranchissement fut pour eux le chemin
qui les conduisit à la sanctification.
Aujourd’hui encore, Dieu veut se faire un peuple
saint, et c’est pour nous amener à en faire partie que Jésus nous affranchit.
«Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et
de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes
oeuvres.» (Tite 2:14) C’est le Seigneur qui brise les chaînes par lesquelles Satan voudrait
nous retenir en esclavage. Il veut nous voir libres, tout à fait libres de le
servir. Il veut sauver, affranchir l’âme et le corps, afin que chacune des
facultés de l’âme, que chacun des membres du corps lui soit consacré et puisse
se mettre sans réserve à son service.
Un grand nombre de chrétiens ne comprennent pas
encore tout cela, ils ne savent pas voir que le but de leur affranchissement
est de les sanctifier, de les préparer au service de Dieu. Ils se servent de
leur vie de leurs membres pour «chercher leur propre satisfaction; » aussi ne
se sentent-ils pas la liberté de demander avec foi leur guérison. C’est donc
pour les châtier et les amener à vouloir être sanctifiés que le Seigneur permet
à Satan de leur infliger la maladie et de les retenir par là-même enchaînés et
prisonniers. (Lu 13:11,16) «Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa
sainteté,» et que nous soyons «sanctifiés, utiles à notre Maître.»(..)(Hébreux 12:10) (2 Timothée 2:21)
La discipline qu’inflige la maladie apporte de
grandes bénédictions. Elle engage le malade à réfléchir; elle lui fait voir que
Dieu s’occupe de lui, cherchant à lui montrer ce qui le sépare encore de lui.
Dieu lui parle, il l’appelle à examiner ses voies, à reconnaître qu’il manque
de sainteté et que le but du châtiment est de le faire «participer à la
sainteté divine.» Il éveille en lui le désir d’être éclairé par le Saint-Esprit
jusque dans les replis intimes de son cœur, afin qu’il se rende compte de ce
qu’a été sa vie jusque-là, une vie de volonté propre, bien loin de la vie
sanctifiée que Dieu réclame de lui. Il l’amène à confesser ses péchés, à les
remettre au Seigneur Jésus, à croire que le Sauveur peut l’en délivrer. Il le
presse de se donner à lui, de lui consacrer sa vie, de mourir à lui-même pour
pouvoir vivre pour Dieu.
La sanctification n’est pas quelque chose que vous
puissiez accomplir vous-même, elle ne peut pas même être accomplie par Dieu en
vous comme quelque chose que vous puissiez posséder et contempler en vous. Non,
c’est l’Esprit saint, l’Esprit de sanctification qui pourra seul faire passer
en vous sa sainteté et la renouveler sans cesse. C’est donc par la foi que vous
pourrez «participer à cette sainteté-là.» Après avoir compris que Jésus «vous a
été fait de la part de Dieu sanctification » (1Corinthiens 1:30) et que le Saint-Esprit est chargé de vous transmettre sa sainteté,
celle qu’a réalisée sa vie terrestre, abandonnez-vous à lui par la foi pour
qu’il vous fasse vivre d’heure en heure de cette vie-là. Croyez que le Seigneur
vous conduira, vous gardera par son Esprit dans cette vie de sanctification et
de consécration au service de Dieu. Vivez ainsi dans l’obéissance de la foi,
toujours attentif à sa voix, à la direction du Saint-Esprit.
Dès que cette paternelle discipline a amené le
malade à une vie de sanctification, Dieu a atteint son but, et Il guérira celui
qui le lui demandera avec foi. «Nos pères nous châtiaient pour peu de jours
Tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse et non de joie, mais il
produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de
justice.» (Hébreux 12:10,11) Oui, c’est quand le croyant réalise «ce fruit de justice,» qu’il est
prêt à être libéré du châtiment.
Oh! c’est parce que les croyants comprennent encore
si peu que la sanctification est une entière consécration à Dieu, qu’ils ne
peuvent pas croire non plus que la guérison suivra de près la sanctification du
malade. La bonne santé n’est trop souvent pour eux qu’affaire de bien-être et
de jouissance personnelle dont ils peuvent disposer à leur gré, mais Dieu ne
saurait servir ainsi leur égoïsme. S’ils comprenaient mieux que Dieu demande de
ses enfants qu’ils soient «sanctifiés et utiles à leur Maître,» ils se seraient
pas surpris de le voir accorder guérison et forces nouvelles à ceux qui ont
appris à mettre à sa disposition tous leurs membres, voulant être sanctifiés et
employés à son service par le Saint-Esprit. L’Esprit de guérison est aussi
l’Esprit de sanctification.
SEIZIÈME
JOUR
Pardon
et guérison.
«Or afin que vous sachiez que le fils de l’homme a
sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au
paralytique, prends ton lit et va dans ta maison.» (Matthieu 9:6)
L’homme réunit en lui deux natures. Il est à la fois
esprit et matière, ciel et terre, âme et corps. Par là-même d’un côté il est
fils de Dieu, de l’autre il est voué à la destruction à cause de la chute; dans
son âme le péché, dans son corps la maladie sont là pour témoigner du droit que
la mort a sur lui. C’est cette double nature qui a été rachetée par la grâce
divine. Quand le psalmiste fait appel à tout ce qui se trouve en lui pour
célébrer les bienfaits de l’Éternel, il s’écrie: «Mon âme, bénis l’Éternel;
c’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies.»(Psaume 103:3) Quand Esaïe prédit la délivrance de son peuple, il ajoute-«Aucun
habitant ne dit: Je suis malade! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses
iniquités.» (Esaïe 33:24)
Cette prédiction s’est accomplie au-delà de toute
prévision, lorsque Jésus, le Rédempteur, est descendu sur la terre. Que de
guérisons il opéra, lui qui était venu fonder sur la terre le royaume des
cieux. Soit par ses actes, soit par les ordres qu’il laissa ensuite à ses
disciples, ne nous montre-t-il pas clairement que la prédication de l’Évangile
et la guérison des malades s’alliaient ensemble dans le salut qu’il apportait?
L’une et l’autre sont présentées comme la preuve évidente de sa mission de
Messie. «Les aveugles voient, les boiteux marchent... et la bonne nouvelle est
annoncée aux pauvres.» (Matthieu 11:5) Jésus qui a revêtu l’âme et le corps de l’homme, les affranchit
également des suites du péché.
Cette vérité n’est nulle part plus évidente et mieux
démontrée que dans l’histoire du paralytique. Le Seigneur commence par lui
dire: «Tes péchés te sont pardonnés,» après quoi il ajoute: «Lève-toi et
marche.» Le pardon des péchés et la guérison de la maladie vont de pair, car
aux yeux de Dieu qui voit l’ensemble de notre nature, le péché et la maladie
sont aussi étroitement unis que l’âme et le corps. D’accord avec les Écritures,
notre Seigneur Jésus a envisagé le péché et la maladie tout autrement que nous.
Pour nous, le péché rentre dans le domaine spirituel, nous le savons sous la
réprobation de Dieu, et justement condamné par lui, tandis que la maladie nous
paraît au contraire faire partie de l’état actuel de notre nature et n’avoir
rien à faire avec la réprobation de Dieu et sa justice. On va même parfois
jusqu’à dire de la maladie qu’elle est une preuve de l’amour et de la grâce de
Dieu.
Jamais, ni les Écritures, ni Jésus lui-même n’en
parlent dans ce sens-là; jamais ils ne nous présentent la maladie comme une
bénédiction, une preuve de l’amour de Dieu, qui doit être supportée avec
patience. Le Seigneur a parlé à ses disciples des diverses souffrances qu’ils
auraient à subir, mais quand il parle de la maladie c’est toujours comme d’un
mal causé par le péché, par Satan, et dont il faut être délivré. Il a
solennellement prédit à ses disciples que chacun d’eux aurait à porter sa
croix, mais jamais il n’a recommandé à aucun malade de se résigner à être
malade. Partout Jésus à guéri les malades, partout il a fait de la guérison une
des grâces que procure le royaume des cieux. Le péché dans l’âme, et la maladie
dans le corps témoignent l’un et l’autre de la puissance de Satan, et «le Fils
de Dieu a paru pour détruire les oeuvres du diable.» (1Jean 3:8)
C’est pour faire connaître l’amour du Père, que
Jésus est venu délivrer les hommes et du péché et de la maladie. Dans ses
actes, dans ses enseignements à ses disciples, dans l’œuvre du Saint-Esprit, et
enfin dans les paroles de ses apôtres, le pardon et la guérison se trouvent
toujours ensemble. L’un ou l’autre pouvait sans doute paraître plus en relief
selon le développement ou la foi de ceux auxquels s’adressaient ces grâces.
Tantôt c’était la guérison qui frayait la voie à l’acceptation du pardon,
tantôt c’était le pardon qui précédait la guérison, celle-ci venant ensuite en
sceller la certitude. Dans la première partie de son ministère, Jésus à guéri
beaucoup de malades, les trouvant prêts à croire à la possibilité de la
guérison. Il voulait par là disposer les cœurs à le recevoir lui-même comme
celui qui peut pardonner les péchés. Lorsqu’il vit que le paralytique pouvait
recevoir tout de suite le pardon, il commença par là, par ce qui avait le plus
d’importance, après quoi vint la guérison pour mettre le sceau au pardon
accordé.
Nous voyons par les récits des Évangiles que la foi
au pardon des péchés était alors plus difficile aux Juifs que la foi à la
guérison divine. Aujourd’hui c’est tout le contraire. L’Église chrétienne a
tellement entendu prêcher le pardon des péchés, que l’âme altérée de salut
reçoit facilement ce message de grâce; mais il n’en est pas de même de la foi à
la guérison divine. On n’en parle plus guère, et ils sont rares les croyants
qui en ont fait l’expérience. Il est vrai que la guérison n’est pas accordée
aujourd’hui, comme en ces temps-là, à des foules que Christ guérissait sans
conversion préalable. Il faut pour la recevoir, commencer par confesser ses
péchés et vouloir vivre d’une vie sanctifiée. Voilà sans doute pourquoi on a
plus de peine à croire à la guérison qu’au pardon, voilà aussi pourquoi ceux
qui reçoivent la guérison, reçoivent en même temps de nouvelles grâces
spirituelles, se sentent plus étroitement unis au Seigneur Jésus, et apprennent
mieux à l’aimer et à le servir. L’incrédulité a beau séparer ces deux grâces,
toujours elles restent réunies en lui. Toujours Jésus est le même Sauveur et de
l’âme et du corps, prêt à accorder également et le pardon et la guérison.
Toujours donc le racheté pourra s’écrier-«Mon âme, bénis l’Éternel! C’est lui
qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies.» (Psaume 103:3)
DIX-SEPTIÈME JOUR À cause de votre
incrédulité.
«Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser ce démon?
C’est à cause de votre incrédulité.» (Matthieu 17:19,20)
Lorsque le Seigneur Jésus avait envoyé ses disciples
dans les diverses contrées de la
Palestine, il les avait doués d’une double capacité, celle de chasser les
esprits impurs et celle de guérir toute maladie et toute infirmité. (Matthieu 10:1) Il avait fait de même pour les soixante-dix qui revinrent à lui tout
joyeux, disant: «Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.».) (Luc 10:17) Le jour de la transfiguration, pendant que le Seigneur était encore sur
la montagne, un père amena aux disciples son enfant possédé du démon, les
priant d’expulser le mauvais esprit, mais ils ne le purent pas. Lorsque plus
tard, Jésus eut guéri l’enfant, ses disciples lui demandèrent pourquoi ils
n’avaient pas pu le faire eux-mêmes, comme dans d’autres cas. Il leur répondit:
«C’est à cause de votre incrédulité,» c’était donc leur incrédulité et non la
volonté de Dieu, qui avait été la cause de leur défaite.
De nos jours on ne croit plus guère à la guérison
divine parce qu’elle a presque entièrement disparu dans l’Eglise chrétienne. On
se demande quelle en est la raison et voici ce qu’on a répondu: La plupart des
chrétiens pensent que les miracles, y compris le don de guérison, devaient se
limiter aux premiers temps de l’Eglise, qu’ils étaient destinés à établir les
premières bases du christianisme, mais que dès lors les circonstances ne sont
plus les mêmes.
D’autres croyants n’hésitent pas à dire que si
l’Eglise a perdu ces dons, c’est par sa faute, et parce qu’elle s’est
mondanisée; que si l’Esprit n’agit plus que faiblement en elle, c’est parce
qu’elle n’est pas restée en rapports directs et habituels avec la toute
puissance du monde invisible; mais que si de nouveau elle voyait s’accroître
dans son sein le nombre des hommes et des femmes qui vivent de la vie de la foi
et du Saint-Esprit, entièrement consacrés à leur Dieu, elle verrait encore se
manifester les mêmes dons qu’autrefois. De ces deux opinions, laquelle se
rapproche le plus de la Parole de Dieu? Est-ce par la volonté de Dieu
que le don de guérison a été supprimé, ou bien est-ce par la faute des hommes?
Dieu ne veut-il plus que ces miracles aient lieu? Par conséquent ne veut-il
plus donner la foi qui les produit? Ou bien l’Eglise est-elle ici coupable
d’avoir manqué de foi? Que dit l’Écriture?
La Bible ne
nous autorise, ni par les paroles du Seigneur, ni par celles de ses apôtres, à
croire que le don de guérison n’eut été accordé qu’aux premiers temps de
l’Eglise; au contraire la promesse que fit Jésus aux apôtres, lorsqu’il les
instruisit de leur mission peu de jours avant son ascension, nous paraît
concerner tous les temps. (Marc 16:15-18) Paul place le don de guérison au nombre des opérations du Saint-Esprit.
Jacques donne un commandement précis à cet égard, sans aucune restriction de
temps. Partout l’Écriture déclare que ces grâces seront accordées selon la
mesure de l’Esprit et de la foi.
On allègue encore que c’est à l’entrée de chaque
économie nouvelle que Dieu opère des miracles, que c’est là la voie qu’il suit
généralement; mais il n’en est rien. Voyez le peuple de Dieu sous l’ancienne
Alliance; au temps d’Abraham, tout le long de la vie de Moïse, à la sortie
d’Égypte, sous Josué, à l’époque des juges et de Samuel, sous le règne de David
et d’autres rois pieux jusqu’à Daniel, pendant plus de mille ans, il s’est fait
des miracles.
Les miracles, dit-on aussi, étaient beaucoup plus
nécessaires dans les premiers temps du christianisme que plus tard; mais c’est
ne pas faire entrer en ligne de compte la puissance qu’aujourd’hui encore le
paganisme partout où l’Évangile cherche à le combattre. Impossible d’admettre
que les miracles auraient été plus nécessaires pour les païens de l’Eglise
d’Éphèse, (Actes 19:6,11) qu’ils ne le seraient aujourd’hui pour les païens de l’Afrique, et si
nous songeons à l’ignorance et à l’incrédulité qui règnent au milieu même des
peuples chrétiens, ne sommes-nous pas obligés de conclure à la nécessité
d’actes manifestes de la puissance de Dieu pour appuyer le témoignage des
croyants et prouver que Dieu est avec eux?
En outre, parmi ces croyants eux-mêmes, que de
doutes et que d’alanguissement! Quel besoin n’ont-ils pas d’être réveillés et
stimulés dans leur foi par quelque preuve évidente de la présence du Seigneur
au milieu d’eux. Une partie de notre être se compose de chair et de sang, c’est
donc aussi dans la chair et le sang que Dieu veut manifester sa présence.
Et quant à soutenir que c’est l’incrédulité de
l’Eglise qui a laissé perdre le don de guérison, voyons ce que nous dit la Bible. Ne nous met-elle pas souvent en garde
contre l’incrédulité, contre tout ce qui éloigne et détourne de Dieu?
L’histoire de l’Eglise ne nous montre-t-elle pas la nécessité de ces
avertissements? Ne nous offre-t-elle pas de nombreux exemples de pas
rétrogrades, de complaisance pour le monde et d’abaissement de la foi à mesure
que l’esprit de mondanité reprend plus de prépondérance, car cette foi-là n’est
possible que pour celui qui vit déjà dans le monde invisible. jusqu’au
troisième siècle les guérisons obtenues par la foi sont encore nombreuses, mais
dans les siècles suivants elles deviennent plus rares. Ne savons-nous pas par la Bible que toujours c’est l’incrédulité qui
entrave l’action puissante de Dieu?
Oh! Puissions-nous apprendre à croire aux promesses
de Dieu! Dieu n’a pas retiré ce qu’il avait promis, Jésus est encore celui qui
guérit et le corps et l’âme; le salut nous offre à présent même guérison et
sanctification, et le Saint-Esprit est toujours prêt à nous donner les mêmes
manifestations de sa puissance. Lors donc que nous demandons pourquoi cette
puissance divine ne se voit pas plus souvent, Jésus nous répond: «C’est à cause
de votre incrédulité.» Plus on s’appliquera à réaliser la sanctification par la
foi, plus aussi on réalisera la guérison par la foi. Ces deux doctrines
marchent de front. Plus l’Esprit de Dieu demeurera et agira dans l’âme des
croyants, plus aussi les miracles qu’il opère se multiplieront dans le corps.
Le monde saura alors clairement ce qu’est la rédemption.
DIX-HUITIÈME JOUR Jésus et les médecins.
«Or il y avait une femme qui avait beaucoup souffert
entre les mains de plusieurs médecins; elle avait dépensé tout ce qu’elle
possédait, mais elle n’avait éprouvé aucun soulagement, mais elle était allée
plutôt en empirant. Elle vint et toucha son vêtement. Jésus lui dit: Ma fille,
ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal.». (Marc 5:25-34)
Nous pouvons remercier Dieu de nous avoir donné des
médecins. Leur vocation est l’une des plus nobles, car un grand nombre d’entre
eux cherchent réellement à faire avec amour et compassion tout ce qu’ils
peuvent pour alléger les maux et les souffrances qui accablent l’humanité à la
suite du péché. Il en est même qui sont de zélés serviteurs de Jésus-Christ, et
qui cherchent à s’occuper aussi de l’âme de leurs malades. Néanmoins c’est
Jésus qui est toujours le premier, le meilleur, le plus grand Guérisseur.
Jésus guérit les maladies auxquelles les médecins
terrestres ne peuvent rien, car le Père lui en a donné le pouvoir en le
chargeant d’opérer notre rédemption. Jésus a revêtu notre corps terrestre et
par là il l’a délivré de la domination du péché et de Satan, il a fait de nos
corps des «temples du Saint-Esprit,» «des membres de son propre corps.» (1Corinthiens 6:19) Et à présent encore combien de malades déclarés incurables par les
médecins, combien de cas de consomption, de gangrène, de paralysie,
d’hydropisie, de cécité et de surdité ont été guéris par lui! N’est-il donc pas
surprenant qu’il n’y ait encore qu’un petit nombre de malades qui s’adressent à
lui?
Jésus procède tout autrement que les médecins
terrestres. Ceux-ci cherchent à servir Dieu en employant des remèdes tirés de
la nature, et Dieu donne efficace à ces remèdes selon les lois de la nature,
selon les propriétés naturelles de chacun d’eux, tandis que la guérison qui
vient directement de Jésus est d’un ordre tout différent; c’est une puissance
divine. C’est par la vertu du Saint-Esprit que Jésus guérit. Il y a donc une
notable différence entre ces deux modes de guérison. Pour le faire mieux
comprendre, prenons un exemple: Voici un médecin incrédule, mais très habile
dans son art; un grand nombre de malades lui devront la guérison. Dieu donne ce
résultat en vertu des remèdes prescrits, et des connaissances qu’en aura le
médecin.
Voici tel autre médecin qui est croyant et qui
demande à Dieu de bénir les remèdes qu’il emploie. Là encore bon nombre de
malades seront guéris, mais ce mode de guérison ne leur aura assuré aucune
bénédiction spirituelle. Ils se seront préoccupés avant tout des remèdes à
employer, et c’est là ce que font même les malades croyants; les remèdes
terrestres les préoccupent souvent bien plus que l’action du Seigneur et dans
ce cas la guérison leur est plus nuisible que profitable.
Au contraire, quand c’est à Jésus uniquement que le
malade s’adresse pour être guéri, il apprend à ne plus compter sur les remèdes,
mais à se mettre en rapport direct avec son amour et sa toute puissance. Pour
obtenir cette guérison-là, il faut commencer par reconnaître et abandonner ses
péchés et user d’une foi vivante. La guérison vient alors directement du
Seigneur qui prend possession du corps du malade, et elle devient ainsi une
bénédiction pour l’âme autant que pour le corps.
Mais, dit-on, n’est-ce pas Dieu qui a donné les remèdes
à l’homme? Leurs vertus ne viennent-elles pas de lui? Sans doute; mais n’est-ce
pas Dieu aussi qui nous a donné son Fils avec toute puissance de guérir?
Suivrons-nous la voie des lois de la nature avec tous ceux qui ne connaissent
pas encore Christ, et aussi avec ceux de ses enfants dont la foi est encore
trop faible pour s’abandonner à sa toute-puissance; ou bien préférerons-nous la
voie de la foi, recevant la guérison directement du Seigneur et du
Saint-Esprit, voyant là le résultat et la preuve de notre rédemption?
La guérison qu’opère notre Seigneur Jésus apporte et
laisse plus de véritable bénédiction que la guérison obtenue par les médecins.
Pour plus d’un malade, la guérison est un malheur. Sur son lit de maladie, il
avait accueilli des pensées sérieuses, mais dès qu’il est guéri, le voilà de
nouveau loin du Seigneur. Il n’en est pas ainsi quand c’est Jésus qui guérit.
La guérison n’est accordée au malade qu’après la confession de ses péchés. Elle
le rapproche donc de Jésus, elle établit un nouveau lien entre lui et le
Seigneur, elle lui fait éprouver son amour et sa puissance, elle commence en
lui une vie nouvelle de foi et de sainteté. Lorsque la femme malade se sentit
guérie après avoir touché le vêtement du Seigneur, elle apprit là ce qu’est l’amour
divin et elle s’en alla avec ces mots: «Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en
paix.»
O vous qui souffrez de quelque maladie, sachez-le,
Jésus, le souverain Guérisseur, est encore au milieu de nous. Il est tout près
de nous, et de nouveau il donne à son Église des preuves manifestes de sa
présence.
Êtes-vous prêt à rompre avec le monde pour vous
abandonner à lui avec confiance et foi? Dans ce cas, n’ayez aucune crainte,
souvenez-vous que la guérison divine fait partie de la vie de la foi. Si
personne autour de vous ne peut vous aider à prier, si aucun ancien n’est la
pour présenter à Dieu la prière fervente de la foi, ne craignez pas d’aller
vous-même au Seigneur dans le silence de la solitude, comme jadis la femme qui
toucha le bord de son vêtement. Remettez-lui le soin de votre corps,
recueillez-vous devant lui et comme cette femme malade, dites avec foi: Moi
aussi, «je serai guéri.» Peut-être vous faudra-t-il un certain temps pour
rompre les liens de votre incrédulité, mais «certainement aucun de ceux qui
s’attendent à lui ne sera confus.» (Psaume 25:3)
DIX-NEUVIÈME
JOUR
Santé
et salut par le nom de Jésus.
«C’est par la foi en son nom, que son nom a
raffermi, celui que vous voyez. C’est la foi en lui qui a donné à cet homme
cette entière guérison. C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth que cet
homme se présente en pleine santé devant vous... Il n’y a de salut en aucun
autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel nous devions être
sauvés.»; (Actes 3:16; 4:10,12).
Après la
Pentecôte, lorsque Pierre et Jean guérirent le paralytique à la porte du
temple, ce fut «au nom de Jésus-Christ de Nazareth» qu’ils lui dirent:
«Lève-toi et marche; » et dès que la foule émerveillée courut à eux, Pierre
déclara que c’était le nom de Jésus qui avait si bien guéri cet homme. À la
suite de ce miracle et du discours de Pierre, «beaucoup d’entre les auditeurs
crurent.» (Actes 4:4) Le lendemain, Pierre répéta les mêmes paroles devant le sanhédrin:
«C’est par le nom de Jésus que cet homme se présente en pleine santé devant
vous,» puis il ajouta encore: «Il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel
nous devions être sauvés.» Cette affirmation de Pierre nous déclare que c’est
le nom de Jésus qui peut guérir et sauver. Nous avons là un enseignement de
haute importance pour la guérison divine.
Nous voyons que la guérison et la santé font partie
du salut par Christ. N’est-ce pas ce que Pierre nous dit clairement par son
discours au sanhédrin, lorsque après avoir parlé de la guérison, il leur
annonce immédiatement le salut par Christ? (Actes 4:10,12) Dans le ciel, notre corps aussi participera au salut; le salut ne sera
complet pour nous que lorsque notre corps aussi jouira de la pleine rédemption
de Jésus. Pourquoi donc ne pas croire à cette oeuvre de rédemption pour
ici-bas? Déjà sur cette terre, la santé du corps résulte du salut que nous a
acquis Jésus.
Nous voyons encore que la santé aussi bien que le
salut ne s’obtiennent que par la foi. L’homme est naturellement porté à faire
son salut par ses oeuvres, et ce n’est qu’avec peine qu’il en vient à le
recevoir par la foi; mais quand il s’agit de la guérison du corps, il a bien
plus de peine encore à la saisir. Pour le salut, il finit par l’accepter parce
qu’il ne saurait s’ouvrir autrement la porte du ciel, tandis que pour le corps,
il dispose de remèdes évidents. Pourquoi donc serait-il besoin de recourir à la
guérison divine?
Heureux celui qui en vient à comprendre que c’est là
la volonté de Dieu, que Dieu veut ainsi manifester la puissance de Jésus, et
aussi nous révéler son amour paternel, exercer et affermir notre foi et nous
faire éprouver dans le corps aussi bien que dans l’âme la vertu efficace de la
rédemption. Le corps fait partie de notre être, le corps aussi a été sauvé par
Christ, c’est donc dans notre corps que notre Père veut manifester l’efficace
de la rédemption et faire voir à tous que Jésus est vivant. Oh! croyons au nom
de Jésus; n’est-ce pas «par le nom de Jésus» que pleine santé fut rendue à
l’impotent? (Actes 3:6) Et ces mots: «Ta foi t’a sauvée» ne furent-ils pas prononcés à
l’occasion de la guérison du corps? (Luc 7:50)Cherchons donc à obtenir la
guérison divine.
Partout où l’Esprit agit avec puissance, il opère
aussi des guérisons divines. Ne semble-t-il pas que si jamais les miracles ont
été superflus, c’est au moment de la
Pentecôte, car alors la parole des apôtres agissait avec puissance, et
l’effusion du Saint-Esprit était abondante. Eh bien, c’est précisément parce
que l’Esprit agissait avec force, que son influence devait se faire voir dans
le corps aussi. Si la guérison divine ne se voit plus que rarement aujourd’hui,
il faut donc l’attribuer à ce que l’Esprit n’agit plus avec puissance.
L’incrédulité des mondains et le peu de ferveur des croyants arrêtent son action.
Les guérisons que Dieu accorde çà et là sont des signes précurseurs de toutes
les grâces spirituelles qui nous sont promises, et c’est le Saint-Esprit qui
peut seul révéler la toute puissance du nom de Jésus pour opérer des guérisons
de cet ordre-là. Demandons avec ferveur le Saint-Esprit, plaçons-nous sans
réserve sous sa direction et cherchons à être fermes dans la foi au nom de
Jésus, soit pour prêcher le salut, soit pour opérer des guérisons.
C’est pour glorifier le nom de Jésus que Dieu
accorde la guérison. Que ce soit pour glorifier le nom de Jésus que nous
cherchions à être guéris par lui! Il est affligeant de voir que la vertu de ce
nom soit si peu reconnue, qu’elle soit si peu le but de la prédication et de la
prière. Le nom de Christ recèle pour nous des trésors de grâces divines dont
les chrétiens se privent par manque de foi et de ferveur. La volonté de Dieu
est de glorifier son Fils dans l’Eglise et il le fera partout où il trouvera de
la foi. Soit chez les croyants, soit chez les païens, il est urgent que la
vertu d’en haut vienne réveiller les consciences et soumettre les cœurs à
l’obéissance. Dieu est prêt à manifester la toute puissance de son Fils et à le
faire d’une manière éclatante dans le corps aussi bien que dans l’âme.
Croyons-le pour nous-même, croyons-le pour les autres, pour le groupe de
croyants qui nous entoure et aussi pour l’Eglise entière dans tout le monde.
Appliquons-nous à croire d’une foi ferme à la vertu du nom de Jésus, à demander
à Dieu de grandes choses en ce nom, comptant sur sa promesse; et nous verrons
Dieu faire encore des prodiges par le nom de son saint Fils.
VINGTIÈME JOUR Non pas par notre propre puissance ou notre
piété.
«Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous comme
si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait
marcher cet homme?». (Actes 3:12)
Aussitôt que le paralytique eut été guéri à la porte
du temple par Pierre et Jean, «tout le peuple étonné accourut vers eux.» Pierre
qui voit attribuer ce miracle à leur puissance et leur piété se hâte de
rétablir la vérité en s’écriant que c’est à Jésus que revient toute la gloire
de ce miracle, que c’est en lui qu’il faut croire.
Pierre et Jean étaient sans contredit pleins de foi
et de piété, peut-être même étaient-ils les serviteurs de Dieu les plus saints
et les plus fervents de leur temps, car sans cela, le Seigneur ne les aurait
pas choisis, pour opérer cette guérison.
Toutefois ils savent que cette sainteté ne vient pas
d’eux-mêmes, qu’elle est le don de Dieu par le Saint-Esprit. Ils pensent si peu
à eux-mêmes, qu’ils ignorent leur propre sainteté, et ne savent qu’une chose,
c’est que toute force procède de leur Maître. Ils se hâtent donc de déclarer
qu’ils ne sont rien dans cette affaire, que c’est le Seigneur seul qui vient
d’agir là. Voilà le but de la guérison divine; elle doit être une preuve de la
puissance de Jésus, témoigner aux yeux des hommes de ce qu’il est, proclamer sa
divine intervention et attirer à lui les cœurs. «Ce n’est pas notre propre
puissance ou notre piété.» Ainsi doivent parler ceux que le Seigneur emploie à
secourir leurs semblables par le moyen de leur foi.
Il n’est pas inutile d’insister là-dessus à cause de la disposition des croyants à se
figurer parfois le contraire. Ceux qui ont recouvré la santé en réponse à «la
prière de la foi,» à «la prière fervente du juste,» risquent de donner une trop
grande attention à l’instrument employé par Dieu, à s’attacher à la pensée que
c’est la piété de l’homme qui a été efficace. Sans doute la prière de la foi
est le fruit d’une piété réelle, mais ceux qui la possèdent sont les premiers à
dire qu’elle ne vient ni d’eux, ni d’aucun effort de leur part. Ils redoutent
de dérober au Seigneur la moindre parcelle de la gloire qui lui revient, car
ils savent qu’en le faisant, ils obligeraient leur Dieu à les priver aussitôt
de ses grâces. Tout leur désir est de voir les âmes bénies par leur moyen
entrer en communion directe et toujours plus intime avec le Seigneur Jésus
lui-même, puisque c’est là le résultat que doit amener leur guérison. Aussi
répètent-ils avec conviction ces mots; «non pas par notre propre puissance ou
notre piété.»
Ce témoignage de leur part est nécessaire pour
répondre aux accusations erronées
des incrédules. Il faut que l’Eglise de Christ entende prêcher clairement que
c’est à cause de sa mondanité et de son incrédulité qu’elle a perdu ce don de
l’Esprit et que c’est à ceux qui ont consacré leur vie à Dieu avec foi et
obéissance, que le Seigneur le rend. Cette grâce ne peut reparaître au milieu
de nous sans être précédée par un renouvellement de foi et de sainteté. Mais
alors, s’écrie le monde, et avec lui un trop grand nombre de chrétiens-Vous
prétendez donc posséder une foi et une sainteté d’un ordre supérieur, vous vous
croyez plus saints que les autres! À de telles accusations, il n’est d’autre
réponse à donner que la parole de Pierre. C’est là ce qu’il faut répéter devant
Dieu et devant les hommes et confirmer par une vie de profonde et réelle
humilité. «Non pas par notre propre puissance ou notre piété.» «Non point à
nous, ô Éternel! non point à nous, mais à ton nom, donne gloire à cause de ta
bonté, à cause de ta fidélité.» (Psaume 115:1)
Ce témoignage est encore nécessaire en face de notre propre cœur et des ruses de
Satan. Tant que, par suite de l’infidélité de l’Eglise, le don de guérison
n’est accordé que rarement, les enfants de Dieu qui ont reçu cette grâce
courent le risque de s’enorgueillir, de se figurer avoir en eux quelque chose
d’exceptionnellement méritoire. L’ennemi n’oublie pas de les poursuivre de ses
attaques, et malheur a eux s’ils l’écoutent! Ils connaissent ses ruses
diaboliques, voilà pourquoi ils doivent prier sans cesse le Seigneur de les
garder dans l’humilité, véritable moyen d’obtenir toujours plus de grâces.
S’ils persévèrent dans l’humilité, ils reconnaîtront que plus Dieu bénira leur
intervention, plus aussi ils seront pénétrés de la conviction que c’est Dieu
seul qui agit par eux, et qu’à lui seul revient toute la gloire. «Non pas moi
pourtant, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.» (1Corinthiens 15:10) Tel est leur mot d’ordre.
Enfin ce témoignage a son utilité pour les âmes, faibles et avides de salut qui voudraient voir en Christ leur
Guérisseur. Elles entendent parler de pleine consécration et d’obéissance
entière, mais elles s’en font une fausse idée. Elles pensent qu’il s’agit
d’acquérir un haut degré de connaissance et de perfection et elles deviennent
la proie du découragement. Non, non. Ce n’est point «par sa propre puissance ou
par sa piété,» qu’on obtient de telles grâces, c’est par une foi toute simple,
une foi d’enfant qui sait ne posséder ni puissance, ni sainteté propres, et qui
s’abandonne de tout son cœur à celui qui est fidèle et dont la toute puissance
peut accomplir sa promesse. Oh! Ne cherchons pas à être, à faire quoi que ce
soit par nous-mêmes. C’est seulement quand on sent son incapacité et qu’on
s’attend uniquement à Dieu et à sa Parole qu’on réalise la manière glorieuse
dont le Seigneur guérit la maladie «par la foi en son nom.»
Voir la note Vme
VINGT ET UNIÈME JOUR Selon la mesure de
la foi.
«Qu’il te soit fait selon ta foi.». (Matthieu 8:13)
Ce texte biblique nous présente une des principales
lois du royaume des cieux. Pour comprendre les voies de Dieu à l’égard de son
peuple, ainsi que nos relations avec le Seigneur, il importe de bien comprendre
cette loi et de ne pas s’en écarter. Non seulement les grâces de Dieu sont
données ou retirées selon la foi ou l’incrédulité de chacun, mais elles ne sont
accordées en plus ou moins grande mesure qu’à proportion de la foi qui les
reçoit. Le Seigneur respecte la liberté de décision qu’il a placée en l’homme.
Il ne peut donc nous bénir que dans la mesure où chacun s’abandonne à son
action divine, lui ouvrant tout son cœur. La foi en Dieu n’est autre que le
cœur qui s’ouvre pour tout recevoir de Dieu; l’homme ne peut donc recevoir les
grâces divines que selon sa foi; et ceci est vrai de la guérison divine comme
des autres grâces du Seigneur.
Cette vérité nous est confirmée par les bénédictions
spirituelles qui résultent de la maladie. Voici deux questions qu’on entend
souvent faire:
N’est-ce pas par la volonté de Dieu que parfois ses
enfants demeurent dans un état maladif prolongé?
Puisqu’il est reconnu que la guérison divine apporte
avec elle plus de bénédiction spirituelle que la maladie même, pourquoi Dieu
permet-il que tel de ses enfants continue à être malade pendant des années, et
qu’il en reçoive d’insignes bénédictions quant à la sanctification et la
communion avec Dieu?
À ces deux questions, il faut répondre que Dieu
donne à ses enfants selon la mesure de leur foi. Nous avons déjà eu lieu de
remarquer que plus l’Eglise s’était mondanisée, plus aussi sa foi à la guérison
divine avait diminué, puis enfin qu’elle avait tout à fait disparu. Les
croyants en étaient venus à ne plus savoir qu’ils pouvaient demander à Dieu la
guérison de la maladie et que ce serait là un moyen d’être sanctifié et préparé
à son service. Ils ne cherchaient plus qu’à se soumettre à la volonté de Dieu
et à voir dans la maladie un moyen de se séparer du monde. Dans ces
conditions-là, le Seigneur leur donnait ce qu’ils lui demandaient. Il aurait
été tout prêt à leur donner plus encore, à leur accorder la guérison en réponse
à la prière de la foi, mais ils manquaient de foi pour la recevoir. Toujours le
Seigneur se met à la portée de ses enfants, quelle que soit leur faiblesse. Les
malades donc qui désiraient le recevoir de tout leur cœur, auront reçu de lui
le fruit de la maladie dans leur désir de conformer leur volonté à celle de
Dieu. Ils auraient pu recevoir en outre la guérison, venant leur prouver que
Dieu acceptait leur soumission; si elle n’a pas eu lieu, c’est parce qu’ils
manquaient de foi pour la lui demander.
«Qu’il te soit fait selon ta foi.» Ces mots
répondent encore à cette question-ci: Comment dire que la guérison divine
apporte avec elle tant de bénédictions spirituelles quand on voit que le plus grand
nombre des malades guéris autrefois par Jésus n’en retirèrent qu’un
affranchissement temporel de leurs maux, sans donner aucune preuve d’en avoir
reçu quelque grâce spirituelle. Ici encore «il leur a été fait selon leur foi.»
Bon nombre de malades après avoir vu la guérison de tant d’autres, prenaient
confiance en Jésus justement assez pour être guéris, et Jésus leur accordait
leur demande sans y ajouter d’autres grâces pour leur âme. Avant l’Ascension,
le Seigneur n’avait pas aussi libre entrée qu’à présent dans le cœur de
l’homme, parce que «le Saint-Esprit n’avait pas encore été donné» (Jean 7:39) La guérison des malades n’était guère alors qu’une grâce pour le corps.
Ce ne fut que plus tard, dans l’économie de l’Esprit, que la conviction de
péché suivie de la confession des péchés devint pour le croyant la première
grâce à recevoir, la condition essentielle pour obtenir la guérison, comme nous
le dit clairement Paul dans son Épître aux Corinthiens, ainsi que Jacques dans
son Épître aux douze tribus dispersées. (1Corinthiens 11:31,32) (Jacques 5:16) De la mesure de notre foi
dépend donc le degré de grâce spirituelle qu’il nous sera possible de recevoir
soit pour sa manifestation extérieure, soit surtout pour la portée qu’elle aura
sur notre vie intime.
Nous recommandons donc à tout malade qui voudrait
recevoir la guérison et connaître ainsi Jésus comme le divin Guérisseur, de ne
pas se laisser arrêter par son incrédulité, de ne pas douter des promesses de
Dieu, mais d’être ferme dans la foi, rendant à Dieu la gloire qui lui est due.
«Il vous sera fait selon votre foi.» Si de tout votre sœur, vous vous confiez
au Dieu vivant, vous serez abondamment béni, n’en ayez aucun doute. Toujours le
rôle de la foi est de saisir précisément ce qui parait impossible ou étrange,
considéré au point de vue humain. Consentons à devenir «fous à cause de
Christ.» (1Corinthiens 4:10)
Ne craignons pas de passer pour des esprits faibles
aux yeux du monde et des chrétiens encore ignorants de ces choses, parce que
sur l’autorité de la Bible nous
croyons ce que d’autres trouvent encore inadmissible. Ne vous laissez donc
point ébranler dans votre attente lors même que Dieu tarderait à vous exaucer,
ou que la maladie viendrait à s’aggraver. Une fois que vous avez posé le pied
sur le roc inébranlable de la
Parole de Dieu et que vous avez
prié Jésus de manifester sa toute puissance dans votre corps parce que vous
êtes un des membres de son corps et le temple du Saint-Esprit, persévérez à
croire en lui avec la ferme assurance qu’il s’est chargé de vous, qu’il est
responsable de votre corps, et que sa vertu de guérison viendra le glorifier en
vous.
VINGT-DEUXIÈME JOUIR Le chemin de la foi
«Je crois! Viens au secours de mon incrédulité.». (Marc 9:24)
Pour des milliers d’âmes ces mots ont été secours et
force dans la recherche du salut et de telle autre grâce de Dieu. Remarquons
que c’est à l’occasion d’un enfant malade qu’ils furent prononcés, qu’ils
étaient le cri de la foi, recourant à Jésus pour obtenir la guérison. Ils nous font
voir que dans une même âme peuvent se trouver en lutte la foi et l’incrédulité
et que ce n’est pas sans avoir à combattre que l’on en vient à croire en Jésus,
en sa toute-puissance pour guérir les malades. Chacun pourra trouver là
l’encouragement nécessaire pour réaliser la puissance du Seigneur.
Je m’adresse ici à ceux qui ne doutent pas de la
volonté de Jésus de guérir les malades sans l’emploi des remèdes terrestres,
mais qui manquent de hardiesse pour saisir eux-mêmes la guérison. Ils croient à
la puissance divine de Jésus, ils croient d’une manière générale à sa bonne
volonté de guérir, ils ont acquis, soit par les Écritures, soit par l’exemple
de diverses guérisons opérées de nos jours, la conviction intellectuelle que le
Seigneur pourrait les secourir, eux aussi; mais ils reculent aussitôt qu’il
s’agit de saisir la guérison et de dire avec foi: Le Seigneur m’a exaucé, je
sais que je suis guéri. C’est pour eux que l’étude de ce récit sera d’un grand
secours.
Remarquez d’abord que sans la foi, nul ne peut être
guéri. Lorsque le père de l’enfant malade dit à Jésus: «Si tu peux quelque
chose, viens à notre secours, aie compassion de nous,» que lui répond Jésus:
«Si tu peux croire.» Jésus avait la puissance de le guérir et il était prêt à
le faire, toutefois c’est sur cet homme qu’il rejette la responsabilité: «Si tu
peux... tout est possible à celui qui croit.»
Pour obtenir de Jésus votre guérison, il ne suffit
pas de prier. La prière sans la foi est aussi sans efficace. C’est «la prière
de la foi» qui relèvera le malade. Si vous avez déjà demandé au Seigneur votre
guérison, ou si d’autres l’ont demandée pour vous, il faut, avant de sentir
aucun changement, que vous puissiez dire avec foi: Sur l’autorité de la Parole de Dieu, j’ai l’assurance d’être
exaucé et de recevoir la guérison. Avoir la foi, c’est dans votre cas
abandonner votre corps entre les mains du Seigneur et le lui remettre
entièrement. La foi reçoit la guérison comme une grâce spirituelle qui vient du
Seigneur lors même que le corps n’en éprouverait encore aucun changement; elle
en rend témoignage et glorifie Dieu. Mon âme, bénis l’Éternel! C’est lui qui
guérit toutes tes maladies (Psaume 103:3) Pour guérir, c’est cette foi là que Jésus demande.
Comment obtenir ce degré de foi? Exposez à Dieu l’incrédulité qui se
trouve encore en vous et comptez sur lui pour en être délivré. La foi n’est pas une monnaie qui doive
acheter du Seigneur votre guérison. C’est lui-même qui veut éveiller et
développer en vous la foi nécessaire. «Viens au secours de mon incrédulité,»
s’écrie le père de l’enfant. Son désir ardent était de ne pas manquer de foi.
Vous aussi, avouez au Seigneur toute la peine que vous avez encore à le croire
sur parole, dites-lui que vous ne voulez plus de cette incrédulité, que vous
vous remettez à lui, ne voulant écouter que sa parole. Ne perdez pas de temps à
déplorer votre incrédulité, mais regardez à Jésus.
«La lumière de sa face» vous fera trouver la faculté
de croire en lui. (Psaume 44:4) Il vous appelle à vous confier en lui; écoutez-le, et par sa grâce la
foi triomphera en vous. Dites-lui: Seigneur, je sens encore de l’incrédulité en
moi, j’ai de la peine à réaliser que je suis assuré de ma guérison parce que le
possède celui qui l’opère! Et pourtant je veux vaincre cette incrédulité. Toi,
Seigneur, tu me donneras la victoire. Je veux croire! Oui, Seigneur, je crois,
car «tu viens au secours de mon incrédulité.» C’est quand nous sommes en
communion intime avec Jésus, et que notre cœur répond à son cœur, que
l’incrédulité est domptée, vaincue.
Il importe aussi de témoigner de la foi qu’on a. Soyez
résolu à croire ce que le Seigneur vous dit, à croire surtout ce qu’il est.
Appuyez-vous avec force sur ces promesses: «La prière de la foi sauvera le
malade.» (Jacques 5:15) «Je suis l’Éternel qui te guérit.» (Exode 15:26) Regardez à Jésus qui «a porté nos langueurs» (Esaïe 53:4) et qui a guéri tous ceux qui allaient à lui; comptez sur le
Saint-Esprit pour manifester dans votre cœur la présence de Jésus qui est
actuellement dans le ciel, et pour faire passer dans votre corps aussi la
puissance de sa grâce. Louez le Seigneur, sans attendre de vous sentir mieux ou
d’avoir plus de foi. Louez-le, disant avec David: «Éternel, mon Dieu, J’ai crié
à toi et tu m’as guéri.» (Psaume 30:2) La guérison divine est une grâce spirituelle qu’il faut saisir
spirituellement et par la foi avant d’en éprouver l’effet dans le corps.
Saisissez-la donc et rendez grâce à Dieu. Quand le Seigneur Jésus eut commandé
au démon de sortir de l’enfant, il l’agita avec violence, si bien qu’on crut
qu’il était mort. Si donc votre maladie ne cédait pas tout de suite, si votre
incrédulité et Satan cherchaient à reprendre le dessus, ne les écoutez pas,
mais attachez-vous à Jésus le Guérisseur, et certainement il vous guérira.
VINGT-TROISIÈME JOUR Votre Corps est le temple du Saint-Esprit.
«Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de
Christ? Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est
en vous? Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui
appartiennent à Dieu.». (1Corinthiens 6:15,19,20).
La Bible nous
dit que les croyants sont ensemble «le corps de Christ.» Généralement on prend
ces mots dans leur sens spirituel, tandis que la
Bible nous demande positivement si nous ne savons pas que nos corps sont les
membres de Christ. De même, quand la
Bible nous parle de l’habitation
en nous du Saint-Esprit ou de Christ, nous limitons leur présence à la partie
spirituelle de notre être, à notre âme ou à notre cœur. Toutefois la Bible dit expressément: «Ne
savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit?» Quand l’Eglise
comprendra que le corps aussi a part à la rédemption par Christ, et qu’il doit
être ramené par là, à sa destination première, c’est-à-dire à être la demeure
de l’Esprit, à lui servir d’instrument, et à être sanctifié par sa présence,
elle reconnaîtra aussi toute la place que tient la guérison divine dans la Bible et dans le conseil de Dieu.
Le récit de la création nous dit que l’homme est
composé de trois parties: Dieu tira d’abord le corps de la poussière de la
terre, après quoi «il souffla en lui un souffle de vie,» il fit passer en lui
sa propre vie, son Esprit. Par l’union de l’esprit à la matière, l’âme devint
«âme vivante.» L’âme, qui est proprement l’homme, se trouve donc placée entre
le corps et l’esprit servant à les relier ensemble. Par le corps, l’âme se
trouve en rapport avec le monde extérieur, par l’esprit avec le monde invisible
et avec Dieu. Par le moyen de l’âme, l’esprit pouvait soumettre le corps à
l’action des puissances célestes et par là le spiritualiser; par le moyen de
l’âme, le corps aussi pouvait agir sur l’esprit et l’attirer vers la terre.
L’âme, sollicitée par l’un et l’autre, devait donc choisir entre la voix de
Dieu, lui parlant par l’esprit, ou la voix du monde lui parlant par les sens.
Cette union de l’esprit et du corps offrait un
ensemble merveilleux et unique dans la création; l’homme était par là même le
joyau de l’œuvre de Dieu. Il existait déjà d’autres créatures, dont les unes
étaient, comme les anges, tout esprit, sans corps matériel, et les autres,
comme les animaux, n’étaient que chair, possédant un corps animé d’âme vivante,
mais dépourvu d’esprit. L’homme était destiné à montrer que le corps matériel,
gouverné par l’esprit était susceptible d’être transformé par la vertu de
l’Esprit de Dieu et d’être ainsi amené à participer à la gloire céleste.
Nous savons ce que le péché et Satan ont fait de
cette possibilité de transformation graduelle. Par le moyen du corps, l’esprit
fut tenté, séduit, et devint l’esclave des sens. Nous savons aussi ce qu’a fait
Dieu pour annuler l’œuvre de Satan et atteindre le but de la création. «Le Fils
de Dieu a paru, afin de détruire les oeuvres du diable.» (1Jean 3:8) Dieu «a formé un corps à son Fils» (Hébreux 10:5) «La Parole a été faite
chair.».) (Jean 1:14) «En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.» (Colossiens 2:9) «Il a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois.» (1Pierre 2:4) Et maintenant Jésus, ressuscité d’entre les morts avec un corps aussi
franc de péché que son esprit et son âme, communique à notre corps la vertu de
son corps glorifié. La sainte-cène est la «communion au corps de Christ» et
«nos corps sont les membres de Christ.» (1Corinthiens 1:9; 6:15;
12:27)
La foi nous met en possession de tout ce que nous a
acquis la mort de Christ et sa résurrection, et ce n’est pas seulement dans
notre âme et notre esprit que la vie de Jésus ressuscité manifeste dès ici-bas
sa présence, c’est aussi dans le corps qu’elle veut agir selon la mesure de
notre foi.
«Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du
Saint-Esprit?» Un grand nombre de croyants se figurent que le Saint-Esprit
vient habiter notre corps comme nous habitons une maison. Rien de pareil. je
puis habiter une maison sans que pour cela elle fasse partie de mon être; je
puis la quitter sans avoir à en souffrir; il n’existe aucun lien vital entre
moi et ma maison. Il n’en est pas de même quant à la présence de notre âme et
de notre esprit dans notre corps. La vie de la plante habite et anime chacune
de ses parties; et notre âme, notre esprit ne se bornent pas à habiter telle
partie du corps, le cœur, la tête, ou telle autre, mais ils pénètrent partout,
jusqu’à l’extrémité des membres les plus infimes. L’âme remplit de sa vie le
corps tout entier, si bien que dans chaque molécule du corps la vie atteste la
présence de l’âme. C’est ainsi pareillement que le Saint-Esprit vient habiter
notre corps. Il le pénètre tout entier. Il nous anime et nous possède
infiniment plus que nous ne pouvons nous le figurer.
Comme le Saint-Esprit apporte à notre âme et à notre
esprit la vie de Jésus avec sa sainteté, sa joie et sa force, de même il vient
aussi communiquer au corps malade toute la vitalité de Christ aussitôt que la
foi étend la main pour la saisir. C’est quand le corps est entièrement soumis à
Christ, «crucifié avec lui,» et qu’il renonce à toute propre volonté et
indépendance pour ne plus vouloir être que le temple du Seigneur, c’est alors que
l’Esprit-Saint manifeste dans le corps la puissance du Sauveur ressuscité.
Alors seulement nous pouvons «glorifier Dieu dans notre corps,» en lui laissant
toute liberté de montrer sa puissance en nous, de faire voir comment il sait
affranchir son temple de la domination de la maladie, du péché et de Satan.
VINGT-QUATRIÈME JOUR Le corps pour le Seigneur.
«Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour
les aliments, mais Dieu détruira l’un comme les autres; le corps néanmoins
n’est pas pour l’impudicité, il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le
corps.» (1Corinthiens 6:13)
Un des théologiens les plus savants a dit que la
corporéité est le but que Dieu s’est proposé. Comme nous l’avons vu, c’est là
en effet ce que Dieu a réalisé en créant l’homme. C’est là ce qui fait
l’étonnement et l’admiration des habitants du ciel lorsqu’ils contemplent la
gloire du Fils. Revêtu d’un corps d’homme, Jésus est pour toujours monté sur le
trône de Dieu, pour partager la gloire de Dieu. C’était là ce que Dieu voulait;
on finira par le reconnaître quand l’humanité régénérée formera le corps de
Christ, sera réellement «le temple du Dieu vivant», (2Corinthiens 6:16) et que toute la création, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre,
aura part à la gloire des enfants de Dieu. Le corps matériel sera alors
entièrement sanctifié, glorifié par l’Esprit, et ce corps ainsi spiritualisé
sera la plus haute gloire du Seigneur Jésus et de ses rachetés.
C’est en prévision de cet état nouveau que le
Seigneur attache une grande importance à voir notre corps habité et sanctifié
dès ici-bas par son Esprit. Les croyants comprennent si peu cette vérité qu’ils
ne s’en occupent guère et cherchent encore moins à obtenir l’action de
l’Esprit-Saint dans leur corps. Aussi beaucoup d’entre eux, croyant que ce
corps leur appartient, s’en servent à leur gré. Sans comprendre combien la
sanctification de l’âme et de l’Esprit dépendent du corps, ils ne saisissent
pas toute la force que contiennent ces mots «le corps est pour le Seigneur»
aussitôt qu’on les reçoit avec obéissance.
«Le corps est pour le Seigneur.» Que signifie cette
parole? L’apôtre venait de dire: «les aliments sont pour le ventre et le ventre
pour les aliments, mais Dieu détruira l’un comme les autres.» Le manger et le
boire offrent au chrétien l’occasion de réaliser cette vérité: «le corps est
pour le Seigneur.» Il faut en effet qu’il apprenne à manger et à boire à la
gloire de Dieu. C’est par le manger que furent amenés le péché et la chute.
C’est aussi par le manger que le diable chercha à
tenter notre Seigneur. Jésus lui-même sanctifia alors son corps en ne mangeant
qu’à l’invitation de son Père. (Matthieu 4:11) Un grand nombre de croyants négligent de veiller sur leur corps,
d’observer une sainte sobriété, de peur qu’il ne devienne impropre à servir
Dieu. Jamais le manger et le boire ne devraient entraver la communion avec
Dieu; leur but est au contraire de la faciliter en maintenant le corps dans son
état normal.
L’apôtre parle aussi de la fornication, ce péché qui
souille le corps et qui se trouve en opposition directe avec ces mots: «Le
corps est pour le Seigneur.» Il ne s’agit pas là seulement de l’impudicité en
dehors du mariage, mais dans le mariage même, de toute volupté, de tout défaut
de sobriété en tous genres, de tout ce que condamnent ces mots: «Votre corps
est le temple du Saint-Esprit (1Corinthiens 6:19) «le corps est pour le Seigneur.»
De même tout ce qui concourt à l’entretien du corps,
à le vêtir, à le fortifier, à le délasser par le sommeil ou à lui offrir
quelque jouissance, tout doit être placé sous le contrôle du Saint-Esprit.
Ainsi que le temple de l’ancienne Alliance avait été construit uniquement pour
Dieu et son service, notre corps aussi a été créé pour le Seigneur et pour lui
seul.
L’un des principaux bienfaits de la guérison divine
sera donc de nous apprendre que notre corps doit être affranchi du joug de
notre volonté propre pour devenir la propriété du Seigneur. Dieu n’accorde pas
la guérison à nos prières avant d’avoir atteint le but pour lequel il avait
permis la maladie. Il veut que cette discipline nous amène à une communion plus
intime avec lui; il nous fait comprendre que nous avons considéré notre corps
comme notre propriété, tandis qu’il appartient au Seigneur et que le
Saint-Esprit veut en sanctifier tous les actes. Il nous porte à saisir que si
nous soumettons sans réserve notre corps à l’influence du Saint-Esprit, nous
éprouverons en nous sa puissance, et qu’il nous guérira en faisant passer dans
notre corps la vie même de Jésus. Il nous amène enfin à dire avec conviction:
«Le corps est pour le Seigneur.»
Il est des croyants qui recherchent la
sanctification, mais seulement pour l’âme et l’esprit; dans leur ignorance, ils
oublient que le corps et tout son système nerveux, que la main, l’oreille, les
yeux, la bouche sont directement appelés à témoigner de la présence et de la
grâce de Dieu en eux. Ils n’ont pas accordé assez d’attention à ces mots: «Vos
corps sont les membres de Christ.» «Si par l’Esprit vous faites mourir les
actions du corps, vous vivrez.». (1Corinthiens 6:15) (Romains 8:13) «Que le Dieu de paix vous
sanctifie lui-même tout entier, et que tout votre être, esprit, âme et corps,
soit conservé irrépréhensible.» (1Thessaloniciens 5:23) Oh! quel renouvellement s’opère en nous quand par son attouchement le
Seigneur guérit notre corps, qu’il en prend possession, qu’il en devient par
son Esprit la vie et la santé. C’est avec un sentiment inexprimable de
sainteté, de crainte et de joie, que le croyant peut alors offrir son corps en
sacrifice vivant pour en recevoir la guérison, et qu’il prend pour devise ces
mots: «Le corps est pour le Seigneur.»
VINGT-CINQUIÈME JOUR Le Seigneur est pour le
corps.
«Le corps néanmoins n’est pas pour l’impudicité; Il
est pour le Seigneur et le Seigneur pour le corps.» (1Corinthiens 6:13)
Dans les rapports de Dieu avec l’homme, il y a
réciprocité. Ce que Dieu a été pour moi, je dois à mon tour l’être pour lui. Et
ce que je suis pour lui, il veut de nouveau l’être pour moi. Si dans son amour
il se donne tout à moi, c’est pour qu’avec amour je me donne tout à lui. C’est
dans la mesure où je lui abandonne plus ou moins réellement tout mon être,
qu’il se donne aussi plus réellement à moi. Dieu amène ainsi le croyant à
comprendre que cet abandon de lui-même comprend aussi le corps et que plus
notre vie témoigne que «le corps est pour le Seigneur,» plus aussi nous
éprouvons que «le Seigneur est pour le corps.» En disant: «Le corps est pour le
Seigneur, nous exprimons le désir de voir notre corps entièrement consacré,
offert en sacrifice au Seigneur, et sanctifié par lui. En disant: «Le Seigneur
est pour le corps,» nous exprimons la douce certitude que notre offrande a été
acceptée et que par son Esprit le Seigneur fera passer dans notre corps la force
de sa vie et de sa sainteté, qu’il nous fortifiera et nous gardera désormais.
Ceci est affaire de foi. Notre corps est matériel,
faible, chétif, pécheur, mortel; aussi n’est-il pas facile de saisir d’emblée
toute l’étendue de cette parole: «Le Seigneur est pour le corps.» C’est la
parole de Dieu qui nous explique la manière de nous l’assimiler. Le corps a été
créé par le Seigneur et pour le Seigneur. Jésus a revêtu le corps terrestre. En
son corps il a porté nos péchés sur la croix, et par là il a affranchi notre
corps de la puissance du péché. En Christ le corps a été ressuscité et admis
sur le trône de Dieu. Le corps est la demeure du Saint-Esprit, il est appelé à
être éternellement participant de la gloire céleste. C’est donc avec certitude
et dans un sens étendu, universel, que nous pouvons dire: Oui, le Seigneur
Jésus, notre Sauveur, «est pour le corps.»
Cette vérité peut avoir diverses applications. Tout
d’abord elle est d’un grand secours pour la sanctification pratique. Il est
plus d’un péché qui tire sa puissance d’une disposition physique. L’ivrogne
converti a horreur des boissons alcooliques, et pourtant les appétits physiques
lui sont parfois encore en piège, remportant la victoire sur ses convictions
nouvelles. Cependant, si dans la lutte il donne avec confiance son corps au
Seigneur, tout appétit physique, tout désir de boire encore en sera diminué.
Notre humeur aussi provient parfois de notre nature physique. Un système
nerveux, irritable, produit des paroles vives, acerbes, peu charitables. Qu’on
apporte alors son corps au Seigneur; on éprouvera bientôt que le Saint-Esprit
peut mortifier les mouvements d’irritation, qu’il peut sanctifier le corps et
le rendre irrépréhensible.
Ces mots: «Le Seigneur est pour le corps» trouvent
aussi leur application quant aux forces physiques que réclame le service du
Seigneur. Lorsque David s’écrie-«C’est Dieu qui me ceint de force» il entend
par là la force du corps, car il ajoute aussitôt: «Il rend mes pieds semblables
à ceux des biches, et mes bras tendent l’arc d’airain. (Psaume 18:33,35) Dans ces mots aussi: «L’Eternel est la force de ma vie», (Psaume 27:1) il ne s’agit pas uniquement de l’homme spirituel, mais de l’homme tout
entier. Un grand nombre de croyants ont éprouvé que la promesse: «Ceux qui se
confient en l’Éternel, renouvellent leur force» (Esaïe 40:31) s’adresse aussi au corps et que le baptême de l’Esprit redouble les
forces du corps.
Mais c’est surtout par la guérison divine que nous
voyons se vérifier ces mots: «Le Seigneur est pour le corps.» Oui, Jésus, le
souverain et miséricordieux Guérisseur, est toujours prêt à sauver et guérir.
Il y avait en Suisse, il y a quelques années, une jeune fille, atteinte de
phtisie pulmonaire et malade à la mort. Le médecin avait conseillé un climat plus
doux, mais sa faiblesse ne permettait pas de l’y transporter. Elle apprit que
Jésus est le Guérisseur des malades. Elle crut cette bonne nouvelle et une nuit
qu’elle y pensait, il lui sembla que le corps du Seigneur s’approchait d’elle,
qu’elle devait saisir à la lettre ces mots, Son corps pour notre corps. Depuis
ce moment elle commença à se rétablir. Quelque temps après, elle put diriger
des réunions bibliques et plus tard elle devint une ouvrière zélée et bénie
dans l’œuvre du Seigneur parmi les femmes. Elle avait appris à comprendre que
«le Seigneur est pour le corps.»
Cher malade! Le Seigneur t’a montré par la maladie
quelle puissance a le péché sur le corps. Par ta guérison, il veut t’apprendre
aussi quelle est la puissance de la rédemption sur le corps. Il t’appelle à
montrer ce que tu n’avais pas compris jusqu’ici, que «le corps est pour le
Seigneur.» Donne-lui donc ton corps. Donne-le-lui avec ta maladie, avec le
péché qui est la cause première de la maladie. Crois, sans varier, que le
Seigneur se charge de ton corps, et il fera voir avec puissance qu’il est
réellement «le Seigneur qui est pour le corps,» le Seigneur qui a lui-même
revêtu et régénéré le corps ici-bas. Du haut du ciel, où il est à présent,
revêtu de son corps glorifié, il nous envoie sa force divine, voulant ainsi
manifester sa puissance dans notre corps.
VINGT-SIXIÈME JOUR Ne considérez point votre corps.
Et sans faiblir dans la foi, il ne considéra point
que son corps était déjà usé. Il ne douta point par incrédulité, mais il fut
fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que
ce qu’il promet, il peut aussi l’accomplir.. (Romains 4:19-21)
Lorsque Dieu promit à Abraham de lui donner un fils,
jamais le patriarche n’aurait pu croire à cette promesse s’il avait «considéré
son corps déjà vieux et usé; » mais «il ne considéra point son corps,» il ne
voulut voir que Dieu et sa promesse, que la puissance et la fidélité de Dieu
qui lui assuraient l’accomplissement de sa promesse.
Ceci nous fait saisir toute la différence qu’il y a
entre la guérison demandée aux remèdes terrestres et la guérison attendue de
Dieu seul.
Quand on recourt aux remèdes pour obtenir la
guérison, toute l’attention du malade se porte sur le corps, considère le
corps, tandis que la guérison divine nous appelle à détourner nos regards du
corps et à nous abandonner, âme et corps, aux soins du Seigneur, ne nous
occupant plus que de lui.
Cette vérité nous fait également saisir quelle
différence il y a entre la maladie tenue pour bénédiction et la guérison reçue
du Seigneur. On redoute parfois de prendre la promesse de saint Jacques dans
son sens littéral, parce que, dit-on, la maladie est souvent plus profitable à
l’âme que la santé. Il est vrai que lorsqu’il s’agit de la guérison obtenue par
les remèdes terrestres, un grand nombre de personnes éprouveraient plus de
bénédiction à rester malades qu’à recouvrer la santé; mais il en est tout
autrement lorsque la guérison vient directement de la main du Seigneur.
Pour recevoir la guérison divine, il faut confesser
et délaisser si sincèrement le péché, il faut s’abandonner si complètement au
Seigneur, renoncer si réellement à soi-même pour se placer dans sa main, et
croire si fermement que Jésus veut prendre soin du corps, que la guérison
obtenue ainsi ouvre au croyant une vie nouvelle de communion intime avec le
Seigneur. Il apprend par là à lui remettre entièrement le soin de sa santé, et
le moindre indice de retour du mal est pour lui un avertissement à ne pas
«considérer le corps,» mais à ne voir que le Seigneur.
Quel contraste entre cet état-là et celui de la
plupart des malades qui demandent la guérison aux remèdes. Si quelques-uns
d’entre eux ont été sanctifiés par la maladie, ayant appris à se perdre de vue
eux-mêmes, combien d’autres sont portés par la maladie même à se préoccuper
constamment d’eux et de l’état de leur corps. Que de soins ils apportent alors
à observer le moindre symptôme favorable ou fâcheux! Quelle préoccupation du
manger et du boire, des précautions à prendre pour éviter ceci ou cela! Quelle
attention aussi à remarquer si on s’occupe assez d’eux, si on les soigne assez
bien, si on les visite assez souvent! Que de temps se passe ainsi à considérer
le corps et ses exigences, plutôt que le Seigneur et les relations qu’il
voulait avoir avec leur âme! Et qu’ils sont nombreux ceux que la maladie
préoccupe presque uniquement d’eux-mêmes!
Tout ceci change totalement quand c’est du Dieu
vivant qu’on attend avec confiance la guérison. La première chose qu’on apprend
alors est celle-ci: Cessez de vous inquiéter de l’état de votre corps; vous
l’avez confié au Seigneur; c’est lui qui en est responsable. Si vous ne voyez
pas aussitôt d’amélioration rapide, mais qu’au contraire les symptômes du mal
paraissent s’aggraver, souvenez-vous que vous êtes entré dans une voie de foi,
que vous ne devez donc plus considérer le corps, mais vous attacher uniquement
au Dieu vivant. Le commandement de Jésus: «Ne vous inquiétez pas pour votre
corps» (Matthieu 6:25) nous apparaît ici sous un jour nouveau.
Lorsque Dieu appela Abraham à ne point considérer
son corps, c’était l’appeler au plus bel exercice de foi possible, lui
apprendre à n’avoir d’attention que pour Dieu et sa promesse. Il fut soutenu
par sa foi et donna gloire à Dieu, convaincu que Dieu ferait ce qu’Il avait
promis. La guérison divine est un merveilleux lien pour nous attacher au
Seigneur. Au premier moment, on redoute de croire que le Seigneur veuille
étendre sa main puissante et en toucher le corps; mais en étudiant la Parole de Dieu, l’âme prend courage et
confiance. Enfin on se décide à dire: J’abandonne mon corps entre les mains de
Dieu; je lui en laisse le soin. Le regard alors perd de vue le corps et ses
sensations pour ne plus voir que le Seigneur et sa promesse.
Cher lecteur! Veux-tu, toi aussi, entrer dans cette
voie de foi, bien supérieure à ce qu’on est convenu d’appeler la voie
naturelle? Marche sur les traces d’Abraham. Apprends de lui à ne point
considérer ton corps, à ne point douter par incrédulité. Considérer son corps
fait aussitôt naître des doutes, tandis que s’attacher à la promesse de Dieu et
s’occuper de Lui seul fait entrer dans la voie de la foi, la voie de la
guérison divine, celle qui glorifie Dieu.
VINGT-SEPTIÈME JOUR La maladie et la mort.
«Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix
ans, et pour les plus robustes à quatre-vingts ans.». (Psaume 90:10)
«C’est lui qui te délivre de la peste et de ses
ravages, Tu ne craindras ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la
contagion qui frappe en plein midi. Je te rassasierai de longs jours. (Psaume 91:3,6,16)
«Ils portent encore des fruits dans la vieillesse,
ils sont pleins de sève et verdoyants». (Psaume 92:15)
Voici ce qu’on objecte souvent à ces mots de saint
Jacques: «La prière de la foi sauvera le malade.» (Jacques 5:15) S’il est promis d’être toujours guéri en réponse à la prière de la foi,
comment la mort serait-elle encore possible? Et on ajoute aussi: Comment le
malade peut-il savoir que Dieu, qui fixe le terme de la vie, n’a pas décidé de
le laisser mourir de telle maladie? Dans ce cas-là la prière ne serait-elle pas
inutile, et ne serait-ce même pas un péché de demander la guérison?
Avant de répondre, nous remarquerons que cette
objection s’adresse non à ceux qui croient en Jésus, comme au guérisseur des
malades, mais tout directement à la
Parole de Dieu, et à la promesse
si clairement énoncée dans l’Épître de Jacques et ailleurs. Nous ne sommes pas
libres de changer ou de limiter les promesses de Dieu chaque fois qu’elles nous
présentent quelque difficulté; nous ne pouvons pas non plus exiger qu’elles
nous soient clairement expliquées avant que nous en venions à croire ce
qu’elles nous disent. Nous devons commencer par les recevoir sans résistance;
alors seulement l’Esprit de Dieu nous trouve dans la disposition voulue pour
nous enseigner et nous éclairer.
Remarquons en outre que lorsqu’il s’agit d’une
vérité divine qui a été longtemps négligée dans l’Eglise, elle ne peut guère
être comprise d’emblée. Ce n’est que peu à peu qu’on en discernera l’importance
et la portée. À mesure qu’elle reprendra vie, après avoir été acceptée par la
foi, le Saint-Esprit l’accompagnera de nouvelles lumières. Souvenons-nous que
c’est à cause de l’incrédulité de l’Eglise que la guérison divine lui a été
retirée, et ajoutons aussi qu’il ne faut pas attendre d’un petit livre comme
celui-ci tous les éclaircissements qui seront donnés plus tard, lorsque cette
vérité sera devenue réalité vivante pour le peuple de Dieu. Ce n’est donc pas
de la réponse de tel ou tel que chacun doit faire dépendre sa foi aux vérités
bibliques; c’est «pour les hommes droits,» prêts à se soumettre à la Parole de Dieu, que «la lumière se lève dans
les ténèbres.» (Psaume 112:4)
Quant à la première objection, il est facile d’y
répondre. L’Écriture fixe à soixante-dix ou quatre-vingts ans la mesure
ordinaire de la vie humaine. Le croyant qui reçoit Jésus comme le Guérisseur
des malades s’en tient donc à cette déclaration de la Parole de Dieu. Il se sent toute liberté de
souhaiter une vie de soixante-dix ans, mais non pas au delà. En outre, l’homme
de foi se place sous la direction de l’Esprit qui lui fera discerner quelle est
la volonté de Dieu à son égard si quelque chose devait s’opposer à ce qu’il
atteignît l’âge de soixante-dix ans. Toute règle a ses exceptions, aussi bien
dans les choses du ciel, que dans celles de la terre. Ce dont nous sommes
certains selon la Bible, soit par
les paroles mêmes de Jésus, soit par celles de Jacques, c’est que notre Père
céleste veut, comme règle générale, voir ses enfants en bonne santé, afin
qu’ils puissent travailler à son service. Par la même raison, il veut les
affranchir de la maladie aussitôt qu’ils ont confessé leur péché et demandé la
guérison avec foi.
Pour le croyant qui a marché avec son Sauveur, fort
de la force qui résulte de la guérison divine, et dont le corps est par
conséquent sous l’influence du Saint-Esprit, il n’est point nécessaire, quand
viendra le moment de mourir, qu’il meure de maladie. S’endormir en Christ, telle
est la mort du croyant lorsque le terme de sa vie est venu. La mort n’est pour
lui que le sommeil après la fatigue, l’entrée dans le repos. La promesse: «afin
que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre » (Ephésiens 6:3) s’adresse encore à nous qui vivons sous la nouvelle Alliance. Aussi
plus le croyant a appris à voir dans le Sauveur «celui qui guérit les
infirmités,» plus il a de liberté à réclamer l’accomplissement littéral de
cette promesse: «je le rassasierai de longs jours. Ils portent encore des
fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants.»
Ce même texte répond aussi à la seconde objection.
Le malade voit dans la Parole de Dieu que sa volonté est de guérir
ses enfants après la confession des péchés et en réponse à la prière de la foi.
Ce n’est pas à dire qu’ils doivent être exempts d’autres épreuves, mais pour la
maladie, ils en sont guéris parce qu’elle s’attache au corps qui est devenu la
demeure du Saint-Esprit. Le malade doit donc désirer la guérison pour qu’elle
manifeste la puissance de Dieu et pour que lui-même puisse le servir en
accomplissant sa volonté. Il s’en tient en ceci à la volonté révélée de Dieu,
et pour les choses non révélées, il sait que Dieu les fera connaître à ceux de
ses serviteurs qui marchent avec lui.
Établissons bien ici que la foi n’est pas un
raisonnement logique qui doive en quelque sorte obliger Dieu a agir
conformément à ses promesses. Elle est bien plutôt la disposition confiante de
l’enfant qui honore son Père, qui compte sur son amour pour le voir accomplir
ses promesses, et qui le sait fidèle à communiquer au corps aussi bien qu’à
l’âme une force nouvelle. Cette force est celle qui résulte de la rédemption et
nous devons compter sur sa présence en nous jusqu’à ce que vienne le moment du
délogement.
VINGT-HUITIÈME JOUR Le Saint-Esprit, l’Esprit de guérison.
«Il y a diversité de dons, mais le même Esprit. À
l’un est donné la foi par le même Esprit, à un autre le don des guérisons par
le même Esprit. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant
à chacun en particulier comme il veut.». (1Corinthiens 12:4) {9, 11)
Ce qui distingue les enfants de Dieu, ce qui fait
leur gloire c’est que Dieu demeure «au milieu d’eux» et se révèle à eux avec
puissance. (Exode 33:16 ;{34: 9,
10) Depuis la nouvelle Alliance, cette habitation de
Dieu dans le croyant est plus manifeste encore que dans les temps anciens. Dieu
envoie le Saint-Esprit à son Église, qui est le corps de Christ, afin qu’il
agisse avec puissance en elle; c’est donc de lui que dépend sa vie et sa
prospérité. Pour qu’on puisse reconnaître en elle le corps de Christ, il faut
que l’Eglise laisse l’Esprit agir en elle sans réserve et avec pleine liberté.
Alors les membres du corps entier pourront s’attendre aux manifestations de
l’Esprit, car ils forment un ensemble indissolublement uni selon ces mots: «un
seul corps et un seul Esprit.» ( Ephésiens 4:4)
L’Esprit agit diversement dans tel ou tel membre de
l’Eglise. On peut être rempli de l’Esprit pour accomplir telle oeuvre et non
telle autre. Il est aussi des temps, dans l’histoire de l’Eglise, où certains
dons de l’Esprit sont accordés avec puissance, tandis que d’autres dons sont
arrêtés par l’ignorance ou l’incrédulité. Partout où abonde la vie de l’Esprit,
on peut s’attendre à voir reparaître aussi tous ses dons.
Le don de guérison est l’une des plus belles
manifestations de l’Esprit. Il est dit de Jésus: «Vous savez comment Dieu a
oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth qui allait de lieu en lieu
faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable. (Actes 10:38) Le Saint-Esprit était en lui Esprit guérisseur, et c’est ce qu’il fut
aussi pour ses disciples après la
Pentecôte. Les paroles de notre
texte expriment donc ce qui était l’expérience continuelle des premières
Églises. Comparez avec attention (Actes 3:7; 4:30; 5:12,15,16;
6:8; 8:7; 9:41; 14:9,10; 16:18; 19:11,12; 28:8,9) L’abondante effusion du Saint-Esprit avait produit abondance de
guérisons. Quel enseignement pour l’Eglise actuelle!
La guérison divine est l’œuvre du Saint-Esprit. La
rédemption par Christ étend au corps aussi son action puissante et c’est le
Saint-Esprit qui est chargé de nous la transmettre, puis de la maintenir en
nous. Notre corps participe donc au bienfait de la rédemption et dès à présent
il peut en recevoir le gage par la guérison divine. C’est Jésus qui guérit,
Jésus oint et baptisé du Saint-Esprit, Jésus qui a baptisé ensuite ses
disciples du même Esprit; c’est lui qui nous envoie le Saint-Esprit ici-bas,
soit pour éloigner de nous la maladie, soit pour rendre la santé à notre corps
quand la maladie l’a atteint.
La guérison divine accompagne la sanctification par
l’Esprit. C’est pour nous sanctifier, que le Saint-Esprit nous fait participer
à la rédemption de Christ. De là son nom de Saint. La guérison qu’il opère est
donc partie intrinsèque de son oeuvre divine, et il l’accorde soit pour amener
le malade à se convertir et à Croire,(Actes 4:29,30; 5:12,14; 6:7,8; 8:6,8; 9:42) soit pour affermir sa foi, s’il est déjà converti; il le presse, ainsi
de renoncer au péché, et de se consacrer entièrement à Dieu et à son service. (1Corinthiens 11:31) (Jacques 5-15,16) (Hébreux 12:10)
La guérison divine contribue à glorifier Jésus. La
volonté de Dieu est que son Fils soit glorifié, et c’est là ce que fait le
Saint-Esprit quand il vient nous montrer ce qu’opère là rédemption par Christ.
La rédemption du corps mortel paraît presque plus merveilleuse encore que celle
de l’âme immortelle. C’est de ces deux manières que Dieu veut habiter en nous
par Christ et triompher ainsi de la chair. Aussitôt que notre corps devient le
temple de Dieu par l’Esprit, Jésus en est glorifié.
La guérison divine a lieu partout où l’Esprit de
Dieu agit avec force. Soit la vie des réformateurs, soit celle de certains
Moraves du meilleur temps nous en sont la preuve; mais il y a encore d’autres
promesses touchant l’effusion du Saint-Esprit qui n’ont pas été accomplies
jusqu’à présent. Vivons dans une sainte attente, priant le Seigneur de les
accomplir au milieu de nous. Abandonnons-nous sans réserve à l’action
sanctifiante de l’Esprit pour qu’il nous fasse marcher comme des croyants qui
appartiennent exclusivement au Seigneur. Croyons que la volonté de Dieu est de
nous voir en bonne santé, et alors la guérison divine nous sera accordée par
l’Esprit.
VINGT-NEUVIÈME
JOUR Que le malade guéri glorifie Dieu.
«À
l’instant, il recouvra la vue et suivit Jésus en glorifiant Dieu.». (Luc 18:43)
«D’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il
entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu.». (Actes 3:8)
On pense généralement que la piété est plus, facile
dans la maladie que dans la santé; que le silence et la souffrance disposent
l’âme à chercher le Seigneur, à se mettre en communion avec lui bien mieux que
les distractions de la vie active; qu’enfin la maladie rend plus directement
dépendant de Dieu. Toutes ces raisons font hésiter le malade à demander au
Seigneur sa guérison; car, se dit-il, comment savoir, si la maladie n’est pas
plus salutaire à mon âme que la santé? Penser ainsi, c’est méconnaître ce
qu’est la guérison divine et ses fruits. Cherchons à comprendre que si la
guérison par les voies ordinaires risque parfois de faire lâcher la main de
Dieu, la guérison divine au contraire unit à lui plus étroitement. Il en
résulte que de nos jours, aussi bien qu’au temps du ministère terrestre de
Jésus-Christ, le croyant qui a été guéri pourra glorifier le Seigneur bien
mieux que celui qui reste malade. La maladie ne peut glorifier Dieu qu’autant
qu’elle lui donne l’occasion de manifester sa puissance. (Jean 9:3; 11:4)
Le malade amené par ses maux à glorifier Dieu, le
fait pour ainsi dire par contrainte. S’il avait la santé et la liberté du
choix, il est très possible que son cœur retournerait au monde. Dans ce cas le
Seigneur doit le retenir à l’écart; sa piété dépend de son état maladif. Voilà
pourquoi le monde pense que la religion n’est guère bonne que dans les chambres
de malades, auprès des lits de mort, et pour ceux qui n’ont pas à se mêler au
mouvement et au bruit de la vie ordinaire. Pour être convaincu de l’efficace de
la religion contre les tentations, il faut que le monde voit le croyant en
bonne santé marcher avec calme et sainteté au milieu même de l’activité et du
travail. Sans doute un grand nombre de malades ont glorifié Dieu par leur
patience dans la souffrance, mais on le glorifie encore mieux en le servant
avec une santé sanctifiée par lui.
Pourquoi donc, demande-t-on, ceux qui ont été guéris
en réponse à la prière de la foi glorifieraient-ils mieux le Seigneur que ceux
qui l’ont été en usant des remèdes terrestres?
Le voici: La guérison par le moyen des remèdes nous
montre la puissance de Dieu dans la nature, mais ne nous met pas toujours en
contact vivant et direct avec lui, tandis que la guérison divine est un acte
venant de Dieu sans autre intermédiaire que le Saint-Esprit. C’est donc ici le
contact direct avec Dieu qui est l’essentiel; et c’est pour cela que l’examen
de conscience et la confession des péchés doivent y préparer le malade. (1Corinthiens 11:30-32) (Jacques 5:15,16) Celui-ci est appelé à se
consacrer tout de nouveau et tout entier au Seigneur. (1Corinthiens 6:13,19) Tout ici dépend de l’acte de foi qui saisit la promesse du Seigneur en
se donnant à lui, et qui ne doute pas que le Seigneur ne prenne aussitôt
possession de ce qu’on lui consacre. Ceci explique pourquoi la prolongation de
la santé reçue dépend de la sanctification de la vie, de l’obéissance à
chercher toujours le bon plaisir du divin Guérisseur. (Exode 15:26)
La santé obtenue dans ces conditions-là assure des
grâces spirituelles bien plus grandes que le retour de la santé par les voies
ordinaires. Quand le Seigneur guérit le corps, c’est pour en prendre possession,
pour s’en faire un temple qu’il puisse habiter. La joie qui remplit alors l’âme
ne saurait se décrire; ce n’est pas seulement la joie d’être guéri, c’est la
joie mêlée d’humilité et de saint enthousiasme qui réalise l’attouchement du
Seigneur, et qui reçoit de lui une vie nouvelle. Dans l’effusion de sa joie, le
malade guéri exalte le Seigneur, il le glorifie par ses paroles et ses actes,
et toute sa vie est consacrée au service de Dieu.
Il est évident que ces fruits de la guérison ne sont
pas les mêmes pour tous, et que parfois il y a des pas rétrogrades. La vie du
malade guéri est solidaire de la vie de ceux qui l’entourent. Leurs doutes,
leurs inconséquences pourront plus tard le faire dévier, néanmoins c’est
presque toujours ainsi qu’il débute dans sa vie nouvelle. Chaque jour il
découvre et reconnaît mieux que sa vie est celle du Seigneur; il entre en
communion plus intime et plus joyeuse avec lui, il apprend à vivre dans la
dépendance habituelle de Jésus, et il reçoit de lui, la force qui résulte d’une
consécration plus complète.
Oh! que ne deviendra pas l’Eglise quand elle vivra
de cette foi-là, quand chaque malade verra dans la maladie un appel à être
sanctifié, à attendre du Seigneur la manifestation de sa présence, quand les
guérisons se multiplieront, produisant tout autant de témoins de la puissance
de Dieu, tous prêts à s’écrier avec le psalmiste: «Mon âme, bénis l’Éternel qui
guérit toutes tes maladies.»
TRENTIÈME JOUR La prière persévérante.
«Jésus leur adressa une parabole pour montrer qu’il
faut toujours prier et ne point se relâcher... Dieu ne fera-t-il pas justice à
ses élus qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous
le dis, il leur fera promptement justice.». (Luc 18:1-8)
La nécessité de prier avec persévérance est le
secret de toute vie spirituelle. Quel bonheur de pouvoir demander à Dieu telle
ou telle grâce jusqu’à ce qu’il la donne, et de savoir avec certitude qu’il
veut exaucer la prière! Mais quel mystère aussi pour nous que l’appel à persévérer
dans la prière, à heurter à la porte du Seigneur avec foi, à lui rappeler ses
promesses, à ne pas nous lasser de le faire jusqu’à ce qu’il nous accorde notre
demande. L’assurance que notre prière doit obtenir du Seigneur ce que sans elle
il ne donnerait pas, n’est-elle pas la preuve évidente que l’homme a été créé à
l’image de Dieu, qu’il est son ami, qu’il est ouvrier avec lui, et que les
croyants qui forment ensemble le corps de Christ, participent ainsi à son
oeuvre d’intercession? car c’est à cette intercession de Christ que le Père
répond, qu’il accorde ses grâces divines.
Plus d’une fois la
Bible nous explique la nécessité
de la prière incessante. Elle a plusieurs raisons d’être, et tout d’abord elle
est motivée par la justice de Dieu. Dieu a déclaré que le péché doit porter sa
peine; le péché a donc des droits sur un monde qui l’accueille et lui reste
asservi. Lorsque l’enfant de Dieu veut sortir de cet ordre de choses, il faut
que la justice de Dieu y consente; il faut donc le temps voulu pour faire
valoir devant le tribunal de Dieu les privilèges que Christ a acquis au
croyant. En outre la prière persévérante est motivée par l’opposition de Satan
qui cherche toujours à empêcher l’exaucement de la prière. (Daniel 10:12,13) Le seul moyen capable de vaincre cet ennemi invisible, c’est la foi.
Ferme et fondée sur la promesse de Dieu, la foi refuse de céder et continue à
prier, à attendre l’exaucement, lors même qu’il tarde à venir, sachant qu’elle
finira par avoir la victoire. (Ephésiens 6:12,18) Enfin c’est pour nous-mêmes que la persévérance à prier est nécessaire.
Le retard apporté à l’exaucement est destiné à éprouver notre foi et à
l’affermir; il doit développer en nous la volonté inébranlable qui ne lâche
plus les promesses de Dieu, mais qui renonce à ses propres appréciations pour
ne compter que sur Dieu. C’est alors que Dieu, voyant ce qu’est notre foi, nous
trouve prêts à recevoir ses grâces et nous les accorde. Il nous fera
promptement justice lors même qu’il tarde. Oui, malgré tous les délais nécessaires,
il ne nous fera pas attendre un instant de trop; si nous crions à lui jour et
nuit, «il nous fera promptement justice.»
Cette persévérance à prier nous devient facile dès
que nous comprenons bien ce qu’est la foi. Jésus nous l’enseigne par ces mots:
«Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.» (Matthieu 21:22) Quand la Parole de Dieu nous autorise à demander
quelque chose, nous devons croire que nous le recevons aussitôt. Dieu nous le
donne; nous le savons par la foi, et nous pouvons dire que dans le ciel nous
l’avons reçu, quoique ce ne soit que plus tard seulement que nous devions en
réaliser ici-bas les effets. C’est avant d’avoir vu, éprouvé quoi que ce soit,
que la foi se réjouit d’avoir reçu, et qu’elle persévère à prier à attendre
jusqu’à ce que la réponse soit manifeste. C’est donc précisément pour en venir
à compter sur l’exaucement, qu’il est parfois utile de continuer à prier; et
qu’il sera bon, après avoir cru à l’exaucement, de persévérer encore jusqu’à ce
que celui-ci devienne un fait acquis.
Tout ceci est d’une grande importance pour obtenir
la guérison divine. Parfois il est vrai la guérison est immédiate et complète;
mais il peut arriver aussi qu’elle se fasse attendre, même dans le cas où le
malade aurait pu la demander avec foi. Parfois aussi les premiers symptômes de
guérison se montrent aussitôt, mais ensuite les progrès sont lents et entravés
par des moments d’arrêt ou des retours du mal. Dans l’un et l’autre cas, il
importe soit pour le malade, soit pour ceux qui prient avec lui, de croire à
l’efficacité de la prière persévérante, bien qu’ils ne puissent pas en
expliquer le mystère. Ce que Dieu parait d’abord refuser, il l’accorde plus
tard à la prière de «la cananéenne,» à celle de «la veuve,» à celle de «l’ami
qui heurte à la porte à minuit». (Matthieu 15:22) (Luc 18:3; 11:5) Sans voir ni changement, ni
réponse, la foi qui se fonde sur la
Parole de Dieu, et qui continue à
prier avec importunité, finira par avoir la victoire.
«Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient
à lui jour et nuit? Je vous le dis, il leur fera promptement justice, quand même il tarde à leur égard.» Dieu sait donc tarder tout le temps nécessaire et pourtant
agir promptement sans attendre plus qu’il ne faut.
Voilà les deux choses que doit aussi présenter notre foi. Avec une sainte
promptitude saisissons les grâces promises comme si nous les avions déjà
reçues; avec patience attendons sans nous lasser l’exaucement qui tarde à
venir. Cette foi-là s’attache à vivre en lui. C’est pour faire naître en nous
cette foi-là, que la maladie nous est envoyée et qu’ensuite la guérison nous
est accordée, car plus que toutes choses cette foi-là glorifie notre Dieu.
TRENTE ET UNIEME JOUR Étendant ta main pour qu’il
se fasse des guérisons.
«Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces et
donne à tes serviteurs d’annoncer ta Parole avec une pleine assurance, en
étendant ta main pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles, des prodiges
par le nom de ton saint Fils Jésus.». (Actes 4 29-31)
Nous serait-il permis aujourd’hui de prier ainsi, de
demander au Seigneur: Donne à tes serviteurs d’annoncer ta Parole avec une
pleine assurance, en étendant ta main pour qu’il se fasse des guérisons.»
Examinons cette question.
L’œuvre de Dieu ne présente-t-elle pas aujourd’hui
tout autant de difficultés qu’alors, et les besoins ne sont-ils pas aussi
pressants? Qu’on se représente les apôtres au milieu de Jérusalem et de son
incrédulité; d’un côté les principaux du peuple et leurs menaces; de l’autre la
foule aveuglée, refusant de croire au Crucifié! À présent le monde n’est plus
si ouvertement hostile à l’Eglise, parce qu’il ne la craint pas, mais ses
paroles flatteuses sont plus redoutables encore que sa haine. La dissimulation
est parfois pire que la violence. Un christianisme tout de vaines formes et qui
dort dans son indifférence n’est-il pas tout aussi peu accessible à la vérité
qu’un judaïsme qui lui résiste ouvertement. Encore à présent les serviteurs de
Dieu ont besoin, pour «annoncer sa Parole avec une pleine assurance,» que la
puissance de Dieu se manifeste au milieu d’eux d’une manière évidente.
Aujourd’hui comme alors, le secours de Dieu n’est-il pas tout
aussi nécessaire? Les apôtres
savaient bien que ce n’était pas l’éloquence de leur prédication qui ferait
triompher la vérité, mais qu’il fallait là le témoignage de l’Esprit
manifestant sa présence par des miracles. Il fallait que le Dieu vivant
«étendit la main pour qu’il se fit des guérisons, des miracles et des prodiges
par le nom de son saint Fils Jésus.» Alors seulement ses serviteurs, joyeux et
forts de sa présence, pourraient annoncer sa Parole avec l’assurance de la foi
et apprendre au monde à craindre son nom.
Les promesses divines ne nous concernent elles pas
aussi? Les apôtres s’appuyaient
sur ces mots du Seigneur avant son ascension: «Allez par tout le monde et
prêchez la bonne nouvelle à toute créature Voici les miracles qui
accompagneront ceux qui auront cru: En mon nom, ils imposeront les mains aux
malades, et les malades seront guéris.» (Marc 16:17,18)
Ce commandement nous indique la vocation divine de
l’Eglise; la promesse qui le suit nous montre quelles sont ses armes, et nous
prouve que le Seigneur agit de concert avec elle. C’est parce que les apôtres
comptaient sur cette promesse, qu’ils priaient le Seigneur de leur accorder la
preuve de sa présence. Le jour de la
Pentecôte, ils avaient été remplis du Saint-Esprit, mais il leur fallait encore
les signes surnaturels qu’opère sa puissance.
La même promesse s’adresse également à nous, car
l’ordre de prêcher l’Évangile ne saurait se détacher de la promesse de guérison
divine qui l’accompagne. Nulle part dans la
Bible, nous ne voyons que cette promesse ne fut pas aussi pour les âges futurs.
En tout temps le peuple de Dieu a grand besoin de savoir que le Seigneur est
avec lui et d’en posséder la preuve irréfutable.
Cette promesse est donc pour nous aussi;
demandons-en l’accomplissement.
Devons-nous compter sur la même grâce? Nous lisons dans les Actes «qu’après
avoir prié, les apôtres furent tous remplis du Saint-Esprit et qu’ils
annonçaient la parole de Dieu avec assurance; que beaucoup de miracles et de
prodiges se faisaient au milieu du peuple et que le nombre de ceux qui
croyaient au Seigneur s’augmentait de plus en plus.»; (Actes 4:31) {5: 12-15) Oh! quelle joie et quelle
force nouvelle recevrait aujourd’hui le peuple de Dieu si de nouveau le
Seigneur étendait ainsi sa main! Que d’ouvriers fatigués et découragés
s’affligent de ne voir guère de bénédiction sur leur travail! Comme leur foi
reprendrait vie si des signes de ce genre venaient leur prouver que Dieu est à
l’œuvre avec eux! Maint indifférent serait amené à réfléchir, plus d’un douteur
à prendre confiance, et tout incrédule en serait réduit au silence. Et le
pauvre païen! Comme il se réveillerait s’il voyait par des faits ce que les
paroles ne peuvent lui faire saisir, s’il devait forcément reconnaître que le
Dieu du chrétien est «le Dieu vivant» qui fait des prodiges, «le Dieu d’amour»
qui bénit!
«Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force,»
Église du Seigneur! Quoique tu aies perdu par ton infidélité la joie de voir
s’allier à la prédication «la main de l’Éternel étendue pour guérir,» le
Seigneur est prêt à t’accorder de nouveau cette grâce. Reconnais que c’est ton
incrédulité qui t’en a privée longtemps, demande pardon et ne tarde plus à
t’écrier: «Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, bras de l’Éternel!
Réveille-toi comme aux jours d’autrefois!» (Esaïe 51:9)
Église du Seigneur ne te lasse pas de prier jusqu’à
ce que Dieu te réponde de son sanctuaire et manifeste sa gloire à son peuple.
Comme ses premiers témoins, sois animée, toi aussi, du seul désir d’annoncer
l’Évangile, avec une pleine assurance, de le prêcher à toute créature. Dieu
répondra alors à ta requête en te remplissant du Saint-Esprit, et de nouveau il
étendra sa main pour «qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des
prodiges par le nom de son saint Fils Jésus.»
NOTES
lre
NOTE
Extrait
de la vie du pasteur Jean Christophe Blumhardt.
C’est d’En Haut que doit nous venir le secours, mais
par quel moyen? Hélas! les portes du ciel, jadis largement ouvertes, ne
semblent-elles pas fermées aujourd’hui? On prie beaucoup c’est vrai; néanmoins
on ne voit guère de réponse à toutes ces prières. Sous la nouvelle Alliance,
c’est par le moyen de nos frères que Dieu nous communique ses grâces, se
servant d’eux selon qu’il le juge bon. Ce n’est plus par des révélations ou de
songes, c’est par la prédication que l’Évangile est annoncé; mais il faudrait
encore, comme Christ l’avait institué, que les ministres des grâces
spirituelles fussent aussi les dispensateurs des autres grâces promises à
l’Eglise. Il faudrait qu’ils continuassent ainsi l’œuvre des apôtres qui
avaient reçu le don de guérison aussi bien que celui de prédication.
De nos jours le monde chrétien a trop perdu de vue
tout cela; aussi a-t-on cherché à remplacer par l’art de la médecine ce que les
prédicateurs de l’Évangile ne pouvaient plus donner à l’Eglise, et souvent on
voit les médecins traiter avec amour et persévérance les malades et les
aliénés, tandis que les pasteurs ne savent leur dire que ces mots cités par
l’apôtre-«Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez,» sans leur donner «ce
qui est nécessaire au corps.» (Jacques 2:16) Il en était tout autrement à l’origine du christianisme. La volonté de
Dieu était alors que le ministre de la
Parole fût revêtu d’une puissance
effective et divine. Oh! pauvre chrétienté! Par ta faute, tu as vu s’éloigner
de toi la puissance que Christ avait acquise à son Église par son sang.
IIme
NOTE
Le
pasteur Jean Christophe Blumhardt.
Le pasteur Blumhardt avait été accusé d’aller au
delà des attributs de son ministère, en s’occupant de la guérison des malades.
Dans sa défense, il expose que s’il l’a fait, c’est parce qu’il a vu là le
devoir de répondre aux besoins de l’Eglise, et il insiste sur l’efficace de la
prière persévérante pour la guérison des malades. Après avoir cité l’exemple de
«la veuve qui importune le juge inique» et de «l’ami qui va frapper à la porte
à minuit,» il dit: Je n’ai fait là que ce qui rentre dans les fonctions d’un
pasteur, car c’est d’après l’ordre donné par le Seigneur dans l’Épître de
Jacques, que je me suis mis à prier avec foi. (Jacques 1:6,7) Sans compter sur moi et mes propres forces, sans me flatter d’avoir le
don de guérison, plus que tout autre pasteur, je me suis mis à l’œuvre comme
ministre de l’Évangile, sachant que comme tel, j’avais le droit de prier.
Toutefois j’ai vu que dans bien des cas les portes du ciel ne m’étaient pas
largement ouvertes, et découragé, j’ai été plus d’une fois tenté de tout
abandonner; mais la vue de tant de malades sans secours ne me laissait pas de
repos, et la parole du Seigneur «Demandez et l’on vous donnera» (Luc 11:9,10) me revenait souvent à l’esprit.
En outre, je me disais que si l’Eglise et ses
pasteurs avaient perdu, par incrédulité, par désobéissance et négligence, la
force nécessaire pour résister à la puissance de Satan, c’était sans doute dans
la prévision de ces temps de disette, que le Seigneur avait parlé de «l’ami qui
va frapper à la porte à minuit pour demander trois pains.» (Luc 11:5-8) Quant à moi, je me sentais indigne d’aller dans les ténèbres de minuit
me présenter à Dieu comme son ami et lui demander quelque chose pour tel ou tel
membre de mon Église; et pourtant, comment les laisser sans secours? Je ne le
pouvais pas non plus. Je continuai donc à aller frapper à sa porte selon que
m’y autorisait la parabole, ou comme on me l’a reproché, avec une arrogance
spirituelle qui cherche à tenter Dieu. Quoi qu’on puisse en dire, il m’était
impossible de laisser «mon hôte» sans prendre soin de lui.
La parabole de la veuve et du juge inique me fut
également très utile. (Luc 18:1-8) L’Eglise me paraissait être «la veuve,» et moi, ministre de l’Eglise,
n’avais-je pas le droit d’élever la voix pour demander que justice lui fût
faite de sa partie adverse, et de persévérer à le demander avec l’insistance de
la veuve, car le Seigneur ne me répondait pas toujours tout de suite. Et
pourtant que lui demandais-je? Seulement «trois pains,» tout juste ce qu’il
fallait à «mon hôte.» Le Seigneur finit par se tourner vers le mendiant
intrépide. Il vint à son secours. Avais-je donc eu tort de le prier avec
persévérance? Les deux paraboles dont je viens de parler ne sont-elles pas
applicables à tel ou tel cas de notre temps, et le besoin n’était-il pas
pressant?
Et comment le Seigneur répondait-il à ma demande?
Après avoir commencé à refuser, il ne me disait pas ensuite: Va-t-en. Je
porterai moi-même à ton hôte le nécessaire, je n’ai pas besoin de ton
entremise. -Non. C’était à moi, son ami, qu’il donnait la grâce demandée pour
que je la communiquasse à mon gré. J’allais donc distribuer «les trois pains»
reçus, mais la provision n’était pas grande, et bientôt elle était épuisée, car
il m’arrivait toujours de nouveaux hôtes. Ils avaient compris que j’avais de la
joie à prendre soin d’eux, à aller intercéder pour eux auprès de mon céleste
ami, fût-ce même à minuit. De nouveau j’obtenais ainsi ce qu’il me fallait et
j’en avais de reste. Voilà ce que j’ai fait; et maintenant à qui la faute si
les malheureux ont pris le chemin de ma demeure? Fallait-il les renvoyer, leur
dire avec dureté: Pourquoi venir ici? Dans la ville il y en a de plus riches
que moi. Allez chez eux! -Ne m’auraient-ils pas répondu: «C’est ce que nous
avons fait; mais aucun d’eux n’a voulu aller frapper à la porte de «l’ami» pour
lui demander ce qu’il nous fallait. Vous, de grâce, faites-le, car nous sommes
dans la détresse.»
Ils étaient en effet dans la détresse; qu’avais-je à
faire? Bien que fatigué, harcelé par eux, je ne me lassais pas d’aller encore
et encore chercher «les trois pains,» et souvent il m’est arrivé de les obtenir
beaucoup plus vite qu’au commencement, et plus gros aussi. Cependant tous ne
pouvaient pas manger de ce pain-là, ce qui fait que plus d’un s’en est retourné
ayant encore faim en me quittant.
IIIme NOTE
Le pasteur Blumhardt ne comprenait pas que la prière
de la foi qui demande la guérison des malades pût paraître en désaccord avec le
devoir de soumission et de patience. Cette objection qu’on a souvent faite
vient de deux erreurs: D’abord on se figure qu’en usant de la prière de la foi,
on impose à Dieu sa propre volonté. Mais n’est-ce pas le faire bien plus encore
quand on ne prie pas? Dieu n’est-il pas disposé à nous secourir, n’attendant
pour le faire que de nous voir venir à lui avec foi, et si nous ne recourons
pas à lui, ne l’empêchons-nous pas ainsi de venir à notre aide?
Loin d’exercer aucune contrainte, la prière de la
foi ne nous est-elle pas recommandée par ces mots: « C’est ici la
persévérance des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi de
Jésus » (Apocalypse 14:12) La foi attend tout de Dieu, tandis que la patience n’attend rien.
Voici l’autre erreur. Il y a une certaine patience
pieuse qu’on cite souvent en exemple dans le monde, c’est celle qui subit la
maladie sans chercher à en être délivré. Blumhardt ne s’y fiait pas, ne la
trouvant pas de bon aloi. «Il est plus aisé, disait-il, de se résigner à être
malade que d’user de la prière de la foi et de chercher à enlever les obstacles
qui s’opposent à ce que Dieu vienne nous secourir. On fait de nécessité vertu;
et chaque fois que la maladie parait incurable, on déclare que c’est là la
volonté de Dieu. On va même jusqu’à dire que la maladie est le plus grand
bonheur possible, la meilleure bénédiction à recevoir; néanmoins tout en
parlant ainsi, on accueille de toute part les remèdes qu’on suppose devoir y mettre
fin.
Cette pieuse patience qui n’ose demander à Dieu la
guérison de peur de lui déplaire, ne se fait aucun scrupule de recourir à tous
les moyens terrestres possibles pour se délivrer de la maladie. Il vaudrait
mieux se dire: Dieu ne m’appelle-t-il pas par cette maladie à user de foi? Si
je ne le fais pas, c’est un péché. La foi est un devoir; donc manquer de foi
c’est pécher, et voici pourquoi: «L’Évangile est une puissance de Dieu.» (Romains 1:16)Quand il réveille la conscience et qu’il pousse une
âme à avoir foi aux promesses de Dieu, il n’y a là rien d’humain. Mais si celui
qui est ainsi appelé à user de foi, néglige de le faire, et par paresse
spirituelle préfère recourir à tout autre moyen plutôt que de tomber à genoux
et de s’adresser à Dieu, il y a là un manque de foi volontaire qui est un
péché.»
Lorsque Blumhardt reproche aux croyants leur paresse
et leur négligence à fléchir les genoux devant leur Dieu, il donne là le
résultat de sa propre expérience. Ce n’est qu’après avoir triomphé de toute paresse
et négligence, ce n’est qu’après avoir persévéré dans le jeûne et la prière
qu’il a remporté ses éclatantes victoires. Notre Dieu est «le Dieu vivant; »
celui qui est en communion avec Dieu doit être résolu à être «vivant» aussi,
c’est-à-dire à rester ferme dans la foi, à aller de l’avant et à vouloir la
victoire. (Romains 6:13)
IVme NOTE
De
la volonté de Dieu Tiré de: La maladie
et l’Évangile, par OTTO STOCKMAYER.
Dieu le Père ne se donne pas de repos qu’il n’ait
mis toutes choses sous les pieds de son Fils; et s’il tolère encore des ennemis
de Christ dans l’économie actuelle, il attend de ses rachetés, les prémices de
son Église, qu’ils honorent son Fils en reconnaissant sa souveraineté et se
donnant entièrement à lui, cœur, volonté et intelligence. C’est pour les amener
à cette entière consécration, qu’il recourt parfois à la discipline de la
maladie. Jaloux de la gloire de son Fils, il veut que Jésus remporte une
victoire complète sur ses rachetés et en eux, qu’il les voie tous, et surtout ceux
qui le suivent de plus près, recueillir tout ce que sa mort leur a acquis. Si
donc Satan ose attaquer ceux des serviteurs de Dieu qui sont les plus fidèles,
c’est non seulement avec la permission de Dieu qu’il le fait, mais parce que
Dieu lui-même l’a jugé bon, et parce qu’il veut dompter en eux toute vie
propre, pour les amener à vivre de la vie de Christ. Dieu poursuit donc en eux
son oeuvre de discipline jusqu’à ce que les voyant humiliés et sanctifiés, il
puisse les employer librement à son service.
Pour pouvoir jouir de l’œuvre de Christ, pour être
guéri ou préservé de la maladie, il faut mourir à soi-même, écouter la voix de
Dieu et lui obéir. C’est par là que Dieu nous prépare à devenir «ouvriers avec
lui.» C’est notre entier abandon à sa volonté qui permet au Saint-Esprit de
stimuler tout notre être à porter des fruits.
Le Saint-Esprit nous place dans notre véritable
position à l’égard de la parole de Dieu, nous faisant passer de l’attente
passive à la foi vivante. Pour le malade, il ne s’agit donc pas seulement de
savoir s’il lui plaît ou non d’être guéri, mais de savoir ce qu’en dit la Bible et ce qui sera le plus à la gloire de
Dieu. C’est la volonté de Dieu qui doit devenir ici notre volonté: nous devons
donc vouloir que la rédemption manifeste son efficace dans notre corps, vouloir
que notre corps tout entier soit consacré à Christ, qu’il soit sanctifié par
lui et affranchi des liens de la maladie; et si nous le voulons, c’est parce
que Dieu le veut, et pour que sa volonté s’accomplisse dans notre corps aussi
bien que dans notre âme. C’est ainsi en nous appuyant sur la parole de Dieu,
que nous devons demander avec assurance la guérison, quels que puissent être
les obstacles, et quelque prolongée que soit l’épreuve de notre foi par le retard
de la réponse de Dieu.
Dans l’Épître de Jacques la promesse de Dieu est si
positive, et soit Esaïe, soit Matthieu ont si clairement parlé de l’œuvre de
Christ, qu’il est impossible de douter de la volonté de Dieu quant à la
guérison de ses enfants malades.; (Jacques 5:14) (Esaïe 53:4) (Matthieu 8:16,17) Cependant cette volonté de Dieu ne s’accomplira en nous que si, comme
Elie sur le Carmel, nous nous attachons avec persévérance et foi à la recevoir.
Quant à dire: Il en sera ce que Dieu voudra, c’est parler comme si Dieu ne nous
avait pas fait connaître sa volonté. Souvenons-nous que lorsqu’il nous l’a fait
connaître, nous en sommes responsables tout autant que lui-même. Sachons aussi
que notre incrédulité peut en entraver l’exécution. Voyez ce que disent
là-dessus. (Matthieu 13:58) (Marc 6:5) et (1Jean 5:10).
Vme
NOTE
Dorothée Trudel. C’est par des faits plutôt que par des
exposés de doctrine que le Nouveau Testament nous fait connaître la guérison
divine. Le récit qu’il nous donne de tous les malades guéris par Jésus proclame
hautement son amour et sa divine puissance. De nos jours encore, rien ne
fortifie mieux la foi que les réponses merveilleuses du Seigneur à ceux qui se
confient en lui. Dorothée Trudel nous montre ce que peut obtenir la simplicité
de la foi et la persévérance dans la prière. Que de fois, elle aussi, a entendu
cette réponse du Seigneur: «Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme
tu désires.» (Matthieu 15:28)
Fille d’une mère pauvre et pieuse, Dorothée avait
appris d’elle que Dieu répond aux prières, même lorsqu’il s’agit de choses
terrestres. Pieuse elle-même dès son enfance, elle ne se sentit réellement
convertie qu’à l’âge de vingt-deux ans; elle fut amenée alors à se donner à
Dieu par la mort d’une amie qui, comme elle, aimait beaucoup la danse. Depuis
ce moment, elle devint une chrétienne sérieuse, et chercha à marcher dans la
voie de l’obéissance et de la foi. Ce ne fut que dans sa trente-septième année
que s’ouvrit devant elle la carrière nouvelle à laquelle Dieu l’appelait.
Pour gagner sa vie, elle faisait des fleurs
artificielles, occupant à ce travail plusieurs ouvrières. Quatre d’entre elles
tombèrent malades en même temps. Ni médecins, ni remèdes ne purent les guérir,
et il ne restait plus guère d’espoir de les sauver, lorsque Dorothée qui les
entourait de prières et de lectures de la
Bible, fut frappée des paroles bien connues de l’Épître de saint Jacques. Elles
lui apparurent alors sous un jour tout nouveau. Si les médecins sont à bout de
ressources, se dit-elle, n’avons-nous pas la prière? Le Seigneur n’a-t-il pas
la puissance de guérir sans remèdes? Il fut un temps où il n’avait nul besoin
de remèdes, où il agissait tout directement! Pourquoi n’en serait-il pas de
même aujourd’hui? Ne serait-ce pas le manque de foi qui nous en priverait? Elle
se mit donc à prier, et les malades furent guéries. L’expérience qu’elle avait
faite là lui ouvrit une vie nouvelle. Voici ce qu’elle en dit elle-même:
«Dieu m’avait remplie d’amour pour mon prochain et
c’était avec joie que je parlais à mes ouvrières du bonheur d’être affranchi
par le Seigneur du joug du monde. Bientôt quatre d’entre elles tombèrent
malades; on appela le médecin, néanmoins le mal s’aggrava; enfin le danger
devint tel que je dus crier au Seigneur.
Me sentant aussi incapable qu’un ver de terre, je
lui dis que je voudrais recourir aux anciens de l’Eglise selon l’ordre donné
par saint Jacques, (Jacques 5:14) mais que le ne savais où trouver des anciens, que par conséquent
j’allais me rendre chez ces malades avec la foi de la cananéenne, et que je
leur imposerais les mains, sans toutefois me figurer qu’il y eût aucune vertu
dans ma main. C’est ce que le fis, et par la grâce de Dieu, toutes quatre
furent guéries. je fus très frappée alors du péché qu’il y a à ne pas obéir à la Parole de Dieu, et le vis clairement ce que
doit être la vie de la foi, qu’elle se résume à obéir pratiquement à tout ce
que Dieu commande.»
Bientôt vinrent chez elle d’autres malades qu’elle
reçut et soigna avec amour, et il se fit là «des prodiges par le nom de Jésus.» (Actes 4:30) Pour loger le nombre croissant des malades, il fallut acheter une
seconde maison, puis une troisième. Son but était avant tout d’amener les
malades à comprendre leur état de péché, et à aller au Seigneur. Une
bénédiction remarquable reposa sur ce travail spirituel. L’Esprit de prière
remplissait la maison, et c’était la
Parole de Dieu reçue dans le cœur
de chacun qui était là le souverain médecin. Un jour qu’on lui demandait d’où
venaient tous ces prodiges, elle répondit: Ce n’est pas que nous puissions rien
faire par nous-mêmes. Tous ces miracles, soit dans l’âme, soit dans le corps,
résultent de la vertu du sang de Christ. Mais pour cela il ne suffit pas de
dire: Je crois au sang de Christ; il faut encore vivre de la vie que Christ
nous a acquise par son sang; c’est là uniquement ce qui me permet de faire ces
miracles.
Après avoir travaillé de la sorte pendant dix ans et
avoir été une source de bénédictions pour des milliers d’âmes, elle mourut,
laissant pour lui succéder Samuel Zeller qui continua l’œuvre avec la même
bénédiction. Soit lui, soit les personnes qui l’aident répondent toujours aux
questions qu’on leur adresse en disant qu’ils ne possèdent personnellement
aucun don de guérison. C’est la foi, disent-ils, c’est la confiance en la
puissance de Dieu qui agissent ici. C’est lui qui opère les guérisons selon son
bon plaisir. Pour nous, nous ne sommes autre chose que des pécheurs rachetés
par Christ, cherchant à obéir à cet ordre: Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. Il n’est pas nécessaire de venir à Maennedorf pour recevoir la
guérison et de l’âme et du corps. Il suffit de croire sans réserve aux
promesses de Dieu, et dans toutes les parties du monde se verront des oeuvres
pareilles.
Ce qui caractérise l’œuvre de Dorothée Trudel, et
celle de Samuel Zeller, c’est que leur travail ne repose pas seulement sur la
foi qui prie, mais aussi sur l’amour qui cherche à servir Dieu et le prochain.
Que tous ceux qui veulent prier avec efficace pour les autres apportent à ceci
une grande attention. Lorsque Jésus guérissait les malades, c’était de sa part
un acte de bonté et de tendre compassion tout autant que de puissance divine.
Nous aussi, cherchons non seulement à user de foi et à témoigner de sa
puissance, mais encore à secourir nos semblables, à les aimer avec la charité
qui se dévoue pour le prochain, et Jésus nous emploiera à continuer ici-bas son
oeuvre d’amour. Prions le Seigneur de nous envoyer, avec l’Esprit de foi,
l’Esprit d’amour toujours prêt à servir les autres avec humilité.
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