Il y a plusieurs interprétations du retour du Seigneur en gloire dont celui défini par notre frère. Je me suis surtout attaché à son partage sur la préparation des cœurs pour l'avènement de notre Seigneur et l'enlèvement de son épouse. Je sais que certains ne seront pas d'accord avec cette vision, mais l'essentiel est la question posée : "es-tu prêt?" (jcb)
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Préface à
la troisième édition
Jésus
revient! Es-tu prêt?
Quatre
chapitres, parus séparément en 1958 et en 1964, ont été ajoutés au texte de nos
premières éditions de ce message écrit il y a plus de vingt ans.
Les
pages supplémentaires de cette troisième édition de "Jésus revient!...
Es-tu prêt?" développent le même thème. Elles reviennent sur quelques
passages bibliques importants et précisent ce que le monde attend de ceux qui
croient encore au Retour du Seigneur et ce que Jésus désire trouver dans les
âmes qui marchent à Sa rencontre, "prisonnières heureuses" d’une
glorieuse espérance! À ce sujet, qu’on me permette d’évoquer ici, quelques
souvenirs personnels.
*
* *
Je
me souviens avec émotion du jour où je lisais à mon père bien-aimé, le
manuscrit original de ce travail.
En
visite dans mon pays natal, je m’étais arrêté quelques heures dans le village de
mon enfance pour serrer sur mon cœur ceux
qui, dès avant ma naissance, avaient prié pour moi et m’avaient consacré à
Dieu. Comme deux amis qui ont beaucoup à se dire, mon père et moi avions gravis
une petite colline dominant notre beau Val-de-Ruz.
Assis
côte à côte sur un rocher couvert de mousse, le murmure d’une source
jaillissant du granit accompagnait ma lecture. Chaque fois que je levais les
yeux, je voyais à mes pieds le village et la maison où j’avais passé une
enfance heureuse, dans la chaude atmosphère qu’entretient la lecture
quotidienne de la Bible. Seuls la trouvent vraiment ennuyeuse ceux
qui ignorent les trésors qu’elle contient ou qui lisent le Livre par
"devoir religieux." N’est-ce pas à la maison, par-dessus tout que la
présence de Dieu est rendue comme palpable? "La maison est simplement le
cadre naturel qui modèle le caractère de chacun et entretient le désir de
servir Dieu dans tous les domaines".
Mais
revenons au texte que je lisais. Mon père écoutait avec une attention soutenue.
Quand j’eus terminé, il se leva, me regarda et me dit: "Ne tarde pas de
publier ces lignes. Il est temps que le monde prenne connaissance"des choses qui vont arriver Bientôt. Nul
ne doit ignorer que des hommes croient encore aux événements prédits dans les Écritures.
C’est aussi l’heure pour les chrétiens de se réveiller de leur sommeil
spirituel et de se relever d’entre les morts. Alors le Christ éclairera à
nouveau tout notre témoignage".
J’avais
reçu l’ "Imprimatur" paternelle. Nous redescendîmes dans le foyer où
ma mère nous avait préparé le
repas du soir.
*
* *
Mais
pourquoi, direz-vous, revenir vingt ans en arrière et nous entretenir de
souvenirs personnels?
Dédiée
à la mémoire de mon père, il est juste que les lecteurs de cette troisième
édition sachent à quel point cet homme a vécu dans l’attente du Retour du
Seigneur. Tout en se gardant de prédire une date pour cet événement, il ne
cachait à personne qu’il espérait être de ceux qui ne verraient pas la mort,
mais seraient "transmués" pour être enlevés sur les nuées à la
rencontre du Seigneur dans les airs.
Pourtant,
le 9 septembre 1970, mon cher père devait, à l’âge de quatre-vingts ans,
quitter son corps pour être recueilli dans la paix de la foi.
Saisi
par le Christ alors qu’il n’avait que neuf ans, cet homme marcha avec Dieu
durant soixante et onze ans. "Puis il ne fut plus, parce que Dieu le
prit." Sa dépouille mortelle repose dans ce coin de pays où il avait vu le
jour et où il exerça durant de longues années le métier d’horloger pour subvenir
aux besoins d’une famille de quatre enfants. Son esprit, retourné à Dieu qui
l’avait donné, attend près du Seigneur et loin de tout mal, un corps de gloire
pour habiter son domicile céleste.
Ces
choses d’en-haut, ce monde à venir, la
Personne de Christ qui en est le
centre, dans la Loi, les Psaumes
et les Prophètes, comme dans les Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres
et l’Apocalypse, en un mot, toutes les Écritures, faisaient chez mon père
l’objet d’une étude approfondie et jamais terminée. La Bible était son livre de chevet et comme
Marie, il repassait dans son cœur les
paroles qu’il avait lues et entendues. C’est ainsi qu’il s’efforça de vivre de
cette Parole selon la compréhension qu’il en avait reçue et qu’il enseigna à
d’autres les grandes vérités qui s’y trouvent, spécialement celles se
rattachant au Retour du Seigneur Jésus-Christ, le Messie promis à Israël, le
Chef invisible de l’Église.
Mon
père ne prétendait pas avoir découvert quelque doctrine nouvelle, mais il
pensait devoir souligner des vérités essentielles, trop souvent négligées par
les prédicateurs officiels, quelquefois plus soucieux d’actualité que de
fidélité au texte de la Parole.
Il est si facile d’annexer Jésus
à nos idées personnelles et de tomber dans le piège de donner à notre
prédication une couleur politique ou sociale. En définitive, un tel message ne
satisfait personne. La Parole de Dieu, vivante et permanente, n’a
pas besoin d’être actualisée ou mise au service d’une cause idéologique. Cette
dernière, même bonne au départ et ayant toutes les apparences de la justice,
devient douteuse quand ceux qui militent en sa faveur restent complètement
"étrangers à la vie de Dieu." Dieu a une politique qui dépasse toutes
nos politiques et des plans économiques et sociaux plus audacieux que les
nôtres. Ses pensées sont très profondes et concernent tous les hommes, quelles
que soient leur race, leur couleur, leur langue et leur religion. Or,
aujourd’hui, quand nous croyons avoir marché dans la voie de Dieu, en épousant
la doctrine d’un parti, nous nous apercevons avec amertume que nous avons suivi
les penchants de notre cœur. Et ce chemin conduit à l’impasse, à la mort des
autres ou à leur asservissement.
La
Parole de Dieu n’exalte pas
l’homme et ne flatte pas la chair. C’est pourquoi elle doit être prêchée dans
le dépouillement et s’adresser à la conscience et au cœur de l’individu. "Ainsi la foi naît
de la prédication et de cette prédication la parole du Christ en est
l’instrument".
Ceux
qui ont connu ou entendu prêcher mon père savent quelle joie illuminait ses
traits quand il parlait des choses célestes et de la "bienheureuse
espérance".
Le
6 décembre 1970, au vingtième anniversaire de la fondation de la
"Communauté Évangélique du Refuge," à Nice, une chère servante de Dieu
me disait: "J’ai quatre-vingts ans, et j’ai eu l’occasion d’entendre une
foule de prédicateurs, mais c’est ici, et par le canal de votre père que j’ai
entendu la meilleure réunion de ma vie sur le retour du Christ".
Oui,
mon père pensait que cet enlèvement pouvait se produire dans le cours de sa
vie. Et ce n’était pourtant ni le retour des Juifs en Terre sainte, ni la
renaissance de l’État d’Israël qui l’avaient amené à attendre Jésus
quotidiennement.
Quelques
théologiens diront que mon père était tombé dans la même erreur que les apôtres
et les premiers chrétiens, qui ont enseigné, sans le moindre doute, la
possibilité d’être eux-mêmes concernés par ce retour. Se sont-ils trompés? Non,
nous ne le croyons pas. Car Jésus leur avait appris à l’attendre ainsi,
insistant toujours sur l’élément "surprise" que produirait Sa venue.
Certes,
sur Son Retour en gloire, le Nouveau Testament mentionne plusieurs signes qui
précéderont Son apparition et indiqueront non le jour ou l’heure, mais l’époque
où s’accomplira le début de Son règne glorieux. Mais les disciples n’avaient
pas à s’occuper "des temps et des saisons que le Père a fixés de sa seule
autorité." Ils devaient évangéliser les nations et attendre la venue de
leur Maître à toutes les veilles de la nuit.
L’Église
doit régner avec le Christ. Son avenir est d’être ravie à Sa rencontre dans les airs, afin de
paraître à Ses côtés quand Il reviendra pour juger toutes les nations et
gouverner l’Univers, avec les saints de tous les âges qui auront eu part à la
première résurrection. Le temps de l’enlèvement des croyants n’est précédé
d’aucun signe et peut se produire à tout instant, l’Église faisant partie du
Royaume, mais n’étant pas le Royaume de Dieu.
L’attente
du retour de Jésus est donc une attente amoureuse et ses effets dans la vie
pratique sont merveilleux. Loin de paralyser nos activités terrestres et de
nous conduire à nous évader de nos responsabilités, elle nous pousse à ne pas
remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Elle nous incite à
faire "toutes choses bien" et à être toujours prêts à accueillir
Celui qui ne sera jamais un gêneur, mais le Libérateur, l’Époux longtemps
absent, aimé et désiré à chaque instant.
Le
travail que l’Église n’aura pu achever n’est
donc pas un obstacle au retour de Jésus. L’Évangélisation de toute la Création, Dieu l’accomplira par
d’autres hommes et d’autres femmes qui ne seront pas compromis dans tous les
crimes que "les chrétiens" ont commis sous le couvert du
christianisme et qui enlèvent aujourd’hui au plus fidèle des disciples du
Christ, l’autorité qu’il devrait avoir pour prêcher un Évangile vécu par tous
les baptisés. Or, parmi ces baptisés, on trouve pourtant des nationalistes
outranciers, des racistes, des antisémites, des criminels, des voleurs, des
adultères, des idolâtres, en un mot, tout ce qui est la négation de l’Évangile.
*
* *
Mon
père est mort dans la foi, "sans avoir reçu les choses promises."
Mais durant ses longues marches, il a pu "les voir et les saluer de
loin," ayant confessé publiquement "qu’il était étranger et voyageur
sur la terre." Comme Moïse, des sommets où Dieu l’avait conduit, ses yeux
contemplèrent longuement "le pays lointain," tandis que son Seigneur
lui révélait doucement qu’il devait assumer pleinement la condition humaine,
c’est-à-dire passer par la mort. Dans le dernier entretien
que j’eus avec mon père, deux mois avant son départ, et alors qu’il était
encore relativement bien portant, il me fit comprendre qu’il ne me reverrait
pas ici-bas.
Il
faut le dire aussi: Dieu prend les paroles de Ses enfants au sérieux. Je me
souviens d’avoir entendu mon père répondre assez vivement à ceux qui lui
disaient: "Et si vous deviez mourir avant le Retour du Christ, que
feriez-vous?" -Pour mourir, répliquait mon père, je n’ai besoin de
personne!
Le matin de sa mort, il murmura
simplement: "Va-t-elle bientôt venir?" -Qui? lui demanda ma sœur
qui le veillait depuis quelques jours.
"La mort"!
Et
devant l’étonnement de sa fille qui lui demandait: "Papa, tu attends donc
la mort?" Mon père répondit avec force ces simples mots: "Oh!
Non".
À
midi, alors que par exception il était un moment seul, Jésus dut lui dire:
"Passons l’autre rive!" Quand l’infirmière revint, mon père ne
respirait plus. Tout en sachant qu’il mourrait, il n’a pas vu la mort. Il a vu
Jésus! Le voile s’est soudainement déchiré. La majesté divine qui brillait sur
les traits de sa dépouille mortelle disait assez éloquemment Qui avait retiré
cette âme de sa maison d’argile!
Une
chose est certaine! Mon père ne s’est pas trompé en attendant Jésus à la
manière des apôtres. La mort ne fait pas partie de l’espérance chrétienne. On
n’attend pas la mort, mais on marche avec Celui Qui est la Résurrection et la
Vie!
G.R.
Nairobi (Kenya), le 5 mars 1971.
CHAPITRE PREMIER LE
RETOUR DU CHRIST
Il revient. Qu’on le sache ou l’ignore,
qu’on le croie ou le nie, le retour de Jésus-Christ est proche.
Cette
affirmation n’est pas gratuite; elle a pour elle le témoignage entier de la Parole de Dieu. Elle se fonde sur les déclarations
mêmes du Seigneur et sur les avertissements solennels des prophètes et des
apôtres.
"Oui,
je viens bientôt," proclame Jésus du sein de la gloire. Et l’Esprit et
l’Église répondent avec ferveur: "Amen! Viens, Seigneur Jésus!" Apocalypse 22:20.
Aussi
certainement qu’après la nuit vient le jour et qu’à l’hiver succède le
printemps, sur les nuées du ciel le Fils de l’homme aux mains percées
apparaîtra en gloire!
Dans
les ténèbres du monde, véritable étoile du matin, avant-coureur d’un jour nouveau,
le Christ fera soudain resplendir sa face glorieuse sur tous ceux qui croient,
l’aiment et l’attendent. A un signal donné, à la voix de l’archange, au son
éclatant de la trompette de Dieu, le Seigneur Lui-même descendra du ciel, et
les morts en Christ ressusciteront premièrement. Puis les croyants qui vivront
sur la terre, à cette heure, seront transmués en un clin d’œil,
et enlevés tous ensemble avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur
dans les airs. 1Thessaloniciens
4:13-18.
L’apparition
glorieuse du Christ, précédée de l’enlèvement subit des élus dans le ciel, est
une vérité clairement annoncée dans les Écritures. Ces deux événements marquent
les deux grandes phases du Retour du Christ qui ne paraîtra pas aux yeux du
monde sans avoir à ses côtés les siens, son Église qu’il a tant aimée et pour
laquelle Il a donné sa vie. Ephésiens 5:25-27
2Thessaloniciens 1:10.
Élément
trop oublié, pour ne pas dire méconnu par tout ce qui aujourd’hui se proclame
Église sur la terre, l’enlèvement des rachetés est la grande vérité biblique
qui fait palpiter de joie l’âme de tous les saints: Car Dieu les appelle à
régner avec le Christ dans le royaume de justice et de paix que Jésus seul
instaurera dans le monde à son retour en gloire. C’est la souveraine consolation,
l’espérance ineffable par laquelle le Sauveur encourageait déjà ses disciples
qu’Il laissait ici-bas attristés de son départ, Jean 14:1-3. C’est le message
qu’apportaient les apôtres à l’Église primitive et qui entretenait puissamment
en elle l’esprit d’attente, de vigilance et de prière, si nécessaire à la vie
chrétienne.
Il
ne s’agit donc pas d’une divagation théologique de quelques visionnaires, ni
d’un particularisme religieux de quelques sectaires. Il est question d’une
vérité qui doit être proclamée, d’autant plus que tout nous montre son prochain
accomplissement.
Mais
déjà nous voyons le sourire ironique des sceptiques et entendons les sarcasmes
des moqueurs qui font aujourd’hui du néant leur Dieu et de la négation leur
raison d’être. Se pourrait-il que leurs arguments de désespérés jettent le
doute dans le cœur des croyants?
Au
contraire, leur attitude et leurs paroles nous confirment dans la certitude que
nous sommes parvenus aux derniers jours décrits par la Parole de Dieu comme des temps difficiles où
"des moqueurs viendront, pleins de raillerie, vivant au gré de leurs
propres convoitises, et disant: Où est la promesse de sa venue? Car depuis que
nos pères sont morts, tout demeure dans le même état que depuis le commencement
de la création." Donc, ceux qui profèrent de telles paroles en prouvent la
véracité et l’actualité.
Nous
voyons aussi s’esquisser les réactions de plusieurs qui se croient les
représentants officiels du christianisme et de Jésus-Christ. Depuis longtemps
déjà, au simple enseignement du Christ qu’ils affirment suivre, au clair
témoignage des apôtres dont ils prétendent descendre ou continuer l’oeuvre, ils ont substitué leurs propres pensées et le fruit
d’une érudition qu’ils estiment supérieure à celle de Jésus et de quelques
Galiléens sans culture.
Qu’importe!
Si
aujourd’hui il faut choisir entre les déclarations d’hommes "qui suivent
leur propre esprit et ne voient rien," Ezéchiel
13:3, et l’autorité du Christ et de sa Parole vivante, sans hésiter nous
nous rangeons du côté du Christ et de la
Bible. Pourquoi serions-nous
trouvés "menteurs," "faux bergers," "pasteurs de
néant," disant au peuple: "Paix, paix! -quand il n’y a point de paix,
et faisant espérer aux âmes que la parole dite sera accomplie, alors que le
Seigneur n’a point Parlé? "Ezéchiel 13:6-7,10.
Tandis
que chacun ici-bas croit à "sa vérité" et pense pouvoir l’apporter
aux autres, le chrétien, digne de ce nom, ne trouve pas la vérité en lui-même.
C’est pourquoi son message n’est pas le sien, mais celui du Christ qui seul est
"le chemin, la vérité et la vie," Jean 14:6.
Ce que le croyant véritable prêche, c’est l’enseignement du Christ et de ses
apôtres. Et les chrétiens fidèles écoutent cet enseignement et le vivent, 1Jean 4:3. Or, Christ a dit:
"Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi." Et encore:
"Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun
selon son oeuvre," Apocalypse 22:12.
Devant
ces paroles certaines et véritables, promesses bienheureuses pour les uns, menaces
terribles pour les autres, le chrétien se sent pressé d’avertir solennellement
et sans se lasser toute âme.
L’Angoisse
du Monde
Le
monde est dans l’attente! Jamais attente si universelle, si intense, si
anxieuse ne s’empara d’aucun siècle. Jamais la pensée de l’avenir ne fut si
présente à tous les esprits, même aux plus vulgaires, même aux plus légers.
Mais qu’attend le monde?
"On
espérait la paix, et rien d’heureux n’arrive; une ère de relèvement, et voici
l’épouvante!" Jérémie 8:15.
Alors,
pour échapper, si possible, à cette vague d’angoisse qui déferle sur les âmes,
à cette crainte tenace qui s’insinue dans les cœurs, le monde, n’ayant plus de quoi se réjouir cherche à
s’étourdir. Fermer les yeux, se boucher les oreilles, s’enivrer même, sont
certes des moyens de perdre conscience d’un danger. Mais tout cela ne supprime
pas le péril que courent des multitudes d’insensés. Car tandis qu’ils reposent
sur leurs lies, disant en leur cœur: "L’Éternel ne peut faire ni bien ni mal," Sophonie 1:12,
la colère de Dieu est prête à fondre sur eux. Il est proche ce jour terrible
dont parlent les prophètes, jour de détresse et d’angoisse de ravage et de
destruction, de ténèbres et d’obscurité! Joël
2:2 Pourtant:
"Sont-ils
confus d’avoir commis des abominations? Ils n’en ont aucune honte; ils ne
savent même plus ce que c’est que rougir. C’est pourquoi ils tomberont avec
ceux qui tombent!" Jérémie 6:15.
Elle
arrive, elle se hâte beaucoup cette colère de Dieu et de l’Agneau, que toutes
les Écritures annoncent. Terrible et implacable, elle tombera sur tous les
impies qui recevront alors la juste rétribution de leurs paroles et de leurs oeuvres.
Mais que nul ne s’y trompe, en ce jour-là, elle atteindra aussi tous les
hypocrites, les timides et les menteurs qui firent de la religion un manteau
recouvrant leurs iniquités. En cette heure-là, tous ceux qui crurent durant
leur vie pouvoir conserver l’apparence de la piété tandis qu’ils reniaient ce
qui en fait la puissance, sauront ce que signifie: "être vomi de la bouche
du Seigneur!" Apocalypse 3:16 "On ne se moque pas de Dieu; ce
qu’un homme sème, il le moissonnera aussi." Galates 6:7.
Il
est temps de prendre Dieu au sérieux. C’est pourquoi, tous ensemble, mettons en
pratique l’Écriture qui nous dit:
"Rentrez
en vous-mêmes, examinez-vous. -N’attendez pas l’échéance du terme fatal, du
jour qui s’envolera rapide comme le chaume; n’attendez pas que fonde sur vous
l’ardente colère du Seigneur, que vous surprenne le jour du courroux
divin." Sophonie 2:1-2 "Cherchez le Seigneur pendant
qu’il est accessible. Invoquez-le tandis qu’il est proche. Que le méchant
abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne à
l’Éternel, et il aura compassion de lui, et à notre Dieu, car il pardonne
abondamment." Esaïe
55:6-7.
L’Attente
des croyants
Le chrétien aussi est dans l’attente.
Son âme "attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le
matin," Psaume 130:6.
Si la devise actuelle du monde est: "S’étourdir en Attendant!"celle du
croyant demeure: "Servir en L’Attendant!"non, lui ne cherche pas à s’étourdir, car en Christ, il peut
se réjouir toujours. Ses yeux voient; ses oreilles entendent. Et parce qu’il
connaît avec certitude l’avenir du monde et celui du chrétien, en face des
foules perdues, le cœur étreint
par l’amour du Christ, il crie aux hommes ses frères: "Soyez réconciliés
avec Dieu!" 2Corinthiens
5:20.
Il
sait bien que beaucoup resteront sourds à ses
appels, mais il n’ignore pas non plus que quiconque écoutera et croira, sera
sauvé de la mort éternelle. S’il prêche le retour du Christ, c’est qu’il croit
aux résultats glorieux de sa première venue sur la terre. Il sait que le Christ
vint ici-bas pour chercher et sauver ce qui était perdu, Luc 19:10. Il sait qu’Il mourut
sur la croix du Calvaire pour expier les fautes et les péchés de l’humanité
coupable. Il sait qu’il ressuscita le troisième jour pour être la justification
de tous ceux qui croient, Romains 4:25.
Il sait avec tous les saints que, remonté dans le ciel d’où il était descendu,
Il leur prépare une place et intercède pour eux, Jean 14:2, Romains 8:34. Il
sait qu’à l’heure de Dieu Il apparaîtra une seconde fois pour le salut de ceux
qui l’attendent, Hébreux 9:28.
Enfin, Il atteste avec les apôtres que c’est Lui que Dieu a établi juge des
vivants et des morts, Actes 10:42.
Contrairement
à l’homme du monde qui réclame de la vie le plus possible et rencontre
seulement le vide des êtres et des choses en attendant un vide plus grand
encore, un trou béant, la fosse qui engloutira ses restes misérables, le
croyant aime la vie. Elle lui donne l’occasion de connaître Christ, de jouir de
Lui, la source des eaux vives, de Le servir avec joie, avant d’entrer dans une
plénitude plus grande encore, au Jour où le ciel s’ouvrira pour lui et où il revêtira
un corps glorieux.
Une
Vérité méprisée
Mais
pourquoi donc, dans un monde devenu si indifférent aux choses de Dieu, la
proclamation du retour du Christ suscite-t-elle tant d’incrédulité, de doute,
de raillerie, de haine même?
Certains
n’y croient pas, parce qu’ils ne voient en Christ qu’un grand homme, un génie
mort, il y a deux mille ans, victime d’une idéologie qui lui survit encore,
mais que bien peu pratiquent. Niant la résurrection, ils considèrent celle du
Christ comme une pure légende inventée par les apôtres. Pour eux, Jésus n’étant
plus qu’un peu de poussière mêlée à la terre, ils ne sauraient être
impressionnés par notre affirmation.
Pourtant,
s’ils se trompaient?... Si toute leur sagesse n’était en réalité qu’une
folie?... Si tous leurs raisonnements, leur lucide logique n’étaient que le
fruit d’une nature orgueilleuse et corrompue?... S’ils n’étaient, au fond, que
les jouets aveugles de leurs propres convoitises?... S’ils se trompaient?...
D’autres,
et parmi eux un grand nombre de chrétiens mondains, n’ont pas d’opinion,
doutent de l’accomplissement de cette vérité, ou repoussent et détestent cette
doctrine.
À
quoi peut-on attribuer cet état de choses?
Il
faut d’abord reconnaître dans quelle ignorance des vérités bibliques vivent la
majorité des gens. Le christianisme de plusieurs baptisés n’est en réalité
qu’une mince couche de vernis recouvrant une âme et des habitudes restées
païennes. Si plusieurs pays manquent de Bibles, on ne peut pas en dire autant
de nos contrées. Mais la Bible n’est pas lue! En dehors du clergé et
malgré le renouveau biblique, la majorité des catholiques n’en connaissent que
des fragments. Les protestants qui possèdent pourtant le saint volume dans
toutes leurs demeures, ne l’ouvrent que très peu ou pas du tout. Ils pensent en
avoir lu assez au catéchisme et pendant leur instruction religieuse.
Aujourd’hui, ce qu’ils en entendent à l’église, s’ils y vont encore, leur
suffit amplement. Et comment donc seraient-ils attirés par la Bible, quand quelques-uns de leurs
propres conducteurs spirituels ne se gênent pas pour dire et écrire que
"Si le ton général de ce livre est sans doute celui de la foi et de la
piété, il n’en est pas moins rempli de défaillances, d’aberrations et de
contradictions!" (Le christianisme universel)
Si
pourtant l’intérêt pour la Bible se réveillait à nouveau, le lecteur
attentif découvrirait, entre beaucoup d’autres vérités merveilleuses, que la
seconde venue du Christ est mentionnée trois cent dix-huit fois dans les deux
cent soixante chapitres du Nouveau Testament, ce qui représente le
vingt-cinquième des versets de Matthieu à l’Apocalypse. Puis, ouvrant l’Ancien
Testament, il serait à même de distinguer que la très grande majorité des
prédictions concernant le Christ, se rapporte à sa seconde venue.
Cependant,
l’ignorance des Saintes Écritures n’est pas seule en cause et l’hostilité la
plus grande contre la doctrine du retour du Christ se rencontre surtout parmi
ceux qui, tout en proclamant Jésus, le Sauveur du monde, pensent que, sur plus
d’un point, le Christ s’est trompé. Certes, ils reconnaissent bien en Jésus de
Nazareth, le Maître de la morale-mais ils lui refusent toute autorité dans les
domaines historique et scientifique. Ne gardant du Christ que ce qui plaît à
leur raison, leur conscience et leur cœur, ils ne craignent pas de le mutiler sans scrupule en
disant: "Nous laissons dans les annales du passé le Messie qui doit
revenir avant longtemps sur les nuées, le Juif qui croit aux possessions
démoniaques et au diable importé de la lointaine Perse, pour nous mettre en
communication avec le Roi des humbles, le fils aîné du Père, le frère des
hommes, dont la doctrine fondamentale fut le sel de la terre il y a dix-neuf
siècles, et qui doit le devenir encore, ou le monde sera perdu! Nous
établissons même une différence entre l’Évangile et les erreurs qui en ont
parfois obscurci le principe dans l’esprit de son fondateur. Nous prétendons
être chrétiens sans souscrire à toutes les idées juives ou helléniques de
Jésus-Christ!" (Ibid)
Si
de tels hommes ne manifestaient pas si clairement leur position vis-à-vis du
Christ, nous leur poserions cette question: Oui ou non, confessez-vous
Jésus-Christ venu en chair? Reconnaissez-vous en Lui le Fils unique et éternel
de Dieu, la parole faite chair? -Puis nous ajouterions: Si oui, alors soyez
conséquents, et admettez que sa Parole est infaillible, croyez-la, vivez-la et
prêchez-la avec fidélité! Sinon, jetez donc votre masque, loups ravisseurs
revêtus de peaux de brebis, faux docteurs et prophètes, animés de l’esprit de
l’Antichrist, qui séduisez les cœurs!
Mais
de masque, vous n’en avez pas! La tolérance est aujourd’hui si grande dans
certaines églises, qu’il suffit d’être gradué en théologie pour pouvoir
librement saper les bases du christianisme au sein même de l’Église ou, plus
exactement, de ce qui porte encore ce titre. Un tel système ne trahit-il pas
davantage le Christ qu’il ne le représente?
Vous
errez, ne connaissant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Vos lumières
vous aveuglent. Votre raison vous égare. Pourquoi vous glorifier de votre
sincérité et donner si généreusement un brevet d’ignorance à tous ceux qui
croient humblement pouvoir encore s’appuyer sur leur Bible et compter sur le
secours du Saint-Esprit pour la comprendre? Souvenez-vous en quels termes le
plus grand des apôtres qualifie ceux qui prêchent un autre Jésus que celui
qu’ils ont prêché, ou un Évangile différent de celui qu’ils annoncèrent:
"Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en
apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se
déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi
se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres." 2Corinthiens
11:13-15.
Parce
qu’ils n’ont pas ouvert leurs cœurs à
l’amour de la vérité pour être sauvés, Dieu leur envoie une puissance
d’égarement qui les fait croire au mensonge d’un néo-christianisme universel,
conduisant à l’apostasie. 2Thessaloniciens
2:3-12.
La
responsabilité des milieux évangéliques
Les
détracteurs de la doctrine du retour du Christ ne se recrutent pas seulement
dans les rangs du libéralisme. L’orthodoxie en possède un grand nombre.
Pourquoi
donc n’attendons-nous pas le Christ, nous qui nous réclamons de la Bible, qui connaissons les
Écritures, et qui professons croire à l’avènement du Seigneur? Pourquoi
vivons-nous ici-bas comme si la venue du Seigneur était fort lointaine? Si nous ne savons ni le
jour ni l’heure, si nul ne peut fixer de date, est-ce une raison pour penser,
parler et agir comme si Jésus ne revenait pas aujourd’hui? Au contraire,
l’ignorance totale dans laquelle nous nous trouvons quant au moment précis de
son retour, doit nous inciter à veiller quotidiennement. Gardons-nous de dire avec
le disciple infidèle: "Mon Maître tarde à venir!" Jésus qui ne
pouvait ni se tromper ni nous tromper a dit: "Je reviendrai!" Jean 14:3. Pourquoi serions-
nous surpris, reniant les ordres de Celui que nous appelons pourtant
"Maître et Seigneur?" Soyons vigilants afin qu’à sa venue, Il nous
trouve fidèles!
Si
les foules à l’heure actuelle ignorent presque tout du retour de Christ, ou ne
croient pas à cette vérité, c’est qu’elles ne voient pas les effets merveilleux
qu’une telle perspective devrait produire dans la vie des chrétiens et des
communautés évangéliques.
Comment
prendre au sérieux les affirmations des gens qui prétendent que le retour du
Christ est imminent, alors qu’ils continuent à vivre sur la terre en frères
divisés, tout en proclamant qu’ils vont partager le même séjour de gloire? Si
leur conviction était réelle et sincère, ne serait-il pas temps qu’ils prennent
les paroles de leur Maître au sérieux et les mettent en pratique?
Il
faut le reconnaître! Si les enfants de Dieu brûlaient d’amour pour leur
Sauveur, si leur croyance en son retour se transformait en une attente
pratique, un véritable réveil se produirait. À l’instar de ce qui se passait au
sein des Églises primitives, loin de paralyser l’activité évangélique, cette
réelle attente ne ferait que l’animer et l’encourager de la manière la plus
efficace. Un nouvel amour pour les âmes perdues remplirait les cœurs,
redonnant à l’évangélisation la place sans laquelle toute église meurt. Les
barrières entre vrais croyants tomberaient. Plusieurs étiquettes religieuses
disparaîtraient. Enfin, des frères désunis se réconcilieraient pour montrer au
monde l’amour du Christ. Ils marcheraient ensemble dans le sentier de la
sanctification, plus occupés des intérêts de leur Seigneur que de leurs propres
avantages, prêts à rendre compte à leur Maître de l’administration des dons,
des talents et des biens qu’Il leur avait confiés en vue du témoignage à lui
rendre dans ce monde.
Mais
pourquoi ce réveil ne se produirait-il pas aujourd’hui?
Le
Christ n’a-t-Il plus d’attraits pour nos cœurs? La vraie foi en son nom est-elle devenue si rare sur
la terre?
Dans
le tourbillon de la vie présente, notre esprit est-il à tel point occupé des
choses de la terre que nous en oublions pratiquement le retour du Seigneur?
Au
contact de ce monde et de ses plaisirs, notre amour pour le Christ s’est-il
refroidi au point que sa venue nous paraisse indésirable, troublant nos projets
d’avenir, les plans chéris de coeurs trop
attachés aux choses d’en bas?
Aurions-nous
fait du si grand salut de Dieu, un oreiller de paresse pour dormir pendant la
moisson comme un fils qui fait honte? Proverbes
10:5.
Notre
conformité aux habitudes de ce monde est-elle si accentuée que nous ne
puissions déjà plus penser au retour du Christ sans malaise et sans crainte?
S’il
en est ainsi, n’avons-nous pas mille raisons de plus pour vouloir avec Dieu que
quelque chose change sans tarder dans nos vies? Aux dernières heures du temps
de la patience et de la grâce de Dieu, comme un coup de clairon,
l’avertissement du Christ résonne aux oreilles de tous: "Soyez
prêts"!
Cette
proclamation nous pose une question personnelle et précise: "Suis-je prêt
pour son retour?" Car son retour veut dire aussi règlement des comptes!
Lisons les paraboles du Christ sur sa venue, et nous saurons ce qui nous
attend.
Si
nous vivons en harmonie, avec les enseignements de la Parole de Dieu, si nous marchons dans la
lumière comme Dieu est dans la lumière, le retour du Seigneur sera pour nous
une bienheureuse espérance, une source intarissable de consolation, un puissant
motif de sanctification et un aiguillon salutaire pour servir Christ en
L’attendant. 1Jean 1:7,Tite 2:11-13,1Jean 3:3, 1Thessaloniciens
1:10.
Peut-on
connaître le temps où la promesse s’accomplira?
Si
le moment précis du retour du Christ ne nous est pas révélé, Dieu ne nous a
pourtant pas laissés sans précision concernant l’époque de la seconde venue de
son Fils.
Par la Bible, le croyant en connaît les
signes plus particulièrement évocateurs qui se manifestent de plus en plus sur
le plan politique, social, moral et religieux. Celui qui lit les Écritures est
frappé de l’exactitude effrayante de ces prédictions. Sachant par la Parole que le Christ doit revenir sur la
terre avec les siens, 1Thessaloniciens
4:14, toute âme pieuse arrive à la conclusion que l’enlèvement des croyants
ne saurait trop tarder. Cette conviction se trouve encore renforcée par le fait
que, si plusieurs signes annoncent le retour glorieux du Seigneur, aucun
événement spécial n’est prédit dans la
Bible, comme devant s’accomplir avant que Jésus revienne chercher les Siens.
Cela est si vrai que les apôtres eux-mêmes étaient autorisés à penser que cet
enlèvement pouvait se produire de leur vivant.
D’autre
part, membre du Corps de Christ, 1Corinthiens 12, participant de la nature
divine 2Pierre 1:4,
l’enfant de Dieu est un homme qui vit sur la terre dominé et dirigé par la Tête de ce Corps, Christ Lui-même qui est
dans le ciel. Il cherche à marcher ici-bas d’une manière digne de son Chef,
conforme à la volonté de Dieu, ses désirs et ses aspirations étant célestes et
correspondant à sa nouvelle nature. Vivant ainsi dans ce monde, il s’aperçoit
chaque jour davantage que l’heure vient où il n’y aura plus de place pour lui
ici-bas. En face d’une marée montante d’impiété, d’iniquité et d’apostasie, il
réalise que si, aujourd’hui, il est encore toléré, demain il ne le sera plus, à
moins qu’il ne s’aligne et ne fasse comme les autres, en suivant le courant du
siècle. Le fait même qu’il cherche à remonter ce courant, sa manière de vivre
séparé de la souillure du monde qui s’insinue partout, ses paroles
d’avertissement le mettent en opposition avec le monde et ses principes. Il
devient ainsi, même silencieux, un reproche vivant pour plusieurs et la
condamnation de leur vie. Encore un peu de temps et-les derniers scrupules, les
derniers préjugés ayant disparu, en des jours où l’on assiste très rapidement à
la transvaluation des valeurs-le compte des vrais chrétiens sera réglé au nom
d’une nouvelle morale universelle.
L’avenir
terrestre du chrétien est bien sombre. Il le sait, il le sent. De plus en plus
il éprouve à quel point il est étranger sur la terre, incompris même par ses
intimes et ses frères. Le mal est si subtil, devient si général, qu’on ne sait
plus faire la différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce
qui est bien et ce qui est mal, en attendant que, demain on appelle ouvertement
le mal: Bien et le bien: Mal! On regarde aux hommes et non plus à Christ, et
comme les hommes s’autorisent à faire bien des choses, on pense pouvoir faire
comme eux! "Faire comme les autres," semble devenir de plus en plus
l’idéal de plusieurs. Et si parfois la conscience de quelques-uns se réveille,
on la calme par ce slogan de plus en plus accrédité: "On ne peut pas faire
autrement, il faut vivre avec son siècle."
Or,
le chrétien qui vit en communion intime avec le Christ, sait qu’on peut faire
autrement, affirme même qu’on doit faire autrement, que pour lui, il lui est de
plus en plus impossible de ne pas faire autrement. S’habituer au péché, aux
reniements perpétuels, à une vie de compromissions, c’est tout cela qui devient
impossible à celui qu’anime encore la vie de Dieu. Pas plus que son Maître ne
l’a fait, il ne s’évade du monde. Il vit aujourd’hui, proche de toutes les
âmes, se penchant sur toutes les misères, préoccupé de tous les problèmes, mais
séparé totalement de toute corruption et de toute violence. Il vit dans le
monde, mais enseigné par la grâce et non par les principes du siècle; il y vit
sobrement, justement, pieusement en attendant la bienheureuse espérance, Tite 2:11-14. Et parce que
cette espérance est vivante en lui, parce qu’elle est concrète et précise, il
ne craint pas la colère des hommes qui, eux, ne se soucient pas de la colère de
Dieu.
Être
jugé digne d’échapper à la colère à venir, voilà ce qui importe au chrétien.
Alors, comme un Énoch, il marche avec Dieu au sein d’une génération corrompue
et perverse. En présence de l’impiété grandissante, il avertit les âmes sans se
lasser. Il souffre de la présence du péché et soupire après la délivrance. Son cœur est lié à Christ; il languit après
Lui. Il désire sa venue parce qu’il aime son Seigneur. Il soupire après Lui
parce que son cœur bat pour Lui. Il appelle son retour,
non point par lâcheté, pour s’évader et fuir l’adversité, mais parce qu’il
aspire après le jour où Christ sera pleinement glorifié en lui et dans ce
monde.
Maranatha,
"le Seigneur vient," tel était le mot d’ordre par lequel les
chrétiens des temps apostoliques s’excitaient à la vigilance. Oui, Il revient
pour enlever les siens et les introduire dans les aimables demeures de la
maison du Père, Jean 14:2-3.
Le monde doit s’attendre à la disparition totale et soudaine des vrais
chrétiens. On les cherchera, mais ils ne seront plus trouvés. Avant même qu’ils
aient été exterminés au nom d’une religion apostate, ils auront disparu, enlevés par le Seigneur
auprès de Dieu et de son trône.
Ce
qui fait obstacle à la corruption totale étant loin, l’homme de péché, l’Antichrist, pourra paraître. Cet inique viendra par la
puissance de Satan, opérant toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges
menteurs et recourant à toutes les séductions de l’injustice pour la perte de
ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité pour être
sauvés, 2Thessaloniciens
2:8-10. C’est en ce temps-là que les terribles jugements apocalyptiques
fondront sur le monde impie jusqu’au jour où le Seigneur Jésus, sortant de la
salle des noces, descendra du ciel entouré de tous ses rachetés et détruira par
le souffle de sa bouche l’Antichrist et ses adorateurs, mettant ainsi un
terme aux iniquités des hommes, Apocalypse 19. Alors, tout oeil verra Jésus, et toutes les tribus de
la terre se lamenteront à cause de Lui, Apocalypse 1:7.
Roi
de gloire, Seigneur des seigneurs, Il établira en puissance son règne de
justice et de paix sur une terre purifiée par ses terribles jugements, Apocalypse 20:4-6.
Tout
cela est révélé dans la Bible.
Lisez-la avec quelque attention
et, si votre esprit n’est pas prévenu par des idées préconçues, vous verrez
clairement que le retour du Seigneur ne s’est pas déjà produit, comme le
prétendent quelques-uns, le jour de la
Pentecôte ou à d’autres époques
déterminées dans l’histoire du monde, ou qu’il a lieu chaque fois qu’une
personne se convertit, qu’une personne meurt ou prend l’Eucharistie.
L’Évangile
enseigne un retour glorieux et visible de la personne du Christ et fournit des
arguments positifs contre l’idée d’une venue en esprit, qu’il s’agisse de la Pentecôte, de la conversion ou de
la mort. Que Dieu nous garde de rien ajouter ni retrancher à la bonne nouvelle
du salut.
CHAPITRE II L’ATTENDONS-NOUS
VRAIMENT?
Si
beaucoup d’âmes vivent sans Dieu dans le monde et ignorent le retour de son
Fils, d’autres, au contraire, professent connaître Dieu et croient à
l’avènement du Seigneur.
C’est
à cette dernière classe de personnes que nous nous sentons pressé d’apporter un
message. Tout en nous déchargeant de cette mission, nous supplions le Seigneur
de sonder sans cesse notre propre cœur par Sa
parole vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants, de
peur qu’après avoir prêché à d’autres, nous ne soyons nous-mêmes réprouvés 1Corinthiens 9:27.
Nous
qui connaissons les vérités concernant la venue du Seigneur, nous qui chantons
les cantiques de son retour, L’attendons-nous vraiment?
Jésus
Lui-même a enseigné qu’Il reviendrait à l’heure où ses disciples n’y
penseraient pas. Même le serviteur fidèle et prudent sera pris à l’improviste,
mais il sera trouvé faisant son devoir, Luc
12:36-37.
Puisque
nous savons ces choses, vivons-nous la minute présente comme si le Christ
revenait aujourd’hui? Notre vie tout entière est-elle ouverte à Dieu? Si nous
savions avec certitude que le Christ revient ce soir, aurions-nous besoin de
changer quelque chose dans notre vie, de modifier le plan de notre journée,
d’abandonner certains rendez-vous, de renoncer à telle affaire lucrative mais
peu honnête? Si oui, alors ce n’est pas vrai que nous L’attendons.
L’imminence
du retour du Christ ne doit pas limiter notre activité. L’ordre formel du
Seigneur demeure: "Trafiquez jusqu’à ce que je vienne," Luc 19:13. Mais il y a trafic
et trafic! Si la venue du Seigneur n’est pour nous qu’une vérité théorique sans
puissance pratique sur notre vie, une terrible surprise peut nous être
réservée. Celui qui attend vraiment le Christ, vit déjà avec Lui, faisant
toutes choses de cœur comme
pour le Seigneur. Conduit par son Esprit, il cherche à accomplir chaque jour
les choses qui Lui sont agréables. Connaissant la puissance de la piété qui
fait renoncer entièrement aux choses qui se font en secret, il a revêtu la vie
nouvelle qui est en Jésus-Christ le Seigneur et passe l’heure présente tel qu’il désire être trouvé à Sa venue.
Si
aujourd’hui notre vie n’est pas en ordre avec Dieu, pouvons-nous penser plus
longtemps que le Seigneur mette le sceau de son approbation sur une existence
qui le déshonore? N’est-ce pas après avoir reçu le témoignage d’avoir plu à
Dieu qu’Énoch fut enlevé par Dieu? Hébreux 11:5.
Ne
savons-nous pas que l’œuvre de chacun sera manifestée et éprouvée
par le feu? Si cette oeuvre subsiste,
il recevra une récompense, dit la
Parole, mais si elle est consumée, il perdra sa récompense; lui pourtant sera
sauvé, mais au travers du feu, 1Corinthiens
3:12-15. Serions-nous insensibles à un tel avertissement?
Professant
croire aux vérités du christianisme, nous avons toujours pensé que notre
enlèvement dans la gloire allait de soi. Cela va tellement de soi pour certains
chrétiens, qu’il leur est devenu assez indifférent de vivre vraiment ici-bas
comme le Christ a vécu. Leur enlèvement à la venue du Seigneur leur paraît si
naturel, si incontestable, que toute pensée ou parole capables d’ébranler leur
trop facile assurance, est immédiatement taxée par eux de fausse doctrine ou
d’erreur dangereuse. Ainsi, les vérités de la
Parole qui pourraient encore
jeter dans leur cœur quelque
doute salutaire, ne troublent plus leur conscience assoupie. Puisqu’ils sont
sauvés, puisqu’ils se croient les brebis du Seigneur, dont le Christ a dit que
"nul ne les ravirait de sa main," ils se persuadent aisément que les
paroles du même Christ adressées aux tièdes de Laodicée ne les concernent pas. "Comment
pourrions-nous être vomis de sa bouche, disent-ils, puisque nous appartenons au
Christ?" Mais qui leur a dit qu’ils lui appartiennent véritablement? Le
Saint-Esprit rend-il chaque jour dans leur cœur, témoignage à leur esprit qu’ils sont enfants de Dieu?
Solennels
avertissements
Nous
qui avons fait de l’assurance du salut une certitude mathématique, nous qui
croyons être sauvés comme deux fois deux font quatre, rappelons-nous quelques
paroles aptes à nous faire réfléchir:
"Ce
ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le
royaume des cieux; MAIS CELUI QUI FAIT LA
VOLONTÉ DU PÈRE QUI EST DANS LES
CIEUX Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur n’avons-nous pas
prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton
nom? Et alors je leur déclarerai: JE NE VOUS AI JAMAIS CONNUS; retirez-vous de
moi, vous qui pratiquez l’iniquité," Matthieu
7:21-23.
Et
encore: "Vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos
frères. Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de
Dieu? NE VOUS Y TROMPEZ PAS; ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni
efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni
avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de
Dieu!" 1Corinthiens 6:
8-10.
Et
encore: "Les oeuvres de la
chair sont manifestes, lesquelles sont: la fornication, l’impureté,
l’impudicité, l’idolâtrie, les colères, les intrigues, les divisions, les
sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies et les choses
semblables à celles-là, au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme
aussi je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront
pas du royaume de Dieu," Galates
5:19-21.
Ailleurs,
Jésus disait encore: "Luttez pour entrer par la porte étroite; car
beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que
le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous
serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant:
"Seigneur, ouvre-nous!" Et que répondant, il vous dira: "Je ne
vous connais pas ni ne sais d’où vous êtes;" alors vous vous mettrez à
dire: "Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos
rues." Et il dira: "Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais
d’où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité," Luc 13:24-27.
On
ne se moque pas de Dieu. On ne peut prendre du christianisme ce qui nous plaît
tout en ignorant volontairement, ou en rejetant l’absolu de la vie chrétienne.
L’Écriture nous montre que la part terrible de tous les timides, de tous les
meurtriers, de tous les incrédules, de tous les abominables, de tous les
impudiques, de tous les enchanteurs, de tous les idolâtres et de tous les
menteurs, sera dans l’étang de feu et de soufre, qui est la seconde mort, Apocalypse 21:8.
Ces
passages et bien d’autres encore prouvent, sans équivoque, qu’à la venue du
Christ un grand triage s’opérera. Pour que ce jour ne nous surprenne pas, et
que nous ne nous trouvions pas semblables aux vierges folles, après avoir cru
être du nombre des prudentes, ne voulons-nous pas prendre la Parole au sérieux et examiner vraiment si
nous sommes dans la foi?
Un
examen nécessaire
Ce
ne sont pas les gens du monde qui disent: "Seigneur, Seigneur!" Le
monde ne prie pas.
Ce
ne sont pas les théologiens libéraux et rationalistes qui emploient le nom de
Jésus pour faire des miracles et chasser des démons, puisqu’ils ne croient pas
au miracle, pas plus qu’au diable et aux démons.
Qui
sont-ils donc alors, ces gens qui disent souvent Seigneur, Seigneur, qui se
servent du Nom de Jésus, qui écoutent son enseignement et qui mangent et
boivent en sa présence?
Quelques
milieux évangéliques ont cru pouvoir les trouver partout ailleurs que dans leur
propre communauté, au sein de tout ce qu’ils appellent: "La profession
chrétienne sans la vie," mal funeste dont ils se croient totalement
préservés.
Mais
cette profession chrétienne sans vie dit-elle vraiment: "Seigneur,
Seigneur?" Cultive-t-elle les réunions de prières où l’on invoque ce Nom?
Se réunit-elle souvent pour manger et boire en sa présence?
N’est-ce
pas plutôt parmi les milieux évangéliques qu’il faut trouver beaucoup de ceux
dont le Seigneur parle? N’est-ce pas encore dans leur sein qu’on rencontre
plusieurs âmes connaissant la doctrine du Seigneur, invoquant souvent son Nom,
mais sans accomplir sa volonté et sans manifester que le Christ est
pratiquement le Seigneur de leur vie? Enfin, n’est-ce pas encore parmi ces
groupements que subsiste une certaine foi au miracle et que dimanche après
dimanche on mange et boit en sa présence, dans le repas de la sainte Cène?
Pourquoi
vouloir plus longtemps détourner l’épée de nos cœurs?
Pourquoi refuser obstinément le collyre que Jésus offre pour oindre nos yeux
afin que nous ne restions pas aveugles et conducteurs d’aveugles? Pourquoi
dire: "L’épître à Laodicée ne nous concerne pas," avant d’avoir
laissé le Christ nous poser ces questions personnelles et précises:
Es-tu
froid?... Es-tu bouillant?... Es-tu tiède?...
Nous
sommes maintenant devant Lui. Il sait tout de nous et connaît notre cœur. Tandis
que son regard lit jusqu’au tréfonds de notre âme, Il nous répète ces cinq
mots: "Es-tu froid pour moi"...? Si, loyalement, tout en
reconnaissant notre misère, notre peu de zèle, nous pouvons répondre comme
Pierre, conscient d’avoir renié son Maître: "Seigneur, tu connais toutes
choses, tu sais que je t’aime, que je t’aime malgré tout! Non; je ne suis pas
froid pour toi, froid n’est pas le mot," alors le Seigneur nous dira avec
le même regard d’amour intense qui bouleverse le cœur:
"Puisque tu n’es pas froid, es-tu donc bouillant pour moi?" Et
soudain, nous révélant par sa croix l’étendue de son amour pour nous, Il nous
fera saisir la mesure de notre amour pour Lui, la manière dont jusqu’ici nous
avons répondu à son amour. Il placera devant nos yeux la vie de quelques
serviteurs bouillants; d’un Pierre restauré, d’un Saul de Tarse converti et de
plusieurs chrétiens de tous les âges dont le cœur fut dévoré par une vive flamme d’amour
pour leur Seigneur bien-aimé, et qui purent dire en vérité avec saint Paul:
"Pour moi, vivre, c’est le Christ!" Si en face du Christ et de cette
nuée de témoins, nous ne pouvons que nous effondrer et confesser dans les
larmes: "Non! Seigneur, je ne suis pas bouillant pour toi! Jusqu’ici j’ai
dit te connaître, mais je ne t’ai pas vraiment aimé," alors le Christ,
toujours là devant nous, ne pourra qu’inévitablement nous dire: "Si tu
n’es ni froid, ni bouillant, serais-tu donc tiède pour moi?" Apocalypse 3:13-20.
Tiède!...
Ni froid, ni bouillant, tiède, ce mot terrible dans ses conséquences, n’est-il
pas pourtant celui qui caractérise peut-être le mieux notre état spirituel?
Pourquoi
s’obstiner à nier l’évidence et courir, tout en chantant un cantique, vers le
terrible jugement qui atteindra les tièdes? Car ce qui compte, dans cette
question, ce n’est pas de se croire sauvé, mais de voir si réellement nous ne
sommes pas des tièdes! Ne puis-je pas m’abuser sur mon propre état, et la Parole de Dieu n’est-elle pas là, justement
pour me préserver de toute illusion et me donner une assurance qui ne soit pas
une certitude trompeuse?
L’assurance
du salut
Nous
savons parfaitement bien qu’un croyant véritable ne peut pas perdre son salut,
mais nous n’ignorons pas non plus que le diable fait tous ses efforts pour
mettre les âmes dans une fausse position, les gagner à une foi qui n’est pas la
vraie foi, les amener à se croire converties quand elles ne le sont pas du
tout.
C’est
pourquoi il est nécessaire d’être bien au clair sur cette question capitale de
laquelle dépendent notre comportement ici-bas et notre sort éternel.
Le
témoignage de Dieu est simple. Il veut que tous ceux qui croient au Nom du Fils
de Dieu sachent qu’ils ont la vie éternelle, 1Jean
5:13, Son désir est que tous puissent dire avec l’apôtre Paul:
"Ayant
donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ," Romains 5:1.
Et encore: "Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui
sont en Jésus-Christ... Je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges,
ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les
puissances, ni les cimes, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra
nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre
Seigneur," Romains 8:1,38,39.
D’une
façon évidente, l’ensemble des Écritures nous montre que l’assurance du salut
ne repose pas sur nous-mêmes. Ni le zèle, ni la ferveur, ni la piété, ni la
connaissance, ni les oeuvres, ni le degré de sanctification auquel un homme peut
se croire parvenu, ne saurait lui procurer l’assurance de son salut. Les
appréciations humaines ont une valeur très relative et ne peuvent conduire,
dans ce domaine, qu’à la présomption ou au désespoir.
L’assurance
du salut a sa base en dehors de nous-mêmes. Elle se fonde sur l’œuvre accomplie
par un Autre, sur l’œuvre parfaite du Christ à la croix du
Calvaire. Là, s’étant chargé de nos fautes, le Fils unique de Dieu donna sa vie
pour le salut des pécheurs. Pour la rédemption des coupables, tout fut accompli
à la croix. Les droits d’un Dieu juste et saint furent pleinement satisfaits,
en sorte que quiconque croit en Jésus-Christ et se confie dans les mérites de
son oeuvre,
sait avec une pleine certitude qu’il est sauvé à jamais, Jean 10:7:28.
Le
salut que Dieu accorde aux pécheurs est donc un salut par grâce. Il ne vient ni
de nous, ni de nos oeuvres, Ephésiens 2:8.
Cependant, pour que ce don gratuit de Dieu offert à tous, Tite 2:11, devienne notre
partage, pour que les glorieux résultats de l’œuvre parfaite du Christ nous soient
appliqués, il faut que, par une foi vivante, nous acceptions et nous
approprions ce don merveilleux, ce si grand salut. Or, cette vie éternelle qui
nous est présentée n’est pas une chose ou une doctrine, mais une personne, le
Christ Lui-même qui veut entrer et vivre à jamais dans notre cœur. Alors,
seulement, nous devenons l’enfant de Dieu, Jean 1:12,
la brebis de Jésus que nul ne pourra ravir de Sa main, ni de la main de Son
Père.
Or,
il y a foi et foi. Jacques nous parle, dans son épître, d’une foi sans oeuvres qui est morte, Jacques 2:14-26. Cette foi
morte ne saurait sauver. La foi qui sauve ne peut pas être une simple adhésion
intellectuelle aux vérités du christianisme. En conséquence, nous pourrions
donc très bien nous trouver dans la situation d’un homme qui, élevé dès son
enfance dans les vérités chrétiennes, les a assimilées, possède un credo
orthodoxe sur la justification par la foi, la résurrection des morts et le
jugement éternel, et qui, pourtant, n’a pas le Christ, le Christ vivant, dans
son cœur.
Comment
saurons-nous si notre foi est celle qui sauve?
Comment
être assuré que la vie éternelle est en nous?
Les
caractères de la vraie foi
La
foi qui sauve produit des oeuvres, comme la loi de toute vie est de porter du fruit.
Jésus disait Lui-même: "Vous les reconnaîtrez à leur fruit," Matthieu 7:20. De quel fruit
s’agit-il? Sans contredit, du fruit de l’Esprit que saint Paul décrit comme
étant "l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance,
la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi," Galates 5:22, cet ensemble de
toutes les grâces qui donnent au croyant une personnalité attrayante dans
laquelle le monde reconnaît Christ.
Selon
les déclarations de l’apôtre Pierre, celui qui a Dieu pour Père a reçu de sa
divine puissance "tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen
de la connaissance de Celui qui nous a appelés, par sa propre gloire et par la
vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et plus précieuses
promesses, afin que par elles nous devenions participants de la nature divine,
en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise"... 2Pierre 1:3-4. Le croyant se
trouve donc en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Ses
désirs, ses aspirations, sa joie parfaite se trouvent en Lui. Dès lors, il
s’efforce de joindre à sa foi, la vertu; et à la vertu, la connaissance et à la
connaissance, la tempérance; et à la tempérance, la piété; et à la piété
l’affection fraternelle; et à l’affection fraternelle, l’amour, 2Pierre 1:5-8. Ainsi, celui qui
est devenu l’enfant de Dieu, manifeste sa relation avec son Père par une marche
dans la lumière, comme Dieu est lui-même dans la lumière, 1Jean 1:5-7. Dans un tel chemin
nous nous trouvons non seulement en communion avec Dieu, mais aussi avec tous
ceux avec lesquels Dieu se trouve en communion et qui sont nos frères.
"Nous savons, dit saint Jean, que nous sommes passés de la mort à la vie,
parce que nous aimons les frères," 1Jean
3:14.
La
Parole de Dieu est claire. Si
Dieu ne veut pas que les croyants soient dans le doute et dans la crainte, Il
ne veut pas non plus que les hommes s’illusionnent dangereusement sur la
réalité de leur foi. Toute la première épître de Jean témoigne de ce double
souci.
Comment
pouvons-nous prétendre avoir communion avec Dieu tout en marchant dans les
ténèbres? Nous sommes menteurs et ne pratiquons pas la vérité. Or, la part des
menteurs est dans l’étang de feu, Apocalypse 21:8.
Comment
pouvons-nous dire: "Je le connais," alors que nous ne gardons pas ses
commandements? A nouveau nous sommes menteurs et la vérité n’est pas en nous;
or, la part des menteurs est dans l’étang de feu.
Comment
pouvons-nous proclamer: "J’aime Dieu," tandis que notre coeur est rempli de haine contre notre
frère? Encore une fois nous sommes menteurs et ce mensonge nous conduit vers
l’étang de feu. Car si nous n’aimons pas notre frère que nous voyons, comment
pouvons-nous aimer Dieu que nous ne voyons pas? 1Jean 4:20.
Comment
pouvons-nous affirmer marcher selon l’Esprit tout en vivant selon la chair,
tout en accomplissant les oeuvres de la
nature humaine? Galates 5:16.
Ne serons-nous pas trouvés de faux témoins de Dieu et notre fin ne sera-t-elle
pas avec tous les lâches, les timides, qui peupleront l’étang de feu?
En
revanche, si nous marchons dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière,
gardant ses commandements, aimant nos frères, pratiquant la justice, le
Saint-Esprit habitant en nous nous délivre de toute crainte, rendant lui-même
témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Le Saint-Esprit ne
peut rendre ce témoignage qu’en ceux qui sont conduits par Lui. Ceux-là sont
fils de Dieu, Romains 8:14-16.
Est-ce
à dire que ces croyants sont exempts de toute faute, déjà parvenus à la
perfection? Loin de là! Car s’il est vrai qu’ils tendent, qu’ils avancent vers
la perfection, Philippiens 3:12-14, ils savent bien
qu’ils bronchent encore tous à plusieurs égards, Jacques 3:2. S’ils disaient
qu’ils n’ont point péché, à quoi servirait donc le sang du Christ qui purifie
de tout péché ceux qui marchent dans la lumière? 1Jean 1:7.
La
vie dans la lumière
Combien
la marche dans la lumière fait apprécier à l’âme le sang de Christ. Car,
marcher dans la lumière, c’est vivre et avancer dans la pleine manifestation de
tout ce que Dieu est, dans la clarté de ce Dieu saint, juste et pur que Christ
nous a révélés ici-bas. Cette marche dans la lumière du Dieu saint nous dévoile
les abîmes de notre misère, la souillure, le mensonge et l’orgueil de nos cœurs incurables. Sans l’aspersion du sang
précieux du Christ auquel il peut sans cesse regarder, cette marche dans la
lumière conduirait le croyant au désespoir! Mais grâces soient rendues à Dieu!
Plus la nature mauvaise du fidèle lui est révélée, plus il se trouve en accord
avec Dieu qui a porté sur elle un verdict de condamnation et de mort.
Un
véritable enfant de Dieu peut donc avoir encore une pensée d’orgueil, de
jalousie, d’inimitié, d’impureté dans son cœur. Mais, ayant une nouvelle nature, n’étant plus
débiteur à la chair pour vivre selon la chair, Romains 8:12, il porte sur de
telles pensées le jugement du Dieu saint, c’est-à-dire la mort de Jésus que le
sang lui rappelle,2Corinthiens 4:10. Marcher dans la lumière, c’est
marcher dans un chemin où tout péché rendu manifeste n’est plus toléré, mais
constamment jugé, ce qui permet ainsi une communion non interrompue avec Dieu
et la manifestation du fruit de l’Esprit, la vie en abondance, la réelle
liberté que promettait Jésus.
Toutefois,
il se peut qu’un vrai croyant se relâche dans cette marche en avant qu’est la
vie chrétienne. Il vit dans un monde hostile, où toutes sortes de convoitises
règnent et sollicitent sans cesse sa vieille nature que sa foi tient pour
morte, mais qui, elle, n’accepte pas de mourir. Si les actions grossières du
corps paraissent être définitivement dans la mort, la convoitise se fera plus
subtile. Par de toutes petites choses tolérées dans nos vies, par l’abus des
choses légitimes, elle prendra pied peu à peu dans nos coeurs, et,
pour un instant où nos yeux auront perdu le Seigneur de vue, la chute deviendra
inévitable.
Que
se passe-t-il alors? Le péché ayant brisé la communion avec Dieu, le
Saint-Esprit étant contristé et ne pouvant plus rendre son vivant témoignage en
nous, une souffrance profonde s’installe dans nos coeurs.
L’âme qui a vraiment joui de la communion avec Dieu ne peut plus s’en passer.
Loin de Lui, elle est si malheureuse qu’il lui sera totalement impossible de
rester bien longtemps dans la voie ténébreuse du péché, Psaume 32. Par les
soins du bon Berger qui l’a sauvée, elle sera ramenée de son égarement, et trouvera
dans l’humiliation, la confession et l’abandon de sa faute, le pardon du Dieu
saint et la joie du salut, Psaume
51, 1Jean 1:9. Elle apprendra alors que sa seule sauvegarde consiste à
fixer sans cesse ses yeux sur Jésus, Hébreux 12:1-2,
car, comme l’a dit quelqu’un: "On ne peut regarder dans les yeux de Jésus
et pécher"!
Si
donc il est possible qu’un chrétien pèche, se relâche, tombe dans le sommeil
spirituel et la tiédeur, ce qui est inconcevable, s’il est un véritable enfant
de Dieu, c’est qu’il vive et demeure dans un tel état! 1Jean 3:4.
Si
trop souvent, hélas, il arrive au chrétien d’avoir une pensée d’orgueil, de
jalousie, d’animosité ou d’avarice-ce qui est impossible à l’homme vraiment
régénéré, c’est d’être encore un orgueilleux, un jaloux, un colérique, un être
se plaisant dans les inimitiés et les querelles, un injuste, un impudique, un
avare. Autrefois, il pouvait être tel. Mais s’il a réellement rencontré le
Christ, il a été lavé, sanctifié, justifié au nom du Seigneur Jésus-Christ et
par l’Esprit de notre Dieu, 1Corinthiens
6:9-11. Étant en Christ, il est une nouvelle création, les choses vieilles
sont passées et toutes choses sont faites nouvelles, 2Corinthiens 5:17.
On
ne perd pas son salut, mais le Christ est en nous ou n’y est pas
"NE
VOUS Y TROMPEZ PAS!" Combien solennelles sont ces paroles que l’Écriture
adresse à tous ceux qui, tout en se disant chrétiens, croient pouvoir tolérer
dans leur vie, non pas tellement des péchés grossiers, mais le mensonge et
toutes ses sœurs:
la calomnie, la médisance, les exagérations; un esprit de querelle, d’envie,
d’inimitié, de jalousie, d’avarice, ou des choses semblables à celles-là, Galates 5:19-21.
On
pourrait donc se tromper! Et pour qu’on ne s’abuse pas, que tous soient
avertis, la Parole déclare sans fard que l’héritage du
royaume de Dieu sera refusé à de telles gens.
Et
ce n’est pas le rappel véhément de leurs pratiques, de leurs formes et de leur
zèle religieux qui pourra leur ouvrir la porte désormais fermée. "Je ne
vous ai jamais connus," Matthieu
7:23, leur dira Jésus! Ils n’étaient pas "les siens," car les
siens, Il les connaît, Jean 10:14.
Ils n’avaient jamais été les siens! Il ne s’agit donc pas de croyants qui
auraient perdu leur salut, mais bien de personnes qui se crurent chrétiennes
sans avoir jamais passé par la nouvelle naissance, par la conversion qui n’est
pas une simple formule théologique, mais la manifestation extérieure d’une vie
transformée intérieurement. Souvenons-nous toujours que "le juste vivra de
foi," Romains 1:17,
et que l’assurance du salut ne nous est pas donnée dans un état statique, ni
même dans une expérience passée, mais dans une marche en avant, dans cette
course vers le but, dans cette poursuite qui a pour objet le prix de l’appel
céleste de Dieu dans le Christ Jésus, Philippiens 3:14.
Posséder
la vie éternelle, ce n’est pas se souvenir du jour de sa conversion, mais c’est
connaître Dieu aujourd’hui et vivre en relation constante avec Lui en
Jésus-Christ, Jean 17:3.
CHAPITRE III POUR
UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DE L’ESPÉRANCE DE LA
FOI
Lorsqu’un
homme a besoin de retrouver les bases de la foi chrétienne, il est amené à
regarder au passé, et à sonder les Évangiles et tout ce que les Écritures lui
apprennent sur le Christ: Sa naissance, Ses actes, Ses paroles, Son amour, Ses
souffrances, Sa mort et Sa résurrection.
En
revanche, si les fondements de sa foi sont solides et s’il ne remet pas en
cause ce qu’il croit être "un donné révélé," sa préoccupation
essentielle de chrétien l’orientera vers la vie présente. Né de l’Esprit,
l’amour de Dieu est dans son cœur et
influence tout son comportement quotidien vis-à-vis de son prochain. Marchant
par la foi, il est rendu conscient par le Saint-Esprit des tâches terrestres
auxquelles sa vocation céleste l’appelle. Pour les accomplir, son secours lui
vient de l’actuelle intercession du Christ glorifié, assis à la droite de Dieu.
Mais,
tout en travaillant aujourd’hui au bonheur de l’homme, le disciple du Christ ne
peut ignorer les événements prédits pour demain. C’est ici que prend place
l’Espérance de la foi, qui le conduit à fixer ses yeux vers l’avenir, sur ce
Jésus qui est venu et qui reviendra!
Définition
de l’espérance
Dans
son sens général, l’espérance est l’attente d’un bien qu’on désire.
Dans
le langage de la Bible, ce terme
est employé pour désigner le désir et l’attente des biens que Dieu nous a
promis, Psaume 119:74.
L’Espérance
occupe une grande place dans les Saintes Écritures. Elle est commune à
l’Ancienne et à la Nouvelle
Alliance. Cependant dans l’Ancien
Testament, en dehors de la venue d’un Libérateur, l’espérance ne s’élevait pas
beaucoup plus haut que l’attente des biens temporels, tandis que dans le
Nouveau Testament, ceux-ci s’estompent pour faire place aux biens spirituels
impérissables, source de tous les autres biens, Luc 12:31.
L’espérance
néotestamentaire désigne le plus souvent le Retour de Christ, Tite 2:13, et tout ce que Son
avènement apportera aux croyants et à la création tout entière, Romains 8:20-23.
L’espérance
est un élément si essentiel à la vie chrétienne que ce terme est quelquefois
substitué à celui de Foi, pour désigner l’ensemble des vérités du
christianisme, parce que l’espérance renferme tout ce qui concerne notre salut,
la réalisation totale du plan de Dieu à notre égard, 1Pierre 3:15, Hébreux 10:23.
Si
les espérances qui naissent dans ce monde sont éphémères et incertaines, parce
que souvent mal fondées, l’espérance chrétienne est une glorieuse assurance qui
s’appuie sur les promesses divines et qui équivaut par conséquent à la
certitude de la foi.
L’espérance
qui est tournée vers l’avenir ne pourrait être une certitude, si elle ne
s’appuyait pas sur la foi qui, elle, regarde au passé et au présent,
c’est-à-dire qui repose d’une part sur la
Croix du calvaire et sur le
tombeau vide, faits historiques, et sur le fait présent de la souveraineté
invisible de Jésus-Christ assis à la droite de Dieu.
La
foi rend certaines les choses qu’on espère et est, pour l’âme, la démonstration
des choses qu’on ne voit pas, Hébreux 11:1.
L’espérance
constitue avec la foi et la charité, les bases essentielles de la vie du
chrétien, les trois choses qui demeurent dans un monde où tout est vanité, 1Corinthiens 13:13.
Sœur de
la foi et de la charité, l’espérance ne peut en être séparée. On ne saurait
l’isoler car, sans la foi, l’espérance n’a pas de fondement et, sans l’amour,
elle est sans rayonnement.
De
même ici-bas, la foi et la charité ne sauraient éliminer l’espérance, qui est
la joie de la foi, ou, selon Calvin, "la persévérance de la foi," et
la puissance de l’amour.
L’espérance
est un casque qui orne et protège notre tête, 1Thessaloniciens
5:8.
Elle
est encore une ancre de notre âme, sûre et solide, qui pénètre jusqu’au dedans
du voile, là où Jésus est entré pour nous en précurseur, Hébreux 6:18-20.
Elle
est la porte qui nous fait sortir de nos difficultés les plus profondes, Osée 2:17.
La
nature de l’espérance
Par
son principe, son objet et son motif, l’espérance est une vertu surnaturelle,
une force spirituelle puissante.
L’espérance
a sa source dans la grâce de Dieu. Elle est un don de Dieu, 2Thessaloniciens 2:16. Elle fut placée dans
le cœur de l’homme dès que celui-ci eut perdu
par le péché la possession de ce que Dieu lui avait confié. Dès la chute, le
Dieu Saint et Juste se manifeste à Adam et Ève comme le Dieu de l’espérance, Romains 15:13, faisant au couple
pécheur une promesse de miséricorde. L’humanité ne serait pas pour toujours
asservie à Satan, car la postérité de la femme, le Christ, né de la Vierge Marie, briserait son
pouvoir, Genèse 3:15. Tout
l’Ancien Testament est orienté vers la réalisation de cette espérance. Les
patriarches, Moïse, les juges, les rois et les prophètes vécurent dans cette
attente. Quand enfin le Christ parut, Il fut pour ceux qui croyaient en Lui, le
Centre de leur espérance, Luc
24:21.
Tout
le Nouveau Testament nous prépare au Retour du Christ et à l’accomplissement
littéral de tout ce qui a été prédit par les prophètes. Ainsi l’objet de
l’espérance de la foi est avant tout une personne, le Christ, qui est la Vie éternelle
L’espérance
chrétienne n’est donc pas une conception vague de l’autre vie, accompagnée de
la conviction philosophique que nous sommes destinés à une existence
ultérieure. Elle n’est pas non plus cette aspiration innée à toute créature de
secouer le joug de la servitude pour arriver à la liberté.
Elle
est la certitude fondée sur les promesses divines que nous sommes appelés à la
vie éternelle, que tout a été accompli pour cela, et que dès ici-bas, par Son
Esprit, Dieu nous donne les arrhes de notre héritage, Ephésiens 1:11-14.
L’espérance
n’est donc pas opposée à une entière et paisible assurance, mais à la
possession actuelle et complète du salut, Romains 8:24-25.
Loin
d’être accompagnée de crainte et de souffrance, comme l’est toujours
l’incertitude, l’espérance rend joyeux, car elle a pour motif les attributs de
Dieu. Elle se fonde sur la puissance, la bonté et la fidélité d’un Dieu qui ne
saurait mentir, Tite 1:1-2.
L’espérance
couronne donc la foi qui demeure la condition unique du salut. Sans foi, pas
d’espérance possible, Romains 4:13-22.
Jésus-Christ
est venu et a tout accompli pour rendre possible l’œuvre de notre salut. Mais si la source du
salut est dans la grâce de Dieu, il faut que par une foi vivante, l’homme
reçoive le témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils. Alors le
Saint-Esprit nous applique les résultats de la mort et de la résurrection de
Jésus-Christ. Cette oeuvre du
Saint-Esprit a pour début visible la conversion du pécheur et se poursuit
quotidiennement par la mort à soi-même et par une vie de foi sans cesse
renouvelée en Celui qui rendra Son oeuvre parfaite
en nous, lors de son avènement, Philippiens 1:6.
Les
caractères de l’espérance
Comparée
à la Loi de Moïse qui n’a rien amené à la
perfection, la venue de Jésus-Christ a introduit dans ce monde une meilleure
espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu, Hébreux 7:19.
C’est
une espérance qui ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans
nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été
donné, Romains 5:5.
L’apôtre
Paul désirait que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire,
donne aux chrétiens d’Éphèse, un esprit de sagesse, et de révélation dans Sa
connaissance, et qu’Il illumine les yeux de leur cœur, pour
qu’ils sachent quelle est l’espérance qui s’attache à Son appel.
Aux
Colossiens, le même apôtre souligne que le mystère glorieux caché de tout temps
et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, c’est "Christ
en nous, l’espérance de la gloire".
Aux Thessaloniciens,
Paul dira que "Dieu nous a donné une consolation éternelle et une bonne
espérance par grâce".
À
Tite, l’apôtre parlera de "la bienheureuse espérance et de la
manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur
Jésus-Christ".
L’apôtre
Pierre écrira dans sa première épître que "Dieu nous a régénérés, pour une
espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts."
Aussi veut-il que ses lecteurs aient une entière espérance dans la grâce qui
leur sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
L’objet
de l’espérance
Si
la possession de Dieu dans la béatitude éternelle est évidemment l’objet
suprême de notre espérance, une question se pose. Comment allons-nous entrer
dans cette béatitude?
Serait-ce
par la mort? Impossible, puisque la mort ne fait pas partie de l’espérance
chrétienne. Jamais l’Écriture ne nous fait voir la mort comme une espérance
heureuse. Même vaincue, la mort reste le salaire du péché.
Serait-ce
alors par la résurrection? Certes, la résurrection nous est présentée plusieurs
fois dans les Actes des apôtres, comme l’espérance même d’Israël, espérance
pour laquelle Paul fut mis en jugement, Actes 23:6,24:15,26:6,28:20.
Mais
la résurrection présuppose toujours la mort. Et c’est ici que nous arrivons au
point capital de tout ce que nous développons dans ce livre.
L’espérance
spécifiquement chrétienne, la bienheureuse espérance, l’espérance vivante,
c’est le Retour de Jésus-Christ, tel qu’il nous est présenté dans les Écritures
et spécialement dans le Nouveau Testament.
"Nous
ne mourrons pas tous," s’écrie saint Paul, écrivant aux Corinthiens,
"mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’oeil, à la dernière trompette," 1Corinthiens 15:51-55.
Aux Thessaloniciens,
l’apôtre décrit cet événement avec plus de détails encore et affirme que les
vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, seront tous enlevés avec les
morts en Christ, ressuscités, et s’en iront ensemble sur les nuées à la
rencontre du Seigneur dans les airs, 1Thessaloniciens 4:13-18.
Donc,
la résurrection d’entre les morts, la première résurrection est un des actes
qui accompagneront la venue de Jésus sur les nuées du ciel pour enlever auprès
de Lui Son Église. Alors se réalisera la
Parole que Jésus avait dite au tombeau
de Lazare: "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi
vivra, quand même il serait mort: Et quiconque vit et croit en moi ne mourra
jamais," Jn 11:25-26.
"Nous
ne mourrons pas tous!" L’espérance de la foi n’est pas la mort, mais la venue
de Jésus comme Sauveur, "qui transformera le corps de notre humiliation,
en le rendant semblable au corps de Sa gloire, par le pouvoir qu’Il a de
s’assujettir toutes choses," Philippiens 3:20-21.
Jésus
revient d’abord pour les Siens qu’Il enlève auprès de Lui, afin de revenir avec
eux pour établir Son règne en puissance et en gloire.
Nous
n’allons pas considérer tous les événements qui forment l’eschatologie
biblique. Mais nous disons simplement que nous croyons à l’accomplissement
littéral de tout ce qui est écrit à ce sujet, et ceci, pour la bonne raison que
les prophéties annonçant la première venue du Seigneur ont eu un
accomplissement littéral, Luc 24:44. De quel droit pourrions-nous prétendre que les événements concernant
le Retour du Christ devraient être l’objet d’une interprétation particulière?
Ce serait se dresser ouvertement contre l’enseignement apostolique, 2Pierre 1:20.
Nous
croyons donc à la vocation distincte du peuple d’Israël dans le temps, en vue
de l’accomplissement des desseins bienveillants de Dieu pour le monde entier.
S’il n’en est pas ainsi, toute une partie de la
Bible perd de son actualité, et
son autorité réelle est compromise. D’autre part, en voulant à tout prix
appliquer à l’Église ce qui concerne directement le peuple juif, le peuple
témoin de la bonté et de la sévérité de Dieu, nous tombons dans la confusion et
favorisons chez les chrétiens un antisémitisme intellectuel.
Si
l’Église veut avoir un message clair à apporter au monde, une espérance vivante
à présenter aux chrétiens, il est urgent que les théologiens et tous ceux qui
prêchent au nom du Seigneur, reconsidèrent leur position à l’égard de
l’évolution du monde, de l’Église et d’Israël.
Les
effets pratiques de la bienheureuse espérance
Aucune
vérité scripturaire ne peut stimuler autant le zèle pour l’évangélisation que
l’attente actuelle du retour du Christ. L’Église primitive est la démonstration
de notre affirmation. Il faut être prêt, non parce que la maladie ou la
vieillesse sont là, et que la mort se fait menaçante, mais parce que Jésus
vient bientôt, pour rendre à chacun selon ce qu’est son oeuvre, Apocalypse 22:12.
Cette
vérité a également un effet sanctifiant sur la vie des chrétiens. L’apôtre Jean
affirme que "quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme Dieu
Lui-même est pur".
C’est
aussi par cet enseignement que l’apôtre Paul encourageait les croyants passant
par le deuil. "Consolez-vous donc les uns les autres par ces
paroles," écrivait-il auxThessaloniciens.
À
l’heure actuelle, rien ne saurait unir davantage les chrétiens que la pensée du
prochain retour du Christ. Puisqu’Il revient et va ravir les Siens auprès de
Lui, pour les amener là où Il est Lui-même, et les associer à Son règne
glorieux, aimons-nous les uns les autres, et montrons au monde que, malgré nos
divergences de vues sur des points secondaires, un même sentiment, un même
amour, une même pensée nous poussent à
marcher à la rencontre de Celui qui revient!
Le
Christ notre espérance
Si
l’Église de Jésus-Christ ne croit plus au retour de Celui qu’elle prêche
encore, et si au lieu de se préparer, elle croit pouvoir s’installer dans ce
monde afin de régner sur la terre où son Maître fut crucifié, elle a perdu de
vue sa vocation véritable et son témoignage est près de sa fin.
Parce
que l’espérance de la foi n’est plus vivante chez beaucoup de chrétiens, leur
vue spirituelle a baissé. Les vérités les plus claires et les plus élémentaires
leur sont obscures. Les notions les plus précises leur sont devenues vagues. Il
n’y a plus alors qu’un pas pour que le doute envahisse les coeurs. Le
découragement et la dépression ravagent les âmes. Et, délaissant les
conducteurs spirituels, les gens courent chez le psychiatre.
Pour
avoir négligé l’espérance, pour l’avoir amoindrie ou dénaturée, l’Église et beaucoup
de chrétiens sont tombés dans le sommeil spirituel et des foules de baptisés
sont devenus athées ou agnostiques.
Que
le Saint-Esprit qui souffle où il veut, réveille nos consciences et nos coeurs, afin
que nous retrouvions l’espérance qui animait les saints de l’Église primitive,
et que dans ce monde, tournant le dos aux idoles du présent siècle, nous
servions le Dieu vivant et vrai en attendant des cieux Son Fils, qu’Il a
ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir, 1Th 1:9-10.
Alors
nous ferons connaître parmi les païens du vingtième siècle, la glorieuse
richesse de ce mystère "Christ en nous, l’espérance de la gloire"!
CHAPITRE IV NOTRE TÂCHE EN L’ATTENDANT
Dieu
ne nous a pas appelés à christianiser le monde, c’est-à-dire à répandre dans
les foules par n’importe quel moyen, la connaissance d’un Jésus et d’une
doctrine qui resteraient extérieures à la vie des âmes.
L’Évangile
de Jésus-Christ n’est pas un idéal à poursuivre, ni un modèle à imiter, ni une
influence à subir. C’est une Personne à accepter, Actes 5:20.
Il
n’y a pas de nation chrétienne
La
christianisation des masses ne fait qu’influencer superficiellement les âmes;
elle ne les change pas, mais les conduit au contraire à l’adultère spirituel.
Car, si ceux qui connaissent l’Évangile continuent à vivre comme le monde et
selon ses principes, ils se rendent ennemis de Dieu, Jacques 4:4.
La
tâche de l’Église n’est donc pas de christianiser le monde, mais de
l’évangéliser. S’il existe aujourd’hui des "pays christianisés,"
souvenons-nous toujours qu’il n’y a pas de "nation chrétienne." Seul
est chrétien dans le monde le Corps de Christ, dont chaque croyant véritable
est un membre.
Ceux
qui évangélisent selon l’ordre de Jésus ressuscité, doivent voir se détacher du
monde et de sa vaine manière de vivre, les personnes qui reçoivent leur message
et croient en Christ par leur parole.
Désormais,
ces âmes sont encore "dans le monde," mais ne sont plus "du
monde." Elles font partie de ce peuple d’étrangers sur la terre qui
s’appelle "L’Église du Dieu vivant," 1Ti 3:15. C’est le peuple de
Dieu ici-bas, non un peuple qui va à l’église, mais qui est l’Église de Dieu
vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
L’évangélisation
ampute le monde, mais ne le change pas
L’évangélisation
véritable a pour but la naissance, la formation et la croissance d’un peuple
nouveau, issu de toute nation, de toute tribu, de toute race et de toute
langue. Elle vise à faire d’hommes de chair, des disciples de Jésus-Christ, des
êtres ayant dans ce monde une nature nouvelle, une vocation céleste. Or la
prédication de l’Évangile est le moyen que Dieu emploie pour appeler ceux qu’Il
a élus dès avant la fondation du monde, pour qu’ils soient saints et
irrépréhensibles devant Lui,Ephésiens 1:4.
Ceux
qui obéissent à l’Évangile et croient la parole de vérité qui leur est prêchée,
sont scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de leur
héritage. Ils deviennent ceux que Dieu s’est acquis en Jésus-Christ, pour être,
dès ici-bas, à la louange de la gloire de Sa grâce, Ephésiens 1:13-14.
Mais
le monde dans lequel Dieu est descendu en Jésus-Christ pour appeler et sauver
les hommes reste le monde: Un système étranger à la vie de Dieu, une sphère de
ténèbres dominée par Satan et où règne la corruption qui existe par la
convoitise.
Dans
ce milieu pervers, l’homme qui accepte l’Évangile devient participant de la
nature divine et reçoit de Dieu tout ce qui contribue à la vie et à la piété,
au moyen de la connaissance de Celui qui l’a appelé par Sa propre gloire et par
Sa vertu, 2Pierre 1:3-4.
Le
chrétien sait donc quelle est l’espérance qui s’attache à son appel. Il connaît
quelle est la richesse de la gloire de l’héritage que Dieu réserve aux saints,
et il expérimente quelle est envers ceux qui croient l’infinie grandeur de sa
puissance qui se manifeste avec efficacité, par la vertu de sa force, Ephésiens 1:18-19.
Tout
en le laissant dans le monde, l’Évangile détache le croyant de ce présent
siècle mauvais, renouvelle son entendement et en fait ainsi un témoin du Christ
capable de discerner ici-bas ce qu’est la volonté de Dieu, ce qui est bon,
agréable et parfait.
Ainsi,
l’évangélisation ampute le monde, mais ne le change pas. Chaque fois qu’une âme
est sauvée, le monde perd un des siens et le diable un de ses esclaves.
Il
nous paraît important d’insister sur ces faits, pour bien montrer qu’on ne
saurait évangéliser, aujourd’hui, sans comprendre ce qu’est l’Évangile d’une
part, et sans tenir compte de l’eschatologie biblique d’autre part.
Témoins
de son Fils
Il
faut en effet se souvenir de ce que la
Bible annonce concernant la fin
des temps.
Il
y a un temps pour tout sous le soleil. Si Jésus-Christ reste toujours le même,
il ne nous appartient pas de changer les temps et les saisons. Le printemps n’est
pas l’automne et l’été n’est pas l’hiver. Nous ne pouvons pas cueillir les
fleurs du printemps en hiver, ni les fruits de l’automne en été, à moins de les
manger non mûrs.
Il
serait donc dangereux, parce que nous sommes de ceux qui croient à la puissance
du Saint-Esprit et à un Seigneur toujours fidèle, de vouloir à tout prix, dans
notre zèle pour Dieu, rééditer en notre temps les résultats de l’évangélisation
de l’Église primitive, et renouveler ses succès quant au nombre des conversions
ou quant à la guérison divine.
Quand
l’iniquité s’accroît et prévaut sur la terre, que la charité du plus grand
nombre se refroidit, il n’est pas tellement question d’avoir du succès, ou de
faire des miracles! Il s’agit bien plutôt de persévérer jusqu’à la fin, Matthieu 24:12-13, c’est-à-dire
d’être, en tout temps et partout, ce que Dieu attend de nous, les témoins de
Son Fils. Si nous avons compris cela, nous ne serons ni découragés ni éblouis
par les résultats de nos missions, ni inquiets, ni euphoriques au sujet des succès
de nos campagnes futures.
Ceux
qui doivent être sauvés sont ceux que Dieu a élus dès avant la fondation du
monde. Notre tâche, à nous, consiste à être "ouvriers avec Dieu," ses
instruments dociles et non pas ses agents, 1Corinthiens 3:9.
Fondés
sur la Parole, nous savons que le
Seigneur a annoncé à l’avance que nous ne devons pas compter sur nos efforts
pour changer le monde:
1. Sur quatre terrains où le grain
tombe, un seul produit du fruit.
2. Jusqu’à la moisson, l’ivraie croîtra
avec le bon grain, et ce n’est pas à nous d’arracher l’ivraie.
3. Dans trois mesures de farine, dans
la pâte pure de l’Évangile, un élément de corruption, le levain a été placé, et
de ce pain levé, les masses trompées et déçues par une religion hypocrite et
sans vie ne veulent plus. Si nous voulons encore annoncer l’Évangile au monde,
il nous appartient donc de faire disparaître, comme le dit l’apôtre Paul, le
vieux levain qui a fait lever toute la pâte, afin que nous soyons nous-mêmes
une pâte nouvelle, sans levain, car Christ, notre Pâque a été immolé,1Corinthiens 5:6-7.
Une
vie transformée
Mais
direz-vous, comment susciter parmi les âmes de l’intérêt pour Jésus-Christ?
C’est
la grave question que se posent souvent ceux qui demeurent convaincus que
Jésus-Christ est le seul Nom donné aux hommes par lequel ils puissent être
sauvés
On
parle beaucoup aujourd’hui de nouvelles méthodes à employer pour prêcher
l’Évangile, de la nécessité d’un langage nouveau pour rendre accessible le nom
de Jésus aux masses déchristianisées. On réclame une nouvelle puissance
permettant d’opérer des miracles et des guérisons qui accréditeraient le Nom du
Seigneur auprès du peuple. Enfin, il semble aussi qu’une propagande faite par
les moyens les plus modernes pourrait certainement éveiller l’attention des
foules sur Celui que les chrétiens voudraient encore présenter comme Sauveur du
monde.
Tout
en refusant de prendre une position négative à l’égard de tout ce qui se fait à
l’heure actuelle pour annoncer l’Évangile, nous restons intimement persuadés que
l’intérêt pour Jésus-Christ ne sera pas provoqué essentiellement par ceux qui
prêchent en Son Nom, mais par la vie de tous ceux qui se réclament de Lui.
Une
vie transformée, vécue dans le monde dans une entière consécration à Dieu,
suscitera l’étonnement des parents, voisins, amis et connaissances et conduira
des hommes et des femmes à s’informer de la raison d’un tel changement.
Cet
intérêt, qui peut amener des âmes à rechercher pour elles-mêmes la solution de
leurs problèmes en Jésus, peut aussi, hélas, conduire des coeurs à haïr ceux qui vivent véritablement
en Christ.
Ainsi,
tous ceux qui désirent attirer l’attention des âmes sur le Christ doivent
s’attendre, non pas à être bien vus dans ce monde, mais à connaître le mépris,
la persécution et la haine.
En
effet, si l’honnêteté du chrétien est louée par les uns, elle sera taxée
d’hypocrisie ou d’imbécillité par les autres. Si la sobriété de l’enfant de
Dieu est citée en exemple par plusieurs, elle sera aussi l’objet des sarcasmes
de ceux qui ne veulent renoncer à aucune des satisfactions de la chair. Partout
où la doctrine de Christ sera présentée dans sa forme absolue, partout où Ses
paroles seront reçues telles qu’Il nous les a données, partout où elles seront
prises à la lettre, des conflits surgiront, et l’âme libérée intérieurement du
joug du monde et du péché, passera par le feu du creuset.
Rendre
présent le Christ
Il
faut que les prédicateurs se souviennent qu’évangéliser, c’est présenter au
monde l’Évangile! Cet Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de
quiconque croit,Romains 1:16. Or la puissance de
Dieu, c’est le Christ Lui-même, avec ses promesses et ses exigences, ce Christ
qui est venu jeter le feu sur la terre, ce Christ salut de Dieu, lumière pour
les nations et gloire d’Israël; mais qui reste encore une pierre d’achoppement
et un rocher de chute, un signe qui provoque la contradiction, Luc 2:34.
Apporter
1’Évangile au monde, c’est mettre les âmes en contact avec Celui qui disait:
"Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre; je ne suis
pas venu mettre la paix, mais l’épée: Car je suis venu jeter la division entre
l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa
belle-mère et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison," Matthieu 10 :34-36.
Oui,
en vérité, l’Évangile est plus qu’un message, c’est une Personne qui nous
prend, nous possède, nous arrache à nous-mêmes, à notre famille, à notre
milieu, et ne nous redonne au monde que morts et ressuscités en Christ, Romains 6 Colossiens 3.
En
prêchant, il s’agit donc pour nous de présenter QUELQU’UN, non de parler d’un
absent, d’un être qui aurait autrefois vécu en Palestine, et qui serait
maintenant dans le ciel. Il est question de rendre présent le Christ sur la
terre et de mettre les âmes en relation avec Lui, avec des vies dans lesquelles
Il continue son incarnation, accomplissant dans la sainteté et la justice sa
mission d’amour auprès des pécheurs, des pauvres et des malheureux de la terre.
Pour
que les paroles du Christ soient connues, reçues et crues, il faut que dans ce
monde des hommes et des femmes manifestent la vie même de Jésus.
Comme
Jésus fit connaître le Nom du Père à ses disciples, il nous appartient de faire
connaître son Nom aux hommes de notre génération.
Mais
comment serons-nous accrédités auprès de nos contemporains, et par quoi
recommanderons -nous notre doctrine au sein de toutes les idéologies modernes?
N’est-ce
pas essentiellement par notre vie? C’est à la manière dont un homme aime,
souffre et meurt que l’on reconnaît véritablement ce qu’il est.
L’Évangile
pour tous
Débarrassons-nous
de notre pharisaïsme et de nos préjugés sectaires et ne rendons pas, par nos
principes et nos formes, l’Évangile inaccessible à ceux qui en ont le plus
besoin.
L’Évangile
est pour ceux qui ne vivent pas comme nous; pour ceux qui n’ont pas les mêmes
idées que nous. L’Évangile est pour nos ennemis, pour ceux qui nous persécutent
et nous font du tort.
L’Évangile
est pour les voleurs, les assassins, les adultères, les ivrognes, les gens de mauvaise
vie avec lesquels notre Maître ne refusait pas de manger.
L’Évangile
est pour les faux ménages, pour les filles-mères, pour la jeunesse délinquante
et la vieillesse abandonnée.
L’Évangile
est pour les malades, les estropiés, les contrefaits, les prisonniers, les
affamés, les sans-logis et les drogués.
L’Évangile
est pour ceux qui, manuels ou intellectuels, ont de la peine à nouer les deux
bouts.
Le
Christ a aimé tous les malheureux, tous les révoltés, tous ceux qui sur la
terre n’avaient pas eu leur compte de vie, d’amour et de joie. Aujourd’hui
encore l’Évangile est pour eux et pour tous ceux qui ne sont pas ce qu’ils
devraient être, parce qu’ils sont nés d’hommes pécheurs dans une société
injuste et corrompue où règnent l’égoïsme et la haine.
Ce
que Dieu attend de nous
Dieu
n’attend pas que nous présentions à toutes ces âmes une doctrine particulière.
Il ne compte pas sur la valeur de nos arguments et la chaleur de nos
convictions pour amener quelqu’un à adhérer à nos idées et à faire profession
d’accepter Jésus-Christ.
Il
attend que nous apportions à ceux qui ne pensent pas comme nous, cet amour qui
espère tout; à ceux qui ne vivent pas comme nous, cet amour qui excuse tout; à
nos ennemis cet amour qui supporte tout et pardonne tout, 1Corinthiens 13:7.
Il
attend que nous opposions à la vie des débauchés, des méchants, des cruels, des
injustes, non pas nos censures et nos leçons de morale, mais une vie sainte,
pleine de bonté, de douceur, de justice et de vérité.
Il
attend que nous prenions sur nous le fardeau des détresses humaines, apportant
partout où elles se révèlent la compréhension, la chaleur et les possibilités
que donne l’amour même de Dieu versé dans nos coeurs.
C’est
l’amour qui se dépouille pour enrichir, qui s’abaisse pour élever, qui conduit
l’homme à mourir pour les autres, mais qui "lui-même" ne périt
jamais.
Si
l’Évangile est cet amour, alors le monde verra qu’il est encore "la
puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit".
CHAPITRE V QUESTIONS VITALES
La
prédication de l’Évangile dans le monde a pour but le salut des âmes et
l’édification du Corps de Christ.
Tous
les chrétiens sont appelés à donner force et crédit à cette prédication par le
témoignage de leur vie.
Le
Saint-Esprit "recommande" le message de l’évangéliste par l’existence
transformée de ceux qui ont été atteints par la
Parole de Dieu. Ils font
désormais partie du peuple de Dieu sur la terre, famille sur laquelle les anges
et le monde ont les yeux ouverts, Ephésiens 3:10, Matthieu 5:13-16.
Si
nous pouvons distinguer l’évangélisation de l’édification, nous ne devons
jamais les séparer. Selon l’Écriture, les évangélistes, aussi bien que les
apôtres, prophètes, pasteurs et docteurs, ont été donnés "pour le
perfectionnement des saints, en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du
Corps de Christ".
Malheur
à moi, si je n’évangélise pas
Sans
prédication de l’Évangile, il y a arrêt dans l’édification de l’Église. Une
construction inachevée ne tarde pas à ressembler à une ruine. Ainsi en est-il
de toute Église qui n’évangélise pas. Et à quoi cela servirait-il d’aménager
avec soin les appartements, ou de polir les pierres d’une maison restant sans
toiture, faute de matériaux nouveaux? Nous n’avons pas à entretenir un édifice
inachevé, ni à nous installer à notre étage doctrinal. Tant que la pierre du
faîte n’a pas été posée, nous avons à bâtir. C’est pourquoi, l’apôtre dit:
"Malheur à moi, si je n’évangélise pas!" 1Corinthiens 9:16. L’évangélisation doit
sans cesse arracher au monde de nouvelles pierres, 1Pierre 2:5. Le service
des prophètes, des pasteurs et des docteurs consiste à tailler, à façonner ces
pierres amenées par le ministère des évangélistes, et à les placer dans
l’édifice sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même
étant la pierre angulaire, Ephésiens 2:20.
L’édification
de l’Église
Sans
ce travail d’édification, l’évangélisation est également une oeuvre incomplète, inachevée. A quoi cela
sert-il de multiplier les explosions dans une carrière, si on laisse ensuite
les pierres détachées de la masse, éparses sur le terrain? Dieu ne nous appelle
pas à faire du bruit par les détonations de "nos mines," ni à donner
au monde le spectacle de pierres qui sautent en l’air pour finalement rester
inutilisées au fond de la carrière. Il nous appelle à rassembler ces pierres et
à les façonner en vue de la place qu’elles doivent occuper dans l’édifice en
construction.
Il
est normal que les âmes sauvées grandissent et croissent dans la grâce de Dieu
et dans la connaissance du Seigneur Jésus, par les ministères que Dieu a donnés
"pour le perfectionnement des saints, en vue de l’oeuvre du service et de l’édification du
Corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi
et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la
stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants flottants
et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse
dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité,
nous croissions à tous égards jusqu’à Lui, qui est le Chef, le Christ!" Ephésiens 4:12-15.
Toutes
choses nouvelles
C’est
de ces âmes, qui expérimentent aujourd’hui encore par l’Évangile la puissance
de Dieu pour leur salut, que nous voudrions parler quelques instants.
Au
cours d’une mission, une personne a fait profession d’accepter Jésus-Christ
pour Sauveur. L’Esprit de Dieu a réellement opéré dans son coeur et commencé Son oeuvre.
Qu’elle
le sache ou l’ignore encore, cette âme fait désormais partie du Corps de
Christ. Sa foi l’a rendue membre de l’Église universelle du Christ. Régénérée
par la Parole de Dieu et l’action puissante du
Saint-Esprit, cette âme est encore dans le monde, mais n’est plus du monde, Jean 17:16. Ce n’est pas un
enseignement doctrinal qui lui révélera cette position, mais, avant tout, les
besoins de sa nouvelle nature. Si depuis sa conversion elle constate qu’en elle
"la chair" reste la chair, dans son esprit, elle éprouve cependant
des aspirations nouvelles.
Ce
n’est pas le souvenir d’une décision prise qui l’amène à ne plus faire ceci ou
à accomplir cela. Sa conversion a produit dans son coeur un changement de pensée,
d’orientation. Il y a pour elle un "autrefois" et un
"maintenant," Ephésiens 2:11-13.
Elle en témoigne par ses paroles et par sa vie. Désormais, trois grands
principes la dirigent:
Elle
a en vue la gloire de Dieu dans tout ce qu’elle fait, 1Corinthiens 10:31.
Elle
se soucie du salut de son prochain. Elle agit en se rappelant que Dieu veut sa
sanctification, 1Thessaloniciens 4:3.
Ainsi,
la volonté de Dieu commence à s’accomplir en elle. Le monde lui rend
témoignage. Mais sa prise de position lui attire aussi de l’opposition et lui
fait connaître la solitude.
Où
trouver nos frères?
Toute
âme rachetée par le Christ est donc amenée à rechercher la communion des
saints, de l’Église. Elle désire connaître et rencontrer des frères avec
lesquels elle pourra parler, prier, s’édifier, croître et servir le Dieu vivant
et vrai en attendant le Retour de Jésus.
Mais
où trouver ces frères, cette communauté?
Dans
plusieurs de nos villes, les églises, les chapelles, les salles évangéliques ne
manquent pas et toutes ont le désir et la prétention de pouvoir accueillir dans
leur sein les âmes touchées par l’Évangile. Mais ces dernières y trouveront-elles
la nourriture dont elles ont besoin, les soins pastoraux que nécessite
l’enfance spirituelle, l’enseignement utile à leur croissance dans le Christ?
Grâce
à la diversité des communautés, il existe des formes de culte pour tous les
goûts. Il y a des communautés très liturgiques, d’autres qui ne le sont pas du
tout. Les unes ont un ministère unique, bien établi. D’autres prétendent
reconnaître le sacerdoce universel et laissent à tous les fidèles le droit de
s’exprimer. Mais toutes affirment ou pensent que leur forme ecclésiastique est
la meilleure et que celle des autres n’est pas entièrement conforme aux
Écritures.
Il
n’est donc pas rare qu’une âme nouvellement née à la vie divine, entende ces
divers appels: Venez chez nous, il y a l’amour. Venez chez nous, nous avons la
vérité. Venez chez nous, nous possédons les dons de l’Esprit. Venez chez nous,
vous trouverez la compréhension. Vous pourrez continuer de fumer, de boire, de
danser et personne ne s’ingérera dans votre vie privée.
Venez
chez nous, nous sommes méprisés, mais le Seigneur nous connaît.
Alors,
pourquoi ne pas écouter Rome qui pourrait dire aussi: Venez ou revenez chez
nous, nous voulons l’unité de tous les chrétiens. Nous sommes les plus
nombreux, les plus anciens, les plus puissants. Ne perdez pas votre temps. Nous
retournons à la Bible. Nos traductions sont appréciées et le
Concile a déjà amorcé un véritable renouveau dans l’Église...
Les
vraies questions
Toutes
ces invitations sont sincères. Mais les questions vitales sont celles-ci:
Nos
milieux religieux sont-ils reconnus de Dieu et sont-ils capables d’édifier les
âmes?
Pourront-elles
voir au milieu de nous la grâce de Dieu? Actes 11:23.
Seront-elles
encouragées par l’exemple des croyants plus âgés?
Travaillerons-nous
à attacher leur coeur au
Seigneur seul?
Notre
groupement leur permettra-t-il de vivre les enseignements de la Parole de Dieu et de servir Jésus comme
membre de Son Corps, en ayant une fonction bien définie? 1Corinthiens 12.
Voilà
les vraies questions que nous devons sérieusement nous poser.
Nous
sommes à côté du sujet quand nous discutons à perte de vue de nos formes
ecclésiastiques, ou du terrain sur lequel nous prétendons théoriquement nous
rassembler.
Il
est question pour nous d’être en Jésus, afin aussi d’avoir Jésus en nous, et au
milieu de nous.
Il
est question pour nous de manifester à tous le fruit de Son Esprit et
d’employer les dons de Son Esprit pour l’utilité commune.
Il
est question de savoir nous accueillir les uns les autres, comme Christ nous a
accueillis, pour la gloire de Dieu, Romains 15:7.
Les
communautés dignes aujourd’hui de recevoir les fruits de l’évangélisation sont
celles qui ne recherchent pas le nombre, l’autorité humaine ou une puissance
autre que celle de l’Esprit, mais dont les membres se soucient encore dans ce
monde, de poursuivre la justice, la foi, l’amour et la paix avec tous ceux qui
invoquent le Seigneur d’un coeur pur, 2Timothée 2:22.
Jésus
ne disait-il pas: "Qui est ma mère, et qui sont mes frères?... Quiconque
fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère!" Marc 3:33-35.
Qu’il
en soit ainsi pour nous!
CHAPITRE VI "NOUS VOUDRIONS VOIR JÉSUS"
Cette
requête faite jadis par quelques Grecs à l’apôtre Philippe, Jean 12:20-21, résume encore
le besoin le plus pressant du monde moderne.
Depuis
Son ascension et l’événement historique de la
Pentecôte, le Christ se rend visible ici-bas dans Son Église, étant présent par
Son Esprit dans les membres de Son Corps.
Pour
que l’Évangile soit cru dans le monde, l’Église doit croître, et tous ceux qui
la composent se perfectionner en Celui qui est l’image du Dieu invisible:
Jésus-Christ.
L’exemple
de l’Église primitive
L’évangélisation
est donc le premier travail opéré par Dieu en vue de la manifestation de Son
Église dans le monde. La prédication du Nom de Jésus étant la base même de
l’édification de Son Corps, nous comprenons facilement combien il importe
d’évangéliser tous les peuples de la terre, sous la dépendance directe de Dieu
d’une part, et dans la communion de nos frères en la foi d’autre part.
La
force de la prédication de l’apôtre Pierre à la
Pentecôte découlait directement
du baptême de l’Esprit qui venait de former en un seul corps lesµ cent vingt
réunis dans la chambre haute, Actes 2:1-2, 1Corinthiens 12:13.
Dans
la suite, nous voyons que c’était à l’Église que le Seigneur "ajoutait
chaque jour ceux qui étaient sauvés" Actes 2:47.
Ces
sauvés faisaient désormais partie d’une famille dont les traits
caractéristiques nous sont révélés dans le livre des Actes.
Tous
les croyants faisaient bloc avec les conducteurs. Tout était commun entre eux, Actes 4:32-37.
Ce
qui amenait les âmes à croire à la résurrection du Christ, c’était autant ce
qu’elles voyaient dans l’Église, que les arguments théologiques des apôtres:
Elles pouvaient distinguer les traits du Christ en ceux qui croyaient en Lui.
Oui, Jésus était bien réellement ressuscité. Tout criait que le sépulcre était
vide! La vie éternelle se manifestait dans la chair d’hommes mortels. Cette vie
était celle de Jésus. Son amour bouillonnait dans leur coeur. Sa
joie, Sa paix, Sa patience, Sa bonté, Sa douceur, Sa bienveillance, Sa
fidélité, Sa maîtrise de soi, toutes les vertus du Christ trouvaient leur
prolongement en ceux qui croyaient en Lui. Des hommes s’aimaient, se
dépouillaient de leurs biens pour permettre à d’autres de subsister et
d’accomplir leur tâche. Le témoignage de la résurrection du Christ, fondement
du christianisme, était assuré et confirmé par la vie de Ses disciples, Jésus
vivait en eux.
Nos
responsabilités actuelles
Aujourd’hui
encore, pour que l’Évangile puisse être présenté avec puissance, il est
nécessaire que le Christ soit montré au monde dans la vie de ceux qui se
réclament de Lui. L’existence de ceux qui invoquent le Seigneur doit manifester
que Jésus est quotidiennement reconnu comme le Maître de leur vie et de leurs
biens, comme la source de leurs pensées, la force de leur volonté, l’objet de
leur amour, la satisfaction de leurs désirs, l’attente de leur foi, la
réalisation de leur espérance.
À
elles seules, les grandes campagnes d’évangélisation, faites par les hommes les
plus qualifiés, ne suffiront jamais à révéler le Christ au monde.
L’organisation la plus parfaite, les moyens financiers les plus larges, les
méthodes les meilleures, les messages les plus excellents, ne donneront jamais
à l’évangélisation la puissance que pourrait lui apporter l’unité réelle des
enfants de Dieu marchant d’un même pas dans les traces du Christ.
Beaucoup
trop de chrétiens ont pris l’habitude d’assister aux réunions sans se rendre
compte de leurs responsabilités. Ils y viennent comme à un spectacle, et
parlent de la prédication comme le monde commente un film de cinéma ou une
pièce de théâtre. Trop nombreux sont ceux qui discutent du prédicateur comme le
monde parle d’une vedette. Ils montrent ainsi qu’ils sont à côté de la
question. Ils sont venus pour voir, sinon entendre quelque chose de nouveau,
alors que le monde attendait de contempler le Christ en eux.
Comprenons-le
bien: Le monde n’aura pas vu Jésus parce qu’il aura regardé dix, vingt, cent ou
cinq cents personnes se lever et s’avancer pour témoigner avoir pris la
décision de suivre le Seigneur.
La
vie transformée des fidèles
Le
monde verra le Christ lorsque, hors de nos églises, de nos temples, de nos
chapelles et de nos salles évangéliques, il constatera que les membres de nos
communautés mettent en pratique ce qu’ils ont entendu, Jacques 1:25.
Le
peuple croira à la puissance de la prière, quand il verra notre prière se
transformer en une action véritable dans le monde, l’action de ceux qui croient
que ce qu’ils demandent à Dieu se réalise en eux et par eux, sans qu’il soit
nécessaire d’attendre un signe particulier pour se mettre à l’oeuvre, Marc
11:22-24. En tout temps, la prière trouve son exaucement dans
l’accomplissement immédiat de la volonté de Dieu, 1Jean 5:14-15.
Le
monde découvrira le Christ quand il rencontrera parmi les chrétiens: Des riches
se souciant des pauvres, des veuves et des orphelins; des gens en santé
visitant les malades; des éprouvés consolant de plus affligés qu’eux-mêmes; des
gens à l’aise dans leur demeure accueillant les sans-logis ou les mal-logés;
des patrons se penchant avec intérêt sur les problèmes des ouvriers, et des
ouvriers prenant eux-mêmes à coeur les
intérêts de leurs patrons.
Le
monde connaîtra le Christ quand il constatera que ceux qui se réclament de Lui
forment vraiment un seul Corps, une communauté dont Jésus est le Chef; quand il
verra que "c’est de Lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que
tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son
accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie
lui-même dans la charité," Ephésiens 4:16.
Les
foules seront attirées vers le Christ quand elles s’apercevront que, parmi les
chrétiens, on ne fait pas acception de personnes et que rien ne se fait par
esprit de parti; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à
lui-même, chacun au lieu de considérer ses propres intérêts, considérant ceux
des autres, Jacques 2:1, Philippiens2:3.
Les
hommes s’approcheront du Christ quand ils constateront que ceux qui se
réclament du même Sauveur s’aiment et se saluent dans les rues, se recherchent
parce qu’ils sont frères, ont réellement besoin les uns des autres, parce
qu’ils travaillent à la même oeuvre, obéissant à une direction unique qui coordonne leur
action.
Les
incrédules se convertiront au Christ quand ils apprendront que des parents
chrétiens ont donné leur fils ou leur fille pour servir la cause du Seigneur
auprès des misérables et des plus bas tombés; quand ils sauront que tel jeune
homme, ou telle jeune fille, promis à un bel avenir dans la société a tout
quitté pour obéir à l’appel du Maître afin de porter Son amour, Sa parole et Sa
vie aux païens qui vivent dans les ténèbres et meurent sans Jésus.
Lorsque
le monde contemplera dans la vie des chrétiens, le renoncement que prêche leur
Évangile, Marc 9:23, l’oeuvre de
leur foi, le travail de leur charité et la constance de leur espérance, 1Thessaloniciens 1:2, il verra aussi Jésus,
et plusieurs pourront croire que le vieil Évangile a encore quelque chose à
leur dire, 1Pierre 1:24-25.
Dans
cette heure où le Fils de l’homme doit être glorifié, le Christ fera resplendir
Sa Face et éclairera tous ceux que Sa Parole réveille, Ephésiens 5:14.
Puissions-nous
être parmi les vierges sages qui ont déjà entendu le cri de minuit: "Voici
l’époux, allez à sa rencontre!" Matthieu
25:6.
Il
est temps que les moqueurs sachent que les croyants sont en marche vers le
ciel!
Conclusion
Jésus revient! Es-tu prêt? Précise,
directe, personnelle, cette question s’adresse à tous!
Vous
qui lisez ces lignes, connaissez-vous vraiment Jésus comme Sauveur de votre âme
et Seigneur de votre vie?
L’avez-vous
reçu, accepté dans votre coeur, Lui dont la puissance est seule capable de
transformer nos vies?
Si
ce n’est pas le cas, aujourd’hui, n’endurcissez pas vos cœurs, et
écoutez sa voix. Pourquoi rejetteriez-vous plus longtemps la Parole de Dieu qui vous jugera au dernier
jour, Jean 12:48? Pourquoi vous
jugeriez-vous vous-mêmes indignes de la vie éternelle, quand Dieu vous l’offre
gratuitement, Apocalypse 22:17?
Et
vous qui jusqu’à ce jour pensiez l’avoir reçue et qui, soudain, avez reconnu
votre image parmi les tièdes de Laodicée, que ferez-vous pour échapper à la
terrible menace d’être vomi de la bouche du Seigneur?
Pour
être sûr de ne pas vivre dans une tragique illusion, reconnaissez votre
tiédeur, revenez au Sauveur, qui ne se contente pas de déceler notre maladie,
de mettre son doigt sur la plaie de nos coeurs, mais qui, aujourd’hui encore, offre à tous les
tièdes un remède:
"Aie
donc du zèle et repens-toi," Apocalypse 3:19!
Réveillé
alors du sommeil spirituel, et dépouillé de toute propre justice, vous
retrouverez le chemin de la vie, de la lumière et de l’amour.
Mais
si vous refusez la Parole du Seigneur, si vous persistez à vous
croire riche, enrichi, n’ayant besoin de rien, alors qu’en réalité, vous êtes
pauvre, aveugle et nu, ayant besoin d’or, de vêtements blancs et d’un collyre,
alors sachez que la vie de Dieu, vous ne la possédez pas. Aussi, malgré toutes
vos années de pratiques religieuses, si vous ne vous convertissez pas sans
tarder, il ne reste plus pour vous que la perspective affreuse d’être vomi de
la bouche du Seigneur avec tous ceux qui, comme vous, ont cru pouvoir garder la
forme de la piété, alors qu’ils reniaient ce qui en fait la puissance, 2Timothée 3:5.
"Je
viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que
sera son oeuvre," Apocalypse 22:12!
"Que
celui qui est injuste commette encore l’injustice; et que celui qui est souillé
se souille encore et que celui qui est juste pratique encore la justice et que
celui qui est saint soit sanctifié encore. Voici je viens bientôt, et ma
récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que sera son oeuvre!" Apocalypse 22:11-12.
Si
aujourd’hui encore nous trouvons dans ce monde trois classes de personnes
distinctes: Les froids, les tièdes et les bouillants, l’heure vient avec
rapidité où il n’y aura plus de place pour les tièdes.
Le courant mauvais de ce monde deviendra tellement
puissant que les tièdes seront manifestés. Ceux qui n’ont pas la vie de Dieu ne
pourront plus résister aux sollicitations, toujours plus pressantes, d’un monde
conduit par Satan. Leurs formes religieuses et leurs principes moraux ne
pourront pas les retenir et ils seront emportés à la suite de tous les souillés
qui se souillent encore, de tous les injustes qui pratiquent encore l’injustice
et qui descendent, sourds à tout appel de Dieu, au-devant du jugement éternel.
D’un
autre côté, les tièdes, devenus tièdes par leur relâchement, leur manque de
vigilance, leur amour des choses terrestres, leur oubli de leurs
responsabilités chrétiennes, ne pourront pas demeurer dans leur sommeil
spirituel. Ouvrant soudain les yeux (et c’est maintenant qu’il faut les ouvrir)
devant l’état du monde et leur propre condition, saisis d’une tristesse qui est
selon Dieu et qui opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, comme
Pierre, ils trouveront dans les larmes amères du repentir le pardon de leur
Maître, et se joindront à tous les justes qui pratiquent encore la justice, à
tous les saints qui sont sanctifiés encore, à mesure qu’ils approchent de la Maison du Père.
"Voici,
je me tiens à la porte et je frappe: Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre
la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi," Apocalypse 3:20.
S’il
est vrai qu’aujourd’hui, dans tous les milieux de la chrétienté, des âmes
possèdent le Christ vivant dans leur coeur, combien nombreux sont ceux qui, dans les mêmes
milieux, ont laissé, laissent encore, laissent toujours le Christ derrière la
porte!
Ne
L’entendez-vous pas frapper aujourd’hui?
Vous
aviez cru peut-être l’avoir reçu. Vous le croyiez chez vous, et soudain, vous
l’entendez dehors! Ce que vous aviez en vous n’était que sa doctrine, sa
morale, ses principes, mais ce n’était pas Lui, sa personne adorable, qui
seule, donne la joie, la paix, la vie en abondance!
Puisque,
aujourd’hui, vous l’entendez Lui, ouvrez, ouvrez donc sans tarder.
Alors,
vous connaîtrez aussi qu’être membres du Corps de Christ, ce n’est pas faire
partie d’un groupe religieux, mais d’un organisme vivant, dont tous les membres
possèdent en commun la vie même du Christ, Tête glorieuse de ce Corps. Animés
par cette vie, dirigés par ce Chef, vous détournant des idoles du présent
siècle, avec tous ceux qui fuient l’idolâtrie, dans la puissance du
Saint-Esprit pleinement libre dans vos vies, vous servirez le Dieu vivant et
vrai, en attendant des cieux son Fils qu’Il a ressuscité d’entre les morts,
Jésus qui nous délivre de la colère qui vient, 1Thessaloniciens 1:10.
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