ÉDITIONS
ROSE FRANCE 8, Villa du Centre St-Ouen (Seine) Nouvelle Édition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011
Diffusion
gratuite uniquement en indiquant la source : http://123-bible.com et
http://456-bible.123-bible.com/
Disponible
gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com
ENTIÈRE CONSÉCRATION
I
SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT
II
LA BÉNÉDICTION DE LA PLÉNITUDE DU SAINT-ESPRIT
III
CHARNEL ET SPIRITUEL
IV
MIS A PART PAR LE SAINT-ESPRIT
V
LA REPENTANCE DE PIERRE
VI
ENTIÈRE CONSÉCRATION
I.
SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT
Ces paroles sont bien connues, vous les
trouvez dans Actes
2:4: «Ils furent tous
remplis du Saint- Esprit», et dans Ephésiens 5:18 «Soyez remplis de l’Esprit.» Le premier texte nous
raconte ce qui est arrivé. L’autre texte est un ordre; il nous dit ce que nous
devrions être. Au cas où il y aurait quelque doute dans nos esprits, au sujet
de l’actualité de cet ordre, nous le trouvons lié à un autre ordre: «Ne vous
enivrez pas de vin, c’est de la débauche, Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit.»
Si je vous demandais: «Essayez-vous
d’obéir à cet ordre: Ne vous enivrez pas de vin?», vous me répondriez aussitôt:
«Naturellement, j’obéis à cet ordre, puisque je suis chrétien!», Et maintenant,
je vous demande: «Avez-vous obéi à cet autre commandement: Soyez remplis de
l’Esprit? Est-ce là la vie que vous vivez? Sinon, la question se pose aussitôt:
Pourquoi? Et alors vient cette autre question: Avez-vous le désir d’obéir à ce
commandement aujourd’hui même et de dire: «Avec l’aide de Dieu, j’obéirai. Je
ne m’accorderai point de repos jusqu’à ce que j’aie obéi à ce commandement,
jusqu’à ce que je sois rempli de l’Esprit?»
Je veux vous dire tout d’abord que c’est
ici une simple question d’obéissance à un ordre donné par le Saint-Esprit de
Dieu, dans Sa Parole. Nous ne désirons pas vous occuper ou vous intéresser avec
ce que nous avons à dire, au sujet de cette plénitude du Saint-Esprit, parce
que cela pourrait vous conduire à des notions et à des conceptions qui ne sont
réellement d’aucune valeur en ce qui concerne la réalisation du but que nous
poursuivons; mais nous désirons commencer tout de suite en disant que Dieu a ce
message pour chaque chrétien: «Mon enfant, je veux que tu sois rempli de
l’Esprit.» Que votre réponse soit: «Père, je le veux aussi; je suis prêt; je
renonce à moi-même pour obéir à mon Dieu; remplis-moi de ton Saint-Esprit.»
Et de crainte que quelqu’un n’ait une
fausse conception de ce que c’est que d’être rempli par le Saint-Esprit,
laissez-moi juste vous dire que cela n’implique pas du tout un état de grande
excitation, ou un état de perfection absolue, ou un état où nous n’avons plus
aucun progrès à faire. Non. Être rempli par le Saint-Esprit, c’est simplement
ceci: avoir abandonné tout mon être à Sa Puissance. Quand l’âme tout entière
est livrée au Saint-Esprit, Dieu Lui-même vient l’emplir. Maintenant, la
question que je désire vous poser est celle-ci: «Qu’est-ce qui est
nécessaire pour être rempli de l’Esprit?» Cette question est d’une importance primordiale, et
si nous cherchons à trouver les réponses qui doivent être faites à cette
question, cela pourra nous aider à nous sonder nous-mêmes. Nous demandons, dans
nos prières, que Dieu nous sonde, et ces réponses aideront chacun de nous à examiner son
cœur et sa vie, et à dire: «Suis-je dans la condition voulue pour que Dieu
puisse me remplir du Saint-Esprit?» Je pense que les réponses que nous
trouverons à cette question pourront être de nature à nous encourager.
Il y a peut-être des âmes qui pourront
dire honnêtement, tandis que nous avancerons pas à pas: «Dieu merci, je suis
prête pour cela»; et peut-être pourront-elles voir qu’elles ont été exclues
jusqu’ici de cette bénédiction par quelque ignorance, ou quelque préjugé, ou quelque
manque de foi, ou par une idée fausse au sujet de cette plénitude du
Saint-Esprit.
Je ne vois pas comment nous pouvons le
mieux trouver la réponse à notre question, autrement qu’en considérant la façon
dont Christ a préparé les disciples pour le jour de la Pentecôte. Vous savez ce
qu’on fait dans les pays païens où le missionnaire prêche l'Évangile . Les
convertis viennent à lui, et le missionnaire forme une classe de catéchisme {1}.
Les nouveaux convertis habitent dans des
cases, sur la station missionnaire, et ils restent là durant une année ou plus,
pour recevoir renseignement religieux, pour être éduqués, entraînés, et mis à
l’épreuve, afin d’être préparés à la vie chrétienne.
Eh bien, Jésus a fait suivre à ses
disciples, pendant trois ans, Sa classe de catéchisme; Il les a préparés et
formés. Et quand le Saint-Esprit descendit sur eux le jour de la Pentecôte, ce
ne fut pas quelque chose de magique, ni d’arbitraire. Ils y étaient préparés.
Jean-Baptiste leur avait dit que cela Arriverait. {Lu 3:15,16}. Jean-Baptiste ne prêchait
pas seulement que l’Agneau de Dieu devait verser son sang pour le salut du
monde, mais aussi—et’ il nous est dit que cela lui fut spécialement révélé par
Dieu—que Celui sur qui il verrait le Saint-Esprit descendre était Celui qui
baptise du Saint-Esprit.
Et maintenant, en quoi consistait la
formation de ces disciples? En quoi consistait leur préparation pour le baptême
du Saint-Esprit?
Je vous demanderai d’abord de vous
rappeler que c’étaient des hommes qui avaient tout abandonné pour suivre
Jésus. Vous
savez que le Seigneur Jésus alla vers l’un d’eux et lui dit: Laisse ton filet;
qu’il dit à un autre: Laisse le bureau du péage, viens et suis-Moi. Et ils le
firent et, par la suite, ils purent dire par la bouche de Pierre: «Seigneur,
nous avons tout quitté et nous t’avons suivi.» Ils avaient quitté leur maison,
leur famille, leur situation. Les gens se moquaient d’eux et les raillaient,
ils les appelaient les
disciples de Jésus, et
ils étaient méprisés et haïs comme leur Maître.
Ils s’identifiaient avec Lui, ils se
livraient entièrement à Lui. C’est là le premier pas dans le chemin qui conduit
au baptême du Saint-Esprit. Nous devons renoncer à tout pour suivre Christ. Je
ne parle pas de renoncer au: péché; ceci, vous avez eu à le faire lors de votre
conversion. Mais il y a quelque chose qui a une plus large signification.
Beaucoup de chrétiens reçoivent Jésus comme Celui qui peut les sauver et les
aider, mais en même temps ils refusent virtuellement de l’accepter pour Maître.
Ils pensent qu’ils ont le droit d’avoir leur volonté propre au sujet de mille
choses. Ils parlent beaucoup de ce qu’ils aiment, ils font ce qui leur plaît,
ils emploient à leur guise leur argent et leurs biens, ils sont leurs propres maîtres,
et ils n’ont jamais pensé à dire à Jésus: Je t’abandonne tout.
Et pourtant, c’est là ce que Christ
demande. Christ dispose de richesses tellement infinies et d’une telle gloire,
Christ est Lui-même un tel don, un don céleste, spirituel et divin, que nos
cœurs ne peuvent être remplis par Lui à moins que nous ne Lui donnions tout.
C’est pourquoi Jésus vient et dit: Renonce à tout et suis-Moi.
Une fois, je me trouvais à la Convention
de Johannesburg. Je fis quelques réunions, et une après-midi, à une réunion de
témoignage, une pauvre femme se leva et raconta comment, environ six mois
auparavant, elle avait reçu une merveilleuse bénédiction par une effusion de
l’Esprit de Dieu.
Elle avait assisté à une réunion de
consécration dans un quartier très pauvre, et l’évangéliste qui était chargé de
donner le message avait demandé quels étaient ceux qui étaient prêts à se
donner entièrement à Christ. Il avait prononcé ces paroles: «Supposez que Jésus
vous demande d’aller en Chine, ou de Lui donner votre femme et vos enfants,
seriez-vous disposés à le faire?» Et elle dit ardemment: «Je désirais pouvoir dire: Je donne tout à
Jésus, mais je ne pouvais pas.» Quand le prédicateur demanda à ceux qui
voulaient tout abandonner de se lever, je fus dans une grande agitation, mais
cependant je ne pus pas rester assise; je me levai et je dis: Oui, j’abandonne
tout.
Cependant, je sentais que je ne pouvais
pas lui donner mon mari et mes enfants. J’allai à la maison, mais je ne pus pas
dormir; je ne pouvais trouver le repos, car je soutenais une terrible lutte:
Devais-je tout
donner?
Pourtant, je désirais
le faire pour
l’amour de Jésus. Il était plus de minuit, et je dis: «Oui, Seigneur, je te
donne tout!»
Et la joie et
la puissance du Saint-Esprit inondèrent mon cœur.» Elle déclara, et son pasteur
confirma son témoignage, qu’elle marchait dans la joie du Seigneur.
Chers amis, vous n’avez peut-être pas dit
cela, parce que vous n’avez jamais pensé que c’était nécessaire; mais dites-le
aujourd’hui. Êtes-vous disposés à dire: «Oh Christ, remplis-moi du Saint-Esprit;
je te donne tout; accepte mon offrande?»
Chacun doit s’examiner lui-même.
Quelques-uns n’ont jamais pensé qu’il était nécessaire de le faire.
Quelques-uns n’ont jamais compris ce que Jésus voulait dire quand Il déclarait
que celui qui ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses
maisons et ses terres, et n’est pas prêt à les abandonner pour l’amour de Lui
et de l’Évangile n’est pas digne de Lui. N’est-ce pas là la raison de la
faiblesse de votre vie spirituelle, la raison pour laquelle le Saint-Esprit ne
remplit pas tout votre être? Vous n’avez jamais tout abandonné pour suivre
Christ.
Une autre remarque: les disciples
n’étaient pas seulement des hommes qui avaient tout abandonné pour suivre
Jésus, mais des hommes qui étaient profondément attachés à Lui. Jésus avait dit: «Si vous
m’aimez, gardez mes commandements; et Moi je prierai le Père, et Il vous
donnera un autre Consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir» {Jean 14:15-17} et ils l’aimaient
profondément. Ils l’avaient vu crucifier, mais leurs cœurs ne pouvaient être
séparés de Lui. Ils ne pouvaient avoir ni espérance, ni joie, ni consolation
sur la terre sans Lui; et c’est là ce qui manque souvent, hélas, à notre piété.
Nous mettons notre foi en Jésus et nous croyons à l’œuvre qu’il a accomplie sur
le calvaire; nous croyons en Lui comme en notre unique Sauveur; c’est bien, et
c’est en effet suffisant pour être sauvé. Mais l’idée que la foi consiste en un
attachement profond, personnel, intime à la personne de Jésus, et dans une
communion journalière avec Lui; la pensée que cette foi implique que Jésus,
l’Invisible, sera mon Ami et mon Guide et mon Gardien chaque jour, mon Conducteur
et le Maître auquel j’obéis. Hélas! combien de chrétiens n’ont jamais une telle
pensée!
Il y a deux ou trois ans, une jeune dame
missionnaire vint en Afrique du Sud {2}, et elle nous parla beaucoup des bénédictions qu’elle
avait reçues à Keswick {3}. Elle me raconta comment,
depuis son enfance, elle avait aimé le Seigneur Jésus; elle avait été élevée
dans un foyer chrétien et dans un milieu chrétien; mais quelle différence pour
elle, lorsqu’elle avait découvert ce qu’était la plénitude du Saint-Esprit! Je
lui dis: «Depuis votre enfance, vous avez vécu dans une chaude atmosphère
chrétienne. Dites-moi en quoi consiste, à votre idée, la différence entre la
vie que vous viviez alors et celle dont vous avez fait l’expérience par la
suite?» Sa réponse fut prête aussitôt. Et c’était une réponse très simple:
«Cela consiste uniquement en ceci: la communion personnelle avec Jésus», me
dit-elle. Tel doit être, en effet, le commencement de la bénédiction. Certaines
personnes seraient prêtes à tout abandonner pour leur religion. Pour une fausse
religion, des multitudes de gens ont tout donné. Certaines personnes seraient
prêtes à tout abandonner pour leur Église. Certaines personnes seraient prêtes
à tout abandonner par amour pour leurs semblables. Mais ce n’est pas là ce que
Dieu nous demande. Nous devons tout abandonner par amour pour Jésus, et le
laisser venir dans notre vie, et le laisser prendre possession de notre cœur.
Éprouvez-vous un profond attachement pour Jésus? Mettez-vous votre joie en Lui?
Je ne vous demande pas si vous avez atteint le but, mais je vous demande si
vous pouvez dire honnêtement: «C’est là ce que je m’efforce de réaliser, c’est
à cela que je consacre tous mes efforts, c’est ce que je désire obtenir
pardessus tout. Je dois appartenir à Jésus-Christ chaque jour et pendant toute
la journée.»
Encore une remarque: les disciples
étaient des hommes qui avaient été amenés à désespérer d’eux-mêmes. Au début de cette école qui
devait durer trois ans, ils avaient dû abandonner tout ce qu’ils possédaient;
mais c’est seulement à la fin de cette période qu’ils avaient commencé à se
donner eux-mêmes. Ils avaient abandonné leurs filets, et leur maison, et leurs
amis, et c’était bien; mais, durant ces trois années, combien leur moi était
fort! Que de fois Jésus dut leur parler au sujet de l’humilité! Mais ils ne
pouvaient pas le comprendre. Ils étaient constamment en contestation, pour
savoir lequel d’entre eux serait le plus grand. Même lors du dernier souper,
lorsqu’ils étaient assis autour de la table, et qu’ils venaient de célébrer la
Sainte-Cène, ils discutaient encore à ce sujet: lequel serait le plus grand
parmi eux? {Luc 22:24} Ils n’avaient pas renoncé à
eux-mêmes. Une fois de plus, il était manifeste qu’ils vivaient bien peu dans
l’Esprit de Jésus.
Mais Christ les avait enseignés et les
avait formés. Il leur avait enseigné, jour après jour, que l’orgueil est un
péché, et Il leur avait montré que l’humilité est une gloire, et quand Il
mourut sur la croix, eux aussi eurent à souffrir une terrible mort. Pensez à
Pierre, le disciple impétueux qui avait renié son Maître. Ne croyez-vous pas
que dans la tristesse de ces trois jours, du jour de la crucifixion au jour de
la résurrection, ce qui était le plus amer, pour lui, c’était la honte d’avoir
renié son Maître? C’est alors qu’il apprit à désespérer de lui-même. Lorsqu’il
était assis à table, lors du dernier souper, comme il était rempli de confiance
en lui-même. «Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras
jamais pour moi!», s’écrie-t-il. {Matthieu 26:33} Mais Jésus l’emmena avec Lui
dans la mort et dans la tombe, et Pierre sentit qu’il n’y avait vraiment rien
de bon en lui. Il apprit à désespérer de lui-même.
Quelques-uns de vous diront peut-être: Je
crois que j’ai renoncé à tout pour Jésus: à mes biens, à mon foyer, à mes amis,
à ma position, et je sais que je l’aime vraiment; mais pourtant, il y a quel
que chose qui ne va pas. Je n’obtiens pas la bénédiction que je cherche. Chers
amis, désirez-vous, réellement, que Dieu, à qui rien n’est caché, vous fasse
découvrir combien il y a encore, dans votre cœur, de confiance en vous-même et
de volonté propre? Considérez, par exemple, la manière dont vous jugez les
gens; comment vous dites ce qui vous plaît, et ce que vous croyez juste; vous
n’avez pas encore appris à étudier l’humilité et la tendresse de Jésus. Tout
ceci est le moi. Vous travaillez pour Dieu, vous essayez de faire le bien, mais
en réalité, c’est votre propre travail que vous faites.
Vous faites ce travail en chrétien, et
vous comptez sur l’aide de Dieu et sur sa bénédiction. Mais cela ne peut pas
être. Dieu doit d’abord faire descendre dans la tombe chacun en particulier.
Connaissez-vous la signification, de la mort de Jésus? Voici quelle en est la
signification: cela signifie que Jésus dit à son père, en fait: «Voici ma vie,
si précieuse pour moi, ma, vie qui a été sans péché; je te l’ai livrée de mon
vivant; mais maintenant, je vais te la livrer dans la mort.» Il alla dans la
tombe en disant: «Je remets mon esprit entre Tes mains.» Et vous savez ce qui
arriva. Parce qu’il donna sa vie entièrement, et descendit dans l’obscurité
profonde de la mort et de la tombe, Dieu l’a ressuscité et lui a donné une vie
nouvelle, une gloire nouvelle et un pouvoir nouveau. Dieu l’a élevé de la tombe
à la gloire. La mort était le secret de la résurrection.
Comprenez que si vous désirez être rempli
du Saint-Esprit et de la vie glorieuse de la résurrection, vous devez d’abord
mourir à vous-même. Les apôtres étaient des hommes qui avaient été amenés à
désespérer totalement d’eux-mêmes, des hommes qui avaient tout perdu, et qui
étaient prêts à tout recevoir d’En-Haut.
Encore une remarque: ces apôtres étaient
des hommes qui avaient accepté par la foi la promesse du Saint-Esprit qui leur
avait été faite par Jésus. Vous savez que pendant la dernière nuit, Christ leur avait parlé
plus d’une fois du Saint-Esprit, et au moment où Il allait monter au ciel, Il
leur dit encore: «Vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours.». {Actes 1:5} Si vous aviez demandé à ces
disciples: «Qu’est-ce que cela signifie?», je suis sûr qu’ils n’auraient pas pu
vous le dire. Ils ne le comprenaient peut-être pas aussi bien que nous. Ils ne
concevaient pas ce qui allait arriver. Mais ils prirent Jésus au mot, et ils
n’éprouvèrent aucun besoin de parler de cela et de discuter à ce sujet pendant
ces dix jours; je suis sûr qu’ils dirent: Si Jésus, pendant qu’il était sur la
terre, a fait des choses si merveilleuses pour nous, maintenant qu’il est dans
la gloire, Il fera des choses infiniment
plus
glorieuses! Et ils attendirent.
Vous devez maintenant accepter cette
promesse par la foi et dire: «La promesse de la plénitude du Saint-Esprit est
pour moi.
Je l’accepte
de la main de Jésus.» Vous pouvez ne pas comprendre; vous pouvez ne pas
éprouver ce que vous aimeriez éprouver; vous pouvez vous sentir faible et
pécheur et éloigné de Jésus; mais vous devez venir à Lui et dire —et vous avez
le droit de le dire— cette promesse est pour moi. Êtes-vous prêt à le faire?
Êtes-vous prêt à saisir par la foi cette promesse et l’amour de Jésus?
Je suis sûr qu’il y a de nombreux croyants
qui luttent pour trouver ce qui leur manque, qui se sont donnés à Jésus
entièrement et de tout leur cœur, qui l’aiment vraiment, qui ont cherché à
s’humilier dans la poussière. Mais ce qui leur manque, c’est qu’ils n’ont pas
appris à dire simplement: Il l’a promis et Il le fera.
Permettez-moi de vous dire, pour vous
encourager, que lorsque vous avez une promesse de Dieu, elle est valable autant
qu’un accomplissement. Une promesse vous met en contact direct avec Dieu.
Honorez-Le en croyant à Sa promesse et en Lui obéissant, et si vous avez encore
besoin de quelque préparation, Dieu le sait; et s’il y a quelque chose qui doit
vous être révélé, Il le fera, si vous comptez sur Lui pour le faire. Croyez en
Sa promesse et dites: «Cette plénitude du Saint-Esprit est pour moi.»
Et maintenant, voici le dernier pas
accompli par les disciples: S’appuyant sur cette promesse, ils attendirent, unis
dans la prière. S’attendre
à Dieu dans la prière! Ils attendirent, ils prièrent tous d’un même accord; la
prière et la supplication montèrent à Dieu: avec les louanges. Ils comptaient
que Dieu, du haut du ciel, allait faire quelque chose. C’est là une leçon dont
nous devons saisir l’importance. Je trouve des chrétiens—et j’ai fait moi-même
cette expérience—qui lisent la Parole de Dieu, qui la comprennent, qui
réfléchissent, qui souhaitent, qui désirent demander, qui désirent s’emparer,
qui désirent obtenir et qui, cependant, n’obtiennent point ce qu’ils
souhaitent. Et pourquoi?
Parce qu’ils n’attendent pas que Dieu le
leur donne. Ne considérez pas ce que vous pensez ou comprenez. Regardez à Dieu et
comptez sur Lui. Ce
n’est pas assez de croire. Je rencontre beaucoup de gens qui confondent la foi
avec la bénédiction que l’on obtient par la foi. Par la foi, je suis «héritier
des promesses». Oh! croyez Dieu et confiez-vous en Lui; puis, regardez à Lui
pour obtenir la bénédiction. «Soyez remplis du Saint-Esprit.»
{1}
Dans le texte
anglais: «une classe de baptême». Nous avons traduit: «classe de catéchisme»,
parce que c’est là l’expression employée dans les Missions’ françaises pour
désigner la classe où les nouveaux convertis reçoivent l’enseignement biblique
en vue du baptême.
{2}
André Murray
était pasteur en Afrique du Sud.
{3}
Keswick est
une ville d’Angleterre où se tient chaque année une convention célèbre, à
laquelle des chrétiens de tous les pays viennent assister.
II.
LA BÉNÉDICTION DE LA PLÉNITUDE DU SAINT-ESPRIT
Je désire vous montrer combien une vie
remplie du Saint-Esprit est bénie. Je ne crois pas que je puisse vous faire
comprendre la bénédiction qu’il y a à être rempli du Saint-Esprit plus
clairement qu’en vous montrant le changement extraordinaire qui se produisit
dans la vie des disciples’ après la Pentecôte. Je crois que c’est l’une des
plus merveilleuses «leçons de choses» contenues dans toute la Parole de
Dieu—celle de ces douze hommes qui, ayant été à l’école du Christ pendant trois
ans et ayant reçu; son enseignement, restaient cependant, en apparence, si
éloignés de la vie qu’ils auraient dû vivre; et tout à coup, par l’effusion du
Saint-Esprit venant sur eux, devenant absolument ce que Dieu désirait qu’ils
fussent.
Considérez d’abord le changement que la Pentecôte a apporté dans leurs
relations avec Jésus. Pendant Sa vie avec eux, sur la terre, ils ne pouvaient pas
l’avoir en eux—Il leur était extérieur—très proche, très aimant, mais séparé
d’eux. Jusqu’à la Pentecôte, quel échec (si je puis dire) fut l’enseignement du
Christ à ses disciples! Christ leur avait enseigné, jour après jour,
l’humilité. Il leur disait: «Apprenez de Moi, car je suis doux et humble de
cœur.» Il leur répétait: «Celui qui s’abaisse sera élevé.» Et pourtant, à la
table de communion, ils discutaient encore pour savoir quel était le plus
grand. Christ n’avait; pas fait la conquête de leur orgueil. Ce n’était pas que
l’enseignement divin eût manqué. Pourquoi donc, alors? A cause d’une chose: Christ
leur était extérieur, Il ne pouvait venir habiter dans leur cœur. C’était une
chose impossible, le temps n’était pas encore venu; et cependant, ils avaient
le tout-puissant Rédempteur avec eux; mais Il était encore en dehors d’eux.
Comme ils étaient différents de Lui! Ceci doit nous montrer que ce n’est pas
l’enseignement extérieur, même l’enseignement provenant du Christ lui-même, ou
de Sa parole dans l’Ecriture Sainte, qui peut nous apporter la bénédiction
réelle et entière, tant que le Saint-Esprit n’a pas fait son oeuvre en nous.
Mais quel changement se produisit le jour
de la Pentecôte! «Ce jour-là, vous connaîtrez que Je suis en vous», avait dit
Jésus à ses disciples. Qu’est-ce que cela signifie? Christ en nous, comme nous
sommes dans une maison? Non, car nous pouvons sortir de cette maison et y
rentrer ensuite sans souffrir le moins du monde. La maison dans laquelle nous
habitons ne fait pas partie de nous-même.
Mais le Seigneur Jésus vient pour être
partie intégrante de ses disciples, pour remplir leur cœur et leurs pensées; ce
que Pierre, et Jacques, et Jean avaient quand le Christ était au milieu d’eux,
vous et moi nous l’avons dans une bien plus grande mesure, si nous avons le
Christ vivant en nous.
Et comment ce changement se produit-il?
Par le Saint-Esprit. «En ce jour-là—à la venue du Saint Esprit—vous connaîtrez
que Je suis en vous.». {Jean 14:20} «Si quelqu’un m’aime, il
gardera ma parole et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons
notre demeure chez lui.». {Jean 14:23} Notre cœur ne désire-t-il pas
ardemment cette présence?
J’ai souvent médité sur Jésus à Bethléem,
et sur Jésus au calvaire, et sur Jésus assis sur le trône, et je l’ai adoré, et
je l’ai aimé, et je me suis profondément réjoui en Lui; mais j’ai’ toujours
désiré quelque chose de meilleur, de plus profond: et de plus intime. N’est-ce
pas là ce que vous désirez: avoir le Christ vivant en vous? Et c’est là ce que
le Saint-Esprit vous donnera. Ne voulez-vous pas vous donner vous-même pour
recevoir cette bénédiction, pour être rempli du Saint-Esprit, afin que Jésus
puisse prendre possession de vous? N’est-ce pas là ce que votre cœur souhaite?
Jésus en
vous, Jésus
lui-même, le Tout-Puissant, celui qui mourut sur la croix et qui est assis sur
le trône, et qui condescend à être notre vie.
Et voici pourquoi le Saint-Esprit vient en
nous. Jésus a dit: «Il me glorifiera, car il prendra de ce qui est à Moi et il
vous l’annoncera.». {Jean 16:15} Et quelle est la gloire de
Jésus? Son amour et Sa puissance. Le Saint-Esprit nous révélera le Christ; et
le merveilleux amour de Christ nous possédera entièrement et réellement, et la
puissance de Christ sera maîtresse de notre vie. Vous connaissez cette
magnifique prière, au chapitre 3 de l’épître aux Ephésiens, où l’apôtre demande
à Dieu «qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment
fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en; sorte que Christ habite
dans vos cœurs par la foi». {Ephésiens 3:16-17} L’immense puissance du
Saint-Esprit peut le faire. Le Saint-Esprit fait habiter Jésus en nous.
Et voici l’autre changement apporté par le
Saint-Esprit en ce qui concerne les disciples: non seulement Jésus était
extérieur à eux, mais de plus, il n’était pas toujours avec eux. Vous vous
rappelez comment, un soir, il les fit monter dans une barque pour traverser le
lac, tandis que lui-même restait sur la montagne pour prier. Vous vous rappelez
comment, une autre fois, il emmena trois de ses disciples avec Lui sur la
montagne, tandis que les autres restaient en bas; et ces derniers rencontrèrent
des Pharisiens, et ils furent incapables de chasser le mauvais esprit. Et puis
vint l’heure de la séparation, et à la fin cette mort horrible, cette
séparation définitive d’avec eux en ce monde. Oui, Christ était leur vie, mais
ils étaient tantôt avec Lui, et tantôt séparés de Lui; quelquefois, ils se
trouvaient près de Lui, mais quelquefois la foule l’entourait et ils ne
pouvaient arriver à Lui.
Mais la présence de Jésus par le
Saint-Esprit est ininterrompue, constante, et dure toujours. N’est-ce pas là ce que nos
cœurs désirent? Ne savez-vous pas ce que c’est que de vivre pendant une
semaine, ou pendant un mois, dans une telle joie que votre cœur chante toute la
journée? Et puis un changement se produit, les nuages et l’obscurité
surviennent, et vous ignorez pourquoi; quelquefois, c’est à cause d’une maladie
ou d’un moment de dépression physique; quelquefois, c’est à cause des soucis et
des difficultés de la vie: quelquefois, c’est à cause de l’expérience que nous
faisons de notre propre incapacité. Oh! que je puisse vous le dire et que je
puisse le voir moi-même !
Jésus vous aime; Il désire ne pas être
séparé de vous, même une minute; Il ne peut pas l’endurer. Nous avons besoin de
croire à cet amour de Jésus. Nulle mère ne s’est autant réjouie du bébé qu’elle
serre dans ses bras que Jésus se réjouit en vous. Il désire être encore plus
intime avec vous, et avoir une communion constante avec vous. Saisissez cette
promesse et dites aujourd’hui: «S’il est possible, avec l’aide de Dieu, je dois
avoir cette plénitude du Saint-Esprit, afin que Jésus puisse venir habiter dans
mon cœur pour toujours.»
Considérez ensuite le changement qui se
produisit dans la vie intérieure des disciples. Jusqu’à la Pentecôte, leur vie
fut une vie de faiblesse et d’échecs. J’ai parlé de leur orgueil. Christ devait
les reprendre bien souvent à cause de leur orgueil. Vous savez qu’ils
désiraient ardemment être fidèles, et cependant leur orgueil et leur confiance
en eux-mêmes les conduisirent à l’échec final. Pierre dit à Jésus: «Quand il me
faudrait mourir avec Toi, je ne te renierai pas!» Et tous les disciples dirent
la même chose. {Matthieu 26:35} Et pourtant, quelques heures
après, ils l’abandonnèrent, et Pierre le renia.
Tel
fut le résultat de l’orgueil et de la confiance en soi-même. Ils ne savaient
pas combien leur propre nature était mauvaise. Jésus avait tout fait pour leur
enseigner l’humilité, mais Il avait échoué, et de là venait leur faiblesse.
Pierre avait dit: «J’irai avec toi en prison et à la mort», mais en entendant
les paroles d’une servante, il commença à jurer et à déclarer qu’il ne
connaissait pas cet homme. Quelle profonde faiblesse!
Mais quel changement à la Pentecôte! Je ne
dirai pas qu’ils remportèrent la victoire sur le péché, car je ne pense pas que
ce fut le résultat d’un combat. Mais quand le Saint-Esprit, l’Esprit de Dieu,
vint dans leur vie, ils furent remplis de la force et du pouvoir du Christ
vivant, de Celui qui nous sauve du péché.
Jésus est venu, vous le savez, pour ôter
le péché. Et comment l’enlève-t-il? Beaucoup de chrétiens considèrent qu’il l’a
enlevé en mourant sur la croix. D’autres vont plus loin et disent: «Non
seulement Christ a ôté le péché en mourant sur la croix, mais Il l’enlève du
haut du ciel, Il me purifie et me garde jour après jour.» Mais voici de quelle
manière le péché a été véritablement enlevé: Quand la lumière vient, elle
dissipe les ténèbres. C’est la présence de Jésus venant habiter en nous par le
Saint-Esprit qui nous rend saints. Et voyez quel changement chez les disciples!
Voyez maintenant avec quelle hardiesse ils parlent en présence de ceux qui les
menacent de mort. «Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes», disent-ils.
On les jette en prison, et ils chantent des cantiques au milieu de la nuit. Oh!
quel merveilleux changement le Saint-Esprit a apporté dans leur vie!
Qu’est-ce que cela doit nous enseigner?
Nous parlons très souvent de notre propre vie et de la vie selon l’Esprit.
Avez-vous dit à Dieu—peut-être l’avez-vous dit souvent—: «Seigneur, comment
puis-je être délivré de mon moi?» Eh bien, cela vous a-t-il été révélé? Le doigt de Dieu a-t-il
atteint les profondeurs de votre cœur, et avez-vous été amenés à dire: O Dieu,
mes échecs proviennent de ma confiance en moi-même, de ma propre volonté, de
mon désir de faire ce qui me plaît? C’est ce maudit moi qui veut dire son mot à propos
de tout, et il n’y a aucune puissance qui puisse l’expulser, excepté la
puissance de la présence de Jésus.
Vous, pouvez être troublés au sujet de
quelque définition théologique concernant la manière dont ceci s’accomplit;
vous pouvez vous demander dans quelle proportion le péché subsiste, et dans
quelle proportion nous en sommes délivrés; mais voici ce que vous devez croire:
bien que vous ne puissiez l’expliquer, croyez que l’Esprit de sainteté qui vous
est donné est la sainteté même de Jésus dans votre cœur; que ceci vous suffise.
Remplis du Saint-Esprit, vous avez en vous la puissance de la sainteté de Dieu
qui accomplit dans votre cœur l’œuvre bénie de la sanctification.
Et voici maintenant le troisième point. Considérez l’amour
qui unissait les disciples en un seul corps. J’ai parlé tout à l’heure de leur rivalité. Ils
s’étaient montrés égoïstes; souvent, ils avaient manqué d’amour; mais quand le
Saint-Esprit vint, il les unit en un seul corps, et ils eurent conscience
qu’ils étaient membres de Christ, et ils s’aimèrent les uns les autres, de
sorte qu’ils accomplirent des choses dont on n’avait jamais entendu parler
auparavant. Bien qu’ils n’eussent entre eux, pour la plupart {1}, aucun lien de parenté, ils
se mirent à vendre leurs biens et leurs propriétés, et à mettre en commun tout
ce qui leur appartenait. Ce fut le résultat de la venue du Saint-Esprit et de
l’amour de Dieu dans leurs cœurs.
Ne trouvez-vous pas que la plus grande des
difficultés que vous rencontrez dans la vie provient de vos relations avec les
autres chrétiens? N’est-ce pas là que nous rencontrons le plus fréquemment
l’occasion de pécher, dans nos rapports avec nos frères en la foi? Très
souvent, des personnes qui doivent travailler ensemble diffèrent de caractère
et de tempérament, et très facilement des frictions se produisent. Il y a des
personnes qui n’ont pas les mêmes idées concernant certain point de la doctrine
chrétienne ou concernant la façon de travailler pour Dieu. Et de quelle façon
ces personnes parlent l’une de l’autre, soit de vive voix, soit par lettre!
Hélas! combien nous voyons de divisions au sein de l’Eglise de Christ sur la
terre! Même parmi ceux qui professent aimer Dieu, et qui déclarent être
sanctifiés et entièrement consacrés, que de divisions! C’est vraiment triste.
Considérons seulement notre pays. Combien
de chrétiens se dénigrent mutuellement! Certains chrétiens peuvent montrer en
quoi j’ai tort, et moi de mon côté je puis montrer en quoi ils ont tort; mais
combien il y a peu de chrétiens, ayant des opinions différentes, qui peuvent
dire: «Au-dessus de toutes nos différences, il y a une unité que nous devons
exprimer; nous désirons une communion continuelle en présence de Dieu notre
Père.»
Désirez-vous avoir un cœur débordant
d’amour pour chaque enfant de Dieu, pour tous les enfants de Dieu appartenant à
un autre milieu que le vôtre? Désirez-vous avoir cet amour brûlant qui embrase
aussi les autres? Désirez-vous que l’amour divin remplisse votre cœur et
déborde au dehors? Désirez-vous que l’amour de Jésus, cet amour qui va jusqu’au
sacrifice, prenne possession de vous, de sorte que vous puissiez supporter et
pardonner, de sorte qu’avec la patience, la tendresse et la douceur de Christ,
l’agneau de Dieu, vous puissiez être le serviteur de tous, même de ceux qui
sont désagréables ou antipathiques? Alors, vous avez besoin d’être remplis du
Saint- Esprit. Suppliez Dieu de vous accorder cette plénitude du Saint-Esprit,
ne vous donnez aucun repos jusqu’à ce que vous l’ayez obtenue. Le Saint-Esprit,
c’est l’Esprit d’amour, c’est l’Esprit de Jésus crucifié. Si nous recevons le
Saint-Esprit, l’amour de Dieu se répandra dans nos cœurs, et Dieu nous unira
les uns aux autres comme jamais auparavant.
Et maintenant, considérons leur travail. Voyez quelle différence après
la Pentecôte! Et je suppose que nous sentons tous que c’est là une des choses
principales en rapport avec la plénitude du Saint-Esprit.
Je suis certain qu’il y a de nombreux
serviteurs de Dieu qui peuvent remercier Dieu pour la façon dont Il les a
conduits jusqu’ici et qui, cependant, sentent qu’il leur manque quelque chose.
Ils n’éprouvent pas toujours, en parlant de Jésus, un sentiment de joie, ils
n’ont pas toujours conscience que Dieu les emploie comme instruments.
Cependant, c’est là ce que Dieu désire de chacun de ses serviteurs. Combien de
moniteurs d’école du dimanche ou de chefs de classes bibliques {2} peuvent dire: je suis faible,
timide, ignorant, mais je sais que c’est Dieu qui m’emploie, car j’ai consenti
à faire tout ce qu’il voudrait; bien que mon travail soit faible, et que
parfois j’en sois honteux, je ne me tourmente pas à ce sujet, car j’ai tout
remis entre les mains de Dieu et me suis donné à Lui, afin qu’il m’emploie pour
Son service?
Ne sentez-vous pas que ce serait une joie
indicible de travailler constamment dans cet esprit d’humilité, de dépendance
et d’effacement absolus, tout en croyant, avec une foi d’enfant, que Dieu se
servira de vous? Oh! Comment pourrais-je obtenir cela? Regardez les apôtres,
regardez les disciples. Nous lisons dans l’Évangile que Jésus les envoya pour
faire trois choses: pour prêcher l’Évangile pour guérir les malades et pour
chasser les démons. Quand ils revinrent, ils lui parlèrent seulement des deux
dernières: ils avaient guéri des malades et chassé des démons; mais l’Évangile ne nous dit pas qu’ils aient parlé des âmes converties. Je ne crois pas que
leur prédication avait eu de grands résultats.
Mais quand le jour de la Pentecôte vint,
écoutez leur prédication, pas seulement celle de Pierre; ils proclamaient tous
les merveilles de Dieu. Et quelle bénédiction en fut la suite!
Quelle fut leur hardiesse, et quelle
largeur de coeur! Ils allèrent à Samarie et à Césarée, et ensuite à Antioche,
et là, ils attendirent de connaître la volonté de Dieu; quelques années plus
tard, l’Évangile était apporté en Europe.
C’est par la puissance du Saint-Esprit que
toutes ces choses furent accomplies. Et nous avons besoin de cette puissance
pour faire l’œuvre de Dieu, et nous avons besoin d’être éclairés par le Saint
Esprit pour voir le champ de travail qui s’étend devant nous, même dans notre
entourage immédiat.
Je remercie Dieu pour l’intérêt que les
chrétiens portent actuellement aux missions en terre lointaine et parmi les
païens. Je remercie Dieu pour les efforts qui sont faits en faveur des pauvres,
des parias, des ivrognes et de ceux qui sont en danger moral, mais qui osera
apporter l’Évangile aux classes moyennes et aux gens riches? N’y a-t-il pas
parmi vous des gens qui font partie d’une église ou d’une assemblée, et qui
assistent au culte dimanche après dimanche, aux côtés de gens dont beaucoup
sont inconvertis? N’avez-vous pas besoin de la sagesse divine et de la
puissance du Saint- Esprit pour parler à ces gens? N’avez-vous pas besoin
d’être éclairés par le Saint-Esprit et d’être inspirés par Lui? N’avez-vous pas
besoin de la puissance divine, de l’amour divin et d’une hardiesse nouvelle
pour prier, pour attendre et pour travailler? Ce ne sont pas seulement ceux qui
sont en Chine ou en Afrique ou dans des pays lointains qui ont besoin de
l’Évangile; l’Évangile doit être annoncé à ceux avec lesquels nous sommes en
contact chaque jour. Nous remercions Dieu de ce que, au cours des trente
dernières années, les chrétiens ont évangélisé comme jamais auparavant; mais
nous devons comprendre que ce n’est qu’un commencement. Si les chrétiens
demandent à Dieu de les diriger, si, dans la prière, ils Lui demandent de leur
faire connaître Sa volonté, et s’ils Lui disent qu’ils sont prêts à travailler
pour Lui, ne croyez-vous pas que Dieu est capable de faire beaucoup plus que
tout ce qui a été fait jusqu’ici?
Mais une chose est nécessaire. C’est
l’Esprit qui agit, le jour de la Pentecôte et par la suite. C’est l’Esprit qui
donna l’audace, c’est l’Esprit qui donna la sagesse, c’est l’Esprit qui donna
le message, c’est l’Esprit qui donna la puissance pour amener des âmes à la
conversion. Mon frère, ma sœur, n’est-ce pas là ce que vous désirez obtenir?
N’est-ce pas là le vœu de votre cœur? Jésus ne nous envoie pas au combat sous
notre propre responsabilité; Il ne nous dit pas d’aller prêcher l’Évangile avec
notre propre force; Jésus veut que nous ayons la plénitude du Saint-Esprit,
même si nous devons rester chez nous et évangéliser nos domestiques et les
membres de notre famille. Même si c’est là notre seule tâche, pour cette
tâche-là il nous faut la puissance du Saint-Esprit. Que nous ayons seulement un
groupe à l’école du dimanche, ou que nous soyons chargés de faire des études
bibliques, ou que nous ayons un travail plus important, ce dont nous avons
besoin, c’est d’être remplis du Saint-Esprit.
En conclusion, permettez-moi de vous
demander: «Etes-vous prêt maintenant à recevoir de Jésus ce don?» Il aime à
l’accorder. La joie de Dieu, c’est d’honorer son Fils, et c’est un honneur pour
Christ quand les âmes possèdent la plénitude du Saint-Esprit, parce que Christ
montre ainsi ce qu’il peut faire pour elles. Ne réclamerons-nous pas ce don?
Et maintenant, si vous désirez obtenir
cette bénédiction, dites tout d’abord: «Je dois être rempli du Saint-Esprit.» Dites-le à Dieu et du fond
de votre cœur.
Dites ensuite: «Je puis être rempli
du Saint-Esprit.»
La promesse est pour moi. Saisissez cette assurance et que tout doute
s’évanouisse. Les apôtres, auparavant remplis d’orgueil et d’égoïsme, furent
remplis du Saint-Esprit parce qu’ils s’attachèrent à Jésus. Et vous, bien que
pécheur, vous puissiez être rempli du Saint-Esprit si vous vous attachez à
Jésus.
Après cela, dites: «Je veux être rempli
du Saint-Esprit.»
Pour obtenir «la perle de grand prix», vous devez vendre tout ce que vous
possédez, vous devez tout abandonner. Êtes-vous disposé à le faire?
Enfin, voici le dernier pas. Dites: «Je serai rempli du
Saint-Esprit.»
Dieu: désire vous accorder ce don; vous devez l’obtenir. Peu importe qu’il
vienne comme un torrent, ou dans un profond silence. Peu importe qu’il vienne
ce soir ou demain matin. Dites: «Je serai rempli du Saint-Esprit.» Si je me confie en
Jésus, Il ne peut pas me désappointer. C’est Sa nature même, c’est Son travail
dans le ciel, c’est Sa joie d’accorder aux âmes la plénitude du Saint-Esprit.
Oh! réclamez-la aujourd’hui même! Dites: «Je serai.» Seigneur, c’est tellement
solennel, c’est presque effrayant; c’est une telle bénédiction. Seigneur, ne
veux-tu pas me l’accorder? Mon cœur qui tremble dit: «Je serai rempli du
Saint-Esprit.»
Oh! dites à Dieu: «Père, je le serai, car le nom de mon Sauveur est
Jésus, celui qui sauve de tout péché, celui qui remplit du Saint-Esprit.
Gloire à Son nom!»
{1}
L’auteur dit:
pour la plupart; en effet, Jacques et Jean étaient frères, de même que Pierre
et André.
{2}
En Angleterre
et aux États-Unis, ce sont souvent des laïques qui sont chargés des réunions
d’études bibliques (que l’on appelle: classes bibliques).
III
CHARNEL ET SPIRITUEL
Dans la première épître aux Corinthiens, {1Corinthiens
3:1,2}
l’apôtre Paul
s’exprime ainsi: «Pour
moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous
parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je
vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la
supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore
charnels.»
L’apôtre, au début de ce chapitre, indique
aux Corinthiens qu’il y a deux stades dans l’expérience chrétienne. Certains
chrétiens sont charnels,
d’autres sont
spirituels.
Grâce au
discernement que le Saint-Esprit accordait à l’apôtre, celui-ci voyait que les
Corinthiens étaient charnels, et il voulait le leur dire. Dans les quatre
premiers versets de ce chapitre, nous trouvons quatre fois le mot charnel.
L’apôtre sentait que sa prédication ne
pourrait faire aucun bien, s’il parlait de choses spirituelles à des gens qui
ne l’étaient pas.
Les Corinthiens étaient des chrétiens, de
véritables chrétiens, des enfants en Christ; mais ils avaient un défaut
capital, ils étaient charnels.
De sorte que
l’apôtre semble leur dire: «Je ne puis vous enseigner des vérités spirituelles
concernant la vie spirituelle, vous ne pourriez les comprendre.» Ce n’était
pas. qu’ils fussent stupides. Ils étaient très intelligents, très instruits,
mais ils étaient incapables de comprendre un enseignement spirituel. Ceci doit
nous apprendre cette leçon, que le trouble qui se produit dans l’Eglise de
Christ, parmi les chrétiens qui obtiennent une bénédiction pour la perdre ensuite,
vient de ce que ces chrétiens sont charnels; tout ce dont nous avons; besoin
pour conserver une bénédiction que nous avons obtenue, c’est de devenir
spirituels.
Nous devons choisir quelle sorte de vie
chrétienne nous voulons vivre: la vie charnelle ou la vie spirituelle. Choisissez la vie spirituelle, et Dieu vous l’accordera avec
joie.
Si nous voulons comprendre les paroles de
l’apôtre, il nous faut tout d’abord savoir exactement en quoi consiste cet état
de «chrétien charnel».
En premier lieu, un chrétien charnel
est celui qui reste perpétuellement comme un enfant. Voici une personne qui est
convertie depuis de longues années; elle devrait avoir atteint l’âge adulte
depuis longtemps, mais elle est restée semblable à un bébé. L’apôtre dit: «Je
vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la
supporter.» Un bébé, c’est délicieux, il n’y a rien de plus ravissant qu’un
petit bébé de six mois, avec ses joues vermeilles, son visage souriant, ses
petits pieds qui gigotent et ses petites mains qui s’agitent. Mais supposez
qu’après avoir admiré ce bébé, je revienne six mois plus tard et que je trouve
l’enfant exactement pareil, les parents diraient: «Nous sommes inquiets au
sujet de cet enfant; il ne grandit pas.»
Et si je revenais au bout de trois ans et
que je trouve l’enfant pareil à ce qu’il était quand il avait six mois, les
parents seraient fort tristes. Ils me diraient: «Le docteur dit que notre
enfant doit être malade; il ne grandit pas. Le docteur pense que c’est
extraordinaire qu’il soit encore en vie; et pourtant il vit.» Et supposez que
je revienne au bout de dix ans et que je trouve que l’enfant est toujours un
bébé!
Un bébé, c’est ravissant; mais un enfant
qui resterait toujours un bébé deviendrait pour ses parents un fardeau et une
cause de chagrin. Eh bien, la plupart des chrétiens de Corinthe étaient dans
cet état. Ils étaient restés des bébés. Qu’est-ce qui caractérise un bébé?
C’est qu’il ne peut rien faire par lui-même et qu’il ne peut rien faire pour
les autres.
Un bébé ne peut rien faire par lui-même. Beaucoup de chrétiens sont
dans ce cas. Leur pasteur doit être pour eux une véritable nourrice. C’est une
chose vraiment solennelle de penser que ces bébés, au point de vue spirituel,
ont besoin d’être constamment nourris par leur pasteur et que celui-ci est
obligé de s’occuper d’eux sans arrêt. Ils ne savent pas se nourrir eux-mêmes
par la lecture de la Parole de Dieu, il faut que quelqu’un les nourrisse. Ils
ne savent pas prier par eux-mêmes, il faut que quelqu’un prie pour eux. Ils ne
savent pas ce que c’est que de vivre en s’appuyant sur Dieu, il faut toujours
que quelqu’un s’occupe d’eux. Prenez garde de ne pas assister à des réunions
dans ce but, pour être nourris spirituellement comme un bébé qui reçoit son
biberon de sa nourrice. Que Dieu soit loué pour la prédication de l’Évangile et
pour la communion fraternelle dont nous jouissons ! Mais ne soyons pas comme
des bébés ! Vous savez que lorsqu’il y a un bébé dans une maison, il faut
que quelqu’un s’occupe de lui. Très souvent, la maman ne peut pas sortir à
cause de bébé, ou la bonne doit rester à la maison pour garder bébé, ou bien
c’est la nourrice qui doit s’en occuper, mais il faut toujours quelqu’un pour
s’occuper de bébé. On ne peut pas le laisser seul. Il y a des chrétiens qui
sont comme des bébés; il faut que le pasteur s’occupe d’eux continuellement,
ils ont toujours besoin d’être aidés. Au lieu de devenir des hommes forts, ces
chrétiens restent des bébés. Ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes et ils ne
peuvent pas. Non plus aider les autres. C’est exactement ce que nous voyons
dans l’épître aux Hébreux; nous y lisons ceci: «Vous, en effet, qui depuis
longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne
les première rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin
de lait et non d’une nourriture solide.». {Hébreux 5:12}
Qu’une personne nouvellement convertie
soit, au point de vue spirituel, comme un bébé de quelques mois, qu’elle ne
sache pas encore ce qu’est le péché, et qu’elle n’ait pas encore obtenu: la
victoire sur le péché, cela n’a rien de surprenant. Mais si, année après année,
cette personne reste dans le même état, et qu’elle continue à être vaincue par
le péché, c’est tout à fait anormal.
Rien ne peut empêcher un enfant de
grandir, sauf une grave maladie. Et si nous sommes obligés de dire
continuellement: «Seigneur, je suis encore charnel», alors nous sommes obligés
de dire: «Seigneur, mon âme est malade; elle a besoin d’être guérie.»
Ce qui caractérise le chrétien charnel,
c’est, en second lieu, que le péché domine sur lui. Quelle preuve l’apôtre Paul
donne-t-il lorsqu’il dit que les chrétiens de Corinthe sont des chrétiens
charnels? Après avoir déclaré: «Vous
êtes encore charnels», il ajoute: «En effet, puisqu’il y a parmi vous de la
jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels?» C’est absolument évident.
Vous agissez comme les autres hommes; vous n’agissez pas comme des hommes
transformés, renouvelés, qui vivent avec la puissance du Saint-Esprit et dont
le cœur est rempli: d’amour. Vous savez que le Dieu qui nous aime habite dans
la lumière, et que l’amour est le plus grand commandement, et que la Croix de
Christ est la plus grande preuve de l’amour de Dieu, et que le premier fruit de
l’Esprit, c’est l’amour. L’Évangile de Jean tout entier proclame l’amour de
Dieu. Et quand des personnes lâchent la bride à leur animosité, à leur orgueil,
à leur envie et provoquent des querelles et des divisions; quand vous les entendez
dire du mal des autres; quand un chrétien ne peut pas pardonner à un de ses
frères qui lui a fait du tort; quand une femme peut dire, en parlant de sa
voisine: «Cette maudite femme!», ou dire, en parlant d’une autre: «Oh! comme je
la déteste!», tout cela ce sont les fruits de l’esprit charnel.
Tout manque d’amour provient de la chair.
Le mot charnel
est un dérivé
du mot chair.
La chair est
égoïste, orgueilleuse et sans amour; c’est pourquoi tout péché contre l’amour
chrétien est une preuve que celui qui le commet est encore charnel.
Vous dites: «J’ai essayé de remporter la
victoire, mais j’ai échoué.» Je désire vous faire comprendre qu’il est inutile
d’essayer de porter des fruits spirituels, alors que vous êtes encore charnels.
Vous devez, d’abord être remplis du Saint-Esprit. Alors l’esprit charnel sera
vaincu et vous marcherez dans l’amour.
Et ceci n’est pas seulement vrai en ce qui
concerne les péchés contre l’amour chrétien, mais en ce qui concerne toutes
sortes de péchés. Prenez par exemple la mondanité, dont quelqu’un a dit qu’elle
avait «englué l’église»; prenez l’amour de l’argent; prenez l’amour du gain qui
conduit tant de gens à la poursuite de la richesse; prenez la recherche du luxe
et du plaisir, et des honneurs.
Tout cela ne provient il pas de la chair?
C’est ce qui satisfait la chair, ce que le monde trouve désirable; c’est là
qu’il trouve son plaisir. Et si vous vivez comme les gens du monde, c’est la
preuve que l’esprit du monde est en vous, et que vous êtes charnels. Car l’état
charnel est prouvé par la puissance du péché.
Quelqu’un me demandait dernièrement: «Que
pensez-vous du manque d’amour de la prière?» Il désirait savoir comment on
pouvait acquérir l’amour de la communion avec Dieu. Je lui dis: «Mon frère,
vous ne pouvez obtenir cet amour de la prière avant d’avoir acquis la certitude
qu’il ne peut venir de la chair.»
La chair ne peut se plaire aux choses de
Dieu. C’est là que réside votre difficulté. Il ne s’agit pas de dire ou
d’écrire dans votre journal: «Je prends la résolution de prier davantage.» Vous
ne pouvez pas vous y forcer. Mais que la hache tranche la racine de l’arbre;
déracinez l’esprit charnel. Mais comment peut-il être déraciné?
Vous ne pouvez pas le faire, mais laissez le
Saint-Esprit venir et condamner le péché, et faire mourir la chair, et le
Saint-Esprit viendra en vous. Et alors vous apprendrez à aimer la prière, à
aimer Dieu et à aimer votre prochain, et vous serez rempli de l’esprit
d’humilité, vos pensées se porteront vers les choses spirituelles et les choses
célestes. L’état charnel est la racine de tous les péchés.
J’arrive maintenant au point suivant. Si
nous désirons connaître exactement en quoi consiste cet état charnel, nous
devons faire bien attention au fait que l’état charnel peut coexister avec de grands
dons spirituels.
Souvenez-vous qu’il existe une grande
différence entre les dons spirituels et les grâces spirituelles. Beaucoup de
gens ne comprennent pas cela. Ainsi, parmi les Corinthiens, il y avait des dons
spirituels extraordinaires. Au chapitre premier de la première épître, Paul
dit: «Je rends à Dieu de continuelles actions de grâces..., car en Lui vous
avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la
connaissance.» C’était là une chose magnifique, pour laquelle il fallait
remercier Dieu. Et, dans la seconde épître, Paul déclare: «Comme vous excellez
en toutes choses..., faites en sorte d’exceller aussi dans cette oeuvre de
bienfaisance.». {2Corinthiens 8:7} Au treizième chapitre de la
première épître, voyez comment l’apôtre parle du don de prophétie, et de la foi
qui peut transporter les montagnes, et de la science de tous les mystères; mais
il leur dit aussi que tout cela ne sert de rien s’ils n’ont pas l’amour. Ils se
réjouissaient des
dons qu’ils
possédaient, et ne recherchaient point les grâces. Mais Paul leur montre «une
voie par excellence»: apprendre à aimer Dieu et à être humble. L’amour est la
plus grande chose, car l’amour est semblable à Dieu.
Nous devons nous rappeler—et c’est là une
chose solennelle—qu’un homme peut avoir le don de prophétie, qu’un homme peut
avoir du succès au service de Dieu dans une sphère particulière, et pourtant
que par son esprit de jugement, son orgueil et d’autres choses encore, il peut
donner la preuve que si ses dons spirituels sont remarquables, il ne possède
pas les grâces spirituelles.
Prenons bien garde que Satan ne nous
leurre avec cette idée: «Mais je travaille pour Dieu, et Dieu me bénit, et les
autres me considèrent, et je suis en aide à bien des gens.» Bien-aimés frères
en Christ, le fait qu’un homme charnel puisse posséder des dons spirituels est
une chose extrêmement solennelle; et l’homme le plus zélé, celui qui remporte
le plus de succès dans l’œuvre du Seigneur, peut avoir à s’agenouiller devant
Dieu et à se poser cette question: «Est-ce que moi-même, malgré les dons que le
Saint-Esprit m’a accordés, je ne pèche pas par manque d’humilité, ou d’amour,
ou de pureté, ou de sainteté?» Que Dieu nous sonde et nous éprouve!
Considérons maintenant le point suivant: l’état charnel
empêche l’homme de recevoir la vérité spirituelle. Vous voyez des centaines de
chrétiens qui ont faim de la parole de Dieu, ils l’écoutent avec plaisir et ils
disent: «Quelles magnifiques vérités! Quelles belles doctrines! Comme ce
prédicateur expose bien l’Évangile » Mais cela ne les aide pas du tout! Ou
bien, cela les aide pendant deux ou trois semaines, et ensuite la bénédiction
s’efface. Quelle en est la raison? Le mal est à la racine même; c’est l’état
charnel qui empêche la vérité spirituelle de faire son oeuvre dans les cœurs.
Je crains que dans nos églises nous ne
fassions souvent une terrible erreur. Nous prêchons à des chrétiens charnels,
ce qui ne convient qu’à des hommes spirituels, et ils trouvent cela admirable,
et ils en jouissent, et ils. disent: «C’est magnifique! Comme ce prédicateur
parle bien! Quelle connaissance profonde des vérités évangéliques!» Mais leurs
vies ne sont pas transformées; ils sont charnels, malgré l’enseignement
spirituel qu’ils reçoivent. S’il y a une chose que nous devions demander à
Dieu, c’est celle-ci: «Seigneur, fais que je ne reçoive pas des enseignements
spirituels dans un esprit charnel.» La seule chose qui puisse vous prouver que
vous avez reçu une bénédiction, c’est que vous vous trouviez transporté de
l’état charnel à l’état spirituel. Dieu désire faire cette oeuvre en nous;
demandons-lui donc de l’accomplir, croyons qu’il l’accomplira.
Maintenant, une question très importante
et très solennelle se pose: Est-il possible de passer de l’état charnel à l’état
spirituel? Et comment est-ce possible?
Je crois qu’en premier lieu il est
nécessaire d’avoir une vision exacte de la vie spirituelle et d’y croire. Le
fond de nos cœurs est tellement rempli d’incrédulité, sans que nous nous en
rendions compte, que nous avons de la peine à accepter l’idée que nous pouvons
devenir des hommes spirituels immédiatement. Nous ne le croyons pas.
J’ai entendu un jour une histoire très
intéressante. Je parlais avec un chrétien très expérimenté au sujet de mon
prochain voyage en Angleterre et je lui dis: «Dites-moi, quel est l’état
d’esprit des chrétiens en Angleterre? Vous avez travaillé parmi eux et vous les
connaissez bien?» Il me répondit : «Je crois que la pire chose, parmi les
chrétiens de ce pays, c’est l’incrédulité.» Et il se mit à me raconter l’histoire d’un jeune
homme qui travaillait dans l’œuvre de Dieu en Angleterre. Ce jeune homme
possédait des dons remarquables et mon. ami ne pourrait comprendre pourquoi,
avec de tels dons, il n’obtenait pas davantage de bénédictions. Tous deux
passèrent une journée entière à chercher quel pouvait être l’obstacle qui
empêchait ce jeune homme d’être béni, dans son travail pour Dieu. Peu à peu,
ils découvrirent que le motif véritable c’était l’incrédulité. Ce jeune homme ne croyait pas qu’il fût possible d’avoir une
vie consacrée. Il n’avait pas la certitude que Dieu était prêt à lui accorder
la bénédiction demandée. Ce soir-là, ce jeune homme devait faire une réunion.
Mais son ami lui dit: «Je ferai la réunion
à votre place. Rentrez chez vous et revenez me voir demain matin à neuf
heures.» Le jeune homme revint le jour suivant, et ils recommencèrent à parler
ensemble et à prier, et dans le cours: de la journée, le jeune homme saisit ce
que c’était que de croire en la puissance de Dieu pour une vie d’entière
consécration; Dieu lui accorda la bénédiction qu’il recherchait, et par la
suite son ministère fut dix fois plus fécond qu’auparavant. Oh! croyez que si
vous êtes prêt à recevoir cette bénédiction et si vous désirez la recevoir,
Dieu peut faire de vous un homme spirituel. Essayez seulement; tout d’abord,
tâchez d’avoir une claire vision de ce qu’est la vie spirituelle.
En quoi consiste cette vision? Vous savez
que l’Ecriture parle de deux puissances de vie, la chair et l’Esprit: la chair, c’est-à-dire la vie
sous la puissance du péché; l’Esprit, c’est-à-dire la vie de Dieu venant
prendre la place de notre vie. Ce dont nous avons besoin, et ce que la Bible
nous dit, c’est de donner notre vie tout entière, de mourir avec Christ, de
devenir comme rien et de recevoir la vie de Christ et la vie de l’Esprit qui
agiront pour nous. Croyez que cela peut être.
Vous dites: «C’est une chose si haute, si
sainte et si glorieuse, je ne crois pas que je puisse l’atteindre!» Non, vous
ne le pouvez pas. Mais Dieu vous l’enverra. Atteindre par vous-même, c’est un
grand danger; vous ne pouvez y atteindre, mais si vous croyez que Dieu désire,
à cause de son amour éternel, vous accorder du haut du ciel, et d’une façon
surnaturelle, la puissance du Saint-Esprit, alors Dieu vous accordera plus que
tout ce que vous pouvez demander ou penser.
Je crois qu’il est possible de vivre
chaque jour conduit par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que
Dieu répand son amour dans nos cœurs par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans la
Parole de Dieu, que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils
de Dieu. J’ai lu, dans la Parole de Dieu, que si nous sommes nés de nouveau,
nous marchons par l’Esprit, ou dans l’Esprit. Chers amis, c’est possible; c’est
là la vie à laquelle Dieu nous appelle, et pour laquelle Christ nous a
rachetés.
Dès qu’il eut versé son sang, Christ monta
au ciel pour envoyer le Saint-Esprit à son peuple. Dès qu’il fut glorifié, Sa
première action fut de donner le Saint-Esprit. Si vous croyez que le sang de
Christ vous purifie de tout péché, et que le Christ glorifié a la puissance de
répandre le Saint-Esprit dans votre cœur, vous avez fait le premier pas dans la
bonne direction.
Si misérable que vous puissiez vous
sentir, attachez-vous à Jésus. Il peut vous remplir du Saint-Esprit, car Il
vous a donné ce commandement: «Soyez remplis de l’Esprit.» En second lieu, ce
n’est pas suffisant d’avoir une vision exacte de cette vie spirituelle qui doit
être vécue; il est aussi très utile d’être réellement convaincu de notre état
charnel. C’est
là une leçon difficile à apprendre, mais utile.
Il y a une grande différence—je vous prie
de le noter—entre les péchés d’un inconverti et les péchés d’un croyant. Un
inconverti doit avoir d’abord la conviction du péché, et ensuite il doit
confesser son péché; vous admettez tous cela. Mais de quoi avez-vous été
convaincu tout d’abord?
De la grandeur de votre péché, de
l’étendue de votre culpabilité et du châtiment qui vous attendait. Mais à ce
moment-là vous n’avez pas pensé aux péchés intérieurs, aux péchés; spirituels.
Vous ne saviez même pas que cela existait. Dieu n’accorde pas toujours le
sentiment de cette sorte de culpabilité au moment de la conversion. Comment
donc peut-on être délivré de ces deux choses: les péchés les plus secrets et
les péchés intérieurs? Nous pouvons en être délivrés de la façon suivante:
après notre conversion, le Saint-Esprit nous montre notre état charnel, et
alors nous commençons à gémir, à être honteux de cet état charnel, et nous nous
écrions, comme l’apôtre Paul: «Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce
corps de mort?» Nous commençons alors à chercher qui peut nous venir en aide et
à nous demander: «Où pourrai-je obtenir la délivrance?»
Nous cherchons à obtenir cette délivrance
de différentes manières, en luttant et en prenant de bonnes résolutions; mais
c’est seulement en nous jetant aux pieds de Jésus que nous pouvons l’obtenir.
N’oubliez pas, si vous désirez devenir un homme spirituel, si vous désirez être
rempli du Saint-Esprit, que cette oeuvre ne peut être accomplie que par Dieu
lui-même. Dieu seul peut le faire. Combien notre vie, nos prières, notre
prédication seraient différentes, si la présence du Dieu saint qui remplit
l’Univers et l’Eternité nous était révélée! Dans ce but, Dieu veut nous amener
à mourir à nous-même. Quelqu’un me disait un jour: «C’est terrible, cet appel à
mourir!» Oui, ce serait terrible, si vous aviez à le faire par vos propres
forces. Mais si vous vouliez comprendre que Dieu a livré Jésus à la mort, et
que Dieu désire que vous, deveniez une même plante avec Lui en Sa mort, afin
que vous puissiez être délivré de la puissance maudite de la chair. Oh! croyez
que c’est une bénédiction d’être entièrement brisé et plongé dans le désespoir,
afin d’apprendre à se confier en Dieu seul.
Voilà le point auquel vous devez arriver:
«La chair prévaut et triomphe en moi, et je ne puis la vaincre. O Dieu, aie
pitié de moi ! Seigneur, viens à mon aide !» Et Dieu exaucera votre prière. Oh
! inclinez-vous devant Dieu et confessez-Lui votre faiblesse.
Et maintenant, considérons le troisième
point: il
faut croire qu’on peut passer de l’état charnel à l’état spirituel en quelques
instants. Les
gens veulent croître spirituellement et passer ainsi de l’état charnel à l’état
spirituel, et ils ne peuvent y parvenir. Ils recherchent les réunions et les
études bibliques, et pensent qu’ils parviendront, par ce moyen, à croître
spirituellement et à passer de l’état charnel à l’état spirituel. L’état
charnel est un état maladif, et la croissance ne peut venir qu’après la
guérison. Le chrétien charnel est un bébé en Christ. C’est un enfant de Dieu,
Paul le dit, mais il est atteint d’une terrible maladie qui l’empêche de
grandir. Comment la guérison peut-elle venir?
Elle
ne peut venir que de Dieu, et Dieu désire vous l’accorder immédiatement.
D’autre part, sachez qu’un chrétien qui
devient un
homme spirituel n’a
pas encore atteint la
maturité spirituelle. Il ne faut pas attendre d’un nouveau veau converti, qui a obtenu
la plénitude du Saint-Esprit, ce qu’on peut attendre d’un chrétien d’expérience
qui possède la plénitude du Saint-Esprit depuis vingt ans. Dans la vie
spirituelle, il y a divers degrés de croissance et de maturité. Mais
auparavant, il y a un
pas à faire:
vous devez changer de position et, au lieu de rester dans la vie charnelle, entrer dans la vie spirituelle.
Remarquez la raison pour laquelle on
emploie ces deux expressions. Dans l’homme charnel, il y a cependant une vie
spirituelle; mais vous savez que les choses sont nommées d’après ce qui
constitue leur caractère principal. Un objet peut être employé à plusieurs
usages, mais on le nomme d’après son usage principal. Une chose peut avoir
plusieurs caractéristiques, mais on la nomme d’après la caractéristique la plus
frappante. Ainsi, Paul dit aux Corinthiens, en d’autres termes: «Vous n’êtes
pas des hommes spirituels, mais des hommes charnels, des enfants en Christ. En effet,
puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme?»
Toutefois, l’homme spirituel n’a pas
encore atteint la perfection finale; il doit encore croître. Mais si vous
l’observez, vous voyez que ce qui est le plus frappant, dans sa personne et sa
conduite, c’est qu’il est vraiment consacré à Dieu. Il n’est pas parfait, mais
c’est un homme qui a pris une position juste et qui a dit: «Seigneur, je me
suis donné à Toi pour être conduit par Ton Esprit. Tu m’as accepté et Tu m’as
béni, et maintenant je suis conduit par le Saint-Esprit.» Emparons-nous de
cette certitude que, avec l’aide de Dieu, nous pouvons abandonner notre
position actuelle et prendre une nouvelle position.
Un serviteur de Dieu visitait un malade
âgé de soixante-dix ans; il lui parla du sang de Christ et le malade lui
répondit: «Oh! oui, je sais que le sang de Jésus peut nous sauver, et je sais
que si Dieu ne nous pardonne pas, nous ne pourrons pas entrer au ciel.» Mais le
pasteur voyait que le vieillard n’avait pas du tout la conviction du péché. Il
répondait toujours «oui», mais sans aucune conviction. Le pasteur commençait à
désespérer. Il se mit à prier, demandant à Dieu de l’aider à faire comprendre à
cet homme son état de péché. Tout à coup, une idée lui vint. Le soi de la
chambre du malade était’ couvert de sable; le pasteur traça une ligne sur le
sol avec sa canne; d’un côté, il écrivit les mots: Péché—Mort—Enfer et, de
l’autre côté: Christ—Vie—Ciel. Le: vieillard lui demanda: «Que faites-vous?» Le
pasteur répondit: «Regardez. Croyez-vous qu’une seule lettre d’un des mots qui
se trouvent à gauche de la ligne puisse changer de place et passer par-dessus
la ligne?—Bien sûr que non.»
Alors le pasteur dit d’un ton solennel:
«Un pécheur ne peut pas non plus passer du mauvais côté au bon côté. Cette
ligne partage l’humanité en deux: ceux qui sont sauvés sont ceux qui se
trouvent à droite, et ceux qui ne sont pas sauvés sont ceux qui se trouvent à
gauche. Seul Christ peut nous faire passer du côté gauche au côté droit. De
quel côté êtes-vous?»
Le malade ne répondit rien. Le pasteur
pria avec lui et rentra à la maison en demandant à Dieu de bénir son message.
Le lendemain, il revint voir le malade et lui posa de nouveau la question: «De
quel côté êtes-vous?» Le malade soupira et répondit: «Du mauvais côté.» Mais
peu de temps après il accepta l’Evangile et se donna à Christ.
J’aimerais pouvoir, de la même façon,
tracer une ligne sur le sol et demander à ceux d’entre vous qui croient que
Dieu leur a donné Son Saint-Esprit pour les conduire, et qui connaissent la
joie qu’apporte la plénitude du Saint-Esprit, de se placer à droite de cette
ligne. Ensuite, je demanderais à ceux qui se sentent encore charnels de se placer
à gauche et de dire: «O Dieu, je dois confesser que ma vie chrétienne est en
grande partie une vie charnelle, et que je suis sous la puissance de la
chair.»
Et
alors, je plaiderais avec ceux-là et je. leur dirais qu’ils ne peuvent pas
vaincre par eux-mêmes la puissance de la chair, ni en être délivrés par leurs
propres efforts, mais qu’il leur faut venir à Christ pour être délivrés, car
Lui seul peut les faire entrer dans cette vie nouvelle. Vous êtes à Christ et
Christ est à vous; tout ce que vous avez à faire est de vous confier en Lui, et
Il vous révélera la puissance de la Croix et vous donnera la victoire sur la
chair. Jetez-vous aux pieds du Seigneur, confessez-Lui votre péché et votre
incapacité. Et Il vous donnera la délivrance. Nous arrivons maintenant au
dernier point.
Nous avons: vu, en premier lieu, qu’il était
nécessaire d’avoir une claire vision de la vie spirituelle; en second lieu, qu’il était
nécessaire d’être convaincu de notre état charnel; en troisième lieu, qu’il n’y avait
qu’un pas à faire pour passer de l’état charnel à l’état spirituel; et maintenant, nous arrivons
au dernier point: il
est nécessaire de faire le pas décisif en croyant ‘que Christ a le pouvoir de
nous garder. Ce
n’est pas une simple perspective, ce n’est pas une consécration que nous
pouvons obtenir par nos propres forces, ce n’est pas une expérience que nous
pouvons faire par la puissance de notre volonté. Non. Tous ces éléments peuvent
être présents, mais le principal, c’est de regarder à Christ et de croire qu’il
a la puissance de nous garder demain, après-demain, toujours; nous devons avoir
la vie de Dieu en nous. Nous avons besoin d’une vie qui peut résister à toutes
les tentations, une vie qui ne durera pas seulement jusqu’à la prochaine
«réunion de consécration», mais qui durera jusqu’à la mort. Nous voulons, par
la grâce de Dieu, faire l’expérience de ce que la Toute-Puissance de Christ
habitant en nous peut accomplir, et de tout ce que Dieu peut faire par nous.
Dieu attend, Christ attend, le Saint-Esprit
attend. Ne voyez-vous pas en quoi vous avez eu tort, et pourquoi vous avez erré
si longtemps dans le désert? Ne voyez-vous pas le bon pays, le pays de la
promesse, où Dieu veut vous introduire, vous garder et vous bénir?
Rappelez-vous l’histoire de Josué et Caleb et des espions envoyés à Canaan. Dix
des espions dirent, au retour: Nous ne pourrons pas vaincre ces gens-là. Mais
Caleb et Josué dirent: Nous les vaincrons, car Dieu l’a promis. Saisissez
aujourd’hui les promesses de Dieu. Ecoutez Sa Parole: «La loi de l’Esprit de
vie en Jésus-Christ m’a affranchi, de la loi du, péché et de la mort.». {Romains 8:2} Emparez-vous de cette promesse
et demandez à Dieu d’accomplir en vous par Son Saint-Esprit ce qu’il a offert.
Approchez-vous de Dieu maintenant. Ne vous
inquiétez pas de ne rien éprouver, aucune sensation, aucune excitation, aucune
illumination. Venez et appuyez-vous sur la Parole de Dieu, de l’Eternel.
Dieu
a promis, comme Père, d’accorder le Saint-Esprit à chacun de ses enfants
affamés {1}.
Comment ne vous- le donnerait-Il pas?
Comment ne donnerait-Il pas le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent:?’
Comment n’accomplirait-Il pas Sa promesse? Aussi vrai que Christ fut donné pour
vous sur le calvaire; aussi vrai que vous avez cru à la puissance du sang de
Christ, le Saint-Esprit a été donné pour vous et moi. Ouvrez vos cœurs et soyez
«remplis du Saint-Esprit». Venez, et croyez que le sang de Christ peut vous
purifier. Confessez votre état charnel et vous serez lavés par le Sang; puis,
confiez-vous dans le Christ vivant pour recevoir la bénédiction du
Saint-Esprit.
{1}
Luc 11:11-13.
IV.
MIS A PART PAR LE SAINT-ESPRIT
«Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des
prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon, appelé Niger, Lucius de Cyrène,
Manahen... et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et
qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour
l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils
leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Barnabas et Saul, envoyés
par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie.» {Actes 13:1-4}
Dans l’histoire que rapporte notre texte,
nous trouverons de précieuses pensées pour nous guider quant à ce que Dieu
demande de nous et à ce que Dieu veut faire pour nous. La grande leçon des
versets que j’ai cités est celle-ci: Que c’est le Saint-Esprit qui dirige l’œuvre de
Dieu sur la terre !
Et ce qu’il nous faut faire si nous
voulons travailler vraiment pour Dieu, et si nous voulons que Dieu bénisse
notre travail, c’est de veiller à ce que nous soyons dans une relation juste
avec le Saint-Esprit, que nous Lui donnions tous les jours la place d’honneur
qui lui appartient, et que dans tout notre travail, et ce qui plus est, dans
toute notre vie intérieure privée, le Saint-Esprit ait toujours la première
place. Laissez-moi vous faire remarquer quelques-unes des précieuses pensées
que notre texte suggère.
Et, avant toutes choses, nous voyons que Dieu a ses plans à
Lui à l’égard de Son royaume. Son Eglise à Antioche avait été fondée. Dieu avait Ses
plans et Ses intentions à l’égard de l’Asie et à l’égard de l’Europe. Il les
avait conçus; ils étaient à Lui et Il les révélait à Ses serviteurs. Nous
parlons d’une campagne d’évangélisation dans l’Est de Londres; mais ne
savons-nous pas tous que notre Commandant en chef organise la campagne, et que
ses généraux et ses officiers ne connaissent pas toujours les grands plans? Ils
reçoivent souvent des ordres cachetés, et ils doivent compter sur Lui pour
connaître les ordres. Dieu, dans le ciel, a Ses plans pour l’Est de Londres,
nous n’en doutons pas; Il a des désirs et une volonté à l’égard du travail à
faire et de la façon de le faire. Béni soit l’homme qui pénètre les secrets de
Dieu et qui travaille selon les ordres de Dieu!
Il y a quelques années, à Wellington, nous
avons ouvert un Institut missionnaire qui est considéré comme un grand et beau
bâtiment. Aux séances d’inauguration, le directeur a dit quelque chose que je
n’ai jamais oublié. Il nous fit remarquer: «L’année dernière, nous nous sommes
réunis ici à l’occasion de la pose de la première pierre, et qu’y avait-il à
voir alors? Rien que des débris, des pierres, des briques et les ruines d’un
vieux bâtiment qui avait été démoli; un petit nombre de personnes savaient ce
que serait ce bâtiment qu’on allait édifier. Personne ne le connaissait
parfaitement dans tous les détails, sauf un homme: l’architecte. Dans son
esprit, tout était clair et, lorsque l’entrepreneur, les maçons et les menuisiers
se mirent à l’ouvrage, ils prirent de lui leurs ordres et le moindre des:
ouvriers dut obéir aux ordres, et ce bel édifice a. été achevé. De même,
ajouta-t-il, l’inauguration de ce bâtiment aujourd’hui n’est que la pose de la
première pierre d’un édifice dont Dieu seul connaît la destinée. Mais Dieu a
Ses. ouvriers et Ses plans clairement dessinés, c’est à nous d’attendre que
Dieu nous révèle au fur et à mesure ce qu’il est utile que nous connaissions de
sa volonté.
Nous avons simplement à être fidèles dans
l’obéissance, accomplissant ses ordres. Dieu a un plan pour Son Église sur la
terre et pour Son Église dans notre pays. Mais hélas.! nous faisons trop
souvent nos propres plans et nous nous imaginons savoir ce qui doit être fait.
Nous demandons d’abord à Dieu de bénir nos faibles efforts, au lieu de refuser
absolument d’aller si Dieu ne marche pas devant nous. Dieu a fait des plans
pour l’œuvre et pour l’extension de Son royaume. C’est l’œuvre particulière du
Saint-Esprit. «L’œuvre pour laquelle Je les ai appelés.» Que Dieu nous aide
tous à avoir peur de porter la main «sur l’arche de Dieu», à moins que nous ne
soyons poussés par le Saint- Esprit.
Et voici la seconde pensée: Dieu peut et veut
révéler à Ses serviteurs Sa volonté. Oui, béni soit Dieu, des communications descendent
encore du
haut des
cieux. Comme nous lisons ici ce que le Saint-Esprit a dit, de même l’Esprit
Saint parlera à Son Église et à Son peuple. Dans ces derniers temps, Il l’a
souvent fait. Il s’est révélé à certains hommes en particulier, et par Son
enseignement divin, Il les a conduits vers des champs de travail que les autres
ne pouvaient d’abord ni comprendre, ni approuver; Il les a conduits à employer
des méthodes qui ne se recommandaient pas à la majorité; Il les a fait passer
par des chemins que les autres n’approuvaient pas. Le Saint-Esprit enseigne
encore Son peuple de notre temps. Remercions Dieu de ce que, dans nos sociétés
missionnaires et dans nos missions antérieures, et dans mille autres formes de
travail, la direction du Saint-Esprit est connue; mais nous sommes tous prêts à
confesser, je crois, qu’elle est trop peu connue. Nous n’avons pas suffisamment appris à
nous attendre à Lui, et nous voulons ici faire une déclaration solennelle
devant Dieu: O Dieu, nous voulons nous attendre davantage à Toi pour que Tu
nous révèles Ta volonté!
Ne demandez pas seulement à Dieu la
puissance. Plus d’un chrétien a ses propres plans sur lesquels Dieu doit
envoyer la puissance. L’homme travaille avec sa volonté propre et Dieu doit
accorder la grâce, c’est une des raisons pour lesquelles Dieu accorde souvent
si peu de grâce et si peu de succès. Prenons tous notre vraie place devant Dieu
et disons: La force de Dieu ne manque pas à ce qui est fait selon la volonté de
Dieu; ce qui est fait selon la volonté de Dieu doit avoir la puissante
bénédiction divine, et qu’ainsi notre premier désir soit que la volonté de Dieu
nous soit révélée.
Si vous me demandez: est-ce chose facile
de recevoir des communications d’En-Haut et de les comprendre? Je puis vous
donner la réponse: c’est chose facile pour ceux qui sont en relations étroites
avec le ciel et qui comprennent ce que c’est que de s’attendre à Dieu. Bien
souvent, nous demandons: Comment peut-on connaître la volonté de Dieu? Et quand
nous sommes dans la perplexité, nous prions avec ferveur pour que Dieu nous
réponde immédiatement. Mais Dieu ne peut révéler Sa volonté qu’à un cœur qui,
est humble, tendre et vide. Dieu ne peut révéler Sa volonté dans les
perplexités et les difficultés spéciales qu’à un cœur qui a appris à Lui obéir
et à l’honorer loyalement dans les petites choses et dans la vie de tous les
jours. Cela m’amène à la troisième pensée. Remarquez les dispositions de
ceux à qui le Saint-Esprit révèle la volonté de Dieu. Que lisons-nous ici? Il y
avait là plusieurs hommes servant le Seigneur dans leur ministère et jeûnant,
et le Saint-Esprit vint et leur parla. Il y a des gens qui comprennent ce
passage comme s’il s’agissait d’une séance de Comité missionnaire. Nous voyons
ici un champ qui s’ouvre, nos missions sont établies dans d’autres champs et
nous allons prendre pied dans ce champ-là. La chose est virtuellement décidée
et nous allons: prier à ce sujet. Mais, dans ces temps anciens, les choses se
présentaient d’une manière toute différente. Je doute qu’aucun d’entre eux ait
pensé à l’Europe, car plus tard Paul lui-même essaya de retourner en Asie,
jusqu’à ce qu’une vision dans la nuit l’appelât par la volonté de Dieu.
Regardez ces hommes. Dieu avait fait des choses merveilleuses. Il avait étendu
l’Eglise à Antioche et Il avait accordé de riches et grandes bénédictions.
Maintenant, voici ces hommes servant le Seigneur dans leur ministère, dans la
prière et dans le jeûne. Quelle profonde conviction; ils ont que tout doit
venir directement du ciel! Nous sommes en communion avec le Seigneur
ressuscité; nous devons rester étroitement unis à Lui, et: d’une manière ou
d’une autre, Il nous fera connaître ce qu’il désire. Et ils étaient là, vides,
ignorants, sans forces, mais heureux et remplis! de joie, dans une profonde
humilité. O Seigneur, semblent-ils dire, nous sommes Tes serviteurs, et dans le
jeûne et la prière, nous nous attendons à Toi. Quelle est Ta volonté à notre
égard?
Est-ce qu’il n’en fut pas de même pour
Pierre? Il était sur la terrasse, jeûnant et priant, loin de penser à la vision
et au commandement d’aller prêcher l’Évangile à Césarée. Il ignorait ce que son
travail pourrait être. Que Dieu nous accorde que cela devienne notre position
et que nous réalisions tous que c’est dans des cœurs entièrement livrés au
Seigneur Jésus, dans des cœurs qui se séparent du monde et même des. exercices
religieux ordinaires, et qui s’adonnent à la prière fervente et s’attendent à
Dieu que c’est dans des cœurs comme ceux-là que Dieu manifestera Sa céleste
volonté.
Vous savez que le mot «jeûnant» est répété
une seconde fois (dans le troisième verset): «Ils jeûnaient et priaient.» Quand
vous priez, vous aimez à entrer dans votre cabinet, comme Jésus le recommande,
et à fermer la porte. Vous mettez dehors toutes les affaires, la société, le
plaisir et quoi que ce soit qui puisse vous distraire, et vous voulez être seul
avec Dieu. Mais quand même, sous une forme, le monde matériel vous suit: vous
avez besoin de manger. Ces hommes voulaient échapper à l’influence du matériel
et du visible, et ils. jeûnaient. Ce qu’ils mangeaient était juste de quoi
subvenir aux besoins de la nature, et dans l’ardeur de leur âme, ils voulaient
exprimer leur abandon de toutes choses sur la terre en jeûnant devant Dieu. Oh!
que Dieu nous donne cette intensité dans le désir, cette séparation de tout
parce que nous voulons nous attendre à Dieu, afin que le Saint-Esprit nous
révèle de Dieu la volonté bénie!
Quelle est maintenant la volonté de Dieu:
comme le Saint-Esprit la révèle? Elle tient en quelques mots: Mis à part par le
Saint-Esprit. Voici
la note dominante du message du ciel: «Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre
à laquelle je les ai appelés. C’est mon oeuvre, j’en prends soin moi-même, j’ai
choisi et appelé ces hommes, et je vous demande, à vous qui représentez
l’Eglise de Christ sur la terre, de les mettre: à part pour moi.»
Considérez ce message du ciel sous son
double aspect. Ces hommes devaient être mis à part par le Saint-Esprit, et c’était à l’Eglise
de faire ce travail de mise à part. Le Saint-Esprit pouvait se fier à ces hommes pour le
faire dans un bon esprit. Ils étaient là, demeurant dans la communion de
l’invisible, et le Saint-Esprit pouvait leur dire: Faites le travail de me
mettre à part ces deux hommes. C’étaient là les. hommes que le Saint-Esprit
avait préparés, et Il pouvait dire d’eux: Qu’ils soient mis à part pour Moi.
Nous en arrivons à la racine, à la vie
même de nos besoins comme ouvriers du Seigneur. La question que nous nous
posons est celle-ci: Que faut-il pour que la puissance de Dieu repose sur nous
avec plus de force, pour que la bénédiction soit répandue avec plus d’abondance
parmi: ces pauvres gens et ces pécheurs qui périssent, parmi lesquels nous
travaillons? Et la réponse du ciel est celle-ci: J’ai besoin d’hommes mis à
part par le Saint-Esprit. Qu’est-ce que cela signifie? Vous savez qu’il y a
deux esprits sur la terre: Christ a dit en parlant du Saint-Esprit «que le
monde ne peut le recevoir»; Paul a dit: «Nous n’avons pas reçu l’esprit du
monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu.»
Voilà le plus grand besoin de chaque
travailleur: que l’esprit du monde s’en aille et que l’Esprit de Dieu entre
pour prendre possession de la vie intérieure et de l’être tout entier. Je suis
sûr qu’il y a des serviteurs de Dieu qui crient souvent à Dieu pour que le
Saint-Esprit descende sur eux comme un Esprit de puissance pour leur oeuvre, et
quand ils sentent cette puissance en eux et qu’ils sont bénis, ils en remercient
Dieu. Mais Dieu veut quelque chose de plus et de mieux. Dieu veut que nous
recherchions le Saint-Esprit et sa puissance dans notre propre cœur et dans
notre vie, pour vaincre le vieux moi, pour rejeter le péché, et pour que
l’image magnifique et bénie de Jésus soit reproduite en nous.
Il y a une: différence entre la puissance
du Saint-Esprit comme don, et la puissance de l’Esprit qui nous donne la grâce
de mener une vie sainte. Un homme peut souvent posséder une mesure de la
puissance de l’Esprit, mais s’il n’a pas une grande mesure de l’Esprit en tant
qu’Esprit de grâce et de sainteté, cette lacune sera apparente dans son
travail. Il peut être le moyen de conversions, mais il ne saura pas aider les
autres à s’élever à un niveau plus haut de vie spirituelle, et quand il viendra
à disparaître, une grande partie de son oeuvre périra avec lui. Mais un homme
qui est mis à part par le Saint-Esprit est un homme qui s’est donné pour dire:
Père, que le Saint-Esprit ait plein pouvoir sur moi, dans mon foyer, dans mon
caractère, dans chaque parole de ma bouche, dans chaque pensée de mon cœur,
dans mes sentiments à l’égard des autres ! Que le Saint-Esprit ait les
pleins pouvoirs !
Est-ce cela qui a été le désir le plus
ardent et l’alliance de votre cœur avec votre Dieu, d’être un homme ou une
femme mis à part par le Saint-Esprit? Je vous prie d’écouter la voix du ciel:
«Mettez-moi à part, dit le Saint-Esprit, Barnabas et Saul.» Oui, je le répète,
mis à part par le Saint-Esprit. Que Dieu fasse que cette parole pénètre au
tréfonds de notre être pour nous sonder, et si nous découvrons que nous ne
sommes pas sortis entièrement du monde, si Dieu nous révèle que la vie propre,
la volonté propre et l’exaltation du moi sont en nous, humilions-nous devant
Lui. Nous avons besoin de prendre du temps pour nous humilier devant Dieu et
pour demander à Dieu que Lui-même nous humilie sous Sa puissante main. Homme,
femme, frère, sœur, vous êtes un ouvrier mis à part par le Saint-Esprit. Est-ce
bien vrai? Est-ce cela qui a été votre désir le plus ardent? Est-ce pour cela
que vous vous êtes livrés entièrement? Est-ce à cela que vous vous êtes
attendus par la foi en la puissance de notre ressuscité et tout-puissant
Seigneur Jésus? Sinon, voici l’appel de la foi et voici la clé de la bénédiction:
Mis
à part par le Saint-Esprit. Que Dieu grave cette parole dans nos cœurs.
J’ai dit que le Saint-Esprit avait parlé à
cette église en tant qu’église capable de faire ce travail. Le Saint-Esprit se
fiait à elle. Que Dieu fasse que nos églises, nos sociétés missionnaires, nos
unions de travailleurs chrétiens, que tous nos directeurs, nos membres du
Conseil et nos membres de Comité soient des hommes et des femmes qualifiés pour
la tâche de mettre
à part des
ouvriers par le Saint-Esprit. Nous pouvons aussi demander cela à Dieu. Que
chacun demande à ses frères et à ses sœurs de s’unir à Lui dans la prière, dans
ce but.
Cette sainte association avec te
Saint-Esprit dans son oeuvre nous rend conscients de nos responsabilités et
nous pousse à l’action. Ces hommes, que firent-ils? Ils mirent à part Paul et Barnabas, et
il est écrit, concernant ces deux hommes, qu’étant envoyés par le Saint-Esprit,
ils descendirent à Séleucie. Oh! quelle union! Le Saint-Esprit dans le ciel
fait une partie du travail, et l’homme sur la terre fait l’autre partie. Après
que ces hommes eurent été consacrés sur la terre, il est écrit, dans la Parole
inspirée de Dieu, qu’ils furent envoyés par le Saint-Esprit.
Remarquez que cette association est un
appel à un renouveau de prière et de jeûne. Depuis un certain temps, peut-être
depuis quelques jours, ils avaient servi le Seigneur dans leur ministère et
jeûné. Le Saint-Esprit parle et ils doivent faire le travail et s’associer, et
sur l’heure, ils se rassemblent pour prier et jeûner encore. Voilà dans quel
esprit ils obéissent au commandement du Seigneur.
Et ceci nous enseigne que: c’est non
seulement au début de notre travail chrétien, mais pendant toute la durée de
notre ministère que nous avons besoin de puiser notre force dans la prière.
S’il y a une pensée: concernant l’Eglise de Christ qui par moments m’accable de
chagrin, s’il y a une pensée en ce qui concerne ma propre vie, dont j’ai honte,
s’il y a une pensée que l’Eglise de Christ n’a pas encore acceptée et saisie,
s’il y a une pensée qui me pousse à crier à Dieu.: «Oh! Enseigne-nous par Ta
grâce des choses nouvelles!», c’est la pensée de la merveilleuse puissance que
la prière doit avoir dans le Royaume de Dieu. Nous nous en sommes encore si peu
servis! Nous, avons- tous lu ce passage du «Voyage du Chrétien», de Bunyan, où
Chrétien découvre qu’il a dans son sein la clé qui ouvre la porte du donjon
(1).
Nous avons la clé qui peut ouvrir le
donjon de l’incrédulité et du paganisme. Mais, oh! Nous sommes beaucoup plus
occupés de notre travail que de là prière. Nous croyons plus efficace de parler
aux hommes que de parler à Dieu. Apprenons de ces hommes que l’œuvre que le
Saint-Esprit nous commande de faire doit nous appeler à un renouveau de jeûne
et de prière, à une nouvelle consécration à Dieu et à une nouvelle union avec
lui. Ces hommes s’adonnèrent au jeûne et à la prière, et si dans notre travail
chrétien nous faisions Une plus large place à la prière, il y aurait plus de
bénédiction dans notre vie intérieure. Si nous sentions, prouvions et rendions
témoignage au monde que notre seule force consiste à garder à chaque minute le
contact avec Christ, ce qui permet à Dieu de travailler en nous à chaque
minute, si tel était notre esprit, nos vies ne seraient(elles pas plus saintes
par la grâce de Dieu? Ne porteraient-elles pas beaucoup plus de fruits?
Je ne connais pas d’avertissement plus
solennel dans la Parole de Dieu que celui que nous trouvons dans Galates 3, où
Paul demande: «Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir
par la chair?» Comprenez-vous ce que cela signifie? C’est un terrible danger
dans le travail pour Christ, comme dans une vie chrétienne commencée avec
beaucoup de prières, commencée par le Saint-Esprit; et la parole s’adresse à
nous: Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la
chair? Dans les premiers temps de notre impuissance et de nos perplexités, nous
avons beaucoup prié et Dieu a répondu, et Il a béni, puis notre organisation
s’est perfectionnée, et notre équipe de travailleurs a grandi; mais
graduellement, l’organisation, le travail et l’a hâte ont tellement pris
possession de nous que la puissance du Saint-Esprit, dans laquelle nous avons
commencé quand nous n’étions qu’un petit nombre, s’est presque perdue. Oh! je
vous en supplie, remarquez-le bien. C’est avec un renouveau de jeûne et de
prière, avec plus de prière et de jeûne que cette compagnie de disciples a
exécuté le commandement du Saint-Esprit: «Mon âme, ne t’attends qu’à Dieu seul.»
C’est là notre travail le plus élevé et le plus important. Le Saint-Esprit
descend en réponse à la prière de la foi.
Quand Jésus fut monté au ciel et qu’il
s’assit sur son trône, le marchepied du trône fut pendant dix jours le lieu où
les disciples dans l’attente crièrent à Lui. Et c’est la loi du Royaume: le Roi
sur son trône, les serviteurs sur le marchepied. Que Dieu nous trouve là sans
cesse!
Voici la dernière pensée: Quelle
merveilleuse bénédiction quand nous permettons au Saint-Esprit de conduire et
de diriger le travail et quand nous lui obéissons. Vous connaissez l’histoire
de la mission pour laquelle Barnabas et Saul furent envoyés. Vous savez quelle
puissance il y avait avec eux. Le Saint-Esprit les avait envoyés et ils
allèrent de lieu en lieu et reçurent de grandes bénédictions. Le Saint-Esprit
était celui qui les conduisait. Vous vous souvenez comment ce fut, par
l’Esprit, que Paul fut empêché de retourner en Asie et qu’il fut conduit en
Europe. Oh! Quelle bénédiction reposait sur ce petit groupe d’hommes et sur
leur service pour le Seigneur!
Je vous en prie, apprenons à croire que
Dieu a une bénédiction pour nous. Le Saint-Esprit, dans les mains duquel le
Seigneur a placé le travail, a été appelé «le pouvoir exécutif de la Sainte
Trinité». Le Saint-Esprit n’a pas seulement la puissance, mais Il est l’Esprit
d’amour. Il se meut sur ce sombre monde, Il se meut sur notre pays et sur
chaque sphère de travail et Il est désireux de bénir. Pourquoi n’y a-t-il pas
plus de bénédictions? Il ne peut y avoir qu’une seule réponse: nous n’avons-
pas honoré le Saint-Esprit comme nous aurions dû le faire. Quelqu’un peut-il
dire.: ce n’est pas vrai? Est-ce que chaque chrétien qui réfléchit n’est pas
prêt à s’écrier: Mon Dieu, pardonne-moi de n’avoir pas honoré le Saint-Esprit
comme j’aurais dû le faire. Je l’ai contristé, j’ai permis au moi, à la chair
et à ma volonté propre de travailler là où le Saint-Esprit aurait dû être
honoré? Que Dieu me pardonne d’avoir permis au moi et à la chair, et à ma volonté
propre, d’occuper la place que Dieu réservait au Saint-Esprit. Oh! le péché est
plus grand que nous ne le savons. Quoi d’étonnant qu’il y ait tant d’échecs et
de faiblesses dans l’Eglise de Jésus-Christ!
{1}
L’auteur
s’adresse à des chrétiens anglais, à qui l’ouvrage de John Bunyan: «Le Voyage
du Chrétien», est familier. Cet ouvrage a été
traduit en 120 langues. La traduction française est disponible au format Bible
Online.
V.
LA REPENTANCE DE PIERRE
«Le Seigneur, s’étant retourné, regarda
Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant
que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il
pleura amèrement.».
{Luc 22:61,62}
Ceci marque un tournant dans l’histoire de
Pierre. Christ lui avait dit: «Tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me
suivras plus tard.» Pierre n’était pas dans l’état voulu pour suivre Christ,
parce qu’il n’avait pas renoncé à lui-même; il ne se connaissait pas lui-même,
et c’est pourquoi il ne pouvait suivre Christ. Mais quand il sortit et pleura
amèrement, un grand changement se produisit dans sa vie. Christ lui avait dit
précédemment: «Quand tu seras converti, affermis tes frères.» C’est au moment
dont nous parlons que Pierre fut converti.
Je remercie Dieu pour l’histoire de
Pierre. Je ne connais aucun personnage de la Bible dont l’histoire me procure
un tel réconfort. Quand nous considérons son caractère, sujet à tant de
défaillances, et quand nous considérons ce que Christ a fait de lui par la
puissance du Saint-Esprit, nous nous disons qu’il y a de l’espoir pour chacun
de nous. Mais rappelez-vous que Pierre, avant de pouvoir être rempli du
Saint-Esprit et devenir un homme nouveau, dut sortir et pleurer amèrement; il
dut être humilié. Si nous voulons comprendre cela, je crois que nous devons
considérer quatre choses. Tout d’abord, nous devons considérer Pierre, le fidèle
disciple de Jésus; ensuite,
Pierre
quand, il vivait pour lui-même; après cela, Pierre se repentant; et enfin, ce que Christ a fait
de Pierre par le Saint-Esprit.
Voyons, tout d’abord, Pierre, le fidèle
disciple de Jésus. Jésus
appela Pierre à laisser ses filets et à le suivre. Pierre obéit immédiatement,
et il put déclarer par la suite: «Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons
suivi.» Pierre avait renoncé à tout pour suivre Jésus. Pierre avait
fidèlement obéi à Jésus. Rappelez-vous, quand Jésus lui dit: «Jetez le filet du côté droit
de la barque et vous trouverez du poisson»; Pierre, le pêcheur, savait qu’il
n’y avait pas de poisson à cet endroit-là, car il avait travaillé toute la nuit
sans rien prendre; mais il répandit: «Sur ta parole, je jetterai le filet.» Il
se soumit à la parole de Dieu. Pierre avait une grande foi. Quand il vit Jésus marcher sur
la mer, il s’écria: «Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur
les eaux», et à la voix de Christ, il sortit de la barque et marcha sur les
eaux. Jésus parle de Pierre comme de la pierre sur laquelle il bâtira, son
Église et Il dit qu’il lui donnera les clefs du royaume des cieux. Pierre était
un homme remarquable, un fidèle disciple de Jésus. Et pourtant, il lui manquait
bien des choses.
Maintenant, considérons Pierre alors qu’il
vivait pour lui-même, et se confiait en lui-même et cherchait sa propre gloire. Vous
vous rappelez qu’aussitôt après lui avoir dit: «Ce ne sont pas la chair et le
sang qui t’ont révélé ces choses, mais c’est mon Père qui est dans les cieux»,
Jésus commença à parler de ses souffrances à ses disciples, et Pierre osa lui
dire: «A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela nie t’arrivera pas», {Mathieu 16:22} et Jésus fut obligé de lui
dire: «Arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale! Car tes pensées ne sont pas
les pensées de Dieu, mais celles des hommes.»
Pierre, avec sa volonté propre et se fiant
à sa propre sagesse, défendait à Christ de souffrir et de mourir. D’où cela
venait-Il? De ce que Pierre se confiait en lui-même et en son opinion
personnelle au sujet des choses divines. Nous voyons que plus tard, à plusieurs
reprises, la question de savoir qui était le plus grand fut discutée par les
disciples, et Pierre était l’un d’entre eux, et il pensait qu’il avait vraiment
droit à la première place. Il cherchait sa propre gloire. Pierre vivait pour
lui-même.
Quand Christ lui avait parlé de ses
souffrances et avait dû lui dire: «Arrière de moi, Satan», Christ avait ajouté:
«Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge
de sa croix et qu’il me suive.» Nul ne peut suivre Christ s’il n’a fait cela.
Il faut d’abord renoncer à soi-même.
C’est là la première condition pour
devenir un disciple de Christ; mais Pierre ne comprenait pas cela et ne pouvait
obéir à cet ordre. Et qu’arriva-t-il? Lors de la dernière nuit, Jésus lui dit:
«Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.» Mais Pierre,
qui avait confiance en lui-même, déclara: «Quand tous t’abandonneraient, moi je
ne t’abandonnerai pas! Je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort.»
Pierre disait cela sincèrement, et il avait réellement l’intention de le faire;
mais Pierre ne se connaissait pas vraiment.
Nous chantons dans un de nos cantiques:
«Pur comme Toi!», et nous pensons sans doute aux péchés individuels qui nous
séparent de Dieu. Mais pensons-nous également à, notre «moi» qui est notre
nature même et qui est impur? Pensons-nous à la chair qui est entièrement sous
la puissance du péché? Nous avons besoin d’en être délivrés. Pierre ne le
savait pas, et c’est pourquoi, plaçant sa confiance en lui-même, il en vint à
renier Jésus.
Considérons maintenant la repentance de
Pierre. Pierre
avait renié Jésus trois fois, et Jésus se retourna et regarda Pierre; et ce
regard de Jésus brisa le cœur de Pierre, et aussitôt il réalisa l’étendue du
péché qu’il venait de commettre, la terrible chute qu’il avait faite, et
«Pierre sortit et pleura amèrement».
Oh! qui pourrait nous dire la profondeur
de ce repentir! Durant les heures qui suivirent, cette nuit-là, le lendemain,
quand il vit Jésus crucifié et enseveli, et le jour suivant, le jour du
sabbat,— oh! dans quelle honte, dans quel désespoir, il doit avoir passé ce
jour! Mon Seigneur est mort, mon espérance est morte et j’ai renié mon
Seigneur! Après cette vie d’amour, après ces trois années de communion
spirituelle, j’ai renié mon Seigneur! O Dieu, aie pitié de moi! Je ne pense pas
que nous puissions réaliser la profondeur de l’humiliation dans laquelle sombra
Pierre à ce moment-là. Mais nous arrivons maintenant à an tournant dans la vie
de Pierre; le premier jour de la semaine, Jésus apparut à Pierre {1}, et dans la soirée, Il
apparut aux onze disciples. Plus tard, sur les bords du Lac de Galilée, Il lui
demanda trois fois: «M’aimes-tu?», et Pierre fut attristé parce que le Seigneur
lui rappelait ainsi qu’il l’avait renié trois fois; et il répondit tristement,
mais avec droiture: «Seigneur, tu sais toutes choses; tu sais que je t’aime.»
Pierre fut ainsi préparé à être délivré de son moi. Christ le conduisit avec les
autres disciples jusqu’au marchepied du trône, et Il lui dit d’attendre là;
puis, le jour de la Pentecôte le Saint-Esprit descendit et Pierre fut
transformé. Il ne faut pas que vous pensiez seulement: «Je puis constater le
changement qui s’est produit en lui, sa hardiesse, sa puissance, sa
connaissance des Saintes-Écritures, et les résultats bénis de sa prédication le
jour de la Pentecôte.» Nous devons remercier Dieu pour tout cela. Mais il se
produisit, dans le cœur de Pierre, un changement plus profond et plus important
que celui-là. La nature même de Pierre fut changée.
Pour nous en rendre compte, lisons la
première épître de Pierre. Vous savez en quoi consistait l’erreur de Pierre: il
avait déclaré à Christ qu’il ne pouvait souffrir et mourir. «Cela ne t’arrivera
pas», avait-il dit. Nous voyons par là qu’il ne savait pas ce que c’était que de
passer de la mort à la vie. Quand Christ l’avertit en lui disant: «Tu me
renieras», Pierre proteste en disant qu’il ne le fera pas; cela nous montre
combien peu il connaissait ce qu’il y avait dans son cœur. Mais quand nous
lisons l’épître de Pierre, nous voyons qu’il déclare: «Si vous êtes outragés
pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire,
l’Esprit de Dieu, repose sur vous.». {1Pierre 4:14} Ces paroles ne sont pas de
l’ancien Pierre, elles sont inspirées par l’Esprit de Christ. Quand Pierre
déclare: «Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi
armez-vous de la même pensée», nous comprenons quelle transformation Pierre a
subie. Au lieu de renier Christ, il trouve de la joie à renoncer à lui-même, à
mourir à lui-même. Et c’est ce que nous voyons dans le livre des Actes quand,
convoqué devant le Sanhédrin, il déclare hardiment: «Il faut obéir à Dieu
plutôt qu’aux hommes»; {Actes 5:29} et nous le voyons, ainsi que
les autres apôtres, se retirer joyeux d’avoir été jugé digne de subir des
outrages pour le nom de Christ. Considérons le changement profond qui s’est
produit dans le cœur de l’apôtre Pierre, ce Pierre qui vivait pour lui-même,
qui se confiait en lui-même, qui cherchait sa propre gloire. Cette transformation,
c’est œuvres de Christ en lui par le Saint-Esprit.
Cette histoire de Pierre doit être celle
de chaque enfant de Dieu. Cette histoire nous montre ce que le Saint-Esprit
peut faire en chacun de nous. Il ne suffit pas de prier pour l’œuvre de Dieu,
de prier pour une effusion du Saint-Esprit; pour que l’œuvre de Dieu puisse
prospérer, il faut que chacun de nous, individuellement, reçoive la bénédiction
divine.
Examinons maintenant quelles leçons nous
pouvons tirer de l’histoire de Pierre. La première leçon, la voici: on peut être très
zélé, très dévoué pour le service de Dieu, et même obtenir des résultats bénis,
et cependant être encore sous le pouvoir de la chair.
C’est une vérité solennelle; Dieu seul
connaît quels sont ceux qui sont dans ce cas, et qui ont peut-être travaillé
pour Lui pendant cinq, dix ou vingt ans. Pierre, avant de renier Christ, avait
chassé des démons et guéri des malades. Et certains peuvent avoir obtenu des
résultats en prêchant l’Évangile et pourtant se trouver encore, comme Pierre,
sous le pouvoir de la chair. Il faut que nous réalisions que c’est justement à
cause de cela, que la puissance de l’Esprit de Dieu ne peut agir par nous comme
Dieu voudrait qu’elle puisse agir.
Réalisez-vous que le Dieu Tout-Puissant
désire vous accorder une bénédiction deux fois plus grande et accorder aux
autres, par votre moyen, dix fois plus de bénédictions? Mais il y a quelque
chose qui l’en empêche, et ce qui l’en empêche, c’est notre «moi». Nous parlons
de l’orgueil de Pierre, de l’impétuosité de Pierre, de sa confiance en
lui-même. Tout cela vient d’une seule cause: le moi. Christ avait dit: «Si
quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même», et Pierre n’avait
jamais compris ces paroles, il n’avait jamais obéi à cet ordre. De là venaient
ses défaillances.
Et
il y a beaucoup d’enfants de Dieu, et même de serviteurs de Dieu, qui vivent
pour eux-mêmes.
Quelle pensée solennelle et quel sujet de
prière urgent! O Dieu, révèle-le nous, afin qu’aucun de nous ne vive pour
lui-même! Il est arrivé à des gens qui avaient travaillé pour Dieu pendant
vingt ans, qui avaient peut-être occupé une position importante, de recevoir de
Dieu cette révélation et d’en être écrasés de honte. Quelle tristesse, quelle
souffrance, quelle agonie jusqu’à ce qu’ils aient obtenu la délivrance! Pierre
sortit et pleura amèrement, nous est-il dit.
Et voici maintenant la seconde leçon: c’est le Seigneur Jésus
lui-même qui nous montre la puissance du «moi:». Comment Pierre, ce Pierre
charnel, ce Pierre qui accomplissait sa volonté propre, est-il devenu, l’homme
de la Pentecôte et l’auteur de deux épîtres? C’est parce que Christ s’est
chargé de lui, Christ a veillé sur lui, Christ l’a enseigné et l’a béni. Les
avertissements que Christ lui a donnés faisaient partie de son éducation; et, à
la fin, il y eut ce regard d’amour. Dans sa souffrance, Christ n’a pas oublié
Pierre, mais il s’est tourné vers lui et l’a regardé. Et «Pierre sortit et
pleura amèrement». Le Christ qui conduisit Pierre à la Pentecôte est encore
parmi nous, et Il attend pour se charger de ceux qui veulent se consacrer à
Lui.
Peut-être pensez-vous: Ah! voilà bien le
malheur! Je vis pour moi-même, je cherche ma propre volonté et mon propre
plaisir; comment puis-je être délivré de moi-même? Voici ma réponse: Seul le
Seigneur Jésus peut vous délivrer; nul autre ne peut vous libérer de la
puissance du «moi». Et que vous demande-t-il de faire? Il vous demande
simplement de vous humilier devant Lui.
{1}
Cette
apparition de Christ à Pierre n’est pas mentionnée dans les Évangiles; mais
l’apôtre Paul en fait mention dans l’Épître aux Corinthiens. {1Corinthiens 15:5}
VI.
ENTIÈRE CONSÉCRATION
«Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son
armée; il avait avec lui trente-deux rois, des chevaux et des chars. Il monta,
mit le siège devant Samarie, et l’attaqua. Il envoya dans la ville des
messagers à Achab, roi d’Israël, et lui fit dire: Ainsi parle Ben-Hadad: Ton
argent et ton or sont à moi, tes femmes et tes plus beaux enfants sont à moi.
Le roi d’Israël répondit: Roi, mon seigneur, comme tu le dis, je suis à toi
avec tout ce que j’ai.». {1Roi 20:1-4}
Ce que Ben-Hadad demandait, c’était une reddition sans
conditions, et
Achab fit ce qui lui était demandé et répondit au roi de Syrie: a Roi, mon
seigneur, comme tu le dis, je suis à Toi avec tout ce que j’ai!» Ces paroles,
je voudrais que chaque chrétien puisse les adresser à Dieu: «Roi, mon seigneur,
je suis à Toi avec tout ce que j’ai!» Si nous voulons être bénis par Dieu, il
faut nous consacrer entièrement à Lui.
J’étais en Écosse, je me trouvais en
compagnie de plusieurs personnes, et nous parlions ensemble de la situation de
l’Eglise de Christ, et des besoins de l’Eglise et des croyants; il y avait
parmi nous un serviteur de Dieu qui s’occupait de former des chrétiens pour
l’œuvre de Dieu. Je lui demandai quel était, à son avis, le plus grand besoin
de l’Eglise, et quel était le message qu’il fallait prêcher.
Il me répondit tranquillement, avec
assurance: «La
consécration absolue à Dieu est la chose principale.» Et il se mit à m’expliquer
que, parmi ceux qu’il avait à former pour le service de Dieu, ceux qui étaient
vraiment consacrés, même s’ils n’étaient pas très avancés dans la connaissance
des choses spirituelles, avaient le désir d’être instruits et de faire des
progrès, alors que ceux qui n’étaient pas vraiment consacrés retournaient
souvent en arrière et abandonnaient l’œuvre de Dieu. La première condition,
pour obtenir la. bénédiction divine dans toute sa plénitude, c’est d’être entièrement
consacré à Dieu.
Dieu répond aux prières que vous lui
adressez pour vous et pour ceux qui vous entourent en vous posant cette
question: «Veux-tu
te consacrer entièrement à Moi? «Que lui répondrez-vous? Dieu sait qu’il y a des
centaines de chrétiens qui ont répondu affirmativement dans le secret de leur
cœur, et que des centaines d’autres désirent le faire, mais n’osent pas. Enfin,
il y en a qui ont dit oui, mais qui ont échoué, et qui se sentent condamnés
parce qu’ils n’ont pas trouvé le secret de la puissance pour vivre cette vie de
consécration.
Voyons tout d’abord ce que Dieu réclame
de nous. Dieu
est la Fontaine de Vie, l’unique Source d’existence, de puissance et de bonté,
et dans tout l’univers, il n’y a rien de bon qui ne soit l’œuvre de Dieu. Dieu
a créé le soleil, la lune, les étoiles, les fleurs, les arbres et l’herbe;
toutes ces choses lui appartiennent et lui sont soumises. Quand Dieu revêt le
lis des champs de toute sa splendeur, le lis n’est-il pas entièrement soumis à
Dieu, consacré à Celui qui lui donne sa beauté?’
Croyez-vous que Dieu puisse faire son
oeuvre dans le cœur de Ses enfants rachetés s’ils ne sont pas entièrement
consacrés à Lui? C’est impossible. Dieu est vie, amour, bénédiction, puissance
et beauté infinie, et Dieu trouve son plaisir à accorder tous ses dons à chaque
chrétien prêt à Le recevoir; mais c’est justement l’absence de cette
consécration absolue qui empêche Dieu d’agir.
Vous savez que, dans la vie de tous les
jours, chaque objet doit être utilisé pour un emploi spécial et nettement
déterminé. J’ai un stylo dans ma poche. Ce stylo est entièrement consacré à une
seule fonction: écrire. Et pour que je puisse écrire lisiblement, il faut que
ce stylo se laisse guider par ma main. Si un autre le tient en même temps que
moi, il me sera impossible d’écrire lisiblement. Mon pardessus est consacré à
me couvrir. L’église est consacrée aux services religieux.
Croyez-vous que Dieu puisse faire Son
oeuvre en vous si votre être immortel ne lui est pas entièrement consacré?
C’est impossible. Le temple de Salomon fut entièrement consacré au service de
Dieu lors de l’inauguration. Et chacun de nous est le temple de Dieu, dans
lequel Dieu habite et où il travaillera avec puissance à une condition: cette
condition, c’est d’être entièrement consacré à Dieu. Dieu nous le demande, Dieu
en est digne et, sans cette consécration absolue, Dieu ne peut accomplir Son
oeuvre en nous.
C’est Dieu qui accomplit l’œuvre en nous. Je suis certain que beaucoup
de chrétiens disent: «Ah! Cette entière consécration implique tant de choses!»
A l’issue d’une réunion sur la sanctification, une personne me fit remettre une
lettre dans laquelle elle disait: «J’ai traversé tant d’épreuves et de
souffrances, et je sens que je vis encore tellement pour moi-même, que je n’ose
pas envisager le renoncement absolu, parce que je sais que cela me causera tant
d’angoisse et de douleur.» Mais Dieu ne vous demande pas de vous consacrer
entièrement à Lui par vos propres forces, ou par la puissance de votre volonté;
Dieu veut accomplir l’œuvre en vous. Ne lisons-nous pas dans la Parole de Dieu:
«C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir?»
Nous devons nous prosterner devant Dieu jusqu’à ce que nos cœurs aient appris à
croire que l’Eternel Lui-même viendra en nous pour chasser ce qui est faux,
pour ôter ce qui est mauvais et pour faire ce qui est bon à Ses yeux.
Regardez les personnages de l’Ancien
Testament, comme Abraham. Croyez-vous, que c’est par hasard que Dieu a trouvé
cet homme, le Père des croyants et l’Ami de Dieu, et croyez-vous qu’Abraham,
par lui-même et sans l’aide de Dieu, possédât une telle foi, une telle
obéissance et une telle piété? Vous savez bien que non. Dieu l’a formé et l’a
préparé, afin d’en faire un instrument pour Sa gloire. Dieu ne déclare-t-il pas
à Pharaon: «Je t’ai suscité pour manifester en toi mon pouvoir?» Si Dieu dit
cela de Pharaon, à plus forte raison le dira-t-Il de chacun de Ses enfants.
Venez à Dieu avec votre faible désir; et
si vous craignez que votre désir ne soit pas assez ardent, si vous pensez: je
ne suis pas prêt à accepter tout ce qui peut arriver, je ne me sens pas le
courage de dire que je puis surmonter tous les obstacles et remporter la
victoire, apprenez à connaître votre Dieu et à mettre votre confiance en Lui
aujourd’hui même. Dites: «Mon Dieu, je te demande de me donner la force de
vouloir.» Si quelque chose vous retient, si vous êtes effrayé à la pensée du
sacrifice à faire, venez à Dieu aujourd’hui et mettez-Le à l’épreuve; ce qu’il
vous commandera de faire, Il vous donnera la force pour l’accomplir. Dieu vient
à vous et vous offre d’accomplir son oeuvre en vous.
Tous ces désirs, qui sont dans votre cœur,
c’est l’action de l’aimant divin qu’est Jésus-Christ. Jésus a vécu une vie
d’entière consécration, Il a pris possession de vous, Il vit dans votre cœur
par Son Saint-Esprit. Vous lui avez résisté bien longtemps, mais Dieu vous
appelle maintenant à vous humilier et à vous confier en Lui, afin que vous puissiez
Lui appartenir entièrement. Il s’approche de vous aujourd’hui. Ne voulez-vous
pas venir et vous confier en Lui pour qu’il puisse accomplir Son oeuvre en vous
et vous sanctifier?
Dieu accepte ce que nous Lui apportons. Dieu fait Son oeuvre dans le
secret de notre cœur, Dieu nous presse par Son Saint-Esprit de venir à Lui et
de nous livrer à Lui entièrement. Mais souvenez-vous que, lorsque vous vous
approchez de Dieu pour vous consacrer à Lui, vous pouvez avoir conscience de
l’imperfection de cette consécration et vous dire: «Est-elle absolue?»
Rappelez-vous qu’un jour Jésus-Christ a dit à un homme: «Tout est possible à
celui qui croit.» Et cet homme s’écria: «Je crois! viens au secours de mon.
incrédulité!». {Marc 9:24} Et cette foi triompha du démon
et le démon fut chassé. Si vous venez à Dieu en disant: «Seigneur, je me
consacre à Toi entièrement», même si vous le dites avec un cœur tremblant et
avec le sentiment de votre impuissance et de votre imperfection, Dieu fera Son
oeuvre en vous. Ne craignez rien, venez tel que vous êtes, et la puissance du
Saint-Esprit manifestera sa force dans votre faiblesse.
Ne savez-vous pas que le Saint-Esprit agit
avec puissance, malgré la faiblesse de la nature humaine? Voyez le Seigneur
Jésus à Gethsémané. La Bible nous dit que «par un esprit éternel, Il s’est
offert Lui-même à Dieu». L’Esprit de Dieu l’a rendu capable d’accomplir ce
sacrifice. Et pourtant quelle tristesse, quelle angoisse, quelle agonie et
quelle prière! Extérieurement, nous ne voyons aucun signe de la puissance du
Saint-Esprit, et pourtant l’Esprit de Dieu était là. De même, quoique faible et
tremblant, croyez que l’Esprit de Dieu agit en vous, ne craignez point, mais
livrez-vous à Lui.
Nous avons besoin de l’aide de Dieu pour
que, dans notre vie journalière, Dieu occupe véritablement la place qui lui
revient et soit: «Tout en tout». Si c’est cela que nous voulons pour notre vie
entière, commençons aujourd’hui à détourner nos regards de nous-même et à
regarder à Dieu. Inclinez-vous devant Dieu et dites dans le secret de votre cœur:
«O Dieu, j’accepte Tes conditions; j’ai prié pour obtenir la bénédiction et
pour être en bénédiction aux autres; j’accepte Tes conditions et je me consacre
à Toi entièrement.» Vous pouvez ne rien éprouver, vous pouvez ne pas le réaliser,
mais Dieu prendra possession de vous si vous vous confiez en Lui. Quelle oeuvre
immense pourrait être accomplie dans notre pays, pour le temps et pour l’éternité,
si chaque enfant de Dieu disait aujourd’hui: «Je me consacre entièrement à Dieu.»
Non seulement Dieu accomplit l’œuvre en
nous, mais c’est Lui qui la maintient. Beaucoup de gens disent: «J’ai souvent été ému à une
réunion ou à une. convention, je me suis consacré à Dieu, mais cela n’a pas
duré.» Mais quand Dieu a commencé Son oeuvre en nous, quand Dieu a accepté
notre consécration, c’est Dieu Lui-même qui nous garde et nous soutient.
Croyez-vous cela? En ce qui concerne la consécration, nous sommes deux: Dieu et moi. Auriez-vous peur de vous confier
au Dieu Tout-Puissant? Dieu est prêt à vous aider.
Comme le dit ce beau cantique: Jour après jour gardé par Son amour, Jour
après jour à l’abri sous Son aile. Si Dieu permet que le soleil brille jour après jour,
sans interruption, ne mettra-t-Il pas Sa vie en nous jour après jour, continuellement?
Pourquoi n’avez-vous
pas fait
cette expérience? Parce que vous n’avez pas mis votre confiance en Dieu, parce
que vous ne vous êtes pas consacré à Dieu avec cette certitude.
La vie d’entière consécration a ses
difficultés. Je ne le nie pas. Et même cette vie présente beaucoup plus que des
difficultés: c’est une vie qu’il est impossible aux hommes de vivre. Mais, par la
grâce de Dieu, par la puissance de Dieu, par la puissance du Saint-Esprit qui
habite en nous, cette vie est possible pour nous, Dieu soit loué. Croyez, que
Dieu vous maintiendra. Certains d’entre vous ont lu la vie de ce grand
chrétien, Georges Müller qui, le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire,
parlait de la bonté de Dieu envers lui. Quel était le secret de son bonheur et
des bénédictions qu’il avait reçues de Dieu? Il disait qu’il y avait deux raisons.
La première, c’est que, par la grâce de Dieu, il avait pu conserver une
conscience pure jour après jour; la seconde, c’est qu’il aimait la Parole de
Dieu. C’est bien vrai. Garder une conscience pure par une obéissance entière à
Dieu jour après jour, et être en communion avec Lui par Sa Parole et par la
prière, voilà ce qu’est une vie d’entière consécration.
Une vie consacrée à deux faces: la
première, c’est: l’entière
consécration au travail que Dieu veut que je fasse; la seconde, c’est de laisser Dieu agir
comme Il lui plaît.
En premier lieu, nous devons
accomplir l’œuvre que Dieu nous donne à faire. Soumettez-vous entièrement à
la volonté de Dieu. Vous savez quelle est Sa volonté; toutefois vous êtes loin
de la connaître entièrement. Dites à Dieu aujourd’hui: «Par Ta grâce, je désire
faire Ta volonté en toutes choses, chaque jour et à chaque instant. Que toutes
mes paroles soient à Ta gloire, que tous mes sentiments soient pour Ta gloire,
qu’il n’y ait ni affection, ni haine dans mon cœur qui ne soit pour Ta gloire {1}, et en accord avec Ta sainte
volonté.» On me dira: «Croyez-vous que ce soit possible?» Je vous dirai:
«Qu’est-ce que Dieu vous a promis? Dieu n’a-t-il pas la puissance de remplir de
Son Esprit celui qui se livre entièrement à Lui?» Dieu attend pour vous bénir
en abondance.
Depuis que le monde existe, jamais
l’oreille n’a entendu, ni l’œil n’a vu ce que Dieu a préparé d’avance pour ceux
qui s’attendent à Lui. Dieu a préparé pour vous des choses dont on n’a jamais entendu
parler, des bénédictions plus merveilleuses que tout ce qu’on pourrait
imaginer, plus puissantes que tout ce qu’on pourrait concevoir. Ce sont des
bénédictions divines. Oh! venez à Dieu aujourd’hui et dites: «Je me donne
entièrement à Dieu pour faire Sa volonté.» C’est Dieu qui vous rendra capable
d’être fidèle.
Dites ensuite: «Je me donne
entièrement à Dieu, afin qu’il accomplisse en moi ce qui lui plaît.» Dieu désire faire Son oeuvre
dans le cœur de Ses enfants d’une façon que nous ne pouvons comprendre, mais
que la Parole de Dieu nous révèle, et Il désire agir en nous à chaque instant
de la journée. Dieu veut maintenir la vie en nous; mais notre consécration doit
être accomplie avec une foi simple, enfantine et illimitée.
Cette entière consécration nous apportera
une bénédiction! merveilleuse. Ce qu’Achab déclare à son ennemi, le roi
Ben-Hadad: «O roi, mon seigneur, je suis à Toi avec tout ce que j’ai», ne le dirions-nous
pas à notre Dieu et Père qui nous aime?’ Si nous le disons, la bénédiction
divine viendra sur nous. Dieu veut que nous soyons séparés du monde; nous sommes
appelés à sortir du monde qui hait Dieu. Sortons donc et disons à Dieu:
«Seigneur, tout pour toi»! Si vous dites cela en priant, Dieu acceptera votre
don et Il vous apprendra ce que cela implique.
Oui, Dieu vous bénira. Vous avez prié pour
obtenir la bénédiction. Mais rappelez-vous que, pour l’obtenir, il faut être
entièrement consacré. Que se passe-t-il quand la maîtresse de maison sert le thé
à ses invités? Pourquoi verse-t-elle le thé dans les tasses? Parce que la tasse
est vide et que l’invité la lui donne pour recevoir du thé. Mais si l’invité
versait de l’encre, ou du vinaigre, ou bien du vin dans sa tasse, la maîtresse
de maison pourrait-elle la remplir de thé? Dieu peut-Il nous remplir du
Saint-Esprit, peut-Il nous bénir si nous ne sommes pas entièrement consacrés à
Lui? C’est impossible. Croyons que Dieu a de merveilleuses bénédictions en
réserve pour nous si nous voulons venir à Lui aujourd’hui en disant d’un cœur
confiant, même si notre volonté est tremblante: «Seigneur, j’accepte ce que Tu
demandes, je suis à Toi avec tout ce que j’ai. Je me consacre à Toi entièrement.»
Vous n’éprouverez peut-être pas un sentiment
de délivrance aussi fort et aussi net que vous aimeriez éprouver; mais
humiliez-vous devant Dieu et reconnaissez que vous avez attristé le Saint-Esprit
par votre volonté propre, votre confiance en vous-même et vos propres efforts.
Acceptez ensuite ce que Dieu dit: «Qu’en nous, c’est-à-dire en notre chair, il
n’y a rien de bon»; rien ne peut vous aider, sauf une vie nouvelle venant en
vous. Vous devez renoncer à vous-même une fois pour toutes. Alors Christ
viendra prendre possession de vous.
Quand Pierre fut-il délivré? Quand le
changement fut-il accompli?’ Le changement commença avec le repentir de Pierre,
ensuite le Saint-Esprit descendit et remplit son cœur. Dieu le Père veut nous
donner la puissance de l’Esprit. L’Esprit de Dieu habite en nous. Nous devons
louer Dieu pour cela et ensuite confesser comment nous avons attristé le
Saint-Esprit. Après cela, nous devons nous incliner devant Dieu et Lui demander
qu’il nous fortifie par Son Esprit et qu’il nous remplisse de Sa puissance. Et
comme l’Esprit nous révèle Christ, Christ viendra habiter en nous pour toujours
et notre égoïsme sera expulsé.
Nous devrions nous humilier devant Dieu et
Lui confesser l’état de l’Eglise entière. Il n’y a pas de mots pour décrire le
triste état de l’Eglise de Christ sur la terre. Pensez aux chrétiens qui vous entourent.
Je ne parle pas des chrétiens de nom, ou des chrétiens professants, mais de
centaines et de milliers de chrétiens honnêtes et zélés qui ne vivent ni pour
la gloire de Dieu, ni par Sa puissance.
Nous avons besoin de confesser les péchés
du peuple de Dieu et de nous humilier nous-mêmes. Nous sommes membres de ce
corps malade, et l’état maladif de ce corps sera un obstacle pour nous, à moins
que nous ne venions à Dieu pour nous donner nous-mêmes entièrement et absolument
à Dieu.
Même dans l’œuvre de Dieu, nous voyons se
manifester la volonté propre et les pensées propres; bien rares sont ceux qui
s’attendent à Dieu et se laissent diriger par le Saint-Esprit. Confessons-le. J’ai
entendu parler d’un chrétien zélé qui disait que la pensée de la séparation et
de la mort était «cruelle». Est-ce là votre pensée? Est-ce là ce qu’un chrétien
doit penser? La mort fut pour Christ le chemin de la gloire. Pour la joie qui
lui était réservée, Il a souffert la croix. C’est à la croix que naquit la
gloire éternelle de Christ. Aimez-vous Christ? Désirez-vous vivre en Lui et non comme Lui? Alors la mort doit être
pour vous la chose la plus désirable qui soit; la mort à soi-même, l’union avec
Christ. La séparation, pensez-vous que ce soit dur d’être libre du monde, et
par là d’être uni à Dieu et à Son amour, d’être préparé par cette séparation à
vivre et à marcher avec Dieu chaque jour?
Oh! venez à Christ et jetez à Ses pieds
votre vie charnelle et égoïste! Puis, confiez-vous en Lui. Ne vous fatiguez pas
à essayer de tout comprendre à ce sujet, mais venez à Lui avec la certitude que
le Christ vivant viendra en vous avec la puissance de Sa mort et la puissance
de Sa vie. Et le Saint-Esprit vous donnera Christ tout entier, Christ crucifié
et Christ ressuscité et vivant dans la gloire.
La
seconde partie de cet ouvrage est publiée sous le titre: «CHRIST NOTRE VIE».
{1}
Note
du traducteur.—Je
ne me suis pas cru le droit de modifier la pensée de l’auteur. Cependant, il
semble difficile d’admettre qu’une haine puisse être pour la gloire de Dieu (à moins
qu’il ne s’agisse de la haine du mal).