dimanche 3 mars 2013

(2) CHRIST RESSUSCITE ET TOUT CE QUI NE POURRA JAMAIS ETRE ÉBRANLÉ T. AUSTIN - SPARKS

TABLE DES MATIÈRES de la deuxième partie

VII - LA MANNE CACHÉE
VIII - LE SECRET DE LA LIBERTÉ ET DU REPOS
IX - SENS ET VALEUR DE LA FILIATION
X - PLAN DIVIN ET RESSOURCE DIVIN
XI - LA VITALITÉ ESSENTIELLE D’UNE VIE ÉQUILIBRÉE ET BIEN AJUSTÉE
XII - L'OBÉISSANCE DE LA FOI

(Traduction et adaptation : Jean-Marc TOURN (2009)

VII - LA MANNE CACHÉE.

« Les disciples pressaient Jésus en disant: Maître, mange donc ! Mais Il leur dit: J’ai pour me nourrir une autre nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se demandèrent entre eux: Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de Celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confié. » (Jean 4: 31-34)

    « Les disciples lui demandèrent: Que devons-nous faire pour accomplir les oeuvres que Dieu attend de nous ? L’œuvre de Dieu c’est que vous croyiez en Celui qui m’a envoyé, leur répondit Jésus. Sur quoi, ils dirent: Quel miracle nous feras-tu voir pour que nous puissions croire en Toi ? Que vas-tu faire ? Pendant qu’ils traversaient le désert, nos ancêtres ont mangé la manne, comme le dit ce texte de l’Ecriture: Il leur donna à manger un pain qui descendit du ciel. Mais Jésus leur répondit: Je vous l’assure en vérité: ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, c‘est mon Père qui vous donne le pain du ciel, le vrai Pain….Seigneur, dirent-ils, donne-nous toujours de ce pain là….Si je suis descendu du Ciel, ce n‘est pas pour faire ce qui me plaît, mais pour accomplir la volonté de Celui qui « m’a envoyé.» (Jean 6: 28-32, 34, 38)

« En vérité, en vérité je vous le dis: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n‘aurez point la vie en vous. Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour; car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Le Père qui m’a envoyé a la vie en Lui-même et c’est Lui qui me fait vivre; ainsi, celui qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi. C’est ici le pain descendu du Ciel. Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé; eux, ils sont morts, mais celui qui mange ce pain-ci vivra pour toujours. »
 (Jean 6: 53-58)

« Si quelque un est décidé à faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre initiative. » (Jean 7: 17)

    Dans Jean 4: 32 et 34, apparaissent certains faits implicites. Le premier: une source d’énergie secrète - « J’ai une nourriture que vous ne connaissez pas » Il y a un lien entre la volonté de Dieu et cette énergie secrète: la force de Christ est dépendante de la volonté de Dieu. Puis, plus loin, il est parlé d’une connexion avec le plan divin, la pleine réalisation de ce qui est la satisfaction véritable, de la même façon qu’une nourriture adaptée satisfait le corps lorsque l'on en a besoin. Si le corps demande de la nourriture et est satisfait d’une nourriture bien adaptée à son besoin, il en est de même pour notre relation avec Dieu; ce qui veut dire qu’il existe un plan divin et la réalisation totale de ce plan divin est le seul moyen de répondre au besoin le plus criant et de satisfaire pleinement, d’enlever les douleurs de la faim et de surmonter toute faiblesse de l’heure.

L’obéissance, chemin de plénitude

   Il est clair que l’obéissance est la voie qui mène à la plénitude. Dans ce passage, Jésus souligne la valeur toute simple de la nourriture et de ses composantes. L’une des ses composantes est le continuité de la vie; une autre est la satisfaction du besoin; une autre encore la croissance, l’amélioration, le développement, la maturité, la réalisation d’une plénitude.
    Si nous transférons cela dans le spirituel, nous observons à quel point la question de nourriture est primordiale pour l’être intérieur. Vous ne prenez pas un repas une fois pour toutes, pour le restant de votre vie. Spirituellement, le Seigneur ne veut pas juste nous sauver, mais Il désire nous voir grandir. Les enfants de Dieu sous-alimentés  sous-développés, mal formés, sont une terrible tragédie.
    J’écoutais récemment un frère qui se rendait de temps à autre dans une certaine partie de l’Europe où lors de réunions d’évangélisation, beaucoup d’âmes avaient professé Christ. Sur le grand nombre de personnes sauvées, on rapportait que 90 % d’entre eux rétrogradaient. A la question pourquoi, on répondait sans équivoque ni hésitation qu’il n’y avait aucune nourriture spirituelle dispensée pour les aider à grandir. Aucun ministère, aucune aide ne pouvait les conduire à une foi simple au Seigneur Jésus. La même chose peut se constater sur un territoire plus large, ce qui est une terrible tragédie et un avertissement sans frais pour ceux qui déclarent que le plus important est de voir des gens sauvés. Il existe une demande plus grande pour la plénitude de Christ.
    A part ceux ou celles qui reculent, qu’en est-il de ceux qui ne reculent pas mais qui n’avancent jamais non plus ? La raison n’en est-elle pas la même ? Aucune raison n’est fondée pour condamner un ministère qui se consacre entièrement à nourrir son troupeau, à guérir des situations ou à répondre aux besoins. Cette question de nourriture est très sérieuse et à de grandes conséquences. C’est vrai dans le naturel, c’est encore plus vrai dans le spirituel, avec plus de conséquences encore !

L’origine de la nourriture

    La nourriture de Dieu, la viande divine, le pain divin !

   C’est quoi au juste ? Pour répondre à cette question, il nous faut penser d’abord au Seigneur Jésus, à Sa vie sur terre. Nous verrons par la suite que ce qui est vrai de Lui ici-bas est aussi vrai pour nous. Son fondement de vie doit être aussi le nôtre, Ses sources de vie sont à notre disposition.
    Voyons les paroles qui suivent:

« J’ai une nourriture (viande en anglais) à manger que vous ne connaissez pas. »
« Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir Ses oeuvres. »
« Comme le Père de la Vie m’a envoyé, Je vis à cause de mon Père…. »

    De telles paroles veulent clairement dire que Sa relation avec le Père était lié à un objectif divin à cause de ce qu’Il était sur terre; Sa vie était guidée dans les moindres détails, par une manifestation spéciale de la volonté de Dieu, Son Père. La volonté de Dieu représentait une certaine oeuvre pour Lui. Pour cette oeuvre, Il était venu et s’est consacré Lui-même; mais pour accomplir cette oeuvre, il lui fallait un soutien qu‘il trouvait dans une relation permanente avec son Père, dans tous les domaines. En maintenant pratiquement cette relation, Il pouvait toujours aller de l’avant: courir sans se fatiguer, marcher sans trébucher.
Il avait une source d’approvisionnement cachée: force, énergie, ressources, nourriture. Il était non seulement Un avec le Père en intention, mais aussi en méthode pour atteindre cet
objectif, et dans son timing pour réaliser cet objectif.
    C’est une chose d’avoir une conception ou une approcher du plan de Dieu, de s’y adonner, mais c’est une autre chose de savoir comment Dieu va réaliser Son plan. C’est encore une autre chose de connaître les moyens qu’Il compte utiliser.
    Beaucoup d’entre nous avons une vraie conception de ce qu’est le plan divin, mais les moyens employés ne sont pas les moyens de Dieu, la manière dont ils oeuvrent n’est pas Sa manière à Lui, et en plus ils trouvent que le Seigneur ne les soutient pas. Il se peut qu’ils soient dans une bonne direction, mais ils ne sont pas en communion avec la méthode et les moyens dont ils sont censés avoir la responsabilité pour l’œuvre et ses ressources. Ainsi, ils se trouvent souvent épuisés à rechercher toutes sortes de moyens et de méthodes pour avoir les ressources nécessaires pour porter l’œuvre de Dieu, parce qu’ils n’éprouvent pas la joie de Son Propre soutien. L’œuvre de Dieu devient un fardeau sur leurs épaules, et le Seigneur ne peut rien arranger autrement parce qu’il n’y a pas de pleine communion et sympathie entre eux et Ses voies, Ses méthodes, Ses moyens, Ses temps, les détails de Son Plan.
    Maintenant, dans le cas de Jésus, c’était le contraire. Jusque dans les moindres détails, Il était en communion intime avec le Père. Avec Lui, ceci représentait une obéissance minutieuse pour un plan d’ensemble. La seule explication dont Il avait besoin dans n’importe quel sujet, était simplement de connaître ce que le Père voulait de lui et, sans un mot, il le faisait. C’était la base de Sa relation. Nulle part aucune trace de questionnement ou de pourquoi certains moyens et pas d’autres, pourquoi ce temps là et pas un autre. Il était suffisant que le Père le veuille. L’explication venait dans la justification qui suivait. La réalisation de la volonté de Dieu se faisait par cette obéissance que rien ne venait jamais de lui, mais du Père. Toutes les ressources spirituelles de subsistance, de maintenance, de force et d’énergie étaient pourvues.

Le secret de la croissance et du repos: demeurer dans la Volonté de Dieu


Voici donc le secret de Sa croissance.
    Bien que parfait dans sa nature morale et sans péché, la Parole montre clairement que même tout au long de Sa vie ici bas, il y avait une progression. La Parole déclare qu’Il fut perfectionné par les souffrances et que « bien que Fils de Dieu, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » Cette affirmation semble étrange. Il n’est pas sûr que nous puissions en comprendre vraiment le sens., mais au moins elle montre une amélioration dans Sa vie: la progression d’un état parfait à un niveau de perfectionnement. Vous ne pouvez l’expliquer mais la Parole le dit. Il agissait avec le Père par étapes de développement et d’expansion vers l’atteinte d’un stade de plénitude. Il avait mis de côté toute la plénitude de la divinité pour Sa condition humaine. Comme Fils de Dieu, cela Lui appartenait de droit.
    Il avait renoncé à toutes les ressources de la divinité pour accepter une vie de dépendance totale envers Son Dieu, une vie de foi. Ses pas étaient des pas de foi qui l’amenaient à s’accroître, et à la fin de sa course, Il était rempli de toute la plénitude d’une humanité rendue parfaite. Voila un Homme rempli de Dieu !
    Comme le disent clairement les épîtres, en Jésus couronné, nous ne voyons pas que Dieu, mais l’Homme rempli de plénitude divine, et nous y sommes aussi appelés. Cette vérité apparaît bien dans Philippiens 2: 6-9:

« Lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à considérer comme une proie à arracher d’être à l’égal de Dieu, mais Il s’est dépouillé Lui-même et Il a pris la condition de serviteur; il se rendit semblable aux hommes en tout point…Il s’abaissa Lui-même en devenant obéissant jusqu’à le mort, même la mort de la croix. C‘est pourquoi Dieu l‘a élevé et exalté (à cause de son obéissance) et il Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. »

    Ensuite, vient la reconnaissance universelle de son exaltation: « Afin que, au Nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre. » Dans Hébreux 2, on lit : 

«…après avoir été abaissé pour un peu de temps en dessous des anges, Jésus se trouve maintenant couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte. »

    A cause de  Son obéissance,  une progression  vers la  plénitude a eu lieu, car le chemin  de
l’obéissance est le chemin vers la plénitude. Alors, sa nourriture est de faire la volonté de Dieu; faire la volonté de Dieu c'est demeurer dans une relation où rien ne se fait sans consulter Dieu. Il ne s’agit pas simplement d’implorer la volonté du Seigneur en cas d’urgence, quand un tournant se produit dans notre vie ou si il y a un dilemme ou une crise, mais de connaître une vie entière guidée par Dieu, là où tout Lui est soumis et où tout est entre ses mains.
    Dans cette vie là, il n’y a rien à perdre, aucune restriction, mais les marques en sont développement, croissance, élargissement, satisfaction nouvelle et entrée dans la plénitude de Dieu. Aucune satisfaction plus grande n’existe que de savoir que Dieu est satisfait et qu’Il a du plaisir. Faire la volonté de Dieu est la plus grande satisfaction éprouvée par un cœur humain. Aucun repos ne satisfait plus le corps humain, et l’enfant de Dieu, que de savoir que le plan de Dieu s’accomplit ou est en voie de s’accomplir: repos, plénitude, bonheur.
    La tranquillité remarquable du Seigneur Jésus en témoigne: aucune précipitation, aucune anxiété, aucun stress, aucune fièvre chez Lui; Il était toujours dans un état de contentement spirituel, non qu‘Il se satisfasse de choses extérieures, mais au fond de son cœur, il y avait ce repos résultant de son abandon total à la volonté du Père, en sachant que la volonté du Père se faisait heure après heure. Pas d’auto complaisance chez Lui, mais le témoignage de l’Esprit de Vie en Lui. D’ailleurs le Père disait constamment: « En toi, Je prends plaisir, Je mets toute mon affection. » Sa vie d’obéissance l’amenait peu à peu dans cette plénitude.

La participation des croyants à travers l’Union au Christ ressuscité

    Notre relation avec Lui est mise en valeur, ce qui explique le poids de ce 6me chapitre de l‘évangile de Jean, qui préfigure l’union avec Christ dans Sa vie de résurrection.
    Cette union avec Christ est comparée ici à la nourriture spirituelle - « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang… » « A moins que vous ne mangiez la chair du Fils de l’Homme et que vous buviez son sang, vous n’avez aucune vie en vous. »
    Qu’est-ce que cela veut dire ? Les versets 4 et 5 donnent le contexte de ce passage: « La Pâque, la fête des Juifs, était proche. » Le sujet de la nourriture venait au premier plan: en effet, c’était la période où ils mangeaient l’agneau pascal, car la Pâque était avant tout un repas. Lorsque la fête arriva, une foule de gens affamés apparaissait, avec la pensée de manger bientôt la Pâque.
    Le Seigneur Jésus saisit alors l’occasion pour faire un miracle symbolique: les nourrir tous à partir d’une source secrète. La question se posait: « Y aura-t-il assez de pain pour tous ? »
Le « Y » était un mystère. Le pain était suffisant, mais ne venait ni des magasins de la ville, ni d’autres quartiers des environs, ni même du panier du petit garçon. Non, d’une source cachée dans le ciel. La foule a été rassasiée, il restait même du surplus.
    Eh oui, il y a bien plus encore que nécessaire dans cette armoire secrète. Quand notre besoin immédiat est satisfait, sachez qu’il y en a encore et toujours plus ! Merci Seigneur!
Au verset 27: 

« Travaillez, non pour une nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c’est le Fils de l’Homme qui vous la donnera, car Dieu lui en a donné le pouvoir en le marquant de son sceau. »

    Dieu le Père L’a scellé: nous en saurons plus là-dessus un jour… Ces paroles de Jésus s’adressent à une foule affamée qui attend la Pâque. Jésus saisit l’opportunité de parler de Son secret, de la source de subsistance venant du Ciel et Il continue en disant qu’Il est Lui-même cette source qui répondra à leur besoin profond.
    Jésus les a amenés à la Pâque: que s’y passait-il ? Chaque foyer prenait un agneau sans défaut et sans tache. C’est le prêtre qui avait la responsabilité de juger si l’agneau était valable ou pas. Ainsi en était-il de tous les sacrifices offerts à Dieu, et pas seulement chez ceux où l’agneau avait trouvé place; le sacrifice était amené au prêtre, qui était expert pour débusquer quelque chose de mauvais, et, après un examen minutieux, l’animal sacrifié était jugé conformément au standard divin, c’est-à-dire, sans tache, sans ride, sans défaut ou quoi que ce soit d’autre. S’il était conforme, le prêtre le scellait avec le sceau du temple. Tant que ce sceau n’était pas apposé sur l’animal, rien ne passait au sacrifice. Ce sceau marquait l’approbation, la satisfaction de Dieu; rien ne pouvait être offert sans ce sceau.
    Si on applique cela à l’agneau pascal, celui-ci devait être le moyen divin de répondre aux besoins du peuple et devait donc être tué, parce qu’il était agréé, accepté par Dieu, parce qu’il satisfaisait à Ses exigences.
    C’est alors que ces paroles si pleines de sens retentissent à nos oreilles: « En Toi, j’ai mis toute mon affection (je prends plaisir). » « Sur Lui, Dieu le Père a mis son sceau. » Voyons à présent ce mot de l’apôtre:

« C’est en Christ que, vous qui avez cru, vous avez obtenu de Dieu l’Esprit Saint qu’Il avait promis, et par lequel Il vous a marqués de son sceau pour lui appartenir. » (Ephésiens 1: 13)

    Quel est ce sceau ? Accepté par le Bien-Aimé, justifié en Christ, agréé parfaitement, à cause de ce qu’Il est et de ce que nous sommes en Lui. Dieu est pleinement satisfait; Il a plaisir à nous voir. Voila Christ livré à son peuple, scellé pour la satisfaction divine. Il a accompli parfaitement la volonté de Dieu qui a pris plaisir en Lui et en a fait don aux hommes.
    C’est l’union à Christ qui fait que nous pouvons dire que nous Le « mangeons ». Nous tirons force et énergie de notre foi qui croit que Christ est résurrection et vie. Christ devient Lui-même notre énergie et notre vitalité, et notre relation devient identique à celle qui existait entre Christ Fils de l‘Homme et le Père.

« Le Père qui m’a envoyé a la vie en Lui-même, et c’est Lui qui me fait vivre; ainsi, celui qui
se nourrit de moi vivra aussi par moi. » (Jean 6: 57)

Comment vivait-Il par le Père ?
    En vivant dans la pensée, la volonté, les idées, les désirs, les intentions, les motivations du Père, comme base de toute Sa vie et aucune autre. Sur ce fondement là, le Père a donné Sa vie pour Lui. Jésus Christ ayant parfaitement donné satisfaction au Père, Il devient alors le fondement de notre vie, et nous vivons par Lui et au travers de Lui. Christ, notre vie, notre soutien, notre source: ce qui veut simplement dire qu’en Christ, nous trouvons tous les éléments vitaux, moraux et spirituels qu’il nous faut saisir par la foi, car ils sont à notre disposition. Cette perfection de Christ est une énergie vivante, une force vitale, qui peut venir en nous, par la puissance du Saint-Esprit.

L’Homme conforme à la Pensée divine

« Je vous l’assure: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez point la vie en vous. » (Jean 6: 53)

    Cette étrange parole, qui est la référence de Christ en tant qu’Homme, nous parle de l’homme rendu parfait selon la pensée de Dieu. La force morale et spirituelle ne nous est communiquée que par l’Homme Christ Jésus, à cause de ce qu’Il est en tant qu’Homme conformément au plan de Dieu, à notre union de foi en Lui, par l’appropriation de la foi et de la Vie en en Lui.
    Il est extrêmement difficile de définir et d’expliquer le mystère de Christ qui se donne à nous par la foi, mais c’est un fait universel. Une grande différence existe entre notre effort et notre combat pour avoir la victoire, et saisir notre victoire par la foi, en toute situation, à l’intérieur comme à l’extérieur, sur la base de ce que Christ a déjà accompli et sur ce qu’Il est à présent.
    Il se trouve que c’est le fondement merveilleux sur lequel Dieu a posé nos pieds, en Christ ressuscité. Dieu a mis le finalité de toutes choses sous nos pieds, sous notre autorité. Pour changer de métaphore, Christ a dressé une table devant nous avec toutes les ressources nécessaires à notre vie spirituelle, et nous pouvons toujours compter sur sa bonté. Christ est la manne céleste, le pain d’En-Haut, ainsi que la perfection de la victoire morale et de la transcendance spirituelle. Notre part à nous est d’apprendre comment vivre sur le fondement de Christ. « Je vis à cause du Père….Celui qui mange ma chair, il vivra à cause de moi. »  
    Nous sommes placés face à une alternative:
- Soit nous essaierons d’agir conformément à la volonté divine, sur la base de ce que nous sommes par nature, avec nos ressources propres, nos conditions naturelles, pour obtenir n’importe quand des choses tant au niveau de l’esprit que de l’âme ou du corps.
- Soit nous reconnaîtrons l’existence d’une source secrète et cachée qui peut nous apporter bien plus, jusqu’au triomphe, et vivre de cela.

« Celui qui demeure en Moi et en qui Je demeure, porte beaucoup de fruit, car sans Moi, vous ne pouvez rien faire. »

Ces paroles extraites de la parabole de la vigne nous posent question: 
    Qu’est ce que demeurer ? 
    Demeurer en Christ, c’est le contraire de demeurer en soi. 
   Demeurer en soi, c’est tenter de vivre ma vie pour le Seigneur, par moi-même, par mes efforts, par mes propres forces.
    Demeurer en Christ, c’est faire tout, répondre à tout comme venant de Christ: c’est une base sûre et solide. Il n’y a plus de raisonnement du genre: Vais-je y arriver? Puis-je le faire? Je n’en suis pas bien sûr…C’est fait, c’est accompli ! Le Seigneur Jésus a été confronté à tout ce que je peux confronter, et en toutes choses, Il a fait tout ce qui est nécessaire. Ceci est disponible à la foi, et la foi dit: « En moi-même, tout ça paraît absurde, atteindre cela c’est ridicule ! C’est une folie même d’y penser ! Mais cela peut s’accomplir, parce que c‘est accompli; je peux répondre à cette demande et me lever; je vais y aller et je le ferai. » « Je peux toutes choses (toutes, c’est beaucoup !) par Christ qui me fortifie. » C’est ainsi que Christ est notre source secrète de force, de subsistance et de nourriture.
    Nous sommes à son école, et nous apprenons la leçon progressivement. Il a appris, et nous apprenons, bien que dans notre cas il y a une différence à noter. Nous apprenons à avancer dans la plénitude qu’Il a achevée, en nous développant à partir de cette plénitude pendant que nous avançons vers le but. Nous apprenons comment revenir à une plénitude, Il agit en direction d’une plénitude.
    La Croix fut pour Lui la fin. Pour nous elle est le commencement. Il nous faut apprendre comment retourner vers Sa plénitude et nous l’apprenons progressivement, étape par étape,  comme des petits enfants qui apprennent en premier lieu à marcher et à parler. Comme eux, nous sommes confrontés à des choses que nous n’avions jamais faites, que nous n’avions jamais essayées, des choses qui nous sont nouvelles et étranges; un nouveau monde, quelquefois un monde terrible.
    Observer un enfant effectuer ses premiers pas est une des situations les plus angoissantes qui soient. Vous et moi sommes entraînés dans ce domaine de la foi, où la chose la plus simple au début, le premier pas, est la chose la plus effrayante pour nous. Mais des bras sont tendus devant nous, et ces bras représentent ce qui a déjà été accompli pour nous. La force est là, on peut la saisir, car elle a été éprouvée. En reconnaissant ces bras, en leur faisant confiance, en faisant le pas, nous apprenons à marcher par Christ, à vivre par Lui; et la prochaine fois, nous pourrons aller un peu plus loin.
    Chaque fois, notre capacité s’élargit et nous atteignons un niveau plus haut de maturité. En fin de compte, la plénitude de Christ sera telle que tout ce que Christ a accompli sera bon en nous. Tout ! Je ne sais pas si vous avez déjà saisi un éclair de ce à quoi ressemblera une humanité parfaite. Une parfaite humanité dans la gloire sera d’une capacité extraordinaire. Les actions et les réalisations de cette parfaite humanité seront l’occasion d’une grande merveille. Christ est plénitude !

L’offense de la Croix

    Rappelons-nous toujours que ce chemin est une voie qui est une offense permanente à la chair et à l’homme naturel. Les Juifs argumentaient ensemble, en disant: « Comment se peut-il que cet homme nous donne sa chair à manger ? »
    Il est aussi écrit: « certains de ses disciples, quand ils entendirent ces paroles, dirent: cette parole est dure; qui pourra l’entendre ? » Même les disciples parfois ne pouvaient plus avancer sur ce chemin. Lorsqu’ils se retrouvaient face à face avec les conséquences de telles paroles, ils ne voulaient plus vraiment s’associer à lui sur cette base. La chair aime être occupée, faire des plans, organiser des programmes, préparer et superviser le travail. 
    La chair se plaît à cela, et quand vous venez dire à toute cette organisation bien ordonnée que la voie de Dieu est celle de dépendance totale et de foi, avec le Saint-Esprit qui prend tout en charge, où il faut ôter nos mains de tout cela pour ne faire que ce que le Seigneur nous dit et pas plus (c’est ce que veut dire « Je ne peux rien faire de moi-même»), c’est une offense à l’homme naturel, même en matière religieuse.
    Nous nous heurtons constamment à cette situation, n’est ce pas ? C’est toute la différence entre le fait de se rencontrer comme à Antioche pour prier et recevoir le témoignage du Seigneur quand à sa volonté, et comme un comité qui discute des propositions et élabore des plans. Si l’homme naturel ne fait pas tout, n’organise pas, ne prépare pas, il pensera qu’il sera impossible de progresser. Si vous ne venez pas avec vos plans pour annoncer vos programmes, et si vous ne déclarez pas ce que vous allez faire, que vous ne présentez pas vos statistiques, le chrétien charnel pense que rien ne sera fait.
    Il est possible de vivre des choses merveilleuses sans aucune activité de ce genre. Tout ceci peut s’appliquer dans bien des domaines. Tout ce que Dieu accomplit en Christ est à la base de la vie divine au moyen de la foi.
    C’est une autre manière de dire: Christ doit être la base de tout de manière spirituelle. C’est une offense à la chair, mais une satisfaction pour l’Esprit. Dieu dit à l’église de Pergame: « A celui qui vaincra, Je lui donnerai la manne cachée… » (Apocalypse 2: 17
    Quel est le sens de ce verset ? Le peuple de cette église se permettait de se nourrir à partir de sacrifices païens. Ces rites mystiques du paganisme de la consommation, des sacrifices offerts aux dieux, signifiaient qu’il leur était transmis par cet acte les pouvoirs de ces dieux. Nous sommes en présence d’une vérité appliquée d’une mauvaise façon, en liaison avec des choses très mauvaises, où des chrétiens mangeaient des sacrifices offerts à des idoles et des démons, pour nourrir leur vie spirituelle de manière mystique. Pensez-y ! Ils ont eu l’idée qu’ils pouvaient recevoir la force des dieux, ils recherchaient la puissance mais au mauvais endroit.
   Le Seigneur dit à celui qui recherche la force spirituelle: « A celui qui vaincra, je lui donnerai  à manger une manne cachée…» La manne cachée est Christ dans le ciel. Celle-ci nous transporte dans le Lieu très Saint du tabernacle où se trouvait l’Arche de l’alliance.
    Dans cette arche était caché un pot plein de manne; cette manne était cachée dans le Lieu Très Saint. Lorsque nous parlions du Ciel ouvert, nous avions vu que le Lieu très Saint représentait sur terre, le Ciel. La manne dans le Lieu très Saint symbolise Christ dans le Ciel. «Je suis le pain de vie descendu du Ciel… » Sept fois dans ce discours de Jean 6, apparaît  l’expression « descendu du Ciel » Christ dans le ciel est la Manne cachée, la source secrète de notre subsistance.
    Nous nous battons pour expliquer l’inexplicable, pour définir l‘indéfinissable. Nous ne pourrons jamais expliquer le mystère de Christ devenant la force et la nourriture spirituelles Lui-même, mais le fait est là. Pratiquement, Christ est notre suffisance, quelque soit la demande, sans jamais retomber dans le fait que notre condition naturelle ou nos circonstances soient notre base de décision: ce n’est ni le critère, ni l’argument, ni la conclusion. « Pas ce que je suis, Seigneur, mais ce que Tu es. » c’est ce qui doit être notre règle en cas de besoin, et par l’obéissance de la foi, nous devons nous précipiter vers Lui.
    Nous en arrivons à la conclusion de Jean 6, que l’œuvre de Dieu, la volonté de Dieu, est de croire en Celui qu’Il a envoyé. Comment croire en Lui quand on se sent mal, malade, quant tout est difficile ? La réponse a été donnée.
    Cette croyance est née de l’appropriation. C’est manger. C’est une chose de croire en certaines nourritures, mais ici cette croyance passive n’a pas sa place. Croire en cette nourriture implique de la prendre. Que le Seigneur nous montre la signification de la source secrète de Sa force !

VIII - LE SECRET DE LA LIBERTÉ ET DU REPOS.

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon fardeau sur vous, et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau est léger. »
(Matthieu 11: 28-30)

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira…….Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8: 32; 36)

« Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, ne s’alarme point. » (Jean 14: 27)

« Je vous ai dit ces choses afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16: 33)

« …Les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs. Jésus vint se présenter au milieu d’eux et leur dit: la paix soit avec vous !…Jésus leur dit à nouveau: La paix soit avec vous !… La paix soit avec vous ! »
 (Jean 20: 19, 21, 26)

    Nul besoin de faire une étude approfondie de la vie terrestre de Jésus pour découvrir qu’elle était marquée d’une merveilleuse paix de l’esprit et d’un repos du cœur.
    Certaines choses sont singulièrement absentes de Sa vie: on n’a jamais vu Jésus se précipiter pour courir; en fait, il n’était jamais dans l’urgence, la fébrilité ou la précipitation, jamais marqué par la nervosité d’esprit ou par l’anxiété; rien ne s’opposait à sa parfaite tranquillité.
    Pourtant beaucoup de choses étaient là pour perturber cette tranquillité et pour qu’il devienne différent de ce qu’Il était. Il se retrouvait dans des tempêtes de tous genres, mais la tempête n’était jamais en Lui. Il était énormément sollicité, Il subissait des pressions continuelles, de jour comme de nuit. Il y avait beaucoup de travail à faire. Un jour de la vie du Seigneur contenait autant de choses qui auraient pu prolonger la vie d’une personne ordinaire; et pourtant, Il ne s’alarmait jamais, ne se laissait jamais perturber, ne perdait jamais son calme. Il était maître de toute situation.
    C’était même lorsque les évènements étaient les plus propices à l’agitation et à la pression qu’Il parlait le plus de paix et de repos. Dans les derniers épisodes de sa vie, alors qu’Il voyait la Croix devant Lui, ses futures souffrances et sa mort prochaine, Il a dit à Ses disciples: « Que votre cœur ne se trouble point, ne s‘alarme point !…N‘ayez pas peur ! »
    Nous voulons connaître la nature de cette paix, de ce repos, et de cette merveilleuse liberté du Seigneur Jésus. Il semble qu’il y ait différentes facettes de ce repos qui faisait que Christ était différent des autres êtres humains; car c’étaient les sources secrètes de Sa vie qui faisaient la différence entre Lui et tous les autres. Il était unique parmi les hommes, mais il y avait une raison pour cela: l’arrière-plan de Sa vie dans lequel se trouvaient les ressources cachées.
    En cela aussi Il était différent, Un par Lui-même, et il semble que cette question de repos, de paix, de tranquillité et de transcendance, était liée plus précisément à deux ou trois aspects de Sa vie.

La Paix face à la Tentation

    Le premier de ces aspects est celui du péché. 

    Nous savons bien que nous perdons la paix et le repos à cause du péché individuel; c’est en raison du péché que l’agitation, les soucis, les préoccupations, l’anxiété et les fardeaux reprennent du terrain. Il n’y avait aucun péché en Lui, mais cela n’explique pas tout.
    Il nous serait facile de dire que n’ayant pas connu le péché, Il ne pouvait rien connaître du conflit, de la bataille, des soucis que nous vivons à cause du péché qui règne dans notre nature humaine ! Il aurait été tellement à part et n’avoir aucune expérience pratique commune avec nous, si c’était la réalité. On nous a dit qu’Il est capable de secourir celui qui est tenté, sur la base du fait que Lui-même a été tenté en tout point comme nous, malgré qu’Il soit sans péché. L’autre partie de la vérité à Son sujet est qu’Il était pressé de toutes parts pour agir de la mauvaise manière. Il n’y avait aucun péché en Lui, mais une forte influence tentait de lui faire accomplir des choses en dehors de la volonté de Son Père.
   Il était capable, par exemple, de souffrir, et parce qu’Il en était capable, Il a subi des influences extérieures pour qu’Il s’épargne Lui-même, mais agir ainsi aurait été une erreur. Celui qui est capable de souffrir est aussi capable de chercher un moyen d’éviter cette souffrance, car la souffrance est une dure réalité et elle cherche toujours un moyen d‘y échapper.
    Nous devons nous rappeler que la tentation n’est jamais pécher, mais un appel à prendre une mauvaise direction vers le péché; nous pourrions accepter la suggestion d’une telle tentation, mais à partir du moment où nous y avons consenti, nous avons péché. C’est quelque chose d’élémentaire, mais ça nous aide vraiment à comprendre la situation.
    Jésus ne rencontrera pas la tentation qu’au niveau de la souffrance, mais aussi à d’autres niveaux. La tentation lui étant suggérée, Il fut tenté. La tentation n’en est pas une si elle surgit contre quelque chose d’invisible et dans l’incapacité d’en comprendre le sens.
    Si vous me parlez dans une langue dont je ne connais ni ne comprend l’alphabet, je n’enregistre rien, la chose que j’écoute ne veut strictement rien dire et il n’y a rien en moi qui puisse y répondre.
    Nous connaissons bien le vieux problème: un être sans péché peut-il être tenté ? Sa tentation fut qu’Il avait la capacité de souffrir mais qu’Il pouvait aussi, sous la pression, prendre une voie pour échapper à cette souffrance. Mais cette tentation devait, par force de volonté, rencontrer une résistance positive.
    Le Diable ne m’assaillirait pas avec des tentations si celles-ci n’avaient pas de sens. Le Seigneur Jésus devait prendre une attitude résolue, délibérée, forte, presque véhémente. Il ne montrait aucune faiblesse face à la tentation. La tentation étant réelle, comment faisait-Il pour aller de l‘avant sans y succomber, sans être inquiété, sans perdre sa paix et sa sérénité ?
    La réponse: Il était totalement abandonné à la volonté de Dieu, de telle manière que par le caractère inébranlable de Sa loyauté, une loyauté indéfectible envers Son Père, qui était sa meilleure défense, la tentation elle-même était vaincue.
    Son abandon total à la volonté du Père le sauvera de toutes perturbations émanant d’une mise en cause ou d’une réponse positive à une suggestion. Le secret de Sa paix fut Son union parfaite avec le Père, qui marquait sa différence avec tous les autres. C’était l’absence de séparation d’avec Dieu qui faisait qu’Il ne pouvait pécher, ni en dedans ni en dehors, mais au contraire avancer tranquillement et triomphalement.
    Son union avec Son Père faisait en sorte que, même lorsqu’Il était tenté, en tous points comme nous, Il ne se retrouvait jamais en situation de commettre un péché qui lui volerait sa paix, qui troublerait sa sérénité ou le conduirait à un esclavage.

La Paix de son être et de sa nature

    Venons-en au deuxième aspect de cette paix: elle était intimement liée à son être et à sa nature propre. La personnalité de Christ était une, une âme unie; sa pensée n‘était pas double, mais une. Aucun double raisonnement en Lui, aucun conflit entre sa raison et celle de Dieu. Sa personne était constituée d’une pensée unie, d’un cœur uni. Pas de divisions intérieures ou d’antagonisme avec les désirs du Père. Son cœur était entier et uni. Quand le cœur est uni, des choses merveilleuses sont possibles.
    Sa volonté est une: une seule et même volonté avec celle du Père, en communion, pas en identité. Il parlera de « Ma volonté », et de « Ta volonté » comme deux volontés distinctes. «Non pas ma volonté, mais la tienne… » « Je ne suis pas venu pour faire Ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé… » Il y a bien deux volontés, mais il y a une telle fusion entre elles, qu’elles ont un même but, un même effet, un même objectif. Cette unité résultait de l’union de son être et de sa personne.
    Recherchons à présent la nature des tentations qui se sont présentées à Lui. Toutes les tentations de Jésus - elles ont été bien plus nombreuses que celles qu’Il a connues dans le désert - avaient pour but de faire une brèche entre Son Père et Lui. A chaque fois, l’objectif fut de lui faire perdre contact avec Son Père, de l‘inciter à agir indépendamment et de provoquer une rupture pour briser cette unité.
    Ce fut l’effort persistant du diable, et s’il avait pu en faire deux là où ils étaient un, il aurait atteint avec le Fils de l’homme le but qu’il avait atteint avec le premier Adam. C’était l’unité intérieure, en raison de son union avec le Père, qui fut tout à coup l’objet de l’attaque constante de l’ennemi, mais aussi le fondement de sa paix imperturbable.
    Le mot « paix » en grec signifie simplement unité ou concorde. Ce qui ne veut pas dire une situation paisible; ce n’est pas le sens de ce mot, même si la paix en est l’effet, le résultat, l’objectif. La paix est harmonie, concorde et unité. Quand Il leur parle de «Ma paix», il ne leur proposait pas simplement une atmosphère tranquille, une situation calme et sereine. Il leur offrait une union avec Lui, identique à celle de Son union avec le Père, où le conflit, l’agitation et la discorde cesseraient. Ainsi la paix correspond à cette union harmonieuse :

« Afin que tous soient un, comme nous sommes un. » (Jean 17: 22).

    Une union comme celle du Père et du Fils. Le fait que son être soit entièrement uni, sans être divisé intérieurement, lui donnait le repos: aucune contrainte, aucune controverse intérieure avec Dieu.
    Peut-être direz-vous alors: « Oui ! Dans son cas, c’était normal…et c’était beaucoup plus facile pour lui, quand on considère qui Il est et ce qu‘il est.… »
    Mais, si nous remontons en arrière, nous constatons une fois de plus qu’il existait une base commune à tout, la sienne et la nôtre. Quel était le fondement de cette union, de cet accord et de cette harmonie ? Sa nature simplement ? Il était constitué ainsi et il n’y a rien à ajouter ? Oh non ! Il existait un principe actif: cette tranquillité d’esprit, cette sérénité, cette paix et ce repos résultant de cette union harmonieuse, émanaient aussi de la foi et de la fidélité envers Son Père qui constituaient comme une ancre solide dans son existence terrestre.
    Il y avait une fondation commune, par la sienne seule. Il pouvait aller bien plus loin que nous, mais le principe actif de sa vie est aussi le principe actif de nos vies. Il a marché devant nous sur le même chemin que le nôtre, une vie de foi dans le Père et sa foi était placée dans une fidélité sans faille envers Son Père.
    Le fait qu’Il ait souffert soulève une importante question. Vous pourriez dire: « Si quelqu'un souffre et qu’il en est capable, que cette souffrance soit réelle, alors cette souffrance et la paix peuvent-ils aller de pair ? » Oui, absolument. Il souffrit à un tel point que tout son aspect, son visage, furent marqués comme aucun autre être humain ne l‘avait été. En observant son visage blessé, torturé, marqué par la souffrance, vous voyez la paix.
    Comment être en paix au milieu de l’agonie ? Cela dépend. Il a souffert conformément au plan de Dieu et c’est ce qui fait toute la différence. Une souffrance qui est dans la volonté de Dieu implique une parfaite paix, une repos total. Pour l’expliquer autrement: la paix et le repos parfaits n’impliquent pas nécessairement être dispensé de souffrir et que pour connaître cette paix, la souffrance et l’angoisse doivent être absents. Ce n’est nullement le cas de Jésus-Christ: Il a été marqué par la souffrance, mais Il n’a jamais perdu Sa paix lors de Sa vie sur terre.
    A un certain moment, Il perdit conscience de la présence de Son Père, mais ce n’était qu’un instant. A un certain moment, Il fut abandonné de Son Père, Il rendit son âme et fut plongé dans le désespoir…mais pour tout le reste de Sa vie terrestre, quand Il souffrait, Sa vie intérieure n’a jamais été perturbée.
    Sa paix demeurait toujours à cause de l’unité de son être et de sa nature: un cœur, une pensée, une volonté unis.

La Paix par rapport à l’obligation de la loi

    Le troisième aspect se situe par rapport à la Loi. A quel point cette obligation légale aurait pu perturber sa paix et sa sérénité ! Il prononça ces merveilleuses paroles dans Matthieu 11:

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de Moi, car Je suis doux et humble de coeur; vous trouverez du repos pour vos âmes »

    Quel était ce joug qui était opposé au sien ? Matthieu 23: 4 nous donne la réponse:

« Ils lient des fardeaux pesants et ils les mettent sur les épaules des hommes… »

    De quoi s’agit-il ? Du lourd fardeau de la Loi, de l’obligation légale: « Tu dois ! Tu ne dois pas ! Tu fais ! Tu ne fais pas ! » Dans tous les domaines et dans tous les sens. Ne pas enfreindre la loi sur un point ou sur un autre, était la préoccupation constante et permanente des Juifs; si c‘était le cas sur un seul point, la responsabilité pesait par rapport à l’ensemble de la loi. On violait un paragraphe de la loi, on était responsable d’avoir violé toute la loi.
    Cette obligation de la Loi, comme ils la connaissaient à l’époque et comme les Judaïsants l’imposaient aux êtres humains, finit par devenir un pesant fardeau, un joug. Il n’y avait aucun repos. Certains se trompaient eux-mêmes: il se peut qu’ils aient vécu dans le mensonge comme Saul de Tarse qui, dans Romains 7, a dévoilé son véritable état.
    Contrairement aux interprétations couramment admises, ce chapitre 7 de Romains n’est pas une description de l’homme vivant sous la grâce, de l’homme en Christ. S’il en était ainsi, où est la grâce dans les paroles de Saul: « Misérable que je suis ! » Ce gémissement continuel d’un homme ne trouvant aucun repos. Où est la grâce là dedans ?
    En fait Paul nous dit la vérité, celle qui a été manifestée par la Loi elle-même. La loi disait « Il faut…Tu dois » et Paul disait: « Je trouve en moi une autre loi qui, lorsque je veux faire cela, je ne le fais pas… »
    La loi disait: « Il ne faut pas…Tu ne dois pas ! » et Paul disait: « Je découvre que si j’obéis à cette loi, il y aura quelque chose en moi qui me fait faire ce que je ne désire faire… » et puis, torturé et harassé, il s’écrie à la fin: « Misérable que je suis, qui me délivrera…? » Le repos est totalement absent; seul compte, le fardeau de l’obligation légale.
    Reconsidérons encore Jésus. Parcourons toute sa vie en gardant la vision du fardeau et de la Loi, vous constaterez que le fardeau ne repose jamais sur Lui. Les Juifs pensaient être gouvernés par la Loi et c’était le cas. Si vous preniez la lettre de la Loi, ils étaient justes, et selon eux, le Seigneur Jésus était le plus grand profanateur du Sabbat jamais rencontré. 
    Combien de fois Il a accompli des oeuvres le jour du Sabbat et combien il y a eu des problèmes. Pourquoi persistait-Il à les faire le jour du Sabbat ? Il en connaissait pourtant les conséquences, souvent les réactions furent féroces…et Il récidivait chaque fois.
    Un jour, Il se promène avec ses disciples au milieu des champs le jour du Sabbat: Il ne leur dit pas: « Surtout, ne prenez pas le grain dans les champs pour le manger ! Vous savez bien les problèmes que ça va causer avec les Juifs…c’est interdit par la Loi ! »
    Non, ils le firent et il y eut encore plus de problèmes. Jésus continuait son chemin sans être troublé le moins du monde et Il continuait à enfreindre la Loi. Il était totalement libéré du fardeau de l’obligation de la Loi. Il reste calme, sans aucun motif de conscience.
    Si seulement nous pouvions être dans le même état, ouvert, honnête et transparent devant Dieu, dans une communion parfaite et ininterrompue, sans rien à la surface de nos cœurs !
    Comment l’expliquer? Quel en est le secret ? A t‘Il tort ? Personne ne peut dire cela. A-t‘Il brisé le sabbat selon la Loi ? Conformément à la lettre de la Loi: Oui. Mais comment ? 

La nature et l’objectif de la Loi
   
   Cela nous amène au cœur même du sujet. Dans quel but la Loi a été donnée ? Son existence est-elle arbitraire ? Parce que Dieu imposerait tant de restrictions aux hommes pour satisfaire ses caprices ? Nous ne nous permettrons pas de prendre Dieu à la légère.
    La réponse: la Loi a été donnée pour assurer les droits et la position de Dieu; Dieu avait des droits et une place prioritaires et tous devaient le reconnaître et agir en conséquence. Ces droits et cette position auraient pu être mis de côté, et dans l’univers, existait une grande intelligence de rébellion opposée à Dieu et à Ses prérogatives; le pouvoir de cette intelligence avait une grande prise sur l’être humain, du fait de son consentement et de sa désobéissance.
    Ainsi l’homme était liée à cette puissance d’intelligence, dans son cœur, dans sa nature, dans son être tout entier.
Dieu se devait d’intervenir pour limiter la réussite des hommes et de Satan, car leur relation
de connivence avait pour objectif de détrôner Dieu et de Lui voler tous ses droits et ses
prérogatives. L’ennemi pouvait ainsi agir par l’intermédiaire de l’homme sous des formes très variées. Le moyen le plus efficace fut l’idolâtrie.
    Prenez les Dix Commandements dont toute la Loi tire son origine:

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant Ma Face » ensuite… »Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée (ta force) ».

Là est tout le fondement.

« Tu ne te feras pas d’image gravée sous quelque forme ressemblant à quelque un sur la terre, sous la terre, au-dessus des eaux et sous les eaux; tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras pas. »

    Voici l’idolâtrie toute nue qui donne une ouverture au diable pour supplanter Dieu, pour Le voler de Ses droits et prérogatives d’adoration comme Etre suprême. Suivez bien le Décalogue et vous découvrirez encore d’autres formes d’idolâtrie: « Tu ne convoiteras pas » ceci, cela, et l’autre. « La convoitise (cupidité) est une idolâtrie. » (Colossiens 3: 5)
    C’est placer quelque chose ou quelqu’un en lieu et place de Dieu, vouloir quelque chose   pour elle-même, pour la posséder, alors que le Seigneur est mis à l’écart. Il y a d’autres formes d’idolâtrie comme l’impureté, l’impudicité, la luxure, les mauvais désirs qui correspondent à des passions excessives dans le but d’une gratification personnelle de notre ego. Si l’égoïsme de l’homme déchu n‘est pas opposé à Dieu, alors quoi d’autre le serait ? 
    Ce peut être un profond désir de reconnaissance, d’épanouissement personnel, de réputation, d’influence et de succès, de puissance et de milliers d’autres choses. C’est l’ego dans toute sa splendeur: satisfaction personnelle, propre gloire, auto réalisation, promotion de choses comme la jalousie, la cupidité, l’appât du gain et l’orgueil. L’ego humain est largement en vue dans les Dix Commandements.
    Si vous faîtes une étude attentive, vous verrez que l’objectif est de déchoir Dieu de Ses droits, d’usurper Sa place au profit du diable. Le diable entre lorsque l’ego entre en scène, la convoitise des yeux et celle du monde, le diable suit toutes les voies de l’idolâtrie, et quand il est là, la place de Dieu est menacée, il est débouté. Dieu n’occupera jamais un cœur une vie en même temps que le diable.
    Tous les « Tu dois et Tu ne dois pas ! » avaient un sens caché. Ces « tu dois et tu ne dois pas ! » n’étaient pas là par hasard. Et parce qu’ils étaient ignorants de ce sens secret, cette chose cachée dans le commandement, qu’une occasion était donnée à l’adversaire de Dieu.
    Mais quand Christ vient, Il établit tous ces sens dans Sa propre Personne. L’explication de Sa vie peut être vue sous deux aspects: établir et assurer la position de Dieu et de tous Ses droits et prérogatives. Voilà un Homme dans l’univers, en qui la place de Dieu est établie sans contestation; finalement, Dieu a pleinement Sa place, et tous Ses droits, toutes Ses prérogatives sont établis et assurés en Lui. Voilà l’explication de Son combat, de Sa fermeté au sein des tentations. Il le faisait pour défendre les droits divins. « Il est écrit ! » « Il est écrit ! » « Il est écrit ! » Et ce qui est écrit représente les vérités spirituelles, les lois spirituelles, par le moyen desquelles Sa place et Ses droits sont assurés.
    Si c’est l’opposé qui se produit, alors Dieu est rejeté, volé, et l’être humain prend ce qui appartient à Dieu, et Christ n’aura rien en Sa Personne. Lorsque Christ est venu, Il a assuré totalement la place, les droits et les prérogatives de Dieu.
   C’est pourquoi toutes les formes de vérités spirituelles peuvent être supprimées. Le Décalogue ou la loi, toute la loi, va dans le même sens que tout le système symbolique.
  Tous les symboles de l’Ancien Testament représentaient la loi sous forme de leçons objectives, sous forme matérielle. La loi orale était: « Tu dois ! Tu ne dois pas ! »
    Tout était résumé et exprimé dans un système symbolique, et ainsi le tabernacle a toujours été une manifestation extérieure de principes spirituels, comme la loi l’a été. Et quand Jésus- Christ prend la place du tabernacle, le prêtre, le sacrifice, l’autel et tout le reste, accomplit et établit en Lui-même tout ce que signifiaient le symbole, Il a aussi pris au mot la loi en accomplissant tous ses principes spirituels. Quand Il a fait en sorte que le tabernacle fasse partie du passé, tous les symboles se sont envolés, et la loi extérieure a été supprimée, seule reste une réalité spirituelle.
    Par ce qu’Il a fait le jour du sabbat, le Seigneur Jésus a-t-il détrôné et volé Dieu ? C’est le contraire; Dieu était toujours le maître. Jésus fut libéré d’une loi inférieure pour une loi supérieure, il en sera de même pour nous. Croyez-vous que celui en qui la volonté suprême de Christ règne va voler Dieu et le détrôner de Sa position ? Vous n’aurez besoin ni d’une loi orale ni d’une loi écrite si l’Esprit de Christ domine en vous. C’est pourquoi Il a dit: « Moïse a dit…mais Moi Je vous dis… » Et lorsqu’Il prononce le mot « mais », Il élève les choses à un niveau bien plus élevé. Moïse a dit: « Si vous faîtes cela, vous mourrez ! » Mais Je vous dis qu’il y a quelque chose de plus, il y a une pensée et si vous pensez, vous avez fait virtuellement, et vous êtes autant responsable ! Tout est question de cœur, pas de performance externe. Les choses doivent se situer à un autre niveau plus élevé, et quand vous avez l’Esprit vous n’êtes plus esclave de la simple forme extérieure.

L’union de résurrection avec Christ

    Vous voyez bien comment tout cela nous amène à une union de résurrection avec Christ. Nous avons insisté pour affirmer que l’union de résurrection avec Christ est la vie de résurrection de Christ en nous, dominante, prépondérante et active. Qu’est-ce que la vie de résurrection de Christ ? Ce qu’il est comme puissance vivante qui nous donne la force et l’énergie. Ce sera toujours de manière positive, jamais négative (Tu ne dois pas !).
    Le légalisme peut être très stérile, très dur, très froid, très inefficace; et les gens qui sont encore liés à la loi volent une grande partie de ce que Dieu pourrait faire dans leur vie. La question n’est pas: Que dit la loi de Moïse ? Que dit la Loi ? Le Seigneur est au dessus de la loi, dans le sens qu’Il va au-delà de la loi par rapport à sa signification et à sa valeur spirituelles, et le sens de la loi est que Dieu entre dans Ses droits et que Sa place Lui est attribuée. La Lettre aux Hébreux a beaucoup à dire sur le repos:

« Il y a un repos pour le peuple de Dieu. » « Comme je l’ai juré dans ma colère: ils n’entreront point dans mon repos. » (Hébreux 4:3,9)

   Dans quel contexte cela fut-il écrit ? Quel est le sens de ce message de l‘épître aux Hébreux?  N’est-il pas que Christ est venu et que tous les symboles et représentations ont disparu? Il remplit tous les symboles. La lettre aux Hébreux nous parle du tabernacle, des prêtres, des sacrifices à la lumière de la venue de Christ et de la disparition des symboles au profit de la réalité: Christ.
    Quel fut le symbole de ce repos ? La terre promise, mais Christ a pris la place de la terre. De la même façon qu’Il accomplit tous les autres symboles, ainsi accomplit Il le symbole de la terre, la terre promise. La promesse du Père s’élabore et se développe dans la plénitude de Christ, et c’est une terre fertile, où coule le lait et le miel, et toutes sortes de richesses et de ressources appropriées. Christ est cela, donc Christ est le Repos divin.
    Tout ceci est à notre disposition, par l’union de vie de résurrection, avec Christ. Est-ce la question du péché qui trouble notre repos ? Christ a traité cette question. Nous avons la rémission et le pardon de nos péchés par Son Sang. Nous sommes délivrés par la Croix. Le salaire du péché, la culpabilité du péché, le pouvoir du péché sont réglés en Lui. Il a pris la responsabilité de cette question du péché; Il a porté tous les péchés du passé, et tous ceux du futur. Nous pouvons en bénéficier si nous reconnaissons et confessons nos péchés.

« Si nous marchons dans la lumière comme Il est dans la lumière, nous avons une communion…et le sang de Jésus-Christ nous purifie (et continue à nous purifier)… »

    Marcher dans la lumière ! « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. » Il s’est rendu Lui-même responsable de tous les péchés futurs comme ceux du passé, tant que nous restons unis, nous demeurons en Lui, nous marchons dans la lumière, ce qui veut dire garder le moins de contact possible avec le péché, sans jamais négliger Son sang.
    « Notre communion se situe avec le Père, et avec Son Fils… » Il n’y a pas de communion si nous n’avons pas traité la question du péché. « Ayant fait la paix par le sang de sa croix.» Par Sa vie nous entrons dans la bénédiction de la victoire de Christ au niveau du péché, le péché attaqué de l’extérieur.
    Est-il question d’une union de personnalité et de vie ? Son Esprit est l’Esprit de son union. L’œuvre du Saint-Esprit en nous est de nous amener dans une union de personne, une union de cœur, union de pensée, union de volonté avec Dieu, pour nous débarrasser de toute division en nous. L‘Esprit charmera, l’Esprit poussera, l’Esprit s’efforcera. La chair sera là pour faire la guerre à l’Esprit. Dans Galates 5: 17, il est dit: « Les désirs de la chair sont diamétralement opposés à ceux de l’Esprit, et l’Esprit lutte contre la chair. » Mais la véritable traduction est plus forte encore: « La chair désire contre l’Esprit, mais l’Esprit désire contre la chair » ! Ce « mais » fait toute la différence et fait ressortir toute la valeur de ce verset.
    Tout cela est fait pour susciter en nous cette union, cette unité, cet accord, cette harmonie avec Dieu. Quelle est l’œuvre du Saint-Esprit ? Nous savons que c’est pour mettre Son doigt sur les choses qui ne sont pas en harmonie avec la volonté de Dieu et évaluer si nous sommes en accord ou non. Etre rempli du Saint-Esprit, c’est être pleinement un avec Dieu.
    Est-il question d’une obligation de la loi ? Nous sommes émancipés, libérés, par le Fils, en étant entraîné à un niveau plus élevé que la loi. Délivré par une loi plus élevée, sauvé pour le repos la paix et la liberté, parce que Dieu a pris Sa place et Ses droits et prérogatives en Christ, et Christ est en nous.
    Là où Christ est Seigneur, la position et les droits de Dieu ne seront jamais mis en question; par conséquent, nul besoin de « Tu dois et tu ne dois pas ! »
    Là où Christ est Seigneur, il y a la liberté. Comme nous l’avons souvent dit, quand Christ est Seigneur, vous pouvez faire comme vous voulez, aller où vous voulez et dire ce que vous voulez…Ah ! mais, quand Christ est Seigneur vous avez des goûts et des désirs différents !
    C‘est la liberté. La question n’est plus: irai-je ici ou là ? Ferai-je ceci ce jour là ou que dit la Loi ? Non, suis-je lié à la Loi au point de ne pas faire quelque chose le jour du sabbat ?
La question est: Le Seigneur sera-t-Il avec moi pour faire ceci ou cela, a-t-Il sa place dans ceci? C’est selon ce principe que Christ vivait. Un homme guéri le jour du Sabbat ! Était-ce pour la gloire de Dieu ? Certainement. Là où nous donnons sa place à Dieu, il y a la vie: voilà le principe.
    Le Seigneur va-t-Il gagner ou perdre ? Nous devons avoir Son témoignage dans nos cœurs au centre de chaque situation. Mais si nous sommes simplement liés à une observance légale, nous sommes passés à côté de la vraie loi de l’Esprit de vie. C’est une bénédiction d’être libéré par le Fils, et le Seigneur peut agir beaucoup plus que lorsque l’on est enfermé dans une position de légalisme.
    Que le Seigneur nous révèle le sens de cette vie comme loi, puissance et énergie dirigeantes de notre être; la vie de résurrection du Seigneur comme loi parfaite de liberté.

IX - SENS ET VALEUR DE LA FILIATION.

« Mon Père a remis toutes choses entre mes mains. Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père; et personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.» (Matthieu 11: 27 - Luc 10: 22)

    Nous avons parlé jusqu’à présent de choses que l’on considère comme de source secrète car elles ne peuvent être approcher sur des bases naturelles. Ici nous traiterons d’un sujet qui fait définitivement partie de cette catégorie, car aucun homme ordinaire ne peut le comprendre.

« Personne n’a jamais vu Dieu: le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, Dieu nous l’a révélé…..Je l’ai vu de mes yeux et je l’atteste solennellement: cet homme est le Fils de Dieu.» (Jean 1: 18, 34)

« Celui qui met sa confiance en Lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas la foi est déjà condamné car il n’a pas mis sa confiance en la personne du Fils unique de Dieu….En effet, l’envoyé de Dieu dit les paroles même de Dieu, car Dieu lui donne son Esprit sans aucune restriction. Le Père aime le Fils et lui a donné les pleins pouvoirs sur toutes choses; Celui qui place sa confiance dans le Fils a la vie éternelle. Celui qui ne met pas sa confiance dans le Fils ne connaît pas la vie; il reste sous le coup de la colère de Dieu. » (Jean 3: 18; 34-36)

« Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’Il fait. Il lui donnera même le pouvoir de faire des oeuvres plus grandes que Lui, et vous en serez stupéfaits….De plus ce n’est pas le Père qui prononce ce jugement sur les êtres humains; il a remis tout jugement au Fils. »
(Jean 5: 20-22)

« Quand Jésus apprit la nouvelle de la maladie de Lazare, il dit: Cette maladie ne conduira pas à la mort, elle servira à glorifier Dieu; elle sera une occasion de manifester la gloire du Fils de Dieu. » (Jean 11: 4)

« Mon Père, l’heure est venue de faire éclater la gloire de ton Fils pour qu’à son tour le Fils fasse éclater ta gloire. » (Jean 17: 1)

« Je combats pour eux, afin qu’ils soient encouragés et que, unis par l’amour, ils accèdent ensemble, en toute sa richesse, à la certitude que donne la compréhension du secret de Dieu ,à la pleine connaissance de ce secret, Christ. » (Colossiens 2: 2)

    Comme pour chacun des sujets qui ont été traités dans cette étude, nous allons d’un coup observer ce que cette relation signifiait pour le Seigneur Jésus et comme celle-ci fut l’arrière plan de toutes choses. Cette relation a donné un sens et une valeur à chaque intervention, chaque action, chaque expérience, à tout aussi bien maintenant que dans le futur. Combien souvent Il parle de Lui en termes de Filiation et du Père dans une relation personnelle avec Lui-même. Ceci constitue une base très importante et très forte pour Sa vie, et Il s’appuyait sur elle continuellement. Nous pourrions même dire qu’elle représentait tout pour Lui tout au long de Sa vie.
    Avant d’aller plus loin, nous devons dire un mot au sujet des deux titres qu’Il portait dans sa Filiation. Ils nous sont familiers: Fils de l’Homme et Fils de Dieu.
   Ces deux désignations ou titres ont un rapport non pas avec la Personne, mais avec l’œuvre. Il est très important de bien le reconnaître. Nous ne pouvons pas diviser la Personne. C’est ce que Paul veut dire par « le mystère de Dieu, en Christ »…et nous pourrions passer toute notre vie sur ce mystère sans parvenir à le percer. La Personne du Seigneur Jésus a été l’objet de conflits et de polémiques depuis toujours et le sera sans doute jusqu’à la fin des temps.
    Elle a suscité plus d’hérésies et d’erreurs de la part des hommes qui essayaient de percer ce mystère et de l’approcher avec l’intelligence humaine, que tout autre sujet. C’est un terrain extrêmement délicat, voire même dangereux, que d’essayer de percer le mystère de la Personne de Christ.
    Ainsi donc, les titres ne sont attribués en aucun cas à deux Personnes, ne divisent la Personne en deux, mais ils représentent deux domaines et deux aspects de l’œuvre, et par conséquent de vérité sur la Personne. Nous savons à quoi correspondent ces domaines et à leurs œuvres respectives:
    En tant que Fils de l’homme, Il est le Représentant de l’homme par l’union vitale avec l’homme.
    En tant que Fils de Dieu, Il est l’expression divine par l’union avec la Personne de Dieu. Il représente les deux aspects de la Personne dans la pratique de Son ministère et de Son oeuvre.

Le Fils de l’Homme

   Nous devons préserver le titre « Fils de l’Homme », parce que mentalement, et peut-être inconsciemment, nous le dévalorisons à un niveau bien inférieur à celui qu’il devrait occuper; car le titre même de « Fils de l’Homme » va bien au-delà de la pensée de naissance humaine.
    Avec la révélation qu’Il était né d’une vierge, nous avons cette affirmation très claire: « Le Fils de l’Homme qui est aux cieux. » (Jean 3: 13). Celle-ci le désigne plus haut que la terre et lui donne une signification et une valeur divines. Au moins, reconnaissons-nous que nous sommes dans un terrible bourbier de confusion, à propos de la naissance virginale de Jésus. Les hommes ont dit, par exemple, que la théorie de la naissance virginale ne tient pas parce qu’elle relierait tout péché à l’homme, et éliminerait toute possibilité de péché chez la femme. Vous voyez la futilité d’une telle discussion et à quel point on passe à côté du sujet.
    Nous devons reconnaître que Christ n’est pas né d’une vierge sur une base naturelle; avec une conception aussi folle, la femme serait sans péché et l’homme pécheur, et de ce fait une naissance virginale assurerait à Jésus d’être sans péché. Par le Saint-Esprit, il y a eu une séparation entre ce que Marie a hérité et ce qu’était Jésus.
    Tant de questions théologiques, doctrinales et techniques ont émergé de la Personne de Christ. Même le titre de Fils de l’Homme, fait qu’Il est différent du reste des hommes dans un sens divin, et qu’en tant que Fils de l‘Homme, et lié vitalement à l’homme, Il est différent du reste des êtres humains.

Le Fils de Dieu

    Il y a une expression qui apparaît dans l’évangile de Jean: « Fils unique engendré par le Père ». Ce titre a de quoi nous mettre dans la confusion. Si vous lisez le Nouveau Testament vous verrez que d’autres ont été engendrés par Dieu. Jean lui-même dans ses épîtres parle beaucoup des fils engendrés par Dieu.
    Comment alors Christ est-Il le Fils unique ? Il faut vous rappeler que ces paroles ont été écrites bien après les autres écrits du Nouveau Testament. Au temps où ces paroles ont été écrites, il existait une multitude de fils engendrés par Dieu, et pourtant, les Apôtres écrivaient délibérément et avec précision, du « fils unique engendré par Dieu ».
    Il n’est pas question ici de dire que Christ était le premier et fils unique pour un temps comme celui-là; Il aurait été ainsi ramené au niveau de tous les autres et ne l’aurait distingué de personne. L’explication se situe autre part, car cette parole ne signifie pas que Christ était le seul à être engendré par Dieu. Il n’y a pas du tout de relation avec l’engendrement, mais avec l’espèce engendré. Il aurait fallu traduire de préférence dans notre langage par: « l’unique engendré singulier », ce qui signifie qu’il n’y en a aucun autre comme Lui. Il est le seul de cette espèce, cet engendré de Dieu; L’accent doit être mis non sur l’engendrement mais sur « unique » - le seul et unique.
    Ce mot est très intéressant; nous ne nous arrêterons jamais de l’étudier, mais vous découvrirez, si vous suivez ce mot à travers la Parole de Dieu, qu’il occupe très souvent une place d’affection et de tendresse, comme pour quelque un qui a une relation d’affection, à cause de sa nature. En hébreu, le même mot est souvent traduit par « chéri » et s’applique à l’occasion à Christ. « Je n’abandonnerai pas mon chéri dans le Shéol ». Le Seigneur Jésus, que le Père a envoyé dans le monde, est appelé par un mot de grande tendresse dans Jean 3:16. Toute la force de Jean 3: 16 est centrée sur le fait que l’amour de Dieu se manifeste dans le sacrifice ultime en envoyant Christ vers l’étape finale.
    Ce n’est pas que Dieu n’était pas capable d’engendrer une multitude de fils, ou que Dieu s’était simplement contenté Lui-même d’en engendrer un seul; le terme est utilisé à cause de la spécificité du Fils. Dieu n’a jamais engendré un autre comme Lui, et n’en a jamais eu l’intention; Christ est unique dans Sa relation avec Dieu; Il est seul; Dieu a concentré toutes choses en Lui, c’est-à-dire que Dieu n’a jamais eu l’intention de placer quoique ce soit de Lui-même en un autre qui lui appartienne en propre. Chaque fois que nous recevons la plénitude de Dieu, ce n’est que en Christ, pas en nous-mêmes. Il a lié toutes choses à Christ, et de cette façon Christ est unique. Il est le seul, la plénitude et la finalité de Dieu. Toutes choses sont scellées en Lui et au travers de Lui.
    Nous touchons là à la nature fondamentale de la Chute. En Adam, nous avons celui que Dieu a créé, et le premier Adam fut appelé le fils de Dieu (Luc 3: 38); pas dans le même sens, mais comme étant la progéniture divine, celui en qui Dieu a insufflé le souffle de vie.
    Mais le péché d’Adam fut le suivant: alors qu’il dépendait d’une relation privilégiée et pouvait recevoir tout de Dieu par crainte, obéissance et amour filiaux, il se soumit à la tentation d’obtenir ces choses en dehors de cette relation pour les posséder par lui-même. La tentation revêtait cette forme: Tu seras comme Dieu ! Ce que tu ne peux obtenir qu’au travers d’une dépendance et d’une obéissance, tu pourras l’avoir comme un droit, une prérogative et une possession personnels !
    C’est ce qui amena la Chute. A partir de ce moment là, Dieu n’a plus placé en aucun autre ce qui Lui appartient; mais Il a placé tout ce qui Lui appartient en Christ et l’a scellé, car personne d’autre que Christ n’aura cette prérogative divine.

« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. »
(1Jean 5.11)

   C’est dans ce sens, qui pourrait être étendu à bien plus si c’était notre objectif, que Christ est le seul, unique et singulier Fils engendré par Dieu.
    C’est justement à ce niveau que les choses ont dévié, et le faux enseignement a fait irruption comme quoi nous sommes tous fils comme Christ était un Fils, et que le résultat de ce processus en nous sera notre déification. Ceci a constitué le mensonge de l’Ennemi depuis le début. Il n’existera pas de filiation en nous exactement de la même manière que Christ qui est le Fils unique de Dieu Son Père. Il est unique.
    Ayant parlé de manière générale des deux titres de Christ relatifs à Sa Filiation, et ayant répété que ces deux titres sont divins, nous tentons, en référence au Seigneur Jésus, de résumer tout le sujet en quelques points.

La Force et la Dignité qui découlent de la Filiation


    De cette union et de cette relation de Jésus avec Dieu, ont découlé force et dignité. Il est impossible de ne pas s’en rendre compte en lisant le compte-rendu de Sa vie sur terre.
    Cette relation avec le Père, dont Il était conscient, la relation de Fils à Père et de Père à Fils, a entraîné une force et une dignité merveilleuses. Cette relation était un secret que les autres soit ne connaissaient pas soit ne reconnaissaient pas. L’affirmation de cette relation secrète leur était intolérable, et ils cherchaient même à Le tuer lorsqu’il en faisait allusion. Mais pour Lui, cette relation cachée était primordiale en tout temps. L’objectif du Diable était de la briser, en questionnant le Seigneur Jésus et en le persuadant de mettre cette relation à l’épreuve. Prêter attention à cet objectif aurait été, de la part du Fils, d’entretenir des doutes au sujet de ce qui est irréfutable, d’avoir agi avec orgueil ou de s’être éloigné d’une soumission absolue envers Son Père. Le but du Diable était de mettre Jésus en situation de démontrer quelque chose qui dans Son cœur n’avait certainement pas besoin d’être démontrée, de le piéger en lui mettant la pression pour prouver quelque chose.
    « Tenté en toutes choses comme nous..» dit l’Apôtre. Vous voyez de quel type de tentation il s’agit. Celui qui se réjouit de savoir que Dieu est son Père, sait ce que ça représente dans les meilleurs moments de notre vie. Mais supposons que vous avez faim, que vous êtes faible, épuisé, et directement en conflit avec l’Ennemi et les puissances des ténèbres, alors que règne autour de vous une atmosphère sinistre, et c’est comme si vous étiez dans un désert spirituel en proie aux bêtes féroces; vous connaissez bien les suggestions de l‘Ennemi dans ces moments là, les insinuations à propos du Père, de votre filiation et de votre relation.
    «Tenté en toutes choses comme nous..» Mais, le Seigneur Jésus ne s’est pas soumis à la suggestion, à l’insinuation, Il ne s’est pas soumis à la pression pour mettre cette relation en question. Il a tenu ferme, et Il a gagné le combat sur la base de le connaissance secrète de cette relation. Il examina Son âme et refusa d’être guidé par lui; Il tint ferme dans Son esprit avec Dieu et remporta la victoire par la force qu’Il Lui donnait.
    Ce qui Lui attribuait une grande force, une merveilleuse dignité. Parfois son langage, qui était celui d’un homme ordinaire, pouvait avoir de terribles effets lorsqu’Il s’adressait à des responsables de la vie et de la pensée religieuses, à des hommes hauts placés dans la sphère religieuse, en leur disant:

« Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » (Jean 8: 32).
Et encore:
 « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8: 36)

    Ils se sont immédiatement levés et ont dit: «Nous n’étions jamais liés à aucun être humain….nous sommes descendants d’Abraham. » D’un seul coup, le Seigneur Jésus a mis l’accent à quel point Ils étaient esclaves. La dignité de leur position ! «Si le Fils vous affranchit… » Il fut placé dans une position plus élevée que tout le reste et il fut investi d’une dignité, d’une ascendance et d’une suprématie morale. C’est tout simplement un fait évident à tous ceux qui lisent ces textes. Il se reposait énormément sur le fait qu’Il était Fils de Dieu et en tira Sa force.
    Se tenir sur cette base implique la force. Nous pouvons en avoir la confirmation si nous jetons un coup d’œil un moment dans l‘Ancien Testament.
    Quelle force extraordinaire, quelle dignité et quelle capacité d’exécution sont tombées sur Néhémie quand il a reconnu le fait que Dieu lui avait confié un mandat et qu’il était un homme appelé par Dieu pour cette oeuvre. Quel sens cela a eu pour lui quand ses ennemis lui ont tendu des pièges, et ont essayé par tous les moyens de l’écarter de sa position et de ralentir son travail. Lorsque enfin, au milieu de toutes leurs menaces, on lui conseilla de trouver refuge dans la Maison de Dieu, sa réponse fut « Quelqu’un comme moi prendra-t-il la fuite ? » Ce ne furent pas des paroles présomptueuses de fierté personnelle; elles annonçaient un homme à qui Dieu avait confié une mission et qui était certain de Son soutien.
    De façon infiniment plus grande, le Seigneur Jésus put tenir ferme sur son terrain du fait de la relation divine, qui signifiait le soutien divin.
   C’est formidable d’avoir cette assurance que Dieu vous a envoyé, et que Dieu vous accompagne, que vous êtes sous mandat divin, associé à Dieu. Une telle situation ne peut que produire une force extraordinaire, car elle prouve toujours l’existence d’une source secrète de force et de dignité.

La Position et la Vocation liées à la Filiation


    C’est le second point. Notons quelques déclarations qui ont été faites:

« Le Père ne prononce pas de jugement sur l’homme: Il a remis tout jugement au Fils. » (Jean5: 22)

« Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il a fait. » (Jean 5: 20)  
Quelle position !
« Le serviteur ne fait pas partie de la famille, le fils lui en fait partie pour toujours….Si donc c’est le Fils qui vous affranchit, vous serez réellement des hommes libres.» (Jean 8: 35-36)

    Quelle position ! L’auteur de l’épître aux Hébreux utilise cette phrase: « Christ, Fils sur la maison de Dieu » La filiation implique avec elle la position et la vocation divines « Parce qu’Il est le Fils de l’Homme » ! C’était le seul moyen du Seigneur de l’exprimer, et d’expliquer les prérogatives qui étaient placées entre Ses mains.
    Une position d’influence extraordinaire ! En tant que Fils, Il était relié, ou connecté au grand plan divin. Ce qui lui conférait la dignité d’être en relation avec la Filiation que Dieu avait déterminée de toute éternité. Une grande force émanait de cette relation, à partir du fait que vous êtes lié à des choses qui étaient de valeur et de signification universelles et éternelles, et c’est ce qui portait la marque de votre relation avec Dieu. Si seulement le peuple de Dieu réalisait qu’il n’est pas simplement sauvé pour le salut, mais que, par cette étape initiale, il entre dans une position de très grande importance et de valeur extraordinaire, car il est lié au plan divin éternel. La place semble relativement petite parce qu’elle n’est qu’une partie d’un tout, mais aucune de ces parties est sans importance. La place la plus petite est d’extrême importance si elle fait partie d’un tout, et que le tout ne peut être un tout sans ses différentes parties.
    Dans le cas du Seigneur Jésus bien sûr, le plan entier reposait sur Lui, et Il le savait. Une force secrète émanait de ce qu’Il était, de la position où le Père l’avait mis. 

L’Assurance ultime inhérente à la Filiation 


    Le Seigneur Jésus n’a jamais dit qu’au bout d’un certain temps, Il achèverait Sa mission et que pour Lui, ce serait la fin. Dans ce cas, Il aurait suivi la voie de toute chair: Son devoir accompli, Son oeuvre faite, Sa vie achevée.
    Bien que sachant très bien que la Croix serait pour Lui un passage obligé dans Son programme, il est perpétuellement en train de parler d‘un avenir lointain. Crucifixion, mort, ensevelissement, tout cela devait arriver, mais Ses yeux étaient toujours fixés vers plus loin. La Croix était presque un incident de parcours; cela devait passer mais le travail devait continuer. Cette oeuvre qui avait commencé la Croix ne l’arrêterait pas et l’objectif serait atteint !
    La Filiation lui a donné l’assurance du but final de toutes choses. Allait-Il souffrir ? Oui, Il sait qu’il souffrira. Il sera livré entre les mains des méchants et crucifié. Oui, Il le sait et l’accepte. Sera-t-Il mort et enterré ? Oui, Il le sait aussi.
    Mais tous les objectifs sont assurés et extraordinaires. Rien, ni les hommes, ni les démons ne pourront empêcher le déroulement des évènements  Cette Filiation n’existe pas simplement sur cette terre, une relation et des valeurs pour un temps seulement; elle est éternelle, elle garde tout son sens, elle est indestructible.
    Les autres relations peuvent cesser mais pas celle-ci. Cette relation n’a pas une importance en elle-même, mais son but est puissant et universel. De cette filiation jaillit une merveilleuse assurance sur l’issue de toutes choses.
    Le Seigneur prédit qu’Il serait livré entre les mains d’hommes méchants qui Le crucifieront. Mais Il ne s’est pas arrêté là: Il a dit que le troisième jour, Il ressusciterait…voilà la Filiation ! Impossible de maintenir la filiation dans la tombe. Bien que la Filiation impliquait qu’Il descende au tombeau, au séjour des morts, celle-ci n’en restait pas là. La Filiation est sûre et certaine de sa survie, quoique fassent les êtres humains et les démons. Elle donne la certitude que, ’à la fin nous serons debout triomphants.
    Quelle allégresse de voir Christ comme Il est représenté en ouverture de l’Apocalypse ! «Je suis vivant…c’est un triomphe…J’étais mort (pas: ils m’ont tué !) »
Une des prérogatives de la filiation y est décrite: « Personne ne peut m’ôter la vie: je la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre. Tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jean 10: 18)
    « Voici, Je suis vivant aux siècles des siècles et je possède les clés de la mort. » Il savait avec grande assurance qu’il en serait ainsi. L’assurance inhérente à Sa Filiation le portait à travers toutes choses jusque dans l’Éternité.

La plénitude du Père dans la Filiation

    « Le Père a placé toutes choses entre ses mains. » Paul a merveilleusement levé le voile sur ces « toutes choses ». Appliquez cette phrase dans chaque épître de Paul et voyez où cela conduit: Tout est en Christ et en Lui demeure toute la plénitude de Dieu. « Le Père a confié toutes choses au Fils »; dans la Filiation se trouve la plénitude du Père.

L’élection du croyant à la Filiation

   Toutes ces choses qui étaient une réalité pour Christ ont été mis à notre disposition par l’union de résurrection et la vie de résurrection. Nous savons bien que la première étape d’une véritable relation avec Lui est d’être engendré par Dieu.

« Béni soit le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a engendrés de nouveau dans une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. » (I Pierre 1: 3)

    Même si Christ est Fils par la résurrection de manière différente, Dieu nous a donné l’Esprit de Son Fils, qui est l’Esprit de Filiation. En partageant Sa vie d’En Haut, nous sommes entraînés dans une dépendance à toute la vérité de Christ et la relation opère un changement.
    « Né de l’Esprit » « Né d’En haut » « Qui est né de Dieu », toutes ces expressions font que nous sommes mis en relation par la résurrection.
     « L’Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu…» Quelle en est la conséquence ? Comme pour Jésus, une force et une dignité jaillissant du témoignage de l’Esprit que nous sommes enfants de Dieu. Je ne suis pas sûr que nous réalisons bien le sens et la réalité de cette relation.
    S’il nous arrive de nous dire que nous ne sommes pas que des chrétiens, des croyants dans le Seigneur Jésus-Christ, des adhérents de la foi chrétienne, mais des enfants de Dieu vivant dans une union de résurrection avec le Fils, nous en retirerions beaucoup de force et de dignité, une fierté, non pas personnelle mais morale, une élévation spirituelle.
    Notre union avec Christ signifie aussi que nous devons partager la position et la vocation de Christ, et que le but qui est le sien est aussi celui auquel nous sommes appelés. Souvenez-vous bien que chaque fois qu’il est parlé de prédestination dans les Ecritures, c’est toujours en connexion avec la Filiation, jamais avec le Salut.
    La Filiation implique la prédestination. Dieu n’a jamais prédestiné certains seulement à être sauvés, et d‘autres à ne pas l‘être. Dieu nous a prédestinés à la Filiation, c’est bien plus que le salut. Le salut nous amène à entrer dans le Plan de Dieu, en relation avec une pré - science, une pré - vocation, une prédestination. La position et la vocation sont reliées à la Filiation.
    L’enfant est un nouveau-né. Le fils est un adopté sur le fondement de la majorité et de la maturité. Nous ne sommes pas choisis et élus pour l’enfance et pour le Salut; nous le sommes pour la maturité et la Filiation. C’est ainsi qu’il faut nous appliquer à assurer notre élection en avançant dans la pleine maturité.
    Il est possible de passer à côté du Plan de Dieu même si on est sauvé. On peut être un enfant et cependant ne jamais entrer dans le statut et la maturité de fils. Notre position et notre vocation sont attachées à notre processus de croissance; mais, nous sommes appelés conformément à Son Plan; nous sommes unis à Christ, reliés à l’extraordinaire vocation du Fils de Dieu à travers les temps. Nous sommes choisis en union avec Lui, dans le but d’occuper une position extraordinairement élevée.
    Nous devrions tirer de tout cela une force cachée: si j’étais serviteur ou esclave, je serais dans une position bien différente, mais être un fils donne des certitudes.
    Nous pouvons être sous pression, sous un poids pesant, nous pouvons être submergés, il semble parfois que les gens nous marchent sur la tête et que l’ennemi en tire avantage pour un temps, mais notre statut de fils, notre filiation, fait que nos plans sont assurés dans une victoire absolue, où nous restons debout triomphants à cause de cette filiation, qui est quelque chose qui ne peut s’éteindre ni se détruire.
    Si tous « les fils de Dieu » chantaient ensemble en poussant des cris de joie dans le Ciel avant même que le monde existe (Job 38: 7), nous pouvons être certains que tous les fils de Dieu actuels pousseront des cris de joie quand le monde aura cessé d’exister.
    Les fils le feront ! Malgré tout ce que fera le diable, Dieu aura Ses fils. Souvenez-vous bien que tout est lié à l’union de résurrection. Dans la Résurrection, la Filiation a été affirmée et attestée de manière spéciale. Celle-ci l‘avait déjà été lors du baptême du Seigneur Jésus, quand en sortant des eaux du Jourdain, le Ciel s’est ouvert et une voix s’est écriée:

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute mon affection. »

    Paul nous dit au début de l’épître aux Romains que Jésus-Christ fut établi et attesté comme Fils de Dieu par la Résurrection des morts, une attestation spéciale basée sur la Résurrection. La nature de notre relation est celle de l’union de résurrection et du fait que la vie de résurrection est à la base de la Filiation, cette dernière est indestructible.
    Il ne s’agit pas d’une relation qui a été officialisée, mais d’une unité de vie incorruptible qui demeure pour toujours. Il est merveilleux de penser que la Filiation est basée sur quelque chose que ni la terre, ni l’enfer, ni tous les antagonismes qui règnent dans l’univers, ne pourront jamais détruire, même s’ils jettent toutes leurs forces contre elle.
    Dans quoi rentrons-nous donc ? Pas dans ce qui est de l’ordre de la spéculation, du hasard ou de la chance. Non ! Nous entrons dans le domaine de la Filiation et de son fondement même: La Vie de Résurrection qui a triomphé de toutes les forces antagonistes de cet univers.
    Quelle assurance, quelle espérance, quelle potentiel et quelle position résident dans cette Vie de Résurrection. Je me demande si vous l’avez réellement saisi !
    Comment Dieu a-t-Il provoqué le témoignage suprême de Sa Filiation ? Pourquoi Satan, avec toutes ses myriades, avec tout le pouvoir de son commandement, spirituel et terrestre, a pu converger contre Christ. Chaque force mauvaise, mortelle, inique, dans cet univers est monté contre Lui. Toute la puissance de mort - ne connaître qu’une petite partie de cette puissance est déjà assez terrible - a surgi sur Lui, avec toute la puissance du péché, toute la méchanceté des hommes, pour le chasser de Son propre monde. C‘était comme s‘ils l‘avaient créée.
    Les ténèbres couvrait la surface de l’abîme. Il est mort et enseveli, et Ils ont triomphé ! Toutes les puissances des ténèbres sont là sans avoir été invitées, elles sont toutes sur la scène. Puis Dieu est intervenu en Le ressuscitant.
    Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a aucune force dans l’univers qui a le pouvoir de mettre fin au Fils de Dieu en détruisant cette vie. « Dieu le ressuscita de la mort » ce qui signifie que toutes ces forces ont été anéanties et réduites littéralement à néant, Dieu L’a ressuscité !  
    Voilà la Filiation, la nature de la Vie Divine, plus que la combinaison de toutes les forces de cet univers. « Déclaré comme étant le Fils de Dieu avec puissance, selon l’esprit de sainteté obtenu par la résurrection des morts ». Ensuite, Il nous donne cette vie, cette vie testée et éprouvée, cette vie qui a été soumise à chaque puissance mauvaise dans cet univers, et a prouvé qu’elle était supérieure à toutes les autres, et ceci constitue la base de la Filiation.
    Vous voyez les possibilités qui sont les nôtres en connaissant et en possédant cette vie comme membres de Christ: position, pouvoir, opportunités, résultats, vocation…!
    Ce n’est pas une question de temps, ce n’est rien de terrestre; Cette Vie est éternelle, universelle et infinie. Cette Vie est la base de tout; elle rend toutes choses possible; elle n‘existe pas en dehors de la Personne.

« Dieu a mis l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, qui crie Abba, Père ! »

    L’esprit de Filiation ! Nous voyons alors les valeurs de l’union de résurrection, et tout est développement de la valeur de Sa propre relation avec Son Père.

X - LE PLAN DIVIN ET LA RESSOURCE DIVINE.

   Le Seigneur Jésus avait, en arrière-plan de Sa vie parmi les hommes, une variété de ressources divines, des sources secrètes connues de Lui seul, qu’Il utilisait en permanence pour Sa vie et Son oeuvre. Christ avait une vie constante dans le Ciel. Bien que vivant ici bas sur la terre, Il était cependant, de manière spirituelle et très réelle, au Ciel.

« Personne n’est monté au Ciel sauf Celui qui en est descendu: le Fils de l’homme qui est dans les cieux. » (Jean 3: 13)

    Nous pourrions dire en quelque sorte que Christ a eu une vie ascendante. Si un tel contraste existait entre Lui et les autres, c’est bien parce qu’Il est descendu du Ciel et ensuite qu’Il est monté au Ciel. Christ avait en fait constamment Sa vie au Ciel.

Accéder aux ressources divines

   Nous avons vu Christ comme étant le véritable accomplissement spirituel de l’échelle de Jacob, qui était établi sur la terre, et dont le sommet touchait le ciel. A ce sujet, le Seigneur a dit plus tard à Nathanaël: « Après cela tu verras le Ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant au dessus du Fils de l’homme ». Maintenant si le Seigneur Jésus est le même, en effet, que l’échelle de Jacob, alors Il est à la fois au Ciel et sur la terre. Il est sur terre et en même temps au Ciel. En Lui, le ciel et la terre sont fusionnés.
    L’important est que Sa vie, et toutes Ses ressources, viennent d’En Haut. Il était en présence de ressources inépuisables, et de ressources impérissables, parce qu’elles ne viennent pas de cette terre et n’auraient jamais pu être touchées par la corruption qui caractérise tout ce qui est sur terre. Il dessine des contrastes de temps en temps, comme par exemple: « Je vous donne ma paix, mais Je ne vous la donne pas comme le monde la donne… »
    Le contraste est dans le fait que toute paix accordée par ce monde est fade, une paix qui ne dure pas, une paix périssable, une paix corrompue. Elle est toujours sujet à caution; vous ne savez jamais jusqu’où elle ira et combien de temps elle durera.
    Mais la paix que Jésus donne ne ressemble pas à la paix du monde: ce qui émane du Ciel n’est pas sujet à la vanité comme c’est le cas pour toute la création. Comme les Écritures le
montrent clairement, la vanité signifie simplement que cette paix n’arrive jamais à plénitude, toujours limitée, et toujours influencée par ce qui passager. Toute la création a été sujette à la vanité par un acte divin. Mais Christ n’appartient pas à cette création ni aux ressources de cette création.
    A cause de la Résurrection, cette vérité bénie peut être prouvée aussi par nous, et nous remarquons dans 1Corinthiens 15 l’exhortation à ne pas défaillir, à ne pas perdre courage, mais de toujours abonder dans l’œuvre du Seigneur,

« vous savez que votre travail n’est pas vain et inutile au service du Seigneur »

   Cette grande déclaration est précédée d’un « c’est pourquoi », et cette locution nous relie aussi avec ce qui vient avant:

« La victoire totale sur la mort a été remportée (la mort a été engloutie dans la victoire). Ô mort où est ta victoire ? Ô mort où est ton aiguillon ?…mais loué soit Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (I Corinthiens 15: 54, 55, 57)
« C’est pourquoi …votre travail n’est ni vain ni inutile au service du Seigneur. » (verset 58)

    Il n’y a aucune vanité dans votre travail car la mort a été engloutie. Sur le fondement de la résurrection, vous êtes mis en contact avec les ressources immortelles, et les ressources de
Christ appartenaient toujours à une vie indestructible et sans fin. Ce sont nos ressources en union de résurrection avec Lui.
   Ainsi donc, pour résumer cela en un mot, cela veut dire que pour nos vies et pour notre service, notre ministère, notre vocation céleste, il y a, en union avec Christ, des ressources à notre disposition qui sont célestes, inépuisables et incorruptibles. C’est le secret de la force.
    Nous avons vu un peu quelles sont ces ressources et comment elles opèrent, leur valeur pour l’esprit, l’âme et le corps; la pensée, le cœur et la volonté.
    Nous ne sommes pas mandatés par le Seigneur à nos propres charges, mais Celui qui nous mandate place Ses propre ressources derrière Son mandataire et Son mandat. 

La bénédiction d’une nécessité inévitable

   Alors ça implique que nous devons aussi demeurer dans le Ciel comme Lui. Ceci est exprimé par différents mots de la Bible; comme par exemples: Marcher dans l’Esprit et non dans la chair; combattre dans l’Esprit et pas dans la chair; nos armes de combat ne sont pas charnelles mais spirituelles.
    Ce sont tous des façons de définir que nous demeurons dans le Ciel et que nous vivons pas de la terre; ne permettre aucune dépendance envers des moyens terrestres, des méthodes du monde, et ne jamais considérer notre état naturel comme étant une fin en soi. Pour Christ, les cieux dominaient de toutes sortes de manières, et ce devrait être le cas pour nous aussi. La règle des cieux doit décider si une chose peut être considérée et entreprise.
    Ce qu’on voit, ce qui est apparent, ce qui est ressenti, ne doit jamais être la base de nos décisions. C’est une source de grande force de se mettre dans la même position que Christ en tant qu’Homme, où nous savons que des ressources célestes illimitées sont disponibles.
    On y arrive très progressivement et pas d’un coup, par la discipline qui prend la forme d’une totale dépendance, où le renoncement et le brisement ne sont pas une fin en soi, mais qui s’accompagne de cette grâce divine qui, lorsqu’on est vide, nous remplit de Son abondance.
    Il y a un côté positif comme un côté négatif. Dieu ne croit pas que le négatif soit le but final, mais lorsqu’Il brise, lorsqu’Il vide, Il le fait positivement pour nous émerveiller et dire à chaque fois: « Ah, ça c’est le Seigneur ! Pas moi…. » Par cette discipline, nous en venons progressivement à reconnaître qu’il y a des ressources célestes qui dépassent de loin toutes possibilités humaines, et ces ressources sont toutes opérationnelles.
   Le Seigneur nous les rend actives et manifestes, en nous emmenant au point où nous aurons à prendre position pour nous les approprier, plutôt de les considérer comme acquises. Il est possible que, après avoir expérimenté la bonté de Dieu dans ce sens, nous nous mettons assis dans un fauteuil en disant: « Il me fera grâce encore une fois ! Pas besoin de se faire du souci, le Seigneur pourvoira… » Mais nous sommes vides et nous ne pouvons de nous même satisfaire à la demande. Le Seigneur doit s’en charger ! Alors, nous sommes passifs.
    Si le Seigneur a agi ainsi avec nous, Il ne l’a pas fait pour nous mettre de côté et il ne nous a pas extrait d’un fauteuil pour nous faire agir comme des automates ! Il a agi ainsi avec nous pour nous enseigner une leçon pour nous inciter ensuite à en faire un exercice de foi. Donc, la vérité s’impose que…ce n’est plus moi qui vis mais Christ…et ce n’est qu’une moitié du verset…Nous devons bien retenir ce qui suit:

« La vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis par la foi au Fils de Dieu » c’est l’autre moitié du verset  «......et ce n’est plus moi qui vis mais Christ qui vit en moi; et cette vie que je vis…»

    C’est le côté positif du fait de vivre par Sa Vie. Paul ajoute cela pour appuyer son propos, car il nous mettait en garde contre une grande erreur de l‘époque, celle du panthéisme.
   Beaucoup de Grecs étaient bien trop ouverts à l’idée panthéiste. En effet devant cette parole, ils disaient que c’était que notre être émergeait dans le Divin, un grand Tout où on perdait notre personnalité, notre identité, de telle sorte que toute distinction de caractéristique propre chez nous était impossible. Ainsi était le panthéisme.
    Ces Grecs pouvaient bien dire en recevant ces paroles de Paul: « Ça  va tout à fait dans notre sens ! » C’est pourquoi, Paul s’est immédiatement gardé de toute mauvaise interprétation:

« Je vis par la foi au Fils de Dieu… »

    Je retiens toujours mon identité ! Je garde ma personnalité ! Cette vie d’union avec Christ est une union de foi, pas l’émergence d’une substance. Il se peut que nous ne tombions pas dans cette erreur connue, mais nous pourrions bien adhérer au principe et devenir plus ou moins passif, en pensant que c‘est Dieu qui fait tout et que nous n‘avons qu‘un petit rôle voire aucun rôle du tout à jouer. Nous avons notre part, et cette part est l’exercice de la foi en relation avec Christ et les ressources célestes.
    C’est ce qui constitue la spiritualité, ce qui fait qu‘une vie ou un service est spirituel ou pas. La spiritualité, c’est dépendre des ressources célestes. Les ressources ne sont tirées ni de soi ni du monde, mais d’En Haut. La direction n’est ni des hommes ni de la terre, mais d’En Haut. Tout est si clairement du Ciel que la vie ou l’œuvre sont spirituelles de façon évidente.
    Certaines personnes semblent croire que la spiritualité est « quelque chose » de mythique ou de mystique; cette spiritualité là se situe hors de la réalité, une vue de l’esprit en quelque sorte. Nous pouvons parler d’un modèle de calme céleste, mais la spiritualité n’a rien de nébuleux de mythique ou d’abstrait; elle est tout ce qu‘il y a de plus pratique.
    Quand des hommes et des femmes sont appelés par Dieu dans une sorte de ministère divin et que, face à la demande, ils sont conscients au plus haut point qu’ils n’ont aucune capacité, aucune ressource aucune puissance pour accomplir leur ministère, que par eux même c’est impossible et que de la faire ainsi ne serait que pure folie et absurdité. En de telles circonstances, ils sont obligés de reconnaître qu’ils ont un Christ vivant en qui se trouvent plus qu’assez de ressources pour répondre à cette demande, que par la foi ils se saisissent de Lui et avancent dans le service en ayant conscience que voilà cette spiritualité est pratique et terriblement concrète. Les problèmes rencontrés prouvent qu’elle est pratique.
    C’est ainsi que les choses célestes sont faites et qu’elles ne pourront jamais être ébranlées. 

Spiritualité n’est pas isolement 


    La spiritualité de Christ ne consistait pas pour Christ à prendre une attitude distante vis-à-vis du pratique de la vie quotidienne. Il prenait à bras le corps les forces et ressources célestes pour le soutenir dans les choses pratiques de la vie quotidienne; Vous pouvez laver les vêtements, les fenêtres ou les sols, faire des tâches domestiques, en étant spirituels. Certaines personnes pensent que le travail spirituel et le travail domestique comme le ménage par exemple, sont deux choses bien différentes. Pas du tout, vous pouvez tirer des ressources célestes tout ce qui est légitime, et c’est un témoignage. La majorité des gens n’ont pas l’opportunité de dépendre d’En Haut dans un ministère en vue sur un podium ou une plate-forme.
    Pour la plupart d’entre nous, le travail est routinier, régulier et monotone et se sentent limités parfois. Ils sont tentés de croire que s’ils avaient un ministère spirituel à remplir, s’ils avaient à animer une réunion ou à parler de sujets spirituels à des âmes, ils pourraient vraiment faire appel à Dieu pour leur venir en aide et qu‘ils assureraient la situation.
    Pourtant, pour les tâches les plus humbles et les plus communes, cela ne leur viendrait même pas à l’idée de compter sur le Seigneur. Pourtant, ce sont exactement les mêmes ressources qui sont en jeu.
    Faire face à un jour ordinaire de travail demande plus que de simples ressources humaines. La spiritualité consiste à tout faire sous l’inspiration du Ciel. Gardons nous donc de faire une distinction nette entre le spirituel et « le reste » !
  
Au Plan de Dieu correspondent les ressources divines

    Christ n’a jamais considéré les choses comme allant de soi. Il n’a jamais pris ces choses célestes comme un acquit. Il ne s’est jamais autorisé à penser que les choses se feraient mécaniquement, sans respecter certaines conditions de Son côté. Il s’exerça en permanence à dépendre d’elles.
    Avant de choisir Ses disciples, il passe une nuit en prière. Nous avons raison de penser que les deux sont liés.
   A cette occasion, Il dit un peu plus tard: « Je connais celui que J’ai choisi… » Il venait pourtant de choisir son traître, Judas. Pour faire une chose pareille, il fallait une direction divine, une intervention divine, une assurance divine, tout autant que pour choisir les autres disciples. A la lumière de la défaillance répétée de ces hommes, et à celle de la scène finale précédent la Croix où ils L’ont tous abandonné et où tout semblait perdu, Christ aurait-Il fait une erreur ?
    Y a-t-il vraiment place pour notre remontrance ? « Seigneur, Tu aurais mieux fait de choisir une autre équipe de gars, Tu t’es trompé avec eux ! » Sa réponse serait alors: « Je connais celui que J’ai choisi… »
    Ce choix a été guidé par une nuit de prière, car celle-ci était une nécessité pour Lui. Nous nous trompons en disant que Sa prière était un moyen de s’isoler et de se mettre à part tranquillement avec Son Père pour garder Sa communion. L’urgence le commandait et la prière a été une avenue pour la réception de ces ressources. Sa vie de prière, riche et puissante qu’elle était, montre bien qu’Il ne considérait aucune ressource divine comme acquise. Seulement dans certaines circonstances particulières, Il considéra comme allant de soi le secours de Son Père céleste, lorsqu’il se sentait défaillir.
    Nous devons faire bien attention de ne pas tomber dans un piège là-dessus: puisque ces mêmes ressources sont à notre disposition, sont nôtres en Christ et sont supposées être en action dans nos vies; puisqu’il est vrai que la souveraineté de Dieu nous les assure, cependant ces ressources ne nous seront pas administrées si nous ne respectons les conditions pour les obtenir de notre côté. Nous ne pouvons les prendre comme allant de soi. 
   Nous ne pouvons négliger la prière. Si nous le faisons, nous découvrirons que les ressources n’arriveront pas, mais que la faiblesse, la perte et le besoin prévaudront. Le Seigneur doit être notre modèle dans ce domaine. Ce n’est qu’un bref résumé de la question de Ses ressources et des nôtres lorsque nous sommes liés à Lui dans la vie de résurrection.
    Il y avait une force cachée pour Lui qui reposait sur un objectif divin, une vocation divine. Il savait qu’il était sur cette terre pour un plan très significatif, et du fait qu’il était venu pour un but précis, Il en tirait une grande force. L’autre point est que ces ressources dont nous avons parlées sont définitivement liées à ce but, et que l’énergie de ces ressources Lui aurait immédiatement manqué s’Il ne restait pas fixé sur ce but.
    Ces deux constats touchent très profondément notre propre expérience, nos propres vies.

La force issue du Plan de Dieu qui marque nos vies

    En lisant l’histoire de Sa vie sur terre, nous ne pouvons passer à côté de ces empreintes énergiques du Plan de Dieu. Cherchez dans l’évangile de Jean, par exemple, toutes les fois où le mot « envoyé » est cité: Jean 4: 34; 5 fois au chapitre 5; 4 fois au chapitre 6; 4 fois au chapitre 7; 4 fois au chapitre 8; 1 fois aux chapitres 12, 13, 14, 15 et 16. Ils font référence à Lui-même.
    Le mot « donné », et ses dérivés, apparaît par exemple dans Jean 3: 16: « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné… » Le but est implicite dans ce mot, c’est lui qui guide le don.
    L’usage du mot « venu » fait référence à Son avènement. « Le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver celui qui était perdu. » « Venu » fait référence à un but. « Je suis venu afin qu’ils aient la vie. ».
    Ensuite, l’utilisation du mot « oeuvres » est un autre exemple qui le caractérise. « Je dois accomplir les oeuvres de Celui qui m’a envoyé tant qu’il fait jour. » « Mon père oeuvre jusqu’à ce jour et Moi j’agis. » Il est engagé dans quelque chose de défini et spécifique. Il est venu pour un but. L’immortalité de Christ ne doit pas être considérée simplement comme Son oeuvre que d’autres feront après Lui, et que par la suite Il n’aurait qu’une place parmi d’autres dans la masse. Dans Son cas, le but de Sa vie était singulier et unique, et Lui et Son œuvre demeureront pour toujours. Il n’était pas là simplement pour démarrer un mouvement qui devait continuer après Son départ dans l’oubli. Il n’était pas là pour une entreprise, une campagne que d’autres auraient à assumer. Il était là pour faire quelque chose où Il serait personnellement associé pour le temps et l’éternité. Il était là pour un plan défini, prédestiné et indéfectible, clair, net et précis.
    Pour cette cause, Il fut appelé dans le livre des prophètes le Serviteur de l’Éternel  Ce titre signifiait qu’Il viendrait pour accomplir un plan de Dieu, et quand vous en venez au service du Seigneur Jésus, vous constatez que c’est extrêmement précis.
    L’évangile de Marc est celui du Serviteur du Seigneur. Sans aucune parenthèse liée à sa naissance ou à son enfance, le Seigneur Jésus est tout de suite présentée comme un Serviteur. Le langage y est précis. Une précision dans l’évangile de Marc: « Sur le champ » ou « Immédiatement » , par exemple, apparaissent 19 fois. C’est la caractéristique d’un vrai serviteur. Le Serviteur du Seigneur est ici en mission, pas pour jouer ou pour son intérêt, par diversion; Il est là pour un but et Il s’y consacre.
    « Et sur le champ, ils quittèrent leurs filets et Le suivirent. » Le plan divin dirige Sa vie. De cette prise de conscience, Il tire une grande force. Nous pouvons tirer une grande force en réalisant que les choses ne sont pas accidentelles, ni générales, mais spécifiques, quant à notre situation sur terre; que nous sommes liés à un but éternel, conformément à Son plan. Peu importe où nous sommes, si nous avons soumis notre vie au Seigneur et cherché à faire Sa volonté, nous n’avons pas à marquer un temps, à nous tenir dans l’attente, mais nous avons à nous rappeler que nous sommes là pour un but.
    Une grande quantité d’enfants de Dieu sont là à attendre et à marquer un temps. Ils pensent qu’ils sont dans une espèce de hiatus, une situation où le réel n’a plus de prise sur leurs vies. Il est peut-être vrai que nous ne sommes pas encore entrés dans notre appel ultime, mais nous y sommes quand même de façon relative, et nous n’y entrerons jamais si nous ne profitons pas de toutes possibilités présentes là où nous en sommes. C’est une phase de préparation.
    Si le Seigneur venait à nous en disant: « Regarde cette période de ta vie où rien de spécial ne se passe dans l’œuvre, mais ce temps est nécessaire et prévu par Moi pour t’adapter en vue d’une plus grande oeuvre que J’ai planifiée, qui se développera une certaine année, et dès le premier jour de cette année là, tu entreras dans une oeuvre fantastique ! Nous devrions commencer une bonne fois pour toutes à utiliser ce temps intermédiaire pour nous préparer !
    Mais Lui ne nous exercera pas pour Lui-même à cause d’une oeuvre qui est devant nous, mais à cause de Lui seul. C’est si facile de trouver des gens assidus quand vous leur donnez à faire un travail défini, mais si souvent, à part ça, aucune initiative spirituelle chez eux ne leur fera adopter une telle attitude. « Dieu a sûrement quelque chose sous la main pour moi…Je ne sais pas mais je vais mettre ce temps à profit pour Lui, pour être prêt quand Il m’appelle. »
    Si nous prenions une telle attitude, si nous reconnaissions que dans toutes les situations, nous sommes reliés au plan de Dieu; si seulement nous étions appliqués de tout notre cœur, nous aurions vu que ce plan était déjà présent, et nous en aurions tiré une grande énergie !
    « Là où il n’y a plus de vision, le peuple périt. »: une autre manière de dire que si nous négligeons ou perdons le sens de notre destin, nous perdrons notre force également. Rien ne démoralise plus que de perdre la précision de notre plan divin. Si l’ennemi peut venir nous faire croire que,après tout, nous sommes passés à côté de notre vocation, de notre vie, de notre travail, que Dieu n’avait rien de particulier pour nous, que tout était une erreur et que ce plan n’a jamais existé….alors, l’ennemi nous a anéanti, nous sommes faibles, impotents, découragés; nous sommes incapables de nous lever pour quoi que ce soit.
    Voilà quelque chose à éviter: nous sommes appelés selon Son Plan. Gardons-nous donc de cette habitude pernicieuse d’espérer en un « lendemain » qui ne vient jamais. « ça arrive ! Mais ça ne vient jamais ! » et nos pensées sont fixées sur un futur éventuel…« peut-être la semaine prochaine ou dans un mois; peut-être l’an prochain… »
    Attention ! Le Diable gâche notre vie. Le jour de connaître le Seigneur est aujourd’hui autant que faire se peut ! Et la croissance de notre connaissance du Seigneur dans cette mesure là est notre équipement pour un ministère plus grand demain. Jour après jour, le Seigneur agissait avec une immense certitude, parce qu’Il était conscient du grand destin qui l’attendait. Il ne négligeait aucune journée pour racheter le temps:

« Il me faut faire les oeuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait encore jour. »

    Tout son mode de vie se situait dans cette dimension là et chaque jour était dépendant du Plan divin. Un tel état d‘esprit donne une grande force.
    Dans le premier livre des Chroniques, au chapitre 17, la Parole de Dieu s’adresse à David par la bouche du prophète, en référence à ce que le Seigneur était sur le point de faire par lui, et pour lui et sa descendance. Aux versets 7 et 8, l’Éternel dit: « C’est Moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau pour que tu sois le conducteur de mon peuple d’Israël: J’ai été avec toi partout où tu es allé, J’ai retranché tous tes ennemis devant toi et J’ai rendu ton nom semblable au nom des grands qui sont sur cette terre. »
    D’autres promesses vont suivre: « Je soumettrai tous tes ennemis…l’Éternel te bâtira une demeure…J’établirai ta descendance après toi…Je serai ton Père…Je ne détournerai pas de toi ma miséricorde… »
    Le Seigneur est venu dans la vie de David, avec l’assurance d’un but planifié. Il a montré à David que toute sa vie ce Plan l’a guidé et dirigé et que Dieu est lié étroitement à sa vie.
    Le chapitre 18 de 1Chroniques est lié au chapitre 17 versets 1 et 2.
    A présent David est sur pied, animé d’une incroyable énergie. Que s’est-il passé ? Le sens de sa destinée est venu sur lui et a marqué sa vie; par voie de conséquence, il se sent fort. Tous ces ennemis existaient auparavant, ils n’étaient pas brisés ni détruits. Immédiatement, David fut conscient que sa vie elle n’était pas détruite, mais reliée au Plan souverain de Dieu. Il était rempli d’énergie pour la bataille, une force extraordinaire émanait de lui. Le Seigneur Lui-même s‘en trouvait renforcé.
    Au regard de notre union avec Christ ressuscité, nous pouvons être assurés d’être liés à un Plan glorieux: « Comme le Père m’a envoyé, Moi aussi Je vous envoie. » Là encore, on trouve le mot « envoyé ». Il nous faudrait du temps pour réunir toutes les évidences que chaque personne qui est liée de manière vivante au Seigneur ressuscité, est entraîné vers un objectif aux différentes facettes, aux différentes sphères, sur des chemins divers. Oh, si le Seigneur pouvait nous amener en situation de réaliser que nous ne sommes pas là seulement pour vivre notre vie de manière ordinaire comme chrétiens, et ensuite partir pour être dans la Gloire avec Christ, mais qu’il existe un plan merveilleux à expérimenter, mais qui reste encore un mystère. Nous ne pouvons pas toujours comprendre comment le Seigneur réalise Son Plan, mais c’est un fait: quelque part, Il agit ainsi dans nos vies.

L’accomplissement du service, fruit des ressources spirituelles

    L’autre point important: le service est le fruit des ressources spirituelles. Cela signifie qu’il s’agit de quelque chose d’officiel, mais pas seulement; Christ fut choisi et mandaté pour une mission; Dans ce sens on peut dire qu’Il était élu. Il a occupé une charge pour faire quelque chose de spécial, ordonné par Dieu: Son oeuvre particulière, personne n’aurait pu l’accomplir. Il ne le faisait pas seulement parce qu’Il était mis à part pour faire ce travail. Bien qu’étant le Serviteur choisi par l’Éternel, Son service fut aussi le résultat de ressources spirituelles et pas seulement d’une mission officielle. Les deux vont de pair et l’un ne peut aboutir sans l’autre. Ce qui était officiel ne pouvait aller au-delà du spirituel, c’était impossible. Le Seigneur Jésus n’aurait jamais pu achever Son oeuvre, Sa mission sans ressources spirituelles. C’est justement à ce niveau que les disciples dans leur ignorance étaient en danger.
    Nous nous rappelons de l’histoire où le Seigneur se trouvait sur la montagne quand un homme Lui amena son enfant dans un état critique. Le diable avait déjà un pied dans la vie de cet enfant. L’homme amena auparavant son enfant aux disciples qui étaient restés au pied de la montagne, et qui avaient tenté de chasser le démon. Ils ont fait une tentative de délivrance de l’enfant mais sans succès. Lorsque Christ redescendit, l’homme lui amena l’enfant et dit: «Maître, je t’ai amené mon fils qui a un esprit de surdité…et j’ai parlé à tes disciples pour qu’ils chassent cet esprit, mais ils n’ont pas pu. »
    Lorsqu’ils se retrouvèrent seuls avec Jésus, les disciples lui demandèrent: « Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser ? » Le Seigneur leur répondit: « Ce genre d’esprit ne sort que par le jeûne et par la prière. » Ne l’avaient-ils pas fait de manière officielle ? Ils étaient Ses disciples, l’homme les avait reconnus comme disciples de Christ. Au nom de Jésus, ils avaient essayé en vain de chasser cet esprit, mais ils avaient oublié que l’office devait être accompagnée de ressource, la ressource spirituelle. Aucun ministère officiel ne peut être accompli, même sur la base de Christ, sans une ressource spirituelle qui l’accompagne, celle de la puissance d‘En Haut, sinon il se brisera. L’office ministériel n’a rien de mécanique.
    Vous pouvez avoir été choisi dès avant la fondation du monde, mandaté pour l’éternité; la souveraineté de Dieu peut vous avoir distingué au milieu d’une multitude pour un but, mais vous ne pourrez jamais accomplir cette mission si une ressource spirituelle guidée depuis le Ciel vous accompagne.
   La Parole de Dieu marque toujours une nette différence entre la faculté de vie et la puissance de vie.

La relation entre la Grâce et les Dons

« Mais à chacun d’entre nous la Grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. » (Ephésiens 4: 7)

    Notez bien ce que signifie « le don de Christ ». « Quand Il est monté au Ciel, Il a emmené des captifs et a fait des dons aux hommes » Le don de Christ ! La grâce conformément au don! « Puisque nous avons des dons différents, conformément à la grâce qui nous a été accordée… » La grâce est accordée au don ! Les dons sont accordés par grâce !
    La grâce attribuée par le don, c’est un premier aspect. L’autre aspect, c’est le don accordé par grâce….Dans la souveraineté divine, il existe un don au travers de chacun des membres, soit un des dons mentionnés dans Romains 12, soit un autre don comme l’aide, l’administration, l’encouragement; Dieu a fait de vous, un don pour l’Eglise : comme apôtre, l‘office d‘apôtre; comme prophète, l’office de prophète. Si Dieu a fait de vous un don à l’Eglise, vous ne pourrez remplir votre ministère si la grâce ne coule pas dans la mesure du don. Ce qui veut dire que la puissance de vie doit être conforme à la fonction de vie.
    Mais si souvent lorsque les êtres humains ont cru être apôtres, évangélistes, pasteurs ou enseignants, ils ont vu les choses ainsi: « Je suis évangéliste, je suis pasteur, je suis enseignant; Dieu m’a fait ainsi, c’est mon don ! Et ils ont essayé d’accomplir leur ministère simplement parce que c’était leur don; ils se sont appuyés sur le don plutôt que sur la grâce Il est très dangereux de devenir un ministère officiel sans garder la puissance de vie, la grâce à la mesure du service. C’est ainsi qu’est né le « ministère professionnel ».
    Si nous voulons le dire autrement, le don dépend de la Grâce. Comment peut-on le mieux illustrer ce point ? Les deux choses doivent être équilibrées: don et grâce, ou, don et fonction. Si vous les séparez ou si vous accordez plus d’importance à l’un plutôt qu’à l’autre, le résultat favorable s’annule totalement, ou alors l’équilibre est perdu et les deux choses deviennent antinomiques. Par exemple, supposons que vous construisez une centrale électrique et que vous y mettiez vos dynamos, votre générateur, à proximité d’une ville. Vous produisez une puissance électrique extraordinaire mais qui n’a aucun contact extérieur. Supposons ensuite que vous marchez tout autour de cette ville: que se passe-t-il? Rien; il y a le service sans la force. En fait, vous avez besoin des deux, car si vous surchargez vos lampes et vos ampoules avec une énergie trop puissante, vous courez à la catastrophe.
    Le don doit être réglé et ajusté à la grâce, conforme à la grâce. Si vous séparez les deux, vous n’aurez rien du tout. L’illustration n’est peut-être pas parlante, mais il faut nous rappeler que la ressource divine est proportionnelle à l’objectif qu’Il nous a fixé.
    Nous n’en recevrons guère plus. Si nous allons au-delà de notre mesure, la puissance de vie ne passera pas. Si nous essayons de rentrer dans quelque chose où Dieu ne nous a jamais appelé, nous manquerons de ressources. Si nous tentons de tordre l’utilisation du don au-delà de sa capacité, ce sera un désastre !
    C’est Dieu qui choisit, qui ajuste, qui régule le Corps. Nous ne pouvons jamais prendre sur nous mêmes de dire que nous accomplissons l’œuvre pour le Seigneur. C’est malheureux de voir des personnes décider eux-mêmes comment ils vont travailler pour le Seigneur et quelle sorte de travail ils vont réaliser. C’est terrible pour un homme d’essayer de remplir un ministère de docteur alors que Dieu l’a appelé à être évangéliste.
    Dieu a décidé dans sa souveraineté quel sera notre oeuvre, quel sera notre don pour l’Eglise, et il nous faudra rester dans cette position et la garder, sans tenter à tout prix de nous élargir au-delà de toute mesure. En agissant ainsi, la puissance suivra.
    Beaucoup de gens vont au-delà de ce que le Seigneur leur demande, ils s’épuisent et ils «craquent » !
    Pour l’exprimer autrement, si le Seigneur nous a appelés à une oeuvre, alors Ses ressources sont à notre disposition jusqu’à entrer dans la plénitude de notre appel. En fonction du don, son soutien est là, la grâce selon le don, la puissance de vie selon la fonction de vie. Tout est là. Gloire à Dieu: c’est une réalité !
    Mais faisons bien attention de ne pas fabriquer nous-mêmes l’appel ou le ministère. A ce niveau, notre union avec le Seigneur ressuscité est très importante. Soyons dirigés par la vie de l’union au Seigneur ressuscité ! Il se peut que certaines choses ne soient pas très claires pour vous, et vous avez du mal à suivre…eh bien, demandez-lui la faculté de comprendre.
Les ressources viendront lorsque nous entrerons dans le Plan divin, quand nous garderons la mesure du don que Dieu a placé en nous, en dépendant de ces ressources. Il y a une force dans la dépendance aux ressources et au Plan lui-même.
Que le Seigneur nous instruise et nous enseigne encore plus sur le chemin de la Vie !

XI- LA VITALITÉ ESSENTIELLE D’UNE VIE ÉQUILIBRÉE ET BIEN AJUSTÉE.

    Quand nous en sommes arrivés à nous approprier personnellement les ressources qui sont en Christ pour nous, nous reconnaissons alors qu’il existe, derrière cette appropriation personnelle, un objectif allant bien au-delà de nous-mêmes.
    C’est à ce niveau que nous commençons à tourner nos regards non plus vers l’intérieur, mais vers l’extérieur, préoccupés vers ce qui est essentiel: Christ ressuscité et toutes les choses qui ne pourront jamais être ébranlées.
    Ainsi, nous allons être conduits à méditer sur la reproduction d’une vie dans l’Eglise, appropriée pour un fonctionnement vital et essentiel.
  Sans doute et à juste titre, Adam et Ève ont souvent été considérés comme des représentations de Christ et de Son Eglise. L’ordre qui leur avait été donné fut qu’ils croissent et se multiplient, cette règle s’applique spirituellement à Christ et à l’Eglise: prospérité, croissance, reproduction.
    Il faut se rappeler que la vie est une question de confiance et que par elle vient le service. La vie n’est pas juste un contenu à recevoir et à s’approprier jusqu’à être rempli pour le plus grand profit du contenant. La vie est un placement que nous sommes appelés à échanger avec une obligation de lui assurer sa croissance. La vie demande un bon moyen de transmission et renier cette obligation de transmission, c’est violer la vie, et être déloyal vis-à-vis du plus grand de tous les placements.
    Dans l’histoire du peuple d’Israël réside l’exemple le plus frappant de cette loi. Israël fut choisi pour être une représentation des grandes lois spirituelles auprès de tous les peuples de la terre, et l’existence nationale et territoriale d’Israël fut également l’incarnation d’un principe spirituel, la représentation extérieure de quelque chose de plus profond, de céleste et divin. Il est facile de reconnaître en lisant l’Ancien Testament combien dans la vie d’Israël la famille tenait une large place et plus la famille était grande et plus le peuple était heureux. N’avoir aucune famille constituait une tragédie et une honte et la vie était considérée comme ratée et gâchée.
    Le fait était ce qu’il y avait à la surface, et il était difficile de reconnaître ce qui était sous- jacent, mais sur ce point, comme dans beaucoup d’autres, une loi spirituelle y était intégrée. Israël a été choisi pour propager et reproduire les choses divines.
    Le Seigneur avait placé Ses choses célestes en Israël, pas pour que ce dernier se les approprie et les garde pour lui, mais pour les échanger et les considérer comme un service rendu. Les oracles de Dieu devaient servir. Les bénédictions de Dieu sur Israël devaient servir au monde entier. La grande promesse faite à Abraham fut que toutes les familles de la terre soient bénies par sa descendance. L’alliance avec Abraham était destiné au bien commun et pour la bénédiction du genre humain, et dans l’alliance de cette promesse, tous les éléments d’un service y étaient intégrés.
    Israël échoua dans la confiance placée en lui et scella ainsi sa propre chute, ce qui est symbolisée par le figuier stérile: le Seigneur Jésus qui avait faim s’approcha du figuier, espérant y trouver du fruit, mais Il n’y trouva que des feuilles. Nous savons que ce figuier représentait Israël. Jésus maudit le figuier qui sécha.
    Ainsi avec la fin de la vie de Christ ici bas, Israël est passé à côté de son rôle, de serviteur de Dieu et ne l’a pas retrouvé depuis. La confiance placée en Israël a disparu et a été transférée: L‘Éternel dit: « Le Royaume des cieux sera retranché du milieu de toi et donné à une nation qui en portera les fruits.» Ce qui est une manière de dire: « Tu as échoué à porter le fruit qui t’était proposé et confié; tu as failli dans ton service; tu as été stérile au lieu de porter du fruit; tu as scellé ton propre sort, parce que tu as manqué à la vocation pour laquelle tu as été appelée. »
    Un organisme n’est jamais une fin en soi; il n’est rien en lui-même. Il n’est qu’un moyen pour arriver à quelque chose de plus grand, un instrument en vue d’horizons plus lointains. La raison d’être d’un organisme est de se reproduire par la vie. Cette reproduction exige toujours un sacrifice; elle coûte toujours pour que l’instrument utilisé se soumette de lui-même. Ce qui veut dire clairement que le moyen de grandir, c’est la mort. La reproduction demande un sacrifice.
    Ce qui nous conduit au passage de l’Ecriture où le Seigneur fait un raccourci de Sa relation avec les Siens, comme résultat de Sa venue dans ce monde: « A moins que le grain de blé qui tombe à terre ne meure, il reste seul; mais s‘il meurt, il portera beaucoup de fruits.

Celui qui aime sa vie la perdra; celui qui hait sa vie dans ce monde, la gardera jusque dans l’éternité. » (Jean 12: 24-25)

    Ces versets confirment tout ce que nous avons dit: Si la vie ne se propage pas, elle est sans effet, elle est une fin en soi et aucun organisme porteur de vie n’est destiné à cela…La loi de la croissance, c’est le sacrifice: le grain de blé tombé en terre meurt.
    Il n’y aura ni propagation, ni croissance, ni reproduction, sauf si vous quittez tout ce qui est personnel, dans l‘intérêt de ce qui est autre et plus.

Sens et valeur du Christ ressuscité: la vie intime

    Christ ressuscité doit être une réalité dans l’intimité et dans l’expérience intérieure. La vie de résurrection du Seigneur doit résider en nous, par Sa Vie, par Son Esprit de vie.
    Le sens et la valeur résident dans la reproduction de Sa vie en tous ceux où Il demeure et que tous ceux chez qui Il demeure dans la puissance de Sa Vie de résurrection soient une expression de Christ et sa manifestation dans la puissance de cette vie; C’est la reproduction de la vie de Christ en nous. La loi de reproduction en nous fait qu’il nous faut mourir nous-mêmes, accepter l’état de mort, de telle sorte que toute vie personnelle, tout intérêt personnel est ôté, séparé, fini, et Christ devient Tout.
    Paul le dit bien:« J’ai été crucifié avec Christ, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. »
   Voilà bien l’expression de Christ manifestée parce que toute vie qui n’est pas de Christ a été soumise à la Croix et est morte; elle est ensevelie dans le tombeau du Seigneur Jésus, et de ce tombeau Jésus se manifeste.
  Par notre union avec Christ dans sa mort, nous finissons et Il commence, et dès ce commencement, Il est le Tout. C’est basique mais aussi progressif: il nous faut l’accepter pleinement comme un état de fait basé sur un acte volontaire, sur une prise de position consciente et définitive. Maintenant, en acceptant notre union avec Christ dans Sa mort, nous n’avons plus aucune place et chaque fois que nous la remettrons en évidence, nous serons frappés, mis de côté, bloqués, sans possibilité d’avancer. Nous devons accepter cela une fois pour toutes par un acte d’engagement clair: à partir de là, tout ce qui est de l’ego sera traité sans ménagement avec cette Croix, et comme le moi n’aura plus le droit d’exister, il vaudrait mieux le faire une fois pour toutes dans un face à face intime avec le Seigneur pour qu’Il puisse donner son propre sens dans cette nouvelle réalité, sans mettre en avant notre propre compréhension, notre tentative d’appropriation du « Je » qui doit être interdit, notre connaissance de nous-mêmes mais Sa connaissance de nous-mêmes.
   Ainsi se révélera beaucoup plus de notre « Je » que ce que notre pensée ou notre imagination en perçoit: le SOI, pas comme nous le connaissons, mais comme Il le connaît depuis toujours, doit être soumis au pouvoir de la Croix par un acte délibéré et volontaire. C’est la base…
    Ensuite, il y a une progression: mourir chaque jour, en portant toujours dans son corps la mort du Seigneur Jésus, de telle sorte que Sa mort est un processus journalier où le soi est renié en fonction de notre acceptation initiale; par cette soumission de notre personne au sacrifice sur la Croix, la Vie de Christ se développe et se reproduit. Par la puissance de Sa Vie, Il grandit en nous pendant que nous diminuons.
    Chaque fois que nous serons face à un défi pour nous mettre de côté, en y répondant favorablement une nouvelle occasion de croissance de Christ en nous se produira. En acceptant une nouvelle mesure du sens de Sa mort, il y aura une mesure plus grande de Lui dans Sa Vie de résurrection.
    Ainsi donc, la valeur de Christ ressuscité dans notre vie intime, c’est la reproduction. Il n’existe aucune autre voie pour faire des chrétiens selon le Nouveau Testament, que cette voie là…
    L’accroissement du nombre de ceux qui appartiennent à Christ ne se fait pas par ajout d’éléments extérieurs, mais en mourant au pied de la Croix: c’est le seul moyen. Il n’existe aucun chrétien sur une autre base que celle là: Mort et Ressuscité ensemble avec Christ.
   
Tout ce qui est vivant est une nécessité

   Structurer le christianisme, la vérité chrétienne et l’organisation chrétienne pour l’appliquer comme un système, est contraire à la pensée de Dieu. La reproduction se fait uniquement par la vie: ni par la vérité érigé en système doctrinal, ni par l’émergence d’un ordre chrétien, mais par la nécessité de la vie.

La nature de l’Eglise:

- Sa constitution   

    L’Eglise n’est ni constitué d’un credo, ni de croyances, ni de l’adhésion à des doctrines. Elle ne se constitue pas par des demandes aux gens de se joindre à elle pour en être membres ou adhérents, mais par la transmission de la Vie de résurrection du Seigneur.
Sa règle d’accroissement est la reproduction. 
   La croissance de l’Eglise peut se faire de deux manières, l’une mauvaise, l’autre bonne: L’une est l’imitation à partir d’un modèle ou d’un moule où on se développe et on se multiplie par imitation. Ce n’est certainement pas la croissance ou le mode de reproduction selon le Nouveau Testament
    L’autre est la conception: la vie se développe de l’intérieur dans une forme qui s’exprime librement. La différence entre imitation et conception est la même que celle qui existe entre ce qui est mort et ce qui est vivant: l‘une est fabriquée, l‘autre est née.
    La constitution de l’Eglise est le résultat de l’activité et de l’énergie d’une vie, celle de la résurrection du Seigneur Lui-même transmise et transférée.
    Quelque soit votre niveau de développement, la véritable Eglise ne grandira jamais tant que la vie de Christ ne sera pas opérationnelle et en mesure suffisante pour être transmise par l’Esprit de Dieu.

- Son organisation 

   Le même principe s’applique pour l’organisation de l’Eglise. Son ordonnancement découle de sa vie. Là aussi, deux alternatives sont possible:
    Vous pouvez officialiser un ministère et le consacrer avec des noms ou des titres, avec des fonctions ou des missions, avec des responsabilités. Vous pouvez élire quelque un dans une responsabilité en l’établissant au sein de l’organisation.
    Vous pouvez aussi être guidé par la loi de la vie et ainsi tenir compte de l’œuvre et de l’expression de la vie d’En Haut, en chacun des membres pour en discerner les signes de certaines capacités spirituelles. Par une manifestation claire et spontanée, par le résultat de la vie du Seigneur oeuvrant en chaque membre, l’Eglise est interpellée à prendre en compte le fait que telle ou telle personne est qualifiée spirituellement pour tel ou tel ministère.
    Le ministère ne vient pas d’une capacité naturelle, d’une facilité naturelle ou d’une formation appropriée à ce ministère, mais d‘une manifestation de vie spirituelle, d‘une empreinte spirituelle bien spécifique.
    Ensuite, le peuple de Dieu le prend en compte en disant: « Il est évident que Dieu a donné ce don à cette personne, nous devons l’aider à exprimer et développer son ministère… »
    Ainsi, l’Eglise se met peu à peu en place et se structure conformément à la lignée de Vie. Le fameux passage d’Ephésiens peut poser question: « Il a donné des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs, pour le perfectionnement des saints et pour l’œuvre du ministère… »
    Quand le Seigneur l’a fait, l’a t-Il annoncé à l’Eglise ? A t-il dit: « J’ai suscité à présent définitivement au milieu de vous tel individu comme apôtre, prophète, évangéliste, pasteur ou docteur ?
    Non, son don à été d’abord secret, ne se manifestant que lorsque les croyants venaient à Lui et se développaient d’une certaine manière: c’était la réalité en général. La permanence de son organisation divine n’était ni automatique, ni officielle, ni religieuse, mais vitale, vivante et spirituelle, comme un fruit de l’obéissance. 

-L’ordre véritable était manifestation de vie.
    Ceci est un point capital: le Seigneur ne laisse pas cet ordre entre nos mains pour nommer des ministères ou pour faire le ministère. Le Seigneur fait grandir le ministère par la Vie et l’Eglise doit le prendre en compte. Il peut être tout à fait exact que la nomination soit de Dieu, mais il peut être aussi vrai que ce soit engendré par la vie avant l’entrée en fonction du ministère. C’est en partie la raison pour laquelle Barnabas et Paul furent maintenus aussi longtemps à Antioche. Paul était clairement appelé et choisi comme apôtre car toutes les caractéristiques de l’apôtre étaient en lui et il avait vu le Seigneur ressuscité dès le départ.
    Mais par une décision souveraine et par la mission qui lui avait été donnée, il devait d‘abord se rendre à Damas pour qu‘on lui dise ce qu‘il avait à faire comme membre de l‘assemblée; il devait attendre à Antioche comme simple membre pendant plus d‘une année.
    Même là, le Seigneur n’est pas venu vers Saul et Barnabas, son compagnon, en disant: «Maintenant entrez dans l’œuvre à laquelle je t’ai appelé, je t’ai choisi ! Vas-y et agis ! »
   Non, le Seigneur donna une direction par les membres responsables de l’assemblée d’Antioche: « Mettez moi à part Barnabas et Paul pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés.»
    L’église était alors prête à le faire, plus seulement sur la base d’un commandement, mais parce qu’il avait été prouvé au milieu d’eux qu’ils étaient bien appelés à ce ministère. Par la vie révélée dans l’assemblée, il était évident pour tous qu’ils étaient appelés à ce ministère. Dieu utilise ce moyen pour révéler Ses ministères.
    Ce qui nous amène à un autre point. Vous ne pouvez savoir quel est votre ministère tant que vous n’avancez pas avec le Seigneur. Vous pouvez avoir été choisi souverainement par Dieu et en même temps ne rien connaître encore de votre ministère, mais vous ne pourrez réellement reconnaître ce ministère que si vous allez de l‘avant avec Lui dans votre vie.
    Pendant que cette vie grandit en vous et que votre communion avec le Seigneur avance à découvert dans toute sa valeur et sa signification, vous découvrirez que le Seigneur agit en vous dans une certaine direction et que vous vous entraînez à ce ministère.
    Personne ne discerne vraiment son ministère du fait que quelqu’un le lui a dit auparavant.
Nous ne le discernons que lorsque nous marchons avec Dieu, guidé par Sa Vie. C’est vraiment important, car le ministère dépend de cette Vie. Il ne repose nullement sur quelque chose de mécanique: impossible de « fabriquer » des ministères. Seul Christ ressuscité peut le faire dans la puissance de Sa Vie de résurrection.

La croissance de l’Eglise  


   Comme déjà évoqué, nous insistons en disant que la croissance de l’Eglise repose sur le principe de Vie. Nous ne pourrons jamais traiter les gens en les rassemblant, en leur demandant d’accepter certaines théories sur Christ pour les constituer en églises. Le Seigneur ne nous a pas appelés à constituer des églises, ce n’est pas notre affaire! C’est l’affaire de Dieu…Si cela avait été reconnu, la situation de l’Eglise serait bien différente de nos jours. Le Seigneur seul élargit Son Eglise et guide sa croissance.
    Ce que nous avons à faire: vivre à la place prévue pour nous, par la puissance de sa résurrection. Si, au milieu de son peuple, Dieu peut trouver 2 ou 3 de ses enfants, en qui la vie agit librement et totalement et sur le fondement de cette vie, sans chercher à tout prix à en réunir d’autres à eux, à certaines vérités ou à certains enseignements, mais en leur témoignant simplement de ce que Christ représente pour eux, alors la voie leur est ouverte…
    Si nous témoignons avec simplicité et de manière vivante, l’un sera incité à dire au bout d’un certain temps: « Je veux ce qu’ils ont ! » l’autre dira: « J’envie leur expérience et c’est d’ailleurs ce que je cherche… » Ces personnes chercheront le chemin du salut et une opportunité se présentera de les conduire au Seigneur. C’est ainsi que l’Eglise grandira ! Sa croissance se produira au coin d’une rue: si vous prêchez Christ, une personne répondra: en croyant à Christ du cœur et en confessant de sa bouche le Seigneur, la vie se répandra par l’Esprit et cette personne appartiendra au Seigneur.
    L’Eglise ne grandira jamais en allant construire un bâtiment, en tentant d’y faire venir des gens à des réunions pour en faire des membres de notre église locale. Ce n’est pas la bonne voie. La croissance découle de la Vie, et pour commencer, ce peut être par l’entrée d’une âme dans cette Vie, et puis, après une attente plus ou moins longue, une autre âme.
    C’est ainsi que grandit l’Eglise: le Seigneur a besoin de ses instruments de vie, de ses centres vitaux. Soit Christ sera clairement et définitivement rejeté, soit il y aura un ajout, un développement.
    La Vie contient une puissance fantastique: soit elle détruit, soit elle vivifie: tout dépend de notre attitude. Elle représente une saveur de vie pour la vie, ou une saveur de mort pour la mort. Cette situation n’est jamais neutre. Le Seigneur a besoin d’organes vitaux.
    Le minimum indispensable, seul moyen adéquat, c’est deux; deux qui sont un dans la Vie, deux en qui existe une coopération de Vie. Il les envoya toujours deux par deux: c’est le noyau de l‘Eglise. Ce sont précisément ces deux là que l‘ennemi tentera de réduire à néant, de séparer pour les ruiner spirituellement jusqu’à les tuer.
    Rappelez-vous en ! Le Seigneur a l’avantage si il existe une communion entre deux personnes. Nous pouvons voir à présent à quel point il est capital que nous puissions saisir et tirer toutes les ressources du Seigneur ressuscité et voir combien les ressources spirituelles secrètes de Sa Vie de plénitude devraient être à la base de nos vies.
L’objectif de ces moyens et ressources ne s’arrête pas à nous-mêmes, pour nous-mêmes, car si nous les utilisons dans ce but, nous mourrons. L’objectif est la reproduction de Sa Vie de résurrection.

XII - L’OBÉISSANCE DE LA FOI.

« Elisée répondit: Ecoutez ce que dit l’Éternel  voici ce qu’il déclare: « Demain, à cette heure, sur la place de Samarie à la porte de la ville, on vendra 10 kilos de fine farine pour une pièce d’argent et 20 kilos d’orge pour le même prix. » Le serviteur du roi qui l’accompagnait répondit à l’homme de Dieu: « Même si l’Éternel perçait des trous dans le ciel comment une chose pareille pourrait-elle arriver ? » Elisée répliqua: « Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n’en mangeras pas. » (II Rois 7: 1-2)

« Le peuple de Samarie se précipita sur le camp des Syriens pour le piller. C’est ainsi que l’on put acheter 10 kilos de fine farine ou 20 kilos d’orge pour une pièce d’argent, comme l’Éternel l’avait dit. Le roi avait chargé son serviteur de surveiller la porte de la ville, mais celui-ci fut piétiné là par la foule et mourut, comme l’homme de Dieu l’avait annoncé au moment où le roi était venu le trouver…. » (II Rois 7: 16-20)

« Il y avait à l’époque d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, qui appartenait à l’ordre sacerdotal d’Abia; Sa femme était une descendante d’Aaron; elle s’appelait Elisabeth…. » (Luc 1: 5; 8-15, 18-23)

« Je vous invite donc, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte spirituel. Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît et ce qui est parfait. » (Romains 12: 1-2)

    A la fin de cette méditation sur le Seigneur et Sa Parole, nous voulons considérer tout ce qu’Il a dit qu’Il nous apporterait, sur un plan pratique.
    Ces passages ci-dessus nous disent clairement que, bien que le Seigneur a des ressources merveilleuses et illimitées, ce sont des ressources qui sont au-delà de notre compétence, en dehors de notre compréhension naturelle, qui cependant sont à notre disposition, pour nous en Christ. Mais quand tout ce qui peut être dit l’a été sur la réalité et la nature de ces ressources nécessaires, elles ne sont d’aucune valeur pratique et vivante dans notre expérience, tant que nous n’exerçons pas notre foi par rapport à elles.

Le lien entre Sa plénitude et notre besoin, c’est la foi. 


   Les deux passages du livre des Rois et de l’évangile de Luc sont les exemples frappants d’un échec, car la foi en Dieu n’a pas été exercée face à une situation impossible humainement.
  Cet échec de la foi a conduit dans un cas à la mort, dans l’autre cas à un ministère «silencieux ». Dans les 2 cas, un miracle était nécessaire, en dehors d’une simple opération de la nature. Dans les 2 cas, ceux qui étaient étroitement connectés aux choses divines posaient des questions, doutaient, laissaient le naturel reprendre le dessus et dominer la situation. Du fait de la grande difficulté qui était devant eux, ils prenaient le domaine naturel comme un critère plutôt que celui de l’assurance divine, de la promesse divine, de la parole divine. L’homme de II Rois 7 en perdit sa vie, alors que Zacharie, au moins pour un temps, en perdit son ministère.
    Ces deux évènements ont un sens spirituel: nous pouvons perdre notre vie spirituelle à cause de notre incrédulité. Cette vie qui est en Christ, cette vie de résurrection du Seigneur, ne pourra être expérimentée que si nous allons par la foi au-delà des conditions naturelles pour croire plus en Dieu que dans la situation.
   Pour la même raison, le ministère peut être entamé et limité. La situation de Zacharie pourrait bien devenir la nôtre, lui qui est devenu muet pour un temps. Ce qui voudrait dire que nous n’avons aucun écho face aux choses importantes et les valeurs du ministère sont comme suspendues.
    L’histoire de Luc nous révèle un contraste: quand le message vint aux oreilles de la femme de Zacharie, Elisabeth était tout sauf muette; elle éclata dans un chant merveilleux d’adoration. Zacharie lui resta muet et silencieux.

La nature de l’adoration vraie

   Ces illustrations nous conduisent au passage de Romains 12: « Je vous exhorte, par les compassions de Dieu, à offrir vos cœurs comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable (votre adoration spirituelle) »
    C’est la première étape: de telles paroles mettent en lumière le sacrificateur saisissant le sacrifice entre ses mains à l’autel, où sans aucune résistance, il est capable de prendre la vie et de l’offrir en sacrifice.
    « Présentez vos corps en sacrifice vivant… », sans résistance, sans rébellion, sans poser de questions…il s’agit de notre « adoration spirituelle. »
    Comme nous l’avons déjà vu, l’adoration c’est donner à Dieu toute Sa place et tous Ses droits. L’adoration spirituelle implique que nous n’opposions aucune question à la volonté de Dieu.
    Ensuite, l’Apôtre dit: « Ne vous conformez pas à ce monde, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence et de vos pensées… » N’est-ce pas une belle illustration des deux histoires précédentes ?
    Qu’est-ce que se conformer au monde ? Nous savons que les principes qui régissent ce monde sont basées sur le visible, sur le raisonnement et l’argumentation, en accord avec ce que l'on appelle le « bon sens » ou le « sens commun ». Le monde dit toujours qu’il faut prendre les choses comme elles viennent: nous devons reconnaître les faits tels qu’ils sont, voir la situation comme elle est, que c’est une folie de fermer les yeux sur elle. Il faut tenir compte des faits et les reconnaître; le monde pense qu’il est complètement absurde de dire que ce que l'on obtient ne constitue pas l’argument final et définitif. Ainsi va le monde…
    Maintenant, le Seigneur Jésus ne demande jamais de considérer les faits autrement que ce qu’ils sont, et que nous devrions essayer par un exercice mental de notre imagination de rendre les choses différentes de ce qu’elles sont. Mais, Il nous appelle à considérer au-delà de la réalité de ces choses. La foi permet de voir au-delà.
    Le monde parle de faits ou d'événements difficiles, mais la foi peut les dissoudre. Etre conforme au monde, c’est de se dire, comme l’homme de main du roi, que les faits disent clairement qu’ils vont mourir de faim. Dans la ville, tout a été sacrifié et consacré à la nourriture, hormis quelques chevaux qui ont été épargnés et ils sont menacés de périr dans un siège implacable ! C’est une réalité ! Dire que la situation peut changer du jour au lendemain et qu’en 24 heures, non seulement ils auront à manger mais en plus à un prix incroyablement bas, même si Dieu ouvrait les fenêtres des cieux, on pourrait toujours en douter ! Voilà la conformité à ce monde…
    Il en fut de même pour Zacharie. En présence de l‘ange, ce dernier dit en effet: « Il est un fait que je suis vieux et ma femme aussi, ne nous voilons pas la face, rien ni personne ne peut y changer ! C’est ainsi que raisonne le monde…
    L’Apôtre dit de ne pas nous conformer à ce monde. Avez-vous remarqué comment il l’applique au domaine de la pensée ? « …mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence… » C’est un vaste domaine qui touche à tout, à tout notre mode de vie.
    Cela peut toucher à tout ce que l'on appelle l’attachement aux biens de ce monde dans tous les domaines. Mais il y a aussi et surtout une application spécifique au temps présent: que la pensée renouvelée change la perspective, l’attitude, la conscience, les opportunités, mais aussi l’individu chez qui l’intelligence est renouvelée. Ceci signifie simplement que nous devons avoir une autre pensée sur les choses, une nouvelle pensée, une nouvelle façon de voir, pas celle du monde.
    La pensée de l’Esprit dit: « Les faits sont ce qu’ils sont, la situation est très difficile, la nature nous dit-on, ne peut plus clairement que nous sommes face à une impossibilité, mais le Seigneur a donné une assurance, une promesse, une révélation de possibilités nouvelles. Il nous dit qu’il existe des ressources dépassant le niveau naturel, et la foi, qui franchit ce fossé, représente une autre pensée, une autre façon de voir, une pensée renouvelée. Alors, vous pouvez éprouver ce qui est la bonne, agréable et parfaite volonté de Dieu.
    Puis, vous êtes comme le sacrifice vivant qui ne demeure pas du côté où la nature exerce son emprise, mais du côté où Dieu est votre critère, votre valeur, votre argument. En quelque sorte, nous sommes mis au défi, par rapport aux ressources en Christ.
    Face à chaque besoin, à chaque demande où la provision a été faite en Christ, nous sommes appelés à prendre une attitude adaptée de foi. C’est à nous de décider: allons-nous prendre notre position sur cette base là quand survient une nécessité, quand une occasion se présente, quand il y a une demande, en tenant ferme et en exerçant la foi par laquelle Dieu peut tout faire de la bonne manière ? Allez-vous le faire ? Ce n‘est qu‘ainsi que la valeur des choses se manifestera. L’importance suprême de ce qui est permanent et qui demeure éternellement est un des multiples points sur lesquels l’accent a été mis lors de ces méditations.
    
La Loi de l’éternité pour :

a) Le monde.  

   Une chose qui est on ne peut plus clair dans la Parole de Dieu et le Nouveau testament en particulier, c’est que le monde est considéré comma ayant une durée transitoire, comme quelque chose qui passe et disparaît: « Le monde passe et sa convoitise aussi. »
    Les hommes sont trompés dans leur propre raisonnement en pensant qu’ils vont réaliser toujours plus de choses, rendre le monde de plus en plus merveilleux, ce qui signifie que, malgré son développement, ce monde deviendra un jour une Utopie; ce qui incite à penser que nous entrerons bientôt dans le Millénium.
    Le fait est que les êtres humains n’ont fait que découvrir et utiliser ce qui existait déjà. En effet, face à la plus merveilleuse découverte que l’homme ait faite, Dieu nous dit: « J’ai créé cela, ça y était déjà et vous ne le découvrez que maintenant ! Je suis capable d’amener la race humaine au niveau de connaissance et d’expérience où elle se trouve, sans découverte ou investigations produites par la raison. Sans faire de laborieuses années de recherche, tout ce qui contribue au bien de l’homme et à son bénéfice, est déjà là ! Vous passez votre vie à découvrir, et vous disparaissez…vous n’avez rien ajouté au bonheur de l’humanité par votre découverte. »
    A cause du caractère passager et transitoire des choses, l’accent est mis sur l’ordre céleste dans le Nouveau Testament : la relation avec le Ciel, les ressources d’En Haut.
    Chaque croyant est considéré comme séparé de ce monde tant pour sa vie que pour ses moyens de subsistance, et, avec tout ce qui appartient au Ciel, il est un être céleste. Bien qu’il soit ici bas sur la terre, il vit en dépendance du Ciel. C’est ce qui donne au croyant sa dimension permanente et éternelle et qui est résumé dans le Seigneur ressuscité, dans Sa vie de résurrection, une vie permanente et éternelle qui n‘appartient pas à ce monde. La caractéristique éternelle du croyant réside dans son union personnelle avec le Seigneur ressuscité et avec Ses ressources.

b) L’église

  L’église est de la même nature céleste et spirituelle. Le titre de cette étude « Christ ressuscité et tout ce qui ne pourra jamais être ébranlé » décrit bien la permanence de notre union avec Christ ressuscité. L’église est quelque chose de permanent et d’inébranlable, parce qu’elle est unie à Christ ressuscité, dont elle est l‘expression. Tout ce qui est appelé église autrement que cela, passera et disparaîtra.
    Toute la force de l’épître aux Hébreux réside dans cette affirmation: « Une fois encore, Je n’ébranlerai pas seulement la terre, mais aussi le ciel. » Les choses qui peuvent être ébranlées le seront et les choses inébranlables demeureront. Cela s’est appliqué immédiatement au système juif de l’époque: la lettre a été écrite au moment où Jérusalem fut détruit et où le temple n’avait plus une pierre au dessus de l’autre. Les croyants juifs qui étaient tentés de retournée au judaïsme, furent prévenus par cette lettre que, un tel ébranlement se produirait sur toutes choses, y compris les choses religieuses, afin que tout ce qui était attaché à la terre, y compris le domaine religieux, soit ébranlé jusque dans ses fondations, détruit comme appartenant au passé. Le seul espoir pour les croyants était d’appartenir au domaine spirituel et céleste, inébranlable.
    La nature céleste de l’église s’opposa frontalement à la nature terrestre du judaïsme, la permanence contre le transitoire, le spirituel contre le temporel.
La véritable Eglise est éternelle, parce que céleste, et c’est sur ces bases qu’il est possible de vaincre les portes de l’enfer et de triompher.

c) Les dons et le ministère céleste.
    La même chose s’applique dans l’Eglise pour les dons et le ministère: ils ont un caractère de permanence. Reprenons les passages du Nouveau Testament où le ministère et les dons spirituels sont mentionnés. Si vous parcourez la liste des dons et ministères telle que dans la première épître aux Corinthiens ou ailleurs, vous remarquerez que l’apôtre fait allusion à la loi de durabilité pour montrer la valeur des dons.
    Dans 1Corinthiens 12, Paul étudie les dons et met en valeur leur caractère durable pour les mettre en valeur, et dans le chapitre 13, il dit que un certain nombre d’entre eux passeront. Il ouvre le chapitre 13 en parlant du don des langues: « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges…. » Bien sûr, la différence entre les langues des hommes et les langues des anges est identique à le différence entre ce qui se passe à la Pentecôte et ce qui se passe plus tard. A Pentecôte apparurent les langues des hommes, dans le but express que les personnes issues des différentes nations soient en mesure d’entendre l’évangile dans leur propre langue: il y avait un rapport direct avec l’intelligence humaine. Les apôtres ont été compris grâce au don de la langue des hommes.
    Mais plus tard, apparut le don d’une langue différente, la langue des anges, c’est-à-dire l’adoration extatique des anges, impossible à comprendre sans interprétation: cette interprétation des langues célestes ne peut se faire que par don spécial du Saint-Esprit.
   A la Pentecôte, il n’y eut aucune interprétation, mais à d’autres moments, lorsque les langues furent opérationnelles, elles ont requis une interprétation.
    L’Apôtre nous dit : « Quand je parlerais les langues des hommes (intelligibles) et les langues des anges (inintelligibles), si je n’ai pas l‘amour, je suis comme un airain qui résonne, une cymbale qui retentit » « S’il y a des langues, elles cesseront »
    Les dons ne sont que pour un temps. Puis Paul continue en disant qu’il y a d’autres choses en y établissant le même principe. Ces choses passeront également. « Que ce soit les prophéties, elles seront abolies, les langues elles cesseront; la connaissance elle disparaîtra.»
   Il résume tout cela en affirmant: 

« Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un  enfant, je raisonnais  comme un enfant.  Quand je suis devenu un  homme, j’ai aboli ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui, nous voyons comme dans un miroir de façon confuse, mais alors, nous verrons face à face. Aujourd’hui, je connais en partie, mais alors, je connaîtrai comme j’ai été connu. »

   « Aujourd’hui (maintenant) » et « Alors » représentent le passager et le permanent, ce qui passe et ce qui demeure. « Aspirez aux dons les meilleurs » dit l’Apôtre. « Mais maintenant, trois choses demeurent: la foi, l’espérance et l’amour, et la plus grande, c’est l’amour. » C’est la durabilité qui détermine la valeur ultime de chaque chose.

L’assemblée de Corinthe.

    Vous pouvez voir à quel point les Corinthiens étaient conformes à ce monde concernant les dons spirituels: c’était tout l’enjeu de leur situation. En lisant les premiers chapitres de cette première épître aux Corinthiens, vous verrez la pensée du monde, la sagesse humaine et l’homme naturel tenir « le haut du pavé » sur l’Esprit de Dieu: la pensée du monde essaye d’amener les choses de Dieu au niveau de la philosophie ou de la raison humaine.
   Quelle est la pensée du monde au sujet des ministères humains ? Elle est très étroite aujourd’hui: vous allez écouter des prédicateurs parce qu’ils vous conviennent et que vous les aimez bien ! Lors de conventions par exemple, les réunions sont très fréquentées à cause des personnes qui prennent la parole. D’autres réunions sont bien moins fréquentées, du fait que la personne est moins attirante dans sa méthode ou dans sa façon de parler. Tout est question de considération humaine. Il n’est pas question ici d’être attiré par une quelconque aide spirituelle, ce qui est autre chose, mais de n’être influencé que par des préférences ou des affinités humaines: c‘est la conformité à la pensée du monde, une sélection des serviteurs de Dieu selon des critères humains. Paul ! Apollos ! Pierre !…
    Paul montre clairement que tout ceci s’apparente à l’immaturité spirituelle, au bébé spirituel, car c’est ainsi que les enfants agissent. Les enfants n’ont pas la capacité de déterminer la valeur humaine réelle. S’ils aiment quelqu’un, ils le suivent partout, ils ne sont influencés que par leurs sympathies ou leurs antipathies, par ce qui est assez superficiel. Il est tout à fait possible qu’ils rejettent une personne de grande valeur qui pourrait, en cas de besoin, être d’une bien plus grande aide que n’importe quelle autre personne, mais, c‘est la préférence de l‘enfant.
    Paul parle aux Corinthiens comme à des enfants et montre que c’est l’immaturité qui guide
leur choix, et même ce qui est inspiré par le monde. Il dit la même chose à propos des dons: «ce qui vous importe, Corinthiens, est de vous concentrer sur la manifestation des dons, parce que c’est la démonstration qui compte. Les dons manifestés extérieurement sont, à votre avis, des preuves si évidentes de puissance qu’elles sont de la plus haute importance. 
   Mais quand vous les considérez, leur valeur n’est pas aussi grande, car quelle est la durabilité des langues ? Quel est la valeur éternelle des guérisons ? Mais la vraie puissance ne se manifeste pas toujours extérieurement, sans faire appel aux sens et sans glorification de la chair, sans « spectacle » ! Voilà la puissance: il y a des choses que vous ne pouvez prouver, elles ont une valeur infiniment plus grande, impossible à démontrer par les sens, mais elles sont durables et permanentes: 

Foi, Espérance, Amour. Elles restent là quand tout le reste a disparu.

    Vous pouvez recevoir une guérison: vous l’aurez jusqu’à votre mort ici bas, mais il n’est pas nécessaire qu’elle ait une valeur spirituelle éternelle. S’il avait été plus précieux pour Paul d’avoir été guéri, au lieu du contraire, il l’aurait été. C’est pourtant celui qui a été le plus associé aux dons spirituels, dont la guérison, qui avait une « écharde physique » dans sa chair. Le Seigneur lui refusa cette guérison à cause d’une valeur éternelle bien plus grande, qui prouve bien que ce don de guérison n‘était nullement une nécessité absolue…

La Maturité intègre la Foi.
    Ce que Dieu recherche et qui compte beaucoup à Ses yeux, c’est la valeur spirituelle. En considérant ce que le Seigneur a accompli au temps du Nouveau Testament, en voyant Paul, nous devons tirer la conclusion suivante: l’expression et la manifestation des dons (don des langues, don de guérison, don des miracles,…) fait partie de l’enfance spirituelle, et n’est plus autant mis en évidence, voire même pas du tout, dans la maturité spirituelle.
    C’était vrai dans la vie même de Paul et dans l’Eglise elle-même dès le commencement. C’est toujours vrai aujourd’hui. La manifestation des dons, dont on fait souvent une priorité, va souvent de pair avec l’immaturité spirituelle.
   Quand nous en arrivons à la question de la révélation spirituelle, la connaissance du Seigneur en plénitude spirituelle n’est pas toujours accompagné par les dons, qui sont de l’ordre d’une expression extérieure.
    C’est donc une des surprises du Nouveau Testament: l’immaturité, l’ignorance spirituelles, le manque de révélation, se retrouvent de pair avec la manifestation des dons ! Le pasteur chinois bien connu, M. HSI, traite de cette question dans un de ses livres: Il déclare que les nouveaux convertis chinois, fraîchement libérés de leurs superstitions athées, recherchaient une nouveau mode de vie et vivaient une merveilleuse manifestation des dons spirituels: guérisons, miracles, signes et bien d’autres dons…
    Il remarque ensuite, que, alors que les chrétiens grandissaient par la grâce de Dieu et devenaient plus mûrs dans leur foi, toutes ces choses disparurent peu à peu. Quand les chrétiens étaient affermis et solidement établis, ces signes extérieurs disparurent peu à peu et ils furent amenés à croire au Seigneur, non pour ce que le Seigneur pouvait faire ou apporter, mais pour ce que le Seigneur était Lui-même.
    Ainsi en est-il de la maturité: sa valeur demeure. La permanence des dons et du ministère demeure. L’Apôtre insiste sur le fait que « chaque oeuvre humaine sera éprouvée…le feu testera quelle sorte d’œuvre a été produite. Si l’œuvre humaine demeure…elle recevra une récompense. »
   Demeurer ! Voilà ce qui est le plus important…Ce qui périt et ce qui reste, voilà ce qui détermine sa valeur spirituelle….

« car nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux choses invisibles; car les choses visibles sont temporaires, mais les choses invisibles sont éternelles » 


   Ce sont les choses qu’il nous faut considérer. 

La porte d’entrée vers une connaissance vivante.

    Vous et moi devrons nous initier aux secrets du Seigneur, et celle-ci se fait par la Croix qui oeuvre profondément en nous, détruit en nous tout ce qui nous attache au temporel, au temporaire, au visible, au manifeste, pour nous mettre en relation avec le spirituel et l’éternel. C’est ce que l’apôtre veut nous dire dans I Corinthiens 12: 1-3. Il fait référence à la vie des Corinthiens, avant leur conversion à Christ. De toute évidence, beaucoup avaient été initiés aux cultes mystiques du paganisme. Un de ces rites avait la forme d’un baptême où ils recevaient un code ou un mot de passe qui leur permettait d’entrer en relation avec les autres.
    Devant une incapacité à donner ce code, il ne pouvait être initié à ce rite mystique et ne pouvait plus que, être reconnu comme outsider avec qui il s’avérait dangereux de parler de ces choses. Nous trouvons la même chose dans la franc maçonnerie avec le code secret de l’initié.
    Paul saisit cet exemple en disant: « Avant de vous convertir, vous étiez guidés par des idoles muettes. A présent, vous êtes initiés à autre chose, baptisés en Christ. Le nouveau code secret est: « Jésus est Seigneur ! » …et personne ne peut dire ce code si ce n’est par le Saint-Esprit. Celui qui est initié au secret de Christ ne pourra jamais dire « Jésus est anathème ! » mais seulement « Jésus est Seigneur ! »
    Il ne s’agit pas d’un artifice de langage, mais une connaissance intime de Celui que le code mentionne. Un grand nombre de ceux dont Il parle diront: « Seigneur ! Seigneur ! », mais Il leur répondra « Je ne te connais pas » Non, car cela signifie le connaître comme Seigneur. Est-Il seigneur ?
    Dans tous les domaines ? Seigneur de la nature ? Seigneur des démons ? Seigneur des hommes ? Seigneur du Ciel ? Jésus Christ est Seigneur dans tout son contenu et dans toute sa dimension spirituelle. Il nous faut être initié avant de recevoir ce code, être baptisé et recevoir le don du Saint-Esprit. La question est de connaître le Seigneur dans la puissance du Saint- Esprit et d’être libéré de toute trace de ce monde, trop souvent limité aux lieux infréquentables ou à certaines façons de s’habiller. La mondanité est bien plus que cela: c‘est amener les valeurs et les standards du monde peser sur les choses de l‘Esprit.
    Corinthe connaissait bien cet esprit du monde au regard des dons spirituels. Ils les aimaient parce qu’ils procuraient une certaine satisfaction à la chair parce qu’ils en démontraient la preuve, mais sans avoir une quelconque valeur durable.
    C’est pourquoi l’apôtre amène ce qui vrai et durable pour soutenir toutes choses, en disant que notre priorité résidait dans tout ce qui avait une valeur spirituelle pour le plus grand nombre. Tous les dons qu’ils avaient, devaient, selon la pensée de Dieu, édifier le Corps. Le mot utilisé en grec signifie « construire » et de manière immédiate, les dons ne contribuaient pas à cette construction, ils sortaient de leur fonction, de leur destination et ont cessé ensuite d’accomplir le plan du Seigneur.
     Encourageons-nous  tous dans la pensée que, bien que aucun de ces dons qui doivent être
démontrées ne nous appartiennent, néanmoins si les chrétiens sont édifiés à cause de nous, leur valeur n’en sera que plus grande. Mais en ayant le don des miracles, cela n’aura pas le même effet et le bénéfice n’en sera que pour un temps limité.
    Ils pourront donner gloire à Dieu, mais leur permanence sera sujette à caution. Ces choses ne sont pas mauvaises; les dons de l’Esprit existent aujourd’hui, mais il nous faut prêter une plus grande attention à l’importance que nous accordons à ces choses et ne pas placer en premier ce que Paul a placé en dernier, ne pas donner la première place à ce qui est secondaire.
    Ce qui devrait prendre la première place, c’est ce qui contribue le plus à la maturité spirituelle et aux valeurs éternelles.
    La valeur des choses doit être jugée au regard de leur permanence spirituelle et de la mesure qui permet d’arriver à la maturité spirituelle.
    Ce qui est une autre façon de dire: en dehors du monde vers le Ciel, vers Christ et sa plénitude…et tout ce qui ne pourra jamais être ébranlé

T.A.S.


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