dimanche 7 août 2011

Courte méditation sur le repos dans la lettre aux Hébreux

    La lettre aux Hébreux, dans les chapitres trois et quatre nous donne une approche particulière sur le repos de Dieu pour Son peuple. J’aimerai pouvoir partager une courte méditation sur ce sujet, car j’ai toujours été interpellé par le fait que Dieu se repose de Ses œuvres le septième jour de la création. Ensuite au milieu de peuple, soit dans le désert ou dans le pays promis, Dieu a un lieu de repos. (Dans le désert avec le tabernacle, dans le pays avec le temple.)
    Au chapitre précédent, l’auteur décrit l’œuvre merveilleuse du Seigneur en faveur de ceux ‘’qu’Il n’a pas honte de les appeler frères’’, nous, les rachetés. L’auteur de cette lettre, en expliquant l’œuvre du Seigneur à la croix, dit plusieurs vérités essentielles. Lisons quelques versets du chapitre 2 :

14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui–même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est–à–dire le diable,
15  et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.
16  Car assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
17  En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ;
18  car, ayant été tenté lui–même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.

    Le premier chapitre décrit la gloire de notre Seigneur, en s’appuyant sur la Parole, l’Ancien Testament. Nous pouvons discerner combien est grand l’Auteur de notre salut ! Les premiers versets du chapitre deux sont une description merveilleuse de la gloire de notre Seigneur, dans Son œuvre de salut et dans Sa personnalité propre. Le chapitre deux commence ainsi : ‘’c’est pourquoi’’, donc à cause de ce qui vient d’être décrit, nous devons bien retenir ce qui suit et rentrer pleinement dans ces vérités car elles engendrent notre foi.
      Dans le chapitre deux, l’auteur de cette lettre écrit en peu de mots le sacrifice du Seigneur, mais d’une description oh ! Combien merveilleuse :

‘’Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut’’. (verset 10)

    Que c’est beau ! Il est bon de s’attarder sur des versets comme celui-ci et de les méditer, pour apprécier cet amour du Père et du Fils pour Son Église !

‘’Car du fait qu’Il a souffert Lui-même quand Il fut tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés’’   

   Qui peut vraiment comprendre et apprécier ce verset et celui cité plus haut ? Il est aussi écrit dans ce chapitre :

‘’Mais Celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous Le contemplons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’Il a soufferte ; ainsi par la grâce de Dieu Il a goûté la mort pour tous’’ (verset 9)

    C’est une avalanche de grâce qui envahit mon cœur quand je lis ces vérités. Je suis vraiment troublé par tant d’amour, tant de souffrances, d’humiliations pour l’ Église. Quelle grâce ! Ces choses sont écrites pour engendrer notre foi ! Il est bon de retenir cette vérité si inouïe : Il est couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’Il a soufferte. Il a été élevé à la perfection par les souffrances. Il est le Prince de notre salut. Il a acquis cette gloire à cause de Son humiliation et de ses souffrances. Dans le monde, les rois, ceux qui nous gouvernent sont intronisés par des fêtes et des cérémonies fastueuses. Il n’y a pas la moindre place à la souffrance ou à l’humiliation pour être chef d’un peuple.
--En premier, Il a participé  au sang et à la chair, Il est devenu un homme et,  par sa mort, Il a écrasé celui qui  détenait le mouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. C’est Lui qui a les clés de la mort et du séjour des morts. (Apocalypse 1.18)
--Il n’est pas venu pour aider les anges mais ‘’c’est à la descendante d’Abraham qu’Il est venu en aide.’’ L’auteur nous parle, ici, de la véritable descendance d’Abraham, la descendance spirituelle issue de Christ qui est Lui-même la postérité d’Abraham. (Galates 3.16) C’est le salut pour la descendance spirituelle du patriarche, le Juif premièrement et le Grec (païen) Nous sommes la descendance d’Abraham en Christ, le Juif et le Grec unis.
--Il s’est fait semblable à Ses frères afin de devenir un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu pour faire l’expiation des péchés du peuple.
    Après cette brève introduction essayons de méditer sur ce repos de Dieu, repos pour le peuple car Lui-même est en repos.
    Lisons ces premiers versets du chapitre 3 :

1  C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,
2  Jésus, qui a été fidèle à celui qui l’a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison.
3  Car il a été jugé digne d’une gloire d’autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d’honneur que la maison même.
4  Chaque maison est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu.
5  Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ;
6  mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.
7   C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint–Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,
8  N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,
9  Où vos pères me tentèrent Pour m’éprouver, et ils virent mes œuvres Pendant quarante ans.
10  Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un cœur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies.
11  Je jurai donc dans ma colère: Ils n’entreront pas dans mon repos !

    C’est pourquoi, qui débute ce chapitre, nous dit de façon claire que tout ce que l’auteur développe maintenant est la conséquence, le fruit, le résultat évident de tout ce qui a été écrit aux chapitres un et deux. Tout ce qui va être dit, a pour fondement, les vérités des deux premiers chapitres. Tout cela a été écrit pour que nous comprenions ce qu’est le repos et pour Dieu et pour nous.
    Essayons de rentrer dans ce que peut représenter ce repos pour le Seigneur et pour nous. La première chose frappante, qui interpelle, dans ces versets, c’est que l’auteur de la lettre met en relation notre vocation céleste avec le repos. Ce repos a été refusé au peuple qui a désobéi dans le désert. L’auteur nous introduit dans une comparaison entre Moïse serviteur fidèle, et Jésus établi Fils sur la maison de Dieu. Jésus est le Fidèle par excellence.
    Jésus et Moïse ont été fidèles. La fidélité de Moïse rend témoignage à l’œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ. Si Moïse a été fidèle comme serviteur dans la maison de Dieu, Jésus l’est comme Fils et c’est Lui qui bâtit la maison, Sa maison. Ces versets établissent quelle a été cette fidélité de Moïse et du Seigneur, pour l’œuvre à laquelle ils ont été appelés.
    Nous sommes la maison de Dieu, c’est nous cette maison si nous retenons fermement jusqu’à la fin, l’assurance et l’espérance dont nous nous glorifions. (Verset 6b, version Colombe) Nous sommes la maison de Dieu, si nous établissons, fondons notre foi sur ce que vient de nous révéler l’auteur de la lettre. C’est le fondement de notre vie de (et dans) la maison de Dieu. ‘’La foi vient de ce qu’on entend, ce qu’on entend vient de la parole de Christ’’  (Romains 10.17) Dans ces passages, notre foi s’établit sur des révélations merveilleuses ! Si nous endurcissons nos cœurs par le refus de l’écoute de la voix de l’Esprit en nous, nous mourons spirituellement ! Nous devenons vulnérables et une proie pour tout ce qui est contraire à notre salut, distillé dans nos cœurs par notre ennemi. Nous sommes emportés  à tout vent de doctrine et nous sommes séduits par tout ce qui fait de ce monde un désert spirituel. Notre mort spirituelle est certaine. C’est très important pour nous. Bien sûr, nous n’entrons pas dans le repos de Dieu, si nous ne sommes pas fondés sur ces vérités. Elles doivent faire partie du socle de notre foi.
    L’auteur continue sa démonstration : ‘’C’est pourquoi selon ce que dit le Saint-Esprit….’’ L’auteur compare l’incrédulité des chrétiens à celle de ceux qui sont morts dans le désert pour ne pas avoir cru l’ Éternel. Le Saint-Esprit  parle par ces versets et nous exhorte à ne pas nous endurcir et ‘’mourir dans le désert’’ Il conclut par ce verset :

‘’J’ai donc juré, dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos’’.

     Affirmation terrible pour ces hommes qui sont tous morts dans le désert à cause de leur incrédulité. Ces évènements sont mentionnés, rappelés pour nous faire comprendre que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ est aussi ce Dieu sévère qui punit l’incrédulité. L’incrédulité endurcit nos cœurs et nous risquons d’éteindre la voix de l’Esprit en nous.
    Les versets 7b à 11 sont une citation du Psaume quatre-vingt-quinze qui relate l’épisode de Nombres quatorze. Cette génération n’a pas été fidèle. Sa vocation était de prendre possession du pays promis dans l’obéissance et la soumission à l’ Éternel.
    Si nous relisons ce passage dans Nombres, nous voyons que Moïse a intercédé pour ce peuple. L’ Éternel leur a pardonné leur incrédulité, mais ils vont tous mourir dans le désert, sans entrer dans le repos. Ils sont morts pardonnés, mais ils n’ont pas eu le bénéfice de leur salut : le repos. Le repos est donc l’entrée en Canaan, dans le pays de la promesse. Il n’est pas question, dans ce contexte de salut, mais du butin, du trésor de ce salut.

    Continuons cette lecture :

12  Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.
13  Mais exhortez–vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire : Aujourd'hui ! afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché.
14  Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement,
15  pendant qu’il est dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte.

    L’auteur fait un parallèle entre le pays de la promesse (le repos donné par Josué au peuple : 4.8)) et l’ Église. L’ Église est l’endroit, le lieu du repos de Dieu pour Son peuple et pour Lui-même. Le verset douze nous exhorte à ne pas avoir un cœur mauvais (méchant selon les versions) et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant. La foi nous fait entrer dans ce repos, la foi produite par la lecture des premiers chapitres de cette lettre qui est la parole de Christ ! Vivre notre vie au sein de l’ Église fait partie de ce repos. Je ne parle pas des bâtiments, ici, mais d’une vie totalement vécue selon les principes de l’ Église.
    Pour entrer dans le repos de Dieu, la foi nous ait donnée et le Saint-Esprit, qui est la voix de Dieu dans nos cœurs, dit :

‘’Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur…’’

    Les cœurs de ceux qui ont péri dans le désert, se sont endurcis parce qu’ils n’ont pas cru Dieu, malgré les miracles qu’ils venaient de vivre, malgré le salut, la délivrance de l'Égypte.
    Il en est de même pour nous. Si nous entendons Sa voix, et nous l’entendons à travers cette lettre, nous ne devons pas endurcir notre cœur, mais  croire ce que Dieu dit dans cette lettre. Nous le croyons par l’action de l’Esprit en nous. Si nous croyons, nous sommes en Christ et nous sommes dans le repos. Nous sommes devenus participants de Christ ‘’pourvu (si nous retenons.. selon les versions) que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement. Notre position est exactement la même que le peuple de Dieu libéré de la main de Pharaon. Au  commencement,  Dieu les a libérés du  joug de l’Égypte, au commencement de notre vie chrétienne, Dieu nous a libérés du joug de notre Égypte. Le Seigneur nous a fait sortir de notre Égypte pour nous faire entrer dans Son repos. Lui-même, en nous et nous en Lui, c’est là notre repos, notre pays promis ! Ce repos se vit dans les principes de la vie de l ’Église.

    Continuons notre lecture :

16  Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l’avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d’ Égypte sous la conduite de Moïse ?
17  Et contre qui Dieu fut–il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ?
18  Et à qui jura–t–il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ?
19  Aussi voyons–nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.

    Le verset dix-neuf est très solennel. Ce n’est pas parce que ce peuple était faible et n’avait aucune puissance pour combattre les peuples de la terre promise, qu’ils n’ont pu y entrer, mais ‘’à cause de leur incrédulité’’ Croire Dieu est le seul critère pour entre dans le repos. Si nous croyons Dieu, nous sommes dans le repos et Dieu s’occupe de tout le reste. La foi, uniquement la foi, croire Dieu, rien d’autre ! Le repos ne veut pas dire inactivité, au contraire, nous avons, nous aussi, à conquérir le pays !
    Nous servons le même Dieu qui est décrit dans l’Ancien Testament. Il est le même, Il a payé un prix incomparable pour nous, Sa grâce est là, mais Il est le même Dieu. Si nous allons trop sur le fait que Dieu est amour sans tenir compte de Sa sainteté ou de Sa jalousie, nous nous faisons une idole et risquons de nous égarer. Il hait le péché, Il est ce Dieu vivant que nous devons craindre ! Trop aller dans la grâce en la déifiant et en dépréciant la véritable nature de notre Dieu et Père de Jésus-Christ est aussi dangereux que d’aller dans des règles qui nous mènent tout droit au légalisme. Dieu n’est pas notre copain, notre ami. Il peut nous appeler amis et c’est merveilleux, mais nous, nous devons le craindre !
    Nous adorons le même Dieu qui, en colère, a fait tomber les cadavres de toute une génération incrédule dans le désert. C’est le même Dieu ! Nous devons Le croire, Le craindre, l’aimer, l’adorer, Lui obéir… Son amour est incommensurable, Jésus est le Fils de Son amour ! Sa sainteté exige une obéissance sans faille à ce qu’Il exige de nous !

    Regardons, maintenant, ce chapitre quatre pour essayer d’apprécier ce repos de sabbat que le Seigneur nous a donné, en comparant avec ce qui est écrit dans l’Ancienne Alliance.

1 Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.
2  Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent.
3  Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il dit: Je jurai dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres eussent été achevées depuis la fondation du monde

    Craignons donc ! Cette exhortation devrait nous interpeller puissamment pour entrer dans ce repos. Personne n’est venu trop tard ! La parole acceptée donne le repos, celle qui est repoussée, méprisée, rejetée  mène à errer dans le désert et ce salut que Dieu nous a donné est inopérant pour notre vie ici-bas. Nous n’entrons pas dans le repos de Dieu. il n’est pas question du salut mais du repos que donne le salut. Ce repos est indispensable afin de pouvoir entrer dans ce que Dieu a préparé pour chacun de nous…et le vivre !
    Les œuvres de Dieu ont été achevées depuis la fondation du monde. Rien ne peut être ajouté ou retranché à ces œuvres achevées de toute éternité. C’est une affirmation tellement profonde et si nous méditons sur cette vérité, elle nous fait entrer dans ce repos. Ce repos est depuis la création du monde, mais révélé par l’œuvre de notre merveilleux Seigneur.

4  Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour.
5  Et ici encore : Ils n’entreront pas dans mon repos !
6  Or, puisqu'il est encore réservé à quelques–uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,
7 Dieu fixe de nouveau un jour–aujourd'hui–en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos cœurs.
8  Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d’un autre jour.
9  Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.
10  Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes.
11   Efforçons–nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

    La première mention de ce repos se trouve, bien sûr, dans la Genèse, à la création du monde. Le septième jour est le jour de repos pour Dieu, jour qu’Il a béni et sanctifié. C’est un jour spécial, qui est différent des six premiers. Il est écrit au sujet des six premiers jours :’’il y eut un soir, il y eut un matin’’. Ces jours ont un début et une fin. Ils commencent tous par le soir, par la nuit, pour aller vers le matin. C’est déjà une image de la mort et de la résurrection car le jour commence par le soir, la mort, la nuit pour aller vers le matin, le jour, la lumière, la vie, la résurrection. La mort en premier et la vie de résurrection ensuite.
    Le septième jour est différent. Il n’a ni soir ni matin. Il n’est pas défini dans le temps. Il était avant la création des six jours et il ne termine jamais. Nous avons là une image du vrai jour de repos qui n’a ni commencement, ni fin. Le repos de Dieu ne se mesure pas. C’est un peu une image, un symbole de notre Seigneur Jésus-Christ, quand Il s’est incarné pour venir nous sauver. Il était de toute éternité, mais un jour, il est apparu sur terre. Il est notre septième jour ! Sa résurrection montre que ce repos n’a pas de fin.
    Jésus a toujours été dans le repos du Père, même dans les pires moments de  Sa vie à Gethsémané, Il savait que tout était entre les mains du Père. C’était Son repos dans ces pires moments de Sa vie. Il savait où Il allait, toujours, toujours. Par grâce, Il nous donne ce repos car Dieu a été apaisé envers nous, par Sa vie et Son œuvre à la croix. ‘’Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même’’ L’ultime réconciliation a été l’expiation de nos péchés par le sacrifice de l’Agneau divin.
    Nous sommes dans ce septième jour et tous ceux qui croient, entrent dans ce repos de sabbat, ce repos qui a Nom Jésus-Christ. Dieu le Père, Lui aussi est dans le repos de l’œuvre de notre Seigneur. Dieu peut se reposer car Il est en communion avec tous ceux qui ont accepté l’œuvre de Christ.
    Nous voyons que le temple dans lequel se trouvait l’arche (symbole du trône de Dieu, donc de Sa présence) est appelé le lieu du repos de Dieu. (2Chroniques 6.41)
    Josué a fait entrer dans la terre promise, repos de Dieu, la génération suivante, celle qui n’est pas tombée dans le désert. Ils sont entrés dan le pays,  repos de Dieu, pour conquérir ce pays. Ce n’était que l’ombre des choses à venir, nous le savons tous. Il est à remarquer que Josué, en les faisant entrer dans ce repos, les a préparés à entrer en guerre avec les peuples de Canaan. Cette préparation s’est déroulée à Guilgal. Josué a fait circoncire tous les hommes qui étaient nés dans le désert. Ensuite, le peuple a célébré la Pâque, la commémoration de leur libération. Le peuple était prêt pour la conquête de Canaan. Le repos de Dieu est un repos guerrier !
    Le repos nous fait entrer en guerre, mais c’est une guerre qui a été gagnée par Christ à la croix. Nous rentrons dans Sa victoire pour conquérir le pays, en pratiquant les œuvres qu’Il a préparées d’avance pour nous. (Ephésiens 2.10)
    Il y a un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Il n’est pas fait mention d’un jour de sabbat, mais d’un repos de sabbat, ce repos qui n’a ni commencement ni fin. Ce repos se trouve en Christ, uniquement. En Lui, nous nous reposons de nos œuvres et nous vivons, travaillons, combattons dans ce repos. C’est un repos actif.
    Au commencement, Dieu a tout créé en six jours et il a établi l’homme dans le repos du septième jour. Dans le jardin d’Éden, Dieu pouvait se rencontre avec l’homme. Cela était sûrement des moments merveilleux ! L’homme était libre de rencontrer son Dieu, sans contrainte et c’est Dieu qui venait à lui !
    Ensuite, il y a eu la chute et l’homme s’est trouvé séparé de Dieu. Dieu a pourvu au rétablissement de Sa communion avec l’homme. Il a choisi un peuple, lui a donné des lois et des préceptes. Il a pourvu à la communion avec Son peuple, par Sa présence au milieu de celui-ci, d’abord dans le tabernacle au désert et puis dans le temple lorsque le peuple a été établi dans le pays. Dieu a établi un endroit pour se rencontrer avec l’homme. Il a établi des lois et des rites pour cela.
    Dans le tabernacle et ensuite dans le temple se trouvait l’arche de l’alliance. Dieu se rencontrait avec Son peuple car l’arche était Son trône, le lieu de Sa présence. C’était en même temps le lieu de Son repos. Nous lisons dans 2Chroniques 6.41, lors de la dédicace du temple de Salomon :

Maintenant, Éternel Dieu, lève–toi, viens à ton lieu de repos, toi et l'arche de ta majesté ! Que tes sacrificateurs, Éternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes bien–aimés jouissent du bonheur !

    Le temple, dans lequel l’arche de l’alliance étai déposée, est devenu le lieu de repos de l’Éterne. Dieu se repose de Ses œuvres quand Il peut communier avec l’homme. Chaque personne qui voulait rencontrer le Seigneur venait au temple. Il avait, bien sûr, établi des règles très strictes et la sacrificature pour s’approcher de Lui.
    Nous sommes ce nouveau temple de Dieu ! Le Seigneur peut nous parler, nous exhorter, nous reprendre, nous châtier par Sa vie qui a été déversée en nous par le Saint-Esprit ! Dieu se repose par l’œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est le repos de Dieu, Il est notre repos. Le lieu de repos de Dieu est ce temple vivant que nous sommes : l’ Église !
    Pour revenir à notre point de départ, si nous sommes dans ce repos de sabbat, notre service sera efficace pour entrer dans ces œuvres de Dieu qui nous attendent. Si nous ne sommes pas dans ce repos, notre service est mort et nous errons dans le désert…à cause de notre incrédulité !
    Voilà juste quelques pistes de méditation sur ce sujet si vaste du repos. Que chacun  de nous puisse aller plus loin dans la connaissance du Seigneur par la méditations des trésors de cette lettre!

jcb

mardi 2 août 2011

COURTE MEDITATION SUR ROMAINS 5.9-11 et 18-21(ajout au partage du 24 juillet)

    Reprenons une dernière fois ces versets 20 et 21 avec une nouvelle approche

20  Or, la loi est intervenue pour que l’offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé,
21  afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus–Christ notre Seigneur.

    Le verset vingt et un de Romains cinq est un verset à la fois bouleversant et merveilleux. La grâce règne ! La grâce règne ! Non seulement, elle règne, mais la finalité de ce règne est la vie éternelle, vie éternelle garantie par l’œuvre glorieuse de notre Seigneur ! Essayons de rentrer dans toute la richesse de ce verset si limpide !
    Il est question de justice. La justice est le moyen par lequel règne la grâce. Il est bon de chercher dans l’Ancienne Alliance des échos de ce que nous lisons ici. Regardons ce qui est écrit dans le livre du prophète Esaïe au chapitre cinq :

16  L’ Éternel des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.

    Ce verset est composé de deux parties distinctes Dans chaque partie l’ Éternel a un nom différent. En premier lieu, il s’agit de l’ Éternel des armées, en second c’est du Dieu saint qui est mentionné.
    Nous lisons dans Jean 12.41 : ‘’C’est ce que dit Esaïe lorsqu’il vit sa gloire (celle de Jésus, dans le contexte) et qu’il parla de Lui. (de Jésus) Esaïe décrit cette vision dans son livre au chapitre six. Il a vu le Seigneur assis sur un trône très élevé. Il s’écrie  ‘’Malheur à moi !……Mes yeux ont vu le Roi, l’ Éternel des armées’’ Jean dit que ce Roi, l’ Éternel des armées n’est autre que le Seigneur. Paul a écrit : ’’Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même’’ En Jésus, le Fils de l’Homme était caché l’ Éternel des armées !
    Au sein de l’humanité parfaite du Seigneur se trouvait la Divinité dans toute Sa plénitude, l’Éternel des armées. Quelle grâce ! L’ Éternel des armées a été élevé par Christ qui a subi ce jugement qui nous donne la paix. Il a été élevé par le jugement. Le peuple, ainsi, est épargné et son péché a été expié et l’ Éternel des armées a été élevé.
   Jésus a pris sur Lui notre jugement. Ainsi, le Dieu saint est sanctifié par le jugement tombé sur le Seigneur qui a pris notre place. Il est notre Substitut. C’est le jugement qui a élevé l’Éternel des armées par notre Seigneur, à la croix. Jésus s’est écrié, toujours dans Jean 12 : ‘’Lorsque je serai élevé, j’attirerai tous les hommes à moi !’’ Il peut les attirer afin de les mettre sous la protection de la grâce car le jugement est tombé sur Lui et la justice de Dieu assouvie. Le Dieu saint est sanctifié par ce jugement.

    Dans ce chapitre 5 d’Esaïe (v.16), l’ Éternel des armées est élevé par le droit. Si nous lisons le contexte de ce verset, qui est décrit dans ce chapitre 5, nous voyons deux choses très importantes

   --Des versets 1 à 6 nous pouvons lire le jugement de l’ Éternel sur ‘’Sa vigne’’ Israël, dont le plant chéri est l’homme de Juda. (Traduction littérale) Dans ce passage c’est le fruit que le Seigneur attend de Sa vigne. Ce fruit est infect (v. 2,4) IL laisse tomber Sa vigne et la laisse sans aucun soin. Cette vigne va péricliter et mourir. Elle est délaissée par le Maître, elle va être broutée, la haie renversée et les ronces et les épines (fruit de la malédiction de Genèse 3) vont croître. L’ Éternel est dégoûté et la laisse sans soins. 
    Jésus, dans Jean 15 a affirmé qu’Il est, Lui, le ‘’VRAI CEP’’. Le jugement est tombé sur la vigne, mais le vrai cep a été épargné. Il est vivace depuis la résurrection du Seigneur. Il porte du fruit. Nous sommes ce fruit pour le Père, fruit de la justice accomplie par le jugement tombé sur Jésus.

    --Des versets 8 à 30 se trouve décrit le jugement sur tout le pays et sur les habitants. Dieu (Elohim) est sanctifié par la justice. Dans ce passage d’Esaïe, comme il n’y a pas de substitut, le jugement tombe sur le peuple. ‘’Celui qui pèche mourra !’’ C’est ce qui se passe dans ce chapitre cinq. Six malédictions sont prononcées sur le peuple. Le jugement de Dieu est très dur, terrible, implacable :

24  C’est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume, Et comme la flamme consume l’herbe sèche, Ainsi leur racine sera comme de la pourriture, Et leur fleur se dissipera comme de la poussière ; Car ils ont dédaigné la loi de l’ Éternel des armées, Et ils ont méprisé la parole du Saint d’Israël.
25  C’est pourquoi la colère de l’ Éternel s’enflamme contre son peuple, Il étend sa main sur lui, et il le frappe ; Les montagnes s’ébranlent ; Et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue.
26  Il élève une bannière pour les peuples lointains, Et il en siffle un des extrémités de la terre : Et voici, il arrive avec promptitude et légèreté.
27  Nul n’est fatigué, nul ne chancelle de lassitude, Personne ne sommeille, ni ne dort ; Aucun n’a la ceinture de ses reins détachée, Ni la courroie de ses souliers rompue.
28 Ses flèches sont aiguës, Et tous ses arcs tendus ; Les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux, Et les roues de ses chars à un tourbillon.

     La colère de Dieu est agissante pour que Son Nom ne soit pas profané. C’est pour cela que nous lisons ces versets si durs qui sont la description de la colère de Dieu sur Son peuple. Il est jaloux de Son Nom et ne permet pas qu’Il soit blasphémé à cause de la vie et du témoignage de Son peuple. Ce jugement sanctifie Dieu. C’est le jugement sur le péché du peuple qui sanctifie Dieu. C’est dur, mais c’est ainsi !
   Par péché, il faut comprendre ‘’pratiquer régulièrement le péché. Il ne s’agit de péchés occasionnels dont nous sommes souvent les auteurs et les victimes. Il s’agit de péchés volontaires. Ceux-ci attirent le jugement sur le peuple.
    De même que le jugement décrit dans Esaïe 5 est tombé sur le peuple et ainsi Dieu a été sanctifié, de même le jugement, le nôtre avec celui d’Israël, est tombé sur Christ et a sanctifié Dieu. Le jugement qui est la peine de mort pour celui qui pèche, est tombé sur Christ. Dieu est sanctifié. En Jésus, nous pouvons communier avec le Père par Son Esprit. Nous sommes graciés, car l’ Éternel des armées a été élevé par le jugement (la croix) et le Dieu saint a été sanctifié par la justice prononcée et appliquée sur Jésus.
    Donc, la grâce règne par cette justice. Dieu a pourvu au règne de la grâce. Le règne de la grâce a pour objet la vie éternelle pour quiconque croit. C’est par Jésus-Christ, le Fils bien-aimé que tout s’accomplit et par Lui nous sommes assurés qu’Il mènera tout selon la volonté de Dieu. Rien ne Lui échappe. Il contrôle tout malgré les vents contraires.
    Jésus a sanctifié Dieu par Sa vie irréprochable sur la terre et surtout par la justice de la croix. L’ Éternel des armées a été élevé par le jugement. 

jcb

dimanche 31 juillet 2011

LA FOI DU VAINQUEUR T.A.Sparks

ce livre est une publication gratuite
      
chapitre 1

LA FOI EN CHRIST EN RELATION AVEC L'INTENTION DIVINE

''...afin de vivre pour Dieu....si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui ma aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi.'' (Galates 2.19-20)

    Méditons pendant un moment sur cette déclaration bien connue : ''afin de vivre pour Dieu....si je vis, c'est Christ qui vis en moi; si je vis maintenant....je vis dans la foi au Fils de Dieu...''
   Je pense que c'est en vérité une question de très grande importance que nous reconnaissons l'aspect objectif de la foi de l'apôtre et de celle qui doit être de même en nous. Je veux dire que le Seigneur Jésus est l'objet de la foi présente ici. Cela nous rend très assurés et en délivrerait beaucoup parmi le peuple du Seigneur de ces dangers qui si souvent les assaillent.
    Maintenant remarquez que l'apôtre dit : ''j'ai été crucifié avec Christ...'' Il ne dit pas :''je suis en train d'être crucifié avec Christ'' ou : '' je vais être crucifié avec Christ ou :''j'ai commencé, à un moment, d'être crucifié avec Christ et je continue d'être crucifié avec Christ et ce jusqu'à la fin.'' Non, ce n'est pas ce qui est dit, mais :''j'ai été crucifié avec Christ.'' Ce qu'il veut dire, c'est que la chose a été accomplie dans sa totalité lorsque Christ fut crucifié. Non pas qu'une partie de moi-même fut crucifiée et qu'une bonne part supplémentaire a été laissée pour être crucifiée, mais que le tout fut crucifié en Lui. Donc, dit-il, j'ai en effet accepté de façon précise, en tant que chose pleine et complète, en tant que réalité, que : ''j'ai été crucifié dans le Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré Lui-même pour moi.'' C'est là où la vie de foi commence. Cela a été accompli.

la foi dans le Fils demeurant en nous

    Ma préoccupation n'est donc pas de chercher chaque jour à être crucifié, de me prendre en compte et de m'inspecter dans tout ce que je suis par nature en vue de le crucifier. Tout cela Lui incombe entièrement tandis que je Lui fait confiance. Ce n'est pas mon affaire, c'est la Sienne. J'ai été crucifié, je suis en vie et cependant ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi. Donc ma position est celle de la foi en Lui, qui, en Lui-même m'a amené à la croix, en qui j'ai été crucifié, qui s'est livré Lui-même pour moi; la foi en Lui, croyant qu'Il perfectionnera tout ce qui me concerne.  Je Lui fait confiance de manière objective, comme Celui qui, étant en moi, lié à moi, est cependant à part de moi en Lui-même. La foi en Lui pour mener tout à bien a été liée à cette croix. Ce n'est pas l'affaire de mon soucis, de mon attention, de mon tracas, de mon anxiété, de mon effort, mais de la foi dans le Fils de Dieu.   
    Maintenant si vous avez quelque question quant à savoir si c'est ici le sens de la parole et sa relation avec sa valeur, vous devez simplement regarder le contexte. En relation avec quoi Paul dit-il ceci: ''...c'est par la foi que je suis mort à la Loi...j'ai été crucifié avec Christ ?'' Le rapport est établi avec la Loi. Quels étaient l'intention et l'objet de la Loi ? La Loi est bonne, elle est parfaite et elle a pour dessein de nous rendre semblables à Dieu. Elle exprime la pensée et l'attitude de Dieu à l'égard de la vie, non seulement à l'encontre de bien des choses, mais aussi en faveur de bien des choses. Ainsi, la Loi avait pour dessein de rendre les hommes saints, de les rendre parfaits. L'apôtre s'appliqua à la Loi en vue d'être saint et conforme à la pensée de Dieu. Mais il découvrit que la Loi ne pouvait pas réaliser ce dessein en raison de ce qu'il était en lui-même. Paul rend cette chose claire dans la lettre aux Romains où il montre que l'échec de la Loi était dû à la ''faiblesse de la chair''. Néanmoins, c'était là le but de la Loi. La Loi a échoué à cause de l'homme faible.              Cependant, il y a un Fils puissant de Dieu. J'ai été crucifié quant à la Loi, en vue de vivre pour le Fils puissant de Dieu. La Loi est échangée contre le Fils  de Dieu. Le Fils de Dieu prend la place de la Loi. La Loi ne peut pas me transformer à l'image de Dieu, mais le Fils puissant de Dieu le peut, et cela parce qu'Il vit en moi. La Loi n'a trouvé en moi aucun élément de force, de capacité, d'aptitude, à satisfaire Dieu. C'est là où la Loi a échoué car il n'y avait rien en moi qui puisse satisfaire Dieu. Mais maintenant Christ vit en moi, et si je vis, ''ce n'est plus moi qui vis c'est Christ qui vit en moi.'' J'atteins donc le but de Dieu, non pas en m'efforçant de garder la Loi, ce qui aboutit toujours à un échec, mais en me confiant dans le Fils de Dieu. Ainsi je parviens là où la Loi avait pour but de m'amener, sans pouvoir y parvenir parce qu'il n'y avait en moi aucune force, ni rien de bon. A présent, je parviens à ce but parce que Christ est en moi et peut m'y amener. 
         Désormais, tout ce qui est attendu de moi, c'est que je place en Lui une foi implicite sans me tracasser au sujet de ma crucifixion. Cela est accompli en Christ, et je Lui laisse la charge de réaliser l'œuvre en moi. Oh, le danger sans bornes, les multiples dangers dans cette conscience de soi qui naît d'une mauvaise sorte de subjectivité, celle qui consiste à nous occuper de ce que nous sommes ou de ce que nous ne sommes pas, au lieu de la saine subjectivité. Christ est le sujet à l'intérieur et je suis occupé de Lui : '''la foi au Fils de Dieu'' ; occupé non de mon imperfection mais de Sa perfection, non de quelque faiblesse, mais de s force, non de mon incapacité mais de Son pouvoir, non de moi-même de quelque manière que ce soit, mais de Lui. L'homme de foi est occupé du Fils de Dieu, ''qui m'a aimé et s'est livré Lui-même pour moi.''
    Ainsi, il ne faut jamais être occupé de ce qu'il nous arrive d'être à un moment ou à un autre. Il est possible d'être occupé simplement de nous-mêmes quand nous nous sentons bien et dire : ''Nous sommes meilleurs, aujourd'hui.'' Ce peut être un terrain qui permette à l'ennemi de nous surprendre et de nous porter un coup, tout aussi fatalement que si nous sommes occupés du côté misérable de nos êtres. Non, ni ce qui est bon, ni ce qui est mauvais ou médiocre, aucune expérience, aucun des traits de nous-mêmes et de notre propre condition ne doivent nous accaparer à quelque moment que ce soit. Nous devons toujours avoir les regards sur Jésus, le chef et le  consommateur de la foi. 
    Christ vit ! C'est là où nous commençons. Ensuite, Christ vit en moi ! Et l'autre moitié de la déclaration est : Je vis par la foi en Lui. Il vit en moi, je vis en Lui par la foi. Paul, comme vous le remarquez, détourne ici toute la force du mot ''je'' (ou ''moi'') ''Cependant je vis'', puis, pour ainsi dire, il revient à moitié sur ses pas et il dit : ''Ce n'est plus moi.'' C'est comme s'il avait peur de ce ''je''. Je vis, oui, je vis, cependant, ''ce n'est plus moi... c'est Christ...'' Il détourne immédiatement toute la force de ce ''je'' et la met toute entière sur ''Christ''. C'est la vie de la foi. Souvenons-nous que ce n'est pas la fois en tant que chose abstraite qui est de quelque valeur. En vérité, nous pourrions aller jusqu'à dire que ce n'est pas du tout la foi, en ce qu'elle est. Ce qui rend la foi vertueuse et efficace, c'est son objet. Non pas la foi, mais  l'objet de la foi, c'est là, le facteur principal. Paul ne s'arrête pas court pour dire : ''Je vis par la foi.'' Il rend cela très clair, très significatif : ''la foi au Fils de Dieu.'' Le Fils de Dieu ! Le titre intégral : Dieu manifesté comme Fils, c'est-à-dire Dieu dans Son émanation. Il est absolument impossible à Dieu en Lui-même, en ce qu'Il est dans Son essence, d'habiter en nous, d'être associés à nous. Cela était irréalisable à jamais. Il devait venir d'une façon qui rend possible Son union avec nous. C'est ce qui est contenu dans cette expression de Fils.
    Dans la lettre aux Galates, il y a trois personnes éminentes. L'une, bien sûr, plus grande que toutes les autres, les éclipsant toutes, est le Fils de Dieu, Jésus-Christ. Il se tient là comme la grande figure centrale ayant la prééminence. Mais, ensuite, comme devant Lui, de chaque côté,il y a deux autres grandes figures, Abraham et Paul, avec, pou ainsi dire, le Seigneur Jésus, penché sur eux, ayant une main posée sur chacun d'eux. Il y a union entre eux. Paul se tient aussi debout joignant les mains à celles d'Abraham. Dans cette lettre, Paul a, en effet, ses mains jointes à celles d'Abraham. Comme vous le verrez, il se tient comme Abraham, sur la même base de foi s'y attachant, et alors, la foi devient le facteur essentiel dans l'épitre. Ce vingtième verset du chapitre deux est un verset qui gouverne tout. Il rassemble et résume toute cette lettre aux Galates. Tout ce qui se trouve dans l'épitre est rassemblé dans ce verset. Nous verrons cela, dans une certaine mesure, tandis que nous progresserons. 

La base septuple de la foi

     Or il y a sept choses dans lesquelles  la foi a introduit Abraham. Et Paul, se saisissant de la main d'Abraham, par delà les année, et sur la même base de foi, rend parfaitement clair que la foi l'a introduit dans ces mêmes choses; il se trouve là, avec Abraham. Ce qui en résulte c'est que l'église est appelée à cette base septuple de la foi, et cela parce que l'église a part à sa plénitude particulière, grâce à Paul qui a reçu et transmis la révélation.
    Considérons donc ces sept choses, en examinant brièvement chacune d"elles.

1 UNITÉ AVEC L'INTENTION DIVINE

    Premièrement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec l'intention divine. Il y avait une intention souveraine dans le cœur et la pensée de Dieu quand il apparut à Abram à Ur en Chaldée. Toutes les activité de Dieu avec Abraham avaient en vue cette intention. Quelle était-elle ? L'intention divine était une descendance céleste en union avec le Fils de Dieu.
    Voulez-vous donc vous référer à un ou deux passages: Lisez, s'il vous plait Galates 3, versets 7,16 et 26 à 29. Vous voyez l'intention : une descendance céleste en union  avec le Fils de Dieu. L'obéissance de la foi d'Abraham l'a introduit dans une unité d'action et de travail avec cette grande intention de Dieu. Je dis que Dieu est venu avec une intention et qu'Il fit une déclaration, mais nous savons très bien que cela réclamait de la foi, et une foi véritable, d'autant que cela demandait un mouvement important de la part d'Abraham afin que l'intention de Dieu devienne une réalité par son moyen. Dieu peut avoir une grande intention : Il a une grande intention concernant l'église, et dans un sens analogue, Il peut avoir une intention avec chacun de nous. Ce peut être un ministère qui nous est accordé de Dieu en relation avec Son dessein et cela devient le dessein de nos vies. Mais, malgré toute l'intention qui se trouve dans le cœur de Dieu, celle-ci est irréalisable tant que la foi  fait défaut en nous. Elle maintenue en suspens jusqu'à ce que la foi soit exercée de notre part. L'accomplissement de toute l'intention divine demande la foi et ne peut être réalisé que sur cette base . La foi a introduit Abraham dans une unité avec cette grande intention de Dieu. De même, la foi est exigée pour nous amener dans une unité active, à la fois avec le dessein tout entier et avec la part spécifique du dessein qui, dans la pensée de Dieu nous a été dévolue. ''...sans la foi, il est impossible de Lui être agréable...''. Le plaisir de Dieu se trouve dans la réalisation de Son intention.

2 UNITÉ AVEC LA MÉTHODE DIVINE

    Deuxièmement, la foi a introduit Abraham dans une unité avec la méthode que Dieu avait l'intention d'employer d'un bout à l'autre dans l'accomplissement de Son intention. Quelle était et quelle est la méthode Dieu ? C'est la séparation d'avec la terre et la nature et l'union avec le ciel (Galates 4.25-26 ; 6.14-15) Il y a le monde, la terre et la nature. Tout cela est retranché par la croix. Il y a séparation d'avec ce qui est d'en bas en union avec le ciel. Nous connaissons suffisamment la vie d'Abraham pour savoir, à quel point, Dieu a suivi scrupuleusement cette méthode avec lui : ''Va-t-en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père...'' Mais il s'agissait seulement du début de son exode. Le principe fut appliqué entièrement jusqu'à la fin : sortir, sortir sortir de plus en plus. Sortir de de ce qui est terrestre, sortir de ce qui était de ce monde, sortir de lui-même, de sa pensée propre, de son propre jugement, de son ''je''. Et puis, une union avec le ciel, une union avec le ciel grandissante, qui va en s'approfondissant. C'est là, la méthode de Dieu pour réaliser Son intention. Or, s'il est une chose plus qu'aucune autre, qui caractérise vraiment l'église, en tant que corps de Christ, c'est celle-ci : d'une part, elle est hors du monde, d'autre part, elle est en union avec le ciel, elle est céleste. La foi a introduit Abraham en unité avec la méthode de Dieu, et il est parfaitement évident qu'à moins qu'il n'y ait la foi, nous ne parviendrons pas à cette base. Cela nécessite beaucoup de foi, la foi pour vivre avec vos pieds spirituellement séparés de la terre. Car si la foi est absente, ou si sa mesure est insuffisante comme cela arriva à Abram, nous descendrons en Égypte, nous nous tournerons vers Agar. Nous rechercherons ce qui est tangible, les voies des sens, pou réaliser les desseins divins, nous ferons le choix des ressources terrestres. Tel est donc le chemin de la foi, le chemin du dessein éternel. Ces deux choses sont inséparables. Dans les Ephésiens sont étroitement associés le dessein éternel et la position céleste de l'église. Paul joint les mains à celles d'Abraham sur cette base-là, et tous les deux sont liés au Christ céleste, hors de ce monde et dans les cieux.
    Cela est suffisant en ce qui concerne ce point pour le temps présent, mais vous pouvez voir Galates 2.20 dans tout ceci : ''J'ai été crucifié...'' : J'ai été placé hors de moi-même, hors du monde. ''si je vis, ce n'est plus moi...c'est Christ qui vit en moi...'' Tout ce que je vis ici dans la chair, je le vis par la foi au Fils de Dieu. Ma vie est au ciel, elle hors de tout ce qui est ici.

3 UNITÉ AVEC LE MOYEN DIVIN

    Troisièmement, la foi a introduit Abraham dans l'unité avec le moyen divin. Par quel moyen Dieu atteint-Il son but dans Son peuple ? Quel est le moyen de Dieu pour mener à bonne fin Son intention ? C'est par l'Esprit de l'état de fils, par la croix (Galates 4.6-7, 19 ; 3.14). Il y a dans cette lettre bien d'avantage en ce qui concerne le saint-Esprit, mais l'instance centrale quant à l'Esprit, dans les Galates, est celle de l'Esprit d'état de fils. L' Esprit du Fils de Dieu est présenté ici de façon prééminente comme l'Esprit de l'état de fils dans nos cœurs, et il n'y a aucun espoir d'atteindre le but de Dieu, ou même de faire le premier pas dans cette direction, sans l'Esprit en tant que l'Esprit de l'état de fils. En premier lieu, il doit y avoir le cri du petit enfant: ''Père !'' Il doit y avoir cette relation produite par l'Esprit. Puis l'Esprit de l'état de fils, une fois qu'il est en nous, doit pleinement se mettre à former Christ en nous. Ainsi, dans cette lettre l'apôtre dit : ''mes enfants pour qui j'éprouve à nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous.'' En vérité, nous pourrions dire que cela est la cause immédiate de cette lettre. C'est en cela que les Galates étaient en train d'abandonner cette vie dans l'Esprit en tant que fils, qui devait les amener au plein but de Dieu. L'apôtre est en travail sur ce point. Il n'est pas question de ma lutte en vue du but de Dieu, mais de l'Esprit du Fils de Dieu qui, en moi, donne l'énergie en vue du but de Dieu. Oh que nous ayons la foi ici. Si vous avez vraiment la foi sur ce point particulier, vous aurez le secret d'un profond repos. 
    Vous savez, nous avons spirituellement nos temps de ''coupure'' ; des temps de ''coupure'' dans la vie de prière quand il semble impossible de prier ; des temps de ''coupure'' à bien d'autres égards spirituellement. Peu importe nos efforts, nous n'y pouvons rien. Qu'allons-nous faire ? Eh bien, si mon expérience vous est de quelque valeur, étant donné que je pense avoir découvert un peu du secret des choses, je suis parvenu à cette position : grâce à l'Esprit, Christ se trouve en moi, et tout se trouve chez Lui, pas chez moi. Ce n'est pas ce que je peux faire , ni ce que je ne peux pas, ni comment je suis aujourd'hui : tout se trouve chez Lui. Aujourd'hui, peut-être, je ne suis pas conscient de Sa présence en moi, mais au contraire très inconscient de Sa présence en moi et très conscient de choses qui ne sont pas Christ. Eh bien, c'est là mon état : mais Il est fidèle, Il est véritable. Il m'a accordé certaines garanties s'engageant à ne point me délaisser ni m'abandonner. Il a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin nous assurant que Celui qui commencé cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Christ. Il a commencé cette chose, ce n'est pas moi. Il s'en est chargé. Avant même que j'existe, Il avait résolu de mener à bien Son œuvre parfaite en quiconque se confierait en Lui. Cela fut entièrement décidé, avant même que je voie la lumière du jour, de sorte que je n'ai pas commencé cette chose, elle n'a pas débuté avec moi. Ma part, c'est de me confier en Lui, oui, me confier en Lui. Si je parviens pas à faire une brèche, je puis Lui dire: ''Seigneur je n'arrive pas à prier en cet instant, je dois me confier en Toi pour faire toute la prière''.
     Aucun de ceux qui ont vraiment leur cœur attaché au Seigneur ne s'emparera d'une déclaration de ce genre comme un prétexte pour ne pas prier.
     Je n'essaie pas de vous donner quelque excuse pour renoncer à prier. Je dis qu'il y a des temps de ''coupure'' et il me parait possible que le Seigneur nous permette de connaître des temps semblables afin que nous ne nous appuyons pas à nouveau sur des œuvres. Il nous retire justement de cette base là et nous pousse sur Lui-même, et il ne nous reste aucune autre alternative que de nous confier en Lui. Vous n'abandonnez pas votre vie de prière en adoptant cette ligne de conduite en un temps comme celui-là. Si vous pouviez prier vous le feriez, mais maintenant en un temps de réelle incapacité, vous vous confiez simplement au Seigneur à ce sujet. 
        Je constate que je connais ces temps de ''coupure'', mais comme je me confie dans le Seigneur d'une manière précise et lui dis: ''Seigneur, c'est ta responsabilité; je sais que ceci ne durera pas; cette vie de prière reviendra et en attendant je me confie en Toi.'' Cette vie de prière revient en effet et dans une plus grande plénitude avec une plus grande bénédiction. Bien-aimés, j'ai éprouvé cela maintes et maintes fois. Cela revient. Ce n'est pas purement et simplement que vous devenez meilleur et que vous repartez. Vous savez très bien que vous pouvez être parfaitement en forme et cependant incapable de prier. Personne ne peut fabriquer la prière. Être capable de prier n'est pas une question de santé et de force. Vous pouvez être un homme ou une femme parfaitement fort, mais ce ne sont pas là les conditions qui nous rendront capables de parvenir au ciel dans la prière. La prière nécessite d'être sous un ciel ouvert. La prière est une communion avec le Seigneur. Cela est Son œuvre et non pas la notre. C'est le produit de Sa vie. Confiez-vous en Lui. ''Si je vis ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi'' Il a toute l'affaire en main. Tandis que mon attitude est celle de la foi en Lui, Il veillera à ce qu'il y est une vie de prières et une vie dans la Parole. La foi positive en Lui est le secret de tout dans la volonté de Dieu.
    Nous laisserons le reste pour le temps présent. La foi introduit l'unité avec l'intention divine, avec la méthode divine, avec le moyen divin. L'intention est une descendance en union avec le Fils de Dieu. La méthode est la séparation d'avec la terre et la nature et l'union avec le ciel. Le moyen est l'Esprit de l'état de fils par la croix. Tout cela se trouve dans Galates 2.20: ''J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi.'' Et Il me soutiendra jusqu'au bout ! 

chapitre 2

TRAITS SUPPLÉMENTAIRES DU SEPTUPLE FRUIT DE LA FOI

       Nous avons présente, de façon spéciale dans nos pensées, la lettre aux Galates et le verset qui  résume le tout, à  savoir, le verset 20 du  chapitre 2, réuni à la dernière partie  du verset 19. Nous avons vu quelle large place a Abraham dans cette lettre, et donc, quelle large place à la foi. Je pense qu'il serait juste de dire qu'en écrivant cette lettre, l'apôtre avait pour objet de traiter la question de la foi, et il introduisit Abraham comme le grand exemple. Comme nous l'avons déjà dit, Paul joignait, à travers les siècles, les mains à celles d'Abraham et se tenait avec lui sur la même base
    Nous nous sommes mis à noter sept choses dans lesquelles la foi a introduit Abraham, et aussi Paul de façon semblable, et cela s'applique à nous. Nous avons fait brièvement mention de trois d'entre elles. La première chose dans laquelle la foi amena Abraham fut l'unité avec l'intention divine, cette intention étant une descente céleste en union avec le Fils de Dieu. La seconde chose fut l'unité avec la méthode divine, à savoir, la séparation d'avec la terre et la nature, et l'union avec le ciel. La troisième chose fut l'unité avec le moyen divin, qui est l'Esprit de l'état de fils par la croix. Maintenant, nous continuons avec la quatrième.

4 L’UNITÉ AVEC LE TEMPS DIVIN

    Galates 4.4 aborde ceci :  ''...quand la plénitude du temps est venue, Dieu a envoyé Son Fils...'' (version anglaise) Quand vint la plénitude du temps ! Ce n'est pas difficile pour nous de voir, dans le cas d'Abraham, comment sa foi fut amenée en relation avec le temps de Dieu. Le facteur chez Abraham fut un facteur très réel, et peut-être l'un des plus éprouvants et des plus sensibles pour sa foi. 
    Or, ce facteur temps, dans le cas d'Abraham, a touché bien des points en relation avec la signification de sa vie. Abraham reçut une révélation très vaste de la vérité divine et une révélation très complète, et donc, par sa signification, sa vie a eu une influence sur beaucoup de choses. Maintes et maintes fois nous rencontrons un test de la foi d'Abraham en relation avec le planning de Dieu. En vérité, d'un certain point de vue, nous pouvons résumer toute sa vie et dire qu'elle a abouti à la fin au triomphe de la foi sur ce facteur particulier. Dans le plein sens divin, il n'a point reçu les promesses durant sa vie. A la fin de sa vie, il s'attendait encore à l'accomplissement de la promesse, et si sa foi avait succombé il aurait naturellement adopté l'attitude suivante : Étant donné que la chose ne s'était pas accomplie depuis un si long temps et durant sa vie, tout cela représentait peut-être une grosse erreur de sa part, une fausse espérance, un certain égarement et ainsi de suite. Mais tout à la fin, si la lettre aux Hébreux doit être prise comme révélant la position réelle, il croyait encore. Il a donc cru que Dieu avait Son plan pour l'accomplissement de Son intention et que, bien que cela ne se soit pas produit durant sa vie, cela néanmoins se produirait. Mais durant sa vie, à l'intérieur des limites de toute la sphère de l'intention divine, il y a eu des exemples d'épreuves à propos du facteur temps, et ayant été testé sur ce facteur-là, la promesse fut accomplie.
    C'est du principe que nous voulons nous saisir. Nous l'avons rendu clair peut-être, de façon suprême, à propos de la promesse d'Isaac. Vous vous souvenez comment dans le quinzième chapitre de la Genèse, le Seigneur est venu vers Abram lui donner la promesse qu'en sa descendance Il y aurait une bénédiction universelle. C'est alors que le combat commença, et qu'Abram prépara un sacrifice, et comment, de son côté, il entra lui-même dans une alliance avec Dieu par la foi. Quand il eut réalisé sa part, c'est-à-dire la part de sa foi, qu'il croyait Dieu et ratifiait cela, de son côté, dans une alliance par le sacrifice, alors il nous est dit, quand tout cela fut accompli, que Dieu fit alliance avec Abram. 
    L'épisode semble être l'indice d'une confiance absolue dans la promesse de Dieu concernant la descendance ;  l'indice qu'Abram prit position à cet égard, une position absolue qui l'engageait à fond par la foi. Cela renfermait tout, et cela n'est compris et reconnu que lorsque l'on voit à quoi Dieu s'est engagé ce jour-là. Car Dieu n'a fait d'alliance qu'en relation avec Son propre Fils. Il est important de se souvenir que les alliances de Dieu ont trait à Son Fils. Elles sont liées au Seigneur Jésus.Quand Dieu, ce jour-là, fit alliance avec Abram, dans le sang, par l'autel, Dieu s'engageait en ce jour par tout ce qu'Il possédait, tout ce qu'Il pouvait faire. Il s'engageait jusqu'à la mesure de Son Fils unique et bien-aimé et ce, jusqu'à la mort. Car cet autel et ce sacrifice préfiguraient le don le plus plein et le plus grand de Dieu dans l'alliance.Pour sa part, Abram entra en cela. Qu'il sut ou non ce qui allait arriver, nous ne pouvons pas le savoir, mais il devait savoir que, pour sa part, l'alliance l'engageait à être aussi absolu que Dieu, dans Son engagement, ce jour-là. Ce qui suivit, quelques années plus tard fut la demande de Dieu, à Abram d'accomplir sa part dans l'alliance. ''Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes...'' Abram fut réellement éprouvé en ce jour subséquent, concernant ce qui avait eu lieu ce jour particulier, et c'est la même foi qui reçoit et qui donne le fils.

L'intention du délai

    Donc, au chapitre 15, vous avez la promesse, et bien que cela ne paraisse pas être ainsi, vu que l'histoire est si rapidement représentée, il semble que cela eut lieu au moins quinze ans avant la promesse fût accomplie. Cela eut lieu au moins quatorze ou quinze auparavant, mais nous ne pouvons pas dire combien exactement, car l'Hébreu est très imprécis  sur ce point. Vous vous souvenez que lorsque les hommes vinrent vers la tente d'Abraham et ratifièrent les promesses, leurs propos dans notre traduction ressemblent à quelque chose comme ceci: ''au temps, ou à l'époque ou à la période''. (Genèse 18.14) Les mots sont très vagues. Certains ont traduit cela: ''l'année prochaine, au temps fixé...'' mais nous pouvons rendre cela de cette façon avec certitude. Tout ce que nous pouvons dire est que ce fut une ratification précise de la promesse, qu'au temps fixé par Dieu, se serait accompli. Cette ratification dans la tente eut lieu quelques quatorze ou quinze années après les événements du chapitre 15, où la promesse fut donnée. Donc, prenant en considération toute autre circonstance: promesse âge et ainsi de suite, vous pouvez constater que ce facteur temps fut une réelle question de foi. Le temps passe. On s'éloigne de plus en plus de toute possibilité d'accomplissement. Abram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans lorsque cette ratification de la promesse fut faite. Vous voyez que le facteur temps fut un réel test. En outre, ce fut un mouvement de Dieu délibéré et précis. 
        Pourquoi le Seigneur, sachant ce qu'Il ferait, n'as-t-Il pas attendu jusqu'à ce qu'Il soit sur le point de l'accomplir, pour venir simplement dire : ''Abram, ceci aura lieu!'' et le réaliser? Mais non! Il est venu, l'a annoncé et s'en est allé, et les années se sont succédées. Puis Il revint, ratifia Sa promesse, et sur ce, il y eut encore de l'attente. Le Seigneur a des voies étranges. Il agit à notre égard de cette façon. Il doit introduire Ses instruments dans l'unité de Lui-même. Il y a une petite phrase dans le Nouveau Testament qui est conçue comme ceci: ''lorsque la patience de Dieu se prolongeait aux jours de Noé...'' Si cette parole signifie quelque chose, elle signifie que le délai, dans un cas comme celui d'Abram,  n'était pas une chose plaisante pour Abram, pas une chose qu'il choisirait en ce qui le concerne. Cela donnerai à entendre que si le Seigneur pouvait avoir le chemin libre, Il achèverait Son intention immédiatement. 
        La longanimité, l'indulgence, la patience, l'endurance, toutes ces choses de la part de Dieu ne sont pas celles qu'Il choisirait dans la mise à exécution de Ses intentions, vu toute la souffrance, la détresse et la peine qui s'y trouvent. Mais Il a souffert et Il a souffert longuement, et Ses instruments doivent parvenir à l'unité avec Lui, l'unité avec Son cœur. Le point est que cela élève cette chose à un certain niveau. 
         Ce n'est pas que le Seigneur agit avec vous et avec moi simplement comme un maître d'école, essayant d'obtenir quelque chose en nous. Il se peut que le Seigneur désire que des qualités morales se déroulent en nous : la patience, la longanimité et ainsi de suite. Il n'y a aucun doute que cela est vrai, mais ce n'est pas simplement cela. Le Seigneur dit : ''Je ne vais pas faire ceci jusqu'à ce que tu manifestes des signes de certaines qualité.'' Le Seigneur nous élève exactement sur le même niveau que le Sien, nous introduisant dans une réelle unité avec Lui, de sorte que nous ayons le même sentiment que le Sien envers les autres, et à l'égard de la situation et du besoin. Je crois que lorsque le Seigneur peut obtenir dans Son église un cri corporatif qui est le Sien, alors Son temps est arrivé. Le Seigneur n'est pas seulement en train d'attendre un temps. 
         Il y a quelque chose qui est lié à ce temps. Il cherche à produire dans le cœur de Son instrument ce qui est dans Son propre cœur, de sorte qu'il crie un seul cri avec Lui. L'église doit crier, elle doit crier le cri de Dieu, et ce cri ne se trouve pas encore dans l'église. Il y a bien des voix, des voix qui sont en contradiction l'une avec l'autre, et par l'agonie du délai, l'agonie de l'impossibilité grandissante de la situation et par l'agonie du besoin en faveur de ce qui est de Dieu en face de tout ce qui est autre, l'église sera amenée à crier ce cri là. Au milieu de la nuit, il y aura un cri ! Donc, cela est l'unité avec Dieu dans Son temps.   
    Cependant, il est vrai que Dieu a Son temps. Il y a une plénitude de temps à l'égard de tout mouvement divin, et nous ne pouvons pas sortir les choses du temps de Dieu. Peut-être avons-nous appris cela. Nous ne pouvons pas précipiter les choses, nous ne pouvons pas hâter Dieu, nous ne pouvons pas produire les choses pour lesquelles le temps n'est pas mûr. Cette connaissance se trouve chez le Seigneur, et Il voudrait nous introduire en esprit dans l'unité avec Lui sur ce point. Ainsi, être en accord avec Lui en Son temps, afin que lorsque Son temps sera vraiment là, Il nous ait à Sa disposition comme ceux par lesquels Il peut agir. 
        Quelle que soit l'intention qui est liée à Son temps, le Seigneur doit avoir un instrument par lequel Il puisse agir en vue de son accomplissement. Et lorsque le temps du Seigneur arrive, combien nous le savons dans nos cœurs ! Je pense que, nous tous, savons quelque chose à ce sujet. Oh, combien nous avons crié, gémi, agonisé, lutté de toutes nos forces et fait tout ce que nous pouvions faire pour obtenir de Dieu qu'Il fasse certaines choses, mais Son temps n'était pas venu. Nous avons été testés dans la foi et nous avons fini par parvenir là où nous nous tenons de façon précise et ferme avec Dieu pour cette chose-là. Nous ne lâchons pas prise, alors le temps de Dieu arrive, nous savons dans nos cœurs que le temps est venu, et de façon merveilleuse cela se produit simplement et l'on reconnaît à peine par les indications extérieures que la chose s''est produite.
       Le temps de Dieu est arrivé et ce fut si facile; cela s'est passé simplement. Mais nous ne pouvons point dire, Il ne nous est défendu de dire, que le fait de se cramponner au Seigneur, que notre prière, notre prise de position avec Lui, notre effort pour parvenir au but étaient inutile ; que cela se serait produit au décret de Dieu en Son temps, que nous agonisions ou non. On ne se permet pas de prendre cette position à propos de quoi que ce soit, en ce qui concerne Dieu. Isaac peut avoir été prédéterminé dès la fondation du monde, et cependant la foi d'Abram fut le facteur essentiel de l'introduction d'Isaac. Toute la Parole de Dieu converge vers le fait que Dieu Lui-même réclame la foi coopérante de Son peuple, même pour mener à bien les œuvres qui ont été pré-ordonnées. 
    Maintenant, nous pourrions passer une bonne partie de notre temps sur ce point-là, en suivant cette ligne à travers toute la Parole, mais nous ne le ferons pas ainsi présentement. Seulement je voudrai vous suggérer que le facteur temps dans la Parole de Dieu est uns chose très utile à savoir.

5  UNITÉ AVEC LA BASE DIVINE

    Nous passons donc pendant une minute au paragraphe cinq : la foi introduisant dans l'unité avec la base divine du dessein, à savoir, la résurrection.Nous remarquons combien tout ceci est implicite dans la lettre aux Galates, et spécialement appuyé dans le verset que nous avons devant nous : ''J'ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vis c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu...'' Vous voyez, la résurrection est implicite, il en est ainsi dans toute cette lettre aux Galates. C'est la base de Dieu pour réaliser Son intention. Si, en vérité, il doit y avoir la patience de la foi, s'il doit y avoir toutes les autres choses que nous avons mentionnées en tant qu'expression de la foi, il est tout à fait essentiel et indispensable qu'il y ait la résurrection comme base de Dieu. 
        Maintenant, élargissez cela et vous vous apercevrez que Dieu réclame cette base-là, que tout le dessein de Dieu et toutes Ses intentions sont réalisées sur la base de la résurrection. Ainsi, il y a un vaste champ, mais cela est récapitulé dans le cas du Seigneur Jésus, car toutes les Écritures se trouvent rassemblées en Lui. Il est la somme de tout dans la Parole de Dieu. Tout se retrouve en Lui, tous les autres types, symboles et ombres se trouvent simplement rassemblés en Lui. Tout le dessein de Dieu pour tous les âges se concentrent en Lui, et pas la moindre particule de ce dessein ne peut être accomplie si ce n'est sur la base de Sa résurrection d'entre les morts. 
    Laissez ''Le crucifié'' et le dessein de Dieu est entièrement manqué. C'est par la résurrection des morts que tout se trouve réalisé. C'est là, une loi qui gouverne. Quant au peuple du Seigneur, cela signifie qu'Il doit œuvrer de telle sorte avec eux qu'Il est, en eux, la résurrection comme base positive et bien déterminée. Bien sûr, il n'y a pas de résurrection là où il n'y a pas de mort, et donc, en vue de la résurrection il faut que la mort ait lieu. Mais je préfère considérer la mort comme le côté positif. Je préférerais ne pas mettre en valeur la croix du côté de la mort, mais seulement pour ce à quoi elle conduit et ce qu'elle rend possible, à savoir, la résurrection. Dieu se tient toujours du côté positif. Ainsi, le Seigneur tente de trouver en nous la foi en vue de la résurrection.
      Or Abram, encore une fois, fut éprouvé à ce sujet par rapport à la foi. Ce fut la puissance de résurrection, qui, à la fois dans son cas et dans celui de sa femme en tout premier lieu, amena Isaac. Vous vous souvenez que Sara a ri. Le Seigneur dit à Abram :''Pourquoi donc Sara a-t-elle ri ?...y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l' Éternel ?'' La foi en la résurrection était requise, car , comme Paul nous le dit dans sa lettre aux Romains : ''...il (Abram) considéra son corps presque mourant...''  (Romains 4.19 version colombe) 
       Dans sa foi il crut Dieu quant à la résurrection, dans cette première circonstance. D’autre part, quand arriva l'offrande d'Isaac, il crut Dieu. Il nous ait dit qu'il obéit parce qu'il croyait que Dieu pouvait le ressusciter d'entre les morts. Ce fut la foi en la résurrection qui fournit à Dieu ce qui était nécessaire en vue de l'accomplissement de Son intention. Combien nous sommes éprouvés par cette chose même! Le Seigneur permet parfois que les choses aillent très loin, à la foi dans nos vies individuelles et aussi corporativement. Il permet ces phases où tout semble comme si la mort avait la victoire. Et nous n'avons jamais réellement l'impression de parvenir à la place où la foi n'est plus testée sur ce point-là. Si nombreuses que soient nos expériences et les fois où nous avons pu les traverser et en ressortir dans la résurrection et le triomphe, il semble cependant que nous ne parvenons jamais là où nous ne pouvons plus être éprouvés. 
        Chaque nouvel assaut de la mort, chaque nouvelle expérience où les choses semblent aller tout à fait au plus mal, nous trouve très éprouvés. Voici tout ce qui est lié à cela : nous sommes très éprouvés. Cela signifie que nous sommes dans un position où il nous est tout à fait possible, pour le moins, de tout remettre en question. Des questions au sujet du Seigneur, des questions au sujet des choses pour lesquelles nous avons fait les plus grandes déclarations d'assurance. Aucun qui sait réellement cela me dira : je ne douterai jamais ! Mais je pense avoir fait quelque progrès. Le Seigneur s'assure la possession en nous d'un point d'appui qui va grandissant. Son œuvre, en ce qui nous concerne, par l'épreuve de la foi, de nous amener (quoique notre réponse soit lente) à la place où nous Lui faisons confiance comme au Dieu de résurrection. Ainsi, nous pourrons donner prise à ce qui semble être la mort, avec l'assurance et la confiance que la fin n'est pas la mort mais la résurrection.
    Encore une fois, c'est la base que le Seigneur doit posséder, la foi en Lui comme le Dieu de la résurrection. Quand dans un cas donné quelconque, c'est une question de vie ou de mort, alors on en vient à ce moment extrême : Impossible ! C'est sur ce point-là que la mise à l'épreuve s'élève : Y a-t-il rien qui soit trop difficile ? Y a-t-il quelque chose d'impossible ? Vous remarquerez que le mot ''impossible'' est particulièrement lié à la question de la résurrection. La foi trouve sa plus profonde mise à l'épreuve sur la question de la résurrection, partout où la mort est là. Cela signifie que là où il y a la foi sur le point de la résurrection, il y a la plus grande victoire, une victoire plus grande dans ce domaine-là que dans tout autre domaine. C'est le triomphe final :  la foi dans le Dieu de la résurrection.

6  UNITÉ AVEC LA PASSION DIVINE
  
     La foi a introduit Abraham dans l'unité avec la passion divine. Nous avons déjà dit quelque chose à ce sujet, mais cela peut contenir un mot ou deux en supplément. C'est étrange, et néanmoins réel, que le Seigneur appelle Son peuple à être un avec Lui, dans la passion de Son propre cœur. Je pense qu'il n'y a aucun exemple dans la Parole de Dieu, où le langage est le plus identique que dans la cas d'Abram appelé à offrir Isaac et Dieu donnant Son Fils. ''Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes...'' (Genèse 22.2) ''Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique...'' (Jean 3.16) Le Fils de Son amour ! Cela mène Abraham très près de Dieu, et Dieu très près d'Abraham. C'est en ce point que nous avons l'unité la plus grande entre Abraham et le Seigneur. Nous avons dit que Paul joint les mains à celles d'Abraham sur la même base. Ce grand serviteur de Dieu avait bien des choses à dire qui indiquaient qu'il entrait dans une mesure dans la passion divine.

''..et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour Son corps, qui est l'église.''  (Colossiens 1.24)

''Ainsi je connaîtrais Christ, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances...''  (Philippiens 3.10)

           C'est l'unité avec le Seigneur dans Sa passion.

''Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? Nous le pouvons, dirent-ils. Et Jésus leur répondit : il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire...''  (Marc 10.38)

    Le Seigneur nous appelle à cela en relation avec Son dessein. Le grand dessein éternel de Dieu requiert que ceux qui sont liés avec ce dessein, en tant qu'instruments pour sa réalisation, soient par cela même en contact, mais très légèrement, avec Sa coupe. Qu'ils goûtent à la coupe de Sa passion, qu'ils parviennent à l'unité avec Lui dans cette passion de souffrance, de peine, de chagrin qui brise le cœur. L'ennemi, si souvent, touche aux choses les plus saintes, les plus sacrées, de sa main corruptrice, de sorte que, lorsque quelque enfant de Dieu goûte seulement un peu à la communion de Ses souffrances, l'ennemi donne une interprétation bizarre à ces souffrances. Il met sur elles l'aspect de la colère du Seigneur, de Son déplaisir, alors que réellement c'est un partage à l'unité la plus sacrée avec le Seigneur, l'honneur le plus grand.  
    Je suis toujours très hésitant à dire la moindre chose de la façon dont Paul pouvait s'exprimer : comme par exemple, cette parole : ''Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes infirmités...'' Je me glorifie de  mes infirmités ? Peut-être que ce cœur poltron et couard ne veut pas suffisamment lâcher prise sur ce point. Mais je sens vraiment qu'il y a une place à laquelle nous pouvons parvenir, où nous regardons vraiment la souffrance comme un grand privilège, un grand honneur; c'est-à-dire, c'est cette souffrance qui va représenter quelque chose pour le Seigneur et Son dessein. Évidemment Paul voyait cela avec des yeux pénétrants. C'est vrai que le Seigneur a gagné beaucoup, ainsi que Son Corps, par la communion à Ses souffrances de la part de beaucoup de Ses enfants. Je pense que nous avons souvent dit que ceux qui n'ont pas souffert ont très peu à donner. Certes, nous ne voulons pas attacher beaucoup d'importance à nos souffrances, mais nous soulignons la loi : il faut que Dieu ait ceux qui sont dans l'unité avec Sa passion.

7  UNITÉ AVEC LA PLÉNITUDE DIVINE

    Si vous préférez utiliser le mot élargissement au lieu du mot plénitude vous le pouvez. La foi testée, éprouvée dans bien des directions :

''Regarde vers  le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. El il lui dit : telle sera ta postérité''  (Genèse 15.5)

''Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité...''   (Genèse 22.18)

      C'est l'élargissement, c'est la plénitude et la foi y a amené Abram. La foi du vainqueur bouscule les éléments restreignant du temps dans ce monde et l'engage en plein dans la très vaste étendue du domaine du dessein divin conçu de toute éternité. L'église est appelée à ce dessein qui, comme nous l'avons dit, est universel.
        Ce qui est vrai de l'église comme un tout est vrai dans nos vies individuelles. La voie de l'élargissement passe par le test de la foi quant aux temps de Dieu, le test de la foi quant à la passion de Dieu, le test de la foi quant à la base de Dieu, quant au moyen de Dieu. Lorsque le Seigneur a testé Son peuple dans le domaine de la foi, sur ces points, alors vient l'élargissement. Nous ne parvenons à la plénitude que de cette façon. C'est sous la pression que nous sommes élargis, à travers la foi éprouvée en chaque point, dans chaque direction que vient l'accroissement. Il n'y a d'accroissement dans aucune autre voie.
       Ainsi s'est accomplie la promesse envers Abram. Vous remarquez ce que dit Paul : ''Afin que la promesse faite à Abraham ait en nous son accomplissement...'' Quelle était cette promesse ? C'était le don de l'Esprit. Maintenant nous pouvons résumer cela en une déclaration familière du Seigneur dans Luc 12.49-50 :

''Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je si déjà il est allumé ? Mais j'ai à être baptisé d'un baptême, et combien suis-je à l'étroit jusqu'à ce qu'il soit accompli !'' 

(version Darby) 

    Il était à l'étroit et Il soupirait dans cette étroitesse après l'élargissement, après l'affranchissement. Comment va-t-il venir ? ''J'ai à être baptisé d'un baptême.'' Quel baptême ? La Passion, la croix. Quel sera le résultat ? La propagation du feu sur la terre, c'est-à-dire l'Esprit. La Pentecôte fut le résultat de la Passion. Ce fut l'élargissement provenant de la mise à l'étroit. Ce fut par le moyen de la croix. Nous devons, parvenir de cette façon à l'unité avec Dieu dans Sa plénitude. Souvenons-nous que la plénitude est Son but pour nous. Autant, c'est une part de l'intention de Dieu d'élargir, autant c'est une part de la façon d'opérer de Dieu pour tester la foi. Oh oui, nous ressentons parfois qu'il n'y a que mise à l'épreuve, test, Dieu n'a rien d'autre pour nous. Non ! Il a autant et précisément à cœur l'élargissement, qu'Il a toute autre phase de notre expérience à cœur. Et l'élargissement se produit par la croix. Il cherche à nous introduire par le moyen de l'épreuve de la foi, dans ce qui répond pleinement à Son but ultime, et cela sera quand Son Fils remplira toutes choses. Nous sommes appelés à cette plénitude.
    Que le Seigneur utilise ces paroles pour nous encourager en chemin, nous fortifier et garder toujours devant nous le fait que la foi est la victoire.

chapitre 3

L'APPEL A TENIR FERME

Lecture : Hébreux 10.32  ;  34-39  ;  11.1-2  ;  12.1-2 

        Vous avez remarqué que ces paroles sont adressées à ceux du peuple du Seigneur qui étaient en danger de quitter le chemin de la foi. Le rappel ici concerne la foi, le chemin de la foi. Dans ces chapitres qui terminent l’épître, il y a un résumé des principaux traits de la lettre. C'est-à-dire que nous trouvons les choses qui sont les principales et primordiales implications de la lettre, ce que la lettre veut donner à entendre, ce qu'est sa force. Si il y a un mot qui résume cette épître plus parfaitement qu'aucun autre c'est ce mot foi. 
         Vous pouvez le ramener tout à fait au début de la lettre et le conserver tout au long de la lettre, jusqu'à la fin, et trouver que c'est le mot qui gouverne. Il domine tout ce que contient cette lettre, car maintenant, comme le montre l’épître, tout ce qui concerne la vie du croyant est du domaine de l'invisible. Il y eut une période dans la vie des Hébreux où tout était du domaine du visible, et toutes ces choses visibles de leur croyance sont citées, tout un système tel qu'il était manifesté sur terre dans le service du tabernacle : la sacrificature, les sacrifices, le tabernacle, tout l'ordre. 
         Cela est passé et maintenant tout est ôté du regard. Tout est rassemblé en Celui qui est à la droite de Dieu, hors du domaine du visible du croyant et donc tout devient une question de foi. Mais, à cause de leurs épreuves et de leurs affliction, de l'adversité qu'ils rencontraient et de toute la contrainte et la pression, ces croyants hébreux étaient en danger de quitter cette vie et ce chemin de la foi. Il semblerait qu'ils avaient déjà amorcé cet écart. Par conséquent voici le fort appel ou rappel à la foi. Il leur est rappelé la foi qui les possédait et les poussait au début de leur profession de foi et comment ils acceptèrent joyeusement l'enlèvement de leurs biens, sachant qu'ils avaient une possession meilleure qui dure toujours. Or, cette possession meilleure et permanente a été éclipsée, au moins dans sa claire définition et ses grandes lignes, dans son éclat, et ils étaient en danger d'abandonner leur assurance.
    Ces mots sont très significatifs : ''...des biens meilleurs et qui durent toujours'' -  ''une grande rémunération''. Vous devez lier cela à ces mots écrits un peu plus loin : ''Or, la foi est la substance (la garantie) des choses qu'on espère...''  Si la foi s'affaiblit, les biens meilleurs, la grande rémunération s'estompent, deviennent plus faibles dans le cœur.

La possession d'une espérance par la foi

    Voilà le coup d’œil en arrière à l'égard de cette lettre ; mais, regardons en avant : 

''Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. Pour l'avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable.'' 


    Alors commence la grande lignée des anciens : Abel, Abraham, et ainsi de suite. Saisissez-vous la suggestion ou l'indication ? Tous ces hommes avaient quelque chose qu'ils espéraient : l'objet de leur espérance. C'était quelque chose de meilleur que ce qui était ici-bas sur terre. Il avaient un sujet d'espérance, et ils croyaient Dieu concernant cet objet. Leur foi les a conduits à lâcher prise à l'égard de toute autre chose, avec cet objet-là en vue. Ils ont enduré souffert, persisté pour ce sujet d'espérance dont ils s'étaient saisi par la foi.
      Quand on reconnaît cela, alors on regarde ces hommes et l'on dit : Quel était leur objectif? Quel était l'objet de leur espérance ?
       Abel a reçu le témoignage qu'il était juste. Était-ce cela ce qu'il voulait ? Était-ce cela l'aspiration du cœur d'Abel, se tenir devant Dieu comme justifié ? Eh bien, tout signalerai que cela était l'objectif d'Abel. La foi le fit parvenir à cette grande rémunération : ''Il reçut le témoignage qu'il était juste,'' par la foi. Je ne vais pas relever dans tout le chapitre chacune des personnes mentionnées, mais vous verrez qu'ils avaient tous un sujet d'espérance, et qu'ils parvinrent à leur objectif par la foi.
      Pourquoi Hénoc marcha-t-il avec Dieu ? Il avait foi en un but, et ce fut sa foi de posséder cette grande rémunération, qui l'amena, en son temps, de marcher avec Dieu, comme il le fit. Il marcha avec Dieu : il dut marcher avec Dieu dan son propre cœur comme tout homme doit le faire. Qu'ils soient peu ou nombreux ceux qui marchent avec Dieu, la marche avec Dieu est toujours chose solitaire. 
      L'une des marques d'une véritable marche avec Dieu est celle-ci : il semble que personne d'autre n'a fait ce chemin-là auparavant, ou ne connaît tout à son sujet. Une réelle marche avec Dieu est toujours une chose personnelle de la foi personnelle de quelqu'un et c'est toujours une chose solitaire. C'est découvrir Dieu pour vous-même. C'est l’œuvre d'un pionnier, qu'il y en ait des millions qui fassent la même chose ou que vous ayez une marche solitaire. Personne d'autre ne peut découvrir Dieu ou marcher avec Dieu à votre place. 
        La foi d'aucun autre ne peut vous servir dans ce plein sens et vous amener à connaître ce qu'ils connaissent du Seigneur. Nous devons marcher seul avec Dieu. Et Hénoc marcha avec Dieu. Nous devons croire, quand il nous est dit cela que sa marche avec Dieu signifiait quelque chose de très réel, de particulier, de spécial. Ce fut une marche très réelle avec Dieu, une marche très absolue. Mais il le fit avec espérance, et sa marche étant faite dans la foi que son espérance serait atteinte, Dieu le prit. 
       Nous devons croire que la foi d'Hénoc était attachée à ce que nous voudrions entendre par enlèvement, savoir ne pas suivre le chemin ordinaire de la vie mais avoir une fin extraordinaire à sa marche, une consommation triomphante de sa marche, ici-bas, avec Dieu. Il crut que c'était possible. Son cœur fut attaché à cela. Il marcha avec Dieu et reçut la grande rémunération, la foi donna corps à la chose espérée. 
       Je pense que nous pourrions aller plus profondément que cela et dire que ce fut la foi qui eut la conception d'une telle possibilité. Je me demande s'il y a eu quelqu'un d'autre sur la terre qui ait eu la conception d'une telle idée, celle d'être enlevé. Il avait un objectif en vue, voilà le point. C'était son espérance, la foi le fit agir à la lumière de l'objet de son espérance. Il reçut la rémunération.
       Ce fut ainsi avec tous les autres : il y avait un objectif. Cet objectif fut leur rémunération, le sujet d'espérance et en relation avec le but à atteindre, ils acceptèrent, adoptèrent, poursuivirent un parcours de foi, et par la foi les anciens reçurent un témoignage. Ils ont eu le témoignage de Dieu.

 La patience et le perfectionnement de la foi

     Or, ayant examiné toute cette base, l'apôtre revient en arrière en pensée, et comme vous le remarquez, il emploie le mot patience :

''Car vous avez besoin de persévérance (de patience dans la version Darby) afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.''  (Hébreux10.36)

''Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins... courons avec persévérance...''  (avec patience -Darby-)  Hébreux 12.1)

      Ces trois choses sont réunis : l'espérance, la foi et la patience. Très souvent la foi a besoin d'un appui, l'appui de la foi est la patience. ''...après avoir accompli la volonté de Dieu...'' Voici votre acte de foi, vous avez agi dans la foi à la lumière de ce qui est né en vous comme l'objectif de Dieu en ce qui vous concerne. Oui, vous pourriez vraiment dire : ''Je me suis engagé dans la foi, j'ai adopté la façon d'opérer de la foi, j'ai fait la volonté de Dieu dans la foi.'' Oui, mais cela ne nous amène pas toujours au but ; il y a la patience de la foi. Très souvent nous devons entretenir cette patience qui supporte longuement.
       Ces croyants s'engagèrent au départ dans la foi, sortant de tout le système des choses visibles, se plaçant sur la base des choses invisibles, célestes.  Agissant ainsi, ils avaient beaucoup souffert : 

''d'une part exposés comme en spectacle...  et de l'autre... vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie, l'enlèvement de vos biens...'' (Hébreux 10.33-34) 


       Donc, ils s'étaient engagé dans la foi et ils avaient fait la volonté de Dieu , mais après cela une longue période s'était écoulée. Ainsi, la force du chapitre 11 est la suivante : Non seulement ces gens acceptèrent un parcours de foi, non seulement, ils obéirent à Dieu dans la question de la foi, mais ils persévérèrent avec cette espérance en vue toute leur vie durant. Beaucoup d'entre eux n'ont jamais atteint, durant leur temps de vie, l’objectif pour lequel ils avaient espéré, ni obtenu la grande rémunération. Tout ce qu'ils ont obtenu fut le témoignage qu'ils reçurent, et la patience donc, fut une constante nécessité et dut aller main dans la main avec la foi. C'est la foi des élus de Dieu.
    Nous pensons en ce moment à la foi du vainqueur, et quand vous vous tournerez vers le livre de l'Apocalypse, qui est le résumé de tout cela, vous savez quelle place énorme la patience de Christ a pour le vainqueur : ''Parce que tu as gardé la parole de ma patience...'' (Apocalypse 3.10 version Darby) ; ''la patience en Jésus...'' (version Darby) Maintenant ramenez cela au point de départ : ''courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi'' (qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection version Colombe) (Hébreux 12.1-2 version Darby) La foi et la patience sont données en exemples par le Seigneur Jésus comme, dirons-nous, les vertus et les facteurs jumeaux de la victoire. ''lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis...'' (suite d'Hébreux 12.2)  vainquant par la foi et la patience.

 La discipline de l'âme

    Maintenant, un mot supplémentaire dans cette méditation : ''ceux qui ont la foi pour sauver (ou gagner) leur âme'' (Hébreux 10.39) Cela n'est pas l'objet de l'espérance, ni la grande rémunération, mais cela est placé là pour montrer où notre difficulté se trouve. C'est notre propre âme qui est l'obstacle dans ce chemin de la foi et de la patience. Si vous avez une âme qui croit, qui a confiance et qui a foi tout à fait aisément, et si dans votre propre nature humaine vous n'avez aucune difficulté dans la question de la foi, alors la Bible n'a point été écrite pour vous. S'il en était de même quant à la patience, si vous êtes l'une de ces personnes qui n'éprouvent aucune difficulté à être patientes, et bien alors celles-ci sont une monstruosité! Vous voyez ce que je veux dire. Ici mention est faite de la foi en vue de gagner l'âme. Vous devez ramener cette âme-là de votre côté. Un mot meilleur serait conquérir l'âme. Cela encore n'est pas une traduction parfaite. Gagner n'est pas une traduction parfaite, et assurément, sauver n'est pas le meilleur mot. Cette âme qui nous appartient doit être menée en ligne, être possédée et amenée en ligne, avec le dessein divin de sorte que nos âmes soient rendues à notre service dans ce but divin, afin que notre être entier y soit aussi. C'est une question de progrès. Cela ne se fait pas d'un coup, mais c'est une ligne de conduite dans nos vies où tout le doute, l'incrédulité, la contestation, le naturel, la vie humaine sont au fur et à mesure ramenés du côté du chemin de la foi.
    Or, ceci est pour nous une choses très importante à reconnaître. Que fait le Seigneur avec nous ? Je ne crois pas que le Seigneur va nous couper en morceaux et nous placer dans des compartiments étanches, mettre notre esprit dans un compartiment et continuer à le conduire sans les autres parties de notre être. Il ne va pas certainement isoler notre âme et l'exclure. Ne vous faites pas cette idée avec tout ce que vous entendez au sujet de l'obstacle de l'âme et de la vie de l'âme. Ne vous faites pas l'idée que le Seigneur a retranché l'âme et l'a reléguée à une place où elle est complètement négligée. Il traite avec notre esprit pour que, par celui-ci, il y ait une conquête de l'âme, une conversion de l'âme. Voilà la nature même de l'éducation spirituelle.
    Vous pouvez entrer dans quelque épreuve à cet égard, à tout moment. D'une part, il y a l'appel et la nécessité de la foi en Dieu, de la confiance dans le Seigneur, et probablement l'action de la foi, en entreprenant un certain pas. Or votre âme s'élève. Vous savez dans votre esprit ce qui est vrai, ce qui est juste, ce qu'est la pensée du Seigneur, mais vous avez ici un ennemi, dans votre propre âme. Elle s'élève et se met à contester, à douter, à tirer en arrière. Que va faire le Seigneur ? Il ne va pas annihiler votre âme, la mettre hors d'action. Surtout, n'essayez pas de mettre votre âme hors d'action ! Quelle est la position à laquelle parvient  celui qui a de l'expérience, qui a marché avec le Seigneur depuis un certain temps, qui connaît un peu cette marche par la foi ? La position est simplement celle-ci : ''Oui, je sais tout au sujet de ces doutes et ces craintes, ces contestations, ce tourbillon de confusion, ce conflit de forces qui s'élèvent en face de la volonté de Dieu. J'ai bien des fois souffert, souffert parce que j'ai été désobéissant, parce que je ne me suis pas confié dans le Seigneur. J'ai subi un mauvais moment au dedans de moi parce que j'ai permis à mon âme d'avoir l'avantage, le dernier mot, et de produire une hésitation, un arrêt. J'ai appris qu'il ne convient pas de permettre cette sorte de chose. Mais ce que je dois faire maintenant, lorsque cette chose  s'élève, (ce doute ou cette tendance naturelle qui m'est propre de douter ou de craindre ou de contester, ou de trouver à redire ou d'hésiter) c'est dire à mon âme: Non, je continue avec Dieu et tu dois venir avec moi !''
    J'ai peut-être présenté cela plutôt crûment, mais je suis sûr que vous verrez ce que je veux dire. C'est là une position à laquelle nous parvenons après un temps de marche avec Dieu. Nous parvenons là où nous commençons à avoir un peu de connaissance au sujet de notre propre âme. Oui, cela m'a mis en difficulté auparavant, cette tendance naturelle qui m'est propre, de discuter de la chose, d'en faire le tour en me posant des questions. Cela m'amène simplement nulle part. La pensée de Dieu à ce sujet est celle-ci : bien qu'il y ait tous les arguments contraires, étant donné que je sais que cela est la pensée de Dieu, eh bien ! Les arguments pour l'instant doivent s'en aller par-dessus bord et je dois continuer avec Dieu. C'est là, la seule issue. Ainsi, petit à petit (oh ! Tellement, tellement !) nous gagnons notre âme, nous la ramenons de l'autre côté, et progressivement, nous nous rapprochons de la position qui contredit que l'âme soit exclue : ''Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cour, de toute ton âme, de toute ta force'' (Deutéronome 6.5) Cela, c'est mettre l'âme à sa juste place devant Dieu, non pas l'exclure mais l'introduire. Mais nous sommes lents à parvenir là où l'âme continue avec Dieu : ''...la foi pour gagner leur âme.''

    Vous voyez, c'est tout un ensemble quand on arrive au chapitre 12.

''Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous vous lassiez point, l'âme découragée'' (verset 3)

    Ici, entre les mains du Père, l'esprit est en train d'être instruit, d'être formé. L'un des objectifs de cette formation spirituelle est cette conquête de l'âme. Une personne vraiment spirituelle n'est pas une personne en qui l'âme a l'avantage, mais qui, ayant une âme, réellement une âme, a celle-ci en main. Voilà une personne spirituelle. Voilà ce que Dieu désire. Nous devons nous souvenir que l'âme a la marque distinctive de notre humanité, et que Dieu ne va pas faire de nous autre chose que des humains, en tout temps, dans cette vie ou après. L'humanité n'est pas une chose mauvaise, c'est une chose divine. C'est une conception particulière et unique de Dieu. Les anges sont au-dessous de l'homme tel que Dieu veut qu'il soit : ''En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Or, quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : Qu'est-ce que l'homme pour que tut te souviennes de lui...Tu as mis toutes choses sous ses pieds...''  (Hébreux 2.5,6,8) L'homme est une conception particulièrement noble de Dieu, non pas tel qu'il est, mais tel qu'il sera et tel que Christ est : ''L'homme Christ-Jésus'' (1Timothée 2.6 version Darby) C'est une humanité glorifiée que Dieu désire et la marque distinctive de l'humanité est l'âme  dans sa juste position et sa juste relation. L'homme est composé d'un esprit d'une âme et d'un corps, mais l'âme est le siège de l’intelligence morale. Ce siège doit être gagné.Cela ne peut être que si l'esprit est dans juste position et juste union avec Dieu.

Le caractère permanent des lois spirituelles

    Nous terminerons avec une remarque générale supplémentaire qui ressort de ce qui se trouve ici dans cette partie de l’épître aux Hébreux. C'est que les lois spirituelles ne changent jamais. Le but de Dieu est le même et les lois par lesquelles Dieu atteint Son but ne changent jamais. Ainsi, tous les hommes de l'ancienne dispensation, ces témoins, sont ici présentés devant nous. Il nous est donné de voir qu'ils se sont mis sur la base des lois spirituelles. Leurs vies furent gouvernées par des lois spirituelles. Nous avons vu l'effet septuple de la foi en Abraham. C'est là ce qui se trouve dans nos pensées et nous allons voir bien plus au sujet de ces sept lois de la foi. 
    Ces lois ne sont pas des lois pour Abraham seul, ou pour une dispensation. Le chemin sur lequel Abraham dut se placer, en ce qui concerne ces lois, bien sûr, peut être particulier à la vie et au temps d'Abraham. Nous ne vivons pas dans ce temps-là à Ur en Chaldée, et ainsi de suite. Cela était simplement la couleur locale et le cadre, mais la loi spirituelle fut exactement la même. Tous ces points sont exactement reportés jusqu'à nos jours. Ils nous sont présentés dans leur signification spirituelle. C'est comme si le Seigneur montrait la même loi pour vous comme pour Abraham, le même principe pour vous comme pour Abel. Il n'y a aucun changement.Le but est le même et le chemin qui mène au but est le même. Afin qu'elle parvienne à ce but-là, l’église est donc amenée à se tenir exactement sur les mêmes lois spirituelles.
    Considérant donc la nuée de témoins :''...rejetons tout fardeau... et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte'' Car la base de leur vie et de la nôtre est la même. Cela est entièrement résumé en un seul mot : la FOI. Personne, depuis Abel, n'a atteint le but si ce n'est par la foi.Nous n'atteindrons le but d'aucune autre manière. Nous pouvons aussi bien rendre cela immuable. Si je pouvais renforcer cela dans votre cœur par quelques mots supplémentaires, je pense que ce serait ceci :plus nous devenons spirituels, ( c'est seulement une autre façon de dire que : plus nous sommes immédiatement en contact avec Dieu, avec Ses voies et Ses intentions) plus le combat de la foi sera violent et intensément réel. Cela peut sembler étrange : nous pourrions peut-être penser que cela produirait juste l'effet contraire, mais il n'en est pas ainsi et il n'en sera jamais ainsi.Le fait est que plus vous quittez ce qui est tangible, visible, ce qui peut être saisi par les sens naturels, plus vous entrez en contact avec ces forces nues qui ont comme objectif suprême la destruction de la foi du peuple de Dieu. ''Mais quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?'' (Luc 18.8) Donc, l'ennemi concentre ses efforts contre la foi. ''Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment.Mais j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille point.'' ' (Luc 22.31-32) Vous voyez quel est l'objet de Satan : ''la foi''. En cela se trouvait la péril de Pierre, à l'heure de son criblage. C'est une consolation de reconnaître ce point-là. Ce fut un moment même où il était accablé par conscience de sa propre faillite, il avait renié son Seigneur. Cela l'avait atteint de plein fouet, il en fut écrasé, brisé. Il dit ''J'ai renié mon Seigneur!'' Et lorsque vous vous trouvez d'une façon ou d'une autre dans ce domaine de la conscience de votre propre faillite et fiasco, et de la déception du Seigneur, oh, Satan s'y introduit. Il s'y précipite et dit :  ''A quoi bon d'essayer ? A quoi bon de croire, d'espérer ? ''Tu ferais mieux de tout abandonner'' ! Béni soit Dieu à l'heure du péril de la foi, nous avons ce mot d'encouragement : ''J'ai prié pour toi...'' Notre foi n'est pas une affaire qui dépend de notre propre force, celle de maintenir quelque chose, c'est une affaire qui dépend de Sa prière. 

T.A.S.