samedi 6 octobre 2018

(8) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Méditation parmi des feuilles d'automne

                   Ici dans le nord les champs virent au marron et les érables avec leur rouge éclatant parsèment le paysage. L'air parfumé de l'encens de feuilles brûlées a une douceur subtile tandis que l'homme et la nature s'unissent pour célébrer le passage de l'été et l'arrivée des « jours mélancoliques. » Le ciel est d'un bleu décidé et le soleil brille courageusement, même si son éclat est terni par la fumée de mille feux alimentés par les guirlandes fanées qui hier couronnaient les fiers sommets des arbres. 

                    Oui, il faut se rendre à l'évidence -- l'été indien est parmi nous à nouveau et un de ces jours il y aura la gelée, voire même quelques flocons expérimentaux, prémices trompeurs des profondes congères qui nous attendent. 

                   Il fait encore chaud et les signes de l'été ne sont pas tous disparus, et pourtant il manque quelque chose -- le chant des oiseaux qu'on entendait encore il n'y a pas si longtemps dans les villages et à la campagne et parfois même jusque dans le cœur des villes. Les forêts sont étrangement silencieuses maintenant, alors qu'il y a seulement quelques semaines le chant mélodieux de mille oiseaux annonçait le lever et le coucher du soleil.

                   Où sont-ils ces chantres rustiques de l'arbre et de la haie, ces Asaph du champ et du buisson ? C'est dommage, mais ils sont partis quand nous en avions le plus besoin. Ils ont pris la fuite vers le midi pour s'échapper à l'haleine glaciale de l'hiver. Ils ont fait leur nid dans nos arbres, et se sont nourris dans nos champs de blé pendant que l'été était avec nous, mais tout cela ils l'ont oublié et ils ont pris la route sans même nous saluer du bout de l'aile. Et nous sommes un peu déçus car nous les aimions bien et malgré les expériences passées nous leur faisions confiance. Un être avec tant de mélodie dans la gorge ne pourrait être infidèle, pensions-nous, mais une fois de plus nous avions tort -- ils ont trahi notre confiance. Ils sont déjà loin et pendant que nous frissonnons sous nos cols retournés ils planeront au dessus de prairies vivantes de chaleur et de fleurs et d'insectes multicolores.Eh bien, nous pouvons leur pardonner car apparemment la nature leur a fait habiter le soleil ; la gelée tue leur enthousiasme et détruit leur chant. Ce sont des amis estivaux et il nous faut les accepter pour ce qu'ils sont. Mais si nous sommes assez sages pour le voir, la migration des oiseaux peut contenir une morale pour nous, et la considération des oiseaux pourrait bien rendre mal à l'aise quelques uns parmi nous. Car il y a des chrétiens qui semblent faits uniquement pour le soleil. Il leur faut une température favorable avant qu'ils ne puissent agir comme des chrétiens -- ils n'ont jamais appris à porter en eux leur propre climat. Ceux qui réussissent à générer un enthousiasme incroyable pendant que les choses vont bien disparaissent dès le premier signe d'ennuis. Ils ne peuvent pas servir Dieu dans la neige -- ce sont des oiseaux strictement estivaux. Ils nous désertent dès que l'hiver approche.

                     Il n'y a aucun doute que la croix de Christ était plus lourde à porter à cause du comportement des disciples -- « Puis tous l'ont abandonné et se sont enfui. » Paul connaissait ce sentiment terrible lorsqu'il a écrit « Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! » Tout véritable chrétien, aura assez vite dans sa vie spirituelle l'occasion de comprendre au travers de l'amère expérience ces paroles de l'apôtre. Trop de personnes religieuses sont des amis estivaux.

                      Alors, que faut-il faire de ces amis inconstants ? Prier pour eux et les laisser entre les mains du Sauveur qui est mort pour eux. Il les connaît mieux que nous et c'est à Lui qu'ils devront rendre compte finalement. Nous ne permettront pas que cela nous décourage. Seulement nous remarquons que cela existe et nous enfilons nos bottes pour nous préparer à servir Dieu dans le mauvais temps. Lorsque le printemps reviendra nous serons contents, mais nous refusons de fuir les tempêtes de l'hiver. Nous devons nous occuper des affaires de notre Père. Il s'occupera du temps.

Nous ne devons pas nous défendre, mais attaquer
  
                      Nous avons trop de conviction religieuses qui sont négatives. Nous n'agissons pas à cause d'une conviction positive que quelque chose est bien, mais parce que nous avons le sentiment que le contraire serait mal. Nous développons une allergie envers certaines croyances et certaines pratiques, et nous réagissons violemment contre elles. Ainsi, nos réactions deviennent des actions -- nous sommes poussés à tenir les positions que nous tenons par l'ennemi, plutôt que d'y être amenés par la vérité.

                    Cette attitude découle de la fausse supposition que si quelqu'un a tort sur un certain point, il a tort sur tous les points -- si un libéral ou un adhérent d'une secte a une certaine croyance, nous nous en détournons, non pas parce que nous savons pourquoi cette position est fausse, mais parce que nous savons qui la tient. Ainsi, nous sommes toujours sur la défensive. Nous prenons nos positions à reculons comme des chevaux obstinés, plutôt que de les prendre face-à-face comme des moutons obéissants. Pour être dans la bonne voie, raisonnons-nous, il faut observer l'ennemi, découvrir ce qu'il choisit, et choisir le contraire.

                  Il ne serait pas difficile de prouver que bon nombre des croyances que nous défendons avec tant de vigueur ne sont autre chose que des réactions. Par exemple, la doctrine de la justification par les œuvres (qui constitue une grave erreur), a conduit certains enseignants à embrasser l'erreur tout aussi nocive du salut sans œuvres. Pour beaucoup de personnes, l'idée d'avoir des "œuvres" est répugnante de par son association avec le judaïsme de l'époque du Nouveau Testament. La conclusion de cette affaire, c'est que nous avons le salut sans justice, et que nous avons la bonne doctrine sans les bonnes œuvres. On distort la grâce et on la sort de son contexte moral de sorte à en faire la cause d'une baisse des standards moraux dans l'église.

                    De même, la peur du "légalisme", a conduit une partie du peuple de Dieu à tenir des positions tellement grotesques qu'elles en sont ridicules. Il y a quelques années, dans un journal de l'église, nous avons trouvé un exemple de cette doctrine négative. Afin de distinguer clairement entre la grâce et loi, l'auteur affirmait que si un meurtrier venait à lui, et lui demandait comment être sauvé, il ne dirait pas, "Détourne-toi de ta vie passée, arrête de commettre des meurtres, et crois en Jésus Christ." Selon l'auteur, ce serait là mélanger la loi et la grâce. Tout ce qu'il pourrait dire, pour être conforme aux Écritures, ce serait, "Crois au Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé."Un tel enseignement contraire à la sainteté ne pourrait pas venir directement des Écritures -- ce ne peut être que le résultat de la retraite craintive de l'auteur face à l'erreur du salut par les œuvres. 

                  Nous avons remarqué la même chose dans nous attitudes standards envers la science, l'évolution et diverses philosophies contemporaines que nous croyons être contraires ou hostiles à la foi chrétienne. Notre réaction envers ces ennemis, c'est le combat aveugle. Nous utilisons beaucoup de munitions, mais nous le gaspillons sur une action défensive, qui pourra tout au plus ralentir ce qui est manifestement une retraite.

                     Il est notre ferme assurance que le christianisme peut voler de ses propres ailes. Christ n'a pas besoin de notre défense nerveuse. L'église ne doit pas se laisser manipuler pour combattre la guerre de son ennemi, et pour laisser la monde incrédule décider ce qu'elle doit croire et où et quand elle doit agir. Tant que l'église agit ainsi, elle manque aux privilèges qu'elle a en Christ Jésus.

                    "Vous recevrez une puissance," a dit le Seigneur à Ses disciples, et le mot "puissance" signifie "la capacité de faire." L'intention de Dieu, c'est de nous donner largement la puissance qu'il faut pour déclarer la guerre à l'ennemi, plutôt que d'attendre passivement que l'ennemi nous déclare la guerre. Si quelqu'un doit prendre la défensive, ce ne devrait jamais être l'église. La vérité se suffit à elle-même -- sa psychologie tout entière est orientée vers l'attaque. Sa propre attaque vigoureuse lui suffit pour défense. 

                    La cause profonde de toute cette défense craintive de la part des évangéliques d'aujourd'hui, pourrait-ce être le manque de véritable expérience personnelle chez tant de dirigeants? Il est difficile de voir comment quelqu'un qui a vu le ciel ouvert et qui a entendu la voix de Dieu parler à son propre cœur pourrait être incertain du message qu'il doit proclamer. 

à suivre...

vendredi 5 octobre 2018

(7) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Les hommes, notre besoin le plus critique

                    Le besoin le plus critique de l'église actuelle ce sont des hommes -- des hommes courageux. On dit que nous avons besoin de réveil, que nous avons besoin d'un nouveau baptême du Saint Esprit -- et Dieu sait que nous en avons besoin! -- mais Dieu n'enverra pas un réveil à des souris. Le Seigneur ne remplira pas des lapins avec le Saint Esprit. Nous languissons après des hommes qui soient prêts à se livrer à la bataille spirituelle, étant déjà morts aux attirances de ce monde. De tels hommes seront libérés des obligations qui dirigent des hommes plus faibles. Ils ne seront pas contraints de faire des choses par les circonstances de la vie. Leur seule obligation leur viendra de l'intérieur -- ou d'en haut. Cette sorte de liberté est nécessaire si nous voulons retrouver dans nos pupitres des prophètes au lieu de mascottes. Ces hommes libres serviront Dieu et l'humanité avec des motifs bien trop élevés pour être compris par la plupart des gérants religieux qui transitent tous les jours par le sanctuaire. Ils ne seront pas motivés par la peur pour prendre une quelconque décision, ils ne prendront aucun chemin dans l'intérêt de plaire aux hommes, ils n'accepteront aucun service pour des considérations pécuniaires, ils ne rempliront aucun acte religieux par simple coutume, et ne se permettront pas d'être influencés par l'amour de la renommée ou le désir de la réputation. Une grande partie de ce que fait l'église évangélique aujourd'hui, elle le fait parce qu'elle a peur de ne pas le faire. Les associations de ministères prennent en main des projets simplement parce qu'ils ont peur de ne pas le faire. Tout ce que leur ouï-dire et leur investigations craintives les amènent à penser -- ou à craindre -- que le monde attend de leur part, c'est cela qu'ils s'efforceront, dès lundi matin, d'accomplir avec toute apparence de zèle et de consécration. Ce qui dirige ces prophètes, c'est la pression de l'opinion publique, et non pas la voix de l’Éternel.

                   La véritable église n'a jamais consulté l'opinion publique avant de lancer ses croisades. Ses dirigeants étaient à l'écoute de Dieu et avançaient avec lui, totalement indépendants de l’approbation ou de la critique du monde. Ils connaissaient la volonté du Seigneur, et ils s'efforçaient de l'accomplir, et le peuple les suivaient -- parfois dans le triomphe, mais plus souvent dans les insultes et la persécution publique -- et leur récompense suffisante était la satisfaction d'avoir raison dans un monde qui avait tort. 

                 Une autre caractéristique d'un véritable prophète, c'est l'amour. L'homme libre qui a appris à écouter la voix de Dieu et qui a osé Lui obéir ressent tout le fardeau moral qui brisait les cœurs des prophètes de l'Ancien Testament, écrasait l'âme de notre Seigneur Jésus Christ et faisait pleurer amèrement les apôtres.

                  L'homme libre n'a jamais été un tyran religieux, et il n'a jamais cherché à présider sur l'héritage de Dieu. C'est la crainte et le manque d'assurance qui a poussé certains hommes à en mettre d'autres sous leurs pieds. Ils avaient un intérêt à protéger, une position à atteindre ou à maintenir, et ils ont donc demandé la soumission de leurs adeptes pour garantir leur propre sécurité. Mais l'homme libre -- jamais. Il n'a rien à protéger, aucune ambition à poursuivre ni aucun ennemi à redouter. C'est pour cette raison qu'il est complètement indifférent quant à sa réputation parmi les hommes. S'ils le suivent, tant mieux. Mais sinon, il ne perd rien qu'il comptait cher. Mais qu'il soit accepté ou rejeté, il continuera à aimer son peuple avec un sincère dévouement, et seule la mort pourra faire taire sa tendre intercession pour eux.

                    Oui, si le christianisme évangélique doit subsister, il doit y avoir à nouveau des hommes de ce genre. Nous devons répudier les poules mouillées qui n'ont pas le courage de s'exprimer, et rechercher dans la prière et l'humilité que Dieu suscite parmi nous des hommes qui sont faits de l'étoffe des prophètes et des martyrs. Dieu entendra les cris de Son peuple de la même façon qu'Il a entendu les cris des enfants d'Israël en Égypte, et il enverra ses délivreurs. C'est comme cela que Dieu opère.

               Et quand les délivreurs viendront -- réformateurs, réveillistes, prophètes -- ce seront des hommes de Dieu et des hommes courageux. Ils auront Dieu de leur côté, et cela parce qu'ils seront attentifs de rester du côté de Dieu. Ils seront compagnons d’œuvre du Seigneur et seront des instruments dans la main du Saint Esprit. De tels hommes seront baptisés de l'Esprit et par leurs œuvres le Saint Esprit pourra en baptiser d'autres et envoyer le réveil tant attendu.

à suivre...


mardi 2 octobre 2018

(6) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

"Lorsque toutes tes miséricordes, O mon Dieu"

                   Parmi les grands de la littérature, peu ont acquis une place de proéminence dans l’Église du Premier Né. Il y a cependant quelques exceptions. Parmi ceux-là nous pouvons retenir John Milton, George Herbert et Joseph Addison.

                    Parmi les perles qui nous ont été laissées par Addison est un hymne de remerciement, "Lorsque Toutes Tes Miséricordes, O Mon Dieu". Cet hymne apparaît dans tous les meilleurs recueils et il est chanté partout où les hommes et les femmes aiment amener la poésie exquise au service de la louange. 

Lorsque toutes tes miséricordes, O mon Dieu
Se dressent devant mon âme,
Transporté par cette scène, je suis,
En amour et louange perdu.

                   L'image qui représente toutes les miséricordes de Dieu étendues sur un vaste paysage est en elle-même suffisamment belle, mais quand nous ajoutons à cela la merveilleuse image de l'âme qui se lève de son sommeil comme coupable pour regarder avec émerveillement vers les spacieuses étendues, et qu'on la voit enlevée et transportée dans les délices de ce qu'elle voit pour enfin redescendre dans la béatitude, "en amour et louange perdu" -- nous avons alors une image mentale qu'il nous faut la musique pour exprimer. 
Il continue à chanter ainsi :
Dix mille milliers de dons précieux,
Occupent mes prières quotidiennes,
L'un des plus grands : un cœur heureux
Pour goûter ces dons avec joie

                 Nous avons là le véritable esprit de remerciement. Nous comprenons par cela ce qui plait à Dieu dans l'acceptation et l'utilisation de ses dons. "Un cœur heureux pour goûter ces dons avec joie" est le seul cœur qui peut goûter ces dons en sécurité. On relève aussi l'idée que notre dette envers Dieu est si grande que rien d'autre que nos "prières quotidiennes" ne peuvent combler nos cœurs ni plaire à Dieu.

                     Addison pensait principalement aux dons que Dieu nous confère ici-bas, mais il était suffisamment bon chrétien pour savoir que les dons de Dieu ne s'arrêtent pas au moment de la mort. C'est pour cela qu'il pouvait chanter,

Dans toutes les périodes de ma vie,
Je poursuivrai Ta bonté,
Et après la mort, dans un monde lointain,
Reprendrai ce thème glorieux.

                    C'est en accord avec un tel esprit que ce poète a pu dire à son gendre sur son lit de mort, "Regarde quelle paix un chrétien possède lorsqu'il est en train de mourir".


Lutter dans la prière

                    Il existe une idée très répandue que lutter dans la prière est invariablement une bonne chose, mais cela n'est pas du tout vrai. D'importants exercices spirituels peuvent être entrepris sans avoir de motif plus noble que l'obtention de notre propre volonté.

                     La valeur spirituelle de la prière n'est pas déterminée par son intensité, mais par son origine. En évaluant la prière, nous devrions nous poser la question suivante : qui est-ce qui prie? Est-ce notre cœur déterminé, ou est-ce le Saint Esprit? Si la prière trouve son origine dans le Saint Esprit, alors notre lutte sera belle et merveilleuse; mais si nous sommes victimes de nos désirs passionnés, notre prière sera aussi charnelle que n'importe quel acte. Deux exemples nous sont donnés dans l'Ancien Testament, Jacob et les prophètes de Baal. La lutte de Jacob était un véritable exercice, et elle n'était pas due à Jacob en lui-même. "Alors Jacob fut laissé seul, et un homme lutta avec lui jusqu'au matin". Manifestement "l'homme" était l'agresseur, et non pas Jacob, mais lorsque Jacob avait reçu des coups, il devint lui-même l'agresseur et cria, "Je ne te laisserai pas partir sans me bénir". La lutte était d'origine divine et les résultats merveilleux sont connus de tout étudiant de la Bible. 

                    Le second exemple ne se termine pas si bien. Les prophètes de Baal ont également beaucoup lutté, beaucoup plus violemment d'ailleurs que Jacob, mais ils ont lutté dans la chair. Tous leurs efforts provenaient de l'ignorance et de la superstition et ne leur ont rien apporté. Ils étaient complètement dans l'erreur -- leur zèle, leur prière, leur détermination. Ils avaient tort, malgré leurs prières zélées. Et ce genre d'erreur est encore présent aujourd'hui.

                    Seul l'Esprit peut prier avec efficacité. "De même aussi l'Esprit nous est en aide dans notre infirmité; car nous ne savons pas ce qu'il faut demander comme il convient; mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables" (Romains 8:26). 

à suivre...


lundi 1 octobre 2018

(5) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

Nous devons posséder une vraie foi

                       Pour beaucoup de chrétiens, Christ n'est guère plus qu'une idée, ou au mieux un idéal – Il n'est pas une réalité. Des millions de croyants parlent comme s'Il existait, mais agissent comme s'Il n'existait pas. Notre vraie position se voit toujours par ce que nous faisons, et non pas par ce que nous disons.

                  La preuve de notre foi c'est notre dévouement à celle-ci, et rien d'autre. Une croyance qui n'a pas autorité sur celui qui la professe n'est pas une réelle croyance – c'est une pseudo-croyance. Certains d'entre nous seraient sans doute très choqués s'il leur fallait faire face à leur croyances et les mettre à l'épreuve dans le feu de la vie quotidienne.

                 Beaucoup d'entre nous sommes devenus très habiles à arranger notre vie de façon à confesser verbalement les vérités du christianisme sans être embarrassés par leurs implications pratiques. Nous faisons en sorte de pouvoir nous débrouiller sans l'aide divine, tout en déclarant que nous la recherchons. Nous nous glorifions dans le Seigneur mais faisons attention de ne jamais nous trouver dans une situation ou nous sommes totalement dépendants de Dieu. "Le cœur est tortueux par dessus tout et il est méchant. Qui peut le comprendre ?"

                 La pseudo-foi s'arrange toujours pour avoir une voie de secours au cas où Dieu faillirait. La réelle foi ne connaît qu'une seule voie, et renonce volontiers à toute voie secondaire ou issue de secours. Pour la vraie foi, c'est Dieu ou c'est l'effondrement total. Et depuis qu'Adam s'est tenu sur la terre, Dieu n'a fait défaut à aucun homme qui s'en est remis à Lui.

                Ceux qui ont la pseudo-foi se battront pour leur doctrines mais refuseront catégoriquement de se mettre dans une position où leur avenir dépend de la fiabilité de cette même doctrine. Ils prévoient toujours une voie de secours pour qu'ils puissent sauver la face si les choses tournent mal.

                  Ce qu'il nous faut aujourd'hui c'est un groupe de chrétiens qui sont prêts à faire confiance à Dieu autant maintenant qu'ils devront le faire au jugement dernier. Car pour chacun de nous, il vient un jour où nous n'aurons rien d'autre que Dieu. La santé, les richesses, les amis et les refuges seront tous évacués et il ne nous restera plus que Dieu. Pour ceux qui ont une pseudo-foi cela est une pensée terrifiante, mais pour ceux qui ont une vraie foi, c'est là une des pensées les plus réconfortantes que le cœur puisse entretenir.

                   Ce serait en effet tragique d'en venir au point où nous n'avons rien d'autre que Dieu et de nous apercevoir que durant tout notre séjour terrestre nous n'avions jamais réellement confié notre vie à Lui. Ce serait mieux de demander à Dieu aujourd'hui de retirer de notre vie toute fausse assurance, de dégager notre cœur de tous les refuges, et de nous amener à voir ouvertement pour nous-mêmes si nous nous croyons réellement en Lui ou non. C'est un remède radical pour nos maux, mais c'en est un sûr. Un remède plus doux risque de ne pas être efficace, et nous n'avons plus beaucoup de temps.

à suivre...

dimanche 30 septembre 2018

(4) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Nous regardons vers demain sans crainte

                    Chaque nouvelle année est une mer inconnue et insondable. Aucun navire n'est jamais passé par là. Les plus sages enfants de cette terre ne peuvent nous dire ce que nous rencontrerons au cours de ce voyage. La connaissance du passé peut nous donner une idée de ce à quoi nous devons nous attendre, mais personne ne peut être sûr où nous attendent les rochers sous-marins ni quand "le vent impétueux que l'on appelle Euraquilon" ne nous surprendra.
                   Les conditions à travers le monde sont telles qu'aucun homme lucide ne peut maintenir un esprit optimiste. Les philosophes du monde ont depuis longtemps cessé de prêcher la paix, si ce n'est en tant que but envers lequel les nations devraient désespérément tendre, même s'ils n'ont aucun espoir de pouvoir y parvenir. Les meilleurs cerveaux du monde se sont affairés à produire des outils pour détruire le monde. Et s'ils font de telles choses dans un arbre vert, que feront-ils dans un arbre sec ?

            Lorsque Pharaon était troublé, il envoya chercher Joseph; Nebucadnetsar, lorsqu'il était en détresse, a appelé Daniel. Ces hommes de Dieu illuminés savaient où en étaient les choses – ils pouvaient prédire l'avenir et montrer le chemin de la délivrance. Ils étaient tellement sages d'une sagesse qui n'est pas de ce monde qu'ils pouvaient regarder vers l'avenir avec gaieté même s'ils savaient combien le futur serait obscur et difficile.

                  Aujourd'hui il y a des hommes et des femmes qui peuvent regarder vers l'année à venir sans découragement ni terreur. Ce sont des chrétiens. Ce ne sont pas des optimistes souriants qui se réconfortent en niant les faits ou qui basent leur espoirs sur les illusions d'intentions paisibles entre les nations. Ce sont plutôt parmi tous les hommes ceux qui sont vraiment les plus réalistes. Ils n'ont rien à faire de la fantaisie – ils demandent à connaître les faits, que ces faits soient bons ou mauvais. Ils insistent à aligner leurs croyances avec la vérité, et n'hésitent pas à regarder la vérité en face, où qu'elle se présente.

                   Maintenant, plus qu'à n'importe quelle autre époque, le croyant est dans une position où il doit prendre l'offensive. Le monde est perdu dans un vaste océan, et seuls les chrétiens connaissent le chemin pour revenir au port que tous désirent. Pendant que les choses allaient bien, le monde se moquait d'eux avec leur Bible et leurs hymnes, mais maintenant le monde a désespérément besoin d'eux, et ils ont aussi besoin de cette Bible tant méprisée. Car dans la Bible, et seulement dans la Bible, on trouve la carte qui nous indique où nous sommes sur cet océan impétueux et inconnu. Aujourd'hui les chrétiens n'ont pas à s'excuser humblement – ils ne doivent pas essayer de plaire pour attirer l'attention du monde, mais ils doivent plutôt déclarer avec assurance la vérité de la révélation divine. Ils ne doivent pas prendre le chemin du compromis pour se faire entendre, mais ils doivent affirmer avec hardiesse, "Ainsi parle l’Éternel".

                   Quelque soit le chemin que prendra le monde dans les années à venir, et quelques soient les événements qui jalonnent l'histoire de l'humanité, les véritables chrétiens ne doivent en aucun cas s'inquiéter. Ils sont en sécurité pour toujours en vertu d'une alliance par le sang et sont plus chers pour Dieu que la prunelle de son œil. Aucune nuit n'est assez sombre pour éteindre leur lumière, aucune flamme n'est assez chaude pour les brûler, aucun déluge n'est assez sévère pour pouvoir les noyer sur leur chemin. Les vents et les mers sont leurs amis et les étoiles dans leur course combattent pour eux. Dieu est à leur droite et ils ne seront pas ébranlés.

                    Regardons vers demain avec des louanges et des chants; vivons dans un état de perpétuelle adoration. Car ne sommes-nous pas gardés par la puissance de Dieu "pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps"? Et les "derniers temps" sont peut-être plus près que l'on ne pense. 

à suivre...

samedi 29 septembre 2018

(3) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com


Un monde effrayé a besoin d'une Église sans crainte  

                     C'est normal que les gens aient peur. Le monde est destiné à recevoir un baptême de feu, et que le conflit actuel en soit le début ou non, un tel baptême viendra sans aucun doute un jour ou l'autre. Dieu a déclaré cela par ses saints prophètes depuis que le temps existe – on ne peut pas y échapper.   

                    Mais, en tant que chrétiens, ne sommes-nous pas un peuple d'un autre ordre ? Ne prétendons-nous pas occuper une place dans le plan de Dieu qui est bien au delà des incertitudes du temps et du hasard dans lesquels sont emprisonnés les enfants de ce monde ? Ne nous a-t-il pas été donné une prévision prophétique des choses qui vont arriver sur la terre ? Ces choses peuvent-elles nous surprendre ?

                   Sans doute les chrétiens qui sont imprégnés par la Bible devraient être les derniers à succomber à l'angoisse. Ils sont rachetés de leurs offenses passées, préservés dans leurs circonstances actuelles par la puissance d'un Dieu tout-puissant, et garantis de jouir d'un avenir heureux auprès de Dieu. Dieu a promis de les sauver du déluge, de les protéger du feu, de les nourrir dans la famine, de les protéger contre leurs ennemis, de les garder dans ses chambres sûres pendant le temps de la colère, et de les recevoir enfin dans les tabernacles éternels.

               Si nous sommes appelés à souffrir, nous pouvons être sûrs et certains que nous serons récompensés pour toute douleur et bénis pour chaque larme. Les Bras Éternels nous soutiendront et au dedans de nous, nous aurons la profonde assurance que notre âme est en sûreté. Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu – ni la mort, ni la vie, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature.

                  C'est un vaste monde et il recèle des forces de l'obscurité, mais il n'y a rien dans les immenses étendues qui ne doive faire peur à un véritable chrétien. Sans aucun doute un chrétien peureux, c'est un chrétien qui n'a jamais pris le temps d'examiner sa protection. 

               Une église frappée par la peur ne peut être d'aucune aide à un monde effrayé. Pour nous qui sommes dans le lieu secret de la sécurité, il est important que nous commencions à agir comme si nous le reconnaissions. Nous devrions, par dessus tous ceux qui sont sur la terre, être calmes, pleins d'espoir, joyeux et gais. Nous ne réussirons jamais à convaincre le monde qu'il y a la paix à la Croix si nous continuons à manifester les mêmes craintes que le font ceux qui ne prétendent pas être chrétiens. 

à suivre....
 

vendredi 28 septembre 2018

(2) Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille Aiden Wilson Tozer

Transcrit, traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com

 
Articles tirés du livre: "Ce monde : aire de jeux ou champ de bataille" ?

Ce monde : aire de jeux ou champ de bataille

                    Pour l'homme, les choses ne consistent pas seulement en ce qu'elles sont réellement, mais aussi en l'importance qu'on leur donne. Autrement dit, à long terme, l'attitude que nous avons envers les choses risque d'avoir plus d'importance que la chose en elle-même. Ceci est un fait indéniable, et bien que banal nous ne devons pas le négliger.

                    Il est étonnant qu'un fait puisse demeurer immuable au travers des années, et que notre interprétation de ce fait évolue de génération en génération. Prenons par exemple le monde dans lequel nous vivons. Le monde est aujourd'hui ce qu'il a été durant des siècles. C'est une chose relativement stable, qui change peu avec le passage du temps, mais notre vision de celui-ci est tellement différente de celle qu'avaient nos pères! Nous voyons ici combien est grand le pouvoir de l'interprétation. Pour chacun de nous le monde n'est pas seulement ce qu'il est réellement - il est aussi ce que nous le considérons. Et quelle importance il y a, à ce que notre interprétation soit correcte !

                    Nous n'avons pas besoin de remonter plus loin que quelques siècles pour constater le gouffre qui existe entre notre vision moderne du monde, et celle de nos pères. A l'époque où le christianisme exerçait une grande influence sur la pensée des gens, les hommes et les femmes considéraient que le monde était un champ de bataille. Nos pères croyaient que le péché, le diable et l'enfer constituaient l'une des parties, et que Dieu, la justice et le paradis en constituait une autre. De par leur nature, ces forces étaient opposées les unes aux autres dans un combat profond, acharné et irréconciliable. Pour nos pères, tout être humain devait prendre partie -- aucun ne pouvait rester neutre. Pour eux c'était la vie ou la mort, le paradis ou l'enfer, et s'ils choisissaient d'être du côté de Dieu, ils pouvaient s'attendre à être en guerre avec les ennemis de Dieu. Le combat allait être rude et mortel, et il allait durer tant que la vie continuerait sur terre. Les gens anticipaient l'arrivée au paradis comme s'ils revenaient de la guerre, posant l'épée pour enfin profiter en paix du foyer qui leur avait été préparé.

                    Les sermons et les hymnes de cette époque avaient souvent un ton guerrier, et évoquaient souvent le mal du pays. Les soldats chrétiens pensaient à leur foyer, au repos et aux retrouvailles, et leurs voix trahissaient leur douleur alors qu'ils chantaient la fin de la bataille et la victoire ultime. Mais qu'ils affrontent les canons de l'ennemi ou qu'ils rêvent de la fin de la guerre et de l'accueil du Père, ils n'oubliaient jamais la nature du monde dans lequel ils vivaient -- c'était un champ de bataille, et il y aurait beaucoup de blessés et de morts.

                   Sans aucun doute, cette vision du monde est totalement scripturaire. Même en tenant compte des figures et des métaphores qui abondent dans les Écritures, il n'en demeure pas moins que cela constitue une solide doctrine biblique : le monde recèle des myriades de forces spirituelles. L'humanité, de par sa nature spirituelle est impliquée dans le combat. Les puissances maléfiques font tout pour nous détruire, tandis que Christ est présent pour nous sauver au travers de la puissance de l'évangile. Pour obtenir la délivrance nous devons nous placer du côté de Dieu par la foi et l'obéissance. Voilà succinctement ce que nos pères croyaient et ce que nous croyons que la Bible enseigne.

                    Comme cela est différent aujourd'hui ! Le fait demeure inchangé, mais l'interprétation en a complètement changé. Les gens ne pensent pas au monde comme étant un champ de bataille, mais plutôt comme étant une aire de jeux. Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous sommes ici pour jouer. Nous ne sommes pas dans une terre étrangère, nous sommes chez nous. Nous ne nous préparons pas pour vivre, nous vivons déjà, et ce que nous avons de mieux à faire, c'est de nous débarrasser de nos inhibitions et de nos gênes et de vivre cette vie pleinement. Nous estimons que nous avons résumé ici la philosophie religieuse de l'homme moderne, qui est ouvertement reconnue par des millions de personnes et tacitement convenue par autant de personnes qui vivent cette philosophie sans l'avoir exprimée verbalement.

                    Cette nouvelle attitude envers le monde a eu un effet auprès des chrétiens, y compris des chrétiens évangéliques qui se prétendent de la foi biblique. C'est très étonnant, mais par un jeu d'écritures, ils réussissent à faire une erreur dans l'addition et prétendent obtenir le bon résultat. Cela semble fantastique, mais c'est vrai.

                    L'idée que le monde est une aire de jeux au lieu d'un champ de bataille est maintenant reconnu dans la pratique par la vaste majorité des chrétiens fondamentalistes. Si on leur demandait d'exprimer clairement leur position, ils essaieraient sans doute de détourner la question, mais leur comportement les trahit. Ils se tournent dans les deux directions à la fois, se réjouissant en Christ et dans le monde, déclarant allègrement à tous qu'accepter Jésus ne les oblige pas à abandonner leurs plaisirs -- le christianisme c'est vraiment ce qu'il y a de plus amusant. La "louange" qui découle d'une telle vision de la vie est aussi fausse que l'est la vision en elle-même -- c'est une sorte de boite de nuit sanctifiée, mais sans le champagne et les ivrognes en costard.

                  Cela est devenu tellement important qu'il incombe à chaque chrétien de réexaminer sa philosophie spirituelle à la lumière de la Bible. Ayant trouvé le chemin scripturaire, il se doit de le suivre, même si pour ce faire il doit se séparer de choses qu'il avait acceptées comme étant vraies, mais qui, à la lumière de la vérité, s'avèrent être fausses.

                    Pour avoir une vision juste de Dieu et du monde à venir, nous devons avoir une vision juste du monde dans lequel nous vivons, et de notre rapport avec celui-ci. Tant de choses dépendent de cela que nous ne pouvons nous permettre d'être négligents à ce sujet.

à suivre...