samedi 14 mai 2016

(6) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T.A. Sparks

Chapitre sixième

Jacob et la loi de la vie

Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, l’Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux! Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s’appelait auparavant Luz. (Genèse 28:16-17, 19)

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance. (Genèse 31:13)

Dieu dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Esaü, ton frère. Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel, dans le pays de Canaan. Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère. 
(Genèse 35:1,6-7)

 Puis Laban dit à Jacob: Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour rien? Dis-moi quel sera ton salaire. Or, Laban avait deux filles: l’aînée s’appelait Léa, et la cadette Rachel. Léa avait les yeux délicats; mais Rachel était belle de taille et belle de figure. Jacob aimait Rachel, et il dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. (Genèse 29:15-18)

Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église.
(Colossiens 1:24)

                    
Nous arrivons maintenant à la sixième de ces opérations de la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ, et nous sommes amenés à Jacob. Nous verrons ici l'action de la loi de la vie sous un aspect différent et encore plus avancé ; car nous aurons reconnu déjà que chacun de ces pas est en avance sur le précédent. Nous avançons, nous entrons dans la pensée de Dieu, nous avons le but en vue. La plénitude de la vie est devant nous et nous arrivons à cette plénitude par ces degrés successifs, dont chacun nous rapproche du but et, en soit, est une part de cette plénitude. Nous avons donc à considérer ce qu'est cette nouvelle avance dans la vie, représentée par Jacob.

                    Il y a trois choses qui ressortent plus clairement que d'autres chez Jacob. La première est le droit d'aînesse, la seconde est Béthel ou la maison de Dieu, et la troisième est le service.Toutes les trois ne sont réellement qu'une en essence, ou trois phases d'une seule et même chose. Le droit d'aînesse est la bénédiction, la plus grande bénédiction, la plus haute bénédiction, la première bénédiction. La Maison de Dieu, ou pour employer la désignation du Nouveau Testament, l’Église de Dieu, est ce qui reçoit la bénédiction suprême, et cette bénédiction signifie prééminence. Nous remarquons comment cela s'accomplit pour Jacob, ce que signifia pour lui, le droit d'aînesse. Ce n'est pas seulement qu'il ait reçu, de la part de son père, une certaine forme de paroles qui représentaient une bénédiction, ce n'est pas seulement qu'il ait reçu certaines choses mais cette bénédiction l'amena à la première place, de sorte que l'aîné servit le plus jeune. Elle lui donna la prééminence. La Maison de Dieu, l’Église qui est le Corps de Christ, est élue en vue de cela. "J'ai choisi Jacob" ; "j'ai aimé Jacob" (Malachie 1:2). Le service est toujours lié à la Maison de Dieu. Nous avons donc trois aspects d'une seule est même chose.

La fondation du service

                   Nous commençons par le troisième aspect. Je suppose que la chose qui nous frappe forcément, lorsque nous étudions Jacob, c'est sa nature intensément active. Elle est active en pensée, en intelligence, en ruse. Elle est aussi active en vouloir, en transaction, en exécution. Elle est active parce que toujours en alerte, en mouvement, toujours à guetter une opportunité, une occasion. Sa vie est réellement une vie d'activité. Et en plus, il a l’œil ouvert sur les choses élevées, oui, sur les choses divines. S'il n'en était pas ainsi, nous ne saurions trouver aucun trait favorable en Jacob. Ce fut sa perception de la valeur transcendante des choses divines qui lui valut sa place et qui permit à Dieu d'agir, pour autant qu'il y ait dans un homme quelque chose qui forme une base pour l'activité divine. Ce droit d'aînesse, Jacob en avait compris la nature et la portée. Il savait ce qu'il représentait, il savait où il l'amènerait. Il avait un sens de la valeur des choses divines, que ne possédait pas son frère Esaü. Lorsqu'il arriva à Béthel, et qu'il eut là sa vision, il ne dit pas simplement en se réveillant le matin : J'ai rêvé. Il dit : "Certainement, l’Éternel est présent dans ce lieu.... Combien ce lieu est redoutable !" (Genèse 28:16-17). Puis, il donna à son songe une expression très pratique et il érigea en monument la pierre où il avait reposé sa tête. Il l'oignit et donna à ce lieu le nom de Béthel, la Maison de Dieu. 

                     Si nous suivons Jacob, malgré tout ce que nous pouvons déplorer en lui, nous voyons que les grands pas de sa vie sont tous marqués par une perception des choses divines, par un discernement spirituel. De cœur, il est dans la vrai direction. Ses pensées sont droites. La difficulté, pour lui, c'est son esprit et sa volonté. La fin sera bonne, mais le chemin par lequel il cherche à y parvenir est, en tout, mauvais. Si nous analysons Jacob de cette manière, nous arriverons très vite à sa signification dans cette question de vie et de mort. Nous nous souviendrons que, bien qu'il se soit assuré le titre à la bénédiction par ruse, par son astuce oui, nous ne devons pas oublier le fait de sa perception spirituelle. Il n'entra cependant jamais dans la bénédiction avant que ce dont il s'était servi pour assurer son droit n'est été entièrement mis de côté et amené à une fin. C'est une chose que d'être dans le chemin de la bénédiction, que d'avoir un cœur tourné dans la direction du dessein de Dieu et de Sa volonté la plus haute, mais entre la perception de la valeur et notre entrée dans la voie qui y conduit, et le moment où nous y arriverons, il peut y avoir beaucoup de choses dont nous aurons à être débarrassées. Nous aurons à découvrir qu'il faut une action profonde de mort avant que nous puissions avoir la vie liée à ce que nous avions vu. Nous avons vu ce qui est vie, nous avons tendu vers elle, nous avons lutté pour l'atteindre, nous nous sommes donnés avec toutes nos ressources humaines pour y arriver, mais nous ne l'avons jamais pu. Il faut que quelque chose soit accompli en nous, avant que nous puissions arriver à ce qui, en soi, est la volonté de Dieu pour nous. Et c'est le "Jacob" en nous qui doit être mis de côté, pour que nous arrivions à la position de "Israël". Cette énergie personnelle, ce pouvoir, cette ressource personnelles doivent, en relation avec les choses divines, être immolés, et nous devons arrivés à la place où il nous est devenu parfaitement clair, et où nous savons plus que toute autre chose, que le but est atteint par la seule puissance de Dieu, que les ressources pour l'accomplissement des desseins divins ne se trouvent pas en nous, mais en Lui seul.

                     Nous pouvons voir maintenant ce qui ressort aussitôt comme étant l'opération de la loi de la vie, la première loi du service, car c'est ce que représentent l'activité et l'énergie de Jacob : œuvre, service, action, et tout cela en vue des choses divines. La première loi du service, c'est la soumission. Si quelque chose est mis en évidence en Jacob, c'est bien cela. Il est, d'un côté, l'homme qui représente plus que tout autre l'homme d'action, l'homme d'activité, l'homme de service. Il sert Laban durant deux longues périodes de sept ans. Cela représente toute une partie de sa vie, ce service. Jacob est un homme qui agit toujours, un homme actif dès le commencement de son histoire. Et cependant, il y a cette autre chose qui est tout aussi claire et évidente, c'est que la soumission est la leçon qu'il doit apprendre. C'est aussi simple à saisir que tout ce qui se trouve dans la Bible. La grande crise de sa vie, dont tout dépend, en ce qui concerne le dessein de Dieu, c'est cette heure où il arrive enfin à prendre sa place de soumission, sous le toucher du doigt de Dieu. Ce n'est pas avant qu'il ait accepté cela qu'il lui ait permis de retourner à Béthel pour y demeurer.

Le service inséparable de la Maison de Dieu

                   Nous le voyons ces deux choses vont ensemble. L’Éternel dit : "Lève-toi, monte à Béthel, établis là ta demeure." Genèse 35:1) Jacob n'avait jamais demeurer à Béthel. Il n'avait fait qu'une rapide visite à Béthel, et Béthel était devenu un fait établi. Béthel était là, la Maison de Dieu était là, mais Jacob ne pouvait pas y demeurer. Car personne ne peut demeurer dans la maison de Dieu avant d'avoir accepté la place de soumission. Ainsi Jacob avait à apprendre cette leçon, fondamentale pour la Maison de Dieu, et Dieu peut lui dire ensuite : "Lève-toi, monte à Béthel, établis là ta demeure." Il doit traverser cette crise, où sa force personnelle est épuisée et brisée, et dont il sort faible -- mais où Dieu devient sa force  -- un prince avec Dieu. C'est ainsi qu'il devient qualifié pour la Maison de Dieu. Nous devons voir combien tout cela est un tout. La Maison de Dieu est l'objet et la sphère du service de Dieu.

                    Maintenant, si jamais nous avons dit une chose qui soit vraie, c'est bien celle-là. J'aimerai vous questionner à ce sujet : je vous défie de pouvoir montrer ou prouver, par les Écritures, qu'il y ait un service pour Dieu qui ne soit pas lié à Sa Maison. Tout le service de Dieu est lié à Sa Maison et en est inséparable. L'Ancien Testament est rempli de ce fait. Le Nouveau Testament le souligne avec force. L’Église, qui est le Corps de Christ, est l'objet et la sphère de tout le service du peuple de Dieu. Il n'y a point de service qui en soit à part. Oh, Si le peuple de Dieu avait gardé l'objet du service en vue ! Il y a tant de service, dans le peuple de Dieu, qui n'est pas consciemment relié à la Maison de Dieu. Nous pouvons être spécialement appelé à servir le Seigneur dans la ligne du salut des âmes, mais souvenons-nous qu'un service comme celui-là est lié à la Maison de Dieu. Si nous en faisons quelque chose en soi, nous le rétrécissons, nous le limitons et nous le privons de tout ce à quoi il doit aboutir. Oh ! La tragédie des grands efforts d'évangélisation qui ne vont pas jusque dans le dessein tout entier de Dieu ! Les âmes sont sauvées et laissées. Elles sont introduites dans des missions évangéliques qui ne sont en aucune manière des église locales, telles que nous les voyons dans le Nouveau Testament. Et au bout de vingt ou trente ans, ou même cinquante ans passés dans ces missions évangéliques, nous trouverons que ces saints ne savent rien au-delà du fait qu'ils sont sauvés. Ils ont été sauvés il y a tant d'années, et elles n'ont pas progressé d'un seul pas au-delà de ce point.                

                    Il y a des multitudes de ces missions dans le monde tout entier. Elles sont pleines de zèle. Nous y rencontrons des âmes qui se réjouissent de leur salut, mais c'est une tragédie. "Oh, j'ai été sauvé par le moyen de Moody, il y a tant d'années, et je me réjouis encore dans le Seigneur aujourd'hui !" Ceci est un exemple de la position de beaucoup d'enfants de Dieu, mais lorsque ils ont rendu ce témoignage, ils n'ont plus rien à dire, ils n'ont que ça ! C'est très bon, naturellement, de connaître le Seigneur comme notre Sauveur et de se réjouir dans Son salut. Nous n'enlevons rien à cela. Mais c'est une expérience qui est devenue une fin en soi. Ils ne sont jamais allé plus loin. Pourquoi cela ? Parce que la révélation de l’Église n'a pas été enseignée. Nous ne parlons pas ici "d'aller à l'église". Nous ne parlons pas de congrégations qui en certain lieux, sont appelées "églises". Vous savez de quoi nous parlons. Nous parlons de la pensée toute entière de Dieu pour la Maison de Dieu. C'est l’Église qui est le Corps de Christ, avec tout ce que cela signifie et qui nous a été révélé spécialement par l'apôtre Paul. C'est le grand mystère du Corps spirituel de Christ et de sa destinée éternelle, qui avaient été cachés dans les desseins de Dieu. Tout service dans la pensée de Dieu, doit consciemment relié à l’Église, à la Maison de Dieu.

                     Nous pouvons être employés et bénis, si nous allons simplement consoler et encourager les saints, et faire toutes sortes de choses aimables pour les enfants de Dieu. Mais, sommes-nous tout à fait certains que cela les conduise à un réel accroissement spirituel, à l'accroissement de Christ, que cela les amène au but de Dieu ? Ce peut être une aide, ce peut être une bénédiction, mais qu'en est-il de la réelle édification de la Maison de Dieu ? Dans notre ministère d'aide, de consolation, de réconfort, il faut que nous puissions apporter un accroissement spirituel, et non seulement que nous aidions des paralytiques à franchir une barrière. Il nous faut avoir un but vers lequel tout converge, c'est-à-dire la Maison de Dieu.

                    Quelle que soit la forme du ministère ou du service, tout service, au point de vue de Dieu, est relié à la Maison de Dieu. C'est ce qui ressort nettement avec la vie de Jacob. Qu'est-ce que le service, après tout ? Un petit enfant, en toute bonne intention et en toute innocence, peut faire beaucoup de choses pour aider sa mère, et la mère est naturellement très patiente. La mère ne punit pas l'enfant. Elle sait très bien que son enfant a de bons désirs, et voudrait réellement l'aider, mais...pauvre mère ! L'on entendra la mère dire parfois : "Naturellement, ma fille veut m'aider, mais elle ne se doute pas du travail qu'elle me donne, de tout ce que j'ai à nettoyer après elle, et du peu d'aide qu’elle m'apporte réellement." Cela est pardonnable aux enfants. Mais lorsque nous considérons sérieusement la question du service, comment le comprenons-nous ? Nous dirons certainement que le service, en vérité et en réalité, est ce qui accomplit le but que nous avons en vue, et nous approuverons tous ceux qui y contribuent dans ce sens -- "Maintenant vous aidez réellement ; maintenant nous arrivons à quelque chose !"

                    Qu'est-ce que Dieu a vu ? Sur quoi Son cœur est-il fixé ? C'est sur Son Église. Le Seigneur Jésus a aimé l’Église et s'est donné pour elle. C'est pourquoi nous avons cité le passage qui concerne Rachel, et nous y reviendrons dans un instant. Le réel service est celui qui édifie l’Église. Oui, l’Église est Son Corps, et le réel service pour Dieu est celui qui contribue à édifier l’Église, et qui assure la pensée toute entière de Dieu dans l'Église. C'est le vrai service pour Dieu. Non pas les cent et une autres choses sans relation, bien que bonnes, et belles et aimables, mais qui n'atteignent jamais réellement le but de Dieu, qui ne servent pas réellement le dessein de Son cœur. En ce qui concerne Dieu, c'est dans cette ligne que la vie opère.

                     La loi de l'Esprit de vie opère dès que nous entrons activement en ligne avec le but de Dieu, le dessein de Dieu, avec les pensées de Dieu. Ces pensées sont toutes liées à Son Église. Car nous avons vu la foi d'Abraham aboutir au fils, en Isaac. Et maintenant en Jacob, l'état de fils est repris pour se poursuivre. Nous voyons donc en Jacob, le véritable esprit du fils dans le service, qui ne peut jamais être réellement satisfait par quelque chose de moindre qu'une Église selon l'Esprit.

                     Mais ensuite, Rachel ne peut pas avoir ce qui est possible à Léa. Nous avons dit que, pour Léa, la famille fut une chose tout à fait spontanée et facile. Mais, pour Rachel, il en fut tout autrement. Quel désappointement après tout ! Pour parler naturellement, aucun fruit n'est possible. Mais nous trouvons ici la merveille de la souveraineté de Dieu. Combien souvent la souveraineté de Dieu est représentée, dans les Écritures, par des choses naturelles, et si fréquemment par cette chose particulière. Nous la retrouvons avec Sarah, avec Anne et avec d'autres, et ici avec Rachel. Oui, Rachel aura des enfants pour finir, mais ils seront le résultat d'une intervention divine. Ils seront de Dieu dans un sens spécial, le résultat d'un acte de Dieu. 
                     Nous voyons combien Dieu s'en tient strictement à Ses principes. Ce service réel, le service réel du fils, ne peut jamais porter du fruit selon la nature. La vie naturelle ne peut produire aucun fruit spirituel, aucun fruit de Dieu. Ce n'est que ce qui vient de Dieu qui est un fruit spirituel, le fruit du service spirituel. Nous nous souvenons de ce que Paul dit dans sa lettre aux Galates : "Mes enfants, pour qui je souffre de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous." (Galates 4:19) Les Galates étaient des enfants de Dieu, et Paul aurait pu dire : "-- Vous êtes des enfants de Dieu, vous êtes sauvés, tout est bien. Je regrette qu'il y ait ces choses malheureuses qui ternissent votre marche. Je préfèrerai qu'elles n'y soient pas. Mais vous appartenez malgré tout au Seigneur et tout est bien ainsi." Oh non ! Ce serait trop semblable à Léa, c'est trop facile. Il faut quelque chose de plus, et c'est pour ce quelque chose de plus, de l'Esprit, -- nous avons ici la clé, comme nous le remarquons, de l'épître aux Galates, -- que Paul dit : "je souffre de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous." Voilà la pensée de Dieu pour Son peuple. Et nous trouverons Paul, ce grand Israélite dans le sens le plus accompli, le plus haut, dire encore : "Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église." (Colossiens 1:24). C'est le service, c'est l'état de fils, -- Ses souffrances en moi pour Son Église.

Un résumé des issues pratiques

                    C'est le chemin de la vie. C'est l'opération de la loi de la vie. Nous l'avons montré simplement, et sommes loin d'avoir épuisé ce sujet. La plénitude de Dieu doit être exprimée dans l’Église. C'est pour cela que la satisfaction de Dieu est concentrée dans l’Église. Tout réel service pour Dieu est celui qui cherche à assurer à Dieu ce qui Lui est le plus précieux, c'est à dire l’Église. Et tout service pour Dieu commence par la soumission. La soumission est une chose qu'on trouve dans la Maison de Dieu. C'est là que Dieu établit la loi de la soumission. Je dois être soumis dans la Maison de Dieu comme tout autre membre de la Maison de Dieu. Il ne s'agit pas de la soumission de l'un ou de l'autre des membres plutôt que de celles des autres. Mais dans la Maison de Dieu, nous avons à trouver notre place dans la soumission. Je ne puis pas, en tant que pasteur, agir plus indépendamment que les autres membres de la Maison de Dieu. Nous trouvons la vie à mesure que nous apprenons à nous soumettre. S'il n'est pas vrai que nous sommes soumis dans la Maison de Dieu, nous ne sommes pas dans le chemin de la vie, nous sommes dans celui de la mort. C'est la première loi du service. 

                    C'est en cela qu'est l'importance de l’Église, représentée localement. L'une des choses pour lesquelles une assemblée locale sert Dieu, c'est qu'elle est la sphère où ses membres peuvent apprendre à être soumis au Seigneur. Nous savons que, très souvent, cette soumission au Seigneur dans l’Église devient une chose très pratique, et aussi une chose très éprouvante .

                    Nous avons indiqué des faits, c'est tout. C'est le chemin de la vie. C'est là qu'est la bénédiction. Oui, c'est la Maison de Dieu, c'est la porte du ciel. "Jacob appela Béthel le lieu où Dieu lui avait parlé(Genèse 35:15). Car c'est là que Dieu s'est révélé à lui. C'est la vie, c'est la porte du ciel, lorsque Dieu se révèle. Que le Seigneur ouvre notre intelligence ! 

T.A.S.

mercredi 11 mai 2016

(5) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T. Austin-Sparks

Chapitre cinquième

ISAAC ET LE LOI DE LA VIE

Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.  Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. (Romains 5:22-23) 

                  Notre passage particulier, qui forme la base de ces méditations, c'est-à-dire Romains 8:2, -suit immédiatement les versets que nous citons ici, parce que le chapitre qui se trouve entre ces deux passages est une parenthèse.

                    La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ.

                   Nous sommes arrivés à la cinquième de ces sept expressions de la loi de la vie. La loi de la vie est une ; c'est-à-dire, la vie est une loi, mais cette vie et cette loi agissent de sept manières différentes. La vie toute entière demande toutes ces sept expressions. Elles sont toutes nécessaires pour la vie qui est une. Et ce que nous trouvons, c'est que, lorsque nous avons reçu cette vie et qu'elle a son propre cours en nous, lorsque nous lui sommes soumis, elle agit en nous par sa propre loi, dans ces sept directions. Ces sept aspects sont des résultats inévitables de cette vie, parce qu'elle est une loi. Nous avons dit, et nous le savons vraiment que, dès qu'une loi est établie, acceptée et reconnue, elle s'exerce d'une certaine manière. Son action est parfaitement spontanée, parfaitement naturelle. Nous pourrions même dire : elle est automatique. Ainsi, la vie agit de certaines manières dès qu'elle est établie et que nous lui obéissons. Et nous verrons que cette vie divine, si nous la laissons nous gouverner, spontanément et tout à fait naturellement, aura comme résultat sept choses, qui sont toutes des composés de la vie. Ce sont les sept expressions de la vie.

                     Nous le voyons, la vie chrétienne se résout, après tout, en une proposition très simple. Nous n'avons pas besoin pour comprendre tout cela pour être chrétien. Mais dès que l'on devient un chrétien, certaines chose commencent à nous arriver, et c'est alors d'une très grande valeur, de comprendre ce que nous vivons, parce que c'est comprendre ce que Dieu fait, ce que Dieu cherche. Mais les choses arrivent lorsque l'Esprit de vie qui est en nous n'est ni entravé, ni arrêté, lorsque nous marchons avec le Seigneur.

L'état de fils et le fruit de la foi 

                    Nous avons vu quatre de ces expressions spontanées de la vie, et nous abordons, à présent, la cinquième, c'est-à-dire Isaac. J'aimerai vous demander de prendre simplement un ou deux passages du Nouveau Testament. Revenons à Romains. Nous relierons  les versets 2 et 14.

La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ. (verset 2)

Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!  L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. (Romains 8:14-17)
  
                    Nous voyons que, tout au long, le lien est l'Esprit : l'Esprit de vie, conduits par l'Esprit, l'Esprit d'adoption, l'Esprit rendant témoignage à notre esprit. Mais tout cela est en relation avec une chose tout à fait spéciale. Nous le verrons un peu plus loin. 

                    Passons immédiatement à la lettre aux Galates;

Afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. (Galates 4:5-7)  

                    Ce passage est presque une répétition de celui de Romains 8 : "l'Esprit d'adoption -- afin de ... nous faire obtenir l'adoption filiale.

Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché. Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend; Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.  Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?....... D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie? (Hébreux 12:4-7 et 9)

                     Il n'est pas difficile de trouver le lien avec la vie, l'effet de la vie. Nous trouvons ici que la vie agit dans la ligne de la position de fils. Dans tous ces passages, l'état de fils est présenté en relation avec la vie, et l'Esprit est la vie. Nous sommes amenés à cela par le symbole et l'illustration de l'Ancien Testament qu'est Isaac, le cinquième de ces symboles personnels.

                    Une grande chose nous est dite d'Isaac dans Genèse 17:19 :

Dieu répondit : "Nonc'est Sara ta femme qui te donnera un fils ; tu l'appelleras Isaac, et je ferai alliance avec lui, alliance qui sera perpétuelle pour sa postérité après lui." 
                     Ici, Dieu règle définitivement et pour toujours la question de savoir ce que représente Isaac dans l'économie divine. Dans notre méditation précédente, où nous parlions de la quatrième expression de la vie, représentée par Abraham, nous avons vu la vie agissant par la foi, la foi étant un aspect de la loi de la vie.

                        Lorsque nous arrivons à Isaac, nous trouvons, comme fruit de la foi, l'état de fils. La foi n'est pas une fin en soi, la foi produit l'état de fils. Car la foi d'Abraham, à son point suprême, reçoit Isaac, hors du pouvoir de la mort, hors de la portée de la perte, du temps, sur une base de résurrection. Nous nous approchons maintenant  de cette position de fils, pour la considérer, pour rechercher sa nature, son caractère, car la vie nous est présentée, ici, en termes de fils.

Les fils de Dieu sont entièrement le fruit d'une conception divine

                  La première chose que nous trouvons en considérant Isaac est celle-ci - et elle est montré très clairement et très définitivement : il semble que le Saint-Esprit ait pris un soin très sérieux à mettre ce fait bien en vue ; il est clair, dans le récit de l'Ancien Testament, et il ressort dans le Nouveau Testament, où il est souligné à plus d'une reprise, - - Isaac est une impossibilité dans le domaine naturel. Oh ! Combien Dieu veille à ce que cela soit bien établi ! L'annonce de la naissance elle-même est faite à un moment où la nature ne peut rien offrir en vue de la réalisation de la promesse. Mais ensuite, Dieu se retire et laisse la question en suspens, pour ainsi dire, durant une grande période, et chaque moment et chaque journée remet de plus en plus la promesse au-delà de tout espoir humain. C'est ainsi que, lorsque Isaac naquit enfin, il fut prouvé que rien dans le domaine naturel n'était en mesure de porter ce fruit; C'est uniquement par la main de Dieu qu'a pu naître Isaac. Il était en vérité, le fruit de Dieu, entièrement et uniquement de Dieu. Il n'était pas le fruit de la nature. C'est le point où nous commençons. 

                    Maintenant exprimons cela comme nous le voulons, appelons-le comme nous le voulons : disons que c'est devenir un chrétien, devenir un enfant de Dieu, que c'est être sauvé. Donnons à cette expérience le nom que nous préférons. La réalité qui y répond est entièrement en dehors du pouvoir de la nature. L'on ne peut pas, en dehors de Dieu Lui-même, devenir un enfant de Dieu. Je sais combien cela est élémentaire. Cependant, il est peut-être nécessaire de le rappeler. Il n'y a rien que nous puissions faire, aucun fruit que nous puissions produire, rien, dans tout notre effort et toute notre énergie, qui puisse accomplir  cela. Aucune lutte, aucun effort, aucun combat, aucune larme, rien de ce qui est de la nature ne peut produire cela. Ce qui est né de la chair est chair. Et cela signifie, dans la Bible, que la chair  ce n'est pas ce qui est né du corps. C'est quelque chose de plus que cela : la chair signifie, dans ce contexte, le pouvoir naturel             

                   C'est pour cela que nous ne pourrons jamais, ni par le raisonnement, ni par la discussion, ni par l'insistance, ni par la persuasion, ni par les caresses, obliger une âme à devenir une enfant de Dieu. Lorsque nous aurons donné notre dernier argument, lorsque nous aurons brisé toutes les contradictions intellectuelles, lorsque toutes les murailles de réserve et de froideur auront été abattues et que la volonté humaine aura été vaincue, soit par l'argument, soit par l'appel, et que sous cette persuasion, cette émotion, cette force, une personne aura fait un pas et se décidera à devenir chrétienne, elle pourra cependant n'être pas davantage une chrétienne qu'elle ne l'était auparavant, alors qu'elle se trouvait derrière tous ces remparts. Ce n'est pas là le chemin. Cette conversion doit venir de Dieu, et rien ne peut produire l'état de fils si ce n'est par  engendrement qui vient du Saint-Esprit. De multitudes de soit-disant chrétiens sont dans une fausse position, parce que ce que nous disons n'a pas été reconnu. Ils portent le titre de chrétien , parce qu'ils sont d'accord avec certaines positions, à cause d'une émotion, à cause d'une décision qu'ils ont prise, sous une persuasion ou une sous influence humaine.

                    Ce n'est ici que la suite de ce que nous avons dit au sujet de Caïn, l'adorateur qui tua, celui dont la vie d'âme s'approcha de Dieu avec ses œuvres les meilleures, son fruit le meilleur, en croyant que tout cela pouvait satisfaire Dieu. Ce n'est pas possible. Des multitudes de gens agissent sur cette même base, et pensent pouvoir être acceptés, et être enfants de Dieu. Oh ! combien ils sont séduits ! Combien cette situation est terrible ! Que ces conversions supposées puissent être révélées comme n'étant pas réelles ! Que les gens sachent ! Il nous faut réellement arriver à la signification et à la nature des fils. Il nous faut savoir ce que c'est, et nous devons commencer par cette affirmation négative : l'état de fils n'est pas le fruit de la nature. Dieu en a fait quelque chose que le pouvoir de la nature ne peut pas produire, de même qu'Il a mis Isaac entièrement en dehors du pouvoir de la nature. C'est là que nous commençons : c'est quelque chose de Dieu, entièrement de Dieu et uniquement de Dieu. 

                     Qu'est-ce que l'état de fils ? L'esprit humain devient le récipient d'une semence divine, le vase dans lequel quelque chose de Dieu est engendré, et la présence de cette semence fait de celui en qui elle a été déposée un être différent de tous les autres êtres dans l'univers de Dieu. Nous sommes -- à cause d'un mystère secret et caché en nous, à cause de ce quelque chose qui a été déposé au centre même de notre être, à cause de cette présence -- nous sommes autres et différents de tous les autres êtres de la création. Dieu a engendré son Fils dans l'esprit humain. Il y a, dans l’enfant de Dieu, ce sur quoi reposent les yeux de Dieu comme Lui appartenant à Lui-même, ce qui est venu de Lui, et qui est une part de Lui-même. Et Ses eux s'arrêtent sur cela comme sur un enfant chéri. 

La loi de l'Esprit de vie est une loi directive

                    Or, c'est là une vérité profonde à l'égard de tous ceux qui sont enfants de Dieu, et qui rend toutes choses possibles à Dieu, et à nous en Lui. Tout est lié à la présence réelle de ce qui est de Dieu dans notre esprit humain. L'état de fils a commencé ; il a été introduit au centre de notre être ; et lorsque cela est vrai de nous, lorsque c'est une actualité, alors "l'Esprit rend lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu" (Romains 8:16), qu'il y a en nous ce qui fait de nous un fils de Dieu. C'est l'expression naturelle de la vie, et cela devient une réalité vivante. Je pense que la plupart d'entre nous peut le prouver, oui nous pouvons le prouver. Je veux dire, nous pouvons le prouver, non seulement comme un simple fait ou témoignage, mais par beaucoup d'évidences ; les évidences de vie et de mort, dans notre conduite, les évidences de vie et de mort dans nos conversations, dans les choses que nous disons, dans nos pensées, nos jugements, les évidences de vie et de mort dans nos actes et nos voies. C'est une loi qui nous gouverne, cette loi de la vie, et elle nous amène à cette position de fils.

                    Qu'est-ce que cela signifie ? Combien la vie chrétienne devient simple, après tout, une fois que nous avons saisi cette clé. Cela signifie, bien-aimés, que Jésus, le Fils de Dieu, vit de nouveau Sa vie en nous. Souvenons-nous de ce qu'Il était sur notre terre, et nous verrons ce qu'Il dit et ce qu'Il ne dit pas, ce qu'Il fait et ce qu'Il ne fait pas. Car ce qu'Il ne dit pas et ce qu'Il ne fait pas est tout aussi significatif que ce qu'Il fait et ce qu'Il dit. Nous verrons où Il va et où Il ne va pas. Nous verrons quand Il est dans un certain lieu, et quand Il évite de s'y rendre. Nous verrons une vie divinement gouvernée dans ses paroles, ses mouvements, ses actes, merveilleusement gouvernée en tout. Et Il vit de nouveau, cette vie -là en nous. Nous sommes loin d'en être une expression parfaite, parce que, tout d'abord, nous ne sommes pas assez sensibles ni assez rapide pour comprendre ce que l'Esprit dit dans notre cœur. Nous n'avons pas une oreille qui soit exercée et bien accordée, simplement parce que nous écoutons trop d'autres choses. Nous ne sommes pas assez prompts à répondre et à obéir, et il n'y a pas, par conséquent, une expression parfaite de Christ ; mais cependant le fait fondamental existe, et nous le savons. C'est une affaire d'éducation, une affaire de gouvernement. Nous le savons tous. Oh ! Quelle expérience nous avons de ce contrôle ! De plus, cette expérience est progressive, car, à mesure que nos avançons, nous nous sentons de plus en plus profondément contrôlés. Ce qui, pour un temps, ne semblait pas avoir été touché, -- non pas parce que Dieu l'approuvait, mais parce qu'Il s'occupait de notre éducation, et ne pouvait pas tout dénoncer à la fois, -- passe maintenant devant Ses yeux, et nous ne pouvons plus désormais agir comme auparavant.

                   Puis-je donner ici une illustration ? Je me souviens parfaitement bien comment, au commencement de mon ministère, j'avais l'habitude de me servir souvent de la littérature profane pour illustrer ma pensée. Je citais les poètes et bien des écrivains éminents -- oh ! Quelles illustrations j'y trouvais pour bien faire comprendre ma pensée ! Le Seigneur me permit de partager ainsi pendant un certain temps, mais je sais qu'il arriva un moment dans ma vie spirituelle où j'essayai de citer un passage d'un auteur connu dans une prédication et toute vie disparut. Mon sermon était parti et c'est comme si j'avais tout à recommencer ; mais je ne pouvais pas. J'ai appris ma leçon, très bien je ne le ferais plus ! Je fus enclin encore, parfois, à recourir à cela mais j'éprouvais aussitôt le même trouble intérieur de faiblesse, et je savais avoir touché la mort. Je me souviens combien cela fut vrai pendant la première grande guerre mondiale. Quelques-uns d'entre nous, nous avions été au fort de la mêlée durant cette guerre et nous avions assisté à beaucoup de choses. Nous étions engagés sur place avec toute sorte de conditions. Et lorsque je fus rentré à la maison, je voulus quelques fois tirer un souvenir de la guerre pour illustrer ma pensée dans un sermon. Mais je découvris que Dieu n'était pas en cela, et dès que je voulais toucher à cette guerre en relation avec les choses de Dieu, les choses spirituelles, j'avais en moi ce même sens terrible de mort, et j'en arrivai définitivement à la conclusion que Dieu ne permettait pas que cette guerre fut mêlée aux choses célestes, et qu'il me fallait abandonner cela. Oui, je dus l'abandonner. C'était l'action de la loi de la vie. Personne ne m'a jamais dit -- Tu ne dois pas faire cela, il vaut ne pas toucher à ces questions. Non, c'est l'Esprit de vie en moi qui s'opposait à cela et me disait en fait "C'est la mort, si tu veux la vie, si tu veux que ton message signifie vie, si tu veux atteindre le but de Dieu, laisse toutes ces questions-là. Cela n'est pas né de Dieu, et il n'y a que ce qui est né de Dieu qui puisse accomplir le dessein de Dieu et retourner à Dieu. Mets donc cela de côté." Je dis que cette loi de l'Esprit de vie est une loi qui nous gouverne.

                    Si nous avons la vie, et que cette vie ait sa propre voie, nous atteindrons le but tout entier de Dieu. Ce n'est pas une chose abstraite, mais une Personne divine qui réside en nous. Christ qui est la vie nous dirige de l'intérieur par le Saint-Esprit, l'Esprit de vie. Nous voyons ainsi, dans l’action même, dans l'opération même, dans l'exercice même de cette vie, combien elle est entièrement autre. Elle ne cohabite pas avec d'autres choses.

Isaac t Ismaël

                    Nous arrivons maintenant à Isaac. Nous nous souvenons que, Abraham avait voulu aider le Seigneur à réaliser Ses intentions. Il avait reconnu combien ce dessein de Dieu était impossible sur une base naturelle. Ensuite sa foi a faibli et nous connaissons l'histoire douloureuse d'Ismaël -- Abraham a voulu aider Dieu en essayant de réaliser les buts divins selon les lignes naturelles. Ismaël paraît. Qui est-il ? Le fruit de la nature. Puis vient Isaac, le fruit de Dieu. Tous les deux se trouvent dans la même maison. Deux choses en résultent, mai nous laisserons l'une d'elles pour le moment, et nous suivrons l'autre.

                   L'heure et le jour arrivent où l’Éternel adresse à Abraham cette parole : "Renvoie cette servante et son fils, car le fils de la servante ne doit hériter avec le fils de la femme libre." (Genèse 21:10) Avons-nous saisi cela ? Ce qui est né de la chair ne peut pas hériter avec ce qui est né de l’Esprit. Ce qui est né de l'Esprit a un héritage divin, dans lequel la chair ne peut pas entrer. Ce qui est de Dieu est entièrement autre, et ne pas partager sa substance avec ce qui est de la chair. Il faut que l'un disparaisse.

                   Nous revenons maintenant à l'autre chose. Si l'on ne fait pas ce que Dieu a ordonné, quel sera le résultat ? C'est Ismaël qui chassera Isaac, car il est écrit qu'Ismaël se rit d'Isaac, qu'il se moqua de lui, et chercha à rendre la vie d'Isaac misérable. Tout cela dans le but de chasser Isaac afin de prendre sa place. C'est toujours l’œuvre de la chair, elle est opposée à l'Esprit. Donnons une place au fruit de la nature, et il chassera bientôt ce qui est de Dieu. Ces deux ne sauraient habiter ensemble et ils ne peuvent pas être cohéritiers. Il est parfaitement exact que cette vie naturelle se rit toujours de ce qui est spirituel, parce que ce qui est spirituel est tellement entièrement autre. Je pense qu'il vaut mieux que nous suivions ce conflit jusqu'au bout.

                     Passons encore au Seigneur Jésus. Il y avait de nombreuses choses que le Seigneur Jésus ne pouvait pas faire. Je veux dire, à cause de Sa relation avec Dieu et de Sa dépendance de Dieu. Il ne pouvait pas. Il le dit Lui-même :"Le Fils ne peut rien faire de lui-même." (Jean 5:19) "Les paroles que je dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce. (Jean 14:10) Le Seigneur devait recevoir toutes choses du Père. "Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement." (Jean 7:8) Il ne faisait rien d'autre que cela. Il devait donc s'attendre au Père avant de pouvoir se déplacer vers un certain lieu : "Vous montez à cette fête ; pour moi, je ne monte pas à cette fête." (Jean 7:8) Il a conscience, à ce moment-là, d'être retenu. Il n'a pas encore le témoignage qui Le libère pour le pousser à monter à cette fête. Et cependant, il est ensuite écrit : "Lorsque ses frères furent montés à la fête, il y monta lui aussi, non pas publiquement, mais comme en secret." (Jean 7:10) Était -ce là un subterfuge, une ruse, un moyen de se débarrasser de personnes dont Il ne désirait pas la compagnie, avec lesquelles Il ne voulait pas monter, préférant être seul ? Nous ne pouvons pas affirmer cela. Il y a une meilleure et sainte explication à cela.

                    L'explication est que le Père ne Lui avait pas encore donné la certitude de Sa volonté. Il devait en conclure que ce n'était pas la volonté du Père. Il ne devait pas monter à Jérusalem, du moins à ce moment-là. Mais lorsque Ses frères furent partis, la volonté du Père se révéla clairement en Lui. Il fut libéré dans Son esprit. L'Esprit du Fils reçut le témoignage que tout était bien. Il vit alors clairement qu'Il devait se rendre à Jérusalem, et Il partit. Le point est que Jésus est limité entièrement par Sa relation avec Son Père, par Sa dépendance volontaire, par la loi de la vie qui veut que tout vienne de Dieu, rien de soi-même. C'est la loi.

                   Essayons de vivre sur ce niveau-là et nous verrons si l'homme naturel ne se rit pas et ne se moque pas de nous. Remarquons combien de questions nous seront posées. Qu'allez-vous faire ? --Je ne le sais pas ! Quand partez-vous ? Je ne le sais pas ! J'irai lorsque le Seigneur me dira que je puis partir, quand le Seigneur m'en donnera l'assurance, quand Il me libérera. Exprimons ce langage spirituel sous quelque forme que nous le voulions : qu'est-ce que l'homme naturel en dira ? Il en rira, il se moquera de nous. Ce n'est pas uniquement vrai de l'extérieur, mais nous trouverons cette même réaction en nous- mêmes. Très souvent, nous sommes enclins à nous accuser de folie, à nous questionner nous-mêmes : Pourquoi ne puis-je pas faire ceci ? - Nous sommes alors obligé de nous arrêter, -- Pourquoi est-ce que je ne fais pas ? Parce que je ne puis ! Pourquoi pas ? - Ce serai le faire par moi-même. Le Seigneur ne fait pas cela. Je ne suis pas conscient que le Seigneur veuille faire cela. C'est là, le langage, la conscience du fils. C'est cela, le chemin de la vie

                    Ismaël se moque donc d'Isaac, comme la vie naturelle se rit de la vie spirituelle, et essaie toujours d'avoir le dessus et de chasser ce qui est de Dieu. C'est l'état de fils qui se manifeste. Naturellement, si nous ne sommes pas un de ces fils, nous ne connaissons pas ces expériences-là. Mais si nous sommes un fils, nous connaîtrons au moins quelque chose de ce dont nous parlons ci. Nous pouvons donc reconnaître aussitôt si nous sommes un fils. Ce langage n'est pas étranger au fils. Il est parfaitement intelligible, tout au moins jusqu'à un certain point.

                   L'état de fils se trouve, en plénitude, dans la Personne du Seigneur Jésus, et Sa vie toute entière est une indication, une exposition de l'état de fils, de ce qu'il signifie spirituellement. Ensuite, cet état de fils devenu parfait en Lui, comme Homme, dans l'humanité qu'il avait prise sur Lui, l'Esprit du Fils de Dieu vient prendre sa résidence dans l'enfant de Dieu né de nouveau et commence à vivre en lui en cet état de fils parfait qu'est le Fils de Dieu. "Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! c'est-à-dire : Père !..." (Galates 4:6) Si l'Esprit du Fils gouverne dans notre cœur, il n'y aura jamais la moindre contradiction entre notre conduite ou notre attitude et ce qui est écrit dans la Parole de Dieu. Nous verrons ce qui se trouve dans la Parole de Dieu s'exprimer spontanément dans notre vie. Nous ne prenons pas en premier lieu, la Parole de Dieu pour essayer de nous conformer à elle par une application extérieure. Par l'Esprit, qui demeure en nous, nous sommes rendus conformes à l'image du Fils de Dieu, et cela signifie simplement, conformes à la révélation que Dieu nous a donnée, soit dans la Personne de Son Fils, soit dans Sa Parole, car il n'y a aucune contradiction. C'est ce que demande l'état de fils. Si il y a contradiction entre notre marche, notre attitude et ce qui se trouve dans la Parole de Dieu, quelque chose est intervenu pour porter atteinte à la vie, est venu entraver l'Esprit du Fils. Quelque part, nous sommes sorti du vrai chemin, et celui que nous suivons n'est plus le chemin de la vie. Il peut nous sembler bon , mais "l y a telle voie qui semble droite à l'homme et dont l'issue aboutit à la mort" (Proverbes 14:12). Oh ! L'Esprit du Fils est ce qui nous illumine et nous éclaire pour nous garder sur le chemin de la vie.

La marque du fils est l'abandon - l'Esprit de l'Agneau

                    Nous terminerons en nous arrêtant sur cet épisode remarquable de la vie d'Isaac, alors que son père, Abraham, fit avec lui ce voyage à la montagne de Morija, pour l'offrir en sacrifice à l’Éternel. Je pense que nous avons ici une des plus grandes révélations de ce que représente Isaac. "Mon Père... voici le feu et le bois, mais où est l'agneau pour  l'holocauste ?" - "Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste." (Genèse 22:7-8) Dieu a Ses yeux sur Isaac, Isaac est choisi par Dieu, Isaac doit satisfaire Dieu dans cette question. Ce qui est en vue, c'est quelque chose qui soit pour Dieu, pour le plaisir de Dieu, pour Sa satisfaction. Isaac est dans cette ligne. Le moment arrive où Isaac est saisi du fait que c'est lui qui sera l'offrande. Subitement peut-être, ou en chemin, en approchant de l'autel, Abraham le lui apprend : Mon fils, l’Éternel a fait de toi l'offrande. Puis le moment arrive où Isaac doit être lié. Que personne ne pense qu'à ce moment-là Isaac ait été un petit enfant sans forces. Il est devenu un jeune homme. Son père est un homme très âgé et si, pour parler naturellement, Isaac avait voulu se rebeller, Abraham aurait été impuissant. Isaac aurait pu très facilement se dégager de son père. Mais nous ne trouvons aucun signe, aucune suggestion de quelque chose de ce genre. Ce jeune homme, dans la force de sa jeunesse, se laisse lier et placer sur cet l'autel. Et il permet à ce couteau d'être levé et virtuellement plongé dans son corps. Il se laisse immoler, car en ce concerne sa volonté, il l'a accepté. Dans son esprit, c'est une chose accomplie. Il n'y a aucune résistance de sa part. Nous pouvons donc dire que, en Isaac, nous trouvons l'expression du don de soi-même, dans un abandon parfait au plaisir de Dieu. C'est l'état de fils.

(4) La loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ T. Austin-Sparks

Chapitre quatrième

ABRAHAM ET LA DE LA VIE

En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. (Romains 8:2)

Or, c’est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.
J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.  (Galates 2:19-20)

                    Le suivant de sept aspects de la loi de la vie est représenté par Abraham. Nous faisons connaissance avec Abraham à la fin du chapitre onzième de la Genèse.

                    En parlant de cet aspect de la loi de la vie que représente Noé, nous avons vu la nécessité d'être sur la base de la résurrection. Ce qui implique que toute la base de la nature a été répudiée,et que, pour nous, elle a été laissée de l'autre côté du déluge, d'un baptême de mort. Nous nous considérons donc désormais comme étant sur une base de résurrection, et là, nous mettons notre main dans celle d'Abraham, pour le laisser nous conduire et nous montrer ce qu'est le pas suivant dans le chemin de la vie.

La vie en Christ est ne vie de foi

                     Ici, en un mot, nous trouvons la loi de la vie liée à la foi. Lorsque nous arrivons sur une base de résurrection, par une expérience semblable à celle de Noé, nous sommes inévitablement sur une base de foi. Il est bon que nous le reconnaissions aussitôt. Il est très beau de contempler la vie de résurrection. Chacun de nous en donnera une réponse à cette idée. Nous n'aurons aucune controverse, ni aucune difficulté à l'accepter. Mais comprenons bien que la base de la résurrection entraîne avec elle, inévitablement et inséparablement, une vie de foi. Il est impossible de connaître cette vie autrement que dans le chemin de la foi. Et c'est dans le chemin de la foi que cette vie grandit. Ces deux choses vont ensemble. L'une découle de l'autre.

                      La dernière chose que nous avions soulignée dans notre méditation sur Noé, a été ce petit mot de "sortir". Le témoignage que Noé rendait, tandis qu'il construisait son arche, c'était qu'il état en dehors des choses qui existaient alors. Il préparait une exode, un moyen, une voie de sortie. Par la construction de l'arche, il déclarait ce fait : -- Je ne suis pas en ceci, J'en suis en dehors ! -- Nous ne sommes donc pas surpris de ce que les premiers qui nous soient dit au sujet d'Abraham soient ceux-ci : "Quitte ton pays ...." -- "Sors". Nous sommes sur le même terrain.

                   Mais arriver sur la base de résurrection ne signifie pas arriver sur une base de foi. Noé symbolise la résurrection, et Abraham, la foi. "Quitte ton pays !" -- "Sors !" -- La vie elle-même est une vie de foi. Nous ne parlons pas ici, de la manière de vivre. C'est la vie elle-même qui est une vie de foi, et la foi qui est la foi du Fils de Dieu est  la vie. Ceci, naturellement, n'est pas une parole profonde. Nous n'aurions qu'à l'exprimer dans le sens inverse pour voir combien elle est simple et élémentaire. Tout ce qui n'est pas foi aura toujours la nature de la mort. Le doute est mort, l'incrédulité est mort, le manque de confiance est mort, comme toutes les choses de cette catégorie. Les questions, les controverses, tout ce qui est dépourvu d'une simple foi ne peut que nous amener dans une impasse, nous mettre sous un arrêt. C'est la mort. Nous voyons dans la foi de la vie opérer avec Abraham dans la ligne de la foi, une foi qui agit de plus en plus profondément, qui produit la vie dans une mesure toujours grandissante. Ces deux choses vont ensemble. Plus profonde est la foi, plus profonde sera la vie. De même, une mesure de vie plus grande implique une foi plus profonde.

                  Nous remarquons qu'ici, encore, nous revenons au mal fait par Adam pour le renverser. Avec tous ces hommes, Abel et Noé, et Abraham, et tous les autres, Dieu agit par un recul. Il reverse le mal, fait par Adam. Lorsque nous arrivons à Abraham, nous trouvons en lui le triomphe de Dieu sur ce péché fondamental de l'incrédulité. Tous ces hommes sont des figures qui dirigent vers Celui qui est vrai. En Jésus-Christ, ils seront tous rassemblés, non pas de manière figurée ou représentative, mais d'une manière vivante et actuelle. Et le triomphe qu'a eu Satan dans la séduction et la chute d'Adam sera complètement renversé, entièrement détruit. Car Christ a été manifesté pour détruire les œuvres du Diable. Mais ici déjà, nos voyons les œuvres du Diable détruites d'une façon qui n'est pas symbolique et figurée. Dieu renverse le cours des choses et annule la faute d'Adam. Il corrige les choses.

                    Il faut maintenant considérer Abraham et résumer sa ve en deux ou trois phrases très significatives. Nous n'essaierons pas de revoir toute sa vie, pas même dans ses grandes lignes, mais nous pourrons dégager quelques-uns des facteurs principaux de cette vie de foi.

Le don de la vie est entièrement de Dieu et pour Dieu

                    Il s'agissait pour Abraham, en premier lieu, de sortir pour être avec Dieu seul. C'est là, je pense, la signification de ce que nous appelons "la vocation d'Abraham". L'Éternel dit : " Quitte ton pays, ta famille, la maison de ton père." (Genèse 12:1) Ton pays, ta famille, la maison de ton père. Dans la souveraineté de Dieu, Abraham est appelé à devenir l'instrument de la vie, c'est-à-dire en figure, en symbole. Cette vie, la vie dont nous parlons, est celle de Dieu seul, et elle doit être entièrement vécue pour Dieu. Elle ne se laisse pas saisir pour être employée dans une autre relation. Elle se refuse à cela. La vie de Dieu refuse toute relation autre que Dieu Lui-même. Dès que l'on veut s'en saisir ou que l'on cherche à s'en saisir pour une autre relation, elle s’arrête et l'instrument dans lequel elle demeure ne peut plus avancer. C'est exactement ce qui arriva à Abraham. Dieu avait dit "Quitte ton pays", mais Dieu avait aussi dit "ta famille et la maison de ton père." Cela signifiait tout. C'était définitif, entier et final. Abraham fit le premier pas de fois, et il ne fit ni le second, ni le troisième. Il prit sa famille et la maison de son père avec lui et il ne put aller très loin. Il arriva à un point d'arrêt et il ne put aller très loin. Il arriva à un point d'arrêt et y resta jusqu'à ce que le reste de l'ordre divin ait été observé, ou du moins, une grande partie de cet ordre. Alors Abraham avança. Cependant il n'entra pas entièrement dans la pensée divine, comme nous le verrons un peu plus loin. Je pense que nous voyons le point.

                   Cette vie divine, qui entre dans l'enfant de Dieu par la nouvelle naissance, est la vie de Dieu, et la vie de Dieu seul, et elle ne peut être liée à aucune autre chose. Elle n'agira pas dans un autre sens. Elle n'agit qu'en relation avec Dieu, avec la pensée de Dieu, le dessein de Dieu, la volonté de Dieu. Et pour que cette vie nous porte jusqu'au but entier de Dieu, elle doit être vécue entièrement pour Dieu. Toutes les autres relations doivent être abandonnées. Elle ne peut pas être introduite dans d'autres relations. Nous le voyons, cette vie n'est pas une chose simplement abstraite. Elle est en Jésus-Christ et elle est entre les mains du Saint-Esprit. Elle ne peut pas être possédée à part, en vérité. Nous ne pouvons pas séparer la vie de la Personne, de la Personne divine. Christ est la vie et le Saint-Esprit est l'Esprit de vie. Ainsi lorsque nous nous occupons de la vie, nous nous occupons du Saint-Esprit, ainsi que de Jésus-Christ. Cela signifie que cette vie, qui est l'essence même de Dieu, a ses propres caractéristiques, ses propres formes,ses propres significations, ses propres mesures, ses propres objets. Elle a sa propre mentalité, ses propres raisons, ses propres voies. Elle a une voie à elle, une signification à elle et une pensée à elle. Il n'y en a point de semblable à elle. Elle suit son propre cours. Toutes les autres voies, toutes les autres mentalités sont autres en vérité, entièrement autres. Il n'y a aucune correspondance entre elle et les autres. Lorsque Dieu dit : "Mes pensées ne sont pas vos pensées, mes voies ne sont pas vos voies." (Esaïe 55:9) -- la différence qui existe entre vos voies et vos pensées et les Miennes est aussi grande que l'espace qui sépare le ciel de la terre, -- ce n'est qu'une manière de s'exprimer, -- Ma vie est absolument différente de la vôtre, dans sa mentalité, dans son jugement, son raisonnement, ses caractéristiques, sa nature. Différente en tout elle est entièrement autre. 

                    Quel est donc l’effet de tout cela ? Cela signifie que cette ne vie saurait coexister, ni avoir communion, avec quelque chose de notre propre nature. Elle ne peut avoir aucun lien avec notre propre nature. La vie naturelle ne peut être une amie de la vie divine, et la vie divine ne peut être amie avec la vie naturelle. Elles sont dans deux mondes différents. La vie naturelle, la vie d'âme dans l'homme, a en elle des éléments de Satan, et la vie divine a en elle des éléments de Dieu. Ce sont deux royaumes différents, entièrement différents. Or, c'est un principe établi, cette vie divine demande sa propre direction et ses propres relations. Cette vie divine demande ce qui est entièrement de Dieu. Et je vois dans "ton pays, ta famille, la maison de ton père" ces choses qui suggèrent les relations et influences naturelles. Et Dieu ne peut les mettre à côté de Sa vie en nous. Paul a dit --lorsque Dieu " trouva bon de révéler son Fils en moi... j'obéis aussitôt sans consulter ni la chair ni le sang" (Galates 1:16) Cela aurait été influence humaine, influence naturelle en relation avec les choses de Dieu. Et c'est le principe que nous trouvons ici. En ce qui concerne la nature, cette vie de Dieu doit être complètement indépendante.

                   Il faut naturellement être prudent en disant cela, parce que nous parlons tellement mal de l'indépendance. Mais, nous sommes ici dans un royaume entièrement différent, et j'aimerai que cela soit bien clair. Premièrement, tout ce qui est de nature indépendante dans la vie spirituelle, est mauvais, je veux dire parmi le peuple de Dieu. C'est une violation de la loi corporative de Dieu, qui est aussi une loi de vie. Nous ne parlons pas non plus de l'influence de ce qui est spirituel. Nous avons besoin d'influences et de relations spirituelles. Nous avons besoin de nous aider les uns les autres. Il ne doit y avoir aucune question d'indépendance dans ces cas-là, aucune indépendance de ce qui est de Dieu dans les autres. Certains enfants de Dieu disent, -- "je dois marcher avec Dieu, je dois connaître Dieu pour moi-même. Je ne puis rien recevoir des autres. Je ne puis soumettre mes convictions à personne. Je marche seul avec le Seigneur dans mon assurance et ma conviction personnelles." Cela peut être une attitude très mauvaise. Tandis que nous devons connaître le Seigneur personnellement, le Seigneur se fera très souvent connaître à nous par d'autres frères ou sœurs qui marchent aussi avec Lui. Une fausse indépendance dans ce qui est spirituel agit en sens inverse et, ne voulant pas marcher avec les autres, nous pouvons être dans une entière séduction. Notre solitude peut ne pas être une solitude avec Dieu. Nous pouvons être convaincus d'être dans le vrai chemin, mais c'est une vraie séduction.

                    Cela est une chose, mais ce dont nous parlons maintenant c'est de l'influence de la propre nature, et non pas de l'influence des personnes spirituelles, et de tout ce qui est spirituel venant de Dieu. Nous avons besoin de ces influences-là, de cette aide et de cette communion pour arriver au but de Dieu. Mais lorsqu'il s'agit des éléments naturels qui interviennent, -- et il peut y en avoir beaucoup : le sentiment, l'affection naturelle de ceux qui cherchent à nous influencer, etc... -- lorsque les éléments naturels interviennent pour nous détourner de ce que nous savons être la volonté de Dieu, c'est-à-dire ces éléments qui ne découlent pas d'une connaissance de Dieu, qui ne sont pas nés d'une marche intime avec Dieu et ne peuvent donc pas être le conseil que Dieu nous donne par les autres, -- alors la vie de la foi demande que tout cela soit pleinement et définitivement mis de côté, et que nous vivions, en ce qui concerne notre vie spirituelle, pour Dieu, entièrement pour Dieu. Ce fut la première épreuve pour Abraham, et la première application de la loi de la vie dans son cœur. Serait-il prêt à marcher avec Dieu seul, malgré toutes les influences de la nature ? Allait-il répondre au mouvement de Dieu dans son cœur, sans permettre aux considérations naturelles de l'influencer ?

                    Durant une longue période, la réponse d'Abraham ne fut que partielle, et par conséquent, le dessein de Dieu resta en suspens, et il n'avança que partiellement dans le dessein de Dieu. Pour commencer il prit avec lui son père, et cela l'obligea à s'arrêter. Ce ne fut pas avant la mort de son père qu'Abraham fut libéré plus complètement pour le dessein de Dieu. Sa vie fut retardée, tant que les liens naturels continuèrent à l'influencer. Mais tout cela devait être appliqué intérieurement comme extérieurement. Nous ne parlons pas seulement de nos relations, de nos familles. Il est vrai qu'il peut y avoir des influences naturelles qui s'exercent sur nous, mais il y a quelque chose de beaucoup plus profond que cela. Il y a en nous ce qui prend toujours conseil de la chair : des jugements charnels, des raisonnements charnels, l'action et l'influence de la pensée naturelle. Et c'est cela que nous avons à repousser, dont nous devons nous séparer. Tout ce qui est de la vie de la nature doit reculer lorsque nous arrivons sur une base de résurrection, pour connaître la vie, parce que cette vie est essentiellement une vie de foi.

L'épreuve du cœur

                    Ensuite, la seconde chose pour Abraham, c'est la question de l'ambition dans les choses de Dieu ici-bas, sur cette terre. Cela nous trouvera. Pour finir, Abraham avança. Les influences naturelles, en ce qui concerne les relations, diminuèrent. Abraham se mit en route et arriva dans le pays, le pays promis, l'accomplissement des grandes choses, la chose pour laquelle il a abandonné le reste, la chose vers laquelle il s'est élancé dans la foi. Il arriva dans la pays, l'objet de son attente et sa nouvelle ambition, et qu'y trouva-t-il ? Un pays qui est rempli de ce qui est contraire à la pensée de Dieu, et une grande famine dans le pays et avec cela pas même une personne pour lui offrir un coin de terre. Il n'y trouva pas un lieu où poser ses pieds. Je vous suggère la pensée qu'une expérience comme celle-là est une épreuve assez forte pour nos ambitions. Qu'attendons-nous quand nous marchons avec Dieu, lorsque nous quittons tout pour Lui ? C'est la réponse à cette question qui montrera si, dans nos relations avec Dieu, nous avons des ambitions sur cette terre. Avons- nous saisi le point ? Oui, il est possible de reporter nos ambitions naturelles sur des buts spirituels. C'est toujours la même chose qui est à l’œuvre. La seule différence c'est la direction ou la sphère dans laquelle elle se retrouve. L'on peut être aussi ambitieux dans l’œuvre de Dieu que dans le monde, et c'est la même ambition naturelle. C'est l'ambition de la nature. On désire -- et que désire-t-on ? Voir quelque chose, avoir quelque chose, être dans quelque chose ? L'ambition du succès, oui un jour elle se manifestait dans le monde. Maintenant, c'est la même ambition tournée vers d'autres choses. Si cela était vrai pour Abraham, quelle épreuve est la sienne ! C'est une épreuve pour l'ambition. Il ne trouve rien, pas même un lieu pour poser ses pieds dans le pays. Il lui faut aller et venir, vivre dans des tentes. Il n'a pas de réponse immédiate et visible à sa foi, au sujet de ce pays. Sous cette épreuve, il faiblit et il descend en Égypte. Qu'implique cette descente en Égypte ? Quelques espoirs ! Il avait espérer recevoir des mains de Dieu quelque chose de différent. Il doit apprendre que cette vie est une vie de foi. Plus cette vie est incrustée en nous, moins nous verrons ce qui pourrait gratifier la nature même dans les choses de Dieu. 

                    Nous le voyons, c'est très souvent aux enfants, à ceux qui sont à l'école maternelle, dans las stages élémentaires de la foi, à ceux qui ne peuvent pas encore supporter une épreuve très forte, que Dieu doit donner des réponses tangibles et des signes manifestes. La marque de la maturité est habituellement l'arrêt des manifestations et des signes extérieurs, car Dieu demande que nous marchions avec Lui seul et pour Lui-même. C'est une preuve d'avancement dans l'école de Dieu, lorsqu'il peut nous enlever les signes extérieurs. Cela montre que nous sommes sortis de l'épreuve, et que nous n'avons plus d'ambitions dans cette vie.

                   Or, dans cette première épreuve, dans cette première application de cette vérité, Abraham a succombé. Mais il a heureusement appris sa leçon. Il nous faut toujours reconnaître sincèrement chez les serviteurs de Dieu, chaque pas de leur enrichissement spirituel. Dans l'expérience suivante -- et il est remarquable de voir ces deux incidents se suivre immédiatement. -- nous trouvons un triomphe merveilleux et glorieux dans le même domaine. Nous avons, au chapitre douzième, le récit de la descente d'Abraham en Égypte, qui a été pour lui le chemin de la mort. Et cela sera suivi immédiatement au chapitre suivant, par la querelle qui s'élève entre les bergers d'Abraham et de Lot, au sujet des pâturages et de l'eau. Abraham s’entretient de ce problème avec Lot, et il lui dit, en fait : -- Pourquoi est-ce que nous nous  querellerions ?  Est-ce que nous cherchons quelque chose pour nous-même ?  -- c'est le sens de ses  paroles. Lot ! Regarde tout autour de nous, lève les yeux, considère le pays et cherche ce qu'il y a de mieux dans le pays et fait ton choix. Laisse-moi simplement ce que tu ne voudras pas, laisse-moi le reste : oui, fais ton choix. Si tu décides d'aller dans une direction, j'irai à l'opposé de ta direction. Lot lève les yeux et voit la plaine du Jourdain, bien arrosée et fertile, et il la choisit pour lui. Ils se séparent alors l'un de l'autre. De la part d'Abraham, c'est un triomphe sur l'ambition. Aussitôt, Dieu s'approche de lui et dit : " Lève les yeux......,car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. (Genèse 13 : 14-16). Après tout, c'est là qu'est le chemin de la vie. Cet esprit d'acquisition terrestre, d'ambition, de gratification, ce besoin de posséder quelque chose ici-bas, devient pour Lot le chemin de la mort. Abraham abandonne tout ce qui concerne ce monde, l'abandonne pour Dieu, et Dieu intervient. 

                   C'est ainsi que Lot se sépare d'Abraham. Qu'arrive-t-il ? Est-ce la fin de cette parenté qui avait été, durant tout ce temps, une cause de limitation ? Il semble qu'il en soit ainsi. Au jour où cela est arrivé, au jour où cette influence naturelle est enlevée, Dieu intervient avec un nouvel horizon de vie. C'est un principe vrai. C'est une marque que nous avançons, lorsque nous arrivons à la place où il vrai, devant Dieu, que nous avons renoncé, dans l'œuvre de Dieu même et dans le ministère, à tout ce qui serait prospérité et succès aux yeux des hommes. En arriver à abandonner les grandes possibilités et les grands avantages que l'on pourrait avoir dans la monde chrétien, et les prix qui pourraient y être remportés, et à dire, -- Tout est bien, le Seigneur sait, et c'est à Lui à donner et à reprendre. Je ne donnerai aucune place à ces avantages. Je ne permettrai pas à ces avantages d'influencer ma marche avec Dieu : l'ambition ne dictera pas mes pas, -- c'est une marque certaine de croissance. Il se peut que, sur cette terre, cela ne signifiera pas de grandes choses, des portes largement ouvertes, et tout cela, mais nous pouvons être sûrs que, dans ce chemin, il y aura la vie, une influence spirituelle, quelque chose de précieux pour le Seigneur. Il sera, à la fin, de réelle valeur. Mais ce chemin nécessite quelquefois, et avant tout, ce conflit contre l'ambition, dans lequel doivent être repoussées toutes ces suggestions et toutes ces influences. Puis nous devons arriver à la place où nous voyons que le chemin de la vie consiste à marcher avec Dieu, alors même que cela nous coûterait tout. C'est ainsi qu'agit la loi de l'Esprit de vie.  

Dieu se sert des délais et des contradictions apparentes

                    En troisième lieu, nous voyons par Abraham que dans ce qui est apparemment le chemin de la mort, la vie agit dans deux sens, c'est-à-dire, par le chemin divin du délai et par celui de la contradiction. Dieu avait promis un fils à Abraham, et après avoir fait cette promesse, Il s'était retiré et avait laissé la question en suspens pendant des années. L'accomplissement différé de la promesse doit servir à enraciner plus profondément la foi en Dieu, et à préparer la voie pour quelque chose de Dieu, infiniment plus grand dans la vie d'Abraham. Plus long sera le délai, plus la réalisation de l'espoir devra être de Dieu, et plus elle deviendra impossible à l'homme. C'est la pensée. Dieu agit de cette manière, que nous le voulions ou non. Que nous aimions ou que nous n'aimions pas cette pensée, elle est vrai. Lorsque Dieu agit réellement selon la loi de la vie, nous devons entrer dans ce royaume de la foi, où les promesses de Dieu nous semblent être suspendues et n'avoir pas d'accomplissement immédiat. Dieu est vrai et fidèle. Dieu ne sera jamais un débiteur à l'égard de l'homme. Il n'y aura jamais de balance au détriment de Dieu, pour finir. Nous pouvons être sûrs de cela. Dieu répondra à tout ce qui peut être justement et réellement attendu de Lui, et il y aura pour finir, alors même qu'elle tarderait, une justification irrésistible de Dieu, avec l'attestation de Sa fidélité.

                      Nous avons tous le désir de prendre devant Dieu une attitude comme celle-ci : "Seigneur, lorsque je me tiendrai devant Toi, au dernier jour, Tu seras justifié de tout ce qui aurait pu me faire croire que Tu avais trompé mon attente." Il est essentiel pour Dieu que nous prenions cette position. Sa nature même, et Son caractère, demandent que, en ce jour -là, ceux qui se sont confiés en Lui puissent Lui dire : "Seigneur, Tu n'as manqué à aucune de Tes promesses. Non ! Tu a fait beaucoup plus que ce à quoi je pouvais m'attendre, que ce que j'avais le droit d'attendre en Christ même." Dieu sera à la hauteur de cela. Mais pour approfondir en nous la vie, pour produire l'image de Dieu, pour détruire le pouvoir de la mort et l’œuvre de Satan, et pour renverser la faute d'Adam, Dieu doit nous exercer dans cette question de la foi, à l'égard de Ses promesses même. Il le fait. C'est une marque de croissance, de maturité. Voilà donc le mystère divin des délais 

                    Et puis nous trouvons le ministère divin de la contradiction. Le fils promis est enfin donné : mais qu'arrive-t-il ensuite ? "Prends ton fils ... et offre-le ..." Une contradiction : Dieu donne et reprend. Il promet l'accomplissement, puis il semble tout enlever d'un seul coup. Que cela signifie-t-il ? Qu'y-a-t-il derrière cela ? Je crois, bien-aimés que le cœur des choses est ici : Dieu attire toujours à Lui. Il veut que le cœur s'attache à Lui, et non aux choses, aux bénédictions. Lorsque l'accomplissement des promesses tarde, c'est que Dieu cherche à amener notre cœur à la place où Lui-même est l'objet de notre désir, plutôt que ce qu'Il peut faire pour nous. C'est ce qu'Il cherche. Lorsque nous expérimentons ce ministère de contradiction, le but de Dieu est de nous détourner de ce qu'Il nous donne pour nous attirer à Lui-même.

Dieu -- Tout et en tous

                    Nous avons maintenant résumé tout ce aspect de la loi de la vie. Quelle est la loi de l'Esprit de vie ? Comment et où opère-t-elle ? Sur cette base où, du commencement à la fin, le Seigneur Lui-même est tout. C'est le cœur de la question : que le Seigneur Lui- même soit tout. "Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père." Quitte ! -- Sors ! Quitte tes ambitions, quant aux choses d'ici-bas, sur cette terre, même en relation avec Dieu. Quitte les choses, les choses que Dieu peut faire, et que Dieu peut donner. Sors -- pour aller où ? A Dieu Lui-même. Est-ce que nous reconnaissons quelle sera l'issue de tout cela? Oh ! Chose merveilleuse ! "Abraham, mon ami !"  Mon ami ! Combien il y a des choses en ce mot ! Est-ce que c'est la vie ? Est-ce que c'est le chemin de la vie ? Si cela est dit de quelqu'un d'entre nous, à la fin, de la manière dont Dieu le dit à Abraham, ce sera certainement la vie ! C'est sûrement quelque chose à posséder plus que quoi que ce soit ! Si jamais nous arrivons, vous et moi à cette place, nous dirons : --C'est la vie en vérité ! Oui, la vie est sur la base de l'amour de Dieu.

                    Que signifie être un ami de Dieu ? C'est ce que nous avons vu. Ce n'est pas être un ami du monde, ni avoir l’amour de notre vie naturelle, de ses influences et de ses considérations ; ni l'amour des ambitions, des projets et des succès dans les choses même de Dieu. Ce n'est pas aimer ce que Dieu peut faire pour nous, c'est aimer Dieu Lui-même. C'est tout ! Lorsqu'il en est ainsi, cela signifie que, si même le Seigneur tarde et se contredit, nous nous confions quand même en Lui. Oui l'amour efface toute inimitié. L'inimitié était venue de Satan, par Adam. Elle est effacée en Abraham. Oui, mais comment est-elle effacée ? Par la foi ! La foi détruit l'inimitié, ses racines et ses fruits. Elle est progressive, naturellement. Abraham doit vivre toute une vie de cette manière, mais il en sort comme l'ami de Dieu.

                    Et nous sommes dans le chemin de cette vie. Ce chemin est celui de la foi, et j'espère que nous nous éloignons de plus en plus, et sûrement, de tout ce qui était inimitié. Y a-t-il dans notre cœur de l’inimité contre Dieu ? Sommes-nous désappointés devant Dieu ? Sommes-nous mécontents de Dieu ?  Y a-t-il une ombre d'amertume, y a-t-il quelque réserve ? Y a-t-il en nous quelque chose de ce genre ? Nous savons tout à fait bien que s'il en était ainsi, ce serait la mort en nous. Ce n'est pas la vie. Le seul chemin est de permettre à la vie d'agir en nous, en accord avec sa propre loi de la foi. Pourquoi sommes-nous désappointés ? Pourquoi nous sentons-nous mécontents ? Sommes-nous tout à fait sûrs que c'est parce que le Seigneur n'a pas été ce que nous attendions de Lui ? Sommes-nous tout-à fait sûrs que ce soit cela ? Sommes-nous tout à fait sûrs que ce n'est pas parce que les choses n'ont pas marché comme nous l'aurions voulu, parce que notre ambition est déçue ? En sommes-nous tout à fait sûrs ? Si seulement les choses avaient marché comme nous l'avions souhaité, combien nous serions satisfaits de Dieu ! Comme nous serions prêt à dire : -- Dieu est fidèle ! Dieu est vrai ! Nous aimons le Seigneur ! Mais les choses ne s'accomplissent pas, c'est très difficile, tout se tourne contre nous ! C'est à cause de ces choses que nous nous sentons mal. Je crois, bien-aimés, que si nous arrivons à la place où notre seul objectif est le Seigneur, où Il est notre but, où il est vrai que : --Mon but, c'est Dieu Lui-même, ni la joie, ni la paix, ni même les bénédictions, mais Dieu Lui-même, alors nous serons dans le chemin de la vie. Mais c'est l'infiltration dans notre cœur de ces autres considérations et de ces influences de la vieille nature qui gâte tout. Nous voyons que cette question est très claire.

                    Quant à nous, le chemin de la vie demande que nous nous arrêtions devant le Seigneur pour Lui dire : -- "Quand bien même toutes mes perspectives terrestres s’évanouiraient, que toutes mes ambitions seraient déçues, c'est Toi que je désire. Tu es mon ambition, mon but. Si Tu es à moi, tout le reste n'a plus que très peu de valeur". Je crois que, lorsque nous pouvons en arriver là, -- et il n'y en a pas beaucoup parmi nous qui soient allé très loin sur cette route -- mais lorsque nous pouvons y arriver, nous trouvons le secret de la vie, de la joie, de la libération. Je ne suis pas certain que nous ne voyions pas alors Dieu nous rendre les récompenses d'ici-bas, les "Isaac". Il les retient, afin que nous nous détournions d'elles, pour aller vers Lui-même. Et lorsqu'Il nous possède pour Lui- même, Il peut nous donner quelque chose ici-bas. Il peut nous donner des bénédictions sur cette terre. Mais souvenons-nous que Son désir est de nous posséder pour Lui-même, entièrement pour Lui. Et lorsque nous répondons à Son désir, c'est là que nous trouvons la vie. C'est le chemin de la vie. La loi de la vie demande que tout en nous soit pour le Seigneur, sans aucune influence, sans aucune autre  considération - uniquement pour Lui. 

T.A.S.