Chapitre
2
LA
CONTESTATION POUR LA CAUSE DE SION
Lecture
: Apocalypse : chapitre 22 - Ésaïe
34:8
Car
c’est un jour de vengeance pour l’Éternel, Une année de
représailles pour la cause de Sion. (en anglais, la controverse de
Sion)
Quelle
est donc la controverse de Sion ? Ce n'est rien d'autre que la
contestation pour la vie de Sion. Nous n'allons pas permettre que
cette suggestion historique nous conduise à une étude des
Écritures, mais nous pouvons dire que Sion est souvent représentée
dans l'Ancien Testament comme la fiancée de l’Éternel, celle à
qui Il est marié. Nous sommes familiarisés avec cette expression la
"vierge de Jérusalem". L'histoire de Sion est une histoire
mouvementée. Sion a constamment été un sujet de contestations,
l'objet de l'envie, de la convoitise, de l'antagonisme des nations,
et toutes les nations se sont trouvées à un certain moment ou à un
autre dans une relation particulière avec Sion. L'histoire de Sion
est très significative et très suggestive du point de vue
spirituel. En fait, la contestation fut celle de Dieu avec les
nations pour la vie de Sion. La prophétie d'Esaïe rend cela très
clair. Dieu s'intéresse au plus au point à la cause de Sion, pour
la vie même de Sion. Il entre dans une contestation terrible avec
les nations sur ce sujet.
Gardons
cela à l'esprit et regardons le Nouveau Testament en considérant
l'aspect spirituel. Dans le livre de l'Apocalypse, nous trouvons la
cité sainte, la Nouvelle Jérusalem, descendant d'auprès de Dieu,
parée comme une épouse, et l'ange, prenant l'apôtre, lui parle
ainsi "Viens,
je te montrerai l'épouse, la femme de l'Agneau." (Apocalypse
21:9) L'apôtre
poursuit en disant : "Et
il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me
montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès
de Dieu..." Le
chapitre final de l'Apocalypse nous conduit dans la cité,
l'élément central en est l'arbre de vie, et du centre coule le
fleuve d'eau de la vie, et alors que cette plénitude est
considérée, l'Esprit et l’Épouse disent viens
!" Voyez-vous
ce qui est spirituellement le fil conducteur ? Ici, la contestation
pour la vie de la Sion spirituelle est finie, et la vie abondante,
triomphante, rayonnante en est la caractéristique. Tout au long de
ce livre, le Seigneur s'occupe des nations, et à la fin de ce livre,
toutes les nations sont montrées comme ayant été soumise au
jugement de Son Fils. La contestation pour la cause de Sion est
réglée une bonne fois pour toutes. On trouve finalement Sion
triomphante dans la plénitude de la vie.
Nous
en avons assez dit pour établir le fait que cette contestation est
en relation avec la vie. En fait, c'est avec cela que nous sommes
concernés en ces jours. C'est de manière spirituelle que nous
sommes aujourd'hui dans la contestation de Dieu en faveur de Sion. Si
nous prenons le sixième chapitre de l’épître aux Ephésiens, il
nous présente ce qui se passe dans le domaine spirituel. Il s'agit
d'un conflit avec les dominations de ce monde, et le reste de la
lettre rend parfaitement clair que cette contestation avec les
dominations de ce monde concerne l’Église, la vie des élus. Nous
sommes donc dans la contestation, et le problème n'est autre, et
rien de moins, que le problème de la vie.
Dans
la méditation précédente, en considérant le message du Seigneur
Jésus aux sept Églises en Asie, nous avons vu que ce qui occupe la
place prééminente en importance et en valeur pour le Seigneur
Lui-même, c'est le témoignage de la vie, non pas de la tradition
qu'ils ont eue, ni tellement du travail chrétien et de l'activité
réalisés, ni même du nombre important des choses recommandables,
et même précieuses aux yeux de Dieu, qu'il a pu y avoir, mais bien
ce qui est central et fondamental dans l'élection, l'appréciation
et le choix divins, à savoir, le témoignage de la vie. Dans le
premier chapitre de ce livre, le Seigneur nous est présenté comme
Celui qui est vivant, Celui qui était mort mais qui, maintenant, vit
aux siècles des siècles, Celui qui tient les clés de la mort et du
séjour des morts. Relevé à présent d'entre les morts, Il est
montré parmi les sept chandeliers d'or qui sont les vases de Son
témoignage. Il les juge sur la base de ce qu'Il est, Lui, le Vivant,
Celui qui a vaincu la mort. Ce qu'Il découvre et révèle dans ces
Églises est la mesure de ce qui a été perdu de Son témoignage.
Cela vaut plus à Ses yeux que ce qu'Il a trouvé parmi eux comme
intérêt, comme sollicitude, activé pour Lui-même et pour Sa
cause. Il montre les choses qui ont terni ce témoignage et les
nomme. Ces choses, il faut le dire, qui ont supplanté la pleine
expression de ce qu'Il est Lui, le Vivant. Ainsi, Il met en évidence
ce qui est pour Lui plus précieux que toute autre chose, plus que
toutes les autres choses réunies ensemble, à savoir, la vie
spirituelle en plénitude, en puissance, en manifestation, en impact
et en témoignage.
Le Seigneur veille jalousement sur
la vie
J'aimerai
revenir dans l'Ancien Testament, avec cette pensée pour montrer
d'une manière plus convaincante combien le Seigneur veille
jalousement sur la vie et quelle est Sa relation avec elle.
I
- L'arbre e vie
Il
est nécessaire de revenir au tout début de la Bible, où vous
trouverez qu'aussitôt, il y a eu cette désobéissance initiale par
laquelle le péché est entré et l'homme a perdu sa position
privilégié en relation avec Dieu. Il est sorti de l'état pour
lequel Dieu l'avait créé. La question de l'arbre de vie arrive.
Après le jugement sur le serpent, sur l'homme et sur la terre, Dieu
prend une mesure de précaution au sujet de "l'arbre de vie".
Il entreprend une sauvegarde afin que l'homme ne puisse plus avancer
sa main, qu'il ne prenne de l'arbre de vie et ne vive éternellement.
Dieu mit Ses chérubins qui agitent en tout sens une épée
flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie, afin que cet
arbre ne puisse être approché.
L'interprétation
de cela se trouve dans le dernier livre de la Bible. L'arbre de vie
au milieu de la cité de Dieu est quelque chose duquel sont exclus le
péché et la culpabilité. Plus rien n'est montré en elle qui
rappelle l'Adam déchu et la nature pécheresse. Finalement, personne
ne peut être trouvé en présence de Dieu, dans une communion
vivante avec Lui, et personne ne peut connaître la vie éternelle,
si ce ne sont ceux en qui la l'oeuvre rédemptrice du Seigneur Jésus
s'est effectivement accomplie. Le fait à relever est que dès le
commencement Dieu prit des dispositions particulières pour que
l'homme pécheur ne touche à cette vie et ne se l'approprie. Dieu ne
vouait en aucune façon un état pécheur se perpétuant
indéfiniment. Le denier chapitre de la Bible scelle à jamais ce
fait et montre que l'état de pécheur est pleinement et
définitivement réglé. L'état qui se perpétue est celui d'une
plénitude de vie parce que l'Agneau y a pourvu par Son sang répandu.
Le livre de l'Apocalypse rend clairement compte de cela. Si, au
commencement de ce livre nous pouvons lire : "A
celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son
sang...", alors,
à la fin de ce livre, nous pouvons nous trouver dans la cité,
buvant gratuitement de l'eau de la vie, et vivant dans la pleine
puissance de cette vie, non pas comme invités à boire, mais comme
vivant dans cette plénitude, parce que je présume que l'épouse qui
dit "Viens", n'est
autre que ceux qui sont invités à venir. Ainsi nous voyons tout au
début l'attitude jalouse et inflexible de Dieu et Sa sauvegarde en
relation avec la vie. Il est précieux de noter qu'Il suspend la
possession possible de cette vie jusqu’à ce que l’œuvre
puissante de la Croix ait traité entièrement cet état, qui, s'il
avait pu poursuivre, aurait perpétué un monde perdu, un monde en
dehors de l'intention divine.
II
- Abel et Caïn
Le
prochain pas dans le dévoilement de Dieu envers la vie est montré
dans Ses entretiens avec Caïn. Lorsque Caïn tua son frère Abel,
aussitôt, Dieu apparaît sur la scène. Il n'y a pas de délai
d'intervention, ce fut comme si Dieu se précipitait dans la
situation. Il y a ici, quelque chose qui Le concerne au plus haut
point. Dès que Caïn versa le sang de son frère, et que ce sang
encore chaud se répandait sur le sol, Dieu intervint : "Où
est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien
de mon frère? Et
Dieu dit: Qu’as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la
terre jusqu’à moi." (Genèse 4:9-10) Puis
regardons ce que Dieu dit à Caïn. Tandis que celui-ci est maudit,
il est aussi marqué. Quiconque le regarde voit qu'il est marqué par
Dieu, une flétrissure sur lui. Et lui, s'endurcissant autant que
cela fut possible, et étant insolent envers Dieu, doit
s'humilier et dire : "Mon
châtiment est trop grand pour être supporté". Telle
est l'attitude de Dieu envers la vie, Sa jalousie à son égard.
III
- Noé
Nous
passons à Noé. Les termes de l'alliance avec Noé nous sont
familiers, le rapport équitable entre les choses, dans cette
alliance, et l'avertissement très sévère donné à l'homme : "Si
quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera
versé..." (Genèse 9:6) Dieu tiendra les
choses de façon équitable. Aucun homme ne doit prédominer dans ce
domaine. Aucun homme touchant à cette chose précieuse aux yeux de
Dieu n'en sortira gagnant. Dieu ramènera cela à une égalité. Il
veut une réciprocité dans le domaine de la vie. Ainsi, si vous
volez un homme en lui prenant la vie, vous serez volé en
retour, vous ne serez pas gagnant. C'est un avertissement solennel.
Il montre à l'homme l'attitude de Dieu envers la vie.
IV
- Hénoc
Nous
avons, ici, dans ce domaine, une grande révélation de Dieu pour
l'homme, dans l'Ancien Testament. La pensée de Dieu, c'est la vie et
non la mort. Dieu est contre la mort et Il est pour la vie. Nous
jetons un coup d’œil en arrière et voyons Hénoc qui rompt une
longue histoire de mort : "Hénoc
marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le
prit." (Genèse 5:24) Ceci
est surprenant dans le cours des événements de l'homme déchu,
montrant ce qu'est la pensée de Dieu quand un homme entre en réelle
communion avec Lui. C'est la vie et non la mort. Cela a toujours été
la pensée de Dieu. Cela demeure la pensée de Dieu, et Il en aura
une pleine et glorieuse expression dans une compagnie constituée de
Ses propres enfants qui croient et qui seront amenés dans Sa
présence, tout comme Hénoc le fut, laquelle ne connaîtra ni la
mort, ni le tombeau.
V
- Abraham et Isaac
En
Abraham et en Isaac, nous en avons une indication supplémentaire :
lorsque Dieu a un grand projet en Son esprit et qu'Il le met en
action sur une certaine base, il faut qu'il ait les choses établis
sur un fondement où la mort ne pourra l'atteindre. Isaac est celui
qui est directement lié à ce projet, et dans ce but, pour la
réussite du projet, Isaac doit être, en type, mis au-delà du
pouvoir de la mort. Il
dot entrer dans la mort pour que celle-ci soit détruite. Ainsi,
l'intention de Dieu pourra être réalisée sur un terrain où la
mort n'est pas future mais passée. C'est la grande illustration du
dessein de Dieu reposant sur le fondement d'une vie qui ne meurt pas.
Et dans le plus grand Isaac, les projets de Dieu sont tous sur le
point d'être réalisés, sans la crainte que la mort vienne les
briser, les interrompre, parce que en Christ la mort est passée.
Elle n'est pas future.
Tout
cela est vivant, fort, et dans bien des cas, il y a des paroles
poignantes pour montrer l'attitude de Dieu vis-à-vis de la vie. Elle
est une chose très coûteuse. Ce fut infiniment coûteux pour Dieu.
Cela coûta aussi beaucoup à ceux qui furent en communion avec Dieu.
Dans tout ceci, il s'agit de la contestation pour la cause de Sion,
dans son principe, de la jalousie de Dieu dans la question de la vie.
VI
- Job
Nous
passons aussi loin que l'ordre du récit est concerné et arrivons à
Job. Ici, Satan nous est montré dans les lieux célestes, avec un
accès à Dieu. Dieu lance un défi à Satan : " As-tu
remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la
terre..." (Job 2:3) Satan
ricane et rétorque :" Peau
pour peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa
vie. Mais
étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr
qu’il te maudit en face." Remarquez
combien la question de la vie est liée à ce défi, mais quelle
subtilité en cela. Dieu donne la permission à Satan de toucher Job.
Il peut toucher son corps, il peut toucher sa famille, ses biens et
tout ce qu'il possède, cependant avec une restriction
: "...seulement
épargne sa vie." Ici
encore, c'est la jalousie de Dieu pour la vie. Satan commence à
agir, et subtilement il oppresse et il oppresse dans tous les
domaines, par tous les moyens, cherchant à toucher la vie
indirectement, parce que cela ne lui est pas permis directement. Par
des voies détournées, il agit sur Job pour qu'il rompe avec Dieu en
Le maudissant, pour que sa vie soit perdue, que sa vie soit
détruite. (la suggestion de sa femme peut avoir été de rompre
avec Dieu et de se suicider)Pour comprendre le livre de Job, il faut
que nous discernions que c'est une contestation pour la vie. Il a été
dit que c'est une contestation à propos de la foi, mais cela est un
facteur relatif. L'enjeu réel est celui de la vie. Nous verrons
l'élément de la foi plus tard, mais ce qui est montré ici, c'est
la jalousie de Dieu pour la vie. Job est plongé dans de grandes
détresses, mais la maillon de la vie n'est jamais rompu et le
résultat est une vie triomphante. Nous y voyons plénitude et
victoire. A la fin, tout nous parle de vie.
Nous
sommes parfois tout près de nous effondrer sous la pression, les
peines, les tensions et les épreuves. Lorsque l'ennemi nous oppresse
pour étouffer notre vie spirituelle, par notre corps, par notre
pensée, par les circonstances, nous sommes projetés souvent bien
bas, comme Job. Nous avons nos questions, nous sommes abattus et près
de désespérer. Oui, chaque cœur connaît sa propre histoire, de la
manière où cela peut aller loin vers l'obscurité, même lorsqu'il
s'agit de Dieu, de Sa sagesse, de Son amour, de Sa fidélité. Mais
parce que Dieu est jaloux en faveur de la vie et qu'Il en est le
Gardien (nous ne parlons pas ici de la vie naturelle et physique) ,
le résultat est toujours un élargissement par rapport à ce que
nous avions auparavant. Nous émergeons toujours avec un
accroissement. Dans une moindre mesure, c'est toujours Apocalypse 20
après chaque conflit.
VII
- L'Exode
Nous
pensons à l'histoire d'Israël et à son affranchissement de
l'Egypte, et une fois encore, tout est centré sur le problème de la
vie et de la mort. Dieu conduit tout droit vers ce qui est le plus
important : le problème final de la vie et de la mort. Le Seigneur
a, de plus, Sa propre voie, Ses propres ressources, pour que, bien
que la mort soit sur le point d'agir, de ruiner, de tout dévaster
dans le pays, Son propre peuple en soit préservé et qu'il soit en
vie par le sang. La vie des Siens est placée sous Sa propre
sauvegarde. Il prend des mesures pour la vie des Siens, et si la vie
des Siens nécessite le châtiment d'une nation, quand bien même ce
châtiment serait sévère, Il prendra cette voie. Dieu ne regarde
pas lorsqu'il s'agir de Son peuple. Sa jalousie pour la vie est mise
nettement en évidence par toutes ces choses.
VIII
- La loi de la vie selon le Lévitique
Je
n'ai guère besoin de remettre dans votre mémoire ces passages de
l'Ecriture, dans le Lévitique par exemple, concernant l'attitude du
Seigneur envers la vie. Il interdit le peuple de manger le sang, car
le sang c'est la vie et la vie est dans le sang. "Celui
qui mangera du sang d'une espèce quelconque, celui-là sera
retranché de son peuple." (Lévitique 7:27) Telle
est la sauvegarde de la vie par le Seigneur. La vie est sacrée à
Ses yeux. La vie est Sa prérogative. L'homme ne doit pas se
l'approprier pour lui-même. Il ne doit pas la prendre et la faire
sienne. La vie est le domaine réservée de Dieu et elle doit
toujours être regardée comme sacrée pour Lui. A cela, il faudrait
ajouter beaucoup de choses, mais nous ne poursuivrons ici qu'avec
l'aspect considéré présentement.
Toutes
les choses que nous récapitulons ici nous conduisent principalement
à ce fait : la vie est sacrée pour Dieu et Il est intensément
jaloux en ce qui la concerne. Oui, la vie et non pas la mort,
constitue la volonté divine. Encore une fois, le péché et la mort
sont inséparables, comme le sont également la justice et la vie.
L'Ancien Testament est un type terrestre de la vie céleste. Tout
cela nous éclaire et nous montre que ce qui est représenté
dans l'Ancien Testament est l'attitude de Dieu envers la vie. Ce qui
est représenté initialement par la vie terrestre de l’homme,
c'est-à-dire la vie de l'âme, n'est d'une manière figurative, en
type, qu'une ombre de la dispensation à venir. Dans cette
dispensation, la vie divine serait donnée à l'homme.
Une
vie qui est éternelle
Ainsi,
lorsque nous arrivons à la nouvelle dispensation, nous voyons que ce
n'est pas simplement la vie de l'âme humaine, de la vie physique, de
la vie de l'homme, comme ici sur la terre, qui est en vue. Il s'agit
d'une autre vie, appelée vie éternelle "...moi,
je suis venu afin que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en
abondance." (Jean 10:10) C'est
bien sur cette vie-là que Dieu se présente comme étant aussi
jaloux. Cette vie-là est bien la pensée par excellence du Seigneur.
L'Ancien Testament, nous l'avons dit, est un type terrestre ou
représentation de la vie céleste. S'il n'était question de mort
physique, si la question au bout du compte ne portait que sur la
perte de la vie physique, et si c'était là tout ce qui importait,
je ne comprendrais pas pourquoi toute cette agitation, tout cet
affairement partagé à son sujet. Mais l'accent dans l'Ancien
Testament réside dans le fait qu'il est annonciateur de quelque
chose de plus grand, qu'il est représentatif et qu'il illustre une
autre vie. Il ne faut pas parcourir longtemps le Nouveau Testament
pour se rendre compte que ce qui est la contestation de l'Ancien
Testament, la vie même, est transposé dans un autre domaine : celui
de la vie spirituelle de l'homme, de la vie éternelle. Cette
contestation se porte dans deux directions : premièrement, l'homme
possédera-t-il cette vie ou non ? Deuxièmement, cette vie une fois
possédée, aura-t-elle toute la liberté de se manifester qu'à son
expression finale, ou sera-t-elle étouffée, contrecarrée, mise en
échec et entravée ? Telle est la contestation. Il s'agit encore de
la vie, exprimée à présent non à partir d'ombres ou de types mais
bien dans sa réalité.
L'assaut
permanent contre la vie
Ainsi
nous voulons voir pour quelques instants, dans le domaine de la
réalité, l'assaut de la mort sur ce qui est de Dieu. Nous pouvons
rependre le exemples cités dans cette perspective et ainsi avoir une
illustration de ce conflit. Parcourons cela ensemble.
Adam. Qu'est-ce
qui était en vue avec Adam ? Sans aucun doute la chose suprême pour
lui, c'était la vie, l'arbre de vie. Il ne possédait pas ce que
l'arbre représentait, mais cela était en vue, c'était pour lui. La
typologie indique clairement que la pensée de Dieu pour l'homme
était, finalement, qu'il possède la vie éternelle. "...Empêchons-le
maintenant d'avancer la main, de prendre de l'arbre de vie, d'en
manger et de vivre éternellement." (Genèse 3:22) Ainsi
donc, Dieu avait toujours en vue pour l'homme la vie éternelle, mais
pour l'homme conforme à Sa pensée. La grande chose en vue pour Adam
était la vie éternelle dans une communion vivante avec Dieu.Satan
porta un coup à cet état de choses, dans le but de contrecarrer
cette vie, et il y parvint temporairement. Adam perdit l'état où il
se trouvait à cause du péché. Paul nous dit ceci : "...tous
meurent en Adam..." (1 Corinthiens 15:22). Ce
fut l'assaut sur ce qui était de Dieu, l'assaut de la mort.
Abel. La
même chose se vérifie dans le cas d'Abel. Abel était un homme
spirituel, un homme reconnaissant les notions fondamentales de la
vérité, vivant en relation avec Dieu, le sang étant la base
essentielle pour cette communion avec Dieu. Ainsi Abel représentait
le témoignage de Dieu sur la base de la vie qui triomphe de la mort,
et Satan, par le moyen de Caïn, frère d'Abel, arriva à supprimer
ce qui était de Dieu.
Abraham. Lisons
le chapitre 15 de la Genèse. Il y a, je pense, pas d'autre
explication concernant cette frayeur et cette grande obscurité, que
le fait qu'Abraham, à ce moment-là, entrait dans une nouvelle
relation avec Dieu au sujet d'un peuple qui porte Son nom, un peuple
qui échapperait à l'emprise de la mort. Car Dieu à ce moment
précis, va s'entretenir avec Abraham concernant sa descendance en
captivité. Celle-ci, après quatre cents ans sera délivrée par une
main forte. Juste avant que cette vision rassurante lui survienne,
là, près de l'autel, des animaux partagés, du sang répandu, une
frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir.
Dans
une moindre mesure, beaucoup d'enfants de Dieu connaissent quelque
chose de cette expérience. Lorsque Dieu est sur le point d'accomplir
une chose nouvelle, de donner une plus grande révélation, de
S'exprimer d'une manière vivante parmi Son peuple, ils traversent un
temps de grande frayeur et de grande obscurité. Ils s'approchent de
cette chose nouvelle du Seigneur en ressentant que toute vie, toute
lumière, toutes forces sont parties et que la vie ne semble plus du
tout être leur expérience. Peut-être connaissez-vous quelque chose
de cela. Certains d'entre nous avons quelque peu expérimenté cela.
Alors que nous approchons de l'heure où une parole qui aura une
grande conséquence pour Son peuple, est sur le point d'arriver de la
part de Dieu, nous traversons un temps de frayeur et de grande
obscurité : quelque chose de profond et de terrible, intangible,
mais mauvais. C'est la mort cherchant à engloutir ce que Dieu est
sur le point de mettre en œuvre. C'est la mort cherchant à dévorer
cet enfant dès qu'il naîtra. C'est une vieille histoire.
Job. La
même chose est vraie de Job, comme nous l'avons vu. C'était
l'assaut de l'esprit de la mort sur ce qui représentait Dieu.
Esther. Nous
passons au livre d'Esther qui nous est familier, et où se trouve
présentée la grande illustration du complot, du stratagème, du
mauvais dessein contre la vie du peuple de Dieu, ayant pour objectif
d'engloutir ce peuple dans la mort et de le détruire. C'était le
complot de Haman. Encore un fois, c'est l'assaut sur la vie de ce qui
procède de Dieu. Vous voyez à nouveau la jalousie de Dieu
s'exprimer dans cette circonstance.
Le Seigneur Jésus. Allons
directement au Nouveau Testament et venons à notre Seigneur Jésus,
car Il rassemble tout en Lui-même. Il est le dernier Adam. Il est
plus grand qu'Abel. Tous les types de l'Ancien Testament sont
rassemblés en Lui. Mais souvenez-vous qu'à Sa naissance même, fut
déclenché un affreux dessein de mort. L'intention du diable était
de Le détruire dès Sa naissance
Nous
devons passer plus loin, bien des années après, car nous n'avons
pas d'indication touchant les choses qui ont concerné Sa vie,
jusqu'à ce que nous le trouvions dans le désert. L'explication de
Ses tentations dans le désert est qu'elles étaient des assauts sur
Sa vie. Par des moyens variés, par des subtilités appropriées,
l'intention était bien ciblée. Toutes ces choses avaient pour
objectif de provoquer la rupture de Son union avec Son Père, de le
faire sortir de Sa base pour l'amener dans un domaine où Il pouvait
être atteint. Nous devons bien voir que même Lui, s'il S'était
jeté du haut du temple, étant en pleine contradiction avec la
volonté de Son Père, ou s'Il avait, selon l'objectif de l'ennemi
pour éprouver Dieu, chercher à le tenter au lieu de garder Sa
confiance en Lui, Il n'aurait pas été sauvé par les anges
mentionnés par Satan, qui cite les Écritures. Les anges ne sont pas
tenus de prêter leur aide à un homme à une femme qui, par
présomption, tenteraient Dieu, alors qu'ils sont appelés à croire
en Lui. Le Seigneur Jésus nous a montré cela par Sa propre vie. Ces
tentations furent un triple assaut contre Sa vie.
Pus
du désert, Il alla à Nazareth, où Il ouvrit les Écritures. Cela
eut pour résultat qu'Il fut amené au sommet de la colline sur
laquelle leur ville était bâtie en vue de le précipiter en
bas. Un peu plus tard, les Juifs se saisirent de pierres afin de Le
lapider. Il leur posa la question : "Pourquoi
cherchez-vous à me faire mourir ?" (Jean 7:19) Que
mettait cette question en évidence ? "Vous
avez pour père le diable... il a été meurtrier dès le
commencement..." (Jean 8:44) Le
Seigneur Jésus déclare ce qu'il y avait derrière. Il discerne
qu'en cela il y a plus qu'une opposition humaine, plus qu'un
antagonisme de cet ordre. Il
désigne le diable comme le meurtrier, celui qui s'insurge contre Sa
vie. Nous le suivons jusqu'au lac où la tempête fait rage au point
que ceux qui sont familiers avec de telles tempêtes craignaient pour
leur vie. Etant réveillé par eux, le Seigneur se leva, et en termes
identiques à ceux qu'Il utilisait en chassant les démons, Il
réprimanda le vent, déclarant à la mer : "
Silence !Tais-toi !", et
la tempête s'apaisa, montrant que derrière elle d'autres forces
agissaient, cherchant à l'anéantir. Nous l'accompagnons ensuite
dans le jardin, jusqu'à la Croix. Qui connaîtra quelque chose de ce
conflit mortel avec les puissances des ténèbres ? Tout cela est
l'assaut de la mort sur ce qui est de Dieu.
L’Église. Des
choses semblables arrivent dans l'Eglise. Il ne faut pas longtemps
avant qu’Étienne ne soit lapidée et Jacques exécuté.Puis Pierre
est emprisonné dans le même but, mais il fut merveilleusement
délivré parce que Dieu avait encore d'autres choses à faire avec
lui. Paul s'est trouvé souvent en danger de mort, désespérant
parfois de conserver la vie. C'est un combat contre la puissance de
la mort. Puis se furent des persécutions terribles, dans lesquelles
des dizaines de milliers de chrétiens furent appelés à donner en
témoignage leur vie qu'ils n'estimaient pas plus précieuse que leur
mort. Cela s'est poursuivi. Nous sommes dans cette continuation,
peut-être pas dans une période de persécution ouverte, mais ne
connaissons-nous pas quelque peu de cet esprit de la mort ? Oui,
assurément !
Tout
cela est très réel. Il s'agit de la contestation à cause de Sion.
C'est la bataille pour la vie du peuple de Dieu. Que le Seigneur nous
donne de saisir dans nos cœurs la vraie nature du conflit dans
lequel nous nous trouvons. Nous avons peut-être peint un sombre
tableau, mis en avant un aspect lugubre, nous avons été plutôt
fermes et sévères, mais si vous n'êtes pas à même en ce moment
par votre propre expérience d'entrer dans ce que nous avons dit,
vous arriverez à ce constat si vous continuez avec le Seigneur.Vous
entrerez très concrètement dans cette contestation à cause de
Sion. Je désire vivement que nous voyions cela plus clairement, que
nous le reconnaissions de manière plus effective. Nous ne pourrons
jamais chercher le Seigneur de manière adéquate en relation avec ce
conflit et entrer en ligne avec Son intention qui est de vaincre,
d'être pour Lui l'instrument dont Il a besoin et qu'Il désire que
nous soyons, jusqu'à ce que nous soyons pleinement conscients de la
nature de la contestation. Je me demande si le peuple de Dieu est à
certains moments conscients de cette contestation et si sa prière
est toujours un véritable indice de sa compréhension à ce égard.
Je crois que si vous et moi étions convenablement avertis,
pleinement conscients de l'enjeu formidable qu'il y a, nous ne
pourrions plus formuler de simples prières. Nous ne pourrions plus
permettre à de simples mots de sortir de nos bouches, alors que nous
appelons cela prier. Nous nous jetterions sur nos faces, étant dans
un très grand conflit, du côté de Dieu contre la menace du diable
qui cherche à dévorer la vie du peuple de Dieu. Nous ne prierons
jamais ainsi à moins que nous soyons réellement conscients de
l'importance de l'enjeu.
Tandis
que nous pouvons connaître cela de manière spirituelle, il est
nécessaire pour nous que nous prenions conscience de ce qui nous
arrive et de sa signification. L’explication de beaucoup de
lourdeurs et de beaucoup d'expériences difficiles , n'est pas
simplement le fait que nous ayons mangé un repas indigeste ou que
nous ne nous sentions pas trop bien, et qu'ainsi nous sommes
incapables de prier comme nous le désirerions. Non, il n'est pas
simplement question de quelque maladie physique dont nous souffrons.
On ne peut pas l'expliquer de façon naturelle. Derrière cela se
trouve si souvent une autre puissance. Nous pouvons nous trouver
malades dans nos corps pour une raison qui n'a pas d'explication
naturelle. Notre énergie même et notre vitalité, physique ou
mentale, peuvent être sapées et nous disons que nous sommes
fatigués, mais il y a une autre explication à cela. L'ennemi se
réjouit de ce que nous justifions ces choses par des raisons toutes
humaines, alors que nous devrions prendre conscience du fait que
l'enjeu est bien plus grand. Demandons-nous quelle est la tendance de
cette chose, quel en est l'effet ? Est-ce pour détruire notre vie de
prière ? Cela contribue-t-il à nous affaiblir, à nous rendre
inutile pour le Seigneur ? S'il en est ainsi, sommes-nous sur le
point de l'accepter ? C'est la question ! Beaucoup de choses qui
semblent parfaitement naturelles ne devraient pas être acceptées
par le peuple de Dieu. Nous avons besoin de tout éprouver, de
vérifier si, après tout, la chose est entièrement naturelle et si
rien n'est caché derrière ces faits. S'il vous plait, ne voyez pas
le diable avec des cornes, une queue et une fourche ! Il se
dissimule, il couvre ses traces. Il vient à vous de manière
imperceptible, en sorte que vous êtes souvent prêt à expliquer
tout le trouble de manière naturelle, alors que cela dissimule autre
chose. Son but absolu est de vous disqualifier sur le plan spirituel.
Nous devons prendre conscience de l'importance de l'enjeu pour le
peuple de Dieu aujourd'hui, et cela n'est rien de moins qu'une
question de vie ou de mort.
Allez
donc avec des frères et des sœurs dans d'autres pays , où la force
consécutive à la communion fraternelle et au témoignage dont nous
jouissons n’existe pas, allez vers ces endroits dépouillés où il
y a des activités diaboliques et vous réaliserez quelque peu de ce
que signifie la mort spirituelle. Alors vous saurez qu'il s'agit
d'une bataille, et que l'enjeu est la vie, votre vie même. Je
voudrais parfois que nous puissions être baptisés dans cette
situation-là, une seule heure, pour l'amour de nos frères qui sont
ainsi exposés. Oh ! Que nous puissions entrer dans une relation
vivante avec ceux qui sont dans le combat de la mort, dans toute son
expression, dans les champs missionnaires éloignés ! Nous ne
pourrions plus prier avec passivité. Nous ne pourrions plus
prononcer de simples phases et faire de simples requêtes. Nous
serions jetés dans une angoisse devant Dieu pour la cause de Son
témoignage.
Reconnaissez-vous
ce qui est en train de se passer actuellement ? Pour l'ennemi, peu
lui importe le nombre de ce que nous appelons églises, le nombre de
prédications et de pieuses adorations. Je ne pense pas qu'il
considère combien nous sommes orthodoxe dans nos doctrines, de ce
que nous appelons la saine doctrine. Ce à quoi il s'oppose
farouchement, c'est la vie. En beaucoup d'endroits, pour autant que
dans la prédication et les choses dites, on ne peut trouver aucune
faute, il n'y a néanmoins aucun signe de vitalité. Il n'y a pas
d'énergie produite, pas d'impact, pas d'action dans les gens,
manifestant le témoignage du Seigneur ressuscité, agissant en
vainqueur contre les forces du mal. L'ennemi les maintient sans faire
de bruit, gentiment, confortablement, dans leur mort spirituelle.
Oh
! Puisse le Seigneur nous mettre dans une nouvelle position en
relation avec cette terrible contestation qui est une question de vie
ou de mort. Que le Seigneur fasse pénétrer cela dans nos cœurs.
à
suivre