samedi 30 mars 2013

EN CE JOUR-LA VOUS CONNAÎTREZ

15  Si vous m’aimez, gardez mes commandements.
16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
18  Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.
19  Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi.
20  En ce jour–là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous.
21  Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. (Jean 14)

    L’affirmation du Seigneur, dans ce passage, qui est importante (en tout cas pour moi) est : ‘’vous me verrez car je vis et vous vivrez aussi.’’ Les disciples sont bien vivants à ce moment-ci et malgré cela le Seigneur leur promet une vie : ‘’vous vivrez’’ Cette affirmation est très importante car le Seigneur les interpelle afin de les préparer à recevoir cette nouvelle création qui va surgir de l’œuvre de la croix. Il est vrai qu’à cet instant, ces paroles doivent être bien mystérieuses à comprendre. C’est pour cela sûrement que le Seigneur ajoute : ‘’en ce jour-là…’’
    En premier nous devons méditer sur ce : « VOUS ME VERREZ ! » Dans Jean 12, lorsque ces quelques Grecs ont voulu voir Jésus, le Seigneur a répondu aux deux disciples qui lui ont fait connaître leur demande, par la parabole du grain de blé tombé en terre. Il conclut verset 32 : « Quand j’aurais été élevé de la terre, j’attirerai tous (les hommes) à Moi ! Jean explique : « Il disait cela pour indiquer de quelle mort Il devait mourir. » Pour voir Jésus, le voir réellement, même pour ceux qui l’ont suivi, il n’y a plus qu’une seule condition : Le voir à la croix ! C’est là, que nous pouvons connaître qui Il est vraiment ! Mais cela ne suffit pas car il est ressuscité ! La croix est la porte qui mène à la révélation du Ressuscité !
    Paul, qui n’avait jamais suivi le Seigneur, durant son ministère a vu le Seigneur sur le chemin de Damas. Il a vu le Fils de Dieu ressuscité, glorieux, ainsi sa vie a été définitivement bouleversée. Ce jour-là, il a perdu sa vue naturelle et par l’imposition des mains d’Ananias, il a pu recouvrer la vue, une vue différente de celle du rabbin qu’il était. Plus tard, il écrira dans Galates au chapitre premier : 

15  Mais, lorsqu’il plut à celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce,
16  de révéler en moi son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les païens…..

    Il expliquera, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens qu’il a été ravi jusqu’au troisième ciel, dans le paradis pour entendre des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. Il a vu le Seigneur et a reçu la grâce de pouvoir accomplir l’œuvre pour laquelle il a été choisi. Nous pouvons, nous aussi, à la mesure de notre appel VOIR le Seigneur dans Sa gloire, pour notre équipement au service dans lequel nous sommes appelés. C’est ce qui s’est passé à la Pentecôte pour Ses disciples. Ils ont VU le Seigneur !!
    Regardons cette autre parole du Seigneur, que nous trouvons aussi dans ce discours : Le Jour ou Ce Jour-là. C’est une expression empruntée au langage des prophètes pour annoncer la consommation de toutes choses. Dans le contexte qui nous occupe, en ce Jour-là, représente toute l’œuvre de la croix mise au bénéfice de la nouvelle humanité, confirmée par l’envoi du Saint-Esprit. Ce jour-là, c’est l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte. Ce jour-là, les disciples ont réellement vu le Seigneur, par les yeux de leur cœur ! .
    Cet enseignement, le dernier avant Sa Passion, a commencé par l’acte merveilleux du Seigneur lorsqu’Il s’est ceint de ce linge qui est le vêtement des esclaves, pour laver les pieds de Ses disciples. Il a d’abord ôté Son (ou ses) vêtement. Le vêtement est, dans la Bible, le symbole de la dignité, du rang de celui qui le porte. C’est très parlant pour chacun de nous. Nous voulons servir sans nous débarrasser du vêtement de notre dignité afin de revêtir celui d’esclave. C’est une action sublime de notre Seigneur pour Ses disciples et quel témoignage pour nous ! C’est sur cet acte d’humilité absolue que les dernières exhortations du Seigneur vont pénétrer le cœur de Ses disciples étant fondées sur cet acte d’amour merveilleux.
    Plus tard, après la Pentecôte, lorsque les disciples ont enfin ‘’connu’’, combien ont-ils pu apprécier ce dernier acte d’amour du divin Maître ! Cet ultime enseignement du Seigneur est devenu efficace pour laver leurs pieds pendant l’exercice de leur ministère. L’acte de Jésus dans Jean 13 est devenu cet enseignement qui prépare les cœurs à un service efficace, dans l’humilité et dans l’amour. (celui décrit dans 1Corinthiens 13)
    Il a pris cette position d’esclave car ses disciples se disputaient pour savoir qui était le plus grand nous rapporte Luc dans son Évangile. (Luc 22.24) C’était une question récurrente chez les disciples car Luc, Mathieu et Marc racontent que cette question a déjà été abordée. (Luc 9.46, Mathieu 18.1-4, Mac 10.35-45) Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus commence à les enseigner en disant :

12  Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez–vous ce que je vous ai fait ?
13  Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.
14  Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;
15  car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

    Quelle grande et belle leçon ! C’est le Maître et Seigneur qui leur a lavé les pieds ! Il ajoute ‘’Je (le) suis’’ Dans le texte grec, Jésus dit ‘’Je suis.’’ C’est le Nom de Dieu révélé à Moïse en Exode 3.14 lorsqu’Il lui apparaît dans le buisson ardent. Après avoir accompli le service de l’esclave, Il affirme Sa véritable identité, qui Il est vraiment ! C’est Dieu le Fils de toute éternité ! Je ne pense pas qu’ils aient vraiment réalisé la portée de cet acte jusqu’à la venue de l’Esprit sur eux, à la Pentecôte.
    ‘’Vous vivrez !’’ Jésus affirme que le Saint-Esprit qui demeure auprès d’eux et qu’ils ‘’connaissent’’ bien, sera en eux. Il ajoute : ‘’Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.’’ Il les prépare à la venue de l’Esprit en eux ce qui sera leur nouvelle intimité avec le Père et le Fils par l’Esprit. Certaines versions traduisent : ‘’il demeure avec vous et il est en vous.’’ Je ne crois pas cette traduction correcte, car Jean, au chapitre 7 de son Évangile, et verset 39, affirme que ‘’l’Esprit n’était pas encore car Jésus n’avait pas encore été glorifié.’’ Le Seigneur affirme aussi dans Jean 16.7 : ‘’mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.’’
    Le Saint-Esprit a toujours été sur la terre car il est déjà mentionné dans Genèse 1.2. Il a toujours agi dans, avec et sur les hommes. Il a toujours accompagné les hommes. Abram qui n’était pas encore Abraham, a été choisi par Dieu. Je suis persuadé que c’est par l’Esprit qu’il a entendu la voix de l’Éternel. La puissance de l’Esprit de Dieu venait sur des hommes choisis, pour des actions, des prophéties, des miracles, mais il ne restait pas en permanence dans le cœur de ces hommes. Les prophètes étaient oints de cet Esprit pour l’œuvre à laquelle ils étaient appelés. Les grands hommes de Dieu de l’Ancien Testament pouvaient servir avec la puissance de l’Esprit, mais il n’était pas encore en eux. Ce JOUR n’était pas encore arrivé, mais l’Esprit de Dieu était malgré tout à l’œuvre.

20  En ce jour–là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous (Jean 14)
23   En ce jour–là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom.
24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite (Jean 16)
………………………
26  En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous ;
27  car le Père lui–même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.
28  Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père. (Jean 16)

    Vous connaîtrez. C’est la première vérité que leur dévoile le Seigneur, vérité qui n’a pas dû avoir un impact trop fort sur eux. Ils devaient pressentir que quelque chose de grand allait se produire, mais, je pense que leur entendement était encore voilé par les traditions et leur arrière-plan d’hommes ayant vécu sous la Loi. Vous connaîtrez que Je Suis en mon Père, que vous êtes en Moi et que Je suis en vous.
    Nous savons que ce verbe connaître en grec implique une relation très profonde et la jouissance d’une intimité constamment renouvelée. C’est une connaissance fondée sur une expérience personnelle. Il ne s’agit pas d’apprendre par le témoignage de personnes, par de la lecture ou même pas par un enseignement, mais par une communion intime, profonde et constante avec notre Maître. Il se révèle à nous par le Saint-Esprit !
     L’expérience des autres membres de Christ ne me donnera jamais cette intimité avec le Seigneur. Ma part ne peut être vécue par personne d’autre que moi. Je peux être encouragé, interpellé par le témoignage d’hommes et de femmes de Dieu, mais leur expérience est pour eux. La mienne ne dépend que de ma consécration, de mon intimité, de ma communion, de ma sanctification de ma volonté à connaître Celui qui m’a sauvé. Ce sont des choses qui ne s’apprennent qu’en les vivant soi-même.
    Par cette expérience personnelle, je connais que Jésus est dans le Père, que je suis, moi-même en Christ et que Christ est en moi. Cette connaissance ne peut venir que dans la vie de l’intimité avec mon Dieu et par la révélation de l’Esprit en moi. La communion avec notre Dieu se cultive ! C’est la part de chacun !
    Ce jour de l’envoi de l’Esprit est le début de la nouvelle ère qui aura son apogée au retour du Seigneur. Ce Jour-là, la pleine connaissance de l’enseignement, donné par le Maître a pu être établie par le Saint-Esprit dans les cœurs de Ses premiers disciples. Il en est de même pour nous. Nous lisons cet enseignement (ou tout autre partie de la Parole) et le Saint-Esprit nous le révèle au plus profond de nos cœurs. La Parole devient vie en nous.
   Nous pouvons être enseignés par des frères sur ces vérités fondamentales, les connaître intellectuellement et ne jamais les vivre, si nous ne nous maintenons pas dans la communion avec notre Seigneur. Le Saint-Esprit donne la révélation nécessaire pour vivre de notre nouvelle vie, la vie de résurrection. Nous pouvons vivre et dépendre de cette vie de résurrection, par l’Esprit de Christ en nous. C’est l’Esprit de sainteté qui a ressuscité Christ ! Ce même Esprit est en nous ! C’est l’Esprit de sainteté qui a ressuscité Christ et l’a établi Fils de Dieu avec puissance par cette résurrection ! (Romains 1.4)
    Par ce même Esprit Jésus s’est offert Lui-même à Dieu, sans tache, pour nous ! Il est bon de réfléchir à tout ce qui est écrit dans le saint Livre au sujet de ce Saint-Esprit qui habite en nous par la grâce immense et merveilleuse de notre Père. Je pense que nous n’avons pas vraiment conscience de toutes ces choses. Nous avons besoin de grandir dans ces vérités si profondes et essentielles pour notre marche ici-bas.

    Vous ne m’interrogerez plus sur rien. C’est le Saint-Esprit, répandu depuis le jour de la Pentecôte,, qui conduit dans toute la vérité car il prend de ce qui est à Jésus et il l’annonce aux disciples. Il conduit dans toute la vérité, ses paroles ne seront pas de lui–même mais il parle de tout ce qu’il a entendu du Seigneur pour le révéler aux disciples. (Eux et nous) Il annonce les choses à venir. Il prend de ce qui est à Jésus et qui vient du Père pour nous le donner et nous nourrir spirituellement. Nous n’avons plus d’interrogation, si nous sommes dans cette dimension de communion par le Saint-Esprit. Nous savons ce qu’il faut demander car la Parole est révélée dans nos cœurs par le Saint-Esprit…Si nous obéissons, si nous cultivons cette communion de Christ en nous, par l’œuvre de l’Esprit. Nous avons toujours notre part à accomplir pour vivre selon la volonté de notre Père.
    SI nous cultivons cette communion avec notre Seigneur par le Saint-Esprit, c’est-à-dire dans son obéissance absolue, nous pouvons demander dans le Nom du Seigneur. Il est sûr que notre demande sera exaucée car elle est fondée sur les promesses de la Parole que l’Esprit nous révèle, promesses dont notre Père est le Garant. Même si nous devons attendre des années ou plus, l’exaucement viendra, car Dieu est fidèle et ce qu’Il promet, Il le tient toujours.

    Vous demanderez en mon Nom……car le Père Lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que Je suis sorti de Dieu. 

    Car le Père Lui-même vous aime ! C’est extraordinaire, nous sommes aimés du Père parce que nous avons aimé le Fils et nous croyons qu’Il est sorti de Dieu. Si nous croyons, c’est l’œuvre de l’Esprit en nous. Si nous sommes sauvés, c’est parce que le Père a envoyé des ouvriers dans la moisson que nous étions. Tout vient de Lui, nous croyons à cause de Son amour révélé dans nos cœurs. Cet amour a transpercé nos cœurs par la révélation de l’Esprit. Par cet Esprit nous avons eu cette conviction profonde de péché qui nous a menés à la repentance et à la nouvelle naissance. Tout est venu du Père. Il nous prouve Son amour, nous l’aimons, étant confondus, accablés par la connaissance de notre nature révélée par le Saint-Esprit et en retour nous avons cette promesse : ‘’Vous demanderez en mon Nom.’’ Jésus ajoute : ‘’Je ne dis pas que je prierai le Père pour vous.’’ L’amour du Père est suffisant et Jésus n’a pas à prier pour nous car nous sommes aimés. L’amour que nous avons pour le Seigneur nous ouvre le cœur du Père.
    Il est écrit ailleurs qu’Il (Jésus) est toujours vivant pour intercéder (Hébreux 7.25) Dans le contexte, il s’agit de ceux qui s’approchent de Dieu en vue de leur salut. Sa dignité de Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek Lui donne le pouvoir de sauver ceux qui s’approchent de Lui, par Son intercession souveraine. Elle est fondée sur le Sang de l’Agneau de Dieu, le sacrifice perpétuel non renouvelable.
    Il est aussi écrit dans 1 Timothée 2.5 que l’Homme Jésus est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, personne d’autre peut avoir cette dignité. C’est Lui, l’Homme ressuscité, qui est notre Médiateur. Sa médiation est, bien sûr, fondée sur son œuvre accomplie à la croix, œuvre qui nous justifie devant le Père.
   Nous avons un autre passage dans Romains 8 qui dévoile l’action de notre merveilleux Seigneur, ce qu’il nous a donné et Son action pour nous auprès de Père. Nous sommes prédestinés à être semblables à l’image de Son Fils. Nous sommes appelés, justifiés, et, même glorifiés ! Quelle grâce ! Il est ressuscité, assis à la droite de Dieu et Il intercède pour nous !
    Revenons à Jean 16. Le Seigneur affirme à Ses disciples : ‘’et je ne dis pas que je prierai le Père pour vous…’’ car le Père Lui-même vous aime. Si nous aimons le Seigneur et que nous croyons qu’Il est sorti de Dieu, l’amour du Père nous est garanti. Cet amour pour le Fils, nous ouvre le cœur du Père et le Seigneur ne prie pas ou plus pour nous ! Ce n’est plus nécessaire car le Saint-Esprit répandu dans les cœurs des disciples de tous les temps nous unit de cet amour avec notre Seigneur. La prière du Seigneur n’a plus besoin d’être car nous devenons un avec Lui. Nous faisons qu’un avec le Seigneur et nous sommes au-delà de la prière du Seigneur et par cet amour nous sommes toujours devant le Père. Par la foi, nous ne sommes plus qu’un avec le Seigneur devant le Père, par la puissance de l’Esprit.
    Si nous sommes dans cette attitude de communion parfaite avec notre Seigneur, l’Esprit intercède à travers nous par des soupirs inexprimables, pour tous les saints. C’est cette intercession décrite dans Romains 8 qui devraient être la norme de notre vie de prières pour l’Eglise. Unis au Seigneur par l’amour, qui nous tient devant le Père, et le Père qui connaît les besoins de Ses saints, sonde nos cœurs par le Saint-Esprit.
    Pour conclure cette brève méditation, lisons ces deux affirmations de notre Seigneur :

16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ;  (Jean 14)
 .....................................
26  En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous ; (Jean 16)

    Dans Jean 14, c’est la promesse de l’envoi de l’Esprit, le Consolateur, Celui qui nous guide et qui peut convaincre le monde de péché de justice et de jugement.
    Dans Jean 16, c’est la position du disciple vivant dans le Fils et le Fils vivant en lui, qui donne la communion avec le Père, sans la prière du Fils.
   Voilà quelques pensées sur ces perles que nous trouvons dans l’enseignement de notre Maître ! Que chacun puisse aller plus loin dans la vision de notre merveilleux Seigneur !!

jcb

mercredi 27 mars 2013

La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ par T. Austin-Sparks (deuxième partie)

Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS 

Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS
Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX  GALATES
Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX  EPHESIENS
Chapitre Onze - Dans l’Épître aux  PHILIPPIENS
Chapitre Douze - DANS L’Épître AUX  COLOSSIENS

Chapitre Sept - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS

    Nous avons vu dans ces messages, que chaque livre du Nouveau Testament contient un aspect particulier de Christ qui est présenté à l'Église pour cette dispensation. Chaque auteur, dans sa compréhension de Christ, a ce fardeau et une urgence, et lorsque nous avons lu tous ces écrits, nous avons une présentation très complète de notre Seigneur. Il y a néanmoins, un autre aspect très riche et très utile. C'est aspect est que chaque document est ce qu'il est en valeur parce qu'il s'applique au contexte pratique actuel. Ce sont les situations auxquelles ces messages s'adressent qui font ressortir la multiple plénitude de la mission, signification et message de Christ. L'histoire, aussi bien temporelle que spirituelle, rend le Christ si nécessaire mais aussi si approprié. Ceci ressort d'autant plus quand nous voyons et considérons le contexte et l'occasion de ces écrits. Les lettres aux Corinthiens - ou à l'église qui est à Corinthe - sont particulièrement riches, comme nous le verrons, lorsqu'il s'agit de mettre en évidence Christ. Oh pour un instrument puisant à la fontaine de l'inspiration divine afin de démontrer quelque chose de Christ dans ces lettres! Nos cours faillissent face à une telle perspective.

    Quand « Corinthe » ou « Corinthiens » sont mentionnés, la réaction immédiate est celle d'un froncement de sourcils. Les désordres, les défauts, les péchés et tout ce qui est répréhensible, occupe tout de suite les premières pensées. Vraiment il s'agit d'un état de choses terrible et décourageant, et il pourrait être légitime de se demander si ceci est la foi chrétienne. Nous ne pouvons ignorer de telles choses, et cet élément de contraste et de contradiction ne peut être excusé. Des mots très forts sont utilisés par l'auteur de ces lettres. 
    Faites face à ces choses! Acceptez-les! Ne cachez rien! Lorsque vous l'avez fait, posez donc votre question principale: Pourquoi Dieu a t-Il autorisé tout ceci, et pourquoi a t-Il permis que ce soit inclus dans un document qui est lu par un cercle toujours grandissant et qui perdure à travers les âges? Pourquoi Dieu n'a t-Il pas caché cette honte, ce reproche, cette contradiction à Sa propre nature et volonté? Lorsque nous avons fait tout cela et demandé l'ultime question, nous avons simplement donné la réponse. Dieu n'a jamais agit ainsi, que ce soit dans l'histoire de Ses plus grands serviteurs, ni dans celle de Son peuple. De par cette voie inhabituelle de Dieu, une voie, pensons-nous que nous n'empruntions jamais, nous devons poser une question très significative: Il y aurait-il gain ou perte du point de vue de l'avenir, si tout ce manquement, si tout ce tort avait été couvert et s'il n'avait pas été permis à la postérité de le connaître? Il existe différentes façons de se poser la question, mais avons-nous, et l'Église à travers les siècles, profité des lettres aux Corinthiens en considérant ce qui a initié ces lettres? En répondant à cette question de base, il y a deux choses qui sont mises en évidence. Premièrement, les valeurs qui ont été puisées de cette situation se sont accrues. Deuxièmement, comment un telle situation pouvait-elle exister parmi les chrétiens?
    Ces deux choses vont nous emmenés loin, et dans des eaux ou des mines très profondes et profitables. Aussi, commençons par rassembler ce que nous pourrions appeler:

Le Butin de la Bataille
    Qu'il y ait eu une très âpre bataille à Corinthe pour le témoignage de Dieu, ne fait aucun doute. Mettant de coté, pour le moment, la tragédie et la honte de la situation qui y prévalait, quelles sont les valeurs que nous pouvons en tirer?
    Nous avons été habitués à parler des lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, avec celle aux Philippiens glissée entre les deux, comme étant le plus niveau de la révélation du Nouveau Testament. Prises par elles-mêmes, cela est certainement juste. C'est à dire en tant que révélation du propos éternel de Dieu et comme étant en relation avec l'Église, dans ce contexte, cela est vrai. Mais dans le contexte plus large de la foi chrétienne, et de la signification de la véritable vie chrétienne ainsi que de sa vocation, il y a t-il quelque chose de comparable dans tout le Nouveau Testament, à ces quelques passages de la première épître aux Corinthiens? Prenons, par exemple, ce cours passage du chapitre deux, verset 9-10: « Ce que l'œil n'a pas vu, et ce que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment, - mais Dieu nous l'a révélée par son Esprit; car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu. »
    Et qu'en est-il des déclarations du chapitre six, versets 2-3, déclarations que la plupart des commentateurs et exégètes négligent car ils ne peuvent les expliquer: « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? » « Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? »
Quelle façon incroyable de nous réveiller à notre vocation en Christ! Que dirons-nous du chapitre treize? Il y a t-il quelque de comparable à cela dans toutes les littératures? Lisez ce chapitre dans plusieurs versions, c'est vraiment un niveau superlatif d'accomplissement. Il n'est donc pas étonnant que Paul écrive ailleurs - et plus tard - : «Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l'avoir saisi -. »
    Mais allons au chapitre quinze, cette présentation à couper le souffle de ce que Paul appelle: « L'évangile que je vous ai annoncé. » Lorsque nous lisons la description des différentes catégories des corps ressuscités des saints - soleil, lune, étoiles, gloires; le changement et la transformation de la corruption à l'incorruption, et tous les autres détails - nous sommes laissés bouche-bées avec une immense question: "Comment Paul a t-il acquis toute cette connaissance?" La seule réponse possible ne fait qu'augmenter l'incroyable grandeur de la révélation elle-même. Tout ceci doit coller avec ce qu'il déclare à propos de la table du Seigneur, dans le chapitre onze et au verset 23: « Car moi, j'ai reçu du Seigneur ce qu'aussi je vous ai enseigné. » Le verbe étant au passé: « je vous ai enseigné », doit être lié à la seconde lettre, au chapitre douze: « Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans, a été ravi dans le paradis, et a entendu des paroles ineffables» Le chapitre quinze de la première épître doit tout juste être la frange « des paroles ineffables. »
    Ai-je prouvé ma déclaration et mon argument que la triste et déplorable situation à Corinthe avait, souverainement dans la grâce, été l'occasion de faire ressortir quelques uns des plus sublimes aspects de la révélation divine?
    Maintenant nous devons rechercher le but particulier de ces messages, autrement dit, la signification de Christ dans cette situation.
    Afin d'atteindre ce but, nous devons noter quelques aspects dominants. Les épîtres aux Corinthiens sont pleins de contrastes frappants; parmi ceux-ci, il y a un contraste entre:

L'ancienne création et la nouvelle;
Le naturel et le spirituel;
L'obscurité et la lumière;
Le terrestre et le céleste;
Le temporel et l'éternel;
L'Ancien Testament et le Nouveau; etc.

    Entre ces contrastes se tient Jésus Christ avec Sa signification pour chacun d'entre eux. Il tourne le dos à la première catégorie avec le grand « Non! » de Sa Croix. Sa face est tournée vers la seconde catégorie avec le grand « Oui! » de Sa résurrection.
De cette façon il est démontré que la chrétienté est divisée et coupée en deux.

La Chrétienté Divisée en Deux
    Il y a une certaine chrétienté ici à laquelle Christ (dans Sa mission, Sa signification et Son message) dit positivement « NON!». Sur cette chrétienté il est écrit un large « IMPOSSIBLE»
    Ceci est déclaré avec force et clarté dès le début de la première épître, et continu à travers les sujets soumis au jugement et à la correction. Seul le manque de place nous empêche d'énumérer tous ces points qui génère la désapprobation divine. Que le lecteur lise ces lettres et note les points auxquels Christ dit en fait: « Certainement pas! » De cette façon - à la fin - le verdict final et sans ambiguïté est: « Vous ne parviendrez jamais au but de Dieu de cette manière! » Pour nous aider à voir ceci, remarquons où en sont les Corinthiens, spirituellement, par rapport à l'histoire et à la géographie. Remarquez les allusions à l'Ancien Testament dans ces lettres. Deux choses émergent clairement. La première, l'ancienne création, avec son obscurité, son chaos, son désordre, son vide et sa perspective de jugement. Deuxièmement, Israël dans le désert. Nous allons nous attacher à ce deuxième aspect pour notre présente méditation. Il est très clair que le chapitre dix de la première épître place les Corinthiens (et toute une partie de la chrétienté) dans la position d’Israël entre l’Égypte et la Terre Promise, et cela est fait avec un avertissement très prononcé. La même position est mise en avant dans la seconde épître et au chapitre 3, versets 7 à 16.
    Quels étaient donc les éléments de cette position dans l’histoire d’Israël ?
1. Ils étaient sortis d’Égypte, le domaine du jugement par la grâce souveraine, et baptisés « dans la nuée et dans la mer », leur position spirituelle.
2. Ils étaient dans la voie de « l’appel céleste », et du propos de Dieu.
3. Ils avaient les symboles de la vie et de la position surnaturelles, e. g. la manne, l’eau, etc. : « le mystère de Christ », « le rocher était le Christ ».
    Ils connaissaient la vertu souveraine du sang de l’Agneau. Les évidences que Dieu était avec eux et pour eux étaient nombreuses. Mais malgré tout, il y avait sans cesse cette menace et ce danger sur eux de manquer l’héritage, ce que – hélas – cette génération a fait. Là est l’avertissement envers cette certaine chrétienté dans l’épître aux Corinthiens. Pourquoi en était-il ainsi ? Qu’est-ce que les lettres aux Corinthiens nous disent à ce sujet ?  
    La réponse se trouve probablement dans deux situations. La première, il est possible   d’adopter une position d’être sorti du monde et que ce même monde soit en nous. L’Égypte, même après tous les jugements, continuait à retenir et à maintenir son emprise. Il n’était jamais très difficile de céder à l’Égypte. Il est si facile de voir, dans les deux lettres aux Corinthiens, l’attirance du monde, son influence, son attraction, sur les âmes de ces chrétiens. L’auteur était persuadé que cela pouvait être désastreux, quand à l’héritage, pour ceux dont la position ne les conduisait pas à leur destinée céleste. Dans ce contexte, c’est pour cela qu’il distingue avec force entre

L’Homme Naturel et l’Homme Spirituel
    Littéralement, c’est l’homme de l’âme et l’homme de l’esprit. Son résumé de cette différence est que l’homme de l’âme ne peut pas et ne va pas jusqu’au bout de la course. Il n’arrive pas à la maturité, même après des années il est toujours un petit enfant (3 :1-2). C’est celui qui est spirituel qui peut, et qui, en fait, termine la course ! Paul accentue le veto qui demeure sur le premier lorsqu’il dit : « l’homme naturel [l’homme animé seulement par son âme] ne peut... »
La chrétienté a été bien lente à reconnaître, et encore plus à accepter, cette grande différence. De par ce manque de discrimination – qui résulte d’une œuvre profonde de brisement de la croix – une certaine chrétienté existe qui ne parviendra pas ce à quoi Dieu prédispose, et une multitude de chrétiens le savent !
   Les universités et autres collèges produisent peut être des docteurs en médecine, en philosophie, en arts etc., mais soyons assurés qu’aucun homme ni aucune université ne peut produire un homme de l’Esprit ayant la connaissance des choses qui ne sont « pas monté au cœur de l'homme » ! C’est l’argument et le verdict du Nouveau Testament.
    Aussi, le point crucial est que Christ est autre. Il est l’autre Homme, l’Homme de l’Esprit. Sa connaissance, Sa sagesse, Ses capacités sont d’un autre ordre.  La conséquence   réelle de la présence de l’Esprit Saint en nous et de Son autorité, est de montrer et de faire de la foi chrétienne une reproduction, une représentation de Christ. La mission, la signification et le message de Christ est de reproduire cette autre nature qui est la Sienne, (voir 2 Corinthiens 3 :16-18).  Mais relisez les deux épîtres !


Chapitre Huit - DANS LES Épîtres AUX CORINTHIENS

    Nous avons vu que, dans les épîtres aux Corinthiens, les chrétiens sont spirituellement dans une position qui correspond à celle d’Israël dans le désert. Cela veut dire que nous devons voir comment Christ est appliqué à cette situation. Toutes les parties du Nouveau Testament, c’est à dire chaque livre, expose Christ d’une façon, ou d’une manière, particulière en relation avec une situation spécifique parce que tout le Nouveau Testament est occupé par la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Nous avons vu comment la situation des croyants à Corinthe correspondant à Israël dans le désert veut dire qu’ils étaient positionnellement sortis du royaume des ténèbres, baptisés en Christ, dans la bénédiction de l’agneau pascal – chair et sang, sur la base de la justification par la foi. Positionnellement ils étaient dans le royaume des cieux et sur une base surnaturelle.  

    Tout ceci était vrai de par la grâce souveraine. Mais maintenant, tout cela était objectif, et ce qui était positionnel devait devenir intérieur et leur condition ; c’est à dire que ces vérités devaient devenir leur condition spirituelle. Bien nombreuses étaient les inconsistances et les contradictions entre la position et la condition, et Dieu ne pouvait l’accepter. Par conséquent, cela explique les avertissements solennels tirés de l’histoire d’Israël – le désastre dans le désert dans l’échec de « avançons vers » le but du salut. Dans notre dernier message nous avons montré une des réelles causes du désastre, et ceci doit être gardé en mémoire alors que nous procédons dans ces lettres. Dans les épîtres aux Corinthiens, nous trouvons des chrétiens au point où en était Israël au mont Sinaï, et deux choses ressortent parmi d’autres, ou une chose sous deux aspects. Ces deux choses sont :

La Vue Spirituelle et l’Ouïe Spirituelle
   Un moment de réflexion mettra en évidence combien ces deux choses étaient la véritable substance de la mission, de la signification et du message de Jésus Christ, et combien elles étaient encore les principes cardinaux de tout le Nouveau Testament.
    Pour Israël dans le désert, ces deux choses correspondaient respectivement au tabernacle du témoignage et l’agencement du progrès. Ces deux aspects se trouvent vers la fin du livre de l’Exode et à travers tout le livre des Nombres. La tente du témoignage, ou le tabernacle, était central et à la vue de tous. Les tribus étaient disposées de chaque coté et de toute direction de façon à faire face au tabernacle. De la porte du parvis, les trompettes d’argent sonnaient afin d’être entendues par tout le peuple et tout cela était en liaison avec l’ordre du camp et ses mouvements.
   Les principes étaient de voir et d’entendre ; l’œil qui voit et l’oreille qui entend. Mis ensemble, ils représentent la place centrale et souveraine du Seigneur Jésus, et l’Esprit Saint comme étant la voix de Dieu Le concernant. Prenez ces faits, et pensez aux épîtres aux Corinthiens à leurs lumière ; nous en arrivons à:

La Place de Christ : la Place de l’Esprit Saint
   La place de Christ étant la place de l’Esprit Saint en relation avec l’ordre et le progrès spirituels dans une situation comme celle de Corinthe.
    Nous devons faire un pas en arrière et nous joindre à l’apôtre alors qu’il envisageait d’écrire sa lettre à Corinthe, après qu’il en ait reçu des informations touchant la situation. L’apôtre connaissait Corinthe de par sa première visite cinq ans auparavant. Moralement, c’était le pire endroit au monde, et la situation était telle que ce courageux serviteur de Dieu dit qu’il était alors avec eux « dans la crainte, et dans un grand tremblement. » Néanmoins, des quatre cent mille habitants, quelques uns s’étaient tournés vers le Seigneur et ceux-ci représentaient « l'assemblée de Dieu qui est à Corinthe. » Mais pendant les cinq années d’absence de l’apôtre il y a eu ce navrant déclin spirituel que nous trouvons décrit dans cette épître. En effet, il s’agissait bien d’un déclin car, vers la fin de sa lettre (chapitre 15), l’apôtre leur rappelle de « l'évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu.» Et quel Évangile ! Sachant ce qu’il allait rencontrer à Corinthe, Paul pris une résolution ferme et définitive : « je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » Il dit ici « j'ai posé le fondement … lequel est Jésus Christ. » Pendant cinq ans, ils édifièrent sur ce fondement presque tout sauf Christ. En conséquence, il retourne au Fondement et avec une grande tristesse, « avec beaucoup de larmes », recommençant tout à partir du début. Ils lui avaient envoyé une lettre dans laquelle ils lui demandaient conseil sur onze sujets, et le fait qu’ils ne savaient pas comment résoudre de tels choses élémentaires, démontre combien ils avaient perdu de vue le Christ et la pensée de l’Esprit. La lettre est très largement une réponse à ces questions, mais ce que nous voulons remarquer c’est son approche face à toute cette situation tragique.
   Nous avons dit qu’il retourne à sa prémisse originale : « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié ». Dans aucune autre épître est le nom de Christ mis autant en avant. Il apparaît pas moins de neuf fois dans les neuf premiers versets. A travers toute la lettre, c’est comme si l’apôtre défiait les Corinthiens de lui expliquer comment chaque cas et problème correspondait au fondement, à Christ. Quoi qu’il dise, ceci demeurait sa position. Était-ce les divisions et les partialités ? Le défi est : « Le Christ est-il divisé ? » Ces conditions malheureuses et déplorables sont dues, dit-il, à l’immaturité, à une attitude de petits enfants, et cette immaturité n’est pas un accroissement en Christ. Les yeux spirituels étaient aveuglés envers Christ car occupés avec d’autres choses. Même Paul, Apollos et Simon Pierre, dit-il, étaient entre eux et Christ. Paul refuse catégoriquement de permettre que son nom, ou celui d’un autre homme, serve à justifier un parti ou une division ! Les noms qui sont mentionnés représentent sans doute un problème de personnalité, ou l’insistance sur un aspect de vérité, ou encore un complexe particulier de tempérament, de tradition, de position, mais quoi que ce fut, son effet ou sa conséquence était d’obscurcir Christ, et Paul refusait tout compromis à ce sujet. L’ironie de la situation était qu’il y avait un parti qui ne voulait pas se joindre aux autres parce qu’ils étaient supérieurs et déclaraient : « moi je suis … de Christ ». Ceci a l’air spirituel n’est-ce pas ? Mais Paul n’est pas impressionné par cela non plus, parce que cette attitude traduisait cet esprit de parti autant que les autres. Et Paul se positionne contre tout esprit de quoi que ce soit !
  Nous pouvons observer comment beaucoup de choses qui commencèrent bien et convenablement, devinrent, avec le temps, plus marquées par leurs opinions que par Christ. Nous y voyons cette mentalité de supériorité : « nous sommes le peuple » et « ils ne sont pas avec nous ». Cette attitude est autant une abomination qu’un sectarisme déclaré. Ce n’est pas ce que l’on dit être de Christ qui compte, mais plutôt : Combien de Christ et de l’Esprit de Christ est manifesté en nous ! Le fil à plomb ou la canne à mesurer, par lesquels la droiture ou les écarts sont déterminés, c’est Christ.
    Ainsi, Paul implique Christ dans toutes les réponses qu’il donne aux questions qui lui ont été soumises dans la lettre de Corinthe. En fait, il adresse une question, qui inclus toutes les autres et en fait le critère final : « Comment ceci ou cela s’accorde t-il avec Christ ? » Ne serait-il pas souhaitable de toujours traiter les défis qui nous font face dans cette vie ici-bas de cette façon? Non pas ce que le monde fait ou pense, non pas ce qui est courant de faire dans ce monde, ni parmi certains chrétiens, mais plutôt – est-ce que ceci est agréable à et honorable envers Christ ? Pas même : « Il y a t-il quelque chose de mal là-dedans ? » Mais, positivement – est-ce gouverné par l’amour envers Christ ?
   Aussi, comme il en était avec Israël dans le désert, Christ a la place centrale et est toujours en vue. Mais ceci n’est qu’une partie de la question. L’autre partie c’est:

Les Trompettes d’Argent – La Voix de l’Esprit
    Les trompettes ont une place intéressante dans la Bible, de la première mention dans Nombres dix à la « dernière trompette de 1 Corinthiens 15 :52.
   Dans le désert, leurs fonctions étaient de sonner l’alarme, d’appeler à la guerre, de convoquer à une fête (la fête des trompettes), pour annoncer le départ des camps, etc. Quand tout est dit, les trompettes présupposent une ouie pour entendre. Elles n’ont aucune signification ni utilité s’il n’y a pas d’écoute. Ainsi, il n’est pas profitable au Seigneur de parler s’il n’y a pas une écoute attentive. La Parole de Dieu unit ces deux choses constamment. « Que celui qui a des oreilles écoute », mais quoi ? « ce que l'Esprit dit aux assemblées ». Le son de la trompette est donc la voix de l’Esprit Saint. Ceci était fait à la porte de la tente du témoignage, ce qui signifie Christ étant le facteur dominant. C’est l’ordre parmi le peuple du Seigneur, individuellement et collectivement. C’est le progrès vers le but et l’héritage. C’est l’avertissement face aux dangers, et le rassemblement pour la bataille. Tout ceci est une question d’entendre la voix de l’Esprit. Si nous appliquons ce principe aux Corinthiens, nous serons – ou nous devrions être – impressionnés de voir la large place qu’occupe le Saint Esprit dans ces épîtres. Très tôt dans la première lettre nous y voyons ce principe qui est une vérité fondamentale absolue, et qui couvre la totalité du Nouveau Testament. Et ce principe va au cœur de la situation à Corinthe, comme il en est ainsi de toute situation de déclin et d’affaiblissement spirituel. Nous pourrions remplir tout un livre de cette vérité, parce que le Nouveau Testament la démontre partout. Mais nous ne faisons ici que l’indiquer. Alors, ici-même, au début de la première lettre aux Corinthiens (2 :6-16), nous avons

La Pensée Spirituelle Illuminée
    Une vérité plus grande encore est que Christ avait été – ou aurait pu être – présenté dans une très grande plénitude sans néanmoins être compris. Le tabernacle était là complet pour être vu par tout Israël, mais c’était une chose, une chose sacrée, il était connu que Dieu y demeurait ; mais cela n’était pas compris. C’était une représentation exhaustive, mais toute sa signification n’était pas saisie. L’Esprit Saint était présent, mais les pensées du peuple n’étaient pas éclairées. Il ne pouvait pas être dit que « Ce que l'œil n'a pas vu, et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme», (remarquez, l’œil et l’oreille), était vraiment devenu une révélation active à ces chrétiens. « L'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu », mais les choses étaient pitoyablement superficielles à Corinthe. Quiconque entendait la voix de l’Esprit intérieurement ne pouvait se comporter comme ils le faisaient. Je dois confesser que c’est là une de mes plus grandes perplexités, que de voir comment des chrétiens peuvent se comporter, avoir une apparence, et continuer si longtemps sans que l’Esprit Saint ne parle en eux, de façon à ce qu’Il provoque spontanément un changement de comportement, d’apparence et d’habitudes, sans que personne ne dise quoi que ce soit. Je dois demander : « Où est le Saint Esprit en eux ?» Ici je dois préciser plusieurs choses pertinentes qui, bien qu’elles élargissent ce message quelque peu, sont très appropriées pour notre temps. Nous sommes aujourd’hui dans une dispensation où ce monde est envahi d’esprits trompeurs avec un telle ampleur que, pour reprendre les paroles du Seigneur : « de manière à séduire, si possible, même les élus » (Matthieu 24 :24).
    Il devrait être clairement compris que la forme éminente et spécifique de déception est la simulation de l’Esprit Saint. Le chrétien est tellement dépendant de l’Esprit Saint pour toute chose, surtout en ce qui concerne la connaissance de Christ, que d’imiter le Saint Esprit est le coup de maître des mauvais esprits. L’Esprit de vérité est assailli par de faux esprits, et surtout de par l’imitation. Leurs imitations seront souvent, ou habituellement, crues comme étant très spirituelles. Il existe une fausse spiritualité. Sa forme la plus trompeuse est de mettre en avant les choses spirituelles qui sont secondaires, de les exagérer afin qu’elles soient considérées comme étant primordiales ! C’est ce que nous avons ici dans la première épître aux Corinthiens, et l’apôtre œuvre pour corriger ceci à cause des dangers encourus. 
    Voyez ce qu’il dit à propos des dons auxquels sont donnés des importances différentes. Pour ces pauvres Corinthiens qui se sont laissés duper, certains dons d’exhibition, et de nature spectaculaire étaient le summum de la spiritualité. Ceci ouvrait la porte en grand à la tromperie de façon multiple. La somme de toute déception est la mise en avant, l’assertion et l’intensité de la force naturelle; de la puissance de l’âme. La déception est entrée dans ce monde à travers l’âme d’Ève, et le lien entre Satan et l’humanité se trouve justement là. Ceci est fondamental dans l’enseignement correctif de Paul, et dans la première partie de cette première lettre il pose ceci comme fondement pour tout ce qui suit.
    Une autre forme adoptée par la déception est – et c’est peut être difficile à croire – une certaine supériorité à la Parole de Dieu. Oui ! Il est possible d’être si « spirituel » et de violer de manière flagrante la simple Parole de Dieu en disant : « je me suis senti conduit », « le Seigneur m’a montré », etc. Un homme peut négliger son devoir ordinaire envers sa femme et ses enfants, et finalement perdre toute influence envers eux parce qu’il est si « spirituel ». Nous disons cela particulièrement en référence à la famille chrétienne. Une épouse peut être si « spirituelle » qu’elle en oublie la simple exhortation : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris ». Il n’est peut être pas aussi « spirituel » que vous espériez qu’Il soit, mais le Seigneur honorera l’épouse qui, avec la croix dans sa propre âme, honore Sa Parole. La Parole de Dieu dit que : « si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. » Il est possible d’être si « spirituel » de façon a passer des heures et des mois entiers de la vie à ne rien faire qui soit de valeur. Ceux-ci ne sont que des exemples de supériorité à la Parole de Dieu, il y en a bien d’autres et des bien pires.
    La mise en avant de la vie de l’âme, résultera sans aucun doute en déception, et le fruit de la déception est simplement ceci : Beaucoup d’expériences psychiques telles que des « voix », apparitions, coïncidences, qui déploient ce qui semble être de Dieu, mais qui ensuite échouent et n’aboutissent à rien. Ces sensations laissent une traînée d’expériences inachevées, incomplètes et décevantes. Satan peut, comme on dit, mener en bateau une personne qui vit intensément dans l’âme.
    Maintenant tout ceci est dans les épîtres aux Corinthiens, et explique la tragédie d’Israël dans le désert. Pourquoi un voyage de neuf jours a t-il duré quarante ans et s’est ensuite terminé en catastrophe ? Cette première lettre nous le dit, et Hébreux 4 :12, lu dans le contexte, l’explique succinctement et précisément ! La vie de l’âme s’affirma au dessus et contre le véritablement spirituel.
    Je m’attends à être critiqué pour avoir dit certaines de ces choses, mais l’état actuel des choses est mauvais et nous nous devons d’être fidèle. Je confesse que, plus je passe de temps dans ces épîtres aux Corinthiens, et plus je ressens combien la situation était grave, et plus je suis poussé à rechercher l’explication.
    Nous n’avons pas encore fini, mais chers lecteurs, ne voyez-vous pas maintenant pourquoi l’apôtre dit : « car je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » « Jésus Christ crucifié ». La croix est la solution!
Retournons un moment là où nous avons commencer. Nous avons dit que les trompettes d’argent représentaient la voix du Saint Esprit, et qu’une écoute attentive est essentielle pour entendre « ce que l’Esprit dit ». Et ensuite nous avons soulevé quelques questions quand à l’ouie. Mais remarquez comment nous avons fait correspondre l’écoute. Nous avons dit tout d’abord que, Christ doit être vu avec l’œil spirituel. L’Esprit ne parle que de Christ ! Ensuite nous avons dit que l’ordre, les mouvements, l’attente, les départs, quand et où, étaient consistants avec le caractère, la nature et la sainteté de Christ. Et le grand autel était devant la porte à travers laquelle la voix des trompettes étaient entendue.

« … la lumière de l'évangile de la gloire du Christ »
« … Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ »

    Maintenant, il y encore un message, en relation avec notre thème particulier, avant de quitter les épîtres aux Corinthiens. Nous avons vu comment, à travers maintes allusions, ces deux lettres trouvent les chrétiens à qui elles étaient adressées, dans la même situation spirituelle qu’Israël dans le désert, c’est à dire entre l’Égypte et la terre promise. Ils sont entre l’Exode – la sortie – et l’Eisodos – l’entrée. Nous avons vu encore combien est précaire une telle situation, et ainsi combien sont forts les avertissements tirés de l’échec tragique d’Israël.
    Nous voyons maintenant comment le titre ci-dessus s’applique à cette situation. La seconde lettre aux Corinthiens contient des choses très riches. Bien entendu, les commentateurs, dans la grande majorité, l’interprètent ou la définissent comme étant la lettre du ministère chrétien, et cette idée est évoquée dans 4 :1 : « C’est pourquoi, ayant ce ministère. » Nous avons souvent utilisé cette phrase en parlant du ministère de l’Église. Mais pour ce qui nous concerne maintenant, nous prêtons attention à un autre verset du même chapitre : « … la lumière de l'évangile de la gloire du Christ » ; et ensuite dans le verset six: « Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu, dans la face de Christ. » Quelle richesse ! Considérez chaque phrase : « la gloire du Christ », « l'évangile de la gloire du Christ », « la lumière de l'évangile de la gloire du Christ », « la face de Christ », « la gloire de Dieu dans la face de Christ », « pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu », « la connaissance de la gloire de Dieu » ; chacune de ces phrases est un thème !
   Dans le contexte l’apôtre fait une transition en se servant d’une comparaison et d’un contraste : de Moïse à Christ. Il accentue l’effet incroyable et sensationnel sur le peuple de la gloire de Dieu sur la face de Moïse. Il insiste sur ce point et ainsi prépare la voie pour son message spécifique. La comparaison est dans la même gloire, mais le contraste est, a lui, trois aspects : premièrement, la gloire dans la face de Christ ; deuxièmement, l’infinie gloire de Christ, qui conduit troisièmement à la conséquence de chaque cas. La première conséquence était un ministère de mort, la sentence de mort de la Loi ; la seconde est la vie, la vie qui vient de la grâce. C’est la transformation implicite dans le désert, c’est le ministère de la vie là où la mort sévit. C’est la gloire de la grâce dans le domaine de la condamnation. 
    Tout ceci, dit l’apôtre, est mis en évidence « dans la face de Christ. » La face est la manifestation, le témoignage, le médium du caractère, de la personnalité. La gloire était sur la face de Moïse. Ce n’était pas sa propre perfection de caractère personnel, sa propre nature divine. C’était dans la face de Jésus Christ, qui est « l’image de Dieu » (4 :4). C’était donc une gloire sans pareil. Plus haut, l’apôtre dit que de : « … la gloire de Seigneur… nous sommes transformés en la même image ». Ceci n’est pas inhérent en nous, nous sommes comme des « miroirs ».
    Là est la mission, la signification et le message de Jésus Christ à Son Église dans le monde, là où rien d’autre de peut aider. C’est un message aux « étrangers et forains » ici.
    L’apôtre Paul passe beaucoup de temps dans cette lettre à faire face à la cruauté, à l’opposition, aux critiques, aux injures et au travail de discrétisation de ses ennemis ; quelques uns étant même chrétiens. Sa réponse définitive et toute puissante à leurs attaques est : « Dieu… a relui dans nos cœurs ». C’est la gloire que nous avons contemplée dans la face de Jésus Christ. Nous sommes peut être « des vases de terre » pauvres et méprisés mais il s’y trouve un « trésor », la puissance duquel nous amènera à la gloire. De par cette expérience et possession spirituelles nous pouvons parvenir et nous parviendrons au but de Dieu « nos regards n'étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas », celles qui sont éternelles.
    Cela est vrai pour le voyage à travers le désert, mais, dit l’apôtre, cela est vrai aussi pour notre « ministère », une parole de cœur – et un défi – pour les serviteurs de Christ.
Mais il y encore une autre allusion très forte dans ces deux lettres. Nous avons entendu l’apôtre dire que ce qu’il lui était arrivé, ainsi qu’aux autres apôtres, était comme ce qui c’était passé à la création : « Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs » .
    Dans la seconde lettre il dit : « si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (5:17). Dieu a dit : « Que la lumière soit ! ». « C’est une nouvelle création ». Dans la première lettre, au chapitre quinze, il parle des deux Adams, du premier et du dernier, contrastant ce qui terrestre et ce qui est céleste. Il n’est point difficile de discerner que « dans la face de Jésus Christ » nous avons le nouvel et céleste ordre de l’homme et de la création. Et ceci étant dans les épîtres aux Corinthiens, est présenté spirituellement en contradiction au désordre et au chaos, l’obscurité et la confusion de l’ancienne création, « l’homme naturel » de la première partie de la première lettre. Si cela est vrai, et pas seulement notre imagination, nous pouvons voir clairement que la position d’Israël dans le désert, et des Corinthiens également, est une transition de l’ancienne création envers la nouvelle, de l’Adam déchu au Nouvel Homme, le Dernier Adam.
« Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire de Seigneur, nous sommes transformés en la même image. »


Chapitre Neuf - DANS L’Épître AUX GALATES

    La familiarité que nous avons avec cette partie du Nouveau Testament a résulté, comme cela est le cas avec beaucoup de choses, en la perte de l’impact énorme qu’elle eu lorsqu’elle fut écrite, lue et circulée. En sa nature, en son objet et en sa nécessité il n’y a rien dans la Bible de plus contemporain et qui ne soit plus approprié au besoin de la chrétienté. Cette épître à été résumée à une doctrine, bien qu’elle soit une doctrine fondamentale, et elle est maintenant décrite en une phrase ; alors qu’en fait elle est un tremblement de terre, une révolution, un cataclysme. En méditant sur cette lettre, beaucoup d’illustrations vivantes me vinrent à l’esprit.
    J’ai vu un homme appelé Shamma se tenant dans un champ de lentilles, et, seul, combattre les Philistins avec son épée jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul pour le défier. J’ai vu les hordes de Philistins menaçant Israël et se couvrir derrière le géant Goliath qui, jour après jour, instaurait la peur dans las cœurs des hommes d’Israël. Puis David, le jeune homme, décidant que cela avait duré suffisamment longtemps, et qu’il était temps de solutionner la situation, et en le faisant mis en déroute toute l’armée des Philistins.
   Puis, pour en arriver à une période beaucoup plus récente, j’ai vu cette réunion à Runnymede avec les barons et le roi Jean sans Terre assis, une plume à la main et le visage rebelle, alors que les barons avaient décidé que le long régime d’injustice devait maintenant cessé et qu’une nouvelle charte doit être signée une fois pour toute. Il n’y avait alors plus d’échappatoire pour le monarque.
    Ces épisodes et évènements s’accordent si bien avec la lettre qui est maintenant devant nous. Une campagne de fausse interprétation de la foi chrétienne a suivi Paul dans tous les lieux où il est allé. Lui, le plus patient et le plus accommodant des serviteurs de Jésus Christ, a supporté longtemps et humblement les attaques portées à son encontre ; contre son caractère, ses qualifications, son intégrité ; mais cela avait atteint le point où la nature même et la véracité de la foi chrétienne était en train d’être changées. A ce point là, l’indulgence atteignit ses limites et ce Shamma du Nouveau Testament sortit son épée et dit : « Cela a assez duré, le jour de rendre des comptes est arrivé. » Le feu dans ses os était devenu des plus ardent. Des paroles enflammées sortaient de sa bouche : « Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu'il soit anathème. » Ce jour là, son épée se souda à sa main et il combattit à la mort les Judaïseurs incirconcis de cœur de toutes les époques.
    Mais lorsque nous avons dit cela, et nous pourrions en dire beaucoup plus, il nous reste encore à couvrir le véritable sujet en question, et le conflit qui sévissait alors. Nous nous devons de nous interroger sur ce qui était, et ce qui est, vraiment menacé. Beaucoup d’autres questions en relation à cela doivent avoir leurs réponses, mais ce qui couvre tout, ce qui gouverne toutes ces questions n’est rien d’autre que:

La Véritable Nature de la Foi Chrétienne
    Là était, et a toujours été, la réelle et véritable nature de la mission, de la signification et du message de Jésus Christ. Pourquoi est-Il vraiment venu ? Quelle est la signification de Sa Personne ? Et Quel est Son Message ?
    Permettez-moi ici d’ouvrir un parenthèse. Alors que ce ministère est pour tout le peuple de Dieu, je sais que beaucoup de lecteurs sont des serviteurs de Dieu tenant des positions de responsabilité et d’influence. A ceux-ci, j’adresse ce message d’une façon particulièrement solennelle. Mes frères, vous êtes sans doute conscients qu’il y a dans ce monde une invasion sérieuse et vicieuse d’esprits de confusion ; et rien n’y échappe. Alors que cela est vrai des nations et des fédérations de nations, cela l’Saint Esprit encore plus de la chrétienté. De la plus large chrétienté, au cercles évangéliques, et encore au plus sincères croyants, et à n’importe quel serviteur de Dieu qui Lui est précieux, il y a une implication dans ce qui est compliqué et dans la perplexité jusqu’à un degré paralysant. Des mouvements, enseignements et pratiques nouveaux, exotiques, bizarres, extrêmes, particuliers, hors du commun, anormaux et singuliers se succèdent rapidement et beaucoup parmi le peuple de Dieu sont influencés par ces choses ; et finissent dans la désillusion et le cynisme. Une grande perplexité remplit l’atmosphère, et à cause de cela, la chrétienté est discréditée. Ainsi, il devient impératif que les responsables et influents sachent où ils en sont et qu’ils soient consacrés à démontrer au peuple de Dieu ce qu’est vraiment la foi chrétienne. Nous recherchons ici à faire une petite contribution à un tel service.
    Pour en revenir à notre épître aux Galates, nous cherchons à voir ce qu’elle a à nous dire en guise de réponse à notre réponse principale : Qu’est-ce que la foi chrétienne ? Il y a des questions subsidiaires qui conduisent à la réponse. La foi chrétienne supplante t-elle, continue t-elle, ou est-elle une adaptation du système et de l’économie des rituels, de l’ordre sacramental et cérémonial, des ordonnances, des protocoles vestimentaires de l'Ancien Testament ? Est-elle une reproduction mystique de l’économie de l'Ancien Testament ? C’est à dire, la préservation des rituels et cérémonials tout en leur attribuant une signification spirituelle ou mystique, de manière à ce qu’on puisse dire : « Bien sur ce n’est pas la chose même, mais c’est ce qu’elle implique » ? Ce ainsi que parlent et enseignent les promoteurs des sacramentaux, ainsi que beaucoup de chrétiens évangéliques. Mais une vertu est en fait rattachée aux moyens employés. En outre, la foi chrétienne est-elle une idéologie, c’est à dire un système d’idées ; le résultat de l’activité mentale et intellectuelle de pensées religieuses ? En d’autres termes, est-elle une philosophie concernant Dieu, l’homme et sa destinée, le bien et le mal, et le comportement humain ? Est-ce un système de règlements, de lois, de préceptes, de décrets, de statuts techniques, de points utiles ? Est-ce un autre système de « tu feras » et « tu ne feras point » ? Est-elle une tradition, une succession  historique, un héritage ou une hérédité ?
   A toutes ces questions, et à toutes les autres, la lettre aux Galates et tout le Nouveau Testament disent – ou plutôt crient – un « NON ! » catégorique et final. N’importe lequel de ces points, ou tous ensembles, formeraient ce que l’apôtre appelle ici « un autre évangile », et il dit à ce propos, même si (supposant que cela soit possible) « un ange des cieux » annonçait cette chose, que cet ange soit anathème ! Il ne peut y avoir aucun compromis ici. L’épée est sortie et ces « Philistins », mentionnés et décrits ci-dessus, doivent être retranchés sans pitié. Après tout, Paul n’est pas plus véhément que ne l’était son divin Maître lorsqu’Il faisait face à ceux qui dévoyaient ceux qui cherchaient après la vérité de Dieu et qui les embrouillaient quand à cette même vérité en la déformant.
    Quelle est donc la réponse ? Cette lettre devant nous a bien justement été appelée « La Magna Carta de la foi chrétienne », en une brève déclaration de doctrine : « la justification par la foi. » Bien sur cela est fondamental à la chrétienté, mais nous devons aller plus loin. Nous croyons cela avec toutes les capacités qui sont les nôtres, mais lorsque nous l’avons dit, avons-nous vraiment défini ce qui compose et constitue la foi ? La justification par la foi peut être une doctrine théologienne, un credo, un concept merveilleux. Regardez dans cette lettre et voyez la chose même qui conduisit l’apôtre à prendre sa position. Il fonde tout de sa foi chrétienne, son salut, sa vie, son ministère, son endurance, et son espérance éternelle, sur une seule chose. Et ceci est déclaré comme étant la base de toute la lettre : « Mais quand il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi… » (1 :15-16) , ou encore pour citer une autre traduction : « Mais quand c’a été le bon plaisir de Dieu qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi… » Quelle est donc la réponse ?

La Révélation Intérieure du Fils de Dieu
    Ceci est un sujet constant à travers toute l’épître en relation avec des sujets variés, comme il en est de même à travers toutes les lettres de Paul. Il dit : « Christ vit en moi. » Il met l’accent sur le changement intérieur par rapport à ce qui est extérieur, sur l’aspect subjectif par rapport à l’aspect objectif, en ce qui concerne la Loi, l’alliance, l’esprit d’adoption, etc. Tout, maintenant, émane de Christ résidant en lui par l’Esprit Saint, et en cela est la signification de ce qu’il veut dire sur la liberté spirituelle. Il est parvenu à la signification des paroles du Seigneur : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. » (Jean 8 :36), libéré par la vie et la puissance du Christ  intérieur! L’esprit d’adoption en nous, le fait que nous sommes fils de Dieu, est la foi chrétienne, rien d’autre ne l’est ! Dieu a révélé Son Fils en nous. Aussi, nous devons demander : Qu’a vu Paul initialement, lorsqu’il eu cette révélation, et quels en ont été les effets ?
    Bien entendu, tout ce que nous avons de la plume de cet apôtre était par révélation, mais dans cette lettre nous avons ce qui était fondamental à tout le reste. Je dois, néanmoins, m’arrêter pour mettre l’accent sur une chose. Paul fait des efforts pour insister sur le fait que cette connaissance du Fils de Dieu, qui valide la foi chrétienne pour lui, était personnelle, directe et indépendante. Il dit : « l'évangile qui a été annoncé par moi n'est pas selon l'homme. Car moi, je ne l'ai pas reçu de l'homme non plus, ni appris, mais par la révélation de Jésus Christ. » (1 :11-12) C’est cela la vraie foi chrétienne. Quelque soit l’instrument ou le moyen utilisé par Dieu, ces intermédiaires ne pourront jamais impartir Christ, mettre Christ en nous, accomplir le miracle de redonner la faculté de voir à l’aveugle. Ce ne peut être que, accompli par l’Esprit de Dieu de sorte que nous nous exclamons émerveillés : « Je vois ! » A part cela, notre foi chrétienne est, au mieux, quelque chose de seconde main et d’objectif. L’accent du vrai enseignant doit être mis sur cette connaissance personnelle du Saint Esprit comme Seigneur intérieurement. Tôt ou tard la chrétienté sera mise à l’épreuve sur ce fondement et sur ce sujet qui inclus tout.
    Nous pouvons maintenant nous demander ce que Paul a vu à l’occasion à laquelle il fait référence. Qu’a t-il vu du Fils de Dieu ? La pleine réponse demande à ce que nous retournions à cet incident sur la route de Damas, mais que nous montre cette lettre particulière ? La réponse est résumée en une seule phrase : la croix. Ses trois référence à la croix dans son épître aux Galates se rapportent à trois choses distinctes : 


« Je suis crucifié avec Christ » (2 :20)

« Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (5 :24)


« Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde. » (6 :14)


Les trois aspects sont :

1 Personnel – « Je suis crucifié avec Christ »
2 La vie de l’empire de la chair - « Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises »
3. Le monde - « Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde. »

    La croix sous ces trois aspects est la foi chrétienne. Nous ne pouvons cesser d’être surpris de voir que l’homme qui aurait traîné volontiers et véhémentement Jésus de Nazareth à la crucifixion est arrivé à voir qu’il allait lui-même être crucifié ; et maintenant il se glorifie dans cette croix pour d’autres raisons. Il n’est donc pas étonnant qu’il dise : «qui m’a appelé par sa grâce ».
    Comment cela nous parle t-il ? Cela nous dit clairement et puissamment que la  véritable foi chrétienne découle d’une expérience dévastatrice de la croix. De voir Christ, le Fils de Dieu crucifié, est nous voir nous-mêmes transpercés et réduits à néant. Tôt ou tard cette expérience doit être vécue, si notre vie chrétienne doit devenir une expression du Christ crucifié, ressuscité et exalté demeurant en nous. Le vrai chrétien et la véritable Église sont une personne et une communauté crucifiées !
    Quel était le résultat de cette révélation de « son Fils en moi » ? Cela pourvu à Paul une nouvelle dimension et un nouvel horizon. Cela marquait la fin d’une histoire et le début d’une autre. Auparavant la croix était une offense intolérable, elle devint plus tard la puissance et la sagesse de Dieu. La croix était le point de rencontre de deux histoires : l’une était amenée à la fin, pour l’autre c’était le commencement. L’histoire précédente s’est prouvée être fausse, la nouvelle est la vraie. Cette lettre dit qu’un Israël est arrivé à la fin, et qu’un nouvel « Israël de Dieu » est né. Qu’une Jérusalem « ici-bas » n’est plus la vraie (si elle ne l’a jamais été) et que « la Jérusalem d’en haut » l’a remplacée. L’ancienne histoire était fondée sur un nouveau siècle visualisé et centré sur les institutions d’Israël, sur Jérusalem, le temple, la loi, le sabbat. La nouvelle histoire est fondée sur l’inimitié de tout ceci, démontré dans la croix et maintenant centrée en une nation spirituelle, une Jérusalem céleste, un temple saint et céleste « pas fait de main », une loi « de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus », et un « repos sabbatique » réservé pour le nouveau peuple. Voilà la foi chrétienne selon le Nouveau Testament, et la révélation intérieure du fils de Dieu.
    Résumons. Nous reconnaissons pleinement que la véritable occasion de cette lettre était – et est – le vrai fondement de la juste position de l’homme face à Dieu, et que cette vérité est débattue ici de façon concluante. Rien ne peut être permis d’interféré avec cela !
    Mais lorsque nous avons reconnu ceci, nous n’avons pas résolu chaque élément pertinent de la situation conflictuelle. Pourquoi, alors que les chrétiens évangéliques ont enraciné et établi cette doctrine dans leur confession de foi et credo fondamentaux, demeure t-il tant de conflits parmi eux ? Ceci est plus ou moins présent dans l’Église primitive même lorsque ce fondement élémentaire est accepté. En regardant de plus près à la controverse que nous trouvons dans cette lettre, nous voyons qu’il ne s’agissait pas uniquement du fondement, mais aussi de ce qui était édifié sur ce fondement. Tous les apôtres, y compris Pierre et Jacques, n’étaient pas totalement clairs à ce sujet, (voyez 2 :11-14). Il existait une controverse entre les premiers apôtres, non pas sur la doctrine, mais quant à leur position intérieure. Extérieurement et de manière doctorale ils étaient d’accord mais dans le for intérieur de leur constitution religieuse, une circoncision radicale – une incision entre et autour – n’était pas encore consumée. Il y avait toujours une trace de la naissance, de l’éducation, des traditions, d’hérédité, d’héritage. En Paul, qui avait été plus profondément enraciné et plus véhémentement absorbé dans le judaïsme qu’aucun d’entre eux (voyez 1 :11-14), cette incision radicale, cette opération chirurgicale spirituelle, avait été effectuée. Les résidus et les reliques du judaïsme historique et de la religion naturelle d’un coté, et l’émancipation complète – par la croix – de l’autre, étaient en conflit, et la véritable cause était la menace de changer la vraie nature de la foi chrétienne – l’Évangile. C’était une subtile et dangereuse infiltration de mélange, illustrée dans l'Ancien Testament par la prohibition divine de labourer avec un bœuf et un âne sous le même joug, ou de porter un vêtement mélangé de laine et de lin. Paul, de par son expérience profonde de la croix, voyait à travers cette menace sur la pureté de la foi chrétienne, et s’éleva pour « la défense de l’Évangile ».
    Ainsi, nous en arrivons au conflit des âges, non pas seulement entre la Loi et la Grâce, mais entre la véritable nature de la foi chrétienne et les chose qui lui ont été ajoutées. Des gens peuvent être appelés chrétiens alors qu’ils n’ont aucune expérience de la nouvelle naissance, de régénération, de connaissance personnelle, ou d’une marche avec le Seigneur ; et il y en a beaucoup dont le comportement, l’apparence, et les associations ne sont pas uniquement un reniement de Christ, mais une contradiction à la décence ordinaire. L’étendue de ceci va d’une « religion » traditionnelle, vers une mondanité patente, avec divers degrés et nuances.
    Aussi nous concluons en disant que la vraie bataille est pour la véritable nature de la foi chrétienne. L’appel est pour « des hommes qui ont vus le Roi » ; des hommes qui peuvent vraiment dire : « quand il plut à Dieu … de révéler son Fils en moi. » Des hommes qui auront un fardeau du cœur pour la pureté de l’Évangile, et qui paieront le grand prix du témoignage de Jésus. Ce sera au sein même de la « chrétienté » qu’ils rencontreront les forces qui pèsent sur ce prix a payer. Il en a toujours été ainsi.

Chapitre Dix - DANS L’Épître AUX ÉPHÉSIENS

    Ce n’est pas notre intention d’entamer une exposition de cette lettre. Présentement, notre préoccupation concerne quelques questions qui y sont soulevées à la lumière de l’histoire, et plus exactement l’histoire du contexte dans laquelle cette lettre a été écrite.

    Premièrement, il y avait la situation à la fin de la vie de l’apôtre Paul. Ici nous avons un homme écrivant sous la conduite du Saint Esprit à propos de la grandeur de l’Église ; son élection et vocation éternelles ; son unité divine, sa mutualité, sa fonction multiple, et son combat spirituel. Tout ceci, et bien plus encore, dans un contexte relationnel avec les assemblées d’Asie, et particulièrement avec Éphèse. Nous nous souvenons de son long temps de ministère passé à Éphèse et la merveilleuse réaction envers ce ministère (Actes 19 :19). Plus tard, il dit aux anciens qu’il n’a : « mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu » (Actes 20 :27). Et lorsqu’il rencontra ces anciens en chemin vers Jérusalem, nous lisons le touchant au revoir exprimé envers eux et comment ils versèrent tous beaucoup de larmes et étaient attristés de son départ. Et maintenant, au plus, sept ans plus tard, il écrit à Timothée que « tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi. » (1 Timothée 1 :15). Si Paul est mort (par exécution) pendant l’année 67 et que Jean ait écrit l’Apocalypse pendant l’année 95 (comme cela est cru par la plupart), alors en moins de trente ans un très grand changement avait pris place à Éphèse : « Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour … Souviens-toi donc d'où tu es déchu » (Apocalypse 2 :1-7). Le ministère triomphant de Paul, son départ en tristesse ; et maintenant Paul répudié, discrédité ou abandonné. Et néanmoins, cette lettre a été préservée divinement et a été une bénédiction à une quantité innombrable de croyants à travers les siècles !
    Mais qu’en est-il de la suite de l’histoire ? A travers tous ces siècles, à quel degré a t-il existé, dans ce monde, une représentation et une expression de l’Église comme nous l’avons décrite dans Éphésiens ? Où peut-on, aujourd’hui, trouver une telle expression ? Il semble qu’en ces temps de fin et de petitesse, les chrétiens sont impliqués dans un combat pour l’unité, pour l’efficacité, pour obtenir une ascendance spirituelle ! Tout ce qui est précieux au Seigneur est âprement attaqué, il en résulte que la communion et la plénitude en sont trop souvent troublées. Il est évident que lorsque Paul écrivit ses dernières lettres, celles à Timothée, il naissait un mouvement vers ce qui est maintenant devenu général : l’Église institutionnelle, ayant une forme mais sans la vie organique. Avec tous les livres qui ont été écrit sur « Éphésiens », et en tenant compte de toutes les louanges exprimées envers cette lettre « le plus grand document qui n’ai jamais été écrit » ; avec toutes les éloges qui lui ont été adressées comme étant la plus grande révélation de l’Église, où peut-on trouver quelque chose s’approchant de sa réalité ?
    Les questions qui nous font face dans cette lettre sont : Est-ce simplement idéaliste ? Devons-nous dire, par rapport à cette épître, ce que G. Campbell-Morgan a dit regardant le temple d’Ézéchiel : « C’est juste ce que Dieu aurait eu si Sa volonté prévalait » ? Ou encore : Cette Église que nous voyons dans « Éphésiens » est-elle pour le futur, dans le « siècle des siècles », une expression souvent utilisée par Paul ? Dans ce cas est-il futile d’œuvrer et d’espérer pour une telle chose aujourd’hui ? Devons-nous accepter la théorie de « la ruine totale de l’Église » ? D’une façon globale, en considérant toutes merveilles et les gloires des débuts de l’histoire chrétienne, y a t-iljamais eu quelque chose de totalement semblable à cette lettre ? Êtes-vous choquez par ces questions ? Pensez-vous qu’il ne s’agisse, après tout, que d’une comparaison plus ou moins approximative ? Cette attitude ne peut satisfaire ceux qui on pris position pour la révélation de cette épître aux Éphésiens.
    Aussi, y a t-il une autre réponse ? La réponse tient-elle du fait qu’il y ait une certaine incompréhension, une approche inadéquate envers cette lettre ? C’est ici que nous touchons, non pas uniquement la réponse à nos questions préoccupantes, mais à ce qui nous amène dans le domaine des immenses valeurs et implications spirituelles de la révélation contenue dans cette lettre. Mais qu’il n’y ait aucun malentendu ici : Ce sera le plus grand défi et la plus grande épreuve pour la chrétienté et la foi chrétienne, et en même temps une implication dans un réel conflit avec toutes les forces cosmiques qui ont combattues si âprement contre la véritable compréhension de cette révélation divine !
    Loin d’être seulement idéaliste ou mystique, nous allons voir en progressant qu’il s’agit d’un document intensément réaliste. Il y a une ou deux choses que nous devons reconnaître avant d’en arriver à considérer sa réponse aux objections mentionnées.

L’Exhaustivité de l’Épître aux Éphésiens
   Il ne s’agit pas d’une présentation nouvelle ou différente de la vérité, mais d’une incorporation exhaustive de tout l’enseignement du Nouveau Testament. Nous y avons les quatre évangiles (voyez les précédents chapitres). L’épître aux Romains y est aussi, car la mise à l’écart totale du premier Adam est implicite ici. Les épîtres aux Corinthiens y sont également, car « l’homme spirituel » s’impose, alors que « l’homme naturel » corromprait tout ce qui s’y trouve. L’épître aux Galates y est tout autant, car il ne peut y avoir ici aucun compromis, aucune demi-mesure, aucune perversion, aucune contradiction etc. 
    Ayant démontré ceci, procédons en considérant quatre aspects qui supportent la présente validité de cette épître aux Éphésiens.

La Perspective de l’Épître aux Éphésiens
    Cet aspect peut se démontrer être une épreuve, un test et une révolution dans l’histoire de l’Église. La perspective détermine, sans aucun doute, toutes choses. Cinq fois dans cette lettre nous trouvons le mot « céleste » (1 :3, 20 ; 2 :6 ; 3 :10 ; 6 :12), se référant respectivement aux bénédictions dont nous jouissons, à l’exaltation de Christ, à la notre position, à la vocation de l’Église et au combat de l’Église. Tout est vu d’en haut, mais cette « hauteur » n’est pas limitée à une location. Elle veut dire une autre façon, d’estimer les choses, de les définir, de les juger. C’est une différente prédisposition que celle qui est d’ici-bas. A ce sujet Dieu déclare : 

« Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel: car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » 
(Esaïe 55 :8-9). 

    Ainsi, il nous devient nécessaire d’être amené à la position où nous voyons ce que Dieu recherche et ce à quoi Il regarde ; ce qui est totalement différent de notre propre état d’esprit. Là est la clef de tout, et c’est, comme nous l’avons dit, très révolutionnaire. Notre prédisposition concernant l’Église est presque entièrement, si non totalement terrestre.
    Que cherchons-nous et à quoi regardons-nous à cet égard ? Passons au crible, du plus grand au plus petit, ce qui s’appelle « l’Église ». Est-ce une Église nationale, qu’elle soit Catholique romaine, Anglicane, Orthodoxe, Réformée, etc? Est-ce une Église confessionnelle, Méthodiste, Baptiste, Épiscopale, Luthérienne, Presbytérienne, Indépendante etc. ? Est-ce une Église « Libre » ou « d’État », Non-Confessionnelle, Inter-Confessionnelle ? Est-ce une Église « Large » ou « Étroite » ? Est-ce une Église ayant certaines caractéristiques particulières et ayant des techniques de pratique, de formes, de comportements ? Est-ce une ou des « églises du Nouveau Testament », comprenant certaines choses tirées du Nouveau Testament contribuant à sa constitution ? Est-ce une cathédrale, ou bien un édifice, qu’il soit grand ou petit ? Est-ce un lieu quelconque, qu’il soit simple, ordinaire ou décoré ? Dieu regarde t-Il des « Cieux », fixant Son attention sur, et recherchant « n’importe laquelle de ces choses ? Est-ce ce qu’Il désire ? Ces choses l’intéressent-Il du tout ? Est-Il impressionné par ces fastes et ces parures, avec toutes leurs processions d’ostentations et d’exhibitions ? Est-ce que nos vêtements et accessoires, et autres vêtements de cérémonie ecclésiastiques et religieux impressionnent le Tout-Puissant?   Regarde t-Il à ces choses avec admiration et émerveillement ? Les voit-Il du tout, ou bien ignore les t-Il ? S’Il les regarde, ne serait-ce pas avec dédain ou bien même avec amusement ? Pauvres petites gens jouant à l’église et à d’autres choses semblables, comme Jésus le dit : « Mais à qui comparerai-je cette génération? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, et disant: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés » ! Il y a t-il une seule de ces choses, ou toutes, qui attire l’œil de « Celui qui habite dans les cieux » ? (Psaume 2 :4).
    Tout ce qui précède, ou une partie seulement, peut-être notre façon de voir l’Église, mais cela est une vue tout à fait terrestre ! Si nous avions la perspective des cieux, combien tout cela nous semblerait absurde. Comme toutes les choses les plus grandes de la terre, que ce soit des gens ou bien des montagnes, sont toutes pareilles lorsque nous les observons d’une position aérienne, ainsi les choses qui semblent si importantes à l’homme perdent leurs importances lorsque nous regardons les choses du point de vue des critères de Dieu.

Le Verdict de l’Histoire
    Le verdict de l’histoire démontre clairement que Dieu ne S’attache pas, ni ne préserve les choses sur cette terre en elles-mêmes. Le poète Tennyson a écrit :

« Nos petits systèmes ont leurs temps ; Ils ont leurs temps et ils cessent d’être. »

    Paul dit : « les choses qui se voient sont pour un temps » (2 Corinthiens 4 :18). Le verdict de l’histoire sur les choses qui ont cessées de remplir le but essentiel de leur existence, quelque soit la grandeur avec laquelle elles servaient le propos divin en leur temps, est que Dieu les a délaissées et soit elles ont été détruites ou abandonnées. Il en a été ainsi avec le Tabernacle à Shilo, du Temple à Jérusalem, des « assemblées » en Asie, et de beaucoup d’autres choses et lieux. Rien n’est sacré pour Dieu si Son intention divine n’est pas accomplie. Le monde et l’histoire sont parsemés de telles reliques : la désolation, l’abandon, la mort, la froideur déclarent le désintéressement de Dieu. Les hommes s’efforcent à préserver les choses, essaient de vivre dans le passé, mais la responsabilité leur incombe, et la limite du support de Dieu les usera doucement mais sûrement ; à moins que l’intention divine ne soit recouvrée. Le Mur des Lamentations à Jérusalem est un symbole du verdict de l’histoire, et des siècles de larmes en prouvent le rejet par Dieu. Tout ceci est bien triste et tragique, et en retenant la leçon, nous aspirons à nous en éloigner, et à en arriver à la réponse. Demandons-nous encore :

Quel A Été le Point de Mire des Cieux à Travers les Âges?
    Nous avons vu que l’épître aux Éphésiens, (appelée ainsi bien qu’elle était une circulaire), rassemble tous les âges d’éternité en éternité. Son étendue va de « avant la fondation du monde (1 :4) au « siècle des siècles » (3 :21). Mais quel le point de mire de cette lettre dans ce contexte éternel ? Nous ne pouvons le manquer. Une phrase le déclare pleinement :

« à lui gloire dans l'assemblée dans le Christ Jésus,  pour toutes les générations du siècle des siècles! »

    Nous devons lire cette lettre, ce que nous pouvons faire en quelques minutes, avec pour but d’y voir la place qu’y tient Christ et les allusions qui Lui sont faites. (Nous pourrions ajouter ici la lecture de l’épître aux Colossiens.)
   Cette lettre remonte au-delà de la Genèse, et inclut la Genèse. Dans les deux livres une Personne est introduite, et cette Personne n’est plus jamais perdue de vue. Par des personnages, des types, des symboles, des prophéties et une multitude d’autres moyens ; dans des fêtes et des ordonnances, cette unique Personne est toujours présente, soit cachée ou révélée ! De Son Nom Il est le Messie, l’Oints, le Christos. Toutes les onctions pointent vers Lui. Il est le point de mire des siècles et des éternités. Que recherchent les Cieux et à quoi regardent-ils exclusivement? Uniquement ce qui est en essence cette Personne. Dorénavant plus de symboles, de figures, de types, de représentations, mais la réalité, la substance ! Non pas « l’Église » comme quelque chose d’objectif ! Non pas le Royaume des cieux en tant que lieu et objet de perception ! « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l'attention » (Luc 17 :20). C’est un erreur de penser et de parler de l’Église sans vouloir dire Christ Lui-même, ce ne sont pas des sujets ni des objets ! Ils sont un. L’Église est Son Corps, Sa femme, ils sont « une seule chair » (5 :31). C’est cela Éphésiens. Il est tout aussi erroné de parler et de penser du Royaume des cieux et de pas vouloir dire le Seigneur Lui-même. Ils sont la même chose. Dans les Évangiles ils sont unis. Le Messie est présenté comme étant et le Roi et le Royaume. La nature même du Royaume correspond à celle du « Fils de l’homme ». L’Un et l’autre sont des cieux.
    Tout ceci, et tout ce que ces choses impliquaient, furent une absolue révolution quand à la conception messianique.
   Comment cela répond t-il aux énormes questions que nous nous posions au début, par rapport à cette épître aux Éphésiens ? Cette lettre nous répond ainsi. Ce que Dieu et les Cieux recherchent et regardent n’est pas quelque chose appelée l’Église, ce n’est pas non plus des assemblées locales en tant que telles. Dieu et les Cieux recherchent Christ, ce qui est de Sa nature, Sa nature céleste ; en esprit et en vérité ; ce qui est de la vie éternelle, en conduite et en comportement, en vertu et en caractère, en influence et en impression ; et en victoire sur le péché, sur Satan et sur le monde. Ce n’est absolument pas quelque chose de local en termes géographiques, mais plutôt : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis  au milieu d'eux. » Et ceci, peut-être sur un navire ou dans un avion, qui ne peuvent, ni l’un ni l’autre, être fixé dans une localité. Christ peut être à Éphèse ou à Laodicée, ou à n’importe quel autre endroit, mais c’est le Christ qui définit l’assemblée et non pas la localité ! Christ peut être dans la congrégation, la dénomination, alors que, aucunes d’elles – dans leur totalité – n’est peut-être en Christ. Nous Le recherchons. Nous nous rassemblons en Son Nom. Il est le terrain, c’est sur Lui que nous nous assemblons.
   Il y a énormément de choses dans la « Chrétienté » envers lesquelles nous avons délibérément fermé nos yeux, et que « désormais, nous ne connaissons [plus] selon la chair », alors même que nous cherchons ce qui de Christ dans les personnes. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». Si nous ne pouvons Le trouver, alors il n’y a pas de communion céleste.
    Combien je suis conscient que beaucoup de questions seront suscitées par ce qui vient d’être dit, et il est probable que la plus épineuse d’entre elles concerne notre rassemblement, et ce qui est devenu le problème des assemblées locales. La procédure employée par les hommes à été de partir de l’extérieur ou d’un point plus ou moins avancé de la chrétienté ; et ceci afin de former une église ou des églises. Les noms varient : églises, assemblées, congrégations, réunions, etc. Une certaine structure, qu’elle soit une doctrine, un credo, une pratique ou bien une habitude, a été conçu ; souvent avec un plus ou moins grand degré d’autorité scripturaire ; parfois en lisant  dans les Écritures une interprétation ou une signification qui ne s’y trouve pas vraiment en vérité. Parfois il y a une partie de la vérité, et ainsi il s’agit d’un certain aspect de la vérité sur lequel tout s’appuie. Les raisons et les causes des nombreux groupes, communautés ou compagnies sont aussi nombreuses que toutes ces entités. Trop souvent il s’agit de quelque chose «formé » par les hommes, et quelque chose qu’ils décident de faire. De parler ainsi c’est toucher à la racine de la plupart des problèmes de la foi chrétienne. Mais abordons ce sujet positivement.
    Nous sommes enseignés par l’épître aux Éphésiens et que nous dit-elle ? Nous avons vu que l’Église est Christ, et que toutes ses parties le sont de Son Corps. Est-ce vrai ? Croyons-nous ceci ? Non pas qu’Il n’est pas d’existence personnelle en dehors de Son Corps, mais Il est le caractère même du Corps, et seule la mort peut séparer les deux. Si cette identification avec Christ est vraie spirituellement, comme l’enseigne le Nouveau Testament, nous devons alors nous demander : Comment Christ est-Il apparu ? Est-Il apparu comme un homme mature? A t-Il été fait de mains ? A t-Il été assemblé comme une entité composée de plusieurs éléments ? Est-ce que quelqu’un ou un groupe de personnes, a t-il eu des idées concernant ce qu’Il devait être en s’attachant ensuite à œuvrer afin de donner une forme à ces idées ? Peut-être souriez-vous, ou bien scandalisé que de telles questions soient posées. Mais n’est-ce pas là l’expression prédominante de la mentalité générale en ce qui concerne l’Église et les églises ? Mais, comment Christ est-Il arrivé dans ce monde ? N’est-ce pas simplement en naissant ? Il y avait une Semence (et ceci est un mot biblique  Le concernant à partir de la Genèse), et cette « Semence » contenait la vie dans laquelle se trouvait toute la nature, le caractère, la capacité, la forme, le propos et la destinée de cette Entité. La Semence est née, et pour se reproduire fut « plantée » : elle tomba en terre et mourut (Jean 12 :24). L’Église est le fruit de cette Semence, contenant la même vie et le même potentiel. La vraie Église – où qu’elle se trouve - doit suivre l’histoire de Christ spirituellement. Elle doit naître, elle est ce « qui n’est pas fait de main ». Dieu « n'habite pas dans des temples faits de main » – une déclaration pour laquelle Etienne perdit la vie. L’Église doit être suscitée par Dieu, née de l’Esprit Saint, circoncis de cœur, baptisée dans la mort, ressuscitée avec Christ, oint pour le service, conduite dans le conflit spirituel, et jointe à Lui sur le fondement céleste. C’est Christ, toujours et partout ! Là est le message d’ « Éphésiens ». Mais il nous reste à dire une chose.

La Base de Tout
   Cette lettre aux Éphésiens est une sorte de culmination, de résumé. La succession  spirituelle est correcte, même si la chronologie de l’est pas. La croix demeure centrale, universelle et suprême. Dans cette lettre, l’Église en tant que le Christ exprimé corporativement, se tient sur la base toute entière de la croix. Il ne s’agit pas d’une croix personnelle, de la croix de l’histoire, mais de la croix cosmique, éternelle. Dans ce domaine céleste, Christ – par Sa croix – a dépouillé les principautés et les autorités (Colossiens 2 :15) et « a emmené captive la captivité » (Éphésiens 4 :8), et par Sa victoire Il a placé Son Église au dessus de toutes choses. Mais ceci est inclus dans Romains, Corinthiens et Galates. Voyez ce que signifie la croix dans ces situations, rassemblez ces choses et vous avez « Éphésiens»
    Notre « terrain de l’église » doit être Christ, uniquement Christ, et ceci doit tout décider et doit être la réponse à tous nos problèmes « d’église ». Mais empressons nous de dire que cette épître nous montre combien sont grandes les valeurs d’une expression corporative de Christ où qu’elle soit. Ces valeurs affectent le croyant individuel et le monde qui nous entoure. Les sujets suivants sont liés à cette présence de Christ dans Son Corps : la protection et la couverture ; l’édification et la maturité ; l’ensemencement et le fondement spirituels ; le service et le ministère mutuels ; un témoignage et un impact dans les domaines d’intelligences sataniques et angéliques. Tout ceci est dans cette lettre et est directement lié à une véritable expression de Christ. Si nous demandons : « Une telle expression peut-elle être ? », notre réponse est : « Oui, si pas en perfection et en plénitude, elle peut l’être au moins dans une vraie mesure. » Les temps utilisés dans Éphésiens peuvent nous aider. Le passé : « alors même que nous étions morts dans nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec le Christ », ceci était au début. Il y a beaucoup de choses qui sont rétrospectives par rapport à leur histoire spirituelle. Le présent – le présent continu –, le plus gros de la lettre concerne la croissance, l’édification : « jusqu'à ce que nous parvenions … à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ». Le futur : « afin que lui se présentât l'assemblée à lui-même, glorieuse », « gloire dans l'assemblée … au siècle des siècles! »
   Notons bien ceci : Le critère éternel et présent, ou la preuve de « l’Église », qu’elle soit universelle ou locale, c’est la présence de Christ. Y est-Il trouvé ? Si nous sommes dans l’Esprit, peut-on Le rencontrer, et vraiment dire : « Le Seigneur était présent aujourd’hui ! » ? La présence de Christ détermine s’il s’agit bien d’une vraie assemblée. La mesure de Christ déterminera, non pas une relation de base, mais la mesure de la communion, la mutualité spirituelle spontanée.

La position : une position, non pas terrestre, mais céleste.
La focalisation : « Christ – tout et en tous ».
Le fondement : la croix, initiale et continue.
La dynamique : « la puissance qui opère en nous ».

Chapitre Onze - Dans l’Épître aux Philippiens

« Car ce commandement que je te commande aujourd'hui, n'est pas trop merveilleux pour toi, et il n'est pas éloigné. Il n'est pas dans les cieux, pour que tu dises: Qui montera pour nous dans les cieux, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions? Et il n'est pas au delà de la mer, pour que tu dises: Qui passera pour nous au delà de la mer, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions? Car la parole est très-près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la pratiquer. Regarde, j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et le bonheur, et la mort et le malheur, en ce que je te commande aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, de garder ses commandements et ses statuts et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu entres pour le posséder. Mais si ton cœur se détourne, et que tu n'écoutes pas, et que tu te laisses séduire, et que tu te prosternes devant d'autres dieux et que tu les serves: je vous déclare aujourd'hui que vous périrez certainement, et que vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où en passant le Jourdain, vous entrez afin de la posséder. J'appelle aujourd'hui à témoin contre vous les cieux et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta semence, en aimant l'Éternel, ton Dieu, en écoutant sa voix, et en t'attachant à lui; car c'est ta vie et la longueur de tes jours, afin que tu habites sur la terre que l'Éternel a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac, et à Jacob, de leur donner. » (Deutéronome 30 :11-20)

« Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable; et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude. »' Hébreux 2 :14-15)

« Et j'ai été mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du Hadès. » (Apocalypse 1 :18)

« Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. » 'Philippiens 3 :10)

    Ce que nous avons en vue ici, c’est la relation de la croix par rapport à la manifestation de la vie. Il est très important que nous soyons bien au clair quand à cette relation. Une chose est évidente, cette vie appelée la vie éternelle, ne peut être obtenue que comme l’issue de la croix de Jésus Christ. C’est sur la base de Sa mort et par Sa résurrection, que cette vie éternelle est donnée à ceux qui croient. Nous parlons parfois de cette vérité comme étant la foi dans l’œuvre de propitiation du Seigneur Jésus. Dans l’appropriation de cette vie il n’y a peut être aucun sens de bataille ou de conflit ; il n’y avoir aucune connaissance de ce plus grand domaine où la bataille pour la vie fait rage. C’est parce que, en ce qui concerne le don de la vie éternelle, le Seigneur Jésus Lui-même a combattu à la croix, et nous recevons ce don en acceptant par la foi ce qu’Il a accompli de façon à ce que nous ayons la vie.
   Ceci est un aspect de la croix et de la vie qui en découle. Autrement dit, par une compréhension objective de la croix, nous recevons la vie éternelle. Tout ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous à la croix afin que nous passions de la mort à la vie, saisi et approprié par la foi, abouti à ce que nous ayons la vie.
    Mais il y a un autre aspect. La croix du Seigneur Jésus a généré le fait que nous ayons la vie en abondance. Ses propres paroles sont : « Je suis venu afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. » (Jean 10 :10). Je pense que la première partie de cette déclaration correspond à la simple appropriation par la foi de l’œuvre objective de la croix, ce qu’Il a accompli pour nous, mais que la deuxième partie du verset nous mène plus loin. La vie plus abondante demande que ce qu’Il a fait pour nous devienne réalité en nous. Considérons ceci sous cet angle : dans Sa croix Il s’occupa de nos péchés, et sur la base de ce qu’Il a accompli à cet égard, et de notre foi en cette œuvre propitiatoire pour nos péchés, nous recevons le don de la vie éternelle. Il s’occupa aussi de nous-mêmes, mais ceci doit être réalisé en nous progressivement, et c’est selon que nous sommes traités intérieurement par la puissance de la croix que la voie s’ouvre pour que cette vie s’exprime dans une plénitude s’accroissant. Le fait est que c’est le moi qui barre la route à la vie dans sa pleine expression. C’est la vie naturelle qui obstrue le développement de la vie divine. Ainsi, ce qui a été fait pour nous doit être fait en nous, et alors que cela se réalise en nous, cette vie devient plus qu’un simple dépôt, plus qu’une simple bien que glorieuse possession ; elle devient un plaisir grandissant et s’accroissant, une expression en plénitude.

Un État de Désordre dans la Création
    Recherchons à établir la position. Premièrement, il y a dans la création un état de désordre avec lequel Dieu n’est pas uni, nous pouvons tous voir cela. Il n’y a rien de vraiment profond à ce sujet, sauf lorsque ce fait nous interpelle et que nous réalisons qu’il y a un état de désordre dans la création dans laquelle nous avons une part, et que Dieu n’est pas un avec cet état, c’est à dire avec la création dans l’état où elle se trouve. La création n’est pas selon Sa pensée, elle a cessé d’exprimer Sa pensée, elle est contraire à Son intention ; et ainsi Il n’y est pas en relation.

La Mort et Satan Sont Positivement Associés à cet État
    Deuxièmement, il y a une association positive de la mort et de Satan avec cet état. Ce n’est pas uniquement une masse passive, dans la confusion, le chaos, le désordre ; il y a, au sein de la création en désordre, des éléments actifs. Nous pourrions dire qu’il s’agit d’une masse en effervescence. Il y existe des forces actives, et ces forces ne sont pas les forces de la vie mais de la mort. La mort travaille, et Satan est associé à cet état de chose.

Un Besoin se Manifeste
    En troisième lieu, nous voyons qu’un besoin se manifeste, un besoin sous plusieurs aspects. Tout d’abord, il doit y avoir une mise à l’écart judiciaire de cette création. Ce que nous voulons dire par une mise à l’écart judiciaire, c’est qu’un jugement doit être prononcé sur cette création, et de par ce jugement, elle doit être écartée de la vue de Dieu. Elle doit être amenée à la position où elle est entièrement sous le bannissement divin. Là où pas une seule partie de cette création ne peut obtenir l’acceptation de Dieu ; c’est à dire qu’elle doit être traitée et mise à l ‘écart judiciairement. Ceci étape préliminaire devient nécessaire si Dieu doit œuvrer envers un nouvel ordre. Et cet ainsi que Dieu a agit avec la création dans la croix de Christ.
    Ensuite, une véritable et potentielle destruction de cette puissance de la mort et de Satan doit prendre place. choisissons nos mots – une véritable et potentielle destruction de cette puissance de la mort et de Satan. Eh bien Dieu a réalisé ceci dans la Personne du Seigneur Jésus. Il a détruit la mort et celui qui avait la puissance de la mort, c’est à dire le Diable. En Christ c’est en fait accompli. Christ, à la droite de Dieu, représente et déclare que ceci à été consommé. La mort a été engloutie victorieusement. Satan aussi a été détruit. Ce mot « anéantît » que l’on trouve dans certaines versions, ne veut pas dire ce qu’en pensent certaines personnes. Parfois en parlant de destruction, nous pensons à aller jusqu’au bout, à oblitéré, à anéantir de toute existence. Le mot employé ici ne veut pas dire cela, amener à néant veut dire, dans l’intention de Dieu, rendre totalement inopérant. N’oublions pas cela, en ce qui concerne le Seigneur Jésus à la droite de Dieu, Satan est inopérant. Il ne peut Le toucher personnellement, et il le sait. Le seul moyen par lequel il peut L’atteindre c’est à travers Ses membres. Satan n’a plus aucun moyen de toucher Christ directement avec la mort, ni avec aucune autre arme. A travers la mort, Il a détruit celui qui avait la puissance de la mort. Cela est accompli objectivement en Christ.
    Nous avons utilisé un autre mot : potentiellement. Cette destruction potentielle de la mort et de Satan a été accomplie pour les saints. C’est une chose qui est acquise et, bien que pas encore totalement vécue en expérience, elle peut être saisie par la foi et connue d’une façon progressive. Il ne peut être dit que vous et moi, à l’heure actuelle et dans l’entièreté de notre être, nous ne trouvons pas que la mort et Satan n’aient aucune puissance. En ce qui nous concerne, ce n’est pas un fait réel que Satan soit inopérant. Mais ceci a été obtenu potentiellement pour nous en Christ, afin que nous devinssions ceux qui vivent de plus en plus dans la victoire que Christ a obtenue pour nous, et pour que nous parvenions progressivement à jouir de l’œuvre accomplie potentiellement pour nous par Christ. Ainsi, en Christ, nous voyons cette destruction accomplie en réalité ; et nous la voyons accomplie potentiellement dans les saints.
    Et encore, il est essentiel qu’il y ait une représentation vivante de l’ordre divin, qui ne contienne aucun élément de mort, et qui soit victorieuse sur Satan, une référence à laquelle les croyants soient rendus conformes. Ceci est une nécessité et elle est réalisée en Christ. Il est la représentation de la nouvelle création, l’ordre divin, auquel nous devons être rendus conformes, et qui est sans aucun élément de mort et victorieux sur Satan. Dieu doit œuvrer à un but, à un archétype, à un modèle, et Christ est cela pour Lui. Il œuvre dans les saints afin d’amener une conformité à Christ, ce qui implique une conformité à l’ordre divin représenté par Christ ; car nous devons nous rappeler que Christ est la somme totale de l’ordre divin. Trop souvent le peuple de Dieu ne reconnaît pas ceci. Nous devons bien sur, tout d’abord, reconnaître qu’Il est une Personne. Avant tout Il est la Personne Divine, mais Il est aussi la somme totale d’un ordre divin et céleste. Si le tabernacle ou le temple d’autrefois représentaient tout un système de choses, réglementées, ordonnées, préposées, fonctionnelles, reliées entre elles, un système merveilleux – n’ayez pas peur de ce mot, utilisé dans le bon contexte, c’est un très bon mot – si le tabernacle ou le temple représentaient toutes ces choses, ils ne sont que des figures de Christ. Christ est le Sacrificateur, Christ est l’Autel, Christ est le Sacrifice, Christ est le Fin Coton, Christ est l’Or, Christ est la parfaite Humanité : Christ est tout, et Christ est l’ordre divin. « Que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre » dit l’apôtre. Il s’agit d’un arrangement rationnel, d’un accommodement et d’une économie célestes.
    Lorsque nous sommes en Christ, bien qu’il soit vrai que nous sommes dans la Divine Personne, nous devons prendre la place qui est la nôtre dans l’ordre divin, et d’être en Christ demande qu’il y ait une bonne relation entre nous, une répartition, un fonctionnement, une relativité envers tout. Il s’agit d’un merveilleux système divin. La mort et Satan ont leur chance quand quelque chose qui est en relation avec l’ordre divin n’est pas obéi, reconnu, observé. Il est assez facile pour la mort d’obtenir une occasion avec le peuple de Dieu lorsqu’il y a un désordre parmi eux, lorsqu’ils ne sont pas conformes à Christ dans le sens qu’Il soit une expression d’un système ordonné et céleste. Assurément le Nouveau Testament est sans ambiguïté aucune à ce sujet. Si l’assemblée à Corinthe est l’exemple d’un faible témoignage, comme elle l’est vraiment, la raison est facile a déceler. Il s’agissait d’un certain désordre parmi ses membres.
    Ainsi, Dieu doit avoir cette représentation de Son ordre divin, qui ne contient aucun élément de mort, qui est victorieux sur Satan, et auquel les croyants doivent être rendus conformes. Et ceci est la conformité à l’image de Son Fils, notre Seigneur Jésus Christ.
    Enfin, il est exigé il est fondamental d’avoir une union vitale avec Lui, et d’avoir une vie totalement et continuellement dans le Saint Esprit. Nous acceptons tous la première nécessité, celle d’avoir une union vitale avec Lui comme fondation, mais ce qui est aussi important, s’il doit y avoir une pleine expression de la vie, est qu’il doit y avoir une vie qui doit être continuellement et entièrement dans l’Esprit Saint. La vie dans le Saint Esprit est la réponse divine à cette autre vie de la mort et qui est sous la puissance de Satan. Cette autre vie est dans le chaos, et Dieu n’a rien avoir avec elle.
    Ceci est le premier état, une vie dans la mort, sous l’empire de Satan, dans le désordre ; extrêmement active, énergique, et néanmoins Dieu y est étranger. Elle peut être même active d’une façon religieuse, mais Dieu ne s’y trouve pas. Je me demande parfois si la religion n’est pas le plus grand ennemi de Dieu dans ce monde. Cela peut paraître une chose terrible à dire, mais je suis sincère en posant la question. La religion paraît placer la plupart de gens dans une position que Dieu trouve extrêmement difficile d’atteindre par le Saint Esprit, parce qu’elle les place dans une fausse position. Contre cet état de chose, Dieu établit ce nouvel ordre qui est totalement sous le gouvernement du Saint Esprit. Que cela veut-il dire d’être entièrement sous le gouvernement du Saint Esprit ? Cela veut dire que tout doit Lui être soumis. Vous et moi reconnaîtrons pleinement, d’une façon totale et exhaustive, que si nous bougeons, agissons, raisonnons, si nous fonctionnons de quelque façon que ce soit, sans que nos vies ne soient complètement consacrées et entièrement en communion avec le Saint Esprit, assurément nous fonctionnons alors en dehors du domaine de Dieu – et la fin de cela c’est la mort. Il peut y avoir les meilleures des intentions, nos motivations peuvent être droites, nous pouvons même agir pour le Seigneur ; mais il y une multitude de choses qui sont faites pour le Seigneur mais qui sont accomplies sans le Saint Esprit. Il existe toute une montagne d’activités procédant des motivations les plus pures pour les intérêts du Seigneur, mais elles ne sont pas les activités de l’Esprit. Je pense que le Seigneur est généreux et plein de grâce, et parce qu’il s’agit d’ignorance, Il est patient avec nous, et recherche à nous conduire dans des voies meilleures. Le mauvais chemin peut être avoir été pris par manque de lumière, et alors que plus de lumière n’est pas disponible, ou jusqu’à ce qu’elle arrive, le Seigneur marche à nos cotés et permet autant de bénédiction qu’Il le peut. Mais cela ne veut pas dire que toute cette activité va être reçue avec acceptation, et qu’elle sera approuvée comme ayant été une contribution à l’accomplissement du propos éternel. A un certain point, cette activité, échouera, et ceux qui y sont impliqués tomberont, et ils devront arrivés à la conclusion, qu’après tout, la grande majorité de ce travail pour le Seigneur n’a pas compté ; et le plus tôt nous arrivons à cette constatation, le mieux cela est pour nous.

La Croix : La Réponse Toute-Inclusive
   Tout cela est réuni dans la croix. La croix dit simplement qu’un ordre de choses – qu’il s’agisse d’un ordre religieux, d’un ordre de bonne motivation, un ordre de bonne intention, mais d’un ordre procédant néanmoins de l’homme naturel, et pas nécessairement en défi à Dieu, pas nécessairement en rébellion consciente contre Dieu, mais étant l’expression de l’homme naturel tel qu’il est – la croix déclare que cet ordre de choses tout entier est mis à l’écart. Dieu l’a judiciairement jugé, et lui a apposé un interdit. Dans la croix du Seigneur Jésus, Dieu a finalement déclaré : Toi, dans ton état naturel, tu ne peux Me servir, et tu ne peux apporter aucun fruit à Ma gloire ! Il est possible d’aller travailler, d’œuvrer et de mourir de fatigue en essayant de Me servir, néanmoins il n’en demeure pas moins vrai que tu ne peux pas de toi-même, de n’importe quelle ressource naturelle, porter du fruit pour Moi. La seule chose qui puisse atteindre le but de Dieu, et cela doit être par la vie – la vie éternelle, divine, céleste – est ce qui procède de l’Esprit Saint.
    Combien cela est solennel ! Comment cela analyse et dissèque toutes choses ! Par exemple, les choses que nous disons, Il présente cette interrogation : Cela a t-il été dit par l’Esprit Saint ? Il n’est pas suffisant de se demander : La motivation était-elle bonne ? Ais-je parlé ainsi pour le Seigneur ? Mais plutôt : Cela a t-il été dit, a t-il été fait par l’Esprit Saint ; ou bien cela procède t-il de moi ? Ce n’est pas une question de motivation, d’intention, mais de la puissance, de la vie dans laquelle j’ai parlé ou agi. Ais-je pris cette décision dans l’Esprit Saint, ou bien ais-je décidé selon mon propre jugement, après avoir pesé le pour et le contre et en venant à la conclusion que ce serait la meilleure chose à faire ? Tout est une question de vie dans l’Esprit Saint. Peut être dites-vous que c’est là une vie ardue, une vie très difficile, si nous devons nous arrêter avant même de parler ou d’agir, et de nous demander à chaque instant : Vais-je agir, ou bien vais-je parler cela dans le Saint Esprit ou bien en moi-même ? Je ne pense qu’il soit nécessaire d’adopter cette attitude dès le début. Mais nous devons reconnaître que chaque jour que nos vies doivent être assujetties au Saint Esprit, et lorsque nous sommes sensibles au fait que quelque chose a émané de nous-mêmes, nous devons être fidèles devant Dieu à ce sujet. Je crois que doucement mais sûrement, nous arriverons à cette position où nous vivrons avec cette pause dans nos cœurs qui est un signal de notre impulsivité, un signal quand à notre impatience, un signal lorsque nous sommes tentés d’agir de par nos émotions, un signal quand à notre propre façon de raisonner et de penser. Ceci est une chose que le Saint Esprit doit instaurer en nous. Notre préoccupation doit être de reconnaître que du centre à la circonférence, nos vies toutes entières doivent être soumises au gouvernement du Saint Esprit. Le résultat sera que le Saint Esprit nous ramènera sans cesse à la croix. La croix a établi, une fois pour toutes, cette position d’une façon absolue et détaillée. Elle se tient pour toujours comme garant de l’interdit judiciaire de Dieu sur l’homme naturel. L’Esprit Saint nous ramènera à cela sans cesse.
   Reconnaissons que la croix est la fin de la vie de résurrection, et pas seulement son commencement. Si nous oublions tout le reste, rappelons-nous de ceci. La croix est la fin de la vie de résurrection, tout en étant son commencement : « Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort ». Certains m’ont demandé : Pourquoi Paul a mis la mort à la fin ? Cela devrait, sans doute, être le contraire : Que je sois rendu conforme à sa mort, pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrance ! Non, il n’y a point là d’erreur, l’ordre est du Saint Esprit. La puissance de Sa résurrection présuppose qu’il y a eu une mort, mais le vie de résurrection même conduit à la croix. Le Saint Esprit dans la puissance de la vie de résurrection nous ramène toujours à la croix, à la conformité à Sa mort. C’est la propriété même de la vie d’éliminer tout ce qui appartient à la mort. Le but de la puissance de la vie de résurrection est de nous ramener au lieu où la mort est constamment vaincue. Et ce lieu n’est autre que la croix de notre Seigneur Jésus Christ, là où la vie naturelle est écartée. Et ainsi Paul dit : « … étant rendu conforme à sa mort …, ce qui veut dire d’avoir continuellement la base de la mort, et d’être progressivement mis de coté, et ceci, comme nous l’avons dit, est le fruit de la vie d’union avec Lui. Ce serait qu’une pauvre perspective pour vous et moi, si nous devions être rendus entièrement conforme à Sa mort en dehors de la puissance de résurrection en nous, en dehors de ce que nous connaissons déjà de la vie du Seigneur. Où serait-ce notre espoir ? Qu’est-ce qui est la puissance de notre survie lorsque la croix est rendue plus réelle dans notre expérience ? Il n’y aurait pas de survie si Sa vie de résurrection n’était pas en nous. Ainsi Paul prie: «Pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection…», et cela veut dire conformité à Sa mort sans destruction totale. L’aboutissement de la vie de résurrection c’est la croix. Le Saint Esprit œuvre toujours par rapport à la croix, afin que la vie de Sa résurrection soit manifestée en nous de plus en plus.
    C’est là l’arrière-plan de toute la question de la vie. Je suis sur, avec encore plus de certitude aujourd’hui qu’hier, que la base de la vie triomphante en nous est l’opération de la croix mettant de coté tout ce qui est naturel. Il n’y a rien qui ne soit haï d’avantage par l’ennemi que la croix. Recherchons à libérer nos pensées de toutes fausses conceptions de la croix. Bien souvent il y a eu ce genre de réaction : « Oh, il s’agit de la croix ; c’est la mort, la mort la mort ! Cette opération de la croix de façon subjective, nous conduit sans cesse à la mort ! » C’est pour cela que nous avons déjà dit qu’il est si important pour nous de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une mort qui nous détruit, mais qu’elle pave le chemin pour une plus grande plénitude de vie. C’est le coté positif que nous devons retenir, non pas le fait que nous sommes constamment mis à l’écart, mais plutôt que cela est fait par nécessité, afin qu’Il prenne la place, et qu’Il croisse et croisse encore. C’est le coté de la vie qu’il nous faut retenir, même dans l’opération de la croix par rapport à ce qui a été mis à l’écart par Dieu à Golgotha.
    Ainsi, est-ce de la vie dont vous avez besoin ? En fait, le Seigneur dit : Eh bien mettons cette chose de coté ! Et lorsqu’Il met cette ceci ou cela de coté, il y a alors la vie. Voulez-vous plus de vie ? Eh bien, mettons cette chose de coté, et alors vous avez plus de vie. Très rarement rencontrez-vous des gens qui, s’étant vraiment donnés à Dieu pour un accroissement de vie spirituelle, n’ont pas été sujets à de pénibles expériences et à des temps très difficiles. En êtes-vous jamais venus à vous donner afin d’obtenir cette extra lumière, cette nouvelle chose que Dieu vous a révélée, sans qu’il vous en coûte un temps difficile et pénible ; un moment d’obscurité ? Il en est toujours ainsi, il n’y a rien d’anormal à cela. Le Seigneur dit simplement : « Veux-tu cela ? » Et il y a toujours quelque chose à éliminer, à écarter. Peut-être désirez-vous un accroissement spirituel parce que cela vous rendra plus heureux. Cette raison devra être mise de coté, afin que vous désiriez cette chose, non pas pour vous, mais pour Lui. Si vous traversez un mauvais moment, et que l’élément dominateur est le moi, vous direz : Eh bien cela n’a pas d’importance, je préfère ne pas l’avoir que traverser cela ! Ceci est la façon égoïste d’analyser cette expérience. Mais si vous êtes dans une nuit obscure par rapport à quelque chose de précis, et si vous en venez à vous dire : Quoi qu’il en coûte, le Seigneur doit obtenir cette chose dans ma vie ! vous y êtes parvenu en mettant de coté l’homme naturel. L’Esprit Saint nous amène toujours à ce résultat. C’est la vie qu’Il recherche, et la vie sur-abondante, et ceci est accompli uniquement en Le laissant nous ramener sans cesse à la croix. La croix est à la base de la vie, car c’est là que le Seigneur Jésus conquit la mort, et de là jaillit la vie pour les saints. Que le Seigneur nous conduise à la vie.


Chapitre Douze - DANS L'Épître AUX COLOSSIENS

    Dans « Philippiens » le point culminant et le parachèvement de tout se résume en une phrase : « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Là est le point auquel commence l'épître aux Colossiens. Dans Philippiens la suprématie de Christ est déclarée en deux phrases : « égal à Dieu » (2:6) et « un nom au-dessus de tout nom » (2:9). Dans Colossiens, Celui qui était égal à Dieu est présenté comme étant le Créateur de toutes choses et Celui en qui subsistent toutes choses; Lui étant le centre suprême. Mais ici nous sommes amenés à l'étendue la plus grande de Son ouvre victorieuse ainsi qu'à la sphère la plus grande de ce « Nom ». Nous n'allons pas nous engager à  parler ni à expliquer l'erreur gnostique qui fut l'occasion de cette lettre de la part de l'apôtre. La conclusion à laquelle nous arriverons, fera tout ce qu'il y a de nécessaire à cet égard.

    Ayant déclaré que Jésus Christ était le créateur, qu'Il maintient toutes choses, que toutes choses subsistent en Lui, l'apôtre fait une déclaration étincelante et dévastatrice : « ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d'elles en la [croix]. » (2:15). Combien cela est énorme ! Cela lie la croix à cette immense révolte contre Dieu et Celui « qu'il a établi héritier de toutes choses » et qui se passa dans l'éternité passée, avant la création : l'occasion de l'expulsion de Satan et des anges qui « qui ont abandonné leur propre demeure » (Jude 6). Une rébellion qui a bâtit un vaste royaume du monde et un système qui étaient déterminés à exclure ou à éviter que Christ n'obtienne Son héritage. Les différents échelons des forces spirituelles sont opposées à Dieu et à Ses droits. Un conflit cosmique pour le contrôle de ce monde et de ses occupants, et tout l'univers, a fait rage à travers les âges. Ce conflit, de l'extérieur, a fait son premier impact historique sur le premier couple, et il apparaît que cette bataille a tourné à l'avantage de Satan. A partir de ce point, une armée innombrable de forces hostiles s'attachèrent à préserver cet avantage. Les deux armes spirituelles principales de Satan et de ses hordes sont le péché et la mort. La réponse divine à ces deux choses sont, respectivement, la justice et la vie. La Bible tout entière se repose sur ces deux quatre choses. Ainsi, il s'agit d'une rédemption bien plus qu'historique (i.e. terrestre) qui est essentielle, elle doit être cosmique, universelle, super-ordinaire.
    « Colossiens » se tient dans ce contexte, et son point de mire est la suprématie de Christ et l'étendue de Sa croix. La croix y est vue comme opérant une crevasse destructrice entre les deux souverains cosmiques et mondiaux, et entre, d'un coté, les deux forces du péché et de la mort, et de l'autre, celles de la justice et la vie.
    Mais quelle autre description cette épître nous donne t-elle du Christ crucifié ! « L'Homme du Calvaire », brisé, battu, transpercé, en sang, méprisé et rejeté, n'est pas uniquement Jésus de Nazareth mourant entre les mains d'hommes méchants ; Il engage, pour un résultat éternel, la bataille des éternités avec les forces cosmiques de l'univers et règle pour toujours la question du péché et de la justice, de la mort et de la vie, et pose le fondement de la destinée humaine !
    Il y a deux façons de voir ce drame de Golgotha. La première, est celle d'une tragédie humaine avec toutes ses horreurs et ses pathétismes , donnant une place au triomphe satanique et à la puissance maléfique de la nature pécheresse de l'homme. Cette interprétation décrirait la défaite de Dieu, la disparition de la justice et la victoire de la mort. Une telle interprétation accréditerai tous les organisateurs et les exécutants de la destruction de Christ et ferait de la crucifixion une justification des chefs juifs, qui en étaient les principaux ordonnateurs et acteurs. Mais il y a une autre interprétation et puissance qui sont plus puissantes. La Bible parle d'une Sagesse, une sagesse profonde qui est cachée en Dieu depuis toute éternité, cachée des hommes, des mauvais esprit et de Satan lui-même. Ceci veut dire qu'aussi bien les hommes méchants que les forces cosmiques sont dans l'obscurité et dans la cécité, ils sont trompés, si bien qu'ils ne savent pas véritablement ce qu'ils font dans leur haine, leur méchanceté et leur malveillance. Le résultat en est que, inconsciemment et aveuglément, ils ne font qu'exécuter ce que Dieu a pré-ordonné, et accomplissent le dessein même qu'ils avaient l'intention de détruire. C'est exactement ce qui s'est passé à Golgotha. Une grande ouvre de rédemption cosmique y fut accomplie de par les moyens mêmes employés par Satan afin de l'empêchée totalement. Et ainsi Paul parle de «Christ crucifié, la sagesse et la puissance de Dieu» (1Corinthiens 1:23-24).
    La Bible considère la race humaine et le monde entier comme étant sous l'emprise et l'autorité de ce grand système spirituel conduit par Satan. L'homme est totalement incapable de se libérer lui-même, il n'a ni la sagesse ni la puissance de le faire. Un Homme doit venir à son secours et, parce que c'est le péché et la mort qui sont les puissances asservissantes et la base de l'emprise de l'Adversaire, le Libérateur et l'Émancipateur doit attiré et les ennemis et leurs puissances à Lui-même, (tout comme Samson et les Philistins) : « afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable » (Hébreux 2 :14).
    C'est ce que le Dernier Adam a fait lorsqu'Il vint nous secourir. La vocation initiale de l'apôtre Paul se reposait sur ces paroles : « je t'envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Actes 26 :17-18). Tout y est résumé. Alors que la rédemption a beaucoup d'aspects, qui sont décrits par plusieurs mots et expressions dans l'Évangile, ici nous avons toute l'étendue et l'application la plus large de cette rédemption cosmique.
    Nous avons décrit, de façon bien plus brève que cela nécessite, l’étendue de l’Évangile de notre salut, mais sans doute en nous avons dit suffisamment, pour démontrer combien est grand le salut par rapport à ce qui est souvent présenté dans les milieux évangéliques. Nous pourrions penser parfois, que Satan doit être très satisfait de la façon superficielle et désinvolte dont est présenté ce qui est supposé être si dévastateur pour lui ! Nous sommes appelés à une très grande vocation céleste dans les âges à venir, et « parvenir » ne peut être accompli qu’à travers un énorme développement dans l’histoire de cet univers. Relisons l’épître aux Colossiens à cette lumière. Il est très significatif que – selon l’agencement de l’Esprit Saint – cette lettre soit la dernière exposition doctrinale venant de la plume de l’apôtre Paul, précédant les épîtres traitant de l’avènement du Seigneur ; la consommation de toutes choses, alors que l’ordre chronologique en aurait décidé autrement.

T.A.S.