dimanche 18 octobre 2020

(20) - église L'INGRÉDIENT MANQUANT par Chip Brogden

 « Pour moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous. » (2 Corinthiens 12:15)

                   En dehors de la prière, le sujet dont on parle le plus mais qui est le moins mis en pratique est celui de s'aimer les uns les autres. Nous savons tous que nous sommes supposés nous aimer les uns les autres. Nous avons entendu des prédications sur ce sujet des milliers de fois. Mais il y a une différence entre connaître le chemin et marcher sur le chemin.

                 Je veux parler de façon spécifique du problème de l'amour en relation avec le « ministère ». Ce mot « ministère » est devenu un mot lourd de sens, et nous devons demander aux gens de clarifier ce qu'ils veulent dire quand ils l'utilisent. Je pense que la plupart des gens seront d'accord pour dire que ce qui passe pour être un « ministère » de nos jours est quelque chose de très éloigné de ce qui existait à l'époque du Nouveau Testament. Et je ne fais pas référence à une technique ou à une méthode qui aurait été utilisée. L'« ingrédient manquant » n'est pas quelque chose de superficiel comme le fait de se réunir dans les maisons par opposition à se réunir dans un bâtiment. Nous sommes tombés bien bas, si nous croyons que le secret de la vie que l'on trouve dans le Nouveau Testament se trouve dans la façon dont nous dirigeons des réunions.

                  Le leadership existe dans la Bible, et le leadership existe dans l’Église. Il ne s'agit pas d'éviter ce sujet. Jésus nous a montré, en paroles et en actes, que Son idée du leadership est basée sur le service de Dieu et des autres. La question que nous devons nous poser est la suivante: Qu'est-ce qui constitue un saint leadership de service, conduit par l'Esprit et centré sur Christ? Qu'est-ce qui fait de quelqu'un un père spirituel? Qu'est ce qui qualifie vraiment quelqu'un pour être apôtre, prophète, évangéliste, pasteur ou docteur?

                    Vous pourriez dire que l'appel de Dieu qualifie cette personne. Peut-être, mais beaucoup sont appelés et peu sont choisis. Beaucoup sont appelés mais ils échouent quand il s'agit de répondre à cet appel.

               Vous pourriez dire que c'est le don de Dieu qui qualifie quelqu'un. Laissez-moi vous dire quelque chose frères et sœurs, les dons ne sont plus ce qui m'impressionne. Les frères et sœurs doués sont devenus très communs. Je parle très franchement. Je rencontre souvent des gens et je repars en pensant « qu'est ce qu'ils sont doués!», mais ils me laissent vides à l'intérieur. Ils ont beaucoup de potentiel mais je ne leur ferai pas plus confiance pour s'occuper de mon chien que pour s'occuper des âmes d'autres personnes. Beaucoup d'entre eux clament être dans une sorte de ministère pastoral ou prophétique ou apostolique. Mais cela seul ne qualifie pas une personne. J'ai vu des frères et soeurs doués n'ayant aucune sagesse, aucune maturité, et aucun discernement spirituel, faire de la vie des gens un vrai gâchis.

                Vous pourriez dire que c'est la révélation de Dieu qui qualifie quelqu'un. Je crois tout à fait que la révélation est nécessaire pour pouvoir enseigner les autres parce que vous ne pouvez pas indiquer aux autres un endroit où vous n'êtes jamais allés. Mais la révélation en elle-même ne qualifie pas une personne.

                    Il est arrivé un moment dans ma vie où j'ai réalisé que j'avais été appelé, que j'avais reçu des dons et que Dieu m'avait donné une importante révélation, mais il me manquait encore quelque chose. Quand j'étais jeune je pensais qu'avoir un appel de Dieu et être doué était suffisant. Ensuite j'ai commencé à apprendre des choses par révélation et je pensais que c'était le sceau de Dieu qui confirmait Son approbation.

                    Même avec cela, je ne pouvais pas écarter le fait qu'il y a eu dans le passé, et qu'il y a maintenant, beaucoup de personnes dans le monde qui sont appelées de Dieu, qui ont des dons spirituels, et qui sont au bénéfice de beaucoup de révélations. Mais Dieu ne peut pas faire confiance à leur capacité de serviteur-leader. Ils peuvent avoir un titre ou un ministère mais ils ne sont pas qualifiés parce qu'ils n'ont pas l'ingrédient manquant. J'ai remarqué qu'ils leur manquaient quelque chose, et pire, il me manquait la même chose. Finalement j'ai constaté que cela manquait à tout le monde, dont moi-même.

     Quel est l'ingrédient manquant? L'ingrédient manquant est l'AMOUR.

                     Laissez-moi partager avec vous quelque chose pour illustrer ce que je veux dire. Un pasteur m'a dit quelque chose qui s'est passé il y a de nombreuses années entre lui et son pasteur associé. Ils travaillaient ensemble dans l'église mais heureusement ils étaient aussi de bons amis. Il a dit que son associé est venu un jour vers lui et lui a dit avec des larmes, « tu es le meilleur prédicateur au monde que je n'ai jamais entendu dans ma vie, mais tu n'aimes tout simplement pas les gens. » Pendant que le pasteur partageait cette histoire avec moi, il avait aussi les larmes aux yeux. Ce fut un rappel puissant pour lui, et c'est une leçon importante pour nous. Nous pouvons être talentueux, doués et plein de révélation et pourtant échouer parce que nous ne marchons pas dans l'amour pour les autres.

                 Nous pourrions prendre beaucoup d'exemples de démonstrations d'amour et de commandements d'amour dans le Nouveau Testament. Vous les connaissez aussi bien que moi. Mais quand je lis cet obscur petit passage dans 2 Corinthiens 12 je trouve qu'il y a quelque chose qui passe souvent inaperçu. Paul écrit « Pour moi, je dépenserai TRES VOLONTIERS, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant DAVANTAGE, être moins aimé de vous.» Voici ce qui qualifie une personne. Voici l'ingrédient manquant.

                     Paul a écrit cela aux Corinthiens. Vous savez que Paul avait plus de problèmes avec les Corinthiens qu'avec toutes les autres églises réunies. La plupart des gens auraient abandonné mais pas Paul. Paul avait le coeur d'un père. C'est cela un vrai apôtre. C'est cela un vrai pasteur. Nous savons qu'il avait un appel, nous savons qu'il avait des dons, nous savons qu'il avait une révélation profonde. Nous pourrions le comprendre s'il pensait qu'il perdait son temps avec les gens de Corinthe et qu'il souhaitait tourner son attention ailleurs.

                    Vous voyez, ce genre de pensée est marqué par la chair. Il y a bien longtemps j'ai lu quelque chose qui me paraissait dans un premier temps comme une parole de sagesse, mais j'ai changé d'avis depuis. Un homme a écrit: « Allez où vous êtes célébrés, pas où vous êtes tolérés ». A une certaine époque, je n'étais pas très apprécié alors je pensais que c'était un bon conseil. Mais Dieu m'a fait grâce, et Il m'a aidé à voir que cette attitude est tout le problème du « ministère » aujourd'hui. Nous aimons les gens qui nous aiment, et nous servons les gens qui nous servent, et nous remercions les gens qui nous remercient, et si vous me faites du tort, alors je vous ferai du tort. Quelle sorte de Christianisme est-ce là? Qu'en serait-il si Paul n'était allé que là où il était célébré et avait évité les endroits où il n'était que toléré? Quel raisonnement insensé, mais c'est pourtant l'attitude qui prévaut parmi les « ministères» aujourd'hui.

                   Paul nous a donné un exemple à suivre. Ne regardez pas seulement à son appel, à ses dons et à ses révélations. Regardez à son coeur. Il a donné, tout donné - pas seulement au Seigneur, mais pour le peuple du Seigneur. C'est ainsi que le coeur d'un Père se manifeste. C'est pour cette raison qu'il avait de l'autorité. Et ils étaient pourtant un groupe de personnes très charnelles. Je vous le dis, son autorité n'était pas dans son titre, sa position, ou son statut de fondateur de l'église. Son autorité était dans l'abondance d'amour qu'il démontrait.

                    Ne faites pas d'erreur: je n'y suis pas encore. Je lutte encore pour être un bon frère, être un père spirituel avec beaucoup d'amour pour chacun. Il est clair que j'ai encore du chemin à faire, mais maintenant je vois l'ingrédient manquant et je poursuis l'amour. Qu'en est-il de vous?

                   Vous savez, le temps des personnes qui ne se « montrent » que pour exercer leurs dons et faire leur petit ministère est compté. J'ai aussi été coupable de cela, je pense que nous tous nous l'avons vu faire ou nous l'avons fait. Est-ce cela que Jésus nous a appelés à faire? Est-ce cela être un exemple? Tenir quelques réunions, échanger quelques paroles, serrer quelques mains et retourner à la maison? Cela ne veut rien dire si nous ne nous aimons pas les uns les autres. C'est comme "un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit"

                 Paul se considérait lui-même comme un père qui s'occupe des besoins de ses enfants. Il faisait exactement ce qui était sur le cœur de Dieu, parce que c'est exactement ce que Dieu fait. C'est pour cela que Paul était capable de les aimer plus, même s'ils l'aimaient moins en retour. On manque de ce type de leadership dans le Corps de Christ aujourd'hui. Nous avons des personnes qui ne peuvent même pas être de bons frères et soeurs et pourtant ils aspirent à être de bons pères et des leaders, des apôtres et des prophètes, des pasteurs et des enseignants. Au lieu de servir les gens AVEC leurs dons, ils espèrent que les gens les serviront A CAUSE DE leurs dons. Cela se voit par des choses aussi insignifiantes que la place de parking réservée au pasteur en face de la porte.

                     Dans les derniers mois, j'ai prié, « Dieu, reprends-moi mon appel, reprends-moi mes dons, reprends-moi mes révélations, mais donne-moi un cœur d'amour. » Vraiment mes amis, nous avons beaucoup de frères et de sœurs doués. Mais où sont les Paul, les Pierre et les Jean de notre génération? Où sont les pères spirituels, les leaders, les anciens, ceux qui donnent un saint exemple pour ceux qui suivent? Il y a pourtant un exemple qui est fréquemment donné, mais si souvent, c'est un exemple de ce qu'il NE faut pas faire.

                  Où sont ceux qui donneront et se donneront dans le service pour Dieu et des autres - qui aimeront abondamment même s'ils ne sont pas aimés en retour? Un père vaut plus que dix mille enseignants.

                    Vous tous qui avez un appel et des dons, écoutez-moi. L'amour est l'ingrédient qui manque. Poursuivez l'amour et l'appel, les dons, et les révélations trouveront leur plus profonde et entière expression.

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.




jeudi 15 octobre 2020

(19) - église - LE SEIGNEUR DE L'OEUVRE par Chip Brogden

« Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés. » (Actes 13:2b)

                 IL y a un besoin urgent dans le Corps de Christ de distinguer et discerner la différence entre le Seigneur de l'oeuvre et l'oeuvre du Seigneur. Il est si facile de confondre ces deux choses et de les traiter comme étant identiques. Pourtant la différence est énorme.

                    La différence m'a été révélée il y a déjà plusieurs années. J'étais en train de conduire des réunions au Texas et j'ai pris part à un repas avec de nombreux pasteurs locaux. Ayant appris ma présence en tant que visiteur, ils m'ont demandé de partager quelques paroles. Qu'allais-je bien pouvoir dire à ces pasteurs?

                    Le Seigneur avait déjà préparé mon coeur avec une parole spéciale qui leur était spécialement destinée. J'ai dit « Frères, j'ai fait tout ce chemin depuis la Caroline du Nord pour vous rappeler une chose: l'oeuvre du Seigneur n'est pas la chose la plus importante. »

                Pendant quelques instants, j'ai laissé mes paroles pénétrer leur coeur, le silence était assourdissant. Je comprends maintenant ce que Jésus a expérimenté quand la Bible dit « Il a connu en lui-même » que les gens se questionnaient et doutaient dans leur coeur. Je pouvais sentir cela alors que ces pasteurs se demandaient en silence ce qui pouvait être plus important que l'oeuvre du Seigneur.

               J'ai dit « Frères, le Seigneur de l'oeuvre est plus important que l'oeuvre du Seigneur », et je me suis rassis.

         Selon mon expérience, moins d'une personne sur mille comprend réellement cela, même si beaucoup acquiescent et disent amen. Je continue de grandir dans cette révélation. Le Seigneur me rappelle constamment « Chip, je suis plus important que ton ministère. Je suis ta priorité. C'est Mon oeuvre, pas la tienne. Je me réserve le droit de te mettre à part pour le service ou de te ranger sur l'étagère. Je me réserve le droit de t'envoyer au loin ou de te garder à la maison. Le Seigneur de l'oeuvre est plus important que l'oeuvre du Seigneur. Tu passes ton temps à le dire, mais tu ne le mets pas toujours en pratique. »

                   D'après les Ecritures, le Royaume de Dieu existe partout où Christ a la prééminence. Rechercher d'abord le Royaume de Dieu c'est rechercher la prééminence de Jésus sur toutes choses. Pendant de nombreuses années j'ai pensé que chercher d'abord le Royaume de Dieu signifiait rechercher d'abord l'oeuvre du Seigneur - en mettant le ministère avant toutes les autres choses, même les besoins de ma famille.

                 Alors que mes intentions étaient bonnes, les Ecritures ne disent pas, « Cherchez d'abord le ministère. » Elles disent, « Cherchez d'abord le Royaume de Dieu ». Comment cela s'applique t-il au ministère? Cela signifie simplement cela: Je dois être gouverné par le Seigneur de l'oeuvre, pas par l'oeuvre du Seigneur.

            « L'oeuvre du Seigneur » tend à « vivre d'elle-même » si nous ne sommes pas attentifs. Nous commençons dans l'Esprit mais ensuite nous utilisons des moyens charnels pour perpétuer le ministère. Je peux le dire parce que j'ai été coupable de cela. La pensée et l'intention peuvent être bonnes, mais avant que nous le réalisions, l'oeuvre du Seigneur prend le pas sur le Seigneur de l'oeuvre. En fait, le serviteur, le pasteur, l'enseignant, l'apôtre ou le prophète prennent la place du Seigneur de l'oeuvre. La chair se manifeste si rapidement!

                  Si le Dessein Eternel de Dieu est que Christ ait la prééminence sur toutes choses, alors cela inclut certainement l'oeuvre. Le Seigneur de l'oeuvre ne change pas, mais l'oeuvre du Seigneur change constamment. Le Seigneur de l'oeuvre dirige le temps, la place, les gens, les provisions, et la mission. Toutes ces choses peuvent changer selon les souhaits du Seigneur de l'oeuvre. Il élève l'un et abaisse l'autre. Il ouvre les portes et les ferme. Il nous demande de parler ou nous demande de rester silencieux.

            Dans le livre des Actes, personne ne prend d'initiative. Ils sont entièrement gouvernés par le Saint-Esprit. Il met les personnes à part, Il les envoie, Il leur dit où aller - Il leur interdit d'aller à certains endroits, pour les y envoyer plus tard, quand c'est le bon moment. Nous ne trouvons pas d'apôtres, de prophètes ou de pasteurs « travaillant leurs dons » et partant bon gré mal gré, en allant où bon leur semble.

                 Watchman Nee a fait observer que Dieu met souvent ses plus grands ambassadeurs dans les chaînes. Frère Nee lui-même a passé les vingt dernières années de sa vie dans l'isolement d'une prison communiste. N'est-ce pas du gâchis? Il semble parfois que le Seigneur de l'oeuvre ne fait pas bien les choses. Nous aimerions sortir mais le Seigneur nous demande de rester. Nous aimerions rester mais le Seigneur nous demande de sortir. C'est Lui le Seigneur de l'oeuvre. Je ne peux pas expliquer tout ce qu'Il fait, et je ne peux pas le comprendre. Nous devons nous humilier et reconnaître que « Tu es le Seigneur de l'oeuvre, et je ne suis qu'un ouvrier. Tu es le Maître, et je suis le serviteur. Tu sais ce que Tu veux et ce dont Tu as besoin bien mieux que moi. Je n'en vois qu'une portion, mais Tu vois toutes choses. Donc je me soumets et je Te soumets mon travail! »

                  Frères et soeurs, c'est le seul moyen qui soit sûr. Pouvons-nous nous humilier nous-mêmes devant le Seigneur de l'oeuvre? Pouvons-nous Lui offrir nos dons, nos talents, et nos capacités sur l'autel et Le laisser diriger les choses? Je crois que presque tous les apôtres, les prophètes, ou les pasteurs sont sortis du droit chemin à cause de cette seule chose - ils ont placé l'oeuvre du Seigneur au-dessus du Seigneur de l'oeuvre. Dieu leur a donné un don, un appel ou un ministère, et ils ont commencé à le mettre en pratique jusqu'à n'avoir plus besoin d'être gouvernés par le Saint-Esprit. Ils ont toujours besoin de se mettre en avant et de faire quelque chose. Nous sommes vraiment trop doués. Nous avons besoin d'un peu moins de dons et d'un peu plus de brisement.

                  Quand j'essaie de me souvenir des endroits où j'ai voyagé et oeuvré pendant ces dernières années, j'y vois une constante. Les gens étaient bien entre eux jusqu'à ce que j'arrive et que je proclame la prééminence de Jésus-Christ et Sa souveraineté en tant que Seigneur de l'oeuvre. Cette parole a créé une crise dans leur communion même si la plupart d'entre eux ne l'ont pas réalisé sur le moment. Parfois cela prend du temps pour que cette crise se développe, mais presque toutes les églises ou les groupes que j'ai visités ont depuis quitté le bon chemin, fermé leurs portes volontairement, ou sont tombés dans une profonde désillusion. Comme vous pouvez l'imaginer, je ne suis plus beaucoup invité et je suis de moins en moins incliné à le faire.

                  Réaliser que vous avez travaillé dans la chair, oeuvré pour la religion, construit une maison de paille sur une fondation qui est autre que Christ, peut être une chose très douloureuse. Mais si nous sommes si forts dans notre ministère que nous n'avons plus besoin d'écouter Dieu et d'être gouvernés par le Saint-Esprit chaque jour, alors nous avons fait fausse route.

              J'ai besoin d'un ministère qui soit si impossible à faire qu'en dehors d'une intervention miraculeuse et divine de Dieu, il ne servira absolument à rien! Dieu se plaît dans les choses impossibles parce que nous sommes forcés de nous appuyer sur Lui - car quand la difficulté est moindre, nous pensons pouvoir le faire par nous-mêmes. J'ai besoin d'un don de Dieu qui demande de moi d'être sur ma face devant Lui pour qu'il puisse opérer. Si je peux me lever le matin et juste « l'utiliser » sans Lui et en dehors de Lui alors c'est une chose morte. Il n'y a pas de Vie si nous ne demeurons pas en Lui, et en dehors du fait de demeurer je ne peux pas être au bénéfice de la Vie.

              La seule condition pour que le Seigneur utilise quelque chose est la suivante: peut-Il avoir la prééminence. Il doit garder la première et plus grande place. Il doit être la Tête. Le Seigneur de l'oeuvre est plus important que l'oeuvre du Seigneur. Je prie pour que nous comprenions cette vérité et que nous fassions les ajustements nécessaires avant qu'il ne soit trop tard et que nous perdions tout. Que ces paroles puissent toucher nos coeurs. Amen.

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.




lundi 12 octobre 2020

(18) - église - LE PERFECTIONNEMENT DES SAINTS par Chip Brogden

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. » (Ephésiens 4:11-13)

                   Dans quel but Dieu a-t-Il donné des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des enseignants? Le verset 12 nous dit que c'est pour « le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ ». Cela ne veut bien sûr pas dire que les saints sont supposés être parfaits dans le sens où ils ne commettent plus d'erreur ou ne peuvent pas faire le mal. « La perfection » signifie ici « la maturité », et il serait bon de se rappeler que chaque fois que nous voyons le mot « parfait » utilisé dans ce contexte nous devrions penser à « spirituellement mature ».

                    Le perfectionnement des saints signifie la maturation des saints, c'est le processus qui conduit les saints hors de l'immaturité spirituelle et vers l'état d'adulte spirituel. C'est le but des dons de ministères. Nous ne sommes pas nés adultes; nous devons « grandir en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3:18a). En langage biblique, « être parfait » c'est être parfaitement développé. Par exemple, « Ma force est rendue parfaite dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12:9ss). Qu'est-ce que cela signifie? « Votre force est rendue mature à travers vos faiblesses, et elle est entièrement développée chez celui qui arrive à la fin de sa force naturelle. »

                     Après plus de vingt ans d'expérience chrétienne, Paul explique qu'il ne l'a pas encore atteint, et qu'il n'est pas encore parfait (cf. Philippiens 3:12a). Il s'attend clairement à être parfait un jour, mais il ne l'a pas encore atteint. Mais que veut-il atteindre? La perfection sans péché? Non. Il lutte pour la maturité spirituelle, qu'il définit comme une relation expérimentale, intime, pleinement développée avec Jésus-Christ (« afin de Le connaître »). Ensuite il dit que tous ceux qui sont parfaits (c'est à dire, spirituellement matures), auront une même pensée dans leur démarche pour connaître Christ.

                  Paul dit qu'il a prêché Christ: « ... exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ » (Colossiens 1:28). C'est l'essence et le but de tout vrai ministère, que ce soit le ministère d'apôtre, de prophète, d'évangéliste, de pasteur ou d'enseignant. C'est prêcher CHRIST, et emmener tous les hommes dans une relation spirituelle mature avec Lui. Christ est la tête de toute chose, Il est le centre de toute activité, nous commençons avec Lui et nous terminons avec Lui.

                    Quand nous rencontrons un nouveau ministère et que nous voulons tester son authenticité et sa valeur spirituelle, nous n'avons qu'à nous poser deux questions: ce ministère est-il centré sur Jésus-Christ, et emmène-t-il les gens dans une connaissance plus profonde et plus expérimentale de Christ?

                   Si nous voulons évaluer quelqu'un qui se proclame apôtre, prophète, évangéliste, pasteur ou enseignant, nous pouvons lui appliquer le même test: cette personne est-elle centrée sur Jésus-Christ? Et quoiqu'elle fasse (prêcher, enseigner, prophétiser, chanter, implanter des églises, etc.), emmène-t-elle les gens dans une connaissance plus profonde et plus expérimentale de Christ?

                  Certains penseront que ce test est trop sévère. Pourquoi, parce que si nous appliquions ce critère à tous les ministères et serviteurs dans ce monde, cela disqualifierait sûrement une majorité d'ouvriers et d'oeuvres qui travaillent dans l'Eglise et qui rendent de grands services. Oui, cela se passerait probablement ainsi. Pourtant en termes de valeur pour le Royaume de Dieu, si le travail n'est pas centré sur Christ et ne fait rien pour emmener les gens dans une relation plus mûre avec Lui, alors il est sans valeur aux yeux de Dieu. Si nous ne prêchons pas Christ alors nous prêchons quelque chose ou quelqu'un d'autre; et si nous n'emmenons pas les gens dans les profondeurs de Jésus par notre vie et notre travail alors nous les laisserons soit comme ils sont, soit même pires qu'ils ne l'étaient quand nous les avons rencontrés. Nous devenons une distraction et un frein pour la croissance des autres.

                   Si le serviteur ou le ministère ne prêchent pas Christ et n'emmènent pas les gens vers la maturité spirituelle, ils accomplissent alors l'opposé de la volonté de Dieu - ils deviennent eux-mêmes le centre et rendent les gens dépendants d'eux-mêmes, garantissant ainsi l'immaturité spirituelle de ceux qui leur sont affiliés. Une congrégation qui est dépendante de son pasteur pour recevoir une parole de Dieu pour elle-même, pour lui apporter un message, pour prier pour ses besoins, et pour prendre la responsabilité de sa propre croissance spirituelle est condamnée à l'infantilisme et à l'immaturité spirituelle. Si le pasteur accepte cette situation, il renforce alors la dépendance de la congrégation par rapport à lui. Au lieu d'orienter les brebis vers Christ en tant que Leur Berger et de les aider à se maintenir debout seules, le pasteur devient leur mère nourricière. Malheureusement, c'est précisément là où en sont de nombreuses églises aujourd'hui.« Nous laissons le travail spirituel au pasteur, pendant que nous assistons aux cultes.»

                    Le ministère de prophète est tout aussi coupable. Les « prophètes » ou « prophétesses » et leurs « paroles » deviennent le point de focalisation de tout. Au lieu d'emmener les gens à Christ et leur enseigner comment discerner la voix de Dieu par eux-mêmes, ils prennent la responsabilité de leur apporter des messages de la part de Dieu. Ainsi les gens sont passivement dépendants du ministère prophétique pour connaître la direction de Dieu au lieu de grandir en Christ et de développer leur propre discernement et habileté à entendre Sa petite et douce voix. J'ai récemment lu au sujet d'un « prophète » qui disait donner des paroles prophétiques personnelles à plus de 500 personnes par semaine. Je n'ai pas besoin de savoir ce qui a été dit pour savoir que la conception du « ministère prophétique » de cette personne laissera les personnes spirituellement faibles et incapables d'entendre de la part de Dieu par elles-mêmes. Pourquoi devraient-elles développer leurs sens spirituels puisqu'elles ont un « prophète » qui vient et qui leur donne une « parole » chaque fois qu'elles le désirent.

               Le fait de POUVOIR donner une parole ne signifie pas que nous DEVRIONS donner une parole. Le but n'est pas de donner une parole aux gens, mais de leur donner Christ comme leur PAROLE. Une autre façon de dire est: le but du ministère n'est pas de leur donner du pain chaque jour, mais de leur montrer comment obtenir tout le pain dont ils ont besoin en Christ qui est le Pain de Vie. Voyez-vous la différence? Si mon seul but est de donner aux gens un sermon chaque semaine ou une parole prophétique chaque jour, alors celui qui apporte la parole et ceux qui la reçoivent passeront à coté du Plan de Dieu, qui est la maturité spirituelle et connaître Christ spirituellement. Si les gens viennent vers moi pour obtenir du pain chaque fois qu'ils ont faim alors ils sont dépendants de moi pour les nourrir. Cela n'est acceptable que tant qu'ils sont des enfants qui ne peuvent se nourrir par eux-mêmes. Mais si je leur montre où ils peuvent avoir du pain par eux-mêmes, ils n'auront donc plus besoin de venir à moi; et ça c'est le but. Ensuite ils pourront être nourris directement à la source, qui est Christ Lui-même. La vérité est que vendre du pain est un gros business, et les ministères, dont la survie dépend de la vente du pain, VEULENT en fait que les gens reviennent vers eux toujours à nouveau pour être nourris.

                  Que nous puissions voir devant Dieu que Christ est l'objet et la raison de tout ministère. Notre But n'est pas de voir quelqu'un devenir dépendant de nous, de notre ministère, de notre travail ou de nos paroles; notre but n'est pas de leur donner du pain, mais plutôt de les encourager à expérimenter les profondeurs de Jésus-Christ expérimentalement et personnellement - de leur montrer où est le Pain de Vie.

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.



samedi 10 octobre 2020

(17) - église - LE MINISTÈRE « LES UNS LES AUTRES » par Chip Brogden

                     Chaque chrétien est appelé à exercer le ministère « les uns les autres ». Nous devons nous aimer les uns les autres, nous servir les uns les autres, nous soumettre les uns aux autres, nous exhorter les uns les autres, nous encourager les uns les autres, nous aider les uns les autres, nous pardonner les uns les autres, et ainsi de suite. C'est cela notre service spirituel. C'est cela notre ministère pour le Corps de Christ et la base sur laquelle tous les dons spirituels devraient opérer. A ce sujet, il vous serait profitable de faire une étude de tous les passages du Nouveau Testament qui mentionnent « les uns les autres ». Ils sont très nombreux. Vous remarquerez immédiatement que le Christianisme n'est pas fait pour les ermites. Il n'y a pas de place pour l'individualisme dans le royaume de Dieu, parce que nous sommes un corps formé de nombreux membres, tous associés dans une interdépendance. Vous remarquerez aussi que nous sommes appelés à vivre une vie très simple de service envers nos frères et soeurs. Ce n'est ni compliqué, ni difficile.

                    Les gens ne cessent de me demander, « Comment savoir si je suis appelé au ministère? » Je leur réponds en disant, « vous êtes sans aucun doute appelé au ministère ». Peut-être pensent-ils que je suis un prophète ou que je peux voir des choses que les autres ne peuvent pas voir. A chaque fois il faut que je leur explique que chacun d'entre nous est appelé au ministère « les uns les autres ». Personne n'en est exempté. La façon dont cela se manifestera dans votre vie est un merveilleux mystère que vous allez devoir découvrir par vous-mêmes. Seulement, ne recherchez pas de grandes choses pour commencer, trouvez simplement des frères et soeurs, et commencez à pratiquer le ministère « les uns les autres ».

                   D'autres me demandent « Mais comment savoir si Dieu m'appelle à un ministère à plein temps? » Ma réponse est qu'Il nous appelle tous à un ministère « les uns les autres » à temps plein. Je crois que j'ai perdu la page dans ma Bible où l'on parle d'engagement à mi-temps. On n'y trouve pas de notions comme ministère à mi-temps ou chrétien à mi-temps. C'est tout ou rien.

                   Le problème avec beaucoup de personnes aspirant à un ministère à plein temps est qu'elles veulent faire quelque chose de grand, quelque chose qui soit immédiatement visible, apprécié, et reconnu, qui pourra occuper tout leur temps et les aider à gagner leur vie de telle sorte qu'elles n'auront pas à chercher un travail « séculier ». Elles veulent commencer en haut, au sommet, avec un titre et une position mais elles ne savent rien du ministère « les uns les autres ». Elles veulent prêcher, enseigner, chanter ou être en haut et au centre pour être vues.

                   J'ai conseillé plus d'un jeune homme qui croyait que le Seigneur l'avait appelé à un certain ministère. Leurs motivations étaient certainement sincères, et ils désiraient faire un bon travail. Mais après un examen plus approfondi, vous remarquez qu'ils ont une idée préconçue sur ce qu'est le ministère. Ils imaginent qu'avoir un ministère signifie que les gens vont venir pour les écouter prêcher. Ils s'imaginent être derrière un pupitre en train de parler et entendre les gens dire « Amen!» et « Parle encore frère! ». Dans certains cas, ils me contactent pour que je leur impose les mains et que je leur donne une parole qui pourra confirmer leur vocation et leur donner une direction claire. Ou alors ils m'expliquent qu'ils veulent abandonner leur emploi « séculier » pour entrer dans le ministère « à plein temps ».

COMMENT RENTRER DANS LE MINISTÈRE DE LA MAUVAISE MANIÈRE

                   Quand j'ai eu 23 ans, j'ai senti qu'il était temps pour moi de faire un grand pas en avant et d'entrer dans le ministère à « plein temps ». Je savais que j'étais appelé au ministère, j'étais déjà pasteur adjoint dans notre église. J'étais impatient et anxieux à l'idée de consacrer tout mon temps à ce que je pensais être le ministère - prêcher et enseigner. Je pensais qu'entrer dans le ministère à « plein temps» était un grand événement qui serait annoncé avec force et fracas. Je voulais être sûr de la direction de Dieu, donc j'ai jeûné et prié pour voir s'Il allait approuver mes plans. (s.v.p regardez bien l'ordre des mots). Pendant trois jours je n'ai rien mangé, ni bu. A la fin des trois jours, j'ai quitté mon emploi et annoncé à tout le monde qu'à partir de maintenant j'avais un ministère à « plein temps ».

                   Après trois mois passés dans le ministère à « plein temps », j'avais prêché dans trois églises et publié une lettre de nouvelles pour que tout le monde sache où envoyer son argent. Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'il n'y ait plus rien à manger dans la maison, alors nous commençâmes à visiter nos amis et nos proches pour avoir la communion avec eux dans l'espoir qu'ils nous invitent à rester pour dîner. Nous dépendions de l'église pour payer notre facture de téléphone et d'électricité. C'est pendant cette période que ma femme tomba enceinte de notre second enfant. Bien sûr, nous n'avions pas d'assurance.

               Quand les choses devinrent vraiment préoccupantes, je me suis rappelé d'un homme, qui habitait à une heure de voiture, et qui me devait de l'argent. Comme c'était l'heure du dîner, j'ai demandé à ma femme si elle pouvait me préparer quelque chose à manger pendant la route. Elle m'a préparé cela avec le peu de restes qu'elle avait. Finalement je suis allé au service d'aides alimentaires dont notre église s'occupait et j'ai demandé si je pouvais aider à charger un camion en échange d'un carton de nourriture. Pendant les semaines qui suivirent, nous nous sommes nourris de pizzas réchauffées au micro onde et de tortellini congelés que nous devions faire bouillir, et nous avons appris à les servir sous toutes sortes de forme plus ou moins intéressantes. Je comprends maintenant pourquoi les Hébreux se plaignaient de la manne du ciel après en avoir mangé si longtemps. Depuis ce jour je ne mange plus de tortellini.

                   Finalement, nous avons dû quitter notre maison parce que nous ne pouvions plus payer le loyer. Nous avons déménagé chez les parents de mon épouse et avons vécu dans une simple chambre. Puisque nous n'avions pas d'argent pour mettre nos affaires dans un garde meuble, nous les avons emballées dans du plastique et entassées dans le garage de ses parents. A cette époque, quelqu'un m'a parlé d'une petite église qui cherchait un pasteur. Ils proposaient de payer la somme faramineuse de 100 dollars par semaine, ce qui pour moi ressemblait un salaire de roi à cette époque. Nous sommes donc partis nous y installer.

                   Un peu plus tard, l'église a pu augmenter un peu notre salaire, mais il devint vite clair que j'allais devoir quitter le ministère à « plein temps » et retourner à un emploi « séculier » pour nourrir ma famille. Je me rappelle le moment où cette idée m'est venue pour la première fois et comment ma fierté en pris un coup. Je me revois en train de prier alors que je traversais le pont sur le fleuve Tar pour rentrer à la maison, « Seigneur, je ferai n'importe quoi si seulement tu me laisses rester dans le ministère à plein temps ». Je ne voulais pas retourner chercher un job car j'avais peur que cela ne soit interprété comme un manque de foi. La semaine suivante on me proposa un emploi et je l'acceptais sur l'insistance de mon épouse.

                Pourquoi est-ce que je partage cela avec vous? Est-ce pour vous donner un exemple de ce que veut dire « souffrir pour Jésus » ou « être dans le ministère? Pas du tout. J'étais vraiment sincère, pas de doute là-dessus. Peut-être que certains diront que tout cela est arrivé parce je n'avais pas assez de foi. Peut-être, mais je parie que j'avais plus de foi que vous à 23 ans. J'étais capable de prier plus, jeûner plus, prêcher plus, et travailler plus que n'importe qui. Comme Paul l'a écrit, « J'ai travaillé plus qu'eux tous ». Mais comme on dit: le fanatisme consiste à continuer de faire quelque chose quand on a oublié pourquoi on le fait.

LE MINISTÈRE SPIRITUEL EST PRATIQUE

                 Depuis j'ai compris (après plusieurs autres expériences et problèmes) que le service spirituel le plus élevé ne doit jamais nous faire négliger notre plus élémentaire devoir terrestre. Si vous n'êtes pas fidèles dans les choses terrestres, qui vous confiera des choses célestes? Les lettres de Paul commencent toujours avec les réalités spirituelles et se terminent avec les responsabilités terrestres. C'est pour cela qu'il encourageait les gens à rester dans l'état où ils étaient quand ils furent appelés par Dieu. Cela veut dire, si tu es marié, aime ta femme. Si tu es une épouse, aime ton mari. Si tu es un enfant, aime tes parents. Si tu as des enfants, élève-les dans la crainte et le respect de Dieu. Sois là pour eux. Si tu ne prends pas soin de ta famille, peu importe l'excuse spirituelle que tu as, tu es pire qu'un païen. Et si tu ne travailles pas, tu ne manges pas non plus.

                L'EQUILIBRE est la notion que nous devons désespérément redécouvrir dans l'Eglise aujourd'hui. C'est le conseil de Paul et il sonne juste. Son exemple était de travailler de ses propres mains pour pourvoir à ses besoins de sorte qu'il puisse partager l'Evangile sans être une charge. Techniquement, il pouvait recevoir de l'aide, et il en a reçue à certaines occasions, mais la plupart du temps, il décidait de ne pas le faire. Quand il a fait ses adieux aux anciens d'Ephèse à Millet, il pouvait témoigner que pendant les trois ans de son ministère à Ephèse, il n'avait reçu ni or ni argent ni vêtement, mais travaillé pour pourvoir à ses besoins et à ceux des gens qui étaient avec lui pour ne pas être un fardeau pour l'église. Quel témoignage glorieux!

                   Les faux prophètes qui le suivirent furent si différents, réclamant toute l'aide dont ils pouvaient avoir besoin et refusant de travailler, mangeant et buvant les provisions des autres, volant les veuves et faisant du commerce avec la Bonne Nouvelle. Pourtant c'est précisément cela que font beaucoup de personnes proclamant avoir un ministère à « plein temps ».

                     Notre idée du ministère est trop étroite et mal définie. La plupart des gens n'ont qu'une simple notion de ce qu'est le ministère - prêcher dans une église. Si je prêche dans une église, alors je suis dans le ministère, je suis un « serviteur de Dieu ». Mais si je sers aux tables, que je lave des vêtements, que je travaille dans un bureau ou que je fasse n'importe quel autre travail séculier, je ne suis pas vraiment dans le ministère. C'est de cette manière que les gens ont été amenés à voir les choses.

           En tant que Pasteur j'étais supposé participer à des conférences et à des rassemblements. Après les présentations, la première question que nous posions à un nouveau participant n'était pas « Dans votre église, combien de personnes grandissent dans la grâce et dans la connaissance de Jésus-Christ? » mais plutôt, « Combien de personnes avez-vous le dimanche matin?». La seconde question était, « Etes-vous à plein temps ou avez-vous une double vocation? ». La taille de l'église et le statut « à plein temps » ou « double vocation » permettaient d'établir un ordre. J'ai remarqué que les pasteurs qui avaient une grande église et un ministère « à plein temps » étaient habituellement ceux qui étaient sélectionnés pour occuper les postes à responsabilité dans la dénomination.

                    Un de ces pasteurs qui avaient beaucoup de succès pris un jour la parole et nous « encouragea » en disant, « Dieu est aussi avec vous ».

                  Mais j'ai remarqué que chaque fois que ces pasteurs se retrouvaient entre eux, chacun partageait combien le travail était pénible et difficile et qu'ils étaient épuisés. Plus l'église était grande, plus le pasteur était stressé. Ils vivaient avec le poids du monde sur leurs épaules, essayant de s'occuper de tant de problèmes en même temps. Ils étaient si pris par leurs problèmes et par eux-mêmes qu'ils semblaient vidés. Je rentrais déprimé de ces réunions.

                   Je commençais alors à penser en moi-même, qu'est-ce qui ne va pas avec l'image que j'ai du ministère? Pour quelle raison j'aspire à ce « temps plein »? Pourquoi essayer de me faire une place parmi ces épaves nerveuses? Que puis-je y gagner, si ce n'est plus de problèmes et de stress? Comment avons nous pu tant nous éloigner du Nouveau Testament? Pourquoi sommes-nous si préoccupés par le nombre et la taille alors que nous ne sommes pas fidèles dans les petites choses que nous possédons? Pourquoi tant de femmes de pasteurs prennent-elles des antidépresseurs? Qu'est-ce que je fais ici? A quoi ressemblera ma famille dans 20 ans?

                  C'est de cette façon que commença le processus par lequel Dieu changea radicalement ma perception du ministère. Ce fut le début de la fin de ma carrière de pasteur au service de la Religion Organisée. Je laissais tomber mon ministère et pris ma place dans le Seul Troupeau sous la houlette du Seul Berger. Je ne regrette pas cette décision, parce ce que ce que j'ai reçu fut bien plus grand que ce que j'ai quitté.

LA LOI DE L'ESPRIT DE VIE EN CHRIST

                   Mes amis, la situation que j'ai décrite n'est pas l'intention du Seigneur pour le ministère. J'ai appris qu'il existe quelque chose d'autre: la loi de l'Esprit de Vie en Jésus-Christ (Romains 8:2). Je l'ai vue opérer dans ma vie et je sais quand elle est à l'oeuvre dans la vie de quelqu'un d'autre et quand elle n'y est pas. Je peux regarder en moi-même et immédiatement savoir si je coopère avec cette Vie ou pas. Je remercie Dieu de m'avoir appris cela et je prie qu'Il fasse grâce à chacun d'entre nous de le voir, parce que cela va libérer les captifs. Laissez-moi expliquer comment la Loi de l'Esprit de la Vie en Jésus-Christ est liée à notre travail et ministère pour le Seigneur. Cela est résumé dans cette maxime: Dieu ne nous GUIDERA pas là où Sa grâce ne pourra nous GARDER.

                    Cela veut dire, que lorsque nous faisons le travail que le Seigneur nous demande, nous allons remarquer que la Vie du Seigneur est présente pour nous donner toutes les forces spirituelles intérieures nécessaires pour le mener à bien. Je ne dis pas que tout ira sans problème et que vous n'aurez pas de doute ou de peur. Loin de là. Mais écoutez ce que dit Paul:

                    « Nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis. » (II Corinthiens 4:8,9). Son secret?: « Voilà pourquoi je travaille et je combats par la force du Christ qui agit puissamment en moi. » (Colossiens 1:29)." Pas moi, mais Christ. C'est cela là le secret de la Vie Chrétienne, et c'est la clé d'un travail fructueux.

                    La majorité des gens dans le Service Chrétien reçoivent des méthodes, des plans, des formules, des livres, des cassettes, des séminaires, des conférences, des cours, pour remplir leur ministère. Il y a actuellement plus de pasteurs que d'églises dont ils peuvent s'occuper. Ces jeunes gens tout frais sortis de l'université sont assis en train d'attendre que des églises s'ouvrent pour pouvoir s'installer et commencer leur ministère. Ils attendent le jour où ils pourront mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris. Et qu'arrive-t-il quand ils sont finalement élus dans leur première église? Ils mettent tout sens dessus dessous.

                   J'ai travaillé avec une personne de ce genre. Je peux réellement témoigner aujourd'hui que je l'aime, mais à l'époque j' ai été plus d'une fois à deux doigts de lui casser la figure. Je suis sûr qu'il ressentait la même chose envers moi. Il était intelligent, doué et éduqué. Il était très convaincu par son idée du ministère. Nous ne pouvons juger son coeur, mais si nous regardons aux fruits de son ministère pastoral alors nous verrons des personnes dévastées par ses efforts et ses meilleures intentions. Après avoir renvoyé un nombre conséquent de personnes et avoir mis toute la congrégation et l'équipe pastorale dans le pétrin, il fut soumis à tant de stress que son corps se rebella et il fut malade pendant trois semaines. Tout d'un coup « il s'est senti appelé » à accepter l'offre d'une autre église dans un autre Etat, nous ne pouvons que prier qu'il n'y fasse pas les mêmes erreurs.

                   Que manque-t-il? Comment l'Eglise a pu se retrouver dans une situation si pitoyable? Nous donnons aux gens une méthode, mais Dieu désire que nous coopérions avec Sa Vie qui se manifeste en nous. C'est un problème spirituel. Cela ne peut être enseigné dans une classe d'école. Les gens ne peuvent pas se contenter de payer des frais de scolarité, obtenir un diplôme, et dire qu'ils sont maintenant prêt pour s'occuper des brebis. Mille fois non!

COMMENCE TON MINISTÈRE AUJOURD'HUI

                   Quand quelqu'un vient vers moi et veut un conseil au sujet de « rentrer dans le ministère », la première chose que je cherche est de remettre en question toutes ses idées sur le ministère et lui demander d'être un serviteur, de prendre la dernière place, de se cacher, de s'abaisser, et de pratiquer l'art du ministère « les uns les autres ».

                   Le ministère « les uns les autres » ne nécessite pas une estrade, un pupitre, un bâtiment, un budget ou un comité. Vous pouvez commencer immédiatement, sans entraînement, et sans expérience, et vous n'avez pas besoin de quitter votre emploi ou de faire quelque chose de radical. Vous ne pouvez pas être reconnu par un vote, ni exclu par un autre vote. La Vie que vous possédez vous qualifie pour être à plein temps dans le ministère « les uns les autres ». Vos blessures sont votre qualification. Vous pouvez aller vers vos frères et soeurs maintenant et dire: « Le Seigneur m'a appelé, et je commence aujourd'hui ». Aimez, priez, encouragez, et servez les saints. Si souvent nous rencontrons des individus qui clament haut et fort être appelés à un grand travail mais ils négligent les principes de bases « les uns les autres ». Il n'y a pas de compétition pour la place la plus petite, alors que tous ceux qui aiment le Seigneur aillent d'abord là-bas et deviennent des serviteurs.

                   Alors que faire si nous ne savons pas prêcher, enseigner ou chanter? N'y a-t-il que cela dans le travail du Seigneur? Absolument pas. Vous pouvez commencer un ministère d'exhortation. Décidez simplement d'encourager toutes les personnes que vous croisez, les édifiant dans le Seigneur. La plupart des gens médisent les uns des autres, alors décidez dans le Seigneur que vous allez soutenir et encourager l'Eglise à chaque occasion. Gardez une liste d'adresses et envoyez régulièrement un petit mot aux membres de cette liste. C'est une petite façon de commencer. Les possibilités sont infinies.

                     Vous voyez, le ministère n'est pas fait de choses grandes et profondes, mais de choses ordinaires faites d'une façon extraordinaire.

                Quel que soit notre âge ou avancement spirituel, nous sommes appelés au ministère « les uns les autres ». C'est un appel gratifiant. Seulement marchons dans l'amour et travaillons avec diligence en accord avec la Loi de l'Esprit de Vie (pas avec nos forces) et nous réussirons. Apprenons à racheter le temps et à profiter des occasions. Le serviteur n'est pas plus grand que le maître, mais le serviteur doit aspirer à être comme le maître. Je prie qu'à travers cet article, le Seigneur puisse compter sur plus de serviteurs. Amen.

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.



mercredi 7 octobre 2020

(16) -église (5) L'EGLISIANISME AUJOURD'HUI par Chip Brogden

NOUS AVONS PLEURÉ A LA RIVIÈRE DE BABYLONE

             Notre crainte peut être qu'une fois sortis de l'Eglisianisme nous puissions être à nouveau déçus, mais cela n'arrive pas à ceux qui ont vu le Corps. Il n'est pas nécessaire de nous endurcir, d'être continuellement sur nos gardes ou de résister avec raison à toutes tentatives de nous institutionnaliser au nom de Dieu. Nous avons vu Christ et Son Eglise, et tous ceux qui essaieront de régner sur nous, de nous enfermer, de nous intimider, de nous manipuler, de nous influencer en mal ou d'exercer leurs fantaisies spirituelles sur nous, serons repoussés avec un esprit paisible et calme. C'est comme frapper l'air ou stopper l'océan. L'Esprit de Jézabel ne peut simplement pas se tenir devant l'Esprit de Christ. C'est aussi simple que cela. Nous n'avons pas besoin de comprendre l'esprit de Jézabel, nous avons juste besoin d'une connaissance expérimentale de Christ en nous.

                     Nous répétons à nouveau que la question n'est pas d'apprendre ou de connaître, mais de voir. Si nous voyons Christ nous réagirons immédiatement à tout ce qui est anti-Christ. Ceux qui Lui appartiennent n'accepteront jamais la marque de la bête. Tous ceux qui connaissent la vérité peuvent voir l'erreur.

                 Il n'est pas rare que quelqu'un soit assis au milieu de Babylone pendant des années, sachant que quelque chose est faux, mais ne pouvant pas l'exprimer. Ce n'est qu'après beaucoup de recherches, de prières, de conseils, de nuits sans sommeil, et d'expériences pénibles, que nous sommes capables de comprendre pourquoi l'Esprit de Jésus nous trouble avec ce qui est fait au nom de la Religion Organisée. Mais nous n'avons pas besoin de comprendre ce qui nous trouble avant d'être troublé. A tous ceux qui écoutent, à tous ceux qui ont des oreilles, Il dira sa désapprobation de tout ce qu'Il ne cautionne pas et n'approuve pas. Dieu n'est pas aussi silencieux que beaucoup l'imagine, c'est juste nos oreilles qui sont bouchées. Mais quand notre ouïe redevient sensible, nous entendrons Sa protestation quand quelque chose est fait ou dit en Son nom et qu'Il n'approuve pas. Si nous écoutons, nous ne pourrons que l'entendre désavouer le télévangéliste qui demande de l'argent ou le pasteur qui traite ses brebis avec mépris ou le prophète qui parle à partir de sa propre imagination.

                    Si nous pouvons être assis dans la Religion Organisée, jour après jour, prendre tout ce qu'elle propose sans être le moins du monde gênés, sans être pour le moins troublés dans notre homme intérieur, sans avoir mal au ventre ou ressentir une douleur dans notre coeur, alors nous sommes très éloignés; notre coeur est dur et nos oreilles sont bouchées. Nous sommes comme des pharisiens aveugles.

                     Vous qui vous appelez chrétiens: êtes-vous troublés par tout ce qui est proclamé, confessé, acheté et vendu, enseigné, prophétisé, promu et prié en ces temps-ci au nom de Jésus? Alors réjouissez-vous, parce que vous êtes encore capables de discerner l'Esprit de Jésus malgré cette cacophonie de voix religieuses qui sortent de Babylone. Mais si vous l'ignorez ou en niez l'importance, continuant votre chemin joyeusement, je qualifierai votre christianisme au mieux de nominal.

                     Le Seigneur en tient compte et ne l'ignore pas. Les réponses de Jésus aux religieux organisés de Son temps ont été nombreuses et variées. Nous le retrouvons en train de repousser les marchands hors du Temple avec un fouet fait avec des cordes. Nous Le trouvons engagé dans la dénonciation publique des Pharisiens, les prenant en exemple de ce qu'il ne faut pas faire. A d'autres moments, Il était silencieux ou Il se cachait et s'en allait. Quel type de réponse vous touche le plus? Pour moi, c'est le fait de simplement voir le Fils de Dieu partir et ignorer les leaders religieux de Son temps. Il y a un temps et une saison pour parler, et un temps pour se taire, et nous remarquons que le Seigneur sait faire les deux. Mais je dois admettre que Son reproche silencieux, le fait qu'Il cache son visage et qu'Il s'en aille, me fait autant peur que Sa parole et son regard perçant. Quel silence insupportable et lourd! Quel mépris il avait pour les hypocrites! Combien Sa nature sainte a dû ressentir de répulsion! Comment pouvons-nous ne pas aussi être touchés jusqu'à l'indignation.

LE CHEMIN POUR SORTIR DE BABYLONE

                     Il n'y a qu'un seul bon chemin pour quitter Babylone, et c'est le chemin de Christ. Sortir à cause d'une blessure, de la déception du statu quo, d'une rébellion ou d'autres choses que le fait de voir Christ c'est se mettre dans une situation délicate. Il est certain que les blessures, l'amertume, et les choses semblables sont des raisons valables pour quitter, mais c'est seulement si elles nous mènent à Christ qu'elles peuvent nous aider. Si notre expérience nous conduit dans une dépression et l'absence de pardon alors toute la signification et le but de cette expérience sont perdus. D'un autre côté, si notre désenchantement, désillusion, ou désespoir nous conduit dans une relation plus profonde avec Christ, nous trouverons la guérison en Lui et nous serons capables d'étendre cette grâce à ceux qui nous persécutent. L'expérience prend alors un sens, la peine trouve un but, et la leçon est apprise.

                    C'est pour cela que nous ne recommandons pas à tous les chrétiens d'arrêter d'assister régulièrement au culte dans une église. Quitter ou rester, sans que cela résulte d'une révélation de Christ, de la vision de Christ et de Son Corps, mais en se basant uniquement sur les paroles d'un homme ou d'un groupe, (même si elles sont vraies), n'est pas suffisant pour échapper à Babylone. Les autres peuvent nous faire sortir de Babylone, mais ne peuvent pas faire sortir Babylone de nous. C'est le travail du Seigneur. C'est pour cette raison que certaines personnes, après avoir quitté la Religion Organisée, n'ont pas vu leur état spirituel s'améliorer. En fait, après plusieurs années ils sont devenus froids, distants, critiques, suspectant tout le monde. Leur monde est juste devenu plus petit, alors que celui qui quitte la Religion Organisée à cause d'une révélation vit dans un monde beaucoup plus grand puisqu'un panel de possibilités bien plus important apparaît. Quand on est conscient du Corps, la communion n'est plus restreinte au temps, à la place, à l'église ou à la dénomination, les possibilités de communion sont multiples. Mais si on n'a pas conscience du Corps, si on est seulement conscient de notre souffrance, et des mauvais traitements reçus par quelques uns, notre mécanisme de défense nous empêchera de rechercher la communion ou de risquer de recevoir de nouvelles blessures en étant avec d'autres croyants.

Lorsque nous entrons dans ce Corps de façon consciente, nous ne trouvons pas nécessaire de bomber le torse ou de rester continuellement sur nos gardes pour résister à toutes sortes de tentatives pour nous institutionnaliser au nom de Dieu. Nous n'avons pas à avoir peur de ce que les hommes peuvent nous faire. Lorsque nous avons vu Jésus et Son Eglise, tous ceux qui essaient de régner sur nous, de nous parquer, de nous enfermer, de nous intimider, de nous manipuler, ou d'exercer leurs caprices spirituels sur nous peuvent être repoussés dans un esprit calme et paisible. C'est comme vouloir frapper l'air où arrêter un océan. L'esprit de Jézabel ne peut simplement pas tenir devant l'Esprit de Christ. C'est si simple. C'est difficile uniquement parce que nous le rendons difficile. Nous n'avons pas à comprendre l'esprit de Jézabel, nous n'avons besoin que d'une connaissance expérimentale intérieure de Christ.

Cette connaissance expérimentale de Christ nous permettra également de Le reconnaître chez les autres, et d'entrer en communion avec des frères et soeurs d'horizons différents. Nous ne serons pas trop critiques ou pas nécessairement suspicieux. L'onction nous enseignera et nous guidera dans une bonne relation avec les autres dans le Corps. Nous ne jugerons plus les autres ou nous ne nous limiterons plus à notre petit groupe de maison, église ou dénomination. Notre base de communion est Christ, et avec Lui comme terrain commun, nous ne nous sentirons pas gênés ou menacés par des personnes ayant une philosophie différente ou d'autres nuances doctrinales. Soit la Vie est présente, soit elle ne l'est pas. Si elle est présente nous ne devons pas appeler impur ce que Dieu a appelé pur.

                    Nous pouvons être passionnés et exposer de façon très persuasive le mal qu'il y a dans la Religion Institutionnalisée, avoir des arguments valables, avoir été confortés dans notre expérience par d'autres et influencer l'opinion de beaucoup de gens, mais peut-être que la chose la meilleure que nous puissions apporter à ceux qui sont encore liés par la Religion Organisée est de devenir assez sûrs et fermes dans notre marche avec Dieu et assez clairs dans notre vision de Christ et de Son Corps pour que nous puissions adorer avec eux malgré nos différences idéologiques, vivant la liberté qui appartient à tous ceux sont en Christ, dans l'espoir qu'eux aussi pourront échapper à l'Eglisianisme et expérimenter la même libération de la lettre morte vers la fraîcheur de l'Esprit, loin de l'influence de Babylone. 

FIN

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.


vendredi 2 octobre 2020

(16) -église (4) L'EGLISIANISME AUJOURD'HUI par Chip Brogden

 LE PROBLÈME DU SOUTIEN DOCTRINAL

                    A première vue, approuver les points de vue doctrinaux de l'église à laquelle vous souhaitez vous joindre semble évident. Pourtant les dénominations ont un don incroyable pour transformer des taupinières en montagnes. Nous sommes d'accord que tous ceux qui se nomment d'après le Nom du Seigneur devraient être d'accord sur les bases principales de la Foi, tels que la chute de l'homme, l'inspiration des Ecritures, la déité du Seigneur Jésus, Sa résurrection d'entre les morts, etc. Pourtant si nous retraçons l'histoire des milliers de dénominations qui sont apparues dans ces derniers siècles nous remarquerons que la plupart ont commencé par souligner et mettre en avant un point particulier d'une doctrine, d'une méthode ou d'une grâce en excluant tous les autres.

                  Par exemple, presque chaque dénomination charismatique souligne l'importance du baptême du Saint-Esprit et du parler en langue comme étant leurs distinctions doctrinales. Nous ne trouvons pas d'erreur dans le fait d'être rempli du Saint-Esprit, ou d'exercer les dons spirituels selon que l'Esprit nous guide. Mais la façon dont nous vivons nos croyances dans ce domaine ne peut pas être légiférée par un gouvernement. C'est une chose spirituelle liée à la foi d'un individu qui essaie de suivre l'Esprit. Il est vivement déconseillé de faire d'une expression particulière de la foi la marque sine qua non du Christianisme, d'en faire une condition pour le salut ou un pré -requis pour la communion avec un groupe religieux particulier. Faire ainsi c'est promouvoir le sectarisme, une chose au sujet de laquelle Dieu n'a pas seulement exprimé un relatif dédain, mais plutôt une haine profonde.

                    Un bon exemple est la croyance, parmi certains groupes religieux, que tous ceux qui ne se joignent pas à leur façon particulière de se réunir ou qui n'adoptent pas leurs nuances particulières sur l'interprétation de la Bible sont sur le chemin de l'Enfer. Une croyance très commune et tout aussi dommageable parmi les principaux courants est que tous ceux qui se disent chrétiens et qui ne participent pas régulièrement à un culte ne sont soit pas sauvés, soit rétrogrades. Ainsi, le fait d'aller à l'Eglise a été accepté comme étant le standard de facto par lequel la vie spirituelle de millions de personnes est jugée. Ou à contrario, on considère quelqu'un comme un bon chrétien en se basant seulement sur sa fidélité dans une église institutionnelle. Cela n'est rien d'autre que le salut par les oeuvres, un concept auquel la plupart des chrétiens disent ne pas adhérer, mais qu'ils utilisent souvent et imposent aux autres.

                    Un autre exemple est le fait d'avoir des points de vue différents de ceux du Pasteur. C'est souvent perçu comme étant le résultat d'un esprit de rébellion qui doit être lié et chassé. Ou, le fait de penser que ne pas se conformer à un style particulier de louange de la congrégation montre un quelconque signe de péché non confessé qui bloque l'individu. Ou, le fait de ne pas répondre à « un appel à s'avancer » est le signe clair que « vous ne voulez pas vous approcher de Dieu. » Nous pourrions ajouter, croire que quelqu'un qui est en ligne parfaite avec la volonté de Dieu doit nécessairement être issu du dernier réveil, mouvement ou enseignement spirituel à la mode. Tout ce qui a été cité, sont des tentatives pour essayer d'ajouter un poids spirituel ou une crédibilité à la décision qu'a pris un groupe ou un individu alors qu'il n'y a pas de base scripturaire ou de justification pour faire ainsi.

                    Voilà la sorte de pression exercée par certains « groupes» et qui est présentée sous une certaine forme de spiritualité, mais qui détruit tous ceux qui n'arrivent pas à être à la hauteur de leurs critères, malgré le fait que Dieu ne désire ni ne commande que tout le monde prie, chante, ou serve de la même manière. Faire des menaces au sujet de résultats ou de conséquences spirituelles, alors qu'en fait aucune de ces conséquences n'existe, est un abus clair d'autorité spirituelle. Les exemples sont nombreux, mais ils touchent souvent à l'argent. « Si vous ne payez pas votre dîme (comme verser une contribution régulière et vérifiable à une église en particulier) alors Dieu ne bénira pas vos finances. » Il n'y a pas de support scripturaire pour un tel chantage. Un avertissement plus légitime serait, « Si vous ne versez pas votre dîme, vous perdrez votre place de membre actif dans l'Eglise et votre droit de vote sera suspendu. » C'est une conséquence naturelle d'une action naturelle. C'est un état de fait, peu importe que vous y adhérez ou pas, si vous êtes devenu membre, vous avez accepté cela comme une partie de la donne. Le leadership dépasse les bornes quand des punitions spirituelles sont infligées en plus des conséquences naturelles des actions de quelqu'un.

LE RENONCEMENT AU DÉNOMINATIONALISME

                    Notre position est donc, qu'un croyant qui est sur le terrain de Christ et qui a vu le Corps ne peut faire autrement que de renoncer une fois pour toutes au fléau du dénominationalisme. La raison en est simple. Nous devons recevoir tous ceux que Dieu reçoit. S'ils ont en eux la vie de Dieu, alors nous les accueillerons en tant que frères et soeurs et nous ne ferons pas des questions d'ordre secondaire la base sur laquelle nous nous joindrons ou non à eux.

                 Soyons clairs: bien que nous ne puissions soutenir une église ou un groupe qui se rassemble sur la base du sectarisme, nous pouvons et devons recevoir les individus qui désirent avoir la communion avec nous sur la base du Christ.

                   Nous devrions aussi nous interroger sur tout groupe ou église qui se dit « indépendante ». Nous remarquons souvent que ces groupes indépendants et non dénominationnels ont une vue encore plus étroite et sont parfois encore plus intolérants sur des problèmes d'importance secondaire par rapport aux éléments principaux de la foi.

                  Jésus bâtit Son Eglise sur la fondation de Lui-même. C'est le seul terrain sûr sur lequel nous pouvons bâtir ou nous tenir. 

LES INSTITUTIONS D’ÉGLISES DE MAISONS

                   Le son du clairon qui a retenti ces dernières années a été l'injonction scripturaire de « Sortir de Babylone », et appliqué à l'Eglise Institutionnelle, cela a été interprété comme signifiant abandonner le système religieux présent représenté par la distinction entre le clergé et les laïcs, la hiérarchie du leadership avec à sa tête le pasteur, les cultes qui ressemblent à des représentations, les programmes pré- établis et les bâtiments d'église. Invariablement la tendance a été la formation de petits groupes informels et d'églises de maisons. Nous pensons que cela fait partie partiellement de la solution mais cela reste incomplet. Nous pensons que Babylone n'est pas un état politique ou une institution, mais un état spirituel. Sortir réellement de Babylone demande davantage que de décider de se retrouver dans des maisons ou de se résoudre à se débarrasser des pièges extérieurs de l'Eglisianisme. Beaucoup clament être sortis de Babylone parce qu'ils ne participent plus régulièrement à des cultes, mais Babylone n'est pas sorti d'eux. Ils n'ont fait qu'échanger une forme sophistiquée d'esclavage pour une autre simplifiée, peut être en créant ainsi une Eglise de Maison Institutionnelle.

                    Sortir de Babylone requiert davantage que de changer quelques rites extérieurs et d'adopter un modèle dit « selon le Nouveau Testament » à l'exclusion de tous les autres, cela demande un ajustement de la part du croyant, une transformation intérieure profonde et de voir le Seigneur et l'Eglise du Seigneur; cela ne peut pas seulement être une réaction aux mauvaises actions perpétuées au nom de Dieu par la Religion Organisée. C'est tout à fait possible d'être en dehors du système mais encore attaché à Babylone, encore enchaîné par l'amertume et focalisé sur tout ce qui est mauvais dans le corps.

                     Il est tout à fait possible d'être extérieurement dans les pièges de la Babylone Organisée, mais d'avoir un esprit ascendant qui est vainqueur en plein milieu de Babylone. Notre seul but devrait être de regarder au-delà des caractéristiques de la façon et du lieu où les gens adorent. Le seul chemin pour faire cela est d'être consumé par une révélation de Christ et de L'Ecclésia, le Corps, Son Eglise. Une fois que nous avons vu cela, nous comprendrons que les accessoires extérieurs de la Religion Organisée ne peuvent ni aider ni toucher la Vraie Eglise, puisque Christ amène toute chose sous Sa soumission à travers l'Eglise. Cela inclut la Religion Organisée, Babylone, les faux systèmes d'adoration, les dénominations, le blé et les mauvaises herbes, les boucs et les brebis. Celui qui habite en Christ est ajouté à l'Ecclésia et transcende ainsi tout ce qui est contraire. Cette liberté contagieuse qui se manifeste en Lui ne peut être ni liée ni soumise ni devenir dépendante d'une institution religieuse terrestre. Son identité est trouvée en Christ, elle ne requiert donc pas le support de système extérieur ou de béquilles. Elle n'accepte aucun substitut, et refuse toute tentative de régner sur elle.

à suivre

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse.