lundi 8 juin 2020

(18) disciple - RIEN DE BON par Chip Brogden

« Je sais qu'en moi (c'est-à-dire dans ma chair) n'habite rien de bon » (Romains 7:18a).

                     C'est un grand jour pour le Seigneur quand un disciple de Jésus finit par apprendre cette leçon de base: en « moi », en moi-même, n'habite rien de bon. Les gens ont beaucoup de difficultés à apprendre cela. Jésus dit que sans Lui nous ne pouvons rien faire. Ce verset est bien connu. Mais pourtant les chrétiens persistent à vouloir faire tant de choses indépendamment de Lui. Nous pensons qu'il nous faut tout simplement faire quelque chose. Et alors même que la Bible dit qu'il n'y a rien de bon en nous et que la chair ne sert à rien, nous passons beaucoup de temps à faire des choses charnelles indépendamment de L'Esprit de Jésus en pensant qu'elles sont bonnes et profitables.

                  Ce problème fait partie de notre nature adamique et il est à l'oeuvre en nous, bien avant que nous soyons nés de nouveau. Avant de devenir chrétienne, une personne pense être intrinsèquement bonne ou morale. Elle se dit qu'elle n'est pas aussi mauvaise que les autres. Mais ceux qui connaissent Dieu savent que pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu, on doit d'abord reconnaître que notre justice est comme des haillons souillés, que tous sont déchus de la grâce, que personne n'est juste à Ses yeux. Nous protestons en disant que nous ne sommes pas si mauvais, mais Dieu dit que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse (cf. Genèse 8:21). Pour être sauvée, une personne doit cesser de penser qu'elle est juste par elle-même et accepter le verdict de Dieu. Peu importe si elle pense être bien par rapport au reste du monde, elle est une pécheresse qui a besoin d'un Sauveur. Elle ne peut naître de nouveau à moins de reconnaître et d'accepter ce que le Seigneur dit à son sujet et sur sa condition.

              Nous qui avons reçu le Seigneur comme notre Sauveur, nous sommes parvenus au moins une fois dans notre vie à la connaissance de nous-mêmes. Il est arrivé un jour où nous avons désespéré de nous sauver nous-mêmes, et au lieu de nous accrocher à notre propre justice, nous avons confessé nos péchés et reconnu notre besoin d'un Sauveur. A ce moment là, Christ nous a acceptés comme Ses disciples. La confession de notre péché ne nous a pas empêchés d'entrer dans le Royaume; au contraire, cela nous a ouvert la porte pour y entrer. Par contre, les « justes à leurs propres yeux » sont disqualifiés à cause de leurs propres bonnes œuvres. Le Seigneur juge les choses d'une façon bien différente de nous.

CONNAÎTRE CHRIST, CONNAÎTRE LE MOI

                En devenant de nouveaux disciples, nous sommes réellement passés par la Porte Etroite mais il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas et bien d'autres encore à apprendre. Nous en connaissons très peu sur Jésus, et nous en connaissons peu sur nous-mêmes. Et ainsi, le Seigneur commence à nous conduire le long du Chemin Etroit. Il veut premièrement nous montrer deux choses; qui nous sommes, et Qui Il est. Cela va ensemble. La connaissance de soi est tout aussi importante que la connaissance de Christ. La révélation de Christ commence lorsque Dieu ouvre nos yeux pour connaître Jésus. La révélation de Soi commence lorsque Dieu ouvre nos yeux pour nous connaître nous-mêmes. Lorsque nous voyons l'insuffisance du Moi et la toute suffisance de Christ, nous désespérons tout naturellement de nous-mêmes et regardons à Christ. D'un autre côté, si nous ne nous voyons pas correctement, nous finirons invariablement par imaginer que nous sommes un peu meilleurs que nous le sommes vraiment. Nous prendrons la force de la chair pour de la force spirituelle. Nous confesserons de notre bouche que nous ne pouvons rien faire sans Jésus, mais dans la pratique nous essayerons de faire par nous-mêmes beaucoup d’œuvres. Avec le temps toutes ces choses n'aboutiront à rien. Nous échouerons des centaines et des milliers de fois jusqu'à ce que nous ayons appris la leçon - si cela vient de moi, si cela vient de ma chair, ce n'est pas bon.

                    Avant qu'il n'ait vu le Seigneur, Paul avait confiance en lui-même et était dangereux. Ceux qui ont confiance en eux montrent par là qu'ils ne se sont jamais vus eux-mêmes ni n'ont vu le Seigneur. J'ai peur que bien des gens pensent que Jésus est seulement venu pour leur donner un coup de main et les aider à se sentir mieux. Aujourd'hui les livres chrétiens les plus populaires nous expliquent comment avoir une meilleure vie, comment prospérer, comment être un « gagnant », comment faire pour que cela aille mieux, comment penser positivement, être positif, avoir des pensées qui nous encouragent. On se focalise sur la façon de rendre la vie ici sur terre plus agréable, rendre les croyants plus indépendants et leur donner plus confiance en eux. Cela n'est peut être pas le but avoué mais c'est le résultat inévitable et si quelques versets peuvent être utilisés dans ce processus, c'est d'autant mieux. Ce serait une erreur de faire passer la sainteté pour quelque chose de misérable et qui serait une suite de corvées: mais ce serait une plus grande erreur encore de dire à quelqu'un qu'il est merveilleux avant qu'il n'ait d'abord désespéré de lui-même et qu'il ait appris la leçon que Paul a apprise: «Je sais qu'en moi (c'est-à-dire dans ma chair) n'habite rien de bon »

                    La pensée positive est appropriée aussi longtemps que je vis en accord avec la Vérité, mais si je ne suis pas soumis à Jésus et que je vis une vie selon mes pensées alors je ne suis pas en mesure de me juger moi-même d'une façon positive: je suis positivement trompé. Nous n'avons pas besoin d'estime de soi, nous avons besoin d'estime de Christ. Plus nous voyons Jésus, moins nous nous confions en nous-même. C'est pour cela qu'une fois cette leçon apprise, Paul a écrit: « Nous ne mettons point notre confiance dans la chair » (Philippiens 3:3b). Il fait ensuite la liste de ce qui semble important pour la religion, en terme de statut, de rang social, d'éducation, de bonnes œuvres - tout ce qui tend à faire que quelqu'un se sente sûr de lui et juste. Dans une grande exclamation, Paul dit, « Pourtant, je considère tout cela comme de la boue, afin de gagner Christ. » Il met simplement de côté ce que d'autres passent toute leur vie à essayer d'obtenir. Voici un homme qui connaît la toute suffisance de Dieu ainsi que sa propre insuffisance.

                    Peut-être que quelqu'un dira, « tout cela est bien pour les nouveaux croyants. Mais je suis chrétien depuis des années. J'ai une bonne relation avec Dieu, j'ai eu mes propres expériences spirituelles et j'ai fait de grands progrès. Ce message est bien pour les plus jeunes, les chrétiens les moins matures, mais cela ne s'applique pas à moi. » Au contraire, la marque de la maturité spirituelle consiste à perdre toute confiance en soi-même. La réelle croissance spirituelle c'est accroître sa confiance dans le Christ, et perdre confiance en soi. « Il doit grandir, mais je dois diminuer » (Jean 3:3). Vous avez toujours à nouveau besoin de comprendre ces Lois spirituelles. Tous ceux qui pensent ne pas avoir encore besoin de l'entendre ne l'ont, en réalité, pas entendu la première fois.

L'EXEMPLE DE JOSEPH

                    Nous avons un bon exemple de cela dans la vie de Joseph. Etant jeune, Joseph a réalisé que Dieu l'avait choisi dans un but précis. Dieu a confirmé cet appel particulier en donnant à Joseph un rêve prophétique concernant son avenir. Joseph aurait dû garder ces choses précieusement dans son cœur et attendre patiemment que Dieu accomplisse Sa Volonté. Mais étant jeune et plein de confiance en lui-même, Joseph n'a pas pu résister à l'envie de partager ses rêves avec son père et ses frères. Le résultat en a été que ses frères sont devenus jaloux de lui et ont failli le tuer. Joseph a été vendu comme esclave et a passé de nombreuses années en prison. Il semblait que ses rêves n'allaient jamais se réaliser. Pourtant Dieu utilisa toutes ces circonstances pour enseigner à Joseph à ne pas avoir confiance dans la chair.

                     Après plusieurs années de préparation divine, Joseph a été conduit au palais pour interpréter le rêve du Pharaon. C'était pour Joseph l'opportunité de se sortir tout seul de cette terrible situation. Quelqu'un avait enfin reconnu qu'il avait un don et pouvait le récompenser généreusement pour cela. Mais le jeune Joseph, rempli de confiance en lui-même, avait disparu. Il avait fini par apprendre cette leçon de base, « pas moi mais Christ.» « Peux-tu interpréter mon rêve? » demande le Pharaon. « Ce n'est pas moi mais Dieu qui te donnera une réponse. » a répondu Joseph. (cf. Genèse 41:16). Et Il l'a fait car on pouvait maintenant faire confiance à un Joseph vidé de lui-même. Joseph a même manifesté une sagesse et une maturité plus grandes encore dans sa façon d'agir avec ses frères, en démontrant une grâce et un amour surnaturels envers ceux qui lui avaient voulu du mal.

                    Toutes nos circonstances, tests et difficultés, sont là pour nous amener à l'endroit où nous pouvons dire avec Joseph: « Ce n'est pas moi ». Dieu permet que bien des choses se mettent en travers de notre chemin, alors même que nous aurions pu les éviter si nous n'étions pas si sûrs de nous et si confiants en nous-mêmes. Dieu a besoin de travailler longtemps et profondément en nous pour parvenir à Ses fins, mais qu'il est merveilleux le jour où, ayant finalement appris la leçon, nous courbons la tête, et nous Lui soumettons toutes choses. Ensuite Il peut vraiment nous utiliser; mais même s'Il ne nous utilise pas, nous sommes néanmoins à Lui. Lui étant soumis, nous sommes satisfaits quel que soit l'endroit où Il nous a placé, que nous soyons dans une prison ou sur un trône.

L'EXEMPLE DE PIERRE

                    Pierre est un autre bon exemple du processus par lequel chaque vrai disciple finit par apprendre qu'il n'y a rien de bon dans sa chair. Pierre a commencé sa marche avec Jésus de la même façon que nous, en reconnaissant son péché et en disant, « Eloigne toi de moi Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Certains mettent en avant leur propre justice et pensent qu'ils font une immense faveur à Dieu en devenant chrétien. Mais Pierre a fait un début remarquable en se reconnaissant clairement lui-même comme un pécheur, et ainsi le Seigneur a pu le prendre tel qu'il était et commencer à le discipliner.

                   Cependant, après avoir fait des progrès, Pierre est retombé dans ses travers. Il avait suivi Jésus pendant trois ans et se réjouissait de sa communion avec Lui. Il avait vu et fait des miracles au Nom de Jésus. Selon les apparences extérieures, il n'était plus un « homme pécheur », mais il était devenu un « homme spirituel ». Dans le passé, Pierre se considérait lui-même indigne d'être dans la présence de Jésus. Mais rapidement on a retrouvé cet « homme pécheur » débattant avec les autres disciples pour savoir lequel d'entre eux serait le plus grand! Cela nous montre qu'il nous faut atteindre une mort plus profonde, et que plus nous devenons « spirituels », plus nous sommes facilement trompés par notre propre spiritualité.

                  Si le dentiste vous propose d'enlever une dent saine, vous allez sûrement refuser. Mais si cette dent est pourrie, il ne faudra pas longtemps avant que vous alliez voir le praticien pour qu'il vous l'enlève. Plus vous souffrez, plus vite vous cherchez un soulagement. De même, quand le Seigneur parle pour la première fois de porter la Croix, nous sommes tentés de répondre comme Pierre: « Pas cela Seigneur! Cela ne t'arrivera jamais! » Nous ne voyons pas la nécessité de la mort parce que le Moi ne nous a pas encore fait assez souffrir. Quand nous en avons assez de souffrir à cause de notre chair alors nous sommes heureux de demander à Dieu de nous diminuer pour qu'Il puisse grandir. Avant cela, aucun enseignement, argument, ou doctrine ne sera suffisant pour convaincre une personne.

                      Pierre a persisté ainsi jusqu'à l'ultime fin. Il était un cas difficile, mais le Seigneur était patient. Quand Jésus a dit que tout le monde allait L'abandonner, Pierre a protesté et a affirmé que même si les autres disciples Le quittaient, il n'abandonnerait jamais Jésus. Vu de l'extérieur il a agi et parlé comme un croyant et disciple engagé. Mais quand la tentation est survenue, il n'a même pas pu rester assez longtemps éveillé pour prier. Peut-être ne pensait-il pas que la prière était nécessaire; il se sentait assez fort pour résister sans prier! Ensuite, quand Jésus a accepté de se faire arrêter, Pierre a essayé de Le défendre avec une épée. Tous ces exemples démontrent combien était petite la connaissance que Pierre avait de lui-même.

                    Ce n'est qu'après avoir renié par trois fois le Seigneur que Pierre a fini par apprendre la même leçon que Paul: « Je sais qu'en moi (c'est-à-dire dans ma chair) n'habite rien de bon. » Après avoir renié le Seigneur, il est parti et a pleuré amèrement. Il avait fini par être brisé, il se haïssait lui-même pour ce qu'il avait fait. Il avait enfin vu quelque chose de lui-même et il était honteux. S'il avait été capable de renier le Seigneur Jésus alors il était capable de n'importe quoi. Assez étrangement, plus Pierre pensait être indigne, plus le Seigneur a essayé de le restaurer et de l'encourager! Le Seigneur ne brise pas le lumignon qui fume encore. Quand Pierre était fort et arrogant, le Seigneur l'a affaibli par une réprimande. Quand Pierre a été suffisamment faible et humble, le Seigneur l'a fortifié par des encouragements. Quel Seigneur glorieux nous avons, Qui nous rencontre exactement là où nous sommes et s'occupe de nous au mieux!

NOS ÉCHECS SERVENT AUX DESSEINS DE DIEU

                    Jésus n'a pas été surpris ou déçu lorsque Pierre a chuté. De la même manière, Il n'est pas surpris ou déçu quand vous échouez. Il est plutôt en train d'attendre que vous échouiez pour pouvoir être réduit à Lui. Il ne se fait pas d'illusion sur vous et Il vous connaît de fond en comble. Il sait que même si votre esprit a la volonté, votre chair est faible. Le problème n'est pas notre faiblesse - le problème est notre manque de volonté à reconnaître notre faiblesse. Paul n'avait pas confiance dans la chair, il pouvait donc dire « je me réjouis dans mes faiblesses, pour que la puissance de Christ puisse demeurer sur moi » (2 Corinthiens 12:9b). Mais nous ne nous réjouissons pas de notre faiblesse comme Paul l'a fait. Soit nous refusons de l'admettre, soit nous la cachons, soit nous essayons de l'améliorer, soit nous essayons de vivre avec, en essayant de compenser dans d'autres domaines. Les gens se battront et argumenteront avec moi sur ce point car ils veulent désespérément sauver quelque chose pour eux-mêmes. Ils ont une estime d'eux mêmes fragile et cette sorte de nouvelle est trop pénible à supporter pour eux.

                   Mais je tiens à vous faire part d'une grande nouvelle, chers amis chrétiens! Cette faiblesse du Moi est la vraie clé pour vivre la Vie Chrétienne. Aussi pénible que cela puisse être, les larmes amères de l'échec produisent l'eau qui arrosera la Graine Précieuse qui est plantée dans votre coeur et qui la fera grandir. Désespérer de nous-même est la clé qui ouvre la porte à toute la puissance, la victoire, et la fertilité en Christ que nous recherchons « Je SAIS qu'en moi (c'est-à-dire dans ma chair) n'habite rien de bon. » Je LE SAIS, dit PAUL. Rien de bon. Je sais qu'en moi, dans ma chair, dans mon Moi, il n'y a rien de bon. En dehors de Lui je ne suis rien. Il est TOUT. CHRIST EN MOI est ma seule Espérance. Dans une partie de moi, ma chair, n'habite rien de bon. Dans l'autre partie habite Christ.

                    Pourquoi manquez-vous de puissance? Pourquoi êtes-vous incapables de marcher dans la victoire continuelle? Pourquoi ne voyez-vous pas plus de fruits? Parce que la puissance, la victoire et la fertilité ne sont disponibles que pour une personne qui se tient sur le terrain de la résurrection. L'huile d'onction sainte ne devait pas être versée sur la chair. Dieu ne donne pas ces choses à ceux qui vivent encore pour eux-mêmes. La vie de résurrection est pour ceux qui sont déjà morts - comment en serait-il autrement? A moins qu'un homme ne passe par la mort il ne peut rien savoir de la résurrection. Si une personne n'est pas prête à prendre la Croix alors elle ne mourra pas, et si elle ne meurt pas, alors elle ne peut ressusciter. Si elle n'est pas ressuscitée alors elle ne peut pas s'élever avec Christ et être assise avec Lui dans les Cieux, car « la chair et le sang ne peuvent entrer dans le Royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15:50).

                    Une de vos promesses favorites est sûrement Philippiens 4:13 « Je peux tout faire par Christ Qui me fortifie ». Gardez pourtant à l'esprit que le même homme a aussi dit cela, « Je suis crucifié avec Christ » (Galates 2:20). « Je peux faire toutes choses à travers Christ Qui me fortifie, mais cette Force est rendue parfaite dans ma faiblesse. » (cf. 2 Corinthiens 12:9). Rappelez-vous aussi que « En dehors de Moi, Vous ne pouvez rien faire » est aussi une promesse en or. Parce que je vous promets que tout ce que vous ferez sans Jésus ne vous servira à rien!

COMMENT ENTRER

                Pourquoi est-il si difficile pour un homme riche d'entrer dans le Royaume de Dieu? Parce que les richesses créent l'illusion du contrôle et cela produit la confiance en soi. L'argent est comme une drogue qui nous fait nous sentir invincibles. Une fois l'argent disparu, l'illusion est détruite et il en découle une humilité naturelle. Ceux qui sont riches en expériences spirituelles trouvent également difficile d'y rentrer. Bien souvent, les personnes qui se considèrent elles-mêmes comme « apostoliques » ou « prophétiques » ou « spirituelles » ou « appelées à un ministère » représentent un défi incroyable. Il est très difficile de leur enseigner quoi que ce soit ou même de discuter avec elles parce qu'elles ne sont pas pauvres en esprit, elles sont riches en esprit. Elles aiment argumenter, faire des histoires, débattre et trouver des fautes chez les autres. Comme le jeune Joseph, elles ont toujours un rêve, une vision ou une parole, mais elles manquent de sagesse et de maturité. C'est le genre de personnes qui parcourront la moitié de la terre pour prêcher un message mais qui ne traverseront pas la rue pour écouter quelqu'un. Elles veulent être vues et entendues, mais elles ne peuvent pas supporter, voir ou entendre les autres.

                 Les amis, cela peut être difficile d'y rentrer, mais ce n'est pas impossible. C'EST impossible pour les hommes, c'est vrai; mais avec Dieu, toutes choses sont possibles. Plus vite nous acceptons l'impossibilité pour l'homme, plus vite nous acceptons la possibilité pour Dieu. Voici la façon dont nous y entrons: « J'ai été crucifié avec le Christ, pourtant je vis; non pas moi, mais Christ vit en moi » (Galates 2:20). La solution de Dieu à nos problèmes est de nous clouer à la croix avec Jésus. Si nous acceptons cette sentence de mort, tous nos problèmes mourront avec nous. Les problèmes ne mourront pas avant que nous ne soyons morts nous-mêmes. Mais le jour où nous cessons de nous efforcer et que nous acceptons humblement la Croix, nous verrons que tout est prêt. Nous pouvons protester de notre innocence et mourir lentement comme les deux voleurs, ou nous pouvons calmement nous remettre entre les mains de Dieu et rendre l'esprit.

                    En quoi devons-nous entrer? La première chose à faire est d'arrêter de faire. Ensuite, apprenons à dire des paroles comme: « Aujourd'hui Seigneur, j'abandonne. Je suis fini. Je me soumets. Je sais maintenant que dans ma chair, il n'y a rien de bon. En dehors de Toi je ne suis rien, et indépendamment de toi je ne peux rien faire. Je ne sais même pas comment prier. J'accepte la sentence de mort, et je me confie en toi pour me ressusciter d'entre les morts. Que tu puisses grandir en même temps que je diminue. J'ai appris que je ne peux pas, donc je ne ferai pas. Je remets mon esprit entre Tes mains. Tu es la Résurrection et la Vie, et je m'attends à Toi pour me ressusciter des morts. Je ne me ressusciterai pas moi-même. Que Ta force soit rendue parfaite dans ma faiblesse. »

                    Quand c'est une réalité pratique pour une personne, et pas seulement une théorie, cela ressemble à la chose suivante: j'avais l'habitude d'être confiant en moi-même et très sûr de moi, mais aujourd'hui je n'ai plus confiance en moi. J'avais l'habitude d'être très actif, mais aujourd'hui je suis content d'être calme. Si Dieu se manifeste en moi, je Lui obéirai sûrement; mais s'Il ne bouge pas, je n'ose pas aller plus loin que Lui. Je vais travailler, mais je ne vais pas travailler selon la chair. A la place, je vais travailler selon Sa Puissance qui agit puissamment en moi, cette puissance qui me fortifie pour faire toute chose, cette puissance qui est rendue parfaite par ma faiblesse. Je ne cache plus ma faiblesse, je me réjouis en elle, et je regarde à Christ en moi pour être vainqueur. Je me suis soumis à Lui comme un esclave, comme un prisonnier du Seigneur. Si je vis, je suis au Seigneur. Si je meure, je suis au Seigneur. Dans la vie ou dans la mort, je Lui appartiens.

                    Les amis, Jésus n'a PAS dit, je suis « La Crucifixion et la Mort. » Il a dit, « Je suis le Résurrection et le Vie. » Méditez sur la différence! La Résurrection et la Vie sont de l'autre côté de la Croix que Jésus nous demande de prendre. La Croix est la Porte de la Vie qui nous mène dans le Pays Promis de la Résurrection. Embrassons la Croix et la gloire dans la Croix, car c'est la puissance de Dieu pour notre salut. Amen.

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mercredi 3 juin 2020

(17) disciple - RETOUR A LA CROIX par Chip Brogden


« Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Corinthiens 2:2)

                    Bien que Paul connaisse beaucoup de choses dont il aurait pu parler pour enseigner les Corinthiens, il a décidé de devenir l'homme d'un seul sujet: Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

Nous devons devenir fous afin d'être sages.
Nous devons être prêts à tout abandonner afin de recevoir tout à nouveau.
Nous devons devenir faibles afin d'être forts.
Nous devons mourir afin de vivre.

                   Nous pouvons citer les enseignements de Jésus, chercher à L'imiter comme Notre Exemple, s'appliquer à marcher sur le chemin étroit, et même accomplir beaucoup de bonnes œuvres en Son Nom. Mais indépendamment de la Croix, ces activités sont du bois, de la paille et du chaume. Au moment même où nous serons éprouvés ou confrontés à l'opposition, nous chuterons. Nous pouvons peut-être sembler patients, mais un jour viendra où nous perdrons notre patience. Nous pouvons peut-être paraître doux, mais un jour viendra où notre rugosité sera révélée. Nous pouvons peut-être avoir une apparence d'humilité, mais un jour viendra où notre fierté sera découverte et nous chuterons. Nous pouvons peut-être obéir à la lettre de la loi et paraître justes extérieurement aux yeux des autres, mais quand nous sommes seuls et confrontés aux secrets de notre coeur et de notre esprit, nous découvrons que l'intérieur de la tasse est plein de saleté.

                    En nous appelant à revenir à la Croix, Dieu nous demande de renoncer à nos vies et d'embrasser la sagesse de la mort, de l'ensevelissement, de la résurrection, et de l'ascension afin de vivre comme fils et filles dans le Royaume de Dieu. Indépendamment de la Croix nous ne pouvons ni entrer dans le Royaume ni vivre dans l'Esprit, qu'importe la profondeur de notre désir. Car indépendamment de la Croix, nous ne savons pas ce que signifie présenter l'autre joue, faire le kilomètre supplémentaire, aimer nos ennemis, et prier pour ceux qui nous persécutent. Indépendamment de la Croix, nous ne savons pas nous soumettre à la volonté de Dieu, accepter la souffrance, et se reposer en Lui.

                     Indépendamment de la Croix, nous ne savons pas ce qu'est la Résurrection. La religion cherche à réformer l'homme; La Croix cherche à le crucifier. La religion peut échouer par rapport au résultat désiré, mais la Croix ne manque jamais d'atteindre son but. Les êtres humains poursuivront la moralité, la vertu, la spiritualité, et même l'accomplissement d'activités religieuses et de bonnes œuvres, plutôt que de mourir sur une Croix. Mais ils ne présentent aucune blessure, aucune cicatrice, aucune évidence d'être un jour morts et ramenés à la vie par Dieu. Ou bien un homme n'est jamais mort, ou bien il est mort et ressuscité. Vous ne pouvez pas contrefaire la résurrection.

                     La Croix est le moyen par lequel Dieu nous réduits à Christ, pour que nous puissions être ressuscités à une vie nouvelle. Ce qui ne peut pas être accompli par toute une vie d'efforts est facilement accompli par Dieu au moyen de la Croix. Nous pouvons prendre beaucoup de raccourcis le long du chemin et tenter d'échapper à l'inévitable, mais le jour où nous cessons d'essayer et acceptons la Croix avec docilité, nous remarquons que tout a déjà été fait pour nous. En fait la mort par crucifixion ne peut pas être accomplie par un suicide. Nous ne pouvons pas nous crucifier nous-mêmes. L'instrument de notre mort est choisi pour nous, ainsi que le mode opératoire, le moment et la durée de l'exécution - tout est contrôlé par Quelqu'un d'autre. Il n'y a rien à faire, parce que nous devons nous soumettre à la Main Invisible et nous reposer complètement sur Lui.

                    Si nous voulons suivre Jésus, nous devons renoncer à nous-mêmes, nous charger chaque jour de notre Croix, et le suivre (Luc 9:23).

LA CROIX EST SAGESSE A TRAVERS LA FOLIE

« Car la prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent » (1 Corinthiens1:18a). 

                    Il y a une sagesse qui vient d'en haut. Cette sagesse est à l'opposé de la sagesse terrestre. Nos pensées, raisonnements, arguments, et opinions sont sans valeur devant Dieu. On nous commande d'avoir la pensée de Christ et de rechercher la Sagesse qui vient de Dieu.

                  Humainement parlant, la Croix n'a pas de sens. Si nous approchons Dieu uniquement avec notre intelligence, nous ne Le connaîtrons jamais. Si nous étudions la Croix afin d'acquérir un nouvel enseignement ou une nouvelle doctrine, cela ne laissera aucune impression sur nous. En effet, nous pouvons apprendre par cœur les versets appropriés des Écritures, et même enseigner à d'autres ce que nous avons appris, et ne jamais éprouver sa réalité. Combien nous parlons si facilement et si librement de la mort à soi-même, prendre sa Croix, et vivre une vie crucifiée. Mais la connaissance sans expérience n'est rien. En effet la connaissance sans expérience nous trompe en nous faisant croire que nous vivons quelque chose, simplement parce que nous pouvons répéter mentalement quelques faits. Cela ne compte pour rien dans les choses spirituelles.

                    Nous devons demander à Dieu de nous vider de nos idées et notions préconçues et de nous remplir à la place de Ses Pensées. Nous devons abandonner notre sagesse et recevoir Sa Sagesse. Sa Sagesse c'est la manière dont Il voit les choses. Notre façon de voir les choses n'est pas pertinente, et elle nous trompera. Ses voies et Sa pensée sont plus élevées que nos voies et notre pensée. La Croix est le moyen par lequel Dieu cherche à détruire la sagesse terrestre et la pensée charnelle. Donc la Croix est sagesse à travers la folie.

LA CROIX C'EST GAGNER EN PERDANT

                    Pour accumuler plus, habituellement nous pensons devoir ajouter à ce que nous avons déjà. La sagesse de Dieu nous enseigne qu'afin de gagner, nous devons d'abord perdre. Pensez à un enfant qui refuse de laisser son vieux jouet cassé afin d'en recevoir des nouveaux de la part de son père. Dans son esprit il est en train de perdre quelque chose. Mais en laissant aller, en abandonnant, il gagne.

                     Comme l'enfant, nous refusons obstinément d'abandonner nos droits sur nos possessions spirituelles. Nous nous accrochons fortement aux choses comme un enfant s'accrocherait à une collection de jouets cassés. Nous accumulons des enseignements, des expériences, et des bonnes oeuvres, les exhibant comme des preuves de nos capacités spirituelles. Tant que nous ne sommes pas disposés à abandonner nos « richesses » nous ne pouvons pas recevoir les vraies Richesses du Christ en nous. La Croix démontre que nous ne gagnons pas en essayant d'obtenir, mais en abandonnant afin de gagner. Nous ne pouvons pas vraiment recevoir de Dieu tant que nous n'avons pas appris à abandonner à Dieu. C'est l'esprit qui crie, « non pas ma volonté, mais que La tienne soit faite » et « Père, dans Ta main je remets mon esprit. »

                    Nous prononçons facilement ces mots, mais nous ne pouvons réellement les apprécier ou les expérimenter qu'en vivant nos propres expériences de Gethsemané et de Golgotha. Tant que ce moment n'est pas venu, nous sommes simplement en train de réciter quelques mots, sans comprendre réellement la signification de nous abandonner nous-mêmes à Dieu pour Lui être entièrement consacrés et soumis. La Croix nous prépare à recevoir en nous forçant d'abord à abandonner. Par conséquent, la Croix c'est gagner en perdant.

LA CROIX EST PUISSANCE PAR LA FAIBLESSE

« Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (1 Corinthiens  1:27b). 

                     Selon la façon normale de penser, la puissance et la faiblesse sont opposées. Pour avoir la puissance, nous devons éliminer la faiblesse. La Sagesse de Dieu nous enseigne les choses différemment. Cette sagesse nous indique que les choses faibles sont choisies pour surmonter les choses puissantes, et la puissance travaille en même temps que la faiblesse.

                    La Croix est faite pour infliger la douleur, affaiblir, et tuer lentement. C'est l'expression ultime de la faiblesse. Les victimes sont nues et clouées au bois par les mains et les pieds. Leur poids repose sur leurs jambes tant qu'elles peuvent résister à la fatigue. Quand elles cèdent, tout leur poids est supporté par leurs bras tendus (pour accélérer ce processus, les jambes sont parfois cassées). La cage thoracique est finalement écrasée par cet effort et la victime délaissée meurt lentement de suffocation pendant que ses poumons lâchent.

                      Tous les mouvements du crucifié sont difficiles et nécessitent de beaucoup lutter. Une fois que les clous sont en place, il n'y a aucun moyen de les retirer. Vous ne portez rien avec vous et il ne vous reste rien. Vous ne pouvez ni accélérer ni ralentir votre mort. La honte de votre nudité est visible de tous. A coté de la douleur physique, l'âme perd sa dignité et sa fierté. Il n'y a aucune échappatoire.

                       Dieu désire vous donner la puissance, mais cette puissance ne vient que par la faiblesse. Toute puissance non obtenue par la faiblesse est illégitime, et peu importe qu'elle puisse paraître spirituelle. La seule puissance légitime est accordée à ceux qui ont été affaiblis. La puissance naît dans la faiblesse. Beaucoup démontrent une certaine « puissance », mais sans la faiblesse correspondante. Par conséquent la puissance ne leur donne qu'une occasion de se vanter. Pour remédier à cela, Dieu a décidé que tout ce qui devra recevoir Sa puissance sera auparavant affaibli et vidé - nous parlons de ce processus sous le nom de « brisement ». Le but de la faiblesse et de la souffrance est d'ouvrir la voie à la puissance. L'instrument que Dieu utilise pour nous affaiblir est la Croix. Par conséquent, la Croix est la puissance au moyen de la faiblesse.

LA CROIX EST LA VIE PAR LA MORT

« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20a). 

                         Il ne peut y avoir aucune Vie de Résurrection sans une Mort par Crucifixion. Naturellement nous pensons que pour vivre nous devons éviter la mort à tout prix. Cependant, la sagesse de Dieu nous enseigne que l'on trouve la vie en embrassant la mort. Lorsque nous mourons à nous-mêmes, nous sommes rendus vivants en Christ.

                           Il y a un principe de mort qui fonctionne en nous. Quand nous naissons, nous commençons à vieillir et mourir. Pour celui qui est en Christ, la mort physique n'est pas la fin, mais le début. De même, une mort ordonnée par Dieu sur la Croix n'est pas la fin, mais le début. La Croix agit par la mort en nous pour que l'Esprit puisse agir par la vie en nous. La Croix met à mort ce qui doit être détruit en nous, tandis que l'Esprit donne la vie à ce qui a été détruit. La Croix frappe et démolit, alors que l'Esprit reconstruit ce qui a été détruit. Seuls ceux qui ont expérimenté la mort peuvent vraiment apporter la vie et parler à des hommes morts.

              Par conséquent, si nous n'avons pas appris à mourir quotidiennement, la Vie de Dieu ne sera pas non plus notre expérience au quotidien. En un mot, je suis mort, pourtant je vis. Je suis crucifié, pourtant je suis vivant. D'un coté je suis affaibli au point d'être proche de la mort et impuissant; de l'autre, je vis par la puissance de Dieu et je suis puissamment fortifié par Son Esprit qui habite en moi. Au moment précis où je cesse d'expérimenter la mort, je cesse aussi d'éprouver la vie, parce que la Croix est la Vie au moyen de la mort.

LE BUT DE L'ACTION DE DIEU

« En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas » (Jean 21:18). 

                    Bien que notre attitude de cœur doive être celle d'un enfant, Dieu désire que nous soyons des hommes et des femmes murs. Il désire que nous croissions spirituellement. Pour cela Il permet que nous passions par beaucoup de circonstances et d'épreuves désagréables.

                Quand nous sommes jeunes dans le Seigneur, nous agissons comme il nous plaît. Nous trouvons beaucoup de plaisir à servir le Seigneur selon notre propre pensée, et tout est léger et gai. Nous vivons une vie basée sur les sentiments et les sensations. Nous sommes facilement dirigés par nos sentiments. Si nous sommes heureux, nous renonçons facilement à nous-mêmes et nous nous dévouons pour le service. Mais quand nous sommes tristes ou préoccupés par nos circonstances, nous éprouvons un sentiment d'abandon. Le Seigneur doit alors partir à la recherche des petites brebis pour les ramener à Lui. Alors nos sentiments sont apaisés et nous nous consacrons à nouveau à Son service avec la même vigueur qu'auparavant. C'est ainsi que fonctionnent ceux qui sont jeunes: ils s'habillent eux-mêmes et vont où bon leur semble.

                    Mais quand nous sommes plus âgés dans le Seigneur, la vie de foi débute au moment où nous étendons nos bras dans la soumission et où nous permettons à Un autre de nous habiller et de nous emmener là où nous ne voulons pas aller. Nous ne nous habillons plus nous-mêmes et n'agissons plus à notre guise. Nous ne marchons plus mais nous sommes portés. Nous n'accordons plus d'attention à nos propres souhaits. Nous n'agissons plus selon notre propre volonté et indépendamment de Celle de Dieu. Au lieu de cela, nous sommes finalement soumis à l'action de Dieu en nous. Nous reconnaissons enfin que nous avons été jusque là pleins de nous-mêmes, parlant bien plus que Dieu le désirait, et accomplissant quantité d'actes sans que Dieu nous le demande. De même nous réalisons que bien des fois nous avons oublié de parler et d'agir, simplement parce que nous nous sommes aimés davantage que nous avons aimé Dieu.

                    Cette transition entre une vie basée sur les sentiments et une vie de foi, entre un individu qui se dirige lui-même et une personne conduite par l'Esprit, ne se produit pas en quelques jours. Qu'y a-t-il entre l'expérience des jeunes et l'expérience des plus âgés? Qu'est-ce qui provoque cette maturité? Comment cette croissance est-elle réalisée? Par quels moyens Dieu accomplit-Il ce travail de transformation? En parlant à Pierre, le Seigneur lui indique par quelle mort il glorifiera Dieu (v.19). Nous savons que Pierre sera par la suite crucifié la tête en bas et mourra en martyr. Mais la Croix quotidienne de la mort à soi-même que Pierre a portée a été le moyen par lequel Dieu a pu soumettre sa nature mauvaise et le transformer en homme de foi. Il a été un sacrifice vivant. La croix physique sur laquelle il est mort témoignait qu'il avait déjà renoncé à sa vie des millions de fois avant cet acte final.

                    La mort que Dieu recherche en nous en réalité n'est pas la mort future de notre vie physique, mais l'abandon à chaque instant de notre Moi. Ce n'est pas la mort une « fois-pour-toute » d'un martyr, mais la mort quotidienne et la vie par Dieu qui Lui apporte le plus de gloire. En fait ceux qui ne se sont pas reniés dans les choses insignifiantes de la vie quotidienne trouveront difficile, sinon impossible, d'abandonner leur vie physique si on l'exigeait d'eux.

                    Dieu nous appelle à devenir fous afin d'être sages; à abandonner tout pour recevoir tout à nouveau; à devenir faibles afin de devenir forts; à revenir à la Croix et à mourir pour pouvoir vivre. A travers ces articles nous espérons communiquer cet appel pressant. Aujourd'hui, demandons à Dieu d'imprimer cela dans nos coeurs, et de nous accorder de devenir des personnes de la Croix, expérimentant la mort du Seigneur pour que nous puissions avoir la Vie du Seigneur. Décidons dorénavant de ne savoir rien d'autre que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié: Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître (Luc 6:40).

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samedi 30 mai 2020

(16) disciple - POUVEZ-VOUS ENTENDRE CE QUE DIT L'ESPRIT? par Chip Brogden


« Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira: Voici le chemin, marchez-y! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche. » (Esaïe 30:21)

                    Dieu désire nous confondre pour que nous apprenions à L'écouter. Avant d'être confondus par le Seigneur, nous sommes dogmatiques et sûrs de ce que nous croyions, mais ensuite nous en sommes moins sûrs. Avant, nous pouvions entendre le Seigneur et suivre Sa direction, mais maintenant nous n'entendons plus beaucoup et parfois même plus du tout. Avant nous étions sûrs de notre direction et de notre appel, mais maintenant nous nous demandons si nous n'avons pas fait erreur. Que se passe-t-il? Le Seigneur est en train de nous confondre, nous déconcerter. Il est en train de nous enseigner ce que signifie marcher par Son Esprit.

                    Jusqu'à présent nous avons été guidés par nos sentiments. En fait, Dieu utilise nos sentiments pour nous conduire quand nous sommes encore des enfants. Mais maintenant Il désire que notre foi grandisse, et pour y parvenir Il nous conduira dans des endroits inconnus et nous enseignera à L'écouter. Quels que soient les plans, les formules ou les programmes que nous avons utilisés pour nous assurer de la volonté de Dieu dans le passé, ils seront improductifs pendant cette période. Nous espérons que le Seigneur agisse comme ceci ou comme cela, mais Il ne le fait pas. Nous espérons ressentir une certaine chose, mais nous n'avons plus ce sentiment. Nous espérons rencontrer Dieu d'une certaine manière comme par le passé, mais Dieu semble nous cacher Sa face.

                    Le Seigneur se cache-t-Il vraiment? Nous a-t-Il abandonnés à notre façon de faire et refuse t-Il de nous parler à nouveau? Non, pas du tout, mais Il souhaite que nous nous confions en Lui et non dans nos sentiments et nos sens, même si par le passé Il a utilisé nos sentiments.

                   En tant qu'enfant, respectueux de la Voix de Dieu et de Sa direction, nous apprenons à écouter et Dieu nous conduit comme une petite brebis. Il doit nous dire chaque petite chose: va ici, dis ceci, ne dis pas cela, prends ce chemin, reste tranquille, etc. Il nous donne une telle sensation de Sa Présence que nous avons l'impression de marcher dans les airs. Sa direction est claire et immanquable. Les enfants ne peuvent pas être conduits autrement.

                     Après un certain temps, si nous avons faim et soif de justice, nous commencerons à devenir matures. A ce moment Dieu commencera à nous sevrer d'une vie de sentiments et de délicieuses expériences spirituelles. De telles choses arrivent moins fréquemment alors que nous vieillissons. Quand nous demandons à être guidés, cela ne vient plus si facilement. Maintenant nous avons à attendre, et nous n'avons pas l'habitude d'attendre. Nous commençons à nous demander si nous nous sommes trompés, et pourquoi nous ne profitons plus de Sa douce Présence comme avant. Peut-être allons nous prier davantage, nous préoccuper plus de notre discipline spirituelle, pour essayer de retrouver certaines de ces sensations dont nous avons joui dans le passé. Il arrivera parfois que nous serons récompensés en recevant le sentiment tant convoité, mais la plupart du temps, ce ne sera pas le cas. Quelle que soit la quantité de prières, de jeûnes, et d'activités spirituelles, cela ne nous ramènera pas nos sentiments. Nous n'entendrons pas la voix claire de Dieu comme auparavant.

                      Si souvent par le passé, nous avons dit: « Le Seigneur m'a parlé » comme ceci et comme cela; mais aujourd'hui nous ne faisons plus cette confession si facilement. Nous nous demandons plutôt pourquoi nous ne pouvons plus rien entendre de la part de Dieu. Nous recherchons dans nos coeurs un péché non confessé, mais notre coeur ne nous condamne pas. Nous sommes incapables d'expliquer ce qui se passe. Face à cette situation, un Chrétien devrait réaliser que les enfants sont conduits par Dieu d'une façon enfantine, mais une fois matures, Il les conduira d'une façon plus mature. Avec le temps nous devrions connaître les Voies de Dieu ainsi que Sa Volonté. Quand nous connaîtrons les voies du Seigneur, nous parlerons et avancerons en harmonie avec Sa Volonté sans avoir à nous arrêter de façon consciente, à demander la direction, à attendre une bonne ou agréable sensation, et continuer.

                    Quand nous prenons conscience pour la première fois des réalités spirituelles, nous sommes si excités de pouvoir avoir un dialogue avec Dieu que nous pensons que dorénavant tout sera audible et que nous ne pourrons pas passer à coté. Si nous avons initialement rencontré Dieu dans le feu du ciel ou dans un puissant vent, nous pensons qu'ensuite tout sera feu ou vent. Cela n'est tout simplement pas le cas. Quand le Seigneur nous apparaît dans une blancheur éblouissante, comme les disciples, nous essayons de Lui construire un tabernacle pour y demeurer, mais Jésus ne nous apparaît pas toujours avec un visage étincelant, habillé de blanc.

                  Cela me rappelle l'histoire d'un cordonnier qui priait un matin lorsque le Seigneur lui a dit, « Je vais venir dans ta boutique aujourd'hui ». Le cordonnier fut déçu car personne ne vint hormis un vieux monsieur, un clochard, et un enfant. A la fin de la journée le cordonnier s'écria, « Seigneur, pourquoi n'es-Tu pas venu visiter mon magasin aujourd'hui, comme Tu l'avais promis? » Alors le Seigneur lui montra qu'Il était venu, non pas une fois mais trois fois. Il ne l'avait simplement pas fait comme le cordonnier l'avait imaginé.

                 En règle générale, le Seigneur utilisera des moyens extraordinaires, et même miraculeux, pour nous conduire quand nous sommes enfants, mais quand nous sommes plus âgés en Lui et que nous sommes plus habitués à Sa façon de faire, Il attendra alors de nous que nous nous confions plus dans l'Esprit et moins dans des émotions ou des expériences puissantes. Cela n'empêchera pas le Seigneur de se manifester à nous d'une façon plus tangible de temps en temps, mais ce n'est pas Sa méthode habituelle pour guider les plus matures. Plus on devient âgé dans le Seigneur, plus on devient intuitif. Tout n'est pas si clair et net. Quand Dieu nous donne une parole claire ou une sensation surnaturelle nous avançons avec assurance, mais lorsque ce ne sera qu'une toute petite voix, notre conscience, ou une impression pour nous guider, nous serons moins impulsifs et plus attentifs à chaque pas. Nous nous attendrons au Seigneur plus longtemps. Nous aurons moins confiance en nous-même, et nous serons plus dépendants du Seigneur. Cette dépendance produit l'humilité.

                    Nous finirons par apprendre que nous ne pouvons pas réduire Dieu à une formule, et nous ne pouvons jamais être certains du lieu et de la manière qu'Il utilise pour nous parler dans une situation particulière. Nous apprendrons à rechercher des petites traces de l'Esprit dans les choses ordinaires et communes de notre vie de tous les jours, au lieu du puissant vent qui se manifeste pendant les réunions entre chrétiens.

                    Une des façons par laquelle l'Homme-Dieu se révèle Lui-même à nous, ne consiste pas dans une vision glorieuse ou un événement surnaturel, mais dans les pages de cette chose que nous appelons la Bible. Imaginez cela. C'est si commun. Un livre. Pourquoi n'apparaît-Il pas simplement à celui qui Le cherche pour lui parler face à face. Non! Pourquoi? Cela nous tuerait. Cela nous ferait exploser que d'être confrontés au Vrai Jésus, parce que l'image de Jésus que nous nous sommes construite est souvent digne d'un conte de fée. La Bible nous prépare pour Le rencontrer, n'est-ce pas? En utilisant des types, des ombres, des histoires, comme pour aiguiser notre appétit et nous familiariser avec Lui et Sa façon d'agir pour que nous ne soyons pas totalement ébranlés quand nous Le rencontrerons.

                    Avec quelle désinvolture nous prenons la Parole et parcourons nos versets favoris en disant « Ho Hum ». Nous n'avons pas rencontré le Seigneur. Nous n'avons pas touché le Dieu de la Parole. Comment est-ce possible? Parce que la Bible est, vue de l'extérieur, si ordinaire. Il n'y a rien d'High Tech là dedans. Cela semble si inoffensif, si innocent. Mais ce n'est qu'une introduction, nous devons encore rencontrer l'Homme, le Dieu-Homme. Le plan de Dieu est tout simplement brillant.

                    Nous savons que Dieu nous parle à travers la Bible. En tant que bébés spirituels, nous pouvons prendre une position dogmatique et dire que c'est la SEULE façon que Dieu utilise pour nous parler aujourd'hui. Le résultat est que notre champ de vision est limité au texte écrit et nous passons à coté des millions d'autres façons par lesquelles Dieu désire nous approcher. Il est clair que la Parole est déterminante parce qu'elle nous donne des critères objectifs par lesquels nos expériences spirituelles peuvent être testées. Sans l'objectivité de la Parole Ecrite de Dieu, nous serions balancés de ci de là par chaque expérience spirituelle, faux prophètes, et faux enseignements.

                     Mais cependant ne limitons pas Dieu en disant qu'Il ne nous parlera que par la Bible. Qu'est-ce que la Bible, si ce n'est un recueil de Paroles adressées par Dieu à des hommes et à des femmes à travers des générations et par une diversité de moyens? Nous avons des voix audibles, des anges, des visions, des rêves, des paroles prophétiques, des signes et des miracles, des jugements et des désastres naturels qui sont tous représentés dans la Bible comme un moyen pour communiquer avec les hommes. Ces communications ont été écrites dans le but de nous donner un témoignage permanent. Finalement, Dieu a envoyé Son propre Fils, Jésus-Christ, pour communiquer avec nous face à face, et les descriptions de ces rencontres ont également été documentées et placées dans la Bible. Ensuite, les lettres des apôtres aux églises ont été recopiées et mises à part en tant que texte sacré.

                     Il y a encore un autre récit et témoignage de Jésus-Christ qui était présent avant même que la Bible n'ait existé, et il existe encore aujourd'hui. Je veux parler du témoignage de la Création elle-même. La Bible nous dit que « Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de Ses mains ». Il est écrit que c'est à travers Jésus-Christ que Dieu a formé le monde, et que toute la création attend la manifestation des Fils de Dieu (l'Eglise). L'empreinte de Dieu est partout dans le noir du fin fond de l'espace, dans la neige immaculée des caps polaires, dans les eaux profondes du Pacifiques, dans les sommets des Alpes. A travers le microscope et le télescope, de la toile d'araignée aux anneaux qui entourent Saturne.

                      Ensuite Dieu nous parle par les autres personnes. Je ne veux pas nécessairement dire les prédicateurs, les enseignants et les écrivains, mais les gens ordinaires, les gens qui nous entourent. Nos proches, comme les étrangers. Les enfants en particuliers. Dieu me parle à travers mes propres enfants, et à travers ma femme. Il me parle à travers ceux qui me critiquent et mes amis, à travers les personnes que j'aime et celles que je n'aime pas. Il est parfois difficile d'entendre Sa voix au travers de gens ordinaires, mais Son écho est immanquable si nous apprenons à écouter.

                     Dieu nous parle constamment à travers notre environnement et nos circonstances difficiles. Chaque fois que nous rencontrons une difficulté, quand les choses ne vont pas comme prévu, au lieu de mettre cela sur le dos du diable, arrêtons-nous et demandons-nous, « Le Seigneur serait-Il en train de me parler dans cette situation? » Peut-être rencontrez-vous un vent contraire parce que vous allez dans une mauvaise direction. Nous devons apprendre à faire la différence entre les assauts de l'ennemi et la main de Seigneur.

                 Jésus disait constamment, « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » Le Seigneur nous parle encore de bien des manières mais nous passons souvent à côté. Demandons au Seigneur des oreilles qui entendent et un cœur réceptif. Amen.

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lundi 25 mai 2020

(15) disciple - POSITIF ET ENCOURAGEANT par Chip Brogden


« Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il y a encore un homme par qui l'on pourrait consulter l'Eternel; mais je le déteste, car il ne m'annonce jamais rien de bon; il ne m'annonce que du mal. » (1 Rois 22:8)

                     A première vue, il pourrait sembler qu'il n'y a rien de mauvais dans quelque chose qui est décrit comme étant «Positif et encourageant». Je reçois trois radios chrétiennes dans la région où j'habite, et toutes les trois clament la même chose: Elles disent offrir des programmes encourageants et positifs pour toute la famille. Cette déclaration semble aller de soit: personne ne veut perdre son temps à s'occuper de choses qui sont négatives et décourageantes.

               Dans cet environnement très familial qui se veut positif et encourageant, j'ai pourtant découvert un défaut qui doit être mis en évidence. Le désir de donner aux gens des expériences positives et encourageantes (que ce soit à travers la radio, la télévision, les cultes ou les sites web) crée de faux espoirs dans le coeur et les pensées de l'auditoire et de la congrégation qui compte sur un « ministère » pour les nourrir correctement. Le contenu n'est pas jugé selon la Vérité mais selon le ressenti qu'il produit en nous. Est-ce que je me sens bien, positif, encouragé, revigoré, et heureux après l'avoir entendu? S'il en est ainsi, alors tout va bien. N'est-ce pas?

                     Nous devons évaluer avec sérieux tout ce qui passe pour être un « ministère ». Il est clair que la pratique du « ministère » - à travers des sermons ou des chants - est devenue synonyme de « Divertissement Chrétien ». Le problème n'est pas tant dans ce qui est dit que dans ce qui ne l'est pas. Dans cette sous culture chrétienne du « positif et de l'encourageant », ce qui manque le plus est la référence et l'enseignement sur le fait de se charger de la croix et de renoncer à soi-même, et je dirais même que cette seule chose englobe la majorité des manques dans l'Eglisianisme(1)aujourd'hui.

                     Je ne pense pas ici à la croix sur laquelle Jésus est mort pour nos péchés, car cela est clairement mis en évidence. Je fais référence aux paroles « positives et encourageantes » de Jésus qui sont parfois passées sous silence:

« Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. » (Matthieu 10:38)
« Puis Jésus dit: Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. » (Luc 9:23)
« Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. » (Luc 14:33)
« De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit: Si quelqu'un vient à Moi, et s'il ne haït pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14:26,27)
« Quelqu'un Lui dit: Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés? Il leur répondit: Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. » (Luc 13:23,24)
« Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le Royaume des Cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7:21)
« Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? » (Luc 6:46)

                     Puisque prendre sa croix est la base de la vie du disciple, pourquoi n'en entendons-nous pas parler plus souvent? Parce que la crucifixion n'est pas un sujet « très familial »! Ceux qui comprennent la Croix dans un sens pratique - ceux qui suivent le Seigneur Jésus en tant que disciple - savent que ce renoncement à Soi-même n'est pas une expérience positive et encourageante. Mourir n'est pas facile! Laisser tomber ma volonté et accepter de suivre la volonté d'un Autre est difficile! Etre crucifié quotidiennement n'est pas un évènement positif et encourageant.

                      Donc, afin de remplir leurs obligations auprès de leur audience, les animateurs chrétiens (pasteurs, prédicateurs, prophètes, et autres) doivent éviter le sujet. Si nous regardions attentivement et suffisamment longtemps, nous pourrions au final trouver, ici et là, quelques références à ce sujet dans un chant ou un sermon. Remercions Dieu pour tout ce que l'on peut recevoir, mais ces quelques petites références au vrai coût de la vie de disciple sont si facilement perdues dans le vaste océan des discours chrétiens qui se focalisent le plus souvent sur les parties positives et encourageantes de la Bible mais qui ignorent presque entièrement les paroles difficiles, mais nécessaires, de Jésus.

                   Regardez ce que le roi d'Israël dit du prophète Michée « Je le déteste, car il ne m'annonce jamais rien de bon; il ne m'annonce que du mal. » Oui, c'est ici le coeur du problème. Pour une génération charnelle et mondaine, la parole prophétique est supposée être toujours positive et encourageante, il faut toujours qu'elle dise de bonnes choses me concernant et qu'elle chatouille mes petites oreilles charnelles.

               On ne permet pas aux Michée d'aller dans les télévisions chrétiennes, et ils ne sont pas les bienvenus dans les églises chrétiennes. Je me représente parfois les chrétiens s'enfonçant les doigts dans les oreilles, fermant les yeux et chantant « la, la, la, la, la, la » pendant qu'on leur parle de choses qui ne sont pas estampillées positives et encourageantes par eux. Peut-être que si nous faisons semblant de ne pas l'entendre ou ne pas le voir, cela disparaîtra tout seul. Nous ne voulons pas entendre la Vérité parce que c'est trop déprimant! On se sent mal. En fin de compte, ce qui est le plus important, ce n'est pas que la chose soit vraie, mais qu'elle me permette de me sentir mieux!

                  Ceux qui ne recherchent que les chemins encourageants et positifs   sont ceux qui veulent des solutions rapides et des réponses faciles; des activi tés religieuses qui ne demandent pas beaucoup de temps et d'effort, et si possible pas d'effort du tout. Nous avons des numéros de téléphone spéciaux pour la prière, et nous avons des prédicateurs pour nous dire ce que la Bible enseigne, et nous avons des librairies chrétiennes qui nous donnent des choses à lire, nous avons l'Internet pour rester en contact avec les autres chrétiens, et nous avons les musiciens chrétiens qui jouent en arrière plan pour créer une ambiance agréable. Que pourrait-on trouver de plus facile! Pensez simplement à quel point l'Eglise du premier siècle aurait été plus efficace et puissante si elle avait eu le système de support positif et encourageant que nous avons aujourd'hui!

                   Avez-vous réalisé que presque tous les faux prophètes mentionnés dans la Bible sont positifs et encourageants? Cela ne veut pas dire que si on est encourageant et positif, on est un faux prophète mais cela illustre quelque chose. Cela démontre une faiblesse, un défaut dans la nature humaine. Nous acceptons tout naturellement les choses qui nous élèvent et qui font que nous nous sentons bien, et nous évitons tout naturellement les choses qui ne nous sont pas agréables. Un faux prophète est capable de tromper les gens précisément parce qu'il y a quelque chose dans l'être humain qui ne veut croire que les choses positives et encourageantes sur lui-même.

                    Qu'est-ce que je suggère, que nous devrions rechercher les choses négatives et décourageantes? Non, nous ne devons pas nécessairement les rechercher, mais nous ne devrions pas non plus les repousser automatiquement. Nous devrions rechercher la Vérité, indépendamment de son impact sur notre humeur, qu'elle soit positive ou négative. Paul dit qu'il n'a pas confiance dans la chair. La trop grande confiance est une forme de fierté, et se fonder entièrement sur les éléments positifs et encourageants, c'est le chemin du désastre. Peut-être que votre seul espoir, c'est que vous perdiez confiance! Si vous êtes dans la chair alors vous avez besoin d'être amené à un point de découragement- et le plus tôt sera le mieux! Peut-être que le secret pour vaincre n'est pas de crier victoire mais de crier à Dieu de désespoir et d'admettre la défaite. Que se passera-t-il si au lieu d'embrasser des pensées encourageantes et positives sur nous-même, nous allons vers Dieu et nous admettons simplement que malgré les aides positives et encourageantes, nous avons tout mis sens dessous dessus et nous ne savons que faire?

                    Nous avons à revoir notre système de valeurs chrétiennes et nous poser quelques questions difficiles. Qu'est-ce qui fait qu'un message est « bon »? Qu'est-ce qui fait qu'un culte est « édifiant »? Qu'est-ce qui fait qu'un chant est « oint »? Qu'est-ce qui fait qu'un ministère est « positif et encourageant »? Est-ce que Dieu considère aussi ces choses comme un critère important face au tribunal de Christ? Est-ce que je juge ces choses avec un jugement juste ou est-ce que je les juge selon ce que je ressens?

                  Pourquoi certaines personnalités chrétiennes sont-elles populaires? Pourquoi est-ce que je lis leurs livres et que j'écoute leurs messages? Est-ce qu'une dose de paroles positives et encourageantes m'aidera à me voir comme je suis, ou cela va-t-il me séduire et me pousser à penser que je suis meilleur que je ne le suis vraiment? Est-ce que je veux être encouragé dans la mollesse spirituelle ou poussé à chercher la maturité spirituelle? Est-ce que je vais manger des bonbons et des chewing-gums pour le restant de ma vie ou est-ce que je vais rechercher des repas consistants?

                     Parfois, malgré mes meilleurs efforts pour voir les choses de façon positive, la chose la plus encourageante que je puisse dire à une personne c'est «Je t'encourage à te repentir, parce que si tu ne le fais pas, je suis positivement sûr que ta vie ira de mal en pis. Je t'encourage à perdre toute confiance en toi, à prendre la croix, et laisser ta vie être conduite par les mains d'un Autre, parce que je suis positivement sûr que sans Lui tu ne peux rien faire. » Plus vous serez centrés sur vous-mêmes, plus ces paroles vous semblerons négatives et décourageantes - et c'est EXACTEMENT ainsi que cela doit être.

(1) mot original est « Churchianity », il est basé sur les mots Church (Eglise) et Christianity (Christianisme), et représente tout le système religieux chrétien qui est une contrefaçon de la vraie Eglise appelée par son nom grec « Ecclesia » dans le texte. Pour expliciter cette notion, nous utilisons dans cet article les termes Eglisianisme et Eglisianiser. NdT

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