«
Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que
Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Corinthiens 2:2)
Bien
que Paul connaisse beaucoup de choses dont il aurait pu parler pour
enseigner les Corinthiens, il a décidé de devenir l'homme d'un seul
sujet: Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.
Nous
devons devenir fous afin d'être sages.
Nous
devons être prêts à tout abandonner afin de recevoir tout à
nouveau.
Nous
devons devenir faibles afin d'être forts.
Nous
devons mourir afin de vivre.
Nous
pouvons citer les enseignements de Jésus, chercher à L'imiter comme
Notre Exemple, s'appliquer à marcher sur le chemin étroit, et même
accomplir beaucoup de bonnes œuvres
en Son Nom. Mais indépendamment de la Croix, ces activités sont du
bois, de la paille et du chaume. Au moment même où nous serons
éprouvés ou confrontés à l'opposition, nous chuterons. Nous
pouvons peut-être sembler patients, mais un jour viendra où nous
perdrons notre patience. Nous pouvons peut-être paraître doux, mais
un jour viendra où notre rugosité sera révélée. Nous pouvons
peut-être avoir une apparence d'humilité, mais un jour viendra où
notre fierté sera découverte et nous chuterons. Nous pouvons
peut-être obéir à la lettre de la loi et paraître justes
extérieurement aux yeux des autres, mais quand nous sommes seuls et
confrontés aux secrets de notre coeur et de notre esprit, nous
découvrons que l'intérieur de la tasse est plein de saleté.
En
nous appelant à revenir à la Croix, Dieu nous demande de renoncer à
nos vies et d'embrasser la sagesse de la mort, de l'ensevelissement,
de la résurrection, et de l'ascension afin de vivre comme fils et
filles dans le Royaume de Dieu. Indépendamment de la Croix nous ne
pouvons ni entrer dans le Royaume ni vivre dans l'Esprit, qu'importe
la profondeur de notre désir. Car indépendamment de la Croix, nous
ne savons pas ce que signifie présenter l'autre joue, faire le
kilomètre supplémentaire, aimer nos ennemis, et prier pour ceux qui
nous persécutent. Indépendamment de la Croix, nous ne savons pas
nous soumettre à la volonté de Dieu, accepter la souffrance, et se
reposer en Lui.
Indépendamment
de la Croix, nous ne savons pas ce qu'est la Résurrection. La
religion cherche à réformer l'homme; La Croix cherche à le
crucifier. La religion peut échouer par rapport au résultat désiré,
mais la Croix ne manque jamais d'atteindre son but. Les êtres
humains poursuivront la moralité, la vertu, la spiritualité, et
même l'accomplissement d'activités religieuses et de bonnes œuvres,
plutôt que de mourir sur une Croix. Mais ils ne présentent aucune
blessure, aucune cicatrice, aucune évidence d'être un jour morts et
ramenés à la vie par Dieu. Ou bien un homme n'est jamais mort, ou
bien il est mort et ressuscité. Vous ne pouvez pas contrefaire la
résurrection.
La
Croix est le moyen par lequel Dieu nous réduits à Christ, pour que
nous puissions être ressuscités à une vie nouvelle. Ce qui ne peut
pas être accompli par toute une vie d'efforts est facilement
accompli par Dieu au moyen de la Croix. Nous pouvons prendre beaucoup
de raccourcis le long du chemin et tenter d'échapper à
l'inévitable, mais le jour où nous cessons d'essayer et acceptons
la Croix avec docilité, nous remarquons que tout a déjà été fait
pour nous. En fait la mort par crucifixion ne peut pas être
accomplie par un suicide. Nous ne pouvons pas nous crucifier
nous-mêmes. L'instrument de notre mort est choisi pour nous, ainsi
que le mode opératoire, le moment et la durée de l'exécution -
tout est contrôlé par Quelqu'un d'autre. Il n'y a rien à faire,
parce que nous devons nous soumettre à la Main Invisible et nous
reposer complètement sur Lui.
Si
nous voulons suivre Jésus, nous devons renoncer à nous-mêmes, nous
charger chaque jour de notre Croix, et le suivre (Luc 9:23).
LA CROIX EST SAGESSE A TRAVERS LA FOLIE
«
Car la prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent
» (1 Corinthiens1:18a).
Il
y a une sagesse qui vient d'en haut. Cette sagesse est à l'opposé
de la sagesse terrestre. Nos pensées, raisonnements, arguments, et
opinions sont sans valeur devant Dieu. On nous commande d'avoir la
pensée de Christ et de rechercher la Sagesse qui vient de Dieu.
Humainement
parlant, la Croix n'a pas de sens. Si nous approchons Dieu uniquement
avec notre intelligence, nous ne Le connaîtrons jamais. Si nous
étudions la Croix afin d'acquérir un nouvel enseignement ou une
nouvelle doctrine, cela ne laissera aucune impression sur nous. En
effet, nous pouvons apprendre par cœur les versets appropriés des
Écritures, et même enseigner à d'autres ce que nous avons appris,
et ne jamais éprouver sa réalité. Combien nous parlons si
facilement et si librement de la mort à soi-même, prendre sa Croix,
et vivre une vie crucifiée. Mais la connaissance sans expérience
n'est rien. En effet la connaissance sans expérience nous trompe en
nous faisant croire que nous vivons quelque chose, simplement parce
que nous pouvons répéter mentalement quelques faits. Cela ne compte
pour rien dans les choses spirituelles.
Nous
devons demander à Dieu de nous vider de nos idées et notions
préconçues et de nous remplir à la place de Ses Pensées. Nous
devons abandonner notre sagesse et recevoir Sa Sagesse. Sa Sagesse
c'est la manière dont Il voit les choses. Notre façon de voir les
choses n'est pas pertinente, et elle nous trompera. Ses voies et Sa
pensée sont plus élevées que nos voies et notre pensée. La Croix
est le moyen par lequel Dieu cherche à détruire la sagesse
terrestre et la pensée charnelle. Donc la Croix est sagesse à
travers la folie.
LA
CROIX C'EST GAGNER EN PERDANT
Pour
accumuler plus, habituellement nous pensons devoir ajouter à ce que
nous avons déjà. La sagesse de Dieu nous enseigne qu'afin de
gagner, nous devons d'abord perdre. Pensez à un enfant qui refuse de
laisser son vieux jouet cassé afin d'en recevoir des nouveaux de la
part de son père. Dans son esprit il est en train de perdre quelque
chose. Mais en laissant aller, en abandonnant, il gagne.
Comme
l'enfant, nous refusons obstinément d'abandonner nos droits sur nos
possessions spirituelles. Nous nous accrochons fortement aux choses
comme un enfant s'accrocherait à une collection de jouets cassés.
Nous accumulons des enseignements, des expériences, et des bonnes
oeuvres, les exhibant comme des preuves de nos capacités
spirituelles. Tant que nous ne sommes pas disposés à abandonner nos
« richesses » nous ne pouvons pas recevoir les vraies Richesses du
Christ en nous. La Croix démontre que nous ne gagnons pas en
essayant d'obtenir, mais en abandonnant afin de gagner. Nous ne
pouvons pas vraiment recevoir de Dieu tant que nous n'avons pas
appris à abandonner à Dieu. C'est l'esprit qui crie, « non pas ma
volonté, mais que La tienne soit faite » et « Père, dans Ta main
je remets mon esprit. »
Nous
prononçons facilement ces mots, mais nous ne pouvons réellement les
apprécier ou les expérimenter qu'en vivant nos propres expériences
de Gethsemané et de Golgotha. Tant que ce moment n'est pas venu,
nous sommes simplement en train de réciter quelques mots, sans
comprendre réellement la signification de nous abandonner nous-mêmes
à Dieu pour Lui être entièrement consacrés et soumis. La Croix
nous prépare à recevoir en nous forçant d'abord à abandonner. Par
conséquent, la Croix c'est gagner en perdant.
LA
CROIX EST PUISSANCE PAR LA FAIBLESSE
«
Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes »
(1 Corinthiens 1:27b).
Selon
la façon normale de penser, la puissance et la faiblesse sont
opposées. Pour avoir la puissance, nous devons éliminer la
faiblesse. La Sagesse de Dieu nous enseigne les choses différemment.
Cette sagesse nous indique que les choses faibles sont choisies pour
surmonter les choses puissantes, et la puissance travaille en même
temps que la faiblesse.
La
Croix est faite pour infliger la douleur, affaiblir, et tuer
lentement. C'est l'expression ultime de la faiblesse. Les victimes
sont nues et clouées au bois par les mains et les pieds. Leur poids
repose sur leurs jambes tant qu'elles peuvent résister à la
fatigue. Quand elles cèdent, tout leur poids est supporté par leurs
bras tendus (pour accélérer ce processus, les jambes sont parfois
cassées). La cage thoracique est finalement écrasée par cet effort
et la victime délaissée meurt lentement de suffocation pendant que
ses poumons lâchent.
Tous
les mouvements du crucifié sont difficiles et nécessitent de
beaucoup lutter. Une fois que les clous sont en place, il n'y a aucun
moyen de les retirer. Vous ne portez rien avec vous et il ne vous
reste rien. Vous ne pouvez ni accélérer ni ralentir votre mort. La
honte de votre nudité est visible de tous. A coté de la douleur
physique, l'âme perd sa dignité et sa fierté. Il n'y a aucune
échappatoire.
Dieu
désire vous donner la puissance, mais cette puissance ne vient que
par la faiblesse. Toute puissance non obtenue par la faiblesse est
illégitime, et peu importe qu'elle puisse paraître spirituelle. La
seule puissance légitime est accordée à ceux qui ont été
affaiblis. La puissance naît dans la faiblesse. Beaucoup démontrent
une certaine « puissance », mais sans la faiblesse correspondante.
Par conséquent la puissance ne leur donne qu'une occasion de se
vanter. Pour remédier à cela, Dieu a décidé que tout ce qui devra
recevoir Sa puissance sera auparavant affaibli et vidé - nous
parlons de ce processus sous le nom de « brisement ». Le but de la
faiblesse et de la souffrance est d'ouvrir la voie à la puissance.
L'instrument que Dieu utilise pour nous affaiblir est la Croix. Par
conséquent, la Croix est la puissance au moyen de la faiblesse.
LA CROIX EST LA VIE PAR LA MORT
«
J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui
vis, c'est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20a).
Il
ne peut y avoir aucune Vie de Résurrection sans une Mort par
Crucifixion. Naturellement nous pensons que pour vivre nous devons
éviter la mort à tout prix. Cependant, la sagesse de Dieu nous
enseigne que l'on trouve la vie en embrassant la mort. Lorsque nous
mourons à nous-mêmes, nous sommes rendus vivants en Christ.
Il
y a un principe de mort qui fonctionne en nous. Quand nous naissons,
nous commençons à vieillir et mourir. Pour celui qui est en Christ,
la mort physique n'est pas la fin, mais le début. De même, une mort
ordonnée par Dieu sur la Croix n'est pas la fin, mais le début. La
Croix agit par la mort en nous pour que l'Esprit puisse agir par la
vie en nous. La Croix met à mort ce qui doit être détruit en nous,
tandis que l'Esprit donne la vie à ce qui a été détruit. La Croix
frappe et démolit, alors que l'Esprit reconstruit ce qui a été
détruit. Seuls ceux qui ont expérimenté la mort peuvent vraiment
apporter la vie et parler à des hommes morts.
Par
conséquent, si nous n'avons pas appris à mourir quotidiennement, la
Vie de Dieu ne sera pas non plus notre expérience au quotidien. En
un mot, je suis mort, pourtant je vis. Je suis crucifié, pourtant je
suis vivant. D'un coté je suis affaibli au point d'être proche de
la mort et impuissant; de l'autre, je vis par la puissance de Dieu et
je suis puissamment fortifié par Son Esprit qui habite en moi. Au
moment précis où je cesse d'expérimenter la mort, je cesse aussi
d'éprouver la vie, parce que la Croix est la Vie au moyen de la
mort.
LE BUT DE L'ACTION DE DIEU
«
En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune,
tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu
seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te
mènera où tu ne voudras pas » (Jean 21:18).
Bien
que notre attitude de cœur doive être celle d'un enfant, Dieu
désire que nous soyons des hommes et des femmes murs. Il désire que
nous croissions spirituellement. Pour cela Il permet que nous
passions par beaucoup de circonstances et d'épreuves désagréables.
Quand
nous sommes jeunes dans le Seigneur, nous agissons comme il nous
plaît.
Nous trouvons beaucoup de plaisir à servir le Seigneur selon notre
propre pensée, et tout est léger et gai. Nous vivons une vie basée
sur les sentiments et les sensations. Nous sommes facilement dirigés
par nos sentiments. Si nous sommes heureux, nous renonçons
facilement à nous-mêmes et nous nous dévouons pour le service.
Mais quand nous sommes tristes ou préoccupés par nos circonstances,
nous éprouvons un sentiment d'abandon. Le Seigneur doit alors partir
à la recherche des petites brebis pour les ramener à Lui. Alors nos
sentiments sont apaisés et nous nous consacrons à nouveau à Son
service avec la même vigueur qu'auparavant. C'est ainsi que
fonctionnent ceux qui sont jeunes: ils s'habillent eux-mêmes et vont
où bon leur semble.
Mais
quand nous sommes plus âgés dans le Seigneur, la vie de foi débute
au moment où nous étendons nos bras dans la soumission et où nous
permettons à Un autre de nous habiller et de nous emmener là où
nous ne voulons pas aller. Nous ne nous habillons plus nous-mêmes et
n'agissons plus à notre guise. Nous ne marchons plus mais nous
sommes portés. Nous n'accordons plus d'attention à nos propres
souhaits. Nous n'agissons plus selon notre propre volonté et
indépendamment de Celle de Dieu. Au lieu de cela, nous sommes
finalement soumis à l'action de Dieu en nous. Nous reconnaissons
enfin que nous avons été jusque là pleins de nous-mêmes, parlant
bien plus que Dieu le désirait, et accomplissant quantité d'actes
sans que Dieu nous le demande. De même nous réalisons que bien des
fois nous avons oublié de parler et d'agir, simplement parce que
nous nous sommes aimés davantage que nous avons aimé Dieu.
Cette
transition entre une vie basée sur les sentiments et une vie de foi,
entre un individu qui se dirige lui-même et une personne conduite
par l'Esprit, ne se produit pas en quelques jours. Qu'y a-t-il entre
l'expérience des jeunes et l'expérience des plus âgés? Qu'est-ce
qui provoque cette maturité? Comment cette croissance est-elle
réalisée? Par quels moyens Dieu accomplit-Il ce travail de
transformation? En parlant à Pierre, le Seigneur lui indique par
quelle mort il glorifiera Dieu (v.19). Nous savons que Pierre sera
par la suite crucifié la tête en bas et mourra en martyr. Mais la
Croix quotidienne de la mort à soi-même que Pierre a portée a été
le moyen par lequel Dieu a pu soumettre sa nature mauvaise et le
transformer en homme de foi. Il a été un sacrifice vivant. La croix
physique sur laquelle il est mort témoignait qu'il avait déjà
renoncé à sa vie des millions de fois avant cet acte final.
La
mort que Dieu recherche en nous en réalité n'est pas la mort future
de notre vie physique, mais l'abandon à chaque instant de notre Moi.
Ce n'est pas la mort une « fois-pour-toute » d'un martyr, mais la
mort quotidienne et la vie par Dieu qui Lui apporte le plus de
gloire. En fait ceux qui ne se sont pas reniés dans les choses
insignifiantes de la vie quotidienne trouveront difficile, sinon
impossible, d'abandonner leur vie physique si on l'exigeait d'eux.
Dieu
nous appelle à devenir fous afin d'être sages; à abandonner tout
pour recevoir tout à nouveau; à devenir faibles afin de devenir
forts; à revenir à la Croix et à mourir pour pouvoir vivre. A
travers ces articles nous espérons communiquer cet appel pressant.
Aujourd'hui, demandons à Dieu d'imprimer cela dans nos coeurs, et de
nous accorder de devenir des personnes de la Croix, expérimentant la
mort du Seigneur pour que nous puissions avoir la Vie du Seigneur.
Décidons dorénavant de ne savoir rien d'autre que Jésus-Christ et
Jésus-Christ crucifié: Le disciple n'est pas plus que le maître;
mais tout disciple accompli sera comme son maître (Luc 6:40).
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