mercredi 3 juin 2020

(17) disciple - RETOUR A LA CROIX par Chip Brogden


« Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Corinthiens 2:2)

                    Bien que Paul connaisse beaucoup de choses dont il aurait pu parler pour enseigner les Corinthiens, il a décidé de devenir l'homme d'un seul sujet: Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

Nous devons devenir fous afin d'être sages.
Nous devons être prêts à tout abandonner afin de recevoir tout à nouveau.
Nous devons devenir faibles afin d'être forts.
Nous devons mourir afin de vivre.

                   Nous pouvons citer les enseignements de Jésus, chercher à L'imiter comme Notre Exemple, s'appliquer à marcher sur le chemin étroit, et même accomplir beaucoup de bonnes œuvres en Son Nom. Mais indépendamment de la Croix, ces activités sont du bois, de la paille et du chaume. Au moment même où nous serons éprouvés ou confrontés à l'opposition, nous chuterons. Nous pouvons peut-être sembler patients, mais un jour viendra où nous perdrons notre patience. Nous pouvons peut-être paraître doux, mais un jour viendra où notre rugosité sera révélée. Nous pouvons peut-être avoir une apparence d'humilité, mais un jour viendra où notre fierté sera découverte et nous chuterons. Nous pouvons peut-être obéir à la lettre de la loi et paraître justes extérieurement aux yeux des autres, mais quand nous sommes seuls et confrontés aux secrets de notre coeur et de notre esprit, nous découvrons que l'intérieur de la tasse est plein de saleté.

                    En nous appelant à revenir à la Croix, Dieu nous demande de renoncer à nos vies et d'embrasser la sagesse de la mort, de l'ensevelissement, de la résurrection, et de l'ascension afin de vivre comme fils et filles dans le Royaume de Dieu. Indépendamment de la Croix nous ne pouvons ni entrer dans le Royaume ni vivre dans l'Esprit, qu'importe la profondeur de notre désir. Car indépendamment de la Croix, nous ne savons pas ce que signifie présenter l'autre joue, faire le kilomètre supplémentaire, aimer nos ennemis, et prier pour ceux qui nous persécutent. Indépendamment de la Croix, nous ne savons pas nous soumettre à la volonté de Dieu, accepter la souffrance, et se reposer en Lui.

                     Indépendamment de la Croix, nous ne savons pas ce qu'est la Résurrection. La religion cherche à réformer l'homme; La Croix cherche à le crucifier. La religion peut échouer par rapport au résultat désiré, mais la Croix ne manque jamais d'atteindre son but. Les êtres humains poursuivront la moralité, la vertu, la spiritualité, et même l'accomplissement d'activités religieuses et de bonnes œuvres, plutôt que de mourir sur une Croix. Mais ils ne présentent aucune blessure, aucune cicatrice, aucune évidence d'être un jour morts et ramenés à la vie par Dieu. Ou bien un homme n'est jamais mort, ou bien il est mort et ressuscité. Vous ne pouvez pas contrefaire la résurrection.

                     La Croix est le moyen par lequel Dieu nous réduits à Christ, pour que nous puissions être ressuscités à une vie nouvelle. Ce qui ne peut pas être accompli par toute une vie d'efforts est facilement accompli par Dieu au moyen de la Croix. Nous pouvons prendre beaucoup de raccourcis le long du chemin et tenter d'échapper à l'inévitable, mais le jour où nous cessons d'essayer et acceptons la Croix avec docilité, nous remarquons que tout a déjà été fait pour nous. En fait la mort par crucifixion ne peut pas être accomplie par un suicide. Nous ne pouvons pas nous crucifier nous-mêmes. L'instrument de notre mort est choisi pour nous, ainsi que le mode opératoire, le moment et la durée de l'exécution - tout est contrôlé par Quelqu'un d'autre. Il n'y a rien à faire, parce que nous devons nous soumettre à la Main Invisible et nous reposer complètement sur Lui.

                    Si nous voulons suivre Jésus, nous devons renoncer à nous-mêmes, nous charger chaque jour de notre Croix, et le suivre (Luc 9:23).

LA CROIX EST SAGESSE A TRAVERS LA FOLIE

« Car la prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent » (1 Corinthiens1:18a). 

                    Il y a une sagesse qui vient d'en haut. Cette sagesse est à l'opposé de la sagesse terrestre. Nos pensées, raisonnements, arguments, et opinions sont sans valeur devant Dieu. On nous commande d'avoir la pensée de Christ et de rechercher la Sagesse qui vient de Dieu.

                  Humainement parlant, la Croix n'a pas de sens. Si nous approchons Dieu uniquement avec notre intelligence, nous ne Le connaîtrons jamais. Si nous étudions la Croix afin d'acquérir un nouvel enseignement ou une nouvelle doctrine, cela ne laissera aucune impression sur nous. En effet, nous pouvons apprendre par cœur les versets appropriés des Écritures, et même enseigner à d'autres ce que nous avons appris, et ne jamais éprouver sa réalité. Combien nous parlons si facilement et si librement de la mort à soi-même, prendre sa Croix, et vivre une vie crucifiée. Mais la connaissance sans expérience n'est rien. En effet la connaissance sans expérience nous trompe en nous faisant croire que nous vivons quelque chose, simplement parce que nous pouvons répéter mentalement quelques faits. Cela ne compte pour rien dans les choses spirituelles.

                    Nous devons demander à Dieu de nous vider de nos idées et notions préconçues et de nous remplir à la place de Ses Pensées. Nous devons abandonner notre sagesse et recevoir Sa Sagesse. Sa Sagesse c'est la manière dont Il voit les choses. Notre façon de voir les choses n'est pas pertinente, et elle nous trompera. Ses voies et Sa pensée sont plus élevées que nos voies et notre pensée. La Croix est le moyen par lequel Dieu cherche à détruire la sagesse terrestre et la pensée charnelle. Donc la Croix est sagesse à travers la folie.

LA CROIX C'EST GAGNER EN PERDANT

                    Pour accumuler plus, habituellement nous pensons devoir ajouter à ce que nous avons déjà. La sagesse de Dieu nous enseigne qu'afin de gagner, nous devons d'abord perdre. Pensez à un enfant qui refuse de laisser son vieux jouet cassé afin d'en recevoir des nouveaux de la part de son père. Dans son esprit il est en train de perdre quelque chose. Mais en laissant aller, en abandonnant, il gagne.

                     Comme l'enfant, nous refusons obstinément d'abandonner nos droits sur nos possessions spirituelles. Nous nous accrochons fortement aux choses comme un enfant s'accrocherait à une collection de jouets cassés. Nous accumulons des enseignements, des expériences, et des bonnes oeuvres, les exhibant comme des preuves de nos capacités spirituelles. Tant que nous ne sommes pas disposés à abandonner nos « richesses » nous ne pouvons pas recevoir les vraies Richesses du Christ en nous. La Croix démontre que nous ne gagnons pas en essayant d'obtenir, mais en abandonnant afin de gagner. Nous ne pouvons pas vraiment recevoir de Dieu tant que nous n'avons pas appris à abandonner à Dieu. C'est l'esprit qui crie, « non pas ma volonté, mais que La tienne soit faite » et « Père, dans Ta main je remets mon esprit. »

                    Nous prononçons facilement ces mots, mais nous ne pouvons réellement les apprécier ou les expérimenter qu'en vivant nos propres expériences de Gethsemané et de Golgotha. Tant que ce moment n'est pas venu, nous sommes simplement en train de réciter quelques mots, sans comprendre réellement la signification de nous abandonner nous-mêmes à Dieu pour Lui être entièrement consacrés et soumis. La Croix nous prépare à recevoir en nous forçant d'abord à abandonner. Par conséquent, la Croix c'est gagner en perdant.

LA CROIX EST PUISSANCE PAR LA FAIBLESSE

« Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (1 Corinthiens  1:27b). 

                     Selon la façon normale de penser, la puissance et la faiblesse sont opposées. Pour avoir la puissance, nous devons éliminer la faiblesse. La Sagesse de Dieu nous enseigne les choses différemment. Cette sagesse nous indique que les choses faibles sont choisies pour surmonter les choses puissantes, et la puissance travaille en même temps que la faiblesse.

                    La Croix est faite pour infliger la douleur, affaiblir, et tuer lentement. C'est l'expression ultime de la faiblesse. Les victimes sont nues et clouées au bois par les mains et les pieds. Leur poids repose sur leurs jambes tant qu'elles peuvent résister à la fatigue. Quand elles cèdent, tout leur poids est supporté par leurs bras tendus (pour accélérer ce processus, les jambes sont parfois cassées). La cage thoracique est finalement écrasée par cet effort et la victime délaissée meurt lentement de suffocation pendant que ses poumons lâchent.

                      Tous les mouvements du crucifié sont difficiles et nécessitent de beaucoup lutter. Une fois que les clous sont en place, il n'y a aucun moyen de les retirer. Vous ne portez rien avec vous et il ne vous reste rien. Vous ne pouvez ni accélérer ni ralentir votre mort. La honte de votre nudité est visible de tous. A coté de la douleur physique, l'âme perd sa dignité et sa fierté. Il n'y a aucune échappatoire.

                       Dieu désire vous donner la puissance, mais cette puissance ne vient que par la faiblesse. Toute puissance non obtenue par la faiblesse est illégitime, et peu importe qu'elle puisse paraître spirituelle. La seule puissance légitime est accordée à ceux qui ont été affaiblis. La puissance naît dans la faiblesse. Beaucoup démontrent une certaine « puissance », mais sans la faiblesse correspondante. Par conséquent la puissance ne leur donne qu'une occasion de se vanter. Pour remédier à cela, Dieu a décidé que tout ce qui devra recevoir Sa puissance sera auparavant affaibli et vidé - nous parlons de ce processus sous le nom de « brisement ». Le but de la faiblesse et de la souffrance est d'ouvrir la voie à la puissance. L'instrument que Dieu utilise pour nous affaiblir est la Croix. Par conséquent, la Croix est la puissance au moyen de la faiblesse.

LA CROIX EST LA VIE PAR LA MORT

« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20a). 

                         Il ne peut y avoir aucune Vie de Résurrection sans une Mort par Crucifixion. Naturellement nous pensons que pour vivre nous devons éviter la mort à tout prix. Cependant, la sagesse de Dieu nous enseigne que l'on trouve la vie en embrassant la mort. Lorsque nous mourons à nous-mêmes, nous sommes rendus vivants en Christ.

                           Il y a un principe de mort qui fonctionne en nous. Quand nous naissons, nous commençons à vieillir et mourir. Pour celui qui est en Christ, la mort physique n'est pas la fin, mais le début. De même, une mort ordonnée par Dieu sur la Croix n'est pas la fin, mais le début. La Croix agit par la mort en nous pour que l'Esprit puisse agir par la vie en nous. La Croix met à mort ce qui doit être détruit en nous, tandis que l'Esprit donne la vie à ce qui a été détruit. La Croix frappe et démolit, alors que l'Esprit reconstruit ce qui a été détruit. Seuls ceux qui ont expérimenté la mort peuvent vraiment apporter la vie et parler à des hommes morts.

              Par conséquent, si nous n'avons pas appris à mourir quotidiennement, la Vie de Dieu ne sera pas non plus notre expérience au quotidien. En un mot, je suis mort, pourtant je vis. Je suis crucifié, pourtant je suis vivant. D'un coté je suis affaibli au point d'être proche de la mort et impuissant; de l'autre, je vis par la puissance de Dieu et je suis puissamment fortifié par Son Esprit qui habite en moi. Au moment précis où je cesse d'expérimenter la mort, je cesse aussi d'éprouver la vie, parce que la Croix est la Vie au moyen de la mort.

LE BUT DE L'ACTION DE DIEU

« En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas » (Jean 21:18). 

                    Bien que notre attitude de cœur doive être celle d'un enfant, Dieu désire que nous soyons des hommes et des femmes murs. Il désire que nous croissions spirituellement. Pour cela Il permet que nous passions par beaucoup de circonstances et d'épreuves désagréables.

                Quand nous sommes jeunes dans le Seigneur, nous agissons comme il nous plaît. Nous trouvons beaucoup de plaisir à servir le Seigneur selon notre propre pensée, et tout est léger et gai. Nous vivons une vie basée sur les sentiments et les sensations. Nous sommes facilement dirigés par nos sentiments. Si nous sommes heureux, nous renonçons facilement à nous-mêmes et nous nous dévouons pour le service. Mais quand nous sommes tristes ou préoccupés par nos circonstances, nous éprouvons un sentiment d'abandon. Le Seigneur doit alors partir à la recherche des petites brebis pour les ramener à Lui. Alors nos sentiments sont apaisés et nous nous consacrons à nouveau à Son service avec la même vigueur qu'auparavant. C'est ainsi que fonctionnent ceux qui sont jeunes: ils s'habillent eux-mêmes et vont où bon leur semble.

                    Mais quand nous sommes plus âgés dans le Seigneur, la vie de foi débute au moment où nous étendons nos bras dans la soumission et où nous permettons à Un autre de nous habiller et de nous emmener là où nous ne voulons pas aller. Nous ne nous habillons plus nous-mêmes et n'agissons plus à notre guise. Nous ne marchons plus mais nous sommes portés. Nous n'accordons plus d'attention à nos propres souhaits. Nous n'agissons plus selon notre propre volonté et indépendamment de Celle de Dieu. Au lieu de cela, nous sommes finalement soumis à l'action de Dieu en nous. Nous reconnaissons enfin que nous avons été jusque là pleins de nous-mêmes, parlant bien plus que Dieu le désirait, et accomplissant quantité d'actes sans que Dieu nous le demande. De même nous réalisons que bien des fois nous avons oublié de parler et d'agir, simplement parce que nous nous sommes aimés davantage que nous avons aimé Dieu.

                    Cette transition entre une vie basée sur les sentiments et une vie de foi, entre un individu qui se dirige lui-même et une personne conduite par l'Esprit, ne se produit pas en quelques jours. Qu'y a-t-il entre l'expérience des jeunes et l'expérience des plus âgés? Qu'est-ce qui provoque cette maturité? Comment cette croissance est-elle réalisée? Par quels moyens Dieu accomplit-Il ce travail de transformation? En parlant à Pierre, le Seigneur lui indique par quelle mort il glorifiera Dieu (v.19). Nous savons que Pierre sera par la suite crucifié la tête en bas et mourra en martyr. Mais la Croix quotidienne de la mort à soi-même que Pierre a portée a été le moyen par lequel Dieu a pu soumettre sa nature mauvaise et le transformer en homme de foi. Il a été un sacrifice vivant. La croix physique sur laquelle il est mort témoignait qu'il avait déjà renoncé à sa vie des millions de fois avant cet acte final.

                    La mort que Dieu recherche en nous en réalité n'est pas la mort future de notre vie physique, mais l'abandon à chaque instant de notre Moi. Ce n'est pas la mort une « fois-pour-toute » d'un martyr, mais la mort quotidienne et la vie par Dieu qui Lui apporte le plus de gloire. En fait ceux qui ne se sont pas reniés dans les choses insignifiantes de la vie quotidienne trouveront difficile, sinon impossible, d'abandonner leur vie physique si on l'exigeait d'eux.

                    Dieu nous appelle à devenir fous afin d'être sages; à abandonner tout pour recevoir tout à nouveau; à devenir faibles afin de devenir forts; à revenir à la Croix et à mourir pour pouvoir vivre. A travers ces articles nous espérons communiquer cet appel pressant. Aujourd'hui, demandons à Dieu d'imprimer cela dans nos coeurs, et de nous accorder de devenir des personnes de la Croix, expérimentant la mort du Seigneur pour que nous puissions avoir la Vie du Seigneur. Décidons dorénavant de ne savoir rien d'autre que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié: Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître (Luc 6:40).

Copyright ©1997-2008 TheSchoolOfChrist.Org Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse

Aucun commentaire: