mardi 12 mai 2020

(13) - disciple - LE SECRET DE LA PUISSANCE SPIRITUELLE par Chip Brogden

« Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. » (Jacques 4:6b,7)

                    Il y a un principe qui agit dans notre vie et notre marche avec le Seigneur, c'est le principe de la force qui vient de notre faiblesse. « Bienheureux les débonnaires, car c'est eux qui hériteront la terre. » (Matthieu 5:5). Si nous souhaitons la bénédiction du Seigneur nous devons apprendre ce que signifie être doux, car les fiers n'hériteront rien de Lui.

 

                        Dans le monde, on nous dit que pour être fort, on doit travailler sur soi, rechercher la force et la domination sur les autres. Partout, les chrétiens sont très intéressés par savoir comment grandir, comment être plus fort, comment prendre autorité, comment se tenir debout, comment recevoir plus. Ils recherchent des méthodes, des formules, et des techniques pour devenir plus grands et meilleurs. Les résultats sont décevants. Beaucoup d'erreurs ont été faites et bien des gens ont été blessés et désillusionnés. 


                    Le Seigneur nous demande de prendre une approche différente. Il nous invite à accepter la faiblesse pour devenir fort. Nous ne devenons pas forts en embrassant la force, mais en embrassant la faiblesse! C'est cela le secret de la puissance spirituelle. Quand Paul a appris ce secret, il fut capable de dire, « Quand je suis faible, alors je suis fort. » (2 Corinthiens 12:10b). Cela n'a pas de sens pour l'homme naturel. Je ne me rappelle pas avoir entendu quelqu'un donner un enseignement sur le combat spirituel à partir de ce verset. Il n'est donc pas étonnant que ces enseignements ne semblent jamais produire de fruits à long terme.
 
              Ce passage de l’Épître de Jacques nous donne davantage d'informations sur la raison pour laquelle les forts sont faibles et les faibles sont forts. Notre étude de ce verset peut être divisée en quatre parties différentes. Regardons-les l'une après l'autre.

DIEU RÉSISTE AUX ORGUEILLEUX
 
                    Les chrétiens ont quantité de plans, de choses qu'ils poursuivent, de pensées et de paroles. Il est impossible de déterminer la part de la chair impliquée dans les choses que nous entreprenons au Nom de Jésus. Néanmoins nous savons que ce travail ne peut pas venir uniquement de l'Esprit puisque, bien souvent, il n'en résulte que peu de fruits. Nous œuvrons, travaillons et nous fatiguons mais il semble que nous faisons peu ou pas de progrès. Il semble qu'il y a toujours quelque chose qui se met en travers de notre chemin.
 
                 La conclusion automatique est que toute chose qui nous résiste ou nous bloque doit être d'origine satanique. Si nous rencontrons une opposition dans notre marche spirituelle, notre première réaction est de vouloir repousser diable, ou de demander aux saints de prier pour que nous ayons une vision claire. Il est certain que le diable tentera de nous empêcher de faire des choses qui peuvent glorifier Dieu et menacer les ténèbres. Pourtant nous apprenons de Jacques 4:6 qu'il y a quelqu'un d'autre qui peut nous résister. Il y en a un Autre Qui regarde ce que nous faisons, qui nous observe et qui nous empêche fréquemment de faire des progrès.
 
                    C'est un choc et une surprise pour beaucoup de Chrétiens quand ils s'aperçoivent un jour que c'est Dieu, et non le diable, qui leur résiste. Le Seigneur Lui-même nous résiste, ferme les portes, rend les choses infructueuses, et rend caducs tous nos plans. Pourquoi cela? Parce que Dieu résiste aux orgueilleux. Cette résistance de la part de Dieu est insurmontable. C'est une chose dangereuse que de combattre le Seigneur. Nous passons la plus grande partie de notre vie à combattre avec Dieu au lieu de coopérer avec Lui, et en fin de compte nous n'en tirons rien. Tant de temps et d'efforts sont gâchés parce que nous n'en faisons qu'à notre tête et que nous suivons notre propre voie. Nous attribuons toutes les difficultés au diable, aux autres, aux circonstances ou à notre environnement, et nous ne reconnaissons pas que c'est le Seigneur Lui-même qui est en train de nous résister.
 
                  Dieu résiste aux orgueilleux. C'est une résistance active qui bloquera notre passage comme un énorme rocher ou un profond gouffre. Tous ceux qui marchent avec fierté se sont ligués avec le diable lui-même, et recevront le même jugement (cf. 1 Timothée 3:6). Frères et sœurs, c'est quelque chose de sérieux. Si nous manifestons la moindre fierté alors nous nous trouverons du mauvais côté du Seigneur, mais si nous sommes humbles devant Dieu et les hommes alors nous ne pouvons être battus car...

DIEU FAIT GRACE AUX HUMBLES
 
                    La seule condition pour la grâce est l'humilité. Mais qu'est-ce que la grâce? La grâce est plus qu'un terme théologique pour expliquer comment nous sommes sauvés. La grâce est la puissance de Dieu à l’œuvre dans ma vie pour faire ce qui ne peut pas être fait avec mes propres forces. La grâce est énergisante et proactive. Quand j'ai atteint la fin de moi-même alors la Grâce « elle-même » prend le relais et fait ce que je suis incapable de faire. En premier lieu, ce que je ne peux pas faire moi-même c'est me sauver, et donc je fais confiance à la grâce de Dieu, Jésus-Christ, pour me sauver. Mais la Grâce ne me fera pas seulement entrer par la Porte; Elle me conduira aussi le long du Chemin. La Grâce ne me fait pas seulement commencer dans la bonne direction, mais continue avec moi tout au long des étapes du Chemin. Car la Grâce est un Homme!
 
                    Il est clair que Dieu ne nous fera pas grâce si nous sommes fiers. Pourquoi? Parce qu'Il ne permettra pas à la chair de se glorifier dans Sa présence. Il désire que nous soyons entièrement vidés de nous-mêmes. Quand nous arrêtons de faire ce que nous ne pouvons pas faire, Il commence alors à le faire Lui-même. Le problème est que nous pensons encore que nous pouvons faire tant de choses. Nous devons apprendre le plus tôt possible, que « sans Moi vous ne pouvez rien faire » (Jean15:5b). Rien! Mais c'est le propre de la nature humaine de tenter de faire par nous-mêmes. Cette nature humaine c'est la chair. Elle nous empêche de recevoir la grâce. Dieu ne peut pas sauver quelqu'un qui est encore en train d'essayer de se sauver lui-même. De la même façon, Dieu ne peut pas faire ce que nous sommes encore en train d'essayer de faire. Il attendra - des semaines, des mois, des années - jusqu'à ce que nous ayons épuisé nos forces. Quand notre force est complètement partie et que nous allons finalement à Lui avec notre faiblesse, Il devient notre force et nous trouvons que la Grâce est là pour faire l'impossible. Ensuite nous savons que ce n'était pas nous, mais le Seigneur. Toutes les louanges Lui reviennent, et nous ne gardons rien pour nous-mêmes.
 
                     Regardez le nombre de fois où les disciples ont essayé de corriger le Seigneur. Regardez combien de fois ils ont argumenté avec le Seigneur. Regardez combien de fois leurs pensées ont contredit le Maître. Regardez combien de fois ils l'ont poussé à passer à l'action. Et le Seigneur, toujours patient, les a corrigés. Dans chaque cas nous voyons qu'Il est le Seigneur, et qu'ils sont les disciples. Leurs rôles respectifs ne doivent jamais être intervertis. Il est le Maître, et nous sommes Ses serviteurs. Nous ne Le commandons pas, Il nous commande. Nous ne Le dirigeons pas, Il nous dirige. Nous ne Le conduisons pas, Il nous conduit. Nous n'avons pas été créés pour nous, mais nous avons été créés pour Lui. Il ne nous sert pas selon notre bon plaisir, mais nous Le servons selon Son bon plaisir. Donc nous devons nous ajuster à Lui, et pas le contraire. Le Seigneur ne s'excusera jamais auprès de nous en nous disant « Je suis désolé, je me suis trompé. Fais le à ta façon » Comme c'est risible! Comme c'est absurde! Mais nous vivons souvent comme si nous espérions qu'Il fasse ce genre de chose. Nous ne nous sommes pas humiliés nous-mêmes.
 
                    Tous ceux qui veulent recevoir de la puissance de Dieu doivent voir que Sa puissance est libérée à travers notre faiblesse (cf. 2 Corinthiens 12:9). Réalisez que vous êtes faibles, que vous l'admettiez ou non, mais la puissance de l'humilité se trouve dans la reconnaissance et l'acceptation devant Dieu que nous ne pouvons vraiment rien faire de nous-mêmes. La puissance de Dieu n'est pas pour ceux qui ont un charisme naturel, du talent, des qualités de leader, une bonne éducation, de l'entraînement ou des « relations ». Dieu ne recherche pas des volontaires pour Le servir selon leurs propres convenances et envies, mais Il appelle des disciples qui seront prêts à renier leur vie. La chair ne sert à rien dans les choses spirituelles. La puissance de Dieu ne nous est pas révélée quand nous sommes fiers, mais quand nous sommes humbles. Toute démonstration de « puissance » qui se manifeste à travers un homme ou une femme qui est fier n'est tout simplement pas de Dieu et on ne peut pas lui faire confiance. Les dons spirituels peuvent être contrefaits, mais le fruit spirituel ne peut pas être contrefait. Nous reconnaîtrons le vrai du faux par les fruits, pas par les dons (Matthieu 7:20). La douceur est une qualité essentielle du fruit spirituel (Galates 5:23). Les dons peuvent accompagner les fruits, mais les dons ne peuvent jamais se substituer aux fruits.

Le secret est donc de...

SE SOUMETTRE NOUS-MÊMES A DIEU
 
                 Avons-nous besoin de la puissance de Dieu aujourd'hui ? Recherchons-nous la Vie du Seigneur aujourd'hui? Désirons-nous qu'Il ait la prééminence dans nos vies aujourd'hui? L'attendons-nous avec impatience? Alors c'est maintenant le moment pour nous de Lui être soumis de façon inconditionnelle et de tout notre cœur. Nous ne devons pas repousser cela de jour en jour ou d'année en année. « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive » (Luc 9:23). Faisons-le maintenant, ne le remettons pas à plus tard. Si, de toute façon, nous devons prendre notre croix chaque jour, alors courbons la tête et abandonnons au lieu de lutter pour rester en vie, ce qui ne fera que prolonger notre agonie. Le secret pour vaincre est de mourir chaque jour.
 
                   Si Dieu fait grâce aux humbles, alors nous devrions vivre une vie de soumission pour que nous puissions saisir la grâce. Mourir au Moi, mourir à nos propres efforts, mourir à essayer, mourir à éviter. Arrêter de lutter, arrêter de combattre, arrêter de s'agiter, arrêter d'argumenter, arrêter de raisonner, arrêter de marchander, arrêter tout cela et capituler simplement, céder, abandonner et se prosterner devant Lui! L'humilité n'est pas quelque chose d'extérieur, mais une attitude de coeur qui dit « je ne vais pas résister à l'action de Dieu. Je ne vais pas argumenter avec le Seigneur. Je ne vais pas insister sur ma propre façon de voir, je reconnais et j'admets que sans Lui je ne peux rien faire. Je suis fini. Seigneur; je m'attends à toi pour faire en moi et à travers moi ce que je ne peux pas faire. » Mes amis, si nous pensons vraiment ce que nous disons alors nous passerons tout naturellement plus de temps à prier, plus dans temps dans la Parole, plus de temps à nous occuper du Seigneur, parce que nous réaliserons que nous ne savons rien et que nous ne pouvons rien faire sans l'entendre de sa part. Si Christ doit avoir la prééminence en toute chose c'est ICI que cela doit commencer. L'humilité c'est de n'offrir aucune résistance à l'action du Seigneur en nous.
 
                   Quand nous sommes soumis au Seigneur, nous trouvons la Grâce. Nous trouvons la paix. Toutes choses sont dans Ses mains, et IL fait toutes choses bien. Nous n'avons pas besoin d'avoir peur de ce que le diable ou les hommes peuvent nous faire. Eure soumis au Seigneur c'est être sous Ses bons soins, sous Sa conduite, sous Sa puissance, sous Sa protection. Qu'aurais-je à craindre? Que peuvent me faire les hommes? Que peut me faire le diable? Si je me suis humilié moi-même sous la main puissante de Dieu alors Il m'élèvera au moment opportun; Il me justifiera; Il combattra pour moi. Si notre soumission à Dieu est complète, si notre capitulation envers le Seigneur est totale, alors la victoire est assurée. Nous pourrons...

RÉSISTEZ AU DIABLE, ET IL FUIRA LOIN DE VOUS
 
                     Nous essayons si souvent de résister, mais nous sommes battus. Pourquoi? Simplement parce que nous essayons de résister au diable avant de nous être soumis à Dieu. Il y a un ordre précis qui doit être observé impérativement. Premièrement, nous devons comprendre le principe que Dieu résiste aux orgueilleux mais fait grâce aux humbles. C'est la fondation de tout ce que nous faisons. Deuxièmement, le mot « donc » signifie que ceux qui l'apprennent agiront en accord avec ce principe. Troisièmement, le résultat de leur soumission à Dieu sera qu'ils verront le diable fuir chaque fois et à chaque moment où ils lui résisteront. Le mot « fuir » signifie « partir terrorisé ». Comme c'est merveilleux! Comme c'est délicieux de voir le diable courir loin de nous terrorisé, au lieu du contraire! Cela devrait être l'expérience normale de tous les chrétiens. C'est la vie chrétienne normale, une vie qui est victorieuse.
 
                    Tout l'objectif de satan est de nous faire descendre de notre place en Christ (Éphésiens 2:6) et de nous perturber avec quelque chose de terrestre, de charnel, qui sape nos forces et diminue notre autorité spirituelle. Sachant cela, le Seigneur nous apprend à prier chaque jour « Délivre-nous du malin » (Matthieu 6:13ss). C'est à dire « Délivre-nous du terrestre, du charnel, du mondain, du Moi, du naturel, de l'humain, où satan a de l'influence pour nous faire du mal. Délivre-nous de tout ce qui nous bloque et nous distrait, et emmène-nous dans le Royaume de Ton Fils bien aimé, pour que nous puissions marcher par l'Esprit et la Vérité, dans les Cieux, en démontrant ta prééminence sur toutes choses. » Frères et sœurs, prier de cette façon c'est ce que veut dire résister au diable. Il ne peut pas tenir devant nous quand nous sommes sur le bon terrain et maintenons le Témoignage du Seigneur.
 
                     Si nous devenons impatients et sommes soumis à la chair alors nous devenons faibles. Réagir dans la chair diminue notre autorité spirituelle, et cela doit être évité à tout prix. Permettre à la chair de diriger, ne serait-ce qu'un moment, nous garantit la défaite contre un adversaire spirituel. « Nous rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, que nous glorifions en Jésus-Christ, et ne mettons point notre confiance en la chair » (Philippiens 3:3). Perdre toute confiance dans la chair c'est prendre place sur le terrain de l'Esprit. Aller à la rencontre de la chair avec la chair signifie que la victoire sera pour le plus fort, et il y a toujours quelqu'un de plus fort que vous selon la chair. Au lieu de cela, si les gens viennent vers vous selon la chair, laissez-les venir vers vous. S'ils veulent débattre et argumenter avec vous selon la chair, ne leur répondez d'aucune manière. S'ils attaquent sans raison, laissez-les attaquer, parce que le charnel, le naturel ne peut pas vaincre le spirituel. Celui qui est soumis au Seigneur a autorité sur celui qui ne Lui est pas soumis. La chair est surmontée par l'Esprit. La haine est surmontée par l'Amour. Les ténèbres sont surmontées par la Lumière. La mort est surmontée par la Vie. La Terre est surmontée par les Cieux. « Celui qui vient d'en-haut est au-dessus de tout » (Jean 3:31ss).
 
                    Nous n'offrons aucune résistance, aucune défense, aucun argument, aucune justification aux gens qui nous veulent du mal. Nous ne luttons pas contre la chair et le sang (Éphésiens 6:12). Nous résistons à satan, pas à des personnes. Nous nous tenons contre le diable, pas contre une personne. Nous nous tenons contre le diable, ne tentant aucune action contre les instruments que le diable utilise. Nous nous soumettons à Dieu, nous n'offrons aucune résistance aux hommes, mais nous tenons ferme contre l'adversaire spirituel. Extérieurement, devant les autres, nous apparaissons comme faibles. Mais intérieurement, devant Dieu, nous sommes forts. « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Corinthiens 10:3,4). Si nous combattons selon la chair alors nous sommes vidés de nos forces spirituelles. Si nous luttons selon l'Esprit alors nous sommes vidés de nos forces charnelles. Laquelle voulez-vous, l'autorité spirituelle, ou la puissance charnelle? Vous pouvez avoir celle que vous voulez, mais vous ne pouvez pas avoir les deux.
 
                     Nous sommes confrontés à des temps dangereux et périlleux. Le secret de la puissance spirituelle qui nous aidera à traverser ces temps est l'humilité. La chair nous fera échouer. Frères et sœurs, puisque nous ne pouvons pas éviter la faiblesse, nous ferions mieux d'en faire le meilleur usage. Acceptons l'action du Saint-Esprit sur nous et ne Lui opposons pas de résistance. « Humiliez-vous devant le Seigneur, et Il vous élèvera » (Jacques 4:10). Amen.


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vendredi 8 mai 2020

(12) disciple - LES DEUX ASPECTS DE L’ŒUVRE DE LA CROIX par Chip Brogden


« Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez Ses traces. » (1 Pierre 2:21)

                    Si on demandait à des chrétiens, « Avez-vous accepté l’œuvre de la Croix? », un grand nombre répondrait sûrement par l'affirmative. Si vous leur demandiez, « qu'est-ce que l’œuvre de la Croix? », ils répondraient que c'est la crucifixion du Seigneur Jésus pour les péchés du monde.

                 Bien que ce soit effectivement vrai, cela peut nous induire en erreur. Une question plus appropriée serait, « Avez-vous accepté les deux facettes de l’œuvre de la Croix? ». Essayez de poser cette question à quelques chrétiens et vous les verrez rester perplexes et répondre quelque chose comme « quelles sont les deux facettes de l'oeuvre de la Croix? ». La raison en est que la plupart des gens ne connaissent qu'un côté de la Croix et non les deux.

                Pendant de nombreuses années, on ne m'a enseigné qu'un aspect de la Croix - celui de la croix sur laquelle Jésus est mort pour moi. C'est tout ce que je savais et donc c'est tout ce que j'enseignais. Il a été crucifié à la croix à ma place. Il a donné Sa vie pour moi. Son sang précieux a coulé pour le pardon de mes péchés. Et non seulement cela, mais la Bible dit que Dieu a mis sur Jésus l'iniquité de nous tous. Jean Baptiste l'appelle, « l'Agneau de Dieu Qui ôte les péchés du monde entier. »

                  En nous identifiant à Son sacrifice, Il devient notre substitut. Nous sommes au bénéfice de Son œuvre qui est achevée. Nous sommes rendus un avec Lui sur la Croix. Merci Seigneur; nous n'avons pas à payer notre dette car elle a été payée pour nous. Nous n'avons pas à aller à la Croix et à être crucifiés pour nos péchés.

                    Je ne pense pas m'avancer trop en disant que la grande majorité des chrétiens connaissent bien cet aspect de la Croix. C'est le fondement des évangéliques, la base de millions de sermons adressés à des millions de croyants. C'est la vérité, et nous louons Dieu pour toutes les fois où la vérité est proclamée.

                   Il y a un autre aspect de la Croix, une autre dimension de la même vérité, qui n'est pas si bien connue et à propos de laquelle on prêche peu. C'est pourquoi des millions de croyants se contentent d'accepter « la Croix du Pécheur »; c'est-à-dire qu'ils ont confessé Jésus comme leur Sauveur et qu'ils l'ont accepté comme leur substitut. Il est tout à fait sûr que Jésus est notre substitut et qu'Il est mort à la Croix pour nous. Mais comme nous l'avons déjà dit, il y a deux facettes à l’œuvre de la Croix.

                     Pierre fait allusion à cette double œuvre de la Croix quand il écrit, « Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez Ses traces. » Christ aussi a souffert POUR nous; c'est le premier aspect. Mais IL nous a laissé un EXEMPLE, afin que nous suivions Ses traces.

                   Ainsi l’œuvre de la Croix a deux aspects. Premièrement, Jésus est notre substitut. Deuxièmement, Il est notre Exemple. Dans le premier cas, Il a porté la Croix. Dans le second cas, j'ai pris la Croix. La première oeuvre de la Croix est pour le Pécheur; la seconde œuvre de la Croix est pour le Disciple.

                 Jésus a dit que le chemin qui mène à la Vie passe par une Porte étroite et un sentier Étroit. La Porte n'est que le commencement du voyage; ce n'est pas la destination. Nous devons donc avoir en même temps la Porte et le Chemin. L'un n'est pas complet sans l'autre. Une fois que nous sommes passés par la Porte, il y a un Chemin que nous pouvons suivre. Passer la Porte nous permet de marcher sur le Chemin, mais la Porte est incomplète sans le Chemin. La Vie est au bout du Chemin, pas au début.

                    Cela correspond aux deux aspects de la Croix. La « Croix du Pécheur » est la Porte. C'est parce que Jésus est le Substitut que je peux maintenant marcher le long du Chemin. La « Croix du Disciple » est le Chemin. Maintenant je peux suivre Son exemple. Pouvez-vous voir la différence?

                    Jésus a dit que le chemin qui mène à la Vie passe à travers une Porte Étroite et un Chemin Étroit. Le Porte Étroite c'est Christ. C'est étroit parce qu'Il est le Seul Chemin. Mais pourquoi le Chemin est-il si difficile? En partie parce qu'il est plus facile d'accepter Jésus en tant que Substitut que de L'accepter en tant qu'Exemple. Exprimé différemment, il est bien plus simple d'accepter Jésus en tant que Sauveur que de L'accepter en tant que Seigneur. Je peux Le reconnaître comme mon Sauveur et Substitut par une simple prière. Mais en faire mon Exemple et mon Seigneur, marcher effectivement sur Ses traces, n'est pas si attrayant.

                    Pourquoi? Dans le premier cas j'accepte simplement « la Croix du Pécheur » et tout est accompli pour moi. Mais dans le second cas je dois prendre « la Croix du Disciple » et réellement suivre les pas du Maître. Cela ne prend que quelques instants pour passer le Porte, mais marcher le long  du Chemin prend toute la vie.

                  Même si Pierre écrit au sujet de ce double aspect de la Croix, Matthieu 16 nous montre que sa compréhension du sujet n'a pas toujours été très bonne. En Matthieu 16 nous voyons Jésus en tant que notre substitut et notre exemple dans un même chapitre. D'abord on y voit Jésus en tant que notre Substitut. Il commence à montrer à Ses disciples qu'Il doit aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup, y être tué, et ressusciter le troisième jour. Pour Ses pêchés? Non, pour nos péchés. Il est donc notre Substitut.

                   Pierre, qui s'en est offensé, a pris Jésus à part et a commencé à le reprendre. Imaginez! Pierre est en train de reprendre le Seigneur Jésus au sujet de la Croix. Il est clair que c'est quelque chose de difficile à comprendre. Mais Jésus se tourne vers Pierre et le repousse. Eh bien, il en sera ainsi. J'irai à Jérusalem et je mourrai pour les péchés du monde. Je dois accomplir Mon œuvre de substitution.

                Mais les deux aspects de la Croix vont plus loin que la mort physique de Jésus. Et Jésus commence donc immédiatement à leur parler, non de SA Croix, mais de LEUR Croix: 

« Alors Jésus dit à Ses disciples: Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il Me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Moi la trouvera » (Matthieu 16:24,25).

                   Pierre s'est élevé contre la mort du Seigneur Jésus et a essayé d'empêcher Sa crucifixion. Le Seigneur Jésus a répondu que non seulement le Maître doit être crucifié, mais tous ceux qui désirent le suivre doivent aussi nécessairement porter leur Croix.

                  Pierre a finalement appris cette leçon, et il est temps que nous l'apprenions aussi. Jésus est en même temps mon Substitut et mon Exemple. Jésus est en même temps mon Sauveur et mon Seigneur. Jésus est en même temps la Porte Étroite et le Chemin Étroit.

                 Si nous avons un doute concernant les raisons d'un manque de puissance, d'un manque de joie, d'un manque de fidélité, d'un manque « d'Esprit-et-de-Vérité » aujourd'hui, nous n'avons qu'à examiner l'attitude réelle d'une personne vis-à-vis de la Croix. La Croix est-elle pour elle une chose DONT Jésus l'a sauvé ou une chose POUR laquelle Jésus l'a sauvée? La présence ou l'absence de fruits peuvent nous en dire long. Car il n'y aura jamais, et il ne pourra jamais y avoir, de fruits en abondance sans une acceptation des deux aspects de la Croix.

                  Quelqu'un posera bien sûr la question: Jésus peut-Il être Sauveur sans être Seigneur? Puis-je accepter le salut sans accepter la vie de disciple? Puis-je entrer par la Porte mais ne pas continuer sur le Chemin? Et ce qui est sous-jacent c'est vraiment cela: puis-je faire la prière du pécheur, vivre comme il me plaît, et aller quand même au ciel quand je mourrai?

                    La question en elle-même est assez révélatrice de celui qui la pose. Si l'on considère qu'il faut deux poutres pour faire une croix, on peut dire qu'une poutre ne suffit pas. Si nous n'acceptons qu'une partie des aspects de la Croix, alors nous n'avons pas réellement accepté la Croix. Si nous continuons de prêcher un évangile facile et d'emmener les pêcheurs à un Jésus facile en leur faisant prier une prière facile, alors nous sommes coupables de propager un autre évangile, un faux évangile, une Porte sans Chemin.

                Le Jeune Homme Riche est venu vers Jésus avec la même préoccupation: que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Sa préoccupation première était d'aller au ciel après sa mort. Pour beaucoup de chrétiens c'est l'objectif ultime et la motivation qui sous tend tout ce qu'ils font. En réalité, Jésus parle comparativement peu à propos « d'aller au ciel quand nous mourrons. » Mais Il a beaucoup à dire au sujet de l'obéissance à la volonté de Dieu et au fait de porter du fruit pendant notre vie sur terre.

                    Au Jeune Homme Riche qui voulait être sauvé, Jésus a proposé une vie de disciple et non le salut:

« Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-Moi. Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens. Jésus, regardant autour de Lui, dit à Ses disciples: Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu! » (Marc 10:21-23).

                    Il n'a pas dit « combien c'est FACILE d'entrer dans le Royaume de Dieu », mais « combien c'est DIFFICILE». Les deux aspects de la Croix sont quelque chose de difficile pour les riches comme pour les pauvres. Beaucoup repartent tristes et affligés à la pensée de prendre la Croix en tant que disciple. C'est pour cette raison que seule une partie des deux aspects de la Croix est prêchée.

                   Je pense que le Jeune Homme Riche aurait facilement accepté Jésus en tant que son Substitut - parce que cela implique de façon subtile que je n'aurai pas à mourir puisque Jésus est mort sur la Croix! Mais comme toutes les suggestions de l'adversaire, cela n'est qu'une demi-vérité. La vérité complète est que l’œuvre de la Croix a deux aspects, et nous avons à accepter les deux ou aucun, mais nous ne pouvons pas garder l'un et écarter l'autre.

               Vous devez vous dire que si nous considérons le salut comme incluant la vie de disciple alors peu de gens seraient sauvés. C'est exactement le cas. Et c'est précisément ce que Jésus voulait dire quand Il dit « Peu le trouvent » (Matthieu 7:14b).

                   Alors, que devons-nous faire? Devrions-nous continuer à prodiguer un faux réconfort à ceux qui n'acceptent pas de porter leur Croix, à renoncer à eux-mêmes, et à suivre Jésus? En aucune façon. Au lieu de cela, efforçons-nous de montrer, par notre exemple, que la seul chemin pour accéder à la Vie est de passer à travers la Mort; la seule façon de régner avec Lui est de souffrir avec Lui; que ce ne sont pas ceux qui entendent, mais ceux qui entendent et mettent en pratique qui sont Ses vrais disciples.

                 Que le Seigneur Jésus Lui-même nous montre que ces choses sont vraies. Amen.

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dimanche 3 mai 2020

(11) disciple - LES BÉATITUDES: UN MANIFESTE DU ROYAUME par Chip Brogden


« Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'Il se fut assis, Ses disciples s'approchèrent de Lui. Puis, ayant ouvert la bouche, Il les enseigna, et dit: » (Matthieu 5:1,2)

                 Le Sermon sur la Montagne, ainsi nommé habituellement, commence par ce que les gens appellent Les Béatitudes: « Heureux ceux... ». Ce qui suit est une sorte de Manifeste du Royaume, ce sont des vérités fondamentales qui nous aiderons à mieux comprendre à quoi ressemble la vie dans ce Royaume de Dieu.

                     Les Écritures enseignent clairement que les saints régneront avec Christ, mais nous ne trouvons nulle part dans la Bible des instructions nous expliquant comment gouverner les nations ou conquérir le monde. Au lieu de cela, on peut y lire comment un disciple devrait gouverner son propre coeur et vaincre son instinct naturel en reniant le Moi et en prenant sa Croix chaque jour pour Le suivre, Lui. C'est seulement ensuite qu'il sera possible de s'asseoir avec Christ sur Son trône et de gouverner les nations (cf. Apocalypse 3:21).

                    Même s'il couvrira toute la terre, ce Royaume ne commence pas par une domination globale. Il commence à l'intérieur, de façon invisible et secrète dans le coeur et les pensées d'individus, disciples de Jésus. Jésus ne s'emparera pas du monde d'un seul coup. Au lieu de cela, Il fait subir un entraînement à des hommes et des femmes afin qu'ils occupent dans Son Royaume la fonction de roi et de prêtre. Il les conduit dans un processus, en les préparant, en les sortant du monde un par un, et en les transformant à Son image sur la durée.

                 Où tout cela commence-t-il? Cela commence avec l'attitude de coeur d'un roi en formation, avec la façon de penser d'un apprenti disciple. C'est un programme d'entraînement prévu pour produire une espèce différente de roi et de prêtre, contrastant complètement avec « les rois de ce monde », et comme tous les paradoxes du Royaume, cela révèle à quel point les Cieux fonctionnent bien différemment de la Terre.

                  Regardons tour à tour chacune des caractéristiques et demandons-nous ensuite à quelle étape de cet entraînement pour le Royaume nous en sommes personnellement.

           1. LA PAUVRETÉ SPIRITUELLE: LA DIMINUTION DU MOI

« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux! » (Matthieu 5:3)

                    La pauvreté spirituelle découle du fait que nous reconnaissons qu'en dehors de Lui, nous ne pouvons rien faire. C'est accepter d'être brisé et réduit à la banqueroute de l'esprit, ce qui n'implique pas seulement de perdre tout ce dont nous avons joui un jour mais de prendre aussi un nouveau départ avec notre ardoise effacée et nos dettes remises. C'est le Second Principe Spirituel Universel qui dit que « Je dois diminuer » (Jean 3:30b)

                     Cette diminution, ou comme j'aime à le dire, cette réduction à Christ, est la première condition. Si nous ne sommes pas prêts à être vidés alors nous ne pourrons avoir les Richesses du Royaume des Cieux. Nous serons comme l'église de Laodicée qui disait «Je suis riche, je me suis enrichie, et je n'ai besoin de rien » mais qui aux yeux de Dieu «était pauvre, aveugle, nue et misérable (Apocalypse 3:17). Ainsi le Royaume appartient à ceux qui admettent entièrement et dès le début qu' « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. » (Jean 3:27).

                          2. REPENTANCE: SAINTE TRISTESSE

« Heureux les affligés, car ils seront consolés! » (Matthieu 5:4)

                    Quelle est la cause de leur affliction? Une définition dit que cette sorte d'affliction signifie être attristé à cause de ses propres péchés et des péchés des autres. Cette sainte tristesse conduit à la repentance et à un désir de voir les autres rentrer dans une juste relation avec Dieu.

                  Ceux qui se lamentent, angoissés de voir le mal s'étendre autour d'eux sont ceux que Dieu recherche comme prêtres et rois potentiels dans Son Royaume. Une personne qui s'afflige est une personne qui voit et une personne qui se sent concernée. Elles seront réconfortées, et elles seront capables de réconforter les autres avec le même réconfort qu'elles ont reçu.

3. LA DOUCEUR: L'ABSENCE DU MOI


« Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre! » (Matthieu 5:5)


                    On retrouve l'idée des doux héritant la terre à travers tout le livre des Psaumes. Quand quelqu'un est pauvre en esprit et affligé à cause de ses propres péchés et des péchés des autres, la fierté et l'arrogance sont éliminées. Une personne qui sait n'être pas meilleure que les autres ne s'élèvera pas facilement au-dessus de ses frères et soeurs. Mais cette douceur n'implique pas un manque de puissance, une passivité totale. C'est la puissance mais la puissance sous le contrôle de l'amour et sans le poison de son propre intérêt et de sa satisfaction. Avoir la puissance, et n'utiliser cette puissance que pour le bien et le bien-être des autres, c'est cela la douceur. Jésus est la démonstration parfaite que la puissance qui opère à travers la douceur ne peut être arrêtée, alors que les puissances temporelles et les politiciens finissent toujours mal.

                Il n'y a pas de place dans Son royaume pour la politique des hommes, toutes les manipulations charnelles, et les abus de pouvoir et de position qui les accompagnent inévitablement. A la place, ceux qui hériteront la terre seront des personnes brisées, des personnes douces, des personnes à qui l'on peut confier la terre en toute confiance sans qu'elles ne la ruinent. C'est un tout autre type de gouvernement, un genre que nous n'avons jamais vu.

                   4. L'INSATIABLE DÉSIR POUR LE GOUVERNEMENT 
                                         UNIVERSEL DE CHRIST

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! » (Matthieu 5:6)

                    Avoir faim et soif de la justice c'est avoir un désir et un besoin insatiables de voir le Royaume établi, et de voir Jésus manifester Sa Prééminence au-dessus de toutes choses. Il n'y a qu'un seul moyen pour voir cette soif et cette faim rassasiées, c'est de voir Christ gouverner et régner sur toute la terre, car « Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice » (Hébreux 1: 8). L'idée selon laquelle le Royaume est intimement et clairement lié à la justice est introduite plus loin par Jésus, qui dit que nous devons rechercher d'abord « le Royaume de Dieu et Sa Justice » (Matthieu 6:33). Seuls ceux qui ont faim et soif de Lui Le rechercheront.

                  Avoir faim et soif de justice c'est regarder en avant vers la promesse de nouveaux cieux et d'une nouvelle terre (cf. 2 Pierre 3:13): l'attendre, la désirer, la rechercher, se préparer et prier jusqu'à ce qu'elle arrive. Cela implique que nous ne soyons pas satisfaits de la façon dont les choses se passent, et que nous ne soyons pas satisfaits de laisser les choses comme elles ont toujours été. Nous haïssons le péché, nous haïssons les effets du péché sur la terre, et nous gémissons à cause des conséquences de l'inhumanité de l'homme vis à vis de l'homme et de sa rébellion contre Dieu; mais nous avons l'espoir de jours meilleurs, d'une vie meilleure, d'un monde meilleur où le Juste Lui-même vivra parmi nous. Jusqu'à ce jour, nous avons faim et soif de plus que ce que nous avons juste commencé de goûter.

          5. DÉMONTRANT LA MISÉRICORDE DE DIEU: LE PARDON

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! » (Matthieu 5:7)

                   Dieu est « riche en miséricorde » (Éphésiens 2:4). L'entrée dans Son Royaume est basée sur les principes de la grâce, de la miséricorde, et du pardon. Vivre dans Son Royaume c'est expérimenter la grâce, la miséricorde, et le pardon de Dieu journellement.

                   La nature du Royaume reflète le caractère de Son Roi. Si cela est vrai, comment pouvons-nous proclamer être des représentants de Son Royaume d'Amour et refuser de pardonner aussi librement que nous l'avons nous-mêmes été? Si nous avons été pardonnés par Dieu alors nous avons l'obligation de pardonner aux autres - pas à cause des autres, pas à cause de nous, mais à cause du Royaume. Il serait inconcevable de proclamer être un roi et un prêtre du Royaume basé sur le pardon des péchés et, dans le même temps, permettre à l'absence de pardon et à l'aigreur de subsister dans notre vie personnelle. Il sera difficile pour les gens de croire que Dieu peut les pardonner si Son propre peuple est incapable de pardonner ou même de simplement le vouloir.

                Un frère qui luttait pour pardonner est finalement arrivé à comprendre que son action ne reflétait pas correctement le Royaume et le Roi qu'il disait représenter. Quand il comprit cela, il fut capable de faire grâce à ceux qui lui avaient fait du tort dans le passé et de leur manifester de la miséricorde. Expérimentant une nouvelle liberté et un soulagement, il écrivit:

Maintenant je sais d'où vient la joie de notre salut. Elle vient de la connaissance de ce que Dieu ne retient pas mes péchés contre moi, et je ne retiens pas les péchés des autres contre moi. C'est un petit goût de ce que signifie vivre dans un Royaume où tout est frais, où Sa miséricorde nous est renouvelée chaque jour.

                    Selon Vines, « La miséricorde est la manifestation extérieure de la compassion, elle suppose d'un côté quelqu'un qui en a besoin et de l'autre quelqu'un qui dispose des ressources appropriées pour répondre à ce besoin ». Idéalement, la miséricorde est basée sur la repentance; mais que la personne se repente et demande pardon ou non, elle a quand même besoin de miséricorde, (même si elle ne la mérite pas). Si elle n'en veut pas, nous pouvons prier le Dieu de miséricorde pour qu'Il lui ouvre les yeux et lui montre sa condition réelle. La question n'est pas de savoir si une personne mérite ou non la miséricorde, mais si elle en a besoin ou pas, et si ma vie spirituelle est suffisamment riche ou non pour lui communiquer.

                    6. UN DÉVOUEMENT COMPLET A LA SEULE 
                              CHOSE QUI SOIT NÉCESSAIRE

« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » (Matthieu 5:8)

                   Un cœur pur est un cœur indivisible, intègre, entier, qui ne peut être distrait et qui n'est dédié qu'à une seule chose. C'est le coeur de Marie, qui était assise aux pieds de Jésus et qui écoutait Sa Parole, même si Marthe lui demandait de venir dans la cuisine. Jésus a dit que Marie avait découvert la Seule Chose qui était nécessaire (cf. Luc 10:42).

                    Avoir un seul désir et avoir un cœur pur c'est ce qui est demandé aux rois et aux prêtres. C'est pour cela que Satan désire nous conduire loin de la simplicité de Christ (2 Corinthiens 11:3). L'opposé de la simplicité est la complexité, et quand un disciple abandonne la Seule Chose pour suivre « un autre évangile » alors il n'est pas prêt pour être roi et prêtre dans un Royaume où Christ reçoit toute l'attention. Ceux qui ont un cœur pur verront Dieu, et les autres peuvent voir Dieu se refléter à travers cette pureté et cette simplicité.

                      7. DES AGENTS DE LA GRACE ET DE LA PAIX

« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! » (Matthieu 5:9)

                Remarquez la différence entre quelqu'un qui procure la paix et quelqu'un qui garde la paix. Un gardien de la paix est chargé de faire respecter la loi et de punir ceux qui l'enfreignent. Cela a été le devoir habituel de la religion depuis des siècles, mais cela n'appartient pas à la charge de roi et de prêtre dans le Royaume de Dieu. Heureusement, nous ne sommes pas appelés à garder la paix ou à faire respecter la loi - c'est le Roi des Rois qui a cette responsabilité.

                      Les gens qui procurent la paix sont simplement des agents de la grâce, qui montrent au peuple le chemin vers le Prince de la Paix. Les gens qui procurent la paix sont des ambassadeurs envoyés pour représenter le Roi et Son Royaume. Quel est notre message? C'est le message de la réconciliation, le message que tout est pardonné, le message de l'espérance, de l'amour, et de la grâce, et d'un millier d'autres bonnes choses (voir 2 Corinthiens 5:17-21). C'est la mission la plus merveilleuse qu'un homme puisse jamais avoir: représenter les Cieux au milieu de l'Enfer; La Lumière au milieu des Ténèbres, la Liberté au milieu de l'Esclavage; proclamer la Prééminence et la Seigneurie de Jésus même si nous ne voyons pas que toutes choses Lui soient soumises (cf. Hébreux 2:8). Et faire tout cela sans être un frein pour les autres, sans que cela ne les repousse, mais qu'ils tombent amoureux de Lui et qu'ils fassent la paix avec Lui - non à travers une soumission forcée, une manipulation, ou la peur - mais de façon volontaire et de bon coeur.

                          8. BLESSÉ, MEURTRI, ET PERSÉCUTÉ

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux! » (Matthieu 5:10)

                      Il est difficile à comprendre que des rois et des prêtres dans ce merveilleux Royaume de Dieu doivent souffrir alors qu'ils font simplement la Volonté de leur Roi et représentent fidèlement Son Royaume. Pourtant nous devons rappeler que le Roi des Rois Lui-même fut détesté, rejeté, et crucifié; il en découle donc que « Tous ceux qui veulent vivre une vie sainte en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3:12). La persécution ne doit pas être une surprise pour ceux qui recherchent avant tout le Royaume de Dieu, parce cette sorte de quête qui a pour objet unique les choses d'En-Haut ne pourra que conduire à l'opposition des gens qui ont des pensées toute terrestres et qui ne peuvent comprendre ce niveau de Justice où Jésus est vraiment Tout et Toute Choses.

                    La persécution à cause de cette Justice qui englobe tout, cette domination universelle de Christ sur Son Trône, est la meilleure preuve que nous puissions avoir de ce que nous sommes vraiment des rois et des prêtres. La profondeur de nos souffrances révèle la profondeur de notre relation avec Dieu, et si nos souffrances sont faibles alors notre relation est sûrement superficielle. Quand nous pouvons porter notre Croix chaque jour et suivre Christ alors les centurions de ce siècle seront en mesure de nous regarder et de dire, « Sûrement, cette personne est un fils ou une fille de Dieu. Ils ne Le représentent pas seulement à travers leur vie, mais ils Le représentent aussi à travers leur mort. »

                                                         * * * *

                     Seigneur, Tu nous as montré combien Ton Royaume est bien différent des royaumes de ce monde. Tu nous appelles rois et prêtres, mais en apparence, nous sommes des enfants qui avons besoin d'entraînement. Nous ne sommes pas qualifiés pour gouverner et régner avec Toi tels que nous sommes actuellement. Nous avons péché contre le Ciel et contre Toi et nous ne sommes plus dignes d'être appelés fils et filles, et d'autant plus prêtres et rois. Pardonne-nous, Seigneur. Rends-nous conformes à l'image de Christ et montre nous comment nous devons gouverner et régner sur notre propre Moi. Laisse Jésus grandir et laisse-nous diminuer. Laisse Ton Royaume s'étendre et s'élargir, en commençant par tes disciples individuellement, ensuite dans l’Église, et enfin dans toute la création. En dehors de Toi nous ne pouvons rien faire; mais avec Toi nous pouvons tout faire. Que cela soit fait pour Ton Royaume, Ta Puissance et Ta gloire et non pour nous. Amen.


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mardi 28 avril 2020

(10) disciple - LE PRISONNIER DU SEIGNEUR par Chip Brogden

« Vraiment, je te l'assure: quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n'aimerais pas aller. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta: Suis-moi! » (Jean 21:18,19).

                  La plupart des chrétiens qui viennent au Seigneur expérimentent une grande joie quand ils commencent à Le suivre. Remplis de joie, ils peuvent prier avec beaucoup de puissance. Ils peuvent chanter et adorer en toute liberté. Dès qu'ils prennent leur Bible, ils y trouvent immédiatement la nourriture spirituelle nécessaire. C'est comme si les paroles leur sautaient aux yeux. Tout est facile dans leur vie chrétienne.

               Au début de leur vie chrétienne, ces nouveaux disciples se réjouissent d'être entourés d'autres croyants. Aller à l'église ou participer à toutes sortes d'activités leur procure d'intenses joies. Ils ont le fardeau des âmes perdus, et peuvent témoigner avec beaucoup d'audace à tous ceux qu'ils rencontrent. Ils compensent leur manque d'expérience par leur zèle.

                   Mais assez étrangement, un changement commence à se produire après qu'ils aient marché un certain temps avec le Seigneur. La prière devient de plus en plus une corvée. Il peut leur arriver de passer par des instants de louange et d'adoration, mais cela leur semble très sec. Quand ils lisent la bible, il y a très peu de choses qui les intéressent. S'ils se réjouissaient auparavant d'aller à l'église, ils doivent maintenant se forcer pour assister au culte et n'ont aucune envie d'y aller. Il semble qu'ils aient perdu leur fardeau pour les âmes et témoignent rarement. A la place, toutes leurs anciennes activités leur semblent plutôt ridicules et même hypocrites, quand ils comparent leur ancien état à leur nouvel état. L'église va peut-être les encourager à redoubler d'efforts dans leurs tentatives pour retrouver de bonnes dispositions, mais rien ne semble marcher.

                    Devons-nous considérer que ces chrétiens sont rétrogrades? Ont-ils perdu leur premier amour? Ou Dieu les a-t-Il simplement oubliés? En un mot, ces jeunes chrétiens étaient auparavant capables de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désiraient. Mais maintenant qu'ils sont plus âgés dans la foi, ils sont conduits par un Autre qui essaie de les emmener dans une direction qu'ils n'auraient jamais choisie par eux-mêmes - parce que cela signifie la mort à eux-même.

LE CHEMIN ÉTROIT ET LE RENONCEMENT AU MOI

                    La plupart des chrétiens pensant que leur vie spirituelle est à son sommet quand ils se sentent « spirituels », ils considèrent qu'elle est à son plus bas chaque fois qu'ils ne se sentent pas « spirituels ». En d'autres termes, aussi longtemps que la prière et les louanges s'écoulent comme un fleuve, ils pensent être sur la bonne voie. Aussi longtemps qu'ils arrivent à lire la Bible, à aller à l'église et qu'il leur est agréable de faire de bonnes oeuvres, ils pensent qu'ils sont sur le bon chemin. Mais si jamais ils commencent à se sentir mal à l'aise, froids et secs dans leur marche, ils croient (à tort) qu'ils ont perdu quelque chose de leur ancien statut de « puissants » chrétiens.

                    Ce que nous devons comprendre c'est que la vie spirituelle n'a rien à voir avec ce que nous RESSENTONS. Pourtant certains disciples tiennent ce raisonnement: « Aujourd'hui j'ai été capable de me lever de bon matin et de prier avec beaucoup de facilité. La lecture pendant mon culte personnel m'a beaucoup parlé. Je suis en paix et plein de joie. C'est ça la vie spirituelle! Mais le jour qui suit, ils peuvent se dire en eux-même, « Aujourd'hui je me suis assoupi et je n'ai pas vraiment pu entrer dans la prière. Mon temps de recueillement était sec et insatisfaisant. Je sais que je suis sauvé, mais je ne me sens pas vraiment spirituel aujourd'hui. J'ai perdu ma vie spirituelle. »

                    Frères et sœurs, j'ai été en contact avec assez de personnes pour savoir que ce que je décris n'est pas vrai que pour un petit nombre de chrétiens, mais que c'est l'expérience d'une majorité de croyants. Ils pensent que leur spiritualité est à son maximum lorsqu'ils se sentent spirituels, et croient qu'elle est à son plus bas quand ils se sentent non spirituels. C'est parce qu'ils pensent que le Seigneur ne désire que des choses positives, belles et heureuses pour eux. La réalité est qu'ils échangent une vie de foi contre une vie de sentiments et de ressenti.

                 La vérité est que lorsque nous sommes jeunes, nous nous habillons et faisons ce que nous souhaitons. Mais la vraie croissance spirituelle, c'est moins de moi et plus de Lui (Jean 3:30). La vraie marque de la croissance n'est pas liée à la façon dont nous nous sentons en nous-même, ou à ce que les autres pensent de nous. Notre marche spirituelle n'est pas la somme de toutes nos expériences et sentiments. La vraie croissance c'est le déclin du Moi et la croissance de Christ. Le vraie « puissance spirituelle » est basée sur la faiblesse, non sur la force. La vraie « vie spirituelle » est basée sur la mort: « Ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). Ainsi quand nous sommes âgés dans le Seigneur, nous ne devons plus nous conduire nous-mêmes, mais nous devons tendre les bras et permettre à un Autre de nous habiller et de nous conduire où nous n'aurions pas décidé d'aller; c'est nécessaire et inévitable.

             Une des caractéristiques des jeunes disciples est leur habileté à s'habiller et à se diriger eux-mêmes. Ils trouvent très facile d'aller et venir comme ils veulent. Ils sont zélés pour faire plein de bonnes oeuvres. Dès qu'ils voient un besoin, ils courent y pourvoir. S'ils veulent aller quelque part, ils y vont tout simplement. S'ils veulent dire quelque chose, hé bien ils le disent. S'il veut faire quelque chose, ils le font. Ils ont quantité de plans et d'idées.

               Nous ne disons pas que cela est nécessairement faux, mais nous suggérons que ce n'est que l'étape préliminaire de la croissance spirituelle. La vraie question n'est pas: à quel besoin ai-je envie de répondre, où ai-je envie d'aller, qu'ai-je envie de faire? La question est: qu'est-ce qui glorifie le Seigneur? Chaque fois que je fais quelque chose que je considère comme spirituel ou bon, c'est quand même « moi » qui le décide. Nous faisons souvent ce qui nous glorifie nous - le Seigneur et Ses Besoins sont rarement pris en considération. Mais quand nous demandons ce qui glorifie le Seigneur, nous voyons (en tout cas dans ce passage) que le Seigneur est glorifié quand Il a la possibilité de nous habiller et de nous guider là où Il le désire - sans interférence avec le Moi.

                  La maturité spirituelle n'est pas de savoir faire plus ou moins, c'est de ne rien savoir faire de soi-même. Dieu est davantage glorifié dans « ma mort » que par ma « vie ». C'est très difficile pour les gens de voir cela. On leur a dit que Dieu les « a embauché » pour les faire travailler dans Son Royaume. S'ils ne peuvent pas fournir un bon rendement ou travailler chaque semaine, on leur dit que le Royaume de Dieu en souffre. A la place d'un joug doux et léger, la Religion leur donne un joug difficile et un lourd fardeau.

                 Ceux qui sont jeunes ont peut-être la pleine liberté de s'habiller tout seul et d'aller où ils le désirent. Mais après quelque temps, le Seigneur commence à toucher ces choses, et nous remarquons que la difficulté augmente pour vivre, bouger, ou faire quelque chose de notre propre volonté. Le Moi commence à être remplacé par Christ, et quelqu'un d'autre commence à nous habiller et à nous emmener dans des lieux où nous ne souhaiterions pas aller.

LES PRISONNIERS DU SEIGNEUR SONT LIBRES EN RÉALITÉ, MALGRÉ LES LIENS

« Moi, Paul qui suis prisonnier à cause du Seigneur, je vous demande donc instamment... » (Ephésiens 4:1a)

              Voici ce qu'a dit T. Austin-Sparks à une assemblée de croyants lorsqu'il revint à Manille en 1960. Les saints n'avaient cessé de réclamer sa venue à corps et à cris, pourtant rien n'aurait pu le persuader de venir avant d'avoir reçu la direction du Seigneur. Quand il arriva finalement, il expliqua pourquoi il avait mis si longtemps à venir: « Vous savez, chers amis, nous sommes les prisonniers du Seigneur Jésus. Nous ne pouvons pas aller où nous aimerions aller. Et nous ne pouvons pas nous déplacer quand nous aimerions nous déplacer. »

                 Nous voyons par cette simple illustration la différence entre un jeune et un ancien chrétien. Le jeune est indépendant et libre. Si le passage est bloqué, ils se frayent un chemin par un autre endroit. Il ne pense jamais que le chemin est bloqué parce qu'il s'habille et se guide lui-même. Mais ceux qui connaissent le Seigneur ne sont pas indépendants et libres. Ils ont les mêmes restrictions qu'un prisonnier. Pour quelle raison? Parce que Quelqu'un d'autre décide s'ils vont aller ou non, ce qu'ils vont dire ou ne pas dire, et ce qu'ils vont faire ou ne pas faire.

                   Il y a une liberté qui n'en est pas vraiment une, c'est un lien déguisé. Beaucoup se proclameront « libres » alors qu'il est clair que la vraie liberté n'est pas la capacité de faire ce qu'on veux, mais d'être libre de ne pas faire ce qu'on veut; parce que lorsque je fais comme il me plaît, lorsque je suis ma propre volonté et ma propre voie, cela me conduit à être encore plus lié.

              D'un autre côté, il y a un lien qui n'est pas du tout un lien, c'est une liberté déguisée. Les prisonniers du Seigneur savent ce qu'est cette « liberté déguisée ». En tendant les bras pour être habillés et conduits par un Autre, il semblerait qu'on leur ait volé tous leurs « droits ». Comme il est étrange, pensons-nous, que le Seigneur mette souvent ses plus grands ambassadeurs dans les chaînes - de façon littérale et figurative. Mais les prisonniers du Seigneur ont plus de liberté dans leurs « liens » que la plupart des gens en ont dans leur « liberté ».

                    Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? Cela signifie que nous ne nous appartenons plus. Nous n'appartenons plus au monde. Nous n'appartenons plus à la terre. Nous n'appartenons même pas à l'Eglise. Nous sommes la possession particulière du Seigneur. En tant que prisonnier du Seigneur, nous abandonnons tous nos droits. Nous abandonnons nos voies particulières et nous nous soumettons à Sa Volonté et à Son Royaume en toutes choses.

                 Quand nous venons au Seigneur pour la première fois, nous pensons vraiment que nous Lui abandonnons tout, mais nous ne connaissons pas encore réellement la puissance du Moi. On ne peut pas s'en débarrasser d'un seul coup. Cela demande beaucoup de temps et de travail au Seigneur dans nos vies pour que nous puissions voir la vérité sur nous-même et sur le Seigneur. C'est pour cela que je dis qu'il y a plus d'espoir pour quelqu'un qui dit « je laisse tomber, j'abandonne » que pour quelqu'un qui promet de faire mieux la prochaine fois. C'est seulement après que nous ayons essayé et raté cent fois, mille fois ou un million de fois que nous pourrons enfin dire, « Seigneur, je comprends enfin que je ne peux rien tirer de mon Moi, parce que chaque fois que je fais quelque chose de moi-même, je rencontre la défaite. Je suis fini! Dorénavant que Ta volonté soit faite, et non la mienne. »

                    Ces paroles ne sont pas à prononcer à la légère. N'importe qui peut dire ces mots et y acquiescer intellectuellement, mais notre comportement contredit trop souvent ce que nous confessons. Le Seigneur doit donc travailler longtemps et profondément en nous pour que cela devienne non seulement une confession mais aussi une attitude de coeur. Beaucoup de chrétiens se demandent pourquoi ce qui leur arrive est si difficile. Ils se demandent pourquoi les choses ne semblent jamais aller comme elles devraient. Ils se demandent pourquoi tout semble aller de travers et les gêner. Au risque de trop simplifier, laissez-moi dire que la principale raison de ce qui nous arrive est que le Seigneur essaie de nous réduire à Lui-même et de faire de nous Son prisonnier.

                    En tant que prisonnier du Seigneur, nous n'avons aucun contrôle sur notre environnement et nos allées et venues. La vérité est que ce contrôle est une illusion. Le vent souffle où Il veut (pas où nous le souhaitons), et vous ne pouvez pas dire d'où Il vient et où il va (cf. Jean 3:8). Nous pensons si souvent comprendre Dieu, la Bible, l'Eglise et contrôler notre vie chrétienne. Nous avons une réponse pour chaque situation. Mais tout d'un coup le vent tourne, et nous réalisons qu'en fait nous ne connaissons rien. Nous apprenons que ce n'est pas nous qui contrôlons le vent, mais que c'est le vent qui nous contrôle. C'est la façon que Dieu utilise pour nous diminuer et augmenter Christ. Nous apprenons par expérience que « sans Lui nous ne pouvons rien faire » (Jean 15:5b).

L'AUGMENTATION DES DIFFICULTÉS EST UN SIGNE DE 
LA CROISSANCE SPIRITUELLE

« Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive » (Luc 9:23)

                  La Croix explique pourquoi les choses nous semblent être toujours plus difficiles, à mesure où nous avançons sur le Chemin Étroit. En considérant que nous ne vivons pas dans le péché et que notre coeur est droit devant Dieu, quand nous ne « ressentons » plus les choses comme avant, est-ce que cela signifie que quelque chose ne va pas? Beaucoup de chrétiens répondraient oui, quelque chose doit aller de travers. Est-ce que nous devons demander au Seigneur de restaurer nos bonnes sensations? Je le répète, beaucoup de chrétiens, qui se méprennent en pensant que la vie chrétienne devrait être une suite ininterrompue d'expériences positives, diraient oui. A l'opposé, nous devrions réaliser que le Seigneur nous demande de marcher par la foi, et c'est le contraire de marcher selon nos sentiments.

              Dans le but de nous enseigner, le Seigneur nous permet fréquemment d'avoir des expériences spirituelles au début de notre parcours. Dans ces moments nous pouvons entendre Sa voix nous dire de façon explicite ce que nous devons faire et où nous devons aller. C'est bien sûr indispensable pour les enfants qui n'ont pas d'autre moyen pour comprendre autrement. Mais avec le temps ces expériences deviennent de moins en moins fréquentes. Pourquoi? Parce qu'Il souhaite que nous marchions avec Lui sans l'aide d'expériences spirituelles, de bonnes émotions, ou d'une voix audible. Mais il est clair que pour marcher avec Lui, nous devons apprendre à le faire en se basant sur une relation.

                     Voilà le problème avec la marche par les émotions. Si je me sens spirituel aujourd'hui, alors je vais prier, chanter, lire les Écritures, et témoigner avec beaucoup d'ardeur. Mais si je ne me sens pas spirituel aujourd'hui, alors je ne ferai rien. Si nous vivons de cette façon, alors nous devrions réaliser qu'il importe peu que nous nous sentions bien ou pas, qu'il en résulte de bonnes oeuvres ou non. De toute manière, nous vivons encore en nous basant sur notre ressenti et non sur notre union avec Christ. Même mes « bonnes oeuvres », exclusivement fondées sur mon ressenti, sont enracinées dans le Moi. Elles sont tout autant centrées sur moi que mes mauvaises oeuvres. Mes sentiments, qu'ils soient bons, mauvais, ou indifférents, sont du domaine du Moi, et le Moi avec tous ses sentiments doit être livré à la mort. Cela ne signifie pas qu'un Chrétien devrait être totalement vide de sentiments, mais cela signifie qu'un disciple du Seigneur n'est pas dirigé par les sentiments.

                C'est une application pratique de la Croix. Seuls les prisonniers portent la Croix - les hommes « libres » ne la porte pas. Ceux qui s'aiment eux-même ne la prendront jamais. Parce que cela signifie qu'ils ont la sentence de la Mort sur eux. De toute évidence cela n'a pas l'air agréable, donc ceux qui marchent selon leurs sentiments trouveront cela insupportable. L'objectif est d'amener ma vie à son terme pour que je puisse passer par la mort et revenir sur le terrain de la Résurrection. C'est l'objectif des chemins par lesquels Dieu nous fait passer en tant que disciple. Plus vite nous deviendrons les prisonniers du Seigneur, plus vite nous verrons Son objectif se réaliser en nous.

                  Qu'est-ce que signifie être un prisonnier du Seigneur? D'abord et avant tout, cela signifie abandonner notre liberté. Cela signifie que nous ne sommes plus libres de nous habiller nous-même et d'aller où nous voulons. D'autres feront peut-être comme ils le veulent, mais les prisonniers du Seigneur ne sont pas libres de faire comme ils l'entendent. D'autres iront peut-être en avant quoi qu'il arrive, mais nous, tout notre temps et nos mouvements sont entre Ses mains.

            Deuxièmement, être un prisonnier du Seigneur signifie que nous devons accepter de longues périodes de solitude. Nous sommes reconnaissants pour les opportunités de communion et d'amitié, mais en tant que prisonnier du Seigneur, on nous demande fréquemment d'être seul et enfermé avec Dieu. Toutes nos relations doivent être marquées par la Croix. C'est à dire que nous remettons nos amitiés et nos familles à Dieu et que nous les recevons en retour de Lui. De cette façon le Seigneur garde la prééminence.

              Troisièmement, être le prisonnier du Seigneur signifie que nous acceptons la sentence de mort et que nous nous résignons à notre sort. Nous ne sommes pas le prisonnier du Seigneur si nous continuons de clamer notre innocence. Si nous n'approuvons pas la sentence du Seigneur qui dit que le Moi ne mérite que la mort, alors nous retardons de façon inutile l'inévitable. Si nous devons porter notre Croix et être crucifié, c'est mieux de s'y soumettre comme Christ l'a fait, en remettant notre esprit dans les mains du Seigneur, et en courbant la tête dans la paix. Alors buvons la Coupe que le Père nous a donnée. Si nous luttons et protestons, comme les deux voleurs, cela ne fera que prolonger notre agonie, et les soldats devront venir et nous briser les jambes. De toute façon, la Croix signifie la mort. Plus vite nous nous y soumettons, plus vite nous trouvons la Résurrection.

                    C'est une chose glorieuse que d'être le prisonnier du Seigneur, car dans nos liens nous trouvons la liberté. Dans notre faiblesse nous trouvons la force. Dans notre folie nous trouvons la sagesse. Dans notre pauvreté nous trouvons la prospérité. En perdant tout, nous retrouvons tout. En abandonnant tout, nous héritons de toutes choses. En acceptant la sentence de la mort, nous trouvons la Vie du Seigneur. Tendons les bras et permettons Lui de nous habiller et de nous conduire où Il souhaite que nous allions, dans un chemin que nous n'aurions pas choisi nous-même, parce que c'est le Chemin Etroit, et c'est le chemin de la bénédiction, bien qu'il soit déguisé. Que le Seigneur confirme ces paroles dans nos cœurs. Amen.

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