lundi 7 mai 2018

(21) COMME CHRIST Andrew Murray Dans son humilité.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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(21)  Dans son humilité.

« Que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même. Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu, s'est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes, et revêtu de la figure d'homme, il s'est abaissé lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. » Philippiens 2 : 3-8.

                     Ces paroles admirables nous offrent le sommaire de toutes les plus précieuses vérités qui se réunissent autour de la personne du Fils de Dieu. C'est d'abord son adorable divinité : « en forme de Dieu, égal à Dieu ». Puis vient le mystère de son incarnation dans ces mots d'un sens si profond, si inépuisable : « il s'est dépouillé lui-même ». Ensuite vient l'expiation avec l'humiliation, l'obéissance et la passion, et enfin la mort qui lui donne sa valeur. « Il s’est rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix ». Puis vient aussi le couronnement du tout : « Dieu L’a souverainement élevé ». Christ étant Dieu, Christ se faisant homme, Christ dans l'humiliation pour accomplir notre rédemption, Christ dans la gloire, maître souverain de tout : tels sont les trésors que nous révèle ce passage.
     
                    On a écrit des volumes sur quelques-unes des paroles de ce texte, et pourtant on n'a pas toujours assez tenu compte des circonstances dans lesquelles le Saint-Esprit les a inspirées. En premier lieu il ne s'agit pas là d'établir la vérité pour réfuter l'erreur, ou pour affermir la foi. Le but est tout autre. Les Philippiens avaient de l'orgueil et manquaient de charité. C'est donc en vue de les engager par l'exemple de Christ à devenir humbles comme lui que Paul fut inspiré à leur dire : « Que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que lui-même ; ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ ». Celui qui n'étudie pas cette portion de la Parole de Dieu avec le désir de s'abaisser comme Jésus, ne comprend pas encore pourquoi Dieu parle ainsi. Christ descendu du trône de Dieu et devant y monter, en passant par l'humiliation de la croix, nous ouvre la seule voie par laquelle nous puissions, nous aussi, atteindre ce trône divin. La foi qui, en saisissant l'expiation, saisit aussi le moyen de suivre l’exemple donné par Jésus, est la seule véritable foi. Toute âme qui veut sincèrement appartenir à Christ doit par son union avec lui refléter son esprit, son caractère, et son image.
     
                    « Ayez en vous les mêmes sentiments que Jésus-Christ, lequel étant en forme de Dieu... s'est dépouillé lui-même... et, revêtu de la figure d'homme, s'est abaissé lui-même ». Il faut que nous soyons comme Christ dans son dépouillement et dans son abaissement. Le premier grand acte d'abnégation par lequel, étant Dieu, il se dépouilla de sa gloire et de sa puissance divines, fut encore suivi d'une autre humiliation non moins admirable lorsque, étant homme, il consentit à subir la mort de la croix. En nous présentant cette double et surprenante humiliation qui fit l'étonnement du monde et la joie du Père, la sainte Écriture nous dit avec la plus grande simplicité et comme une chose qui va de soi, que nous devons être comme Christ.
     
                    En parlant ainsi, Paul et toute l’Écriture, et Dieu lui-même, attendent-ils réellement de nous ce qu'ils nous disent là? Pourquoi non? ou plutôt : comment pourraient-ils attendre autre chose? Ils connaissent le terrible pouvoir de l'orgueil en nous, ils savent ce qu'est le vieil Adam de notre nature terrestre, toutefois ils savent aussi que Christ nous a rachetés non seulement de la malédiction, mais encore de la puissance du péché, et qu'il nous communique sa vie et sa force de résurrection pour nous rendre capables de vivre ici-bas comme lui. Ils nous disent que Christ est non seulement notre garant, mais qu'il est encore notre modèle, afin que nous ne nous contentions pas d'avoir la vie par lui, mais que nous vivions comme lui. Ils nous disent en outre qu'il est non seulement notre modèle, mais qu'il est encore notre tête, qu'il vit en nous et continue en nous la même vie qu'il avait sur la terre. Avec un tel Christ, avec un tel plan de rédemption, Dieu pourrait-il attendre autre chose du croyant? Il faut nécessairement que le disciple de Christ ait le même esprit que Christ, il faut surtout qu'il lui ressemble par son humilité.
     
                    L'exemple de Christ nous montre que ce n'est pas le péché qui doit produire en nous l'humilité, comme le pensent tant de chrétiens. Ils croient que les péchés de chaque jour sont nécessaires pour nous maintenir dans l'humilité. Ce n'est pas cela. Il y a bien une humilité qui a son prix comme début de quelque chose de mieux, et qui consiste à reconnaître ses péchés ; mais il y a une autre humilité plus céleste encore, plus semblable à celle de Christ, qui consiste à s'abaisser même quand la grâce de Dieu nous préserve de pécher, qui s'étonne que Dieu puisse nous bénir, et qui se complaît à se tenir pour rien devant celui à qui nous devons tout. C'est de la grâce que nous avons besoin et non du péché, pour nous rendre humbles et nous maintenir dans l'humilité. C'est le poids des fruits qui fait ployer la branche, c'est sous l'affluence de l'eau que se creuse le lit de la rivière. Plus l'âme se rapproche de Dieu, plus l'imposante majesté de sa présence lui fait sentir sa bassesse. Voilà ce qui nous amené à « regarder les autres comme plus excellents que nous-mêmes ». Jésus-Christ, le Saint de Dieu, est notre modèle d'humilité. C'était en « sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu, qu'il se mit à laver les pieds de ses disciples ». C'est la présence de Dieu en nous, c'est la conscience de posséder en nous la vie divine et l'amour divin qui nous rendront humbles.
     
                    Il semble impossible à beaucoup de chrétiens de dire : Je ne veux plus penser à moi, je veux tenir les autres pour meilleurs que moi. Ils implorent bien de la grâce de Dieu qu'elle réprime la trop forte effervescence de leur orgueil et de leur amour-propre, mais quant à renoncer entièrement à eux-mêmes, comme Christ, c'est à leurs yeux trop difficile, trop irréalisable. S'ils comprenaient toute la vérité, toute la bénédiction que renferment ces mots : «Quiconque s'abaisse sera élevé », «quiconque perdra sa vie la trouvera » (Luc 14 : 11 ; Mathieu 16 : 25), ils ne pourraient se contenter de rien de moins que d'une entière conformité à leur Maître en ceci aussi. Ils verraient qu'il y a un moyen de dompter le moi et son orgueil : c'est de croire que ce moi a été cloué sur la croix et qu'il faut seulement le laisser là. (Galates 5 : 24; Romains 8 : 13). On ne peut obtenir ce degré d'humilité qu'en consentant de tout son cœur à suivre Christ dans sa mort.
     
                    Pour en arriver là, il faut deux choses : d'abord la ferme décision de renoncer à soi-même, de ne plus se rechercher soi-même, et de vivre uniquement pour Dieu et pour le prochain. Il nous faut en outre la foi qui s'approprie la mort de Christ, la foi qui nous fait réaliser la mort au péché, l'affranchissement de la domination du péché. Quand nous tenons notre moi pécheur pour mort avec Christ sur la croix, nous voyons se clore cette phase de notre vie où le péché était trop fort pour nous, et s'ouvrir une phase nouvelle où Christ est plus fort que le péché.
     
                    Ce n'est que sous la puissante influence du Saint-Esprit qu'il est possible de réaliser et de tenir ferme cette vérité ; mais, grâce à Dieu, nous avons le Saint-Esprit. Oh ! puissions-nous nous remettre entièrement à sa direction, car il nous guidera, c'est là son œuvre. Il glorifiera Christ en nous; il nous fera comprendre que nous sommes « morts au péché », morts à notre vieille nature déchue, et que la vie de Christ, avec son humilité, est devenue notre vie.
    
                    C'est ainsi que par la foi on s'approprie l’humilité de Christ. Ceci peut se faire en un moment, mais l'application de cette humilité dans l'expérience de chaque jour ne se fait que peu à peu. Nos pensées et nos sentiments et toute notre manière d'être, ont été si longtemps sous la domination de notre ancien moi, qu'il faut du temps pour les pénétrer de l'humilité de Christ et les transformer à cette lumière divine. Au commencement, la conscience n'est pas encore bien au clair, le tact spirituel et la force de discernement n'ont pas encore été exercés. Mais si du fond de son cœur le croyant se répète: J'ai renoncé à moi-même pour être humble comme Jésus, il obtiendra du Seigneur que sa puissance divine vienne tout renouveler en lui, jusqu'à ce que dans l'expression de son visage, dans sa voix et dans ses actes, se reconnaisse la présence sanctifiante de l'Esprit, et qu'il se trouve réellement revêtu d'humilité.
     
                  Cette humilité de Christ en nous, nous est une source inépuisable de bénédiction. Elle est de grand prix aux yeux de Dieu ; « il fait grâce aux humbles ». (Jacques 4:6). Dans la vie spirituelle, elle est une source de repos et de joie. Pour les humbles, tout ce que Dieu fait est bien et bon.
     
                   L'humilité est toujours prête à louer Dieu pour ses moindres bontés. L'humilité ne trouve pas de difficulté à se confier. Elle se soumet sans condition à tout ce que Dieu dit. Les deux personnes dont Jésus loue la grande foi sont justement celles qui s'estimaient le moins. Le centenier avait dit : «Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». (Mat. 8 : 8). Et la femme syro-phénicienne se laissait mettre au rang des petits chiens.
     
                    L'humilité facilite nos rapports avec tous, elle nous donne le secret de pouvoir aimer et faire du bien. Un homme qui est humble ne s'offense pas, et il a grand soin de ne pas offenser autrui. Il est toujours prêt à rendre service à son prochain parce qu'il a appris de Jésus qu'il y a honneur et bonheur à être le serviteur de tous. Il est ainsi bienvenu de Dieu et des hommes.
     
                    Oh ! qu'elle est belle la vocation des disciples de Christ ! Dieu les a envoyés dans le monde pour montrer tout ce qu'il y a de divin dans l'humilité. Celui qui est humble glorifie Dieu, il engage les autres à lui rendre gloire, et à la fin il sera glorifié lui-même en Christ. Qui ne voudrait donc être humble comme Jésus?
    
                    Ô toi qui es descendu du ciel pour t'abaisser jusqu'à la mort de la croix, tu m'appelles à faire de ton humilité la règle de ma vie. Seigneur, fais-m'en bien comprendre toute la nécessité. Je ne puis, ni ne veux être un orgueilleux disciple de l'humble Jésus. Que dans le secret de mon cœur, soit seul, soit avec mes amis, soit aussi avec mes ennemis, que dans la prospérité comme dans l'adversité, je sois toujours rempli de ton humilité.
     
                    Ô Seigneur! je sens le besoin de comprendre mieux ta mort sur la croix et la part que j'y ai eue. Fais-moi réaliser que mon ancien moi orgueilleux a été crucifié avec toi. Montre-moi à la lumière de ton Esprit qu'ayant été régénéré par toi, je suis à présent mort au péché, soustrait à sa puissance, et que, tant que je suis en communion avec toi, le péché ne peut rien sur moi. Seigneur Jésus, toi qui as vaincu le péché affermis en moi la confiance que tu es ma vie, et que tu veux me remplir de ton humilité si, moi, je veux te laisser entrer et me remplir de ton Saint-Esprit.
    
                    Seigneur, mon espérance est en toi. Avec foi en toi, je vais montrer dans le monde que l'esprit qui t'animait passe aussi dans tes enfants, leur apprenant à regarder les autres par humilité, comme plus excellents qu'eux-mêmes. Oh! daigne, Seigneur, me le donner! Amen.

à suivre.....



samedi 5 mai 2018

(20) COMME CHRIST Andrew Murray En le contemplant.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(20)  En le contemplant.

« Ainsi, nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire comme par l'esprit du Seigneur.»  ( 2 Corinthiens 3 : 18.)

                    Moïse avait passé quarante jours avec Dieu sur la montagne. Quand il descendit, son visage était devenu rayonnant de gloire divine. Il ne le savait pas lui-même, mais Aaron, et tout le peuple virent là un reflet de la gloire de Dieu; et tous craignirent de s'approcher de lui. (Exode 34 : 29, 30). Ceci préfigurait ce que nous révèle le Nouveau Testament. Le privilège accordé alors à Moïse seul est à présent le partage de tout croyant. Quand nous contemplons la gloire de Dieu en Christ dans le miroir des Écritures, sa gloire rayonne sur nous et en nous, si bien que nous en portons le reflet nous-mêmes. En contemplant la gloire du Christ, le croyant est transformé par l'Esprit en la même image. Contempler Jésus nous rend semblables à lui.

                    L’œil exerce une grande influence sur l'esprit et le caractère. C'est au moyen de l’œil que se fait en grande partie l'éducation de l'enfant ; il se moule sur les manières et les habitudes des personnes qu'il voit chaque jour. De même pour former, pour mouler notre caractère, notre Père céleste nous montre sa gloire divine en la personne de Jésus, et il attend de nous que nous ayons une grande joie à la contempler, parce qu'il sait que nous serons par là transformés à l'image de Christ. Que tous ceux donc qui veulent devenir comme Christ remarquent bien ici comment ils pourront y parvenir.
     
                    Contemplez sans cesse la gloire divine telle qu'elle se voit en Christ, car en lui elle nous révèle la perfection divine sous la forme humaine. Les deux traits caractéristiques de ce reflet de gloire divine en Christ sont l'humiliation et l'amour. C'est d'abord la gloire de son humiliation. Quand on considère comment le Fils éternel s'est dépouillé lui-même pour se faire homme, et comment il s'est, comme homme, humilié jusqu'à se faire serviteur, puis il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort de la croix, on contemple le plus haut degré de la gloire de Dieu. La gloire de la toute-puissance divine comme Créateur, et la gloire de la sainteté de Dieu comme Roi sont moins merveilleuses que cette gloire de la grâce qui s'abaisse Jusqu'à se faire serviteur au service de Dieu et de l'homme.

                   Apprenons à voir la véritable gloire dans cette humiliation. Nous humilier comme Christ doit être pour nous la seule chose digne de porter le nom de gloire sur la terre. C'est là ce qui doit nous paraître réellement admirable, désirable et propre à nous réjouir.

                   En contemplant Jésus dans la gloire de son humiliation, nous ne pourrons plus désirer d'autre gloire que celle de lui ressembler, de nous humilier comme lui. Contempler Jésus, l'admirer et l'adorer, voilà ce qui nous amènera à recevoir son esprit, ce qui nous transformera à son image. La gloire de son humiliation est inséparable de la gloire de son amour. Son humiliation nous fait remonter à son amour qui en est la source et la force. C'est de son amour que son humiliation tire sa valeur. L'amour est la plus grande gloire de Dieu, mais cet amour nous était resté un mystère jusqu'à ce qu'il se révélât en Jésus-Christ. Ce n'est que dans l'humanité de Jésus, dans ses rapports de douceur, de compassion et d'amour avec les hommes, avec des hommes insensés, pécheurs et rebelles, que la gloire de l'amour divin se fit réellement connaître pour la première fois. L'âme qui a déjà reçu quelque faible rayon de cette gloire-là voudra devenir en ceci comme Christ. En contemplant cette gloire de l'amour de Dieu en Christ, elle sera transformée en la même image.
    
                    Ne voudriez-vous pas être comme Christ? En voici le moyen : Contemplez la gloire de Dieu en Christ, en lui-même, et non dans les paroles, les pensées et les grâces diverses qui nous révèlent sa gloire ; regardez à lui, directement à lui, au Christ vivant qui vous aime. Placez-vous, sous son regard, voyez en lui votre ami et votre Dieu.

                    Regardez à lui avec adoration. Prosternez-vous devant lui. Sa gloire a toute-puissance de vie pour se communiquer à vous et remplir votre cœur.
     
                     Regardez à lui avec foi. Saisissez avec confiance qu'il est à vous, qu'il s'est donné à vous, et qu'ainsi vous avez droit à tout ce qui est à lui. Son but est de retracer son image en vous. Contemplez-le donc en vous disant avec joie, avec assurance : La gloire que je vois en lui m'est destinée. Il me la donnera. En le contemplant, en l'adorant, en me confiant en lui, je deviendrai comme lui.
     
                    Regardez à lui avec un grand désir d'obtenir. Ne cédez pas à la paresse de la chair qui se contente de peu, avant d'avoir obtenu la pleine bénédiction d'être conforme au Seigneur. Priez Dieu de vous donner une soif insatiable pour cette gloire promise. Que votre fervente requête soit celle de Moïse : « Fais-moi voir ta gloire ». (Exode 33 : 18). Ne vous laissez décourager par rien au monde, pas même par la lenteur apparente de vos progrès, mais allez de l'avant avec un désir croissant d'obtenir tout ce que vous offre la Parole de Dieu : « Nous sommes transformés à son image de gloire en gloire »
     
                    Quand vous contemplez Christ, ne négligez, pas de lui dire que vous l'aimez, que son amour a gagné votre cœur, et que vous voulez lui appartenir entièrement. Dites-lui que tout votre désir est de lui plaire. Oh ! que les liens d'amour qui vous unissent à lui se resserrent toujours plus.
     
                    Comme Christ ! Nous pouvons le devenir, nous le deviendrons chacun dans sa mesure. Le Saint-Esprit nous en est garant. La Parole de Dieu a dit : « Nous sommes transformés à son image de gloire en gloire comme par l'Esprit du. Seigneur ». Il s'agit donc ici de l'Esprit qui était en Jésus et qui faisait resplendir en lui la gloire divine. Cet Esprit est appelé « l'Esprit de gloire ».(1 Pierre 4 : 14). Cet Esprit vient à nous comme il venait à Jésus, et, tandis que nous contemplons et que nous adorons en silence, il nous assimile ce que nous voyons en notre Seigneur Jésus, le faisant revivre en nous.  Par cet Esprit, nous avons déjà reçu la vie de Christ en nous avec tous les dons de sa grâce ; mais cette vie doit être stimulée et développée, elle doit grandir, remplir tout notre être, prendre possession de notre nature entière, la pénétrer de toutes parts. Et c'est là ce que fait l'Esprit, dès que nous nous livrons à lui avec obéissance. Il nous ouvre les yeux pour nous faire voir dans les Écritures la gloire de Jésus et de tout ce qu'il fait. Il éveille en nous le désir de lui ressembler. Il affermit notre foi, nous donnant l'assurance que nous pouvons recevoir en nous ce que nous voyons en Jésus, parce que Jésus lui-même est à nous. Il nous fait demeurer en Christ, en communion avec lui, unis à lui de tout notre cœur. Il opère ainsi en nous selon cette promesse : « C'est lui qui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera ». (Jean 16: 14), Par cette contemplation, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur, Comprenons seulement que la plénitude de l'Esprit nous est promise, et que si nous l'accueillons avec foi, il accomplira victorieusement son œuvre en nous, gravant dans notre âme et notre vie l'image et la ressemblance de Christ.

                    Mon frère, en contemplant Jésus dans sa gloire, vous pouvez vous attendre à devenir semblable à lui. Abandonnez-vous seulement à la direction de l'Esprit avec tranquillité et paix. L'Esprit de gloire repose sur vous. Contemplez et adorez la gloire de Dieu en Christ et vous serez transformé par la puissance de Dieu, de gloire en gloire. Le Saint-Esprit opérera en vous la transformation fondamentale qui vous fera réaliser dans votre vie la valeur de ces mots : Comme Christ,
     
                    Ô Seigneur, je te rends grâces de ce que tu m'assures ici que tandis que mon affaire, à moi, est de contempler ta gloire, l’œuvre du Saint-Esprit est de me transformer à ton image ; que tandis que je te contemple, le Saint-Esprit agit -en moi et m'assimile quelque chose de ta gloire.
     
                    Seigneur, enseigne-moi à contempler ta gloire comme il convient de le faire. Moïse avait été quarante jours avec toi quand ta gloire rayonna sur lui. Je reconnais que ma communion avec toi a été trop courte et fugitive, que je n'ai pas su prendre le temps nécessaire pour me pénétrer de ce qu'est ton image. Seigneur, enseigne-moi à le faire. Donne-moi, dans mes méditations, de renoncer à moi-même pour te contempler et t'adorer jusqu'à ce que mon âme puisse s'écrier à chaque trait de ton image : Oh! que c'est beau, c'est la gloire de Dieu ! Oh! mon Dieu, fais-moi voir ta gloire.
     
                    Affermis-moi aussi, Seigneur, dans la confiance que le Saint-Esprit fait son œuvre en moi, lors même que je n'en vois pas aussitôt les effets. Moïse ne savait pas que son visage rayonnait. Seigneur, garde-moi de regarder a moi-même. Que je sois tellement absorbé en toi, que je m'oublie et me perde en toi. Seigneur, c'est quand on est mort à soi-même qu'on vit en toi.
    
                Ô mon Dieu, toutes les fois que je contemplerai ton image et ton exemple, je voudrais que ce fût avec la confiance que ton Saint-Esprit prendra entièrement possession de moi et qu'il imprimera si bien ton image en moi, que le monde verra là un reflet de ta gloire. C'est avec cette confiance que je me hasarde à prendre pour moi ce mot d'ordre : De gloire en gloire, voyant là la promesse d'une grâce qui deviendra chaque jour plus abondante, d'une bénédiction toujours prête à se surpasser, et de dons qui ne seront que le gage d'autres dons plus excellents encore. Mon Sauveur!
     
                    Te contempler, ce sera bien réellement pour moi : De gloire en gloire. Amen.

à suivre......



mercredi 2 mai 2018

(19) COMME CHRIST Anrew Murray En pardonnant.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
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(19) En pardonnant.

« Vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres si l'un a quelque sujet de plainte -contre l'autre; comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même.» Colossiens 3 : 13.

                     Pour le racheté le pardon est l'une des premières grâces qu'il reçoit de Dieu, celle qui lui ouvre une vie nouvelle, qui lui est le signe et le gage de l'amour de Dieu. Le pardon de Dieu nous donne droit à tous les dons spirituels qui nous sont préparés en Jésus-Christ. Jamais, ni ici-bas, ni dans l'éternité, le racheté ne pourra oublier qu'il est un pécheur pardonné. Rien ne contribue mieux à raviver son amour, à alimenter sa joie, à affermir son courage que l'expérience sans cesse renouvelée de l'amour et du pardon de Dieu, dont le Saint-Esprit lui fait une vivante réalité. Chaque jour toute pensée, toute grâce reçue de Dieu lui rappellent qu'il doit tout au pardon de Dieu. : Cet amour qui pardonne nous révèle une des plus hautes perfections divines. C'est à pardonner que Dieu trouve sa gloire et son bonheur. Et c'est cette gloire et ce bonheur que Dieu veut faire partager à ses rachetés, quand il les appelle à pardonner eux-mêmes aussitôt qu'ils ont reçu leur pardon.
    
                    N'avez-vous jamais remarqué que de fois et avec quelle force Jésus insiste là-dessus? Si nous lisons avec réflexion les paroles du Seigneur dans Matthieu 6 : 12, 15 ; 18 : 2-25 ; Marc 11 : 25, nous comprendrons combien le pardon de Dieu est inséparable de notre pardon, à l'égard de nos semblables. Après l'ascension de Jésus, l’Écriture nous dit de lui ce que lui-même avait dit du Père, que nous devons pardonner comme lui : « Comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». C'est comme Dieu, c'est comme Christ, que nous devons pardonner.
     
                    Il n'est pas difficile d'en comprendre la raison. Quand l'amour qui pardonne vient à nous, il ne se borne pas à nous affranchir du châtiment ; il fait plus encore, il veut nous gagner à lui, prendre possession de nous et habiter en nous. Et une fois établi en nous, il ne perd pas son caractère divin, il est toujours l'amour qui pardonne et qui fait son œuvre non seulement pour nous, mais en nous et par nous, nous amenant à pardonner à ceux qui pèchent à notre égard. Il en est si bien ainsi que, selon l’Écriture, ne pas pardonner est le signe certain de n'avoir pas été pardonné soi-même.
    
                   Celui qui ne recherche le pardon que par égoïsme et pour être affranchi du châtiment, mais n'a pas encore laissé l'amour qui pardonne prendre la direction de son cœur et de sa vie, montre par là que le pardon de Dieu ne l'a pas encore réellement atteint; tandis que celui qui a vraiment reçu et accepté son pardon trouvera dans la joie avec laquelle il pardonne aux autres la confirmation de sa foi au pardon de Dieu. Recevoir de Christ le pardon, et pardonner ensuite comme Christ, sont donc une seule et même chose.
     
                    Voilà ce qu'enseignent les Écritures; mais, que disent la vie et l'expérience des chrétiens ? Hélas ! combien d'entre eux savent à peine ce que la Bible dit là, ou, s'ils le savent, pensent que c'est trop attendre d'un être pécheur ; combien aussi, tout en admettant en général ce que nous venons de dire, trouvent toujours dans leur cas particulier quelque raison pour se dispenser d'obéir. On allègue à sa décharge que ce serait affermir le méchant dans le mal, ou que jamais l'offenseur n'eût pardonné lui-même pareille injure, ou que même des chrétiens éminents ne pardonnent pas ainsi.
    
                    Jamais les excuses ne manquent, et pourtant le commandement est clair autant que l'avertissement qui le suit est solennel : « Comme Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus les vôtres ». (Mathieu 6 : 15;). En raisonnant ainsi on ôte à la parole de Dieu sa force, sans comprendre que c'est précisément en pardonnant que l'amour de Dieu cherche à vaincre le mal, et que c'est pour cela qu'il pardonne jusqu'à septante fois sept fois. N'est-ce pas ce que Christ a fait qui doit me servir de règle plutôt que ce que pourrait faire tel autre en pareil cas? N'est-ce pas en me conformant à l'exemple de Christ plutôt qu'à celui d'éminents chrétiens que j'obtiendrai la preuve d'avoir reçu moi-même le pardon de mes péchés?
     
                 Hélas! quelle est l’Église, quel est le groupe de chrétiens qui ne transgresse cette loi de l'amour qui pardonne? Que de fois dans nos assemblées religieuses, dans nos œuvres philanthropiques, aussi bien que dans nos rapports de société, et jusque dans notre vie domestique, nous avons la preuve que pour un grand nombre de chrétiens l'invitation à pardonner comme Christ a pardonné n'est pas encore devenue la règle de leur vie habituelle. A propos de quelque divergence d'opinion, de quelque objection à ce qui paraît juste et bon, à propos de quelque dédain supposé ou vrai, de quelque rapport imprudent ou malveillant, on accueille des pensées de rancune, de mépris ou de froideur, plutôt que d'aimer, de pardonner et d'oublier comme Christ. Dans ces cas-là, l'esprit et le cœur ne sont point encore sous l'influence de cette loi de compassion, d'amour et de pardon qui relie la tête aux membres, et qui doit régler tous les rapports des membres entre eux.
     
                    Bien-aimés disciples de Jésus, vous qui êtes appelés à représenter son image dans le monde, apprenez que comme le pardon de vos péchés fut la première chose que Jésus fit pour vous, de même le pardon à l'égard de vos semblables est une des premières choses que vous avez à faire pour lui. Souvenez-vous que pour le cœur renouvelé, la joie de pardonner aux autres dépasse si possible la joie de se savoir pardonné soi-même. La joie d'être pardonné est seulement la joie du pécheur, une joie terrestre, tandis que la joie de pardonner est une joie semblable à celle de Christ, une joie céleste. Oh! comprenez que vous êtes appelés à participer ainsi à l’œuvre même de Christ et à la joie dont il jouit lui-même.
     
                    C'est par là que vous pourrez être bénédiction pour le monde. C'est en pardonnant que Jésus gagne ses ennemis et se fait des amis. C'est en pardonnant que Jésus a fondé son royaume et qu'il continue à l'étendre. C'est aussi par le même amour qui pardonne que l’Église convaincra le monde de l'amour de Dieu. Quand le monde verra que cet amour est non seulement prêché dans l’Église, mais qu'il anime la vie de chaque disciple de Christ, quand il verra des hommes et des femmes se conduisant comme Jésus et pardonnant comme lui, il sera obligé de reconnaître que réellement Dieu est avec eux.
    
                    Et si cela vous paraît trop difficile, trop élevé pour vous, souvenez-vous que c'est votre cœur naturel qui parle ainsi. Notre nature pécheresse ne goûte pas cette joie-là et ne peut jamais l'obtenir. Mais dès que nous sommes unis à Christ, nous le pouvons; celui qui demeure en Christ marche comme lui-même a, marché. Si vous avez renoncé à vous-mêmes pour suivre Christ en toutes choses, il vous en rendra capables par son Saint-Esprit. Sans attendre le moment de la tentation, accoutumez-vous d'avance à contempler Jésus comme votre Modèle dans la céleste beauté de son amour et de son pardon, car « en contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image de gloire en gloire ». (2 Corinthiens 3 : 18). Chaque fois que vous priez Dieu de vous pardonner, ou que vous le remerciez de son pardon, prenez l'engagement à la gloire de son nom d'avoir pour tous ceux qui vous entourent le même amour qui pardonne. Avant qu'il soit question de pouvoir pardonner aux autres, il faut que le cœur soit rempli d'amour pour Christ, d'amour pour les frères, d'amour pour les ennemis même. Un cœur plein de cet amour divin trouve du plaisir à pardonner. Dans les petites circonstances de chaque jour, s'il surgit quelque tentation de ne pas pardonner, accueillez avec joie cette occasion de montrer que vous possédez l'amour de Dieu qui pardonne, que vous êtes heureux d'en faire briller un rayon sur les autres, et que vous sentez tout le privilège de pouvoir être ainsi l'image de notre bien-aimé Sauveur.
    
                    Pardonner comme toi, Jésus, Fils de Dieu, voilà la règle de ma vie. Toi, qui as donné le commandement, tu donneras aussi la force de l'accomplir. Toi, qui as eu assez d'amour pour me pardonner, tu me rempliras aussi de ton, amour et tu m'enseigneras à pardonner aux autres. Toi, qui m'as déjà donné la joie de savoir mes péchés pardonnés, tu me donneras certainement aussi cette autre joie plus grande encore de pardonner aux autres comme tu m'as pardonné. Veuille pour cela fortifier ma foi en la puissance de ton amour en moi, afin que comme toi je puisse pardonner septante fois sept fois? que je puisse aimer tous ceux qui m'entourent et leur faire du bien.
      
                    Ô Jésus, ton exemple fait ma loi. Il faut que je sois semblable à toi. Et ton exemple est aussi mon Évangile, la bonne nouvelle qui m'assure que je puis être comme toi. Tu es à la fois ma loi et ma vie. Ce que tu demandes de moi comme mon Modèle, c'est toi-même qui l’opères en moi en me communiquant ta vie. Je pardonnerai donc comme toi tu pardonnes.
     
                     Seigneur! Apprends-moi seulement à vivre dans une plus complète dépendance de toi, à compter sur l'entière suffisance de ta grâce et à me savoir sous une garde sûre par le fait que tu habites en moi. Alors je pourrai croire à la force toute-puissante de ton amour. Alors je pardonnerai comme Christ m'a pardonné Amen.

à suivre.....


lundi 30 avril 2018

(18) COMME CHRIST Andrew Murray Dans son recours aux Écritures.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

18 Dans son recours aux Écritures.

« ... Qu'il fallait que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse et dans les prophètes et dans les psaumes fût accompli. » Luc 24 : 44.

                   C'est à l'usage que Jésus faisait des Écritures qu'il devait en grande partie ce qu'il accomplissait ici-bas. Elles lui étaient le chemin frayé qu'il devait suivre, la nourriture et la force dont il avait besoin pour travailler, ainsi que les armes propres à terrasser tout ennemi. Pendant toute sa vie, et jusque dans sa passion, les Écritures lui furent indispensables, car, du commencement à la fin, sa vie fut l'accomplissement de ce qui avait été « écrit de lui dans le volume du livre ». (Psaume. 40 : 8).

                   A peine est-il nécessaire d'en donner des preuves. Dans la tentation au désert, c'est par son : «Il est écrit » qu'il a vaincu Satan. Dans ses conflits avec les pharisiens, il en appelait; sans cesse à la Parole de Dieu : « Que dit l'Écriture ? » « N'avez-vous pas lu? » « N’est-il pas écrit? » Dans ses conversations avec ses disciples, c'était toujours par les Écritures qu'il prouvait la nécessité de ses souffrances et de sa résurrection : « Comment donc s'accompliraient les Écritures? » (Mathieu 26 54).
     
                    Puis, quand il s'adresse à son Père à la fin de la passion, c'est en employant les paroles de l’Écriture qu'il se plaint d'être abandonné, et qu'il remet son esprit entre les mains du Père. Tout ceci est riche d'enseignement. Jésus était lui-même la Parole vivante. Il avait en lui l'Esprit sans mesure.
     
                    Mieux que personne il aurait pu se passer de la Parole écrite ; et pourtant nous voyons qu'elle est tout pour lui. Il nous montre ainsi que la vie de Dieu en l'homme est inséparablement liée à la Parole de Dieu formulée par le langage humain. Jamais Jésus n'eût été ce qu'il fut, n'eût pu faire ce qu'il fit, s'il ne s'était laissé conduire à chaque pas par la Parole de Dieu, s'appuyant toujours sur elle.
     
                    Cherchons à le bien comprendre. La Parole de Dieu est plus d'une fois comparée à une semence; nous savons ce qu'est une semence. C'est cet admirable organisme dans lequel la vie, l'essence invisible d'une plante ou d'un arbre est si bien concentrée, qu'elle peut être transportée ailleurs pour reproduire la vie du même arbre.
     
                    Cette semence peut servir à deux fins : Ou nous la mangeons, comme le blé dont on fait le pain, et alors cette vie de la plante devient notre nourriture, notre propre vie; ou bien nous la plantons et dans ce cas, la vie de la plante se reproduit et se multiplie. Sous ces deux aspects, la Parole de Dieu est une semence. La vie véritable ne se trouve qu'en Dieu. Mais cette vie ne peut nous être communiquée qu'en s'offrant à nous sous une forme qui nous permette de la saisir. C'est dans la Parole de Dieu que la vie de Dieu, que ses pensées, ses sentiments et sa puissance revêtent une forme pour se mettre à notre portée et passer en nous. Sa Parole est une semence de vie divine.

                    Elle nous est pain de vie et nourriture. Quand nous mangeons notre pain quotidien, notre corps absorbe la nourriture telle qu'elle a été préparée dans le grain de blé par la nature, par la terre et le soleil. Nous, nous l'assimilons si bien qu'il devient une partie de nous-mêmes et de notre vie.
     
                    Quand nous nous nourrissons de la Parole de Dieu, la vie divine entre aussi en nous et devient une partie de nous-mêmes, la vie de notre vie. Elle nous est aussi une semence. Les Paroles de Dieu se sèment dans le cœur, elles ont une vertu divine de reproduction et de multiplication.

                     La vie même que renferme chacune d'elles, la pensée de Dieu, ses dispositions à notre égard prennent racine dans le cœur du croyant et s'y développent. Les Paroles de Dieu sont ainsi les semences de la plénitude de la vie divine en nous.
     
                    Quand le Seigneur Jésus se fit homme, il se soumit en toutes choses à la Parole de Dieu. Sa mère la lui enseigna; les docteurs de Nazareth l'en instruisirent; par la méditation et la prière, par l'exercice de l'obéissance et de la foi, il fut amené à la comprendre et à se l'appliquer pendant ses années de préparation. La Parole du Père était pour le Fils la vie de son âme, et ce qu'il disait dans le désert était l'expression de son expérience : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». (Matthieu 4:4). Il savait ne pouvoir vivre qu'autant que la Parole lui apportait la vie du Père. Toute sa vie était une vie de foi qui dépendait de la Parole du Père. Elle ne lui tenait pas lieu du Père, mais elle était le canal qui lui communiquait la vie de Dieu; aussi son esprit et son cœur en étaient si pleins que toujours le Saint-Esprit trouvait en lui le texte biblique tout prêt à citer lorsqu'il venait lui en suggérer l'opportunité.

                      Enfant de Dieu, si vous voulez devenir un homme de Dieu d'une foi ferme, richement béni, et abondant en fruits à la gloire de Dieu, faites de la Parole de Dieu votre nourriture. Qu'elle habite en vous, qu'elle remplisse votre cœur, croyez-la, obéissez-lui. Ce n'est que par la foi et l'obéissance que la Parole peut entrer en nous. Écoutez-la jour après jour comme si elle sortait à l'instant même de la bouche de Dieu, pour s'adresser à vous. Qu'elle vous soit la Parole du Dieu vivant, le moyen dont il se sert pour se mettre en relation avec ses enfants et leur parler avec puissance de vie. Ne tirez ni de l'Église, ni des chrétiens qui vous entourent, vos convictions quant à la volonté de Dieu, quant à son œuvre et ses desseins à votre égard ou à l'égard du monde, mais puisez-les directement dans la Parole que vous adresse le Père, et comme Christ , vous pourrez aussi accomplir tout ce qui vous concerne dans les Écritures.
     
                    Christ se retrouvait souvent dans les Écritures, voyant là son image et sa ressemblance. Il s'attachait alors à accomplir ce qu'il y voyait écrit, puisant en elles une force nouvelle pour le travail le plus difficile aussi bien que pour les plus grandes souffrances. Partout il y trouvait écrit de la main de Dieu : Par la souffrance à la gloire. Aussi n'avait-il d'autre désir que celui d'être ce que le Père avait dit de lui, de faire correspondre sa vie au portrait que traçait de lui la Parole de Dieu.
     
                    Disciple de Jésus : dans les Écritures se trouve aussi ton portrait, le portrait de ce que le Père veut que tu sois. Cherche à en recevoir l'impression nette et profonde; tu en retireras une force surhumaine pour vaincre toute difficulté. Savoir que tout est ordonné de Dieu, pouvoir se dire : j'ai vu ce qui est écrit de moi dans le livre de Dieu, j'ai vu le portrait de ce que je dois être selon la décision de Dieu : voilà d'où naît la foi qui conquiert le monde.
     
                    Notre Seigneur Jésus retrouvait son image non seulement dans les institutions de la Bible, mais aussi dans les croyants de l'Ancien Testament : Moïse, Aaron, Josué, David et les prophètes étaient tous des types du Seigneur. Dans le Nouveau Testament c'est Jésus qui est le type des croyants. C'est lui qui nous offre l'exemple de ce que nous devons être ici-bas. Pour être « transformés à son image de gloire en gloire comme par l'esprit du Seigneur » (2 Corinthiens 3 : 18), il faut que nous contemplions cette image dans le miroir des Écritures ; pour que le Saint-Esprit fasse son œuvre en nous, il faut que nous voyons en Christ et dans chaque trait de sa vie la promesse de ce que nous pouvons devenir, nous aussi.

                    Heureux le chrétien qui sait le faire, qui non seulement a trouvé Jésus dans les Écritures, mais qui a vu en lui la promesse et l'exemple de ce qu'il doit être lui-même. Heureux le chrétien qui apprend du Saint-Esprit à ne pas s'arrêter aux interprétations humaines de l’Écriture, mais à recevoir avec simplicité ce qu'elles lui révèlent des plans de Dieu pour ses enfants. Enfant de Dieu, c'est selon les Écritures que Jésus-Christ vécut et qu'il mourut, c'est selon les Écritures qu'il ressuscita et c'est parce qu'il connaissait les Écritures et leur obéissait, qu'il lui fut possible d'accomplir tout ce que les Écritures disaient de sa vie et de sa passion ; aussi le Père fit pour lui tout ce que lui promettaient les Écritures. Toi, de même, adonne-toi sans partage à étudier dans les Écritures ce que Dieu dit et veut de toi. Que les Écritures où Jésus puisa chaque jour sa nourriture soient aussi ta nourriture quotidienne. Retourne chaque jour à la Parole de Dieu, avec la joyeuse confiance que par l'Esprit saint la Parole remplira son divin mandat à ton égard.

                    Chacune des paroles de Dieu est pleine de force et de vie. Sois donc certain que si tu cherches à user des Écritures comme Christ le faisait, elles seront aussi pour toi ce qu'elles étaient pour lui. Dieu a tracé dans sa Parole le plan de ta vie. Chaque jour tu en trouveras là quelque portion, et Dieu lui-même veillera à l'accomplir en toi, si, comme son Fils, tu veux en faire le but de ta vie. 
     
                    Seigneur, mon Dieu, je te remercie de ta précieuse Parole, divin miroir de toutes les vérités invisibles et éternelles. Je te remercie de ce que ta Parole me donne l'image de ton Fils qui est lui-même ton image, et qui est aussi, ô grâce ineffables mon image à moi. Je te remercie de ce que, regardant à lui, je vois ce que je puis être, moi aussi.
     
                    Ô mon Père, fais-moi bien comprendre de quelle bénédiction peut être pour moi ta Parole. Pour ton Fils, elle était ici-bas l'expression, de ta volonté, la communication de ta vie et de ta force, le moyen de s'entretenir avec toi. C'était en écoutant ta Parole, c'était en se soumettant à ce qu'elle lui disait, qu'il pouvait accomplir ta volonté. Que ta Parole soit tout cela pour moi aussi !
     
                    Veuille chaque jour l'éclairer pour moi de ton Saint-Esprit afin qu'elle me soit la Parole sortant de la bouche de Dieu, la voix de ta présence même s'adressant à moi. Que dans tout ce qu'elle me dira je sente que Dieu me donne là quelque chose de sa propre vie. Apprends-moi à la garder dans mon cœur comme une divine semence qui, au temps voulu, germera en moi pour reproduire dans toute sa réalité divine la vie qu'elle recelait, tandis que je n'avais d'abord su voir en elle que l'expression de la pensée. Enseigne-moi surtout, ô mon Dieu, à trouver en elle celui qui en est le centre et l'essence même, celui qui est la Parole éternelle, car le trouvant lui, et me sachant en lui, j'apprendrai, comme lui, à voir dans ta Parole ma nourriture et ma vie. Je te le demande, ô mon Dieu, au nom de Jésus-Christ. Amen.

à suivre...

samedi 28 avril 2018

(17) COMME CHRIST Andrew Murray Dans la prière.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(17)  Dans la prière.

« Le matin, comme il faisait encore fort obscur, s'étant levé, il sortit et s'en alla dans un lieu écarté, et il y priait. » Marc 1 : 35.

« Et il leur dit : Venez à l'écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de repos. » Marc 6 : 31.

                       C'est aussi dans sa vie de prière que mon Sauveur est mon Modèle. Jésus ne pouvait pas conserver la vie divine dans son âme sans se séparer souvent de l'homme pour se retrouver en communion avec son Père. Il en est de même de la vie divine qui habite en moi; elle a le même besoin de se séparer de l'homme pour se retremper, non seulement par courts instants, mais tout le temps nécessaire, dans la source de la vie, auprès du Père qui est aux cieux.
    
                   C'était au commencement du ministère de Jésus que se passait la scène dont ses disciples furent assez frappés pour l'écrire ensuite. Après une journée de travail et de miracles à Capernaüm (Marc 1 : 21-34) la foule augmente encore le soir. Toute la ville sort hors des portes. Les malades sont guéris et les démons chassés. Il est tard avant qu'ils puissent aller dormir; et au milieu de cette foule, comment trouver le temps, le recueillement nécessaire pour la prière? Aussi, le lendemain matin, quand ils se lèvent, Jésus est déjà sorti. Dans le silence de la nuit, il est allé chercher la solitude au désert, et quand ses disciples l'y découvrent, il prie encore.
     
                    Pourquoi donc mon Sauveur avait-il besoin de ces heures de prière? Ne connaissait-il pas cette prière silencieuse de l'âme qui s'élève à Dieu au milieu même des plus pressantes affaires? Le Père ne demeurait-il pas en lui? Ne jouissait-il pas dans le secret de son cœur d'une communion incessante avec lui? Oui, cette « vie cachée en Dieu » était bien sa vie ; mais, assujettie aux lois de l'humanité, cette vie spirituelle avait besoin de recourir sans cesse à la source même. La vie de Jésus était une vie de dépendance ; et plus elle était active et pure de tout alliage, moins elle pouvait se passer de rapports directs et constants avec le Père, de qui elle tirait son existence.
    
                    Quelle leçon pour tout chrétien ! Les rapports fréquents avec l'homme nous dissipent et menacent notre vie spirituelle ; ils nous replongent sous l'influence des choses visibles et temporelles. Rien ne saurait remplacer pour nous des rapports directs avec Dieu. Le travail, même au service de Dieu, nous épuise. Nous ne pouvons pas être en bénédiction aux autres sans que la vertu de Dieu passe de nous à eux, il faut donc que celle-ci nous soit renouvelée d'En-Haut.
    
                     C'est comme la manne au désert ; ce qui descend du ciel ne peut pas se conserver longtemps sur la terre, mais doit être renouvelé de jour en jour. Jésus-Christ nous l'enseigne par son exemple. Et moi aussi, j'ai besoin chaque jour d'être dans la retraite en communion avec mon Père. Ma vie est comme celle de Christ, une vie cachée dans le ciel en Dieu; il lui faut jour après jour le temps nécessaire pour être alimentée du haut du ciel, car c'est du ciel seul que peut venir la force de vivre d'une vie céleste sur la terre.
    
                    Et quelles étaient les prières qui occupaient si longtemps notre Seigneur ? Si je pouvais: l'entendre prier, comme j'apprendrais à prier moi-même ! Dieu soit loué, il nous est resté plus d'une de ses prières, afin que là aussi nous puissions suivre son exemple. Dans la prière sacerdotale (Jean 17), nous l'entendons parler à son Père comme si nous étions avec lui dans le calme et la profondeur des cieux; dans sa prière en Gethsémané, quelques heures plus tard, nous l'entendons crier à Dieu des abîmes de l'angoisse et des ténèbres. Ces deux prières, ne nous offrent-elles pas tout ce qui peut se trouver de plus élevé et de plus profond dans la communion de prière du Fils avec le Père ? L'une et l'autre de ces prières, nous disent comment Jésus s'adresse à Dieu. C'est chaque fois : Père! O mon Père! Tout le secret de la prière est là. Jésus savait qu'il était fils du Père qui l'aimait. Par ce mot il se place en face de son Père, dans la pleine lumière de son regard. Jouir de l'amour du Père, voilà pour lui ce qui faisait de la prière un impérieux besoin, ce qui en faisait aussi son plus grand bonheur. Qu'il en soit de même pour moi.  

                    Que ma prière soit avant tout le silence de l'adoration et de la foi, jusqu'à ce que Dieu se révèle à moi, et me donne par son Esprit l'assurance qu'il abaisse sur moi un regard de père. Celui qui dans sa prière n'a pas le temps de dire avec tranquillité d'âme : Abba, Père, en comprenant tout ce que renferme ce mot, perd la meilleure partie de la prière. C'est dans la prière que doit s'affirmer toujours plus ce témoignage de l'Esprit que nous sommes enfants de Dieu, que le Père se rapproche de nous et prend son plaisir en nous. « Si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous faisons ce qui lui est agréable ». (1 Jean 3 : 21, 22).
     
                   Dans ces deux prières je vois aussi ce que Jésus désirait : Que le Père fût glorifié Il dit : « Je t'ai glorifié. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie ». (Jean 17 : 4, 1). Voilà sans doute quel aura été l'esprit de chacune de ses prières, un entier renoncement à lui-même pour vivre uniquement selon la volonté du Père et à sa gloire. Toutes ses requêtes avaient pour objet la gloire de Dieu. En ceci aussi Jésus est mon modèle. Le même esprit doit dicter chacune de mes prières, m'enseignant à dire : Père, bénis ton enfant, et glorifie-toi en lui, pour que ton enfant puisse te glorifier !
     
                    Tout dans l'univers doit concourir à la gloire de Dieu. Le chrétien qu'anime cette pensée et qui se sert de la prière pour l'exprimer jusqu'à ce qu'il en soit tout pénétré acquerra une grande puissance de prière. Dans le ciel même notre Seigneur continue à nous dire : « Ce que vous demanderez en mon nom je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». (Jean 14 : 13). O mon âme, avant d'exposer à Dieu tes désirs, apprends tout d'abord de ton Sauveur à t'offrir « en oblation » et à n'avoir d'autre but que celui de glorifier Dieu.
     
                    Quand vous pourrez prier ainsi, vous éprouverez le vif désir, aussi bien que la pleine liberté, de demander au Père de vous rendre semblable à Christ dans chaque détail de l'exemple qu'il vous a laissé et dans chaque trait de son image, afin que Dieu en soit glorifié. Vous comprendrez aussi que c'est seulement dans la prière sans cesse renouvelée que l'âme acquiert le renoncement nécessaire pour vouloir que Dieu opère en elle tout ce qui sera à sa gloire. C'est parce que Jésus a consacré sa vie entière à glorifier son Père, qu'il a été digne d'être notre Médiateur, et qu'il a pu demander dans sa prière sacerdotale de si grandes bénédictions pour les siens. 

                     Apprenez comme Jésus à chercher uniquement la gloire de Dieu dans vos prières, et vous deviendrez ainsi un véritable intercesseur, qui pourra s'approcher du trône de grâce non seulement avec les requêtes qui le concernent, mais en présentant aussi pour d'autres cette « prière fervente du juste qui a une grande efficace », (Jacques 5 : 16). Après nous avoir enseigné à dire dans la prière dominicale : « Ta volonté soit faite », Jésus reprend ces mots pour les prononcer lui-même à Gethsémané parce qu'il a fallu qu'il fût « en toutes choses semblables à ses frères ». (Hébreux 2 : 17). Nous les recevons ainsi une seconde fois de lui, revêtus de la vertu de son intercession, afin que nous puissions les répéter dans le même esprit que lui. Vous aussi, vous deviendrez semblables à Christ en vous acquittant de cette intercession sacerdotale si nécessaire à l'unité et à la prospérité de l'Église, aussi bien qu'au salut des pécheurs.
     
                    Celui qui fait de la gloire de Dieu le principal objet de sa prière, aura aussi la force, si Dieu l'y appelle, de faire la prière de Gethsémané. Chaque prière de Christ était une prière d'intercession parce qu'il s'était donné pour nous. Tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il recevait était en vue de notre bien, aussi chacune de ses prières était-elle faite dans un esprit de sacrifice. Donnez-vous tout à Dieu pour le bien de vos semblables, et il en sera de vous comme de Jésus, car le sacrifice de soi, renouvelé dans les prières de chaque jour, est la seule préparation efficace pour ces heures de lutte où l'on est appelé à quelqu'un de ces renoncements particulièrement difficiles qui ne se font qu'avec angoisse et avec larmes. Quand on s'est consacré à Dieu, on reçoit de lui la force de renoncer à tout pour lui.
     
                    Ô mon frère ! Si toi et moi nous voulons ressembler à Jésus, nous devons contempler Jésus priant seul au désert. C'est là que nous découvrons le secret de sa vie merveilleuse. Ce qu'il faisait ensuite, ce qu'il disait aux hommes avait d'abord été dit avec le Père. En communion avec le Père, il recevait chaque jour de nouveau l'onction du Saint-Esprit. Celui qui veut marcher comme Jésus, doit commencer par le suivre dans la solitude. Dût-il lui en coûter le sacrifice du repos de la nuit, des affaires, du jour, ou de la société d'amis, il faut qu'il trouve le temps d'être seul avec le Père, Outre ses heures ordinaires de prière, il se sentira parfois irrésistiblement appelé à se retirer dans le sanctuaire et à ne le quitter qu'après avoir de nouveau reçu l'assurance que Dieu est son partage. Soit dans le secret du cabinet, derrière la porte fermée, soit dans la solitude du désert, il faut que chaque jour nous retrouvions Dieu pour renouveler notre communion avec lui. Si Christ en avait besoin, combien plus nous-mêmes. Ce qu'était pour lui ce moment de solitude, il le sera pour nous aussi.
     
                    Son baptême nous apprend ce qu'était pour lui la réponse du Père : « Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle comme une colombe; et il vint une voix du ciel qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir ». (Luc 3 : 22,). Oui, voilà ce que nous recueillerons, nous aussi, de la prière : le ciel ouvert, le baptême de l'Esprit, la voix du Père, l'assurance de son amour et de son plaisir à nous recevoir. Comme pour Jésus, de même pour nous. C'est d'en haut, c'est d'en haut que toutes ces grâces viendront répondre à nos prières.
     
                    Prier à l'écart comme Christ, c'est le secret de vivre en public comme Christ. Usons donc de nos merveilleux privilèges, de cette hardiesse de Christ pour nous présenter devant le Père, de cette liberté de Christ pour prier notre Dieu.
     
                    Ô Seigneur, tu m'as appelé et je t'ai suivi, voulant refléter ton image en toutes choses. Chaque jour je voudrais suivre tes traces, être conduit par toi partout où tu vas. Aujourd'hui je les ai trouvées humides de la rosée de la nuit et me conduisant au désert. Là je t'ai vu à genoux pendant des heures devant le Père. Là je t'ai entendu prier. Tu renonces à tout pour la gloire du Père, tu lui demandes tout, et tu attends, tu reçois tout de lui. Grave dans mon cœur ce que j'ai vu là : mon Sauveur se levant longtemps avant le jour, pour se mettre en communion avec son Père, pour demander et pour obtenir par la prière tout ce que requérait son travail de la journée.
  
                    Ô Seigneur, qui suis-je pour assister à tes entretiens avec Dieu? Qui suis-je pour que tu m'invites à prier comme toi? O mon Sauveur, du plus profond de mon cœur je te supplie d'éveiller en moi ce même et intense besoin de prière dans la retraite. Daigne me pénétrer de cette vérité que, pour moi comme pour toi, ma vie divine ne saurait atteindre tout son développement sans être en communion fréquente avec mon Père céleste, de telle sorte que mon âme demeure en vérité dans la lumière de sa face. Et puisse cette conviction éveiller en moi un si ardent désir d'obtenir cette grâce que je ne puisse avoir de repos jusqu'à ce que mon âme soit chaque jour de nouveau baptisée dans les flots de l'amour divin. Ô toi, mon Modèle et mon Intercesseur, enseigne-moi à prier comme toi. Amen.

à suivre....