samedi 28 avril 2018

(17) COMME CHRIST Andrew Murray Dans la prière.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

(17)  Dans la prière.

« Le matin, comme il faisait encore fort obscur, s'étant levé, il sortit et s'en alla dans un lieu écarté, et il y priait. » Marc 1 : 35.

« Et il leur dit : Venez à l'écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de repos. » Marc 6 : 31.

                       C'est aussi dans sa vie de prière que mon Sauveur est mon Modèle. Jésus ne pouvait pas conserver la vie divine dans son âme sans se séparer souvent de l'homme pour se retrouver en communion avec son Père. Il en est de même de la vie divine qui habite en moi; elle a le même besoin de se séparer de l'homme pour se retremper, non seulement par courts instants, mais tout le temps nécessaire, dans la source de la vie, auprès du Père qui est aux cieux.
    
                   C'était au commencement du ministère de Jésus que se passait la scène dont ses disciples furent assez frappés pour l'écrire ensuite. Après une journée de travail et de miracles à Capernaüm (Marc 1 : 21-34) la foule augmente encore le soir. Toute la ville sort hors des portes. Les malades sont guéris et les démons chassés. Il est tard avant qu'ils puissent aller dormir; et au milieu de cette foule, comment trouver le temps, le recueillement nécessaire pour la prière? Aussi, le lendemain matin, quand ils se lèvent, Jésus est déjà sorti. Dans le silence de la nuit, il est allé chercher la solitude au désert, et quand ses disciples l'y découvrent, il prie encore.
     
                    Pourquoi donc mon Sauveur avait-il besoin de ces heures de prière? Ne connaissait-il pas cette prière silencieuse de l'âme qui s'élève à Dieu au milieu même des plus pressantes affaires? Le Père ne demeurait-il pas en lui? Ne jouissait-il pas dans le secret de son cœur d'une communion incessante avec lui? Oui, cette « vie cachée en Dieu » était bien sa vie ; mais, assujettie aux lois de l'humanité, cette vie spirituelle avait besoin de recourir sans cesse à la source même. La vie de Jésus était une vie de dépendance ; et plus elle était active et pure de tout alliage, moins elle pouvait se passer de rapports directs et constants avec le Père, de qui elle tirait son existence.
    
                    Quelle leçon pour tout chrétien ! Les rapports fréquents avec l'homme nous dissipent et menacent notre vie spirituelle ; ils nous replongent sous l'influence des choses visibles et temporelles. Rien ne saurait remplacer pour nous des rapports directs avec Dieu. Le travail, même au service de Dieu, nous épuise. Nous ne pouvons pas être en bénédiction aux autres sans que la vertu de Dieu passe de nous à eux, il faut donc que celle-ci nous soit renouvelée d'En-Haut.
    
                     C'est comme la manne au désert ; ce qui descend du ciel ne peut pas se conserver longtemps sur la terre, mais doit être renouvelé de jour en jour. Jésus-Christ nous l'enseigne par son exemple. Et moi aussi, j'ai besoin chaque jour d'être dans la retraite en communion avec mon Père. Ma vie est comme celle de Christ, une vie cachée dans le ciel en Dieu; il lui faut jour après jour le temps nécessaire pour être alimentée du haut du ciel, car c'est du ciel seul que peut venir la force de vivre d'une vie céleste sur la terre.
    
                    Et quelles étaient les prières qui occupaient si longtemps notre Seigneur ? Si je pouvais: l'entendre prier, comme j'apprendrais à prier moi-même ! Dieu soit loué, il nous est resté plus d'une de ses prières, afin que là aussi nous puissions suivre son exemple. Dans la prière sacerdotale (Jean 17), nous l'entendons parler à son Père comme si nous étions avec lui dans le calme et la profondeur des cieux; dans sa prière en Gethsémané, quelques heures plus tard, nous l'entendons crier à Dieu des abîmes de l'angoisse et des ténèbres. Ces deux prières, ne nous offrent-elles pas tout ce qui peut se trouver de plus élevé et de plus profond dans la communion de prière du Fils avec le Père ? L'une et l'autre de ces prières, nous disent comment Jésus s'adresse à Dieu. C'est chaque fois : Père! O mon Père! Tout le secret de la prière est là. Jésus savait qu'il était fils du Père qui l'aimait. Par ce mot il se place en face de son Père, dans la pleine lumière de son regard. Jouir de l'amour du Père, voilà pour lui ce qui faisait de la prière un impérieux besoin, ce qui en faisait aussi son plus grand bonheur. Qu'il en soit de même pour moi.  

                    Que ma prière soit avant tout le silence de l'adoration et de la foi, jusqu'à ce que Dieu se révèle à moi, et me donne par son Esprit l'assurance qu'il abaisse sur moi un regard de père. Celui qui dans sa prière n'a pas le temps de dire avec tranquillité d'âme : Abba, Père, en comprenant tout ce que renferme ce mot, perd la meilleure partie de la prière. C'est dans la prière que doit s'affirmer toujours plus ce témoignage de l'Esprit que nous sommes enfants de Dieu, que le Père se rapproche de nous et prend son plaisir en nous. « Si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous faisons ce qui lui est agréable ». (1 Jean 3 : 21, 22).
     
                   Dans ces deux prières je vois aussi ce que Jésus désirait : Que le Père fût glorifié Il dit : « Je t'ai glorifié. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie ». (Jean 17 : 4, 1). Voilà sans doute quel aura été l'esprit de chacune de ses prières, un entier renoncement à lui-même pour vivre uniquement selon la volonté du Père et à sa gloire. Toutes ses requêtes avaient pour objet la gloire de Dieu. En ceci aussi Jésus est mon modèle. Le même esprit doit dicter chacune de mes prières, m'enseignant à dire : Père, bénis ton enfant, et glorifie-toi en lui, pour que ton enfant puisse te glorifier !
     
                    Tout dans l'univers doit concourir à la gloire de Dieu. Le chrétien qu'anime cette pensée et qui se sert de la prière pour l'exprimer jusqu'à ce qu'il en soit tout pénétré acquerra une grande puissance de prière. Dans le ciel même notre Seigneur continue à nous dire : « Ce que vous demanderez en mon nom je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». (Jean 14 : 13). O mon âme, avant d'exposer à Dieu tes désirs, apprends tout d'abord de ton Sauveur à t'offrir « en oblation » et à n'avoir d'autre but que celui de glorifier Dieu.
     
                    Quand vous pourrez prier ainsi, vous éprouverez le vif désir, aussi bien que la pleine liberté, de demander au Père de vous rendre semblable à Christ dans chaque détail de l'exemple qu'il vous a laissé et dans chaque trait de son image, afin que Dieu en soit glorifié. Vous comprendrez aussi que c'est seulement dans la prière sans cesse renouvelée que l'âme acquiert le renoncement nécessaire pour vouloir que Dieu opère en elle tout ce qui sera à sa gloire. C'est parce que Jésus a consacré sa vie entière à glorifier son Père, qu'il a été digne d'être notre Médiateur, et qu'il a pu demander dans sa prière sacerdotale de si grandes bénédictions pour les siens. 

                     Apprenez comme Jésus à chercher uniquement la gloire de Dieu dans vos prières, et vous deviendrez ainsi un véritable intercesseur, qui pourra s'approcher du trône de grâce non seulement avec les requêtes qui le concernent, mais en présentant aussi pour d'autres cette « prière fervente du juste qui a une grande efficace », (Jacques 5 : 16). Après nous avoir enseigné à dire dans la prière dominicale : « Ta volonté soit faite », Jésus reprend ces mots pour les prononcer lui-même à Gethsémané parce qu'il a fallu qu'il fût « en toutes choses semblables à ses frères ». (Hébreux 2 : 17). Nous les recevons ainsi une seconde fois de lui, revêtus de la vertu de son intercession, afin que nous puissions les répéter dans le même esprit que lui. Vous aussi, vous deviendrez semblables à Christ en vous acquittant de cette intercession sacerdotale si nécessaire à l'unité et à la prospérité de l'Église, aussi bien qu'au salut des pécheurs.
     
                    Celui qui fait de la gloire de Dieu le principal objet de sa prière, aura aussi la force, si Dieu l'y appelle, de faire la prière de Gethsémané. Chaque prière de Christ était une prière d'intercession parce qu'il s'était donné pour nous. Tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il recevait était en vue de notre bien, aussi chacune de ses prières était-elle faite dans un esprit de sacrifice. Donnez-vous tout à Dieu pour le bien de vos semblables, et il en sera de vous comme de Jésus, car le sacrifice de soi, renouvelé dans les prières de chaque jour, est la seule préparation efficace pour ces heures de lutte où l'on est appelé à quelqu'un de ces renoncements particulièrement difficiles qui ne se font qu'avec angoisse et avec larmes. Quand on s'est consacré à Dieu, on reçoit de lui la force de renoncer à tout pour lui.
     
                    Ô mon frère ! Si toi et moi nous voulons ressembler à Jésus, nous devons contempler Jésus priant seul au désert. C'est là que nous découvrons le secret de sa vie merveilleuse. Ce qu'il faisait ensuite, ce qu'il disait aux hommes avait d'abord été dit avec le Père. En communion avec le Père, il recevait chaque jour de nouveau l'onction du Saint-Esprit. Celui qui veut marcher comme Jésus, doit commencer par le suivre dans la solitude. Dût-il lui en coûter le sacrifice du repos de la nuit, des affaires, du jour, ou de la société d'amis, il faut qu'il trouve le temps d'être seul avec le Père, Outre ses heures ordinaires de prière, il se sentira parfois irrésistiblement appelé à se retirer dans le sanctuaire et à ne le quitter qu'après avoir de nouveau reçu l'assurance que Dieu est son partage. Soit dans le secret du cabinet, derrière la porte fermée, soit dans la solitude du désert, il faut que chaque jour nous retrouvions Dieu pour renouveler notre communion avec lui. Si Christ en avait besoin, combien plus nous-mêmes. Ce qu'était pour lui ce moment de solitude, il le sera pour nous aussi.
     
                    Son baptême nous apprend ce qu'était pour lui la réponse du Père : « Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle comme une colombe; et il vint une voix du ciel qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir ». (Luc 3 : 22,). Oui, voilà ce que nous recueillerons, nous aussi, de la prière : le ciel ouvert, le baptême de l'Esprit, la voix du Père, l'assurance de son amour et de son plaisir à nous recevoir. Comme pour Jésus, de même pour nous. C'est d'en haut, c'est d'en haut que toutes ces grâces viendront répondre à nos prières.
     
                    Prier à l'écart comme Christ, c'est le secret de vivre en public comme Christ. Usons donc de nos merveilleux privilèges, de cette hardiesse de Christ pour nous présenter devant le Père, de cette liberté de Christ pour prier notre Dieu.
     
                    Ô Seigneur, tu m'as appelé et je t'ai suivi, voulant refléter ton image en toutes choses. Chaque jour je voudrais suivre tes traces, être conduit par toi partout où tu vas. Aujourd'hui je les ai trouvées humides de la rosée de la nuit et me conduisant au désert. Là je t'ai vu à genoux pendant des heures devant le Père. Là je t'ai entendu prier. Tu renonces à tout pour la gloire du Père, tu lui demandes tout, et tu attends, tu reçois tout de lui. Grave dans mon cœur ce que j'ai vu là : mon Sauveur se levant longtemps avant le jour, pour se mettre en communion avec son Père, pour demander et pour obtenir par la prière tout ce que requérait son travail de la journée.
  
                    Ô Seigneur, qui suis-je pour assister à tes entretiens avec Dieu? Qui suis-je pour que tu m'invites à prier comme toi? O mon Sauveur, du plus profond de mon cœur je te supplie d'éveiller en moi ce même et intense besoin de prière dans la retraite. Daigne me pénétrer de cette vérité que, pour moi comme pour toi, ma vie divine ne saurait atteindre tout son développement sans être en communion fréquente avec mon Père céleste, de telle sorte que mon âme demeure en vérité dans la lumière de sa face. Et puisse cette conviction éveiller en moi un si ardent désir d'obtenir cette grâce que je ne puisse avoir de repos jusqu'à ce que mon âme soit chaque jour de nouveau baptisée dans les flots de l'amour divin. Ô toi, mon Modèle et mon Intercesseur, enseigne-moi à prier comme toi. Amen.

à suivre....

mercredi 25 avril 2018

(16) COMME CHRIST Andrew Murray Dans son amour.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
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(16)  Dans son amour.

« Je vous donne un commandement nouveau ; c'est que vous vous aimiez les uns les autres, que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. » Jean 13 : 34.

« C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. » Jean 15 : 12.

                     Comme : Nous commençons à comprendre quelque chose de tout ce que contient ce petit mot. Ce n'est plus le commandement d'une loi qui se borne à convaincre de péché et d'incapacité ; c'est un commandement nouveau sous une alliance nouvelle, établie sur de meilleures promesses. C'est le commandement de Celui qui pourvoit à tout, qui ne demande rien qu'il n'offre de donner, rien qu'il ne veuille faire lui-même en nous. « Comme je vous ai aimés » comme à chaque instant je répands sur vous mon amour par mon Saint-Esprit, aimez-vous aussi les uns les autres. C'est mon amour pour vous qui vous dira dans quelle mesure vous devez aimer, vous aussi, et qui vous donnera la force de le faire.
     
                  « Comme je vous ai aimés ». Voilà comment nous devons nous aimer mutuellement. Le véritable amour ne connaît pas de limites, il se donne entièrement. Il peut varier quant au moment et à l'opportunité de se montrer, néanmoins toujours il est complet et sans restriction.
     
               La plus grande gloire de l'amour divin est de réunir les deux personnes du Père et du Fils en un seul Être, l'un se confondant dans l'autre. Voilà quel est l'amour de Jésus pour nous. Lui, l'image du Père, nous aime comme son Père l'aime, et voilà jusqu'où doit s'élever aussi l'amour fraternel; il n'admet d'autre règle que celle d'aimer comme Dieu et comme Christ.
     
                    Celui qui veut être comme Christ ne doit pas hésiter à faire de cette vérité la règle de sa vie, il sait combien il est difficile, impossible même, d'aimer ceux de ses frères qui sont peu aimables, aussi avant de s'exposer à les rencontrer dans des circonstances qui pourraient mettre à l'épreuve son amour pour eux, il élève son cœur au Seigneur, puis, regardant à ses propres péchés, à sa propre indignité, il se demande : « Combien dois-tu à ton Maître ? » (Luc 16 : 5). Il se transporte au pied de la croix, et là il cherche à se rendre compte de quel amour Jésus l'a aimé. Il laisse resplendir dans son âme l'incommensurable amour de Celui qui est, dans le ciel, sa tête et son frère, cet amour divin qui ne cherche pas sa propre satisfaction, mais qui se donne entièrement. Il se consacre de nouveau au Seigneur, se mettant sur l'autel devant son Dieu, et lui disant : Comme tu m'as aimé, je veux aimer mes frères. En vertu de ton union avec Jésus et avec nous, par Jésus, il ne peut être question de faire autrement : je les aime comme Christ a aimé.
     
                    Oh ! si les chrétiens voulaient bien faire taire tous les raisonnements de leur propre cœur pour regarder à la loi que Jésus a promulguée par son exemple, ils en viendraient enfin à mieux comprendre l'impérieux devoir d'écouter les commandements de Dieu et de leur obéir.
     
                    Notre amour ne peut admettre d'autre mesure que celle de Christ, puisque c'est son amour qui fait la force du nôtre. L'amour de Christ n'est ni de l'idéalisme, ni du sentimentalisme, c'est réellement une puissance de vie divine. Tant que le chrétien ne le comprend pas, l'amour divin ne peut pas exercer en lui toute sa force, mais quand sa foi en vient à réaliser que l'amour de Christ est la présence même de Jésus en ses bien-aimés, il puise à cette source divine et en reçoit l'amour du Seigneur qui le contraint d'aimer comme lui.
     
                    L'amour de Christ nous apprend aussi de quelle manière doit se montrer notre amour pour nos frères. Il enseigne au disciple de Christ à être dans son petit cercle précisément ce qu'a été Jésus , à ne vivre que pour aimer et pour aider les autres. Paul demande pour les. Philippiens « que leur charité augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence ». (Philippiens 1 : 9). La charité n'embrasse pas de prime abord tout le travail qu'elle aura à faire, mais le croyant qui demande à Dieu que « sa charité augmente en connaissance », et qui, prend réellement l'exemple de Christ pour la règle de sa vie, verra peu à peu quelle grande et belle œuvre il lui sera donné d'accomplir. L'Église de Dieu, aussi bien que le monde, a un besoin inexprimable d'amour, de l'amour de Christ, et le chrétien qui veut obéir à cette parole du Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », devient une source de bénédiction et de vie pour tous ceux avec lesquels il se trouve en relation. La vie merveilleuse de Christ et sa mort également merveilleuse, ne peuvent s'expliquer que par son amour pour nous; c'est aussi l'amour divin qui fera des merveilles dans les enfants de Dieu « Voyez quel amour ! » « Voyez comme il aimait ». Voilà ce qu'on disait de l'amour du Père et de celui du Fils. Que ce soit là aussi ce qui fasse reconnaître les chrétiens. Déjà la vocation d'Abraham, Dieu manifeste sa volonté que nous soyons pour les autres ce qu'il est pour nous, posant ainsi ce grand principe de vie pour l'Église de Dieu : « Je te bénirai et tu seras bénédiction ». (Genèse 12 : 2). Si Dieu nous révèle ce qu'il est pour nous en nous disant : « Je vous ai aimés », son commandement. « Aimez-vous les uns les autres » nous apprend aussi ce que nous devons être entre nous. Soit donc dans les prédications, soit dans la vie pratique de l'Église, qu'il soit bien compris que le signe distinctif de tout vrai disciple de Christ, est d'aimer comme Christ a aimé.
     
                    Bien-aimés chrétiens, Jésus-Christ vous attend pour faire connaître par vous son amour au milieu de ceux qui vous entourent. Cet amour divin voudrait prendre possession de vous pour accomplir son œuvre sur la terre. Cédez à son influence. Offrez-vous sans réserve à lui servir de demeure. Honorez-le de votre confiance et soyez bien certains qu'il vous apprendra à aimer comme Jésus a aimé. Votre vie chrétienne doit porter le cachet de votre conformité avec Jésus, et celle-ci porte le cachet de l'amour. Ne perdez pas courage si vous ne réalisez pas tout de suite cette charité de Christ, mais retenez ferme ce commandement : « Aimez comme je vous ai aimés ».
     
                    Il faut du temps pour « croître en charité ». (1 Thessaloniciens. 3 : 12). Prenez donc le temps, dans le secret de votre cœur de contempler l'amour divin. Prenez le temps d'alimenter par la prière et la méditation le désir que vous avez déjà de le posséder, jusqu'à ce qu'il devienne en vous une flamme vive. Prenez le temps de regarder autour de vous en pensant de tous et de chacun, quels qu'ils soient et quoi qu'il arrive : Il faut que je les aime. Prenez le temps de vous rendre compte que vous êtes un avec le Seigneur et réprimez toute crainte de ne pouvoir parvenir à aimer comme lui, en vous souvenant de ces mots : « C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés ». Chrétiens, prenez le temps d'être en communion avec Jésus, le modèle de la charité, et alors vous obéirez joyeusement au commandement d'aimer comme lui.
   
                    Seigneur Jésus, toi qui m'as tellement aimé, et qui me commandes à présent d'aimer comme toi, vois, je suis à tes pieds. C'est avec joie que je voudrais accueillir tes commandements et aller par ta force manifester ton amour à tous.
     
                    Avec ta force, ô mon Dieu, veuille donc me révéler ton amour. Inonde mon cœur de ton amour par ton Saint-Esprit. Fais-moi éprouver à chaque instant que je suis aimé de Dieu, moi aussi. Seigneur, fais-moi comprendre que je puis aimer, non pas par moi-même, mais par ton amour en moi. Tu vis en moi. Ton Esprit demeure et agit en moi. De toi déborde en moi l'amour dont je puis aimer les autres. Tu demandes seulement de moi que je comprenne, que j'accepte ma vocation, et que je consente à vivre comme tu as vécu. Tu voudrais que je tinsse ma vieille nature égoïste et dure pour avoir été crucifiée et que, par la foi, je fusse prêt à faire ce que tu commandes.
     
                    Seigneur, je le veux aussi. Par ta force, Seigneur, je veux vivre désormais en aimant comme tu m’as aimé» Amen. 

à suivre....


lundi 23 avril 2018

(15) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa dépendance du Père.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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 15  Dans sa dépendance du Père.

« En vérité, en vérité, je vous dis que le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne le voie faire au Père, car tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait. Et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'admiration. » Jean 5 : 19, 20.

« Je connais mes brebis et je suis connu d'elles comme mon Père me connaît et que je connais mon Père. » Jean 10 : 15.

                     Notre relation avec Jésus est exactement la contre-partie de sa relation avec le Père ; les paroles dont il se sert pour rendre ses rapports avec le Père, se trouvent donc vraies pour nous aussi. Dans le cinquième chapitre de l’Évangile de Jean, Jésus décrit les rapports d'un père avec son fils; il nous parle ainsi, soit de ses rapports de Fils unique de Dieu avec son Père, soit des rapports qui existent entre Dieu et chacun de ceux qui, par Jésus et en lui, sont « appelés enfants de Dieu ». (1 Jean 3:1).
     
               Nous ne saurions mieux saisir la vérité et la force de cette comparaison qu'en nous représentant Jésus avec son père terrestre, dans l'atelier du charpentier qui lui enseigne son métier. La première chose qui frappe est son entière dépendance. « Le Fils ne fait rien de lui-même, à moins qu'il ne le voie faire au Père ». Puis son obéissance à imiter son père : « Car, tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement ». Puis aussi l'affectueuse intimité à laquelle l'admet son père, ne lui cachant aucun de ses secrets. « Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait ». Cette obéissance, cette dépendance du fils, aussi bien que l'affectueux enseignement de son père, promettent un développement qui le conduira à de plus grandes œuvres encore ; peu à peu le fils en viendra à faire tout ce que fait son père lui-même. « Il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'admiration ».
     
                    Nous avons là un reflet des rapports de Dieu le Père avec son Fils pendant l'humanité de Jésus. Si Jésus a réellement été assujetti à la nature humaine, si nous devons voir en Christ notre Modèle, nous devons croire sans réserve ce qu'il nous révèle ici de sa vie intime. Tout ce qu'il nous en dit est littéralement vrai. Sa dépendance à chaque instant de sa vie fut absolument et positivement qu'il nous la dépeint : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne le voie faire au Père » il ne regardait pas comme une humiliation de recevoir ses ordres. Se laisser guider et conduire comme un enfant par son père était au contraire son plus grand bonheur. Par là, il se savait tenu d'obéir strictement, soit par ses paroles, soit par ses actes, à tout ce que le Père lui montrait, « Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement ».
     
                    Nous en avons la preuve dans le soin extrême que mettait Jésus à suivre en toutes choses l’Écriture sainte. Dans sa passion, il veut tout supporter, afin que l’Écriture soit accomplie. C'est pour cela aussi qu'il passait la nuit à prier; en prolongeant ces heures de prière, il présente au Père ses pensées, et il attend sa réponse, afin de connaître la volonté du Père. Jamais enfant dans son ignorance, jamais esclave dans sa servitude ne fut si attentif à observer ce qu'avait dit son père, ou son maître, que ne l'était notre Seigneur Jésus à suivre les directions de son Père céleste. Aussi, le Père ne lui cachait rien. Son entière dépendance et son constant désir d'apprendre obtenaient en retour la communication de tous les secrets du Père, « car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'admiration ». Le Père a son plan pour le Fils, il veut que par lui la vie divine se manifeste dans les conditions de la vie humaine. Ce plan fut peu à peu révélé au Fils jusqu'à ce que tout fût accompli.
     
                    Croyant, ce n'est pas seulement pour le Fils unique du Père qu'un plan de vie terrestre a été tracé, c'est aussi pour chacun des enfants de Dieu, et selon que nous vivrons plus ou moins dans la dépendance du Père, notre vie sera plus ou moins d'accord avec ce plan. Plus le croyant se placera, comme le Fils, dans une entière dépendance, ne faisant que ce qu'il voit faire au Père, puis dans une entière obéissance, faisant tout ce que le Père fait, plus aussi s'accomplira en lui cette promesse : « le Père lui montre tout ce qu'il fait, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci ». Comme Christ ! Cette parole nous appelle à une vie conforme à celle du Fils dans sa dépendance du Père. Chacun, de nous est appelé à vivre ainsi. Pour vivre de cette vie de dépendance du Père., il faut avant tout avoir la ferme assurance qu'il nous fera connaître sa volonté. Je pense que c'est là ce qui arrête plus d'un croyant. Nous ne pouvons pas croire que le Seigneur veuille s'occuper autant de nous qu'il veuille prendre la peine, chaque jour, de nous faire connaître sa volonté précisément comme il le faisait à l'égard de Jésus.
     
                    Chrétien, tu as plus de valeur aux yeux du Père que tu ne le crois. Tu vaux tout le prix qu'il a payé pour toi. Ce prix est le sang de son Fils; par conséquent, il attache la plus grande importance au moindre détail de ce qui te concerne, et il veut te guider même dans ce qui te paraît le plus insignifiant.
    
                    Il veut avoir avec toi des rapports plus étroits et plus soutenus que tu ne peux te le figurer. Il peut se servir de toi pour sa gloire, il peut faire de toi quelque chose de bien plus grand que tu ne sais le comprendre. Le Père aime son enfant et lui montre ce qu'il fait. Il l'a fait pour Jésus, il le fera pour nous aussi. Pour être enseigné de lui, il suffit de s'abandonner à lui, et alors, par le Saint-Esprit, il donne tout le nécessaire. Sans nous tirer de notre milieu, le Père peut nous rendre si conformes à l'image de Christ, que nous en devenions bénédiction et joie pour tous. Que notre incrédulité ne nous empêche plus de croire à l'amour et aux compassions de Dieu, de compter sur la direction du Père en toutes choses.
     
                   Que votre répugnance à vous soumettre ne vous arrête pas non plus. C'est souvent là aussi un grand obstacle. Le désir d'indépendance fut la tentation du paradis, c'est encore la tentation qui assaille tout cœur humain. Il nous semble dur de n'être rien, de ne rien pouvoir, de ne rien vouloir.
     
                     Et pourtant quelle bénédiction il y a là! Cette dépendance nous met en communion avec Dieu et alors se réalise, pour nous, comme pour Jésus, cette promesse : « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait ». Cette dépendance nous enlève tout souci, toute responsabilité, puisque nous n'avons plus qu'à obéir. Elle nous donne aussi une grande force de volonté, puisque nous savons que « Dieu produit en nous le vouloir et le faire ». (Philippiens 2: 13). Elle nous donne enfin l'assurance de réussir dans notre travail, puisque nous avons laissé Dieu en prendre le soin.
     
                    Mon frère, si jusqu'à présent vous n'avez encore su que peu de chose de cette vie de dépendance volontaire et de simple obéissance, commencez dès aujourd'hui à suivre l'exemple de votre Sauveur. Il veut vivre lui-même en vous, et répéter en vous ce qu'il a été sur la terre ; il n'attend que votre acquiescement pour le faire. Offrez-vous donc au Père aujourd'hui même, selon l'exemple de son Fils unique, pour ne plus vouloir faire que ce que le Père vous montrera. Attachez vos regards sur Jésus qui vous est à la fois le modèle et la promesse de ce que vous serez. Adorez celui qui s'est fait humble pour vous, et qui vous a montré combien la vie de dépendance peut être bénie.
     
                    Heureuse dépendance! C'est bien là la position qui nous convient à l'égard d'un tel Dieu. Elle lui rend la gloire qui lui est due; elle maintient notre âme en paix et en repos, remettant à Dieu le souci de tout; elle garde notre esprit dans le calme habituel qui le prépare à recevoir les enseignements du Père et a en profiter; elle nous fait entrer en communion plus intime avec lui, et nous apprend à connaître toujours mieux sa volonté. Heureuse dépendance, qui fut celle du Fils ici-bas! C'est bien là ce que désire aussi mon âme.
     
                    Ô mon Père, plus je considère l'image de ton Fils, plus aussi je vois l'état de ruine de ma propre nature, et combien le péché m'a séparé de toi. Dépendre de toi! Se confier pour toutes choses en un Dieu tel que toi, si sage, si bon, si riche et si puissant ! Se peut-il rien de plus heureux? Mais hélas! rien n'est plus difficile! Nous préférons dépendre de notre propre folie plutôt que de dépendre du Dieu de gloire. Tes enfants mêmes, ô mon Père, trouvent qu'il est bien dur, bien difficile d'abandonner leurs propres vues, leur propre volonté pour croire que le vrai bonheur ne se trouve que dans une absolue dépendance de toi en toutes choses et jusque dans les moindres détails.
     
                    Seigneur, avec humilité, je te prie de me faire bien saisir tout cela. Celui qui m'a acquis la félicité éternelle au prix de son sang, m'a montré par sa propre vie en quoi consiste cette félicité. Je sais qu'à présent il veut me conduire et me garder. O mon Père, en ton Fils je m'abandonne à toi pour que tu m'apprennes à ne rien faire de moi-même, mais à ne faire, comme Jésus, que ce que je vois faire au Père. Mon Père, tu veux m'enseigner, comme tu l'as fait pour ton Fils premier-né. Pour l'amour de lui tu me montreras à moi aussi ce qu'est sa volonté. Amen.

à suivre.....


vendredi 20 avril 2018

(14) COMME CHRIST Andrew Murray Un avec le Père.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
 Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

14  un avec le Père

« Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous...afin que tous soient un comme toi, ô Père, tu es en moi et moi en toi; afin qu'ils soient aussi un en nous, pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé- Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les aimes comme tu m'as aimé.» Jean 17 :11, 21, 22. 

                      Quel trésor inexprimable que cette prière sacerdotale ! Nous avons là le cœur de Jésus exposant à nos regards ce que son amour souhaite pour nous. Nous avons là le ciel ouvert, nous entendons là ce que notre Intercesseur demande sans cesse pour nous, ce qu’il obtient du Père pour nous.

                   Dans cette prière, l'union mutuelle des croyants tient plus de place que tout le reste. C'est la principale requête de Jésus pour tous ceux qui croiront plus tard. (Vers. 20-26). Trois fois il demande qu'ils soient unis entre eux.
     
                    Le Seigneur nous dit clairement pourquoi il le désire autant : parce que c'est là pour le monde la seule preuve convaincante que le Père l'a envoyé. Malgré tout son aveuglement, le monde voit bien que l'égoïsme est une malédiction qui vient du péché ; aussi les enfants de Dieu n'avancent guère à lui parler de leur nouvelle naissance, de leur bonheur et des merveilles opérées au nom de Jésus, ou à vouloir lui prouver la vérité des Écritures; mais quand le monde voit une Église d'où l'égoïsme est banni, il y reconnaît la mission divine de Christ, car lui seul peut opérer le miracle qu'offre une communauté d'hommes s'aimant vraiment et cordialement entre eux.

                    Trois fois le Seigneur présente cette union comme le reflet de sa propre union avec son Père. Il savait que c'était là la perfection de la divinité : le Père et le Fils, deux personnes séparées et pourtant parfaitement unies par le Saint-Esprit. Pour ses fidèles, il ne peut rien souhaiter de plus élevé, de plus excellent, que d'être avec lui et en lui, unis entre eux, comme lui et le Père le sont.
     
                   L'intercession du Seigneur Jésus est toute-puissante. Ce qu'il demande, il le reçoit de son Père. Mais, hélas ! la grâce qui descend d'en haut ne trouve aucun accès dans les cœurs dont la porte n'est pas encore ouverte, et où il n'y a pas de place pour la recevoir. Combien de croyants n'ont pas même le désir d'être unis entre eux comme le sont le Père et le Fils ! Nous sommes si accoutumés à notre vie d'égoïsme, ou d'amour très limité, que souvent nous ne désirons pas cet amour plus parfait, et que nous l'ajournons au moment de notre réunion dans le ciel. Et pourtant c'était bien de notre vie terrestre que parlait le Seigneur lorsque deux fois il a dit : « afin que le monde sache ».
     
                    « Afin qu'ils soient un comme nous sommes un ». Il faut que l'Église se réveille pour comprendre et apprécier cette prière à sa juste valeur. Quelques personnes veulent voir dans cette union le lien mystique qui réunit, malgré leurs divisions extérieures, tous les croyants animés de la même vie spirituelle, mais ce n'est pas là ce qu'entend le Seigneur. Il parle de quelque chose que le monde puisse voir, de quelque chose de semblable à l'union qui existe entre Dieu le Père et Dieu le Fils. Il faut que cette vie mystique, commune à tous, se manifeste par leur amour mutuel. Ce n'est que lorsque les croyants, trop divisés en petits groupes restreints, ne se priveront plus de rapports fraternels avec tous les enfants de Dieu qui les entourent; ce n'est que lorsqu'ils verront leur plus simple devoir à s'aimer les uns les autres comme Christ nous aime et comme il est aime de son Père ; ce n'est que lorsqu'ils crieront à Dieu, demandant que le Saint-Esprit réalise en eux cette union de vie et d'amour, que l’on pourra espérer quelque changement. Le feu se communiquera alors d'une congrégation à l'autre, jusqu'à ce que tous ceux qui veulent réellement faire la volonté de Dieu, se consacrent à une vie de charité mutuelle, s'aimant entre eux de l'amour de Dieu.
     
                    Et qu'avons-nous à faire pour hâter ce jour-là ? Que chacun de ceux qui prennent au sérieux ces mots du Maître : «Afin que vous fassiez comme je vous ai fait » (Jean 13 : 24), se mette aussitôt à l’œuvre dans le milieu où il se trouve. Quelque faibles ou languissants, quelque pervers ou difficiles à supporter que puissent être autour de lui les membres du corps de Christ, que ses rapports avec eux soient ceux de la charité. Qu'ils le veuillent ou non, qu'il soit bien ou mal reçu par eux, n'importe, qu'il persévère, lui, à les aimer de l'amour de Christ. Oui, les aimer comme Christ les aime, tel doit être le but de sa vie ; et cet amour finira par trouver écho dans quelques cœurs, par éveiller en eux aussi le désir de plus d'union et de charité.
     
                    Mais ici quelle incapacité le croyant découvrira en lui. Il verra bientôt que ses efforts ne sauraient y suffire, qu'il ne saurait atteindre si haut sans une entière consécration de tout son être à Dieu. Il devra apprendre que, pour aimer comme Christ, il faut vivre de la vie de Christ, il devra apprendre aussi et tout de nouveau que Christ veut être, dans toute l'étendue du terme, la vie de ceux qui osent se confier en lui. Ceux qui ne peuvent pas se confier pleinement en lui ne peuvent pas non plus aimer pleinement.
     
                    Croyants, écoutez une fois de plus combien il est simple et facile de réaliser cette vie-là. Reconnaissez aussi que vous êtes incapables de le faire, même au moindre degré; et croyez que Christ vous attend, que lui-même vous rendra capables de remplir cette vocation aussitôt que vous vous donnerez à lui sans réserve. Absolument incapables de rien faire par vos propres forces, livrez vous entièrement au Seigneur pour qu'il « produise en vous et la volonté et 1’exécution ». (Philippiens 2 :13). Comptez sur lui avec une foi implicite, comptez sur la puissance de son intercession pour réaliser en vous ce qu'il a demandé pour vous à son Père. Oui, comptez sur celui qui a dit au Père : «toi en moi et moi en eux, afin qu'ils soient un comme nous sommes un » ; comptez sur lui pour manifester sa vie même en vous par sa toute-puissance divine. Quand vous serez animés de sa vie, il vous sera possible d'aimer de son amour.
     
                    Amis chrétiens, l'union de Christ avec le Père est notre modèle; comme le Père et le Fils, nous aussi, nous devons être un entre nous. Aimons-nous donc les uns les autres, servons-nous, supportons-nous, aidons-nous, vivons les uns pour les autres. Pour tout cela, notre amour est trop restreint, trop limité; mais prions Christ de nous donner son amour, afin que nous puissions aimer nos semblables. Cet amour divin répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit nous rapprochera si bien les uns des autres, qu'enfin le monde croira que le Père a envoyé Christ et que Christ nous a donné la véritable vie, le véritable amour du ciel.
   
                    Père saint, nous savons à présent quelle est la prière que te présente continuellement celui qui est « toujours vivant pour intercéder pour nous ». (Hébreux 7 : 25). Il te demande la parfaite union de ses disciples entre eux. Père, nous aussi, nous voudrions crier à toi pour implorer cette grâce. Hélas! Que ton Église est divisée ! Ce ne sont pas les divisions de langage ou de pays que nous déplorons, ni même les différences de doctrine et d'enseignement ; c'est, Seigneur, le manque d'union, de cette union d'esprit et de cœur par laquelle ton Église pourrait convaincre le monde qu'elle est du ciel.
     
                    Ô Seigneur ! avec une profonde humiliation nous te confessons la froideur, l'égoïsme, la défiance et l'amertume qui se voient encore parfois parmi tes enfants. Nous te confessons combien nous manquons, chacun de nous, de cet amour fervent et habituel auquel tu nous appelles ! Oh ! pardonne-nous selon ta miséricorde !
     
                   Seigneur Dieu, viens au secours de ton Église. C'est en ayant un même esprit que nous pourrons reconnaître et montrer notre union en un même Dieu. Que ton Saint-Esprit agisse puissamment au milieu des croyants pour les amener à être un entre eux. Que partout où se réunissent les enfants de Dieu, ils sentent l'indispensable nécessité d'une étroite union dans l'amour de Jésus. Que mon cœur aussi soit délivré de son égoïsme et qu'il réalise dans une sincère communion avec tes enfants que tous ensemble nous sommes un comme toi, notre Père, et Jésus, ton Fils, vous êtes un. Amen

à suivre.......


mercredi 18 avril 2018

(13) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa pitié.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(13) Dans sa pitié.

« Alors Jésus dit : J'ai pitié de cette multitude. » Mathieu 15 : 32.

« Ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme j'avais eu pitié de toi? » Mathieu. 48 : 33.

                     Dans trois occasions différentes? Matthieu nous dit que notre Seigneur fut ému de pitié pour la multitude. Toute sa vie a témoigné de la compassion avec laquelle il avait dès l'éternité regardé le pécheur, aussi bien que de sa sympathie pour toutes les souffrances de l'humanité. Il était bien en ceci le reflet du Dieu des miséricordes, du Père qui, « touché de compassion pour son fils prodigue, se jette à son cou et le baise ». (Luc 15 : 20).
    
                    Cette compassion du Seigneur Jésus nous montre bien que ce n'était pas seulement par devoir et par contrainte qu'il faisait la volonté de Dieu, mais que cette volonté divine était la sienne aussi, qu'elle était ainsi le mobile et la règle de tous ses sentiments, de toutes ses actions.
     
                 Après avoir dit : « Je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé », il ajoute aussitôt: « Or, c'est ici la volonté du Père qui m'a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. C'est ici la volonté de celui qui m'a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ». (Jean 6 : 39). Pour le Seigneur Jésus, la volonté de Dieu ne consistait, pas seulement en telle défense ou tel commandement. Non; pénétrant le sens intime de la volonté de Dieu, il savait que son but était de donner la vie éternelle aux pécheurs perdus. C'est parce que « Dieu est amour » que sa volonté a été de donner libre cours à son amour pour le salut des pécheurs ; et c'est pour accomplir cette volonté-là de notre Dieu que le Seigneur Jésus est descendu sur la terre. Il ne l'a pas fait dans un esprit servile et pour obéir à une volonté étrangère à la sienne, mais par sa vie individuelle, par tous les traits de son caractère, il a prouvé que cette volonté et cet amour du Père l'animaient lui aussi. Non seulement sa mort à Golgotha, mais sa pitié pour tous les malheureux, mais ses rapports d'affection avec eux prouvaient que la volonté du Père était Véritablement sa volonté à lui. De toute façons Il montrait que la vie n'avait de valeur pour lui qu'autant qu'elle lui donnait l'occasion d'accomplir la Volonté de Son Père.
    
                    Bien-aimés disciples de Christ, Vous qui Vous êtes consacrés à suivre l'exemple du Seigneur, que la volonté du Père vous soit ce qu'elle était pour le Fils. La volonté du Père, quant à la mission de son Fils, était de manifester et de faire triompher ses compassions divines en sauvant les pécheurs perdus. Jésus ne pouvait accomplir cette volonté qu'en ressentant lui-même cette compassion. A présent, la volonté de Dieu demande aussi de nous ce qu'elle demandait de Jésus, de sauver ceux qui périssent» Impossible à nous d'accomplir cette volonté, sans avoir aussi cette compassion de notre Dieu se manifestant dans l'ensemble et les détails de notre vie.
    
                    Ne nous bornons pas, pour faire la volonté de Dieu, à éviter ce qu'il défend, ou à faire ce qu'il commande, mais qu'elle consiste pour nous à avoir pour le pécheur les mêmes sentiments que Dieu a eus lui-même, à ne vivre que pour cela. En nous dévouant entièrement à chacun des pauvres pécheurs qui nous entourent, en allant à leur secours avec amour, nous prouverons que réellement la volonté de Dieu est devenue notre volonté à nous aussi. Puisque nous avons pour Père le Dieu pitoyable, et pour vie le Christ plein de compassion, rien de plus juste que l'ordre donné à tout chrétien, d'avoir une vie de dévouement à ses semblables.
     
                    La compassion est cet esprit de charité qu'éveille la vue de la misère, ou du péché. Que d'occasions chaque jour: de pratiquer cette vertu céleste et qu'il en est besoin dans un monde si rempli de misère et de péché ! Il faut donc que, soit par la prière, soit par la pratique, le chrétien entretienne en lui ces sentiments de compassion qui sont un des plus beaux traits de sa ressemblance avec son Maître. L'amour éternel cherche à se répandre pour sauver ceux qui périssent. Il demande des vaisseaux qu'il puisse remplir de cet amour divin et envoyer parmi ceux qui courent à leur mort, afin qu'ils vivent à jamais. Il demande des cœurs qu'Il puisse remplir de tendres compassions, des cœurs qui soient heureux de faire connaître les compassions de Dieu, heureux de vivre uniquement pour sauver les pécheurs. O mon frère, la compassion divine qui a eu pitié de toi, t'appelle, toi aussi qui as trouvé grâce, à laisser remplir ton cœur de son amour.
     
                    Elle veut faire de toi aussi un témoin de l'amour de Dieu par les compassions que tu auras pour tous ceux dont tu es entouré.
     
                 Que d'occasions tout à l'entour de nous d'exercer notre compassion ! Que de besoins matériels ! Les pauvres, les malades, les veuves, les orphelins, les âmes angoissées et découragées que rien ne console mieux qu'un cœur pitoyable. Tous ceux-là vivent au milieu de chrétiens, et pourtant, à les entendre, ils trouvent souvent plus de sympathie à leurs maux chez les enfants du monde que chez les gens trop uniquement préoccupés de leur propre salut. O frères, demandez à Dieu un cœur pitoyable, toujours prêt à être l'instrument de la compassion de Dieu. C'est la tendre sympathie de Jésus qui lui attirait les foules sur la terre, et, encore à présent, c'est cette même tendre sympathie qui, plus que toute autre chose, amènera des âmes à vous et à votre Maître. (Voir la note ).
     
                     Et que de misères spirituelles de tous côtés! Ici, c'est un riche, pauvre des biens spirituels ; là, un jeune homme qui se perd, ou bien quelque ivrogne, quelque malheureux au désespoir. Peut-être aussi n'est-ce rien de tout cela ; ce sont seulement des mondains enlacés par les folies et les vanités du monde. Que de fois on entend parler d'eux avec une froide indifférence, ou porter sur leur compte des jugements sévères. Il manque là un cœur pitoyable.
     
                    La compassion sait que sa place est auprès des plus profondes misères, et que c'est précisément là que Dieu la veut. La compassion ne se décourage pas, ne se désespère pas, elle ne se laisse pas rebuter, car c'est l'amour dévoué de Christ qui l'inspire.
    
                    Le chrétien ne limite pas ses compassions à son propre petit cercle ; son cœur est plus large, car son Maître lui a assigné pour champ de travail tout le monde païen. Il cherche à se rendre compte des circonstances des païens, il porte leurs difficultés dans son cœur et contribue à les encourir; Qu’il soit près ou loin d'eux, qu'il soit lui-même témoin de leur dégradation ou qu’il en entende seulement parler, il se souvient qu'il vit uniquement pour accomplir la volonté de Dieu, en ayant pitié de ceux qui périssent et en cherchant à les sauver.
    
                    Comme Christ dans ses compassions! Faisons de ces mots notre devise. Après avoir raconté la parabole du Samaritain qui, ému de pitié, secourut le pauvre blessé, le Seigneur ajoute : « Va, et fais de même ». (Luc 10 : 37). «Afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». (Jean 13 : 15). Nous qui devons tout à ses compassions, nous qui nous disons ses disciples, qui voulons suivre ses traces et porter son image, montrons aussi cette même compassion pour tous. Nous le pouvons, il vit en nous et son Esprit agit en nous. Avec prière, avec une foi ferme, voyons dans l'exemple qu'il nous a donné, le gage de ce que nous pouvons être. Quelle joie pour Jésus quand il nous voit prêt non seulement à recevoir pour nous-même l'effet de sa compassion, mais aussi à la faire connaître à d'autres. Et pour nous, quelle joie inexprimable d'avoir un cœur comme celui de Christ, plein de compassion et de miséricorde.
     
                    Ô mon Dieu, ma vocation devient presque trop élevée. C'est donc jusque dans tes compassions et ton amour que je dois te suivre, que je dois t'imiter et reproduire ce que fut ta vie. C'est par la compassion qui me portera à soulager toute misère physique et spirituelle, c'est par la douce et sympathique charité qui prouvera aux pécheurs mon désir de leur être en bénédiction, que le monde doit se former quelque idée de tes compassions à toi ! Miséricordieux Sauveur, pardonne-moi d'avoir si peu réalisé tout cela dans ma vie. Puissant Rédempteur, que ta compassion ne se borne pas à me sauver, mais qu'elle prenne si bien possession de moi, habitant si continuellement en moi, qu'elle devienne le souffle même et la joie de ma vie. Que la compassion que tu as eue de moi devienne en moi une source jaillissante de compassion pour les autres. Seigneur Jésus ! je sais que tu ne peux m'accorder cette grâce qu'à la condition que je renonce à moi-même, à tout effort de ma part pour diriger et sanctifier ma vie, et que je te laisse, toi, Seigneur, vivre en moi et devenir ma vie. O Dieu de miséricorde ! je m'abandonne à toi. Tu as droit à me posséder, toi seul. Rien de plus nécessaire et de plus précieux pour moi que tes compassions !
     
                    Quoi de plus heureux pour moi que de te ressembler ! Seigneur! Me voici. J'ai la confiance que tu m'apprendras toi-même à obéir à cette parole : « Ne te fallait-il pas avoir pitié comme j'avais eu pitié de toi? » C'est avec cette confiance que je vais sortir aujourd'hui même pour trouver dans mes rapports avec les autres l'occasion de montrer combien tu m'as aimé. Avec cette confiance en toi, Seigneur, le grand but de ma vie sera de te gagner des âmes. Amen.

                    Le mal ne peut être surmonté que par un dévouement tout individuel et effectif; jamais il ne le sera par une charité qui se tient à distance. « Vous êtes le sel de la terre », a dit Jésus : Vous aussi, vous l'êtes, vous-même, tel que vous êtes, et dans le milieu où vous vous trouvez. En tout lieu, à chaque instant, il faut que de vous et de votre présence émane une influence sanctifiante. C'est Christ lui-même qui est la vie et la lumière. Dans tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, tout ce qu'il souffre, c'est lui-même que nous trouvons. Impossible de rien séparer de sa personne, sans la voir s'évanouir et disparaître. Et pourtant l'erreur fondamentale de notre christianisme moderne est de vouloir séparer les paroles de Christ et les œuvres de Christ de sa personne même. Il en résulte pour un grand nombre de croyants que, malgré tout ce qu'ils font comme chrétiens, ils n'ont jamais encore trouvé Christ lui-même. Plusieurs de ceux qui ont foi en ses souffrances et en ses mérites, ne peuvent ni demeurer en communion avec lui, ni suivre fidèlement ses traces. Christ fit sa demeure non seulement de Cana en Galilée, mais encore de Gethsémané, et plus tard du Calvaire.

     
                    Hélas! que de personnes qui font parade de la croix et qui pourtant ont plus peur de la véritable croix que du diable lui-même ! Elles ont si sagement arrangé leur profession de la croix de Christ qu'il ne peut en résulter aucune atteinte ni à leur réputation, ni à leur fortune, ni à leur indépendance.

     
                   Il faut qu'à présent, comme jadis, l'imitation fidèle de Christ redevienne le drapeau de la chrétienté. Alors seulement la foi triomphera de l'incrédulité et de la superstition. On travaille beaucoup actuellement à prouver aux Incrédules l'inspiration des Saintes Écritures, la vérité des paroles et de la vie du Seigneur Jésus, mais c'est travailler en vain que de vouloir prouver par des arguments ce qui ne se démontre que par la force de l'évidence. Montrez par vos actes que l'Esprit des miracles habite en vous, prouvez surtout par votre vie que Jésus vit en vous de sa vie éternelle et divine, et alors vos paroles amèneront beaucoup d'âmes à la foi. Si au contraire vous manquez dans la vie pratique de l'Esprit saint et de sa puissance, ne soyez pas surpris que le monde prête peu d'attention à l'éloquence de vos discours. L'heure est venue où toute la chrétienté doit se lever comme un seul homme, et avec la force de Christ, faire tout de nouveau ce que, Christ lui-même a fait pour le monde qui se perd. Voilà ce dont nous avons besoin pour pouvoir ressembler à Jésus- Christ, voilà la seule preuve concluante de la vérité du christianisme.


Tiré de : « Een nieuw boek van de navolging van Jésus Christus », par M. Diemer.
 
à suivre....

dimanche 15 avril 2018

(12) COMME CHRIST Andrew Murray En faisant la volonté de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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12  En faisant la volonté de Dieu.

«Car je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé» Jean 6: 38; 5: 30.

                    La volonté de Dieu nous manifeste la plus haute expression de sa perfection divine, aussi bien que la suprême énergie de sa Toute-Puissance. C'est à la volonté de Dieu que la création doit son existence et sa beauté, et dans toute la nature s'accomplit chaque jour encore la volonté de Dieu.

                   Dans le ciel, les anges prennent plaisir à faire la volonté de Dieu; sur la terre, l'homme fut créé libre pour qu'il pût de son libre choix faire aussi la volonté de Dieu. Mais, hélas ! trompé par le diable, l'homme commit le grand péché de faire sa propre volonté plutôt que celle de Dieu, oui, sa propre volonté plutôt que la volonté de Dieu! Voilà l'origine et la culpabilité du péché. Jésus-Christ s'est fait homme pour nous ramener au bonheur de faire la volonté de Dieu.

                   Le grand but de la rédemption est de nous affranchir, nous et notre volonté, de la puissance du péché, pour nous ramener à vivre selon la volonté de Dieu. Jésus lui-même, pendant sa vie terrestre, nous a montré ce que c'est que de vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu ; puis, par sa mort et sa résurrection, il nous a acquis la force de vivre selon Dieu et de faire sa volonté comme il l'avait faite lui-même. « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté! » (Hébreux 10 : 7; Psaume 40 : 9). Ces paroles prophétiques que le Saint-Esprit mit dans la bouche d'un serviteur de Dieu longtemps avant la naissance de Christ, donnent la clef de sa vie sur la terre. A Nazareth, dans l'atelier du charpentier, au Jourdain avec Jean-Baptiste, dans le désert avec Satan, en public au milieu des multitudes, dans sa vie, dans sa mort, c'est toujours ce qui l'a inspiré, guidé et satisfait. C'est en lui et par lui que devait s'accomplir la divine volonté du Père.

                    Ne pensons pas qu'il ne lui en coûtât rien. Souvent il répétait « Non pas ma volonté, mais la volonté du Père », pour nous faire comprendre qu'il y avait réellement là un renoncement à sa propre volonté. C'est à Gethsémané que le sacrifice de sa propre volonté atteint son plus haut degré, mais ce dernier acte de soumission n'est que le résumé de ce qui avait rendu toute sa vie agréable au Père.
     
                    Ce qui constitue le péché pour l'homme, ce n'est pas d'avoir comme créature une volonté différente de celle du Créateur, mais c'est de tenir à sa propre volonté quand il la voit contraire à celle du Créateur. Comme homme, Jésus avait une volonté humaine ; il avait, bien que sans péché, les désirs naturels à la nature humaine. Comme homme, il ne savait pas toujours d'avance quelle était la volonté de Dieu. Il devait attendre que Dieu la lui enseignât. Mais, dès qu'elle lui était connue, il était toujours prêt à abandonner sa propre volonté pour faire celle du Père. C'est là ce qui faisait la valeur du sacrifice. Une fois pour toutes, il avait renoncé à lui-même, pour n'avoir plus en vue que la volonté de Dieu, toujours prêt, même à Gethsémané et au Calvaire, à faire uniquement cette volonté-là.
     
                    C'est cette même vie d'obéissance de notre Seigneur Jésus dans sa chair que le Saint-Esprit nous communique. Par sa mort, notre Seigneur a expié notre volonté propre et notre désobéissance. Par elle, il a effacé devant Dieu le péché de notre volonté propre et il en a brisé la force en nous. A sa résurrection, il est sorti d'entre les morts avec une vie qui avait dompté et détruit toute volonté propre. Aussi le croyant qui sait quelle puissance lui est acquise par la mort et la résurrection de Jésus, peut à son tour s'abandonner entièrement à la volonté de Dieu. Il sait que l'appel à suivre Christ lui impose le devoir de se servir des mots mêmes de son Maître pour formuler, lui aussi, ce vœu solennel : « Je ne cherche point ma volonté, mais la volonté du Père ».

                    Pour en venir là, il faut commencer par se placer au point de vue de notre Seigneur, par considérer la volonté de Dieu comme embrassant toutes choses, et comme la seule chose que nous ayons à faire sur la terre. Voyez le soleil et la lune, les arbres et les fleurs ; voyez de quel éclat brille chacun d'eux précisément parce qu'ils font tous la volonté de Dieu. Ils la font, eux, sans le savoir, tandis que vous, vous pouvez la faire avec plus de gloire encore, puisque ce sera en le sachant, et le voulant. 

                    Que votre cœur se pénètre de la gloire que confère la volonté de Dieu à ses enfants, à vous même; n'hésitez pas à dire que votre seul but est de servir aussi à l'accomplissement de cette volonté. Donnez-vous, consacrez-vous au Père, faites-le souvent et d'une manière précise. Comme Jésus, tenez pour un point réglé que vous avez à faire la volonté de Dieu ici-bas. Dans vos réflexions et vos méditations, répétez-vous souvent d'un cœur joyeux et confiant : Dieu soit loué ! Moi aussi je puis vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu !

                    Qu'aucune crainte ne vous retienne ! Ne pensez pas que la volonté de Dieu soit si difficile à accomplir. Elle ne paraît difficile que tant qu'on la regarde de loin et sans vouloir s'y soumettre.

                  Voyez encore de quel éclat elle revêt la nature. Demandez-vous s'il serait bien de vous défier de Dieu sachant qu'il vous aime et vous bénit comme son enfant. La volonté de Dieu est la volonté de son amour; comment craindriez-vous de vous livrer à elle?

                    « Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » Voilà ce qu'avait pu dire, avant la naissance de Christ, un croyant de l'Ancien Testament, le disant par le Saint-Esprit, soit de lui-même, soit de Christ. Plus tard, Christ a relevé cette parole, lui donnant nouvelle vie et nouvelle puissance ; et maintenant il attend de ses rachetés que de tout leur cœur ils cherchent, eux aussi, à faire la volonté de Dieu. Faisons-le donc ; et, pour cela, ne nous en tenons pas à essayer seulement si, dans telle ou telle circonstance, nous réussirons à faire la volonté de Dieu, espérant partir de là pour obtenir ensuite une consécration plus entière et pouvoir dire enfin : « Je viens, ô Dieu ! pour faire ta volonté ». Non, ce n'est pas là le bon moyen. Reconnaissons d'abord que la volonté de Dieu s'étend à tout, qu'elle embrasse et comprend toutes choses, puis reconnaissons aussi les droits qu'elle a sur nous, ainsi que le bonheur et la gloire qu'elle nous promet. Abandonnons-nous à elle comme à Dieu lui-même, faisant d'elle un des principaux articles de notre credo : Je suis dans ce monde, comme Christ, uniquement pour faire la volonté du Père. Cette reddition de notre propre volonté nous apprendra à accepter avec joie tout commandement de Dieu, tout ce qu'il mettra sur notre chemin, comme venant directement de la volonté à laquelle nous nous sommes déjà soumis.
     
                    Par là, nous pourrons compter et sur la direction et sur la force de Dieu, car l'homme qui vit uniquement pour faire la volonté de Dieu peut être certain que Dieu se charge de lui. Par là, nous reconnaîtrons mieux notre entière incapacité, nous discernerons toujours mieux aussi notre union et notre conformité avec le Fils bien-aimé du Père, et nous recueillerons les grâces qu'il nous a préparées. Rien ne nous rapprochera mieux de Dieu, rien ne nous unira mieux à Christ.
     
                    Enfant de Dieu! l'obéissance doit caractériser notre conformité avec Christ, l'obéissance implicite à la volonté de Dieu tout entière. Qu'elle soit donc le signe distinctif de ta vie.
     
              Commence par vouloir de tout ton cœur garder chacun des commandements de la sainte Parole de Dieu. Puis, accède à tout ce que ta conscience te dira être bon et bien, même lorsque la Parole ne te le commande pas directement. Par là, tu monteras plus haut encore, car c'est l'obéissance aux commandements, et à la voix de la conscience aussitôt qu'elle parle, qui te préparera à écouter les enseignements de l'Esprit, et celui-ci te fera mieux pénétrer le sens de la Parole, te donnera une vue plus claire de la volonté de Dieu à ton égard. C'est à ceux qui lui obéissent que Dieu envoie le Saint-Esprit, et par lui la volonté de Dieu leur devient « une lumière resplendissante qui augmente d'éclat sur leur sentier ». (Proverbes 4 : 18). « Si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, il l'exauce ». (Jean 9 : 81). Sainte volonté de Dieu ! Bienheureuse obéissance à la volonté de Dieu ! Oh ! que ne savons-nous voir là notre plus précieux trésor!

                    Ô mon Dieu, je te rends grâce du don merveilleux que tu nous as fait de ton Fils. Il s'est fait homme pour nous enseigner comment l'homme peut faire ta volonté. Je te rends grâce de ce que tu m'appelles à être comme lui en ceci aussi, pour jouir avec lui des bénédictions d'une vie parfaitement d'accord avec la volonté sainte. Je te rends grâce de la force que tu m'as donnée en Christ pour accepter et pour faire toute ta volonté. Je te rends grâce de ce qu'ainsi je puis ressembler par mon obéissance à ton Fils bien-aimé.
     
                    Et maintenant je viens à toi, ô mon Père, pour répondre à l'appel que tu m'adresses et je le fais avec une confiance d'enfant, joyeuse et pleine d'amour. Seigneur, je voudrais vivre entièrement, uniquement pour faire ta volonté. Je voudrais garder ta Parole et compter sur tort Esprit. Je voudrais, comme ton Fils, vivre en communion avec toi par la prière, dans la ferme confiance que, de jour en jour, tu me feras connaître plus clairement ta volonté.
     
                    Ô mon Père, veuille exaucer ce désir; grave-le à jamais dans mon cœur et mon esprit. Fais-moi la grâce de pouvoir dire continuellement et avec joie : Non pas ma volonté, mais la volonté de mon Père. Je ne suis ici-bas que pour faire la volonté de mon Dieu. Amen.

à suivre.....