lundi 29 août 2016

(6) Hébreux le livre du meilleur Ed Miller (étude sur Hébreux, introduction)


HÉBREUX EST LE LIVRE DES MEILLEURES CHOSES

    Laissez-moi encore vous donner un autre mot qui revient souvent. Je vous ai déjà dit que l'auteur de ce livre aimait le mot meilleur, par exemple, Hébreux 1:4 dit: « Devenu d'autant supérieur aux anges, qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.» Comme je l'ai dit, on retrouve 13 fois ce mot meilleur. On le retrouve si souvent que la plupart des commentateurs découpent le livre d'Hébreux selon le mot meilleur.
Cela donne:

Hébreux 1: Jésus est meilleur que les prophètes.
Hébreux 2: Jésus est meilleur que Moïse.
Hébreux 3-4: Jésus est meilleur que Josué.
Hébreux 5-6: Jésus est meilleur que le sacerdoce lévitique.
Hébreux 7: Jésus est meilleur que Melchisédek.
Hébreux 8: Jésus est meilleur que l'Ancienne Alliance.
Hébreux 9-10: Jésus est meilleur que le temple.
Hébreux 11-13: Nous avons de meilleurs privilèges.

    Par conséquent, ils prennent tout simplement ce mot meilleur pour découper le livre. Mais ce qui est important, ce n'est pas tant le nombre de fois où le mot meilleur est utilisé. C'est la façon dont le mot est utilisé dans le livre qui est importante. Lorsque nous l'étudierons, vous verrez qu'Hébreux 1 est un des plus grands chapitres de la Bible sur la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ. En d'autres termes, Christ est Dieu. Pourquoi est-ce si important? C'est important, parce que Celui qui est meilleur, est également Dieu. Il est meilleur que les anges. Il est meilleur que Moïse. Il est meilleur que Josué. Il est meilleur que les prophètes. Il est meilleur qu'Aaron. Il est meilleur que les prêtres. La question sousjacente c'est: puisqu'Il est Dieu, combien de fois est-Il meilleur? Combien de fois est-Il meilleur que les anges? Imaginez que vous preniez le plus grand des anges du ciel. D'après la Bible, ce sont les chérubins qui sont les anges les plus élevés. Imaginez que vous preniez un chérubin, et que vous le multipliez par un milliard d'autres Chérubins. Est-ce que vous auriez alors Dieu? Non, la réponse c'est que vous auriez un très grand chérubin, mais ils seraient tout de même infiniment loin de Dieu.

     Nous avons quelqu'un qui est meilleur, infiniment meilleur que toutes ces choses que vous devez abandonner. Il n'est pas seulement meilleur que les anges, mais il est infiniment meilleur que les anges. Ces Hébreux étaient attachés à Moïse, et l'auteur leur demande: « Est-ce que vous savez ce que vous avez? Vous avez Christ, qui est Dieu, qui est votre grand prêtre, qui est votre représentant, en qui vous demeurez. Et c'est meilleur, infiniment meilleur, que toutes ces choses que nous vous appelons à abandonner avant qu'elles ne soient balayées. »

    Laissez-moi vous suggérer le plan du livre que nous allons suivre. Ceci dit, rappelez-vous que le plan d'un livre est humain, et l'un est tout aussi bon qu'un autre. Ce ne sont que des idées humaines. Ce plan n'est pas seulement mon idée, mais la plupart des commentateurs sont d'accord sur les mêmes grandes divisions. Ils donnent des titres différents, mais ils sont d'accord sur les grandes divisions. Si vous lisez Hébreux 1:1-10:21 vous verrez que cela regroupe des enseignements, et de la doctrine. C'est la section doctrinale. Le reste des versets 10:22-13:25 forme la section pratique.

       Et le livre se termine par ce que l'auteur appelle de meilleures promesses, et il énumère promesse après promesse. Jésus et son sacerdoce sont meilleurs, et meilleurs et meilleurs.

Verset 7:19: « Nous avons une meilleure espérance. »
Verset 7:22: « Nous avons une meilleure alliance»
Verset 8:6: « Nous avons une meilleure promesse. »
Verset 9:23: « Nous avons un meilleur sacrifice. »
Verset 10:34: « Nous avons des biens meilleurs. »
Verset 11:16: « Nous avons une meilleure patrie. »
Verset 11:35: « Nous avons une meilleure résurrection. »

(Voilà une bonne introduction pour découvrir les perles qui sont contenues dans ce livre. Pour aller plus loin dans l'étude de ce livre vous pouvez aller sur http://connaitrechrist.net/  ou sur mon blog dans les archives qui reprend les enseignements de connaître christ.

(tiré de l'introduction de l’épître aux Hébreux de Ed Miller)

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vendredi 26 août 2016

(4) Hébreux l'unique devoir du chrétien Ed Miller (étude sur Hébreux, introduction)


L'UNIQUE DEVOIR DU CHRÉTIEN

                    Laissez-moi vous donner un deuxième passage clé en plus de Hébreux 8:1Hébreux 12:1-2 dit: « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la course qui nous est ouverte, ayant les regards fixés sur Jésus, l'auteur de la foi, et celui qui l'a porte à la perfection, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. » Lorsque nous en viendrons au chapitre 12, nous considérerons la vie chrétienne comme une course, à la façon dont elle est décrite ici. Mais pour l'instant, regardons simplement le verset 12:2. J'aimerais souligner cette expression « ayant les regards fixés sur Jésus. » Je suis persuadé que l'unique devoir du chrétien de la nouvelle alliance est là. Mais pour cela, il vous faut bien entendu savoir ce que cela signifie de regarder à Jésus; « ayant les regards fixés sur Jésus. » Que signifie: avoir les yeux fixés sur Jésus? Je pense que cette expression « ayant les regards fixés sur Jésus » a conduit autant de personnes dans la confusion qu'elle n'en a aidées, car nombreux sont ceux qui ne comprennent pas exactement ce que l'auteur veut dire par là.

                     Nos expressions françaises « Ayant les regards fixés sur Jésus » ou « regardant à Jésus » n'arrivent pas à communiquer ce que l'original en grec veut exprimer ici. Les « regards fixés » est plus proche que « regarder » mais cela ne retranscrit quand même pas le grec. J'aime la façon dont Kenneth Wuest le traduit. Il dit: « Regarder loin des autres choses et vers Jésus. » Vous voyez dans l'original il y a un côté négatif et un côté positif. C'est comme cela que vous pouvez faire la course, c'est en regardant vers l'avant et loin des autres choses. Réalisez-vous que nous ne pouvons pas regarder vers une chose si nous ne regardons pas loin des autres choses. Je ne peux pas faire la course, si je ne regarde pas loin des autres choses et uniquement vers Jésus. C'est le problème qu'avaient ces Hébreux. Ils continuaient à regarder aux images. C'est pour cette raison que l'auteur leur dit: vous devez regarder loin de ces choses et seulement vers Jésus. Ils désiraient garder Moïse, le temple, les traditions, les lois, les rituels, les cérémonies, mais l'auteur leur dit: « Non, si vous désirez comprendre la réalité, il vous faut regarder loin de ces choses et seulement vers Jésus. »


LES CHOSES QUI PRENNENT LA PLACE DE JÉSUS

                    Nous développerons tout cela tout au long de notre étude, mais nous avons là, le même « problème. » Vous me direz sûrement: « Nous n'avons pas de temple, et nous ne faisons pas de pèlerinages annuels. » La prière est une chose merveilleuse, mais elle n'est pas Jésus, elle n'est pas le Seigneur. Est-ce que vous avez déjà regardé loin de la prière et vers Jésus? Les temps de méditation sont une chose merveilleuse, mais c'est un « horrible dieu. » Le baptême et le repas du Seigneur sont des choses merveilleuses, mais ce sont de « terribles dieux. » L'église locale est une chose merveilleuse, mais ce n'est pas Christ. La mission est une chose merveilleuse. Les dons spirituels sont des choses merveilleuses. Il y a de nombreuses merveilleuses choses, mais nous devons détourner nos regards de ces choses, et regarder vers Jésus seul. Lorsque nous regardons à Lui seul, alors Il nous redonne toutes ces choses en retour, d'une façon sanctifiée.


                    De nombreux chrétiens se focalisent sur ces autres choses, c'est pour cela qu'ils finissent par trébucher alors qu'ils essaient de faire la course. Voilà donc nos deux versets clés. Hébreux 8:1: « Nous avons un tel souverain sacrificateur. » Et Hébreux 12:2: « Regarder loin des autres choses et vers Jésus. » Voilà tout le sujet du livre d'Hébreux.

(tiré de l’épître aux Hébreux de Ed Miller)

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mardi 23 août 2016

(3) Hébreux, le thème du livre Ed Miller (étude sur Hébreux, introduction)

LE THÈME DU LIVRE

                    Considérons à nouveau Hébreux 8:1: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur... » Oh que Dieu puisse imprimer cela dans votre cœur et dans le mien. C'est cela la simplicité de ce merveilleux livre. Nous L'avons, nous sommes riches. Il se peut que nous trébuchions sur les autres choses, mais le fondement est que je L'ai et que vous L'avez. Dans notre précédente leçon, j'ai essayé de replacer ce simple message dans l'arrière plan du livre. Selon les meilleures chronologies, Hébreux a été écrit vers l'an 68 ap. JC. Ce qui fait que c'est important est la date de 70 ap. JC. Ceux d'entre vous qui aiment et connaissent l'histoire savent que quelque chose de terrible s'est passé en 70 ap. JC. Le général Titus a pénétré dans Jérusalem et l'a détruite. En 70 ap. JC, tout a été balayé. La nation juive ne s'en est toujours pas remise. C'est une date très importante. 1 million et demi de personnes furent crucifiées à Jérusalem en 70 ap. JC. Un des historiens a dit qu'il n'était pas possible  de trouver suffisamment d'arbres dans la forêt pour fabriquer les croix en 70 ap. JC.

                   Selon le titre, il est clair que ce livre a été écrit pour les Hébreux. Le mot Hébreux fait référence aux juifs. Il ne fait aucun doute qu'ils étaient chrétiens, mais ils avaient un arrière plan juif. Ils étaient des chrétiens juifs, des chrétiens hébreux. Ces chrétiens n'avaient pas entièrement tiré un trait sur leur tradition hébraïque. C'était encore des juifs. Ils avaient le sacerdoce, ils avaient le temple. Ils avaient toutes les cérémonies. Ils avaient les fêtes, et les pèlerinages annuels à Jérusalem. Ils avaient de nombreuses traditions juives. L'auteur des Hébreux sait que deux ans plus tard, tout cela sera balayé. Que leur restera-t-il ensuite? Que reste-t-il si tout cela disparaît? Que vous reste-t-il si vous vous accrochez aux images, aux traditions, aux rites et que tout d'un coup tout cela est balayé? Ce livre était là pour les préparer pour 70 ap. JC. Ces juifs étaient réellement confus, parce qu'ils avaient des difficultés pour abandonner toutes les traditions. Mais je ne veux pas rabaisser cela parce que cela a été la volonté de Dieu pour eux pendant plus de mille ans. C'était la volonté de Dieu pour eux d'offrir des animaux. C'était la volonté de Dieu pour eux d'aller chez le prêtre et d'aller au temple. Mais maintenant tout d'un coup quelqu'un vient et dit que ce n'est plus la volonté de Dieu.

                      Ils ont bien entendu réagi en disant: « Mais c'est ce que nos ancêtres nous ont dit, nous avons toujours fait comme cela. On ne peut tout simplement pas jeter toute cette tradition par-dessus bord. » L'auteur de la lettre aux Hébreux leur dit: « Laissez tomber ce que vous pensez avoir, parce que vous n'avez pas réellement ce que vous pensez avoir. Vous n'avez que ce que vous avez. » Et ensuite l'épître aux Hébreux commence à leur dire ce qu'ils ont réellement. Et c'est là où l'auteur leur dit: « Vous avez un tel sacrificateur... » Vous avez Jésus, vous pouvez laisser tomber toutes les autres choses. Il était très difficile pour eux de laisser tomber le temple, l'or, la prêtrise, les rituels, les fêtes et les pèlerinages à Jérusalem. Ces images religieuses avaient une grande signification pour eux. Le message d'Hébreux est: « Vous avez le Seigneur, vous avez un grand prêtre. Vous n'avez donc pas besoin des formes, des rituels, des cérémonies et ainsi de suite. » Eux ils disaient: « Mais nous avons les anges, les prophètes, nous avons Moïse, nous avons Josué, nous avons Aaron, nous avons Melchisédek, nous avons toute la loi, nous avons la prêtrise, nous avons l'Ancienne Alliance. Et toi tu dis simplement que nous devons laisser tomber tout cela! »

                    Il faut que vous vous rappeliez que ces gens ne se rassemblaient pas dans de belles églises, pendant les 200 premières années après Jésus Christ. Lorsqu'ils ont dû quitter leur merveilleux temple, ils se sont retrouvés dans une maison, dans une caverne, et c'était difficile, et ils n'avaient plus accès à tous les beaux ornements du temple. Pourtant l'auteur de l'épître aux Hébreux dit: « Vous avez ce dont vous avez besoin. Vous avez le Seigneur, laissez tomber tout le reste. » Parmi les mots que l'auteur d'Hébreux souligne, il y a le mot avoir. Considérez les versets suivants:

• Verset 4:14: « Nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux. »
• Versets 6:18-19: « Afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée. Cette espérance, nous l'avons comme une ancre de l'âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile. »
• Verset 10:34: « Vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours. »
• Verset 13:10: « Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. »

                        Vous voyez, ils n'avaient pas l'impression d'être des gens qui ont, qui possèdent, ils avaient plutôt l'impression de perdre quelque chose. Mais l'auteur leur dit: « Vous avez un grand prêtre dans les cieux. Vous avez une espérance plus sûre. Vous avez des biens meilleurs. Vous avez un autel spirituel. Vous avez des réalités spirituelles. » Il n'est pas facile de se détourner des traditions. Il n'est pas facile de se détourner de l'attrait des belles choses. Des milliers d'ouvriers ont mis plus de 50 ans pour construire le temple. Et maintenant, l'auteur dit: « Laissez-le tomber. » Sur le côté Est du temple étaient installées des plaques d'or poli pour refléter le soleil. C'était une chose merveilleuse. En grande partie, le tabernacle était fait de marbre blanc, et couvert d'or. Il y avait de magnifiques sculptures tout autour. Devant la porte, il y avait une énorme sculpture représentant une vigne. Selon Flavius Josèphe, les grappes de raisins avaient la taille d'un homme. Donc, ils avaient des choses merveilleuses et il n'est pas facile de laisser tout cela.

                        Et de plus, en ce temps marqué par la tradition et l'attrait des belles choses, la persécution avait déjà commencé. Ces Hébreux couraient des risques. Ils souffraient pour leur foi. Lorsqu'ils se sont identifiés à Christ, en dehors du camp, (cf. Hébreux 13:13) cela signifiait qu'ils ne pouvaient plus rien acheter ni plus rien vendre. Ils ne pouvaient plus avoir de communion avec les autres juifs. Ils ne pouvaient plus aller dans la synagogue. Ils ne pouvaient plus aller au temple. Ils étaient mis de côté dans leur propre famille. Et non seulement cela, la persécution avait déjà commencé. Certains d'entre eux étaient morts; on les jetait aux bêtes sauvages, au feu ou on les mettait sur une croix. Ils étaient mis à morts pour leur foi.

                       Lorsque vous considérez ces trois choses: l'attrait des belles choses, une tradition profondément ancrée et la persécution, et qu'ensuite vous leur dites: « Laissez tomber tout cela », vous pouvez comprendre que ce n'était pas si facile. C'est pour cette raison qu'ils avaient besoin du message que Dieu allait leur donner dans le livre d'Hébreux, parce qu'Il les appelle à laisser tomber les images et les traditions.

(tiré de l’épître aux Hébreux de Ed Miller)


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dimanche 21 août 2016

(5) introduction pour Hébreux (suite) Ed Miller

.......La personne qui a écrit Hébreux est vraiment brillante. Le grec employé ici est un des meilleurs de tout le Nouveau Testament. Selon William Graham Scroggie, qui est un commentateur, il y a plus de 153 mots de vocabulaire que l'on trouve dans Hébreux et que l'on ne trouve pas ailleurs dans la Bible. Cet auteur ne manquait pas de vocabulaire. Il utilise 167 mots que l'apôtre Paul n'a utilisés dans aucune de ses 13 épîtres. Quel que soit l'auteur de l'épître aux Hébreux, il avait un incroyable vocabulaire et maîtrisait très bien cette langue. Alors, pourquoi faisait-il toutes ces répétitions? Pourquoi disait-il plusieurs fois la même chose? Ce n'est pas parce qu'Il manquait de mots. Celui qui a écrit ce livre avait un riche vocabulaire. Mais il faisait des répétitions pour bien souligner certaines choses. Nous trouvons cela de nombreuses fois.

   Par exemple nous trouvons souvent le mot meilleur. L'auteur au Hébreux aime le mot meilleur. Celui qui a écrit ce livre l'utilise davantage que tous les auteurs du Nouveau Testament ensemble. Il parle d'une meilleure chose, d'une meilleure espérance, d'une meilleure promesse, d'une meilleure alliance, d'un meilleur sacrifice, de meilleures possessions, d'une meilleure patrie. Il utilise toujours à nouveau le mot meilleur, meilleur, meilleur. Il l'utilise pas moins de 13 fois, 1 fois en moyenne par chapitre. De la même manière, il utilise plusieurs fois le mot parfait: 14 fois; le mot éternel:15 fois; le mot cieux:17 fois; le mot participant :9 fois. Il répète souvent les mêmes mots de façon délibérée, et chacun d'entre eux a pour objectif d'apporter de la stabilité dans notre vie. Laissez-moi illustrer cela par deux expressions. La première est l'expression « s'est assis. » Considérez les versets suivants:

• Verset 1:3: « Il est le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. »
• Verset 8:1: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux. 
• Verset 10:12: « Après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. »
• Verset 12:2: « Ayant les regards fixés sur Jésus, l'auteur de la foi, et celui qui l'a porte à la perfection, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. »

    Après seulement trois versets, dans ce merveilleux livre d'Hébreux, nous lisons « Il s'est assis. » Pourquoi est-il si important que Jésus s'est assis à la droite du trône de Dieu? On ne nous laisse pas le soin de deviner, ou d'imaginer la raison. L'auteur nous le dit. Il nous en donne la raison dans Hébreux 10:10-12: qui dit: « C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. » L'auteur établit un contraste entre les prêtres de l'Ancien Testament et notre Christ, notre Grand Prêtre.

    Pourquoi le prêtre de l'Ancien Testament ne pouvait-il pas s'asseoir? La réponse c'est que son œuvre n'était jamais finie. Vous ne pouvez pas vous asseoir tant que le travail n'est pas fini. Le travail du prêtre de l'Ancien Testament n'était jamais fini. Il était donc toujours debout, toujours en train de travailler. Il était toujours occupé à servir. Il devait contrôler et tuer le bétail, offrir l'encens et préparer les pains de proposition. Des péchés frais demandaient du sang frais. Par conséquent, leur travail n'était jamais fini. Souvent lorsque je dis à mon épouse: « Lillian, fais doucement, prends le temps, ralenti, repose-toi. » Elle me répond: « Je ne le peux pas, j'ai trop de travail à faire. » On dit que le travail d'une femme n'est jamais terminé. Je ne sais pas si cela est vrai, mais je sais que le travail des prêtres de l'Ancien Testament n'était jamais terminé. Par conséquent ils ne pouvaient jamais s'asseoir. Jésus s'est assis. Pourquoi? Vous connaissez la réponse. C'est parce que Son œuvre était achevée. Son œuvre était terminée. Le livre d'Hébreux s'ouvre donc avec le ministère présent du Seigneur Jésus, basé sur Son œuvre achevée. Tout ce qui concerne Son ministère actuel est basé sur une œuvre qui est déjà terminée. Vous voyez, le livre qui va nous parler de Son ministère présent ne commence pas avec Jésus en train de s'affairer en tous sens dans le ciel. Non, Il est assis, Il s'est assis. C'est une œuvre achevée, elle est complète.......

...........Une autre expression très proche de cette notion « d'être assis », c'est « une seule fois » ou « une fois pour toutes. » Presque chaque fois, l'auteur souligne que Christ a fait les choses une fois pour toutes, par exemple:

• Verset 7:27: « Ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. »
• Verset 9:12: « Il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint. »
• Verset 9:26: « A la fin des siècles, Il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice. »
• Verset 9:28: « Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs. »
• Verset 10:10: « C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. »

    Tout cela a été accompli une fois pour toutes ; c'est achevé; c'est à jamais terminé. Voilà le message du livre d'Hébreux.


(tiré de l’épître aux Hébreux de Ed Miller)

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vendredi 19 août 2016

(2) Comment est révélé Jésus dans Hébreux (étude sur Hébreux, introduction) Ed Miller

                     Pourquoi Dieu nous a-t-Il donné le livre d'Hébreux? Qu'y a-t-il de particulier au sujet de ce précieux livre? Quelle révélation particulière de notre Seigneur Jésus nous est donnée dans Hébreux qu'aucun autre livre ne nous donne de la même façon? Dans notre précédente leçon, j'ai essayé de répondre à deux questions pour introduire le livre. La première est, de quelle façon le Seigneur Jésus est-Il présenté dans le livre d'Hébreux? Comment est-Il révélé?

    Laissez-moi à nouveau lire les versets suivants:

• Verset 2:17: « En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. »
• Verset 3:1: « C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons. »
• Verset 4:14: « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. »
• Verset 4:15: «Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. 
• Verset 5:6: « Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek. »
• Verset 6:20: « Là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek. »
• Verset 8:1: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux. 
• Verset 9:11: « Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création. »

                    Ce ne sont que quelques exemples, mais je pense que vous avez remarqué que dans tous ces versets, Jésus est appelé un prête, un grand Prêtre ou un souverain Sacrificateur. Jésus est appelé prêtre ou sacrificateur 30 fois dans ce livre. Je vous rends attentifs à cela parce qu'il n'y a pas d'autres livres dans le Nouveau Testament qui appelle Jésus un prêtre. On ne trouve cela que dans Hébreux. C'est unique. Dans l'Ancien Testament il n'y a qu'un passage qui l'appelle Prêtre et c'est d'une façon prophétique. On le trouve dans Psaume 110:4. Autrement dit, Hébreux présente le ministère présent de notre Seigneur Jésus à la droite de Dieu. Aujourd'hui même, le Seigneur Jésus est très occupé par Son ministère à la droite de Dieu. Qu'est-Il en train de faire maintenant? C'est cela le message d'Hébreux. Nous savons ce qu'Il a fait lorsqu'Il est venu. Nous savons qu'Il a vécu une vie parfaite et qu'Il a pris nos péchés sur Lui, qu'Il est mort sur la croix, qu'Il a été enseveli et qu'Il est ressuscité. Nous savons ce qu'Il a fait.

                        Je pense que tous les chrétiens sont bien ancrés dans Son œuvre passée, dans ce qu'Il a fait, Son œuvre achevée. Mais ensuite vous pouvez demander aux mêmes chrétiens, mais qu'est-Il en train de faire maintenant, à la droite de Dieu? Est-Il juste assis là en train d'attendre que la trompette sonne pour annoncer Son retour? Que fait-Il? Quel est Son ministère? C'est de ces sujets que traite Hébreux. Voilà ce qu'est Hébreux, il nous parle du ministère présent de notre Seigneur dans les cieux et de quelle manière cela affecte notre vie. De même que Dieu nous a fondés dans Son œuvre achevée, l'objectif de Dieu est également de nous fonder dans Son œuvre inachevée. Il désire que nous sachions ce qu'Il est en train de faire maintenant. Il aimerait que nous Le connaissions en tant que prêtre. Si vous discutez avec les chrétiens ils vous diront: « Oui, je connais Jésus. Il est mon Sauveur. Il est mon Seigneur, Il est mon Sauveur et Seigneur. Oui, je connais Jésus, Il est mon ami. C'est mon avocat. » Mais vous rencontrerez rarement un chrétien qui vous dira: « Jésus est mon Grand Prêtre » et qui puisse vous expliquer ce que cela signifie. Voilà l'objectif d'Hébreux. C'est de vous emmener plus loin dans Son sacerdoce. 

(Tiré de l'introduction à l’Épître aux Hébreux de Ed Miller)

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mercredi 17 août 2016

(1) Nous l'avons ! Ed. Miller (étude sur Hébreux, introduction)

                    Regardez bien ce que dit Hébreux 8:1: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur. » Nous l'avons, c'est cela le point principal. C'est cela la simplicité de toute la chose. Nous l'avons. Nous trouvons le mot « avoir » 47 fois dans les onze premiers chapitres. La clé pour entrer dans le ministère présent de Christ est l'appropriation, c'est la simplicité d'une foi d'enfant qui prend. Il est à vous. Vous l'avez. Prenez-Le. PRENEZ -LE par la foi. Ne rendez pas les choses trop compliquées. Cela ne l'est pas. Regardez à nouveau Hébreux 8:1-2: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. » Je peux vous confesser que je ne recherche pas le Seigneur comme je devrais rechercher le Seigneur. Mais je L'ai, je L'ai. Il se peut que vous ne recherchiez pas le Seigneur comme vous le devriez mais vous L'avez. Je ne comprends pas le Seigneur, comme je devrais comprendre le Seigneur, mais je L'ai. Je n'obéis pas au Seigneur comme je devrais obéir au Seigneur mais je L'ai. Je ne fais pas confiance au Seigneur comme je devrais faire confiance au Seigneur mais je L'ai. Je n'honore pas le Seigneur comme je devrais honorer le Seigneur mais je L'ai. C'est cela le point principal, le point capital.

                   Je pense que si Dieu vient et dit que le point principal est celui-ci et que nous ratons le point principal alors qui doit être blâmé? Je suis tellement étonné lorsque je lis certains de mes commentaires sur le livre d'Hébreux, de voir combien ont manqué le point principal. Ce n'est pas comme s'il était caché, non. Parfois il vous faut courir après le point principal, car Il ne vous le dit pas mais dans Hébreux, Dieu ne veut pas que vous le manquiez. Il est à vous c'est cela le point principal. Laissez-moi illustrer cela avec un diamant. En faisant des recherches à ce sujet, j'ai été étonné de voir que les diamants peuvent avoir toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Le diamant le plus rare est le diamant rouge, on n'en recense qu'une dizaine sur la planète. Le carat vaut 1 million de dollars. Je ne connais rien au diamant, je ne sais pas comment on passe du carbone pour arriver au diamant ni comment il fait pour réfracter la lumière, non je ne connais rien au diamant. Mais si j'en avais un, peu importe, que j'y connaisse quelque chose ou pas, je serais riche si j'en avais un.

                     Je ne sais pas si vous avez aussi fait ce constat mais je remarque que souvent les chrétiens moins intelligents sont plus heureux que les chrétiens plus intelligents. Non, je ne plaisante pas, c'est vraiment ce que j'ai remarqué. C'est parce que certains chrétiens désirent tout comprendre, et pouvoir tout expliquer. Mais le point principal n'est pas que vous compreniez tout, le point principal est ce que vous avez et ce que j'ai. Il se peut que vous compreniez beaucoup plus de choses que moi, mais vous n'avez pas plus que moi. Et moi je n'ai pas davantage que ce que vous avez, car nous L'avons, Lui. Hébreux 8:1 dit: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur. » Je confesse que je ne suis pas assez intelligent pour tout comprendre, mais Dieu m'a donné assez d'intelligence pour saisir le point principal, et tout spécialement lorsqu'Il dit, voici le point capital. Il me semble que nous devrions être vraiment insensés pour manquer le point principal. Jésus est mon Grand Prêtre, et je L'ai. Tout ce que je dois savoir au sujet de Son oeuvre achevée c'est qu'elle est terminée et que je suis assis avec Lui. Tout ce que je dois savoir au sujet de son œuvre présente est que je L'ai, et qu'Il est mon prêtre et le reste prendra sa bonne place.

(Tiré de l'introduction à l’Épître aux Hébreux de Ed Miller)

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lundi 15 août 2016

(22) LES SERMONS DE WESLEY LES SIGNES DISTINCTIFS D'UN MÉTHODISTE

Numérisation Yves PETRAKIAN Copie autorisée pour diffusion gratuite uniquement Obligation d'indiquer la source http://456-bible.123-bible.com 

Sermon 55 :           LES SIGNES DISTINCTIFS D'UN MÉTHODISTE

(Mai 1738)

I

                   Ce qui distingue un méthodiste, ce ne sont pas des opinions, quelles qu’elles soient. Qu’il adhère à telle ou telle façon de croire, qu’il s’approprie certains points de vue ou qu’il défende la doctrine de tel ou tel homme, n’a pas d’importance. C’est pourquoi celui qui penserait qu’un méthodiste est un homme qui se distingue des autres chrétiens par des doctrines spéciales, démontrerait sa complète ignorance de cette question et passerait entièrement à côté de la vérité. Il est vrai que nous croyons que toutes les Saintes Écritures (Ancien et Nouveau Testament) sont inspirées par Dieu, et en cela nous nous distinguons des Juifs, des Turcs et des athées. Nous croyons que la Parole écrite de Dieu est le principe directeur, unique et suffisant de la foi et de la vie chrétienne, et en cela nous nous différencions fondamentalement de l’église catholique romaine. Mais dans toutes les questions qui ne touchent pas aux racines du christianisme, nous nous en tenons à la règle : « Penser et laisser penser ». C’est pourquoi des opinions, qu’elles soient justes ou erronées, ne sont pas des signes distinctifs pour un méthodiste.

II

                    Ce qui distingue un méthodiste, ce n’est pas non plus l’utilisation de certaines paroles ou façons de parler. Nous ne nous cramponnons pas à des mots et ne considérons pas l’emploi d’expressions singulières et inhabituelles comme le signe d’un christianisme authentique. Au contraire, lorsque nous parlons de choses divines, nous préférons, tout comme dans les conversations habituelles, utiliser les mots les plus connus, les plus compréhensibles et les plus usuels pour exprimer nos pensées. C’est pourquoi nous ne nous écartons jamais avec intention, de la façon de parler générale et courante, sauf s’il s’agit d’exprimer des vérités bibliques par des mots bibliques, ce qui ne suscitera certainement pas la critique d’un chrétien. Nous n’avons pas non plus de prédilection à nous servir de certaines expressions bibliques particulières, à l’exception de celles que les écrivains inspirés, ont eux- mêmes utilisées le plus fréquemment. Chercher à distinguer un méthodiste par sa façon de s’exprimer ou par ses opinions sont par conséquent deux erreurs aussi injustifiées l’une que l’autre.

III

                    Nous ne souhaitons pas davantage nous distinguer d’autres personnes par des pratiques, des coutumes et des habitudes dont l’importance est négligeable. Notre façon d’être chrétien ne consiste ni dans la pratique de ce que Dieu ne nous a pas commandé, ni dans l’abstention de ce qu’il ne nous a pas interdit. Elle ne consiste pas en une quelconque particularité dans la manière de se vêtir, de se tenir ou de se couvrir la tête ; il ne s’agit pas non plus de s’abstenir du mariage ou d’aliments et de boissons. Ce sont de bonnes choses si on en use avec reconnaissance. C’est pourquoi aucune personne avisée ne cherchera les caractéristiques d’un méthodiste dans des pratiques et habitudes, d’ailleurs d’importance négligeable sur le plan moral, au sujet desquelles la Parole de Dieu n’a pas donné d’ordres explicites.

IV

                    Enfin le méthodiste ne veut pas se distinguer des autres par le fait qu’il accentue de façon exclusive l’un ou l’autre aspect du christianisme. Si quelqu’un objecte : « Toutefois le méthodiste fait telle chose parce qu’il proclame que nous sommes sauvés par la foi seule » , je réponds : Vous ne comprenez pas le sens des mots : par « être sauvé » , le méthodiste comprend lui, qu’il s’agit de la sainteté du cœur et de la vie. Et il affirme que cette sainteté- là naît uniquement de la foi authentique. Est- il possible que quelqu’un, quand bien même il ne serait chrétien que de nom, puisse nier cela ? S’agit- il là vraiment d’une acceptation unilatérale du christianisme ? « Abolissons- nous la loi par la foi ? Loin de là ! Nous accomplissons la loi ». Nous ne partageons pas le point de vue (qui est malheureusement celui de trop de personnes) selon lequel le christianisme se résume à : - ne pas causer de dommages - faire du bien - faire usage des moyens de grâce de Dieu. Non, tout cela n’est pas encore suffisant ; nous savons en effet, par expérience, qu’un homme peut pratiquer tout cela pendant des années et rester toujours aussi peu chrétien qu’avant. Bien moins encore suffit- il d’avoir l’une de ces pièces d’étoffe, ou même seulement un lambeau de l’une d’elles. Ce serait comme une femme qui s’imaginerait être vertueuse uniquement parce qu’elle n’est pas une prostituée, ou comme un homme qui s’estimerait honnête parce qu’il n’a commis ni brigandage, ni vol. Que le Dieu de mes pères me préserve d’un si misérable et maigre christianisme ! Si cela devait être le signe distinctif d’un méthodiste, je préférerais être un honnête Juif, Turc ou païen !

V

                      Soit, me dira-t-on, mais quel est alors le vrai signe distinctif ? Qui, selon vous, est un vrai méthodiste ? Je réponds : Un méthodiste est un homme « dans le cœur duquel est répandu l’amour de Dieu par l’action du Saint- Esprit, qui lui est donné » , un homme qui « aime le Seigneur, son Dieu, de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toutes ses forces ». Dieu est la joie de son cœur et le désir de son âme, qui s’écrie sans cesse : « Si.. ». , « Je suis en communion avec toi, Je n aspire à rien d’autre au ciel et sur la terre. Mon Dieu et mon tout ! En tout temps, tu es la consolation de mon cœur et tu es ma part ! »

VI

                    Un tel homme est toujours heureux dans la relation avec son Dieu par lequel lui est donnée « Une source d’eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle » et qui inonde son âme de paix et de joie. Pour lui, l’ « amour total chasse la crainte » et il « se réjouit en toute circonstance dans le Seigneur » ; en « Dieu son Sauveur » et dans le Père, « par notre Seigneur Jésus- Christ grâce auquel il a obtenu la réconciliation, le salut par Son sang et le pardon des péchés ». Comment pourrait- il ne pas se réjouir, chaque fois qu’il se tourne vers le passé, vers la fosse cruelle hors de laquelle le Seigneur l’a tiré, et chaque fois qu’il se souvient que Dieu « enlève tous ses méfaits comme le soleil chasse un nuage et dissipe le brouillard » ? Il ne peut que se réjouir, chaque fois qu’il considère sa situation présente en pensant que c’est par grâce qu’il a été « rendu juste, et qu’il est en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ». Car « tout homme qui croit, possède en lui ce témoignage » parce qu’il est, par la foi, un fils de Dieu. Et parce qu’il est enfant de Dieu, « Dieu a envoyé dans son cœur l’Esprit de Son fils, cet esprit qui crie : Abba, Père ». Et c’est « ce même Esprit qui témoigne à son esprit qu’il est enfant de Dieu ». De même, il se réjouit pour l’avenir, dans l’espérance et la « gloire qui doit être révélée dans sa vie ». Oui, sa joie est parfaite et du plus profond de lui- même retentit ce chant de louanges : « Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus- Christ, qui nous a permis de renaître par sa grande compassion, afin d’acquérir une espérance vivante... un héritage impérissable, sans tâche ni flétrissure, et conservé dans les cieux ».

VII

                Et celui qui possède cette espérance est revêtu d’immortalité « reconnaissant en toutes choses » parce qu’il sait que ces choses, quelles qu’elles soient, sont « la volonté de Dieu en Jésus-Christ pour lui ». C’est pourquoi il accepte tout de ses mains avec joie et dit : « Bonne est la volonté du Seigneur ». Que le Seigneur donne ou qu’il reprenne, il dit dans les deux cas : « Que le nom du Seigneur soit loué ! » Il a « appris à être satisfait en toute circonstance ». Il sait être abaissé ou élevé. Il est capable de tout supporter en tout temps et en tout lieu, d’être rassasié ou affamé, de vivre dans l’abondance ou dans la pénurie. Dans les bons et dans les mauvais jours, qu’il soit en bonne santé ou malade, dans la vie comme dans la mort, il remercie du fond de son cœur celui qui atout ordonné pour son bien. Il le fait dans l’entière conviction que « tout don parfait vient d’En- Haut » , que seul le bien peut venir du « Père de la Lumière » entre les mains duquel il confie entièrement son corps et son âme, ces mains étant celles d’un Créateur fidèle. C’est pourquoi il « ne se fait de souci pour rien » , « s’étant déchargé de tous ses soucis sur le Père, qui prend soin de lui » ; il se confie aussi en Lui « en toutes choses » après avoir « fait connaître à Dieu ses demandes dans la prière et la supplication, avec action de grâces ».

VIII

                      Car, en effet, il « prie sans cesse ». Il a reçu la possibilité « de prier en tout temps, sans se lasser ».


                      Cela ne veut pas dire qu’il passe tout son temps dans une maison de prière, bien qu’il ne manque aucune occasion d’y être présent. Il n’est pas d’avantage agenouillé en permanence, bien qu’il fléchisse souvent les genoux et se prosterne même devant le Seigneur son Dieu. Il ne crie pas non plus sans arrêt vers Dieu à haute voix, et ne l’invoque pas toujours avec des mots, car souvent l’ « Esprit intercède pour lui avec des soupirs inexprimables ». Mais toujours, son cœur s’exprime ainsi : « O toi, reflet de la gloire éternelle, c’est toi que mon cœur réclame, même si aucun son ne franchit mes lèvres et c’est dans le silence que je te parle ». C’est là une vraie prière, même si elle se limite à quelques mots ! Cependant son cœur est toujours élevé vers Dieu, en tout temps et en tous lieux. Personne ni rien ne peut l’en empêcher ou le déranger, pendant qu’il prie ainsi. Qu’il soit dans la solitude ou en société, pendant ses loisirs ou au travail, son cœur est toujours près du Seigneur. Qu’il se couche ou qu’il se lève, il pense à Dieu, il marche devant Lui, sur tous ses chemins. C’est dans l’amour qu’il tourne avec constance son œil intérieur vers Lui et s’attache à celui qu’il ne voit pas, comme s’il le voyait.

IX

                    Pendant qu’il exprime son amour pour Dieu en priant sans... cesse, en étant toujours joyeux et reconnaissant en toute chose, le commandement suivant est aussi écrit dans son cœur : « Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère ». Selon ce commandement, il « aime son prochain comme soi- même » , il aime aussi chacun comme sa propre âme. Son cœur est rempli d’amour pour tous les hommes, pour chaque enfant « du Père des esprits de toute chair ».

                    Le fait de ne pas connaître personnellement quelqu’un, ne constitue pas un obstacle pour son amour. Il aime même celui dont il ne peut pas approuver la façon d’agir, et dont il sait que la haine répondra à sa bienveillance. Car il « aime ses ennemis » ; oui, il aime même les ennemis de Dieu, « les ingrats et les malveillants ». Même s’il n’était pas en mesure « de faire du bien à ceux qui le haïssent » , il n’arrête pas de prier pour eux, même lorsqu’ils persistent à fouler aux pieds son amour, à l’ « insulter et à le persécuter ».

X

                    Il peut persévérer dans la prière pour ceux qui s’acharnent contre lui, car il a « un cœur pur ».

                    L’amour de Dieu a purifié son cœur du désir de vengeance, de la jalousie, de la colère et de toute espèce de manque d’amour et d’agressivité maligne. Cet amour l’a libéré de la fierté vaniteuse et de l’orgueil spirituel dont le seul résultat est d’engendrer des conflits. Il s’est à présent revêtu « de compassion sincère, d’amabilité, d’humilité, de douceur, de patience » de sorte qu’il est capable de « supporter celui dont il sujet de se plaindre,. et de lui pardon comme Christ lui a pardonné ». En effet, pour autant que cela dépende de lui, toute occasion de conflit est ainsi supprimée jusqu’à sa racine, car personne ne peut lui ravir ce à quoi il aspire : « Son amour ne s’attache pas au monde ni à ses biens » , mais... il est mort « envers toutes ces passions du monde que sont les désirs du corps, les convoitises des yeux et la vanité ». Car la « joie de son cœur se trouve auprès du nom de Dieu et de la fidélité envers lui ».

XI

                    En accord avec cette « joie du cœur » sa seule raison de vivre est de ne pas agir selon sa propre volonté, mais selon la volonté de Celui qui l’a envoyé. Sa seule intention, en tous temps et en toutes choses c’est de ne pas vivre pour lui-même, mais pour celui que son âme aime. Il a un « œil clairvoyant » et c’est pourquoi « tout son corps est éclairé » ; car là où, avec amour l’œil de l’âme est dirigé sans cesse vers Dieu, « le corps ne connaîtra aucune parcelle d’obscurité ; mais sera entièrement éclairé, comme si la lueur d’un vif éclair l’illuminait ».

                    Toute la vie de l’âme est sainte devant le Seigneur. Il n’y a plus d’élans du cœur qui soient contraires à sa volonté. Chaque pensée qui naît, conduit vers Lui et obéit à la loi du Christ.

XII

                     On reconnaît l’arbre à ses fruits. Celui qui « aime Dieu, aime ses commandements » et non seulement quelques uns ou la plupart d’entre eux, mais tous, du moins important au plus noble. Il ne se contente pas de « respecter toute la loi et de pécher en transgressant l’un des commandements » , mais « il s’exerce afin d’avoir toujours une conscience intacte en toutes choses, envers Dieu et les hommes ». Il s’abstient de ce que Dieu a interdit, il fait ce que Dieu a ordonné, que ce soit une chose petite ou grande, difficile ou facile, agréable ou désagréable à la chair. Il « marche dans la voie des commandements de Dieu » depuis que Dieu a donné la liberté à son cœur. Il en fait un point d’honneur ! Le couronnement quotidien de sa joie est « de faire sur la terre la volonté de Dieu, comme elle est faite au ciel » , car il sait que le privilège suprême « des anges de Dieu, de ses héros puissants, c’est d’exécuter ses ordres pour que l’on écoute la voix de sa parole ».

XIII

                     Ainsi, il respecte tous les commandements de Dieu et cela de toutes ses forces. Son obéissance est en relation étroite avec son amour, qui est la source d’où elle a surgi. Et parce qu’il aime Dieu de tout son cœur, il le sert de toutes ses forces. Sans cesse « il offre son âme et son corps » en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, consacrant entièrement, et sans arrière- pensée, sa propre personne, tout ce qu’il possède et tout ce qu’il est, à l’honneur de Dieu. Tous les dons qu’il a reçus, la puissance et la capacité de son âme, chaque membre de son corps, il les utilise toujours selon la volonté de son Maître. Auparavant il les « mettait à la disposition du péché » et du diable, « comme des armes au service de l’injustice ; mais maintenant, « en tant que vivant, réveillé du milieu des morts » , il les met à la disposition de « Dieu, comme des armes au service de la justice ».


XIV

                       Par conséquent, tout ce qu’il fait contribue à la gloire de Dieu. Dans toutes ses différentes occupations il ne vise pas seulement ce but (ce qui est contenu dans l’expression « être clairvoyant » ), mais il l’atteint aussi en fait. Son travail et ses loisirs conduisent, tout comme ses prières, vers ce but unique et élevé. Qu’il soit chez lui ou en chemin, qu’il se couche ou qu’il se lève, il œuvre par tout ce qu’il dit ou fait pour l’accomplissement de cette tâche principale de sa vie ; qu’il s’habille ou qu’il travaille, qu’il mange, boive ou se repose après un travail harassant, tout n’a qu’un seul but : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il agrée ». La seule et inaliénable devise de sa vie s’énonce ainsi : « Tout ce que vous faites, en paroles ou en actions, faites- le au nom du Seigneur Jésus et remercie Dieu le Père, par Lui ».

XV

                    Il ne se laisse empêcher en aucune façon, par les habitudes du monde, de « marcher au combat qui nous est ordonné ». Il sait bien qu’un vice ne perd rien de son abjection du fait que sa pratique soit devenue courante et commune ; il ne perd pas de vue que « chacun devra rendre compte à Dieu de ses propres actes ». Par conséquent, il ne peut pas « suivre la foule sur le chemin du mal ».

                    Il ne peut pas « vivre tous les jours dans les plaisirs et le luxe » ou « se soucier tellement de son corps, qu’il devient esclave ses désirs » ; il ne peut « rassembler des trésors sur la terre » , pas plus que de mettre du feu dans sa poitrine. Sous aucun prétexte il ne peut « se parer d’or ou d’habits pré cieux » , ni approuver ceux qui s’adonnent, même très,... peu, a un vice, ou encore y participer. De même il lui est impossible de médire de son prochain ou de mentir devant Dieu et les hommes. Il ne peut pas tenir des propos sans amour au sujet de qui que ce soit, car l’amour est bien le gardien de sa bouche. Il ne peut pas prononcer de parole vaine, « aucun bavardage oiseux ne sort de sa bouche » et il faut comprendre par là tout ce qui n’est pas utile à l’amélioration ou à l’encouragement de celui qui écoute. Mais « ce qui est pur, aimable et réjouissant » , il le pense, le dit et le fait et il « honore l’enseignement de Dieu, de notre Seigneur, dans tous les domaines ».

XVI

                    Enfin, pour autant que l’occasion se présente, « il fait du bien à tous » , aux voisins comme aux étrangers, aux amis comme aux ennemis et cela de toutes les manières possibles. Cela n’est pas vrai seulement en ce qui concerne les corps, dans la mesure où il « nourrit les affamés, donne des « ... vêtements à ceux qui sont nus, visite les malades et les prisonniers » , mais il se donne encore bien plus de peine « dans la force que Dieu donne » pour faire du bien aux âmes, c’est- à- dire : pour réveiller celles qui dorment dans la mort spirituelle - pour amener ceux qui ont été réveillés vers le sang de la réconciliation afin que « rendus justes par la foi, ils trouvent la paix avec Dieu » et - pour encourager ceux qui ont trouvé la paix avec Dieu « à l’amour et aux bonnes œuvres ». Il est prêt à « s’offrir et à être offert » même à « servir de libation pour le sacrifice et pour le service de leur foi » afin « qu’ils accèdent tous à la plénitude en Christ ».

XVII

                    Ce sont là les principes et usages de notre communauté, les signes par lesquels on reconnaît un vrai méthodiste. C’est par eux seulement que ceux que l’on appelle ainsi, par dérision, souhaitent se distinguer d’autres personnes. Si quelqu’un disait maintenant : « Mais il ne s’agit là que des vérités fondamentales du christianisme ! » , il aurait raison. Je partage son point de vue. C’est la pure vérité. Je sais que ces vérités ne sont rien d’autre, et je souhaite de tout cœur que toi et quiconque vous sachiez combien nous et tous ceux qui partagent nos pensées, nous nous défendons et nous nous gardons pour ne pas être distingués par quoi que ce soit d’autre que les principes fondamentaux et généraux du christianisme, de ce christianisme simple et premier que j’enseigne, tout en rejetant et en ayant en horreur tous les autres signes distinctifs. Celui qui vit selon les critères que je viens d’évoquer (et cela, quelle que soit sa dénomination, car les noms ne changent pas la nature des choses), est un chrétien non seulement d’après le nom, mais dans le cœur et dans sa vie. Intérieurement et extérieurement il est en accord avec la volonté de Dieu, comme elle nous est révélée dans la Parole écrite. Il pense, parle et vit selon la méthode qui est définie dans la révélation de Jésus- Christ. Son âme est renouvelée selon l’ « image de Dieu, en vue d’une justice véritable et de la sainteté ». Et comme il a les mêmes pensées que celles qui étaient en Jésus- Christ, il marche comme Jésus- Christ avait marché.

XVIII

                    C’est par ces signes, par ces fruits d’une foi vivante, que nous cherchons à nous différencier du monde non croyant et de tous ceux dont la mentalité et la vie s’opposent à l’Évangile de Jésus-Christ. Mais en ce qui concerne les vrais chrétiens, quelle que soit leur dénomination, nous ne souhaitons être distingués ni d’eux, ni de tout homme qui recherche sincèrement ce qu’il sait ne... pas encore avoir saisi. Oui, il s’agit de respecter la parole : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui- là est mon frère, ma sœur et ma mère » et « Je vous exhorte, chers frères, par la miséricorde de Dieu : ne laissez croître entre vous aucune sorte de division ! » « Ton cœur est-il sincère envers moi, comme mon cœur l’est envers le tien ? » Je ne pose pas d’autre question. S’il en est ainsi, donne moi ta main ! Ne détruisons pas l’œuvre de Dieu à cause de nos seules opinions ou paroles. Aimes- tu Dieu et le sers- tu ? Voilà qui est suffisant, je te tends la main en signe d’union. « Si donc il y a parmi vous, quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelqu’union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde » , combattons d’une seule âme, « pour la foi en l’Évangile ». Menons notre vie conformément à notre vocation qui nous appelle à « conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix, en toute humilité et douceur, avec patience, nous supportant les uns les autres avec charité ».

                    Souvenez-vous toujours qu’ « il y a un seul corps et un seul esprit, comme aussi nous avons été appelés à une seule espérance par notre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui est au dessus de tous, et parmi tous et en tous ”.

John Wesley (Mai 1738)