jeudi 8 octobre 2015

(2) LE RETABLISSEMENT DU TEMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLENITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 2

L’ÉTAT DE LA MURAILLE.  L'ACTION DE NÉHÉMIE

                             Maintenant nous passons du souci de Néhémie à son action, car, comme nous l'avons dit, Néhémie n'était pas un critique détaché et négatif de la situation. Il n'était pas simplement quelqu'un qui signalait tout ce qui était faux, sans savoir ce qui devait être fait pour la gloire de Dieu, et sans accomplir quelque chose à cet égard. Aussi, entreprit-il une action, et si il y a un livre dans la Bible, en tout cas dans l'Ancien Testament, qui est caractérisé par l'action plus qu'un autre, je pense que ce livre est celui-ci. 

                    Lorsque Néhémie intervint, tout d'abord il s'informa pleinement et avec précision de la situation. Nous trouvons des paroles comme celles-ci : "Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem." (Néhémie 1:2)

                    Et puis, quand il vint à Jérusalem, nous le voyons se mettre par ces termes descriptifs : " Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. Je sortis de nuit par la porte de la vallée, et je me dirigeai contre la source du dragon et vers la porte du fumier, considérant les murailles en ruines de Jérusalem et réfléchissant à ses portes consumées par le feu. (Néhémie 2 : 12-13)
             
                    Ainsi Néhémie se donna du mal pour parvenir à la connaissance exacte de ce qu'était la situation. C'est vrai qu'il avait des informations. Un compte-rendu lui parvint par lequel il se fit un devoir de connaître au mieux la situation par ceux qui la vivaient directement, mais dès qu'il fut possible pour lui, de faire l'état des lieux, il vérifia le compte- rendu et s'informa avec minutie et directement comment se trouvait exactement la situation. Et je voudrais suggérer que, pareillement, quand le Seigneur parle concernant le rétablissement de Son témoignage, (c'est le sujet que nous traitons) ceux qui coopèrent avec Lui doivent être informés avec précision et pleinement. Alors que leurs informations peuvent leur parvenir directement, ils ne doivent pas se satisfaire du meilleur compte-rendu de bonne source, mais ils doivent savoir par eux-mêmes comment sont exactement les choses. Vous et moi, nous ne serons jamais de grande utilité pour le Seigneur jusqu'à ce que nous sachions exactement quel est l'état spirituel de la situation et ce qui doit être fait. Nous devons vraiment voir et connaître ceci en ce qui nous concerne, non pas simplement de l'obtenir de la part du grand nombre de ceux qui nous le rapportent. 

                    C'est un fait qu'aujourd'hui nous pouvons difficilement aller quelque part, dans quelque partie du monde que ce soit, sans trouver des gens déplorant l'état spirituel  des choses parmi le peuple de Dieu. Leur sens des choses est juste dans l'ensemble, bien que, comme nous l'avons déjà dit, beaucoup d'entre eux simplement se plaignent, murmurent, gémissent et critiquent sans avoir quoi que ce soit à offrir en guise de remède et surtout d'amélioration. Néanmoins, leur déclaration touchant l'état spirituel de l’Église est très largement vraie. Sur une très vaste échelle, il est vrai qu'aujourd'hui bien des situations sont à rectifier quant à l’Église, les choses ne sont pas comme elles devraient être, comme le Seigneur les voudrait. Mais nous ne pouvons pas nous appuyer sur un sentiment général (quoique très général) pour dire que les choses ne vont pas. Ceci doit pénétrer au plus profond de notre être. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Je ne suggère pas que nous devrions aller essayer de découvrir tout ce qui ne va pas et établir une liste de tout ce qui est vraiment défectueux et déplorable aujourd'hui. Mais je dis ceci : si nous devons coopérer avec Dieu pour qu'Il obtienne les choses comme Il les voudrait, la question de la situation doit être une chose reçue directement dans nos propres cœurs. Nous devons le savoir par nous-mêmes. Nous ne devons pas être des mécontents professionnels, mais être ceux qui ont un réel travail d'enfantement du cœur à cause de ce que nous savons être de la situation ce que nous constatons, ce qui est évident à nos propres yeux et qui trouble nos propres cœurs.


                     Donc en premier lieu, Néhémie s'informa directement de la situation. Et c'était une situation calculée pour faire perde courage à quiconque. Cela aurait pu être aussi déconcertant que Néhémie n'eut pas voulu  s'y engager davantage, mais s'en fut retourné à Babylone en disant : "On doit faire avec ce qu'on a. Les choses ne sont pas comme elles devraient être, elles sont absolument irrémédiables. Il ne sert à rein d'essayer quelque chose à ce égard." Mais il n'a pas abandonné la situation qui semblait irrémédiable, toute mauvaise qu'elle était. Je suis persuadé que si vous aviez été l'un des hommes faisant le tour, vous auriez bien pu dire : "C'est une situation qui est bien au-delà de notre portée. Nous ne pourrons jamais rien en tirer. C'est sans issue !" Néhémie fut l'un des hommes les plus courageux de l'Ancien Testament, un véritable héros. Il était confronté à une situation terrible, il l'a affronté avec confiance en Dieu parce qu'il savait, non seulement que c’était une fâcheuse situation, mais que Dieu était en mouvement pour la redresser, la transformer. C'était la volonté de Dieu qu'elle soit autrement. Il le savait. Et si Dieu veut une chose, alors tout impossible qu'elle nous semble, nous avons une base de confiance. Aussi, il ne l'abandonna pas, mais l'affronta et l'affronta carrément. 


                    J'ai beaucoup de choses en pensée qui ne trouveront pas d'expression dans ces messages, mais en relation avec ceci, j'ai été amené à parcourir toute le  Bible, et je m'en réfère au Nouveau Testament, comme vous le constaterez en poursuivant. Je pense à l'apôtre Paul, le grand Néhémie de cette dispensation. Quelle situation il a du affronter parmi les chrétiens ! Tandis que nous lisons sa première lettre aux Corinthiens, nous ressentons que nous aurions abandonné et dit : "C'est un gâchis irrémédiable, est-ce du moins le christianisme ?" Mais voyez comment de façon héroïque et courageuse Paul a affronté cette situation. Il ne s'est pas découragé. Il n'a pas abandonné.


                    Aujourd'hui, nous pourrions être grandement découragés, nous pourrions facilement ressentir qu'il n'est pas possible d'obtenir un témoignage plein et manifeste qui glorifie Dieu, en considérant combien l’Église est détruite, combien "la muraille est en ruines" , combien "les portes sont consumées par le feu" c'est-à-dire combien tout le témoignage est déchiré, mis en morceaux et en ruine, comme pour ainsi dire. Oui, la situation est déconcertante et nous devons faire face à cette question : Dieu désire-t-Il qu'il en soit autrement ? Dieu a-t-Il abandonné ? Désire-t-Il, a-t-Il l'intention d'assurer un état de choses différent ? Sil y a quelque chose qui prouve que Dieu est activement concerné par cette situation, alors nous n'osons pas l'abandonner. Mais cela réclama beaucoup de courage, tout le courage que Dieu peut nous accorder afin d'affronter la situation présente. Ceux qui connaissent cela savent que je n'exagère pas. 



LA VISION ET INSPIRATION DE NÉHÉMIE

                    Et ensuite, une fois de plus, dans son action, Néhémie en introduisit d'autres dans sa vision et son souci. Tout d'abord, c'était caché dans son propre cœur. Il ne dit rien à quiconque touchant ce que Dieu avait déposé dans son cœur. C'est, en premier lieu, quelque chose entre lui-même et le Seigneur. Et ce ne fut pas avant qu'il eut atteint une certaine position et  pris une certaine décision qui était le résultat de son investigation qu'il ouvrit son coeur à d'autres. Je crois que cela est une attitude de cœur splendide, à laquelle il faut prêter attention. Il est si facile d'avoir des idées et de commencer à les diffuser et les décharger sur d'autres. C'est une toute autre attitude d'en venir entre vous-même est Dieu aux prises avec la situation, d'être pleinement pénétré de sa grandeur, puis de déterminer que cette action doit être accomplie en introduisant d'autres dans votre vision et votre inspiration.

                    Vous voyez, Néhémie fut préparé à être un formidable sujet d'inspiration. Vous lisez ce livre d'un bout à l'autre et vous constatez ce que vous pourriez presque appeler le charme de la personnalité de cet homme, l'inspiration qu'il représentait. Le gens ont fait l'impossible sous l'inspiration et la vision de cet homme. Il y avait des moments où ils étaient très abattus par le découragement, mais alors il les tirait de leur bourbier. En tant que véritable conducteur, quelle force il représentait pour en introduire d'autres dans sa vision ! Ne ressentez-vous pas que c'est là le réel besoin pour aujourd'hui, un peuple qui a la vision, qui a tout pesé, qui regarde en face toute la question, et puis qui a une telle confiance en Dieu, l'assurance que Dieu désire quelque chose de différent, qu'il se manifeste avec un effet positif sur les autres, de sorte que d'autres entrent dans la même vision ? C'est vraiment un grand besoin. C'est l'attitude la plus facile au monde d'être un passager, toujours transporté ! Ah, c'est facile d'être un parasite, de vivre au dépens des autres et de les saigner. C'est une toute autre attitude d'être une source d'inspiration, quelqu'un qui aide réellement les autres dans ce que Dieu désire, une source d'inspiration à leur égard afin qu'ils viennent se joindre pour aider à l’œuvre du Seigneur. Néhémie était cet homme. Et je mets devant vous ceci : si nous avons quelque perception des choses, à savoir qu'elles ne sont pas la pensée de Dieu, que Dieu les voudrait autrement, nous devrions être des gens positifs à ce sujet, et une source d'inspiration pour les autres à ce sujet.

                    Et donc, Néhémie, ayant pris la pleine mesure de la situation, l'ayant entièrement pesée, et s'étant pénétré de l'ampleur de la tâche qu'il avait en main, s'est tourné vers elle, sans désespérer, et a ainsi inspiré les autres hommes à qui il ouvrit son cœur. Ils dirent : "Levons-nous et bâtissons !"  Oh, un peuple comme celui-là ! Un peuple aujourd'hui, qui sait à tout sujet et, voyant comment sont les choses dira : "Faisons quelque chose à cet égard, levons-nous et bâtissons !" 

                    Et bien, c'est le commencement de son action, et vous serez d'accord que c'est là, en vérité, une action. Bien entendu, nous ne regardons pas cela simplement comme une affaire humaine, parce que aucun de nous peut être ainsi très longtemps, si nous ne sommes pas au bénéfice de l'énergie de l'Esprit de Dieu. Considérez encore l'apôtre Paul qui savait tout au sujet de la situation, des conditions, et il savait combien le peuple de Dieu pouvait être découragé à propos de la situation. Sa prière était celle-ci : "afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur," (Éphésiens 3:16) ; "Que vous soyez fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11) Les énergies puissantes de l'Esprit de Dieu dans l'homme intérieur sont les seules énergies par lesquelles nous pouvons poursuivre. Nous devons accorder une large place à l’œuvre intérieure de Dieu dans la vie de Néhémie, parce que nous savons très bien que c'est seulement ainsi que nous pouvons œuvrer à l'égard de cette situation.

L'OBJECTIF: LA MURAILLE

                      Maintenant venons-en aux traits distinctifs principaux de tout l'objet de ce livre. Nous avons dit, au début de cette étude, qu'ils sont au nombre de trois, savoir : la Muraille, l'Ouvrage et la Guerre, ou l'Objectif, la Conduite et le Conflit. Nous commençons par l'Objectif, la Muraille, et nous devons être très clairs quant à ce qui est représenté par cette muraille que Néhémie allait réparer, de quoi la muraille est-elle l'image. Puis-je dire trois choses préliminaires au sujet de la muraillequant à ce qu'elle représentait réellement et quant à ce qu'elle représente maintenant ? 

                    Tout d'abord, la muraille était une définition, c'est-à-dire elle déterminait quelque chose. Interprétée spirituellement, interprétée dans notre propre temps, selon les pensées divines, cela signifie : une claire détermination de ce qu'est Christ et de ce qu'Il n'est pas. Cette muraille de Jérusalem délimitait un certain secteur, un certain territoire. Elle se dressait là pour dire  "Maintenant ce qui se trouve à l'intérieur de cette muraille, de cette limite distincte, est d'un certain ordre, d'un certain caractère. A l'intérieur de celles-ci, les choses sont de ce type." Bien entendu le caractère était manifesté par le temple, se trouvant juste là, au centre pourrait-on dire. Mais la muraille était un facteur déterminant et nous n'avons pas besoin de détailler davantage à ce propos. Il est seulement nécessaire que nous disions que dans le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, il y a nécessité d'une claire définition de ce qui est et de ce qui n'est pas de Christ. Les choses sont devenues terriblement confuses. Voici la muraille est en ruines et il y a beaucoup de décombres. Je vais présentement m'occuper de ces décombres, là où la muraille se trouvait auparavant. Bien des gens, aujourd'hui, n'ont ni clair discernement, ni perception, ni compréhension quant à ce qu'est Christ et ce qu'est purement et simplement le "christianisme". Dans les christianisme évangélique les choses sont devenues terriblement embrouillées, et ce qui est nécessaire -c'est évident- c'est la reconstruction de ce qui définit clairement et avec exactitude ce que Christ est. Ce Christ doit être clairement compris et connu, et tous les éléments de confusion qui compliquent et embrouillent seront éliminés.

                    La muraille était une chose déterminante . Cela signifie qu'elle se dresse pour représenter le vrai caractère de Christ. J'ai affirmé quelques pages auparavant, qu'il y a beaucoup de choses à l'arrière-plan de ce que je dis qui ne peuvent pas trouver d'expression maintenant, mais j'ai réfléchi au sujet de ces murailles, les examinant en général, d'un bout à l'autre de la Bible, en passant de toutes les murailles  à la grande muraille qui englobe tout, à la fin du livre de l'Apocalypse, la muraille de la Nouvelle Jérusalem. Je trouve entre autre choses que la muraille doit définir le caractère de ce qui se trouve à l'intérieur. C'est vrai, n'est-ce pas, de la grande muraille de la Nouvelle Jérusalem à la fin de la Bible ? Son trait distinctif principal, pouvons-nous dire, est son caractère : sa gloire, sa beauté, sa pureté. C'est le caractère de Christ qui est la première chose concernant Son témoignage, et cela doit être établi, et très clairement défini.

                    Et ensuite (vous pouvez penser que ceci est une distinction sans différence, mais il y a une différence) la muraille représentait une démarcation, c'est-à-dire une distinction. Ici, les choses ne sont pas du tout mélangées. Ici, à la muraille, il y a une déclaration et un établissement de fait : ce témoignage est un témoignage distinctif. Ce n'est pas une chose générale, ce n'est pas quelque chose qui introduit en elle-même toutes sortes de choses différentes. C'est clair, c'est distinctif. Elle a une chose à dire et cette seule chose est : "Seul ce qui est de Christ peut  entrer, peut aller à l'intérieur de ceci." 


                    Or cela est très, très pénétrant et très frappant. Nous trouverons, en poursuivant, que cet Hanani, fut finalement établi gouverneur (avec Hanania déjà gouverneur, T.A.S. emploie le mot de policier pour qualifier la charge de Hanani) . Et lui, en tant que gouverneur, avait la responsabilité des portes, de s'occuper des intrus, des marchands. Il y avait une foule de marchands trouvant le moyen de pénétrer dans le témoignage de Jésus, des marchands qui ont leurs propres intérêts à servir, leurs propres propres affaires à s’occuper, et toutes sortes de marchandises à introduire dans les limites de Dieu, de Christ. Et cette muraille disait "Non!" Vous continuez de lire jusqu'à la fin du livre et vous constatez comment Néhémie et son gouverneur (ou policier selon T.A.S.) s'occupaient des marchands ! Ils n'en voulaient pas. Ils les chassèrent, ils prirent des mesures sévères à l'égard de ces marchands. Mais ils ne firent rien de plus que ce que le Seigneur Jésus fit à l'égard des marchands de Son temps au moyen de Son fouet de cordes. Non, le message simple est celui-ci : la muraille marquait une distinction entre ce qui est précieux et ce qui est vil. Et cela couvre un vaste domaine. Elle fait une distinction très nette entre ce qui est de l’Esprit de Dieu et ce qui provient d'un autre esprit.


                    En un troisième lieu, cette muraille représentait une défense. C'était quelque chose qui était placé comme dans une position de responsabilité. Elle était responsable de protéger les intérêts et le peuple du Seigneur de ce qui voulait envahir, attaquer, corrompre, en changer le caractère. Le Seigneur a besoin d'un témoignage qui défie tout, qui ne permettra pas à quoi que ce soit, qui n'est pas entièrement de Lui, de passer. C'est là où les choses sont allées de travers par rapport à l’Église, au peuple de Dieu, aux intérêts du Seigneur. Tant de choses qui ne sont pas du Seigneur, ont pu s'y faufiler, y trouver place. Il n'y a pas de témoignage suffisamment fort en faveur de ce qui est du Seigneur pour les affronter. 


                    Encore une fois, vous trouvez dans le Nouveau Testament, qu'au commencement  quand la muraille spirituelle fut premièrement bâtie, elle était tellement forte et claire sous la puissance du Saint Esprit que tout d'abord il y avait beaucoup de gens qui n'osaient pas se joindre à ce témoignage, ils avaient peur. La situation était telle que la crainte était suscitée dans les cœurs qui n'étaient pas en règle avec Dieu. D'autre part, des gens qui entraient tombaient sur leur face en disant : "Dieu est au milieu de vous !" Le Seigneur a besoin d'un témoignage identique n'est-ce pas ? De quelque chose qui soit tellement clair, tellement fort, que ceux qui ne sont pas sérieux avec Dieu soient dans la crainte, et, selon notre expression familière "dégagent" tout simplement. "Ils sont sortis.... afin qu'il soit manifeste qu'ils ne sont pas des nôtres" (1 Jean 2:19), c'est là un signe très encourageant. Les situations sont en bonne condition lorsque cela se produit. Ah oui, mais quand ces situations sont en mauvaise condition, on a peur de perdre quelqu'un , on retient tout le monde. Le Seigneur disait : "Non, n’essayez pas de retenir tout le monde, n'essayez pas d'introduire n'importe qui." Ce témoignage, cette muraille est une défense, une protection contre n'importe qui, n'importe quoi. Combien cela était nécessaire pour Jérusalem au temps de Néhémie ! Tout le livre le montre. Considérez les autres personnes et voyez ce que signifiait cette muraille pour Tobija et pour le reste du groupe. Ils connaissaient les implications de cette muraille, ils savaient qu'ils n'y pénétreraient pas.


                    Eh bien, c'est la première fonction de cette muraille. Mais avançons un peu dans le sujet. La muraille représente Christ sous deux aspects. D'un côté, elle représente Christ extérieurement pour les gens du monde et les nations. De l'autre côté, elle représente ce que Christ est pour le peuple même du Seigneur. En une phrase, la muraille est un témoignage en plénitude au Fils de Dieu : ce que le Fils de Dieu signifie pour le monde et pour le peuple de Dieu, tel qu'Il est vu dans ce monde.



LA NÉCESSITÉ DE RÉPARER LA MURAILLE

                     Il est nécessaire ici que je précise ma pensée de peur qu'il y ait une fausse interprétation de ce que nous voulons dire. Néhémie ne rebâtissait pas toute la muraille comme tout à nouveau depuis les fondations. Si vous regardez de près, vous constatez que c'est la réparation de la muraille qui a lieu, la réparation et le parachèvement de ce qui était en ruines. Pourquoi je dis cela ? Et bien, il ne nous est pas accordé et nous ne sommes pas appelés à bâtir cette chose, cette muraille spirituelle, depuis les fondations. Grâces soient rendues à Dieu le fondement a été posé, et grâces soient rendues à Dieu la muraille a été bâtie, au commencement. Le livre des Actes montrent la muraille, le témoignage, en plénitude et en perfection, en gloire, une puissante révélation de Christ aux nations et une puissante révélation de Christ pour Son propre peuple. C'en était là au commencement. Néhémie n'était pas venu pour commencer, pour être l'initiateur de cette muraille. Il vint sur scène où ce qui avait été autrefois plein, clair, parfait, était démoli, ruiné. Son œuvre était de réparer cela et de le parachever à nouveau. C'est là où nous en sommes. Si nous sommes appelés à quelque chose c'est à cela. Nous ne sommes pas appelés à faire ce que firent les apôtres. Ils ont fait leur œuvre, et elle tient. Mais depuis leur époque il y a beaucoup de choses qui nous parlent des conditions du temps de Néhémie, beaucoup d’effondrements, de déclin, de désagrégations et de spoliations. Le Seigneur nous appelle à recouvrer ce qui existait. Sûrement, c'est là l’œuvre à laquelle nous sommes appelés. 

                    Considérons tout d'abord l'état de ruine de la muraille. Il était le suivant : " Je leur dis alors: Vous voyez le malheureux état où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont consumées par le feu! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l’opprobre." (Néhémie 2:17) La dernière parole va droit au but, n'est-ce pas ? Voyons le grand ennemi de Dieu, de Christ, du témoignage de notre Seigneur, qui a constamment pour objectif de salir le Nom du Seigneur, par n'importe quel moyen et en tout lieu, que ce soit par des assauts directs ou par un travail de sape très subtil, afin de jeter l'opprobre sur le Nom du Seigneur et sur le témoignage. "Qu'il n'y ait plus d'opprobre." Quel motif pour gouverner le peuple de Dieu, pour empêcher cette opprobre sur le Nom du Seigneur et sur Son peuple à cause de l'état de ruine.



L’IDOLÂTRIE, LA CAUSE DE LA CONDITION DE RUINES

                    Nous devons, avant de pouvoir avancer vers le rétablissement, examiner et dépister la raison fondamentale et ultime de cet état de choses. Nous prenons exemple de l'illustration figurant dans ce livre et dans les autres qui y conduisent. Il y a un mot qui va à la racine de tout le sujet, et ce mot est : l'idolâtrie. Si vous regardez les ruines, les décombres de la muraille, si vous méditez, considérez et vous vous posez des questions : "Pourquoi ? Pourquoi ceci ? Comment se fait-il que ceci se soit produit ? Quelles sont les raisons de cet état de choses ? La réponse fondamentale qui englobe tout est l'idolâtrie.

                    N'est-il pas très frappant de se rendre compte, qu'en raison de l'idolâtrie en Israël, la nation fut envoyée au cœur même de l'idolâtrie afin d'en être guérie ? Babylone était le centre mondial de l'idolâtrie, vous le savez par la grande statue dressée. Or, Israël avait autorisé l'idolâtrie en son sein. Le Seigneur l'envoya au centre mondial de l'idolâtrie pour en être guéri. Je dis que c'est frappant, et cela signifie simplement ceci : parfois, la méthode du Seigneur pour guérir consiste à donner une overdose de la chose avec laquelle nous flirtons. Ils convoitaient et ils flirtaient. Les prophètes criaient, plaidaient, pleuraient, suppliaient, agonisaient afin que le peuple rompe avec cette idolâtrie, qu'ils cessent leurs flirts avec les dieux des nations païennes se trouvant autour d'eux. Mais ils ne voulaient pas. Ils étaient liés.Alors le Seigneur dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous recherchez, et au plus haut point". Et en vérité ils l'ont eu au plus haut point, et cela a guéri Israël de son idolâtrie, sous cette forme-là, pour le reste de leur histoire. Je ne dis pas que cela les a guéris de l'esprit de l'idolâtrie. Nous verrons cela après. Mais cette forme de complicité ouverte avec les forces du mal fut détruite par le fait de leur accorder ce sur quoi leurs cœurs avaient jeté leur dévolu.


                    Voici l'exemple extrême du travail d'une certaine loi. Le Psalmiste a dit au sujet d'Israël dans le désert : "Il leur accorda ce qu'ils demandaient ; puis il envoya le dépérissement dans leurs corps." (Psaume 106:15) Ils refusèrent de lâcher prise. Ils voulaient obtenir, ils disaient "oui" à la face du "non" de l’Éternel. "Nous voulons obtenir". Alors le Seigneur dit : "Très bien"; et en obtenant ils furent les perdants.


                   Or, ce principe-là est vraiment à l’œuvre aujourd'hui. Dans l’Église, dans le christianisme, le monde a trouvé sa place. L’Église de Dieu est allée vers le monde et l'a introduit. Il y a eu complicité avec l'esprit de ce monde, il a trouvé une large place dans  le christianisme. Ce n'est pas mon désir de parler de la sorte, mais il nous faut être fidèles. Quoique non perçu, ni reconnu, peut-être, (que Dieu accorde qu'il en soit ainsi) il y a même dans le christianisme évangélique, bien des principes du monde. Pour accomplir l’œuvre de Dieu, des choses non spirituelles sont introduites : des noms, des titres, des ressources et que sais-je encore ? Il y a une complicité cachée en vue d'obtenir la faveur, un avantage. Il y a derrière tout cela un autre esprit : l'esprit d’idolâtrie qui a une emprise sur le peuple du Seigneur. Très bien ! Qu'est-il arrivé ? Le Seigneur a laissé l’Église avoir ce qu'elle désire, et aujourd'hui, elle ressent qu'elle a perdu sa puissance, sa position, parce que le monde a une bien trop grande place. A vouloir obtenir, elle a perdu. C'est très manifeste, n'est-il pas vrai ?


                    Ce principe est à l’œuvre et notez bien ceci, il est aussi à l’œuvre sur un plan personnel : si votre cœur a jeté un dévolu sur quelque chose au point que vous ne voulez pas essuyer un refus de la part d Seigneur, vous insistez et vous l'aurez. Et votre menace à l'adresse du Seigneur, même si elle n'est pas exprimée sous cette forme, est que vous ne continuerez pas , à moins que le Seigneur ne vous l'accorde, ou ne le fasse pour vous. S'il y a quelque chose de cela, le Seigneur vous l'accordera. Il permettra que vous l'ayez. Ce sera une malédiction pour vous. Abraham fit cela à l'égard d'Ismaël, et quel fléau ! Vous voyez, il y a le principe. Or le point est celui-ci : ces gens ont permis à l'idolâtrie de s'introduire dans leurs vies, en esprit et principe. Le Seigneur par le moyen de Son prophète," envoyé dès le matin", a supplié. Mais ils refusèrent d'écouter la voix du prophète, de sorte que le Seigneur a dit : "Très bien ! Vous aurez ce que vous désirez, allez vous-en à Babylone ! " Ils perdirent tout. 


                    Qu'est-ce que l'idolâtrie ? Si elle ne consiste pas à se prosterner devant des idoles de bois ou de pierre elle prend alors beaucoup, beaucoup de formes subtiles, et très souvent des chemins détournés. C'est simplement une communion de cœur avec quelque chose qui prend la place de Dieu, qui s'interpose dans le chemin de Dieu. Quel vaste domaine cela couvre ! L'effet ultime est que le Seigneur est frustré, le Seigneur est entravé et Il ne peut pas avoir ce qu'Il veut. C'est l'idolâtrie dans son principe. Elle destitue le Seigneur, elle provoque des difficultés pour le Seigneur.


                    J'ai dit auparavant que bien qu'Israël fut guéri de cette forme extérieure de l'idolâtrie, le principe ou l'esprit de l'idolâtrie n'était pas extirpé. En effet, dans les jours de notre Seigneur, ils adoraient la tradition et la tradition peut devenir une idole. Oui, la tradition peut être une idole : on peut être tellement voué et consacré à une tradition que le Seigneur n'a plus de possibilité. Cela obstrue la voie du Seigneur, comme les décombres que Néhémie ne pouvait pas franchir. Très souvent, les décombres sur le chemin du Seigneur sont ceux d'une tradition morte, d'une histoire morte, de quelque chose qui appartient au passé et qui est mort. C'est là, le principe de l'idolâtrie. C'est la cause fondamentale et ultime de l'état de ruines de la muraille, des décombres, des gravats, des débris : l'idolâtrie, l'union et la communion de cœur avec ce qui n'est pas du Seigneur.


                    Souvenez-vous que ce livre de Néhémie est rempli de mauvaises conditions, de maux et d'erreurs, et ces choses correspondent à l'état de la muraille. Je désire que vous saisissiez ceci, quoique je doive y revenir. On considère cette muraille et on l'examine, et on peut, pur ainsi dire, la percer du regard. En la perçant du regard on constate que les conditions du peuple du Seigneur concordent exactement avec l'état de la muraille. Il y a toutes sortes de torts, de maux et d'erreurs, et ce sont les décombres à l'état de ruine des choses. Vous voyez, l'état du peuple correspondait à l'état de la muraille. La muraille était simplement une illustration des conditions spirituelles, de sorte que lorsque vous parvenez à "percer du regard" cette muraille, vous découvrez que ce dont vous vous occupez réellement ce n'est pas d'une muraille mais de conditions spirituelles. Tandis que Néhémie s'avançait pour s'occuper de la muraille, il découvrit qu'il avait en même temps à s'occuper des conditions spirituelles du peuple. C'était une seule et même chose. Ce serait, en effet, insensé d'élever une belle muraille alors que les conditions derrière la muraille sont en contradiction. Vous voyez le point ? Les deux doivent être compatibles : l'état spirituel et votre témoignage. Le témoignage dit avoir une condition spirituelle à l'arrière-plan. Une condition spirituelle doit corroborer le témoignage. Vous ne pouvez pas travailler à l'édification de quelque chose qui n'est pas dans l'énergie de la vérité.


                     Nous verrons plus loin ce que signifie la muraille et de quoi elle est faite. Mais pour le moment présent, que le Seigneur nous introduise dans Sa propre vision, Sa propre intention, et qu'Il nous stimule la même énergie que celle qui a pris possession de Son serviteur Néhémie, Son serviteur Paul et bien d'autres qu'Il a utilisés pour recouvrer quelque chose de plus du témoignage de Son Fils. 

mercredi 7 octobre 2015

(1) LE RETABLISSEMENT DU TEMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SA PLENITUDE T. AUSTINS SPARKS

Chapitre 1

LE PREMIER MOUVEMENT

Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je le quitterais pour aller vers vous.(Néhémie 6:3)

Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m’avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n’y avait avec moi d’autre bête de somme que ma propre monture. (Néhémie 2:12)

Ces deux fragments : ''J'ai un grand ouvrage à réaliser'', ''ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire'', nous introduisent dans la grande question exposée ce façon historique dans le livre de Néhémie.

TROIS CHOSES ESSENTIELLES POUR
UNE VIE CHRÉTIENNE DE PLÉNITUDE

                    Il y a trois choses essentielles en vue d'une vie adéquate avec Dieu ; d'une vie chrétienne de plénitude.
                Premièrement il faut réaliser que Dieu est soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui. Nous n'irons pas très loin sur la voie qui mène à une pleine vie chrétienne, ou à une vie avec Dieu jusqu'à ce que nous soyons frappés et saisis par le fait que Dieu est réellement soucieux de l'accomplissement de quelque chose qui soit digne de Lui.
                  Deuxièmement, nous devons devenir conscients de cette grande chose qui se trouve dans le cœur de Dieu, de quoi Dieu est-Il tellement soucieux, et puis nous devons être incités à coopérer avec Lui. Pour une vie de plénitude avec Dieu, il est essentiel que nous, Son peuple, parvenions à saisir ce à quoi Dieu aspire réellement, ce qui sera réellement digne de Lui, et, en outre, que nous en soyons si profondément remués qu'avec Lui nous y coopérions.

                  Et puis, en troisième lieu, que nous reconnaissions que cet objectif dans le cœur de Dieu et cette coopération de Son peuple avec Lui implique un conflit très réel et un prix que Son peuple doit affronter et être prêt à accepter.

               Ces trois choses renferment en elles-mêmes les éléments et les traits distinctifs d'une pleine vie avec Dieu et aucune d'elles ne peut être manquante. Le conflit et le prix seront eux-mêmes les évidences de la valeur de la chose dans laquelle le peuple de Dieu a été introduit et qui est si chère à Son cœur. Là où il n'y a ni conflit ni prix à payer, on peut avoir des raisons d'éprouver que le résultat n'en vaut pas la peine. Je pense en tout cas que la manière de voir des apôtres était que le conflit représentait le complément de la vocation si grande et si élevée. Ici, de même, dans ce livre de Néhémie, nous trouvons ces trois choses qui nous sont présentées de façon très pleine et très puissante. Ce sont : un grand Prix, un grand Ouvrage, un grand Conflit.

               Le livre e Néhémie, comme vous le savez, et Néhémie lui-même, sont d'une grande illustration historique et d'une beaucoup plus grande réalité spirituelle. Ce que nous trouvons ici, sur terre, dans une histoire littérale n'est que le reflet de ce qui se passe dans cette dispensation-ci dans le domaine spirituel, et de ce qui, dans cette dispensation, est tellement beaucoup plus grand que tout ce qui a pu être sur cette terre dans les jours passés.

                   Nous trouvons ici ces trois traits. Ce sont la muraille ou sa reconstruction, voilà l'objectif, l'intention, la chose en vue. Puis nous trouvons l’œuvre de reconstruction et les ouvriers ; et ensuite, allant main dans la main avec l'intention et l’œuvre : la guerre. La Muraille, l'Ouvrage, la Guerre, ou en d'autres termes, la Vocation, la Conduite et le Conflit. Ces choses renferment en elles-mêmes ce que nous pouvons appeler maintenant, dans le temps présent, ou en termes actuels, le rétablissement et le parachèvement du témoignage du Seigneur, car c'est là réellement qui se trouve devant nous en ce temps-ci. Et ainsi nous pouvons placer sur toute cette cette question, ce petit fragment : ''un grand ouvrage'' ; ''j'ai un grand ouvrage à exécuter'' et c'est avec ce grand ouvrage que nous serons occupés, selon que le Seigneur nous conduira.

LA RÉACTION DE DIEU
EN UN JOUR DE DÉCLIN SPIRITUEL

                    Néhémie est le dernier grand personnage de l'Ancien Testament et son livre, le dernier livre historique de l'Ancien Testament. Ceux qui ne considèrent pas l'aspect chronologique des livres de l'Ancien Testament peuvent ne pas être tout à fait sensible à ces faits. Parce que, dans nos Bibles, ce livre se place bien avant la fin de l'Ancien Testament, beaucoup le considèrent comme chronologiquement relatif à une période bien antérieure ; mais, en fait, il doit être juxtaposé aux prophéties de Malachie. Quand nous arrivons à Néhémie, nous sommes dans la même période que Malachie.

             Aggée et Zacharie prononcèrent leurs prophéties et passèrent. Zorobabel le gouverneur et Josué le souverain sacrificateur avaient accompli leur ministère. Esdras avait accompli sa part de l’œuvre comme les prophètes mentionnés avaient inspiré le peuple à terminer la reconstruction du Temple. Et alors commença un courant de déclin spirituel. De grandes choses avaient eu lieu sous Aggée, Zorobabel, Josué, Zacharie, mais cette gloire disparut ; cette promesse sembla être de courte durée. Nous arrivons à Malachie et vous connaissez le contenu de ses prophéties. En vérité, ''une aube radieuse s’était dissipée'' ; les choses s'étaient vraiment assombries. De profondes ténèbres de déclin spirituel remplissaient le ciel au-dessus de Jérusalem. Toutes ces choses tristes, oui, terribles mentionnées par Malachie, ont lieu, en fin de compte, parmi le peuple de Dieu, de sorte que, parmi le reste qui était retourné de captivité, il ne se trouvait plus qu'un reste du reste : ''ceux qui craignent l’Éternel'' (Malachie 3:16). Ce fut dans ces conditions-là que Néhémie vint pour accomplir son ministère.

                  Cet homme vint à Jérusalem et se mit à entreprendre ce qui est écrit au début du livre qui porte son nom : la reconstruction de la muraille. Je crois que cela renferme une signification merveilleuse, oui, qui nous inspire, savoir, qu'en un jour semblable à celui dans lequel Malachie prophétisa et prononça ces terribles paroles de la part du Seigneur, ce dernier n'a pas abandonné la partie, le Seigneur agit encore. Cette reconstruction de la muraille est l'action de Dieu, en fin de compte, et dans les pires moments, est toujours consacrée au rétablissement et eu parachèvement de Son témoignage. Il est très frappant que le livre de Néhémie (le dernier livre historique de l'Ancien Testament et Néhémie le dernier grand homme de l'Ancien Testament) soit marqué par le fait que Dieu agit de nouveau en relation avec Son témoignage, dans un jour de déclin spirituel terrible. Parfois, nous sommes tentés de penser que le temps est passé, que les conditions sont trop mauvaises et que nous ne pouvons espérer grand-chose étant donné la situation. Mais ce livre et cet homme administrent un reproche très vigoureux à tout pessimisme de ce genre.

LE TRAVAIL D'ENFANTEMENT DANS LA PRIÈRE

                Maintenant, avant d'aborder les trois principaux points de la Muraille, de l'Ouvrage et de la Guerre, nous devons commencer par un facteur essentiel qui est incarné par Néhémie lui-même. Nous devons retourner un peu en arrière, car le début de cette chose se produisit bien des années auparavant, plus de soixante-dix avant. Cela commença dans le cœur du prophète Jérémie. Jérémie fut un prophète au cœur brisé, à l'esprit affligé, un homme dont le cœur était brisé et l'esprit affligé à cause des conditions qui prévalaient dans le peuple de l’Éternel. Et dans ce travail d'enfantement, Jérémie accomplissait son ministère. Il annonçait et prophétisait que le peuple irait en captivité durant soixante-dix ans. Comme nous le savons, cela eut lieu. Puis tandis que les soixante-dix années venaient à expiration, un autre homme, se trouvant à Babylone, au cœur même de la situation, reprit le travail d'enfantement de Jérémie. Jérémie accomplit son ministère d'enfantement, Daniel reprit ce travail d'enfantement dans la prière. Daniel nous dit (chapitre 9) qu'il vit ''par les livres'' que la captivité devait durer soixante-dix ans. Il réalise que les soixante-dix années s'achèvent et ainsi, il se livre à une prière intense. Remarquez : un ministère d'enfantement par Jérémie, un travail d'enfantement d'intercesseur éclairé par Daniel, car il est devenu conscient du temps dans lequel il vit.Il est parvenu à réaliser par les livres que le temps est accompli. Ainsi, il reprend le travail d'enfantement dans cette prière formidable du neuvième chapitre du livre de Daniel.

LA RÉACTION SOUVERAINE DE DIEU 

                    Maintenant nous avons le mouvement suivant. Parce que le temps est venu et que Dieu est de nouveau en mouvement pour le rétablissement de Son témoignage. Il réveille souverainement l'esprit de Cyrus qui fit publier un décret, et le reste retourna à Jérusalem. Comme vous le savez, les deux derniers versets du second livre des Chroniques établissent le fait, et puis les tous premiers versets du livre d'Esdras qui suit, répètent exactement ces paroles : "l’Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse"; et Esdras fut l'un des fruits de ce mouvement souverain de Dieu. Alors qu’Esdras accomplissait sa part de ministère, nous arrivons à Néhémie et nous retrouvons la prise de ce facteur essentiel qui a conduit à cette coopération avec Dieu. 
                    Dans le premier chapitre de Néhémie et dans le second, nous trouvons Néhémie étreint, profondément et terriblement étreint par ce travail d'enfantement (ce travail d'enfantement qui commença dans le cœur de Jérémie et qui était dans le cœur de Daniel, au loin à Babylone, le voici, à présent en Néhémie). Un travail d'enfantement qui est l'écho du cœur même de Dieu pour Son peuple. Nous devons mettre en correspondance avec cette situation une grande partie des déclarations prophétiques, entendre le cri de ces prophètes, chacun d'entre eux, tandis qu'ils expriment la pensée et le cœur de Dieu à l'égard de l'état de Son peuple. Maintenant, ce cri-là, ce sanglot dirions-nous, du cœur de Dieu, a pris naissance en cet homme. Il trouve son point culminant, pour ce qui concerne l'Ancien Testament, dans le cœur de Néhémie.

                    Avant que nous allions plus loin, remarquez ces deux facteurs, ces deux aspects principaux. Premièrement, Dieu agissant de façon souveraine. C'est là où le mouvement commence. Dieu réveilla l'esprit de Cyrus, et vous trouvez tout ce merveilleux mouvement de souveraineté tel qu'il est consigné dans le livre d'Esdras. Ceux d'entre vous qui connaissent ce livre, se souviendront des facilités merveilleuse que Dieu suscita par le moyen du chef de Perse en faveur de la reconstruction du temple : la prise de toutes les mesures nécessaires, veillant à tout pour que la chose soi réalisée. Dieu agissait de façon souveraine. C'est là un aspect.


L'HOMME QUI SOUFFRE EN RELATION AVEC DIEU

                   Mais ici, en Néhémie vous avez l'autre aspect : l'homme qui souffre en communion avec Dieu. Esdras représente la souveraineté de Dieu. Esdras représente Dieu agissant directement et indépendamment. Néhémie, l'homme en action avec Dieu, ou Dieu  agissant par le moyen de l'homme; Ces deux aspects vont toujours ensemble, souvenez-vous de cela. Nous ne devons jamais penser que Dieu est souverain, que Ses desseins sont fixés et établis, qu'Il peut agir comme Il veut et indépendamment , et qu'Il se suffit à Lui-même. qu'Il agira en fait comme cela. Il n'a jamais agi ainsi. Depuis la création, Il a toujours introduit les hommes en communion avec Lui-même dans Ses desseins souverains, une profonde communion, une communion dans un travail d'enfantement. Ainsi quelque grand que soit le besoin, quel que soit la demande, l'appel, la tragédie, qui rendent nécessaires en premier lieu, l'acte souverain de Dieu, Il ne va pas l'accomplir jusqu'à ce qu'Il trouve un instrument qui partage ce que Son cœur ressent, qui entre dans une coopération de cœur avec Lui.

                    Néhémie était un tel homme. Pour ce qui concernait l'aspect pratique dans ce mouvement final de Dieu en cette dispensation-là, tout eut son commencement dans le cœur de Néhémie. Le cœur de cet homme est révélé dans le premier chapitre de ce livre. Quant aux desseins du temps présent, (car je ne m'arrête pas maintenant pour tenter de faire un parallèle entre notre temps et celui de Néhémie, parallèle que je considère évident et manifeste pour quiconque ayant une perception spirituelle), si Dieu doit entreprendre quelque chose aujourd'hui en relation avec le rétablissement et le parachèvement de Son témoignage (qui a besoin d'être rétabli et parachevé) il est donc très nécessaire et il faudra qu'il ait la contrepartie de Néhémie : un vase doté d'un grand souci, exactement celui de Dieu, qui a pris naissance dans son cœur.

                    Regardons donc, pendant quelques minutes, le souci de Néhémie :

LE SOUCI DE NÉHÉMIE

                    Cet homme avait une véritable appréciation à la fois du comment les choses devaient être et du comment elles étaient réellement. Nous ne parviendrons nulle part en tant qu'instrument dans le dessein de Dieu jusqu'à ce que ces deux points soient clairs dans nos cœurs. Comment sont les choses réellement et puis, comment les choses doivent être, comment Dieu voudrait les avoir s'Il les avaient selon Sa pensée, selon Son cœur. A quoi ressembleraient-elles si elles reflétaient et exprimaient vraiment l'intention de Dieu. Vous et moi, nous n'irons jamais très loin dans notre relation avec Dieu, si du moins nous parvenons quelque part, jusqu'à ce que nous apercevions quelque peu le réel état des choses en contraste avec la pensée de Dieu, jusqu'à ce que nous ayons réellement vu ce que Dieu désire, ce qu'il a vraiment à cœur, comment seraient exactement les choses si elles étaient dans Sa volonté. 

                    Puis, bien sûr, nous devons voir les contrastes , les facteurs qui s'opposent, la nature de la situation comme n'étant pas selon la pensée de Dieu. Néhémie était un tel homme. Il regarda, et il se forma un jugement sur les données. Il vit, d'une part, ce que Dieu voulait et d'autre part combien les choses étaient différentes de ce que Dieu voulait avoir. Il y a, bien entendu, beaucoup de gens qui peuvent être très critiques à l'égard de l’Église et  du christianisme, des gens qui ont toute une évaluation mentale et tout un jugement à l’égard de la situation et qui, d'une façon très supérieure parlent des mauvaises conditions existantes parmi les chrétiens et dans l’Église, et qui peuvent à très bon compte s'adonner à déplorer l'état des choses.

                   Néhémie n'était pas de ces genre-là, n'était pas simplement négatif. Il était positif, il était constructif. Il n'était pas simplement celui qui pouvait dire : "Maintenant, regardez la situation, voyez combien elle est différente de ce que Dieu avait en vue, voyez ceci et voyez cela et encore autre chose!" Non seulement il le pouvait, mais il était à même de mettre en évidence un remède positif et de montrer comment la chose pouvait être changée, pour donner voie au rétablissement. Il était un homme de vision positive. Il y a tant de gens qui prennent une ligne négative et quand vous les questionnez sur ce qui doit être fait, sur l'action qu'il faut mener à cet égard, ils n'ont rien à proposer. Tout est négatif à satiété, mais ils n'ont rien à présenter et ont aucune prévision. Néhémie n'était pas ce genre d'homme. Il était pleinement informé de la situation. Il savait exactement combien elle était déplorable. Vous remarquez qu'il en parle à plusieurs reprises, seulement il avait le remède. Il était un homme positif et un homme d'action, parce qu'il était un homme de vision. Il n'était pas simplement "visionnaire" dans le sens négatif : il était un homme d'action en relation avec ce qu'il voyait.

                    Et cela, chers amis, nous place vraiment devant un défi. Je n'ai aucun doute que la plupart d'entre nous pourraient montrer du doigt des choses qui ne sont pas selon la pensée de Dieu parmi Son peuple et dans Son Église, faire remarquer à quel point les choses sont différentes de l'appréciation des choses que nous sommes capables d'avoir au sujet de ce qu'elles devraient être, combien ceci est fâcheux et combien cela est fâcheux. Oh ! cela est facile et très bon marché de critiquer, d'écouter la critique et d'être d'accord avec elle,  de la recevoir, de nourrir des plaintes et de les maintenir en vie. Mais c'est tout autre chose d'être à même de s'avancer et de dire : "Voyez ceci n’est pas bon, ceci n'est pas comme le Seigneur voudrait que ce soit, et voici ce que nous devrions faire. Voici la chose que le Seigneur aurait voulu faire, la chose à laquelle nous devons nous livrer en vue de changer cette situation." J'ose dire que nous n'avons aucun droit de critiquer, de juger et de condamner si nous n'avons pas de remède, si nous n'avons pas quelque chose de positif à mettre à la place de ce que nous constatons. Donc, taisons-nous, si nous ne sommes pas à même de proposer quelque chose de meilleur. Mais que le Seigneur nous garde de devoir nous taire simplement parce que nous sommes négatifs, mais qu'Il nous rende actifs parce que nous avons la vision. 

                    Je vous pose la question : Dans quelle mesure ceci est-il vrai dans votre cas personnel ? Quelle vision avez-vous ? Voyez-vous ce que le Seigneur a toujours voulu, a toujours eu en vue, ce qui est réellement dans Son cœur, ce qu'Il voudrait avoir et comment Il voudrait l'avoir ? Voyez-vous d'une façon tout-à-fait exacte comment serait les choses si le Seigneur avait la voie libre et atteignait Son objectif ? Voyez-vous cela ? Êtes-vous à même de voir combien les choses sont différentes de ce que le Seigneur voudrait avoir ? Et puis, êtes-vous tellement travaillés dans votre cœur, comme l'étaient ces hommes et cet homme -ci, au point de dire : "Quelque chose doit être fait à cet égard, nous devons nous mettre à l’œuvre, avec l'aide de Dieu nous devons changer cette situation", croyant que c'est la volonté de Dieu qu'il en soit ainsi ? Êtes-vous de cette trempe-là ? Eh bien, c'est l'appel de ce livre !

LES TRAITS DISTINCTIFS 
DU TRAVAIL D'ENFANTEMENT DE NÉHÉMIE

                     Passons encore quelque temps à examiner plus profondément ce travail d'enfantement de Néhémie. Quels furent les traits distinctifs de son travail d'enfantement ? J'ai essayé de le comprendre, de lire dans son cœur, d'y pénétrer, de découvrir l'arrière-plan de ses pleurs, de son chagrin, de son fardeau dans sa désolation. Tandis que je m'y exerçais, il m'a semblé que ces choses-ci sont quelques-unes de celles qui se trouvent à l'arrière-plan de ce travail d'enfantement qui est le sien. 

                    Néhémie a vu comment les choses devaient être et comment elles étaient réellement. Et puis, il a vu sa propre proposition. Il était là, loin à Suze, dans la palais, échanson du roi. C'était un exilé et en fait, un esclave, quelqu'un qui avait été engagé comme serviteur dans le palais. Du point de vue du palais et de Babylone, cela pouvait être une position honorable. Mais de son propre pont de vue, il était dans ce monde comme un esclave : il passait son temps dans le monde, dans les affaires de ce monde, et son âme toute entière gémissait. "Me voici dans les affaires de ce monde, devant aller au travail chaque matin et finissant tard le soir, et ceci se répète jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année, et mon âme pousse des cris pour être utile dans le dessein de Dieu et la situation du peuple du Seigneur". Ce cri contre sa propre position était un trait distinctif de son travail d'enfantement. 

                    Dieu est souverain même en cela. Peut-être cela vous touche-t-il vous qui lisez ces lignes. Vous allez au travail chaque matin et revenez à la maison chaque soir, et de loin, la plus grande partie de votre temps et de vos forces est utilisée à servir ce monde. Vous vous sentez comme un esclave à l'égard de ce monde et vous dites : "Oh si je pouvais être libre pour mieux servir Dieu !" Mon cher ami, il y a de la valeur dans un travail d'enfantement comme celui-là. Il y en avait beaucoup à Babylone qui s'étaient établis et qui avaient accepté la situation, qui entreprenaient des affaires, qui gagnaient de l'argent et qui faisaient de ceci leur vie. Ils ne voyaient rien de plus que cela, ou rien d'autre que cela. Mais il n'en était pas ainsi de Néhémie. Son âme se révoltait contre sa position dans le monde. "Oh être libre pour mieux servir Dieu !" Ce travail d'enfantement signifiait quelque chose pour Dieu. Ce travail-là représentait les angoisses de l'enfantement de quelque chose pour Dieu.

                    SI vous ne connaissez pas quelque chose de cela (la besogne pénible de la vie de famille, il se pourrait que vous appeliez cela "le cercle trivial, la tâche banale", aller le matin au travail et retourner chez soi le soir) et si il n'y a en même temps dans votre âme aucun cri pour les intérêts de Dieu, vous êtes, en vérité, une tragédie. Mais il se peut qu'il n'y ait en toutes circonstances en elles et par elles, une aspiration à être à même de faire davantage pour le Seigneur.. Permettez-moi de vous dire que c'est là le genre de travail d'enfantement qui sera fructueux. Ce sera fructueux d'une façon ou d'une autre. Cela se fera un jour tôt ou tard, oui cela se fera sûrement. Quelque chose sortira de cela. Je ne suis pas en train d'affirmer qu'un jour viendra où vous serez dégagé de votre occupation temporelle et libéré pour ce que vous appelez "un service à plein temps." Je pense que c'est une erreur très réelle de parler du service de Dieu de cette façon, car dans votre propre travail d'enfantement vous pouvez servir Dieu de façon très puissante là où vous êtes. Il peut y avoir de formidables potentialités dans ce travail d'enfantement dans votre cœur, tandis que vous vaquez à vote tâche quotidienne étant en toutes circonstances davantage en souci pour les intérêts du Seigneur que pour ce monde.  

                    Je crois qu'il a dû être ainsi pour Néhémie. "Voici, je suis l'échanson du roi !" On peut presque entendre la révolte dans son cœur. Combien peu il estimait sa fonction, parce que les intérêts du Seigneur étaient devenus pour lui bien  supérieurs ! Cet homme, ce chef, ce roi, était un grand homme, l'homme le plus éminent dans le monde de cette époque. Ce n'était point une petite chose que d'être son échanson, et de se trouver dans le palais à Suze, l'endroit même où Esther et Mardochée se trouvaient. Du livre d'Esther, on sait tout ce qui les concernait et tout cela était représenté là. Cependant, quand Néhémie est parvenu au point de donner  une réponse à la question du roi quant au pourquoi de la tristesse de son visage, sa prière au Seigneur ne fut pas exprimée en termes de très grand respect et d'honneur pour le roi : "Donne aujourd'hui du succès à ton serviteur et fais-lui trouver grâce devant cet homme !" (Néhémie 1:11) Un grand roi, "cet homme !"

                    Oh ! C'est tellement inférieur comparé au Seigneur t Son intérêt ! Il ne pouvait pas accepter ceci car il était dans le travail d'enfantement. Vous voyez, les plus grands honneurs que ce monde peut accorder, la position la plus élevée que nous pouvons occuper ici-bas ne sont rien aux hommes et aux femmes qui ont vu ce que le Seigneur veut. Tous les honneurs, tous les diplômes, toutes les positions sont comme rien une fois que vous avez vu la vocation céleste. "Je les regarde comme de la boue", dit Paul (Philippiens 3:8) "ces sujets de gloire et d'honneur de ce monde". Il avait vu le Seigneur et la vocation céleste. La position de Néhémie était, j'en suis sûr, un grand facteur dans son travail d'enfantement.

                    Et puis il y a eu le long délai."Oh ! Le temps est si long !" "Oh ! Qu’on puisse faire quelque chose !" Le Seigneur réclame une telle patience ! Nous regimbons contre les délais du Seigneur. Nous sommes si profondément éprouvés par les occasions favorables différées. N'est-ce pas vrai ? Rien ne s'ouvre, aucune issue ! Mais le point est le suivant : sommes-nous réellement das le travail de l'enfantement au sujet de cette chose ? Je suis que le Seigneur utilise des délais et des ajournements en vue de nous tester quant à notre souci réel. Certaines gens ne doivent être beaucoup déconcertées avant d'abandonner complètement. Certaines gens peuvent avoir un léger découragement, une petite épreuve de patience et ils disent : "Et bien ça n'en vaut pas la peine !" Et ils abandonnent. Voici un homme qui persistait pendant toutes ces années dans une profonde épreuve de patience, testé par l'occasion longuement retardée d'agir. Mais il tint bon jusqu'à la fin, et le fait est qu'il fut en fin de compte très vigoureux dans sa quête en faveur des intérêts du Seigneur. 

                    Comment ce long délai, cette occasion favorable différée vous affectent-elles ? Est-ce que ce dessein de Dieu est tellement profond en vous qu'il est plus fort que tous les autres espoirs différés, que toutes les autres attentes déçues ? L'âme de cet homme est avide, oui, son âme est affamée. Je veux exprimer par là qu'il était toujours désireux de faire quelque chose, en faisant quelque chose il aurait trouvé une réelle gratification et un réel plaisir. Son âme se serait éprise de la liberté de faire des choses, mais il était affamé dans son âme et amené de plus en plus au point où, si jamais quelque chose allait être fait, ce serait Dieu qui agirait, "Je ne serais jamais capable de faire ceci !" C'est le point important à atteindre. "Dieu doit ouvrir cette porte, Dieu doit amener cette occasion favorable, Dieu doit veiller à ce que cette chose soit faite. Je ne peux rien faire, je suis impuissant !" Mais cette inanition de 'âme, combien elle nous coûte ! Si seulement nous pouvions faire quelque chose, combien ce serait plus facile, ou si nous pouvions en faire davantage, combien nous aurions beaucoup de satisfaction ! Mais c'est là une partie de notre préparation. En fait, c'est de ces attentes que sortent les réelles valeurs spirituelles. 

                    Néhémie a eu de la part de ses frères qui revinrent, le compte-rendu de l'état des choses à Jérusalem. Les murailles étaient en ruines, les portes étaient consumées par le feu, et le peuple se trouvait dans une situation déplorable. Il reçut la nouvelle. Il connaissait tout au sujet du besoin, mais il était incapable d'entreprendre quoi que ce soit. Seul Dieu pouvait le faire. Oui, croyez chers amis que c'est là une position qui accorde une grande promesse. C'est là une position en vue de laquelle Dieu travaille. Ceux qui vont être très utilisés par le Seigneur et très féconds dans la communion avec le Seigneur parviendront à ce point, ni pas une ou deux fois, mais toujours à nouveau, au point où ils savent qu'ils ne peuvent rien faire, seule le Seigneur le peut. Mais leur âme se trouve dans un travail d'enfantement concernant le dessein de Dieu. Il ne s'agit pas de lever les bras vers le ciel, de se rasseoir et de dire : "Je n'y peux rien donc je ne m'en soucie guère." Ce n'est pas le cas de Néhémie, pas du tout. Il transforma son travail d'enfantement en prière; et vous savez que lorsque le travail d'enfantement devient prière, et que la prière est un travail d'enfantement, les choses sont très réelles, elles sont très pures, parce que cette sorte de prière et de travail d'enfantement traite tous les éléments liés aux intérêts personnels.

                    Combien souvent il y a des éléments d'ambitions dans notre désir de servir à l’œuvre du Seigneur, un désir que nous rentrions dans cet œuvre, que nous entrions en ligne de compte, que nous jouissions de la satisfaction faire quelque chose, que nous soyons en vue d'une certaine manière. Et quand le Seigneur nous traite de cette façon que toute l'agonie se transforme en prière, alors dans cette prière tous ces éléments du moi sont traités très durement et disparaissent. Le fait même que c'est une prière dans un travail d'enfantement quand rien d'autre ne peut être fait, , prouve que l'intérêt personnel est banni. Il n'y en a aucun. Notre action de prier est un travail d'enfantement. Ce n'est pas une demande pour nous-mêmes mais l'agonie pour ce qui est de Dieu.

                    Bientôt Néhémie sera accusé d'avoir des intérêts personnels. Ses ennemis diront qu'il veut s'établir comme roi et qu'il nomme des prophètes pour le déclarer. Quel assaut subtil du diable d'amener une accusation sur l'homme en vue de le terrasser ! Si cela était vrai, combien il serait démoli par cet assaut du diable ! Si jamais le diable possédait une preuve pour dire : "après tout c'est le moi qui gouverne cette chose, c'est ton ambition, c'est toi-même !" S'il y a une preuve pour dire cela, nous pouvons bien être terrassés et détruits. Mais il fallait ces accusations pour Néhémie pour prouver que ce n'était qu'un mensonge. Il n'y avait aucune base réelle pour ces accusations. Il pouvait dire : "C'est toi qui l’invente !" (Néhémie 6:8) "Ceci n'est pas vrai. Dieu m'a éprouvé profondément pour cela. Il a passé mon âme au crible et m'a débarrassé de toutes sortes d'intérêts pour moi-même." Le terrain devait être enlevé à l'ennemi de sorte qu'il n'ait rien de personnel comme base de travail.

                   Or, le visage de Néhémie fut triste devant le roi, et celui-ci l'a remarqué. Mais son visage n'exprimait pas de la pitié pour lui-même ou une frustration personnelle. Il exprimait de l'affliction concernant les conditions spirituelles.

                    Le Seigneur sait comment sont les choses à l'heure actuelle. Il voit combien elles sont différentes de ce qu'Il avait en vue. Il sait tout à ce sujet. Il doit amener certaines personnes à voir comment Il voit, à ressentir comment Il ressent, et à se consacrer à tout prix à ce qu'Il leur montre. Cette parole d'introduction est le défi. Nous ne pouvons poursuivre avec l'ouvrage ou la guerre jusqu'à ce que nous soyons comme ceci, réellement comme ceci, des gens selon le type de Néhémie. Que le Seigneur nous rende ainsi !



1 Corinthiens 10:17 T. Austin Sparks

Bien que nous soyons nombreux, nous mangeons tous un seul pain, montrant que nous sommes un seul corps. (1 Corinthiens 10:17 NLT)

Nous nous nourrissons de Christ dans la prière. Nous pouvons commencer à prier en étant fatigués et nous sommes rafraîchis,; nous pouvons prier en étant épuisés, et  nous sommes  renouvelés. Est-ce parce que nous avons tout simplement prononcé une certaine forme de prière? Nous savons très bien, que si tel était le cas, nous ne serions pas fortifiés. La prière formelle n’apporte pas beaucoup de vie. Mais réellement chercher le Seigneur, l’atteindre, saisir la main du Seigneur, en nous offrant au Seigneur dans la prière, ne peut que nous apporter renouvellement, édification, et force.

Vous dites que la prière peut vous fatiguer? Oui, mais il y a une force merveilleuse qui vient en nous fatiguant dans la prière. Il nous est donné de la vitalité pour notre la vie spirituelle, même si la prière nous fatigue physiquement. Oui, la prière est un moyen par lequel le Christ s’offre à nous par le Saint-Esprit. La prière est un moyen par lequel nous nous nourrissons de Christ; Il devient notre vie ....

Par T. Austin-Sparks de: nous avons contemplé sa gloire, Volume 1 - Chapitre 6

mardi 6 octobre 2015

Philippiens 2:1-2 T. Austin Sparks

S’il y a donc de l’encouragement en Christ, s’il y a de la consolation dans l’amour, s’il y a une communion de l’Esprit, s’il y a de la tendresse et de la compassion, rendez ma joie parfaite en vivant en plein accord. Ayez un même amour, un même cœur, une unité de pensée. (Philippiens 2: 1,2 )

La communion de l'Esprit est l'esprit de communion: mais, là encore, c’est positif. La communion n’est  pas une chose passive: elle ne peut pas être une chose passive, parce que toutes les puissances des ténèbres sont en guerre contre elle. S’il y a bien quelque chose qu’elles combattent, c’est la communion du Saint-Esprit, la communion du peuple de Dieu. Sans cesse, partout et par tous les moyens, ces puissances maléfiques vont chercher à détruire cette communion, parce que cette communion scelle leur perte finale. Par conséquent la communion ne peut jamais être une chose  passive ou neutre.

Vous avez  à vous battre pour elle, vous avez à tenir  ferme pour elle. Laissez une certaine faille s’y introduire et vous verrez rapidement les ravages que cela fera! Si vous avez l'Esprit - et bien sûr je m’adresse à ceux qui sont censés avoir l'Esprit - vous devriez savoir que, si vous êtes dans la désunion avec un autre membre du Corps du Christ à laquelle vous appartenez, c’est comme une dislocation dans un corps physique naturel: c’est une douleur, une douleur perpétuelle ....

Par cette inflammation et cette douleur, l'Esprit Saint atteste du coté négatif de cette chose. Mais si vous persistez dans cette attitude, le Saint-Esprit se retirera et vous laissera avec elle, simplement  parce qu'Il est positif.. Il va dire: ". Très bien, si tu es déterminé à en rester là, tu peux le faire, mais moi je m’en vais." Et il en résulte une situation très, très grave. Cela est, bien sûr, sombre et terrible. Nous devons remettre en question nos cœurs à ce sujet.

Le Saint-Esprit, normalement, est toujours positif - je pourrais presque dire « agressif ». Il n’est jamais négatif, il n’est jamais neutre. S’Il doit se mettre en pause, cela signifie qu'il est en attente de quelque chose; car il n’est pas dans sa nature d’agir ainsi. Que le Seigneur nous remplisse de l'énergie puissante de Son Esprit!


Par T. Austin-Sparks de: La Coupe et le feu - Chapitre 3

La Maturité – Le Désir du Seigneur pour Son Peuple T. Austin-Sparks

            Le grand aspect de la dispensation dans laquelle nous vivons est le rassemblement, parmi toutes les nations, des membres du Corps de Christ ; et de les amener ensuite à la plus grande mesure de maturité possible. Le dessein de Dieu n’est pas uniquement le salut des âmes, ni même le rassemblement de croyants dans un Corps spirituel. Mais c’est ce qui suit le salut - leur accession à la pleine maturité - qui représente l’intérêt suprême du Seigneur dans cette présente dispensation.

         Il n’y a aucun doute, et il est parfaitement clair que c’est là la caractéristique marquante du temps présent - la pleine croissance, être « parfaitement accompli » - c’est ici le désir du Seigneur pour Son peuple. C’est ce qui ressort indubitablement lorsque nous lisons la Parole de Dieu à cette lumière. Et la surabondance d’immaturité est tout aussi établie. Que le Seigneur se meut au milieu de Son peuple afin de les amener à la plénitude, autant que ceux-ci veuillent bien Le suivre dans cette plénitude, est un fait tout aussi incontestable.

            Nous savons tous que l’immaturité domine, nous savons qu’il existe une multitude de croyants - ceux qui sont du Seigneur, qui vivent malgré tout dans la pénombre de l’immaturité - qui ne paieront pas le prix de suivre le Seigneur ; et nous serions tentés de dire, comme l’avait fait quelqu’un il y a bien longtemps : « Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? ». Et le Seigneur de répondre : « Il ne t’appartient pas de faire de l’immaturité des autres ton critère, mais ce que je désire doit être la chose qui gouverne toute ta pensée et qui t’occupe entièrement. »

             Ainsi, l’accomplissement et la plénitude étant le dessein et la volonté de Dieu, nous reconnaissons la signification de tout ce que fait le Seigneur. Si le Seigneur est vraiment déterminé à amener les croyants à la pleine croissance - à la maturité spirituelle - si c’est ici vraiment l’un de Ses objectifs suprêmes de la présente dispensation, alors Il ne considérera aucun sacrifice trop élevé pour parvenir à Ses fins. Et cette vérité expliquera toutes Ses voies mystérieuses envers les Siens et toutes les choses singulières qui semblent parfois être Ses œuvres agissant contre Ses propres intérêts. Très souvent, il nous semble que le Seigneur œuvre contre nos propres intérêts et que tout ce qu’Il fait est malencontreux. Mais, le Seigneur est prêt à prendre des risques, (ce qui est pris pour des risques par ceux dont l’entendement est si limité), et à s’investir dans ce qui semble être des malentendus, si seulement, par ces moyens, Il peut atteindre Son but.

            Le croyant est devenu le possesseur de facultés spirituelles entièrement nouvelles et est une nouvelle création spirituelle - un être d’une nature différente, une création totalement distincte. Ces facultés spirituelles, seules par lesquelles les choses de Dieu peuvent être connues et vécues, doivent être développées - doivent croître - doivent parvenir à une position d’efficacité spirituelle ; tout comme pour un enfant naturel, qui a certaines facultés à la naissance, mais qui doit avoir une croissance régulière de celles-ci. Le croyant né d’en haut a, en lui, une panoplie entièrement différente et nouvelle de facultés de ce qu’il avait lorsqu’il est né naturellement et qu’il a par nature. Ce sont ces facultés et aptitudes spirituelles qui doivent être développées afin qu’il devienne mature - spirituellement efficace - dans le Seigneur.

           L’auteur de l’épître aux Hébreux dit que la nourriture solide est la provision appropriée pour ceux qui « ont les sens exercés », et il déplore le fait que - après des années - ces croyants étaient toujours incapables d’assimiler de la nourriture solide ; parce que leurs sens et leurs facultés n’avaient pas été développés.

              Les voies du seigneur sont insondables, et elles ne doivent jamais être jugées selon nos critères naturels. Le Seigneur permet que des calamités nous assaillent, mais avec un but en vue - des choses qui, lorsqu’elles surviennent, Le légitimera totalement. Nous découvrirons alors que, ce qui nous semblait être la faiblesse de Dieu s’est prouvée être en fait Sa force ; Son infériorisation - Sa puissance ; Sa folie - Sa sagesse ; ainsi Il sera justifié à la fin. Dans ces principes paradoxaux, nous avons la clef de la croissance par l’expérience.

             Si nous considérons le passage où il est question d’ « être exercé », nous découvrirons que cet exercice prend place en nous par des expériences produites par Dieu : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur… » ; « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. »

                Comment ce fruit est-il produit? Par la discipline qui nous est administrée par Dieu. Dieu agit envers nous comme envers des fils, si du moins nous supportons la discipline. Son désir est d’amener Ses fils à la maturité. La façon dont Il nous discipline - c’est cela l’ « exercice ».

                  Le Seigneur peut vous faire cesser toute activité, et vous empêcher d’être actif. Vous traversez un mauvais moment et vous dites que le Seigneur vous a rejeté, et que tout va mal. Mais qu’en est-il vraiment ? Ce ne sont en fait que les douleurs de la croissance ! A la longue, rien n’allait mal, tout concourait pour le bien. Vous êtes arrivés à connaître le Seigneur, alors qu’avant votre vie entière était occupée par des choses. Vous avez été limité, mais vous êtes venu à connaître le Seigneur intérieurement, vous êtes parvenu à une position d’efficacité spirituelle qui est bien plus importante qu’auparavant ; vous pouvez maintenant faire face aux situations extérieures. Le Seigneur avait été mal compris, mais en fait Il œuvrait pour l’accroissement - vous exerçant en vue de l’accroissement. Ces douleurs de croissances peuvent être douloureuses, mais personne ne peut venir en aide à quelqu’un qui en souffre ; nous ne pouvons qu’observer ce qui se passe.

                  Ainsi, à travers des expériences nombreuses et variées, cette croissance prend place par les exercices douloureux à travers lesquels le Seigneur nous fait passer. Nous apprenons par les souffrances. Même le Seigneur Jésus « a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » C’est le chemin que nous devons prendre pour atteindre la pleine croissance. Il s’agit de discipline et d’apprendre par les expériences. La discipline a pour but de faire de nous, qui sommes des enfants, des fils ; des hommes faits.

               Je pense, en ce qui concerne ces choses, que nous devrions avoir plus de foi dans les agissements de Dieu envers nous ; c’est parfois douloureux et même agonisant. Que fait donc le Seigneur ? Pourquoi ces difficultés se succèdent-elles si intensément ? Il semble que le Seigneur recherche à nous presser vers la maturité - à nous amener à la position où nous apprenons quelque chose.

                 La bonne attitude à adopter envers chaque épreuve que le Seigneur permet - chaque chose nouvelle et difficile - est : Quel est donc le but auquel le Seigneur recherche à nous amener par cette expérience ? Ce n’est pas pour détruire, mais pour édifier ; non pas pour appauvrir mais pour accroître ; non pas pour limiter mais pour élargir. Ce sont dans « les vallées de l’ombre de la mort », que le Seigneur a quelque trésor que nous devons découvrir. Quelques uns d’entre nous peuvent dire : « Oui, c’est ce que nous avons découvert ; les choses sont ainsi. » Nous avons traversé ces sombres vallées, et nous y avons trouvé la plénitude - nous y avons acquis une plus grande connaissance du Seigneur.

                   Avez-vous remarqué la chose qui est en vue dans ce passage qui traite d’être « exercé » ? C’est être à même de « discerner », il s’agit de l’intelligence spirituelle - de Le connaître Lui personnellement. Il désire que Ses enfants soient individuellement le centre de Sa propre connaissance spirituelle. Ensuite, nous amenant ensemble dans un seul Esprit, afin d’œuvrer une seule œuvre et de penser une seule pensée ; Il s’obtiendra un instrument pour gouverner les Nations dans les siècles à venir, un instrument intelligent qui est parvenu à la connaissance du cœur du Seigneur par l’expérience.

       Cette faculté d’intelligence spirituelle, de connaissance spirituelle - cette compréhension intérieure de toutes choses - doit être développée, afin que nous connaissions le Seigneur dans l’homme intérieur. Chaque expérience plus profonde que la précédente signifie que nous ne sommes pas « suffisant pour ces choses ». Ainsi, à chaque fois, nous entrons dans une expérience profonde - par la nécessité même de la situation - nous nous devons de saisir quelque aspect nouveau de Christ pour nous ; et dans la proportion que nous avons reçu cet ajout spirituel, nous avons crû autant.

                 Nous pouvons choisir l’une de deux attitudes envers les voies de Dieu: soit nous devenons amers, acerbes, endurcis ; ou bien nous pouvons être spirituellement élargis par ce que nous vivons - agrandis par les exercices - afin d’augmenter notre capacité, de nous acheminer à une position d’élargissement. Une fois cette position atteinte, nous pouvons devenir Son instrument pour gouverner intelligemment , sous Sa tutelle, dans les siècles à venir. Nous ne pouvons pas toujours sonder les choses qui forgent notre histoire personnelle. Mais, l’explication que nous pouvons en donner est celle-ci : le Seigneur est souverain sur tout ce qui nous touche de près ou de loin ; et Il considère parfois comme nécessaire ce que le monde juge comme étant les choses les plus terribles qui puissent arriver à quelqu’un. Alors qu’il semblerait que Son Nom et Ses intérêts soient mis en péril à travers ces expériences, Il conduit les Siens, à travers celles-ci, à une position de maturité - ils parviennent à une connaissance personnelle du Seigneur. A travers toutes ces choses difficiles, nous voyons que le Seigneur produit, dans la vie de ceux qui Lui appartiennent, quelque chose qui est bien plus digne de Son Nom. C’est là Sa justification - Sa légitimation, s’Il pouvait accomplir ces choses d’une autre façon, Il le ferait. A terme, Il obtient la maturité parmi Son peuple - Il les amène là où ils Le connaissent.

                Le Seigneur veut nous amener à une position où nous le connaissons - là où nous avons « les sens exercés » pour Le connaître. Que le Seigneur nous donne la grâce d’accepter tous Ses agissements envers nous, à la lumière de Son propos éternel.




lundi 5 octobre 2015

Jean 21:18 T. Austin Sparks

En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
(Jean 21 :18)

Il n’y a pas de position sûre en dehors de l’application constante du principe de la croix. Cela est nécessaire pour garantir une absolue sécurité. Rien n’est à l’abri entre nos mains. Plus le Seigneur nous bénit et plus grand sera le danger. Nous rencontrons beaucoup de difficultés lorsque le Seigneur commence à nous utiliser… C’est quelque chose de périlleux de se voir confier les richesses divines, à cause de ce que nous sommes. La  seule position de sécurité c’est quand la croix agit constamment, touchant tout ce qui procède de nous-mêmes, et traitant le caractère indépendant de nos actions et de notre nature.

Considérez tous ces âpotres, prenez Pierre, c’était un homme qui voulait agir indépendamment et qui aimait faire les choses de sa propre initiative, agissant comme il l’avait décidé. Le Seigneur l’a bien résumé lorsqu’Il a dit : « quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. » (Jean 21 :18)

C’était Pierre avant que la croix n’agisse en lui. Mais voyons le plus tard. Pourquoi dans ces premiers chapitres du livre des Actes nous lisons : « Pierre et Jean » , « Pierre et Jean », « Pierre et Jean ». Ils agissaient ensemble maintenant, il y avait une relation. N’est ce pas la preuve que Pierre reconnaissait son besoin de coopération et de communion, et qu’il avait vu les dangers et les désastres où ses actions indépendantes l’avaient conduit, même lorsque ses intention et ses motifs étaient justes et louables.

Ce n’est qu’un simple aperçu de la manière dont agit la croix pour traiter nos impulsions, notre nature indépendante, notre volonté propre , notre force naturelle.  La croix doit traiter tout cela afin que les choses qui nous ont été confiées soient en sécurité pour Dieu, afin de nous maintenir dans la vie et dans la connaissance grandissante du  Seigneur.


Par T. Austin-Sparks de : le ministère prophétique.  chapitre 5