SAINT EN CHRIST Rev. Murray Andrew
Pensées
sur la vocation des enfants de Dieu à être saints, comme Il est saint PAR LE REV. ANDREW MURRAY
«Je suis saint: Vous
serez saints.»
Traduit
de l’Anglais. Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1934 Nouvelle Edition
Numérique Yves PETRAKIAN 2011 Diffusion gratuite uniquement en indiquant la
source : http://123-bible.com
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12.
Le Dieu trois fois saint.
13.
Sainteté et humilité.
14.
Le Saint de Dieu.
15.
Le Saint-Esprit.
16.
Sainteté et vérité.
17.
Sainteté et crucifixion.
18.
Sainteté et foi.
19.
Sainteté et résurrection.
20.
Sainteté et liberté.
21.
Sainteté et bonheur.
22.
En Christ notre sanctification.
23.
La sainteté et le corps.
24.
Sainteté et purification.
DOUZIÈME
JOUR Le Dieu trois fois saint
Je vis le Seigneur assis sur un trône très
élevé. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils criaient l’un à l’autre
et disaient: Saint,
saint, saint
est l’Eternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire. {Esaïe 6:3}
Ils ne cessaient de dire jour
et nuit: Saint!
saint! saint est
le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient! {Apocalypse 4:8}
Ce n’est pas seulement sur la terre, mais
aussi dans le ciel que la sainteté de Dieu est son principal et son plus
glorieux attribut. Ce n’est pas seulement sur la terre, mais aussi dans le ciel
que les élans de l’inspiration et de l’adoration la plus élevée font mention de
sa sainteté. Les plus glorieux des êtres vivants, ceux qui sont sans cesse devant
le trône de Dieu, mettent leur gloire à adorer et à proclamer la sainteté de
Dieu. Il ne peut assurément y avoir pour nous un honneur plus grand que celui
d’étudier, de connaître et de proclamer hautement la gloire du Dieu trois fois
saint.
Après Moïse, nous le savons, Esaïe a été
le principal messager de la sainteté de Dieu. L’un et l’autre, pour la tâche
qui leur incombait de faire connaître le Dieu saint, avaient eu une préparation
spéciale. Moïse avait vu le Saint dans le feu du buisson, et il cacha sa face
et craignit de regarder Dieu; il fut ainsi préparé à être son messager et à le
louer comme le Dieu «magnifique en sainteté». Esaïe, lorsqu’il entendit le
cantique des séraphins et vit le feu sur l’autel, et la maison qui se
remplissait de fumée, s’écria: «Malheur à moi!» Ce ne fut que lorsque, dans le
sentiment du besoin qu’il avait d’être purifié, il eut reçu l’attouchement du
feu et en même temps la purification de ses péchés, qu’il se sentit capable de
porter à Israël l’Evangile du Saint comme son Rédempteur.
Que ce soit aussi avec un esprit de
crainte et d’humble adoration que nous écoutions le cantique des séraphins, et
que nous cherchions à connaître le Dieu trois fois saint! Et que ce soit aussi
pour nous par le feu purificateur que nos lèvres soient rendues capables de
raconter au peuple de Dieu que son Dieu est le Saint d’Israël, leur Rédempteur!
La triple répétition du mot saint, a, à travers tous les siècles de l’histoire
de l’Eglise chrétienne, été mise en relation avec la sainte trinité. Le
cantique des quatre êtres vivants devant le trône de Dieu rend évidente la
vérité de cette pensée. (Apocalypse 4:8) Car nous le trouvons là suivi
de l’adoration de «Celui qui était, qui est et qui vient, le Tout-Puissant»; la
source éternelle, la manifestation actuelle dans le Fils, et l’achèvement futur
de la révélation de Dieu par, l’œuvre de l’Esprit dans son Eglise. Cette
vérité, la sainte trinité, est souvent considérée comme une doctrine abstraite,
n’ayant que peu de portée pour la vie pratique.
Bien loin que ce soit le cas, une foi
vivante doit trouver là une de ses racines les plus puissantes; car une vue
spirituelle des relations et de l’œuvre de chacune des personnes de la trinité,
et de la réalité de leur unité vivante est un élément essentiel d’une vraie
croissance dans la connaissance et l’intelligence des choses spirituelles. {7}
Considérons ici la trinité spécialement
avec la sainteté de Dieu, et comme la source de notre propre sainteté. Que
signifie que nous adorions le Dieu trois fois saint? Dieu n’est pas seulement
saint, mais il est encore Celui qui sanctifie; dans la révélation des trois
personnes de la trinité, nous avons la révélation du moyen par lequel Dieu nous
sanctifie. La trinité nous enseigne que Dieu s’est révélé à nous de deux
manières. Le Fils est «la forme de Dieu», sa manifestation lors qu’il se montre
à l’homme, l’image en laquelle s’est incorporée sa gloire invisible, et à
laquelle l’homme doit être rendu conforme. L’Esprit est la puissance de Dieu, agissant dans l’homme et le
conduisant à cette image. En Jésus-Christ, Celui qui était en forme de Dieu a
pris la forme d’un homme, et la sainteté divine a été littéralement manifestée
sous la forme d’une vie humaine et des membres d’un corps humain. Une nature humaine
nouvelle et sainte a été formée en Christ afin de nous être communiquée. Dans
sa mort, sa propre sainteté a été rendue parfaite par une obéissance humaine,
et ainsi la puissance du péché a été conquise, brisée. Par conséquent, dans la
résurrection, et par l’Esprit de sainteté, Jésus fut déclaré Fils de Dieu, avec
le pouvoir de nous communiquer sa vie. Là, l’Esprit de sainteté fut débarrassé
des entraves qui empêchaient son oeuvre, et il obtint le pouvoir d’entrer dans
l’homme et d’y demeurer. Le Saint-Esprit fut répandu comme le fruit de la
résurrection et de l’ascension. Et l’Esprit est maintenant la puissance de Dieu
en nous, agissant pour nous élever et pour nous conduire à Christ, pour
reproduire sa vie et sa sainteté en nous, pour nous rendre capables de recevoir
et de manifester pleinement dans notre vie Celui qui nous a sauvés. Christ
vient d’en haut comme l’incorporation de la sainteté invisible de Dieu; le
Saint-Esprit nous élève de notre poussière à la rencontre de Christ et nous
rend capables de recevoir et de nous approprier tout ce qui est en lui.
La trinité que nous adorons est le Dieu
trois fois saint; le mystère de la trinité est le mystère de la sainteté; la
gloire et la puissance de la trinité sont en même temps la gloire et la puissance
du Dieu qui sanctifie. Il y a Dieu, qui habite une lumière inaccessible, un feu
consumant d’amour pur et saint, qui détruit tout ce qui lui résiste, et élève à
sa pureté et à sa sainteté tout ce qui se soumet à lui. Il y a le Fils, qui se
jette dans ce feu consumant, soit que ce feu se manifeste dans la félicité
éternelle du ciel, soit qu’il se manifeste dans l’explosion du courroux de Dieu
sur la terre; le Fils, dis-je, s’y jette comme une vivante et volontaire
offrande pour en être l’aliment, comme aussi pour être la révélation du pouvoir
qu’il a de détruire et de sauver. Enfin, il y a l’Esprit de sainteté, feu
puissant, dont les flammes s’étendent de tous côtés, convainquant de péché,
jugeant comme Esprit de feu et transformant pour lui donner son propre éclat et sa propre sainteté tout ce
qu’il peut atteindre. Toutes les relations qui existent entre ces trois
personnes divines, et qui existent entre elles et nous, ont leur source et leur
signification dans la révélation de Dieu comme le Saint. Dans la mesure où nous
le connaissons et où nous avons part à sa vie, dans, cette mesure nous
connaîtrons sa sainteté et y participerons. Et comment le
connaîtrons-nous?
Apprenons à connaître la sainteté de Dieu
comme le font les séraphins: en adorant le Dieu trois fois saint. Couvrons-nous
la face et joignons-nous sans cesse au cantique d’adoration: «Saint! saint!
saint est l’Eternel des armées!» Que chaque fois que nous méditons la Parole,
chaque prière que nous adressons au Dieu saint, chaque acte de foi en Christ,
le Saint et le Juste, que tout service que nous faisons dans une humble
dépendance du Saint-Esprit soit accompli dans l’esprit d’adoration de ce
cantique: «Saint! saint! saint est l’Eternel notre Dieu!»
Apprenons à connaître la sainteté de Dieu
comme Esaïe l’a fait, lui qui était un des messagers choisis de Dieu pour
révéler et pour interpréter à son peuple le nom du Saint d’Israël. La
préparation du prophète comme tel avait eu lieu dans une vision qui le fit
pousser le cri: «Malheur à moi! Car mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des
armées!» Prosternons-nous dans le silence devant le Saint, jusqu’à ce que notre
beauté même soit changée en corruption. Puis, croyons au feu purificateur de
l’autel, à la vertu de l’attouchement du charbon ardent pris sur l’autel,
charbon qui non seulement consume, mais purifie les lèvres et le cœur, et leur
fait tenir ce langage: «Me voici, envoie-moi». (Esaïe 68)} Oui, adorons, soit comme les
séraphins, soit comme le prophète, qui était tout tremblant; adorons jusqu’à ce
que nous sachions que notre service aussi est accepté pour publier hautement la
louange du Dieu trois fois saint.
Saint! Saint! Saint! Si nous devons être,
en effet, les messagers du Dieu saint, cherchons à comprendre toute la
signification de ce triple cri d’adoration: Saint! le Père, Dieu au-dessus de
nous, haut élevé, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir, dont la sainteté est
inaccessible, mais qui, dans sa sainteté, s’approche de nous pour nous
sanctifier. Saint,
le Fils, Dieu avec nous, révélant dans une vie humaine
la sainteté divine, la conservant au milieu de ses souffrances et de sa mort
pour nous, et préparant pour son peuple une nature et une vie saintes. Saint, l’Esprit, Dieu en nous, la puissance de la sainteté en
nous, nous faisant atteindre et embrasser la stature de Christ, et transformant
notre vie intérieure par une union et une communion avec Celui par qui et en
qui nous sommes saints. Saint! Saint! Saint! tout est sainteté. Ce n’est que
sainteté, parfaite sainteté.
Voici ce qu’est la sainteté cachée et
inaccessible; une sainteté manifestée et maintenue, dans une vie humaine; une
sainteté communiquée et faite nôtre. Le mystère de la sainte trinité est le
mystère de la vie chrétienne, le mystère de la sainteté. Les Trois sont un; et
nous devons nous pénétrer toujours plus profondément de cette vérité, c’est
qu’aucune des trois personnes de la trinité ne travaille jamais séparément ou
d’une manière indépendante l’une de l’autre. Le Fils révèle le Père, et le Père
révèle le Fils. Le Père ne se donne pas lui-même, mais l’Esprit; l’Esprit ne
parle pas de lui-même, mais il crie en nous: «Abba!» (Père). Le Fils est notre
sanctification, notre vie, notre tout; «toute plénitude habite corporellement
en lui». Et cependant nous devons sans cesse nous prosterner aux pieds du Père
pour qu’il révèle en nous son Fils, pour qu’il établisse Christ dans notre âme.
Et le Père n’établit point Christ en nous sans l’Esprit; nous devons donc
demander d’être puissamment fortifiés par l’Esprit, afin que Christ habite en
nous. Christ donne l’Esprit à ceux qui croient en lui, qui l’aiment et qui lui
obéissent; et l’Esprit, à son tour, donne Christ, le forme en nous et l’y fait
habiter. Et ainsi dans chaque acte d’adoration, à chaque pas dans la croissance,
dans chaque expérience bénie que nous faisons de la grâce de Dieu, les trois
personnes de la divinité sont activement engagées: le Dieu un étant toujours
trois, les trois toujours un.
Enfants de Dieu, appelés à être saints
comme lui aussi est saint, oh! prosternons-nous et adorons en sa sainte
présence! Venez et couvrez-vous la face; détournez vos yeux et vos esprits de
la contemplation de choses qui surpassent toute intelligence, et que votre âme
se recueille dans ce silence intime dans lequel le culte du sanctuaire céleste
peut seul avoir lieu. Venez, et comme les séraphins couvrez-vous les pieds;
tenez-vous pour un peu de temps à l’écart du bruit de votre activité et de
votre vie pressée, que ce bruit soit un bruit mondain ou même un bruit religieux,
et apprenez à adorer. Venez, et quand vous vous prosternerez dans l’humiliation
qui vous convient, la gloire du Saint brillera sur vous. Et lorsque vous
entendrez, que vous saisirez et chanterez le cantique: Saint! saint! saint!
vous
comprendrez comment dans cette connaissance et ce culte du Dieu trois fois
saint se trouve la puissance qui peut vous rendre saints. «Soyez saints, car je suis saint».
Saint, saint, saint, Seigneur Dieu
tout-puissant, qui étais, qui es et qui viens, je t’adoré comme le Dieu trois
fois saint. Me couvrant la face et les pieds, je voudrais me prosterner devant
toi dans une profonde humilité et dans le silence jusqu’à ce que ta miséricorde
me relève, et m’élève comme sur des ailes d’aigle pour contempler ta gloire.
Dieu des miséricordes qui m’a appelé à
être saint comme tu es saint, oh! révèle-moi quelque chose de ta sainteté!
Lorsqu’elle brille dans mon âme et fait mourir en moi ce qui est charnel et
terrestre, fais que même les souillures les plus involontaires du péché
disparaissent de mon cœur, et que les mouvements les plus imperceptibles de la
chair me deviennent intolérables. Lorsqu’elle brille d’une divine lumière et
ravive en moi l’espérance d’être fait participant de ta sainteté, fais grandir
dans mon âme la confiance, l’assurance que toi-même tu veux me sanctifier
entièrement, et que tu veux même faire de moi un messager de ta sainteté.
O Dieu trois fois saint! je t’adore comme
mon Dieu! SAINT,
toi,
LE PÈRE, qui es saint et qui
sanctifies, toi qui as sanctifié ton propre Fils, et l’as envoyé dans le monde
afin que nous puissions contempler la gloire de Dieu dans une figure humaine,
la face bénie de Jésus-Christ! SAINT, toi, LE FILS, le Saint de Dieu accomplissant la volonté du
Père, et qui t’es sanctifié toi-même pour nous, afin de pouvoir être notre
sanctification, notre sainteté. SAINT, toi, LE SAINT-ESPRIT; l’Esprit de sainteté qui, venant
demeurer en nous, nous fait possesseurs du Fils et de sa sainteté, nous rendant
ainsi participants de la sainteté de Dieu. O mon Dieu! je me prosterne devant
toi, je te rends le culte qui t’appartient, je t’adore. Que l’adoration du ciel
dont les accents se font entendre incessamment soit, même ici-bas, l’adoration
que mon âme te rende sans cesse! Que le cantique de ce culte qui t’est rendu
par les séraphins et par tes rachetés devant ton trône soit, dans les
profondeurs de mon âme, la note dominante de ma vie: SAINT.’ SAINT.’ SAINT.’ le Seigneur Dieu
tout-puissant qui étais, qui es et qui viens! Amen.
1° L’idée, la pensée a toujours besoin de
distinguer, de séparer: la vie seule renferme une parfaite unité. Plus nous
connaîtrons le Dieu vivant, plus nous réaliserons combien réellement le Père,
le Fils et le Saint-Esprit sont un. Dans chacun des actes d’une personne les
deux autres personnes sont présentes. Il ne s’élève pas une prière à Dieu que
la présence des trois personnes divines ne soit nécessaire: au nom de Christ, par l’Esprit, nous parlons au Père.
2° Saisir ceci par la foi, c’est saisir le
secret de la sainteté. Le Dieu saint au-dessus de nous, donnant et agissant
sans cesse; le Saint de Dieu, Jésus-Christ, le don vivant, qui a pris
possession de nous, et en qui nous sommes; le Saint-Esprit, Dieu en nous, par
qui le Père agit et le Fils est révélé; voilà le Dieu qui nous dit::«Je suis
saint; je suis Celui qui sanctifie». Dans la parfaite unité de l’œuvre des
trois personnes divines se trouve la sainteté.
3° Il n’y a rien qui doive nous étonner si
l’amour du Père et la grâce du Fils n’accomplissent pas davantage, lorsque la
communion du Saint-Esprit est peu comprise, peu recherchée ou peu acceptée. Le
Saint-Esprit est le fruit et le couronnement de la révélation divine, Celui par
qui le Fils et le Père viennent à nous. Si vous voulez connaître Dieu, si vous
voulez être saint, vous devez être enseigné et conduit par le Saint-Esprit.
4° Toutes les fois que vous rendez au Dieu
trois fois saint votre culte et que vous l’adorez, écoutez attentivement si
aucune voix ne se fait entendre: «Qui enverrai-je? Qui ira pour nous?». (Esaïe 6:8) Et faites entendre cette
réponse: «Me voici, envoie-moi», vous offrant à être pour ceux qui vous
entourent un messager de la sainteté de Dieu.
5° Quand dans la méditation et l’adoration
vous avez cherché à recevoir et à exprimer ce que la Parole de Dieu vous a
enseigné, alors vient le moment pour vous de confesser votre ignorance et de
vous attendre à Dieu pour qu’il se révèle lui-même à vous.
(7)
Nous voyons
dans la nature comme une contrepartie de la nécessité divine et de la
signification de la doctrine de la trinité. Dans tout objet vivant qui existe,
nous distinguons en premier lieu la vie, puis la forme sous laquelle cette vie se manifeste: enfin la puissance ou l’effet que le résultat de la vie,
agissant sous sa forme ou sa manifestation, produit. Nous avons ainsi Dieu
comme l’invisible, la source de la vie: le Fils comme forme ou image de Dieu,
manifestation de la vie invisible, et le Saint-Esprit comme puissance de cette
vie qui procède du Père et du Fils, et qui accomplit le plan de la volonté de
Dieu dans l’Eglise. En appliquant cette pensée à Dieu, comme à Celui qui est le
Saint, nous comprendrons mieux la place du Fils et de l’Esprit lorsqu’ils nous
apportent la sainteté de Dieu.
TREIZIÈME
JOUR Sainteté et humilité
Ainsi parle le Très-Haut dont la demeure
est éternelle et dont le nom est saint: J’habite dans les lieux élevés et dans
la sainteté; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les
esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. (Esaïe 57:15)
La révélation que nous avons en Esaïe, le
Saint, comme Rédempteur et Sauveur de son peuple est bien admirable. Dieu veut,
en tant que Saint, habiter au milieu du peuple qu’il a créé et qu’il s’est
formé pour lui-même, manifestant sa puissance et sa gloire, et les remplissant
de joie et d’allégresse. Cependant toutes ces promesses sont relatives au
peuple dans son ensemble. Notre texte de ce jour nous révèle un trait nouveau
et tout particulièrement beau de la sainteté divine dans ses relations avec
l’individu. Le Très-Haut, dont le nom est saint, et dont la demeure est
éternelle, regarde à l’homme contrit et humilié; il est avec cet homme; il veut
demeurer auprès de lui. La sainteté de Dieu se montre dans son amour plein de
condescendance. De même qu’il est un feu consumant pour tous ceux qui
s’enorgueillissent et qui s’exaltent eux-mêmes devant lui, il est pour l’esprit
des humbles semblable à un soleil brillant, faisant revivre le cœur, et donnant
la vie.
La profonde signification de cette
promesse apparaît clairement lorsque nous la rapprochons des autres promesses
des temps de la nouvelle Alliance. Le trait caractéristique de la nouvelle
Alliance, dans ce qui la rend supérieure à l’ancienne, c’est que, tandis que
dans la loi et ses institutions tout était extérieur, tout dans le royaume de
Dieu inauguré par la nouvelle Alliance veut être intérieur.
La loi de Dieu donnée et écrite dans le
cœur, un nouvel esprit mis au dedans de nous, l’Esprit même de Dieu donné pour
demeurer avec notre esprit, tellement que le cœur et la vie intérieure soient
rendus capables de devenir le temple, la demeure de Dieu, voilà ce qui
constitue le privilège particulier du ministère de l’Esprit. Notre texte est
peut-être le seul dans l’Ancien Testament, où cette habitation du Dieu saint,
non seulement au milieu du peuple, mais dans le cœur du croyant, est clairement
révélée. C’est en ceci que les deux aspects de la sainteté divine devaient
atteindre leur complète manifestation: «J’habite dans les lieux élevés et dans
la sainteté; je suis avec l’homme contrit et humilié». Dans son ciel, dans ces
lieux hauts et saints, et dans notre «cœur, contrit et humilié, Dieu a sa
demeure»
La sainteté de Dieu, c’est sa gloire qui,
par une distance infinie, se sépare non seulement du péché, mais même de la
créature, cette gloire l’élevant bien au-dessus de cette dernière. La sainteté
de Dieu, c’est son amour qui l’attire en bas vers le pécheur, afin de l’élever
à sa communion et à sa ressemblance, et de le rendre saint comme lui est saint.
Le Dieu saint cherche celui qui est humble; celui qui est humble trouve le Dieu
saint: voilà les deux leçons que nous avons à apprendre aujourd’hui.
Le Dieu saint cherche celui qui est
humble. Rien
n’a tant d’attraits pour Dieu qu’un cœur humilié, contrit. La raison en est
évidente. Il n’y a pas, dans le monde de la nature, comme dans le monde
spirituel, une loi plus simple, que celle-ci, c’est que deux corps ne peuvent
en même temps occuper le même espace. Le nouvel occupant ne peut réellement
posséder que l’espace qu’il a fait évacuer par l’ancien. Dans l’homme, le moi
est maître de la place, la volonté propre possède tout; il n’y a pas de place
pour Dieu. Il est absolument impossible que Dieu vienne régner dans un cœur lorsque
le moi en occupe encore le trône. Aussi longtemps que sous l’influence
aveuglante du péché et de l’amour de soi-même, le croyant lui-même n’est pas
vraiment conscient de l’étendue du règne de la volonté propre, il ne peut y
avoir ni contrition, ni humilité véritable.
Mais lorsque l’Esprit de Dieu nous a
révélé, et que notre âme voit enfin que c’est bien le moi qui a tenu
secrètement Dieu à distance, oh! avec quelle confusion elle est brisée, et
combien elle soupire après une rupture complète avec ce moi égoïste, afin que
Dieu puisse avoir la place à laquelle il a droit! C’est cette rupture voulue et
entretenue qui est exprimée par ce mot contrition. Et lorsque l’âme voit quelle
a été sa folie et sa culpabilité en honorant secrètement le moi et en empêchant
le Dieu saint d’occuper la place que son droit de Créateur lui avait donnée en
nous, et qu’il aurait remplie avec tant de bénédictions pour notre âme, cette
dernière se jette dans la poussière, n’ayant qu’un seul désir: donner à Dieu la
place et la louange qui lui sont dues.
Pareille contrition et pareille
humiliation sont douloureuses, car l’une et l’autre amènent l’âme à ne voir
plus rien en elle-même sur quoi se reposer, ou qui lui permette d’espérer. Et
moins que tout cela; elle ne saurait croire ou s’imaginer qu’elle peut devenir
un objet de la bienveillance divine, un vase capable de recevoir une
bénédiction venant de Dieu. Et cependant, voilà justement le message que la
Parole du Seigneur apporte à notre foi. Elle nous annonce que le Très-Haut,
dont le nom est saint, cherche et se prépare une demeure sur la terre. Elle
nous, dit précisément ce qu’un cœur humble et contrit ne pouvait imaginer ou
penser, et que, même maintenant, ce cœur peut à peine croire, c’est que c’est
justement et seulement dans un pareil cœur que Dieu veut habiter. Ce sont ces
cœurs dans lesquels Dieu peut se glorifier, dans lesquels la place est faite
pour lui, afin qu’il occupe la place du moi, et qu’il la remplisse de sa divine
présence. Le Saint cherche les humbles. C’est lorsque nous reconnaissons qu’il
n’y a rien en nous à admirer, et sur quoi nous puissions nous appuyer, que Dieu
voit en nous tout à admirer et sur quoi il peut compter, parce qu’il y a une
place libre et toute prête pour lui. Le cœur humilié est la demeure du Dieu
saint.
Le cœur humble trouve le Dieu saint. C’est lorsque la conscience de
notre péché et de notre faiblesse, et la découverte que nous avons faite de
tout ce qui reste en nous du moi nous fait craindre de ne jamais pouvoir
arriver à la sainteté, c’est alors, dis-je, que le Dieu saint se donne à nous.
Ce n’est point lorsque regardant à vous-même vous cherchez à vous rendre compte
si vous êtes suffisamment humble et contrit, non, mais c’est lorsque, cessant
de vous contempler vous-même, parce que vous désespérez de voir jamais en vous
autre chose que du péché, vous regardez au Dieu saint, alors seulement vous
vous apercevez que sa promesse est votre seule espérance. C’est dans la foi et
par la foi que le Saint est révélé à l’âme humble et contrite. La foi est
toujours le contraire de ce que nous voyons ou sentons; elle regarde à Dieu
seul. Et cette foi donne à l’âme cette confiance que, dans le sentiment profond
de notre souillure, et avec la crainte que nous avons de ne jamais arriver à la
sainteté, Dieu, le Saint, qui nous sanctifie, est près de nous comme Rédempteur
et comme Sauveur. De plus, la foi nous rend capables d’être contents dans notre
humiliation et dans le sentiment de notre indignité et de notre pauvreté, en
même temps qu’elle nous fait nous réjouir dans l’assurance que Dieu lui-même
prend possession du cœur contrit et lui rend la vie.
Heureuse l’âme qui est prête à apprendre
cette leçon, c’est là que, tout le long du chemin, elle aura à faire
l’expérience simultanée de la faiblesse et de la puissance, de la pauvreté et
de l’abondance, de la profonde et réelle humiliation, comme aussi de la
merveilleuse habitation en elle du Dieu saint. Ceci est, en effet, le profond
mystère de la vie divine. Pour la raison humaine c’est un paradoxe. Quand Paul
dit de lui-même: «Comme mourant, et voici nous vivons; comme affligés, et
cependant nous réjouissant sans cesse; comme n’ayant rien, et cependant
possédant toutes choses», il ne fait qu’exprimer la loi du royaume de Dieu qui
est que, dans la mesure où le moi est détrôné et anéanti, Dieu devient tout en
nous. A côté du sentiment profond de néant et de faiblesse, le sentiment de
richesses infinies et de joies ineffables peut remplir le cœur. Quelque intense
et bénie que soit l’expérience de la proximité, de la félicité, de l’amour et
de l’habitation actuelle du Saint en nous, ce n’est jamais une habitation qui
ait lieu dans ma vieille nature, dans le moi; c’est toujours, au contraire, la
divine présence humiliant le moi, afin de faire place à Dieu et que lui seul
soit exalté. La puissance de la mort de Christ, la communion de sa croix agit
sans cesse et en même temps avec la puissance et la joie de sa résurrection.
«Celui qui s’abaisse sera élevé».
Dans la vie de la foi l’humiliation et
l’exaltation sont simultanées, l’une dépendant de l’autre. Le cœur humble
trouve le Dieu saint, et quand il l’a trouvé, la possession qu’il en a
l’humilie d’autant plus. Non qu’il n’y ait pas de danger pour la chair de
s’exalter dans la possession du Dieu trois fois saint; mais, le danger connu,
le cœur humble recherche la grâce de craindre continuellement Celui qui doit
être craint, d’une crainte qui le fait s’attacher toujours plus fermement à
Dieu seul. Ne vous imaginez jamais avoir atteint un état dans lequel le moi ou
la chair sont absolument morts. Non; mais par la foi vous entrez et vous
demeurez dans une communion avec Jésus, en qui ils sont crucifiés; si vous
demeurez en lui, vous êtes affranchi de leur domination, mais seulement en tant
que vous habitez en lui, que vous croyez, et qu’en croyant vous êtes sorti de
votre moi pour demeurer en Jésus. Par conséquent, plus la grâce de Dieu abonde,
plus l’habitation du Saint en nous devient sensible et précieuse, plus aussi le
coeur devient humble. Le danger qui vous menace est plus grand, mais le secours
sur lequel vous pouvez compter est plus près maintenant; contentez-vous de
constater en tremblant le danger, cela vous rendra courageux, plein de
hardiesse pour réclamer dans la foi la victoire.
Croyants, qui confessez votre néant, et
qui faites profession de n’avoir de confiance que dans la grâce, je vous en
prie, écoutez ce merveilleux message. «Le Très-Haut dont la demeure est
éternelle, et dont le nom est saint, Celui qui habite dans les lieux élevés et
dans la sainteté» cherche une demeure ici-bas. Voulez-vous la lui donner? Ne
voulez-vous pas vous prosterner dans la poussière afin qu’il trouve en vous le
cœur humble dans lequel il aime à habiter? Ne voulez-vous pas croire maintenant
que, même en vous, quelque misérable et brisé que vous vous sentiez, Il se
réjouit de faire sa demeure? «Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des
cieux est à eux».
Oh! voilà le chemin de la sainteté! Soyez
humbles, et la sainte proximité, la divine présence de Dieu en vous sera votre
sainteté. Lorsque vous entendez le commandement: «Soyez saints comme je suis
saint», que la foi réclame ce qui lui est promis, et qu’elle réponde: «Je veux
être saint, ô Dieu très saint! si toi qui es le Saint veux demeurer en moi».
«Soyez saints comme je suis saint».
O Seigneur! tu es le Très-Haut, dont la
demeure est éternelle et dont le nom est saint. Et cependant tu dis: «J’habite dans les
lieux élevés et saints, et avec celui dont le cœur est contrit et humilié». Oui, Seigneur,
lorsqu’une âme se met à la dernière place, lorsqu’elle a d’elle-même des
pensées humbles et qu’elle sent son néant, toi, le Saint, tu aimes à venir et à
consoler cette âme, à habiter en elle et à la vivifier.
O mon Dieu! le néant de mon être m’humilie;
mes nombreuses transgressions m‘humilient; ma méchanceté innée m’humilie; mais
ce qui m’humilie plus que toute autre-chose c’est ta condescendance infinie et
l’ineffable habitation que tu m’accordes de ta personne divine. C’est ta
sainteté en Christ portant notre péché et consentant à demeurer en nous, ô
Dieu! c’est ton amour qui surpasse toute intelligence, qui m’humilie. Je t’en
supplie que cet amour fasse son oeuvre en moi jusqu’à ce que le moi se cache et
fuie h la présence de ta gloire et que toi seul tu sois tout en moi. Amen.
1° Humilité et sainteté. Tenez ferme le
rapport intime entre ces deux choses. L’humilité me met à la place qui me
convient, à moi, pécheur; la sainteté donne à Dieu la place qui seule est digne
de lui. Si je consens à n’être rien devant lui, et que Dieu soit tout pour moi,
je suis sur la vraie voie de la sainteté. L’humilité est la sainteté parce
qu’elle donne toute gloire à Dieu.
2° Plusieurs font effort pour être humbles
avec Dieu, mais avec les hommes ils maintiennent leurs droits et nourrissent,
entretiennent, le moi. Souvenons-nous que la grande école d’humilité devant
Dieu c’est d’accepter l’humiliation qui nous vient de l’homme. Christ s’est
sanctifié lui-même pour nous, en acceptant l’humiliation et l’injustice que des
hommes méchants ont fait peser sur lui.
3° L’humilité n’aperçoit jamais sa propre
beauté, parce qu’elle refuse de se regarder; elle s’étonne seulement d’une
chose, c’est de l’infinie condescendance du Dieu saint; et elle se réjouit de l’humilité
de Jésus, du Saint de Dieu, notre Saint.
4° Le lien qui relie la sainteté à
l’humilité c’est l’habitation de Dieu en nous. Le Très-Haut, dont le nom est
saint, habite le cœur contrit. Et, où Il habite, là est le lieu saint.
QUATORZIÈME
JOUR Le Saint de Dieu
C’est pourquoi aussi le Saint (petit enfant), qui aura été
engendré, sera appelé Fils de Dieu. (Luc 1:35) (Version de Lausanne.)
Et pour nous, nous avons cru et nous avons
connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.. (Jean 6:69) F.Godet.
«Le Saint de l’Eternel», (Psaume 106:16) cette expression ne se trouve
qu’une fois dans l’Ancien Testament. Elle est employée pour parler d’Aaron en
qui la sainteté, pour autant qu’elle pouvait alors être révélée, avait trouvé
sa plus complète personnification. Ce titre a attendu son accomplissement en
Celui qui seul, dans sa personne divine, pouvait parfaitement manifester la
sainteté de Dieu sur la terre, Jésus, le Fils du Père.
1° En lui nous voyons en quoi consiste
l’incomparable excellence de la nature divine. «Tu aimes la justice et tu hais
la méchanceté, c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie par
privilège sur tes collègues». (Psaume 45:8) La haine infinie de Dieu pour
le péché, et le soin avec lequel il maintient le droit, la justice, pourraient
sembler n’avoir qu’une petite valeur morale, comme étant une nécessité de sa
nature. Dans le Fils nous voyons la sainteté divine mise à l’épreuve. Il est
éprouvé et tenté! «Il souffre étant tenté», et il prouve que la sainteté a
vraiment une valeur morale; elle est prête à faire tous les sacrifices, même
jusqu’à donner sa vie, cesser d’être, plutôt que de consentir au péché. Jésus,
en se livrant lui-même à la mort plutôt que de céder à la tentation, en
acceptant la mort afin que le juste jugement du Père soit honoré, a prouvé que
la justice est un élément de la sainteté divine et que le Saint est sanctifié
par la justice.
Mais ceci n’est qu’un côté de la sainteté.
Le feu qui consume est aussi le feu qui purifie: il fait participant de sa
belle nature lumineuse tout ce qui est capable d’assimilation. Par conséquent,
non seulement la sainteté divine maintient sa propre pureté, mais encore elle
la communique. En cela Jésus se montra véritablement le Saint de Dieu, c’est qu’il
n’a jamais dit: «Retire-toi, car je suis plus saint que toi». Sa sainteté s’est
montrée être l’incarnation même de Celui qui a dit: «J’habite dans les lieux
élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme contrit, humilié». C’est
en lui qu’on a pu voir l’affinité qu’il y a entre la sainteté et tout ce qui
est perdu, impuissant, pécheur. Il a montré que la sainteté n’est pas seulement
cette énergie qui dans une sainte indignation se sépare de tout ce qui est
impur, mais qu’elle est aussi cette puissance qui, dans son saint amour, sépare
pour lui-même, même ce qui est le plus coupable, le plus pécheur, afin de le
sauver et de le bénir. En lui nous voyons comment la sainteté divine est
l’harmonie de la Justice infinie avec l’Amour infini.
2° Tel est le divin aspect du caractère de
Christ lorsqu’il fait voir sous une forme humaine ce qu’est la sainteté de
Dieu. Mais il y a un autre aspect, non moins intéressant et non moins important
pour nous. Non seulement nous désirons savoir comment Dieu est saint, mais
aussi comment l’homme doit s’y prendre pour être saint comme Dieu est saint.
Jésus est venu pour nous enseigner qu’il est possible d’être homme et d’avoir
en même temps la vie de Dieu habitant en nous. Nous pensons ordinairement que
la gloire et la perfection infinies de la divinité sont les seuls cadres dans
lesquels la beauté de la sainteté peut être contemplée; Jésus a prouvé la
parfaite adaptation et la parfaite capacité de la nature humaine pour
manifester ce qui est la gloire essentielle de la divinité. Il a montré
comment, en choisissant et en accomplissant la volonté de Dieu, en faisant de
cette volonté la sienne propre, l’homme peut vraiment être saint comme Dieu est
saint.
La valeur de cet aspect de l’incarnation
dépend de notre manière de réaliser parfaitement la vraie humanité de notre
Seigneur. La séparation solennelle et l’opération purificatrice qui se poursuit
incessamment dans la fournaise ardente de la sainteté divine, consumant et
s’assimilant sans cesse ce qui en nous doit être consumé et est assimilable,
nous nous attendons à la voir en Lui dans les luttes d’une volonté vraiment
humaine. Car la sainteté, pour être vraiment humaine, doit être non seulement
un don, mais une acquisition. Venant de Dieu, elle doit être acceptée par
l’individu qui doit se l’approprier personnellement, par l’abandon volontaire
de sa part de tout ce qui n’est pas en conformité avec elle. Jésus ayant très
positivement fait le sacrifice de sa propre volonté, et ayant accompli et
souffert la volonté du Père, nous avons en lui la révélation de ce qu’est la
sainteté humaine, et comment l’homme, par l’union de sa volonté, avec celle de
Dieu, peut vraiment être saint comme Dieu est saint.
3° Mais à quoi servirait-il que nous ayons
vu en Jésus qu’un homme peut être saint? Son exemple serait une ironie s’il ne
nous montrait pas le moyen et ne nous donnait pas le pouvoir de devenir
semblables à lui. Nous apporter ce moyen, nous donner ce pouvoir, voilà
certainement l’objet suprême de cette incarnation. La nature divine de Christ
ne s’est pas bornée à rendre son humanité participante de sa sainteté, le
laissant, lui, n’être rien de plus qu’un simple homme. Mais sa divinité a donné
à la sainteté humaine, qu’il a manifestée, à la sainte nature humaine qu’il a amenée
à la perfection, une valeur infinie et une puissance de communication. Avec lui
une vie nouvelle, la vie éternelle, a été greffée sur le tronc de l’humanité.
Pour tous ceux qui croient en lui, il
s’est sanctifié, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. Parce que
sa mort a été le grand triomphe de son obéissance à la volonté du Père, elle a
brisé pour toujours la domination du péché; elle a expié notre iniquité, et
elle a acquis auprès du Père, pour le Fils, le pouvoir de rendre ses rachetés
participants de sa propre vie et de sa sainteté. Dans sa résurrection et dans
son ascension la puissance de cette vie nouvelle et son droit à une domination
universelle ont été rendus manifestes; et maintenant, il est en vérité le Saint
de Dieu, tenant en ses mains comme Chef la puissance de la sainteté, divine et
humaine tout à la fois, afin de la communiquer à chacun des membres de son
corps.
En parlant du mystère de la sainte
trinité, nous avons vu comment Christ tient le milieu entre le Père et le
Saint-Esprit, comme point d’union dans lequel ils se rencontrent. Dans le Fils,
«l’empreinte de sa personne», (Hébreux 1:3) nous avons la révélation
objective de la divinité, la sainteté divine personnifiée et rapprochée de
nous. Dans le Saint-Esprit nous avons cette même révélation subjectivement, la sainteté divine
entrant dans notre être intérieur et s’y révélant.
Lorsque le Saint-Esprit prend de la
sainteté qui est de Christ pour nous la communiquer, son œuvre est bien
réellement de révéler et de glorifier Christ comme le Saint de Dieu. Il nous
montre que tout est en Christ, et que Christ est tout pour nous; que nous-mêmes
nous sommes en Christ, et que comme un Sauveur vivant, Christ, par son
Saint-Esprit, nous prend et nous garde à sa charge, nous et notre vie de
sainteté. Il fait vraiment de Christ pour nous le Saint de Dieu. Mon frère, veux-tu être saint?
Veux-tu connaître la voie de Dieu pour la sainteté? Apprends à connaître le
Christ comme le Saint de Dieu. Tu es en lui, «saint en Christ». Tu as été établi en Christ
par un acte de la puissance divine; et cette puissance t’y maintient, planté,
enraciné dans cette plénitude divine de vie et de sainteté qui est en lui. Sa
sainte présence et la puissance de sa vie éternelle t’entourent de toutes parts;
que le Saint-Esprit te le révèle! Le Saint-Esprit est en toi comme la puissance
même de Christ et de sa vie. Secrètement, silencieusement, mais puissamment, si
tu veux regarder au Père pour cette oeuvre de l’Esprit en toi, le Saint-Esprit
te fortifiera dans cette foi: que tu es en Christ, et que la vie divine qui
t’enveloppe ainsi de tous côtés entrera en toi et prendra possession de tout
ton être. Prie et étudie-toi à croire et à réaliser que c’est bien en Christ, comme en Celui qui est le
Saint de Dieu, en
Christ, dans
lequel la sainteté de Dieu est préparée pour toi sous la forme d’une nature
sainte et d’une vie sainte, que toi tu es et que tu peux demeurer désormais.
Puis souviens-toi aussi que le Christ est
ton Sauveur, le plus patient, le plus compatissant des pédagogues. Etudie la
sainteté la clarté de sa face, en ayant les regards arrêtés sur lui. Il est venu du ciel
dans le but unique de te rendre saint. Son amour et sa puissance dépassent infiniment ta
stupidité et ta culpabilité. Apprends à penser à la sainteté comme à un
héritage préparé pour toi, comme la puissance d’une vie nouvelle que Jésus ne
demande qu’à te communiquer. Penses-y comme à une chose qui se trouve toute en
lui, et pense à la possession de cette chose comme à une chose qui dépend de la
possession de Christ lui-même. Et de même que les disciples, quoiqu’ils
comprissent à peine ce qu’ils confessaient, ou qu’ils sussent à peine où le
Seigneur les conduisait, devinrent ses saints, ses bien-aimés, en vertu de leur
attachement à sa personne, de même tu trouveras qu’aimer Jésus avec ferveur et
lui obéir simplement est le plus sûr chemin pour la sainteté et pour la
plénitude du Saint-Esprit. «Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! je te bénis de ce que
ton Fils bien-aimé, que tu as sanctifié et envoyé dans le monde, est maintenant
pour nous le Saint de Dieu.
Fais que je le connaisse commue la
révélation de la sainteté, l’incarnation en une nature humaine, même jusqu’à la
mort, de ta haine incomparable et infinie contre le péché, comme aussi de ton
amour ineffable pour le pécheur. Remplis mon âme d’une crainte salutaire en toi
et d’une foi parfaite en tes promesses.
O mon Père! il t’a plu de faire habiter en
ton Fils toute plénitude. En lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et
de la connaissance; en lui sont les insondables richesses de la grâce et de la
sainteté. Je t’en supplie, révèle-le à mon âme; révèle-le en moi; que je ne me
satisfasse pas de pensées et de désirs sans réalité, mais que dans la puissance
d’une vie sans fin je puisse le connaître et être connu de lui, le Saint de
Dieu. Amen.
1° Dans la sainteté de Jésus nous voyons
ce que doit être la nôtre: une justice qui hait le péché et qui donne tout pour
qu’il soit détruit; un amour qui cherche le pécheur et qui donne tout pour
qu’il soit sauvé. «Quiconque ne pratique point la justice n’est point issu de
Dieu non plus que celui qui n’aime point son frère».,
2° C’est une pensée bien solennelle que
celle-ci: nous pouvons étudier sérieusement pour arriver à savoir ce qu’est la
sainteté, et cependant en avoir fort peu, parce que nous avons peu de Jésus.
C’est une pensée bienfaisante que celle-ci; un homme peut s’occuper fort peu
directement de la pensée de la sainteté, et cependant en avoir beaucoup, parce
qu’il est rempli de Jésus. Jésus est le Saint de Dieu; l’avoir véritablement,
l’aimer avec ferveur, se confier-en lui et lui obéir, être en lui, voilà ce qui
rend, saint.
3° Votre sainteté est donc conservée
précieusement dans ce Sauveur puissant et divin; il n’y a par conséquent rien à
craindre qu’il ne soit pas prêt à nous rendre saints, ou qu’il n’en soit pas
capable.
4° Avec, un pareil Sauveur qui sanctifie,
comment se fait-il que plusieurs de ceux qui font profession de chercher la
sainteté échouent misérablement et connaissent si peu les joies d’une vie
sainte? Je suis assuré que pour un grand nombre la cause en est en ce qu’ils
cherchent à se saisir de ce Christ avec leurs propres forces, ignorant qu’ils
doivent attendre le Saint-Esprit au dedans d’eux, afin qu’il vienne révéler à
leurs cœurs cet Etre divin, le Saint de Dieu.
QUINZIÈME
JOUR Le Saint-Esprit
Il disait cela de l’Esprit que devaient
recevoir ceux; qui croient en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que
Jésus n’avait pas encore été glorifié. (Jean 7:39)
Mais le Consolateur, le Saint-Esprit, que
mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. (Jean 14:16)
Dieu vous a choisi pour vous sauver par la
sanctification de l’Esprit, et par la foi à la vérité. (2
Thessaloniciens 2:13 ; 1Pierre
1:2)
On a dit quelquefois que tandis que dans
l’Ancien Testament la sainteté de Dieu est mise, d’une manière toute
particulière en lumière, dans le Nouveau elle cède la place à la révélation de
son amour. Cette remarque pourrait difficilement être faite si l’on comprenait
bien que l’Esprit, c’est Dieu, et que lorsqu’il prend,1’épithète de Saint,
comme étant son propre nom, c’est afin de nous enseigner que maintenant la
sainteté de Dieu doit s’approcher plus près de nous que jamais, et doit nous
être révélée comme le pouvoir qui rend saint. Dans le Saint-Esprit, Dieu, le
Saint d’Israël, et Celui qui nous a été révélé comme le Saint de Dieu
s’approchent pour que s’accomplisse cette promesse: «Je suis l’Eternel qui te
sanctifie». La sainteté invisible et inaccessible de Dieu nous a été révélée,
et a été rapprochée de nous dans la vie de Jésus-Christ; tout ce qui empêchait
notre participation à cette sainteté a été ôté par la mort du Sauveur. Le nom de
Saint-Esprit nous enseigne que c’est l’œuvre spéciale de l’Esprit de nous
communiquer et de faire nôtre, la sainteté.
Voyez et saisissez la signification de
ceci: l’épithète qui dans tout l’Ancien Testament a appartenu au Dieu trois
fois saint, est maintenant appropriée à l’Esprit qui est en nous. La sainteté
de Dieu en Christ devient sainteté en vous parce que l’Esprit est en vous. Les mots et les
réalités divines que ces mots: Saint et Esprit expriment, sont maintenant inséparablement et
éternellement unis. Vous pouvez désormais avoir autant de l’Esprit en vous que
vous désirez de sainteté, et vous pouvez avoir autant de sainteté que vous avez
de l’Esprit.
Il y a des chrétiens qui demandent
l’Esprit parce qu’ils désirent avoir la joie, la lumière et la force que
l’Esprit apporte. Et cependant leurs prières ne leur apportent qu’une bien
petite augmentation de bénédictions et de puissance. Pourquoi? Parce qu’ils ne
désirent pas vraiment l’Esprit comme le Saint-Esprit. Sa pureté consumant, sa
lumière qui va chercher dans les plus secrètes retraites de l’âme ce qui y est
caché, et qui y porte la conviction de péché. Le fait qu’il fait mourir les
actions du corps, du moi, avec sa volonté et sa puissance propres, qu’il
conduit l’âme à la communion avec Jésus, lorsque le Christ sacrifiait sa
volonté et sa vie au Père qui l’avait envoyé, toutes ces choses, il semble que
les chrétiens n’y aient point songé. Le Saint-Esprit ne peut venir en eux avec
puissance, parce qu’ils ne le reçoivent pas comme le Saint-Esprit. Dans tel
moment donné, dans des temps de réveil par exemple, comme ce fut le cas chez
les Corinthiens et les Galates, l’Esprit peut se manifester avec ses dons
(charismes) et son action puissante, tandis que sa puissance sanctifiante ne se manifeste que
faiblement. (1Corinthiens
14:4 13:5 III,1-3 Galates 3:3,15-26) Mais, à moins que la puissance sanctifiante de
l’Esprit ne soit reconnue et acceptée, ses dons seront perdus, ne serviront de
rien. (1 Corinthiens
13:1-3)
Les dons du
Saint-Esprit nous sont communiqués comme une préparation à la puissance de
sanctification qui doit les accompagner. Nous devons prendre à cœur cette
leçon, c’est que nous pouvons avoir autant de l’Esprit que nous sommes disposés
à recevoir en nous de sa sainteté. «Soyez remplis du Saint-Esprit» doit
signifier pour nous: «Soyez pleinement saints». L’inverse est également vrai.
Nous ne pouvons avoir comme mesure de sainteté en nous que la mesure de
l’Esprit que nous possédons. Il y a des âmes qui cherchent bien sincèrement à être
saintes; mais au fond cela dépend beaucoup d’elles. On les voit lire des
livres, écouter le plus attentivement des discours; elles font effort pour
saisir chaque pensée, et pour mettre en pratique tous les conseils qu’elles
reçoivent. Et néanmoins, elles doivent reconnaître qu’elles sont encore très
étrangères au vrai repos complet, à la joie et à la puissance qui découlent du
fait de demeurer en Christ, et par conséquent aussi à la sainteté qui est en
lui. Elles ont cherché la sainteté plus que le Saint-Esprit. Elles doivent
encore apprendre que même toute la sainteté qui est si près de nous et si
claire en
Christ est
hors de notre portée si le Saint-Esprit n’habite en nous et ne nous la
communique. Elles doivent encore apprendre à demander d’être puissamment
fortifiées par le Saint-Esprit pour le développement de l’homme intérieur; (Ephésiens 3:16) de croire en lui comme en
cette eau vive dont parle le Sauveur. (Jean 4:14 7:37) Elles doivent apprendre à
mettre de côté les efforts qu’elles font avec leurs propres forces par la
pensée, par la volonté, par l’action; apprendre à espérer en Dieu, à s’attendre
patiemment à lui. Par son Saint-Esprit, lui nous sanctifiera. «Soyez saints»
signifié: «Soyez remplis dé l’Esprit».
Si nous nous demandons de plus près
comment le Saint-Esprit rend saint, nous verrons que c’est parce qu’il nous
révèle et nous communique la sainteté de Christ. L’Ecriture nous dit: «Christ
nous a été fait de la part de Dieu... sanctification». Il s’est sanctifié
lui-même pour nous, afin que nous aussi nous soyons sanctifiés dans la vérité.
Nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par l’offrande que Jésus a faite
une fois pour toutes de son corps. Nous sommes sanctifiés en Jésus-Christ. Le
Christ vivant est tout entier un trésor de sainteté pour l’homme. Dans sa vie
sur la terre, Jésus a changé la sainteté divine dont il est possesseur en
monnaie courante pour cette vie humaine et terrestre: obéissance au Père,
humilité, amour, zèle. En tant que Dieu, Jésus, le Fils, en a une provision
suffisante pour les besoins de tout croyant.
Et cependant cette provision est tout
entière hors de notre portée si le Saint-Esprit ne nous l’apporte et ne nous la
communique intérieurement. Mais c’est précisément l’œuvre en vue de laquelle il
porte ce nom divin de Saint-Esprit:
glorifier
Jésus, le Saint de Dieu en nous, et nous rendre participants de sa sainteté. Il
le fait en nous révélant Christ, afin que nous commencions par voir ce qui est
en lui. Il le fait en nous montrant la profonde corruption de notre nature-. (Romains 7:14-23) Il le fait en nous fortifiant
puissamment dans la foi, pour que nous recevions Jésus lui-même comme notre
vie. Il le fait en nous amenant à désespérer complètement de nous-mêmes, à nous
abandonner absolument à l’obéissance que nous devons à Jésus notre Seigneur, et
à une confiance assurée, de la foi en la puissance, de l’habitation de Christ
en nous. Il le fait en nous donnant, dans le recueillement secret des
profondeurs du cœur et de la vie intérieure, les dispositions et les grâces de
Christ, tellement que, du centre intime de notre vie, qui a été renouvelé et
sanctifié en Christ, la sainteté découle et pénètre tout jusqu’à l’extrême
circonférence. Où le désir de la loi de Dieu, de sa volonté pour la faire a été
éveillé et où l’homme intérieur prend plaisir à cette loi, là, l’Esprit de
cette vie qui est en Jésus-Christ affranchit de la loi du péché qui est dans
les membres, et il conduit dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Comme
Dieu en nous, il communique à notre âme ce que Dieu a préparé pour nous en
Christ.
Et si nous nous demandons encore comment
l’œuvre de ce Saint-Esprit qui nous sanctifie ainsi peut nous être assurée, la
réponse en est bien simple et claire. II est l’Esprit de Celui que Jésus
appelle: «Père saint!» et de Christ, le Saint de Dieu; c’est du Père et du Fils
qu’il doit être reçu par nous. «Il me montra un fleuve d’eau vive qui sortait
du trône de Dieu et de l’Agneau». Jésus ne parlait-il pas du «Saint-Esprit que
le Père enverra en mon nom?» Et ne nous a-t-il pas enseigné à le demander au
Père?’ Paul priait pour les Ephésiens disant: «Je fléchis les genoux devant le
Père pour qu’il veuille, selon les richesses de sa gloire, vous donner d’être
puissamment fortifiés par son Esprit pour le développement de l’homme
intérieur». {Ephésiens
3:16,17}
C’est lorsque
nous regardons à Dieu dans sa sainteté, et à toutes ses révélations depuis la
création jusqu’à nous, et que nous voyons comment l’Esprit coule comme un
fleuve d’eau vive du trône de sa sainteté, que l’espérance que Dieu fera agir
puissamment en nous son Esprit peut être éveillée et fortifiée en nous. Et
quand nous voyons alors Jésus révélant cette sainteté dans la nature humaine,
déchirant par sa mort expiatoire le voile, afin que l’Esprit du lieu très saint
sorte, et que comme Saint-Esprit il soit le représentant de Christ, le rendant
présent dans notre âme, alors aussi naît en nous cette confiance: que la foi en
Jésus amènera en nous la plénitude de l’Esprit. «Si quelqu’un croit en moi, des
fleuves d’eau vive, comme dit l’Ecriture, couleront de son sein».
Prosternons-nous devant le Père, au nom de Christ, son Fils; croyons simplement
au Fils comme en Celui en qui nous sommes agréables au Père et par qui l’amour
et les bénédictions du Père viennent jusqu’à nous, et nous pouvons être assurés
que l’Esprit qui est déjà en nous fera comme Saint-Esprit son oeuvre dans notre
âme avec une puissance qui ira grandissant. Le mystère de la sainteté est le
mystère de la Trinité; selon que nous fléchissons les genoux devant le Père,
croyant au Fils, le Saint-Esprit agira en nous. Et nous comprendrons alors la
vraie signification de ce que Dieu disait à Israël: Je suis saint; ainsi parle le Père: «Soyez
saints» comme mon Fils et en lui. «Je vous sanctifie par l’Esprit de mon Fils
habitant en vous». Que vos âmes adorent et s’écrient: «Saint, saint, saint est
l’Eternel des armées!»
Le Saint-Esprit: Toute vraie connaissance
du Père dans sa sainteté adorable et du Fils dans sa propre sainteté, sainteté
qui doit devenir nôtre, et toute participation à cette sainteté dépend de la
vie de l’Esprit en nous, de notre manière de le connaître et de le reconnaître
comme habitant en nous, notre vie. Le Saint-Esprit est au milieu de nous, en
nous; il faut bien que nous le contristions et que nous lui résistions. Si vous, vous ne voulez pas lui
résister, fléchissez les genoux devant le Père sans tarder, afin qu’il vous
accorde d’être puissamment fortifiés par son Saint-Esprit dans l’homme
intérieur. Croyez que le Saint-Esprit, porteur pour vous de toute la sainteté
qui est en Dieu et en son Fils, est au-dedans de vous. Laissez-lui prendre la
place du moi, de ses pensées et de ses efforts.
Saint, saint, saint est l’Eternel des
armées, toute la terre est remplie de ta gloire. Que cette gloire, ô Dieu!
remplisse le cœur de ton enfant quand il se prosterne devant toi! Je viens à
toi maintenant pour me désaltérer au fleuve d’eau vive qui sort de ton trône, ô
Dieu! et du trône de l’Agneau. Gloire à Dieu et à l’Agneau pour le don
ineffable dont la pensée n’aurait jamais pu monter au cœur de l’homme, le don
du Saint-Esprit habitant dans le cœur de l’homme!
O mon Père! je te demande, au nom de
Jésus, d’être puissamment fortifié par ton Esprit dans l’homme intérieur.
Enseigne-moi, je te prie, à croire que tu me donnes cet Esprit, afin que je
l’accepte et que j’attende de lui qu’il remplisse et qu’il conduise tout mon
être. Donne-moi de me livrer à lui, et de ne pas continuer à vouloir, à courir,
à penser et à agir avec mes propres forces, mais d’attendre dans une paisible
confiance et une parfaite certitude qu’il agisse en moi.
Apprends-moi ce que c’est que de n’avoir
point de confiance dans la chair et de te servir dans l’Esprit. Enseigne-moi ce
que c’est que d’être conduit en toutes choses par le Saint-Esprit, l’Esprit de
ta sainteté.
Et accorde-moi cette grâce, ô tendre Père!
que par lui je t’entende me parler et te révéler à moi avec puissance en me
disant: «Je suis saint». Qu’il glorifie à mes
yeux et en moi Jésus, en qui le commandement: «Soyez saints» s’est si
merveilleusement accompli en ma faveur. Et que le Saint-Esprit me donne
l’onction et le sceau qui me conduiront à la parfaite assurance qu’en Lui ta
promesse: «Je vous sanctifie» s’accomplit d’une
manière glorieuse! Amen.
1° Il est universellement reconnu que le
Saint-Esprit n’a pas, dans l’enseignement de l’Eglise ou dans la foi des
fidèles, la place d’honneur et de puissance qui lui revient comme au Révélateur
du Père et du Fils. Cherchez à arriver à la profonde conviction que sans le
Saint-Esprit l’enseignement le plus clair sur la sainteté, les désirs les plus
fervents de sainteté, même les expériences les plus bénies ne seront que
temporaires, ne produiront aucun résultat permanent, et n’apporteront aucun
repos durable.
2° De même que le Fils parlait toujours du
Père, ainsi l’Esprit dirige toujours vers Christ. L’âme qui s’abandonne à la
direction de l’Esprit apprendra de lui comment Christ est notre sainteté,
comment nous pouvons toujours demeurer en Christ notre sanctification. Que de
vains efforts ont été souvent faits sans l’Esprit! Selon que l’onction
vous a enseignés, demeurez
en lui.
3° Dans le temple de ton cœur, bien-aimé
croyant, il y a un lieu secret, au delà du voile, où demeure, souvent inconnu,
l’Esprit de Dieu. Prosterne-toi devant le Père avec un humble respect, et
demande-lui que l’Esprit agisse puissamment en toi. Puis attends-toi à ce que
l’Esprit fasse son oeuvre. Il fera de ton être intérieur une demeure
convenable, de ton cœur un trône pour Jésus, où Il te le révélera.
SEIZIÈME
JOUR Sainteté et vérité
Sanctifie-les par la vérité, ta Parole est la vérité. {Jean 17:17}
Dieu vous a choisis dès le commencement
pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit, et par la foi à la vérité. {2Thessaloniciens
2:13}
Le moyen principal de sanctification
employé par Dieu, c’est sa Parole. Et cependant que de lectures du saint livre,
d’études, d’enseignements, de prédications tirés de cette Parole qui n’ont
presque aucun effet pour rendre les hommes saints! C’est que ce n’est pas la
Parole qui sanctifie, c’est Dieu lui-même qui peut sanctifier. Ce n’est pas non
plus simplement par la Parole que Dieu sanctifie, mais par la vérité qui est
dans la Parole. Comme moyen, la Parole, si c’est Dieu qui l’emploie, a une
valeur inexprimable, en tant que vase qui renferme la vérité; mais si ce n’est
pas Dieu qui emploie ce moyen, la Parole n’a point de valeur. Efforçons-nous de
relier sans cesse la sainte Parole de Dieu au Dieu saint lui-même. Dieu
sanctifie dans la vérité par sa Parole. Jésus avait dit précisément: «Les
paroles que tu m’as données, je les leur ai données». Essayons de comprendre ce
que ces mots signifient. Réfléchissons à cette mystérieuse transaction conclue
dans l’éternité entre le Père; et le Fils, l’Etre infini que nous appelons
Dieu.
Donnant ses paroles à son Fils; dans ces paroles
révélant son cœur, communiquant sa pensée et sa volonté, se révélant lui-même
avec tout son plan et tout son amour. Avec une puissance divine et une réalité
qui surpasse toute intelligence, Dieu donna ses paroles à Christ. Et avec cette
même puissance, vivante et divine, Christ les donna à ses disciples, toutes
remplies d’une vie et d’une énergie divines, pour qu’elles agissent dans leurs
cœurs, selon qu’ils étaient capables de les recevoir. Et de même que dans les
paroles d’un homme sur la terre nous nous attendons à trouver toute la sagesse
ou toute la bonté qu’il y a en lui, ainsi la Parole du Dieu trois fois sainte
est tout animée de la sainteté de Dieu. Tout le feu divin avec son zèle ardent
et son amour consumant demeure dans ses paroles.
Et cependant les hommes peuvent manier ces
paroles, les étudier, les prononcer, et rester entièrement étrangers à leur
sainteté ou à leur pouvoir de rendre saint. C’est que c’est Dieu lui-même, lui
le Saint, qui sanctifie par la Parole. Chaque semence dans laquelle la vie d’un
arbre ou d’une plante est; renfermée a pour enveloppe une balle, une gousse ou
une coquille, afin d’en protéger la vie intérieure. Et ce n’est que lorsque la
semence trouve un sol propice, et que la balle, la gousse ou la coquille éclate
et s’ouvre, que la semence peut germer et croître.
Et c’est aussi seulement là où un cœur est
en harmonie avec la sainteté de Dieu, la désire, s’y livre, que la Parole
rendra vraiment saint. C’est au cœur qui ne se contente pas de la Parole, mais
qui cherche le Saint, le Vivant, la Parole vivante, dans la Parole, que Dieu
révélera la vérité, et dans la vérité se révélera lui-même. C’est la Parole qui
nous est donnée par Christ, comme Dieu la lui a donnée; et reçue par nous comme
elle a été reçue par lui, pour diriger et remplir notre vie, qui peut nous
sanctifier.
Mais nous devons remarquer comment le
Sauveur parle quand il dit: «Sanctifie-les, non par ta Parole, mais par ta vérité». De même que dans l’homme il
y a un corps, une âme, un esprit, ainsi
en
est-il de la vérité.
- Il y a premièrement ce que nous
appellerons la vérité-parole;
un homme peut
avoir la forme correcte des paroles, tandis qu’il ne saisit pas vraiment la
vérité qu’elles contiennent.
- Puis il y a la vérité-pensée; il peut y avoir une claire
conception intellectuelle de la vérité sans l’expérience de sa puissance.
- La Bible parle ensuite de la vérité comme
d’une vivante réalité; c’est la vérité-vie par laquelle ce même Esprit de
vérité que nous professons est entré, et a pris possession de notre être
intérieur. Christ s’appelle lui-même la vérité, il est dit de lui qu’il est «plein de grâce et
de vérité». La vie et la grâce divine sont en lui comme une excellence et une
réalité essentielles. Non seulement il agit en nous par des pensées et par des
mobiles, mais il communique comme une réalité la vie éternelle qu’il nous a apportée de la
part du Père. Le Saint-Esprit est appelé l’Esprit de vérité; tout ce qu’il
communique est réel, actuel, la substance même des choses invisibles. Il
«conduit dans la vérité», non la vérité-pensée ou doctrine, mais la vérité-vie,
qui est en Jésus. Comme Esprit de vérité, il est l’Esprit de sainteté; il nous
apporte, pour en faire notre réelle propriété, la vie de Dieu, qui est sa
sainteté.
C’est de cette vérité vivante, qui demeure
dans la Parole, comme la semence demeure dans son enveloppe, que Jésus dit:
«Sanctifie-les par ta vérité, ta Parole est la vérité». Il voulait par là nous
faire remarquer l’intime relation, aussi bien que l’immense différence qu’il y
a entre la Parole et la vérité. La relation est une relation voulue de Dieu, et
qui, dans sa pensée, est inséparable: «Ta Parole est la vérité»; pour Dieu la
Parole et la vérité ne sont qu’une. Il n’en est pas de même pour l’homme. Car
de même qu’il y a eu des hommes en contact intime, et ayant des rapports
continuels avec Jésus, et pour qui cependant le Seigneur n’était qu’un homme,
et rien de plus, de même il y a des chrétiens qui connaissent et comprennent la
Parole, et qui restent cependant étrangers à sa puissance spirituelle. Ils ont
la lettre, ils n’ont pas l’esprit; la vérité vient à eux en paroles, non en puissance.
La Parole ne les sanctifie pas parce qu’ils ne la retiennent pas en esprit et
en vérité.
Pour d’autres, au contraire, qui savent ce
que c’est que de recevoir la vérité avec l’amour de la vérité, qui se livrent
dans toute leur conduite à l’Esprit de vérité qui est dans la Parole et qui est
aussi en eux, la Parole vient en effet comme vérité, comme une divine réalité,
communiquer et agir selon qu’elle le promet. C’est à un pareil usage fait de la
Parole que Jésus pense quand il dit: «Sanctifie-les par ta vérité; ta Parole
est la vérité». Et de même que les paroles que Dieu lui avait données étaient
toutes dans la puissance de la vie éternelle, de l’amour et de la volonté de
Dieu, la révélation et la communication du plan de Dieu, de même que la Parole
de Dieu était vérité pour lui et en lui, il peut en être de même pour nous et
en nous. Et si nous la recevons ainsi, nous sommes sanctifiés par la vérité.
Et maintenant quelles sont les leçons que
nous pouvons recueillir de ceci pour le chemin de la sainteté?
La première, c’est que dans tous nos
rapports avec la Parole bénie de Dieu, nous ne devons nous contenter de rien
moins que de cette expérience: elle doit être pour nous la vérité de Dieu comme
Esprit et comme puissance. Jésus disait: «Si vous gardez ma Parole, vous
connaîtrez la vérité».
Aucune analyse ne peut trouver ou prouver
la vie d’une semence; mais plantez-la dans le sol qui lui convient, et sa
croissance rendra témoignage de la vie qu’elle contient. Ce n’est que lorsque
la Parole de Dieu est reçue avec amour, lorsqu’elle croît et agit en nous, que
nous pouvons en connaître la vérité, et savoir qu’elle est la vérité de Dieu.
C’est lorsque nous vivons les paroles de Jésus, gardant et faisant dans l’amour
et l’obéissance ce qu’elles nous commandent, que la vérité céleste, la
puissance de la vie divine qui est en elles, se manifestera à nous. Christ est
la vérité; en lui, l’amour et la grâce, la vie même de Dieu sont venus sur la
terre sous la forme d’une existence réelle, d’un pouvoir vivant, puissant;
quelque chose de nouveau a paru que la terre n’avait jamais vu auparavant; (Jn 1:18) livrons-nous au Christ vivant,
afin qu’il prenne possession de nous et qu’il nous guide comme la vérité
vivante; alors la Parole de Dieu sera pour nous et en nous la vérité.
L’Esprit de Christ est l’Esprit de vérité,
cette réalité céleste, véritable, de vie divine et d’amour en Christ, la
vérité, a un Esprit qui vient nous la porter, la communiquer. Gardons-nous
d’essayer d’étudier ou de comprendre, ou de nous emparer de la Parole de Dieu
sans cet Esprit par lequel elle a été proclamée dans les temps anciens; nous
n’y trouverions que la coquille, l’enveloppe, la vérité de la pensée et du
sentiment, belle peut-être, mais sans puissance pour nous sanctifier. Nous
devons avoir l’Esprit
de la vérité
en nous. Il nous conduira dans la vérité; et quand nous sommes dans la vérité, Dieu
nous sanctifie en elle et par elle. La vérité doit être en nous, et nous en
elle».
«Dieu veut la vérité dans le cœur»; nous
devons appartenir à ce peuple dont Jésus parle en disant: «Si vous étiez de la
vérité»,—«celui qui est de la vérité me connaîtra». Dans la sphère inférieure
de notre vie journalière, dans la direction de nos pensées et de nos actions,
nous devons montrer un ardent amour de la vérité et un empressement à tout
sacrifier pour elle; dans notre vie spirituelle un besoin intense de placer
chaque jour, à chaque moment, en pleine lumière de la vérité de Dieu, toute
notre religion. C’est au cœur simple, humble, au cœur d’enfant que la vérité de
la Parole sera révélée, dévoilée. C’est dans ces cœurs que l’Esprit de vérité
vient demeurer. C’est en eux, lorsqu’ils attendent journellement devant le Dieu
saint, dans le sentiment de leur néant, dans le silence, avec un profond
respect et avec crainte, que le Saint-Esprit agit et qu’il vient mettre «la
vérité à l’intérieur». En leur communiquant ainsi Christ, tel qu’il est révélé
dans la Parole, dans sa vie divine et dans son amour, comme leur propre vie, il
les rend saints de la sainteté de Christ.
«Père saint! Sanctifie-moi par ta vérité».
Puisque vous avez confiance en Christ comme en Celui qui est la vérité, la
réalité de ce que vous désirez si ardemment, puisque vous avez en même temps
confiance dans sa toute-puissante intercession; puisque vous comptez sur
l’Esprit qui est en vous comme sur l’Esprit de vérité, regardez au Père, et
croyez à son action directe et puissante en vous pour vous sanctifier. Le
mystère de sainteté est en même temps le mystère du Dieu trois fois saint.
L’entrée plus réelle, plus intime dans une
vie sainte repose sur la communion du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est
le Père qui nous établit en Christ, qui donne par un don qu’il renouvelle
journellement le «Saint-Esprit»; c’est au Père, au Père saint, que l’âme doit
regarder continuellement dans cette prière: «Sanctifie-moi par ta vérité!»
O Père saint! tu as dit toi-même à Israël:
«Moi, l’Eternel, je
suis saint et je sanctifie». Mais
ce n’est qu’en ton Fils bien-aimé que la gloire parfaite de ta sainteté, pour
nous sanctifier, nous a été révélée. Tu es notre Père, tout resplendissant de
la gloire de ta sainteté, et c’est toi qui nous sanctifie par ta vérité.
Nous te remercions de ce que ton Fils,
nous a donné les paroles que tu lui avais données, et de ce que lui les ayant
reçues de toi puissantes et vivantes, nous pouvons les recevoir de même. O
Père! nous les recevons de tout notre cœur. Que ton Saint-Esprit les fasse
devenir vérité et vie en nous !
Alors nous te connaîtrons comme le Saint,
consumant le péché, renouvelant le pécheur. Nous te rendons grâces pour le don
que tu nous as fait de ton bien-aimé Fils, le Saint de Dieu, la Parole vivante
en qui la vérité demeure. Nous te bénissons de ce que, dans son intercession incessante,
ce cri arrive toujours à toi: «Père saint, sanctifie-les par ta vérité», et de ce que la
réponse à cette prière descend comme un fleuve du siège de ta gloire. Père
saint! sanctifie-nous par ta vérité, par la merveilleuse révélation que tu nous
as faite de toi-même, en Celui qui est la vérité. Que ton Saint-Esprit ait
tellement domination sur nos cœurs que ton saint Fils Jésus, qui s’est
sanctifié lui-même pour nous, afin que nous puissions être sanctifiés dans la
vérité, soit pour nous le chemin, la vérité et la vie. Que nous sachions que
nous sommes en lui devant toi, et que ta Parole, sortie de ta bouche pour nous,
en réponse à la prière Que nous t’adressons pour que tu, nous-sanctifies, est: «Saints en Christ». Amen.
1° Dieu est le Dieu de vérité; non
seulement de la vérité dans la Parole, dans la doctrine, mais de la vérité
quant à l’existence, quant à la vie dans sa divine réalité. En Christ est la vérité, l’incorporation véritable de
la vie divine. Il y a un royaume de la vérité, de divines réalités
spirituelles, dont Christ est le Roi. Et l’essence même de toute cette vérité
de Dieu en Christ, c’est l’Esprit. Cet Esprit est l’Esprit de vérité, il
conduit dans la vérité, afin que nous soyons de la vérité et que nous y
marchions. La source la plus profonde de la vérité, de la réalité qui est en
Dieu, c’est sa sainteté; l’Esprit de vérité est le Saint-Esprit.
2° C’est l’œuvre du Père de nous sanctifier par la
vérité. Lorsque nous faisons monter vers Dieu cette prière: «Père saint sanctifie-nous
par ta vérité!» prosternons-nous humblement et avec une confiance enfantine
devant lui, et il nous répondra.
3° C’est l’intercession du Fils qui demande et obtient cette
bénédiction; prenons notre position en lui, et réjouissons-nous dans l’assurance d’une
réponse favorable.
4° C’est par le moyen de l’Esprit de vérité que le Père fait son oeuvre en
nous.
5° Qu’à la lumière de cette oeuvre du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous lisions toujours la Parole avec cette
pensée, et, dans ce but, que nous soyons sanctifiés de Dieu par la vérité.
DIX-SEPTIÈME
JOUR Sainteté et crucifixion
Je me sanctifie moi-même pour eux afin
qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés (Jean 17:19)
Il ajoute: «Me voici, je viens pour faire
ta volonté.» C’est par l’exécution de cette volonté que nous avons été
sanctifiés, par l’oblation du corps de Christ. Car par une oblation unique il a
amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés. (Hébreux
10:9,10,14)
Ce fut dans sa prière de souverain
Sacrificateur, sur le chemin de Gethsémané et du Calvaire, que Jésus parla
ainsi à son Père: «Je me sanctifie». Il avait dit en parlant de lui-même peu de
temps auparavant: «Le Fils que le Père a sanctifié et qu’il a envoyé dans le
monde». (Jean 10:36) D’après le langage de
l’Ecriture, la pensée que ce que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le
sanctifier, nous est familière. L’œuvre du Père sanctifiant le Fils est la
base, le fondement de l’œuvre du Fils se sanctifiant lui-même pour nous. Si sa
sainteté comme homme devait être une possession libre et personnelle qu’il
s’assimilait par une détermination consciente et volontaire, il ne suffisait
pas qu’il fût sanctifié par le Père: il devait se sanctifier aussi lui-même.
Cette sanctification propre de notre
Seigneur a été l’œuvre de toute sa vie, sans doute; mais elle atteint son point
culminant, et ressort avec une netteté toute spéciale dans sa crucifixion. Les
paroles que nous avons tirées de (Hébreux
10:9:10:14)
nous disent
clairement en quoi elle consiste. Le Messie disait: «Voici je viens pour faire
ta volonté», et l’auteur de l’épître ajoute: «C’est par l’exécution de cette
volonté que nous avons été sanctifiés..., par l’oblation du corps de Christ».
L’offrande du corps de Christ, voilà quelle
était la volonté de Dieu; en exécutant cette volonté il nous a sanctifiés.
C’est bien de l’exécution de cette volonté par l’offrande de son propre corps
qu’il parlait quand il disait: «Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux
aussi soient vraiment sanctifiés». L’abandon de sa volonté, à la volonté de
Dieu, dans l’agonie de Gethsémané, et l’exécution de cette volonté par une
obéissance allant jusqu’à la mort, voilà ce qu’il faut entendre par: Christ se
sanctifiant lui-même et nous sanctifiant avec lui. Essayons de comprendre ceci.
La sainteté de Dieu nous est révélée dans
sa volonté. La sainteté, même dans l’Etre divin, n’a aucune valeur morale si
elle n’est librement voulue. «Quoique Fils, il a appris l’obéissance par les
choses qu’il a souffertes». (Hébreux 5:8) En Gethsémané, la lutte entre
la volonté de sa nature humaine et la volonté divine atteindra son degré le
plus intense; elle se manifeste dans un langage qui nous fait presque trembler
pour son impeccabilité (sinlessness), lorsqu’il parle de sa volonté en opposition à la volonté de Dieu. {8} Mais le combat est une
victoire, parce qu’en présence du sentiment très net de ce que cela signifie
d’avoir une volonté à soi, il fait le sacrifice de cette volonté et dit: «Ta
volonté soit faite». Pour entrer dans la volonté de Dieu il donne sa propre
vie, il révèle ainsi la loi de la sanctification dans sa crucifixion.
La sainteté, c’est l’entrée pleine et
entière de notre volonté dans celle du Seigneur. Ou plutôt, c’est l’entrée de
la volonté de Dieu en nous pour faire mourir notre volonté propre. La seule fin
possible de notre volonté, et le seul moyen d’en être délivré, c’est la mort à
cette volonté sous le juste jugement de Dieu. C’est en se livrant à la mort de
la croix que Christ se sanctifia lui-même, et qu’il nous sanctifia avec lui,
afin que nous soyons véritablement sanctifiés.
Et maintenant, de même que le Père l’a
sanctifié, et que lui, en vertu de ce qu’il a été sanctifié par le Père, s’est
approprié cette sanctification et s’est sanctifié lui-même pour nous, de même
nous, qu’il a sanctifiés, nous devons nous l’approprier. Or, de même que Christ
ne pouvait autrement que par la crucifixion réaliser la sanctification qu’il
avait reçue du Père, de même nous, nous ne pouvons réaliser notre propre
sanctification, que nous avons en lui, que par ce même moyen. Sa propre
sanctification et la nôtre portent la marque commune de la croix. Nous avons vu
ailleurs que l’obéissance est le chemin de la sainteté; maintenant, en Christ,
nous voyons que la parfaite obéissance est le chemin de la parfaite sainteté.
Et c’est une obéissance jusqu’à la mort, même jusqu’au don d’une vie, jusqu’à
la mort même de la croix. Et comme la sanctification que Christ a conquise pour
nous, en faisant même l’offrande de son corps, porte la marque de la mort, nous
ne pouvons y participer, nous ne pouvons entrer dans cette sanctification si
nous ne mourons à nous-mêmes et à notre volonté. La crucifixion est de chemin
de la sanctification.
Cet enseignement est en harmonie avec tout
ce que nous avons vu jusqu’ici. La première révélation de la sainteté de Dieu à
Moïse était accompagnée déjà du commandement: «Ote» (tes souliers de tes
pieds). Les louanges de Dieu dans le cantique par lequel Moïse célèbre Dieu
comme magnifique en sainteté, digne de louanges furent chantées sur les corps
morts des Égyptiens. Lorsque Moïse, sur le Sinaï, reçut l’ordre de sanctifier
la montagne, il lui fut dit: «Si quelqu’un la touche, animal ou homme, il ne
vivra point».—«Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée ou
transpercée d’un trait». La sainteté de Dieu est une cause de mort pour tout ce
qui est en contact avec le péché. Ce n’était que par une mort, par l’effusion
du sang d’une victime qu’il y avait accès au lieu très saint. Christ a choisi
la mort, même la mort accompagnée de malédiction, afin de se sanctifier pour
nous, et de nous ouvrir la voie de la sainteté, le chemin du lieu très saint,
l’accès au Dieu saint. Et il en est encore de même. Personne ne peut voir Dieu et
vivre. Ce n’est que par la mort, la mort du moi, la mort de notre nature
charnelle, que nous pouvons nous approcher de Dieu et le contempler. Christ
nous a ouvert le chemin. A cette parole: «Personne ne peut voir Dieu et vivre,
il a répondu: «Eh bien, que je meure, ô Dieu! mais il faut que je te voie».
Oui, et que Dieu en soit béni! l’intérêt qui nous lie à la personne de Christ
est si réel, et notre union avec lui si intime, que nous pouvons vivre en sa
mort. Dans la mesure où jour après jour le moi est tenu à la place de mort qui
est la sienne, la vie et la sainteté de Christ peuvent devenir nôtres. {9}
Et où est la place de mort? Et comment la
crucifixion qui conduit à la sainteté et à Dieu peut-elle s’accomplir en nous?
Grâces à Dieu, ce n’est pas notre oeuvre; ce n’est pas une opération fatigante
de crucifixion propre. La crucifixion qui doit nous sanctifier est un fait
accompli. La croix de Christ porte ce drapeau: «Tout est accompli!» Sur cette
croix Christ s’est sanctifié lui-même pour nous afin que nous soyons sanctifiés
en vérité. Notre crucifixion comme notre sanctification est une chose qui, en
Christ, a été complètement et parfaitement accomplie. «Nous avons été
sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation du corps de Christ».—«Car par une
oblation unique il a amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été
sanctifiés. «Dans la plénitude que le bon plaisir du Père veut voir habiter en
Christ, la crucifixion de notre vieil homme, de la chair, du monde, de
nous-mêmes, tout est d’une spirituelle réalité; celui qui désire Christ, qui le
connaît et qui l’accepte, reçoit tout pleinement en lui. Et comme le Christ,
qui était auparavant connu davantage comme Celui qui pardonne, qui vivifie et
qui sauve, est encore réclamé par le pécheur, ensuite comme Celui qui délivre
de la puissance du péché et qui sanctifie, il vient et prend l’âme dans la
communion de ses souffrances et de sa mort. «Il s’est montré... pour anéantir
le péché par son sacrifice», {Hébreux 9:26} doit devenir vrai pour nous
comme pour Jésus. Il nous révèle alors que cela fait partie du salut qu’il nous
offre d’être faits participants par lui d’une volonté entièrement consacrée à
la volonté de Dieu, d’une vie livrée à la mort, et qui a été délivrée de la
mort par la puissance de Dieu; d’une vie dont la puissance et l’esprit gisent
précisément dans la crucifixion de la volonté propre. Christ révèle ces choses,
et l’âme qui le voit, qui y consent, qui fait l’abandon de sa volonté et de sa
vie, qui croit en Jésus comme en Celui qui est sa mort et sa vie tout à la
fois, et en sa crucifixion comme en une chose qui lui appartient en propre, qui
est son héritage, cette âme-là entre dans la pleine jouissance de ses biens et
en expérimente la richesse. Son langage est maintenant celui-ci: «J’ai été
crucifié avec Christ, et je vis... Mais ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ
qui vit en moi. La vie dont je vis maintenant en la chair est une vie en la foi
du Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi, une vie
d’acceptation journalière par la foi de Celui qui vit en nous, en vertu d’une
mort par laquelle j’ai passé, et avec laquelle j’en ai fini pour toujours».
«Je me sanctifie moi-même pour eux afin
qu’ils soient aussi sanctifiés en vérité».—«Je viens, ô Dieu! pour faire ta
volonté». Par cette volonté, par laquelle la volonté de Dieu a été accomplie en
Christ, «nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de Christ».
Comprenons bien ceci et retenons-le fermement: Christ faisant le sacrifice de
sa volonté en Gethsémané et acceptant la volonté de Dieu en mourant; Christ
exécutant cette volonté en obéissant jusqu’à la mort de la croix, voilà comment
il s’est sanctifié lui-même, et comment nous avons été sanctifiés en vérité.
«C’est par cette volonté que nous avons
été sanctifiés». La mort à soi-même, l’abandon complet, absolu de notre vie
propre avec sa volonté, sa propre puissance et ses desseins, à la croix; et,
dans la crucifixion de Christ, porter chaque jour la croix, non une croix sur
laquelle nous devons encore être crucifiés, mais la croix du Christ crucifié,
avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit être crucifié, voilà le
secret de la vie de sainteté, la vraie sanctification.
Mourir à soi-même, abandonner
complètement, absolument notre vie propre, notre volonté, nos énergies et nos
plans, et les livrer sur la croix, à la crucifixion de Christ; porter chaque
jour sa croix, non une croix sur laquelle nous devions être crucifiés, mais la
croix du Christ crucifié avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit
être mortifié, voilà le secret de la vie de sainteté, voilà la vraie
sanctification.
Croyant! Est-ce là la sainteté que tu
cherches? As-tu vu et as-tu reconnu que Dieu seul est saint? Que le moi est
tout le contraire de la sainteté, et qu’il n’y a pas d’autre moyen d’être
sanctifié, sinon par le feu de la sainteté divine venant en nous et y donnant
la mort au moi. «Portant toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que
la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps», c’est là le chemin de
quiconque cherche à être vraiment sanctifié, comme Christ s’est sanctifié
lui-même; sanctifié tout à fait comme Jésus.
Il s’est sanctifié lui-même pour nous afin
que nous puissions nous-mêmes être sanctifiés en vérité. Oui, notre sanctification
a pour fondement et pour racines sa propre sanctification; elle repose sur la
sanctification de Christ. Et nous sommes en lui. Les racines secrètes de notre
être sont plantées en Christ d’une manière plus profonde que nous ne pouvons le
voir ou le sentir, il est notre cep, Celui qui nous porte et qui nous vivifie. Comprenons
par la foi, d’une manière et dans une mesure qui dépasse de beaucoup ce que
nous pouvons comprendre, d’une manière éminemment réelle et divine, que nous
sommes en Celui qui s’est sanctifié pour nous. Demeurons donc où Dieu lui-même
nous
a placés. «Soyez saints, car je suis
saint».
O Père saint! je te bénis pour cette
précieuse Parole, pour cette oeuvre bénie de ton Fils bien-aimé. Dans son
intercession pour nous, tu entends sans cesse cette parole de son admirable prière: «Je me sanctifie
moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés». O tendre Père! je te
prie de me fortifier puissamment par ton Esprit, afin que dans une foi vivante
je sois rendu capable d’accepter la sainteté que tu as préparée pour moi en mon
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et que je la vive. Donne-moi l’intelligence
spirituelle pour que je comprenne ce que signifie qu’ «il s’est sanctifié
lui-même», que ma
sanctification est assurée dans la sienne, et afin que, comme par la foi
j’habite en lui, sa puissance protège ma vie entière. Que sa sanctification
soit vraiment la loi et la vie de la mienne! Que l’abandon qu’il a fait à ta
volonté paternelle de sa propre volonté, que sa continuelle dépendance et son
obéissance soient la racine et la force de ma propre sanctification! Que la
mort de Christ au monde et au péché soit ma règle journalière! Pardessus tout,
o mon Père! fais que Christ lui-même, Christ qui s’est sanctifié pour moi, soit
mon repos, ma confiance, mon appui! Il s’est sanctifié pour moi, afin que moi
aussi je sois vraiment sanctifié. Bien-aimé Sauveur, comment pourrai-je assez
te bénir, t’aimer, te glorifier pour cette grâce merveilleuse. Tu t’es donné
toi-même tellement que je suis maintenant saint en toi. Je me donne à toi, afin
qu’en toi je sois rendu vraiment saint. Amen, Seigneur Jésus! Amen.
1° «Si quelqu’un veut venir après moi,
qu’il renonce à soi-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive».
Jésus, par ces paroles, veut nous dire que notre vie devra être le pendant de
la sienne, y compris la crucifixion. Le commencement d’une pareille vie, c’est
le renoncement à soi-même,
afin que
Christ en prenne la place. Les Juifs n’ont pas voulu renoncer à eux-mêmes, mais
«ils ont renié le Saint et le Juste; ils ont fait mourir le Prince de la vie».
Le choix à faire est encore aujourd’hui entre le Christ et le moi. Renions
l’être souillé, le moi, faisons-le mourir.
2° Les pas à faire dans ce chemin sont
les; suivants: d’abord une décision délibérée, mûrie, que le moi sera livré à
la mort; puis l’abandon de nous-mêmes au Christ crucifié, afin qu’il nous fasse
participants de sa crucifixion; ensuite, «sachant que notre vieil homme est
crucifié», la foi qui dit; «Je suis crucifié avec-Christ», et la force de vivre
comme un crucifié, et ne plus se glorifier, sinon en la croix de Christ.
3° La pensée centrale de tout ceci est
que: Nous sommes en Christ, qui a renoncé à sa volonté, en a fait le sacrifice,
et a fait la volonté de Dieu. Par le Saint-Esprit, l’esprit qui était en lui
est en nous; la volonté du moi est crucifiée, et nous vivons dans la volonté de
Dieu.
{8}
Murray dit: en antithèse à la volonté de Dieu (Note du trad.)
{9}
Voir note D.
DIX-HUITIÈME
JOUR Sainteté et foi
En sorte qu’ils reçoivent par la foi en mot le pardon des péchés, et
une part avec ceux qui ont été sanctifiés. {10} (Actes 26:18)
Plus nous étudions l’Ecriture à la lumière
du Saint-Esprit, ou pratiquons par sa divine puissance la vie chrétienne, plus
aussi nous sommes profondément convaincus de la place unique et centrale que la
foi occupe dans le plan de Dieu pour notre salut. Et nous apprenons aussi à
comprendre qu’il est bon et juste qu’il en soit ainsi: la nature même des
choses l’exige. Parce que Dieu est un Etre spirituel et invisible, chacune des
révélations qu’il nous donne de Lui-même, soit: dans ses oeuvres, soit dans sa
Parole, soit dans son Fils, réclame de nous la foi. La foi est le sens
spirituel de l’âme; elle est pour elle ce que les sens sont pour le corps; par
elle seule nous entrons en communication et en contact avec Dieu.
La foi est cette humilité d’âme qui attend
dans le silence pour écouter, pour comprendre, pour accepter ce que Dieu dit,
pour recevoir, pour retenir, pour posséder ce que Dieu donne et ce qu’il opère.
Par la foi nous laissons entrer Dieu, que dis-je? Nous l’accueillons lui-même,
lui, le Vivant, dans notre cœur, afin qu’il y fasse sa demeure, et qu’il
devienne notre vie même. Quoique nous pensions le bien savoir, nous avons
toujours à apprendre à nouveau cette vérité pour en faire une application
toujours plus profonde et plus complète, c’est que, dans la vie chrétienne, la
foi est la première chose, la chose qui plaît à Dieu et qui attire sur nous ses
bénédictions. Et parce que la sainteté est la gloire suprême de Dieu, et la
suprême bénédiction qu’il a en réserve pour nous, c’est tout spécialement dans
la vie de la sainteté que nous sommes appelés à vivre uniquement de foi. Le
Seigneur parle ici de «ceux qui sont sanctifiés par la foi en lui». {11}
Lui-même est notre sanctification, comme il est notre
justification; pour l’une comme pour l’autre, Dieu demande la foi; et l’une et
l’autre sont également accordées immédiatement à la foi. Le participe
«sanctifiés» n’est pas le présent, comme s’il indiquait une oeuvre qui se
poursuit, mais le passé défini indiquant un acte accompli une fois pour toutes.
Lorsque nous croyons en Christ, nous recevons le Christ tout entier, notre
justification et notre sanctification: nous sommes immédiatement acceptés de
Dieu comme justes et comme saints en lui. Dieu nous compte et nous appelle, ce
que nous sommes réellement, des «sanctifiés en Christ». C’est lorsque, nous
arrivons à voir ce que Dieu voit, lorsque notre foi saisit ceci: c’est que la
vie sainte de Christ est nôtre, qu’elle est devenue notre propriété véritable,
qu’elle doit être acceptée ainsi par nous, et que nous devons nous l’approprier
par un usage journalier, c’est alors que nous serons vraiment rendus capables
de vivre de la vie à laquelle Dieu nous appelle, la vie des sanctifiés en
Jésus-Christ. Nous serons alors dans la vraie position dans laquelle ce qui est
appelé la sanctification progressive peut s’opérer. Ce sera alors, dans la vie
de tous les jours, l’application de la puissance de la vie sainte qui nous a
été préparée en Jésus, et qui, dans notre union avec lui, est devenue notre
possession présente et permanente, puissance qui agit en nous selon la mesure
de notre foi. {12}
A ce point de vue, il est évident que la
foi a une double opération à accomplir. La foi est la démonstration des choses
qu’on ne voit point, et qui cependant existent véritablement dans le moment
présent; elle
est une ferme persuasion des choses qu’on espère, mais qui ne sont pas
encore présentes. En
tant que démonstration des choses qu’on ne voit point, elle se réjouit en
Christ, notre parfaite sanctification, comme en une possession présente,
actuelle. Par la foi, je regarde simplement à ce que Christ est, tel que la Parole
nous l’a révélé par le Saint-Esprit.
Réclamant comme ma propriété tout ce qu’il
est, je sais que sa sainteté, sa nature et sa vie sainte sont à moi; je suis un
saint; par la foi en lui, j’ai été sanctifié.
Voilà le premier aspect de la sanctification:
regarder à ce qui est une chose accomplie, une absolue réalité. En tant que
ferme persuasion des choses espérées, cette foi atteint, par l’assurance de
l’espérance quant à l’avenir, des choses que je ne vois pas encore et dont je
ne fais pas l’expérience; et elle réclame jour après jour de Christ, notre
sanctification, ce qui est nécessaire pour la pratique de la sainteté, «pour
que je sois saint dans toute ma conduite».
Et voici le second aspect de la
sanctification: je compte sur Christ pour que dans une expérience personnelle,
il me remplisse graduellement, incessamment, et selon les besoins de chaque
instant de toutes les richesses qui ont été amassées pour nous dans sa
plénitude «C’est à lui que vous devez d’être en Jésus-Christ, qui a été fait
sagesse pour nous par la volonté de Dieu, ainsi que justice, sainteté et
délivrance». (Oltramare). Sous son premier aspect, la foi dit: «Je sais que je
suis en lui et que toute sa sainteté est mienne»; sous son second aspect, elle
ajoute: «Je m’assure en lui pour la grâce et la force qui me sont nécessaires à
chaque instant pour vivre d’une vie sainte».
Et cependant, il est à peine besoin de le
dire, ces deux aspects n’en font qu’un. Car c’est un seul et même Jésus qui est
notre sanctification, soit que nous le considérions à la lumière de ce qu’il a
été fait pour nous, une fois pour toutes, soit que, comme résultat de ce qu’il
a été fait pour nous, nous le considérions dans ce qu’il devient pour notre
expérience journalière. Et c’est aussi une seule et même foi qui, à mesure
qu’elle apprend mieux à connaître Jésus, à l’adorer, à se réjouir en lui comme
en Celui qui nous a été fait de la part de Dieu sanctification, et en qui nous
avons été sanctifiés, devient plus hardie pour attendre l’accomplissement de
chacune des promesses de Dieu pour la vie de chaque jour, plus forte aussi pour
réclamer et attendre de Dieu la victoire sur tout péché. La foi en Jésus est le
secret d’une vie sainte: toute sainte conduite, toutes nos actions vraiment
saintes, sont le fruit de la foi en Jésus, comme en Celui qui est notre
sainteté.
Nous savons comment la foi agit, et quels
sont ses grands obstacles dans ce qui concerne la justification. Il est bon que
nous nous rappelions que les mêmes dangers se rencontrent dans l’exercice de la
foi qui sanctifie que dans celui de la foi qui justifie. La foi en Dieu est et demeure opposée à la
confiance en
soi-même, spécialement
dans son vouloir
et son faire. Tout effort pour faire quelque
chose par nous-mêmes entrave la foi. La foi regarde à Dieu qui seule opère, et
elle s’abandonne à sa puissance comme à une puissance qui nous a été révélée en
Christ, par l’Esprit; elle laisse Dieu produire en nous la volonté et
l’exécution. La foi doit agir: sans les oeuvres, elle est morte; elle n’arrive
à la perfection que par les oeuvres. Ainsi que Paul le dit: «En Jésus-Christ,
ce qui importe, c’est la foi agissante par la charité». (Galates 5:6) Mais ces oeuvres que la foi en
l’action de Dieu inspire et produit sont bien différentes des oeuvres dans
lesquelles le croyant dépense ses meilleurs efforts pour n’arriver qu’à
constater son échec, son impuissance. La vraie vie de sainteté, la vie de ceux
qui sont sanctifiés en Christ, a ses racines et sa force dans le sentiment
permanent d’une complète impuissance, dans la plénitude de repos d’une âme qui
se confie en la puissance et en la vie divines, enfin, dans un abandon complet
de soi-même au Sauveur, dans cette foi qui consent à n’être rien, afin qu’il
soit tout. Il peut paraître impossible de discerner ou de décrire la différence
qui existe entre le travail qui vient de nous-mêmes, et le travail qui vient de
Christ par la foi; mais si nous savons seulement que cette différence existe;
si nous apprenons à nous défier de nous-mêmes et à compter sur Christ agissant
en nous, le Saint-Esprit nous introduira aussi dans ce «secret de l’Eternel».
Les oeuvres de la foi sont les oeuvres de Christ.
De même que la foi est entravée par les
efforts personnels, de même elle l’est par le désir de voir et de sentir. «Si tu crois, tu verras»; le
Saint-Esprit scellera notre foi par une divine expérience, nous verrons la gloire de Dieu. Mais ceci est
son oeuvre; la nôtre est, lorsque, tout paraît sombre et froid, en présence de
tout ce que la nature et l’expérience témoignent, de croire cependant en Jésus à chaque
instant, comme
en Celui qui est notre sanctification, et une sanctification parfaitement
suffisante, en laquelle nous sommes rendus parfaits devant Dieu. Des plaintes
sur ce que nous ne sentons pas, sur notre faiblesse, sur l’engourdissement qui
nous gagne servent rarement à quelque chose; c’est l’âme qui renonce à
s’occuper d’elle-même, de sa propre faiblesse ou de la force de l’ennemi, et
qui ne regarde qu’à ce que Jésus est, à ce qu’il a promis de faire, c’est cette
âme, dis-je, qui progrès sera en sainteté et qui connaîtra une marche Joyeuse,
de victoire en victoire. «L’Eternel lui-même combattra pour vous». Cette pensée
si souvent répétée en parlant du pays dont la possession avait été promise à Israël
est l’aliment de la foi; dans le sentiment de sa faiblesse, en présence de ses
puissants ennemis, la foi entonne le chant du vainqueur. Lorsque Dieu paraît ne
pas faire ce pourquoi nous avions eu confiance en lui, c’est précisément le
moment pour la foi de se glorifier en lui.
Il n’y a peut-être rien qui révèle
davantage le vrai caractère de la foi comme la joie et la louange. Vous faites
à un enfant la promesse d’un cadeau pour le lendemain, immédiatement il vous
dit: «Merci!» et il est heureux. Le joyeux merci prouve combien réellement
votre promesse est entrée dans son cœur. Nous pouvons être saints, parce que
Jésus, le Puissant, Celui qui aime d’un amour infini est notre sainteté. La
louange exprimera notre foi; la louange la prouvera aussi; la louange la
fortifiera. «Le peuple que je me suis formé publiera mes louanges».—«Alors ils
crurent à ses paroles, et ils chantèrent sa louange». La louange nous ramènera
à la foi, nous verrons que nous n’avons plus qu’une chose à faire: aller de
l’avant dans une foi qui se confie sans cesse et qui loue sans cesse. C’est
dans un attachement plein d’amour et vivant pour Jésus, un attachement qui se
réjouit en lui et le loue sans cesse pour ce qu’il est pour nous, que la foi se
prouve à elle-même, et qu’elle reçoit la puissance de la sainteté.
«Sanctifiés par la foi en moi». Oui, par
la foi en
moi». C’est
un Jésus personnel et vivant qui s’offre à nous, lui-même dans toute la
richesse de sa puissance et de son amour, lui, comme l’objet, la force, la vie
de notre foi. Il nous dit que si nous voulons être saints, saints toujours et
en toutes choses, nous devons avoir une seule chose en vue: être toujours et
entièrement pleins de foi en lui.
La foi est l’œil de l’âme, la force par
laquelle nous pouvons discerner la présence de l’invisible lorsqu’il vient se
donner à nous. Non seulement, la foi voit, mais elle s’approprie, elle
s’assimile les choses divines; aussi, que notre âme se recueille pour que le
Saint-Esprit, qui habite en nous, vivifie et fortifie cette foi pour laquelle
il nous a été donné. La foi est l’abandon, la reddition de notre être tout
entier; c’est l’acte par lequel nous nous livrons à Jésus, afin qu’il puisse
faire son œuvre en nous, nous nous donnons à lui, afin de vivre de sa vie, et
que sa volonté se fasse en nous; en accomplissant cet acte d’abandon, nous
ferons cette expérience que c’est lui qui se donne entièrement à nous, en
prenant complètement possession de nous. La foi sera donc une puissance, la
puissance d’obéissance pour faire la volonté de Dieu, «notre très sainte
foi»,—«la foi des saints».
Et nous comprendrons combien est simple,
pour le cœur droit, le secret de la sainteté: Jésus, lui seul. Nous sommes en
lui, qui est notre sanctification; lui personnellement est notre sainteté; et
la vie de la foi en lui, pour qui le reçoit et le possède, doit être
nécessairement une vie de sainteté. Jésus dit: «Sanctifiés par la foi en
moi». «Soyez saints, car je suis
saint».
Bien-aimé Sauveur, j’ai vu une fois de
plus avec un cœur plein d’une respectueuse adoration ce que tu veux être pour
moi. C’est en toi, et dans une vie de sainte communion avec toi que je puis
devenir saint. C’est dans une vie de simple attachement à ta personne divine,
dans une vie de foi en toi et d’amour pour toi, Jésus, d’abandon et de
consécration à toi, que tu deviens mon tout et que tu me rends participant de
toi-même et de ta sainteté.
Seigneur Jésus, je crois en toi, subviens
à mon incrédulité. Je te confesse ce qui reste en moi d’incrédulité; et je
compte sur ta présence pour que tu en fasses la conquête et que tu la fasses
disparaître de mon cœur. Mon âme regarde continuellement vers toi afin de voir
toujours mieux combien c’est toi qui es ma vie et ma, sainteté, Tu élargis mon
cœur afin que je me réjouisse en toi comme en Celui qui est mon tout, et que
j’aie l’assurance que c’est toi-même qui prends possession de ce cœur et qui le
remplis, comme un temple, de ta gloire. Tu m’enseignes à comprendre que quelque
faibles, humaines et décevantes que puissent être mes expériences, ton
Saint-Esprit est la force de ma foi, qu’il me fait grandir dans une confiance
plus forte et plus profonde en toi, en qui je suis saint. O mon Sauveur! je
prends la parole de ce jour: «Sanctifié par la foi en moi», comme une nouvelle
révélation de ton amour et de ce que cet amour se propose de faire pour moi. En
toi est la puissance de ma sainteté; en toi la puissance de ma foi. Que ton nom
soit béni de ce que tu m’as donné une place parmi ceux dont tu parles quand tu
dis: «Sanctifiés par la
foi en moi». Amen.
1° Souvenons-nous que ce n’est pas
seulement la foi qui se sert de Christ pour la sanctification, mais toute foi
vivante qui a le pouvoir de sanctifier. Tout ce qui nous jette souillés aux
pieds de Jésus, tout ce qui exige de notre part une foi intense et simple, que
ce soit une épreuve de foi, ou une prière de foi, ou une oeuvre de foi, tout
cela aide à nous rendre saints, parce que tout cela nous met en contact avec
Jésus, le Saint.
2° Ce n’est que par le Saint-Esprit que
Christ et sa sainteté nous sont jour après jour révélés, faits nôtres, en une
possession véritable. Et la foi qui les reçoit est aussi du Saint-Esprit.
Livrez-vous en simplicité de cœur et avec confiance à son action. Ne soyez
point effrayés comme si vous ne pouviez croire; vous avez en vous «l’Esprit de
foi», vous avez par conséquent le pouvoir de croire.
Et il vous est permis, que dis-je? vous
pouvez demander à Dieu qu’il vous fortifie puissamment par son Esprit dans
l’homme intérieur; car la foi qui reçoit Christ est celle qui demeure et qui ne
faiblit pas.
3° Je n’ai de foi que dans la mesure que
j’ai l’Esprit. N’est-ce pas désormais que ce qui m’est le plus nécessaire,
c’est que je vive entièrement sous l’action du Saint-Esprit?
4° Comme l’œil en voyant est réceptif,
cède à l’objet qui est placé devant lui afin d’en recevoir l’impression, ainsi
la foi est l’impression que Dieu produit sur l’âme quand il s’en approche. La
foi d’Abraham ne fut-elle pas le résultat du fait que Dieu s’était approché de
lui, et lui avait parlé, l’impression que Dieu avait faîte sur lui?
Recueillons-nous pour contempler le divin mystère de Christ, notre sainteté; sa
présence attendue et adorée produira la foi. C’est-à-dire que l’Esprit qui
procède de lui dans ceux qui s’attachent à lui sera de la foi.
5° La sainteté en Jésus, et non par ton effort, la
puissance du péché brisée par la grâce seule. La sainteté de Dieu en toi, sa beauté sur ton
front, ce sera la joie de ton pèlerinage, ce sera ta portion ici-bas.
{10}
En sorte
qu’ils reçoivent la rémission des péchés et un héritage parmi ceux qui sont sanctifié par la foi
en moi.»
Version révisée d’Oxford, 1881, autorisant l’intitulé de ce chapitre»
{11}
Les meilleurs
commentateurs relient cette expression par «la foi en moi,» non point au mot
«sanctifiés,» mais à tonte l’expression «qu’ils reçoivent par la foi en moi.»
Mais ceci ne saurait aucunement affecter l’application au mot «sanctifiés» Lu
ainsi, le texte nous dit que la rémission des péchés et l’héritage, et la
sanctification qui nous qualifie pour l’héritage, tout mous vient parla foi.
{12}
Voir note E.
DIX-NEUVIÈME
JOUR Sainteté et résurrection
Son fils, Celui qui est issu de la
postérité de David, selon
la chair, et
qui selon
l’Esprit de sainteté
a été désigné Fils de Dieu d’une manière puissante par sa résurrection d’entre
les morts. (Romains 1:4)
Ces paroles nous parlent d’une double
naissance de Christ. Selon la chair, il est né de la postérité de David; selon
l’Esprit, il est le premier-né d’entre les morts. Comme il était un fils de
David en vertu de sa naissance physique, de même il a été déclaré Fils de Dieu
avec puissance, en vertu de sa résurrection, par l’Esprit de sainteté. De même
que la vie qu’il a reçue par sa première naissance a été une vie dans et selon
la chair, avec toute sa faiblesse, de même la nouvelle vie qu’il a reçue par sa
résurrection a été une vie dans et selon là puissance de l’Esprit de sainteté.
L’expression: l’Esprit de sainteté est
très spéciale. Ce n’est pas le mot ordinaire pour la sainteté de Dieu qui est
employé ici, comme dans (Hébreux 12:10), pour décrire la Sainteté
d’une manière abstraite, et comme l’attribut d’un objet, mais un autre mot
employé aussi (2Corinthiens 7:1
1Thessaloniciens 3:13) exprimant l’habitude de la sainteté en action, la
sainteté pratique, la piété. Paul emploie ce mot, parce qu’il désirait mettre
l’emphase sur la pensée que la résurrection de Christ était clairement le
résultat de cette vie de sainteté, de cette sanctification de soi-même, dont le
point culminant fut sa mort. Ce fut par la puissance de l’Esprit de la vie de
sainteté dont il avait vécu qu’il ressuscita des morts. Il nous enseigne que
cette vie et cette mort par lesquelles il s’est sanctifié lui-même pour nous,
et sur lesquelles seules repose notre sanctification, furent la source et le
fondement de sa résurrection, comme aussi de la déclaration que faisait avec
puissance cette résurrection, c’est que Christ est le Fils de Dieu, le
premier-né d’entre les morts. La résurrection fut le fruit que porta cette vie
de sainteté. La vie de sainteté devient donc la propriété de tous ceux qui sont
participants de la résurrection. La vie de ressuscité («si vous êtes
ressuscites avec Christ...») et l’Esprit de sainteté sont inséparables. Christ
s’est sanctifié lui-même dans sa mort, afin que nous soyons sanctifiés en
vérité; lorsque par la vertu de l’Esprit de sainteté, il fut ressuscité d’entre
les morts, cet Esprit de sainteté s’est révélé comme la puissance même de cette
vie de ressuscité, et la vie de ressuscité comme une vie de sainteté.
Comme croyant, vous avez part à cette vie
de ressuscité. (Résurrection,
anglais).
«Vous avez été régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les
morts».—«Vous êtes ressuscites avec Christ», dès lors vous êtes exhortés à vous
considérer comme vivants à Dieu, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Mais la vie
ne peut agir avec puissance que lorsque vous cherchez à la connaître, à vous y
livrer, à la laisser prendre pleine possession de vous-même. Et si c’est là que
vous voulez arriver, une des choses les plus importantes à réaliser pour vous,
c’est que comme ce fut par l’Esprit de sainteté que Christ fut ressuscité,
ainsi l’Esprit de cette même sainteté doit être en vous le cachet et la
puissance de votre vie. Etudiez-vous à connaître et à posséder l’Esprit de
sainteté tel qu’il s’est manifesté dans la vie de votre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ.
Et en quoi consistait cet Esprit? Le
secret de cet Esprit, nous le trouvons dans cette Parole: Voici, je viens, ô
Dieu! pour faire ta volonté. C’est par l’exécution de cette volonté, telle que
Christ l’a accomplie, que nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par
l’oblation de son corps. C’est ainsi que Christ se sanctifia dans sa vie et
dans sa mort; c’est là ce que l’Esprit de sainteté a produit en lui; c’est
aussi ce que l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ veut faire en nous; une
vie selon la volonté de Dieu est une vie de sainteté. Cherchez de tout votre
cœur à saisir ceci clairement. Christ est venu pour nous révéler ce que devait
être la vraie sainteté dans les conditions de la vie et de la faiblesse
humaines. Il est venu pour l’accomplir pour vous, afin de pouvoir vous la
communiquer par son Saint-Esprit. Si vous ne la saisissez pas avec intelligence
et de tout votre cœur, le Saint-Esprit ne peut agir en vous; il ne peut la
produire en vous. Cherchez à vous en emparer sérieusement; la volonté de Dieu
acceptée sans hésitation, voilà la puissance par excellence de sainteté. C’est
là le point de départ de toute tentative de devenir saint comme Christ lui-même
est saint, dans et par sa sainteté. Plusieurs cherchent à ne prendre dans la
vie de Christ ou dans son image, pour les imiter, que quelques parties de cette
vie et de cette image, tandis qu’ils manquent grandement dans d’autres parties.
Ils n’ont pas vu que le renoncement auquel Jésus les appelle est vraiment un
renoncement à soi-même, dans toute l’étendue du terme. Notre volonté propre ne
doit l’emporter sur aucun point quelconque: Jésus faisant seulement la volonté
de son Père, voilà le Maître qui doit dominer sur nous, et non notre moi. «Etre
parfait et bien convaincu, et demeurer ferme dans tout ce que Dieu veut», (Colossiens 4:12) voilà quelle doit être
l’ambition, la prière, l’attente constante du disciple de Jésus. Il n’y a pas à
craindre que la volonté de Dieu ne nous soit pas clairement révélée en toutes
choses. «Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra...» Le Père
ne laissera pas l’enfant disposé à obéir dans l’ignorance de sa volonté.
Et il n’y a pas à craindre que lorsque la
volonté du Père nous sera révélée, il nous soit impossible de la faire. Quand
une fois la douleur de nos chutes et de notre péché nous aura jetés dans cet
état que décrit saint Paul au chapitre VII des Romains, et que nous saurons ce
que c’est que de «prendre plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur»,
jusqu’à faire entendre ce cri: «Malheureux que je suis! qui me délivrera du
corps qui cause cette mort?» la délivrance viendra sûrement par Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit ne produit pas seulement en nous la volonté, mais aussi le
faire; où le croyant ne pouvait que soupirer et dire: «Je ne fais pas le bien
que je veux», il donne la force, avec le cantique: «La loi de l’Esprit qui
donne la vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort».
Dans cette foi ferme qu’il est possible de
connaître et de faire la volonté de Dieu en toutes choses, prenez de Christ, en
qui vous êtes, ce principe dirigeant de votre vie: «Je viens, ô Dieu! pour
faire ta volonté». C’est le principe de la vie de celui qui est ressuscité avec
Christ; sans cette disposition, Jésus n’aurait jamais été ressuscité d’entre
les morts. C’est le principe de la vie nouvelle en vous.
Acceptez-le; étudiez-le; réalisez-le;
mettez-le en pratique. Plus d’un croyant a fait cette expérience que quelques
simples paroles de consécration, exprimant, comme celles que nous venons de
citer: «Je viens, O Dieu, pour faire ta volonté», la ferme intention de faire
en toutes choses la volonté de Dieu, ont été pour eux comme une prise de
possession de la joie et de la puissance d’une vie de résurrection inconnue
auparavant. La volonté de Dieu est l’expression complète de ses perfections
morales, de sa sainteté. Prendre sa place au centre même de cette volonté, la
vivre, être porté et soutenu par cette volonté, a été la puissance de cette vie
de Jésus que la mort n’a pu retenir dans la tombe, puissance qui ne pouvait
autrement qu’éclater dans la gloire de sa résurrection. Or, ce que cette
puissance a été pour Jésus, elle le sera aussi pour nous.
La sainteté, c’est la vie; ceci est
l’expression la plus simple de la vérité contenue dans notre texte. Il ne peut
y avoir de sainteté jusqu’à ce qu’il y ait une vie nouvelle implantée. Et la
vie nouvelle ne peut se manifester comme une puissance de résurrection, elle ne
peut porter des fruits, qu’en croissant en sainteté. Aussi longtemps que le
croyant vit de cette vie partagée, dont une part est de la chair et une part de
l’Esprit, une part pour soi-même, une part pour Christ, c’est en vain qu’il
cherche la sainteté. C’est la vie nouvelle qui est la vie sainte; c’est la
parfaite conception de cette vie par la foi, l’abandon complet de toute notre
conduite à cette vie sainte, qui sera la route royale de la sainteté. Jésus a
vécu, il est mort et ressuscité, afin de nous préparer une nouvelle nature, une
nature que nous devons recevoir jour après jour dans l’obéissance de la foi;
nous avons «revêtu l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans une justice et
une sainteté que produit la vérité». (Ephésiens 4:24)
Il y a plus. Cette vie n’est pas semblable
à la vie de la nature, un principe aveugle, inconscient, accomplissant
involontairement son idéal, dans une obéissance qui ne résiste pas à la loi de
son être. Dans cette vie nouvelle, il y a l’Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ; l’Esprit de sainteté, le Saint-Esprit demeurant en nous comme une
personne divine, entrant en communion avec nous et nous introduisant dans la
communion du Christ vivant. C’est cela qui remplit notre vie d’espérance et de
joie. Le Sauveur ressuscité souffla de son Esprit sur ses disciples; l’Esprit,
lui, apporte le divin Ressuscité dans notre cœur; il l’y introduit comme un ami
personnel, un guide vivant, et comme Celui qui fortifie. L’Esprit de sainteté,
c’est l’Esprit, la présence, la puissance du Christ vivant.
Jésus disait de l’Esprit. «Vous le
connaissez». N’est-ce pas là ce dont nous avons le plus grand besoin: connaître
le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ l’Esprit de sa sainteté et de notre
sainteté? Comment pouvons-nous «marcher selon l’Esprit» et suivre ses
directions, si nous ne connaissons ni lui, ni sa voix, ni sa manière de
conduire et d’agir?
Apprenons encore une autre leçon de notre
texte. C’est
du tombeau de notre chair et de notre volonté propre que l’Esprit de sainteté
éclate en puissance de résurrection. Nous devons accepter la mort de la chair, la mort du
moi, de sa volonté et de son action propres comme point de départ de notre
expérience de la puissance de l’Esprit de sainteté. En vue de chaque conflit
avec le péché, de tout exercice de foi ou de prière, nous devons entrer dans la
mort de Jésus, dans la mort à nous-mêmes, et comme ceux qui disent avec
l’apôtre: «Non que nous soyons capables de rien concevoir par nous-mêmes», nous
devons, dans une foi paisible, attendre que l’Esprit de Christ fasse son oeuvre
en nous, puisque «c’est de Dieu que nous vient notre capacité». L’Esprit agira,
vous fortifiant puissamment dans l’homme intérieur, élevant en vous un saint
temple au Seigneur. Et le temps viendra, s’il n’est pas encore venu pour vous,
peut-être plus tôt que vous ne le pensez ou que vous n’osez l’espérer, où
l’habitation consciente de Christ dans votre cœur, par la foi, la parfaite
révélation et le couronnement de Christ en vous, comme roi, comme guide, comme
gardien de votre cœur et de votre vie sera devenu pour vous une expérience
personnelle. «Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! nous te bénissons de ce
que tu as ressuscité ton Fils d’entre les morts, et de ce que tu l’as élevé
dans la gloire, afin que notre foi et notre espérance fussent en toi. Tu as
fait de sa résurrection la puissance de la vie éternelle en nous, afin que
comme il est maintenant ressuscité, nous puissions marcher en nouveauté de vie.
Comme l’Esprit de sainteté a habité et a agi en lui, il habite et agit en nous,
et il devient en nous l’Esprit de vie. O Dieu! nous t’en supplions, achève ton
oeuvre dans tes saints. Donne-leur un sentiment plus vif, plus profond de la
sainte vocation que tu leur as adressée en Christ, le Ressuscité. Donne leur à
tous d’accepter l’Esprit qui animait sa vie terrestre, de faire de la volonté
de Dieu leurs délices, et que l’Esprit qui anime leur vie soit le même que
celui qui animait celle de ton Fils. Que ceux qui jusqu’ici n’ont jamais
accepté ces choses les acceptent, et que dans la foi et dans la puissance d’une
vie nouvelle ils disent: «J’accepte
la volonté de Dieu comme ma seule loi». Que l’Esprit de sainteté soit l’Esprit qui les fasse
vivre! Père, nous t’en supplions, que Christ soit ainsi, par une expérience
croissante du pouvoir de sa résurrection, révélé à nos cœurs comme le Fils de
Dieu, le Seigneur, le Souverain qui règne en nous! Amen.
1° La vie de Christ est en même temps la
sainteté de Christ. La raison pour laquelle nous échouons si souvent dans la
poursuite de la sainteté, c’est que notre propre vie, la chair, cherche avec
ses {forces}
propres une
sainteté qui soit comme un beau vêtement dont nous puissions nous parer pour
entrer dans le ciel. C’est de la mort journalière à soi-même que naît la vie de
Christ.
2° Mourir ainsi, vivre ainsi en Christ
pour être saints, mais comment pouvons-nous y arriver? Tout cela vient selon l’Esprit de
sainteté. Ayez
le Saint-Esprit en vous. Dites journellement: «Je crois au Saint-Esprit».
3° Saints en Christ. Quand Christ vit en nous et
que son
Esprit, tel
qu’il a trouvé son expression dans les paroles et les oeuvres de Christ sur la
terre, entre en nous et pénètre notre volonté et notre sentiment intérieur,
alors notre union avec lui devient ce que Jésus a voulu qu’elle fût. C’est
l’Esprit de sa conduite sainte, de sa sainteté qui doit être en nous.
VINGTIÈME
JOUR Sainteté et liberté
Or,
ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de
la justice: faites maintenant de vos membres les esclaves de la
justice pour devenir saints. Aujourd’hui que vous êtes affranchis
du péché, et que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous
portez votre fruit de manière à être saints, et vous avez pour fin
la vie éternelle. (Romains 6:18,19,22)
La
liberté que nous avons en Jésus-Christ. (Galates
2:4)
En
vertu de la liberté pour laquelle Christ nous a affranchis, tenez
donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug de la
servitude. (Galates 5:1)
Aucune
possession n’est plus estimable et plus précieuse que la liberté;
rien n’inspire et n’élève davantage l’homme, et rien au
contraire de plus déprimant et de plus dégradant que l’esclavage.
L’esclavage ravit à l’homme ce qui constitue sa virilité, sa
puissance de décision et d’action; il l’empêche d’être et de
faire ce qu’il voudrait.
Le
péché est un esclavage; c’est la servitude sous un pouvoir
étranger qui s’est rendu maître de nous, et qui exige souvent un
service des plus répugnants. La rédemption de Christ restaure notre
liberté et nous affranchit de la puissance du péché. Si nous
voulons vraiment vivre comme des rachetés, nous devons, non
seulement regarder à l’œuvre que Christ a accomplie pour notre
rédemption, mais nous devons accepter et réaliser par l’expérience
combien est complète, sûre et absolue la liberté par laquelle il
nous a rendus libres. Ce n’est que lorsque nous nous tenons fermes
dans cette liberté qui est en Jésus-Christ que nous pouvons «porter
notre fruit de manière à être saints».
Il
est à remarquer combien rarement, dans la grande argumentation de
l’épître aux Romains, le mot saint se rencontre, et comment, là
où il est employé deux fois (chap. VI), dans l’expression: «pour
la sanctification ou pour être saints», il est clairement énoncé
comme but et fruit à atteindre par une vie de justice. Cette double
répétition «pour être saints», indiquant un résultat qui doit
être atteint, est précédée d’une pensée répétée deux fois
aussi: «Ayant été affranchis du péché, et étant devenus les
esclaves de la justice», ce qui nous montre bien comment
l’affranchissement de la puissance du péché et l’abandon de
notre être au service de la justice ne sont pas encore en eux-mêmes
la sainteté, mais le seul et le plus sûr moyen de l’atteindre.
Une vraie connaissance de l’affranchissement du péché que Christ
nous procure, et une entrée complète dans cette liberté, sont
indispensables pour une vie de sainteté. Ce fut lorsque Israël fut
affranchi du joug de Pharaon que Dieu commença à se révéler à
lui comme le Dieu saint; ce n’est que lorsque nous savons que nous
sommes «affranchis du péché», délivrés de la main de tous nos
ennemis, que nous servons Dieu en justice et en sainteté tous les
jours de notre vie.
«Ayant
été affranchis du péché»; pour bien comprendre cette parole nous
devons nous garder de deux erreurs. Nous ne devons ni la diminuer, ni
y mettre plus que le Saint-Esprit n’y a mis lui-même.
Le
contexte montre que l’apôtre parle, non de notre position
judiciaire, mais d’une réalité spirituelle, de notre union
vivante avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection, par
laquelle nous sommes entièrement délivrés de la domination de la
puissance du péché. «Le péché n’aura pas domination sur vous».
Paul ne parle pas davantage d’une expérience, de ce que nous
sentons que nous sommes affranchis de tout péché. Il parle du grand
fait objectif que Christ nous a enfin délivrés de la puissance que
le péché avait de nous forcer à faire sa volonté et ses oeuvres,
et il nous presse, dans la foi à ce fait glorieux, de repousser
hardiment les commandements ou la tentation du péché. Connaître la
liberté que nous avons en Christ, notre affranchissement de l’empire
et de la puissance du péché, c’est le moyen de réaliser ces
choses dans notre expérience.
Dans
le temps où les Turcs et les Maures réduisaient souvent des
chrétiens en esclavage, des sommes considérables étaient
fréquemment payées pour la rançon de ceux qui étaient esclaves.
Mais il arriva plus d’une fois que ceux pour qui on avait payé une
rançon, éloignés dans l’intérieur du pays de leur servitude,
ignorèrent toujours la bonne nouvelle de leur rachat, leurs maîtres
ayant tout intérêt à la leur laisser ignorer. D’autres avaient
bien appris cette nouvelle, mais ils s’étaient tellement habitués
à leur esclavage qu’ils étaient incapables de faire un effort
pour atteindre la côte ou la frontière. L’indolence ou le
désespoir les retenait dans l’esclavage, ils ne pouvaient croire
qu’ils fussent jamais capables d’atteindre sûrement le pays de
la liberté. La rançon avait été payée; ils étaient réellement
libres, et cependant soit ignorance, soit manque d’énergie, ils
étaient encore dans l’esclavage. La rédemption de Christ a si
complètement mis fin au péché et à la puissance légale qu’il
avait sur nous «car la puissance du péché c’est la loi»,
(1Corinthiens 15:56) que très
réellement et très certainement le pèche n’a plus le pouvoir de
nous forcer à lui obéir. Ce n’est que dans la mesure où nous lui
permettons encore de régner, dans la mesure où nous lui cédons
comme si nous étions ses serviteurs qu’il peut exercer son empire.
Satan fait l’impossible pour tenir les croyants dans d’ignorance
de ce qu’il y a de complet dans leur affranchissement de son
esclavage.
Et
comme les croyants sont si facilement satisfaits de leurs propres
pensées sur la signification de la rédemption, et qu’ils désirent
si faiblement et font si peu valoir leurs droits de la voir telle
qu’elle est, et de posséder par son moyen la délivrance complète
et les bénédictions qu’elle renferme, l’expérience qu’ils
font de l’étendue de l’affranchissement du péché est très
faible. «Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté».
(2Corinthiens 3:17) C’est par le
Saint-Esprit, par sa lumière éclairant et guidant notre être
intérieur, son action étant humblement désirée et fidèlement
acceptée, que cette liberté peut devenir notre propriété.
En,
Romains 6 Paul parle de l’affranchissement du
péché; en, Romains 7:3,4,6 de
l’affranchissement de la loi, l’un et l’autre nous ayant été
acquis en Christ, et par notre union avec lui. En, Romains 8:2
il nous parle de cette liberté comme devenue nôtre par
l’expérience. Il dit: «La loi de l’Esprit qui donne la vie en
Jésus-Christ m’a affranchi oie la loi du péché et de la mort».
La liberté qui est nôtre en Christ doit devenir nôtre par une
appropriation et une jouissance personnelles, par le moyen du
Saint-Esprit.
La
dernière dépend de la première; plus la foi est complète, plus la
connaissance est claire et nette, plus nous pouvons joyeusement nous
glorifier en Jésus-Christ et en la liberté par laquelle il nous a
affranchis, plus aussi est rapide et entière notre entrée en
possession de la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Comme la
liberté est en Christ seul, de même c’est l’Esprit de Christ
seul qui nous met de fait en possession de cette liberté et qui nous
y fait demeurer. «L’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a
affranchi de la loi du péché et de la mort. Où est l’Esprit du
Seigneur, là est la liberté». Lorsque l’Esprit nous révèle
Jésus comme Seigneur et Maître, notre nouveau Maître, qui seul a
quelque chose à nous commander et qui nous engage à nous livrer
nous-mêmes, à présenter nos membres, à abandonner notre vie
entière au service de Dieu en Christ, la foi à l’affranchissement
du péché devient consciente et réelle en nous. Croyant à ce qu’il
y a de complet dans la rédemption, le captif sort de son esclavage
comme un «affranchi du Seigneur». Il sait maintenant que le péché
n’a plus pour un seul instant aucun pouvoir pour lui imposer
l’obéissance.
Il
se peut qu’il cherche à reprendre ses anciens droits; il se peut
qu’il parle avec un ton d’autorité; il se peut qu’il nous
effraie jusqu’à se faire craindre et à nous soumettre à ses
exigences, mais il n’a absolument plus de puissance sur nous, à
moins que nous, oubliant notre liberté, nous ne cédions à ses
tentations, et que nous ne lui donnions nous-mêmes puissance sur
nous.
Nous
sommes les affranchis du Seigneur. «Notre liberté est en
Jésus-Christ». Au chapitre VII des Romains, Paul décrit les
terribles luttes de l’âme qui cherche à accomplir la loi, vendue
au péché, captive, esclave, sans la liberté de faire tout ce que
son cœur désire. Mais lorsque l’Esprit prend la place de la loi,
le cri: «Malheureux que je suis, qui me délivrera du corps qui
cause cette mort?» est changé en ce chant de victoire: «Je rends
grâces à Dieu par Jésus-Christ; la loi de l’Esprit de vie m’a
affranchi».
Que
de plaintes sur l’insuffisance de nos forces à accomplir la
volonté de Dieu, que d’efforts impuissants, d’espérances
déçues, de continuelles défaillances reproduisant et répétant
sous mille formes ce cri du captif: «Malheureux que je suis!» Mais,
grâces en soient rendues à Dieu, il y a une délivrance! Christ
nous a affranchis pour la liberté. (Galates 5:1)
«Tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug de
la servitude». Satan cherche sans cesse à mettre sur nous soit le
joug du péché, soit celui de la loi, comme si le péché ou la loi
dans leurs exigences avaient quelque pouvoir sur nous.
Mais
il n’en est rien. Ne vous laissez point prendre à ses filets;
tenez ferme dans la liberté pour laquelle vous avez été affranchis
par Christ. Prêtons l’oreille à ce message: «Or, ayant été
affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la
justice..., faites maintenant de vos membres les esclaves de la
justice pour devenir saints».—«Aujourd’hui que vous êtes
affranchis du péché, et devenus les esclaves de Dieu, vous portez
votre fruit de manière à être saints»; (Romains
6:18,19,22) ou «vous avez pour fruit la
sanctification».
Pour
être saint, vous devez être libre, parfaitement libre; libre de
manière à ce que Jésus puisse régner en vous, vous conduire;
libre de manière à ce que le Saint-Esprit puisse disposer de vous,
respirer en vous, agir, opérer en vous son oeuvre secrète, douce et
puissante, afin que vous croissiez jusqu’à la pleine liberté que
Christ vous a acquise.
Ayant
été affranchis du péché, et étant devenus les esclaves de la
justice, vous portez votre fruit de manière à être saints, et vous
avez pour fin la vie éternelle. Liberté, justice, sainteté voilà
les degrés à franchir pour atteindre à la gloire future. Plus nous
entrerons profondément par la foi dans la liberté que nous avons en
Christ, plus aussi nous présenterons joyeusement et avec confiance à
Dieu nos membres comme instruments pour faire ce qui est juste. Dieu
est le Père dont nous sommes heureux de faire la volonté, et dont
le service est une parfaite liberté. Le Rédempteur est le Maître
auquel l’amour nous lie dans une obéissance volontaire. La liberté
n’est pas la licence: «Nous sommes délivrés des mains de nos
ennemis afin de le servir sans crainte, en pratiquant sous son regard
la sainteté et la justice tous les jours de notre vie». {14}
La
liberté est la condition de la justice, et la justice de la
sainteté. «Soyez saints comme je suis saint».
O
Dieu de gloire! Je te prie d’ouvrir mes yeux à cette merveilleuse
liberté pour laquelle Christ m’a fait un de ses affranchis.
Fais-moi saisir pleinement ta Parole quand elle me dit que le péché
n’aura pas domination sur moi, parce que je ne suis pas sous la
loi, mais sous la grâce! Apprends-moi à bien connaître la liberté
que j’ai en Jésus-Christ et a m’y tenir ferme.
Mon
Père, ton service est un service de parfaite liberté; révèle-moi
cette vérité; tu es l’infiniment libre et ta volonté ne connaît
d’autres limites que celles qu’y met sa propre perfection. Et tu
nous invites à entrer dans cette volonté pour la faire, afin que
nous soyons libres comme toi-même, ô Dieu! tu es libre. O mon Dieu!
montre-moi la beauté de ta volonté lorsqu’elle m’affranchit de
moi-même et du péché; et que je fasse de cette volonté mes seules
délices. Que le service de la justice soit une joie et une force
pour moi, et qu’il ait pour fruit ma sanctification, m’introduisant
dans ta sainteté !
Bien-aimé
Sauveur! mon Libérateur et ma liberté, je t’appartiens. Je
m’abandonne à ta volonté, afin de ne connaître d’autre volonté
que la tienne. Maître! je veux te servir toi, et toi seul. J’ai ma
liberté en toi! Sois mon gardien, toi seul. Je ne puis rester debout
un seul instant hors de toi. En toi je me tiens ferme; en toi je me
confie. Dieu très saint! moi ton enfant libre, obéissant et qui
t’aime, tu me rendras saint Amen.
1°
La liberté est le pouvoir de donner libre essor à l’impulsion de
notre nature. En Christ, l’enfant de Dieu est affranchi de tout
pouvoir qui l’empêcherait d’agir selon les lois de sa nouvelle
nature.
2°
Cette liberté nous vient de la foi. Par la foi en Christ, j’entre
en possession de la liberté et j’y demeure
3°
Cette liberté est du Saint-Esprit. «Où est l’Esprit du Seigneur,
là est la liberté». Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous
n’êtes plus sous la loi». Un cœur rempli de l’Esprit devient
vraiment libre.
4°
Mais cette liberté est dans la charité. «Vous avez été appelés
à la liberté; seulement que votre liberté ne serve pas
d’excitation à la chair; mais asservissez-vous les uns aux
autres». La liberté pour laquelle Christ nous affranchit est la
liberté de devenir semblables à lui, pour aimer et pour servir.
«Quoique libre de tous, je me suis fait esclave de tous, pour gagner
un plus grand nombre». Voilà la liberté de la charité.
5°
«Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves
de la justice pour devenir saints». Laisse aller mon peuple, afin
qu’il me serve. .{Ex 10:3} Celui-là
seulement qui fait ce qui est juste peut devenir saint
6°
Cette liberté est joie et chants de triomphe.
VINGT
ET UNIÈME JOUR Sainteté et bonheur
Le royaume de Dieu consiste dans la
justice, dans la paix, et dans la joie par le Saint-Esprit. (Romains 14:17)
Les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit-Saint. (Actes 13:52)
Néhémie dit: Ce jour est consacré à notre
Seigneur. Ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel sera votre force. (Néhémie 8:10)
La profonde signification de la joie dans
la vie chrétienne est peu comprise. La joie est trop souvent considérée comme
quelque chose de secondaire, tandis que sa présence dans notre âme est
essentielle comme preuve que Dieu nous satisfait pleinement, et que son service
fait nos délices.
Dans notre vie domestique, il ne nous
suffit pas pour être contents que toutes les convenances de la conduite, du
maintien soient observées, et que tous remplissent leurs devoirs réciproques;
seul l’amour vrai nous rend heureux dans nos rapports les uns avec les autres;
or, de même que l’amour donne sa chaleur d’affection, la joie est le rayon de
soleil qui remplit la maison de son éclat. Même dans la souffrance et la
pauvreté, les membres d’une famille qui s’aiment, sont une source de joie les
uns pour les autres. Sans cette joie, spécialement, il n’y a pas de vraie
obéissance de la part des enfants. Ce n’est pas à la simple exécution d’un
ordre donné ou à l’accomplissement d’un service que des parents regardent;
c’est à la manière joyeuse, volontaire, au joyeux empressement avec lesquels
cela est fait, qui rend ce service agréable. Il en est de même des rapports des
enfants de Dieu avec leur Père céleste. Même dans l’effort que nous faisons
pour arriver à une vie de consécration et d’obéissance selon l’Evangile, nous
sommes continuellement en danger de nous replacer sous la loi avec ses: «Tu
feras, tu ne feras pas». La conséquence en est toujours une occasion de chute.
La loi ne produit que la colère; elle ne donne ni la vie ni la force. Ce n’est
que lorsque nous nous tenons fermes dans la joie de notre Seigneur, dans la
joie de notre affranchissement du péché, dans la joie de son amour et de ce
qu’il est pour nous, dans la joie de sa présence, que nous possédons la force
nécessaire pour le servir et pour lui obéir. Ce n’est que lorsque nous sommes
libres de tout maître, du péché, du moi et de la loi; ce n’est que lorsque nous
nous réjouissons dans cette liberté, que nous pouvons offrir à Dieu un service
qui le satisfasse, et qui nous rende nous-mêmes heureux. «Je vous reverrai,
disait Jésus à ses disciples, et votre cœur sera réjoui, et nul ne vous ravira
votre joie». La joie est la preuve et la condition de la présence permanente et
personnelle de Jésus dans notre âme.
Si la sainteté est la beauté et la gloire
de la vie de la foi, il est évident que là, tout particulièrement, l’élément de
la joie ne doit pas faire défaut. Nous avons déjà vu comment la première
mention qui a été faite de Dieu comme le Saint, se trouve dans un chant de
louanges sur les bords de la mer Rouge, comment Anne, la mère de Samuel, et
Marie, la mère de Jésus, dans leurs moments d’inspiration, louaient Dieu comme
Celui qui est le Saint; comment le nom de Dieu trois fois saint, prononcé dans
les cieux, vient jusqu’à nous par la bouche et dans le cantique des séraphins;
et comment les êtres vivants qui sont devant le trône et la grande multitude
des rachetés qui chantent le cantique de l’Agneau, adorent Dieu comme le Saint.
Nous devons l’adorer dans toute la beauté de sa sainteté; chanter ses louanges
en nous souvenant de sa sainteté; ce n’est que dans un esprit d’adoration, de
louange et de joie que nous pouvons connaître Dieu parfaitement comme le Saint.
Plus encore, ce n’est que sous l’inspiration d’un amour qui adore et qui se
réjouit, que nous pouvons être rendus saints. C’est lorsque nous cessons de
vivre dans la crainte et l’anxiété, et que nous ne comptons plus sur nos
efforts ou sur nos élans, mais que nous nous reposons avec des cœurs
reconnaissants et joyeux sur ce que Jésus est dans son oeuvre parfaite comme
sanctification pour nous; c’est lorsque nous nous reposons et nous réjouissons
en lui, que
nous
pouvons être faits participants de sa sainteté. C’est le jour de repos,
c’est-à-dire le jour que Dieu a béni, qui est un jour de joie et de félicité;
et c’est le jour qu’il a béni qui est un jour saint. Sainteté et bonheur sont
inséparables.
Mais ceci n’est-il pas en contradiction
avec l’enseignement de l’Ecriture et avec l’expérience des saints? La
souffrance et l’affliction ne sont-elles pas parmi les moyens choisis de Dieu
pour la sanctification? Les promesses ne sont-elles pas faites à ceux dont le
cœur est brisé, aux pauvres en esprit, à ceux qui pleurent? Le renoncement à
soi-même, l’abandon de tout ce que nous avons, la crucifixion avec Christ et la
mortification journalière de notre chair, n’est-ce pas là le chemin de la
sainteté? et tout ceci ne donne-t-il pas plus de raisons de souffrir et de
pleurer que de chanter et de se réjouir?
La réponse à ces questions, nous la
trouverons dans une juste conception de la vie de la foi. La foi élève, et nous
met en possession de ce qui est précisément l’opposé de ce que nous sentons ou
expérimentons. Dans la vie chrétienne, il y a toujours un paradoxe: les
oppositions qui nous paraissent le plus irréconciliables, nous les voyons à tel
moment donné mises côte à côte. Paul l’exprime dans des paroles comme
celles-ci: «...Pour mourants, et voilà que nous vivons; pour châtiés, et
pourtant nous ne sommes pas mis à morts; pour tristes, nous qui sommes toujours
joyeux; pour pauvres, nous qui en enrichissons bon nombre; pour n’ayant rien,
nous qui avons tout».
Et ailleurs: «Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort». Cette
contradiction apparente se concilie non seulement par le fait de l’union, dans
tout croyant, de deux vies, la vie humaine et la vie divine, mais surtout parce
que le fidèle participe en même temps de la mort et de la résurrection de
Christ. La mort de Christ a été une mort de douleurs et de souffrances, une
mort réelle, terrible, un déchirement des liens qui unissaient l’âme et le
corps, l’esprit et la chair.
La puissance de cette mort agit en nous:
si nous voulons vivre saintement, nous devons la laisser agir puissamment; car
c’est dans cette mort que Christ s’est sanctifié, afin que nous-mêmes, nous
soyons vraiment sanctifiés. Notre sainteté, comme la sienne, est dans la mort à
notre volonté propre, et à notre vie propre tout entière. Mais—et nous devons
bien saisir ceci—nos approches du côté de la mort, nous ne les faisons pas du même
côté que Christ, c’est-à-dire dans la direction d’un ennemi à vaincre, d’une
souffrance à subir avant d’entrer dans la vie nouvelle. Non, le croyant, qui
sait ce que Christ est comme Ressuscité, s’approche de la mort, de la
crucifixion à soi-même, de la crucifixion de la chair et du monde, du côté de
la résurrection, qui, pour le racheté, est le côté de la victoire en la
puissance du Christ vivant. Quand nous avons été «baptisés en Jésus-Christ,
nous avons été baptisés en sa mort» et en sa résurrection comme nôtres; et Christ
lui-même, le Seigneur vivant, ressuscité, nous introduit triomphalement dans la
puissance de sa mort. Et ainsi, pour le croyant qui vit vraiment par la foi, et
qui ne cherche pas à crucifier et à mortifier la chair par ses propres efforts,
mais qui connaît le Sauveur vivant, la joie profonde de la résurrection ne
l’abandonne jamais, mais elle est sans cesse sa force dans ce qui pour d’autres
peut paraître n’être que durs sacrifices et croix à porter. Il dit avec Paul:
«Je me glorifie dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ par lequel le
monde est crucifié pour moi». Le croyant ne se pose jamais la question: «Qui me
délivrera du corps qui cause cette mort?» sans faire retentir la joyeuse et
triomphante réponse comme une expérience actuelle: «Je rends grâces par
Jésus-Christ, notre Seigneur. Grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il nous
fait toujours triompher en Christ!»
Et maintenant retenons les deux leçons
suivantes: la sainteté est essentielle au vrai bonheur; le bonheur est
essentiel à la vraie sainteté.
La sainteté est essentielle au vrai
bonheur. Si
vous voulez avoir de la joie, une plénitude de joie, une joie permanente que
rien ne peut faire disparaître, soyez saints comme Dieu est saint. La sainteté
est la félicité. Rien ne peut assombrir ou interrompre notre joie sinon le
péché. Quelle que soit notre épreuve ou notre tentation, la joie de Jésus, dont
Pierre dit: «En qui vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse»,
est une compensation qui l’emporte, et au-delà. Si nous perdons notre joie, la
cause doit en être le péché. Peut-être suivons-nous le monde ou nous-mêmes; il
se peut aussi qu’une tache se soit produite sur notre conscience par quelque
chose de douteux, ou qu’il y ait en nous quelque incrédulité, un désir de
marcher par la vue où Dieu veut que nous marchions par la foi, situation dans
laquelle nous pensons plus à nous-mêmes et à notre joie qu’au Seigneur seul:
quoi qu’il en soit, rien ne peut nous ravir notre joie que le péché. Si nous
voulons avoir une vie heureuse et qui connaît la vraie joie, une vie par
laquelle nous assurions Dieu, les hommes et nous-mêmes que notre Seigneur est
vraiment tout pour nous, soyons saints, glorifions-nous en lui qui est notre
sainteté, car, en sa présence, il y a plénitude de joie. «Ta face est un
rassasiement de joie». Vivons dans le royaume qui est «joie par le
Saint-Esprit». L’Esprit de sainteté est en même temps un esprit de joie, parce
qu’il est l’Esprit de Dieu. Ce sont les saints, les saints de Dieu qui poussent
des cris de joie.
De plus, le bonheur est essentiel à la vraie
sainteté. Si
vous voulez être un chrétien saint, vous devez être un chrétien heureux. Jésus
fut oint de Dieu d’une «huile de joie», afin qu’il puisse «nous donner une
huile de joie au lieu du deuil». Apprenez à comprendre la divine valeur de la
joie. Elle est la preuve la plus évidente que vous êtes en la présence du Père,
et que vous demeurez dans son amour. Elle prouve que vous avez conscience de
votre affranchissement de la loi et de l’effort de l’esprit de servitude. C’est
le signe que vous êtes libres de souci et de responsabilité (responsibility), parce que vous vous réjouissez
eh Jésus-Christ comme en Celui qui est votre sanctification, votre gardien,
votre force. C’est le secret de la santé et de la force spirituelles,
remplissant tout votre service dans l’assurance heureuse et enfantine que le
Père ne demande rien de nous sans nous donner la force de l’accomplir, et qu’il
accepte tout ce qui est fait dans cet esprit, quelque imparfait que soit le
travail. Le vrai bonheur est toujours désintéressé; il se perd dans ce qui fait
l’objet de sa joie. Dans la mesure où la joie du Saint-Esprit nous remplit, et
où nous nous réjouissons en Dieu, qui est le Saint, par Jésus-Christ, notre Seigneur,
dans la mesure où nous adorons et servons le Dieu trois fois saint, dans cette
mesure nous devenons saints. C’est là, même dans le désert où nous sommes, le
«chemin de la sainteté, la voie sainte, où les rachetés de l’Eternel
marcheront, allant à Sion avec chants de triomphe. Une joie éternelle
couronnera leur tête; ils obtiendront la joie et l’allégresse». (Esaïe 35)
Tous les enfants de Dieu comprennent-ils
ceci? C’est que la sainteté est précisément un autre nom, le vrai nom que Dieu
donne pour bonheur;
que c’est, en
effet, un bonheur inexprimable que de savoir que Dieu nous rend saints, que
notre sainteté est en Christ, que le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ est en
nous. Rien n’est si attrayant que la joie; les croyants ont-ils compris que ceci
est la joie du Seigneur: être saints? «Tu te glorifieras dans le Saint
d’Israël». Les plus pauvres feront du Saint d’Israël le sujet de leur
allégresse. Réclamons-nous de ces promesses. Que l’assurance que la foi nous
donne que Dieu, notre Père, et notre Sauveur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit
qui demeure en nous, se sont engagés à faire l’œuvre dans notre âme, et qu’ils
la font, que cette assurance, dis-je, nous remplisse de joie. Ne cherchons pas
notre joie en ce que nous voyons en nous de sainteté; réjouissons-nous de la
sainteté de Dieu en Christ, sainteté qui nous a été gratuitement acquise;
réjouissons-nous dans le Saint d’Israël. Ainsi notre joie sera indicible et
permanente; ainsi aussi nous le glorifierons.
«Soyez saints, car je suis saint».
Dieu bienheureux! Je te prie de me révéler, à moi et à tous tes
enfants, le secret de se réjouir en toi, le Saint d’Israël.
Tu vois quelle part importante du service
de tes enfants se fait dans un esprit de servitude, et combien qui n’ont jamais
compris jusqu’ici que la voie sainte est un chemin dans lequel ils peuvent
marcher en chantant, et que là ils rencontreront la joie et l’allégresse. O
Père! enseigne à tes enfants à se réjouir en toi.
Je te demande spécialement de nous
enseigner que dans une profonde pauvreté d’esprit, dans l’humilité et dans le
sentiment de notre péché et de notre néant, dans la conscience bien nette qu’il
n’y a pas de sainteté en nous, nous pouvons chanter tous les jours ta sainteté,
que tu as faite nôtre en Christ, et ta gloire, que tu as fait reposer sur nous,
sainteté et gloire qui sont cependant à toi, et à toi seul. O Père! dévoile à
tes enfants les mystères bénis de ton royaume, c’est-à-dire la foi qui voit
tout en Christ, et rien en soi-même; la foi qui, en effet, a tout en lui, et se
réjouit de tout en lui, la foi qui ne saurait se réjouir de rien en soi-même,
parce qu’il n’y a là rien de quoi se réjouir. Amen.
1° Le grand obstacle à la joie en Dieu est
de s’attendre à trouver en nous-mêmes quelque chose dont nous puissions nous réjouir. Dans
les premiers pas que nous faisons à la recherche de la sainteté, nous nous
attendons toujours à voir se produire en nous un grand changement. Mais lorsque
nous avançons plus profondément dans la connaissance de ce qu’est la foi et la
vie de la foi, nous comprenons comment, quoique nous ne voyions pas le
changement que nous avions attendu, nous pouvons cependant nous réjouir d’une
joie ineffable en
ce que Jésus est. C’est
là le secret de la sainteté.
2° La joie doit être cultivée. Le
commandement de nous réjouir nous est donné plus fréquemment que nous n’avons
l’air de le savoir. Cela fait partie de l’obéissance de la foi de se réjouir
lorsque nous n’en sentons aucune envie. La foi se réjouit et chante parce que
Dieu est saint. «Remplis
de joie et du Saint-Esprit». «Le royaume de Dieu est joie par le Saint-Esprit».
VINGT-DEUXIÈME
JOUR En Christ notre sanctification
C’est par lui que vous êtes en
Jésus-Christ qui a été fait sagesse pour nous, par la volonté de Dieu, ainsi
que justice, sanctification et rédemption, afin que comme il est écrit: Celui
qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. (1Corinthiens
1:30,31)
Ces paroles nous introduisent maintenant
au centre même de la révélation de Dieu concernant la sainteté. Nous
connaissons les diverses étapes de la route qui y conduit. Il est saint, et la
sainteté est de lui. Il nous sanctifie en s’approchant de nous. Sa présence est
sainteté. Dans la vie de Christ, la sainteté qui, jusqu’alors, n’avait été
révélée qu’en symboles et comme une promesse de choses excellentes à venir, a
réellement pris possession d’une volonté humaine, et a été faite une avec une
vraie nature humaine. Dans sa mort, tout obstacle pouvant empêcher que cette
sainte nature nous soit transmise, a été enlevé: Christ est vraiment devenu
notre sanctification. La communication effective de cette sainteté a eu lieu
par le Saint-Esprit. Et maintenant, nous désirons comprendre quelle est l’œuvre
qu’accomplit le Saint-Esprit, et comment il nous communique cette sainte
nature; quelles sont nos relations avec Christ comme notre sanctification;
quelle position nous devons prendre vis-à-vis de lui si nous voulons que cette
sanctification puisse, dans sa plénitude et avec puissance, accomplir son
oeuvre en nous.
La réponse divine à cette question est
celle de notre texte: «C’est par lui (Dieu), que vous êtes en Christ». Cette
vie en Christ est destinée au pécheur, à celui qui est «travaillé et chargé», à
celui qui est indigne, à l’impotent. C’est une vie qui est un don de l’amour du
Père et qu’il veut révéler lui-même à quiconque vient à lui avec la confiance
d’un enfant. C’est une vie qui est destinée à être notre vie de tous les jours,
et qui dans les circonstances et les situations les plus diverses nous rendra
saints et nous entretiendra dans la sainteté.
«Par lui (Dieu), vous êtes en Christ». Avant que notre bien-aimé
Sauveur quitte ce monde, il avait dit à ses disciples: «Voici je suis tous les
jours avec vous jusqu’à la fin du monde». Et il est écrit de lui: «Celui qui
est descendu est Celui-là même qui est monté au plus haut de tous les cieux,
afin de rendre toutes choses parfaites (de remplir toutes choses)». L’Eglise
est son corps, la plénitude de Celui qui accomplit tout en tous. Par le Saint-Esprit,
le Seigneur Jésus est avec son peuple sur la terre. Quoiqu’il soit invisible,
et qu’il ne soit point dans la chair, sa présence personnelle est aussi réelle
sur la terre que lorsqu’il marchait avec ses disciples. Par la nouvelle
naissance, le croyant est sorti de sa vieille nature, «la chair»; il n’est plus
«dans la chair»; il est vraiment et actuellement en Christ. Le Christ vivant
l’enveloppe de sa sainte présence. Où qu’il soit et quoi qu’il soit, quelque
ignorant qu’il soit de sa position, et malgré ses infidélités, sa place est en
Christ. Par un acte de la divine et toute-puissante grâce de Dieu, il a été
planté en Christ, environné de tous côtés de la puissance et de l’amour de
Celui qui remplit toutes choses, et dont la plénitude habite tout spécialement
son corps ici-bas, c’est-à-dire l’Eglise.
Et comment celui qui désire ardemment
connaître Christ parfaitement comme sa sanctification peut-il arriver à vivre,
selon les intentions de Dieu, avec la provision qu’il lui a faite «en Christ?»
La première chose dont il faut se souvenir, c’est que ceci est une affaire de
foi, et non de sentiment.
La promesse de l’habitation du Saint qui
vivifie a été faite aux humbles, aux contrits de cœur. C’est lorsque je sens le
plus vivement ma souillure, et que je ne puis rien faire pour me rendre saint,
lorsque j’ai honte de moi-même, c’est alors que je dois tourner le dos au moi et dire plein de confiance:
«Je suis en Christ. Il est là, et il m’environne de tous côtés. Comme l’air qui
m’enveloppe, comme la lumière qui m’inonde, voici mon Seigneur Jésus-Christ! Il
est là avec moi; il m’enveloppe de sa présence cachée, mais réelle et divine.
Avec calme et confiance, ma foi doit se jeter dans les bras du Père, de qui et
par la puissante grâce duquel je suis en Christ; il me révélera alors cette
vérité avec une force et une clarté toujours plus grandes. Il le fait lorsque
je crois, et quand je crois, il ouvre lui-même mon âme entière pour qu’elle
reçoive tout ce qui est impliqué dans ce fait d’être en Christ: le sentiment de
mon péché, de ma souillure doit devenir la force de ma confiance et de ma
dépendance de Christ. C’est dans une pareille foi que je demeure en Christ».
Mais par le fait que c’est de la foi que
nous vient cette grâce, c’est donc du Saint-Esprit. «Par lui (Dieu), vous êtes en Christ». Ce n’est pas comme si Dieu,
après nous avoir placés et plantés en Christ, nous laissait le soin de
maintenir notre union avec lui. Non, Dieu est l’Eternel, le Dieu de la vie
éternelle, Celui qui agit à chaque instant avec une puissance qui ne se lasse
jamais. Ce que Dieu donne, il continue de le donner incessamment. C’est lui
qui, par son Saint-Esprit, fait de cette vie en Christ une bienheureuse
réalité, et qui nous en donne conscience. «Nous avons reçu l’Esprit qui vient
de Dieu, afin que nous connaissions les grâces que Dieu nous a faites». (1Corinthiens
2:12)
La foi ne
dépend pas de Dieu seulement pour le don qu’elle doit accepter, mais aussi pour
la force dont elle a besoin pour l’accepter. La foi a besoin du Fils, non
seulement comme nourriture, et comme l’Etre qui peut la satisfaire, mais elle a
encore besoin du Saint-Esprit comme puissance pour le recevoir et le garder.
Ainsi la bienheureuse acquisition de tout ce que signifient ces mots: «Christ
notre sanctification», nous est assurée à mesure que nous apprenons à nous
prosterner devant Dieu avec foi pour demander le Saint-Esprit, et avec une
parfaite et enfantine confiance qu’il est prêt à révéler et à glorifier en nous
Christ, en qui nous sommes, comme notre sanctification.
Et comment l’Esprit révélera-t-il ce
Christ en qui nous sommes? Il nous le révélera spécialement comme le Vivant,
l’Ami personnel, le Maître. Christ n’est pas seulement notre exemple, notre
idéal. Sa vie n’est pas seulement une atmosphère et une inspiration, comme nous
disons quand nous parlons d’un homme qui nous a puissamment influencés par ses
écrits. Christ n’est pas seulement un trésor et une plénitude de grâce et de
puissance dont nous sommes faits participants par le Saint-Esprit. Mais Christ
est le Sauveur vivant dont le cœur bat d’un amour le plus tendrement humain, et
cependant divin. C’est dans cet amour qu’il s’approche de nous, dans cet amour
qu’il nous reçoit, lorsque le Père nous attache à lui. Par la puissance d’un amour
personnel, il peut exercer une influence et nous attacher à lui. Dans cet amour
de Christ pour nous, nous avons la garantie que sa sainteté nous sera
communiquée; et dans cet amour, la grande puissance par laquelle entre cette
sainteté. Lorsque le Saint-Esprit nous révèle que le lieu où nous demeurons,
c’est Christ et son amour, et que ce Christ est un Seigneur et un Sauveur
vivant, alors s’éveille en nous, l’enthousiasme d’un attachement personnel, le
dévouement d’une fidélité affectueuse qui nous fait tout à fait siens. Alors il
nous devient possible de croire que nous pouvons être saints; nous arrivons à
la certitude que, dans la voie de la sainteté, nous pouvons «aller de force en
force».
Une telle connaissance, que nous donne la
foi, de notre relation avec Christ, en nous montrant que nous sommes en lui, et un tel attachement
personnel à Celui qui nous a reçus dans son amour, et qui nous y maintient et
nous y garde d’une manière permanente, devient le ressort d’une obéissance
nouvelle. La volonté de Dieu nous est présentée à la lumière de la vie de
Christ et de son amour, chaque commandement ayant été premièrement accompli par
lui, puis nous étant transmis comme le secours le plus sûr et le plus
précieux pour
une communion plus parfaite avec le Père et avec sa sainteté. Christ devient
Seigneur et Roi dans l’âme, par la puissance du Saint-Esprit; il guide la
volonté de son racheté dans toute la volonté parfaite de Dieu, et il se révèle
à l’âme comme sa sanctification, lorsqu’il couronne son obéissance d’une mesure
toujours plus grande de la présence et de la sainteté de Dieu.
Si quelqu’enfant de Dieu était jamais
disposé à se laisser décourager lorsqu’il pense à ce qu’il doit être en
sainteté dans toute sa conduite, qu’il me permette de lui dire de reprendre
courage. Dieu pouvait-il imaginer quelque chose de plus merveilleux ou de plus
beau pour des créatures si pécheresses et si impuissantes? Voyez Christ, le
Fils même de Dieu fait sanctification pour nous! Le Christ puissant, saint,
plein d’amour, sanctifié par la souffrance, afin qu’il puisse sympathiser à nos
douleurs; lui, donné de Dieu, afin que nous soyons sanctifiés par son moyen.
Que pouviez-vous désirer de plus? Oui, il y a quelque chose de plus: Par lui (Dieu), vous êtes en Christ.
Que vous le
compreniez ou non, quelque faiblement que vous le réalisiez, le fait est là
dans sa divine et parfaite réalité. Vous êtes «en Christ» par un acte de la
toute-puissance de Dieu. Et là, «en Christ», Dieu lui-même veut vous y établir
et vous y faire demeurer jusqu’à la fin. Et vous possédez, chose merveilleuse
entre toutes, le Saint-Esprit en vous, pour vous enseigner à connaître, à
croire, à recevoir tout ce qui est réservé pour vous «en Christ». Et si vous
voulez seulement reconnaître qu’il n’y a en vous aucune sagesse, aucune force
quelconque pour la sainteté; si vous voulez permettre à Christ, lui «la sagesse
de Dieu et la puissance de Dieu», de vous conduire par le Saint-Esprit qui est
en vous, et de vous faire éprouver combien complètement, fidèlement et
puissamment il peut être votre sanctification, il le fera d’une manière
merveilleuse.
O mon frère! Viens et que Christ soit ta
sanctification. Non point un Christ éloigné auquel tu regarderais, mais un
Christ qui est tout près de toi, qui t’enveloppe de sa présence, et en qui tu
es. Non point un Christ selon la chair, un Christ du passé, mais un Christ
présent par la puissance du Saint-Esprit. Non un Christ que tu puisses arriver
à connaître avec ta propre sagesse, mais le Christ de Dieu qui est un Esprit,
et dont l’Esprit qui est en toi, dans la mesure où tu meurs à la chair et à
toi-même, te révélera la puissance. Non point un Christ que tu puisses
embrasser de la petitesse et de la pauvreté de ta pensée, mais un Christ selon
l’infinie grandeur du cœur et de l’amour de Dieu.
Oh! viens, accepte ce Christ-là et
réjouis-toi en lui. Sois content de lui laisser toute ta faiblesse, toute ta
folie, toute ton infidélité, dans la calme confiance qu’il fera pour toi
beaucoup plus que tu ne peux penser ou espérer. Et que dorénavant il en soit
pour toi selon cette parole de l’apôtre:
«Que celui qui se glorifie, se glorifie
dans le Seigneur!»
«Soyez saints comme je suis saint».
O mon tendre Père! je me prosterne dans le
silence devant le saint mystère de ton amour infini.
Oh! pardonne-moi de l’avoir connu et de
l’avoir cru si imparfaitement, et d’une manière si peu digne d’un si grand
mystère.
Accepte mes louanges pour ce que j’ai pu
voir et goûter des bénédictions divines qu’il renferme. Accepte, Seigneur Dieu!
la louange d’un cœur joyeux qui t’aime, et qui ne sait qu’une chose, c’est
qu’il ne peut te louer comme tu en es digne.
Et entends ma prière, ô mon Père! c’est
que, par la puissance du Saint-Esprit qui demeure en moi, je puisse accepter
chaque jour, et le réaliser pleinement dans ma vie, ce que tu m’as donné en
Christ ma sanctification. Que les insondables richesses qui sont en lui soient
la provision journalière pour chacun de mes besoins! Que sa sainteté par
laquelle il fait de ta volonté ses délices devienne vraiment mienne!
Enseigne-moi surtout comment cela se fait le plus sûrement; c’est par l’action
de ta toute-puissance merveilleuse et vivifiante que je suis en lui, et que je
suis gardé dans cette position par ta main. Mon Père! ma foi s’écrie: «Loué soit le Seigneur
Jésus-Christ, je puis être saint» Amen.
1° Christ, tel qu’il a vécu et qu’il est
mort sur la terre, est notre sanctification. Sa vie, l’Esprit qui a animé cette
vie est ce qui constitue notre sainteté. Etre en une parfaite harmonie avec
Christ, avoir son Esprit, c’est être-saint.
2° La sainteté de Christ avait deux côtés.
D’abord, Dieu l’a sanctifié par son Esprit; puis, Christ s’est sanctifié
lui-même en suivant les directions de l’Esprit, en sacrifiant en toutes choses
sa propre volonté à celle de Dieu. Se prosterner à ses pieds, croire qu’il
connaît tous nos besoins et qu’il possède toutes choses, qu’il aime à tout
donner, c’est le repos. Et la sainteté, c’est se reposer en Jésus, qui est
lui-même le repos de Dieu. Que toutes nos pensées se résument en une
seule: «Jésus! bien-aimé Jésus!»
VINGT-TROISIÈME
JOUR La sainteté et le corps
Le temple de Dieu est saint, ce que vous êtes vous-mêmes. (1Corinthiens
3:17)
Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour
le corps.
(1Corinthiens
6:13)
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous? Glorifiez
Dieu dans votre
corps. (1Corinthiens
6:19,20)
Jésus, notre Seigneur, venant dans le
monde dit: «Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as fait un corps. Voici, je viens, ô Dieu! pour
faire ta volonté». En quittant ce monde, c’est encore en son propre corps qu’il a porté nos péchés sur
le bois. C’était donc dans son corps, non moins que dans son esprit et son âme,
qu’il a fait la volonté de Dieu. Aussi est-il écrit: «C’est par l’exécution de
cette volonté que nous avons été sanctifiés une fois pour toutes, par
l’oblation du corps
de
Jésus-Christ». Paul priant pour les Thessaloniciens et pour leur sanctification
dit: «Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout ce
qui est en vous, l’esprit l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour
l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ». Parlant de lui-même, Paul avait dit:
«Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se montre
aussi dans notre
corps; car,
nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin
que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps; car, nous qui vivons, nous
sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se
manifeste aussi dans notre
chair mortelle».
Sa ferme attente et son espérance est, il l’exprime en ces termes, «que
maintenant comme toujours Christ sera glorifié dans mon corps, soit par le moyen de la vie,
soit par le moyen de la mort». La relation entre le corps et l’esprit est si
intime, la puissance du péché sur l’esprit s’exerce tellement par le moyen du
corps, le corps est si clairement l’objet de la rédemption de Christ et du
renouvellement du Saint-Esprit, que notre étude de la sainteté serait
singulièrement incomplète si nous ne relevions pas l’enseignement de l’Ecriture
sur la sainteté du corps.
On a dit très justement que le corps est,
pour l’âme et l’esprit qui l’habitent et qui y agissent, comme les murailles
d’une cité. C’est par ces murailles que l’ennemi entre. En temps de guerre tout
cède devant la nécessité de défendre les murailles. C’est bien souvent parce
que le croyant ne comprend pas l’importance de défendre les murailles en
gardant son corps dans la sainteté, qu’il manque à conserver son âme et son
esprit irrépréhensibles. Ou c’est parce qu’il ne comprend pas que la garde et
la sanctification du corps dans toutes ses parties doit être aussi
distinctement une oeuvre de foi, et aussi directement une oeuvre qui
s’accomplit par la toute-puissance du Seigneur Jésus et l’habitation du
Saint-Esprit que lorsqu’il s’agit du renouvellement de l’homme intérieur, c’est
pour cette raison que les progrès dans la sainteté sont si faibles.
Afin de nous rendre bien compte de la
signification de ce que j’avance, souvenons-nous que ce fut par le corps que le
péché entra dans le monde. La femme vit l’arbre qui était bon à manger, ce fut la tentation en
la chair; par cette tentation l’âme fut atteinte: «le fruit de l’arbre était agréable à la vue»; par l’âme, la tentation
passa dans l’esprit, qui désira le fruit précieux pour ouvrir
l’intelligence. Dans
la description que Jean, dans sa première épître II, 15, fait de ce qui est
dans le monde, nous retrouvons cette triple division: «La convoitise de la
chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie». Et les trois tentations
de Jésus par Satan correspondent exactement à cette triple division. Satan
chercha premièrement à atteindre le Seigneur par le corps; il lui suggéra
l’idée de satisfaire sa faim en faisant du pain; en second lieu, d’après (Luc 4) il fait appel à l’âme dans la
vision des royaumes de ce monde et de leur gloire; par la troisième tentation
il en appelle à l’esprit et le somme en quelque sorte de prouver, d’affirmer
que lui, Jésus, est le Fils de Dieu, en se jetant du haut du temple en bas.
Même pour le Fils de Dieu la première tentation s’est présentée, comme pour
Adam et pour tous les hommes après lui, sous la forme d’une convoitise de la
chair, et comme désir de satisfaire l’appétit naturel et légitime de la faim.
C’est dans la question du manger et du boire, choses légitimes et bonnes en
elles-mêmes, que plus de chrétiens qu’on ne pense, sont battus par Satan.
Mettre tous les appétits du corps sous l’autorité, le gouvernement, la
discipline du Saint-Esprit paraît à plusieurs inutile, et à d’autres trop
difficile. Et cependant cela doit être, si le corps doit être saint en tant que
temple de Dieu, et si nous devons «glorifier Dieu dans notre corps et dans notre esprit qui lui
appartiennent». Les premières approches du péché sont faites par le corps;
c’est dans le corps que la victoire complète sera remportée.
Ce que l’Ecriture nous enseigne concernant
l’intimité des relations entre le corps et l’esprit est confirmé par la
physiologie. Ce qui paraît, au premier abord, être des transgressions purement
physiques laisse une tache et a sur l’âme une influence dégradante; par ce moyen
l’esprit lui-même est entraîné. Et d’un autre côté, des péchés de l’esprit, des
péchés de pensée, d’imagination, de disposition passent par l’âme dans le
corps, se fixent, s’établissent dans le système nerveux et s’expriment même
dans l’attitude, dans les habitudes ou dans les tendances du corps. Le péché
doit être combattu non seulement dans la région de l’esprit; si nous voulons
arriver à la sainteté, nous devons nous purifier de toute souillure de la chair
et
de l’esprit. «Si
par l’Esprit, vous faites mourir les actions auxquelles la chair sollicite,
vous vivrez». En effet, si nous voulons être purifiés du péché et rendus saints
pour Dieu, le corps, en tant qu’ouvrages extérieurs (de la cité), doit être
très spécialement mis en sûreté contre la puissance de Satan et du péché. {15}
Et comment arriver à ce résultat? Dieu a
préparé pour cela des provisions spéciales. L’Ecriture parle si explicitement
du Saint-Esprit en relation avec le corps, comme de l’Esprit qui communique la
sainteté. Au premier abord, il semble que les mots: «Vos corps» soient
simplement employés comme équivalents de: «vos personnes, vous-mêmes». Mais
lorsqu’une connaissance plus profonde de la puissance du péché sur le corps
rend plus vivaces nos perceptions, et que le besoin d’une délivrance dans ce
domaine se fait sentir, nous comprenons mieux ce que signifie cette expression
«le corps, temple du Saint-Esprit». Mais remarquons combien c’est très
spécialement des péchés du corps que Paul parle comme souillant le saint temple
de Dieu, et comment c’est par la puissance du Saint-Esprit dans le corps que l’apôtre veut que nous
glorifiions Dieu. «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit?
Glorifiez donc Dieu dans
votre corps par
la puissance du Saint-Esprit qui est en vous». Le Saint-Esprit ne doit pas
seulement exercer une influence restrictive et régulatrice sur les appétits de
notre corps et sur leur satisfaction, tellement que ces appétits soient
satisfaits avec modération et tempérance.
Et comment y arriver? Dans la vie
chrétienne vraie, le renoncement à soi-même est le chemin qui conduit à la
jouissance, le renoncement conduit à la possession, la mort à la vie. Aussi
longtemps que nous nous imaginons avoir la liberté de bien user ou de bien
jouir de quoi que ce soit, pourvu que nous le fassions modérément, nous n’avons
encore ni vu ni confessé notre propre souillure et le besoin que nous avons
d’un entier renouvellement du Saint-Esprit. Il ne suffit pas de dire: «Tout ce
que Dieu a créé est bon, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces»; il
faut encore se souvenir de ce qui suit: «Car tout est sanctifié par la Parole
de Dieu et par la prière». (1Timothée 4:4) Cette sanctification de tout
ce qui est créé et de son usage est une chose aussi réelle et aussi solennelle
que la sanctification de nous-mêmes. Et cela ne sera que si nous savons faire
le sacrifice et du don, et de la liberté que nous avons d’en user, jusqu’à ce
que Dieu nous donne la force d’en user vraiment et uniquement pour sa gloire.
Parlant d’une des institutions divines les plus sacrées, le mariage, Paul, qui
dénonce ceux qui voulaient interdire de se marier, dit clairement qu’il peut y
avoir des cas dans lesquels un célibat volontaire est peut-être le moyen le
plus sûr et le meilleur pour être «saint de corps et d’esprit». Lorsque être
saint comme Dieu est saint devient vraiment le grand désir et le but de la vie,
toutes choses seront aimées ou abandonnées selon qu’elles favorisent ce but
principal. La présence actuelle et active du Saint-Esprit dans la vie du corps
sera
le
feu qui sera entretenu sans cesse sur l’autel.
Et comment atteindre ce but? Dieu, et Dieu
en Christ, est celui qui sanctifie et qui garde le corps comme l’esprit. La
garde des murailles de la cité doit être confiée à Celui qui règne dans la
ville. «J’ai la conviction qu’il a la puissance de garder mon dépôt pour le
grand jour», de garder ce que je lui ai confié; cela doit devenir aussi
définitivement vrai du corps et de chacune de ses fonctions dont nous avons le
sentiment qu’elle peut être ou qu’elle est une occasion de doute ou de chute,
que cela a été vrai de l’âme que nous lui avons confiée pour le salut. Un dépôt
déterminé dans une banque est une valeur qui sort de mes mains pour être
confiée au banquier; le corps, ou telle partie du corps qui a besoin d’être
sanctifiée, doit être un dépôt fait entre les mains de Jésus. La foi doit avoir
confiance dans le fait qu’il a accepté et le dépôt et la garde du dépôt; la
prière et la louange doivent renouveler journellement cette assurance,
confirmer la remise du dépôt et maintenir la communion avec Celui qui en a pris
la charge. Demeurant ainsi en lui, en sa sainteté, nous recevrons dans une vie
de foi et de joie la force de prouver, même dans notre corps, combien
pleinement, complètement nous sommes en Celui qui a été fait pour nous
sanctification, et combien est réelle et vraie la sainteté de Dieu dans ceux
qui font partie de son peuple. «Soyez saints comme je suis saint».
O Sauveur béni! Toi qui as porté nos
péchés en ton
corps sur
le bois, toi de qui il est écrit: «Nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de
Jésus-Christ une fois pour toutes!» qu’il te plaise de m’enseigner comment mon corps peut
faire pleinement l’expérience de ta merveilleuse puissance de rédemption. Je
désire être saint, corps
et âme» au
Seigneur.
Seigneur! j’ai trop peu compris que mon
corps est le temple du Saint-Esprit, et que ses fonctions doivent être «sainteté au Seigneur». J’ai oublié combien
cette partie de mon être pouvait aussi être sanctifiée et gardée telle par la
foi seulement, quand toi, Seigneur Jésus, tu te charges, pour le garder, de ce
que la foi t’a confié.
O mon Sauveur! je viens maintenant
abandonner mon corps avec tous ses besoins entre tes mains. O Seigneur Jésus!
toi, le Saint, que mon corps soit à chaque instant en ta sainte garde. Tu nous
as appelés, «nous ayant
affranchis du péché, à te présenter nos membres comme serviteurs de la justice
pour devenir saints».
Sauveur
fidèle, dans la foi que j’ai en toi pour mon affranchissement du péché, je te
présente tous les membres de mon corps; je crois que «l’Esprit dé vie qui
est en toi m’a affranchi de la loi du péché qui est dans mes membres». Dans la vie ou dans
la mort, fais que tu sois glorifié en mon corps. Amen.
1°
Dans le tabernacle et dans le temple, la partie matérielle devait être en
harmonie avec la sainteté qui habitait à l’intérieur et comme l’incorporation
de cette sainteté. Aussi tout devait-il être fait selon le modèle donné sur la
montagne. Dans les deux derniers chapitres de l’Exode, nous trouvons dix-huit
fois ces mots «Selon que l’Eternel
l’avait commandé».
2° «Si par l’Esprit vous faites mourir
les-actions du corps, vous vivrez». L’énergie vivifiante de l’Esprit doit
régner sur tout l’être. Nous sommes tellement habitués à allier le spirituel à
l’idéal et à l’invisible, qu’il faudra du temps, de la réflexion et de la foi
pour nous rendre un compte exact de l’influence du physique et du sensible sur
notre vie spirituelle, et pour que nous comprenions la nécessité de placer l’un
et l’autre sous la discipline et l’inspiration du Saint-Esprit. Même Paul dit: Je traite durement
mon corps (je
frappe mon corps et: je le traite en esclave (Oltrainare), de peur qu’après
avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même rejeté. (1Corinthiens
9:27)
3° Si Dieu a positivement soufflé de son
Esprit dans le corps d’Adam, formé de terre, ne trouvons pas étrange que le
Saint-Esprit anime aussi nos corps de son énergie sanctifiante.
4° La corporalité (ou matérialité) est le but
des voies de Dieu. Cette
parole profonde d’un ancien théologien nous rappelle une vérité trop négligée.
La grande oeuvre de l’Esprit de Dieu est de s’allier à la matière afin d’en
faire un corps spirituel qui devienne la demeure de Dieu. Le Saint-Esprit veut
faire cette oeuvre dans notre corps, si nous lui en laissons la pleine
possession.
5° C’est sur cette vérité de la puissance
du Saint-Esprit sur le corps que repose ce qu’on appelle la guérison par la
foi. A travers tous les âges, Dieu a donné à quelques-uns de ses enfants de
voir comment Christ est prêt à rendre le corps, même ici-bas, participant de la
vie et, de la puissance du Saint-Esprit. Pour ceux qui le voient, le chaînon
qui relie la sainteté à la guérison est précieux et béni, lorsque le Seigneur
Jésus prend possession pour lui-même de-notre corps
{15}
«L’homme naturel se fleure devoir à sa chair de
la satisfaction.» (Hoffman.) «Le soin de sa personne au point de vue le plus
terrestre lqi paraît la première et la plus importante de ses obligations. Or,
c’est cette tendance que combat l’Esprit dès qu’il s’est emparé de nous. (Galates 5:17) C’est là la dette qu’il ne
faut ni reconnaître ni payer.» (F. Godet.)—Note du traducteur.)
VINGT-QUATRIÈME
JOUR Sainteté et purification
Puis donc que nous avons de telles
promesses, purifions-nous, mes bien-aimés, de toutes souillures de la chair et
de l’esprit, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de
Dieu. (2 Corinthiens
7:1)
Que la sainteté soit plus que la
purification et que celle-ci doive en être précédée, c’est là un enseignement
que nous retrouvons dans plus d’un passage du Nouveau Testament. «Christ a aimé
l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier par la Parole, après l’avoir purifiée par l’ablution d’eau». (Ephésiens
5:25,26)
«Si un homme
se conserve
pur de ces
choses, il sera un vase servant à un usage noble, sanctifié!»
La purification n’est que le côté négatif;
c’est la séparation des choses souillées, c’est le soin qu’on prend de n’y pas
toucher et d’enlever toute impureté.
La sanctification, «c’est l’union positive
avec Dieu, la communion avec lui, la participation aux grâces et à la sainteté
de la vie divine. (2 Corinthiens
6:17,18)
Ainsi, nous
lisons aussi de l’autel dont Dieu parle à Moïse: «Tu purifieras l’autel par cette expiation et
tu l’oindras pour le sanctifier.» (Exode 29:36)
La purification doit toujours préparer la
voie, et devrait toujours conduire à la sainteté. Paul parle d’une double
souillure, dont
nous devons nous purifier, celle de la chair et celle de l’esprit. La relation entre ces deux
souillures est si intime, que dans tout péché elles y participent.
La forme de péché la plus basse et la plus
charnelle entrera dans l’esprit, elle le souillera et le dégradera. Et de même,
la souillure de l’esprit fera sentir, avec le temps, sa puissance sur la chair.
Purifions-nous de toute souillure de la
chair. Les
fonctions de notre corps peuvent être classées sous trois chefs: la nourriture,
la propagation et la protection de notre vie. Par la première de ces fonctions,
la terre sollicite journellement notre appétit par la nourriture et le breuvage
qu’elle nous offre. De même que le fruit, bon à manger, fut la tentation qui
séduisit Eve, de même les jouissances du manger et du boire peuvent être
classées parmi les formes les plus primitives de la souillure de la chair. La
seconde de ces fonctions, très Intimement en relation avec la première, est
celle que l’Ecriture indique comme spécialement liée au mot de chair. Nous
savons comment, dans le jardin d’Eden, le manger coupable fut immédiatement
suivi de l’éveil du désir coupable, et de la honte. Dans sa première épître aux
Corinthiens, (1Corinthiens
6:13-15)
Paul relie
intimement ces deux péchés, comme il le fait pour l’ivrognerie et l’impureté. (1Corinthiens
6:9,10)
Puis vient la
troisième de ces fonctions dans, laquelle la vitalité du corps se déploie:
l’instinct de la préservation personnelle qui s’élève contre tout ce qui
pourrait gêner nos plaisirs ou notre confort. Ce qu’on appelle le caractère, avec ses fruits mauvais de
colère et de division, a sa racine dans la constitution physique et doit être
classé parmi les péchés de la chair. Le chrétien doit croire que le
Saint-Esprit habite dans le corps afin de faire des membres du corps les
membres de Christ; et, dans cette foi, il doit rejeter les oeuvres de la chair;
il doit «se purifier de toute souillure de la chair».
«Et de l’esprit». De même que la source de
toutes les souillures de la chair est la satisfaction de ses propres désirs, de
même la recherche de soi-même est à la base de toute souillure de l’esprit.
Dans les rapports avec Dieu, cette souillure se manifeste sous la forme de
l’idolâtrie, que ce soit par le culte d’autres dieux, d’idoles que notre cœur
s’est créées, ou par l’amour du monde, qui prend la place de l’amour de Dieu,
ou encore en choisissant notre volonté plutôt que celle de Dieu. Dans les
rapports avec le prochain, la souillure de l’esprit se montre par l’envie, le
manque d’amour, la haine, la négligence froide, glaciale, ou le jugement sévère
porté sur autrui. Dans ses relations avec nous-mêmes, on la voit sous la forme
de l’orgueil, de l’ambition, de l’envie encore, de la disposition qui fait du
moi le centre autour duquel tout doit tourner, et par qui tout doit être jugé.
Même les péchés dont nous n’avons pas
conscience, si nous ne sommes pas sérieux dans notre désir qu’ils nous soient
révélés, empêcheront très sûrement nos progrès dans la sainteté.
Bien-aimés, purifions-nous. La purification est
quelquefois indiquée comme étant l’œuvre de Dieu; (Actes 15:9 1Jn
1:9)
quelquefois
aussi comme l’œuvre de Christ. (Jean 15:3
Ephésiens 5:27 Tite 2:14) Ici, nous sommes exhortés à nous purifier nous-mêmes.
Dieu fait son oeuvre en nous par le Saint-Esprit; le Saint-Esprit fait son
oeuvre en nous en nous excitant à agir et en nous rendant capables de le faire.
L’Esprit est la force de la vie nouvelle;
dans et par cette force, nous devons nous mettre d’une manière bien décidée à
rejeter tout ce qui est souillé. «Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien
d’impur». (Esaïe 52:11) Le contact involontaire avec
ce qui est souillé doit nous être si insupportable qu’il nous force à pousser
ce cri: «Malheureux que je suis!» et nous conduire à la délivrance que l’Esprit
de vie, qui est en Jésus-Christ, nous apporte.
Et comment cette purification doit-elle
avoir lieu? Lorsque Ezéchias appela les prêtres de l’Eternel à sanctifier le
temple, qui avait été souillé par la présence des idoles et par le culte qui
leur était rendu, (2 Chroniques 29) il leur dit: «Mettez ce qui
est impur hors du sanctuaire».—«Et les prêtres entrèrent dans la maison de
l’Eternel pour la purifier; ils sortirent toutes les impuretés qu’ils
trouvèrent dans le temple de l’Eternel». Ce n’est qu’alors que le sacrifice
d’expiation pour le péché et l’holocauste, et les sacrifices d’actions de
grâces, purent être apportés, et que le service de l’Eternel put être rétabli.
De la même manière, tout ce qui est souillé doit être soigneusement examiné,
mis en lumière et absolument rejeté. Quelque profondément que le péché paraisse
enraciné dans notre constitution et nos habitudes, nous devons nous en purifier
si nous voulons être saints. «Si nous marchons dans la lumière comme lui-même
est dans la lumière, le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché».
Venons à la lumière avec notre péché, et le sang prouvera sa puissance
purifiante. Purifions-nous en nous livrant nous-mêmes à la lumière, qui révèle
et qui condamne le péché, et au sang pour qu’il purifie et qu’il sanctifie.
«Purifions-nous, en achevant l’œuvre
de notre sanctification dans la crainte de Dieu». Nous lisons dans Hébreux: (Hébreux 10:14) «Christ a amené pour toujours
à la perfection ceux qui ont été sanctifiés». Comme nous avons déjà souvent vu
que ce que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le sanctifier, en acceptant et
en s’appropriant la sainteté que Dieu lui a accordée, il en doit être de même
de la perfection que les saints ont en Christ. Nous devons achever la
sanctification; la sainteté doit être développée dans la vie entière et
poursuivie jusqu’au bout, car, en tant que nous sommes les saints de Dieu, nous
devons arriver à la perfection, achevant notre sanctification. Ne nous laissons
pas effrayer par ce mot. Notre Seigneur l’a employé quand il nous a donné le
commandement: «Soyez parfaits,
comme votre
Père céleste est parfait». Le Maître nous appelle à une perfection semblable à
celle du Père; il nous a déjà rendus parfaits en lui, et il met devant nous la
perspective d’une perfection qui va toujours croissant. Sa Parole nous appelle
maintenant à achever, jour après jour, notre sanctification. Que dans
l’accomplissement de chaque devoir, nous nous y adonnions de tout notre cœur et
sans réserve. Que, comme des écoliers dociles, nous fassions dans tout acte de
culte et d’obéissance, dans toute tentation et dans toute épreuve, ce que
l’Esprit de Dieu nous enseigne à faire. «Que l’ouvrage de la patience soit
parfait, afin que vous soyez parfaits et accomplis, en sorte qu’il ne vous
manque rien». (Jacques 1:4) «Que le Dieu de paix vous
rende parfaits en toute bonne oeuvre pour faire sa volonté!»
«Puis, donc que nous avons de telles
promesses», bien-aimés,
purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant
l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu». C’est la foi qui
donne le courage et la force de se purifier de toute souillure et d’achever la
sanctification dans la crainte de Dieu. C’est dans la mesure où les promesses
de l’amour divin et de l’habitation de Dieu en nous sont faites nôtres par le
Saint-Esprit que nous pouvons être faits participants de la victoire qui a
vaincu le monde, savoir: notre foi. Dans le chemin que nous avons suivi du repos de l’Eden jusqu’ici,
à travers
toute l’Ecriture sainte, nous avons vu la merveilleuse révélation de ces
promesses dans une splendeur qui n’a fait que grandir: que Dieu, le Saint, veut
nous sanctifier; que Dieu, le Saint, veut demeurer chez celui qui est humble de
cœur; que Dieu, dans son Bien-aimé, le Saint, est venu pour être notre
sainteté; que Dieu nous a créés en Christ afin qu’il fût notre sanctification;
que Dieu, qui nous a élus pour la sanctification de l’Esprit, a mis son Esprit
dans nos cœurs; qu’il veille maintenant sur nous, dans son amour, pour opérer
en nous par cet Esprit son dessein et pour achever notre sanctification. Telles
sont les promesses qui ont été placées devant nous. «Puis donc que nous avons
de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair
et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu».
«Soyez saints, car je suis saint».
Seigneur Jésus, toi le Saint, tu t’es
donné toi-même pour nous, nous ayant purifié, pour toi comme ta propriété, afin
que tu puisses nous sanctifier, et nous présenter à toi-même comme une Eglise
glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Que ton nom soit béni
pour ton amour infini !
Que ton nom soit béni pour cette
merveilleuse purification. Par le lavage de ta Parole et de ton sang tu nous as
entièrement purifiés. Et quand nous marchons dans la lumière, tu nous purifies
sans cesse.
Avec ces glorieuses promesses que tu nous
as faites, et dans la puissance de ton oeuvre et de ton sang, tu nous appelles
à nous purifier nous-mêmes de toute souillure de la chair et de l’esprit. O
Sauveur bénit révèle-nous, dans ta miséricorde et par ta sainte lumière, tout
ce qui est souillure en nous, même l’action la plus secrète de cette souillure
Oh! que, sous la puissance vivifiante de ta Parole et de ton sang, puissance
appliquée à mon âme par le Saint-Esprit, ma voie soit pure, mes mains soient
pures, mes lèvres soient pures, mon cœur soit pur. Purifie-moi «complètement
afin que je puisse marcher avec toi en vêtements blancs, déjà ici-bas» Gardant ces
vêtements sans tache et sans souillure. Fais cela, bien-aimé Sauveur, pour
l’amour de ton grand nom. Amen.
1° La purification a presque toujours un
but: un vase purifié est propre à être employé. Un travail spirituel, fait pour
le Seigneur, avec le sincère désir que le Seigneur nous emploie pour lui,
rendra urgent notre désir de purification. Un vase non purifié ne peut être
employé: n’est-ce peut-être pas là la raison pour laquelle il y a des
travailleurs que Dieu ne peut bénir?
2° Toute souillure: une tache suffit pour souiller.
«Purifions-nous de toute
souillure».
3° Point de purification sans lumière.
Ouvrons notre cœur pour que la lumière y pénètre.
4° Aucune purification n’égale celle
produite par le feu. Livrez la souillure au feu de la sainteté de Dieu, qui est
un feu qui consume et purifie. Livrez-la à la mort de Jésus, à Jésus lui-même.
5° Si nous marchons dans la lumière, le sang de
Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. La lumière révèle le péché; nous le confessons
et nous le délaissons, et nous acceptons le sang; ainsi nous nous purifions.
Soyons bien fermement déterminés à nous purifier de toute souillure, de tout ce
que notre Père céleste considère comme une tache.
(fin de la deuxième partie)