Chapitre 7
LE MYSTÈRE DE L’ÉVANGILE
"Le mystère de l’Évangile" (Ephésiens 6:19)
"Car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans rien vous cacher" (Actes 20:27)
"En lui, nous sommes aussi devenus héritiers,
ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes
choses suivant le conseil de sa volonté." (Ephésiens 1:11)
Nous avons remarqué que le mystère de l’Évangile est lié aux conseils
cachés et profonds de Dieu avant la création. Si nous voulons connaître
ce qu'étaient ces conseils, cela nous est donné essentiellement par
cette lettre aux Ephésiens. Il y a trois aspects de ce conseil de Dieu,
ou de ce mystère de l’Évangile. En les abordant, nos touchons peut-être
la question la plus controversée qui ait jamais été discutée dans
l’Église et probablement la plus difficile qui puisse être résolue. Et
certainement, je ne pense pas que cela puisse être résolu un jour.
Cependant, nous devons simplement accepter les déclarations comme un
fait. Vous verrez ce que je veux dire en progressant.
Le mystère des conseils éternels
Il y a trois aspects qui couvrent l'ensemble de ce
conseil de Dieu, ou de ce qui est appelé le mystère de l’Évangile, le
mystère ou le secret de la bonne nouvelle. Un secret n'est pas quelque
chose qui se trouve à la surface. Vous devez descendre plus profondément
pour trouver un secret. Cela signifie qu'il y a, dans la bonne nouvelle
de Dieu, quelque chose qui a une très profonde signification. Si Dieu a
un secret, vous pouvez être sûr qu'il ne s'agit pas d'une affaire de
peu d'importance. Non, c'est quelque chose d'immense, et le premier
aspect de ce mystère, de ce secret, ou du conseil de Dieu, c'est le
mystère des conseils éternels. Quels sont ces conseils ? Nous devons,
bien sûr, parler le langage des hommes, mais nous ne devons pas essayer
d'entrer dans de tels concepts avec notre compréhension et notre
connaissance. Nous ne savons pas exactement comment cela est arrivé,
mais ce que nos savons, comme un fait, c'est qu'avant que le monde fut,
Dieu est représenté comme tenant un conseil en Lui-même. Il projetait
une intention, une grande et compréhensible intention, qui est appelé
ici : "le dessein", "le dessein éternel". De manière simplifiée,
il y un dessein, une intention, qui a un centre et une circonférence,
avec bon nombre d'aspects concernant sa réalisation.
Le centre était le Fils de Dieu, connu de nous comme
le Seigneur Jésus-Christ. Il est le pivot, afin que dans la plénitude
des temps Dieu puisse :"réunir toutes choses en Christ" (Ephésiens 1:10). C'est
compréhensible car si vous avez ici ce : "toutes choses", tout y est
donc contenu, et vous ne pouvez rien ajouter à cette intention de : "réunir toutes choses en Christ". C'est cela le cœur du dessein et du conseil.
Mais ensuite il y a cette merveilleuse déclaration : "en lui, nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés" et ces paroles ont alimenté tant de controverses ! Il nous voyait, Il nous possédait. Quand je dis nous
je me réfère à une compagnie élue, qui, en un certain temps, dans une
certaine dispensation et dans l'histoire de ce monde, serait rassemblée
hors des nations. Il voyait par avance chacun d'entre eux. Or, c'est
cela le mystère de l’Évangile, et cela va au-delà de nous-mêmes.
L'imagination vacille, la déclaration semble tellement fantastique. Si
les termes employés signifient quelque chose, ceux
qui sont concernés par cette déclaration, étaient individuellement vus
par avance, pré-connus, choisis en Christ, et pré-ordonnés et
prédestinés. Ce sont des mots que vous ne pouvez pas maîtriser. Chaque
membre de ce corps élu, a été pré-connu, chaque membre a été prédestiné.
La prédestination n'est pas en rapport avec le salut. C'est par rapport
à cela que beaucoup d'interprétations ont fait fausse route. La
prédestination est en relation avec un dessein spécifique, et non pas
avec le salut. C'est selon Son dessein en Jésus-Christ que nous avons
été pré-connus et pré-ordonnés pour "être conformes à l'image de son Fils" (Romans 8:29). Nous
avons été prédestinés selon un dessein, c'est merveilleux à dire, et
donnés à Christ. C'est comme si, avant la création le Père qui possédait
Son tout dans le Fils, nous avait ramenés pour nous redonner au Fils,
car nous étions déjà à Lui. Est-ce que cela semble extravagant ? C'est
ce que nous avons dans les Écritures ! Avez-vous lu
le dix-septième chapitre de Jean ? Qu'est-ce qui est récurant dans ce
chapitre ? Souvent nous lisons : "ceux que tu m'as donnés." Et dans un autre passage, Il dit : "Tous ceux que le Père me donne viendront à moi" (Jean 6:37). C'est
immense dans son implication. Ce sont les conseils éternels, c'est le
mystère de l’Évangile. Bien qu'il soit dit que ce mystère, ce secret,
est maintenant révélé, qui parmi nous est parvenu au plus profond de ce
qu'il signifie ? Je doute que quelqu'un parmi nous y parvienne dans
cette vie, mais de toute façon, un accès nous y est accordé d'en haut.
Ce mystère de l’Évangile est tellement infini et insondable ! Mais dans
l'Écriture,
des faits sont relatés, concernant un peuple donné à Christ dans la
pré-connaissance de Dieu. Je n'élude pas, bien sûr, le problème
intellectuel posé par l'élection. Nous y reviendrons un peu plus loin.
Mais considérons quelques aspects de ce mystère dans un premier temps : "le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints" (Colossiens 1:26).
La
première chose au sujet de ce mystère, la merveille de l’Évangile, le
secret de Dieu qui était caché dans les âges passés, c'est qu'il est
maintenant connu et proclamé. Cela surprend notre imagination, mais
c'est ainsi, et nous ne pouvons que le mentionner.
La proclamation du mystère
a) Elle est essentielle quoique divinement pré-ordonnée
Paul déclare : "car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu sans en rien cacher" (Actes 20:27). Et à la fin de la lettre aux Ephésiens, Paul réclame la prière des croyants pour :"...qu'il
me soit donné, quand j'ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et
librement le mystère de l’Évangile." (Ephésiens 6:19). Qu'il
puisse être capable d'ouvrir sa bouche, qu'il ait la hardiesse pour en
parler. Est-ce que cela ne nécessite pas beaucoup de hardiesse pour dire
des choses comme celle-là ! Considérons où une telle prédication a
conduit Jésus-Christ, voyons où ils l'ont mis ! Toutes choses sont
résumées en Christ ! Allez le proclamer à des musulmans et vous verrez
ce qu'ils vont vous dire ! Vous avez besoin de hardiesse pour déclarer
cela à ceux qui n'ont pas vu. Malgré ces difficultés, l'apôtre est
préoccupé par la proclamation du plein conseil, du mystère de Dieu.
Cette proclamation nous amène à considérer une autre
question. Si le conseil éternel est prévu, prédestiné et pré-ordonné,
alors pourquoi annoncer l’Évangile ? Cela doit sûrement se produire si
Dieu l'a décidé ! Si tout est défini et pré-ordonné, pourquoi le
proclamer ? Aussitôt est introduite la question de la responsabilité de
l'homme, ce qui semble être en contradiction avec la prédestination.
Oui, c'est la grande difficulté théologique, mais tout ce que je vais
dire à ce sujet, c'est que la responsabilité, dans cette affaire de la
proclamation, ne remet pas en cause ce que nous avons dit au sujet de la
prédestination. Cela ne signifie pas un seul instant qu'en plaçant
devant les gens une option qui nous responsabilise, vous mettez de côté
la prédestination. Non, vous êtes tenus pour responsable de déclarer
tout le conseil de Dieu, et les gens sont mis dans une position de
responsabilité en l'entendant. Une vérité ne neutralise pas l'autre,
(responsabilité et prédestination vont de pair)
Il en est de même pour la prière. Si Dieu sait ce
qu'Il va faire, pourquoi prier ? Est-ce que cela changera quelque chose ?
Mais nous ne pouvons pas argumenter ainsi. Il nous est dit que nous
devons prier, c'est tout. La responsabilité nous en incombe, bien qu'il y
ait cet aspect concernant les conseils divins.
b) Un Évangile intégralement annoncé est vital pour la pleine croissance
Ensuite, je veux dire très précisément qu'annoncer le
plein conseil de Dieu est une chose vitale. Je me demande si la pauvre
condition spirituelle parmi les convertis, dans la chrétienté, n'est pas
due à une prédication inadéquate, tronquée. Les hommes ont peur d'aller
trop loin et ils disent : "Prêchez le simple Évangile du pardon des
péchés, du jugement passé et de l'espérance d'aller au ciel." Ils font
de l'individu l'objet de tout cela, au lieu de considérer le conseil
éternel de Dieu. Oui, le pauvre état parmi les chrétiens est dû au fait
que tout le conseil de Dieu ne leur pas été enseigné au début. Je ne
crois pas qu'il soit nécessaire de réserver cela quand ils auront
atteint un certain degré où, selon nous, ils pourront mieux l'accepter.
Pourquoi ne devrions-nous pas aller et déclarer aux hommes, qui ne sont
pas sauvés, que Dieu de toute éternité les avait vus et que maintenant
Il vient leur annoncer et dire pourquoi Il les avait vus, et quel était
le grand but de tout cela dans Son Fils Jésus-Christ ? Je pense que nous
aurions de meilleurs convertis et un meilleur état des choses dans
l’Église. Je crois que les gens seraient qualitativement mieux nés de
nouveau (dans le sens d'une plus grande profondeur) qu'ils ne le sont.
Beaucoup sont de très pauvres nouveau-nés, et leur petite enfance est
trop prolongée, beaucoup trop étalée dans le temps. Paul dit aux anciens
d’Éphèse : "je n'ai mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu" (Actes 20:27 Darby) et
ce fut avant d'écrire sa lettre aux Ephésiens. Oui, annoncer tout le
conseil de Dieu c'est la seule garantie pour la croissance.
c) Un message essentiellement spirituel et divin :
Un
autre aspect concernant cette déclaration, c'est que nous devons garder
présent à l'esprit, que l’Évangile est essentiellement quelque chose de
divin et de spirituel. Quand Paul parle du mystère de l’Évangile, il le
fait en relation avec tout ce qu'il dit : "dans les lieux célestes en Christ", car "les lieux célestes" ce
n'est pas simplement une affaire de localisation, c'est lié à la nature
des choses. Encore une fois, le problème avec quatre-vingt-dix-neuf
pour cent des chrétiens c'est qu'ils soient si terrestres dans leur
chrétienté, liés à la terre, que l’Évangile en devient après tout, une
affaire temporelle. Pour eux, il s'agit de savoir comment cela affectera
les choses ici-bas, dans le temps présent. C'est l'aspect temporel et
la manifestation matérielle du christianisme qui est en vue. Comme nous
disions dans notre précédente méditation, la mesure réelle du
christianisme c'est la mesure de la spiritualité. C'est-à-dire la mesure
dans laquelle le Seigneur, qui est dans le ciel, sera manifesté en nous
ici-bas. Tout jaillit d'un Christ élevé dans la gloire et hors de ce
monde. Tandis qu'Il était ici-bas, Il était limité par toutes sortes de
choses, et plus que tout autre, par cette limitation qui émanait de ceux
qui Lui étaient associés et très proches de Lui. Quand Il est monté au
ciel et que vint le Saint-Esprit, ils ont reçu un merveilleux
élargissement leur permettant de mieux saisir Christ. Ce ne fut plus
quelqu'Un de terrestre ou de temporel. Il devenait quelqu'Un de
spirituel et hors
de ce monde. Il ne pouvait pas être vu avec des yeux naturels. Il était
impossible d’avoir un lien ou de communiquer avec Lui, autrement que
par l'Esprit Saint. C'est une merveilleuse déclaration que fait Pierre
dans sa lettre : "Vous l'aimez sans l'avoir vu, vous croyez en lui
sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie merveilleuse et
glorieuse." (1 Pierre 1:8) Vous ne le voyez pas encore, mais Il est
très réel pour vous. Comment est-ce possible ? Parce que vous irez à
Capernaüm ou à Jérusalem pour avoir un entretien avec Lui ? Pas du tout !
Vous ne Le connaitrez pas ainsi car votre connaissance est entièrement
spirituelle. Cela doit être vrai, bien sûr, dès le départ de la vie
chrétienne. Le principe de la spiritualité et du céleste doit avoir une
signification de plus en plus grande pour nous, à mesure que nous
progressons, comme l'écrit Paul aux Colossiens: Si donc vous êtes
ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est
assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et
non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie
est cachée avec Christ en Dieu Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors
vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
(Colossiens 3:1-4)
Et le besoin aujourd'hui consiste à proclamer le conseil de Dieu tout
entier, et premièrement en direction du peuple du Seigneur. Il doit
connaître tout le conseil de Dieu, et il aurait dû le connaître dès le
début. Et au-delà de ce peuple tout le conseil de Dieu devait atteindre
ceux qui ne sont pas sauvés. Mais, que trouvons-nous ? Nous trouvons un
triste état dans l’Église, c'est pour cela que l’Église ne peut pas
élever ceux qui ne sont pas sauvés, plus haut que son propre niveau
spirituel. Nous trouvons l’Église liée à la terre, attachée à toutes
sortes de choses, avec une vision purement terrestre, et sur un plan
horizontal. Cette grande vision du dessein éternel, de Dieu concernant
Son Fils, n'est pas une chose que l’Église a vue, et qu'elle voit, et
donc pour laquelle elle sert. Non, l’Église doit être sauvée de sa
propre condition terrestre et revenir à sa position originelle, purement
spirituelle et divine. Tout le système ecclésiastique prouve que c'est
la vérité. L’Église est perçue, sur cette terre, selon son architecture
ecclésiastique, par ses bâtiments ! Cela démontre de manière évidente
que l’Église est devenue quelque chose ! Plus le bâtiment sera orné,
élaboré, impressionnant, et plus il sera démontré que l’Église est
quelque chose ! Mais, c'est purement terrestre. Ce n'est pas du tout
nécessaire pour la vie spirituelle véritable et authentique. Très
souvent la réelle spiritualité se trouve dans des lieux bien différents.
Le témoignage se trouve simplement là où le peuple du Seigneur se
rassemble sous le ciel ouvert.
d) Une prédication gouvernée par le Saint-Esprit
Lors de cette proclamation, la prédication doit être
dirigée par le Saint-Esprit. Pourquoi ? Pour la simple raison (et c'est
un principe clairement démontré dans les Actes) que seul le Saint-Esprit
a la divine connaissance pour savoir où sont ceux qui sont donnés à
Christ et qui sont prêts à venir à Lui. Vous ne pouvez pas juste aller
dehors bon gré mal gré, et être sûrs du résultat. Nous avons cité Paul
dans cette affaire et ici nous avons le principe qui est énoncé : Ils
étaient "empêchés par le Saint-Esprit d'annoncer la parole dans
l'Asie, ....ils se disposaient à entrer en Bithynie, mais l'Esprit de
Jésus ne le leur permit pas" (Actes 16:6-7). Paul a pu aller en
Bithynie et en Asie, à une autre période, mais non à ce moment- là. Le
Saint-Esprit en assume la responsabilité : "empêchés par le
Saint-Esprit... l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas" Pourquoi ?
C'est à cause de la souveraineté de Dieu. Quand Paul vint à Corinthe, il
était confronté à une terrible situation et l'Esprit du Seigneur lui
dit : Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit: Ne crains
point; mais parle, et ne te tais point, Car je suis avec toi, et
personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal: parle, car j’ai
un peuple nombreux dans cette ville." (Actes 18:9-10) Vous voyez l’œuvre des conseils et de la préconnaissance ?
Le livre des Actes est constitué sur ce principe. Nous y voyons un
homme seul traversant un désert. Dieu du haut du ciel l'a vu et Il sait
qu'il est prêt pour l’Évangile. Dieu envoie Philippe pour entrer en
contact avec lui: "L'Esprit dit à Philippe : Avance et approche- toi de ce char". Puis au verset trente-neuf : "L'Esprit
du Seigneur enleva Philippe... Philippe se trouva dans Azot, d'où il
alla jusqu'à Césarée en évangélisant toutes les villes par lesquelles il
passait" (Actes 8:26-40). Ensuite dans Césarée, il y avait un homme
priant . Il demandait évidemment que le Seigneur le conduise et lui
montre Sa volonté. Il vivait jusqu'à la pleine mesure de la lumière
qu'il avait reçue, mais il en voulait plus. Le Seigneur, dans le ciel, a
remarqué cela. Le Seigneur dit à Pierre, qui était loin de Joppé : va
et entre en contact avec cet homme qui est prêt. (Actes 10) C'est la
souveraineté de l'Esprit en contact avec le conseil éternel et la
préconnaissance. L'aspect essentiel est que le Saint-Esprit doit
provoquer la proclamation et la gouverner, sans quoi, il y aura beaucoup
d'efforts inutiles et beaucoup de temps perdu. Vous ne pouvez pas faire
ce genre de choses en mettant en place des comités et en établissant
des programmes. Vous devez être un instrument gouverné par le
Saint-Esprit pour ce travail. "Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous" (Actes 15:28). C'est
ainsi tout le long de cette voie étroite. C'est un domaine où le
Saint-Esprit a toute la responsabilité. La proclamation doit être
entièrement gouvernée par Lui, de cette manière, et initiée par Lui.
La responsabilité des auditeurs
Nous devons ensuite considérer la responsabilité des
auditeurs. Dans le domaine intellectuel, il y a un domaine que nous
devons aborder, à la lumière de ce que nous avons dit. Ne mettons jamais
de côté la responsabilité de celui qui écoute. En premier lieu,
considérons-le de cette manière : la souveraineté de Dieu réside dans le
fait que vous avez rencontré le message sur votre chemin et qu'il peut
agir à cet instant bien précis. Oui, loin dans les temps passés, dans
les conseils éternels (et ce n'est pas un effort d'imagination) Dieu
vous voyait et Il disait : Je veux cette personne pour la pleine pensée
concernant mon Fils. Or quand vous entendez cela, tout les conseils
éternels de Dieu peuvent se trouver souverainement derrière le fait que
vous recevez ce message. Le fait que vous êtes bien là quand le message
est annoncé. Voulez-vous seulement en rester là ? Dieu est conséquent et
s'Il décide d'une chose, dans Ses conseils, Il travaille à sa
réalisation et cela se fait. Mais cela implique notre responsabilité. La
responsabilité commence quand Dieu met souverainement Son plan en
mouvement et l'introduit sur notre chemin.
Mais vous dites, l'homme a un libre arbitre et il
peut refuser en dépit de la prédestination divine. C'est ici que le
débat commence ! Oui, il peut refuser. Mais nous ne parlons pas de salut
en ce moment mais nous parlons du dessein lié à notre salut. Oh oui,
nous pouvons refuser ce salut. La question concerne la préconnaissance
de Dieu, la prédestination et notre libre arbitre. Nous ne pouvons pas
résoudre cela. Mais ici, le fait est qu'au moment même où Dieu nous dit
que nous avons été appelés d'un saint appel, qu'il y a une chose immense
liée à notre salut, nous pouvons refuser ce que le Seigneur nous
destinait. Nous pouvons renoncer à ce qu'Il avait en vue. Vous ne pouvez
pas concilier ces deux choses, mais elles sont réelles et il y a une
responsabilité qui nous incombe. C'est où l'autre aspect du Nouveau
Testament fait son entrée, nous avertissant, nous avertissant sans cesse
"si...", "si..", "si..." et cela est dit sans cesse à des
personnes qui sont déjà sauvés. Il y a un puissant "si.." qui se
trouvent constamment au-dessus d'eux. Allez-vous dire comme certains,
que vous ne saurez jamais si vous êtes sauvés, jusqu'à ce que vous
parveniez au ciel ? Je ne vais pas pouvoir accepter cela. Je sais que je
suis sauvé. Ce n'est pas une question liée au fait que si vous faites
quelque chose vous serez sauvés, et qu'après avoir été sauvés, si
seulement vous faites quelque chose d'autre, vous garderez votre salut.
Les "si.." sont liés au dessein de votre salut, et vous pouvez passer à
côté de cela. C'est là où la responsabilité se trouve du côté de celui
qui entend. C'est vraiment un mystère, mais c'est un fait.
Mais qu'est-ce que cela revient à dire ? Vous croyez
dans le Seigneur Jésus et vous croyez que vous avez la vie éternelle et
que vous êtes sauvés. Mais ensuite le Seigneur vient vers vous dans Sa
souveraineté et vous montre qu'il y a un "pour" et même un "de". C'est
une grande chose d'être sauvé de l'enfer, du péché et de Satan. A
présent le Seigneur dit que vous avez été sauvés "pour" quelque chose.
Si il y en a beaucoup qui ont été sauvés "de" c'est infiniment plus
grand d'avoir été sauvés "pour". Oh, c'est ce puissant "pour" qui
gouverne ce mystère de Dieu. Vous voyez, le "de" est additionnel,
mineur, le "pour" est éternel. Le mystère de Dieu, concernant notre
salut, ne date pas simplement du moment où le pécheur est entré. Le
commencement n'a pas été lié à la chute de l'homme. Le salut recouvre
partiellement cet aspect et remonte au dessein : aux conseils divins
bien avant la création et donc avant la chute.C'est là l'objet qui est
vu en finalité, Et Dieu travaille pour cela. Il aurait travaillé à cela
mais l'homme a péché et la chute a eu lieu. Dieu a dû faire un écart
dans Son parcours et par le salut nous ramener vers Son dessein
originel. Le salut est en rapport avec le dessein éternel qui
préexistait avant la chute. Il est "pour" plus qu'il n'est "de". Je le
dit encore "de" est mineur terriblement, tragiquement mineur et
subsidiaire. Il n'est pas éternel. C'est ce "pour" qui gouverne tout ce
dessein de Dieu. Bien sûr, dans le "de" Dieu s'est vêtu Lui-même d'une
gloire particulière. Dans la lettre aux Ephésiens, nous avons ces deux
aspects : "afin que nous servions à la louange de sa gloire" (Ephésiens 1:12), c'est une chose, et : "pour célébrer la gloire de sa grâce" (Ephésiens 1:6),c'est
une autre chose. La gloire de Sa grâce est additionnelle et Dieu l'a
manifestée quand Satan a interféré dans son plan et que l'homme est
tombé dans le mal. Mais Dieu n'est jamais défait par le mal, Il obtient
toujours plus. Ainsi, par la grâce mise en œuvre, Il a ajouté à Sa
gloire une nouvelle mesure.
Mais remarquez bien que ce n'était pas Son intention
au commencement. J'ai entendu dire que Dieu était content quand l'homme a
péché et qu'il est tombé, parce qu'il lui donnait la possibilité de
démontrer qu'Il était un Dieu de grâce. Non, pas du tout ! Je rejette
cette déclaration. Dieu ne peut pas être défait et une interférence dans
Son dessein ne peut pas le ramener là où Il était juste auparavant. Il
obtiendra chaque fois un peu plus. Il ira plus loin. C'est celui qui
interfère qui est défait. Le péché de l'homme a seulement rendu possible
de manifester la gloire additionnelle de Dieu, dans le domaine de la
grâce. Cependant, ce n'était pas Son intention première, mais une simple
manifestation de Son triomphe. Il agit ainsi avec nous tout au long de
notre cheminement. Il fait le bien à travers notre besoin de grâce, pour
manifester cette gloire additionnelle pour Lui-même. Par la grâce, Il
obtient cette gloire là.
Dieu a "besoin" sur la terre,
d'une représentation de Son plein conseil
a) Une chose expérimentale et non pas théorique
Maintenant, Dieu désire dans Son cœur que Son plein
conseil soit manifesté. C'est l’objet même de ces médiations. Dieu doit
avoir ce plein conseil dans une réelle représentation. C'est pour cela
qu'Il introduit dans Son œuvre tous ceux qui voudront y entrer, et qui
paieront le prix qu'implique cette position. En premier lieu, ils le
satisferont et ensuite ils serviront dans ce dessein. Il est fondamental
et essentiel qu'il y est dans nos cœurs cette passion pour cette pleine
pensée de Dieu. S'Il doit nous conduire dans cette voie, Il doit
trouver un écho en nous pour Sa propre satisfaction. Toutefois, dans Sa
manière d'agir envers nous, il peut aussi nous conduire à travers des
voies qu'Il permet. C'est-à-dire, des voies qui soient moins élevées que
Sa pleine et ultime pensée, nous concernant, mais à travers lesquelles,
Il nous conduira par Sa volonté permissive. Nous découvrons parfois,
que dans notre vie, nous sommes conduits dans quelque chose qui n'est
pas intégralement la pleine pensée de Dieu. C'est parfois vrai.
Si
vous me permettez un témoignage personnel, je peux dire, avec une
entière assurance, que les années passées en tant que pasteur dans une
dénomination, étaient la volonté permissive et souveraine de Dieu.
C'était nécessaire pour moi en ce temps-là, bien que, comme je viens de
le préciser, cet état de chose n'était pas la pleine pensée de Dieu pour
moi. Mais l’accès à cette pleine pensée devait se faire sur la base
expérimentale et non théorique. Dans ce contexte plutôt étroit,
j'apprenais quelque chose de la faiblesse, de la limitation et de la
déception, à la fois en moi-même et dans la sphère dans laquelle je me
mouvais. Cette expérience m'a permis d'atteindre quelque chose de
meilleur. Je ne l'aurais jamais connu ni recherché si ce n'est à cause
des situations et de la désillusion expérimentées au cours de cette
période. Ce fut cette expérience moins élevée qui me fit aspirer au ciel
ouvert, pour parvenir à un ordre de choses où je n'aurai pas souvent à
prêcher dans la semaine, simplement par devoir, parce que c'était
attendu de moi, avec ce terrible travail qui consiste à essayer de
trouver un sujet pour assurer la prédication. J'aspirais à cette
situation où le ministère serait issu de la révélation, du ciel, et
seulement comme le Saint-Esprit le demanderait et quand Il le donnerait.
Oh, mon cœur criait pour la délivrance de cet ancien domaine et de ce
vieil ordre de choses ! Et Dieu, dans Sa miséricorde m'a introduit dans
un service autre et sur une base expérimentale. Oui, Dieu, dans Sa
souveraine et permissive volonté, nous conduit dans certaines
situations, qui ne sont pas du tout Sa pleine pensée afin que notre
nouvelle position soit fondée sur une réelle expérience spirituelle,
loin de doctrine ou théorie acceptée ou qui nous ont été imposée. Il y a
de multitudes de chrétiens aujourd'hui qui sont dans des positions
doctrinales et qui ne connaissent rien expérimentalement. Ils ont
accepté une tradition, un système d'enseignement. Ils sont dans cela,
ils croient en cela, mais ils ne connaissent rien de tout cela dans leur
propre expérience. Ce n'est la manière d'agir de Dieu.
Nous
devons donc être très prudents afin de ne pas prendre la volonté
permissive de Dieu pour Sa volonté ultime. Nous ne devons pas dire : le
Seigneur m'a conduit dans cela, donc je dois y rester et ne jamais en
sortir. Prenez bien garde ! Vous devez toujours laisser à Dieu, les
mains libres. Parfois, Il ne donnera pas d'explications. Il semblera
même Se contredire Lui-même, de temps à autre. Mais vous le comprendrez
plus tard. Le fait est que vous ne devez jamais rien fixer à Dieu. Si il
y a une chose qui est claire dans le livre des Actes, c'est bien
celle-là : Dieu ne veut pas dépendre des idées des hommes concernant Sa
volonté. Cette grande nappe descendant du ciel dans la vision de Pierre
est la démonstration que dans le ciel, il y a des choses qui existent et
que les hommes ne se permettent ici-bas. La vision que peut avoir le
ciel est très différente. Pierre en a discuté avec le Seigneur, il a dit
: "Non, jamais Seigneur. Il aurait pu ajouter : et je peux citer les
Écritures à ce sujet ! Seigneur, regarde Lévitique onze. Et le Seigneur
lui fait comprendre qu'Il ne pourra rien faire avec tout cela. La
souveraineté exige une route dégagée. Dieu agit toujours ainsi. Il veut
que nous soyons dans la position qui Lui permette d'accomplir Sa volonté
avec nous comme Il l'entend, et que nous ne discutions pas. C'est la
seule voie de la plénitude. SI vous êtes attachés par votre tradition,
par votre éducation, par ce qui peut avoir été du Seigneur dans le
temps, si vous êtes attachés à cela en pensant : "maintenant ce sera
comme c'était au début, et il en sera toujours ainsi", vous empêchez de
dégager le chemin donnant accès à l'Esprit de plénitude. C'est seulement
si nous sommes ouverts au Seigneur, sans préjugés, sans fixité, tendant
vers le Seigneur, c'est seulement ainsi que nous entrerons dans le
plein conseil de Dieu.
b) C'est le dessein qui doit dominer et non pas moi
Voyez-vous le véritable point de départ et qui permet
de garantir la plénitude ? Tout doit être gouverné par le dessein de
Dieu et par la volonté de Dieu, et non par notre besoin ou notre désir.
Nous sommes appelés pour Sa gloire éternelle, nous sommes appelés selon
Son dessein. Si nous réduisons seulement l’Évangile du salut à la
satisfaction de notre besoin, nous allons limiter sa portée. Ce qui est
grand, ce n'est pas d'être seulement sauvés de la chute, mais d'être
sauvés pour revenir vers ce que nous avions manqué à cause de la chute.
C'est une vie qui ne sera pas seulement caractérisée par une certaine
manière de vivre, mais par le puissant dessein de Dieu. C'est
quand nous voyons cela et que cela brûle en nous, (la volonté de Dieu,
le dessein de Dieu et pas mon besoin, ni certainement pas mon désir) que
nous sommes sur la voie de la plénitude de Dieu. Vous découvrirez que
vous êtes le porteur de cette communion du mystère, c'est ainsi que le
Seigneur vous saisira. Vous reviendrez constamment vers cela. Nous
devons être commandés par le dessein éternel et non par ce que nous
pensons être nécessaire, ni par ce que nous voudrions faire, même si
c'est pour le Seigneur.
Ce mystère de l’Évangile se soustrait à toute
tentative voulant l'expliquer. Mais si nous ne pouvons pas en saisir
toute la profondeur, ouvrons nos cœurs au Seigneur avec cette simple
prière : "Seigneur, il y a quelque chose de très élevée dans Ta pensée.
Je vois que c'est quelque chose d’infiniment plus grand que ce pourquoi
j'ai cru avoir été sauvé. Je ne saisis pas, je ne peux pas l'expliquer
ou le comprendre, mais Toi, Tu m'as sauvé et appelé en Christ pour
quelque chose de très grand. Je le désire et me livre moi-même à Toi
pour tout cela. Je crois en ta grâce quoiqu'il m'en coûte. Je crois en
Ta puissance pour me perfectionner, pour agir et comprendre tout cela.
Je me donne moi-même à Toi pour toute Ta volonté, pour tout Ton dessein,
pour le plein conseil, pour tout ce que je ne peux saisir car c'est
au-delà de mes capacités. Seigneur, œuvre en moi selon Ton bon plaisir."