Transcrit,
traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
Il
y a deux aspects à la vie chrétienne (chapitre 12)
Les
auteurs anciens disaient qu'il y a deux types de vie chrétienne, la
vie active et la vie contemplative. Et leur illustration favorite
était l'histoire de Marie et de Marthe.
Marthe
représentait la vie active, et Marie la vie contemplative. La
première se concernait du service pratique, et la deuxième de
l'adoration. Et naturellement, la vie contemplative illustrée par
Marie était préférée. Marthe représentait une vie chrétienne
utile mais superficielle et l'accent était placé sur la supériorité
de la vie de prière et de méditation telle que Marie la vivait.
Bien-entendu, c'était elle, et non Marthe, qu'on devait imiter.
Mais
le fait est que les chrétiens ne peuvent être clairement divisés
en deux catégories, comme si Marthe ne faisait rien que cuisiner, et
Marie s'asseyait sans cesse aux pieds de Jésus. Les êtres humains
ne sont pas si simples que cela. La personne la plus céleste doit
bien interrompre de temps en temps sa méditation pour vaquer à des
occupations terrestres urgentes, et le chrétien le plus actif doit
parfois se retrancher pour recharger ses batteries spirituelles. Nous
ne sommes pas forcés de choisir entre l'un et l'autre, entre prier
et agir, comme s'il était impossible de faire les deux. En réalité,
chaque vrai chrétien fait l'un et l'autre dans une certaine mesure.
Le problème est de trouver le bon équilibre.
L'auteur
anonyme du célèbre livre « La nuée de l'inconnu, » quoi qu'il
penche fortement du côté de la vie détachée et adoratrice, admet
néanmoins que les deux aspects de la vie chrétienne peuvent être
fusionnés en un. « Il y a, » écrit-il, « deux types de vies dans
la Sainte Église. L'une est la vie active, l'autre la vie
contemplative. L'active est inférieure, et la contemplative est
supérieure. La vie active a deux niveaux, une supérieure et une
inférieure : de même, la vie contemplative a deux niveaux, une
supérieure et une inférieure. De plus, ces deux vies sont tellement
couplées ensemble, que ni l'une ni l'autre ne peut exister
totalement sans aucune trace de l'autre. Pourquoi ? Parce que la
partie supérieure de la vie active, est en même temps la partie
inférieure de la vie contemplative. Ainsi, un homme ne peut être
pleinement actif qu'en étant en partie contemplatif ; et il ne peut
être pleinement contemplatif qu'en étant en partie actif. »
En
termes modernes, cela signifie simplement que chaque vrai chrétien,
aussi pragmatique qu'il soit, est aussi un peu mystique, son
mysticisme demeurant dans la partie supérieure de sa vie. Il prie,
il médite, sur les choses spirituelles, et il communie avec Dieu et
le monde invisible. De même, chaque chrétien, aussi dévoué qu'il
soit à l'art sacré de la prière et de l'adoration, doit
nécessairement redescendre pour travailler et manger et dormir et
payer ses impôts et se débrouiller un peu dans le monde dur autour
de lui. Et s'il continue dans la connaissance du Seigneur, il doit
servir de toutes les manières utiles qui lui sont indiquées dans
les Écritures de la vérité. Pour être un chrétien, il faut
servir sa génération ainsi que son Dieu.
Le
grand problème, c'est de maintenir le bon équilibre entre les deux
aspects de la vie chrétienne. Marthe et Marie sont des sœurs et il
nous faut les deux. Durant les années depuis la Pentecôte, l'une
comme l'autre a eu ses moments de gloire à l'exclusion de l'autre.
La pendule a basculé plusieurs fois entre le pragmatique et le
mystique au fil des années, et bien que les deux aspects de la vie
religieuse ont toujours été présentes, c'est généralement l'un
seul des deux côtés qui recevait l'attention à un moment donné.
C'est dommage que même la religion soit influencée par la mode
intellectuelle et spirituelle.
Aujourd'hui,
l'accent des chrétiens est fortement sur la vie « active ». Les
gens sont plus concernés par la terre que par le ciel ; ils
préfèrent « faire quelque chose » que d'être en communion avec
Dieu. Le chrétien moyen se sent beaucoup plus proche de ce monde que
du monde céleste. La vogue actuelle préfère « l'action
chrétienne. » Le type de christianisme préféré est celui qui est
motivé par un homme pressé, agressif, et toujours prêt avec des
répliques à propos. Nous négligeons la partie supérieure de notre
âme. La lumière dans la tour luit faiblement, tandis que nous nous
empressons dans les conduits souterrains, faisant un grand vacarme et
donnant l'impression d'une extraordinaire dévotion à notre tâche.
Ce
qui est difficile, c'est de faire réaliser aux gens ce qui nous
arrive actuellement. Le chrétien moyen a accepté la tendance
spirituelle du moment comme étant la norme, et il risque fort de
s'indigner si quelqu'un ose remettre en question sa validité ou
suggérer que la religion chrétienne telle que nous l'expérimentons
aujourd'hui n'est pas identique en tous points à la religion des
apôtres.
Il
est temps que nous examinions avec prières la saveur du
christianisme actuel et que nous comparions sa qualité spirituelle à
celle du Nouveau Testament. Je pense que nous trouverons que
l'élément de l'adoration mystique en est quasiment absent. Je dis
quasiment absent, car il ne peut jamais être totalement absent.
Partout où se trouve l'Esprit de Christ, il y aura un certain degré
d'adoration, aussi faible soit-il.
Il
est regrettable que nous ne soyons pas capables de vivre des vies
pleines et bien symétriques, incorporant dans nos personnalités
rachetées le service pratique de Marthe et la vision adoratrice de
Marie. Nous ne semblons pas souhaiter avoir les deux sœurs en même
temps. En ce moment, Marthe est partout, mais où est Marie ?
J'espère que quelqu'un la retrouvera bientôt.
à
suivre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire